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Naufrage du Criterion en 1881

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Evenements survenus à Saint-Jean-de-Luz en février 1881
S1i.1NT"'JEAN.:.nE 0 Luz; 12fêvrièr. - U11e fûriët1se,. terrrpèt(l"cl�o'�·-N.-O.,
q11ï a sé'vi dans le golfe de· Gascogne a: exercé· ses ravages de
Saint-Jean�de Luz ·au S=ocoa· et à Cibou-re;- O:uatre. navires mouillés
en rade dé· Sâint.:.J ean-de·-Lu-z 0J1t · co11Tu·les ·plus grands· dân'gers ;
.leurs équipages, co111prena11t e11sembfe, · u11 effectif ·de trente-huit
hon1mes, a11raien:t· certaii1ement péri dans là tourme11te·: sans le
courageux dévouement do11:t 011t' fait preuve les marins et. les
douaniers de la localité. Nous pu·blions ·ci-après le rapport que
nous a· adressé, sur ces évènements; M. Bârjonrret;
président du
.
Comité de sauvetage:
.
1
.
« Saint-Jean-de-Luz, le. 20 .février, 1881,,..
t< Monsie11r le: Président,
')
"
,,
« · Nous avons• l'honneur de· placer· sous' vos ye11x le compté
« re11du du mag11ifiq11e résultat que nous venons d'obtenir· au
«· moyen des engins,de sauvetage de notre· station· locale-pendant
<{,. l'affreuse tempête• de, O,-N.,-0. qui a régné sur 110s c,ôtes dans
,c, lajournée du il et1a nuit du: 12 de ce,mois.
t�- · Quatre ·11avires se trouvaient mouillés sur rade dè Sâiilt Jêan"-
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J
ANNALES DU SAUVETAGE
32
au moment de la tempête : le brick français Marcellus,
le trois-mâts allemand August, le brick anglais Criterion et le
« de-Luz
te
brick-goélette anglais Sabra. Ces trois premiers navires, après
« avoir chassé snr leurs ancres, étalé, puis chassé de nouveau,
« ont fini par être poussés à la côte par une saute de vent de
« Nord, sans qu'il ait été possible au capitaine de manoeuvrer pour
te éviter ce sinistre.
Le 11 février, depuis 9 heures du matin, le temps ayant
ee
très mauvaise apparence, le Comité de sauvetage s'était réuni,
ce
te II avait fait placer le canon porte-amarre avec tous ses accesce soires sur le seuil de défense de la plage de Saint-Jean-de-Luz
« et décidé de faire mettre le canot de sauvetage à la mer. A cet
du
ce effet, M. Faget, capitaine au long cours, syndic et membre
Comité, fut désigné pour se rendre à Socoa et faire armer le bâee
te teau de sauvetage. Après maints pourparlers entre le patron de
« ce bateau et ses hommes, après un échange de dépêches jusqu'à
4 heures du soir, le Comité acquit malheureusement la certitude
ce
le canot de sauvetage ne pourrait être armé, faute d'un
ee que
suffisant d'hommes.
ce nombre
te Effrayés par une mer affreuse et les grains violents qui se
succédaient, l'équipage du bateau refusa complètement de s'y
ce
embarquer. Les femmes des canotiers vinrent elles-mêmes
ee
des cris et défendre à leurs maris de partir en proférant
ee pousser
te des menaces contre le syndic.
Marcellus continuait à chasser, ainsi que
et Cependant le
Y August. Il était urgent de se porter à leur secours. Le Comité
ee
dernière dépêche à Socoa et il lui fut répondu que,
ce envoya une
te si le canot de sauvetage voulait sortir avec une pinasse de pêche,
les hommes ne s'y refuseraient pas. Le Comité jugea prudent
ee
de ne donner aucun ordre pour la pinasse et télégraphia dans
et
« ce sens. Mais, vers 5 heures, le patron Iturriza, du bateau
de sauvetage, prit sur lui d'armer sa pinasse le Saint-Martin,
tt
.
