dossier PÉdAGoGiQUe

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dossier PÉdAGoGiQUe
SALLINGER
création française | théâtre à partir de 15 ans
un projet de Paul Desveaux et Céline Bodis en espagnol surtitré en
français | texte Bernard-Marie Koltès | traduction en espagnol Violeta
Weinschelbaum | mise en scène Paul Desveaux | avec Céline Bodis,
Lucrecia Capello, Roberto Castro, Luciana Lifschitz, Javier Lorenzo,
Franscico Lumerman, Anita Pauls et Martín Slipack | durée env 2h15
MARDi 13 › SAMeDi 24 noVeMBRe 2012
mArdi et vendredi à 20h30,
mercredi, jeUdi et sAmedi à 19h30, le dimAnche à 16h
ThéâTRe 71 3, Place du 11 novembre – 92 240 malakoff - www.theatre71.com
réservation 01 55 48 91 00 métro ligne 13 malakoff-Plateau de vanves
TARiFS › 24€ tarif normal 17€ seniors, billet découverte, groupe à partir de 8 personnes, famille
nombreuse, comités d’entreprise, collectivités, abonnés des théâtres partenaires, adhérents cinéma,
Fabrica’son, médiathèque et conservatoire de malakoff 12€ –30 ans, demandeurs d’emploi, intermittents, allocataires du rsA, personnes handicapées 9€ –12 ans
ConTACTS
relations avec le public – [email protected]
Solange Comiti 01 55 48 91 12 | Béatrice Gicquel 01 55 48 91 06 | émilie Mertuk 01 55 48 91 03
SOMMAIRE
1. Sallinger de Bernard-Marie Koltès
› récit
› l’auteur
2. De Salinger à Sallinger
› j.d. salinger
› la génèse du projet sallinger
3. La mise en scène
› Paul desveaux
› carnet de notes
› la scénographie
› la musique
4. Les comédiens
5. Pistes pédagogiques
› stand up
› l’image et le verbe
› de la tragédie shakespearienne
› le contexte historique de la guerre du viêtnam
6. Ressources
› l’œuvre de Koltès
› Bibliographie
› site internet
7. Les éclairages
› conversation : Bernard-marie Koltès et l’Amérique latine
› cinéma : meurtre d’un bookmaker chinois de john cassavetes
› conversation : le vrai, le faux et les fantômes
SALLINGER
L’équipe artistique
un projet de Paul Desveaux et Céline Bodis en espagnol surtitré en français
texte Bernard-Marie Koltès (éditions Minuits)
traduction en espagnol Violeta Weinschelbaum
mise en scène et scénographie Paul Desveaux
avec Céline Bodis, Lucrecia Capello, Roberto Castro, Luciana Lifschitz, Javier Lorenzo,
Franscico Lumerman, Anita Pauls et Martín Slipack
costumes Julio Suárez
lumières Gonzalo Córdova
musique Vincent Artaud
assistante à la mise en scène et interprète Amaya Lainez
seconde assistante à la mise en scène Mariana Cecchini
directrice de casting María-Laura Berch
à partir de 15 ans
durée env. 2h15
Coproduction
l’héliotrope, la compagnie mû, el complejo teatral de Buenos Aires (ctBA) teatro san martin, Festival
Automne en normandie, le volcan/scène nationale du havre
ce projet reçoit le soutien de l'institut Français, l'Ambassade de France à Buenos Aires, l'ondA et
l'odiA normandie
l’héliotrope est une compagnie conventionnée par la drAc et la région haute-normandie
1. SALLINGER DE
BERNARD-MARIE KOLTÈS
RÉCIT
dans un new York fantasmagorique des années 60, lieu de pouvoir et de décadence, le
rouquin vient de se suicider, laissant ses proches dans le désarroi le plus total. Fils aîné, préféré et adulé par son frère et sa sœur, le rouquin provoque avec sa mort le démembrement
de sa famille. Alors que tous interrogent sa mémoire et essaient de combler le vide par des
mots, son spectre revient les hanter.
commence alors la déambulation de leslie, son frère et d’henry, son confident dans la grande ville enneigée. celle aussi d’Ana, sa fiancée, amoureuse éperdue devenue veuve beaucoup
trop jeune. des nuits d’errance et d’aventures sordides, drôles ou émouvantes, à la
recherche des autres et de soi-même.
tableau d’une Amérique angoissée à la veille de la guerre du viêtnam, la pièce sonne tel un
combat où chacun s’efforce de donner un sens à la violence inéluctable. sallinger raconte le
sacrifice de plusieurs générations d’hommes sur l’autel de la patrie, et le désespoir de
femmes et de mères impuissantes. relations familiales étouffantes, errances d’une jeunesse
condamnée… dans ces monologues nerveux et drôles, Koltès évoque les voies sans issue
d’un monde incapable de communiquer.
« Petits et grands errent.
tous, ils pataugent tous sous un ciel bouché.
dans les plaques de neige à demi-fondue de new York, la grande ville.
dans le fouillis des rues sans perspective.
dans les boîtes de nuits où toutes les filles sont belles.
sur les splendides parquets d’appartement coincés.
Alors, bien sûr, il traîne des suicides et des folies et plus loin dans le monde les meurtres
gigantesques du vietnam et de la corée.
à l’écart de tous les piétinements, le rouquin, déjà mort, sourit. »
Bruno Boëglin à propos de Sallinger
L’AUTEUR
il est le dramaturge français contemporain le plus joué au monde. né en 1948 à metz, issu
d’une famille catholique, il est éduqué par des jésuites. en 1970, il connaît son premier choc
théâtral en découvrant maria casarès dans médée à strasbourg. il commence alors ses premières adaptations et mises en scène, et entre comme élève régisseur au théâtre national
de strasbourg. il écrit en 1972 l'héritage diffusé avec maria casarès sur France culture, la
fuite à cheval très loin dans la ville, un roman – tandis qu'il se désintoxique de la drogue –
puis sallinger en 1977 sur une commande de Bruno Boëglin. à la fin des années 70, il voyage
en Amérique latine, au mali et en côte d’ivoire. en 1978, trois nouvelles naissent au
nicaragua. en 1983 commence la collaboration avec Patrice chéreau, qui crée combat de
nègres et de chiens à nanterre. elle se poursuit avec un scénario inédit nickel stuff, Quai
ouest en 1986 et dans la solitude des champs de coton en 1987. toujours à nanterre, luc
Bondy met en scène en 1988 conte d'hiver de shakespeare dans la traduction de Koltès.
