BOLETÍN DE LA ASOCIACIÓN ESPAÑOLA DE EGIPTOLOGÍA

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BOLETÍN
DE LA
ASOCIACIÓN
ESPAÑOLA
DE
EGIPTOLOGÍA
EN HOMENAJE AL PROFESOR
D. FRANCISCO PRESEDO VELO
N.º 16
Año 2006
BOLETÍN
DE LA
ASOCIACIÓN
ESPAÑOLA
DE
EGIPTOLOGÍA
Nº 16
BAEDE Nº 10
Año 2006
1
ASOCIACIÓN ESPAÑOLA DE EGIPTOLOGÍA
P.º de La Habana, 17, 4º D - 28036 Madrid, Spain.
COMPOSICIÓN DE LA JUNTA DIRECTIVA
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© Asociación Española de Egiptología.
P.º de La Habana, 17 - 28036 Madrid (España).
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ISSN: 1331-6780
Impresión: GRÁFICAS LOUREIRO, S.L.
La Asociación Española de Egiptología no se hace responsable de
las opiniones vertidas por los distintos autores.
BAEDE Nº 10
3
ÍNDICE
Págs.
———
SCHAFIK ALLAM: JURISTES INCONNUS DANS L’EGYPTE PHARAONIQUE .....................
7
MOHAMED EL-BIALY: TYAÂ, ÉPOUSE OU MÈRE DE SIPTAH, N’EXISTE PAS ..................
19
SALAH EL NAGGAR: TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA «D» DANS LE
CIMETIÈRE OUEST DE GIZA ..................................................................................................
31
JOSÉ MANUEL GALÁN: PROYECTO DJEHUTY. CAMPAÑAS 4ª Y 5ª (2005-06) ....................
47
HANS GOEDICKE: THE EXODUS AND THE ANCIENT EGYPTIAN SOURCES ...................
63
T. G. H. JAMES: ANCIENT EGYPTIAN WRITINGS OF IMAGINATION AND THOUGHT ....
69
ALEJANDRO JIMÉNEZ SERRANO: TOPÓNIMOS NUBIOS EN LOS ANALES DE LA SEXTA
DINASTÍA: UNA PROPUESTA DE RECONSTRUCCIÓN .......................................................
ROLF KRAUSS. ¿LAS ILUSIONES PERDIDAS? RECIENTES INTENTOS EN ARQUEOAS-
87
TRONOMÍA EN EGIPTO. .........................................................................................................
101
GEOFFREY T. MARTIN: THE VALLEY OF THE KINGS: A PERSONAL PERSPECTIVE ......
113
JOSÉ RAMÓN PÉREZ-ACCINO: DE LOS NOMBRES DE EGIPTO: TRANSCRIPCIONES,
CONTRADICCIONES Y ASPIRACIONES ................................................................................
121
CARMEN PÉREZ DÍE: LA TUMBA DE IPY EN EHNASYA EL MEDINA (HERAKLEÓPOLIS
MAGNA) .....................................................................................................................................
135
FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ: EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS
SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS .................................................................
147
JEAN-LOUIS PODVIN: LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE ..........................
171
PUBLICACIONES DE LA ASOCIACIÓN ESPAÑOLA DE EGIPTOLOGÍA ...........................
189
NORMAS DE REDACCIÓN PARA LA PUBLICACIÓN DE ARTÍCULOS EN EL BOLETÍN
DE LA A.E.D.E ...........................................................................................................................
191
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5
JURISTES INCONNUS DANS
L’EGYPTE PHARAONIQUE1
SCHAFIK ALLAM
Université de Tübingen/RFA
La documentation multimillénaire provenant de l’Egypte ancienne offre des perspectives très fécondes pour les historiens du droit, au vu de la variété et de
l’abondance des textes disponibles. Il faut cependant nuancer un peu ce constat dans
la mesure où le caractère des textes est généralement concret; dans l’ensemble, les
textes ne laissent transparaître que des questions de droit dont le trait dominant est
empirique. En effet, les rapports juridiques sont souvent rédigés dans le langage courant des intéressés. En regardant les documents relatifs à la vente par exemple, on
constatera que leur vocabulaire est plus ou moins descriptif; il illustre plutôt les
comportements des personnes concernées. En effet, la plupart des textes ne décrivent que des faits; ils ne sont reconnaissables ni par une terminologie révélatrice, ni
par un langage commercial spécifique, bien que certains formulaires y soient employés2. De la sorte, les documents font apparaître des images concrètes de la pratique,
et il serait vain d’y chercher les expressions théoriques et abstraites des mécanismes
juridiques, dont les personnes concernées se servaient en négociant leurs affaires.
Dans ces circonstances, c’est au chercheur moderne d’interpréter les documents dans le but de restituer les concepts et les principes généraux du droit appliqué,
d’autant plus qu’aucun traité de doctrine n’a été retrouvé par les archéologues, qui
pourrait nous instruire sur le droit qui était en cours.
*****
————
1 A la base de cet article est l’exposé que j’ai présenté à la Société d’Histoire du Droit (Paris) lors de ses
Journées Internationales qui se déroulaient à Aix-en-Provence les 22-25 mai 2003 et dont le thème général
portait sur «Les grands juristes» – Journées organisées par la Faculté de Droit et de Science Politique de
l’Université Aix-Marseille.
2 Cf. S. ALLAM «La Vente dans l’Egypte ancienne (particulièrement à l’époque du Nouvel Empire, XVIe-XIe
siècle avant notre ère)» dans: Revue historique de droit français et étranger (= RHDFE) t. 60 (Paris 1982) p. 379.
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SCHAFIK ALLAM
Le même état de choses se présente aussi quand nous évoquons la législation strictement parlant, d’autant qu’aucun code de lois, ni même un groupe de lois (d’ordre
civil, pénal etc.) ne nous est parvenu de l’Egypte pharaonique. Toutefois, l’historiographie classique, en particulier Diodore de Sicile (I, 94-95), gardait bien le souvenir de
plusieurs pharaons législateurs3. Si nous n’avons trouvé jusqu’à présent aucune trace
tangible de codification intégrale, nous possédons néanmoins une riche documentation
qui fait apparaître qu’il y avait des lois promulguées par les pharaons4.
Sur le terrain archéologique on a retrouvé effectivement un nombre considérable
de décrets royaux émis à différentes époques et provenant de lieux divers. Ces décrets,
qui se caractérisent par un schéma typique, sont formulés comme des ordonnances
édictées par les souverains. En remontant dans le temps jusqu’à la deuxième moitié
du 3ème millénaire, nous nous rendons compte de l’existence d’une longue série de tels
décrets. Par exemple une charte décrétée par le roi Néferirkarê (25e siècle avant notre
ère), et adressée au grand prêtre de la ville d’Abydos en Haute Egypte5. Le roi lui enjoint de ne pas déplacer le personnel (depuis le sacerdoce jusqu’aux humbles travailleurs) d’un sanctuaire dans la ville afin d’être en mesure d’exécuter n’importe quel
travail en dehors du sanctuaire en question; en même temps, le monarque prescrit
une menace obligatoire à l’adresse de quiconque passerait outre à la volonté royale.
C’est ainsi que le roi met les sanctuaires de cette ville à l’abri de tout travail extraordinaire, qui leur serait imposé par des seigneurs ou des fonctionnaires.
En tant que tel le décret royal finit cependant par concerner toute la population à
la fois. Jetons un coup d’oeil sur le fameux décret du roi Horemheb, qui régna à
l’époque charnière du 14e au 13e siècle. Le texte débute par un préambule, après
quoi viennent les prescriptions promulguées, qui se terminent par un épilogue. Pour
ce qui est le contenu des prescriptions, il s’agit d’une longue série de dispositions disparates dans des matières diverses6. Par exemple, le roi interdit à ses fonctionnaires de re-
————
3
Ce sont Mnévis, Sasychis, Sesoosis, Bocchoris, Amasis et Darius.
A rappeler à ce propos la remarquable scène dans le tombeau de Rekhmirê (15e siècle), où ce vizir (le
plus haut fonctionnaire qui assumait le rouage de toute l’armature de l’Etat) est représenté pendant une séance
de travail tenue dans son cabinet. Cette représentation est accompagnée d’un long texte, lequel nous fournit
des éclaircissements substantiels sur les fonctions diverses du vizir et son comportement dans la vie publique. Or
le peintre de la scène n’a pas manqué de l’illustrer de 40 objets colorés en rouge et rangés devant le vizir. Ceux-ci
sont étroits et assez longs; leurs côtés sont droits et leurs surfaces ne trahissent aucun détail caractéristique qui
nous permettrait de les identifier de façon précise. Cependant, on est tenté de rapprocher ces 40 objets de 40 objetSsm (en cuir) mentionnés dans le texte accompagnant la scène. Par conséquent, ces objets pourraient être des rouleaux en cuir (parchemins) dans lesquels sont compilées les dispositions légales, selon lesquelles le vizir assurait la
bonne marche de l’administration centrale. Cette opinion repose avant tout sur un témoignage classique: suivant
Diodore de Sicile (I, 75) les normes légales, compilées en huit volumes, étaient déposées devant les juges suprêmes, quand ils tenaient séance. S. ALLAM «La Problématique des quarante rouleaux de lois» dans: Studien zu Sprache und Religion Ägyptens = Festschrift W.Westendorf (éd. F.Junge, Göttingen 1984) p. 447 svv; cf. J. HENGSTL / O.
WITTHUHN «Das Grab des Rechmire und die altägyptische Gesetzgebung» dans: Zeitschrift der Savigny-Stiftung für
Rechtsgeschichte – Romanistische Abteilung (= ZSS) t. 120 (Wien 2003) p. 163 svv.
5 R.WEILL, Les Décrets royaux de l’Ancien Empire égyptien (Paris 1912) p. 67 svv. J.PIRENNE, Histoire des
institutions et du droit privé de l’Ancienne Egypte vol. II (Bruxelles 1934) p. 252 sv. H.GOEDICKE, Königliche Dokumente aus dem Alten Reich (Wiesbaden 1967) p. 22 svv.
6 Voir en dernier lieu J.-M. KRUCHTEN, Le Décret d’Horemheb – Traduction, commentaire épigraphique, philo4
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JURISTES INCONNUS DANS L’EGYPTE PHARAONIQUE
tenir arbitrairement les bateaux de particuliers; de même, il leur interdit de réquisitionner la main d’oeuvre appartenant aux particuliers. Dans un autre paragraphe, il est question de la suppression de certaines obligations, instaurées par le roi Touthmosis III, qui
frappaient les bourgmestres de différentes villes au profit des débarcadères royaux; ou
encore ce paragraphe, par lequel le roi élimine un certain impôt, qui pesait lourd sur la
population et était une source d’un mal largement répandu dans le pays; manifestement
le roi voulait par là remédier à ce désarroi social7.
A partir de tels décrets, que les hasards de l’archéologie ont mis au jour, il semblerait que le pharaon ne serait intervenu que pour régler des questions relatives à la
fiscalité ou à l’administration en général, puisqu’il s’agit de mesures ayant trait à
l’organisation du royaume et à la gestion de l’économie royale. En contradiction
avec cette limitation, bien des textes relevant du domaine juridique nous apprennent
qu’il existait des lois que les pharaons auraient promulguées en vue de régler les
rapports entre leurs sujets.
Commençons par un papyrus (P. Turin 2021)8 qui nous fait connaître un prêtre,
père de plusieurs enfants, qui, à la fin du 12e siècle, vivait à Thèbes. Cet homme s’est
remarié, mais son remariage est demeuré sans enfants. Or, selon le droit matrimoni-al
de l‘époque, il est question de deux unions avec deux communautés de biens; de chaque communauté deux tiers des acquêts reviennent au mari et un tiers à la femme en
question. Un jour le prêtre se décida à opérer le partage de ses biens, en favorisant sa
seconde femme; et il fit authentifier ses dernières volontés dans une séance des autorités publiques présidées par le plus haut fonctionnaire, le vizir lui-même9. Il fit alors
connaître la disposition que voici: Il cède à ses enfants ce qui lui revient de l’avoir
conjugal acquis avec leur mère - il s’agit de neuf esclaves ainsi qu’une maison, en
même temps il transmet à sa seconde/présente femme ce qui lui revient de l’avoir
conjugal acquis avec elle - il s’agit de deux tiers d’un total de quatre esclaves. Ainsi,
sa seconde femme obtiendra tous les biens de la communauté en question10.
Pour justifier sa disposition devant l’assemblée des autorités, le prêtre cite deux sentences que Pharaon aurait prononcées au sujet de biens successoraux de particuliers. Se-
————
logique et institutionnel (Bruxelles 1981). Pour un aperçu succinct, voir S. ALLAM «Le Rôle des prêtres dans
l’Egypte pharaonique d’après le décret du roi Horemheb» dans: Eglises et pouvoir politique = Actes des Journées
Internationales (de la Société) d’Histoire du droit à Angers 1985 (Université d’Angers 1987) p. 42 svv.
7 S. ALLAM «Der Steuer-Erlass des Königs Haremheb» dans: Zeitschrift für Ägyptische Sprache und Altertumskunde t. 127 (Leipzig 2000) p. 103 svv. IDEM «The Tax Exemption of Horemheb» dans: Egyptology at the
Dawn of the Twenty-first Century = Proceedings of the Eigth International Congress of Egyptologists - Cairo 2000, vol. 2
(éd. Z.Hawass, Cairo 2003) p. 97 svv.
8 A. THEODORIDES «Le Testament dans l’Egypte ancienne» dans: Revue Internationale des Droits de
l‘Antiquité (= RIDA) t. 17 (Bruxelles 1970) p. 183 svv. S. ALLAM, Hieratische Ostraka und Papyri aus der Ramessidenzeit (Tübingen 1973) (= HOPR) p. 320 svv. Vide infra note 9.
9 Aujourd’hui nous dirions qu’il s’agit d‘un testament par acte public.
10 En règle générale, la quote-part du mari dans la communauté avec sa seconde femme ne peut être dévolue après sa mort qu’à ses descendants (à lui) – en l’occurrence aux enfants du premier lit. Pour surmonter
cet obstacle et faire quand même passer sa quote-part à sa seconde femme, il dut recourir à l’adoption, en déclarant sa seconde femme comme son enfant (adoptio mortis causa). S. ALLAM «Another Adoption Extraordinary» dans: Individu, société et spiritualité dans l’Egypte pharaonique et copte = Mélanges égyptologiques offerts à
A.Théodoridès (éd. Chr.Cannuyer / J.-M.Kruchten, Bruxelles 1993) p. 23 svv.
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SCHAFIK ALLAM
lon la première, Pharaon aurait ordonné «que chacun fasse ce qu’il désire de ses biens»11. Par la deuxième, Pharaon aurait précisé «que l’on donne à chaque femme son
sefer». Malheureusement ce dernier mot (sefer) est demeuré énigmatique jusqu’à ce jour.
Quelle qu’en soit la signification, l’essentiel pour notre propos est que Pharaon aurait
énoncé une règle concernant les biens matrimoniaux en général. A noter en outre que le
Pharaon en question n’est pas nommé dans le texte. Evidemment, en rédigeant son
papyrus, le scribe ne s’intéressait qu’à la teneur des sentences royales; il se bornait à reproduire leur contenu, en passant sous silence l’autorité législatrice.
Une autre citation de lois nous est conservée dans un papyrus datant de la même
époque et provenant de la même région (P. Caire 58092 = Boulaq 10)12. Par ce papyrus un homme a déposé une plainte contre ses frères et soeurs, ceux-ci ayant revendiqué une part de la succession laissée par les parents. De fait, cet homme prétend être
l’héritier universel des parents, puisque c’est lui qui les avait ensevelis sans l’aide
d’autrui. Dans sa plainte il s’appuie avant tout sur une règle normative qui fut énoncée
autrefois par un pharaon (hp n pr-aA), dont le nom n’est pas donné dans le texte,
comme c’est le cas dans le papyrus mentionné ci-dessus. Cette loi est citée par le
demandeur dans ces termes: «Que les biens soient remis à celui qui a enseveli». Par
ailleurs, cette règle émanant de la volonté royale était respectée dans la pratique de
tous les jours, à en croire un cas vécu et jugé qui désormais servait de fondement
lorsqu’il s’agissait de trancher des conflits similaires. Ce précédent précis ne manque
pas d’être évoqué également par notre demandeur dans sa requête.
Toujours du 12e siècle et provenant de la même bourgade (Deir-el-Médineh)
nous est parvenu un procès-verbal d’une audience judiciaire (O. BM 5625)13. Là,
deux ouvriers s’affrontent au sujet d’une maison: l’un a reconstruit une maison, qui
était tombée en ruine; son adversaire désire cependant partager avec lui le droit d’y
habiter. Et le tribunal14 de trancher ce différend, se fondant sur une ordonnance
(sHn) d‘un pharaon, dont le nom n’est pas mentionné dans le texte. En appréciant le
contexte, il semble bien que cette ordonnance donne à quiconque aurait rebâti une
maison tombée en ruine le droit à la maison, à l’exclusion de toute autre personne.
Une telle ordonnance ne peut avoir été qu’une loi déterminée liant les juges qui avaient à statuer sur des conflits donnés. Par ailleurs, cette même ordonnance royale
semblerait avoir été respectée pendant un très long laps de temps, puisqu‘un papyrus
(vide infra: Recueil de Hermopolis) expose, entre autres, la même matière au début
du troisième siècle avant notre ère15.
————
11 Pour une autre référence à une loi promulguée par le grand dieu (= Pharaon ?) sur la libre disposition
du patrimoine privé, voir A. THEODORIDES «L’Acte de disposition de la statue stéléphore Caire 42.208» dans:
Chronique d’Egypte (= CdE ) t. 60 (Bruxelles 1985) p. 341 svv.
12 S. ALLAM, HOPR, p. 289 svv. A. THÉODORIDÈS «Limites à la volonté royale dans l’Egypte
pharaonique» dans: Atti dell’Accademia Romanistica Costantiniana: 4o convegno internazionale - in onore di Mario de
Dominicis (Perugia 1981) p. 640 sv.
13 S. ALLAM, HOPR, p. 46 sv. A. THEODORIDES «Du Prestige de la procédure oraculaire parmi le personnel de la nécropole thébaine sous le Nouvel Empire» dans: Correspondance d’Orient no. 10 = Acta Orientalia
Belgica - mai 1963-juin 1964 (Bruxelles 1966) p. 9.
14 Il s’agit d’un jugement dit divin, la décision judiciaire en question étant mise dans la bouche d’une divinité donnée.
15 S. ALLAM, dans: CdE 61 (1986) p. 70 (vide infra n. 27)
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JURISTES INCONNUS DANS L’EGYPTE PHARAONIQUE
Encore un papyrus, qui est connu dans la littérature sous l’appellation impropre
de «code de procédure civile». Malgré les grandes mutilations subies, ce texte en
écriture démotique est d’origine incontestablement égyptienne; il est datable de
l’époque hellénistique, précisément du deuxième siècle avant notre ère. Ce texte
mentionne le roi Amasis (570-526 avant notre ère). Selon les apparences, il s’agit
d‘une loi promulguée en l’an 29 du règne de ce pharaon, c’est à dire en l’an 540
avant notre ère16. Notre papyrus montre donc que cette loi avait survécu à la conquête macédonienne; et elle était encore en vigueur, tout au moins partiellement, au
deuxième siècle avant notre ère. L’auteur ou compilateur du papyrus procédait donc
d’une manière différente, son principe étant d’indiquer l’autorité créatrice de la loi
en question. Nous avons affaire ici, d’autre part, à un témoignage qui soutient parfaitement l’authenticité de l’historien grec Diodore de Sicile quand il mentionne
Amasis parmi les grands législateurs de l’époque pharaonique (vide supra n. 3).
D’une manière plus saisissable se manifeste dans notre documentation l’effort législatif du pharaon Bocchoris (718-712 avant notre ère) qui a réalisé plusieurs réformes et
par conséquent a laissé dans la tradition le souvenir d’un grand législateur. Ici encore,
alors que Diodore de Sicile (I, 79) reste une source principale d’information, son récit
peut être confronté cette fois aussi avec des documents permettant de vérifier l’état de
choses. D’après lui deux lois promulguées par Bocchoris étaient toujours en vigueur à
l’époque hellénistique. En effet, un papyrus grec datant de 221 avant notre ère (sous
forme d’une enteuxis «plainte adressée au nom du roi règnant») atteste, sous les rois Ptolémées, le maintien d’une disposition ordonnée par ce pharaon, à savoir: le créancier
incapable de fournir un document prouvant un prêt accordé à son débiteur, alors qu’il
en réclame le remboursement, est tenu d’imposer au débiteur un serment purgatoire,
sans pouvoir lui-même prêter serment pour justifier son droit17. Par ailleurs, l’exécution
sur le corps d’un débiteur défaillant fut abolie par une loi du pharaon Bocchoris, qui
interdisait de s’emparer de la personne d’un débiteur en défaut de paiement vis-à-vis
de son créancier. Cet usage était toujours rejeté sous les Ptolémées; en effet, cette abolition avait encore des prolongements à l’époque hellénistique (où elle rejoignait aussi
une tradition grecque remontant à Solon, suppose-t-on)18.
Encore une confirmation éclatante des dires de l’historien Diodore de Sicile (I, 95)
quand il mentionne l’oeuvre législative du deuxième souverain perse d’Egypte Darius Ier
(522 - 485 avant notre ère). Son témoignage rejoint effectivement les données papyrologiques connues à ce jour. Il s’agit d’un papyrus —en écriture démotique— appelé «Chronique démotique» qui est datable de la fin du troisième siècle avant notre ère (règne de
Ptolémée III Evergète); s’y trouve (au verso) le récit d’une entreprise codificatrice qui
éclaire la portée du renseignement fourni par Diodore. Nous apprenons que, dans la 3ème
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16 E. SEIDL «Das Giessener Fragment einer demotischen ZivilprozessOrdnung (P. Giessen 101)» dans:
Universitäts-Bibliothek Giessen – Kurzberichte aus den Papyrus-Sammlungen no 16 (Giessen 1963) p. 10.
17 J. MELEZE-MODRZEJEWSKI «Livres sacrés et justice lagide» dans: Acta Universitatis Lodziensis – Folia Juridica 21 = Symbolae C.Kunderewicz (1986) p. 17 sv. qui au demeurant met en doute, sans s’expliquer sur ce point, que
nous avons ici affaire plutôt à un cas où le modèle pharaonique aurait inspiré la législation des rois Lagides.
18 B. MENU, Recherches sur l’histoire juridique, économique et sociale de l’ancienne Egypte vol. II (Le Caire 1998)
p. 386 est de l’avis qu’une filiation entre Bocchoris, Solon et les decemviri (rédacteurs des XII Tables) nous
laisse entrevoir une communauté de préoccupations et de réponses.
BAEDE Nº 16
11
SCHAFIK ALLAM
année de son règne (519 avant notre ère) Darius aurait donné à Aryandès, son satrape
d’Egypte, l’ordre de réunir une commission composée de sages/savants (rmT-rx) pour
qu’ils mettent par écrit le droit de l’Egypte issu de l’époque antérieure à la conquête perse,
précisément jusqu’à la 44éme année du Pharaon Amasis. Ces savants auraient travaillé
pendant 16 ans (519-503 avant notre ère); et ils auraient élaboré une codification bilingue
- rédigée en démotique et doublée d’une version araméenne, estime-t-on; cette dernière
était destinée évidemment à Darius autant qu‘aux administrateurs perses, l’araméen étant la langue officielle de l’empire achéménide19. Pour notre propos on retiendra au
moins que cette codification ne peut ne pas contenir, entres autres éléments, certaines lois
promulguées auparavant par des pharaons20.
A l’appui de notre raisonnement relatif à l’activité législative des pharaons, un document —en écriture démotique— provenant des archives d’une famille ne devrait pas échapper à notre attention (Pap. BM 10591 0verso)21; il représente le procès-verbal judiciaire d’un litige qui fut décidé dans la ville de Siout en l’an 170 avant notre ère22. A maintes
reprises y sont reproduits les paragraphes d’une loi dite «de l’année 21»; c’est une loi concernant les effets, sur le patrimoine du chef de famille, d’un certain contrat de mariage
(dit d’alimentation) passé par le mari et réglant les droits qui seraient réservés désormais à
la femme ainsi qu’au fils aîné dès sa naissance. Par rapport aux dispositions générales qui
réglementaient cette matière, cette «loi de l’année 21» a été un complément destiné à régler les situations complexes déterminées par l’existence d’enfants de différents lits23. Cette loi est indiquée uniquement par sa date; mais l’année 21 ne saurait être celle du souverain contemporain de la rédaction de notre procès-verbal, c’est à dire Ptolémée VI
Philométor, qui n‘avait pas encore régné si longtemps24. Il serait donc question d’une loi
promulguée par un de ses prédécesseurs. Et il est fort probable qu’il s‘agit d’un souverain non Lagide - donc d’un pharaon, d’autant plus que cette loi réglemente une matière
purement indigène25.
De ce qui précède, il s’avère que les textes émanant de la pratique juridique témoignent sans équivoque de l’application de prescriptions législatives édictées par des
pharaons. A côté de lois dont la portée était plutôt générale, il y en avait d‘autres qui,
dans leur teneur même, étaient toutes particulières et traitant chacune d’une matière
————
19 E. BRESCIANI «Cambyse, Darius Ier et le droit des temples égypiens» dans: Méditerranées – Revue de
l’association Méditerranées no 6/7 = Egypte pharaonique: pouvoir, société (éd. B.Menu, Paris 1996) pp. 109 + 113.
20 Voir en outre l’argumentation de S. LIPPERT, Ein demotisches juristisches Lehrbuch – Untersuchungen zu
Papyrus Berlin P 23757 rto (Wiesbaden 2004) p. 172.
21 H. THOMPSON, A Family Archive from Siut (from Papyri in the British Museum) – Including an Account of a
Trial before the Laocritae in the Year B.C. 170 (Oxford 1934) p. 49 svv.
22 Le texte en question représente le plus long procès-verbal d’audience judiciaire, qui nous soit parvenu
du monde antique, le papyrus étant de 285 cm de long et 32 cm de haut.
23 F. EDGERTON, dans: Orientalistische LiteraturZeitung (= OLZ) t. 10 (Berlin 1935) col. 608. E. SEIDL «Der
Prozess Chrateanch gegen Tefhape im Jahre 170 v.Chr.» dans: Zeitschrift für vergleichende Rechtswissenschaft
einschliesslich der ethnologischen Rechtsforschung t. 69 (Stuttgart 1968) pp. 98 + 116.
24 E. SEIDL, Ptolemäische Rechtsgeschichte2 (Glückstadt 1962) p. 7.
25 H. THOMPSON, op.cit. p. 13 n. 16 pensait au père de Philométor, Ptolémée V. Et V.ARANGIO-RUIZ «La
Codification dans l’Egypte ancienne» dans: The Journal of Juristic Papyrology t. 11-12 (Warsaw 1957-58) p. 33
proposait un souverain non lagide, étant donné le caractère purement indigène de la loi en question. Suivant S.
LIPPERT, Ein demotisches juristisches Lehrbuch, p. 173, le roi en question pourrait bien être Amasis (570-526
av.n.è.) de la 26e dynastie.
12
BAEDE Nº 16
JURISTES INCONNUS DANS L’EGYPTE PHARAONIQUE
spéciale. Il n’est pas impossible, bien entendu, que de telles lois aient dérivé de décisions royales d’espèce; toutefois il ne faut pas éliminer à priori un travail plus théorique.
Quoi qu’il en soit, ce n’étaient certainement pas les pharaons qui auraient réfléchi personnellement sur les prescriptions à édicter; à l’évidence c’étaient des spécialistes en
droit, qui dans la chancellerie royale avaient élaboré en premier lieu les textes législatifs
à proclamer. Pourtant, dans la pratique et en faisant référence à une telle loi, on ne
s’intéressait pas toujours à donner le nom du législateur en question. Cet anonymat de
l’autorité créatrice s’observe au demeurant dans bien d’autres domaines culturels, par
exemple dans la littérature ainsi que dans le domaine artistique.
*****
Notre documentation contient en outre une catégorie de textes qui se distinguent
par un aspect entièrement théorique. En effet, le débat scientifique s’ est engagé
tout particulièrement au lendemain de la publication (en 1975) d’un papyrus découvert dans les nécropoles situées à Touna-el-Gébel (près de la ville antique de Hermopolis Magna en Moyenne Egypte). Tel qu’il se présente actuellement (plus de
deux mètres de long sur quelque 35 cm de haut, au Musée du Caire) et malgré des
lacunes considérables qui entravent l’intelligence de plusieurs passages, le recto de
ce papyrus comporte 10 colonnes d’écriture, chacune de 24 cm de longueur (allant
parfois jusqu’à 30 cm); le tout comprend ainsi quelque 305 lignes d’écriture démotique26. Ce texte est paléographiquement datable de la première moitié du 3e siècle,
sinon de la fin du 4e avant notre ère.27; il est de loin le plus long et le plus complet de
tous les textes exposant des matières juridiques sous forme théorique.
Pour dégager les grandes lignes de ce texte, on peut le diviser grosso modo en quatre parties. La première se rapporte aux questions de l’utilisation du sol et aux litiges
qui peuvent se produire, à l’occasion, entre fermier et bailleur. Voici à titre indicatif
un paragraphe (col. II, 10 sv.): „Quand un homme conclut un bail au sujet d’une
terre arable, et que le bailleur lui fournit la semence – au cas où la terre ne recevrait
pas d’eau la même année, pour cause de sécheresse «que l’on ne fasse pas en sorte
qu‘il (le fermier) donne une redevance, (mais) que l’on fasse en sorte qu’il rende
(seulement) la semence (au bailleur)»28. Le thème relatif à l’utilisation de terres arables est au demeurant développé de plusieurs façons.
A côté de ce genre de questions, le texte précise également les termes d’un bail à ferme (col. II, 27 svv.) ou d’un contrat de gardiennage d’une maison (col. II, 23 svv.). Il
————
26 G. MATTHA, The Demotic Legal Code of Hermopolis-West (Preface, Additional Notes and Glossary by G. HUGHES)
(Le Caire 1975). Pour une traduction suivie, voir K. DONKER VAN HEEL, The Legal manuel of Hermopolis - Text and
Translation (éd. Papyrologisch Instituut, Leiden 1990); M. STADLER «Rechtskodex von Hermupolis (P. Kairo JE
89.127-30 + 89.137-43)» dans: Texte aus der Umwelt des Alten Testaments – Neue Folge vol. 1: Texte zum Rechts- und
Wirtschaftsleben (éd. B. Janowski/G. Wilhelm, Gütersloh 2004) p. 185 svv. Cf. ST. GRUNERT, Der Kodex Hermopolis
und ausgewählte private Rechtsurkunden aus dem ptolemäischen Ägypten (Leipzig 1982).
27 Pour tous les détails donnés ici au sujet de ce papyrus, voir mon étude «Réflexions sur le ‚Code légal‘
d’Hermopolis dans l’Egypte ancienne» dans: CdE 61 (1986) pp. 50-75. Cf. S. LIPPERT, op.cit. p. 153 svv.
28 Le caractère casuistique, évident dans notre texte, est un trait commun aux droits archaïques; même le
Corpus Juris de Justinien en est rempli. Cela résulte pour une bonne part de la difficulté qu’avait un auteur dans
l’Antiquité à se mouvoir dans l’abstraction juridique.
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SCHAFIK ALLAM
donne, entre autres, certaines modalités dont l’acquéreur d’un droit réel sur une maison
pourrait se servir, par exemple, pour défendre ses intérêts vis-à-vis d’un propriétaire
malveillant. Suivent des questions ayant trait à la location d’une construction, ainsi que
les procès qui peuvent surgir en cas de non-paiement du loyer. Le texte indique en outre
la manière d’apprécier les preuves pour statuer sur un tel différend.
En deuxième partie notre papyrus aborde en détails quelques rapports réglés par
un contrat spécial de mariage (contrat dit d’alimentation: sanx). Il s’agit généralement
d’un régime matrimonial dans lequel l’épouse remet à son époux une rétribution considérable; l’époux, à son tour, promet d’assurer un certain entretien périodique (de
l’argent et des avantages en nature) au profit de son épouse durant la vie conjugale. En
fait, notre texte n’examine pas ce régime particulier, qui est d’ailleurs bien attesté par
plusieurs contrats de mariage. Il traite surtout quelques situations litigieuses – à titre
d’exemple celle où l’époux se serait entendu par document, non pas directement avec son épouse comme à l’ordinaire, mais avec son beau-père (évidemment en tant
que représentant de sa fille).
Vient ensuite la troisième partie, qui traite de conflits relatifs à la propriété foncière.
Voilà un cas en guise d’illustration (col. VI, 3 svv.): Quelqu’un a construit une maison
sur un terrain, lequel est après coup revendiqué par un autre, chacun d’entre eux prétendant à la propriété du terrain en question. Dans ce cas précis, le texte nous instruit
sur la procédure probatoire à appliquer en justice afin de décider le conflit. A cela succèdent des rapports litigieux qui peuvent naître entre voisins, par exemple, à la suite de
la construction d’une maison. Voici un cas (col. VIII, 19 sv.): Quand quelqu’un installe
une porte dans sa maison de manière que celle-ci donne sur le terrain du voisin.
Quant à la dernière partie dans notre texte, elle comprend quelques paragraphes
se rapportant aux successions à la suite de décès. Y est analysée surtout la position
du fils dit aîné en matière successorale; y sont abordées aussi les actions que pourraient intenter des descendants héritiers.
Nous voilà donc en présence d’un recueil émanant de la pratique juridique et qui reflète bien les aspects du droit qui était en application pour les égyptiens tout au début de
l’époque hellénistique, en partant principalement des documents contemporains. En effet, même les divers formulaires29, reproduits en vue de régler un conflit ou destinés à la
rédaction d’un acte juridique, concordent pour l’essentiel avec les données connues par
les documents de cette époque. De plus, notre texte indique en divers endroits des procédures judiciaires destinées à examiner les moyens de preuve, afin de juger une affaire
donnée. Ces moyens (tels que le serment, le document, l’enregistrement officiel de documents, la descente de juges sur les lieux, etc.) sont fréquemment attestés dans la documentation conservée partout ailleurs30.
————
29 Formulaires pour: contrat de gardiennage d’une maison, contrat de location, contrat d’alimentation relatif au mariage, bail de terre, reçus divers, oppositions écrites à l’égard d’un partenaire; ibid. p. 55 n. 2.
30 Notons que notre recueil ne fait pas état d’une procédure dite divine quelle qu’elle soit (vide supra n.
14). Cette procédure (pour prononcer le jugement) semble être tombée en désuétude depuis longtemps. Pour
l’état de la question, voir E.SEIDL «Die Gottesentscheidungen der Saiten- und Perserzeit» dans: Essays in Honor
of C.B. Welles = American Studies in Papyrology t. 1 (New Haven 1966) p. 59 svv. J. MODRZEJEWSKI, dans:
RHDFE 67 (1989) p. 551 ainsi que mon compte-rendu, dans: OLZ 95 (2000) col. 28 sv.
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BAEDE Nº 16
JURISTES INCONNUS DANS L’EGYPTE PHARAONIQUE
En parcourant ce long texte, on acquiert la conviction qu’il est entièrement de composition égyptienne. Si l’auteur appartenait aux milieux hellénisés ou hellénisants, on
s’attendrait à ce que son ouvrage ait reçu une empreinte grecque, quelle qu’elle soit. Du
reste, il serait vain de chercher la moindre allusion à une fiscalité quelconque, malgré la
politique fiscale rigoureuse qu’imposèrent à cette époque les rois Ptolémées. Nous voilà
amenés à croire finalement qu’il s’agit d’un ouvrage purement indigène, où sont consignées un certain nombre de matières du droit autochtone.
Cette constatation nous conduit à la question suivante. Quelles furent les personnes
responsables de la composition de notre papyrus, et dans quel but fut-il écrit? Un certain nombre d’indices nous invitent à chercher l’auteur dans le milieu sacerdotal. En
effet, les prêtres égyptiens exerçaient des activités diverses, et même scientifiques; ceci
est d’autant plus vrai qu‘ils concouraient, comme on le sait, à la rédaction d’actes juridiques (et notariaux) ainsi qu’au jugement des affaires litigieuses, en tant que juges
dans leur localité31. Cette conclusion est étayée par le fait que le texte, au verso de notre
papyrus, se rapporte à 40 problèmes identifiés de mathématiques, et que le rouleau de
papyrus fut retrouvé dans un lieu qu’on peut qualifier de sacré. Il appert ainsi que ce
clergé, qui n’était certainement pas étranger à des préoccupations théoriques et pédagogiques, compilait et rédigeait, entre autres manuscrits, des ouvrages relatifs au droit.