etde se porter au secours des navires endétresse avec 14 hommes,
ee
et dont 8 marins appartenant à un des armements du bateau de
et. sauvetage.
te Le Saint-Martin s'avança rapidement dans la rade de Saint« Jean-de-Luz au milieu de la tempête qui redoublait d'intensité,
te Le dévouement héroïque de ceux qui le montaient ne fut pas
Les équipages des deux navires refusèrent de débarce accepté.
te quer.
et
BULLETIN MARITIME
33
Iturriza, navré, essaya de regagner Socoa, cela lui fut imposee
sible ; il avait à lutter contre une mer debout avec un raz de
ée
était à son paroxysme de fureur. Prenant
et- marée et le vent qui
vite une résolution, il revint vers la côte, malgré nos signaux
ce
« et malgré nos cris, et il lança son embarcation à toute vitesse
« dans les brisants pour s'échouer sur le sable ; mais, prise en
te travers, elle chavira. Une dizaine d'hommes furent précipités à
la mer, les autres restèrent accrochés aux bancs.
ce
spontanément à leur secours et on parvint à les
et On se porta
les plus grands dangers, car le Saint-Martin
ce sauver tous avec
te talonnait, roulait et menaçait d'écraser toutes les personnes qui
s'étaient mises à l'eau dans les brisants.
ee
te La pinasse fut ensuite halée sur le sable au moyen d'une
aussière de sauvetage appartenant à la station.
ee
« Nous apprîmes alors qu'Iturriza, se croyant atteint dans son
« honneur par la conduite de plusieurs des hommes du bateau
te de sauvetage, avait voulu leur donner l'exemple en affrontant
le danger et la mort.
ce
Sans doute, la conduite de ces 14 braves marins est admiraee
ble, mais elle ne fera, nous en avons la crainte, qu'enraciner
ee
te davantage chez nos pêcheurs cette croyance, ce préjugé facheux, qu'attachés dans le bateau de sauvetage, ils seraient
ce
« perdus sans retour, s'ils venaient à chavirer.
te Aucun raisonnement ne peut leur enlever cette idée et nous
« avons été à même de constater, lors du dernier exercice du
« 6 février courant, la répugnance des canotiers à consentir à
s'amarrer.
Us trouvent aussi le canot de sauvetage actuel beaucoup trop
ce
lourd, trop haut sur l'eau, manoeuvrant très difficilement par
ce
de prise au vent; ils préfèrent leurs
ce gros temps et ayant trop
pinasses auxquelles ils ont été habitués dès leur jeune âge, et
ce
difficile de changer leur croyance.
te il sera extrêmement
Un fait est toujours resté gravé dans leur mémoire : il s'agisce
« sait de l'essai du canot, il y a 15 ans. Quelques hommes furent
« contusionnés lorsqu'on fit chavirer l'embarcation, qui mit un
« certain temps à. se relever.
« Pendant l'incident du Saint-Martin, le Marcellus, à une
encablure de terre, commençait à talonner, quelques instants
te
il était à la côte, en travers des brisants.
ce après,
«
T. XVI.
3
ANNALES DU SAUVETAGE
«On lui avâitlaneé nne première flèche du canon porte-amarre
sucées, àicause de son éloignement; une deuxième tomba
ce sans
dans la mâtureet ne put être attrapée à cause des chocs déet
« sordonnés du navire et des coups de mer qu'il recevait.
Enfin, un troisième-coup de canon lui fut envoyé et, cette
ce
« fois, le va-et-vient avec chaise fut installé. C'est par ce moyen
« que les sept hommes au Marcellus furent hâlés à terre sains et
et saufs.
te. Quelques instants plus tard le navire se brisait, et dans la nuit
.
« il se couchait sur tribord, puis était complètement désemparé.
« Vers 10 Lheures du soir, le brick anglais: Griterion vint se'
ce mettre à la côte dans les rochers de Ciboure, h l'ouest de l'éta« blissement des bains.
commissaire de l'Inscription maritime, apercevant la
et M. le
84
position du navire, fit prévenir immédiatement ladouane et le
.Comité de sauvetage et organisa les premiers secours. M. le
ee
ee;?sous-agent du Commissariat delà marine, Laborde,membre du
te Comité, fut envoyé à Socoa, pour essayer de nouveau de faire
«armer le canot de sauvetage, et il revint avec le regret den'avoir pas pu y trouver un seul homme.- L?équipage du Criterion
ee
et.poussait des cris de détresse! et brûlait des signaux d'alarme.
