Le pouvoir de la musique : revendications, mais aussi réconfort... 1) « La musique est un cri qui vient de l’intérieur * » : l’air de la contestation (* in « Noir et blanc », chanson de Bernard Lavilliers). De tous temps, la musique, au même titre que la littérature ou les arts plastiques, a accompagné, parfois précédé, la contestation tout comme elle a pu être un instrument de propagande. Les 2 faces d’une même médaille, celle d’un mode d’expression qui conjugue le pouvoir galvanisateur de paroles – faussement anodines parfois – ou tout simplement d’une composition musicale et une capacité à se déployer, de bouches en gorges, de refrains en hymnes, souvent difficiles à maîtriser pour qui veut faire taire la contestation. "Desapariciones", una canción interpretada por Los Fabulosos Cadillacs, compuesta y escrita por Rubén Blades: “¿Adónde van los desaparecidos? Busca en el agua y en los matorrales. ¿Y por qué es que se desaparecen? Porque no todos somos iguales. ¿Y cuándo vuelve el desaparecido? Cada vez que los trae el pensamiento. ¿Cómo se le habla al desaparecido? Con la emoción apretando por dentro.” (Paulazzo) Ainsi, chaque pays compte-t-il dans son héritage culturel des chansons inscrites dans la mémoire collective, leur notoriété dépassant souvent les frontières pour être reprises par d’autres peuples portés par les mêmes aspirations, engagés dans des combats similaires et qui font leurs des chants écrits ailleurs, comme ce fut le cas d’une chanson de Lluís Llach, une figure incontestée de la Catalogne : « Com bé dieu, clarament els exemples més clars són els dels cantautors dels anys 60 i 70, que tenen molta importància pel moment històric que van protagonitzar. D'aquests, el més conegut avui dia pel missatge de les seves cançons segurament sigui Lluís Llach. Com a curiositat, 'L'estaca', himne contra el franquisme, va ser tan coneguda que fins i tot va ser adaptada al polonès i es va convertir en un himne de la lluita contra una altra dictadura, però en aquest cas socialista. » (GuillermoB) “Bella ciao” è un canto popolare italiano ottocentesco, d'origine emiliano-romagnola, diventato celeberrimo durante la Resistenza perché fu idealmente associato al Movimento partigiano italiano. 2) L’engagement social : le rock, le rap, le slam L’irruption d’Elvis Presley et avec lui, du rock, dans la société américaine prospère mais puritaine des années 50 a inauguré une révolution qui fut capitale pour toute une jeunesse et s’est poursuivie depuis dans ce qu’on appelle « la légende du rock ». Les rockers devinrent les porteparoles d’une génération avide de libertés qu’ils accompagnèrent dans leurs combats en faveur de la paix, des droits civiques, de l’égalité : « Hablar de la música contestataria en Argentina ( comprometida socialmente, que protesta contra la realidad) es hablar del rock argentino que surge justamente en una época donde se dan gobiernos militares, autoritarios en nuestro país: este link está muy completo sobre la historia de nuestro rock”(ElinaP) pero de todo eso, me gustaría destacar el dato de un Festival que se organizó en 1982 con el objetivo de apoyar las tropas que estaban luchando en las Islas Malvinas pero como forma también de protesta hacia ese mismo hecho: Festival de la Solidaridad Latinoamericana. Es la expresión de lo que una sociedad siente a través de la música. (ElinaP) La canción de U2 como ya han mencionado mis compañeros "Sunday bloody sunday" es una pasada y transmite muy bien el conflicto vivido en Irlanda del norte. (SoniaL) Una canción hablando de música reivindicativa es "Zombie", del grupo The Cranberries. Es una canción protesta acerca del conflicto de Irlanda del Norte. No sólo al letra, sino que, además, el videoclip es muy gráfico políticamente hablando. (OriolC). Loin des conflits, des combats engagés contre des dictatures, la musique, la chanson expriment des revendications qui, sans être ouvertement politiques, font état d’une volonté de s’affranchir de règles sociales, comme cet appel à la liberté de jouir lancé au XIIème siècle par les Goliards « […] un grupo de personas que comprendieron y exploraron el poder de la música como arma de reivindicación y réconfort: Los Goliardos, estudiantes-clérigos vagabundos, poetas satíricos, músicos y actores que recorrieron Europa en pos de una vida disoluta, alegre y libertina