Atteint par le sida, il s’inspire du meurtrier roberto succo pour sa dernière pièce. en 1989, il
meurt en laissant un début de dialogue entre coco chanel et sa servante consuelo.
depuis une dizaine d’années, il est considéré comme un auteur classique contemporain. le
monde littéraire le reconnaît comme l'un de ses fils les plus novateurs. son œuvre est
aujourd’hui traduite dans une trentaine de langues, et jouée dans une cinquantaine de pays.
2. DE SALINGER À
SALLINGER
J.D. SALINGER
jerome david salinger est un écrivain américain, né le 1er janvier 1919 à new York et mort le
27 janvier 2010 dans le new hampshire. il commence à se faire connaître en 1948 avec des
nouvelles parues dans le new Yorker, mais il est surtout célèbre pour son roman l'Attrapecœurs (titre original : the catcher in the rye). traitant de l’adolescence et du passage à
l’âge adulte, ce roman, devenu un classique du genre, connaît une popularité importante
depuis sa publication en 1951. l’un des thèmes majeurs de salinger est l'adolescence avec
ses perturbations et son désenchantement devant la perte irrémédiable de l'innocence, de
l'enfance. salinger est connu aussi pour sa vie de reclus. il n'a fait aucune apparition
publique ni accordé un seul entretien ou publié un seul écrit durant quarante ans. tout a
peut-être été dit sur cet étrange phénomène de réclusion et ce mur de silence qui ont fait
de salinger une sorte de dieu caché. reste son oeuvre phare, ce roman, l’Attrape-cœurs, et
trois recueils de nouvelles, dont la minceur n’a d’égal que le déluge critique qu’elle a suscitée. mais derrière ces quelques textes connus et reconnus sommeillent, dans leur publication
d’origine, une vingtaine de nouvelles "oubliées", parues entre 1940 et 1948, dont l’écrivain a
interdit par la suite toute nouvelle publication. or le matériau de ces nouvelles, fréquemment autobiographiques et qui contiennent nombre d’ébauches des textes à venir, nous
donne des clés de lecture précieuses, notamment sur le rôle qu’a joué dans l’œuvre de
salinger sa participation à la seconde Guerre mondiale.
la lecture de ces nouvelles, rédigées avant le débarquement, au front ou après son retour,
éclaire en effet le palimpseste de la guerre dans sa fiction, cet hommage feutré et secret
aux victimes et aux disparus.
LA GENÈSE DU PROJET SALLINGER DE KOLTÈS
c'est en 1977 que le metteur en scène Bruno Boëglin invita Bernard-marie Koltès à suivre un
travail d'acteurs inspiré du romancier américain jerome david salinger, lui proposant d'écrire
un texte à partir de là. tout comme à la fin de sa vie pour le personnage de roberto Zucco,
Koltès changea en un « Z » la première lettre du nom du criminel succo dont la trajectoire
l'avait inspiré, il ajouta là - remettant son ouvrage à Boëglin - un « l » à l'orthographe de
salinger, s'affirmant d'entrée à une latitude autre que celle de l'auteur de l'Attrape-cœurs.
même si 1977 fut aussi l'année où Koltès composa le monologue la nuit juste avant les
forêts, il est possible de considérer sallinger comme une première pièce : une création « initiale », sinon initiatique, dans la mesure où elle contient les thèmes, les formes, les atmosphères et le rythme unique des mots auxquels le poète ne cessa ensuite de revenir, toujours se décalant, et affinant d'oeuvre en oeuvre son art de l'ellipse, de l'énigme, du catapultage de solitudes juxtaposées.
3. LA MISE EN SCÈNE DE
PAUL DESVEAUX
PAUL DESVEAUX
c'est en 1997, après un parcours de comédien qui l'a mené vers des auteurs comme minyana,
chartreux, novarina, Koltès ou Goldoni, que Paul desveaux fonde sa compagnie, l'héliotrope.
il met alors en scène la Fausse suivante de marivaux, puis en 1999 elle est là de nathalie
sarraute, première occasion pour lui de confronter un travail chorégraphique à un texte
théâtral.
l'année suivante, nathalie marteau, directrice du centre d’Art et d’essai de mont-saintAignan, lui propose de travailler sur un projet de recherche autour de « théâtre et
chorégraphie » à partir d'extraits de sallinger de Koltès. c'est alors qu'il démarre sa collaboration avec la chorégraphe Yano iatridès.
suite à une commande de céline Bodis, il monte les lettres portugaises de Guilleragues
pour le Festival Avignon off en 2000.
la collaboration avec Yano iatridès se poursuit en 2001, lorsqu'il met en scène l’éveil du
printemps de Frank Wedekind, qui sera présenté au théâtre de l’Aquarium à la cartoucherie
de vincennes, puis en tournée dans toute la France jusqu'en décembre 2002. il collabore
aussi à cette occasion avec le compositeur vincent Artaud qui compose une musique originale pour le spectacle.
ils prolongent leur collaboration avec un second projet de recherche en 2002, au centre
d'Art et d'essai, autour du recueil de textes de jack Kerouac, vraie Blonde et autres. Paul
desveaux aborde alors un travail sur l'image cinématographique et le théâtre, en compagnie
du réalisateur santiago otheguy, avec qui il part tourner des images à new York en
novembre 2001, matière de ce spectacle.
en 2003, réunissant encore ces différentes formes d'expressions sur le plateau, il met en
scène la tragédie du roi richard ii de shakespeare, créé au trident-scène nationale de
cherbourg, et présenté notamment dans le cadre du Festival delle colline de turin. cette
année-là il devient artiste associé à l'hippodrome-scène nationale de douai, où il dirige des
ateliers, et participe au « cercle de lecture » organisé par marie-Agnès sevestre.