Bientôt le ' chariot du canon porte-amarre avec; ses accessoires
« ;te
qui était resté sur la plage de Saint-Jean-de-Lxiz pour la
ce
surveillance du navire allemand August, arrivèrent; mais le
e<
et i difficulté de. bien placer la pièce pour le pointage étai t grand e.
« La .terre-argileuse de la falaise, délayée par les grains de la
« journée et les coups de mer, rendait l'installation de cet engin
de sauvetage très périlleuse. Les éboulements étaient à crainec
«:;dre, car le pied du plateau sur lequel on se trouvait était battu
et :en brèche par la mer, qui désagrégeait d'énormes blocs de
teopierre;'.parfois le terrain 'oscillait--et tremblait.
et Malgré'ces dangersyon'installa le canon ;: deux coups furent
.
-navire, 'sans-succès, mais--au troisième, la flèche
te renvoyés :au
« riposta, dans la ^mâture.
..-.(« Ilùétaititemps,'ilne-restàit plus-que des ^flèches envois, 'celles
« en fer ayant été perdues ou faussées'pendant les tirs-prêcé«idents.
M«jDeuxuaccidents 'étaieM' venus'troubler l?opéTation'"du-sauve« tage; les étoup'ïfies a-yah't -été renversées et enfoncées dans la
«
BULLETIN MARITIME
1
"35
boue, on dut se servir-de poudrepour mettre - le feu au 'canon.
« En rallumant, le sous-brigadier des douanes Cotis, fut'brûlé
brigadier'Licou,eùt"le pied blessé
te au visage ; un antre agent,le
de la pièce.
ee par le recul
30Jl-eva-ét-vient'fut instalïé'avec un plein
ee Vers 11 heures
étage'deshommes:a une distance
ce succès et-on'commença-'lesauv
«de 170 à l'80 mètres'de la falaise, avec une mer horrible èt'un
véritable gouffre sous les pieds des courageux sauveteurs.
et
Pendant ce "temps, le trôis-mâts allemand Augustchassait et
<t
«faisait des signauxsde détresse. Il avait talonné SUT'le sable et
" ;« se trouvait placé en travers des brisants, surla'plage de Saintte Jean-de-Luz.
et La mer déferlait contre ses flancs avec rage, et les embïttns
dépassaient les hunes.
ce
et N'ayant rien d'abord sous lamain, on essaya 'd'envoyer'une
ligne de sauvetage au bateau, au moyen d'unplonlb de;pêche,
ee
elle cassa.
<e
Le préposé de garde du poste de la-jetée "Est arriva au plus
t<
vite, muni du fusil porte-amarre ; il tira une;première flèche
ee
qui ne porta pas, à cause de la force delà tempête : une deuxième
ce
« tomba sur le gréement du navire et peTmitd'envoyerutte truite sième aussière au moyen de laquelle on installa une corde
de bouées ou flotteurs en liège. •
ce munie
C'est avec cet engin que le sauvetage s'opéra :sous des .pâee
des
te quets de mer immenses et au milieu des éclats de bois et
« débris des hautres.
« La mâture fléchissait étle gréement commençait 1à'fouetter
le pont. Chaque homme du bnrd se laissait glisser à la.
et sur
te mer du haut des bastingages, après s'être solidement amarré
« autour des bouées, et il était ensuite halé à terre au milieu
te des flots en courroux.
C'est dans ces conditions que neuf hommes de Téminiagie- de
<e
te Y August furent arrachés à une mort, certaine.
Le sauvetage des trois derniers hommesfut le pluslaeau. Deux
ee
matelots allemands et le capitaine s'élancèrent ensemble.à la
ee
après s'être attachés aux bouées. C'était une véritable
ce mer
te grappe humaine Toiilèè dans des montagnes d?écunre, de jsâble
de gravier, sous des coups de mer augmentés d'unràz "iè
ee et
« marée qu'un grain rendait encore plus terrible.