pero realizando al mismo tiempo una crítica contra el poder establecido, la sociedad y la Iglesia a través de du forma de vida y sus obras » (ClaudiaTB) Extraits en espagnol traduits du latin : « Cuando estamos en la taberna nos despreocupamos del mundo, nos entregamos al juego y por él siempre sudamos. La cuestión es ésta: que se pregunte qué se hace en la taberna donde el dinero es camarero, escúchese lo que digo. Unos juegan, otros beben, otros de forma indiscreta viven. Pero de los que se dedican a jugar unos allí pierden su ropa, otros consiguen vestirse, otros se visten con saco. Nadie allí teme a la muerte y por Baco tientan la suerte. » Plus près de nous, la contestation se porte sur le terrain social et les artistes sont sur tous les fronts : lutte contre les discriminations, le racisme, dénonciation de la faillite des élites, de la montée des extrémismes tandis qu’une nouvelle génération de chanteurs émerge des banlieues pour faire entendre son rap, son slam. Peu importe le genre musical, les artistes tirent à boulets rouges sur des sociétés fracturées en proie à de vieux démons. Por ejemplo, Keny Arkana, rapera francesa de ascendencia argentina, que se define a sí misma no como una rapera, sino como una contestataria que hace rap. Tandis que le groupe de rock Noir Désir dépeint « Un jour en France » à l’ombre du Front national, la rappeuse Diam’s décrit sa France à elle, très Black-Blanc-Beur. Abd el Malik dénonce la peur de l’autre et les contrôles au faciès. Des chansons que Léo Ferré l’anarchiste aurait sans doute aimées, lui qui dans les années 60 allait populariser un poème d’Aragon, hommage sobre aux résistants issus de la main d’œuvre immigrée fusillés par les Nazis. Ces différents musiciens et musiciennes engagés peuvent être amenés à se rencontrer, et à avoir des projets en commun basés sur leurs idées. Par exemple la rappeuse Casey a enregistré un album avec le groupe Zone Libre, composé du guitariste de Noir Désir Serge Teyssot-Gay, de Marc Sens, de Ciryl Bibeaud et du rappeur de La Rumeur Hamé –qui a été remplacé il y a peu par le rappeur B.James. 3) Chanter, danser pour résister Nombreux sont les exemples dans lesquels l’existence même d’une musique, d’un style musical est déjà, en soi, un fait de résistance ; celui d’un peuple, d’une culture, d’une minorité. La capoeira era ilegal hasta 1930, hasta ese entonces significaba el deseo de libertad de los esclavos, era una lucha disfrazada de danza, acompañada de música tocada en roda y con instrumentos característicos: berimbau, pandeiro, caxixi, atabaque, agogó, entre otros. Hoy es un deporte practicado en todo el mundo. A mí, personalmente me encanta esa música, que a pesar de la historia dolorosa de esos hombres y mujeres sometidos en el Nuevo Mundo, transmite una energía y alegría contagiosa. Es la música de la resistencia cultural. Vaya fuerza! Admirable! (Paulazzo) On chante parce qu’on n’a pas le droit de parler sa langue ou de parler tout court, on chante parce qu’on n’a même pas le droit de penser, de se penser comme être humain, comme peuple, comme femme… Chanter pour garder vivante une culture ; danser pour mieux tromper l’adversaire ; chanter et se tenir debout sur une scène pour affirmer une liberté, braver un interdit religieux. La chanson est un acte porteur d’une identité et d’une culture particulière. Parlant de Oum Kalsoum, personnage hiératique fascinant, à la voix tonnante et au geste puissant, elle disposait d’une technique vocale sans pareille, Ses chansons ont séduit le monde arabe, trouvant dans sa voix et la musique traditionnelle qu’elle défendait matière à émotion ; elle était une chanteuse tout en étant respectable. Elle incarna l’émergence du féminisme arabe. Appartenant à une génération d’interprètes qui chantaient assis sur scène, elle a été la première à se lever, son chant gagnant en puissance, tout autant que la portée symbolique du mouvement. Elle incarnait une femme debout. (Nour) C’est ainsi qu’interdits et préjugés ont conduit, tout au long des siècles, les femmes à faire taire leur talent, voire à se baillonner. La pratique publique de la musique, la scène et les hommages étaient réservées aux « femmes de mauvaise vie », aux courtisanes. Les « femmes convenables » devaient se contenter d’une pratique de loisir et confinée à la sphère privée. Jusqu’au XIIème