Toutefois, rien ne nous empêche de supposer tout aussi bien l’existence de personnages
laïques à vocation scientifique.
Prenons en considération maintenant le fond de notre recueil. Les dispositions
qu’il renferme sont de toute évidence relatives au patrimoine de l’individu, tant mobilier qu’immobilier, la matière pénale étant entièrement exclue32. Le dessein de
l’auteur est manifestement de régler les rapports entre particuliers, en fonction de la
circulation de leurs biens. En effet, tout le texte pivote sur l‘avoir de l’individu, et sa
préoccupation est la protection du patrimoine en question: c’est-à-dire défendre le
droit de l’individu à obtenir un bien ou à le garder sans problème. Et l’auteur de regrouper méthodiquement les dispositions correspondantes en chapitres par matière.
Ainsi, des rapports concernant le bail à ferme se trouvent dans un chapitre, des
questions émanant d’une succession mortis causa dans un autre, des problèmes relevant des relations de voisinage dans un troisième, etc.
En y regardant de plus près, le contenu de notre recueil se présente aujourd’hui à
nos yeux comme une collection un peu hétérogène. De ce fait, des formulaires destinés à la rédaction d’actes juridiques s’y retrouvent à côté de directives permettant
————
31 Ajoutez aux références données (dans: CdE 61, 1986, p. 57 nn. 1-3) mes remarques consignées dans
«Egyptian Law Courts in Pharaonic and Hellenistic Times» dans: The Journal of Egyptian Archaeology (= JEA) t.
77 (London 1991) p. 120 sv. + «Elders (presbύteroi) – Notables – Great Men» dans: Acts of the Seventh International Conference of Demotic Studies - Copenhagen 1999 (éd. K.Ryholt, Copenhagen 2002) p. 14 svv.
32 Toutefois, la bastonnade y est prévue pour celui qui bâtirait de manière injustifiée une construction,
sans avoir attendu une décision judiciaire (col. VII, 29 svv). A mon avis il ne s’agit pas ici d’une matière répressive, étant donné que la bastonnade était souvent appliquée dans bien des cas émanant du droit civil, pour
qu’un défendeur-débiteur, par exemple, s’acquitte vis-à-vis de son créancier-demandeur. D’autre part, le fait
que notre recueil traite uniquement de matières à caractère civil, ne reflète-t-il pas que, dans la pensée juridique
de l’époque, la matière répressive s’en était déjà séparée? Voir mon étude «Un Droit pénal existait-il stricto sensu
en Egypte pharaonique?» dans: JEA 64 (1978) p. 65 svv.
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SCHAFIK ALLAM
de statuer dans une situation donnée, ou de certaines procédures à observer afin de
défendre les intérêts d’une partie concernée, ou encore d’autres pour juger des affaires litigieuses, etc. Pourtant, la disposition du texte révèle en principe un auteur systématique, qui savait bien classer les matériaux employés selon un plan établi
d’après des critères juridiques, partant souvent d’un cas général pour examiner ensuite un cas spécial. Il est, en outre, évident que l’auteur n’a pas amalgamé au hasard les éléments de son ouvrage; une certaine ordonnance se manifeste clairement
dans les grandes lignes au moins, en dépit d’une certaine maladresse du plan. Mais
nous n’avons pas à juger son plan, d’autant moins qu’il peut parfaitement ne pas
correspondre à nos conceptions d’aujourd‘hui.
De plus, notre recueil est subdivisé en articles (au nombre total de plus de 200).
Pour traiter les matières, l’auteur puisait son inspiration dans des cas théoriques, et il
imaginait des situations diverses pour résoudre les conflits. Pour s’exprimer, il se servait couramment d’un répertoire de définitions passablement juridiques. Je pense, à
titre d’exemple, aux périphrases définissant plaignant et défendeur33. Mais il y a plus!
Notre auteur est capable d’abstractions. Prenons pour exemple quelques articles où il
est question d’un rapport concernant une maison ou de l’argent. Puisqu’il peut s’agir,
dans un cas donné autant d’un bien précis que de n’importe quel bien, l’auteur ajoute
chaque fois alternativement l’expression «(ou) autre chose». C’est ainsi que son cas
type avec sa solution peut s’appliquer à une maison ou à un autre bien (col. II, 21 +
23), autant qu’à de l’argent ou à autre chose (col. III 25 svv.). Dans un passage (col.
VIII, 30 sv.) ayant trait à un cas de succession pour cause de décès, il est dit que le fils
«aîné» recevra les «choses» de son père; ce vocable indique ici des biens divers et concrets. Visiblement l’abstraction rendue dans les textes juridiques anciens par le mot
latin res se retrouve fréquemment employée également dans notre recueil. Somme
toute, les cas imaginés par le rédacteur pour illustrer les cas juridiques éventuels sont
imprégnés d’abstractions.
Il ressort de ce qui vient d’être exposé que notre recueil est une oeuvre savante, la
démarche intellectuelle de son auteur étant effectivement celle d’un spécialiste avisé,
capable d’un effort de création et dominé par des soucis de rigueur logique. On ne
saurait trop insister sur cette observation. Maint historien du droit - notamment
E.SEIDL34 - y attache une importance plus grande qu’à une éventuelle découverte
d’un code proprement dit du droit pharaonique, comme celui d’Hammurabi en Babylonie. Ceci est dû au fait que, pendant longtemps, il y a eu des doutes sur
l’existence de juristes qualifiés hors de Rome, et dans l’Egypte ancienne. Notre papyrus y met fin. Le moins que l'on en puisse dire, c'est que l'auteur de notre recueil,
peut-être un juriste professionnel, prouve l’existence de savants spécialisés dans le
maniement de matières juridiques35.
————
33
«L‘homme qui fait un rapport» et «l’homme contre qui on fait un rapport» respectivement.
Voir son compte-rendu de la publication citée ci-dessus (n. 26) «Eine demotische JuristenArbeit dans:
ZSS – Romanistische Abt. t. 96 (Wien 1979) p. 17.
35 En étudiant les textes démotiques exposant des matières juridiques sous forme théorique, S. LIPPERT,
Ein demotisches juristisches Lehrbuch, p. 177 arrive à la conclusion significative qu’il existait en Egypte pharaonique - au plus tard depuis le 5e siècle avant notre ère - une science juridique proprement dite.
34
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BAEDE Nº 16
JURISTES INCONNUS DANS L’EGYPTE PHARAONIQUE
Etant donné la nature hétérogène de notre recueil, il y a lieu de supposer que son
compilateur-auteur ne se basait pas uniquement sur son seul bagage intellectuel; il
est légitime de penser que ce recueil contient des parties d’époques diverses, mais
assimilées et adaptées par un juriste animé par le souci de classer ses extraits à des
fins pratiques. En effet, la nature compilative du recueil ne saurait être mise en doute, puisque certains passages de base peuvent bien être datés de l’époque pharaonique, par exemple du règne du pharaon Bocchoris. Cela présuppose en conséquence
l’existence de compilateurs et réviseurs successifs, qui avec le temps y apportaient
des modifications et même y inséraient des adjonctions. Bref, la démarche de notre
auteur-compilateur ne semble pas l’avoir empêché de puiser ses matériaux dans une
littérature préexistante, et il n’est pas exclu non plus qu’il ait tiré une partie des
normes qu’il expose de textes législatifs datant de l’époque antérieure36.
En admettant que notre papyrus conserve la quasi-totalité du recueil en question,
celui-ci ne fournit pas, malgré sa richesse, l’ensemble de toutes les matières du vaste
domaine du droit égyptien, ni même toutes les dispositions régissant un domaine
bien délimité, pour autant que nous le sachions. C’est pourquoi nous estimons qu’il
ne représentait en réalité qu’un seul de ces nombreux recueils qui étaient en usage
partout dans le pays, peu importe qu’il ait été rédigé ou uniquement recopié au troisième siècle avant notre ère.
Par ailleurs notre recueil ne semble pas avoir été destiné à un usage local, vu
l’existence de deux fragments d’un papyrus provenant de l’ancienne ville
d’Oxyrhynchos. Il s‘agit d‘une version grecque datable de la seconde moitié du
deuxième siècle de notre ère - au beau milieu du monde romain. Sans doute existaitil des copies intermédiaires remontant jusqu’au début de l’époque hellénistique.
Mais de telles copies n’étaient certainement pas littérales, étant donné qu’il existe
des différences substantielles entre notre recueil et la version grecque37.
Cet état de choses est corroboré par un autre papyrus démotique qui, quoique
parvenu en 71 fragments, constitue un ouvrage ressemblant fort à notre recueil. Il
provient de l’enceinte du sanctuaire de Sobek dans l‘ancienne ville de Tebtynis en
Moyenne Egypte, et semble dater de la fin de l‘époque ptolémaïque ou du début de
l’époque romaine. Cependant cet ouvrage de Tebtynis n’apparaît pas comme une
reproduction de notre recueil, puisqu’il contient un certain nombre d’additions38.
L’existence de plusieurs oeuvres juridiques différentes est mise en valeur par la révélation d’autres papyri présentant une affinité éclatante avec notre recueil. Plus haut
nous avons évoqué un texte connu sous le nom inexact de code de procédure civile
(vide supra au niveau de la note 16). Il s’agit en réalité d’un exposé aussi bien théorique
que relevant de la casuistique, portant essentiellement sur la confection et la tradition
d’un écrit réglant un rapport juridique entre particuliers, qui après coup se trouvent
————
36
Sur l’état de la question, voir mes remarques dans: CdE 61 (1986) p. 66 svv.
Voir mes remarques, loc.cit. p. 63 sv ainsi que S. LIPPERT, op.cit. p. 158 svv.
38 E. BRESCIANI «Frammenti da un «Prontuario legale» demotico da Tebtuni» dans: Egitto et Vicino Oriente t.
4 (Pisa 1981) p. 201 svv. Récemment on a trouvé d‘autres fragments qui pourraient bien compléter ce recueil de
Tebtynis; M. CHAUVEAU «P. Carlsberg 301: Le manuel juridique de Tebtynis» dans: The Carlsberg Papyri I – Demotic Texts from the Collection (éd. J.Frandsen, Copenhagen 1991) p. 103 svv. Cf. S. LIPPERT, op.cit. p.159 svv.
37
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aux prises l’un avec l’autre devant la justice. D’après quelques indices, cet ouvrage aurait été emprunté à un ensemble juridique plus volumineux, dont les parties manquantes devraient figurer dans d’autres papyri, qui ne nous sont pas parvenus39.
En outre, un fragment d’un papyrus en écriture démotique fut publié récemment
(Pap. Carlsberg 236), dont la matière est évidemment d’un aspect doctrinal; il est datable du début de l’époque hellénistique, sinon de la fin du 4e siècle avant notre ère.40
Malgré l’état fragmentaire du texte, il est possible d‘ entrevoir une procédure pour
trancher un conflit entre un débiteur insolvable, semble-t-il, et son créancier. Celui-là,
étant obligé moyennant un document à devenir domestique auprès de celui-ci pour
s’acquitter de sa dette (servitude pour dettes), comparaît devant un banc de juges, alors que le créancier/maître est présent et affirme son droit sur la personne de son débiteur41. Comme les écritures de ce fragment sont marquées comme appartenant à
(une colonne) numérotée «44», on s’imaginerait facilement que la totalité de cette oeuvre doctrinale ait eu une dimension plus étendue, au moins le double du contenu du
recueil d‘Hermopolis, dont nous avons traité plus haut.
A ces textes doctrinaux vient s’ajouter tout récemment un papyrus (Pap. Berlin
23757) qui fut rédigé vraisemblablement dans la région de la ville d’Akhmim vers la
fin du 3e siècle avant notre ère42. Ce texte, quoique fragmentaire, nous rappelle certains passages du texte provenant d’Hermopolis, dont nous avons traité plus haut.
De plus, il nous fournit quelques nouveaux éléments de nature juridique. Il y est
question, par exemple, d’un témoignage servant à prouver la véracité d’un certain
document - témoignage à fournir, en l’occurrence, par quatre hommes dont un seul
est encore vivant. Dans ce cas précis, ce sont les descendants (fils, sinon fille) des
témoins défunts qui auront à déclarer; à défaut de descendants, le document en
question serait considéré comme nul et non avenu43.
*****
En conclusion, nous avons sous les yeux plusieurs oeuvres de la doctrine juridique,
datable de différentes époques et provenant de divers endroits. Ces oeuvres, qui ne sont
pas de simples copies, auraient constitué, à n’en pas douter, une véritable bibliothèque
juridique qui circulait à travers le pays. Tout porte à croire finalement que le genre de la
littérature juridique existait dans l’Egypte ancienne, manifestement à l‘époque tardive.
Ce fait certain nous autorise, d’autre part, à soutenir l’existence de générations de juristes - auteurs aussi bien que compilateurs et réviseurs - successifs durant des siècles, depuis les dernières dynasties pharaoniques tout au moins. Ces juristes, dont nous ignorons les noms, se trouvaient parmi les premiers érudits dont les oeuvres doctrinales ont
suscité l‘évolution de la pensée juridique dans le monde antique.
————
39
Pour la bibliographie, voir CdE 61 (1986) p. 64 nn. 3-4 + p. 65 n. 1; en plus, S. LIPPERT, op.cit. 149 svv.
W. J. TAIT «P.Carlsberg 236: Another Fragment of a Demotic Legal Manuel» dans: The Carlsberg Papyri I (vide supra n. 38) p. 93 svv.
41 Selon l’interprétation de S. LIPPERT, op.cit. p. 163.
42 S. LIPPERT, Ein demotisches juristisches Lehrbuch – Untersuchungen zu Papyrus Berlin P 23757 rto (Wiesbaden 2004).
43 Ibid. p. 22 svv.
40
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BAEDE Nº 16
TYAÂ, ÉPOUSE OU MÈRE DE SIPTAH,
N’EXISTE PAS
MOHAMED EL-BIALY*
Université de Lyon II
En décembre 1905, lors des recherches financées par Théodore Davis dans la Vallée des Rois, son collaborateur E.-R. Ayrton découvrit une nouvelle tombe: la
KV.47, attribuée à Siptah, pharaon de la XIXème dynastie1. À l’époque, l’état délabré
de la sépulture et notamment de ses plafonds, n’avait pas permis à l’archéologue
d’aller au-delà de la chambre [I]. Abandonnés pour un temps, les travaux de dégagement reprirent cependant un peu plus tard, sous le contrôle de H. Burton. En février 1912, la chambre [F] était déblayée et le reste du tombeau fut vidé au printemps
suivant2.
Lors de ces dernières fouilles, furent trouvés les fragments d’un coffre à canopes.
H. Burton put y lire un titre — celui de Hmt nswt (épouse royale) — et le nom d’une
reine, inscrit dans un cartouche: Tyaâ. Par la suite, ces vestiges ayant rejoint le Metropolitan Museum, W.C. Hayes les étudia et considéra que la mention de Tyaâ ne
————
* Mohamed EL-BIALY est docteur en égyptologie de l’Université de Lyon II et directeur général des antiquités d’Assouan et de la Nubie (Conseil Suprême des Antiquités de l’Égypte).
1 Sur la découverte de la tombe de Siptah, le 18 décembre 1905: cf. Th. Davis et alii, The Tomb of Siphtah,
Londres 1908; E.-R. Ayrton, «Discovery of the Tomb of Si-ptah in the Bibân el Molûk at Thebes», PSBA 28, 1906,
p. 96; H. Burton, «The late Theodore M. Davis‘s excavations at Thebes in 1912-13», in BMMA 11, 1916, pp. 13-18;
E. Thomas, The Royal Necropoleis of Thebes, Princeton 1966, p. 116 sq; PM, TB I/2, Part 2, p. 564 sq; N. Reeves et R.
H. Wilkinson, The Complete Valley of the Kings, Londres 1996, pp. 77, 155-156. Sur le règne de ce roi, qui serait monté très jeune sur le trône: voir Cl. Vandersleyen, L’Égypte et la vallée du Nil, II, Paris 1995, pp. 581-584.
2 Sur l’historique du dégagement de la tombe, cf. C.N. Reeves, Valley of the Kings. The Decline of a Royal
Necropolis, New-York/Londres 1990, pp. 105-107 et pp. 292-293. Une inscription mentionnant l’an 7 du
deuxième mois de la saison-akhet, le jour 1 (avec liste de 35 artisans), a été datée par J. Cerny, de la fin de la XXème
dynastie-début de la XXIème dynastie. Elle serait probablement en rapport avec l’évacuation de la momie de
Siptah de la tombe KV.47 pour sa mise à l’abri après les profanations survenues dans la nécropole.
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19
MOHAMED EL-BIALY
pouvait concerner l’épouse d’Amenhotep II, dont le tombeau (KV.35) se trouvait
trop loin. C’est ainsi qu’il en déduisit que les fragments ne pouvaient appartenir qu’à
l’épouse de Siptah qui aurait donc porté le même nom3.
Peu de temps après, la prospection des débris accumulés devant la tombe KV.47,
au pied de la colline, apporta à Th. Davis et H. Carter un autre lot d’objets qui, celui-ci, rejoignit, à l’époque, la Collection Carnarvon. Dans cet ensemble figuraient
notamment un chaouabti fragmentaire en fritte bleu-vert, au nom de Tyaâ4, et un
modèle miniature de sarcophage sur lequel on pouvait lire, dans la légende, les qualités d’épouse du dieu et de mère du roi5.
Plus tard, au printemps de 1922, toujours dans ce secteur, H. Carter nettoya le
côté est du pied de la colline. C’est probablement lors de ce travail que fut découverte une petite pièce de bois avec une inscription incisée et peinte en bleu, sur laquelle
le titre de mwt nswt et une partie du nom de Tyaâ avaient été déchiffrés. Jamais publié, cet objet enregistré au Musée du Caire (JE. 38778), avait pourtant attiré
l’attention de G. Daressy6, mais il fallut que le conservateur en chef, Victor Guirgis,
le sorte de l’oubli et le montre à C. Aldred, pour que soit relancé le débat sur cette
énigmatique reine7. Examinant la pièce, C. Aldred, conforté par l’hypothèse de
W.C. Hayes, se résolut à faire un lien entre Tyaâ et Siptah, à la différence, cependant, que pour lui, il ne pouvait s’agir de son épouse, mais plutôt de sa mère8. Pour
renforcer son argumentation, C. Aldred suggéra que le père de Siptah ne pouvait
pas être Merenptah, mais Amenmès, déduisant de ce fait que Tyaâ avait les qualités
requises pour porter les titres de Hmt nswt (épouse d’Amenmès) et de mwt nswt (mère
de Siptah, lui-même prince héritier et fils d’Amenmès)9. Cette opinion fut acceptée
par B. Bryan10, puis par N. Reeves qui, dans un article paru en 1984, soutenait encore que Tyaâ, mère de Siptah, avait été enterrée dans la KV.4711, avant de suggérer,
————
Voir W. C. Hayes, The Scepter of Egypt, II, New-York 1968 (2nd ed.), pp. 356-357. Hayes ne fait pas le
rapprochement entre la découverte de ces fragments et le modèle de sarcophage retrouvé dans les débris accumulés devant la tombe KV.47. Concernant cette dernière trouvaille, il pensait que la reine Tyaâ mentionnée
sur le petit sarcophage devait être la demi-sœur et l’épouse d’Amenhotep II: cf. The Scepter, II, p. 146. Pour les
fragments conservées au MMA, cf. H. Burton, BMMA 19, 17; B.M. Bryan, The Reign of Thutmosis IV, Baltimore 1991, p. 106 et n. 87; A. Dodson, The Canopic Equipment of the Kings of Egypt, Londres 1994.
4 Ancienne Collection Carnarvon, aujourd’hui au MMA. Chaouabti portant le chapitre VI du Livre des
Morts: cf. W. C. Hayes, The Scepter, II, p. 146.
5 Ancienne Collection Carnarvon, aujourd’hui au MMA. Sarcophage miniature en fritte glaçurée jaune
et bleue: cf. PM, TB, I/2, Part 2, p. 588; W.C. Hayes, The Scepter, II, p. 146; A. Dodson, JEA 80, 1994, p. 250.
6 G. Daressy décrit cet objet comme provenant des fouilles de Th. Davis, menées dans la Vallée des Rois entre
1905-1906. Longueur = 8 cm. Voir C.N. Reeves, «Excavations in the Valley of the Kings, 1905/6», in MDAIK 40,
1984, pp. 227-235 et plus particulièrement p. 231; Idem, in Valley of the Kings, 1990, p. 107 et n. 52 (p. 113).
7 Dessin, dans C. Aldred, «The parentage of King Siptah», in JEA 49, 1963, fig. 2, p. 42. Cet objet, très
partiel, correspond très probablement à la partie plane d’une herminette de type dwA-wr, habituellement utilisée pour le Rituel de l’Ouverture de la Bouche.
8 Cf. C. Aldred, in JEA 49, 1963, pp. 41-48.
9 Voir C. Aldred, JEA 49, 1963, pp. 44-46.
10 B. Bryan, The Reign of Thutmosis IV, Baltimore 1991, pp. 106-107.
11 C.N. Reeves, in MDAIK 40, 1984, p. 231. Cette parenté a été également acceptée par A. Dodson, JEA
80, 1994, pp. 249-250. Pour une opinion différente, faisant de Tyaâ, la grande épouse royale d’Amenhotep II:
3
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BAEDE Nº 16
TYAÂ, ÉPOUSE OU MÈRE DE SIPTAH, N’EXISTE PAS
en 1996, que cette reine avait dû être finalement inhumée dans une sépulture voisine, la KV.3212.
Jusque-là, rappelons que la tombe KV.32 n’avait pas été attribuée de façon sûre.
G. Steindorff pensait qu’il s’agissait d’une sépulture inachevée13, et H. Burton prétendait qu’elle avait été taillée malencontreusement dans celle de Siptah, y voyant
donc plutôt un chantier abandonné en cours d’exécution14. Quant à A. Weigall, il
n’avait pas hésité à croire que cette tombe avait été préparée pour un membre de la
famille de Thoutmosis III, voire pour un vizir comme Rekhmirê, puisque selon lui,
ce personnage n’avait pas été inhumé dans sa belle tombe décorée de la nécropole
de Sheikh Abd el-Gournah (TT.100)15.
Faisant suite à la pluie torrentielle de 1994 à Thèbes, de nouvelles recherches furent engagées, dès 1995, par le Conseil Suprême des Antiquités de l’Égypte dans ce
secteur de la nécropole. Le but était alors de nettoyer la tombe de Siptah pour mettre
en place de nouveaux aménagements intérieurs —en vue de sa future ouverture au
public— et de protéger les abords de cette sépulture qui avait subi une forte inondation. C’est au cours de ce travail que, parallèlement au dégagement de la KV.32 qui
lui avait été confié, la Mission Suisse de l´Université de Bâle dirigée par E. Grothe
examina tous les déblais provenant des abords de la tombe de Siptah (KV.47). Ces
fouilles, menées conjointement dans les deux secteurs jusqu’en l’an 2003, permirent
de découvrir un certain nombre de pièces au nom de Tyaâ, confirmant d’abord que
cette reine avait eu sa propre sépulture, et que son lien de parenté avec Siptah semblait désormais plutôt compromis. (Pl, 1a et b)
Les principales reliques trouvées lors de ces dégagements comprenaient une
amulette fragmentaire en forme de nœud d’Isis, en tout point comparable, par son
aspect et par son texte, à celle qui avait été découverte dans la tombe d’Amenhotep
II (Musée du Caire CGC.24168), de nouveaux fragments inscrits de réceptacle à canopes en calcite, et un superbe bouchon reproduisant le visage de la reine, dont le
style est incontestablement de la XVIIIème dynastie. Tous ces vestiges, provenaient
donc bien d’un équipement funéraire déposé dans la tombe KV.32, mais dont la
propriétaire, Tyaâ, n’était ni l’épouse, ni la mère de Siptah, mais la grande épouse
royale d’Amenhotep II. (cf. Pl. II et III)
INVENTAIRE DES PRINCIPALES PIÈCES DÉCOUVERTES:
* Fragments d’un réceptacle à canopes en calcite veinée ou «albâtre égyptien»,
trouvés dans la chambre funéraire de la tombe KV.32, notamment durant la campagne de l’an 2000.
————
cf. M. El-Bialy, Les reines et princesses de la XVIIIe dynastie à Thèbes-Ouest. Enquête d’après les monuments, les sources
archéologiques et épigraphiques, I-II, Lyon 2003 [Thèse de doctorat inédite].
12 C.N. Reeves et R.H. Wilkinson, The Complete Valley of the Kings, Londres 1996, p. 155.
13 G. Steindorff, dans K. Baedeker, Égypte et Soudan. Manuel du voyageur, Paris-Leipzig 1902, p. 288 (tombe considérée comme sans importance).
14 H. Burton, in BMMA 11, 1916, pp. 13-18.
15 A. Weigall (notes inédites), dans N. Reeves et R. H. Wilkinson, The Complete Valley of the Kings, p. 183.
BAEDE Nº 16
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MOHAMED EL-BIALY
Il s’agit de centaines de fragments, qui étaient éparpillés à l’intérieur de la chambre.
Ils ont été assemblés, mais ne permettent pas une reconstitution complète du monument. À l’intérieur, sont creusées les cavités réservées à l’emplacement des quatre canopes. Les faces externes du coffre sont décorées d’un relief en creux, peint en bleu.
Ce décor représente les fils d’Horus (Imset et Douamoutef) et les déesses protectrices
des canopes, Isis et Nephthys. Les colonnes de texte sont incomplètes, mais on y lit les
titres d’épouse royale et de mère royale, accompagnant le cartouche de Tyaâ. Des
compléments à ce réceptacle sont conservés au Metropolitan Museum de New York.
D’autres pièces, du même monument, ont été mises au jour également entre 2000 et
2003, à l’intérieur et à l’extérieur de la tombe KV.32 (cf. Pl. II et III).
Datation: Nouvel Empire. XVIIIème dynastie.
Lieu de conservation: Les fragments découverts entre 2000-2003 sont conservés
dans le magasin du CSA à Thèbes-Ouest. Les pièces découvertes en 1912, se trouvent au MMA de New-York.
* Amulette fragmentaire en fritte glaçurée bleu-turquoise, en forme de nœud
d’Isis (tjt). La partie supérieure de l’objet a disparu, mais les deux retombées du ruban sont visibles et bordent quatre colonnes de texte se rapportant au chapitre CLVI
du Livre des Morts. Les hiéroglyphes sont incisés, et la première colonne mentionne
l’identité de la propriétaire de l’objet: «L’Osiris, la grande épouse royale, Tyaâ». Le verso
ne comprend aucune inscription. La pièce a été restaurée dans la partie inférieure
(assemblage de fragments). Une amulette semblable a été mise au jour dans la tombe d’Amenhotep II16, renforçant la datation de cet exemplaire trouvé en 2001 dans
la chambre funéraire de la tombe KV.32 (cf. Pl. IVa).
Datation: Nouvel Empire. XVIIIème dynastie.
Dimensions: hauteur = 6,7 cm x largeur = 5,3 cm.
Lieu de conservation: L’objet est conservé dans le magasin du CSA à Thèbes-Ouest.
* Bouchon-couvercle de vase-canope en calcite, représentant le portrait de la reine, retrouvé dans la KV.32, en l’an 200X. Pièce en parfait état de conservation (cf.
Pl. IIIb).
Datation: Nouvel Empire. XVIIIème dynastie.
Lieu de conservation: Ce bouchon est conservé dans le magasin du CSA à
Thèbes-Ouest.
————
16 Cf. G. Daressy, Fouilles de la Vallée des Rois (1898-1899), GCG, Le Caire 1902, p. 82 et pl. XXIII (tombe
d’Amenhotep II). L’amulette est complète (à l’exception de sa bélière de suspension, cassée): CGC 24168 =
JE.32466 (haut. 14 cm; largeur 5,8 cm; 4 colonnes verticales relatives au chapitre CLVI du Livre des Morts; cartouche au nom du roi aA-xprw-ra = Amenhotep II, dans la première colonne).
22
BAEDE Nº 16
TYAÂ, ÉPOUSE OU MÈRE DE SIPTAH, N’EXISTE PAS
TYAÂ: ÉPOUSE D’AMENHOTEP II ET MÈRE DE THOUTMOSIS IV
La reine Tyaâ, à qui appartiennent les reliques que l’on vient de décrire, fut
l’épouse d’Amenhotep II et la mère du prince héritier, le futur Thoutmosis IV. Cette
reine est connue par un certain nombre de monuments ou d’attestations:
— une statue, en granit noir, (haut. 1,10 m), trouvée à Karnak le 2 janvier 1903
et conservée au Musée du Caire, la représentant en tant que grande épouse royale et mère du roi, en compagnie de Thoutmosis IV (CGC.42080 = JE.36336)17;
— la partie supérieure d’une stèle également enregistrée au Musée du Caire (K
475 RT 6/11/26/6), où la reine porte les titres de grande épouse royale et de
dame du Double Pays18;
— une statue retrouvée à Giza (NE.36) avec le titre d’épouse du dieu19;
— une autre statue provenant du Fayoum et enregistrée au Musée du Caire
(CGC 1167)20;
— des fragments de réceptacle à canopes trouvés dans la KV.47 et, depuis, acquis par le Metropolitan Museum of Arts de New-York (cf. supra)21;
— le fragment d’un outil en bois (très probablement une herminette) conservé au
Musée du Caire (JE.24168)22;
— une représentation de cette reine en compagnie de son époux, Amenhotep II,
dans la tombe du grand majordome Tjenouna, en activité sous Thoutmosis
IV (TT.76 de Sheikh Abd el-Gournah: salle d’accueil, paroi nord, mais la
scène n’existe malheureusement plus de nos jours)23.
Tous ces monuments ou attestations qui la concernent, y compris celle qui figure
dans la TT.76 (Tjenouna), sont des dédicaces ou objets de commémoration dûs à
son fils et datant de son règne. En effet, ce n’est qu’à l’époque où son fils (Thoutmosis
————
17 G. Legrain, Statues et statuettes de rois et de particuliers, CGC, t.I, Le Caire 1906, pp. 46-47 et Pl. 49
= Urk., IV, 1564 (15); G. Legrain, Répertoire généalogique et onomastique du Musée du Caire, Le Caire
1908, p. 117 (209 = «la grande épouse royale, aimée de lui, la mère du roi»).
18 Cf. PM, TB II/2, p. 166.
19 Dans les inscriptions du socle, elle porte, outre la grande titulature des reines se terminant sur Hnwt
tAwj tm.w, les épithètes alternées de «mère du roi» et d’«épouse du dieu», au regard d’une simple dénomination dédoublée d’épouse «du roi du Sud» et «du roi du Nord», tournure assez inhabituelle. Cf. M. Gitton, Les
divines épouses de la 18e dynastie, Paris 1984, p. 89, n. 207 rectifiant Ch. Zivie, Giza au deuxième millénaire, IFAO,
BdE 70, Le Caire 1976, pp. 160-163, dont la copie est fautive. Voir, cependant, texte rectifié dans Ch. ZivieCoche, «Une curieuse statue de la reine Ti’aa à Giza», dans Mélanges Gamal Moukhtar, II, IFAO, BdE 97/2, Le
Caire 1985, pp. 389-401; M. El-Bialy, op. cit., I, pp. 106-114.
20 Cf. PM, TB IV, p. 99; L. Borchardt, Statuen und Statuetten von Königen und privatleuten, CGC, t.IV, Le
Caire 1934, p. 87 = W. Helck, Urk., IV, 1564 (10-11); G. Legrain, Répertoire, p. 118 (210 = «la mère du roi, la
grande épouse royale, aimée de lui (et) aimée de Sobek de Shedyt»).
21 Th. Davis et alii., The Tomb of Siphtah, Londres 1908, p. 13; W.C. Hayes, The Scepter, II, p. 357 en rectifiant
l’attribution. Ce coffre-réceptacle, de forme cubique, devait mesurer ± 52,5 cm dans toutes ses dimensions.
22 Cf. supra, notre n. 7.
23 Un dessin en avait été effectué, vers 1826, par R. Hay of Linplum: cf. T. Säve-Soderbergh, Four Eighteenth Dynasty Tombs, Londres 1957, pl. LXXII.
BAEDE Nº 16
23
MOHAMED EL-BIALY
IV) a accédé au trône, qu’outre son qualificatif de mère royale de nature logique, on lui
a attribué sur les monuments officiels les titres d’épouse royale ou de grande épouse royale.
Il convient, à ce sujet, d’aborder avec prudence les documents disponibles, en particulier le linteau de porte de Karnak-Nord sur lequel son nom a été regravé dans les cartouches où, à l’origine, apparaissait le nom de Merytrê (épouse de Thoutmosis III),
autrement dit de la mère du roi Amenhotep II et non celui de son épouse.
Tyaâ n’était pas de souche royale, raison pour laquelle elle ne porte jamais le titre
de «fille de roi». Elle fut promue épouse du dieu à la naissance de l’héritier au trône, et
tous les témoignages qui ont pu être recueillis en Haute-Égypte sont à rattacher au culte filial que, de son vivant ou à titre posthume, Thoutmosis IV instaura dès le début de
son règne. Il lui fit élever des statues, dont la plus célèbre a été découverte à Karnak,
soigneusement enterrée dans la cour sud de Thoutmosis III (Est du sixième pylône).
Ce monument représente la mère et le fils, assis sur un même siège, symbolisant leur
affection en se tenant mutuellement par la taille (CGC. 42080).
Tyaâ est mère du roi, épouse du roi, même grande épouse royale, toutes qualités que
l’on pouvait écrire a posteriori parce que, de fait, elle avait mis au monde le roi alors
régnant, qu’elle avait eu des relations conjugales avec le roi précédent. Tyaâ fut aussi épouse du dieu, titre sacerdotal prestigieux qu’elle est la dernière reine à porter sous
la XVIIIème dynastie, mais dont les deux seules attestations datent du règne de son
fils. L’une est portée sur le socle de la litanie grandiose inscrite sur une statue fragmentaire de la reine (NE 36) trouvée à Giza, dans le temple d’Amenhotep II.
L’autre apparaît sur un modèle miniature de sarcophage en fritte, trouvé dans la Vallée des Rois et venant de la Collection Carnarvon (cf. supra).
Il convient de remarquer que c’est à Giza que se trouve la plus impressionnante
exaltation de Tyaâ, comme si Thoutmosis IV avait voulu l’insérer de force dans la
maison royale de son père qui l’avait ignorée jusque-là, et dont Giza était un lieu de
prédilection. On peut envisager un lien géographique entre certains faits difficilement explicables de la situation matrimoniale d’Amenhotep II et la grande insistance de Thoutmosis IV à «réhabiliter» sa mère naturelle.
Sur un fragment d’une statue du Fayoum (CGC 1167), représentant probablement la
reine et son fils, trouvée à Crocodilopolis, elle est dite «aimée de Sobek de Shedyt», et
c’est de cette localité ou du voisinage, que la nourrice d’une de ses petites-filles était originaire. Cela signifie très vraisemblablement que lorsque Tyaâ a mis au monde l’héritier
du trône, ses couches eurent lieu à la Résidence du Nord, celle de Gourob (i.e. Miour),
et que c’est là qu’elle avait dû être épousée. Il y avait près de l’entrée du Fayoum un palais et un «harem» fondés par Thoutmosis III et qui demeura une résidence royale secondaire au moins jusqu’à l’époque d’Amenhotep III. Il semble qu’Amenhotep II, lorsqu’il entra dans la phase guerrière de son règne, ait totalement délaissé les lieux des
exploits de sa jeunesse pour vivre à Thèbes, avec ses compagnons d’armes. Là est, peutêtre, le commencement de l’explication du silence des sources officielles sur cette souveraine demeurant à l’écart de la vie, à coup sûr aventureuse et sans cesse en mouvement,
de son époux, élevant son fils et peut-être ses autres enfants, à Gourob24.