•ee
36
te
ce
«e
ec
«
ANNALES DU SAUVETAGE
de courage, que de dévouement dans cette fatale nuit,
ee Que
Monsieur le Président !
te Quelques heures après ce sauvetage providentiel, le navire
était en pièces.
Vers 1 heure du matin, la tempête doublait encore d'intensité ;
malgré cela, le sauvetage des marins du Criterion s'accomplissait d'une façon admirable avec une précision extraordi-
naire.
A 1 heure 30 du matin, tout était terminé, et le Comité local
Saint-Jean-de-Luz avait l'immense bonheur de recevoir,
ce de
milieu des hourras de tous les spectateurs de ce drame, le
ce au
dernier des sept hommes du brick anglais, le capitaine Paterce
Comme toujours en pareille circonstance, Monsieur le
ce son.
Président, le Comité de sauvetage a remarqué au premier rang
ce
des personnes courageuses qui se sont particulièrement distince
dans chacun de ces quatre naufrages :
ce guées
Delamer, commissaire de l'Inscription maritime, avec
ee MM.
et tout le personnel du quartier ; les officiers de la douane et leurs
« agents; les maires de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure ; l'officier commandant le détachement du fort de Socoa avec huit
ee
hommes et un grand nombre de personnes et de marins qui,
ce
ee
tous dans cette circonstance, ont fait preuve d'abnégation, de
sang-froid et du plus grand dévouement.
ce
Trente-huithommes ont été sauvés dans cette funeste journée
ce
du 11 février et dans l'affreuse nuit du 12, dont on gardera
ce
longtemps le souvenir.
«e
et Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'hommage de mes
sentiments respectueux et dévoués.
ce
ce
ee
Le Président du Comité local,
te
V.
BARJONNET. »
Dès la réception de ce rapport, le Comité d'administration de la
Société prescrivit à M. le commandant Balézeaux, inspecteur,
d'aller à Saint-Jean-de-Luz, afin d'examiner les faits signalés par
M. Barjonnet.
Voici comment M. Balézeaux rend compte du résultat de sa
mission:
BULLETIN MARITIME
«
et
37
Paris, 14 marg 1881.
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous informer qu'après avoir fait à Saintenquête approfondie sur les faits qui s'y sont
ce Jean-de-Luz une
la journée et la nuit du 11 février dernier, j'ai pu
ee passés dans
le Président de notre Comité, M. Barjonnet,
ic m'assurer que
n'avait rien exagéré dans son rapport. Les marins, le personnel
ce
te de la douane, la population locale ont montré en cette circonle plus grand dévouement. A là suite de mon informaee stance
tion, j'ai adressé à la Société de nombreuses demandes de réee
le Comité d'administration a généreusement
ee compenses que
te accordées ; il me reste maintenant à lui proposer les mesures
qui me paraissent de nature à faciliter la tâche des sauveteurs,
ce
venait à se produire.
te si un événement semblable
services qu'on peut attendre d'un canot de sauvetage à
ee Les
Saint-Jean-de-Luz me semblent, ainsi que je l'ai déjà signalé
ce
« dans mes précédents rapports, très limités. En effet, quand des
navires au mouillage ou amarrés sur des corps morts sont ente
la côte, ils s'échouent à une distance de terre qui
ce traînés à
n'est jamais supérieure à 250 mètres et, avec des porte-amarxe
.
bien servis, le sauvetage est assuré. L'expérience l'a prouvé
ee res
le rôle du canot de sauvetage se borne à se rendre, avant
•ee et
soit devenu tout, à fait forcé, à bord des navires
ce que le temps
offrir aux équipages d'évacuer leur bâtiment,
ce menacés, et à
Mais cette sortie doit être faite d'assez bonne heure pour que le
et
et retour du canot à Socoa soit assuré, sans quoi il serait obligé
« d'aller faire côte à la plage de Saint-Jean-de-Luz, dans les conditions les plus dangereuses. Il n'y a d'exception à. cette règle
te
si un navire se perdait dans la partie du littoral comprise
ce que
te entre la Bidassoa et Biarritz, ou s'il était menacé de toucher
la digue de l'Arta. Cette dernière éventualité est peu pro ee sur
te bable, en raison de la direction des courants.
