La qualité de la langue française, une priorité pour Radio-Canada Depuis sa création, Radio-Canada diffuse des programmes et contenus francophones à des communautés de partout au pays. Si l’engagement du diffuseur public à l’égard d’une langue riche et vivante ne s’est jamais démenti, voici comment il prend forme aujourd’hui. Des standards élevés… La Société a toujours été reconnue pour promouvoir des standards de qualité élevés en ce qui a trait à la qualité de la langue. On n’a qu’à se souvenir, par exemple, de l’annonceur sportif René Lecavalier, qui préférait utiliser des termes français à nouvel escient plutôt que de recourir aux mots anglais pour décrire les parties de hockey. Un français de qualité, une priorité Au début des années 60, RadioCanada mettait en place un service de linguistique ayant pour but d’améliorer la langue à l’antenne. Parmi les initiatives, des publications écrites et dont la mission consistait à dénoncer les fautes les plus courantes. Ces outils ont été remplacés au début des années 2000 par un site de référence des plus étoffés, mis à jour quotidiennement par les conseillers linguistiques de Radio-Canada. En 2002, à la demande de Sylvain Lafrance, alors vice-président de la Radio et des Nouveaux médias, un Groupe de travail sur la qualité de la langue (GTQL) a été mis sur pied. Un rapport, remis en avril 2003, contenait une douzaine de recommandations qui ont donné naissance aux Principes directeurs de la qualité du français. Le conseiller linguistique Guy Bertrand, agit comme véritable ambassadeur de la qualité du français à nos antennes, prodiguant des conseils aux animateurs et présentateurs et rédigeant au site web Le français au micro, dont une nouvelle version vient d'être lancée. S’appuyant sur une riche tradition, le diffuseur public fait figure de modèle et de pionnier, s’étant doté, entre autres, d’une politique linguistique et d’outils pour mesurer et améliorer la qualité du français à nos antennes et en ligne. Fidèle à sa réputation de précurseur, Radio-Canada n’hésite pas à prendre le taureau par les cornes lorsque des termes anglais ne connaissent pas d’équivalent français. « De façon générale, j’écoute – de manière non-systématique - les émissions de Radio-Canada, explique Nathalie Bonsaint, conseillère linguistique au service du personnel de l'information. J’envoie presque quotidiennement des notes au personnel des salles de nouvelles sur des sujets d’actualité. Parfois il s’agit de relever des erreurs entendues en ondes ou des annotations en lien avec l’actualité. » « Depuis environ deux ans, on parle beaucoup des SLAPP (Strategic Lawsuit Against Public Participation) dans les médias, illustre Nathalie Bonsaint. Tous les journalistes reprenaient ce terme car il n’y en avait pas d’autres pour décrire le phénomène. Dans de tels cas, on contacte l’Office de la langue française, on leur fournit de l’information et on leur demande de faire une recherche. Ils trouveront un terme approprié en français et que l’on s’empressera dès lors de recommander. Dans ce cas-ci, il s’agit de "poursuites stratégiques" et "poursuites-baillôn". » Le terme a immédiatement été adopté par les journalistes de RadioCanada… ainsi que par les autres médias. Plus d’info : • • Le français au micro Principes directeurs de la qualité du français Radio-Canada acteur essentiel de la francophonie canadienne Pour Radio-Canada le français, c’est plus que des mots, c’est aussi le reflet d’une réalité. JeanFrançois Rioux, directeur général de la radio explique : « Radio-Canada cherchera toujours à faire la promotion d’un français de qualité, moderne, qui respecte les disparités régionales qui peuvent exister dans la façon d’exprimer la langue. Après tout, la manifestation la plus concrète en ce qui a trait à la promotion d’une langue, c’est d’être accessible, mais ça ne veut pas dire être relâché. Nous évaluons de façon très structurée nos émissions et le langage utilisé. On souligne les erreurs et les objectifs à atteindre pour que le niveau de langue demeure une référence ». Francine Allaire, directrice aux émissions dramatiques et longs métrages souligne : « Chez nous, la langue s’incarne à travers des auteurs talentueux qui ont imaginé des