Au cours d'une nouvelle résidence aux scènes du jura en mars 2004, il travaille à la création
d'une nouvelle version de vraie Blonde et autres, qui fût ensuite accueillie au théâtre 71 scène nationale de malakoff, puis à l'hippodrome de douai.
en 2005, il est artiste associé au théâtre des deux rives – centre dramatique régional de
rouen.
les Brigands de schiller est créé en 2005 au nouveau théâtre-cdn de Besançon, et présentée au carreau - scène nationale de Forbach, au cddB - théâtre de lorient, et au théâtre 71
- scène nationale de malakoff, puis en tournée en France la saison suivante. il met en scène
en 2005 aux Abbesses/théâtre de la ville, l’orage d’Alexandre ostrovski, création reprise à
l’automne 2006 pour une tournée en France avec une nouvelle distribution.
en 2006, il tourne son premier court métrage, Après la représentation, pour lequel il reçoit
une Bourse Première Œuvre par le Pôle image de haute-normandie. il monte en 2007
l’adaptation du roman d’Arezki mellal, maintenant ils peuvent, au théâtre des 2 rives/cdr de
rouen, aussi présenté à la comédie de reims/cdn et aux Abbesses/théâtre de la ville à
Paris.
en 2007, il signe une mise en scène d’opéra les enfants terribles de Philip Glass d'après
l'œuvre de jean cocteau. Une commande de Pierre-François roussillon, ancien directeur de
la maison de la culture – scène nationale de Bourges. cet opéra a été présenté, entre autre,
au théâtre de l'Athénée - louis jouvet et au théâtre 71 - scène nationale de malakoff. suite à
cette première expérience, il travaille en 2008 avec l'ensemble intercontemporain/ircAm à
la création de l'opéra hypermusic Prologue du compositeur hector Parra et la physicienne
lisa randall.
en 2008, il commande une pièce à l'auteur Fabrice melquiot, autour du peintre jackson
Pollock et sa femme lee Krasner, Pollock. spectacle qui sera créé en mars 2009 à la maison
de la culture de Bourges en tournée en France.
la même année, il part à Buenos Aires, avec la complicité de céline Bodis, pour monter avec
des acteurs argentins au camarin de las musas, jusqu'à ce que la mort nous sépare de rémi
de vos.
en 2010, il met en scène la cerisaie d'Anton tchekhov dans le cadre du Festival Automne en
normandie et repris au théâtre de l'Athénée - louis jouvet à Paris.
CARNET DE NOTES
dans un new York abstrait, nocturne, déconnecté
didascalie, sallinger
le new York de Koltès est un new York littéraire. c'est le territoire de l'écriture et des histoires. c'est aussi celui d'un fantasme commun où pourraient se croiser taxi driver, coltrane,
Basquiat, le flingue de l'inspecteur harry. Pour ma part, mon album new-yorkais ressemble à
peu près à ça : les travellings et plans séquences en noir et blanc de raymond depardon,
mon séjour à harlem au niveau de la 125e rue pas très loin de la salle mythique de l'Apollo,
Philip roth, cassavetes et meurtre d'un bookmaker chinois, les flics en uniforme, Pollock au
Whitney museum, un tournage en novembre 2001 avec le réalisateur santiago otheguy,
Kerouac, le Gershwin hotel, les photos de robert Frank, strawberry fields, l'image d'une ville
érotique où l'on baise, on fume et on boit…
Sallinger et Buenos Aires
il existe toujours deux explications au choix d'un texte : l'une que l'on pourrait qualifier de
raisonnable et l'autre plus intéressante à mon goût, qui relèverait de la rencontre amoureuse.
j'ai une longue histoire avec ce texte. j'ai tout d'abord joué le rôle d'henry quand j'étais
comédien. j'ai eu un immense plaisir à raconter les filles sous la lumière rouge, orange ou
bleue. Puis, nous avons fait, avec entre autres, céline Bodis, un projet de recherche autour
de quelques scènes de sallinger sur le rapport entre théâtre et chorégraphie. j'ai compris
lors de cette expérience que le texte de Koltès, malgré ses influences cinématographiques,
se rapprochait bien plus d'un poème dramatique et d'une poétique du désir. et voilà
qu'après avoir monté jusqu'à ce que la mort nous sépare de rémi de vos à Buenos Aires, le
teatro san martin s'intéresse à ce texte et à ce projet. je me suis alors dit que c'était sans
aucun doute le meilleur endroit pour revisiter l'œuvre de ce poète. non seulement parce
que les acteurs argentins connaissent peu les textes de Bernard-marie Koltès et que nous
allions travailler sur un territoire vierge, mais aussi parce que ces mêmes acteurs ont une
énergie, une précision, une certaine folie des corps, qui répondent aux sentiments tragiques
qui traversent la pièce.
Pour ma part, j’ai seulement envie de raconter bien, un jour, avec les mots les plus simples,
la chose la plus importante que je connaisse et qui soit racontable, un désir, une émotion,
un lieu, de la lumière et des bruits, n’importe quoi qui soit un bout de notre monde et qui
appartienne à tous.
B.M. Koltès
LA SCÉNOGRAPHIE
Un espace simple où l'on voit la structure du théâtre : l'évocation d'un salon (un tapis, une
vieille lampe, le fauteuil d'Al, une chaise pour ma), un morceau d'échafaudage pour un pont
new-yorkais, un cercueil rouge sur roulettes pour le rouquin, des mannequins démembrés
pour le champ de bataille… Une télé dont on ne voit pas l'écran et qui diffuse des infos en
continu. s'il y a un semblant de neige, elle tombe à vue. surtout ne pas cacher le théâtre. le
laisser nu.
LA MUSIQUE
Avec vincent Artaud, le compositeur avec qui je travaille depuis maintenant dix ans, nous
avons imaginé pouvoir enregistrer avec medium band, un jazz lourd proche du film noir. et
parallèlement, nous travaillerons à une bibliothèque de samples avec un dj dont les
scratches et le son se rapprochent des groupes de rap des années 80-90.