————
24 Du roi Amenhotep II, on connaît plusieurs descendants, tous de mère inconnue mais probablement
nés de Tyaâ. Il y eut d’autres fils: Oubensenou, Nedjem, Amenemipet, deux autres princes dont le nom figu-
24
BAEDE Nº 16
TYAÂ, ÉPOUSE OU MÈRE DE SIPTAH, N’EXISTE PAS
La mort de Tyaâ demeurait jusque-là une énigme, mais le modèle miniature de
sarcophage et le chaouabti fragmentaire de la Collection Carnarvon, signalés pour
avoir été trouvés non loin de la tombe de Thoutmosis IV, laissaient pressentir que
Tyaâ avait dû être inhumée dans la Vallée des Rois. En définitive, il fallut attendre
les dégagements effectués par E. Grothe et son équipe, pour confirmer son emplacement funéraire: la tombe KV.32, dont le plan est typique de la XVIIIème dynastie.
Le prince Ramsès-Siptah, couronné sous les noms de Merenptah-Siptah n’a donc
jamais eu d’épouse répondant au nom de Tyaâ et on ne lui en connaît d’ailleurs actuellement aucune. Tous les objets et débris divers recueillis dans la tombe de Siptah
ont été emportés là, depuis la «salle d’or» de la tombe KV.32 par un torrent de boue
résultant sans doute de plusieurs irruptions d’eau pluviale dans le tombeau. Un trou
de voleurs25 a dû sans doute servir de trop plein aux inondations successives et c’est
par lui que les rares vestiges de la sépulture de Tyaâ laissés par les pillards ont glissé
dans la syringe KV.47. Il est donc désormais clair que la tombe KV.32 fut préparée
dans la Vallée des Rois, pour servir de sépulture à la mère vénérée de Thoutmosis
IV. (cf. Pl. I)
La dépouille de Tyaâ, sans doute mise à l’abri après les profanations de la fin de
l’époque ramesside, n’a jamais été identifiée. Elle ne figurait pas, apparemment,
parmi celles des femmes de la Cachette de Deir el-Bahari. N. Reeves pensait que la
momie «unknown woman D», trouvée dans la chambre Jb de la tombe KV.35, et
allongée sur un fond de cercueil (cf. Pl. IVb), aurait pu être la sienne26. En fait, rien
n’est sûr à ce propos, d’autant que l’on a parfois voulu reconnaître dans ce corps
momifié, Isisnofret, l’épouse de Merenptah, mais sans, non plus, la moindre preuve
formelle.
————
rait sur deux stèles de Giza (cf. Ch. Zivie, Giza, 1976, pp. 93-104), enfin un prince nommé Amenhotep (considéré parfois comme un frère du roi, voire un fils aîné, frère de Thoutmosis) qui semble avoir occupé une fonction à l’arsenal de Perounefer: cf. Cl. Vandersleyen, L’Égypte et la vallée du Nil, II, Paris 1995, p. 341. Voir encore A. Dodson et D. Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Londres 2004, pp. 130-137.
25 Cette communication entre les tombes KV.32 et KV.47 apparaît très clairement sur le plan dressé par K.
Weeks: cf. Atlas of the Valley of the Kings, Le Caire 2000, sheet 61/72 (J.1 = point de communication avec KV. 32).
26 C.N. Reeves, Valley of the Kings, 1990, p. 248.
BAEDE Nº 16
25
26
b) plan et coupe de la tombe anonyme k.v. 32 à la Vallée des Rois (D'après K. R.
Weeks, Atlas of the valley of the kings, le Caire, 2000, sheet 48/72).
Localisation en J1 de l'orifice de communication avec la k.v. 47.
a) plan et coupe de la tombe k.v. 47 Siptah à la Vallée des Rois (D'après K. R. Weeks, Atlas of the
valley of the kings, le Caire, 2000, sheet 61/72).
Localisation en J1 de l'orifice de communication avec la k.v. 32 (Ja).
PL. I
MOHAMED EL-BIALY
BAEDE Nº 16
TYAÂ, ÉPOUSE OU MÈRE DE SIPTAH, N’EXISTE PAS
PL. II. Fragments d'un réceptacle à Canopes en calcite veinée ou «albâtre égyptien»
Travail de la mission suisse dirigée par E. Grothe. (2000-2003).
BAEDE Nº 16
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MOHAMED EL-BIALY
PL. III. Fragments d'un réceptacle à Canopes en calcite veinée ou «albâtre égyptien» Travail de la mission suisse dirigée par E. Grothe. (2000-20003).
28
BAEDE Nº 16
TYAÂ, ÉPOUSE OU MÈRE DE SIPTAH, N’EXISTE PAS
PL. IV
a) Amulette fragmentaire en fritte glacurée bleu-turquoise, en forme de
«noeud d'Isis» trouvée par la mission suisse dirigée par E. Grothe (2001).
b) Les trois momies non indentifiées dans la chambre Jb de la tombe K. V. 35.
BAEDE Nº 16
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TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA
«D» DANS LE CIMETIÈRE OUEST DE GIZA
SALAH EL NAGGAR
Architecte-Égyptologue
+
En avril 1979, des travaux de sauvetage et de consolidation ont été entrepris dans
le «Mastaba D» du cimetière ouest sur le plateau de Giza. Daté de la Ve dynastie, ce
mastaba avait été découvert lors des fouilles menées par l’Université d’Alexandrie
en 1949-50, sous la direction du professeur Abdel Moneim Abu-Bakr1 (fig. 1). Sa
————
ABRÉVIATIONS UTILISÉES DANS LES NOTES
ASAE = Annales du Service des Antiquités de l'Égypte, Le Caire.
BIFAO = Bulletin de l'Institut Français d'Archéologie Orientale, Le Caire
JUNKER, Gîza = Hermann JUNKER, Bericht über die von der Akademie der Wissenchaften in Wien auf gemeinsame
Kosten mit Dr. Wilhelm Pelizaeus+ unternommenen, Grabungen auf dem Friedhof des Alten
Reiches bei den Pyramiden von Gîza, Wien, Akademie der Wissenschaften, 1929-1955, 12 vols. Wien 1929-1955.
HASSAN, Excavations = Selim HASSAN, Excavations at Gîza, The Excavations of the Faculty of Arts, Fouad I University, 10 vols, Le Caire 1932-1960.
LÄ = Lexikon der Ägyptologie, Wiesbaden.
PM = B. PORTER et R.L.B. MOSS, assistées par E.W. Burney, Topographical Bibliography of Ancient Egyptian
Hieroglyphic Texts, Reliefs and Paintings, 2ème édition, révisée et augmentée par Jaromir MÁLEK, vol. III,1 Abû
Rawâsh to Abûsîr, Oxford,1994.
RANKE, Personennamen = Hermann RANKE, Die Ägyptischen Personennamen, I (Verzeichnis der Namen),
Glückstadt, 1935.
STEINDORFF, Catalogue = George STEINDORFF, Catalogue of the Egyptian Sculpture in the Walters Art Gallery,
Baltimore, Maryland 1946.
SMITH, History = William Stevenson SMITH, A History of Egyptian Sculpture and Painting in the Old Kingdom, 2e
éd., Boston, 1949.
VANDIER, Manuel = Jacques VANDIER, Manuel d'archéologie égyptienne, III: Les grandes époques, La statuaire,
Paris1958.
ZÄS = Zeitschrift für Ägyptische Sprache und Altertumskunde, Berlin
1 ABU-BAKR, Abdel Moneim, Excavations at Gîza (1949-1950), Le Caire 1953, p. 93-94, fig.79-80, pl. LIV
et p. 135, fig. 110.
BAEDE Nº 16
31
SALAH EL NAGGAR
superstructure en brique (8.60 x 6.70 m et 2.50 m de hauteur) comprend une entrée
qui donne accès à une longue chapelle-couloir (6.75 x 0.95 m), couverte par une
voûte d’un type particulier à intrados présentant des godrons peints en rouge2 (fig.
2). Les fouilleurs, à l’époque, avaient pris conscience de l’importance architecturale
de cette voûte un peu rare en Égypte et l’avaient protégée par un plafond en béton
armé3. Malheureusement, les murs en briques du mastaba n’ont pas supporté le
poids de la dalle; celle-ci s’est affaissée au milieu menaçant de s’effondrer et
d’écraser les vestiges de la voûte. L’enlèvement de ce plafond et son remplacement
par un autre plus léger était devenu alors urgent. Pour ce faire, il a été nécessaire de
dégager les alentours du mastaba, pour y installer des échafaudages en cherchant en
même temps d’éventuels fragments pour aider à la restauration du monument.
Les fouilles le long de la face orientale du mastaba «D» ont alors mis au jour le
départ de cinq puits funéraires (I à V); deux (III et V) ont été vidés (fig. 1). Chacun
comprend, dans sa paroi ouest, deux chambres superposées.
Le puits III est d’une section plus au moins carrée (0.90 m de côté pour 5.20 m.
de profondeur) (fig. 3). La sépulture supérieure (III, 1), à 3.65 de profondeur, est
constituée d’une chambre taillée dans le roc qui mesure environ 1.00 x 1.75 m et
0.95 m de haut4. Dans le sol, un caveau de plan rectangulaire (0.64 x 1.50 m) profond de 0.50 m est creusé lui aussi dans le rocher; des ossements décomposés y ont
été retrouvés; l’ensemble était couvert par quatre dalles en calcaire dont deux sont
restées en place sur l’extrémité nord, les deux autres ont été cassées autrefois par les
voleurs.
Au fond du puits, à 5.20 m de profondeur, s’ouvre la deuxième sépulture (III, 2)
d’un plan irrégulier, dont les dimensions maximales sont de 1.10 x 0.80 m, pour
0.80 m de haut5. Elle était scellée par un mur de moellons d’une trentaine de centimètres d’épaisseur. Les contours de la cavité délimitaient une plate-forme centrale,
laissée en réserve, d’environ 0.35 m de haut. Aucune trace d’inhumation n’y a été
relevée (fig. 3).
Le puits V, de section plus au moins carrée (1.05 m de côté), s’enfonce sur 4.20
m (fig. 4). À 3.10 m de profondeur, on atteint le sol de la chambre supérieure (V,
1). Elle forme une cavité de 0.80 m de haut sur 1 m. de large et environ 0.60 m de
profondeur maximale. Un squelette en position fœtale était couché sur le côté gauche, la tête au nord (fig. 5a)6.
————
2 L’intrados gardait une vingtaine de ces godrons encore en place; sur les voûtes à godrons, cf. Salah EL
NAGGAR, «Les voûtes à godrons dans l’Égypte ancienne», dans Études sur l’Ancien Empire et la nécropole de
Saqqâra dédiées à Jean-Philippe Lauer, Orientalia Monspeliensia IX, 1997, p. 327-339
3 Une dalle de béton armée de 8.78 x 3.40 m et 0.13 m d’épaisseur, de près d’une dizaine de tonnes.
4 La sépulture «III, 1» est de type 6 a (3): «la chambre ouvre directement dans le puits, sans passage ou porte. Les
exemples de ce type son nombreux dans les V-VIe dynasties», d’après REISNER, George Andrew, A History of the
Giza Necropolis I, London 1942, p. 96, fig. 45.
5 La sépulture «III, 2» est de type 6 c (3) «chambre taillée d’une forme irrégulière, souvent inachevée». D’après
REISNER, ibid., p.97.
6 La sépulture «V, 1», est du même type 6 c (3) que celle «III, 2», id., ibid., p. 97.
32
BAEDE Nº 16
TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA «D» DANS LE CIMETIÈRE OUEST DE GIZA
La chambre inférieure (V, 2) s’ouvre au fond du puits par une marche, son sol
étant à une vingtaine de centimètres plus bas. Elle a été trouvée intacte, fermée par
des blocs de calcaire, liés au limon. Son plan est en éventail; ses dimensions maximum sont de 1.40 sur 0.90 m; elle est haute de 0.70 m.7 Elle gardait les vestiges d’un
squelette en position fœtale très contractée, enveloppé dans une peau animal; couché sur le côté gauche, la tête au Nord, le défunt regardait vers l'Est (fig. 5b). Autour, des traces de bois décomposé sur le sol témoignaient peut être autrefois d’un
cercueil. Dans la paroi Nord de cette chambre on a relevé une ouverture bouchée au
plâtre qui pourrait avoir communiqué avec une autre tombe, à découvrir.
À l’intérieur de la cuve de la sépulture supérieure du puits III (III, 1), nous avons
trouvé une petite statuette en calcaire8. Il est très difficile de déterminer si elle appartenait à cette tombe ou si elle se trouvait ici par hasard, abandonnée peut-être par les
voleurs autrefois (fig. 6 a-c).
Sur un siège cubique sans dossier est assis un personnage vêtu d’un court pagne
ordinaire avec son rabat plissé arrondi sur le giron et sa ceinture bien marquée devant et au dos9. Attitude classique pour des statues d’hommes assis de l’Égypte ancienne10: les mains sont posées sur les cuisses; celle de droite est fermée verticalement sur le bord extérieur du genou; elle serre très probablement un rouleau ou un
linge. La main gauche ouverte est posée à plat, la paume vers le bas, sur l’autre genou. Les jambes sont un peu lourdes, les pieds nus, les détails de la musculature et
des articulations manquent de précision. La tête est un peu allongée à l’arrière, les
cheveux très courts; le visage rond et souriant, encadré par de larges oreilles bien
détachées (fig. 7 a-c), une aimable bonhomie rappellent certaines statuettes représentant des petites gens au travail: cuisiniers, bouchers, harpistes, etc... dont plusieurs
ont été trouvées à Giza11. Des traces de couleur brun rougeâtre ont été relevées sur
le corps; d’autres, noires, sur les cheveux courts. Le dos du siège présente des marques de ciseaux.
————
7
La sépulture «V, 2» est du type 6 c (2) «cavité au plan en forme d’éventail», id., ibid., p. 97, fig. 49.
Cette statuette, découverte le 7 mai 1979, a été le sujet d’une note accompagnée de photographies dans
Jean LECLANT et Gisèle CLERC, "Fouilles et travaux en Egypte et au Soudan", Orientalia 48, 1979, Tab. XI,
fig. 14 et p. 355 (25, d), et dans les quotidiens égyptiens Alakhbar, 15 mai 1978, p.12; Al-ahram, 27 juin 1978,
p.22; Newsday, 25 août 1978, part II, p.13-14.
9 Sur les pagnes, voir Elisabeth STAEHELIN, dans LÄ, V, col. 743-745 (Schurz); id. LÄ, VI, col. 726-737
(Tracht).
10 Attitude classique pour les statues individuelles d’homme assis, d’après VANDIER, Manuel, III,
p.65 «La main droite fermée verticalement serrant un rouleau ou parfois un linge; la main gauche posée à plat
sur la cuisse». Le plus ancien exemple est la statue de Hemiounou (Pelizaeus Museum Hildesheim, XI, 1) de la
IVe dynastie. Sur ce type de statues, voir aussi, HORNEMANN, Bodil, Types of Ancient Egyptian Statuary, III,
Kopenhagen 1957 (Group XVII), fiches 661-784. Sur les différents types de sièges cf. FISCHER, Henry, G., dans
LÄ, VI, col. 92-100 (Stuhl); EVERS, Hans Gerhard, Staat aus dem Stein, Denkmäler, Geschichte und Bedeutung der
Ägyptischen Plastik während des Mittleren Reichs, II, München 1929, p.44-53.
11 Des têtes allongées ont pu être relevés pour des statuettes de serviteurs, cf. BREASTED, James Henry,
Egyptian Servant Statues, Washington, D.C., 1948, pl. 9a,b, 30a, 41a et b, 43 (mais de 0.29, 0.247, 0.36, 0.28,
0.28 et 0.28 m. du haut); HASSAN, Excavations, VI,3, 1950, pl. LXXIV, LXXVI à LXXX. Certains ont la tête
allongée, BREASTED, ibid., pl. 9a et 14a ou encore plus allongée, ibid., pl.86.
8
BAEDE Nº 16
33
SALAH EL NAGGAR
La statuette mesure 0.09 m (5 doigts environ) de haut, sur 0.055 m (3 doigts) de
long et 0.035 m (2 doigts) de large. Le siège atteint 0.032 m (2 doigts) de haut, le socle sous les pieds environ 0.011 m.
Pourtant, ce qui pourrait surprendre sur un document aussi simple, voir naïf, une
inscription composée de quatre signes hiéroglyphiques disposés en carré est gravée sur
le côté droit du siège. Un signe N, le filet d’eau, un peu allongé, surmonté de trois hiéroglyphes; on peu distinguer facilement les deux de gauche le «S» et le «B» (fig. 8)12.
Pour celui de droite on aurait pu envisager à première vue le signe «Sn» (la flèche),
mais en examinant plus attentivement, il semble qu’il s’agisse du signe whm13.
Selon l’ordre des signes la lecture serait Whm Sbn, mais Sbn, n’est pas connu
comme nom propre! En revanche Snb est attesté à différentes époques aussi bien
comme nom masculin que féminin. Il faut donc très probablement lire Snb.
L’inscription serait alors à lire Whm snb. «Santé renouvelable ou continue», un nom
nouveau semble-t-il, non encore attesté14.
À l’Ancien Empire, le nom de Seneb est connu pour sept personnages15 dont
quatre à Giza; tous sont des noms masculins et dateraient de la Ve ou VI dynastie:
trois sur des reliefs16, une seule fois sur une statue, celle du fameux nain Seneb avec
sa famille dont le mastaba se situe à quelques mètres au sud-ouest de notre fouilles17.
Un cinquième exemple serait un Seneb (?), dédicataire d’une statuette de son père
debout18. En dehors de Giza, trois autres Seneb sont connus à l’Ancien Empire19.
————
12 Sur l’emplacement des textes sur les sièges des statues, cf. EVERS, ibid., II, München 1929, p. 53-55.
Plusieurs statues de l’Ancien Empire (IVe à VIe dynastie) avec des inscriptions sur les côtés des sièges ont été
trouvées à Giza: JUNKER, Gîza VII, 1944, Taf. XXXIII b-c, Abb. 64, p.154 [2]; HASSAN, Excavations, V, 1941,
p.283-284; VI,3, 1950, p.39-40, pl. XIX et XX; VII, 1953, p. 7, pl. VIII et fig. 5 B et p. 10-11, pl. XV et fig. 5 A;
X, 1960, p. 36, pl. IX, A,B.
13 GARDINER, A., Egyptian Grammar, London, 3e éd, Sign- list, F 25. Le signe Sn (la flèche à deux têtes,
ibid., T 22) n’a pas été relevé dans le nom Snb. En revanche, il est présent dans les noms composés comme sn
inp, sn sri, sn.j, sn.ib, sncnkh, sn pw, sn mrr, ... cf. RANKE, Personennamen, p. 308-311.
14 Un homme dont le nom sn(.j?)-whm.w, est écrit par les signes Sn, N, W et Whm a été signalé à Giza, voir
RANKE, Personennamen, I, p.308 (15). Le nom est gravé sur une stèle fausse-porte trouvée dans le mastaba G 2132,
actuellement à Boston (Boston Mus. 27.444), cf. PM, III, p.75. Sur whm et snb voir Adolf ERMAN et Herman
GRAPOW, Wörterbuch der Ägyptischen Sprache, Berlin 1971, I, p. 340-345 et IV, p. 185-161.
15 MURRAY, A. Margaret, Index of Names and Titels of the Old Kingdom, BSAE Studies I, London, 1908, p.
XIII; RANKE, Personennamen, I, p.312.
16 JUNKER, Gîza II, 1934, p.166 et 179; PM, III, p.302.
17 PM, III, p.101-103; JUNKER, Gîza V, 1941, frontispice, Taf. IX, Abb. 29,A, p.107-108, 113-14. Le mastaba est daté de la IVe dynastie, d’après CHERPION, Nadine, "De quand date la tombe du nain Seneb ?", dans
BIFAO 84, 1984, 35-50, 5 fig., 11 pls. Ce mastaba gardait encore en place des vestiges importants de l’une des
plus anciennes coupoles en brique, Salah EL NAGGAR, Les voûtes dans l'architecture de l'Égypte ancienne, BdE
128/1-2, Le Caire 1999, p. 304, fig. 381,a et b.
18 PM, III, p. 93, mastaba G. 2420, au Museum of Fine Arts à Boston n° 37.662, voir SMITH, History, p.75
[2420, I].
19 RANKE, Personennamen, I, p. 312: figure comme serviteur sur un bloc, Berlin 15421, Ägyptische
Inschriften aus den Königlichen Museen zu Berlin, 1, Leipzig 1913, p. 18. Comme scribe dans l’hypogée de Pépy
Ankh à Meïr, Ahmad KAMAL, «Tombeau nouveau de Méïr», ASAE 15, 1915, 209-258. Comme capteur
d’oiseaux dans le mastaba de Ptah-hotep à Saqqara, PAGET, R.F.E et PIRIE, A.A., The Tomb of Ptah-hotep,
BSAE 2,1, London 1898, pl. XXXII p. 29.
34
BAEDE Nº 16
TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA «D» DANS LE CIMETIÈRE OUEST DE GIZA
Au Moyen Empire ce nom est beaucoup plus fréquent, sur des reliefs, des stèles ou
des tables d’offrandes. Le nom a encore été relevé deux fois au Nouvel Empire et
deux fois à la Basse Epoque20.
Les statues de personnages assis, en Égypte ancienne, ont des hauteurs très variables allant de la petite amulette de quelques millimètres, jusqu’aux colosses royaux qui peuvent atteindre 22 m comme dans le temple de Ramsès II à Abou Simbel. Parmi les statuettes d’une dizaine de centimètres de hauteur, celles représentant
une divinité (amulettes) sont très abondantes (Isis, Sekhmet, Bastet, Imhotep, Harpocrate, etc...). Les matériaux utilisés sont très variés: bronze21, argent22, faïence23,
poterie peinte24, ébène25, bois26, etc... Une en ivoire représentant le pharaon Khoufou de 0.09 m de haut a été retrouvée à Abydos27. En pierre, si petites, elles sont
beaucoup moins fréquentes, mais on en connaît en albâtre28 et en stéatite29. En calcaire, elles sont encore plus rares30.
Dans le cimetière ouest à Giza, aux alentours du mastaba «D», fouillé par Abu
Bakr, deux statues assises ont été retrouvées, l’une d’un homme de 0.50 m de haut,
l’autre d’une femme de 0.545 m de haut31. Dans la zone publiée par Fisher, à
proximité, une statuette de femme assise, de 0.37 m de haut, a été signalée32. Dans
le même cimetière Ouest également, H. Junker a découvert des statues de personna-
————
20 RANKE, Personennamen, I, p. 312. Le nom Snb peut être utilisé pour une femme, en particulier au Moyen Empire, ibid., p.312.
21 Par exemple, STEINDORFF, Catalogue, pl. LXXI, 397; pl. LXXIII, 427; pl. pl. LXXI, 369 LXXIV,
423 pl.LXXIV, 422 pl. LXXIV, 426 (0.098, 0.119; 0.088, 0.09, 0.066, et 0.088 m du haut); Sotheby’s 10-11 dec
1992, n° 135; 12 june 1993, n° 28 et 57, 10 dec 1996, n° 55); 17 dec 1997, n° 256; 4 june 1998, n° 249 (0.104;
0.108 et 0.089; 0.108; 0.108; 0.118 m. de haut)
22 STEINDORFF, Catalogue, pl. LXX, 399 (0.067 m de haut).
23 Id., ibid., pl. LXX, 404; pl. LXXI, 406; pl. LXXI, 407 ( 0.053, 0.053, 0.06 m) et pl. LXXXI, 506, 507,
508, 509 (059, 0.052, 0.039 m); Sotheby’s, 12 june 1993, n°78 (0.089 m)
24 HORNEMANN, Bodil, Types of Ancient Egyptian Statuary, III, 661-662, Musée égyptien du Caire, JE
51347; CAPART, ASAE 27, 43 (0.04 m)
25 HORNEMANN, ibid., 756, Pelizaeus-Museum Hildesheim, 53a, provenance inconnue, 0.059 m de hauteur, roi de la XVIIIe dynastie.
26 Au nom de Néni, Chicago 11489 (Or. Inst.), VANDIER, Manuel, III, p.91; PETRIE W. M. Flinders et
BRUNTON Guy, Sedment I, BSAE 34, London 1924, pl.I, 19-20, haut de 0.06 m.
27 Musée du Caire JE 36143, cf. PETRIE, W. M. Flinders, Abydos II, EEF 24, London 1903, p. 30, § 46;
BISSING, Feiherrn Von, Denkmäler Ägyptischer Skulptur, München, Tafeln I, 1914, Taf 9 et Text I, 1911, p.2;
VANDIER, Manuel, III, p.15 et 65, pl. I,4; SMITH, History, pl. 5b.
28 STEINDORFF, Catalogue, pl. LXXI, 402) (h.= 0.068 m); Sotheby’s, 12 june 1993, n° 283 (0.102 m);
PAVLOV, Vsevolod, L’art plastique égyptien [en russe], Moscou (s.n.), 1985, pl. 2-3, N° 4760 ( 0.122 m).
29 STEINDORFF, Catalogue, pl. LXXX, 499A et B et pl. LXXX, 510 (0.062, 0.058 m).
30 Sur une statuette en calcaire représentant un homme assis, de l’époque archaïque, mais de 0.42m de
haut, voir STEINDORFF, George, «Eine Statue der Frühzei», ZÄS 56, 1920, 96-98.
31 ABU-BAKR, Abdel Moneim, Excavations at Gîza (1949-1950), Le Caire 1953, p.35-36, pl.XX; et .36-37,
pl. XXII A et B, XX; LECLANT, Jean, Orientalia N.S., 20, 1951, pl. XXXVIII [23], p. 347 c. et, pl. XXXVIII
[22], p. 347 c. Cf .PM, III, p. 50.
32 Statuette d’une femme, No 12, trouvée dans les débris sur le plafond du serdab «S» à l’extrémité Nord
de la chambre d’offrandes de G 2086 (Philadelphie E. 13521); FISHER, Clarence Stanley, The Minor Cemetery at
Giza, The Eckley B. Coxe Jr. Foundation, New series, vol.I, Philadelphie 1924, pl. 43, 1-2.
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35
SALAH EL NAGGAR
ges assis; la plus connue est celle de Hemiounou dont la hauteur atteint 1.56 m.33
Ont été signalées aussi trois statuettes de femmes assises, conservées actuellement
au musée de Hildesheim de 0.39, 0.39 et 0.16 m de haut34 et quatre autres
d’hommes, haute de 0.365, 0.53, 0.145 et 1.20 m.35
Le secteur central du plateau de Giza, fouillé et publié par Selim Hassan, a fourni en revanche plusieurs documents: sur 23 statues de particuliers, deux représentent
des femmes, de 0.25 m et 0.40 m de haut36. Quant à celles d’hommes assis37, leur
hauteur varie entre 0.155 m et 0.68 m.38 Deux documents particulièrement petits ont
été mis au jour, dans le déblais, à l’entrée du mastaba de Hesy: une statuette anépigraphe d’une femme (?) assise grossièrement taillée et haute de 0.099 m, une autre
de 0.107 m représentant un homme assis nommé Imhotep39.
Si le type des sépultures avec leur puits funéraires est très fréquent et même banal
pour Giza à l’Ancien Empire, la statuette de Wehemseneb présente, elle, un exemple rare, presque unique. C’est sans doute la plus petite statuette représentant un
homme assis en calcaire (0.09 m). Il existe bien une statuette plus petite, conservée à
la Walters Art Gallery de Baltimore, dont la hauteur ne dépasse pas 0.064 m, mais elle
représente un couple assis et non pas un personnage seul40.
De petites statuettes de femmes assises d’une dizaine de centimètres de haut, en
calcaire, ont été retrouvées également, l’une provenant de Giza est haute de 0.099
————
33
JUNKER, Gîza, I, 1929, Taf. XIXc, p. 153-157; VANDIER, Manuel, III, p. 44-5, 108, 117, 120, pl.XI,1.
JUNKER, Gîza IX, 1950, Taf.VIII a, p. 241-244, Abb.111 (Nebtpezu, Hildesheim Mus. 3112); Taf. VIII
d, p. 39-40 (S 4040, Hildesheim Mus. 3111) et PM, III, p.108 (S 4040, Hildesheim Mus. 2975).
35 JUNKER, Gîza IX, 1950 Taf.VII a, p. 98-100, Abb. 41 (Redyf, mastaba D. 200, Vienna Mus. Inv. 8018);
Taf. VIII c, p. 39-40, Abb.13 (Nepehkau, Hildesheim Mus. 2974, trouvé au Sud des mastabas G 2015 et 2015
b); Taf VIII e, p.39-40 (S 2411, Leipzig Mus. Inv. 3025 perdue pendant la guerre); XI, 1953, Taf. XIII c-d,
p.109-110, Abb.51 (non inscrite).
36 HASSAN, Excavations, I (1932), pl. XXXIX, 1, p.36 [2] et Id, ibid. V, 1944, p.283, pl.LV. PM, III, p. 268
(tombe de Racwer) et 253 (Mertiotes, Le Caire, JE. 87807).
37 HASSAN, Excavations, I, 1932, p. 65, pl. XLV,2 (Zefanesu-0.28 m);; p. 93-95, pl. LVII (Impy- 0.68m);
II, 1936, p.4 [1], pl. I (Weteth-Hotp, Le Caire N° temp. 19.6.46.11- 0.60 m); p.4 [2], pl. II,1et 2 (Weteth-Hotp,
Le Caire, JE 87810- 0.495 m); p. 45, pl.XIV (Nisu-Usert- 0.555 m); p. 60, pl. XIX (Le Caire N° Temp.
8.5.43.30- 0.41 m ); p.68-9, pl. XXI,2 et 3 (Khuenptah- 0.41m); III, 1941, p.11, pl.V (Dersemat - 0.18 m); p.21,
pl. VIII, (Mercankhef- 0.34 m); p.150, pl. LI haut (Thesti, Le Caire, N° Temp 8.5.43.4- 0.28 m); p.256, pl.
LXXI,2 (mastaba de Hesi et Nicankh-hathor, Le Caire JE 72225- 0.155, homme nu); V, 1944, p. 205, pl.XIV
et XV,A (Kednas- 0.35); p. 232-3, pl. XXIV ( cAnkh-tef, Le Caire, JE 87808-.0.53 m ); p.284, pl. LII, B et
LIII,B (Tesen, mast. Fefy - 0.375 m); VI, 3, 1950, p. 224-227, pl. XCIII, A, B et C (Statuette n°1, mastaba n° 26 0.34 m); p. 227, pl. XCIV (Statuette n° II, mastaba n° 26- 0.27 m); VII, 1953, p.128, pl. LVI, B-C ( 0.295 m);
VIII, 1953, p. 63, fig. 55; IX, 1960, p. 85, pl. XL A, B et C (0.40 m).
38 HASSAN, Excavations, III, 1941, Pl. LXXI, 2, p. 256: mastaba de Hesy et Ny-ankh-hathor, personnage
nu, et Id., I, 1932, pl. LVII et p. 93-94.
39 HASSAN, Excavations, III, 1941, p. 256, pl. LXXI,2 (PM, III, p. 286, Ve dyn., Le Caire JE 72226. Mastaba de Mesi et Ny-ankh-Hathor); V, 1944, p. 301-302, pl.LX, A et B (Le Caire, JE 87812 ); aussi, GHALIOUNGUI. P, «Sur l’exophtalmie de quelques statuettes de l’Ancien Empire», BIFAO 62, 1964, pl. V (B), p. 63.
40 STEINDORFF, Catalogue, pl. XXXV, 118, probablement la plus petite qui soit en calcaire. Sur une statuette, en calcaire d’un couple, mais accroupi, de 0.09 m de haut, voir PAVLOV, Musée Poushkin, pl.4; VANDIER, Manuel, III, p. 46, 84, 241 (Moscou 5575).
34
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BAEDE Nº 16
TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA «D» DANS LE CIMETIÈRE OUEST DE GIZA
m41; une autre est conservé au Musée du Caire et mesure 0.10 m42; une troisième,
haute de 0.106 m, se trouve dans une collection privée, à Bâle43.
La statuette de Wehemseneb n’a pas été découverte in situ, mais mêlée aux débris dans la cuve de la sépulture supérieure du puits III (III, 1). Etait-elle en rapport
avec le défunt enterré là? A-t-elle été jetée dans le puits par les voleurs d’autrefois ?
À Giza, statues et statuettes découvertes in situ étaient en général placées dans les
serdabs de mastabas44; elles sont toujours plus grandes que notre statuette.
Le seul endroit où a été retrouvée in situ une petite statuette d’un personnage assis aux dimensions comparables à la nôtre (0.107 m) est le fond de la chapellecouloir du mastaba de Nary à Giza, daté des Ve-VIe dynasties45. En calcaire peint,
elle représente un homme assis sur un siège avec un pilier dorsal qui atteint presque
les épaules.46 L’homme est vêtu d’un pagne court; les mains sont posées sur les cuisses, celle de droite est fermée verticalement, celle de gauche ouverte à plat, paume
vers le bas. D’après le fouilleur, le visage est celui d’un homme d’un certain âge. Le
corps est peint en rouge foncé tandis que perruque, yeux, sourcils, boutons de sein et
siège sont soulignés de noir. Sur chaque côté du siège est gravé le nom: Imhotep
avec un titre. Du côté droit «sš pr md3t, le Scribe des archives, Imhotep». Sur le côté gauche du siège «sš cprw, le Scribe du groupe d’ ouvriers, Imhotep». Ce document a été trouvé in situ, au pied d’une autre statue du couple Nary et sa femme Nefret47. C’est
pourquoi Selim Hassan a suggéré qu’Imhotep pourrait être leur fils48.
Peut-on en conclure que notre statuette de Wehemseneb a pu, elle aussi, avoir
été placée au pied d’une statue plus grande de ses parents (?), sur une plate-forme au
fond de la chapelle-couloir du Mastaba «D» juste au-dessus du puits où elle a été retrouvée? Rappelons que la chapelle du mastaba de Nary et Nefret présente des
points communs avec celle du mastaba D. Leurs dimensions sont très proches: 6.62
x 0.80 m pour la première et 6.75 x 0.95 m pour la deuxième. Les deux ont chacune
une fausse-porte anépigraphe dans la paroi ouest. Le mastaba «D» présente enfin des
traces au sol qui pourraient être celles d’une plate-forme surélevée.
————
41
VANDIER, Manuel, III, p. 66; HASSAN, Excavations, III, 1941, pl. LXXI, 2.
Une femme assise tenant un enfant sur ses genoux, Musée du Caire JE 72124, VANDIER, Manuel, III,
p. 67, pl. XXI,2; SMITH, History, pl. 27,c.
43 PAGE-GASSER, Madeleine et WIESE, André B., Ägypten Augenblicke der Ewigkeit. Unbekannte Schätze aus
Schweizer Privatbesitz, Mainz 1997, p. 57, n° 30; Sotheby’s, catalogue de vente, 12 june 1993, n° 14.
44 Par exemple, HASSAN, Excavations, I, 1932, pl. LXXVII; V 1944, pl. IX, LII; VII, 1953, pl. XLII; JUNKER, Gîza I, Taf. XVIII; VII, Taf. XIX; IX, Taf. VII, c et d, VIII,b; etc...
45 Sur le mastaba de Nary, voir PM, III, p. 275, plan XXIII, C/D-7; HASSAN, Excavations, V, p.299-302,
fig. 159-160, pl. LX, B et LXI.
46 HASSAN, Excavations, V, p. 301-302, pl.LX,A et B; PM, III, p. 275, Imhotep, Le Caire, JE 87812; aussi,
GHALIOUNGUI, ibid., pl. V(B), p. 63.
47 La partie inférieure de la statue du couple a été trouvée in situ sur une plate-forme de 0.45 m de haut.
Dans les débris, d’autres éléments ont été dégagés permettant de compléter la statue et de préciser sa hauteur:
0.74 m. Seule la tête de l’homme n’a pas été retrouvée (HASSAN, ibid., pl. LXI). Une colonne de textes hiéroglyphiques court au centre à l’avant du siège jusque sur le socle.
48 Paradoxe d’un fils représenté plus âgé que ses parents! Ibid, p. 299.
42
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37
Fig. 1: Giza, cimetière Ouest, plan du secteur du Mastaba « D », d’après ABU-BAKR, Abdel Moneim, Excavations at
Gîza (1949-1950), Le Caire 1953, plan II.
