MAI 2010 Un geste simple pour l'environnement, n'imprimez ce message que si vous en avez l'utilité. EDF Unité de Production Alpes 37, Rue Diderot 38040 Grenoble www. edf . c o m EDF SA au capital 924 433 331 euros - 552 081 317 R.C.S. Paris 1. I N T R O D U C T I O N 3 2. LE GLACIER DE LA MER DE GLACE 4 3. L’AMÉNAGEMENT HYDROÉLECTRIQUE DE LA MER DE GLACE 5 4. DE LA PRISE D’EAU SOUS-GLACIAIRE 6 5. … À LA CENTRALE SOUTERRAINE 7 6. UNE ÉVOLUTION INÉLUCTABLE 8 7. COMMENT PRÉSERVER L'INSTALLATION ? 9 8. LE CAPTAGE DOIT ÊTRE RAPIDEMENT DEPLACE VERS L’AMONT 10 9. UN DEFI ENVIRONNEMENTAL 11 -2- Depuis quelques années, le recul du glacier de la Mer de Glace s‘est accéléré menaçant ainsi le captage sous-glaciaire de l'aménagement hydroélectrique des Bois, sur la commune de Chamonix. Ainsi, au printemps 2009, le captage sous-glaciaire était dégagé de la glace : en quelques épisodes orageux, il a été enseveli sous les chutes de moraines. EDF se devait donc de répondre à un double défi : proposer les travaux d'adaptation nécessaires afin de préserver cette production, tout en maintenant l'aménagement des Bois au plus haut niveau d'intégration environnementale. La situation avait été anticipée, et après études, il a été décidé de rapidement déplacer le captage vers l’amont du glacier, sous 100 m de glace, ce qui n’entraînera aucune incidence sur le paysage ni sur l’activité touristique. Le creusement d’une galerie de dérivation permanente du captage vers la prise d’eau et de nouveaux aménagements souterrains ont été entrepris en 2008, dans des conditions difficiles, liées à la fois à l’accès et à la glaciologie. La mise en service de la nouvelle installation est prévue au printemps 2011. En attendant, une solution transitoire a été mise en œuvre, avec le percement d’une galerie de quelques dizaines de mètres débouchant sous le glacier et qui assure provisoirement l’alimentation en eau de l’usine jusqu’en 2011. L'enjeu pour la production hydraulique est de taille. La centrale des Bois produit chaque année 113 millions de kWh, ce qui représente la consommation domestique de 50 000 habitants (environ la ville d'Annecy). 100% renouvelable, cette production permet à la France une économie de plus de 100 000 tonnes de CO2 par rapport à une centrale au charbon. De plus, la conception de l'aménagement des Bois est exemplaire d'un point de vue environnemental : toutes les installations sont souterraines (du captage à la centrale, en passant par les galeries d'amenée et le réseau de transport d'électricité). -3- Longtemps, les hommes ont eu peur des glaciers. Aujourd’hui, celui de la Mer de Glace est l’objet de toutes les attentions, touristiques mais aussi scientifiques. La Mer de Glace est le plus grand glacier français, deuxième des Alpes avec ses 12 km de long, 40 km2 de superficie et 4 milliards de m3 de glace, sur un dénivelé de plus de 2 500 mètres. Son épaisseur est en moyenne de 200 mètres, mais peut parfois dépasser 400 mètres. Comme tous les glaciers, la Mer de Glace vit et bouge constamment. Elle avance de 90 mètres par an, et même plus à certains endroits. Aux XVIIIe et XIXe siècles, le glacier descendait jusque dans la vallée, au niveau du village des Bois. Il a donc longtemps gardé l’appellation de "Glacier des Bois". L'Arveyron sortait alors du glacier au niveau d'une imposante grotte naturelle, située dans sa langue terminale. À la même époque, l'épaisseur du glacier était également beaucoup plus importante. Après avoir longtemps craint ces "monstres blancs", les hommes en ont fait des lieux de découverte et de loisirs. L’admirable panorama de la Mer de Glace attire chaque année plus de 500 000 touristes. Elle est aussi, depuis 1870, très surveillée par les scientifiques et objet de nombreuses études. -4- Comment faire de l’électricité avec un glacier ? En attendant qu’il fonde à la belle saison. La fonte naturelle de la Mer de Glace, le plus grand glacier français, est utilisée pour produire de l’électricité pour 50 000 habitants, soit la consommation domestique de la ville d’Annecy. L’aménagement de la Mer de Glace en vue de la production d’électricité est envisagé avant la seconde guerre mondiale. Le projet était à l’époque d’une seule centrale alimentée par les eaux des glaciers du Tour, d’Argentière et de la Mer de Glace. En 1954, le projet d’Émosson prévoit uniquement le captage des deux premiers glaciers. EDF entreprend alors l’étude d’un aménagement