J'ai donné des instructions dans ce sens au Comité local, de
ee
Saint-Jean-de-Luz; ces instructions, traduites en basque seront
•te
affichées au Bureau de la marine, à Saint-Jean-de-Luz, et à la
de la maison-abri de Socoa.
•ee porte
J'ai déjà signalé à plusieurs reprises à la Société la repuet
ce
38
ANNALES- DU SAUVETAGE
gnance presque invincible d es marins de cette localité pour lete type decanot de sauvetage qui leur a été confié. Ils prétendent
raison que les embarcations: dont ils se: servent pour la pê<e avec
tt che ont une marche bien supérieure, et sont seules capables
de.lutter, contrerle.-vent et la* mer. très: grosse qu'on,: rencontre à
ee:
S.aint-JeanrdeiLuz.,Mais;ils.ne se rendent pas-compte que ce
ce,
désavantage, réel-est compensé, dans une certaine: mesure, par
et
te: la, sécurité; que présentent nos;embarcations^ en,raison desqualités-d!évacuation.: et,, de redressement spontanés:qu'elles possète-,
dent. Avantde songer: à.leur donner un canot tel qu'ils le. de~
ee,
mandent,, ayant environ 12m5,0.de long,. 2^75 de large, et ar««•-.
tt,imant.,14o.u;1.6 asironSj, ce. qui,sera,possible,,je crois, àcondiee.tion.dJaugmenter,. le. poids-de la, quille.: en: fer. et de ne, pas lui
cefcdonner.de voiles:, il,importe,qu!ils-apprécient toute la valeur des
qualités-, dont je viens déparier, qualités que. la Société consice*
dère avec raisonvcoinmeindispensablesù un canot de- sauvetage.
ee
« Pour- cela il, est,nécessaire: de lesrfamiliariser Ie;plus possible
te: avec. l!emb:arcation; j'ai prescrit, de faire des., exercices-meiir
«r, suek pendant six mois:au moins-, aussitôt que l'équipage: aura
ce, été,reconstitué, en yfaisant entrer des-marins-plus-jeunes, pris
eV surtout parmi les:Basques Espagnols qui,, n'étant
pas soumis à
«..l'Inscription., maritime, restent plus-: longtemps. àiSocoa que les
tamarins d'origine:française.
«Dans la journée du 11 février, il. a été impossible au syndic
«r.des gens de mer, M. Eaget, qui a, montré dans cette circon«i stance tin.zèle.et umdévouement trèsrgrands, de. faire armer
«notre canot quand, il; en était encore temps, et cependant il
était bien décidé h payer de.sa personne et à.s'y embarquer le
ee,
«, premder. SanS:tenir„compte de ses observations^, quatorze marins
s'embarquèrent clans la, chaloupe^ du patronr.Iturizza,.et malgré
cei
«...l'état.de; la mer, qui à ce moment était démontée, n'hésitèrent
«•.pas à aller/offrir leurs services aux équipages des navires Mar«, cellus et August':. Leurs offres ne furent pas-acceptées, ils essayè« rent de revenir à Socoa, mais, voyant le retour impossible, le
Saintet: patron: lança sa,chaloupe dans les ,brisants de, la plage de
tti-Jean-de-Luz,, On fut,assez, heureux pour: sauver, tout le monde,
tentative, qui, témoigne hautement,, ded'intrépidité
te; mais cette,
« des marins basques, devait être forcément stériles, et c'est
te^pour, éviter, qu'elleise^renouvellequen'ai-erédigé. lesinstructionste
39
BULLETIN MARITIME
« dont j'ai parlé plus haut. Aussitôt que.le>.patr.on; jugera le temps
«assez mauvais, pour que la. sortie.du .canot de. sauvetage ne soit
« plus possible, il devra, se rendre avec son équipage-à Saint-Jeande-Luz et se mettre à, là disposition, du Comité local pour la
ce
« manoeuvre des porte-amarres.
des
« C'est là, en effet, et là seulement qu'est le salut assuré
équipages des navires en. danger, et je regarde-comme urgent
ce
« de compléter ce service le plus rapidement .possible-.
