Thème 5 – L’environnement : entre exploitation et protection : un enjeu planétaire majeur Notions et vocabulaire Définitions générales La notion d'environnement en France En 1921. Paul Vidai de La Blache introduit le mot « environnement » dans le vocabulaire géographique [Principes de géographie humaine] : « Sous ce nom de milieu [...], sous celui d'environnement. […] c'est toujours la même préoccupation qui s'impose à l'esprit, à mesure que se découvre davantage l'intime solidarité qui unit les choses et les êtres. L'homme fait partie de cette chaîne, [...] actif et passif, sans qu'il soit facile de déterminer en la plupart des cas jusqu'à quel point il est soit l'un. soit l'autre ». L'environnement ne recouvre pas la seule nature au sens restreint du terme, il n'est pas synonyme de géographie physique, pas davantage de faune et de flore, ce que l'on nomme aujourd'hui la biodiversité, pas plus que de pollutions et de dégradations. Il désigne les relations d'interdépendance complexes existant entre l'homme, les sociétés et les composantes physiques, chimiques, [biologiques] d'une nature anthropisée [transformée par l'homme]. Yvette Veyret, géographe, Article « Environnement », Dictionnaire en ligne Hypergéo. Environnement : combinaison d'éléments naturels et sociaux en interactions constantes, qui constitue le cadre de vie d'un individu ou d'un groupe. L'environnement est un système ouvert à des influence extérieures. Développement durable : mode de développement devant concilier la croissance économique, justifiée par l'impératif du développement humain et celui de la résorption des inégalités, et la préservation des ressources naturelles, afin de ne pas léser les générations futures. Écologie : science qui étudie les relations des êtres vivants à leur milieu. Le terme est inventé en 1866 pour désigner la science qui étudie les relations des êtres vivants à leur milieu ou leur environnement. L'écologie politique regroupe les mouvements et les partis ayant pour but le protection de la nature et de l'environnement. Milieu : Etymologie : la moitié du lieu Milieu naturel : ensemble des conditions naturelles (atmosphère, biosphère, hydrosphère, lithosphère, relief) présents sur un lieu et autour de ce lieu. Ressource : richesse potentielle exploitée ou non par l'homme. Risque : danger potentiel pouvant affecter une population. Le risque est la conséquence de la combinaison d'un aléa et de la vulnérabilité d'une société. Société civile : ensemble des acteurs qui agissent comme groupes de pression pour influencer les politiques gouvernementales. Écologisme : souci de protéger la nature contre les destructions causées par les sociétés industrielles. Anthropocène (« époque de l'homme ») : période actuelle des temps géologiques, où les activités humaines ont de forte répercussions sur les écosystèmes de la planète (biosphère) et les transforment à tous les niveaux. On fait coïncider le début de l'Anthropocène avec celui de la révolution industrielle au XVIIIème siècle. Cette nouvelle ère géologique, caractérisée par le fait que le principal facteur de changement est l'action des hommes et non plus de la Terre (le terme émerge dans les années 1990). Anthropisation : transformation d'un milieu dit « naturel » par l'action humaine. Empreinte écologique : mesure de l'impact des activités humaines sur le milieu naturel. Biodiversité : richesse et variété des espèces vivantes d'un milieu naturel donné. Écosystème : ensemble formé par une communauté d'êtres vivants en relation avec leur environnement. ONG [Organisation non gouvernementale] : association à but non lucratif, visant à défendre une cause l'intérêt général et ne relevant ni des États ni des institutions Internationales. Notions et vocabulaires -Thème 5 : L’environnement 1/5 I- Axe 1 : Exploiter, préserver, protéger : l’homme et les ressources naturelles Jalon 1 : la forêt française depuis Colbert. Conservation : défense de l'environnement qui cherche à protéger la nature dans le but d'en préserver les ressources, donc en l'exploitant raisonnablement. C'est une vision anthropocentrique de l'environnement. Défrichement : destruction de forets par l'homme, dans le but de récupérer le bois, de mettre le sol en culture ou de créer des aménagements. Forêt : superficie de plus de 0,5 hectare présentant des arbres d'une hauteur supérieure à 5 mètres et un couvert forestier de plus de 10% (selon la FAO, organisme de l'0NU). Sont exclues les terres à vocation agricole ou urbaine prédominante. Forêt de protection : identifiée comme préservant soit la sécurité de riverains contre certains risques naturels, soit la santé et la qualité de vie d'l1abitants de zones urbanisées. soit des écosystèmes particulièrement sensibles. Forêt primaire : forêt d'espèces indigènes qui ne présente pas de traces d'activités humaines suffisantes pour en modifier l'écosystème. Forêt privée : forêt appartenant à des individus ou des entreprises (banques, sociétés d'assurance, etc...) Forêt Publique domaniale: forêt appartenant à l'État, gérée par l'ONF (Office National des Forêts) Forêt publique non domaniale : forêt qui appartient a une collectivité territoriale (commune ou département) dont la gestion ne ressort pas nécessairement de l'ONF. Futaie : forêt dont on exploite les arbres quand ils sont arrives a une grande dimension, ce qui nécessite une exploitation à long terme. Office National des Forêts : Organisme d'Etat français chargé de la gestion des forêts publiques, créé par une loi de 1964. Parc national : territoire dont l'État cherche, gère et protège le patrimoine naturel et culturel, et qui se divise en deux zones: un cœur de parc complètement préservé, et une aire d'adhésion dans laquelle il est possible de développer des activités en lien avec le parc. Préservation : défense de l'environnement qui cherche à protéger la nature de toute action de l'homme, dans une optique biocentrique. Jalon 2 : de la révolution néolithique à la révolution industrielle. Paléolithique : première période de la Préhistoire, commençant il y a 3,3 millions d'années. Elle tire son nom de la pierre taillée. Utilisée comme arme par les premiers hommes. «Révolution néolithique» (de neos, nouveau, et lithos, pierre, seconde période de la Préhistoire) L'âge de la «pierre nouvelle» (la pierre polie remplace la pierre taillée pour les outils – armes et outils agricoles) est un concept énoncé dans les années 1920 par l'archéologue australien Vere Gordon Childe, pour désigner une rupture dans les modes de vie humains, passant de la chasse à l'agriculture et de la cueillette à l'élevage, il y a environ 12 000 ans au Proche~Orient. Cette expression est ajd fortement remise en question. Les archéologues Jean Guilaine ou Jean-Paul Demoule ne parlent plus de rupture, de « révolution », mais d'un phénomène non linéaire développé sur le temps long et emploient plutôt le terme de « néolithisation ». Une définition plus simple mais réductrice de Révolution néolithique: nom donné au passage du mode de vie paléolithique au mode de vie néolithique, rendu possible par l'apparition de l'agriculture et de l'élevage. Chasseurs-cueilleurs : mode de subsistance des populations paléolithiques, consistant à prélever leurs ressources directement dans la nature. Anthropisation : transformation des milieux naturels par les sociétés humaines. « Révolution industrielle» : concept apparu à la fin du XVIIIème siècle, dans le contexte de la Révolution française, pour désigner la transformation des méthodes de production (développement de l'industrie et des transports) entraînant le passage d'une société à dominante agraire et artisanale à une société commerciale et industrielle. De nombreux historiens, comme Jean-François Jarrige, remettent aujourd'hui cette notion en question, montrant que ce phénomène ne s'est pas diffusé de manière rapide et uniforme, que les techniques mises en place n'ont pas remplacé celles qui existaient auparavant, mais s'y sont ajoutées. Ils relativisent l'importance de la machine à vapeur dans ce processus.Une définition plus simple mais réductrice de Révolution Industrielle: processus Notions et vocabulaires -Thème 5 : L’environnement 2/5 d'intensification et d'extension des activités industrielles