S O U R C E S Fondateurs: C H R É T I E N N E S H. de Lubac, s. j . , et t J- Daniélou, Directeur: C. Mondéserl, N° s. j . s. j . 252 ORIGÈNE TRAITE DES PRINCIPES TOME I (Livr es I et I I ) INTRODUCTION, DE TEXTE RUFIN, CRITIQUE DE LA TRADUCTION VERSION PAR Henri CROUZEL et Manlio SEHONETTI Cet ouvrage est publié avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique L E S ÉDITIONS D U C E R F , 29, B D D E L A TO U R- MA U BO U RG , 1978 PARIS LIBER I Praefatio 5 10 15 20 1. Omnes qui credunt et certi sunt quod gratia et ueritas per Iesum Christum facta sit, et Christum esse ueritatem norunt, secundum quod ipse d i x it : Ego sum ueritas, scientiam quae prouocat homines ad bene beateque uiuendum non aliunde quam ab ipsis Christi uerbis doctrinaque suscipiunt. Christi autem uerbis dicimus non his solum, quae homo factus atque i n came positus doc uit ; et prius namque Christus dei uerbum i n Moyse atque in prophetis erat. Na m sine uerbo dei quomodo poterant prophetare de Christo ? A d cuius rei probationem non esset difficile ex diuinis scripturis ostendere, quomodo uel Moyses uel prophetae spiritu Christi repleti uel locuti sunt uel gesserunt omnia quae gesserunt, nisi studii nobis esset, praesens hoc opus omni qua possumus breuitate succingere. Vnde sufflcere aestimo uno hoc Pauli testimonio debere nos u t i ex epistula, quam ad Hebraeos scribit, in qua ita a i t : Fide magnus factus Moyses negauit se dici filium filiae Pharaonis, magis eligens afflictari cum populo dei quam temporalem habere peccati iucunditatem, maiores diuitias aestimans Aegyptiorum thesauris inproperium Christi. Sed Piaef. O lig . 2 et post quod add. g || 9 in" om. g || 18 enim post fide add. A b S || 21 inproperium : obprobrium GM (ex proprium) Pref. Origene. 2 omnes — certi sunt : cf. Platon, Gorgias 454 de || 2-4 omnes — ueritas : Eusebe, C. Marc. I , 4 || 2 : J n 1, 17 || 4 : J n 14, 6 || 18 : Hebr. 11, 24 s. LIVRE I Préface d'Origène 1. Tous ceux qui croient en toute est le C h ri s t certitude que la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ, qui savent que le Christ est la Vé ri t é puisqu'il a dit lui-même : Je suis la Vérité, ne reçoivent pas d'ailleurs que des paroles mêmes et de la doctrine du Christ la connaissance qui invite les hommes à une vie bonne et bienheureuse. Par paroles du Christ, nous n'entendons pas seulement ce q u 'i l a enseigné quand i l s'est fait homme et quand i l a vécu dans la chair : car auparavant le Christ, Parole de Dieu, se trouvait déjà en Moïse et dans les prophètes. En effet, sans la Parole de Dieu, comment auraient-ils pu prophétiser au sujet du Christ ? I l ne serait pas difficile de prouver cela en montrant à partir des divines Écritures comment Moïse et les prophètes ont parlé, ou ont accompli tout ce qu'ils ont fait, parce qu'ils étaient remplis de l'Esprit du Christ : mais notre propos est de traiter le sujet présent avec toute la brièveté possible. C'est pourquoi i l suffira, je pense, d'utiliser seulement ce témoignage de Paul dans la lettre qu'il écrivit aux H é b r e u x : A cause de sa foi Moïse, devenu grand, refusa d'être dit le fils de la fille de Pharaon, préférant souffrir avec le peuple de Dieu que jouir quelque temps de la volupté du péché, estimant qu'il y a plus de richesse dans les outrages subis par le Christ que dans les 1 2 3 78 25 30 35 40 45 50 TRAITÉ D E S PRINCIPES et post adsumptionem eius i n caelos quod i n apostolis suis locutus sit, hoc modo indicat Paulus : Aut numquid probamenlum quaerilis eius, qui in me loquitur Chrislus? 