« Nous possédons à Saint-Jean-de-Luz un; canon porte-amarre
appareil complet de vatetr-vient.et un. fusil. Il ya en
et avec un
fusil au poste des douanes de Socoa. Je propose de
e< outre un
ainsi que le, demande le Comité lote placer à Saint-Jeaiirde -Luz,
« cal, un second canon porte-amarre, dont l'abri serait construit
« au pied du seuil de défense, à l'extrémité de la jetée Est, d'ende se?
te voyer en outre un fusil avec tout le matériel d'un poste
Ciboure, de placer quatre: gaffes Legrand sur les
te conde classe à
« deux jetées du port de Saint-Jean-de-Luz; enfin, d'envoyer à
c Saint-Jean-de-Luz, pour être conservés au Bureau de la- marine,
de secours pour les noyés, la ceinture. de, sauvetage,
te une boîte
rouleaux.,
te un cartahu à long croc et trois couettes à.
augmentation de matériel me paraît justifiée parles
ce Cette
te considérations suivantes :
« Dans la nuit du 11 février, deux navires se- sont jetés à la
« côte successivement : l'un à Saint-Jean-de-Luz ,: l'autre à, Ciétait en service à Ciboure et
ce boure. Le matériel porte-amarre
« et le va-et-vient venait d'être installé avec de grandes difficultés
la côte et le Criterion, quand le trois-mâts allemand Auet entre
chassant sur ses ancres, fit des signaux de détresse ; il
ce gust,
tarda pas à s'échouer sur la plage de Saint-Jean-de-Luz. Les
ce ne
de sauver l'équipage- man« moyens d'établir un va-et-vient et
complètement, et on comprend l'angoisse de la popute quaient
Y August, ta« lation réunie sur la plage. Fort heureusement,
toujours, s'était rapproché ; on réussit à établir la
ct lonnant
communication au moyen du fusil, porte-amarre en s'avançant
et
qui
« dans les brisants et; à l'aide d'une corde garnie de flotteurs
avait été donnée par la Chambre, de commerce, de Bayonne, on
te
grand'peine; sauver les neuf hommes du bâtiment alle-r
te put à
certaine. C'est pour
«i mand qui paraissaient voués, à.une- mort
éviter le renouvellement d'une.scène pareille que je proppsede
et
ANNALES DU SAUVETAGE
« placer à Saint-Jean-de-Luz un second canon porte-amarre. J'ai
« vu à Bayonne l'Ingénieur des travaux maritimes, M. Petit, qui
« a déjà fait dresser, pour le Boucau sud le plan d'un abri en
«maçonnerie, dont le devis s'élève à 1,200 francs environ. Le
« terrain sur lequel je propose de l'édifier appartient à la commune
« et au service des ponts et chaussées ; il suffit d'écrire à l'ingé« nieur en chef pour lui demander de faire commencer les
ce travaux en même temps que ceux qui vont être exécutés à
te l'embouchure de l'Adour.
te La création d'un poste de deuxième classe à Ciboure et le
et placement de quatre gaffes Legrand sur les jetées du port sont
et nécessités par les accidents assez fréquents qui se produisent
« dans le chenal d'entrée du .port.
« Le besoin d'une boîte de secours pour les noyés s'est fait
« vivement sentir le 11 février dernier; les hommes de l'équiY August arrivaient à terre presque sans connaissance
té- page de
« et avaient besoin de secours immédiats.
ce Quant au cartahu à long croc et aux couettes à rouleaux dont
« je demande l'envoi, ce matériel servirait à haler le canot de
« sauvetage sur la plage, s'il lui arrivait de faire côte à Saintte Jean-de-Luz, après avoir essayé vainement de retourner à
« Socoa.
ce Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'hommage de mon
4©
«
dévouement le plus respectueux.