4. LES COMÉDIENS
CÉLINE BODIS (CAROLE)
Après une adolescence passée à Buenos Aires, elle rentre en France où elle suit le cycle de
formation de l'acteur à l'École Florent, en tant qu'élève de la classe libre. elle y rencontre
Paul desveaux avec qui elle commence à travailler dès 1999. en France, elle se forme également auprès de joël Pommerat, jean-Pierre vincent, roland Fichet, Bernard chartreux,
hubert colas, claudia staviski, thierry Bedart et mamadou dioume, ainsi qu'en Argentine
auprès de daniel veronese, ricardo Bartis et javier daulte. en 1996, elle crée la compagnie
mÛ avec laquelle elle produit deux spectacles en France : la ménagerie de verre de
tennessee Williams dont elle assure également la co-mise en scène, et lettres Portugaises,
monologue mis en scène par Paul desveaux en 2000. leur collaboration se poursuit, entre
autres projets, avec l’éveil du printemps de F. Wedekind, la tragédie du roi richard ii de W.
shakespeare, l'orage d'A. ostrovski. elle travaille également avec lui comme assistante à la
mise en scène pour l'éveil du printemps et vraies blondes et autres de jack Kerouac.
en 2005, elle conçoit, produit et interprète un projet de théâtre en Argentine : ¿Qué hicimos? (cet enfant) de joël Pommerat mis en scène par vilma rodriguez, joué trois mois au
elkafka espacio teatral à Buenos Aires. en 2009, de retour en Argentine, elle produit et joue
aux côtés de mirta Busnelli et javier lorenzo, hasta que la muerte nos separe de rémi de
vos, sous la direction de Paul desveaux. la pièce reste à l’affiche plus de dix mois, d’abord
au théâtre el camarín de las musas puis à cuidad cultural Konex jusqu’en août 2010.
revenue à Paris, elle joue en novembre 2010 don juan de molière à l’opéra-théâtre de metz
dans une mise en scène de jean de Pange. elle est également son assistante à la mise de
scène pour l’opéra de Pierre thilloy le jour des meurtres dans l’histoire d’hamlet, de
Bernard-marie Koltès, présenté en première mondiale en mars 2011 à l’opéra-théâtre de
metz.
LUCRECIA CAPELLO (MA, LA MÈRE)
elle a joué plus de soixante-dix pièces au théâtre, dans une quinzaine de films et on la voit
régulièrement dans des fictions à la télévision. Actrice reconnue en Argentine, elle a reçu de
nombreux prix tout au long de sa carrière. on a pu la voir récemment dans Agosto de tracy
letts, mis en scène par claudio tolcachir, el burgues gentilhombre de molière mis en scène
par Willy landin au théâtre san martin, dans le film scusate il disturbo de luca manfredi ou
encore à la télévision dans el elegido. elle a également fait partie de ce qu’en Argentine on
a appelé «nuevo teatro» et «teatro Abierto».
ROBERTO CASTRO (AL, LE PÈRE)
Acteur, metteur en scène et professeur de théâtre, il a mis en scène une quinzaine de pièces
dont plusieurs au théâtre san martin. en tant qu’acteur, il a fait partie de la troupe permanente du san martin pendant plus de dix ans et a participé à près de vingt spectacles. il
continue aujourd’hui à jouer très régulièrement dans les productions de ce théâtre. Par
ailleurs, il dirige le Portón de sánchez, un théâtre indépendant de la capitale argentine. il
est professeur à l’emAd (École municipale d‘Art dramatique), à l’institut Universitaire
national d’Art (iUnA), à l’École du Portón de sánchez et à l’ecole de marionnettes du
théâtre san martin.
JAVIER LORENZO (LE ROUQUIN)
il s’est formé auprès de ricardo Bartís, Augusto Fernándes et raquel sokolowicz. il a joué
dans plus de vingt-cinq spectacles. dernièrement on a pu le voir dans el pasado es un animal grotesco (le passé est un animal grotesque) de et mis en scène par mariano Pensotti,
créé à Buenos Aires en 2010 et en tournée mondiale depuis deux ans et dans hasta que la
muerte nos separe (jusqu’à ce que la mort nous sépare) de rémi de vos, mis en scène par
Paul desveaux en 2009. il a également tourné dans plusieurs films dont la rabia (la rage)
réalisé par Albertina carri, stéphanie réalisé par maximiliano Gerscovich et happy together
réalisé par Wong Kar Wai. son travail a été récompensé par le Prix teatro del mundo du
meilleur Acteur ainsi que par le Premier Prix certamen metropolitano de teatro. il a également été nominé de nombreuses fois comme meilleur Acteur pour les Prix clarin, Florencio
sanchez et teatro del mundo.
MARTIN SLIPAK (LESLIE)
il est né en 1987 à Buenos Aires. il commence sa formation d’acteur en 1995, à 8 ans, à
l’école rio Plateado dirigée par hugo midon. cette même année, il joue à la télévision dans
le programme magazine For Fai et au théâtre dans ha llegado un inspector (Un inspecteur
est arrivé) sous la direction de sergio renán. il a depuis joué dans de nombreuses pièces,
notamment Apropósito de la duda (A propos du doute) première pièce du cycle “théâtre
pour l’identité”, Una bestia en la luna (Une bête sur la lune), pièce restée à l’affiche pendant
quatre ans et pour laquelle il a remporté les Prix révélation théâtrale clarin, Ace et estrella
de mar, et camino del cielo (le chemin du ciel) de juan mayorga joué au théâtre san martin
en 2007. on a pu le voir à la télévision dans des programmes à succès tels que: resistiré, (je
resisterai), vientos de agua (vents d’eau) ou encore trátame Bien (traite-moi bien) pour
lequel il a reçu le Prix clarin de la révélation télévisuelle de l’année 2010. Au cinéma, il a
joué dans de nombreux films dont Whisky romeo Zulu d’enrique Piñeyro, la señal (le
signal) de ricardo darin, sin retorno (sans retour) de miguel cohan pour lequel il a reçu le
Prix sUr du meilleur acteur dans un second rôle.
