Discours de la Directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova, à l’occasion de la première rencontre du cycle : « Afrique, Amérique latine et Caraïbes : regards croisés, regards comparés » UNESCO, le 26 mai 2010 Madame Wimpfheimer, Présidente de Séance, Déléguée Adjointe de l’Argentine, Monsieur le Président du Groupe Afrique, Monsieur le Président du Groupe des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes, Mme Jean, Chargée d’Affaires d’Haiti, Excellences, Mesdames et Messieurs, C’est pour moi un honneur de vous accueillir au Siège de l’UNESCO, pour ce cycle de trois rencontres, intitulé « Afrique, Amérique latine et Caraïbes : regards croisés, regards comparés », qui se déroule en cette année où nous commémorons le Bicentenaire des processus d’indépendance des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que le Cinquantenaire des indépendances africaines. La première rencontre du cycle que nous inaugurons aujourd’hui s’intitule « La construction des Etats-nations en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes : Etats et sociétés multiculturelles ». Je relève avec satisfaction que cette conférence se déroule opportunément dans le cadre des activités de la Semaine de l’Afrique, placée sous le thème du panafricanisme, avec un accent particulier mis sur le rapprochement des cultures et le rôle de la jeunesse. Mes félicitations pour cette heureuse initiative vont donc au Groupe Afrique et au Groupe des Etats membres d’Amérique latine et des Caraïbes, qui nous ont DG/2010/052 – Original : Multilingue conviés à cette rencontre, afin de réfléchir ensemble sur un thème particulièrement porteur. En effet, la construction des Etats-nations n’a pu commencer qu’après l’émancipation du colonialisme - et sur la base d’une indépendance pour laquelle des générations d’hommes et de femmes ont dû se battre, souvent au prix de leur vie. Epris de liberté et de l’idée d’égalité, ces militants des deux côtés de l’Atlantique ont partagé l’idéal d’une société respectueuse de la dignité de chaque être humain, sans égard à son origine ethnique et à ses valeurs culturelles. Ces hommes et ces femmes qui ont ainsi marqué l’histoire, ont souvent été en avance de leur temps; je n’en citerai que deux personnages emblématiques qui, vous en conviendrez, ont marqué du sceau de leur génie leurs pays et leurs continents respectifs : Simón Bolívar et Nelson Mandela. Ladies and gentlemen, Both of these great men rank prominently among the most eloquent advocates of UNESCO’ ideals. Both recognized the intimate relationship between education, freedom and progress. Indeed, voicing his profound faith in the power of humankind to overcome adversity, Mandela said “Education is the most powerful weapon which you can use to change the world”. In 1978, our Organization established the International Simón Bolívar Prize in order “to reward an activity of outstanding merit which, in accordance with the ideals of Simón Bolívar, has contributed to the freedom, independence and dignity of peoples …”. The great statesman and liberator’s own words, “La educación es la base de la libertad” figure on UNESCO’s Simon Bolivar medal. It could not have been more fitting that this prize was given to Nelson Mandela, as its first laureate in 1983, jointly with King Juan Carlos of Spain, on the occasion of the Bicentenary of Simón Bolívar’s birth. DG/2010/052 - Page 2 The beliefs and aspirations of heroes such as these are as important to us today as they ever were – and they can guide us as we go forward. Today, the world’s nations are facing multiple global challenges, including the economic and financial crises, climate change, and loss of biodiversity. It is clear that these challenges require common, global responses, responses that we can only find if we co-operate with one another, if we work together. In this U.N. International Year for the Rapprochement of Cultures, for which UNESCO is the lead agency, we have an opportunity to step up ongoing efforts to foster greater mutual respect and understanding between the world’s cultures. I am confident that you will have many ideas and suggestions as to ways this can be achieved during this cycle of meetings. The fundamental links that connect the world’s peoples and cultures, and the underlying values and concerns that we all share, merit our closest attention. What can the peoples of Africa, Latin America and the Caribbean learn from one another? How can UNESCO and its many partners help to build a brighter, more hopeful, future? As an international organization, it is our role to facilitate and accompany this process of finding solutions, and I promise you, UNESCO will fulfill that role. Señoras y señores: Hoy como ayer, la UNESCO mantiene su compromiso con la consolidación de una cultura de paz, basada en la solidaridad moral e intelectual. El respeto a la diversidad de las culturas y al concepto mismo de diálogo e intercambio entre todos los seres humanos constituye la médula de este proyecto. En la UNESCO preconizamos la creación de iniciativas conjuntas internacionales equilibradas y solidarias. Es la única senda para alcanzar la cultura de paz. A fin de asentar de manera duradera esa modalidad de asociación, es preciso proceder con infatigable tenacidad y conscientes de la responsabilidad que compartimos con los demás seres humanos, y es preciso ser capaces de tomar decisiones políticas valientes. DG/2010/052 - Page 3 Voy a prestar especial atención a los resultados de los encuentros y las conferencias que se llevarán a cabo en esta Semana de África, con el fin de enriquecer permanentemente la acción de la UNESCO con los diversos análisis y reflexiones que se derivarán de este ciclo. Señoras y señores: Desde hace más de 60 años la UNESCO está empeñada en construir la paz y trata de crear los dispositivos de análisis indispensables para comprender de manera coherente los retos mundiales. Los encuentros como éste de hoy contribuyen en gran medida al establecimiento de relaciones de comprensión mutua fértiles y duraderas entre los pueblos y las culturas. Les agradezco su presencia aquí y les deseo mucho éxito en sus labores. Espero que su trabajo desemboque en conclusiones promisorias. Pueden estar seguros de que en la UNESCO hallarán siempre una aliada dinámica, motivada y atenta. Muchas gracias. Mesdames et Messieurs, Permettez-moi d’ajouter quelques mots : La solidarité entre l’Afrique, l’Amérique Latine et les Caraïbes a trouvé une illustration exceptionnelle au début de cette année. Je veux parler du tremblement de terre en Haïti. Votre réponse – notamment à travers le Programme de Participation – a été suivie par d’autres régions et cet élan de solidarité a permis à l’UNESCO d’apporter son aide aux autorités et au peuple haïtien. Il s’agit d’un geste d’humanisme exemplaire dont les effets resteront. Je vous remercie du fond de mon cœur et je vous félicite pour cette action. DG/2010/052 - Page 4