reposant sur des innovations technologiques et sur l'utilisation de nouvelles sources d'énergie. Énergies fossiles : sources d'énergie présentes dans le sous-sol de la terre [charbon, pétrole, gaz naturel. Mémoriser les événements suivants : - 12000 : Sédentarisation - 9000 : Début de l'agriculture - 8500 / - 3000 : «Révolution néolithique» - 3300 : Début de l'écriture 1669 : Ordonnance de Colbert sur la forêt 1750-1880 : Première «révolution industrielle» 1769 : Machine à vapeur de James Watt 1827 : Code forestier de Charles X 1857 : Assainissement des Landes 1880-1914 : Deuxième «révolution industrielle» 1963 : Premier parc national en France (Ia Vannoise) 2001 : Loi d'orientation forestière II- Axe 2- Le changement climatique : approches historique et géopolitique Jalon 1 : les fluctuations climatiques et leurs effets du Moyen Age au XIXème siècle Crise frumentaire : crise économique et sociale due aux mauvaises récoltes. Disette : malnutrition et sous- nutrition d'une population par manque de réserves suffisante de nourriture. En cas de mortalité directement causée par le manque de nourriture, on parle de famine. Optimum médiéval (ou anomalie climatique médiévale) : période de douceur des températures en Europe, entre 900 et 1 300 environ. Petit âge glaciaire (PAG) : période de températures basses en Europe. Entre 1300 et 1860 environ. Résilience : capacité de reconstruction et d'adaptation (d'une société ou d'un organisme) à la suite d'une catastrophe. Jalon 2 : Le climat, enjeu des relations internationales Changement climatique et variabilité climatique : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) fait une distinction entre les «changements climatiques ››, qui peuvent être attribués aux activités humaines altérant la composition de l'atmosphère, et la «variabilité climatique ›› due à des causes naturelles, astronomiques et géophysiques, dont la compréhension des processus permet d'expliquer les variations climatiques passées, de quantifier les impacts anthropiques et de produire des scénarios d'évolution future. Changement climatique ou dérèglement climatique Climat : moyenne des données météorologiques relevées sur une période d'au moins trente ans. Il résulte de l'interaction des océans, de l'atmosphère et des surfaces continentales, y compris les calottes glaciaires, et évolue dans le temps sous l'effet de ses propres éléments dynamiques internes et de contraintes externes, dont, depuis la fin du XVIIIème siècle, l'action humaine. *Climatonégationnisme ou climatoscepticisme ? : les spécialistes et les journalistes emploient de plus en plus couramment le terme de «climatonégationnistes» pour désigner les «climatosceptiques », c'est-à-dire ceux qui doutent du changement climatique en cours et/ou doutent de l'influence des activités humaines sur ce changement. L'expression de climatonégationnisme fait apparaître leur refus de tenir compte des résultats de la recherche scientifique en matière climatique. Convention entre les Parties (COP pour Convention of Parties) : conférence internationale sur le climat qui réunit chaque année les 170 États signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement Notions et vocabulaires -Thème 5 : L’environnement 3/5 climatique (CCNUCC), adoptée en 1992 lors du sommet de la Terre de Rio. Épisode méditerranéen : violent système orageux apportant des précipitations intenses (plus de 200 mm en 24 heures). Gaz à effet de serre (GES) : les gaz à effet de serre (vapeur d'eau, gaz carbonique, méthane...) absorbent le rayonnement infrarouge émis par la Terre et le réémettent, piégeant la chaleur autour de la Terre. GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) : Créé en 1988 dans le cadre de l'ONU et à la demande du G7, par l'organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) cet organisme intergouvernemental est ouvert à tous les pays membres de l'ONU. Il rassemble des experts chargés d'évaluer les informations scientifiques, techniques et socio-économiques pour analyser, comprendre et définir les risques de changements climatiques imputable à l'homme. Il regroupe actuellement 195 