SALAH EL NAGGAR
38
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TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA «D» DANS LE CIMETIÈRE OUEST DE GIZA
Fig. 2: Giza, cimetière Ouest, voûte à godrons de la chapelle-couloir du Mastaba «D», d’après
Alexander Badawy dans ABU-BAKR, Abdel Moneim, Excavations at Gîza (1949-1950),
Le Caire 1953, fig. 110.
BAEDE Nº 16
39
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Fig. 3: Giza, cimetière Ouest, plans et coupes du puits funéraire III à l’Est du Mastaba «D».
40
BAEDE Nº 16
TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA «D» DANS LE CIMETIÈRE OUEST DE GIZA
Fig. 4: Giza, cimetière Ouest, plans et coupes du puits funéraire V à l’Est du Mastaba «D»
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41
SALAH EL NAGGAR
Fig. 5a: Puits funéraire V, chambre V, 1, squelette.
Fig. 5 b: Puits funéraire V, chambre V, 2, squelette.
42
BAEDE Nº 16
b: Vue de face
a: Vue de gauche
Fig. 6: La statuette de Wehemseneb
c: Vue de droite
TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA «D» DANS LE CIMETIÈRE OUEST DE GIZA
BAEDE Nº 16
43
a: Vue de gauche
44
b: Vue de face
Fig. 7: La statuette de Wehemseneb, la tête
c: Vue de droite
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BAEDE Nº 16
TOMBEAUX DÉCOUVERTES À L’EST DU MASTABA «D» DANS LE CIMETIÈRE OUEST DE GIZA
Fig. 8: La statuette de Wehemseneb: inscription gravée sur le côté gauche du siège.
BAEDE Nº 16
45
«PROYECTO DJEHUTY». CAMPAÑAS 4ª Y 5ª (2005-06)
JOSÉ MANUEL GALÁN
El «Proyecto Djehuty» desarrolla su trabajo de campo en la parte central de la
colina de Dra Abu el-Naga (entre la denominada zona «sur» y la «norte»), situada
en el extremo norte de la extensa necrópolis de la antigua Tebas, entre la carretera
que asciende hacia Deir el-Bahari y la que conduce hasta el Valle de los Reyes. La
investigación, restauración y publicación de las tumba de Djehuty (TT 11) y de
Hery (TT 12) constituye el principal objetivo del proyecto. Las tumbas se encuentran a los pies de la colina, penetrando horizontalmente en la roca algo más de dieciocho metros. Están conectadas entre sí a través de una tercera tumba de la misma
época (-399-)1, es decir, de comienzos de la dinastía XVIII, entre los años 1500 y
1450 a. C. (Fig. 1). Las paredes interiores de las tumbas de Djehuty y de Hery están
decoradas en relieve, con inscripciones y escenas figurativas que nos informan sobre
sus familias, los cargos administrativos que desempeñaron en vida, sus creencias
religiosas y otros aspectos de la sociedad y de la cultura del momento2.
El trabajo de campo se lleva a cabo en campañas anuales de seis semanas, en los
meses de enero y febrero. El equipo español se complementa con especialistas extranjeros para realizar tareas concretas. En Luxor, el equipo aumenta sustancialmente al
unirse el grupo de trabajadores egipcios, en torno a unos sesenta hombres. Además de
la ayuda prestada por el Inspector del Servicio de Antigüedades que nos acompaña
durante la campaña, cabe destacar la importante labor realizada por el «rais» Ali Farouk el-Quiftauy, y por el restaurador Ahmed Bahdadi Yusef. A ellos y a las autoridades del Consejo Supremo de Antigüedades, tanto de Luxor como de El Cairo, les
estamos profundamente agradecidos.
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1
F. KAMPP, Die thebanische Nekropole (Theben 13), Mainz am Rhein 1996, vol. I, pp. 190-92; vol. II, p. 769.
Para una breve descripción de los personajes, de sus tumbas, del trabajo realizado y de los objetos
hallados en las tres primeras campañas de «Proyecto Djehuty», véase el artículo correspondiente en el BAEDE
14 (2004), pp. 79-99.
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Fig. 1. Plano del yacimiento al final de la 5ª Campaña (febrero 2006).
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CUARTA CAMPAÑA
Como en años anteriores, el trabajo arqueológico se ha centrado en el exterior de
las tumbas, en la limpieza de los patios de entrada, sobre los cuales se elevaba un
montículo de tierra y piedras de más de cinco metros de altura. Uno de los objetivos
de la cuarta campaña era sacar a la luz la entrada al patio de Djehuty. Las paredes
laterales del patio están talladas en la roca de la ladera de la montaña y siguen su
inclinación descendente. Por encima de la roca, hileras de adobes rematan los muros. En un principio, supusimos que la entrada al patio debía encontrarse en el punto donde la pendiente descendente de los muros laterales alcanzara la roca madre
del suelo, a unos 12 m. de la fachada; pero no fue así. Pese a haber despejado diez
metros más del patio, no llegamos a ver su entrada original porque las paredes laterales se prolongan artificialmente con sillares de piedra y con adobes. A unos 20,70
m. de distancia de la fachada de la tumba, el muro oeste está enteramente construido con adobes y alcanza una altura de casi tres metros (que es lo que mide de alto la
fachada de la tumba). Tanto en la roca tallada, como en los adobes que prolongan
los muros laterales, aún quedan restos del mortero enlucido que una vez los recubrió para embellecer el interior del patio.
Entre los adobes de los muros laterales que se habían caído al suelo del patio, en
un montón de unos 550 adobes, hallamos un pequeño papiro muy plegado. Para devolver la flexibilidad a las fibras vegetales y que al desdoblarlo no se quebrara como si
fuera un hojaldre, había primero que humedecer el pairo con vapor, pero con mucho
cuidado para que la tinta del texto escrito no se viera afectada. Para llevar a cabo esta
delicada operación, decidimos posponer la tarea hasta la siguiente campaña y solicitar
la ayuda de la conservadora jefe del departamento de papiros del Museo Británico,
Bridget Leach, que tiene gran experiencia en el tratamiento de papiros en campañas
arqueológicas, pues años antes había trabajado con fragmentos de un Libro de los
Muertos hallado en una tumba de la dinastía XVIII por Nigel Strudwick3.
El patio de la tumba de Hery es más pequeño, de 4,50 m. de longitud. A un lado
del patio, tocando casi con la fachada, se abre un pozo de enterramiento, con las
medidas justas para descender por él un ataúd: 2,20 m. de largo y 0,90 m. de ancho.
A 1,60 m. de profundidad, se abre un pequeño nicho en una de las paredes laterales.
En él hallamos una jarra de cerveza hecha pedazos, que pudimos recomponer casi
en su totalidad. Descendiendo en el pozo, fueron apareciendo conos funerarios,
fragmentos de cartonage pintado y bloques de piedra tallados en relieve (Fig. 2). A
4,50 m. de profundidad, en cada una de las paredes más estrechas del pozo, las paredes norte y sur, se abren sendas cámaras sepulcrales. Sobre los escombros que
colmataban estas dos cámaras, se podían ver numerosos restos de cerámica. Como
no teníamos tiempo suficiente para excavarlas con calma, decidimos tapar el pozo y
posponer su investigación para la siguiente campaña.
El patio de Hery resultó ser un área bastante compleja, con varias estructuras de
adobe superpuestas, la mayoría de ellas relativamente modernas. Sin embargo, em-
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3
N. STRUDWICK, «The Tomb of Senneferi at Thebes», EA 18 (2001), pp. 6-8.
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butidos dentro de los muros, hallamos fragmentos muy interesantes de cerámica
pintada de la dinastía XVIII y adobes con improntas pertenecientes a «El escriba
Nebamón» y a «El supervisor del ganado de Amón, Tu-tu-ya».
Fig. 2. Fragmento de relieve hallado en la excavación del pozo funerario a la entrada de la tumba de Hery (TT 12).
En el patio de Hery hallamos una pieza de fayenza en forma de flor de papiro,
siguiendo la forma típica del capitel de una columna (Fig. 3). Sobre el extremo circular más grande tiene inscrito, en una pasta de color más claro, el nombre del faraón Horemheb dentro del cartucho real. En el extremo circular más pequeño tiene
un pequeño orificio cuadrangular para encajar la pieza en otra de mayor tamaño y
probablemente de madera. En un primer momento pensamos que se trataba del tirador de un mueble, y los paralelos más próximos los encontramos entre el mobiliario del «tesoro de Tutankhamon». Pero los tiradores suelen ser más anchos y achatados que nuestro objeto. Por otro lado, revisando el material hallado en la tumba
de Tutankhamon, descubrimos que algunos de sus bastones ceremoniales de madera, los que tienen un cautivo extranjero tallado en la parte curva, terminan rematados con una pieza de fayenza exactamente igual que la nuestra, con el cartucho real
inscrito en al base circular4. No sabemos muy bien cómo fue a parar al patio de
————
4 JE 61736 (Carter 48c); Véase A. WISE – A. BRODBECK (eds.), Tutankhamun – The Golden Beyond: Tomb
Treasures from the Valley of the Kings, Basilea 2004, p. 326 (nº 81).
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Hery este objeto; muy probablemente rodara desde una tumba ubicada más arriba
en la montaña (tal vez esté relacionado con los adobes de Tu-tu-ya, probablemente
también de época post-Amarna). Curiosamente, una pieza muy similar, también
con el nombre de Horemheb, fue hallada en la isla de Chipre por una misión arqueológica sueca en 19775.
Fig. 3. Pieza de fayenza con el cartucho real de Horemheb hallado en la excavación del patio de entrada a la tumba de Hery (TT 12).
Justo delante del patio de Hery desenterramos una estructura de adobe de planta
cuadrangular de unos 2,50 m. de lado. Los muros, de 0,40 m. de grosor, tienen 1,30
m. de altura y terminan en forma redondeada. La estructura resultó ser el perímetro
del patio de entrada a una tumba rehundida en la roca madre, a unos dos metros
por debajo del nivel del suelo. La alineación del patio es oeste-este, estando la entrada al patio en el lado oeste y la entrada a la tumba en frente, en el lado este. El
patio está también rehundido y, delante de la entrada a la tumba, descubrimos la
boca del pozo funerario (2,30 x 1,10 m.). Entre el pozo y la entrada a la tumba salieron a la luz varios ushebtis de madera con inscripción6, varias jarras de cerámica
completas y la tapa de un vaso canopo con rostro humano pintado de amarillo y la
peluca a franjas azules y amarillas. La tumba en cuestión tenía al menos una orificio
en el techo, por donde en algún momento habían debido entrar ladrones. Las cuatro
————
5 R. HARI, «Un monument cypriote d’Horemheb», en S. F. Bondi, et al (eds.), Sudi in onore di Edda
Bresciani, Pisa 1985, pp. 249-54.
6 Véase M. CONDE, «Algunos shabtis del Proyecto Djehuty», BAEDE 15 (2005), pp. 74-75, 81, fig. 6.
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habitaciones que pudimos inspeccionar estaban llenas de lascas de piedra caliza casi
hasta el techo. Acto seguido, tapiamos la entrada con adobes modernos, pues debíamos concentrarnos en las tumbas de Djehuty y de Hery, y evitar que el hallazgo
circunstancial de otras tumbas nos desviara demasiado de nuestro objetivo principal. Esperamos en el futuro tener la oportunidad de investigar la tumba y el pozo.
En la excavación del exterior hallamos 142 conos funerarios con improntas legibles7, fragmentos de estuco pintado procedente de tumbas cercanas, fragmentos de
cartonaje y de sarcófagos de madera pintada, así como gran número de relieves, entre los que destacan, por su importancia para nuestro proyecto, aquellos procedentes
del interior de las tumbas de Djehuty y de Hery.
Fig. 4. Conjunto de cerámicas de época Saita (ca. 600 a. C.) halladas en la excavación del patio de entrada a la tumba de Djehuty (TT 11).
El área delante de las tumbas fue reutilizada en períodos sucesivos. La ocupación mejor documentada data del período Saita, en torno al 600 a. C., y está repre-
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7 El artículo del autor, «Conos funerarios hallados en las tres primeras campañas del ‘Proyecto Djehuty’ (Dra
Abu el-Naga, TT 11-12)», BAEDE 14 (2004), pp. 101-13, se ha actualizado y completado en el artículo de J. M. GALÁN – F. L. BORREGO, «Funerary Cones from Dra Abu el-Naga (TT 11-12)»; Memnonia 17 (2006), en pensa.
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sentada por dos grupos de vasijas de cerámica de grandes dimensiones y en buen
estado de conservación (Fig. 4)8.
Al noreste de la tumba de Hery, y a un nivel dos metros más arriba en la colina,
re-descubrimos en la segunda campaña la entrada a otra tumba que se conecta por
dentro con la de Hery. A través de esta tumba fue como Jean Françoise Champollion e Ippolito Rosellini entraron a la de Hery en 18299, pues por entonces estaba a
la vista mientras que la entrada a la tumba de Hery estaba totalmente enterrada. Al
despejar su entrada, hallamos algunos adobes con la impronta «El escriba Nebamón» por el suelo, y uno de ellos estaba todavía firmemente colocado en el muro
oeste del patio de entrada. Pensamos entonces que esto constituía una evidencia clara para argumentar que Nebamón era el propietario de la tumba en cuestión10. Sin
embargo, cuando excavamos el patio de entrada en la cuarta campaña, descubrimos
dos jambas de arenisca con el nombre de Baki inscrito en ellas11. Unos de los fragmentos de la jamba oeste con el nombre de Baki inscrito se encontraba todavía colocado en su sitio original, por lo que ahora estamos seguros de que Baki fue el verdadero propietario de la tumba. Al mismo tiempo nos surgieron serias dudas sobre
la relación de Nebamón con la tumba en cuestión, pues adobes con la impronta de
su sello habían sido reutilizados en varios muros levantados en el área, por lo que
no servían para identificar al propietario del monumento donde se encontraban. Lo
mismo ocurría con los adobes que llevan la impronta de Tu-tu-ya, que fueron utilizados posteriormente para levantar muros ajenos al monumento de su propietario.
Con la finalidad de proteger el yacimiento, seguimos construyendo el muro de
piedra alrededor del área de excavación. Uno de los objetivos de esta campaña era
cerrar el agujero en la ladera de la montaña por el que cae la tierra y las piedras que
colmatan la cámara más interna de la tumba de Djehuty. Este agujero, realmente
una chimenea de más de ocho metros, probablemente lo hicieran unos ladrones en
una época todavía por determinar. Tratar de taponar el agujero desde el interior era
demasiado arriesgado, por lo que se decidió seguir la chimenea de arriba a bajo,
asegurando y reforzando los laterales con planchas de metal soldadas a medida que
fuéramos descendiendo. Casi al final de la campaña, conseguimos alcanzar desde
arriba el techo de la tumba de Djehuty, lo que nos permitiría comenzar a despejar
ya desde dentro los escombros que llenan la sala.
La conservación y restauración juega un importante papel dentro del proyecto.
Se han limpiado y consolidado los objetos más frágiles hallados durante la excavación (lino, madera, cartonage, estuco, etc.), así como de las paredes del vestíbulo de
Djehuty. Para ello se ha empleado principalmente Paraloid B72 diluido en acetona
(5%), y para las grietas de las paredes del vestíbulo se usó mortero de cal.
————
8 M. J. LÓPEZ GRANDE – E. De Gregorio, «Hallazgo de dos depósitos de recipientes cerámicos en Dra Abu
el-Naga», en Homenaje a Mª Rosario Lucas Pellicer, Universidad Autónoma de Madrid, en prensa.
9 J. F. CHAMPOLLION, Notices descriptives, 1844-1879 (reimpreso en Ginebra 1973), vol. I, pp. 543-44.
10 Véase el plano en BAEDE 14, p. 80, y compárese con el que se incluye en el presente artículo (Fig. 1).
11 J. M. SERRANO DELGADO, «Baki, supervisor del ganado de Amón», BAEDE 15 (2005), pp. 85-98.
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Se han fotografiado todos los objetos hallados durante la excavación y las paredes del interior de las tumbas, de manera que podamos continuar en España el trabajo epigráfico ya iniciado en el año anterior, para lo cual hacemos uso de la fotografía digital y de un programa informático de dibujo vectorial (FreeHand 10).
Como en campañas anteriores, el día a día de la excavación y otros asuntos del
«Proyecto Djehuty» se pudieron seguir a través del Diario de Excavación on-line,
dentro de la página web del proyecto: www.excavacionegipto.com
QUINTA CAMPAÑA
El objetivo de la excavación llevada a cabo en el exterior de las tumbas TT 11-12
era despejar los patios de las tumbas. Durante los trabajos hemos encontrado numerosos objetos que formaron parte de ajuares funerarios de diferentes períodos, desde
la dinastía XVII en adelante, dispersos por toda el área y en un estado de conservación delicado. Entre estos objetos, y a lo largo de las cinco campañas llevadas a cabo, hemos hallado 1.200 fragmentos de inscripciones y escenas en relieve. De entre
ellos, unos 900 pertenecen a distintas paredes del interior de la tumba de Djehuty
(unos signos están coloreados en amarillo, otros en azul y otros en rojo), y unos 150
fragmentos provienen del pasillo de la tumba de Hery. Estos hallazgos son de gran
importancia para los futuros trabajos de restauración en las tumbas.
En la quinta campaña ha salido finalmente a la luz la entrada al patio de la tumba de Djehuty (Fig. 1). Así, conocemos ahora sus dimensiones y características. La
fachada de la tumba mide 7,60 m., pero la anchura del patio a la entrada se reduce
ligeramente a 6,36 m. La longitud del patio es excepcionalmente larga: 34 m. Ningún patio contemporáneo alcanza esa longitud, pues el más largo que se conocía
hasta ahora, el de la tumba de Rekhmira (TT 100), mide 19 m. según la documentación hoy disponible12. Los muretes de ambos lados de la entrada al patio, es decir,
los «pilonos», fueron construidos exclusivamente con adobes y tienen una altura
máxima de 0,68 m. Aunque es difícil estimar la altura que habrían tenido en su
momento, no parece que hubieran sido muy altos, puesto que en esa zona no
hallamos una cantidad significativa de adobes caídos por el suelo (como sí ocurre en
la parte central del patio). Cada uno de los pilonos mide 0,85 m. de grosor y 1,80 m.
de longitud, dejando libre una entrada al patio de 2,70 m. de amplitud. Parece ser
que el patio estaba ligeramente más elevado que la «calle» de fuera, por lo que para
entrar había que subir un pequeño escalón.
El suelo del patio fue tallado con esmero en la roca de la colina. Sin embargo, a
unos 12 m. de distancia de la fachada, la roca continúa su línea descendente por debajo del suelo del patio. A partir de aquí hacia la entrada, el suelo se rellenó y niveló
con lascas de piedra caliza, y luego se recubrió con una capa de tierra muy apelma-
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12 Véase J. M. Galán, «Los patios de entrada a las tumbas tebanas en época de Hatshepsut–Tutmosis III
y los patios de Djehuty (TT 11) y Baki en Dra Abu el-Naga», en III Congreso Ibérico de Egiptología (La Laguna,
septiembre 2006), en prensa.
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zada («dakka»). En algunas zonas junto a los muros laterales, el suelo conserva todavía restos de mortero enlucido similar al que recubre también los muros.
El suelo del patio de Djehuty fue respetado en la antigüedad, es decir, no se cavaron posteriormente pozos funerarios en este área, ni se levantó aquí ninguna construcción. Los enterramientos (como el de «la dama blanca») y diferentes reutilizaciones del área (como reflejan los depósitos de momificación) que tuvieron lugar
sobre todo en la dinastía XXI y en el período Saita, no afectaron a la estructura, sino
que fueron colocados cuidadosamente sobre el suelo y se ocultaron bajo pequeños
«túmulos» de escombro formado por piedras, adobes y cerámica.
Fig. 5. Enterramiento de la dinastía XXI o XVI oculto bajo un «túmulo» de escombro, delante de la entrada a la tumba de Djehuty (TT 11).
En esta campaña hallamos enterrados en el centro del patio de Djehuty un conjunto de cuatro individuos, uno al lado del otro: tres adultos y un infante (Fig. 5).
Uno los cuerpos adultos carecía de ataúd y yacía directamente sobre el suelo. El
ataúd del niño es de elaboración muy pobre y sin decoración. Los otros dos ataúdes
conservan parte de la policromía y datan de la dinastía XXI. Las momias que albergan son de menor tamaño que las cajas, lo que plantea la posibilidad de que los
ataúdes fueran reutilizados en época posterior, tal vez en la dinastía XXVI. Los
cuerpos no parecen tener amuletos, y sólo algunas cerámicas toscas aparecieron reBAEDE Nº 16
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lacionadas con los ataúdes. El conjunto estaba cubierto por un túmulo de fragmentos de relieves procedentes de la tumba de Djehuty, tablones de ataúd, un vaso canopo de piedra y dos tapas de canopo de estilos diferentes.
Fig. 6. Dibujo del pozo funerario de la tumba intermedia (-399-): sección y planta
de las cámaras inferiores.
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El área frente a la tumba de Hery (TT 12) y la tumba intermedia (-399-), al este
del patio de Djehuty, sufrió sin embargo una intensa actividad constructora desde
época Ramésida en adelante. Hasta la fecha, se ha hallado una tumba con pozo funerario y tres pozos funerarios independientes, solo con una superestructura rectangular levantada con adobes. Estos tres pozos presentan la peculiaridad de tener bloques de piedra caliza en la base de una de sus esquinas. En esta campaña se ha
excavado el pozo más al norte (UE 15), cuyas medidas son 2,15 x 1 m., y posee 7,60
m. de profundidad, desde la estructura de adobes hasta el fondo. Sus paredes no
fueron desbastadas y su aspecto es bastante tosco. El pozo contiene una cámara funeraria en el lado sur que mide 2,55 x 2,30 m. y 1,30 m. de altura. A pesar de haber
sido profanado y robado, los materiales encontrados permiten datar el enterramiento en época Ramésida.
El pozo a la entrada de la tumba de Hery, que fue descubierto en la anterior
campaña pero que no llegó a excavarse del todo, mide 2,20 x 0,90 m. y 5,5 m de
profundidad. En el fondo se abre una pequeña cámara en su lado sur (1,80 x 1,50 m.
y 1,15 m. de altura) y otra un poco mayor en el lado norte (2,50 x 1,60 m. y 1,20 de
altura). Este pozo también había sido intensamente saqueado.
El pozo a la entrada de la tumba intermedia (-399-), que data de comienzos de la
dinastía XVIII, mide 2,20 x 0,95 m. y 6,60 m. de profundidad. Consta de dos cámaras en su lado norte y otras dos en su lado sur, unas encimas de otras (Fig. 6). Las
cámaras superiores se hallan a 3,30 m. de la superficie, y son algo más pequeñas y
bajas que las inferiores. La del lado norte mide 2,80 x 2 m. y 0,80 m de altura, y la
del lado sur tiene 3 x 3 m. y 0,95 m. de altura. Las cámaras inferiores fueron excavadas 1 m. por debajo de las de arriba. La del lado norte mide 3,20 x 2,30 m. y 0,90
m. de altura, y la del lado sur tiene 4,65 x 3 m. y 1,10 m. de altura.
El ajuar funerario de las cámaras superiores fue prácticamente saqueado en su
totalidad. Las cámaras inferiores parece que fueron objeto de robos en época antigua, pero debieron pasar desapercibidas a los ladrones más modernos. En su interior
se han hallado ataúdes rotos en pedazos que han sufrido la voracidad de las termitas. Aún así, encontramos sobre la superficie de tierra y cascotes que llenaban las
cámaras dos hermosos rostros de ataúd, uno pintado en amarillo, quizás perteneciente a una mujer, y el otro en rojo, con ojos incrustados, probablemente de un
hombre. Junto a ellas, había dos tablas rectangulares y policromadas que formaban
los pies de dos ataúdes, y que también se conservaban en buen estado, con sendas
figurillas femeninas pintadas alzando los brazos abiertos para abrazar y proteger al
difunto (Fig. 7), como lo hiciera la diosa Isis con Osiris. Por el estilo, se podrían fechar los rostros y los pies de ataúd a comienzos de la dinastía XVIII, aunque la cerámica hallada data más bien del reinado de Hatshepsut y Tutmosis III. Encontramos, además, cuatro tapas de canopos de cerámica policromada (Fig. 8), moldeadas
en un estilo peculiar, algo naïve y arcaizante, que concuerda bien con los comienzos
de la dinastía XVIII. Recogimos y pegamos los pedazos de dos vasos canopos. La
inscripción de uno de ellos solicita la protección del dios Hapy (encargado de custodiar los pulmones) para una mujer, «la señora de la casa, Khay». También se encontraron algunas piezas de un juego de tablero similar al senet y dos puntas de flechas,
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una de cobre y otra, más pequeña y fina, de madera. Algunas bandejas y bolsos de
cestería se hallaban en muy buen estado de conservación.
Fig.7. Pies de un ataúd de madera policromada, de principios de la dinastía XVIII, hallado en el pozo funerario de la tumba intermedia (-399-). La figura femenina que alza
los brazos representa a la diosa Isis, quien abraza y protege el cuerpo momificado
de su difunto esposo, Osiris.
Una sorpresa inesperada fue encontrar dentro del pozo, a 4 m. de profundidad,
tres pequeños fragmentos de «la Tabla del Aprendiz»13, dos de ellos con parte del
ejercicio de escritura del Libro de Kemit .
La cámara más interna de la tumba de Djehuty estaba colmatada de escombros
que caían a través de un gran agujero abierto en el techo en época antigua. En la quin-
————
13
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J. M. GALÁN – M. El-Bialy, «An Apprentice’s Board from Dra Abu el-Naga», EA 25 (2004), pp. 28-40.
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ta campaña se consiguió definitivamente detener la caída de escombros mediante la
construcción de un pozo reforzado que desciende desde la apertura de la «chimenea»
en el exterior de la colina hasta el techo de la cámara de Djehuty. Esta solución, tremendamente laboriosa de ejecución, tiene grandes ventajas, pues permite ahora trabajar en el interior de la sala de forma segura y sin necesidad de levantar pilares de sujeción. Así, una vez fueron retirados los escombros que caían por el hueco, comenzó la
excavación del interior. Los relieves que decoran sus paredes, excisos y de gran calidad, están en muy buen estado de conservación. Sus escenas representan varios rituales funerarios, similares a los grabados en el pasillo de la cercana tumba de Montuherkhepeshef (TT 20)14, que también vivió bajo el reinado de Hatshepsut.
La participación en el proyecto de un geólogo especialista en el estudio integrado
de ambientes subterráneos ha permitido determinar que las tumbas de Djehuty y
Hery fueron intencionadamente rotas y comunicadas entre si poco después de que
tuviera lugar el enterramiento de sus propietarios, probablemente hacia finales del
Reino Nuevo, y no en época Greco-romana como supusimos en un principio. Esta
es la razón por la cual la mayoría de los fragmentos de relieve hallados fuera de la
tumba, en la excavación de los patios, están tan bien conservados y en mejores condiciones que los relieves de las paredes de donde proceden. Poco después de que las
tumbas fueran interconectadas, las paredes sufrieron un proceso de abrasión que degradó la decoración en relieve. Para cuando los graffiti demóticos fueron escritos
sobre las paredes interiores de las tumbas de Djehuty y Hery, la superficie en algunas áreas ya estaba erosionada.
Fig. 8. Dos de las cuatro tapas de canopo halladas en el pozo de la tumba intermedia (-399-), de cerámica pintada.
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14
N. de G. DAVIES, Five Theban Tombs, Londres 1913, pp. 1-20, pl. 6-10.
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A la par que progresaba el trabajo arqueológico, continuaron las labores de conservación y restauración. Los adobes de los muros laterales del patio de Djehuty
fueron cubiertos con adobes nuevos para su protección. Los muros se restauraron,
además, con nueva mampostería. La reintegración moderna se realizó de tal manera que se distinguiera fácilmente de los materiales antiguos, aunque manteniendo el
método de construcción y la estética antigua. El muro de piedra que se comenzó a
construir y ampliar en las campañas previas como protección alrededor del yacimiento se prolongó unos metros más hacia el sur.
Los objetos más frágiles y delicados hallados en el curso de la excavación recibieron atención inmediata, siendo limpiados, consolidados (principalmente con Paraloid
B72 reducido al 5% con acetona) y, cuando así se requería, restaurados. La conservadora del Museo Británico, Bridget Leach, especialista en papiros, se unió al equipo
durante una semana para tratar de desdoblar el pequeño papiro que encontramos el
año anterior entre los adobes caídos en el patio de Djehuty. La tarea fue complicada,
pues el papiro no conseguía recuperar la flexibilidad y, además, estaba formado por
una sola capa de fibras en lugar de dos, que es lo más común. Una vez desdoblado,
pudimos comprobar que se trata de un papiro del año 1000 a. C. aproximadamente,
con un breve texto de carácter mágico acompañado de una sucesión de divinidades
sentadas y la representación de un cocodrilo. Este tipo de pairos mágicos se doblaban repetidas veces y se aplastan para introducirlos dentro de un pequeño estuche
de cuero y llevarlos colgados al cuello como amuleto de protección.
Por su parte, Salima Ikram, profesora de egiptología de al Universidad Americana de El Cairo y gran especialista en momias, nos acompañó durante unos días para
estudiar los cuerpos momificados, tanto humanos como de animales, sobre todo de
aves, que hemos hallado en esta campaña. Entre los restos humanos destaca el
cuerpo de una niña de unos cuatro años delicadamente momificado, probablemente
de la dinastía XXI.
EQUIPO DE LA CUARTA CAMPAÑA:
Dr. José M. Galán (director proyecto)
Dr. José Miguel Serrano (arqueología)
Gemma Menéndez (arqueología)
Margarita Conde (arqueología)
Francisco Borrego (arqueología)
Dr. José Miguel Parra (arqueología)
Ana de Diego (fotografía y epigrafía)
Dr. María José López Grande (cerámica)
Pía Rodríguez Frade (restauradora y conservadora)
Carlos Cabrera (arquitecto)
Juan Ivars (arquitecto)
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EQUIPO DE LA QUINTA CAMPAÑA:
Dr. José Manuel Galán (director del proyecto)
Dr. José Miguel Serrano (arqueología)
Dr. Andrés Diego Espinel (epigrafía)
Dr. José Miguel Parra (arqueología)
Dr. María José López Grande (cerámica)
Margarita Conde (arqueología)
Gemma Menéndez (arqueología)
Francisco Borrego (arqueología)
Ana de Diego (fotografía y epigrafía)
Pía Rodríguez Frade (restauradora y conservadora)
Bridget Leach (conservadora de papiros)
Dra. Salima Ikram (momias)
Dr. Sergio Sánchez Moral (geólogo)
Carlos Cabrera (arquitecto)
Juan Ivars (arquitecto)
Carlos Spottorno (fotógrafo)
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THE EXODUS AND THE ANCIENT EGYPTIAN SOURCES
HANS GOEDICKE
Profesor Emérito de la Universidad Johns Hopkins (Baltimore)
The interest in ancient Egypt is more than a step beyond Verdi’s Aida. Some
might think looking at the pyramids or having the strange feeling of standing in the
tomb of a ruler who lived 3500 years ago is the ultimate goal. Others prefer to have
a notion of moral superiority when confronted by scenes of seeming idolitery. Let
me assure you the study of ancient Egypt does not only open doors to meet the great
minds which generated one, if not the first high culture, whose heritage still plays a
role in our daily life. The study of ancient Egypt also provides clues for understanding much beyond Egypt proper. Some of the riddles which have beset the understanding of the eastern Mediterranean, be it Helladic world or the Old Testament,
can be cracked with the help of Egyptology. One of them I will talk about today.
Among the traditions which define the Jewish religion, none is more important
than the one about the Exodus from Egypt. In the annual celebration of the Pessah/passover the miraculous survival from a seemingly hopeless situation by the
«Miracle of the Sea» is remembered. The traditions are codified in the 2nd and 4th
Book Moses (i.e. Exodus and Deuteronomy). These accounts provided the only information about the «ancient world» for centuries and inspired numerous representations in any artistic genre. In all that time the historicity of the Biblical account
was never in question. The journey through the Sinai was repeated in the «greater»
pilgrimage, as the account of Father Faber Felix of the year 1452 describes it in
dramatic form. The beginning with Heinrich Buntig in 1568 by connecting the Biblical information with the little that was known about the geography of the area.
The exclusivity of the Old Testament as the source of information about the ancient
Orient changed fundamentally with the decipherment, first of the Hieroglyphs in 1822
by Jean François Champollion and then the cuneiform writing by Grotefend in 1836.
To it came an increasing knowledge of the physical frame of the Exodus account —first
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the geography— and beginning in the later 19th Century –the archaeology. What was
originally one, because of its isolation absolute tradition, became more and more part
of an expanding picture of history. This development led ultimately to two diametrically different attitudes: On the one hand, the traditional superiority of the Biblical tradition was maintained and expanded to the credo of the fundamentalists.
A book like Werner Keller’s «The Bible is right after all» is just one of the many.
On the other hand, especially among Old testament scholars and younger Isrraeli
archaeologists, such as Eliezer Oren or Israel Finckelstein, stands a continuously
increasing number of scholars, who reject any historicity of the events contained in
the Biblical Exodus tradition and rather see in it mythical reflections.
Both reactions do not offer a satisfactory answer. The notion that the Biblical
Exodus tradition is a myth void of any historical basis means thaat the fundament of
the Jewish religion is a figment of literary imagination. That literary fiction has had
the power to inspire people fthrough 3-1/2 millennia is unthinkable. Only the reality
of an experience can cause this. This means, in other words, the Biblical traditions
ought to mirror (in some way) historical events.
Let me say immediately that this does not mean that the Biblical traditions constitute historical accounts. The Bible, as we know it, is the product of long and complex developments. Since more than 150 years it is known that at least four originally different traditions are the basis of the Bible text. When these traditions emerged,
and how they became the form familiar to us, are topics of endless academic discussion. For us it is at this point important to note that the Biblical Exodus traditions
reflect history without, however, being a historical report, but rather being «literature» containing historical reflections.
From this realization result compelling consequences for a study of the events
which are behind the Biblical traditions, especially the separation of religious and
historical aspects. Under these preconditions we can now turn to the question of the
historical core contained therein.
We can commence with the thesis that the Exodus event got its lasting significance because it affected a specific group of people. In the Biblical tradition the
members of this group are called the «Children of Israel», or bene israel. In this designation «Israel» does not refer to an ethnic entity, but is according Genesis 32:29 the
honorific name, which Jacob received after his religious experience in crossing the
river Jabok. Two important facts result from this:
1. «Israel» is a religiously motivated designation of an individual, and
2. the specific religious orientation of this indivicual was continued by his successors. In other words, the bene Israel, the later israelites, have as their distinctive feature their religious attitude and are not to be envisioned as «folk» in
the sense of ethnology.
In the report about the events which preceded the Exodus of the «Children of Israel», and also during their move, are named several features which are not of ordi64
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nary nature, especially not for Egypt, the region where the happenings are localized.
Among them is especially the repeated mention of «darkness». Futher, the ash-rain
in Ex 9:10, where the text says «every one of you shall take a handful of ashes…and shall
throe them towards heaven. It will become a fine dust over the entire land…» To be added is
the «column of smoke by day» and the «column of fire by night», which was in front of
those people moving in a northerly direction. The culmination is undoubtedly in the
so-called «Miracle of the Sea» when a wave of water drowned the troops of Pharaoh. These various features, and there are others as well, have been for a long time
considered as volcanic in their nature.Old Testament scholars thus assumed a volcano in the Sinai Peninsula, where, however, none is known to the volcanologists.
Others referred to a volcano in the Arabian Peninsula, where there has been one,
but which has not been active for at least 20,000 years.
Since neither Egypt nor Palestine have volcanos, it is necessary to extend the perimeter of the investigation and to include the entire eastern Mediterranean basin.
This region was affected around 1500 B.C. by a major natural catastrophe, which
lasted over a half century and which reached its climax in the explosion of the island
of Thera/Santorin. It has been calculated that on this occasion approximately 16
cubic kilometers of matter blew into the air, after the volcano had been dormant for
more than 15,000 years.
It was almost 70 years ago that the Greek archaeologist Spiridion Marinatos
promulgated for the first time the thesis that Thera has had a decisive impact on the
Helladic cultural region. It took 30 years before his thesis could be tested. Within a
few days the excavations at Akrotiri on the island of Thera not only substantiated
the thesis of the decisive impact of the volcanic explosion, but also showed that there had been two destructions, one primarily seismic and one the actual explosion.