indépendant. Les travaux de reconnaissance débutent en 1958. Les travaux de réalisation commencent en 1970. L’installation sera composée d’un captage sous-glaciaire, d’une prise d’eau souterraine, d’une galerie d’amenée de 2 kilomètres et d’un puits vertical de 291 mètres, et enfin de la centrale souterraine équipée d’un groupe de production. En 1973, cet aménagement très particulier est mis en service. Avec une puissance installée de 42 MW, il produira dès lors, chaque année, 113 millions de kWh d'énergie 100% renouvelable, ce qui représente la consommation de 50 000 habitants. -5- Le splendide site de la Mer de Glace, à Chamonix, recèle un trésor bien caché. Sous ses tonnes de glace, plusieurs kilomètres de galeries recueillent et acheminent l’eau de la fonte du glacier pour la transformer en électricité. L’accès à la prise d’eau, difficile à pied étant donné la topographie des lieux, se fait via le téléphérique installé par EDF au début des années 60. L’entrée se trouve à flanc de falaise, à 1 415 m d’altitude. Téléphérique EDF Il faut ensuite parcourir environ 1 km de galeries souterraines, à pied ou à vélo. Et enfin, il faut monter 320 marches, soit 25 étages, d’un escalier particulièrement raide, en ayant pris soin de s’encorder pour des raisons de sécurité. À environ 1 500 m d’altitude, le captage recueille toute l’année une partie des eaux de la fonte. L'escalier d'accès au captage Ces eaux sont captées à partir d’une cavité creusée par l’homme. Elles sont ensuite dirigées dans la galerie d’amenée, et après un voyage de 1,7 kilomètre, s’engouffrent dans un puits blindé de 291 mètres de haut, puis dans une conduite forcée horizontale. Cavité sous le glacier -6- On devine difficilement la centrale des Bois. Pourtant, sous la terre, à quelque 500 mètres du petit bâtiment d’entrée, EDF produit les précieux kWh pour l’équivalent d’une ville comme Annecy. Salle des machines de la centrale des Bois Au total, avec une puissance installée de 42 MW, elle produit chaque année 113 millions de kWh d'une énergie entièrement renouvelable, la consommation résidentielle de 50 000 habitants. L’installation est nichée dans une excavation de 36 mètres de long, 20 de large et 20 de haut, aménagée lors des travaux. On y accède par une galerie, piétonne ou cyclable, de 500 mètres de long. Elle est équipée d’un groupe de production et d’un alternateur qui transforme l’énergie mécanique en énergie électrique. Cette énergie passe ensuite par un transformateur souterrain, installé dans la centrale, pour alimenter le réseau 63 000 V. Enfin, les eaux turbinées (15 m3 par seconde) sont restituées à l’Arveyron par une galerie de plus de 400 mètres de long et 5 de diamètre, à 1 069 mètres d’altitude. Canal de fuite vers l'Arveyron La centrale turbine l’eau de la fonte du glacier de la Mer de Glace. La plus grande partie de la production se fait donc en période de fonte, de mai à octobre. Ce qui en fait un outil précieux, car les kWh produits par l’hydraulique en été permettent à EDF de réaliser l’entretien de ses centrales nucléaires. En hiver, avec la baisse des températures, les très faibles débits ne permettent pas une production suffisante. EDF privilégie alors à cette période l'entretien et la maintenance de l'installation. -7- Le glacier de la Mer de glace fait l'objet d'observations attentives depuis 1970. Depuis quelques années, son recul s‘est accéléré menaçant ainsi le captage sous-glaciaire de l'aménagement hydroélectrique des Bois. Entre 2003 et 2005, le glacier a reculé d'environ 30 mètres par an. Ce recul a été particulièrement rapide ces dernières années en raison du vêlage(1) du glacier dans le lac qui s'est formé à l'aval. Au niveau des Mottets, l'épaisseur de glace a diminué de 8 à 10 mètres par an de 2004 à 2006. Évolution de front glaciaire depuis 1970 Le captage sous-glaciaire doit être déplacé Au printemps 2009, et suite à des épisodes orageux, le captage de la mer de glace a été enseveli sous les chutes de moraines. EDF ayant anticipé cet événement a décidé le déplacement vers l’amont de ce captage afin de conserver l’intégration paysagère du site. -8- 1916 2001 Plusieurs alternatives avait été étudiées. La solution retenue est celle qui présente le moindre impact environnemental et paysager : déplacer le captage vers l'amont. Plusieurs solutions ont été étudiées et deux examinées plus particulièrement. Tout d'abord, il a été envisagé de construire un captage à l'aval