États. Le GIEC publie régulièrement des rapports scientifiques expliquant les relations entre émission de gaz à effet de serre et réchauffement climatique. L'équivalent de l'acronyme GIEC en Anglais est IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change). Météorologie : science qui a pour objet l'étude des conditions de |'atmosphère (températures, précipitations, ensoleillement, humidité de l'air, vitesse des vents, nébulosité, chimie de l'air et des poussières) au-dessus d'un lieu à court terme. Sommets de la Terre : conférences organisées par l'0NU rassemblant les dirigeants des États et différents acteurs pour réfléchir et agir sur les questions environnementales. Elles ont lieu tous les dix ans depuis 1972. III- Objet conclusif : Les Etats-Unis et la question environnementale : tensions et contrastes Jalon 1 : Les Etats-Unis, entre protection et exploitation de l'environnement. Jalon 2 : Les Etats-Unis et l'environnement à l'échelle internationale. Gouvernance climatique : ensemble des institutions et des décisions qui visent à agir de façon multilatérale contre le réchauffement climatique. Dumping environnemental : action d'une institution ou d'une entreprise visant à alléger ou à contourner la législation en faveur de l'environnement, afin de poursuivre des objectifs de compétitivité économique. Préservation : défense de l'environnement qui cherche à protéger la nature de toute action de l'homme, dans une optique biocentrique. Conservation : défense de l'environnement qui cherche à protéger la nature dans le but d'en préserver les ressources, donc en l'exploitant raisonnablement. C'est une vision anthropocentrique de l'environnement. Développement durable : mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures. Il repose sur trois piliers: environnemental (protection des écosystèmes, de la biodiversité...), social (lutte contre les inégalités, pour les emplois décents...) et économique (rentabilité via une croissance raisonnable). Destinée manifeste : Théorie initiée par le journaliste américain John O'Sullivan en 1845. Les États-Unis auraient la mission quasi divine d'apporter leurs lumières sur leur territoire (au XIX ème siècle) et dans le monde (depuis 194 5), par le progrès technique et leur modèle politique, la démocratie libérale. Elle participe au mythe de la Frontière. Environnementalisme : terme utilisé aux États-Unis pour désigner le militantisme consacré à la défense de la nature (équivalent de l'écologie en Europe). Frontière : notion qui forge l'identité américaine. Au-delà de son sens premier (la limite du territoire conquis), elle signifie pour les Américains la conquête et les valeurs qui accompagnent celle-ci au XIXème siècle : la liberté individuelle, la liberté territoriale et la dimension initiatique et mystique de la conquête - le mythe du pionnier qui met en valeur les terres vierges. sous la protection de Dieu. Notions et vocabulaires -Thème 5 : L’environnement 4/5 Greenwashing (ou écoblanchiment) : pratique commerciale qui consiste à utiliser des arguments environnementaux pour vendre des produits. Lobbying : stratégie d'entreprise ou de groupe de pression (appelé lobby) cherchant à défendre ses intérêts auprès des décideurs politiques pour mettre en place des législations favorables. Wilderness : terme biblique qui désigne l'espace ou la nature sauvage, non conquis. Étymologiquement, désigne en anglais le lieu des bêtes sauvages, un chaos désordonné et inculte. échappant à l'activité et au contrôle de l'homme. Mémoriser les dates suivantes 1872 Premier parc naturel (Yellowstone) 1853 Première réserve indienne (Oklahoma) 1859 Premier forage pétrolier (Pennsylvanie) 1916 Service des parcs nationaux 1963 Loi sur la qualité de l'air 1970 Création de l'Agence de protection de l'environnement 1972 Loi sur la pollution des eaux 1990 Clean air Act 2007 Prix Nobel de la paix pour le GIEC et Al Gore 2014 Accord climatique États-Unis/Chine 2015 Accord de Paris 2017 Retrait des États-Unis de l'accord de Paris Attention : Ne pas confondre Préservation et Conservation Notions et vocabulaires -Thème 5 : L’environnement 5/5