Between the two events was a period of relative calm of approximately half a century. Marinatos dated the first destructions around 1550 B.C. and the great explosion
around 1500 B.C. He saw in the latter the event which brought an end to the Minoan civilization, opening the door for the ascent of the Mycenean culure, which
eventually led to the ancient times of Greece. Since this original interpretation the
cultural development in the Helladic world has taken on a somewhat more complex
rhythm, which, however, should be left to the specialists in their field.
More than 20 years prior to the archaeological confirmation of Marinatos’ thesis
began the geological, and following them a variety of scientific investigations of the
eastern Mediterranean for effects of the Thera catastrophe. The investigations by the
sediment geologists established three important facts:
1. the great volcanic catastrophe affected the entire eastern Mediterranean region.
2. this event happened approximately 3500 years ago.
3. no other event of comparable dimension occurred between 1750 and 1200 B.C.
When there had been a cataclysm of gigantic dimensions the next question has to
be in how far it can be traced in other parts of the eastern Mediterranean basin. In
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Sardes in Anatolia a thick layer of volcanic ash has been found. Ash has been discovered in substantial amounts in Cyprus, in Rhodos and Karpatos. In Israel tephra
has been found in excavations especially near Gaza. It was of special importance to
establish a connection between the Thera explosion and Egypt because the latter has
the best established chronological system of the ancient Near East. Inspired by me,
Dr. Daniel Stanley of the Smithsonian Institution in Washington, was able to trace
volcanic ash from Santorin in the eastern Nile Delta. With this discovery it was established that the ash-rain of the Santorin explosion had reached Egypt’s northeast.
Following this first discovery, substantial amounts of tephra from the Santorin explosion have been found in the Austrian excavations at Tell ed-Da’ba in datable archaeological context. According to it the volcanic material, whose origin from the
Thera explosions is beyond any doubt, dates to +/- 1475 B.C.
An additional result of the discovery of volcanic ash has to be mentioned here on
account of the size of the ash sherd, namely 20-40 mmicrons, it can be calculated
that the cloud of the eruption reached a height of more than 70 kilometers. In order
to be visible from the Nile Delta over the curvature of the earth, the cloud had to be
al least 45 kilometers high. Consequently, it can be considered as certain that the
reflection of the Thera explosion was visible from Egypt.
In view of the consistent physical evidence the question for reflections of the volcanic catastrophe in Egyptian written sources has to be considered next. There are
altogether four hieroglyphic texts, which mention a natural catastrophe affecting
Egypt and which timewise fall into the time-frame established by the geological,
volcanological and Helladic archaeological evidence. Two of them date to the year
1542 B.C. One of them is almost contemporary with the natural disaster. It is written on the front of a rock-cut shrine, to the so-called «Speos Artemidos» (in Arabic
instable Attar) somewhat south of Beni Hassan, which Hatshepsut, the woman in the
throne of Egypt, had made. It is dedicated to the goddes Pachet as an expression of
gratitude, that «she had opened the paths for the water torrent in order to catch the water –
without drowning me.» This reference to a water torrent, which passed near Hatshepsut’s realm without causing harm, cannot refer to a cloudburst in the desert, since
this would not have constituted any danger for Egypt. The same text speaks also
about the necessity to put up artificial lighting in cult places, as well as about the
evacuation of cults in the very north of Egypt. In the closing section of the long text
Hatshepsut emphasizes the divine support which she enjoyed against anyone who
would oppose the integrity of her rule. As a warning for any potential opposition
she points to the face of a group of people «who neglected the tasks assigned to them.»
About this point she says in an explanatory translation, «When I came as constitutionally crowned king (i.e. Horus), I threw fire against my opponents. I removed the ‘abomination
of the gods’ (i.e. people who had deserved the death penalty for their deeds)» and ‘the earth removed their footprints’ by a wave of the Sea which penetrated inland»
The formulation might sound somewhat strange, but for some familiar with ancient Egypt literary formulation, it can be recognized that under Hatshepsut, namely
in her 7th regnal year, i.e. 1473 B.C., a natural catastrophe occurred which affected
Egypt marginally. Two details in her account are especially significant:
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1. the prevailing of darkness during the day, and
2. the intrusion of a ‘water torrent’ which missed the pharaonic realm narrowly,
while its bulk run off harmlessly into the area east of Egypt’s border.
According to oceanographical calculations the floodwave or tsunami created by
the explosion of Thera hit Egypt in the area of Pellusium, i.e., approximately at
modern Port Said.
Hatshepsut’s inscription mentions a group of people of Semitic extraction, who
had been in Egypt as temporary residents (in Egyptian shemaw) They were expelled
from the Pharaonic realm, because they had not carried out the tasks assigned to
them. Although they would have deserved the death penalty, they were allowed to
leave, but the Sea caused that ‘their footprints were removed from the earth.’ These
indications conform remarkably with those of the Biblical tradition about the departure of the «Children of Israel» from Egypt, provided one takes the different points
of view into account.
A dating of the Exodus in the year 1473 B.C. conforms with the inner chronology
of the Bible, according to which Solomon’s temple was built 480 years after the departure from Egypt. Solomon is placed by some scholars around 1000 B.C. which fits
remarkably well. Nevertheless, Old Testament scholars hold largely the notion that
the Exodus occurred during the reign of Ramesses II (1290-1224 B.C.) after the «Children of Israel» were drafted for the building of the royal residence. In order not to bother you with all the arguments, the most important will be focussed on. In an inscription of King Merenptah, Ramesses’ successor, a group of people named «israel» is
mentioned among problems the Pharaoh had to deal with. In order to have such significance Israel had to have been of a significant size. This needs time, especially under
the medical conditions of the ancient Orient, where one estimates a maximal population increase of 1 - 1-1/2% per generation. Between the Exodus date of 1473 B.C. and
the mention in the inscription of Merenptah of 1219 B.C. are almost 250 years, which
would suffice for a substantial population increase. However, for the 13th century B.C.
there exists no indication of any kind of natural catastrophe in the Mediterranean region of the size suggested by the description of the «Miracle of the Sea».
Out of a multitude of tiny mosaic chips a picture can be assembled, which matches
the indications contained in the Biblical tradition as well as all the data provided by historical and scientific research. People of Levantine origin existed especially at Egypt’s
eastern border region after 1790 B.C., at some time in substantial numbers. Their presence was established especially by the Austrian excavations at Tell ed-Da’ba. Despite
their origin in the Levant those people are in all probability not identical with the
«Children of Israel» who rather seem to have been a small group which came to Egypt
around 1500 B.C. and there entered the Pharaonic service. This explains why they
needed Pharaoh’s permission to depart from Egypt. The mention in the Bible that they
had been in Goshen points to the Wadi Tumilat, where the presence of Levantines/Canaanites can be demonstrated for the time in question. It is possibly only a
coincidence, but at my excavations at Tell el-Rataba in the Wadi Tumilat the place’s
fortification walls consisted of bricks made not with straw as is typical for Egyptian
mud-bricks, but without it, reminding one of a tiny detail in the Biblical account.
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When those people who according to the Bible had been in Egypt for two generations wanted to leave their employ and the land, they had a specific goal, namely
to return to Mamre near Hebron, where Abraham had acquired a mizpa, or burial
place. From Egypt there was and still is only one road there, which runs in the northeastern Delta along the present Lake Menzaleh, and which at that time was open
water. In Egyptian it was called «Sea of Reeds» which is the same as the iom suf in
the Biblical account. This «Sea of Reeds» was mistakingly identified as the Red Sea
which has nothing to do with the Exodus story. Geographically, the Red Sea is a
very deep furrow and there is no point where it could possibly be crossed by foot,
not even during the strongest storms, as come people tried to imagine.
When the departing ones noticed that they were pursued, which could only
mean something unpleasant for reasons which are detailed in Ex. 11:2, they did
what in my opinion anybody, especially someone with military experience, would
do in such a situation: they left the road for a place suitable for defending themselves. In an area which is totally flat the only existing elevation had to appear ideal for
this purpose. It rises approximately 14 meters above the plain which is open to the
North to the edge of the water. The maps identify it as Tell Hazzob.
As I see it, the «Children of Israel» stood on this ridge, while the Pharaonic unit
which had followed them remained in the plain during the initial confrontation
about what would happen the next day. This next day never came, because during
the night the Sea invaded and those located in the flood plain perished, while the
elevatedly located «Children of Israel» survived. When it became light again, the
pursuers have been destroyed, but alas the fear from the Sea was such that one did
not continue the intended path to Memre, but after a turn ran away from the Sea
into the desert –i.e. into the Sinai. It is hardly an accident, that the only semitic inscriptions in the Sinai Penindula date to the reign of Hatshepsut. They are, however,
not at St. Catharine and the Gebel Musa, but some 90 kilometers north at Serabit el
Khadim where there had been a Pharaonic outpost por a long time.
That all this happened in late spring results not only from the Biblical tradition of
the Pessa-lamb, but also from the food storage situation established by the excavations on Thera. The storage bins were practically empty, which indicates that the
next harvest was not too far away. Much could still be said, but these are mostly
academic arguments which support what I told you by refuting contrary arguments.
They demonstrate that all indications available for the historian come together in
one point –and that is the late spring 1473 B.C. as the date of the volcanic explosion
of Thera. The tsunami it created is the water which in the «Miracle of the Sea» saved the «Children of Israel» in a desperate situation.
Egyptological research established two points of significance whose importance
goes far beyond the confines of Egyptology. One is the demostration that the Biblical traditions reflect historical realities, without being a history book. The other is
the establishing of a chronologically firm point for the great natural disaster in the
eastern Mediterranean basin which affected especially the Helladic world, such as
Minoan Crete and the Mycenean society, but beyond it the entire Levant and Egypt.
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ANCIENT EGYPTIAN WRITINGS OF
IMAGINATION AND THOUGHT
T. G. H. JAMES
In this year of Don Quixote, as the great Knight-romancer is called in Britain, it
seems not unsuitable to make some comments on the literary products of ancient
Egypt, some of which might well have come from the fertile imagination of the hero
of La Mancha.
Many of the non-religious texts which have survived in papyrus copies since antiquity are generally classified as ‘The Literature of ancient Egyptians’. I should not
wish to dispute this appellation, but I should like to raise some questions about this
body of writings. The questions are very general, but may not be susceptible of simple
answers. The idea of ‘literature’ assumes that there is a literate public, the members of
which are not only capable of reading what is written, but also in the habit of reading
for pleasure and instruction. The compositions to be considered are written in the cursive scripts of hieratic and demotic, and are usually composed in the forms of the
Egyptians language contemporary with the time of writing, but not necessarily with
the time of the events described in these compositions. In nearly all cases of surviving
literary texts, the circumstances of discovery are unknown, the papyri having been excavated illicitly and made available through the antiquities trade. A kind of exception
may be made of the fine and complete document containing the Contendings of Horus
and Seth which certainly has a Theban provenance, and is now thought to have been
found in the workmen’s village at Deir el-Medina; and similarly the incomplete papyrus text of Truth and Falsehood, also part of the postulated Deir el-Medina ‘library’1. To talk of libraries, however, is greatly to inflate the status of what may have
been a small personal collection of copies of literary and other texts, and in no way
to be compared with the deposits of religious texts held in the great temples, and the
————
1 For a useful assessment of possible ‘libraries’, see D. VALBELLE, Les ouvriers de la Tombe. Deir el-Médineh
à l’époque ramesside (Cairo, 1985), 338f.
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voluminous official archives held centrally under the control of the vizier, and in the
case of Thebes held, in part at least, in the temple complex of Medinet Habu.
Why should any ancient Egyptian wish to possess a copy of a literary text or a
moralistic composition of worthy thoughts?
Why indeed should any ancient Egyptian wish to make a copy of one of these
texts? Probably not for the sake of preservation. The most obvious practical reason
would seem to have available a reliable version of a story or a piece of wisdom literature which could be used for reference or for reading to a small audience.
Apart from the members of the Deir el-Medina community, who were unusually
literate, most ancient Egyptians were unlettered -illiterate is too pejorative a wordand therefore not capable of reading a written text. But they would have been delighted to have a story read, or even just told, to them.
I SUPPOSE THAT MOST PEOPLE LIKE TO HEAR A GOOD STORY.
Listening is not a simple passive activity, even if, as so often happens, it may lead
to falling asleep. A kind of cosy relationship develops between reader, or teller, and
listener, which is a continuation of the pleasure young children derive from being
told, or read, a story before they are tucked up for the night. Howard Carter, in one
of the essays he wrote late in life, tells of his experiences in his early days in Egypt,
of occasionally joining in the story-telling groups of rural Egyptians after dark
around a blazing fire2. He may well have been romancing himself in retrospect. But
story-telling has always been a popular form of entertaining in Near-Eastern societies -remember the life- perpetuating tales of Scheherazade in the Thousand and On
Nights -and has always been enjoyed by those who cannot read, and by those who
are too lazy to read, or like to hear a good story told by a good reader. And the pleasure is enhanced by being enjoyed along with others.
In ancient Egypt the telling of stories is well recorded, and some stories have
been preserved in written form; but what has survived can represent only a small
part of the range and quality of what was experienced by listeners and readers in the
course of the country’s long history in antiquity3. Themes tend to be religious, mythical, semi-historical, and almost without exception, imaginative and magical. A
very good example of story-telling within the framework of a composition of wider
extent is contained in the Papyrus Westcar dating from the Second Intermediate Period (c. 1600 BC); it is also a good example of the mélange of elements characteristic
————
2 This essay ‘Summer Life at Thebes” and the tale of the «Rat and the Snake», is contained in Carter
Notebook 16, 114ff, in the Griffith Institute, Oxford.
3 The best collection of Egyptian literary texts in English is to be found in the three volumes of M. LICHTHEIM, Ancient Egyptian Literature (Berkeley, Los Angeles, London, 1973-1980). An excellent, imaginative
treatment of Middle Kingdom compositions is R.B. Parkinson. The Tale of Sinuhe and other ancient Egyptian
poems 1940-1640 BC (Oxford, 1998); it contains good bibliographies for the texts translated.
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ANCIENT EGYPTIAN WRITINGS OF IMAGINATION AND THOUGHT
of Egyptian tales4. As is often the case the papyrus lacks its beginning and its end,
but it seem clear from the main content of the text that at a banquet or some other
festivity during the reign of King Cheops (Khufu), the builder of the Great Pyramid,
he called on his sons in turn to tell stories about the magicians and wise men who
had lived in earlier times. Here then we have tales told within the framework of the
whole written sequence of the Westcar Papyrus. Consider the story told by Prince
Baufre about the wonderful doings of the chief lector-priest Djadjaemankh in the
reign of Cheops’ father Snofru. One day the king was depressed, and to cheer him
up the priest suggested that he went sailing in a boat crewed by pretty girls scantily
clad. And so the outing was arranged, and Snofru lay back in the boat enjoying the
sight of the girls and the sound of their cheerful banter. Disaster struck! turquoise
hair ornament of one of the lead rowers fell into the water and she refused to continue rowing until she got it back. No replacement would do. Again Djadjaemankh
was summoned and he by magic folded back the waters of the lake and found the
ornament lying on a fragment of pottery. With her little treasure restored, and the
lake having been returned to its proper form, the lead rower took up her oar again,
and Snofru was able to enjoy the rest of the day making merry in the company of his
attractive crew. This story delighted Cheops, and he made a substantial offering to
the memory of his father: one thousand loaves of bread, one hundred jars of beer,
one ox and two packets of incense. Djadjaemankh was not forgotten: he was given
one cake, one jar of beer, one large joint of meat and one packet of incense.
It is not possible to judge when a series of tales like those told to King Cheops
was composed, or when it was first written down. In historical terms the events in
the tales took place one thousand years before the writing of the Westcar Papyrus.
The language of the composition is not strictly that of the Middle Kingdom; it
contains grammatical forms pointing towards the developed literary idiom of the
New Kingdom. The tales of Cheops, his sons and the magicians had, probably, a
long history of transmission starting possibly from as early as the high Old Kingdom; at first orally, but later written down. An early date of composition may be
suggested by the content of the incomplete last story in the series, which is not attributed to a named son of Cheops. It is a mythical tale concerning the birth of three
divine children destined to become the first three kings of the Fifth Dynasty. Such a
tale therefore might be thought to have been composed with a political purpose in
mind, to offer a magical justification for the change of dynasty and the succession of
these three kings; and composed perhaps not later than the Sixth Dynasty. As a piece of state-inspired propaganda it would have lost its political significance by the
Twelfth Dynasty or later; but as a good story it could remain a suitable subject for
telling. In the form found in the Westcar Papyrus, the stories are in post-MiddleKingdom Egyptian, and we shall probably never know whether they were written
down on papyrus at an earlier date, and in an earlier form of Egyptian. But clearly,
at some moment the text in a written form was ‘edited’ and rewritten in a style more
comprehensible for an audience in about the sixteenth century BC.
————
4 In BERLIN, P. 3033; see LICHTHEIM, op. cit. I, 215ff; Parkinson, op. cit. xxiif bibliography), 102ff
(translation).
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Most of the surviving Egyptian stories exist in single copies written on papyrus.
An exception is the Story of Sinuhe.
It is a composition of the Twelfth Dynasty, confirmed by its historical background. There are two near-contemporary copies, both in Berlin, one of the TwelfthDynasty date, the other probably of the Thirteenth Dynasty.5 The text in both copies
is essentially the same. There are in addition a great many ostraca of the New Kingdom bearing parts of the Sinuhe story, and also one very large ostracon in Oxford
with a substantial part of the whole text written in a partly garbled form. The ostraca
versions are undoubtedly not copies to be read with pleasure, but kinds of school
exercises in which a well-known text is copied out in part, possibly from memory or
from dictation. They do not represent true transmission of a literary classic. Their
existence, however, does suggest that the story was still known, perhaps even read
to attentive audiences, seven or eight hundred years after its composition.
Sinuhe is a remarkable product of the early Twelfth Dynasty, a time when writers were, possibly for the first time in Egypt, able to express themselves in language
which was rich in vocabulary and expressive in style and presentation. It is a text
which at one time scholars were inclined to think was copied from the walls of the
tomb of a real-life Sinuhe. It tells of a high official who, after the death of his lord
King Ammenemes (Amenemhat) I, the founder of the Twelfth Dynasty, believed
that he was in a danger because of his supposed involvement in some unexplained
conspiracy. Fleeing to Syria, Sinuhe spent many years in exile, but achieving dignity
and prosperity in his adopted country. To his great surprise he received a royal decree from King Sesostris (Senusret) I in which he was absolved of any improper action and summoned back in honour to the royal Court. Such a return was what Sinuhe had always hoped for, and he was not disappointed in his good fortune. After
his return to Egypt he was favoured by the king in his daily life, and also in the preparations for his death and burial. The tale ends as a private tomb inscription might
conclude: ‘For no non-royal person was such ever done. I remained in the favour of
the king until the day of mooring (i.e. death) came’.
No other ancient Egyptian story contains such a wealth of incident, of variations
of language, with frequent inclusions of passages which are distinctly poetical; there
are parts composed in a consciously grand or ‘purple’ manner, with high-placed phraseology, metaphor and simile. Even now, unlike so many ancient stories, it may be
read with real pleasure, with no special regard for the detail of its content. It is highly
likely that Sinuhe was composed as a written text, not just one for oral communication, and that from as early as the Twelfth Dynasty it achieved a superior status in literary terms; not quite a ‘best-seller’ but a story widely known and transmitted more in
written form than by mouth. It is not surprising therefore that it retained such a standing in the schools, at least during the New Kingdom. It could even be characterized
as the quintessential ancient Egyptian set-book for student scribes.
————
5 The main papyrus copies are P. Berlin 10499 and 3022. For translations and bibliography, see, Lichtheim, op. cit. I, 222 ff; Parkinson, op. cit. xviiif, 21 ff.
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One other Middle-Kingdom story requires special mention: the Tale of the Shipwrecked Sailor which may be associated in style and content with those of The Thousand and One Nights. It is a tale of travel, magic and mystery, and it has a happy ending. It is very much tale to be told to an eager audience gathered round a blazing
fire after dark. The one surviving copy is in St. Petersburg6. The narrator tries to
cheer up an associate who has just returned from a not very successful expedition,
and is bothered by the prospect of a poor reception when he returns to the royal Residence. He tells of an earlier experience of his own when he took part in a wellorganized expedition to the royal mines. Everything went wrong; the fleet was
wrecked in a storm; all were lost apart himself who found that he had been cast on a
remarkable island which had a touch of paradise in its bounty. But the lord of the
island was a huge snake which, although terrifying in appearance, turned out to be
very benevolent, treating the castaway with great courtesy and kindness. The snake
reassures his unexpected guest by telling him his own sad story, and he encourages
him that all will turn out well in the end. And so it happens. A rescue fleet arrives,
and the ship-wrecked sailor returns home laden with the wonderful products of the
magical island, which then disappears, never to be found again.
In the single copy of this story that has survived, the simple account of the shipwrecked sailor is related within the framework of what is presented as the historical
account of the expedition into Nubia which had not been a success. It may not be
unreasonable to suggest that the simple story, originally composed for telling to a listening audience, has been formalized and given a literary structure for reading to a
similar audience.
Why should this have happened? For whom was it turned into literature and set
down on papyrus? It was surely seen to be a very good story, and therefore worthy of
being recorded. Perhaps nothing more need be said. But so much more about the
composition and transmission in writing of this and other Egyptian tales is unknown.
The stories of the Middle Kingdom which have survived are generally less religio/mythically based than those which have survived from the New Kingdom.7 A
characteristic example, written on a papyrus of Nineteenth-Dynasty date, is ostensibly a straightforward story of rivalry and jealousy between two brothers, named
Anpu and Bata. These names at once invoke Anubis, the Egyptian god of the necropolis and embalming; Bata was a lesser-known deity whose shrine at Sako in
Middle Egypt lay across the river from Hardai where there was a shrine of Anubis.
The Tale of the Two Brothers is very episodic, as if it had been composed to be read
section by section over a period of successive tellings. Just as it seems to come to an
end, a twist in the tale moves it forward once more. It contains divine interventions,
and starts with an episode which is reminiscent of the biblical story of Joseph and
Potiphar’s wife: the seduction of the innocent was no doubt a popular theme in the
ancient world, and very familiar to those who listened the tale. Bata, the younger
brother, lived with his married brother, Anpu, and did everything for him at home
————
6
7
P. St. Petersburg 1115; see LICHTHEIM, op. cit. I, 211ff; Parkinson, op. cit. xxif, 89ff.
Papyrus d’Orbiney, P. BM 10183; see LICHTHEIM, op. cit. II, 203ff.
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and in the fields. One day, returning home during the day to get more seed for sowing, Bata was propositioned by Anpu’s wife but he rejected her advances. In the
evening she accused Bata of assaulting her, and Anpu waited for Bata to return to
kill him. Warned by a sagacious cow, Bata fled, pursued by Anpu; he was saved by
the great god Re-Herakhty who laid down a pool teeming with crocodiles between
the two brothers. The following day Bata told Anpu what had happened, and Anpu
in fury killed his wife. Bata departed to the Valley of the Cedars. In subsequent adventures Bata was provided with a most beautiful wife by Re-Herakhty, but she
caught the attention of Pharaoh, who with great difficulty had her abducted; he made her his special favourite. She advised Pharaoh to have Bata’s cedar tree cut
down, and Bata fell dead as a result. Meanwhile Anpu, knowing from special signs
that Bata was dead, travelled to the Valley of the Cedar and after lengthy searches
found a berry that had fallen from the cedar when it was cut down. When it had absorbed water it became Bata’s heart.
A new episode finds Bata transformed into a great bull, which Anpu rides to Pharaoh’s palace. His Majesty is delighted, and richly rewards Anpu when he returned
home. Bata makes himself known to his former wife, revealing that he knows how she
has betrayed him. In panic she begs Pharaoh to sacrifice the bull so that she might eat
some of its liver. With great reluctance His Majesty agrees, but two drops of blood
from the bull fall by the Great Gateway of Pharaoh, and quickly develop into two fine
persea trees. Inevitably, one of the perseas lets the Royal Favourite know that it is in
fact Bata. Again in panic she asks Pharaoh to have the trees cut down and made into
fine furniture. While she watches the carpenters at work, a chip of wood flies into her
mouth and she become pregnant. In due course she gives birth to a son who is the reincarnated Bata. Much loved by Pharaoh, he is eventually made Crown Prince, and after
many years becomes king. Bata then calls his great officials together and tells them the
story of his extraordinary adventures. His former wife, the old Pharaoh’s Favourite, is
then judged and, presumably, punished; no details are given. Bata reigned for thirty
years, and was succeeded by his brother Anpu, whom he had Crown Prince. The papyrus text is completed by a note stating that it had been written by the scribe Ennana,
who describes himself as the owner of this ‘book’. Its authenticity is confirmed by the
statement: ‘Whoever disputes the book, the god Thoth will oppose him’.
The Tale of the Two Brothers is exceptionally episodic, and fantastical in its invention.
It is written in a form of Late Egyptian which is more flexible than the classic Egyptian
of the Middle-Kingdom, but yet more stylized than the Egyptian used in non-literary
documents such as the Abbott Papyrus and other texts relating to the robberies of the
royal tombs. Literary Late Egyptian was commonly used for compositions of a fictional
character. It greatest exemplar is a series of tales concerned with the traditional struggle
between Horus and Seth, as to which of them should succeed to Osiris’ throne. The one
surviving copy is written in a very fine hand on a papyrus in Dublin which is thought to
have been written within the workmen’s village at Deir el-Medina8.
————
8 Chester Beatty Papyrus I, now in the library established by Sir Alfred Chester Beatty in Dublin. For
translation, see Lichtheim, op. cit. II, 214ff.
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The Contendings of Horus and Seth is also very episodic, involving the discussions
and debates entered into by the great god Re-Herakhty, the company of nine gods
(the great Ennead), with the intervention of other deities, major and minor with various ‘walk-on’ roles. It is an extraordinary account of a series of events during
which the gods consider the various merits of Horus and Seth, and including accounts of the trials the two claimants are subjected to, and with revelations of the
surprisingly duplicitous behaviour of many of the divine participants. The gods are
shown to be almost less than human because they can, when necessary, employ
magic and devious means to outwit their opponents. Lying and trickery are seen to
represent cleverness rather than underhand tactics. In a typical episode Isis tricks
Seth. She, the mother and strong supporter of Horus, had been forbidden to join the
company of the gods on an island. She deceives the ferryman, the minor god Anty,
reaches the island and assumes the guise of a very beautiful woman. Seth is smitten
with desire, and steals up on her and accosts her. Isis coyly answers:
«My great lord, do me no wrong. I am in great distress. I was the wife of a cowherd
and bore him a son. While the boy was still young his father died, and, as was proper, he
went to take control of his father’s herd. At that moment a stranger turned up, and sitting
at ease in the byre casually told my son that he would beat him, and turn him out of his
house, and take control of the herd. That is now the position. My son is disinherited. Will
you act for me on his behalf?»
Seth, of course, offers to help: ‘Shall the cattle be given to a stranger, while the
father’s son is still alive?’ A soon as he said this, Isis flew up into a tree in the form
of a kite, screaming: ‘Your own sense has judged yourself’. Seth realised he had
been tricked, for the son was Horus and he was being disinherited by Seth himself.
In fury he rushed and complained to Re-Herakhty, and Anty was punished for having ferried Isis, under bribe, to the island. Without much delay the company of gods
left the island and proceeded to continue their general discussion. Then Seth said to
Horus: ‘Let us become two hippopotami and fight in the water. He who survives
three months shall receive the throne’. Time seems to have been no object.
And so, in incident after incident, the struggles between Horus and Seth continued -eighty years is mentioned as the extent of the divine deliberations. In the end,
Thoth, the god’s scribe suggested sending a letter to Osiris himself, presumably in
the underworld, to seek his opinion. His answer is without equivocation: he is furious that Horus, his son, has been denied his throne for so long. The company of
gods immediately concur, and Horus is installed as Osiris’ successor. As a consolation prize for Seth, Re-Herakhty says: ‘Let him come to me, and he can thunder in
the heavens and terrify men’.
Modern readers of The Contendings of Horus and Seth may be surprised at the casual way in which the great Egyptian gods, from the highest, Re-Herakhty, to the
most modest, Anty, are portrayed. Today such treatment of a deity would surely be
considered blasphemous. The ancient Egyptians, however, with their polytheistic
approach to divinity -the divine may be found in every aspect or thing in life, differently manifested and lacking exclusivity -could view their deities in a much more
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relaxed way that seems possible for a monotheist. Such apparent irreverence was
not unusual in antiquity, as is well evident in the attitude of the Greeks and the
Romans to their pantheons. Gods might be all-powerful, but they need not necessarily be blessed with the moral virtues required in mortal life. It is most probable that
ancient Egyptians who read, or had read to them, stories about the scandalous and
unworthy activities of the great gods, were delighted to find their divine controllers
full of ‘human’ weaknesses, even perhaps thinking that their devotions would be
better received by the morally flawed than by the ethically-charged tyrant.
One may picture the scene of story-telling: a group of men and women sitting
around the reader, after a meal, comfortable and ready to be entertained. In the case
of Horus and Seth, it might be supposed that the reader would issue a warning, as is
done for films and television these days, that what he is about to read contains some
material of a sexual nature, a great deal of violence, and that some episodes might
offend the religious feelings of those who were inclined to be pious. However, I very
much doubt that warnings would have been given. The reader would certainly know
his audience and understand that among educated people (whatever that might have
meant in ancient Egypt), in contrast with labourers and peasants, a degree of broadmindedness would allow a few indecencies and impieties. From what is known
about the ancient Egyptians it is evident that they were not generally prudish or
strictly pious. But it is hard to generalize in matters of this kind, where the evidence
is slight and capable of wide interpretation.
A composition now generally considered to be a work of fiction dates from the
late Twentieth Dynasty (c. 1075 BC) when Egypt’s rule was divided between the
hereditary king Ramesses XI in the Delta capital Piramesse, Herihor in Thebes and
Smendes in Tanis. The Report of Wenamun exists in a single copy, now in Moscow9.
It is written out on its papyrus, not in ‘pages’ as was usual for literary compositions, but down the length of the papyrus, line after line for the whole length of the
roll. This, it is thought, is how an official document would have been written in the
late New Kingdom, and consequently some scholars used to be believed that it represented the actual report of an historical event. The text of Wenamun is certainly
presented by its format as being an actual report of a mission undertaken by a high
official of Herihor, called Wenamun, to purchase timber in Lebanon for the construction of a sacred barque in Thebes. Although it is presented as a real report, there
is doubt about its historical authenticity, just as there is about Sinuhe’s account of
his exile and travels. Yet there is some reason to believe that Wenamun’s story was
based on some real mission led by a real, historical, Wenamun to Syria. Misfortune
and near-disaster spice the account of his exploits. After leaving the court of Smendes and his wife Tentamun in Tanis in the north of the Delta, Wenamun sailed to
Byblos, was robbed of the funds he carried, and was badly received by the local
prince who raised many objections to Wenamun’s staying in Byblos, and his expectation that the timber he needed would be supplied without payment. Wenamun
————
9 P. MOSCOW 120; see LICHTHEIM, op. cit. II, 224ff; also especially A.H. Gardiner, Egypt of the Pharaohs
(Oxford, 1961), 306ff.
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appealed by letter to Smendes and Tentamun, who sent substantial goods and gifts
to the Prince of Byblos, hoping for subsequent reimbursement from Herihor in Thebes. Eventually the required timber was provided, and Wenamun set off on his return journey. As ever in Egyptian stories, the matter did not end there. Adverse
winds drove his ships to Alasiya, possibly Cyprus, where again he met considerable
hostility. No doubt he again survived the difficulties there, and eventually returned
with the timber to Thebes, by way of Tanis; but the end of the report is missing, and
the modern reader is left in suspense with Wenamun languishing in Alasiya.
The richness of the language of The Report of Wenamun, which is written in the
flexible, non-formal, Egyptian of the late New Kingdom, with the inclusion of much
incidental colour and inventive description, suggest strongly that the composition,
as it survives, is not a straightforward report, but an embellished, edited version of a
genuine report of a mission to Syria. It is very different in style and content from Horus and Seth and The Tale of the Two Brothers, and the other surviving stories of the
New Kingdom. Yet it does have a slight religious element in that the mission is
conducted on behalf of that great god Amon-Re of Thebes, and indeed Wenamun
carried an image of Amun with him. But the tone of the story is historical, and it is
presented in a matter-of-fact manner, but spiced with imaginative detail.
The method of presentation used for The Report of Wenamun is very much more
developed than that used for earlier Egyptian tales; you might say that it was written
for a more cultivated audience. To some extent that might be a reasonable view,
although it is a view that could be taken concerning any other Egyptian tale written
down on papyrus. Once a tale is committed to writing it become fixed, established,
less capable of the variation it might enjoy while it remained an orally presented
piece. So, the versions which have been preserved for us on papyrus represent stages
of presentation considerably removed from the supposed original spoken tales,
which could be varied in the telling.
There was a marked change in the nature of the literary products dating from the
last centuries of Pharaonic rule and from the Graeco-Roman Period. Texts on papyrus were then written in the demotic script, a very cursive development from the
hieratic employed in earlier periods. The form of Egyptian used is also called demotic, and it represents the last stage in the writing of ancient Egyptian before the fundamental change to the adoption of an alphabetic script, now known as Coptic.
Demotic is the most flexible form of the Egyptian language, and the stories written
in demotic reflect this flexibility; they are further characterized by narrative influences absorbed from Greek literature.
One of main sequences of tales which has survived concerns adventures enjoyed,
or suffered, by an historical personage, Khaemwese, son of Ramesses II, and for a
time the crown-prince of Egypt. In his lifetime he engaged mostly in religious and
administrative matters, particularly concerning the cult of the god Ptah of Memphis,
and the governance of Memphis as the principal city of Egypt. Subsequently he was
revered as one of the great wise men of Egypt, and his reputation was inflated in the
last centuries of Pharaonic and Ptolemaic rule, generating a series of magical tales in
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which he is the protagonist. In these tales he is called Setne Khamwas, the Setne deriving from one of his lifetime religious titles, sem-priest of Ptah. Khamwas is the
form in which his name is written in demotic. The tales are highly imaginative and
dramatic, and Khamwas is by no means always the hero.
In one tale, full of imagination and suspense, Khamwas went to the tomb of Naneferkaptah in the Saqqara necropolis, and by trickery made off with a precious
book of magic held in the custody of Naneferkaptah and his wife Ahwere10. His father, Ramesses, knew there would be trouble, and advised him to return the book.
But Khamwas refused and spent many hours studying its contents. Inevitably trouble followed. One day, walking in the court of the temple of Ptah, he spied a very
beautiful lady who turned out to be a priestess of the goddess Bastet; her name was
Tabubu. Through intermediaries Khamwas propositioned her, and after some negotiation she invited him to visit her in her house in Bubastis, the cult-centre of Bastet.
Khamwas felt that he was close to achieving his purpose with her, but she repeatedly delayed any consummation: she proposed that their union should be legalized by
his drawing up a will in her favour; then she required his children to witness the
will; and then -horror of horrors- she persuaded Khamwas to kill his children. Then,
when all seemed settled and they retired to her bed chamber, he woke up, finding
himself in the countryside, naked and in a state of high excitement. At that very
moment his embarrassment was intensified by the arrival of Ramesses II in his chariot. The king, highly amused at the discomfiture of his son, the influential priest of
Ptah, advised him to return to Memphis where he would find his children alive and
well. Khamwas was duly grateful, but complained: ‘How can I go to Memphis with
no clothes on?’ Clothes were provided, he went back to Memphis where he found
all was well, and, finally, advised by Ramesses he returned the magic book to Naneferkaptah and Ahwere in their tomb. He was then released from the spell that had
brought him so much trouble.