de la langue terminale du glacier, à l'entrée des Gorges du Mauvais Pas. Cette solution a été abandonnée en raison du contexte géologique instable et de l'impact paysager inconcevable sur un tel site touristique. La solution finalement retenue a été le déplacement du captage vers l'amont, sous 100 m de glace. L'ouvrage actuel a en effet parfaitement fonctionné depuis sa mise en service. De plus, cette solution présente l'avantage de ne pas avoir d'impact paysager, et ce dans un site naturel classé. GORGES DU N506 MAUVAIS PAS LES L'Arve BOIS L'Arveyron leri LES PRAZ Ga e Canal MONTENVERS de fuite MER DE GLACE CHAMONIX 1. Centrale des Bois 3. Captage actuel 2. Téléphérique EDF 4. Captage projeté Travaux de maintenance au captage Des études de reconnaissance en surface ont été menées en collaboration avec le Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement (LGGE) et du service de Restauration des terrains en montagne (RTM) de l'Office National des Forêts. La glacier a été sondé afin d'en reconstituer le profil de fond. EDF a ainsi pu déterminer trois points de captage envisageables. -9- Le captage a été déplacé vers l'amont du glacier. Une galerie et de nouveaux aménagements souterrains sont en cours de construction. EDF a procédé à des vérifications directes au contact du glacier afin de retenir le meilleur positionnement. Le creusement d’une galerie de reconnaissance et de nouveaux aménagements souterrains ont été entrepris en 2008, dans des conditions difficiles liées à la fois à l’accès et à la glaciologie. Travaux d’excavation Les matériaux ont été évacués par marinage* hydraulique dans l'Arveyron, à l'entrée des Gorges du Mauvais Pas (volume marginal au regard du charriage naturel du torrent glaciaire). En hiver, période d'étiage ne permettant pas ce procédé, les matériaux issus de l’excavation des galeries ont été déposés et étalés à l’aval immédiat du glacier. Des travaux souterrains de 2009 à 2011 Dès la mi-2009, une deuxième galerie a été creusée. Elle est destinée à devenir la galerie de dérivation permanente du captage vers la prise d’eau, et ce dès 2011. Au bout de cette galerie, une cavité sera créée afin d'installer le nouveau captage. Le nouveau captage n'aura aucune incidence paysagère ni touristique, notamment vis-à-vis du site du Montenvers. Les procédures d'autorisation sont instruites avec les services compétents, avec la contrainte de travailler dans de très courts délais. La commune de Chamonix partage l'enjeu lié à cet aménagement 100% énergie renouvelable, et met tout en œuvre pour aider EDF à la bonne réalisation de ce projet. Une solution transitoire entre 2009 et 2011 La mise en service de la nouvelle installation est prévue en 2011. Or le captage actuel est hors service depuis juin 2009. C’est pourquoi, il a été nécessaire de creuser une galerie de quelques dizaines de mètres dont l’extrémité a débouché sous le glacier le 05 mars 2009. Ce captage provisoire assurera l'alimentation en eau de l'usine jusqu'en 2011. - 10 - Très original et très discret, l’aménagement des Bois est exemplaire d’un point de vue environnemental. Il produit une énergie renouvelable et propre. Et en plus, entièrement souterrain, il a un impact visuel très limité sur la magnifique vallée de Chamonix, au cœur du site classé du Mont-Blanc. Dans les années de sa construction, les préoccupations environnementales étaient moins fortes qu’aujourd’hui. Pourtant, de ce point de vue, la conception de l’aménagement des Bois sera exemplaire. En effet, dans un site naturel admirable, EDF s’oriente tout de suite vers des installations entièrement souterraines. De la prise d’eau à la centrale, en passant par le transformateur et les ouvrages de transport de l’électricité, tout sera enterré. Et de nombreux habitants et touristes ne devineront jamais leur existence. Extrémité de la Mer de Glace De plus, cet aménagement répond, aujourd’hui comme hier, aux forts engagements environnementaux d’EDF. Le mode de production hydroélectrique est totalement renouvelable. Il ne provoque aucune émission de gaz à effet de serre. L’aménagement des Bois permet chaque année une économie de plus de 100 000 tonnes de CO2 (en comparaison avec une centrale au charbon), ce qui correspond à l’émission moyenne annuelle de 50 000 véhicules. Le complexe des Bois participe ainsi, comme toutes les installations hydroélectriques d’EDF, aux objectifs français et européens en la matière. - 11 -