univers, des personnages qui portent des réalités. En amont, lorsqu’on discute avec les créateurs, on leur fait immédiatement comprendre à quel point la qualité de la langue est importante pour nous. Par exemple, on veut le moins de jurons possible. Si un juron bien placé peut être efficace parce qu’il illustre la classe sociale du personnage ou une situation dans laquelle il se trouve, nous n’aimons pas que de tels mots soient utilisés de façon gratuite, facile ou redondante. » Aussi, ce dilemme entre langue courante et bon usage du français représente parfois un cassetête pour les conseillers linguistiques. « Nous essayons d’utiliser une langue qui reflète bien le français qu’on parle ici, mais qui reste conforme aux règles du français, de dire Nathalie Bonsaint, conseillère linguistique. Nous n’acceptons pas systématiquement toutes les expressions québécoises. Il faut faire la part des choses et c’est là le défi. Nous avions un beau cas au lendemain de l’élection fédérale avec l’expression "Stéphane Dion a bien tiré son épingle du jeu ". En français international, cette expression signifie : se retirer à temps d‘une situation qui devient mauvaise avant qu’il ne soit trop tard. Or, ici, on l’utilise dans le sens de se tirer d’affaire. On doit donc décider si on accepte ce sens qui est bien de chez nous mais qui n’est répertorié nulle part, pas même dans les ouvrages québécois. Il faut vraiment faire des recherches et prendre en considération qu’on ne parle pas le français de la même façon au Nouveau-Brunswick ou au Manitoba ». Le français pour tous… Radio-Canada a pour préoccupation de promouvoir la langue et la culture françaises auprès du plus grand nombre possible. Aussi, la Première Chaîne rejoint-elle aujourd’hui environ 95% des francophones du pays et la télévision, 80%. Du côté d’Espace Musique, de nombreux efforts ont été déployés au cours des dernières années pour multiplier les antennes. « Avant, Espace Musique n’était accessible qu’à Moncton, Montréal, Québec, Ottawa et Toronto, affirme Jean Hébert, directeur de la programmation aux Services régionaux. Depuis deux ans, on en a fait une priorité et on a installé des antennes un peu partout. Il y a une réelle volonté de faire rayonner le français et la chanson française partout. » À preuve : l’arrivée d’Espace Musique en Colombie-Britannique et en Alberta a donné naissance à un tout nouvel auditoire qui n’hésite pas à syntoniser la chaîne tôt le matin (Espace Musique diffuse en direct à partir de Montréal dès 9h). « Dans ces milieux, c’est leur seul accès à la chanson francophone d’aujourd’hui », rappelle Jean Hébert. Internet est une façon efficace pour rejoindre les auditoires. « En Saskatchewan, les francophones sont vraiment très dispersés sur le territoire, donne en exemple Jean Hébert. Il y a bien des antennes qui relaient ce signal-là un peu partout, mais tout le monde ne jouit pas nécessairement d’une bonne réception. Il nous a fallu imaginer d’autres moyens pour que les francophones puissent s’informer en français sur ce qui se passe dans leur communauté ainsi que dans le reste du pays. C’est pourquoi nous avons créé des sites Internet nationaux et régionaux sur lesquels tous les bulletins de nouvelles radio et télé sont accessibles en différé pendant une semaine. On y retrouve également les contenus spécialisés produits par nos équipes d’émissions. » Le rôle de Radio-Canada en milieu minoritaire est essentiel pour rejoindre et rassembler les francophones du pays. Jean Hébert poursuit : « Bien qu’on retrouve un peu partout des radios communautaires qui remplissent très bien leur mission, Radio-Canada demeure le seul média à jouer un rôle unificateur et fédérateur de tout ce qui se passe en français au pays. Et avec Internet, on rejoint également les jeunes générations qui passent le plus clair de leur temps sur Internet. » … même pour les anglos! Les efforts de Radio-Canada pour promouvoir le français réservent de belles surprises, comme l’explique Yves Caron, chef des communications aux Services français en Alberta. « Dans notre province, le plus gros de nos initiatives, c’est la visibilité qu’on donne à des partenaires et organismes de la communauté francophone qui collaborent avec nous. Nous