« BALÉZEAUX,
ee
Inspecteur de la Société.
»
A la suite des événements que nous venons de mentionner, la
Chambre de commerce de Bayonne a adressé la lettre suivante à
M. Delamer, commissaire de l'inscription maritime à Saint-Jean-
de-Liu.
a Bayonne, 18
et
février 1881.
Monsieur le Commissaire,
La Chambre, saisie d'admiration pour les braves marins de
quartier qui, dans la tempête du 11 de ce mois, sont sortis
ce- votre
de Socoa et ont affronté la mort pour tenter le sauvetage des
ce
équipages en perdition, me charge de vous prier de distribuer
te
«
te
te
te
ce
41
BULLETIN MARITIME
en son nom la somme de cent francs, aux hommes qui montaient la chaloupe jetée à la côte, à la suite de leur intrépide
tentative.
Monsieur le Commissaire, l'assurance de
ce Veuillez agréer,
notre parfaite considération.
Signé : PORTES, président;
vice-président; GOMMÉS et PLANTIER, membres.- »
«
« HODDAZ,
Nous avons à signaler maintenant les noms de. tous ceux qui
ont si vaillamment concouru au sauvetage :
MM. Barjonnet, président
du Comité local;
Basselore, vice-président, maire de Ciboure;
Arnault, membre du Comité, chef de gare ;
Equipage du Saint-Martin
Iturizza (Joseph), patron du canot de sauvetage;
Daguerre, sous-patron ;
Et les marins Zozaya, Hirigoyen (Dominique), Dithurritza (Pierre),
•Goyenagne, Martiarena, Virto, Goity, Hirigoyen (Jean), Marin
(Jean-Baptiste), et trois matelots espagnols, les sieurs Marin
(Ribiano), Marin (Justo), Marin (José).
Personnel des Douanes de la capitainerie de Saint-Jean-de-Luz.
le capitaine Serres et le lieutenant Darricarere,
Les brigadiers Erguy, de Saint-Jean-de-Luz; Licou, de Socoa,
et Lacaze, d'Acotz.
Les sous-brigadiers Cotis et Harispe, de Saint-Jean-de-Luz;
Hieytter, de Socoa.
.,
Les marins Curutohet et Cassou-Dessus, de Saint-Jean-de-Luz.
Les préposés Hirigoyon (Louis), Cluigtin, Bergoz, Etchevers,
Durcudoy, Pieharry, Vignau,. Lahourcade, de Saint-Jean-de-Luz;
Bassagails, Casamajor, Descazeaux, de Socoa; Bareyre et Lassègne,
à'Arcotz.
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Laborde, sous-age11t du co1nmissariat;
Faget, capitai•ne au -long cours;
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Ge1ida1·nie1·ie déJJa1·tenie1itale.
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M:i\I. Jumère, maréchal--des-logis; Gardè:res, gendarn1e, et trois
autres gendarmes no11 dénomn1és.
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Ar11iée de te1•1·e· (détacl1en1ent du fort de Socoa).
�Ili. Odier, sous-lieutenant; _Cols, sergent; Caillaud, _ soldat au
49 ° de ligne.
Mà1·-iris et diverses perso1i1ies_.
Les matelots Descl1eler (Jean), Cerciat, Ilaba11s (Jean), l-Iaba11s
{l\'Iartin), Fernandez, Etcl1everry (Louis), Etcl1everry_ (:i\'Iartin),
Sarrosquer, Lavergne, llarribarre11, Ilarribarren, Larréa (!l ierre),.
D:ag·uerre.
Mli. Guilbeau, maire dé Saii1t-Jêan-de-Luz ·; :i\iasse, com111is­
:saire spécial de polïce; Argelier (IIenri) et Goyenetclie, docteurs­
médeci11s; Brastreet, sujet anglais, propriétaire à Saint-Jean-de­
Luz; Gelos (Jean), garde de ville, et Ithurria (Jean), at1Lergiste
� Socoa�
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