The stories that have survived from ancient Egypt must represent a tiny sample
only of what was written down on papyrus, and an equally tiny part of what was
told orally from age to age by professional story-tellers, and in the domestic comfort
of private homes. What has survived in writing also represents but a small part of
the whole corpus of writing on papyrus, without including the great number of religious texts such as The Book of the Dead. Among the many other literary compositions that were committed to papyrus are those sometimes described as wisdom
texts. Unlike the Greeks, the ancient Egyptians were not intellectually curious beyond the relatively simple consideration of human behaviour and the ways in which
certain sorts of problem to be faced in life might be dealt with. They were not philosophers, and there is no indication that in the education of the young, matters which
were considered to be part of a good education in the Greece of Plato and Aristotle,
were ever taught. It seems just possible that the nature of the hieroglyphic script had
a restrictive influence on the ways in which Egyptians thought, inhibiting the development of a reasoning capacity in the Greek sense. It is surprising that there seems
————
10
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This story is part of the text known as Setne I, preserved in P. Cairo 30646; see Lichtheim, op. cit. III, 125ff.
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to have been no philosophical exchange between Greek and Egyptian learned people in the years when Greeks ruled Egypt, and when Alexandria became the intellectual centre for the whole of the Greek world.
It is difficult for us to understand what was the nature of Egyptian intellectual life, and to separate the religious from the secular in the matters which concerned the
clever men of ancient Egypt. It is taken for granted that the priests of the great cult
centres were concerned with the study, explication and preservation of the divine
traditions, and that ideas were probably never static, but ever evolving. The cult of
Ptah, the great god of Memphis, is commonly cited as being more intellectually based than the other great religious traditions; but the absence of good systematic statements of the nature of the great religious traditions makes it hard to establish the
depth of thinking that gave rise to these traditions, and led to their development
over the centuries.
The clever religious thinkers of ancient Egypt are not known to us by name; but
there did exist from at least the Old Kingdom a tradition of remembering and
honouring the learned men of the past whose thoughts and sayings made up the collected wisdom of ancient Egypt. Some are known, historical, figures whose reputations lasted throughout antiquity. The most notable of these was Imhotep, the great
official of King Djoser of the Third Dynasty, remembered by us today particularly
as the architect, or at least prime mover behind the building of the Step Pyramid at
Saqqara; but for the ancient Egyptians he was a great sage, a learned man, a physician, who in late times became deified with a minor cult of his own. Another sage
by tradition, and probably also in fact, was Khaemwese, son of Ramesses II, whom
we have recently met in less meritorious circumstances as Khamwas of the cycle of
demotic stories.
One of the earliest collections on sayings by a sage is ascribed at Ptahhotep, entitled, Mayor of the City (probably Memphis) -and vizier, in the reign of King Djedkare Isesi of the late Fifth Dyansty (c. 2300 BC). There are several surviving partial
copies of the collection, in Paris and London, dating from the Twelfth Dynasty, but
some scholars believe that the text was actually composed in the Old Kingdom11.
The language, however, is essentially of the Middle Kingdom, and the text as it has
survived is of the Twelfth Dynasty. The composition is introduced as a presentation
to the king, but it is also addressed to Ptahhotep’s son as an instruction those who
are ignorant in wisdom and in the proper ways to behave suitably and profitably.
The thirty-seven sections or maxims, as they are often called, cover many aspects of
life, mostly those concerning relationships with others. The advice is to our present
understanding remarkably reasonable, generous, sympathetic, much emphasis being
placed on justice, self-control and truth. They, as is generally the case with collections of sayings (many are called ‘Instructions’) provide advice for a life of tranquillity and equanimity; the warrior virtues, particularly appropriate for royalty, receive
no mention. The flavour of the collection may be tasted in a few excerpts:
————
11 The most complete text is found in Papyrus Prisse in the Bibliothhèque Nationale in Paris. For a full
translation and useful notes, see Parkinson, op. cit., 246ff; for bibliography, id. xxviif.
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«If you are a messenger between two important people, behave according to the way
of him who sent you, and deliver his message precisely as he gave it. Don’t provoke, making trouble between two important people by perverting the truth.»
and:
«If you are a leader listen carefully to one who pleads his case. Allow him the chance
to unburden himself of what he wants to say. A man who is unhappy wants to open his
heart -it is more important for him than winning his case. If a complaint is stifled, they
might say, ‘Why does the judge not listen?’ Not everything that one wants can be allowed, but the heart is soothed at least if one is listened to.»
The overall content of an Instruction like that of Ptahhotep is didactic; it is in a
sense a manual for good behaviour in the conduct of one’s everyday life. It is not a
systematic statement of ancient Egyptians morals, but there is much in it that is moralistic, and from it one can extract a fair idea of how it was seen that people should
behave, even if they would rarely expect to reach the high standards recommended.
Some of the Instructions are rather less didactic in character, but still provide fascinating insights into the ways in which problems were approached, and solution
sought. It is not possible here to consider each composition closely, but some idea
can be given of the range of themes found in them. The Instruction of King Ammenemes I to his son Sesostris I is essentially a reflection on kingship and the ingratitude
which a ruler of integrity might expect to experience. Although only known from a
New-Kingdom version and numerous partial copies, it is undoubtedly of the Twelfth
Dynasty, although scarcely composed by the king himself12. Ammenemes I was almost certainly assassinated, and it is thought by some scholars that the text was
composed at the order of Sesostris I as a condemnation of treachery.
Another Middle-Kingdom composition known only from later copies is The
Prophesies of Neferty, in which a priest Neferty tells King Snofru of the Fourth Dynasty about terrible calamities which will befall Egypt in the centuries to come; but that
in the end salvation will come through a king called Ameni, who was, of course, to
be Ammenemes the founder of the glorious Twelfth Dynasty13.
A pessimistic tone of gloom and doom distinguished many ancient compositions, some of which are presented as if they were stories. Of these the most elaborate is generally known as The Tale of the Eloquent Peasant14. A wretched field-worker
from the Wadi Natrun to the north-west of the Delta sets out to sell some of his
produce in the Nile Valley south of Memphis. By trickery his donkeys and produce
are confiscated by a crooked landowner, and he is obliged to appeal to the local high
————
12 Papyrus Millingen, now lost, contained the most complete copy of this composition; a second less
complete copy forms part of P. BM 10182. There are numerous extracts preserved on writing boards and ostraca, all of New Kingdom date; see Lichtheim, op. cit. I, 135ff; Parkinson, op. cit. xxvf, 203ff.
13 P. St Petersburg 116B is the principal surviving source; see Lichtheim, op. cit. I, 139ff; Parkinson,
op.cit. xxiii, 131ff.
14 Four Middle Kingdom papyri in Berlin (3023, 3025, 10499) and the British Museum (10274) contain
between them the whole text; see Lichtheim, op. cit. I, 169ff; Parkinson, op. cit. xxff, 64ff.
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steward. In nine petitions couched in high-flow language, the field-worker present
his case. Gradually the high steward begins to appreciate the eloquence of the petitions, and he has them read out to King Nebkaure, who is mightily impressed. The
high steward then judges in favour of the field-worker. The language of the petitions
provides an excellent insight into the possibilities of the Egyptian language for rhetorical expression, and indicates the extent to which eloquent presentation was appreciated in literate society in the Egypt of the Middle Kingdom. An example from
the sixth petition:
«The man who reduces falsehood promotes truth,
He who promotes good reduces evil;
Just as fullness comes, ending hunger,
So clothing ends nakedness.
As the sky is serene after a tempest.
Warming all who are cold,
As fire cooks what is raw,
And water slakes the thirst.
See then with your own eye;
He who arbitrates is a thief,
The pacifier makes sorrow.
He who smoothes difficulties, makes soreness,
He who cheats reduces justice,
But justice fairly offered does not reduce or exceed.»
In the end through his eloquence the field-worker triumphs. The future, however,
did not seem so encouraging to the protagonist of The Dialogue of a man with his ba
(soul), in which a troubled man debates with his soul death and suicide. The text is
preserved almost complete on a Twelfth-Dynasty papyrus in Berlin15. It is a most unusual work, a contemplation on death by someone who has found little joy in living
and longs for the end to come, although probably not by suicide as has often been
maintained. The task facing his soul is to persuade him of the importance and advantages of living as opposed to those of a welcome and premature death. It takes what
might be considered the good standard ancient Egyptian view of death. It argues:
«If you think about being buried, it is a miserable affair. It is the inducer of tears by
making a man upset. It is the taking of a man from his house and being thrown on high
ground. No more will you go up and see the sun. Those who built in granite and constructed halls in fine pyramids of splendid work, when the builders become gods [i.e. after
death], their stelae were neglected, just like those who died by the river for the lack of a
survivor [to bury him]. The inundation has taken its toll, and so too the sun. The fish at
the river’s edge talk to them. Listen to me: See, it is good for men to hear. Pursue the
happy day and put care aside».
————
15
P. Berlin 3024; see Lichtheim, op. cit I, 163ff; Parkinson, op.cit xxv, 151ff.
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The whole composition is written in elevated language, which is particularly evident in a long series of verses arranged in triplets, in which the man expresses his
misery. There are three distinct sections in each of which strong repetition adds
great emphasis to the poetic effect. From the first section:
«See! My name stinks,
See! More than the stink of vultures
On a summer day when the sky flames.»
and:
«See! My name stinks
See! More than that of a woman (wife?)
About whom scandal is told to a man (husband?).»
From the second section:
«To whom shall I speak today?
The evil-doer is a close friend,
and the brother with whom one worked is become an enemy.»
From the third section:
«Death is in my eyes today,
Like the fragrance of the lotus,
Like sitting on the shores of drunkenness.»
and:
«Death is in my eyes today,
As when a man wishes to see home,
After spending many years in captivity.»
The soul (ba) has the last word, pointing out that after a ‘proper’ death and burial
they may be together forever: ‘When it is the right time for you to reach the West
[the land of burial], and your body returns to earth, I shall fly down [the ba is mostly
depicted as a human-headed bird], after you have become weary, and we shall make
a dwelling-place together.’
The longest and most completely composition preserved of the ancient Egyptian
didactic compositions is known as The Instruction of Amenemope, son of Kanakht. The
whole text is to be found on a papyrus in the British Museum, dated to the late New
Kingdom (c. 1000 BC), but composed some centuries earlier in the Ramesside Period (Nineteenth-Twentieth Dynasties)16. It describes itself at the outset as ‘The beginning of the instruction on how to live’, and there are thirty chapters or sections,
numbered accordingly -an unusual feature of the piece- which provide advice for his
son, Hor-em-maa-kheru. Father and son were officials and devotees of the cult of
————
16
82
P. BM 10474; see Lichtheim, op.cit.II, 146ff.
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Min, centred in Akhmim in Middle Egypt. The areas of life dealt with in these thirty
chapters are, generally speaking, similar to those covered in earlier wisdom books,
but in the case of Amenemope a greater degree of spirituality and piety is incorporated. Some examples of general advice:
«Desire not the dependent’s goods,
Nor hunger after his bread.
Truly a dependent’s goods are a blocking in the throat,
They make the gullet vomit.»
and:
«Do not covet a noble’s property,
or be provident with a great mouthful of bread;
If he places you to look after his affairs
Hold back from what is his, so that yours will prosper.»
and:
«Do not mock a blind man, or make fun of a dwarf,
Or make things difficult for the lame.
Do not tease a man who is in the land of God [i.e. insane],
Or be angry with him for his frailties.
Truly man is clay and straw:
God is his maker.»
From the time when this composition was first published, scholars have recognized strong resemblances between parts of Amenemope and passages in the Biblical
Book of Proverbs. The very first words of Amenemope’s first chapter are closely paralleled in Proverbs xxii, 17:
A: «Give your eyes, hear what is said,
Give your heart to understand them.»
P: «Bow down thine ear, and hear the words of the wise,
And apply thine heart unto my knowledge.»
Many of the ideas contained in both compositions are very similar and are expressed in similar terms, although not, generally speaking, word for word. So in
Amenemope, chapter 23:
«Do not eat bread in the presence of a noble,
Or use your mouth before him.
If you have had enough, pretend the chew,
Satisfy yourself with your saliva.»
Proverbs xxiii, 1:
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«When thou sittest to eat with a ruler,
Consider diligently what is before thee;
And put a knife to thy throat, if you be a man
Given to appetite.»
Amenemope, chapter 6:
«Better is poverty at the hand of God
Than riches in the storehouse;
Better is bread with joyful heart,
Than riches with trouble.»
Proverbs xv, 16:
«Better is little with the fear of the Lord,
Than great treasure and trouble therewith.
Better is a dinner of herbs where love is,
Than a stalled ox and hatred therewith.»
The parallels between Amenemope and Proverbs are not exact, or in the same sequence, and the view that the Biblical book is in part based on an Egyptian original
is difficult to maintain. It is, however, reasonably evident that both texts come out
of similar intellectual backgrounds, with common ideas circulating in Egypt and the
Near East17. Amenemope may have priority in the writing down of a coherent text,
but many of its maxims were current, and subsequently were included in the Biblical
composition. It should be noted that large sections of Proverbs contain no parallels to
parts of the Instruction of Amenemope, which in itself is a more coherent work with a
distinct purpose; it is set out in its thirtieth chapter, at the end:
«Consider these thirty chapters:
They please, they educate;
They are first among all books;
They inform the ignorant.
If they are read out to the ignorant,
He will be purged because of them.
Satisfy yourself with them; place them in your heart,
And become one who can explain them,
Who explain as a teacher.»
The tradition of didacticism in Egyptian literature persisted even when the land
of Egypt was exposed to the far more intellectually challenging influence of Greek
philosophy. An example surviving best in a late Ptolemaic papyrus in the British
————
17 The debate concerning the claims for priority between Amenemope and Proverbs will no doubt be resumed from time without any finality being achieved. A useful study on certain details in both the Egyptian
and Hebrew texts is R.J. Williams, ‘The alleged Semitic original of the Wisdom of Amenemope’ in JEA 47
(1961), 100ff.
84
BAEDE Nº 16
ANCIENT EGYPTIAN WRITINGS OF IMAGINATION AND THOUGHT
Museum, but probably composed some centuries earlier is The Instruction of Ankhsheshonqy18. The text is long and starts, characteristically, with an account of the supposed historical background to the series of aphorisms written down by Ankhsheshonqy for his son while he languished in prison for his inadvertent association with
a plot to assassinate Pharaoh. Ankhsheshonqy states that he wrote down his precepts on potsherds from the jars of diluted wine he was served. There seems to be no
real organization in the arrangement of the contents, each aphorism occupying one
line in most cases. The consequent effect is that of his having jotted down his words
of wisdom as they occurred to him:
«Do not send a poor woman on some business of yours; she will pursue her
own.
Do not long to be at home so that you can drink beer there at noon.
Do not fail to serve your god.
Do not take up with a woman whose husband lives, lest he become your
enemy.
You may fall over your foot in the house of an important man, but don’t fall
over your tongue.
Every person obtains property, but it is a clever man who knows how to
look after it.
If you find your wife with her lover, take a bride (mistress?) who will suit
you.
Do not turn to your brother if you are in difficulties; turn to your friend.
No one who deceives is not himself deceived.
A cat that loves fruits hates him who eats it.
Do not take up a matter if you cannot take up its conclusion.
Do not make friends with a merchant; he exists by taking his cut.»
The Instruction contains a great deal of practical advice for the management of life
generally. It is less strictly didactic than earlier compositions, and it is so long -24 pages
(i.e. panels of writing) each of 23-25 lines -that it may be questioned whether anyone
put to read it would ever have the patience to get to the end. Such helpful manuals
seem to have taken the place of earlier Instructions; another long example is contained
in Papyrus Insinger in Leiden, a text written down in the first century AD19.
It and Ankhsheshonqy represent the last stage of the expounding of ancient Egyptian wisdom.
This brief survey of what I have called writings of imagination and thought does
not, of course, cover the whole range of ancient Egyptian writings which were not
distinctly religious or funerary, or composed for administrative, business or social
purposes. There is a small body of love poetry which should never be neglected; the-
————
18
19
P. BM 10508; see Lichtheim, op. cit. III, 159ff.
See Lichtheim, op. cit. III, 184ff.
BAEDE Nº 16
85
T. G. H. JAMES
re are letters and scribal exercises (some of which are composed in high-flown language); there are monumental texts which, like the accounts of the Battle of Qadesh,
have been carefully written. It seems clear that the scribe, the literato of ancient
Egypt, could rarely resist improving or embellishing what he was required to write,
by varying his grammatical constructions, and the use of unusual vocabulary.
Whether one should characterize what has survived in the form of stories and moralistic writings as great literature is difficult to maintain; but it is what has survived
from a culture that lasted for three millennia; it is the best we have by which we can
judge. Yet it is a matter of great satisfaction that some small remnant of what must
have been a huge literary output has survived. May the illicit diggers who were responsible for the discovery and survival of this small remnant, have further successes
in future times.
86
BAEDE Nº 16
TOPÓNIMOS NUBIOS EN LOS ANALES
DE LA VI DINASTÍA:
UNA PROPUESTA DE RECONSTRUCCIÓN
ALEJANDRO JIMÉNEZ SERRANO*
Universidad de Jaén
SUMMARY:
Eleven years ago, M. Baud and V. Dobrev published a text found on both sides of the lid of
Ankhesenpepi’s sarcophagus (JE 65908). That inscription was in a very bad state of conservation
and could hardly be read. However, Baud and Dobrev could interpret some lines of the text showing that it was an inscription very similar to the Palermo Stone, although in this case dated to
the 6th Dynasty. The patient work carried out by those authors could not recuperate the whole
text, which presents numerous lacunae. The main aim of this paper is to propose a reconstruction
of a few words in three lines of the text; concretely, three Nubian (nHsjw) toponyms. From that
reconstruction, it will be analysed the political situation in Lower Nubia at the beginning of the 6th
Dynasty.
1. INTRODUCCIÓN
La historia de los anales de la VI Dinastía se puede dividir en dos capítulos temporalmente bastante alejados. En primer lugar, resulta necesario recordar el descubrimiento, hace más de setenta años, y, en segundo, el estudio exhaustivo, hace poco más de diez años. Sobre este último punto, hemos de decir que, a pesar de la
gran labor epigráfica llevada a cabo, las numerosas lagunas del texto permiten algunas reconstrucciones.
————
* Programa de «Retorno de Doctores a Andalucía», financiado por la Junta de Andalucía en colaboración
con la Universidad de Jaén.
BAEDE Nº 16
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ALEJANDRO JIMÉNEZ SERRANO
Con respecto al primer punto mencionado en el anterior párrafo, hemos de indicar que el texto fue hallado en unas excavaciones a comienzos de la década de 1930
en Saqqara Sur. G. Jéquier encontró el sarcófago de la reina Ankhesenpepi (probable madre de Pepi II) en el área que ocupaban la pirámide de Pepi II y sus reinas. En
la tapa de éste (actualmente en el Museo de El Cairo, JE 65908), el excavador suizo
notó que había una inscripción originalmente muy larga, si bien la lectura era prácticamente imposible para él1.
Justo sesenta años después de la publicación del descubrimiento, M. Baud y V.
Dobrev decidieron revisar con mayor detenimiento aquella inscripción. La gran
sorpresa de ambos autores fue comprobar como a simple vista era posible reconocer
numerosos fragmentos del texto original y que incluso permitían aventurar que se
trataban de unos anales2, similares a aquellos conservados en la Piedra de Palermo3.
La tapa del sarcófago de la reina-madre Ankhesenpepi medía 2’34 x 0’92 x 0’20
metros y había sido tallada en basalto. Lamentablemente, tras la copia del texto sobre el verso y recto, este monumento fue reutilizado (durante el Primer Periodo Intermedio o durante el Reino Medio) y sufrió una abrasión que redujo el área inscrita
a un ocho por ciento la superficie original. Aun así, las desdichas de esta pieza todavía no habían terminado, ya que, con posterioridad, la piedra sufrió un intento de
fragmentación por el método de la percusión, que produjo una fractura a unos cincuenta centímetros del borde derecho además de algunas muescas4.
El hecho de que se trate de otro ejemplo más de los conocidos como anales reales
hace que su relación con la Piedra de Palermo sea muy estrecha5, más aún cuando
ambos monumentos están tan cercanos en el tiempo (la Piedra de Palermo fue realizada durante la V Dinastía y el sarcófago de Ankhenespei parece datar de los reinados de Merenre o Pepi II)6.
Al igual que la Piedra de Palermo, el texto completo recogería los acontecimientos considerados por la corte real más señalados, de tal forma que individualizarían
un año de otro. Por tanto, no se ha buscar en ellos una enumeración de eventos entendidos por nosotros como históricos, sino una simple relación de acontecimientos
elegidos subjetivamente por parte del palacio cuya finalidad es mostrar a un rey que
cumple con todas su obligaciones, tanto religiosas como políticas o económicas, por
señalar las más recurrentes7. Así, encontraremos dedicaciones de estatuas, enumeraciones de censos, campañas victoriosas contra los enemigos de Egipto, donaciones
a diversas instituciones religiosas, etc. Además, en algunos casos pueden hacer refe-
————
1
Jéquier (1933: 50-54); el informe preliminar apareció un año antes, cf. id. (1932: 48).
Baud y Dobrev (1995: 24).
3 Sobre la Piedra de Palermo, cf. Jiménez Serrano (2004).
4 Baud y Dobrev (1995: 24-26, 54-55).
5 Así, Baud y Dobrev (1995: 44-46); Jiménez Serrano (2004: 21-22). Recientemente, se han publicado
otros anales reales de periodos posteriores: Bickel et alii (1998); Postel y Régen (2005).
6 Jiménez Serrano (2004: 22-24).
7 Para más detalles sobre los contenidos de los anales reales, cf. Jiménez Serrano (2004: 28-30).
2
88
BAEDE Nº 16
TOPÓNIMOS NUBIOS EN LOS ANALES DE LA VI DINASTÍA
rencia a deseos más a que realidades. Se trata, pues, de evocaciones rituales más que
de acontecimientos históricos (cf. infra).
Los anales reales no se pueden ser considerados un texto literario propiamente
dicho, ya que son un conjunto de frases inconexas8. Sólo el contexto las convierte en
un género único9, que se caracteriza por la simplicidad de las construcciones gramaticales. Efectivamente, las formas verbales utilizadas son solamente los infinitivos
(con la excepción de la fórmula jr.n.f mnw.f n), si bien se pueden encontrar algunos
participios sustantivados. La razón de la ausencia de una estructura gramatical
compleja no es otra que la necesidad de exponer el máximo número de acontecimientos, para lo cual es inevitable un lenguaje directo y económico10.
2. PROPUESTA DE RECONSTRUCCIÓN DE LOS TOPÓNIMOS
Los fragmentos de texto con los anales reales de la VI Dinastía que se conservan
en el sarcófago de Ankhesenpepi se reparten por diferentes partes de la tapa. Es por
ello, por lo que Baud y Dobrev los diferenciaron con letras y números, al igual que
un tablero de ajedrez.
El texto que centra el presente estudio fue individualizado mediante la designación de Zona A3. En ella, se han conservado 12 columnas de texto, todas incompletas, si bien constituyen el fragmento legible más largo de toda la inscripción. Se sabe
que corresponden a doce años del reinado de Pepi I. La transliteración y traducción
original de Baud y Dobrev11 reza así:
«Col. x+1: …Ppjj ..., «Pépi (Ier)».
Col. x+2: jwt wpwtjw n …, «venue des messagers de …». (…)
Col. x+3: [jw]t mSa …, «venue de la troupe …».
Col. x+4: jwt m wDb tp [Htpw ?] nHs(jw) …, «venue en baissant la tête des [pacifiés ?], Nubiens de … …».
Col. x+5: jwt m wDb tp [Htpw ?] nHs(jw) … jn.n.[s]n sw ( ?) …, «venue en baissant
la tête des [pacifiés ?], Nubiens de … (quand) ils ont apporté [produits] …».
Col. x+6: jwt m wDb tp [Htpw ?] nHs(jw) … jn.n.[s]n nt ( ?) …, «venue en baissant
la tête des [pacifiés ?], Nubiens de … (quand) ils ont apporté [produits] …».
Col. x+7: … hrw ( ?) r … HAtt … bjt …, «… de première qualité, … miel …».
Col. x+8: …bjt 4 Hb Ra bjt …, «… 4 (jarres) de miel, fête de Rê, miel …».
Col. x+9: ms(t) m aH-nTr Smaw r wp-rnpt m Hwt-nTr n(t) … HAt … 20, «naissance dans la
chapelle du sud à la fête du Nouvel An, dans le temple de [lieu] 20 + x …».
Col. x+10: ms(t) m aH-nTr Smaw … twt Ppjj … twt Ppjj …, «naissance dans la chapelle du sud de statue(s) de Pépi [en … = matière]».
————
8
BAINES (1983: 576).
Sobre este género, también conocido en egipcio como gnwt, cf. Redford (1986: 65-96).
10 Sobre todos estos aspectos y algunos detalles morfisintácticos más de la Piedra de Palermo y trasladables a estos anales, cf. Jiménez Serrano (2004: 117-120).
11 (1995: 32).
9
BAEDE Nº 16
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ALEJANDRO JIMÉNEZ SERRANO
Col. x+11: ms(t) …t twt …, «naissance d’une statue du [dieu X ?] …».
Col. x+12: …jdjt … bjt …, «…jeune vache … miel».»
Como se puede apreciar en esta traducción, Baud y Dobrev no pudieron leer en
las columnas x+4, x+5 y x+6 los topónimos que muestra el origen de estos nubios nHs(jw)-. Tal y como se puede apreciar en el dibujo del texto (Figura 1), ambos autores plasmaron algunos trazos de estos topónimos, ilegibles para ellos. Sin embargo,
a partir de estas marcas y gracias a la comparación con fuentes textuales de la misma dinastía es posible proponer una reconstrucción.
FIGURA 1: Líneas 4, 5 y 6 de la zona A3 de los anales reales hallados
en la tapa del sarcófago de Ankhesenpepi. (Izquierda) Dibujo de
Baud y Dobrev (1995: fig. 5 a); (derecha), reconstrucción del texto
jeroglífico a partir de las notas de los autores.
90
BAEDE Nº 16
TOPÓNIMOS NUBIOS EN LOS ANALES DE LA VI DINASTÍA
El conocimiento toponímico de la Baja Nubia durante la VI Dinastía es uno de
los temas más investigados, debido fundamentalmente a algunos graffiti y, con un
mayor número de detalles, a las biografías de los nobles de Elefantina (principalmente, Herkhuf, Pepi-najt «Heqa-ib» y Sabni), en las que narraron algunos episodios
de sus expediciones más al sur de la Primera Catarata. También, afortunadamente,
poseemos uno de los textos más ricos y extensos del Egipto antiguo, la biografía de
Weni12, que data de unos años antes de las citadas biografías; en concreto de comienzos de la VI Dinastía, lo que coincide temporalmente con el documento que
estamos tratando. En este texto, Weni rememora su larga carrera al servicio de varios reyes y narra algunas de sus acciones más destacadas13. En una de ellas, bajo el
reinado de Pepi I, detalla y enumera el tipo de tropas con las que ataca a los «habitantes de las arenas» (Hr(j)w-Sa). Entre ellas, nombra a varios contingentes de tropas
de origen nubio (nHsjw, «meridionales»)14:
Jr.n Hm.f mSa n(j) Dbaw a SAw m Smaaw mr od.f xnt(w) m Abw mH(w)t m MDnjt m ¦A-mHw
[m gswj-pr mrw-od.sjn m ¤Dr m Xnw Jnb.w ¤Dr
m JrTt nHsjw [m] MDA nHsjw [m] Jam nHsjw
m WAwAt nHsjw m kAAw nHsjw m ¦A-TmH
«Su majestad armó un ejército con muchas decenas de miles (de hombres) de todo
el Alto Egipto desde Elefantina en el sur hasta Medyenit15 en el norte, del Bajo
Egipto, de la totalidad de los dos distritos, de Sedyer, de la residencia los «Muros
de Sedyer»,
de los meridionales de Irchet, (de) los meridionales de Medya, (de) los meridionales
de Yam,
de los meridionales de Uauat, de los meridionales kaau16 (y) de la tierra de los
Chemeh.»
————
12
Urk. I, 98-110.
Una traducción prácticamente completa en español se puede consultar en Serrano Delgado (1993: 168-171).
14 Sobre el origen del término, cf. Jiménez Serrano (2007). El texto jeroglífico se encuentra en Urk. I, 101
§§ 14-16.
15 Localidad del 22º nomo del Alto Egipto. En este topónimo no se recomienda la lectura de Serrano
Delgado (1993: 169), que traduce por «Cusae», ya que tanto Nims (1952) como Montet (1961: 200-201) dejan
claro la ubicación más meridional de esta localidad.
16 A diferencia de las otras menciones de meridionales Irchet, Medya, Yam y Uauat, kAAw está en plural,
lo que puede ser interpretado más como una denominación de carácter etnográfico (¿una tribu?) que como un
topónimo. Podría apoyar esta interpretación el hecho de que en las numerosas inscripciones contemporáneas
que mencionan pueblos nubios (cf., por ejemplo, Herkhuf, Pepi-najt o Sabni) no vuelvan a aparecer estos kAAw.
13
BAEDE Nº 16
91
ALEJANDRO JIMÉNEZ SERRANO
En otra segunda, ya bajo el reinado de Merenre I, menciona la entrega de madera de acacia (SnD(t)) por parte de los diferentes jefes de Nubia17 para construir unos
barcos que pudiesen transportar las piedras necesarias para la construcción de la pirámide del rey18:
sT HoAw xAswt n(j)w JrTt WAwA.t JAm MDA
Hr szT19 xt (j)r.s
«Y los jefes de los países de Irchet, Uauat, Yam y Medya
cortaron20 la madera para ello [para la construcción de los barcos]»
Ambos textos son básicos en el presente artículo, ya que constituyen una herramienta de incalculable valor desde el punto de vista histórico y epigráfico. Es más,
como ya avanzábamos anteriormente, coinciden temporalmente con los anales que
estamos tratando. En el Reino Antiguo, resulta muy difícil encontrar diferentes inscripciones contemporáneas que aludan a un mismo asunto. Así, la relación de los
tres textos que aquí realizamos está más que justificada y no es fruto de una arbitrariedad del investigador. La mención de pueblos o topónimos de una región en concreto, en este caso de Nubia, nos informa indirectamente sobre la situación política
más que geográfica. Es más, tal y como se puede ver en la inscripción de Herkhuf,
que data de unas decenas de años más tarde, la situación política de la Baja Nubia
cambiaba cada poco. Efectivamente, podemos observar diferentes procesos de agregación o conquista en las entidades políticas que se desarrollan en la Baja Nubia a lo
largo de los diferentes viajes de Herkhuf21. Así, los topónimos o grupos étnicos que
se mencionan en la biografía de Weni reflejarían de algún modo la situación política
que habría en la Baja Nubia durante el reinado de Pepi I (cf. infra). A partir de este
argumento y comparando los trazos que Baud y Dobrev reproducen en las líneas 4-6
del sector A3, creemos que es posible reconstruir tres topónimos, además mencionados en la biografía de Weni.
————
17 Tres de estos topónimos, concretamente MDA, JrTt y WAWAt, aparecen también en una estela de este
mismo rey Merenre en la Primera Catarata, cf. Urk. I, p. 111 § 10.
18 Urk. I, 109 §§ 1-2.
19 Sobre la lectura de esta palabra, cf. Doret (1986: n. 1394).
20 Seguimos la traducción y el razonamiento de Doret (1986: n. 1402) en vez de la ofrecida por Serrano
Delgado (1993: 171), que prefiere «hicieron cortar».
21 Kemp (1985: 163-164).
92
BAEDE Nº 16
TOPÓNIMOS NUBIOS EN LOS ANALES DE LA VI DINASTÍA
Así, al final de la línea 4, creemos que se puede leer
, JAm, escrito de la misma manera que en el segundo pasaje de la biografía de Weni en el que se mencionan topónimos nubios (cf. supra). Como es bien sabido, el problema fundamental
que presentan los topónimos extranjeros escritos en egipcio es que se suelen escribir
de maneras diferentes y JAm no es una excepción. Es más, incluso la transcripción
de este topónimo no es del todo segura, dudándose entre la lectura de JAm y la de
JmA22. La situación de JAm (o JmA) no está tampoco del todo clara, tal y como demuestran las numerosas propuestas hechas por reputados investigadores. Así, Yoyotte23 se decantó por el oasis de Dunkul. Poco después, Elmar Edel24 sugirió —con
un mayor eco entre los investigadores— que JAm podía identificarse con Kerma.
Dixon25 prefirió una localización no más meridional del paralelo 22, abriendo la posibilidad de que pudiera estar situada tanto en el Valle del Nilo como en los desiertos circundantes, lo que provocó una contestación de Edel26. Priese27 consideró que
el topónimo de JAm derivó en el Reino Nuevo en Irem, que se suele localizar más al
sur de la Sexta Catarata. Por su parte, Goedicke28 propuso que el país de Yam podría incluir los oasis de Jarga, Kurkur y Dunkul.
Lo único que sabemos con certeza es que Herkhuf dice haber traído años más
tarde a Egipto incienso, madera de ébano, aceites sagrados, pieles de leopardo y
colmillos de elefante, entre otros productos29.
Con respecto al topónimo que habría de estar inscrito en la línea 5, la reconstrucción resulta más clara que la anterior, puesto que los trazos de los signos con-
,
servados son mucho más evidentes. Así, no habría ningún problema en leer
MDA. Con respecto a este término, hemos de anticipar que resulta difícil saber si se
refiere a un topónimo o a un amplio grupo étnico que parece ser estuvo asentado
durante el Reino Medio en el Desierto Oriental, en torno a Uadi el-Hudi30. Algunos
grupos mDA, desde finales del Reino Medio, fueron contratados por los egipcios como mercenarios y mantenedores del orden.
————
22 Cf. Zibelius (1972: 78-81), con las fuentes de cada una de las once grafías diferentes. En el presente artículo vamos a utilizar la transcripción de JAm por ser la más extendida dentro de literatura especializada.
23 (1953).
24 (1955: 62-68). También, este mismo autor en otros artículos posteriores. Así mismo, Trigger (1976: 57),
Kemp (1985: 168) y Shinnie (1996: 65).
25 (1958).
26 (1960).
27 (1974). Más tarde retomado con otros argumentos por O’Connor (1986).
28 (1981).
29 Urk. I, p. 126 § 17-127 §§ 1-3.
30 Estela de Uadi el-Hudi, en Bietak (1965: 77-78).
BAEDE Nº 16
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ALEJANDRO JIMÉNEZ SERRANO
Afortunadamente, tampoco ofrece muchos problemas de reconstrucción el topónimo de la línea 6. Así, son claramente visibles los signos
/r/ y
/T/ y existe
especio suficiente al comienzo para el signo /j/. Por tanto, no ofrece muchas dudas
, JrTt. Poco se sabe acerca de JrTt, si bien la mayoría de
de lectura la mención de
los investigadores consideran que se encontraba en la Baja Nubia31, por lo que habría
que identificarlo con al menos una parte de la cultura material del Grupo C.
FIGURA 2: Líneas 4-6 de los anales de la VI Dinastía tras la reconstrucción.
Estas reconstrucciones coincidirían completamente con un pasaje de los decretos
de Dashur y datado casualmente también en el reinado de Pepi I32:
————
31
32
94
Cf., por ejemplo, Edel (1955: 59-62)
Urk. I, 209 § 16.
BAEDE Nº 16
TOPÓNIMOS NUBIOS EN LOS ANALES DE LA VI DINASTÍA
sHD33 rA jaAw34 (j)m(j) nw MDA JAm JrTt ...35
«Inspector de los mercenarios, supervisor de MDA, JAm, JrTt…»
3. DERIVACIONES HISTÓRICAS DE LA PRESENTE RECONSTRUCCIÓN
Nuestra propuesta de identificación de tres topónimos en los anales del sarcófago
de la reina Anjenespepi presenta algunas implicaciones desde el punto de vista histórico, abundando aún más si cabe en nuestro conocimiento sobre la situación política de la Baja Nubia a comienzos de la VI Dinastía. Además, aumenta -una vez
más- el número de referencias en las que se despliega la ideología de la monarquía
egipcia que —una vez más— vuelve a presentarse como dominadora de todos los
pueblos extranjeros.
Se confirma pues que, a comienzos de la VI Dinastía, para la corte egipcia los
pueblos o entidades políticas más importantes en la Baja Nubia son: JAm, MDA e JrTt.