ANA PAULS (ANNA)
elle est née à Buenos Aires en 1987. elle s’est formée avec Gabriela izcovich (1995-2000),
julio chavez (2004-2008) et nora moseinco (2003/2009-2011). en 2006, elle joue pour la
première fois au théâtre dans juegos a la hora de la siesta (jeux à l’heure de la sieste) de
roma maiheu. suivront los riesgos (les risques) de martín comán (2007), Gente Favorita
(les gens favoris) mis en scène par matías Umpierrez (2008), rosa mística (rose mystique)
de et mis en scène par ignacio Apolo (2009/2010) et vestuario de mujeres (vestiaire des
femmes) de et mis en scène par javier daule (2010/2011). elle a été nominée pour le prix
clarin révélation et le prix Ace de la meilleure actrice pour son travail dans rosa mística. A
la télévision, on a pu la voir dans ciega a citas (Aveugle aux rendez-vous) et dans sr y sra
camas (m. et mme lits). Au cinéma, elle a joué dans vecinos (voisins) réalisé par rodolfo
durán (2009) et no te enamores de mí (ne tombe pas amoureux de moi) de Federico
Finkielstein (2011).
FRANCISCO LUMERMAN (HENRY)
il est né à Buenos Aires en 1982. il s’est formé à l’école de l’Andamio 90 auprès de claudio
tolcachir et de luciano suardi. il est par ailleurs diplomé de l’emAd (ecole municipale d’Art
dramatique) dirigée par mauricio Kartun. comme acteur, il a travaillé notamment dans ¿Qué
hicimos? (Qu’est-ce qu’on a fait?) de joël Pommerat, mis en scène par vilma rodriguez et
lisistrata mis en scène par claudio tolcachir en 2005, Quiero estar sola (je veux être seule)
mis en scène par luciano suardi en 2005-2006. il est actuellement à l’affiche de vientos que
zumban entre ladrillos (vents qui sifflent entre les tuiles) de diego Faturos au théâtre
timbre 4. depuis 1998, il écrit et met en scène ses propres textes : de cómo duermen los
hermanos moretti (comment dorment les frères moretti) de 2006 à 2008 au théâtre
Anfitrion, te encontraré ayer (je te trouverai hier) en 2008-2009. ce texte a reçu le premier
prix du concours German rozanmacher. son dernier texte, en tus últimas noches (durant tes
dernières nuits) est à l’affiche du théâtre timbre 4 depuis 2010. en 2009, Francisco
lumerman a été invité en tant que metteur en scène au cultural visitors Programs du
Kennedy center Performing for Arts de Washington.
LUCIANA LIFSCHITZ (JUNE)
elle est née en 1977 à Buenos Aires. elle est actrice et professeur de théâtre pour enfants et
adolescents. elle s’est elle-même formée auprès de hugo midón, Agustín Alezzo et ricardo
Bartís. elle est diplômée en Études Artistiques de l’Université de Buenos Aires (UBA) et a
suivi en parallèle un cursus de dramaturgie auprès d’Ariel Barchilón. elle a également étudié
le clown avec maby salerno y marcelo Katz. Au théâtre, on a pu la voir dans el juego de la
silla (les chaises musicales) de Ana Katz, spectacle coproduit par le théâtre san martin et
récompensée par le Prix Ace de la meilleure mise en scène, lucro cesante (Gain sans
emploi) de Ana Katz, de 2004 à 2007, Gente favorita (les gens favoris) de laura Weck, au
Goethe institut et las margaritas (les marguerites) de Agustín rittano. A la télévision, elle a
travaillé dans contra las cuerdas (dans les cordes) et malparida. Au cinéma elle a joué dans
el juego de la silla d’Ana Katz en 2002, version cinématographique de la pièce du même
nom, vísperas (veilles) de daniela Goggi en 2006 et el custodio (le garde du corps) de
rodrigo moreno en 2007.
5. LES PISTES
PÉDAGOGIQUES
STAND UP
Au départ, il y a cette famille qui explose après la mort du fils prodigue, le rouquin. ce que
décrit Koltès dans cette chute qui suit toute explosion, ce sont des solitudes. des êtres qui
dans la douleur et la colère de la perte, crient à la face du monde leurs confessions. ils ne se
parlent plus depuis bien longtemps, mais viennent témoigner sur la scène de ce qu'ils sont,
ce à quoi ils aspirent, la frustration et les désirs. et il s'agit bien de désir : Koltès est l'auteur
du désir, du souffle - sa filiation shakespearienne -, des corps, et d'une phrase qui ressemble
à un battement de cœur au bord de la rupture. dans ce contexte, le plus important est
l'échange qui s'écrit au cours de la représentation entre l'acteur et le spectateur.
comme il en témoigne lors d'une de ses interviews, en parlant de la représentation de son
œuvre : la scène pourrait être presque vide, à part l'acteur et le texte. sallinger est une
matière à la fois brute et poétique. Une écriture rythmique, musicale. Koltès disait qu'il
aimait le jazz et le rap. dans cette pièce, il y a cette dynamique, un tempo qui n'est pas sans
rappeler les coups de caisse claire du jazz, et la lourde rythmique d'un groupe comme the
roots. c'est un mouvement très direct comme dans le stand up. cela me fait penser au
lenny de Bob Fosse : l'énergie de ce provocateur, joué par dustin hoffman, qui bouscule
sans fard la salle. on pourrait aussi rapprocher Al, le père dans sallinger, de ce vieux boxeur
dans les premiers plans de raging Bull qui raconte quelques blagues dans un petit club
minable.
L’IMAGE ET LE VERBE
« Quand j'évoque l'œuvre de Koltès, je ne peux m'empêcher de parler du cinéma américain.
sans doute parce que lui-même a passé plus de temps, selon ses dires, dans les salles obscures que dans les salles de théâtre. sallinger a ce quelque chose dans l'écriture qui nous
rapproche du 7e Art comme une profondeur de champs, un cut brutal, la forme des ellipses
et des plans séquences. mais après avoir capté une construction cinématographique,
l'oeuvre joue avec les règles du théâtre. il y a finalement peu de fiction. la dose nécessaire à
la compréhension de la fable. et tout se joue au présent. il choisit d'ailleurs de nous montrer
- ou de démonter- les mécanismes de la fiction quand par exemple, leslie décrit la manière
de faire apparaître un flic imaginaire. ou encore en faisant revenir le fantôme du rouquin.