siècle, l’Eglise interdit aux femmes de chanter dans les chœurs liturgiques. Chez les juifs ultra-orthodoxes – qui ont une application très stricte de la Torah – il est interdit aux femmes de chanter devant des hommes et de lire à voix haute le Livre sacré car la voix des femmes est considérée comme de la nudité (Jeannedoe) O canto das sereias (um pouco da história) Um dos mitos que tem perdurado durante milênios é o que refere a existência de uns seres fantásticos denominados de sereias. Todavia este mito, como aconteceu com outros casos, sofreu algumas modificações ao longo dos tempos. O relato mais célebre em que são citadas as sereias e os seus poderes maléficos encontramo-lo na Ilíada Odisseia, onde se conta como Ulisses, temendo ser enfeitiçado pelo canto das sereias, que sabia existiam naqueles mares, pediu aos seus marinheiros que o atassem fortemente ao mastro, enquanto que para eles bastava taparem os ouvidos com bolas de cera para poder continuar a manobrar a nave. Numa análise imediata encontramos uma grande disparidade de precauções a tomar para o herói comparativamente com os marinheiros. Em princípio podemos admitir que o canto das sereias não devia ter um destinatário em particular, que todos aqueles que o ouvissem ficavam sujeitos ao seu encanto. Ou será que havia um alvo em concreto? É evidente que sim. As referências históricas mais antigas acerca da interpretação deste mito são bem claras. O que nos diz é que o navegante, aquele que tinha cabedais, estava à mercê da sedução das mulheres que os aguardavam nos portos e que, em não poucas ocasiões, conseguiam arrebatar a sua fortuna. Referem-se casos em que o capitão, tendo perdido a carga e até o navio, declarou que tinha naufragado para fugir da vergonha de ter sido ludibriado.(LenaM) 4) Le silence, une autre voix de la contestation « Faire silence c'est se rendre sensible à ce qui se passe au-delà du langage, se rendre disponible à la parole de l'autre. C'est l'outil indispensable de l'apprentissage... » (ClaudiaTB26/10). Au-delà des situations d’éducation, l’apprentissage n’est-il pas aussi au cœur d’une expérience individuelle qui nous amène à essayer de vivre parmi nos semblables sans se renier ? « El silencio no debería vivirse como algo incómodo o amenazador, sino como un instrumento que a pesar de no tener voz, nos enseña a escuchar el entorno, al/a la otr@ y a un@ mism@, como han expresado anteriormente. Silencio es respeto y apertura. » (Paulazzo-27/10). Respect de soi mais aussi des autres, respect de principes, de valeurs individuelles ou que l’on voudrait universelles. Le silence ouvre alors une brèche dans la cacophonie ambiante et trace sur les places publiques des cercles mutiques et recueillis comme en octobre 2007, sur la place du Capitole à Toulouse, en France : « en réponse aux mesures prises par le gouvernement français à l'encontre des Sanspapiers, une nouvelle forme de protestation est née : le cercle de silence. Son initiateur est le Père Alain Richard, frère franciscain de Toulouse et fervent partisan de la non-violence. Depuis 2 ans, de nombreux cercles de silence ont vu le jour partout en France, réunissant des citoyens qu'ils soient croyants de toutes confessions ou athées »(Jeannedoe) C’est le propre des abus de pouvoir de vouloir réduire au silence, faire taire les oppositions, les museler, les priver de voix (dont celles des urnes). Pourtant, si « la musique est un cri qui vient de l’intérieur », comme le chante Bernard Lavilliers dans « Noir et blanc », le silence peut être aussi une voix de la protestation : « On dit souvent "le silence est d'or, la parole est d'argent". Le silence est plus fort que les mots. Il arrive à nous déstabiliser et est parfois signe de mépris. Nous sommes très vite mal à l'aise face au silence, face à des non dits. Le véritable silence est inquiétant. » (Marjory30/11) ; « Un proverbe dit aussi que "mieux vaut un silence qu'un long discours » (KhadidjaS-07/11). En conclusion, comme le langage, la musique existe dans toutes les sociétés humaines, elle est universelle. La musique a effectivement un pouvoir, elle est définit selon les critères de chacun. Elle est surtout un charme, elle a cette capacité de susciter des émotions, du plaisir, de l'angoisse, del'exaltation! Elle a aussi pour pouvoir d'apaiser nos tensions, bercer nos souvenirs...