du palais à la cour de Charles-Quint, et composa, sous le titre de Obra de las casas mémorables de Espana ( 1 ) , un ouvrage fort estime', dont Nicolas Antonio et Mongitorre ont fait mention dans leur Bibliothèque (2). C'est au dix-neuvième.livre, où l'auteur traite des droits acquis sur les îles Canaries par les rois catholiques, qu'il est question de la conquête de Canada, de la manière de combattre de ses habitans, de leur caractère belliqueux et de leurs cérémonies religieuses. Quant à la description du pays, Marineus s'en tient à la narration de Pline , mais il faut croire qu'il avait obtenu ses autres renseignemens des conquérans espagnols, puisqu'il dépeint la physionomie des Canariens avec assez de détail (3). Nous reproduisons en note (4-) un fragment de ce dix-neuvième l i v r e , dont nous aurons occasion de rappeler plusieurs passages remarquables dans le cours de nos recherches. L e Milanais Girolaneo Benzoni, qui parcourut plusieurs contrées de l'Amérique, et publia en 1572 (5) une Histoire du, Nouveau-Monde, (1) L'édition originale espagnole fut imprimée à Alcalá en 1563. Cet ouvrage, comme la plupart de ceux des écrivains espagnols et italiens, fut ensuite traduit en latin. (2) Voy. Bibliot. Esp., t. ii, p. 359, et Bibliot. Sic, vol. il, p: 16. (3) « Los hombres no son de color blanco ni negro, la nariz llana y ancha, el ingenio alegre y sutil. » Par nariz llana, Marineus n'a pas voulu désigner sans doute un nez plat et écrasé, mais un nez effilé, et sans cette protubérance qui distingue les nez aquilins. Nariz llana y ancha, en un mot, nous paraît un équivalent des expressions dont le poète Viana s'est servi plusieurs fois dans son poème historique ; telles que afilada nariz proporcionada, nivelada nariz} nariz en proporción, ventanas anchas (chant 3), c'està-dire nez droit, à larges narines. (4) « . . . .Los naturales de esta isla (Canaria), aunque carecian de armas y de yerro para hazerlas, » usavan con todo eso de unos dardos que hazian de los ramos de los arboles y aguzavan con piedras » sutilissimas. Con ellos, como con dardos de yerro, y agudos, fácilmente passavan de parte a parte qua» lesquiera armas de yerro. Demás de esto, arrojavan piedras fortissimamente.... Adora van à un solo » Dios levantadas las manos a el cielo. Tenian lugar cierto, y determinado de orar, a el qual rociavan » todos los dias con leche de cabras, y à las cabras con cuya leche hazian esto, las tenian escogidas, y » apartadas de las demás, y las llamavan : Los animales santos. » Dans un autre passage, Marineus répète un des renseignemens erronés d'Ant. Galuao en parlant de la manière de labourer la terre avec des cornes de bœuf ( Cultivavan la tierra con cuernos de buey). On sait que le gros bétail ne fut introduit dans les îles qu'après la conquête. (5) La historia del Mondo Nuovó di M. Girolaneo Benzoni, Milanese, la quai truita délie isole e mari nuoí. (l re PARTIE.) (ETHNOGÜAPH. ) m 12