Qui croira à l'existence d'un fantôme au théâtre… sauf si d'un commun accord nous acceptons d'être au théâtre. »
DE LA TRAGÉDIE SHAKESPEARIENNE
« Koltès est sans doute l'auteur français du XXe siècle qui a le plus tiré parti de l'écriture
shakespearienne. il pourrait être un petit-fils de William de par la syntaxe, la longueur des
phrases, le lyrisme - qui, selon moi, a toujours été une grande qualité - et cette manière si
subtile d'écrire le particulier avec le monde en perspective. nous pouvons rire de l'insolence
d'un fantôme et être bouleversés par les errances de son frère, un jeune acteur, mais il y a
toujours, de manière sous-jacente, les forces de questions politiques ou philosophiques.
je sais que l'auteur s'en est défendu. et tant mieux. la poésie des textes en aurait été altérée. mais c'est peut-être à cet endroit précis que naît le tragique chez Koltès. dans cette
volonté d'écrire des histoires simples mais tellement poreuses à son temps. car ce qu'écrit
Koltès, ce ne sont pas des drames mais des tragédies au sens le plus grec du terme : un
chemin qui mène à la mort. et sallinger ne fait pas figure d'exception dans l'oeuvre. c'est
une poétique tragique du deuil de la famille et de la guerre. »
Paul desveaux
LE CONTEXTE HISTORIQUE DE LA GUERRE DU VIÊTNAM
la guerre du viêtnam (également appelée deuxième guerre d'indochine) est une guerre qui
a opposé de 1964 à 1975, d'une part la république démocratique du viêtnam (ou nordviêtnam) et son armée populaire vietnamienne — soutenue matériellement par le bloc de
l'est et la chine — et le Front national pour la libération du sud viêtnam (ou viet cong), face
à, d'autre part, la république du viêtnam (ou sud-viêtnam), militairement soutenue par
l'armée des États-Unis appuyée par plusieurs alliés (Australie, corée du sud, thaïlande,
Philippines). la guerre civile laotienne et la guerre civile cambodgienne sont des conflits
annexes s'étant déroulés en parallèle, et sur lesquels la guerre du viêt nam a eu un impact
décisif.
suite aux accords de Genève (1954), la France quitte l'indochine après quelque cent ans de
présence, et le viêtnam voit son indépendance reconnue, mais les puissances lui imposent,
en attendant des élections générales, une partition au niveau du 17e parallèle : ce compromis fera de la paix un leurre.
la république du viêtnam (au sud du 17e parallèle) est présidée par ngô dinh diêm, un
catholique fervent qui refuse les élections générales prévues à Genève. Washington, à la fois
parrain, banquier et conseiller, juge le bastion solide avant d'être progressivement indisposé
par cet autocrate intolérant, qui s'avère, en outre, incapable de résoudre le problème communiste.
les dirigeants de la république démocratique du viêtnam, qui édifient au nord un État
socialiste, sont en effet déterminés, dès 1959, à engager la lutte armée contre le sud, où
sont restés, après les transferts de population, de dix mille à quinze mille cadres communistes. le Front national pour la libération du sud viêtnam (Fnl) y est fondé en décembre
1960, mais hanoï garde son autorité par l'intermédiaire d'un Bureau central pour le sud.
opérations de terrorisme et de sabotage, infiltrations d'hommes et de matériels s'intensifient par les voies multiples de la piste hô chi minh.
l'armée sud-vietnamienne encadrée en décembre 1961 par quinze mille « conseillers » américains, et entraînée en vue d'un conflit du type de la guerre de corée, ne réussit pas à
enrayer le développement du Fnl. l'échec politique et militaire du régime de diêm conduit
le président john Fitzgerald Kennedy à autoriser, dès le printemps 1961, des opérations de
sabotage et de renseignement au nord du 17e parallèle, puis à permettre un coup d'État de
généraux sudistes : diêm est assassiné avec son frère le 2 novembre 1963. trois semaines
plus tard, j. F. Kennedy l'est à son tour, à dallas. la détérioration de la situation au sudviêtnam incite son successeur, lyndon B. johnson, à s'engager davantage. à la suite d'un
incident naval dans le golfe du tonkin, le congrès américain vote, le 7 août 1964, une résolution donnant au président toute liberté d'user de la force armée contre les « agressions
communistes ».
L'intervention américaine (1965-1968)
la réaction américaine est vigoureuse : bombardements sur le nord (cinq cent mille tonnes
de bombes de février 1965 à avril 1968), intervention directe dans le sud à partir de mars
1965. l'armée sud-vietnamienne est portée à sept cent mille réguliers et deux cent mille miliciens. les effectifs du viêt-cong passent de cent trente cinq mille hommes au début de 1965
à plus de trois cent mille en 1968. les effectifs américains atteignent cinq cent trente six
mille hommes en 1968. le bombardement des pistes hô chi minh restera sans effet. en
1966, les opérations se déroulent autour de la zone du 17e parallèle, puis, dès 1967, autour de
da nang, Quang tri et même en cochinchine, au nord-ouest de saigon. Aux États-Unis, l'opinion publique est sensibilisée par l'envoi au viêtnam des « appelés » et par les images que
diffuse la télévision. devant l'impuissance américaine à obtenir une victoire rapide, la
contestation fleurit sur les campus universitaires et gagne tout le pays. Aux prises avec un
déficit budgétaire aggravé, l. B. johnson alterne bombardements intensifs sur le nord et
propositions de trêve conditionnelle. Bien que lourdement frappé, le nord ne cède pas. il
dispose d'atouts d'une importance croissante : la mauvaise conscience de l'occident, l'appui
des partis frères et des courants neutralistes, l'assistance matérielle de l'U.r.s.s. et de la
chine, qui permet à l'Armée populaire d'acquérir enfin un armement moderne et standardisé.
L'offensive communiste généralisée, dite « offensive du Têt » (30 janvier 1968), menace huê
ainsi que Saigon. la base de Khe sanh, harcelée depuis novembre 1967, est attaquée en
force dès la mi-février et subit un siège de soixante dix-sept jours. l'offensive du têt est
finalement un échec militaire mais l'armée américaine a été mise en difficulté. le retentissement est grand dans l'opinion publique américaine. l. B. johnson renonce à un nouveau
mandat et décide d'arrêter sans conditions les bombardements au nord (mai 1968). des
négociations préliminaires aboutissent à l'ouverture officielle de la conférence de Paris
(janvier 1969).
