Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 2013, 32 (1), 13-16 Introduction Brucellosis: recent developments towards ‘One Health’ Nearly thirty years ago, in the volume entitled ‘Veterinary Medicine and Human Health’, Dr Calvin Schwabe spoke to the increasing interdependence of humans and animals (and animal products) by promoting the emerging concept of One Medicine, now referred to as One Health. He believed that the concept could be usefully applied to the ‘immensely complex, multifaceted problem [of the] future quality of human life and, ultimately, of human survival’. Notably, he reviewed brucellosis through the One Health lens as a highly illustrative zoonotic case study. Brucellosis is an ancient disease with evolutionary mechanisms that allow it to manipulate cellular immunity and resist cellular immune responses, thus achieving intracellular persistence. It yields low fatality rates but causes substantial host disability. Despite estimates of more than 500,000 new human cases annually, brucellosis remains frequently under-diagnosed and neglected amongst livestock diseases in many endemic countries. Although the majority of reported human cases are caused by transmission of Brucella melitensis, B. abortus, and B. suis from livestock, the pathogenicity for humans of newly described species and atypical strains is also currently being reported. Transmission of Brucella spp. from wildlife to humans is generally via preparation and consumption of bushmeat, yet there remains potential for wildlife populations to also serve as sources of atypical transmission and spillback to livestock. While most evidence on the economic burden of zoonotic brucellosis and the benefits of its control are from developed countries, the overall burden of brucellosis is considered greatest in developing countries, as these countries can have insufficient human health and veterinary infrastructure, inefficient veterinary services and inadequate control of livestock movement. The global environmental changes being wrought by humans are rightfully recognised as having substantially altered the environment in which species and zoonotic pathogens survive and evolve. In this context, One Health is recognised as the collaborative effort of multiple disciplines to attain optimal human, animal, and environmental health. As noted in the Preface to this volume, notable brucellosis science and technology advances are occurring. This volume of the OIE Scientific and Technical Review discusses brucellosis epidemiology, pathogenesis, immunity, diagnosis, surveillance, and vaccinology, as well as the economics of prevention and control, and adaptive risk management across livestock, humans and wildlife. Almost three decades have elapsed since Calvin Schwabe used the example of brucellosis to illustrate the potential for One Health. It is now imperative that professionals in veterinary public health, human health, wildlife health, and environmental health deliberately and determinedly address brucellosis using a One Health approach at local, regional, and global levels. Brucellosis has caused ill health and economic hardship the world over for far too long and it is my hope that this publication will support the work of the animal and human health communities as they seek to find practical and effective solutions to these problems. Glenn E. Plumb Chief Wildlife Biologist United States National Park Service Fort Collins, Colorado, United States 14 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 32 (1) Introduction Brucellose : évolutions récentes sur la voie d’« Une seule santé » Dans un ouvrage paru il y a un peu moins de trente ans, Veterinary Medicine and Human Health, [Médecine vétérinaire et santé humaine], le Docteur Calvin Schwabe expliquait que les liens d’interdépendance entre l’homme et les animaux (y compris leurs produits dérivés) étaient voués à s’intensifier ; face à cette évolution, il a préconisé de recourir au concept d’« Une seule médecine » (que nous désignons aujourd’hui sous le terme d’« Une seule santé »). Il estimait en effet que ce concept serait fructueux pour affronter le « problème extrêmement complexe et à multiples facettes de la qualité future de la vie humaine, voire sa survie ». À ses yeux, la brucellose constituait l’exemple même d’une zoonose pour laquelle la perspective « Une seule santé » apportait un éclairage parfaitement indiqué. La brucellose est une maladie ancienne dotée de mécanismes évolutifs grâce auxquels la bactérie peut manipuler l’immunité cellulaire de manière à résister aux réponses immunes déployées par la cellule et à y persister durablement. Les taux de mortalité associés à l’infection brucellique sont faibles mais la maladie occasionne des troubles invalidants chez l’hôte. Bien que les estimations fassent état de plus de 500 000 nouveaux cas humains chaque année, la brucellose animale reste souvent sous-diagnostiquée et négligée dans les élevages des pays où elle sévit à l’état endémique. Si la majorité des cas notifiés chez l’homme sont consécutifs à la transmission de Brucella melitensis, de B. abortus ou de B. suis à partir du bétail, de nouvelles espèces découvertes récemment et des souches atypiques se sont également révélées pathogènes pour l’homme. La transmission à l’homme de Brucella spp. à partir d’animaux sauvages se produit généralement lors de la préparation ou de la consommation de viande de brousse ; néanmoins, les animaux sauvages peuvent aussi constituer des sources atypiques d’infection, avec le risque que celle-ci gagne ensuite les animaux d’élevage. C’est dans les pays développés que le fardeau économique dû à la brucellose zoonotique est le mieux documenté et où il est rentable de la contrôler ; mais l’impact global de la brucellose est bien plus lourd dans les pays en développement, en raison de leurs infrastructures vétérinaires et de santé publique parfois insuffisantes, de services vétérinaires souvent inefficaces et d'un côntrole systématique des mouvements de bétail. Les changements environnementaux introduits par l’homme à l’échelle planétaire sont invoqués à juste titre pour rendre compte de l’environnement