Sin duda, el hecho de que los textos reales mencionen estas tres entidades significa
que eran las más destacables al sur de Elefantina en esos momentos. Como hemos
visto, el término MDA parece que se refería a un conjunto de poblaciones que vivían
en esos momentos en el Desierto Oriental. En cuanto a la controvertida situación de
JAm (cf. supra), sólo podemos decir —a partir de la información que aparece en las
biografías de los nomarcas de Elefantina— que se trataba de una entidad políticamente más sofisticada que las que se asentaron en la Baja Nubia, por lo que nos inclinamos a que sea identificada con Kerma.
La situación de JrTt no resulta tan compleja como la anterior, ya que, como ya
adelantábamos más arriba, se puede afirmar con total seguridad de que se encontraba en la Baja Nubia. Sin embargo, cabe preguntarse por qué no aparecen mencionados otros topónimos (¿grupos étnicos?) que posteriormente sí merecen tal consideración; nos referimos a ZATw, WAwAt, KAAw entre los más conocidos o a Maxr, &rrs, Janx
(también leído anxj), MAsj?t, Mtrtj entre las menos nombradas36. Algunos de estos topónimos son fácilmente localizables gracias principalmente a las biografías de los
nomarcas de Elefantina (Herkhuf, Pepi-Najt y Sabni). Efectivamente, gracias a las
————
33 Sin embargo, Goedicke (1960: 61 n. 4) considera que
es en realidad un error ortográfico de
. Sin
embargo, Strudwick (2005: 103) traduce este fragmento como «the inspector of the foreigners and overseer of
Medja, Iam, and Iertjet …» Esta última traducción parece más conveniente, habida cuenta de la claridad orto-
gráfica del texto. Efectivamente, la palabra
aparece claramente delante de
, lo que imposibilita la
lectura de jmj-rA jaAw.
34 Sobre la lectura de este título, cf. Doret (1986: nota 215), con todas las referencias de las diferentes propuestas.
35 Debido a la corrupción del texto es imposible saber si se enumerarían más topónimos.
36 Sobre estos topónimos, cf. Osing (1976: 146-154). Cabría mencionar también JrTT (Urk. I, 125 § 3), si
bien creemos que se trata de JrTt, que por alguna razón ha sido escrito de otra forma (¿un error ortográfico?).
Edel (1955: 70) lo consideró una región de JrTt junto con Maxr y &rrs.
BAEDE Nº 16
95
ALEJANDRO JIMÉNEZ SERRANO
narraciones de sus expediciones y viajes, sabemos que ZATw, WAwAt, KAAw, Maxr y
&rrs podrían localizarse en la Baja Nubia junto con JrTt. Las menciones del resto son
mucho más escasas, permitiendo sólo saber que se refieren a algunos lugares situados al sur de Egipto37.
En lo que respecta a la situación política que se encontraron los nomarcas, Herkhuf menciona en su biografía que en su segundo viaje las regiones de ZATw e JrTt
compartían un mismo gobernante (Urk I, p. 125 § 8). Esta situación cambió en su
tercer viaje, ya que JrTt, ZATw y WAwAt estaban «unidas en una» (Urk I, p. 126 § 16).
Pocos años después, Pepi-najt destruyó WAwAt e JrTt por orden real (Urk. I, p. 133 §
10). Por último, Sabni menciona WAwAt y WTT (Urk. I, p. 136 § 12), si bien no es posible saber si refiere a dos entidades políticas diferentes o a una diferenciación geográfica dentro del mismo WAwAt.
Así pues, de las menciones que encontramos en los citados textos, es fácil comprender que la situación de la Baja Nubia era muy dinámica desde el punto de vista
geopolítico. Las entidades más destacadas en los primeros momentos fueron JrTt y
ZATw, que fueron sustituidas paulatinamente por WAwAt; ésta será la que finalmente
termine denominando a toda la Baja Nubia durante el Reino Medio, probablemente
como consecuencia de una hegemonía política en la región y en la que una parte
termina denominando a un todo.
Dado que JAm y MDA (cf. supra) parecen ser topónimos situados fuera de la Baja
Nubia, cabe preguntarnos si JrTt era en aquellos momentos (durante el reinado de
Pepi I) una denominación de toda esta región tal y como luego lo será WAwAt años
más tarde. La respuesta puede ser positiva, si bien habría que diferenciar entre el uso
de este término como topónimo y su uso referido a una entidad política.
Así, cobraría más sentido la inscripción egipcia datada en el reinado de Pepi I y
hallada en pleno corazón de la Baja Nubia, en concreto en Tumas38:
hAb(w.j) jr wbA JrTt
n njzwt-bjtj Nfr-zA-Hrw anx.w Dt
sHD xn.tjw-Sj pr-aA(j)m(j)-rA jaAw ¢wns
————
37
38
96
Cf. los textos de execración del Reino Antiguo, Osing (1976).
Urk. I, p. 208 §§ 16-17.
BAEDE Nº 16
TOPÓNIMOS NUBIOS EN LOS ANALES DE LA VI DINASTÍA
«Se ha enviado para abrir39 JrTt
al rey del Alto y Bajo Egipto, Nefer-sa-Hor (Pepi I), ¡qué viva eternamente!
El inspector del jardín del palacio40, supervisor de los mercenarios, Junes.»
De este modo, es posible que los escribas grabaran en los anales reales —y de
ellos al sarcófago de Anjenespepi— el nombre de la entidad política de JrTt, que en
aquella época podría controlar toda la región de la Baja Nubia y ser sinónimo de
esta región. Efectivamente, el hecho de que no aparezcan más que tres topónimos
referidos a tres regiones nos hace pensar que la Baja Nubia, durante (¿parte de?) el
reinado de Pepi I estuvo unida bajo el nombre de JrTt.
Esta situación cambiaría con posterioridad, tal y como se puede ver en los graffiti
y en las biografías de los nomarcas posteriores. Por tanto, la situación geopolítica de
la Baja Nubia estaba en continuo cambio, fruto de una competición hacia la hegemonía regional.
4. ALGUNOS COMENTARIOS EN TORNO A LAS RELACIONES DE EGIPTO Y NUBIA DURANTE LA VI DINASTÍA
La llegada del conocido como Grupo C a la Baja Nubia durante la V Dinastía
provocó un cambio en la situación política de la Baja Nubia. Así, de la bajísima
densidad poblacional que hasta ese momento caracterizaba esta región desde el Dinástico Temprano, se pasó a una situación completamente diferente tras el asentamiento de los nuevos contingentes poblacionales. Ello seguramente tuvo mucho que
ver con que los egipcios asentados en Buhen —al menos desde la Sergunda Dinastía— abandonaran la región. Aunque es posible que esta retirada (¿?) fuera consecuencia de una presión militar, las relaciones entre Egipto y la Baja Nubia continuaron, puesto que ambas regiones tenían intereses comunes.
A partir de la biografía de Herkhuf, intuimos que el objetivo principal de la política comercial egipcia era el país de JAm, más que a la Baja Nubia en sí. El principal
problema es que las poblaciones de esta última región (Grupo C) actuarían o bien
como intermediarios o bien como señores de las tierras de paso, con lo que ello implica a la hora de facilitar o entorpecer el paso41. Por tanto, no resulta extraño que
los reyes egipcios estuvieran especialmente interesados en demostrar la superioridad
egipcia en la región a fin de asegurarse el suministro de determinados productos.
————
39 Una ruta, Cf. con el fragmento en Herkhuf (Urk. I, p. 124 §§ 9-12): jw hAb.n w(j) Hm n Mr-n-Ra nb(.j) Hna
jt(.f) smr watj Hrj-xbt Jrj r JAm r wAb wAt r xAst tn «La Majestad de Merenre, (mi) señor, me envió junto con mi
padre, amigo único, sacerdote lector, Iri a Yam para abrir la ruta a este país».
40 Sobre este título, su significado y posibles traducciones, cf. Strudwick (2005: 28), con referencias.
41 A partir de la biografía de Herkhuf, podemos intuir que al principio no habría un contacto directo entre
agentes egipcios y JAm, ya que el nomarca de Elefantina dice que «Jamás supe de ningún Compañero (smr) o
jefe de caravanas (jmj-r aw) que lo hubiera hecho, que hubiera ido a JAm en el pasado» (Urk. I, 125 §§ 10-11). Es
más, durante su primer viaje, que capitaneó su padre, nos informa que la finalidad del mismo era «abrir la ruta
a este país (JAm)» (Urk . I, p. 124 § 12).
BAEDE Nº 16
97
ALEJANDRO JIMÉNEZ SERRANO
Esta superioridad se demostraría en el plano militar y en el económico. Del primero
apenas existen evidencias textuales en el periodo comprendido desde finales de la V
Dinastía y principios de la VI. Del segundo, lo podemos intuir con la utilización de
contingentes nubios en el ejército egipcio que comandó Weni (cf. supra). Ello implica una capacidad de influencia realmente eficaz de la administración egipcia sobre
las poblaciones de la Baja Nubia en esos momentos, lo que sin duda conllevaría una
«tutela» de la realidad geopolítica de la región.
La situación debió de cambiar poco después, ya que Iri, el padre de Herkhuf, tiene que abrir una ruta hacia JAm. Poco después, es Herkhuf -ya en solitario- el que se
va encontrando con una Baja Nubia cada vez menos permisiva con el tráfico comercial entre JAm y Egipto, lo que obliga en un momento determinado al mismísimo gobernante de JAm a proteger a Herkhuf de las tropas del estado unificado de
JrTt, ZATw y WAwAt (Urk. I, 127 §§ 4-5). Las condiciones llegaron a empeorar aún más
poco después, de tal forma que forzaron a los egipcios a intervenir militarmente, en
principio victoriosamente (cf. Pepi-najt, Urk. I, p. 133 §§ 9-17)42. No sabemos el desarrollo de las mismas, pero resulta esclarecedor que, años más tarde, Sabni tuviera
que pagar un precio consistente en «aceite (mrHt), miel, ropa, aceites sagrados y toda
clase de adornos» para traer el cadáver de su padre Meju, muerto en la Baja Nubia,
de vuelta a Egipto (Urk. I, 136 §§ 2-6, cita en § 5).
Tras estos acontecimientos, la información textual sobre la situación en la Baja
Nubia es prácticamente inexistente, lo que impide conocer con detalle lo que sucede
durante el Primer Periodo Intermedio, aunque se puede intuir que la situación de la
región al sur de Egipto corrió una suerte distinta.
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————
42 Cf. también la inscripción de Khabaubet, en López (1967: 52): rx njswt Jnpw ¢aj-bA.w-B.t jwj.t.f Hna mSa
20.000 xbs WAWAt «El conocido del rey (gobernador del nomo) del Chacal, Khabaubet. Ha venido junto con un
ejército de 20.000 hombres para destruir Wawat».
98
BAEDE Nº 16
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BAEDE Nº 16
99
¿LAS ILUSIONES PERDIDAS?
RECIENTES INTENTOS EN
ARQUEOASTRONOMÍA EN EGIPTO1
ROLF KRAUSS
Museum für Vor- und Frühgeschichte/Museo de Prehistoria Berlin
El historiador Heinrich Nissen escribió un artículo en 1885 acerca de la orientación
de templos griegos y egipcios2. Uno de sus ejemplos era el gran templo de Karnak en el
Alto Egipto. Nissen se basó en Georg Erbkam, el agrimensor de la expedición prusiana
en Egipto, según el cual los ejes del templo se encuentran desde 116° 30’ sureste hacia
296° 30’ noroeste3. A pedido de Nissen, un astrónomo calculó que, en la época de los
faraones, el sol saldría en el solsticio invernal (y se pondría en el solsticio estival)
aproximadamente en estos puntos. Nissen no vaciló en postular que los constructores
del templo de Karnak se habían orientado respectivamente por los solsticios.
Los valores calculados eran válidos para un horizonte ideal, sin tener en cuenta
elevaciones que pudieran haber obstaculizado la observación de los puntos de salida
y puesta del sol en Karnak mismo. El astrónomo Norman Lockyer comprendió este
problema durante su visita en Karnak en 1891. Lockyer era un astrónomo destacado
en su tiempo, también conocido como uno de los fundadores de la revista Nature.4
Su reputación como uno de los primeros arqueoastrónomos es más bien lamentable.
El astrónomo Gerald Hawkins escribio en 19745: «Sólo una pequeña parte de la
————
1 Texto revisado de la conferencia del 3 de mayo de 2005 ofrecida por el Autor en la Universidad de Valencia, Departamento de Prehistoria y Arqueología.
2 H. NISSEN, Über Tempel-Orientirung, Rheinisches Museum für Philologie, N. F. 40 (1885), 38-65, 329370, 480.
3 C. R. LEPSIUS, Denkmäler aus Ägypten und Äthiopien II (Berlin, 1849-1859), Blatt 73.
4 A. J. MEADOWS, Science and Controversy. A biography of Sir Norman Lockyer (London, 1972).
5 G. HAWKINS, Astronomical alinements in Britain, Egypt and Peru. Philosophical Transactions of the Royal
Society London A. 276. The Place of Astronomy in the Ancient World (London, 1974), 158.
BAEDE Nº 16
101
ROLF KRAUSS
obra de Lockyer es válida, y la opinion arqueológica fue prudente al rechazar dicha
parte completamente». Lockyer publicó en 1894 el libro «The dawn of astronomy»,
en el cual no sólo se refirió a la orientación de templos egipcios, sino también a
construcciones griegas y sobre todo prehistóricas, como la de Stonehenge. Lockyer
se basó en la hipótesis de Nissen de que Karnak habría sido un templo solsticial, pero en su caso le dio importancia sólo a la puesta del sol en el solsticio estival, probablemente porque desde el santuario, a lo largo del eje del templo, sólo se ve la entrada en el noroeste. En el sureste la vista se encuentra bloqueada por la pared trasera
del santuario.
Según Erbkam, el eje del templo señala hacia un punto al norte de la posición actual de la puesta del sol durante el solsticio estival. Dada esta diferencia, Lockyer
intentó calcular el año en el cual había sido fijado el eje. Debido a la precesión, el
sol se ponía en la época faraónica más al norte que hoy día. Pero Erbkam no era suficiente para Lockyer, por lo que pidió a un funcionario del Survey of Egypt que observara la puesta del sol durante el solsticio estival de 1891 y que comprobara las
mediciones de Erbkam. En aquella época, el templo no había sido liberado por
completo de los escombros, lo cual obstaculizó las mediciones. Lockyer llegó a la
conclusión de que el sol poniente era visible sobre el eje en la época faraónica; según
sus cálculos, esto habría ocurrido en los alrededores del año 3600 a.C., y por lo tanto, Karnak tendría que haber sido fundado por aquella fecha6. Nosotros sabemos
que Karnak es posterior al 2000 a.C., pero en los tiempos de Lockyer, incluso egiptólogos renombrados estuvieron de acuerdo con su cronología.
20 años después, el agrimensor Howard Payn midió nuevamente, en difíciles
condiciones, el eje del templo. En 1911 escribió para Nature7: «El resultado general
de la medición confirma los datos usados por Sir N. Lockyer al fijar la fecha en la
cual el eje fue colocado en, aproximadamente, el 3700 a.C.» Después de consultar
con Payn, el agrimensor de Egipto decidió tomar la iniciativa: «Con el objetivo de
aclarar esta situación, el Agrimensor General de Egipto está de acuerdo en llevar a
cabo las mediciones necesarias tan pronto como el eje del templo haya sido escombreado»8. El entonces Agrimensor General era Ernest Dowson9. En 1913 y 1914,
tres de sus funcionarios midieron el eje del templo de Karnak. Los resultados se
muestran en la figura 1.
Desde el centro del santuario miramos hacia las colinas en el oeste, a lo largo del
eje. A la derecha y a la izquierda están las jambas de la puerta del santuario mismo,
luego la sucesión de las otras puertas. Además vemos el sol en el punto donde se
ponía en el 4000 a.C. y donde se pone hoy día. De ahí se desprende que el sol en
ningún momento se ponía sobre el eje del templo, sino siempre un poco más al sur
de éste.
————
6
J. N. LOCKYER, The Dawn of Astronomy (Reprint: Cambridge, Mass., 1964), 116-119.
H. PAYN, The Orientation of the Great Temple of Amen-Re at Karnak, Nature 87 (1911), 514-515.
8 F. S. RICHARDS, Note on the age of the great temple of Ammon at Karnak. Survey of Egypt. Paper 38,
(Cairo, 1921), 3
9 Oxford Dictionary of National Biography 16 (Oxford, 2004), 820-821.
7
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BAEDE Nº 16
¿LAS ILUSIONES PERDIDAS? RECIENTES INTENTOS EN ARQUEOASTRONOMÍA EN EGIPTO
Fig. 1: Adaptado de Richards, 1921. A: horizonte matemático; B: colina; C: camino
del sol en 4000 aC; D: camino del sol en hoy día
El artículo publicado por el Survey of Egypt termina negando la tesis de Lockyer10:
«Por lo tanto, no hay razón para suponer que el templo de Amen-Ra en Karnak fue
originalmente construído en relación alguna con la posición del sol poniente en el
solsticio estival». En el artículo dice que la guerra había retardado la publicación, pero
quizás el Survey estaba esperando la muerte de Lockyer. El artículo fue publicado finalmente en 1921, un año después de que el astrónomo muriera, de 84 años.
Sólo en la década de los 60 un astrónomo volvió a interesarse por Karnak: Gerald Hawkins, el cual por entonces había llamado la atención del gran público con
————
10
RICHARDS, 1921, 8.
BAEDE Nº 16
103
ROLF KRAUSS
su trabajo acerca de Stonehenge11. Evidentemente, Hawkins conocía el libro de
Lockyer de 1894, pero no sabía nada de los trabajos del Survey of Egypt en 1913 y
1914. Después de estudiar la obra de Lockyer, Hawkins concluye12: «Las mediciones del gran templo de Amon-Ra en Karnak son lo suficientemente cuidadosas como para establecer que este templo mastodóntico está alineado con respecto a la
puesta del sol en el solsticio estival. La sugestión [de Lockyer] de que tal alineación
fuera una marca secreta de los sacerdotes para predecir la crecida del Nilo es interesante... Los templos menores de Karnak podrían haber estado alineados hacia Canopus, la segunda estrella más brillante en el firmamento».
Posteriormente Hawkins no menciona más Canopus, y rechaza la teoría de la
predicción de la crecida del río y la de la orientación hacia el sol en el solsticio. Por
1970 ya ha estudiado la literatura egiptológica y ha aceptado la opinión establecida
de que los templos en general están orientados perpendicularmente con respecto al
río. Dadas estas condiciones, no tendría mucho sentido buscar significados astronómicos. Sin embargo, Hawkins había leído también el libro del egiptólogo Paul
Barguet acerca de Karnak13, en el cual el autor se refiere vagamente a un «aspect cosmique» del templo, lo cual le hace considerar una posible componente astronómica
en la orientación del templo.
Hawkins visitó Karnak en la década del 70, y poco después formuló una muy reservada opinión en lo que se refería a la orientación del templo14: «La alineación es
una propiedad de la misma estructura, un hecho material. Si fue o no intención de
los constructores señalar de tal forma hacia el punto más al sur de la salida del sol
en el año, es difícil de decidir.» Hawkins había notado que el Nilo fluye hacia el noreste un trayecto de unos 50 kilómetros al norte y al sur de Karnak. Si un templo
hubiera sido construído en dicho trayecto, perpendicular al río, según la costumbre,
el eje tendría que señalar hacia el sureste, o sea, más o menos aproximadamente en
la dirección hacia la salida del sol en el solsticio invernal. En estas condiciones, ¿se
puede demostrar que la orientación del eje de Karnak hacia el amanecer del solsticio
invernal había sido intencional?
En los años 90, el egiptólogo Luc Gabolde llevó a cabo un intento de ubicar una
etapa determinada en la construcción del templo con la ayuda de la orientación de
su eje hacia el sureste15. Está demostrado que los vestigios más antiguos del templo
datan de la época del Rey Sesostris I. Los restos que se conservan son escasos pero
suficientes para determinar el eje. Según las mediciones de Gabolde, el eje del templo de Sesostris es prácticamente idéntico con el de otras etapas de la construcción.
En otras palabras, el eje del templo de Sesostris señala también hacia el sol naciente
durante el solsticio invernal. Los maestros de obras de Sesostris tendrían entonces
que haber fijado dicho eje durante el solsticio.
————
11
12
13
14
15
104
G. HAWKINS, Stonehenge decoded (Garden City, 1965).
G. HAWKINS, Astro-Archaeology, Vistas in Astronomy 10 (1968), 63.
P. BARGUET, Le temple d'Amon-Rê à Karnak: essai d'éxegèse (Le Caire, 1962), 336-340.
HAWKINS, 1974, 164.
L. GABOLDE, Le <Grand Château d'Amon> de Sésostris Ier à Karnak. MAIBL, N. S. XVII (Paris, 1998).
BAEDE Nº 16
¿LAS ILUSIONES PERDIDAS? RECIENTES INTENTOS EN ARQUEOASTRONOMÍA EN EGIPTO
En la primera columna que se conserva de una escritura del décimo año del reinado de Sesostris se describe una sesión del Rey con sus consejeros. Analizando otro
texto de una redacción similar, podemos suponer que en dicha sesión se acababa de
decidir la construcción del templo16. El décimo año del reinado de Sesostris se corresponde con el año 1946 a.C., si nos orientamos por la cronología que utiliza Gabolde.
En el 1946 a.C. la fecha de la sesión sería el 13 de agosto (según el calendario juliano),
fecha que no está en la cercanía del solsticio invernal. Para sortear esta dificultad, Gabolde propuso que, después de la sesión, los maestros de obras habían esperado 5 meses para fijar el eje del templo durante el solsticio, a la salida del sol.
El egiptólogo había observado el amanecer el 21 de diciembre de 1995, un día
antes del solsticio, desde el templo en Karnak, con la esperanza de poder determinar
el azimut del amanecer en el solsticio invernal del 1946 a.C. Para esto, Gabolde define el amanecer como el momento en que el borde superior del sol aparece en el
horizonte. Según observaciones astronómicas cuidadosas, el azimut del sol naciente
durante el solsticio invernal se ha corrido 32° 33’ hacia el norte desde 1946 a.C. Gabolde sumó a dicho valor de poco más que medio grado al azimut que él había medido (en 1995), para obtener el azimut del amanecer en el solsticio invernal de 1946
a.C. Y, en verdad, el eje señala aproximadamente hacia el azimut de Gabolde.
Sin embargo, es dudoso cómo los antiguos egipcios habrían definido el amanecer17:
«...sin documentos escritos, no es posible establecer si observadores antiguos habían
marcado el primer rayo del sol, el momento en que el sol era bisectado por el horizonte
o el instante final en que el borde del disco abandona el horizonte». En la latitud de
Karnak, el azimut del sol varía casi la mitad del tamaño del disco hacia el sur entre el
momento en que el borde superior aparece y cuando el borde inferior abandona el
horizonte. Si los egipcios tenían otra definición de amanecer, el eje calculado por Gabolde no señalaría hacia el sol naciente, sino hacia un punto más al norte.
Otros factores que hay que tener en cuenta son la refracción y la extinción, las
cuales deforman ligeramente la forma del disco solar y lo hacen aparecer más arriba
o más abajo y bajo otro azimut. La refracción y la extinción dependen de la presión
atmosférica y de la temperatura, y no pueden ser calculado con exactitud en retrospectiva. Podemos decir que el eje del templo señala hacia el amanecer del día del
solsticio invernal de 1946 a.C. sólo si en tal día, pero del año 1995 d.C., la refracción y la extinción habían sido exactamente las mismas. Dicha condición no se
cumple, porque la mejor estimación posible, a simple vista y en condiciones normales, de la posición en el horizonte del orto solar = su propio diámetro = ½°18. Debido a que la variación del azimut del sol naciente en solsticio en los pasados 4000
años se corresponde con las inexactitudes en las observaciones, no es posible deter-
————
16
GABOLDE, 1998, 40-41.
HAWKINS, 1968, 48; mire también D.C. Heggie, Megalithic Science (London, 1981), 227-228.
18 J. A. Belmonte y M. Hoskin, Reflejo del Cosmos (Madrid, 2002), 25, con referencia a R. M. Sinclair y
A. Sofaer, «A method for determining limits on the accuracy of naked-eye locations of astronomical events».
Archaeoastronomy in the 1990s, Ed. C. Ruggles (Loughborough, 1993), 178-184.
17
BAEDE Nº 16
105
ROLF KRAUSS
minar cronológicamente la orientación del eje del templo de Karnak19. Aparte de
ello, es dudoso que la orientación del eje hacia el solsticio halla sido intencional y
no una simple consecuencia de su posición con respecto al Nilo. Los astrónomos
Juan Antonio Belmonte y Mosallam Shaltout han demostrado recientemente que la
orientación perpendicular de los templos egipcios en relación con el Nilo es un
hecho estadístico20.
LA ORIENTACIÓN DE LAS PIRÁMIDES
Los científicos que acompañaban la expedición napoleónica habían notado que las
pirámides de Gizeh están orientadas hacia los puntos cardinales. Como las bases de las
pirámides estaban cubiertas de escombros, era muy difícil hacer mediciones exactas. Aún
en la década del 1920, cuando James Cole, del Survey of Egypt, las midió con exactitud21, todavía no habían sido escombreadas completamente. Queda abierta la pregunta,
cómo orientaban los maestros de obras las pirámides en general, no sólo las de Gizeh.
Los especialistas están de acuerdo en que la orientación hacia el norte se fijaba astronómicamente y en que las otras direcciones eran construídas geométricamente.
En la latitud egipcia se puede determinar el norte con sencillez, deduciendo las
posiciones extremas de alguna estrella circumpolar. El ingeniero agrimensor y egiptólogo Josef Dorner probó dicho método en el delta del Nilo22. El esquema de la figura 2 aclara el principio: En su trayectoria alrededor del Polo, una estrella circumpolar alcanza en el este y en el oeste la distancia máxima con respecto a dicho polo.
Durante el acercamiento a estas posiciones extremas al este y al oeste, el azimut varía con rapidez, luego más despacio, hasta que alcanza un punto inmóvil, lo cual se
repite a la inversa, cuando se aleja. Un observador puede determinar la posición extrema estando parado en un punto fijo y con la ayuda de otra persona. El observador mira hacia la estrella siguiendo la línea comprendido entre dos varas; ambas varas están sujetas por una cuerda, de tal manera que la otra persona puede mover su
vara en un círculo. Después de haber escogido la estrella a observar, se marca al
anochecer la dirección hacia el punto este en que la estrella parece estar inmóvil;
hacia el final de la noche se hace lo mismo con el punto al oeste. La línea que divide
al ángulo entre las dos direcciones señala hacia el norte. Dorner determinó en su
primer intento la dirección al norte con una exactitud de un minuto de arco. Pero
dado que la dirección al norte en el caso de las pirámides presenta una desviación de
1’ a 25’, es posible que los egipcios hayan utilizado otro método.
————
19 J. A. BELMONTE, Astronomy on the Horizon and Dating. Handbook of Ancient Egyptian Chronology,
Eds. Hornung – Krauss – Warburton (Leiden, 2006).
20 J. A. BELMONTE y M. SHALTOUT, On the Orientation of Ancient Egyptian Temples I: Upper Egypt
and Lower Nubia, Journal for the History of Astronomy 36.3 (2005), 273-298.
21 J. H. COLE, Determination of the exact size and orientation of the Great Pyramid of Giza. Survey of
Egypt, Paper No. 39 (Cairo, 1925).
22 J. DORNER, Die Absteckung und astronomische Orientierung ägyptischer Pyramiden (Tesis doctoral,
Universität Innsbruck 1981; no publicada), 146.
106
BAEDE Nº 16
¿LAS ILUSIONES PERDIDAS? RECIENTES INTENTOS EN ARQUEOASTRONOMÍA EN EGIPTO
Fig. 2. Adaptado de Dorner, 1981
En la década del 90, la egiptóloga Kate Spence vio la posibilidad de correlacionar la orientación hacia el norte con la precesión. Una primera versión aparece en
su tesis doctoral de 197723. Una segunda versión fue publicada en Nature24. El artículo tuvo mucha resonancia25, sobre todo en el mundo anglófono, lo cual puede
haberse debido al «esoterismo de las pirámides» anglosajón. Si introducimos las palabras «Kate Spence» y «pyramids» en la página google.com, aparecen unos 3700
páginas web. En el mundo hispano el interés fue mucho menor. Si introducimos
«Kate Spence» y «pirámides» en google.es, aparecen sólo unas 33 páginas.
Kate Spence partió de las siguientes premisas astronómicas: En la época de las pirámides, las estrellas brillantes Mizar (ζ Uma) y Kochab (β Umi) se encontraban
aproximadamente a los lados opuestos del Polo Celeste. Debido a la precesión, las
posiciones varían constantemente. Acerca del año 2500 a.C., el Polo Celeste se encontraba exactamente entre estas dos estrellas. Cuando las dos estrellas, durante su trayectoria diaria, se encontraban en la misma vertical, la línea que las unía pasaba a tra-
————
23 K. SPENCE, Orientation in Ancient Egyptian Royal Architecture (Tesis doctoral, University of Cambridge, 1997; no publicada).
24 K. SPENCE, Ancient Egyptian Chronology and the astronomical orientation of pyramids, Nature 408
(2000), 320-324.
25 Major critical reviews are A.-A. MARAVELIA, L’horizon astral de Khéops. Archéoastronomie, égyptologie ... et quelques scénarios de science-fiction, Tôzai 5 (2000), 11-37; D. RAWLINS y K. PICKERING, Nature 412
(2001), 699; H. THURSTON, On the orientation of early Egyptian pyramids, DIO – The International Journal of
Scientific History 13.1 (2003), 4-11.
BAEDE Nº 16
107
ROLF KRAUSS
vés del polo. Un observador podía proyectar dicha línea con la ayuda de una plomada
sobre el horizonte y, de tal manera, determinar exactamente el punto norte26.
En los años antes y después acerca de 2500 a.C. la situación era diferente. Antes
del 2500 a.C., cuando Mizar culminaba, pasaba la vertical que la unía con Kochab
al oeste del Polo Celeste; en los años posteriores, al este. Si hubiéramos proyectado
la vertical sobre el horizonte en los años anteriores o en los posteriores al 2500 a.C.,
hubiésemos obtenido una serie de puntos que se acercaban al norte desde el oeste y
luego se alejaban en dirección este (línea punteada en la figura 3). Si la medición se
hubiese llevado a cabo no durante la culminación de Mizar, sino durante la culminación de Kochab, hubiésemos obtenido la línea solida en la figura 3.
Fig. 3. Adaptado de Spence, 2001. Línea a: alineamientos con la ayuda de Mizar en alta posición. Línea b: alineamientos con la ayuda de Kochab en alta posición.
Años aC según J. Baines y J. Malek, Atlas of Ancient Egypt (Oxford, 1980)
————
26 It would have been easier to use the stars Phecda and Megrez, see J. A. BELMONTE, On the orientation
of the Old Kingdom pyramids, Archaeoastronomy 26 (JHA XXXII) (2001), S1-S20.
108
BAEDE Nº 16
¿LAS ILUSIONES PERDIDAS? RECIENTES INTENTOS EN ARQUEOASTRONOMÍA EN EGIPTO
Spence comparó la orientación de las pirámides con las líneas punteada y solida.
Orientaciones conocidas son la de la pirámide de Medum, además la de la Pirámide
romboidal, y la de la Pirámide Roja en Dahshur. También son conocidas las orientaciones de otras pirámides cercanas en el tiempo: las de los reyes Keops, Kefren y
Micerinos en Gizeh. Dichas pirámides están sólidamente construídas con piedras y
se encuentran en buen estado, de manera que las mediciones son posible. Todas las
pirámides posteriores fueron construídas menos sólidamente y se encuentran en
nuestros días prácticamente en ruinas, lo cual nos impide llevar a cabo mediciones.
Una excepción son la pirámide de Unas, cuyos cuatro cantos han sido medidos, así
como las pirámides de Sesostris I y Amenemes III, de las cuales han sido medidos
los cantos con orientación este.
Spence decidió obviar las tres últimas pirámides, pero quiso incluir las pirámides
de Sahure y Neferirkare, para las cuales no existen mediciones de los cantos. A
cambio de ellas, utilizó valores tomados de un plano general. Estos valores no son
confiables y sólo pueden ser tenidos en cuenta con cierto excepticismo. En general,
tenemos 9 pirámides con valores confiables y 2 pirámides con valores cuestionables;
la orientación de 30 pirámides en ruinas es desconocida.
Spence trabaja con 8 pirámides, de las cuales 6 se corresponden con la línea solida y 2 con la punteada. De ellas, la pirámide de Medum se corresponde con la línea
solida sólo porque Spence la dató 10 ó 15 años demasiado temprano. Gracias a esta
«pequeña ayuda», Spence pensó haber demostrado que al menos las pirámides sólidamente construídas en piedra habían sido orientadas con la ayuda de Mizar y Kochab y, además, que es posible establecer con exactitud la cronología absoluta de la
época de las pirámides.
Sin embargo, la base de datos está incompleta, porque entre las pirámides construídas con piedras falta la pirámide construída por el sucesor de Keops en Abu
Roash. La pirámide había servido de cantera desde la época romana y se encuentra
hoy muy desgastada. Cuando Spence preparó su tesis, las medidas de Abu Roash
todavía no se encontraban disponibles, pero la orientación debería desviarse del norte unos 4 minutos de arco, fuera hacia el oeste o hacia el este. Los cantos de la pirámide han sido entretanto escombreados y sus valores dados a conocer hace 3 años
por el astrónomo Eric Aubourg27. Pero en lugar de los 4’ que Spence esperaba, Aubourg midió una desviación del canto este de 48’.
Es evidente que en el planteamiento de Kate Spence hay errores de principio.
Ella había partido de la suposición prejuiciada, de que tendría tres alternativas a escoger: el canto oeste de la pirámide habría sido orientado astronómicamente, o el
canto este, o el eje central. Spence argumentó que sólo el canto oeste habría sido
orientado astronómicamente, mientras que los otros cantos y el eje central habrían
sido construídos geométricamente.
————
27 E. AUBOURG y C. HIGY, Détermination de l’orientation de la pyramide de Rêdjédef, BIFAO 101
(2001), 457-459; mire también AUBOURG y HIGY, Genava 49 (2001), 245-248
BAEDE Nº 16
109
ROLF KRAUSS
El canto oeste de varias pirámides está en realidad orientado con más exactitud
que el canto este. Pero, por ejemplo, en la pirámide de Keops, el canto este se desvía
de la dirección norte unos 3’ 26’’, mientras que el canto oeste se desvía sólo 2’ 47’’28.
Es una diferencia de 39’’, lo cual es menos que un minuto de arco. Dicho minuto de
arco es, a su vez, el límite de lo que un observador experimentado puede determinar
a simple vista sobre el horizonte. Pequeñas diferencias entre los cantos son irrelevantes a la hora de calcular la exactitud con la cual habría sido orientada la pirámide hacia el norte. En lugar de favorecer uno de los cantos, se debería tomar un valor
promedio entre todos ellos.
Spence no quería saber nada de la posibilidad de que el eje hubiera sido orientado astronómicamente y los cantos construídos geométricamente. Pero en Medum el
eje central es idéntico al eje del corredor y29, en el caso de la Pirámide Roja, el corredor de la cámara del sarcófago se encuentra exactamente sobre el eje central30.
Dicho eje se desvía aquí sólo 3’ del norte, mientras que si medimos sólo el canto este, la desviación es de más de 8’. No podemos ignorar la suposición de que en estos
casos el eje central había sido orientado astronómica y los cantos, a su vez, construídos geométricamente.
Sin embargo, en el caso de las pirámides de Keops y Kefrén, esta suposición nos
presenta dificultades. Ambas pirámides fueron construídas sobre terrazas preparadas
en la roca viva, que en determinados puntos alcanzan una altura de hasta 10 metros.
Desde una de estas terrazas habría sido muy difícil, si bien no imposible, determinar el
eje central astronómicamente. Por otra parte, al norte de las terrazas, en la cercanía de
ambas pirámides, se encuentra un terreno plano desde el cual se puede observar el
horizonte norte. O sea, el eje central podría haber sido fijado astronómicamente. Y,
en realidad, al norte de la pirámide de Keops, rallado en la piedra del suelo, el egiptólogo Borchardt he encontrado el trazado del eje31. Una vez fijado el eje, habría sido
posible preparar las orientaciones de los cantos este y oeste sobre el terreno y proyectarlos sobre la base de la pirámide. Por lo tanto, nada se opone a la suposición de que
el eje central de todas las pirámides habría sido orientado astronómicamente. Podemos intentar determinar la exactitud con la cual los maestros de obras fijaron la dirección norte a partir de la orientación de los corredores.