2. Quoniam ergo mu l t i ex his, qui Ghristo se credere profitentur, non solum i n paruis et minimis discordant, uerum etiam i n magnis et maximis, i d est uel de deo uel de ipso domino Iesu Ghristo uel de spiritu sancto, non solum autem de his, sed et de aliis creaturis, i d est uel de dominationibus uel de uirtutibus Sanctis : propter hoc necessarium uidetur prius de his singulis certain lineam manifestamque regulam ponere, turn deinde etiam de ceteris quaerere. Sicut enim, multis apud Graecos et barbaros pollicentibus ueritatem, desiuimus apud omnes earn quaerere, qui earn falsis opinionibus asserebant, posteaquam credidimus filium esse dei Christum et ab ipso nobis hanc discendam esse persuasimus : it a cum mu l t i sint, qui se putant sentire quae Christi sunt, et nonnulli eorum diuersa a prioribus sentiant, seruetur uero ecclesiastica praedicatio per successionis ordinem ab apostolis tradita et usque ad praesens i n ecclesiis permanens, ilia sola credenda est ueritas, quae i n nullo ab ecclesiastica et apostolica traditione discordat. 3. Il lud autem scire oportet, quoniam sancti apostoli fidem Christi praedicantes de quibusdam quidem, quaecumque necessaria crediderunt, omnibus credentibus, etiam his, qui pigriores erga inquisitionem diuinae scientiae uidebantur, manifestissime tradiderunt, rationem scilicet assertionis eorum relinquentes ab his inquirendam, qui spiritus dona excellentia mererentur et praecipue sermonis, Praef. Orig. 36 dei esse g|| 38 sint qui : sunt qui g sint i l l i qui P a || 42-43 et apostolica om. P a || 44 autem : tamen P a || 46 credentibus om. g || 50 excellentiora AbS || mererentur om. P a Pr6f. Origene. 23 : I I Cor. 13, 3 || 33-146 sicut — condonatur : P a m phile, Apol., PG 17, 549 s. || 50 : I Cor. 12, 7 s. PRÉFACE, 79 1-3 trésors des Égyptiens. E t Paul indique en ces termes que Jésus a parlé en ses apôtres, mêm e après son assomption dans le ciel : Cherchez-vous une preuve de celui qui parle en moi, le Christ? 2. Puisque beaucoup de ceux qui L a tra ditio n , t i « · · t t professent la foi au Christ sont en désaccord, non seulement sur des questions de peu et de très peu de valeur, mais sur des points de grande et de très grande importance , Dieu, le Seigneur JésusChrist lui-même, le Saint Esprit, et non seulement làdessus, mais à propos des autres êtres, qui sont créés, c'est-à-dire des Dominations et des Puissances saintes , i l p araît donc nécessaire sur chacun de ces points de définir ce qui est certain et d'exposer clairement la règle de fo i , avant de tourner ailleurs notre recherche. En effet, alors que beaucoup de Grecs et de barbares promettaient la vérité, nous avons renoncé à la chercher chez ceux qui la présentai ent dans des opinions fausses, lorsque nous avons cru que le Christ est le Fils de Dieu et que nous nous sommes persuadés que c'est de l u i que nous devons l'apprendre : maintenant, de même, puisqu'il y en a beaucoup qui croient avoir les sentiments du Christ, alors que certains pensent différemment des autres, on doit garder la prédic atio n ecclésiastique, transmise à partir des apôtres par ordre de succession et conservée dans les Églises j usqu ' à p résen t; et seule doit être crue la vérité qui n'est pas en désaccord avec la tradition ecclésiastique et apostolique . 3. I l faut en effet savoir que les 'thé^togique' t s apôtres, lorsqu'ils ont prêché la foi au Christ, ont transmis très clairement à tous les croyants, même à ceux qui semblaient trop paresseux pour s'adonner à la recherche de la science divine, tout ce qu'ils ont jugé nécessaire. Mais les raisons de leurs assertions, ils ont laissé la tâche de les rechercher à ceux qui méri terai ent les dons les plus éminents de l'Esprit et surtout qui auraient reçu du même Saint Esprit 4 5 8 7 8 6 s a m