Le retrait américain (1969-1973)
la politique de « vietnamisation » de richard nixon, qui succède à l. B. johnson au début
de 1969, vise à un retrait total des forces terrestres après renforcement des armées sud-v
ietnamiennes. en revanche, les forces navales et aériennes bénéficient d'un accroissement
notable. de 1969 à 1972, événements militaires et diplomatiques sont étroitement liés. la
poussée des forces américaines et sud-vietnamiennes au cambodge (30 avril 1970), destinée
à saper le soutien logistique des pistes hô chi minh, entraîne la suppression par le congrès
des pouvoirs spéciaux du président américain concernant la guerre du viêtnam. Profitant
du retrait unilatéral des États-Unis, la république démocratique du viêtnam procède à une
nouvelle attaque généralisée le 30 mars 1972. les États-Unis réagissent en minant par avion
les ports d'arrivée des cargos soviétiques et chinois ; l'armée sud-vietnamienne réussit à
dégager An lôc, Kontum et la route de Phnom Penh. mais, tandis que les manifestations
contre la guerre se multiplient aux États-Unis, r. nixon ouvre la voie à un accord en acceptant le rapatriement total des troupes américaines en cas de cessez-le-feu et en renonçant
à exiger l'évacuation du sud par les forces populaires. Après une ultime résistance du sudiste
nguyên van thiêu, qui refuse le maintien de forces communistes sur son territoire, et
une suspension des pourparlers par hanoï, un accord de cessez-le-feu est signé à Paris le 27
janvier 1973.
La fin de la guerre (1973-1975)
le sud-viêtnam de thiêu et le nord-viêtnam communiste sont désormais seuls face à face. il
apparaît vite que le conseil national de concorde et de réconciliation prévu à Paris en attendant des élections est un leurre. à l'intransigeance de thiêu, qui lance un appel au combat,
répond la détermination de hanoï à réunifier le pays par la force. dès octobre 1974, le nord
considère officiellement les accords de Paris comme caducs et engage les préparatifs de
l'invasion. les conditions semblent favorables : malgré des effectifs importants et quelques
corps d'élite, l'armée sudiste est moralement fragile, à l'instar d'une population civile lasse,
hostile à un pouvoir corrompu et atteinte par une pauvreté chronique. les États-Unis se
désintéressent de leurs anciens protégés, auxquels ils réduisent leur aide.
en mars 1975, les communistes lancent une nouvelle offensive d'envergure. Quang tri, huê,
da nang sont abandonnées presque sans combat. thiêu quitte le pouvoir au profit de minh
(21 avril). les blindés nord-vietnamiens mettent fin à des tentatives de négociations en
entrant à saigon le 30 avril 1975. la réunification s'est réalisée sans la réconciliation promise,
et la soumission du sud à la férule du nord s'est traduite par les drames de la rééducation et
de l'émigration des boat people.
.
6. RESSOURCES
ŒUVRE DE BERNARD-MARIE KOLTÈS
théâtre
› les Amertumes, 1970
› la marche, 1970
› Procès ivre, 1971
› l’héritage, 1972
› récits morts. Un rêve égaré, 1973
› des voix sourdes, 1974
› le jour des meurtres dans l’histoire d’hamlet, 1974
› sallinger, 1977
› la nuit juste avant les forêts, 1977
› combat de nègre et de chiens suivi des carnets, 1979
› Quai ouest, 1985
› dans la solitude des champs de coton, 1985
› tabataba précédé de roberto Zucco, 1986
› le retour au désert, 1988
› roberto Zucco suivi de tabataba, 1988
› Fragments : coco, 1988
traduction
› shakespeare, le conte d’hiver, 1988
récits
› la Fuite à cheval très loin dans la ville : roman, 1976
› Prologue, et autres textes, 1986
scénario
› nickel stuff, 1984
textes autobiographiques
› Une part de ma vie : entretiens (1983-1989), 1999
› lettres, 2009
comédien
› l’Annonce faite à marie de Paul claudel, mise en scène hubert Gignoux, 1972, Festival de la
cité carcassonne
BIBLIOGRAPHIE
› Préface de sallinger, les éditions de minuit, Paris, 1998
› dossier artistique de l’héliotrope, la compagnie mû
SITE INTERNET
› www.heliotrope-cie.com
› www.bernardmariekoltes.com
› www.leseditionsdeminuit.eu
LES ÉCLAIRAGES AUTOUR
DE SALLINGER
notre théâtre et notre saison se construisent autour de spectacles qui questionnent le
monde d’aujourd’hui et interrogent l’humain. ce théâtre que nous voulons engagé et sensible va au-delà des seules représentations ; c’est aussi un lieu vivant, bruissant d’échanges
et de réflexions, en résonance avec d’autres formes d’arts et de pensées. nous vous proposons ainsi de nombreux rendez-vous : les “Éclairages” où lectures, conversations, ateliers,
rencontres, promenades, installations, expositions, récoltes et films font écho aux spectacles
de la saison. les Éclairages sont autant d’opportunités pour prendre le temps de débattre,
d’approfondir ses connaissances, de se divertir ou de poser un regard nouveau sur un auteur,
une œuvre, une pratique artistique, une culture. ils sont imaginés au foyer-bar, au cinéma
mais aussi hors les murs en collaboration avec de nombreux partenaires.
› les Éclairages étant établis longtemps à l’avance, ils sont susceptibles d’évoluer en cours
de saison, retrouvez tous les détails des Éclairages sur www.theatre71.com
ÉCLAIRAGE › CONVERSATION
.