avons quarante-six partenaires avec qui nous échangeons. Or, le quart d’entre eux sont des organismes anglophones qui s’engagent à faire la promotion du français. » Radio-Canada fait rayonner la culture francophone sous toutes ses formes Si, dans sa programmation régulière, Radio-Canada réussit à décliner notre langue et notre culture dans toutes ses formes et dans toute sa diversité, elle n’hésite pas à mettre de l’avant moult projets spéciaux pour donner encore davantage le goût du français aux auditeurs et téléspectateurs. Entre autres exemples, le Prix des Lecteurs, créé en 2000, a choisi de faire découvrir les auteurs francophones en milieux minoritaires. « Le jury provient du public et est composé de lecteurs assidus et passionnés, mais qui ne sont pas des professionnels de l’industrie, explique Benoit Quenneville directeur, régions de l'Ontario. Chaque année, on a de six à huit œuvres en nomination et pour chaque auteur, on développe une gamme de capsules radio, télé et Internet. On fait de multiples entrevues ainsi qu’un gros tapage médiatique autour de ces écrivains pour stimuler l’intérêt du public. » Cela semble fonctionner puisque 10 000 personnes ont participé au concours l’an dernier dont le grand prix était un voyage en train à travers le pays dans un wagonlit de luxe. L’environnement idéal pour lire à satiété! Radio-Canada est aussi associé aux Coups de cœurs francophones depuis de nombreuses e années, poursuit Benoit Quenneville. « La 22 édition débutera le 6 novembre prochain. Partout au pays, les gens pourront assister à de beaux spectacles mettant en vedette autant les artistes de la relève que ceux déjà bien connus. Nous menons une campagne télé qui fait la promotion de l’offre complète du festival. De plus, nous réalisons des entrevues avec les artistes et offrons des billets de spectacles, bref une belle visibilité. » Sans oublier le fameux concours de proverbes, qui s’inscrit depuis quelques années dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie. L’an dernier, des milliers de personnes ont voulu partager le petit morceau de sagesse populaire qui avait influé le cours de leur vie à un moment donné. À la lumière de ces actions, Radio-Canada confirme son titre de plus importante institution culturelle francophone au pays. « On a un rôle important à jouer dans le développement de la langue et de la francophonie d’ici, conclut Jean-François Rioux. Et il ne faut pas oublier que la langue est vivante. Elle évolue, elle doit évoluer et nous, on doit suivre et promouvoir cette évolution-là. » Tout en restant garant d’une qualité jamais démentie. Radio-Canada joue un rôle important pour la jeunesse francophone . En matière de promotion du français, Radio-Canada accorde une grande importance aux petits Canadiens qui en sont à découvrir les rudiments de la langue. Dans les communautés francophones du pays, les contenus offerts sur diverses plateformes sont autant de moyens de rester en contact avec le français. Annuellement, c’est 16 millions de dollars que Radio-Canada consacre à la production d’émissions jeunesse. Chaque jour, les jeunes auditeurs de la Première Chaîne sont invités à exprimer leur opinion via la tribune 275-Allo / Ados Radios. On peut également compter sur l’émission de télé Pseudo Radio pour donner aux jeunes le goût d’écrire des histoires. L’émission propose aux élèves du second cycle du primaire un concours de scénario. L’histoire gagnante sera produite par Radio-Canada et présentée à l’émission ainsi qu’en première mondiale au Festival international de cinéma jeunesse de Rimouski. Les mille scénarios reçus lors de la dernière édition du concours témoignent de l’engouement des jeunes pour raconter des histoires dans leur langue. La zone Jeunesse de Radio-Canada.ca se veut également une ressource digne de mention. Les reportages et sites d’émissions sont riches en contenu. Les scénarios pédagogiques offerts sur le site constituent une matière première pour le français enseigné. Pour les plus vieux, Bande à part offre une fenêtre sur la musique émergente francophone. Mentionnons également le rôle des productions régionales Oniva et Ceci est un test dans la promotion et le rayonnement de la culture francophone.