modifié dans lequel évoluent et survivent les espèces animales et les agents pathogènes zoonotiques. Dans ce contexte, l’initiative « Une seule santé » représente une tentative de collaboration pluridisciplinaire visant à optimiser dans une même démarche la santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement. Comme cela a été indiqué dans la Préface du présent numéro, des avancées scientifiques et technologiques remarquables voient actuellement le jour dans le domaine de la brucellose. Ce numéro de la Revue scientifique et technique de l’OIE en aborde bien des aspects, avec des articles consacrés à l’épidémiologie, la pathogénie, l’immunité, le diagnostic, la surveillance et la vaccination, sans oublier la dimension économique de la prévention et du contrôle ni la problématique de la gestion adaptative du risque chez les animaux d’élevage et sauvages ainsi que chez l’homme. Près de trois décennies se sont écoulées depuis que Calvin Schwabe a utilisé l’exemple de la brucellose pour illustrer tout l’intérêt du concept « Une seule santé ». Il est désormais impératif 15 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 32 (1) que les professionnels de la santé publique vétérinaire, de la santé animale, de la santé de la faune sauvage et de la santé environnementale adoptent de manière assumée et déterminée une approche « Une seule santé » pour lutter contre la brucellose au niveau local, régional et mondial. La brucellose est responsable de dégâts sanitaires et de privations économiques depuis bien trop longtemps dans le monde. J’espère que cette publication sera une aide et un soutien pour les professionnels de la santé animale et humaine qui sont à la recherche de solutions pratiques et efficaces pour résoudre ces problèmes. Glenn E. Plumb Biologiste en chef pour la faune sauvage Service des Parcs nationaux des États-Unis Fort Collins, Colorado, États-Unis Introducción Brucelosis: últimos avances hacia el planteamiento de “Una sola salud” Hace casi treinta años, en su obra titulada “Medicina veterinaria y salud humana”, el Dr. Calvin Schwabe se refirió a la creciente interdependencia del ser humano y los animales (y los productos de origen animal) preconizando el incipiente concepto de “una sola medicina”, reformulado hoy como “Una sola salud”. Pensaba el Dr. Schwabe que resultaría útil aplicar ese planteamiento al “problema extremadamente complejo y poliédrico [de la] futura calidad de vida de las personas y, en última instancia, de la supervivencia humana”. En particular, utilizando la brucelosis como esclarecedor ejemplo, realizó un estudio monográfico en el que abordaba los aspectos zoonóticos de la enfermedad desde el ángulo de “Una sola salud”. La brucelosis es una enfermedad antigua, que evolutivamente ha adquirido una serie de mecanismos para interferir en la inmunidad celular y resistir a las respuestas inmunitarias de la célula, gracias a lo cual persiste en el medio intracelular, provocando bajos índices de letalidad pero una notable discapacidad en el organismo afectado. Pese a que según las estimaciones el número de nuevos casos de brucelosis en el ser humano ronda los 500.000 al año, en muchos de los países donde es endémica la enfermedad suele estar poco diagnosticada y recibir escasa atención entre las patologías del ganado. Aunque la mayoría de los casos humanos descritos obedecen a la transmisión de Brucella melitensis, B. abortus o B. suis del ganado al hombre, actualmente también se está informando de especies recién descritas y cepas atípicas que resultan patógenas para el hombre. La transmisión de brucelas de la fauna salvaje 16 Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 32 (1) al ser humano suele ser consecuencia de la preparación y el consumo de carne de monte, aunque siempre existe la posibilidad de que poblaciones de animales salvajes sean fuente de transmisión atípica y de “extensión secundaria” al ganado. Aunque la mayoría de los datos científicos sobre el lastre económico que supone la brucelosis zoonótica y sobre los beneficios de su control provienen de países desarrollados, se considera que los mayores niveles de carga global de la enfermedad se dan en los países en desarrollo, pues estos a veces carecen de la suficiente infraestructura de salud pública y veterinaria, de servicios veterinarios eficaces y de controles lo bastante rigurosos de los movimientos del ganado. Ahora se tiene perfecta conciencia de que los cambios ambientales planetarios que está causando el ser humano han alterado sustancialmente el medio ambiente en el que sobreviven y evolucionan las especies y los patógenos zoonóticos. En este contexto, se define la idea de “Una sola salud” como el esfuerzo conjunto de múltiples disciplinas para lograr un grado óptimo de salud humana, animal y ambiental. Como se explica en el prólogo de esta publicación, se están produciendo notables avances científicos y tecnológicos en relación con la brucelosis. En este número de la Revista científica y técnica de la OIE se examinan diversas vertientes de la enfermedad: epidemiología, patogénesis, inmunidad, diagnóstico, vigilancia y vacunología, así como los aspectos económicos de su prevención y control y la gestión adaptable del riesgo de enfermedad en el ganado, el ser humano y la fauna salvaje. Han transcurrido casi tres décadas desde que Calvin Schwabe utilizara el ejemplo de la brucelosis para explicar el potencial que atesora el concepto de “Una sola salud”. Ahora es imperativo que los profesionales de la salud pública veterinaria, la salud humana, la salud de los animales salvajes y la salud ambiental aborden resuelta y deliberadamente la brucelosis desde los planteamientos de “Una sola salud” a escala local, regional y mundial. La brucelosis lleva demasiado tiempo causando problemas sanitarios y pérdidas económicas en todo el mundo, y espero que esta publicación sea de ayuda a los profesionales de la sanidad animal y la salud humana en su búsqueda de soluciones prácticas y eficaces para estos problemas. Glenn E. Plumb Biólogo en jefe de animales salvajes Servicio de Parques Nacionales de los Estados Unidos Fort Collins, Colorado (Estados Unidos)