BeRnARD-MARie KoLTÈS eT L’AMéRiQUe LATine
Samedi 17 novembre, 17h au foyer-bar
en 1977, B.-m. Koltès écrit sallinger à la demande du metteur en scène Bruno Boëglin avant
de se retirer en Amérique latine pour nourrir ses écrits. depuis, la pièce a été montée par
michel didym, ex-directeur artistique de tintas Frescas en Amérique latine. Aujourd’hui Paul
desveaux en propose une création franco-argentine et partage, avec ces deux metteurs en
scène, son regard sur cette pièce, au plus près des pas de l’auteur sur le continent sudaméricain.
entrée libre sur réservation 01 55 48 91 00
ÉCLAIRAGE › CINÉMA
MeURTRe D’Un BooKMAKeR ChinoiS De John CASSAVeTeS
Dimanche 19 novembre, 20h30 au cinéma Marcel Pagnol
Koltès a passé plus de temps, selon ses dires, dans les salles obscures que dans les salles de
théâtre. sa pièce sallinger mise en scène par Paul desveaux a ce quelque chose dans
l’écriture qui nous rapproche du septième Art comme une profondeur de champ, un cut
brutal, la forme des ellipses et des plans séquences. sallinger se passe à new York et le new
York cinématographique de Paul desveaux, c’est le film mythique de cassavetes : meurtre
d’un bookmaker chinois. cosmo vitelli vient de rembourser la dernière hypothèque de sa
boîte de nuit et fête l’événement à une table de jeux où il perd une très grosse somme
d’argent. la pègre lui propose une alternative pour éponger sa dette : il doit assassiner un
vieux bookmaker chinois devenu gênant. mais travailler pour le milieu est une entreprise
bien périlleuse. la projection sera suivie d’une rencontre avec Paul desveaux.
avec Ben Gazzara, morgan Woodward, timothy Agoglia carey, seymour cassel | 1978 | durée 1h49 | v.o.
tarifs 5,10€ | 4,10€ tarif adhérent
cinéma Marcel Pagnol 17 rue Béranger 92240 malakoff
ÉCLAIRAGE › CONVERSATION
Le VRAi, Le FAUX eT LeS FAnTÔMeS | Samedi 19 janvier, 17h au foyer-bar du théâtre
lieu par excellence de l’illusion et des apparences, le théâtre transcende le réel au-delà des
limites, figure le vrai pour faux et le faux pour vrai. il peut aussi se jouer de l’espace et du temps
avec des morts qui reviennent pour dialoguer avec les vivants. les metteurs en scène jacques
vincey (la vie est un rêve), Paul desveaux, Anton Kouznetsov (les Âmes mortes) et Benjamin
lazar (cachafaz) débattent des moyens ingénieux à inventer pour surpasser
l’invraisemblable des pièces et atteindre le vrai du théâtre.
entrée libre sur réservation 01 55 48 91 00
ACCÈS
en raison des travaux de rénovation de la Place du 11 novembre,
l’accès au Théâtre 71 peut-être soumis à quelques aménagements.
la salle du théâtre est accessible aux personnes à mobilité réduite. Pour mieux vous
accueillir et faciliter votre placement, pensez à réserver 48 h au plus tard avant la date
choisie et à vous signaler à l’accueil lors de votre venue.
métro 10 min de montparnasse, ligne 13 station malakoff-Plateau de vanves
(à 3 min à pied du théâtre)
bus 126 de la Porte d’orléans – arrêt Gabriel Péri-André coin,
191 de la Porte de vanves – arrêt hôtel de ville
vélib à la sortie du métro malakoff-Plateau de vanves, face au théâtre rue jean-jaurès
voiture périphérique porte Brancion puis direction malakoff centre-ville
parking public rue Gabriel crié, entre le théâtre et la Poste
BAR
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ouvert avant et après les représentations, on peut y boire un verre et y déguster tartines,
petits plats et desserts aux saveurs inspirées et cuisinés maison. Un endroit convivial
où retrouver ses amis, les équipes artistiques et l’équipe du théâtre, assister aux brunchs,
aux jazzamalak ! et à certains Éclairages autour des spectacles.
› si vous êtes nombreux, n’hésitez pas à réserver – Émilie Baboz 06 09 59 83 04
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THÉÂTRE 71
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DIEU EST-ELLE UNE PARTICULE?
Emma la clown 16 › 26 oct
UN TERRAIN ENCORE VAGUE
Hervé Robbe | Richard Deacon
8 › 10 nov (danse)
SALLINGER
Koltès | Paul Desveaux 13 › 24 nov
LES MAINS DE CAMILLE
Les Anges au Plafond
29 nov › 8 déc (festival MAR.T.O.
13e édition 24 nov › 8 déc)
ECHOA
Thomas Guerry et Camille
Rocailleux 19 › 21 déc
(danse et musique | dès 6 ans)
LA VIE EST UN RÊVE
Calderón | Jacques Vincey
15 janv › 2 fév
SAVOIR-VIVRE
Desproges | Michel Didym 5 › 9 fév
SLOGANS
Hervé Robbe 13 et 14 fév (danse)
Le Théâtre 71 Scène Nationale de Malakoff est subventionné
LES ÂMES MORTES
Gogol | Anton Kouznetsov
19 › 23 fév
L’HOMME À TIROIRS
d’après Melville | Jean-Yves Ruf
27 fév › 1er mars (dès 6 ans)
CACHAFAZ
Copi | Oscar Strasnoy
Benjamin Lazar
19 › 24 mars (opéra)
EN APARTÉ
Cie étantdonné
27 › 29 mars (danse | dès 6 ans)
POÈTE, VOS PAPIERS!
Léo Ferré | Yves Rousseau
4 avril (musique)
ART MENGO
6 avril (festival Chorus)
FAUT PAS PAYER!
Dario Fo | Joan Mompart
10 › 25 avril
LES COULEURS
Pierre Étaix | Yves Rousseau
15 › 17 mai (théâtre musical
et peinture | dès 4 ans)
THÉÂTRE 71
SCÈNE NATIONALE
© malte martin atelier graphique assisté par vassilis kalokyris | licence d’entrepreneur de spectacle 1-1046261, 2-1046262, 3-1046263
LE ROI DU BOIS
Pierre Michon | Michèle Reverdy
Sandrine Anglade
2 › 13 oct (théâtre musical)
THÉÂTRE 71 SAISON 12.13
SCÈNE NATIONALE
TIONAL DE MALAKOFF
01 55 48 91 00 WWW.THEA
ATRE71.COM
3 PLACE DU 11 NOVEMBRE | Mº MALAKOFF-PLA
ATEAU DE VANVES
PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION
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