En la figura 4 tenemos en el eje X el tiempo, pero en el eje Y tomaremos la orientación de los corredores hacia el norte, en el caso de las pirámides desde Medum hasta
Micerinos. No tenemos datos confiables sobre los corredores de Sahure y Neferirkare.
Como habíamos dicho, utilizaremos dichos datos con cierto excepticismo. En el caso
de Unas, el corredor se encuentra sobre el eje central, y como los ángulos rectos en las
————
28
DORNER, 1981, 77.
V. MARAGIOGLIO y C. RINALDI, L’architettura delle piramide Menfite 8 (Torino, 1964), 16; mire
también W.M.F. PETRIE, Medum (London, 1892), 5-6.
30 J. DORNER, Neue Messungen an der Roten Pyramide. Stationen. Beiträge zur Kulturgeschichte Ägyptens,
Rainer Stadelmann gewidmet, H. Guksch y D. Polz, eds., (Mainz, 1998), 27-28.
31 L. BORCHARDT, Längen und Richtungen der vier Grundkanten der grossen Pyramide bei Gize (Berlin,
1926), 3.
29
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BAEDE Nº 16
¿LAS ILUSIONES PERDIDAS? RECIENTES INTENTOS EN ARQUEOASTRONOMÍA EN EGIPTO
esquinas tienen una exactitud de hasta ½’, podemos tomar el valor aritmético medio
de los cantos este y oeste para determinar la orientación del corredor.
Fig. 4. 1: Medum; 2: pirámide romboidal; 3: pirámide roja; 4: Keops; 5: Abu Roash; 6: Kefren; 7: Micerinos; 8: Sahure; 9: Neferirkare; 10: Unas.
La línea que unime las pirámides según la fecha de su construcción se interrumpe entre la pirámide en Abu Roash y la de Kefrén. Por tal época, Baka (Bikeris)
había empezado a construir una pirámide: la entrada hacia el corredor había sido
excavada y según el plano señalaba con relativa exactitud hacia el norte, pero no
poseemos medidas exactas32. La pirámide de Unas se encuentra aislada.
La gráfica muestra que el corredor de la Pirámide romboidal, fue orientado con
una desviación de apenas 1’. El corredor de Medum, en comparación, fue orientado
con mucha menos exactitud. A continuación de la Pirámide romboidal, la Pirámide
Roja y la de Keops presentan una desviación de 3’. Después salta la desviación del
corredor hasta aproximadamente 25’ en Abu Roash para retroceder hasta casi 6’ en la
de Kefrén. En la pirámide de Micerinos tenemos casi 13’ y unos 17’ en la de Unas.
Obviamente, la orientación de los corredores en las grandes pirámides de piedra
varía en forma no lineal. Pero sólo es posible correlacionar la orientación de los co-
————
32
A. Barsanti, ASAE 7 (1906), 260-286.
BAEDE Nº 16
111
ROLF KRAUSS
rredores con la precesión si la variación es lineal y además para una determinada
tasa de la variación. Por lo tanto, tenemos que negar la tesis de que las pirámides de
piedra fueron orientadas con la ayuda de las estrellas, cuya posición, a su vez, fue
variando según la precesión. No es posible datar las grandes pirámides según sus
orientaciones hacia el norte. En cualquier caso, ni astrónomos ni egiptólogos han
podido determinar hasta ahora el método con la ayuda del cual los maestros de
obras orientaron sus pirámides.
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BAEDE Nº 16
THE VALLEY OF THE KINGS:
A PERSONAL PERSPECTIVE
GEOFFREY T. MARTIN
In Memory of Lorenzo Baqués Estapé
The study of Ancient Egypt by Spanish specialists has made tremendous strides
over the past two decades, due in part, no doubt, to the foundation of the Asociación
Española de Egiptología and to the loyal and enthusiastic support of its members. The
present essay is written with the latter in mind, reflecting some of my observations and
thoughts after participating in four productive seasons of archaeological excavation in
the Valley in recent years, during which I had the opportunity of visiting all the accessible royal tombs as well as several uninscribed ones, normally inaccessible. The Valley is one of the richest, most celebrated, and most visited archaeological sites in
the world, but it is vulnerable, as we shall see.
Almost without exception, excavators in this prime site have simply been looking for undiscovered tombs, and from the early nineteenth century onwards until
1922 there were spectacular successes. Yet, much evidence has been lost or remains
to be published to a modern scholarly standard. Our comprehensive Egyptological
source, the incomparable Topographical Bibliography of Miss Porter and Miss Moss,
devotes almost 100 pages to the monographs and articles that have been published
on the monuments and texts in the Valley over the years. One might therefore be
forgiven for thinking that there is no more to know about the site. Nothing could be
further from the truth. It is safe to say that not one of the major royal tombs (i.e.
those with a full complement of inscriptions, paintings or reliefs) has been exhaustively or definitively published, and aside from the existing monuments there is still much
else to investigate. In this paper I would like to highlight some of the facts that have
contributed to our knowledge of this unique site, and to suggest a few methods of
approach that might reveal even more of its history and potential for research in the
BAEDE Nº 16
113
GEOFFREY T. MARTIN
future. We should perhaps reject the idea that the only way to advance knowledge
of the area is to look for undiscovered tombs, always supposing these exist, which is
not improbable. In order to suggest what remains to be done it is necessary to give a
brief overview of what has already been achieved. My observations are aimed not
especially at experts – those who would have to undertake the various projects – but
at the many who take an interest, often passionate, in everything relating to Ancient, or for that matter Modern, Egypt, like the members of the Asociación.
In preparing notes for this article I re-read a number of published studies on the
Valley, both the primary evidence, such as the excavators’ reports, and the more general or popular accounts. There are some good ones in the second category, such
as John Romer’s Valley of the Kings (1981), and C.N. Reeves’ dissertation with the
same title (1990), the latter a volume with a wealth of documentation on all previous work in the area. Useful though the secondary sources are, I feel there is a lack
of emphasis on what I would regard as something of overriding importance: the
concept of divine kingship. Although there are a few notable exceptions, often the
approach of authors is a trifle antiquarian, with an emphasis on treasure, tomb robbery, the shunting to and fro of the pitiful remains of the rulers and their families,
interesting and important though these matters are in the history of the necropolis.
Writers are fond of antiquated words such as ‘sepulchres’, and air somewhat inappropriate concepts such as the pharaoh being ‘laid to rest’ or reaching ‘his last resting place’. For me at least there are altogether too many allusions to ‘corpses’, giving the impression that the Osiriform body of the divine pharaoh was utterly inert.
The royal tombs, their relieves, texts and furnishings, as well as their architecture,
are major sources for the study of divine kingship, a profound understanding of
which is desirable in order to get to grips with Egyptian culture, religion and society.
To enter the Gold Room of the Cairo Museum, ideally after six in the evening when
most visitors have left, to confront the famed ritual and other objects from the tomb
of Tutankhamun, not least the gold mask and the inner gold coffin, gives one more
than an inkling of the centrality and importance to the Egyptians of their kings.
These were frail creatures like the rest of humankind, but divine nevertheless. (There
are, or were, modern parallels in Japan and elsewhere).
In the popular publications it is sometimes suggested that the richness of the
equipment and furnishings in Tutankhamun’s tomb, even in its robbed state, was
exceptional, signalling his importance as the ruler who presided over the reinstatement of the old religion after the Amarna episode. This can hardly be the case. Tutankhamun’s monument, which is not really a royal tomb at all in architectural and
iconographical terms, gives an unparalleled insight into the fitting out of a divine
pharaoh’s tomb, with each category of object, whether inscribed or otherwise,
having a part to play in the king’s survival during his transition into the Underworld
and thereafter, and to the maintenance of the concept of maat, ‘truth’, ‘order’, ‘cosmic balance’. Tutankhamun’s tomb enables us to visualize in a vivid way the organisation of a royal burial, carried out by the state and necropolis officials, remembering also the involvement of architects, masons, sculptors, painters, and labourers,
not only in the case of a youthful and relatively minor ruler like Tutankhamun but
also for more senior and longer-lived pharaohs such as Tuthmosis III, Amenophis II,
114
BAEDE Nº 16
THE VALLEY OF THE KINGS: A PERSONAL PERSPECTIVE
Tuthmosis IV, Amenophis III, Ramesses II, III, and VI. Shattered relics of their funerary objects have been found by archaeologists working in the Valley, but a comparative study of all such equipment and its ritualistic significance is lacking in the literature. Many of the objects found have yet to be published to a modern standard.
I referred earlier to ‘popular’ books on the Valley. Far more important are the
fundamental publications: the excavation reports, catalogues of objects, studies on
human remains and the like, as well as the publication of wall scenes and texts.
These will never be totally superseded. Much of this work, however, is partial, even
deficient, or at least does not come up to modern standards of scholarship. These
remarks are not written in a spirit of carping criticism, but to emphasize how much
work needs to be done before the scale, significance and importance of the Valley of
the Kings and its monuments are fully comprehended. On the royal tomb walls, and
to some extent on the sarcophagi, there is an unparalleled wealth of iconographical
and inscriptional material, whole libraries of religious texts for example, illustrated
with incomparable vignettes and paintings. By and large these have not been recorded in exact facsimile, but rather in hand copies or photographs. The latter are, of
course, crucial, but are no substitute for accurate facsimile line drawings which
show every minute detail, including traces of the original artists’ outlines, mistakes,
alterations, and much else. All these things are difficult to detect in photographs,
even those of high quality. By contrast, the temples and private tombs at Thebes are
rather well served epigraphically, the supreme examples being those published by
the incomparable Epigraphic Expedition of the University of Chicago.
There are, however, many positive things to remark upon. For example, a notable lack until recently was a set of accurate plans and sections of the tombs in the
Valley, with precise indications of their locations. This deficiency has now been remedied by the publication of a series of plans prepared by Dr Kent Weeks and his team
working for The Theban Mapping Project. A most useful development of this would
be an investigation into the stratigraphic relationship of the various tombs, i.e. where
tombs are situated in the same area, the exact height of one above the other. Such a
project could eliminate some misapprehensions in the publications, such as the assertion that when masons were cutting the tomb of Ramesses IX they risked accidentally
breaking into the anonymous Amarna Period royal tomb, KV55. In fact, several metres of rock separate the two monuments in question. The problem needs to be examined in three dimensions. A valuable tool would be a so-called wire-frame diagram of
the topography of the Valley, which could then be examined from many angles. The
computer software is available to construct such a model, and much of the required
data are available from the plans published by The Theban Mapping Project. The
undertaking would, however, be time-consuming and expensive.
We turn now to a brief survey of the topography of the Valley. Viewed from
above it seems vast, but in fact, once inside the Valley one can stride briskly through
it in 15 to 20 minutes. Thus, in antiquity, it was relatively easy to protect from below as well as from above, where there was a network of pathways for itinerant
guards. Protection was, of course, of paramount importance because of the extraordinarily rich contents of the royal tombs, the extent of which was known to the state
and necropolis officials and to ordinary workmen, all involved in the task of manBAEDE Nº 16
115
GEOFFREY T. MARTIN
handling the equipment through difficult terrain and placing the objects in their
allocated positions in the various chambers of the tombs. To my knowledge the
network of paths above and below was never properly mapped and studied when
the tracks were in their pristine state before the advent of modern tourism or indeed
of archaeologists. When I first visited the Valley in 1962 comparatively few trudged
along these pathways. Nowadays some of the tracks have been trodden almost out
of existence and even new ones created, by tourists and by local people. Yet this
network of paths, linking the site to Deir el-Medina, the village of the necropolis officials and labourers, was important in an understanding of the Valley and its administration in antiquity. The original trackways in the Valley proper have long since
been altered and obliterated, mostly by archaeologists who over the past century
have displayed a somewhat cavalier attitude towards the disposal of rubble and excavators’ spoil. The Egyptian authorities now rightly insist that all debris from excavations be taken out and deposited well away from the Valley itself. The damage
has been done, however. Yet, as I know from personal experience, this modern excavators’ debris contains a great number of fragmentary artefacts, mostly pieces of
royal tomb equipment including pottery, as well as ostraca. This material cannot
therefore be moved out of the Valley by mechanical means.
The tremendous influx of visitors over the years has also meant that the Antiquities
administration has had to provide easy and safe access to the entrances of the major
tombs, resulting in a general ‘landscaping’ of the terrain. It is difficult to visualize
what the Valley was like in the days of Belzoni in the early nineteenth century. Of
course, tourism is not entirely a modern concept: graffiti in Greek and other scripts in
some of the more famous monuments are clear evidence that tombs such as those of
Ramesses VI and other Ramesside pharaohs were accessible in antiquity. It is noteworthy that such tombs, unlike those dating to the Eighteenth and into the early Ramesside period, were never hidden from view. On the contrary, their majestic doorways, hewn in the living rock and inscribed with the owners’ names, signalled their
presence. Security here relied not on superincumbent debris piled over the entrances
but rather on hefty wooden doors and on the vigilance of the necropolis guards.
The only parallel is the short-lived royal necropolis at El-Amarna, where Akhenaten and some members of his family were interred and where I worked in 1980
and 1984 to record the royal tombs. The photographs of the terrain I took in those
two brief seasons are now in a sense archival. Much has happened there in the intervening quarter of a century, and tourists can now visit Akhenaten’s tomb and the
unfinished tombs in the royal necropolis along a surfaced highway like the tarmac
road that leads to the Valley of the Kings at Thebes.
Let us try to imagine the Valley in its untouched state when, at the beginning of
the Eighteenth Dynasty, c.1530 BC, the authorities decided, for religious, or for security reasons, to separate the mortuary or cult temple of the deified pharaoh from
his actual burial, the one at the edge of the cultivation, the other over the mountain,
in the Valley. It is interesting to note the locations chosen by the royal officials and
architects of the earliest tombs, those of Hatshepsut, Tuthmosis III, Amenophis II
and Tuthmosis IV (the sites of those of Tuthmosis I and II, doubtless uninscribed,
are problematic). We read in our popular sources that the officials avoided places
116
BAEDE Nº 16
THE VALLEY OF THE KINGS: A PERSONAL PERSPECTIVE
where, from the appearance of the terrain, there was a serious risk of a projected
tomb being flooded, i.e. the ancient surveyors avoided ‘waterfall’sites. The actual
location of most of the Eighteenth Dynasty monuments gives the lie to this view:
with a notable exception (Tuthmosis III) the entrances of most of these tombs are at
the base of the high cliffs surrounding the Valley, veritable ‘waterfall’sites. In this
location it was simply a matter of removing scree and water-borne debris from the
base of the rock so that the gang of masons could speedily begin to cut their way into the cliff face, an area having been selected previously by the surveyors, which,
from their point of view, was free from major flaws in the rock. Serious rock flaws,
or inaccessibility, must be two of the reasons why more tombs failed to be hewn in
such places after the reign of Tuthmosis IV (c.1413 BC). Sometimes the surveyors
were fooled or were simply unlucky, as in the tomb of Hatshepsut, where the
workmen soon found themselves cutting through dangerous, shaly rock.
It is probable that flash floods were as rare in antiquity as they were down to
modern times. The possibility of flooding in antiquity was not therefore a major
consideration. In any case, after the royal interment, the deposit of debris from above after a flash flood would have given an additional source of protection over the
tomb entrance. These matters have never been fully investigated, even though they
are important from the point of view of the civil engineering aspect of the royal necropolis. Likewise is another problem: how were the tombs previous to the early
Ramesside period disguised after the burials, a matter which has important repercussions from the viewpoint of necropolis inspections and the selection of a new site
for an anticipated royal tomb, begun soon after a monarch’s accession? During the
cutting of a monument, huge amounts of chippings would have accumulated, not
least in the case of large tombs such as those of Amenophis II, Tuthmosis IV,
Horemheb and Seti I. What happened to the spoil? Logically, this would have been
set aside until the burial – or burials in the case of a family tomb – were in place,
and then used to fill the initial descent into the rock and approach corridor. This
was the case in KV55, containing reburials of members of the Amarna royal family,
and KV62 (Tutankhamun). It surely was the same in earlier and some later tombs.
Almost all the monuments discovered previous to that of Tutankhamun were excavated hurriedly by modern explorers and archaeologists, and if any notes, detailed
or otherwise, were made concerning traces of original blockings, such notes have
not survived. This is regrettable. Security has always been a problem for the excavators and the Antiquities administration, with a pressing urgency to transfer the newly discovered objects to a safe place as quickly as possible. The almost intact tomb of
Yuya and Thuyia, parents of Queen Tiy, was emptied extremely rapidly, as was
KV55, and vital information was doubtless overlooked in the scramble. The former
tomb would be worth re-examining in detail for small clues that might be rescued
there, as was KV55 in the recent past. The great cache of royal mummies found
near Deir el-Bahari, including some of the most famous personalities known to us
from Ancient Egypt, together with many items of tomb equipment, suffered the same fate of hurried clearance. The loss to science was not negligible. Crucial evidence about blockings, re-blockings, sealing of doors and much else, including chronological clues, was inevitably overlooked. Keen eyes can still detect some fragile
traces of ancient administrative activity in the accessible tombs, especially in that of
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117
GEOFFREY T. MARTIN
Tuthmosis IV. At this point we must salute the strength of purpose and superlative
skill of Howard Carter, who did not emulate, if that is the word, his predecessors’
record in the Valley. Even so, Carter’s account of the clearance of the steps and approach corridor of Tutankhamun’s tomb, where a number of objects lay scattered, is
not as full as it might be.
It would be interesting to plot the positions of the various tombs from the topographical and chronological viewpoints, following in the footsteps of the ancient
surveyors and others who had the responsibility for choosing a site for a new tomb.
We can obtain a unique glimpse of official activity in this regard from an inscription
commissioned by Ineni, a prominent architect of the early Eighteenth Dynasty: ‘I
saw to the excavation of the (cliff) tomb of His Majesty (Tuthmosis I) secretly, noone seeing and no-one hearing’. Frustratingly, the royal tomb site he selected and in
which he directed operations, has never been convincingly identified; there is more
than one candidate. We can be certain that the work was not on a grand scale – the
early New Kingdom royal tombs are modest – and it is impossible to believe in any
case that the work was carried out in total secrecy. A fair number of masons and
workmen would have been involved. The text is a nice example of official hyperbole, emphasizing Ineni’s vigilance as a dedicated government administrator. The officials and others involved in preparing the tombs of the divine pharaohs over the following decades or even centuries would surely have remembered very well the
location of individual tombs, if only approximately, the information being passed
down from father to son in the close-knit community of Deir el-Medina, whence
came the workforce for the royal tombs from the time of Tuthmosis I. I cannot see
that any official sanction would have prevented this. Though no written evidence
has yet emerged to prove it, I suggest that the necropolis officials must have kept
some kind of record of the whereabouts of the ‘hidden’ tombs, those Eighteenth and
early Nineteenth Dynasty monuments for which there was no physical evidence on
the surface. Since prime sites for new tombs were at a premium, especially those
that were very developed architecturally – Seti I for example – such a record would
have been necessary to avoid subterranean ‘collisions’ when work was in progress.
Considering the amount of work that went on in the Valley over five centuries there
are surprisingly few instances of these. Whether relying on an official record and/or
collective memory, it seems clear to me that those responsible for checking the integrity of ‘hidden’ tombs knew rather well where they were sited, and would instantly
have known if the ground above them had been disturbed. There is evidence for this
in the famous Tomb Robbery Papyri and in the Valley itself, the latter in the form of
rock inscriptions and graffiti, to which we must now turn.
Although I have lamented the lack of a full documentation of the Valley’s history, in respect of the graffiti a triumph can be celebrated. The great German scholar,
Georg Steindorff, was one of the first to realize their importance, and he initiated
the facsimile recording of them at the end of the nineteenth century. He recognised
their potential for the study of the administration of the royal necropolis, and much
else. (The officials who scratched their names on the rocks are sometimes identifiable with people named in datable texts from Deir el-Medina). Howard Carter, in his
early days in the Valley, started to make a record of them, but abandoned the project.
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BAEDE Nº 16
THE VALLEY OF THE KINGS: A PERSONAL PERSPECTIVE
Other scholars, notably Jaroslav Černý, whose knowledge of the village site and its
inhabitants was encyclopaedic, continued the work of recording, assisted later by a
group of highly talented young Egyptian philologists and epigraphers. Over the years
just about every inscription and drawing on the rock faces was meticulously drawn,
positioned on maps of the area, indexed and published: a major scholarly enterprise.
It is sad to record that since this crucial record was made, many of the rock texts and
drawings have been mutilated, sometimes unwittingly, by modern visitors anxious to
record their own fleeting presence in the Valley. Despite the full publication of the material it has yet to be exploited in full. For instance, from my own fairly cursory examination of some hundreds of inscriptions it occurred to me that official itineraries,
presumably to check that no disturbance to the sealed tombs had occurred, could with
patience be worked out. The visiting officials could also have written their names adjacent to certain tombs after reports had been received that attempts had been made to
enter them illicitly. The title and name of the scribe Wenennefer, for instance, occurs
in the inner and central parts of the Valley, adjacent to the tombs of Amenophis II and
Horemheb, over the rims of the shaft tombs KV 56 and 58, and elsewhere nearby.
These texts are Ramesside in date, though the royal burials, presumably still intact at
the time, beneath the feet of the inspectors, were of the Eighteenth Dynasty. Far more
can be coaxed out of these laconic texts, I am sure.
It is not possible in this short paper to give an overview of the work of every excavator who has worked in the Valley. Suffice it to say that it would be instructive
meticulously to re-examine the tombs they cleared, and even to republish in more
detail or to record for the first time the objects and other materials found, including
human remains. The majority of the objects from the most famous discovery of all,
Tutankhamun, remain unpublished, from the scholarly point of view, to this day, as
does a full commentary on the decorative scheme in his burial chamber, available
only in photographs. Work still needs to be carried out in the existing tombs, including that of Horemheb, one of the best preserved. Theodore Davis’s team rapidly
cleared the interior, including the shaft, but the dimensions of the latter are not recorded, neither are any details available of a room allegedly found at the base of the
shaft. The Supreme Council of Antiquities has generously granted the writer a concession to carry out a thorough and final clearance of this important monument,
and there are others awaiting similar treatment. The presence in the Valley of the
tomb of Maheripra, found by Victor Loret, alerts us to the possibility that persons
other than pharaohs were interred there. A problem still unresolved is the whereabouts of the tomb locations of a multitude of queens, princes, princesses, royal
harim ladies (including those from foreign states), all members of the royal family
and court, particularly of the Eighteenth Dynasty. It is possible that non-royal persons known to us by name through inscribed objects found in the royal necropolis
had similar intimate connections with the royal family as, for example, royal wetnurses and their husbands, royal tutors and the like. The matter awaits research.
The Valley floor has great potential for new information. Carter, and possibly
Loret before him, discovered many simple hutments in the lower levels of the Valley, and it will be remembered that Carter, in excavating beneath the floor of one,
made his major discovery. Recent work by archaeological expeditions has indicated
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GEOFFREY T. MARTIN
that large areas of the Valley floor, and to some extent the adjacent sloping escarpment, are covered with such humble dwellings, occupied by workmen and guards,
no doubt during their tours of duty. The workers came, it can be assumed, almost
exclusively from Deir el-Medina. Large quantities of inscribed and decorated ostraca (mostly limestone flakes), various classes of artefacts, datable pottery, cooking
facilities, and food remains have been found in situ in the hutments. Many ostraca
were found by previous investigators, mostly inside the royal tombs, such as that of
Ramesses VI. It is clear that scribes and artists were trained in the Valley, and some
of the ostraca produced by them must relate to texts and scenes subsequently carved
and painted in the royal tombs. Perhaps the known Valley ostraca should be reexamined as an entity, illustrating scribal, artistic and administrative activity specifically related to the royal necropolis. The research potential is significant.
In this paper I have touched on just some of the possibilities for enhancing our
knowledge of one of the major sites of antiquity. Earlier I mentioned the vulnerability of the Valley of the Kings. There are perhaps three main causes for concern: general wear and tear, the risk from flash flooding, and potential harm to the monuments
by an increasing number of eager visitors. The first is self-evident (the monuments
are, after all, upwards of three and a half millennia old), the second is ever-present,
due to climate change. In the recent past a flood of massive proportions swept
through the Valley, and water penetrated into certain tombs, including that of
Horemheb. Earlier measures put in place by the Egyptian authorities averted a major catastrophe, but the flood waters swept out of the Valley across the plain, causing damage to the mortuary temple of Seti I, only recently restored by German
scholars, and devastation to private property. Archaeological excavation and the
indiscriminate dumping of debris within the Valley have completely altered its ancient topography. The accumulation of scree from the hills above has exacerbated
the problem, so that the risk of destruction by water is a constant worry. The introduction of water into the tombs quickly destabilizes the rock, with a calamitous effect on the relieves, texts, and other features.
The third concern was recently highlighted in the press by Dr Zahi Hawass, Secretary-General of the Supreme Council of Antiquities: the huge number of people pressing, quite literally, into the monuments, many thousands a day and the figures are
expected to increase markedly. The increase in humidity, the fingering or accidental
brushing up against walls bearing unique scenes and inscriptions, are but two of the
hazards. Recently the Egyptian authorities have formed a committee to work out a
long-term strategy for this unique site, one element of which will involve lowering the
Valley floor to something approaching its level in antiquity, when the tombs were
hewn. In this way, future floods will sweep past the entrances to the monuments rather than into them. This will be a long-term and mammoth task, that can only be undertaken by trained personnel because of the presence of fragmentary objects and other material in the ancient (and modern) landscaping debris: an exciting prospect.
Setting aside the possibility of the discovery of new tombs or caches of objects,
which is not inconceivable, I have tried to indicate that there is an immense amount
of material in and from the Valley of the Kings that awaits definitive treatment,
work that would occupy qualified researchers for years to come.
120
BAEDE Nº 16
DE LOS NOMBRES DE EGIPTO:
TRANSCRIPCIONES, CONTRADICCIONES
Y ASPIRACIONES1
JOSÉ-R. PÉREZ-ACCINO
Birkbeck College, University of London
What’s in a name? That which we call a rose
By any other name would smell as sweet
W. Shakespeare, Romeo and Juliet, acto II, esc.2 (1595)
Tradicionalmente el mundo académico español no había prestado demasiada
atención al mundo egipcio faraónico hasta fechas relativamente recientes. Razones
de diversa índole que sería largo e inapropiado tratar aquí previnieron el desarrollo
de esta rama de nuestro saber antiguo. Entre las muchas consecuencias de este
hecho se halla la falta de una tradición propia en la transcripción a nuestra lengua
de los nombres (personales y de otra índole) del Egipto faraónico. Durante años, y
como ha menudo ya se ha señalado, los autores en lengua española2 que han produ-
————
1 El presente comentario no habría podido llevarse a cabo sin la colaboración desinteresada de Jesús
Urruela, Miguel A. Molinero, y Javier Alonso López, quienes pusieron a mi disposición diversos materiales
necesarios para su elaboración. Asimismo, Juan Carlos Lara Olmo y Francisco Moreno Arrastio realizaron
una serie de comentarios que han enriquecido la argumentación, señalando varios aspectos relevantes. Con
todo, ello no les involucra en las deficiencias que el texto pueda ostentar, las cuales permanecen únicamente
bajo la responsabilidad de su autor.
2 En el contexto del presente comentario utilizo le expresión lengua española y español como sinónimos de
lengua castellana y castellano, atento únicamente al hecho de la denominación de la lengua referida en Latinoamérica, entorno cultural en el cual las consideraciones que aquí se proponen son, probablemente, de similar
aplicación que en nuestro propio suelo.
BAEDE Nº 16
121
JOSÉ-R. PÉREZ-ACCINO
cido libros sobre la civilización egipcia (los menos) o que los han traducido (los
más) han venido utilizando transcripciones de palabras y nombres egipcios que son
claras derivaciones de las comúnmente usadas en otras lenguas que cuentan con una
tradición más larga y una producción más fecunda.
Esta circunstancia, efecto de esa larga tradición ausente, ha creado dudas, contradicciones e incluso serias polémicas. El problema de las transcripciones al español de los nombres egipcios ha sido objeto de la rigurosa atención de varios autores3
y las propuestas de normalización sugeridas coinciden en aportar coherencia y orden en este campo. Sin menoscabo de lo meritorio y apropiado del esfuerzo, que es
símbolo y señal de un decidido intento de integración y homologación de esta disciplina en ambientes académicos análogos en el exterior de nuestro entorno, creo legítimo el cuestionar hasta qué punto nos encontramos con un aspecto de suyo relevante o más bien secundario en el desarrollo de la disciplina que nos ocupa.
Después de todo, la falta de tradición es una tradición en sí misma y uno comienza
a tener la sensación de que el uso en determinados ambientes de las formas normalizadas propuestas en los trabajos anteriormente citados empieza a querer definir la
frontera virtual y segregante que pretende separar al iniciado del lego. En la época,
nada lejana todavía, en la que escasos autores de nuestro entorno cultural trataban
académicamente temas egiptológicos, el hacerlo ya definía de por sí al individuo
como miembro de un selecto y escaso grupo. Ahora el listón se coloca más alto, y es
el uso de determinadas transcripciones como Ajnatón en lugar de Akhenatón, o Jufu
en lugar de Keops, lo que parece definir la admisión o exclusión de un individuo,
proceda del público en general o de la academia, en el templo riguroso del saber4.
Nadie puede dudar de la conveniencia de una coordinación y normalización de las
formas bajo las cuales se pueden transcribir las palabras, y más concretamente, los
nombres egipcios al español, pero ha pasado ya demasiada agua bajo el puente como para querer ponerle riberas ahora. Ambos autores mencionados coinciden en
referirse a la autoridad del egiptólogo Alan H. Gardiner, padre de la metodología
didáctica de la lengua egipcia más comúnmente empleada a lo largo del siglo XX5,
quien ya hizo una llamada a realizar la mencionada normalización como elemento
necesario y deseable. Pero claro, esta llamada se produjo hace casi ochenta años y
en un entorno, el británico, que se encontraba en pleno proceso de producción de
una de las mayores aportaciones cualitativas y cuantitativas realizadas al acervo
común de la disciplina. No es éste nuestro caso, por mucho que nos duela.
Conviene recordar que la aquí llamada transcripción es el último paso de la comunicación de la información aportada originalmente por la palabra egipcia escrita
————
3
Padró 1987 y Pérez Vázquez 1996.
Este es un tema de discusión, a menudo acalorada, que menudea en listas de distribución de noticias y
de correo electrónico en Internet, orientadas a la divulgación egiptológica hacia un público en general. En este
mismo sentido hay que entender el comentario «¡y pensar que en muchas publicaciones de 1995 se sigue llamando Tutankhamon al rey cuyo nombre se translitera Twt-anx-Imn!» (Pérez Vázquez 1996) que permite adivinar tras del mismo a un ánimo escandalizado por una transcripción inapropiada del nombre egipcio, siempre
claro está, en opinión de su autor.
5 GARDINER 1927.
4
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DE LOS NOMBRES DE EGIPTO: TRANSCRIPCIONES, CONTRADICCIONES Y ASPIRACIONES
en sus propios caracteres y que no tiene necesariamente por qué ostentar (y este es el
aspecto esencial de esta observación) ninguna pretensión objetiva y científica de reproducir fielmente los sonidos originales de la palabra egipcia. Como mucho ella
puede aspirar a producir una imagen que se asemeja a a ese objetivo desde el marco
de la nueva lengua a la que la palabra es transcrita, el español en el caso que nos
ocupa, pero que viene cargada de tradiciones recibidas y de contingencias relacionadas con la evolución diacrónica de este lenguaje receptor. Esto es una caso que se
ilustra por la propuesta realizada originalmente por el propio Gardiner y aceptada
por Padró y también por Pérez Vázquez de conservar la forma griega de la palabra
egipcia, especialmente en el caso de los nombres propios, allí dónde se haya conservado, independientemente de la estructura original que esa palabra muestre, y que
puede llegar a convertir al rey Sebekhotep en Socotes, a Zoser en Tosortro, a Keops en
Quéope y a Pepi en Fíope6. Está claro que dado que hoy somos capaces de establecer
la estructura de la palabra original egipcia, en una gran mayoría de los casos, por
nuestro propio conocimiento y esfuerzo con razonable fidelidad, parece redundante
e innecesario el recurrir técnicamente a la lengua griega para verter a nuestra lengua
la palabra egipcia original. Pero al hacerlo así, lo cual no es rechazable a priori dado
que algunas formas griegas están mejor atestiguadas que las propias egipcias, no
podremos aducir luego que la transcripción de la palabra griega pretende representar
la estructura original de la palabra egipcia, sustentándonos en que los griegos escucharon con sus propios oídos la pronunciación de estos nombres. Pretenderá, en el
mejor de los casos, representar la estructura original de la primera, la palabra griega.
Si hoy creemos disponer de herramientas y de conocimientos suficientes para establecer la estructura original de la palabra egipcia y decidimos no hacerlo usando una
transcripción griega, cualquier argumento de puridad filológica en la elección de determinados caracteres de nuestra lengua para la transcripción de la palabra original
egipcia se verán fatalmente debilitados, atacados por una súbita crisis de inconsecuencia. No quiero con esto defender que la aquí llamada transcripción no deba reflejar la estructura de la palabra egipcia, sino reiterar que no es ésta su función principal, al menos en el caso egipcio que es el que nos ocupa. Esta transcripción supone el
último paso de la transferencia de los caracteres escritos egipcios a los que nosotros
usamos en la actualidad, sea la que sea la lengua moderna de que se trate, para así
poder llegar a efectuar una comunicación eficiente y clara de la palabra que nos interese. Este proceso de transferencia que culmina en la transcripción se desarrolla a
través de una serie de fases representadas tentativamente en el Cuadro 1.
Como ya se ha mencionado, Gardiner, Padró y Pérez Vázquez, entre otros, coinciden en aceptar el uso del griego como fuente para algunas de las palabras y
nombres egipcias en su transcripción al español. El problema estriba, como puede
observarse en el Cuadro 1, en el hecho de que los procesos de lectura y transcripción
en el griego y el egipcio difieren considerablemente en sus planteamientos y, especialmente, en sus fases. En la transcripción de una palabra griega al español sólo
————
6 v. Padró (1987) adaptando para ello las normas y directrices propuestas por Fernández Galiano (1961)
para la transcripción de los nombres griegos al español.
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existe un único proceso de transferencia de caracteres del sistema de escritura antiguo al sistema de escritura moderno, de tal manera que el producto final de ésta
transcripción debe resultar la fiel conversión signo a signo de la información contenida en la palabra original presentada esta vez en el nuevo sistema de escritura, aquí
llamado moderno. Este proceso de transferencia es, pues, la llamada transcripción y
con este término nos referimos tanto a la acción de realizarla como al resultado final
de la misma. Esta transcripción es la que el lector último lee y reconoce en su propia
lengua cuando se convierte en receptor de la información contenida en la palabra
original, en el nombre transcrito.
Si nos enfrentamos a la transcripción de un texto griego podemos observar como
ésta se desarrolla en una única fase dotada de las siguientes características:
A. Se trata de una transferencia signo a signo.
B. Pretende mostrar en el sistema de escritura moderno la estructura de la palabra
que presenta el sistema de escritura original o antiguo.
C. El proceso de transferencia de caracteres traspasa la barrera entre los sistemas
antiguo y moderno.
En el caso de la lengua egipcia la situación es distinta porque partimos del hecho
de que el proceso completo exige un mínimo de dos transferencias –en el caso de un
texto jeroglífico- y, con frecuencia de tres (al tratarse de un texto en caracteres hieráticos).7 En cada uno de estos casos se repite la transferencia de caracteres anteriormente descrita con la salvedad de que, a diferencia del griego, la llamada transliteración de un texto egipcio es la única fase que contiene las características observadas
en el proceso de la transcripción de un texto griego expresadas más arriba.
Por establecer un punto de comparación entre ambos procesos, en el caso de la
lectura de un texto egipcio en caracteres hieráticos, se puede observar cómo la primera transferencia de caracteres que se realiza –la primera transcripción, si así se le
quiere denominar- tiene lugar en el seno del mismo sistema original y antiguo, puesto que jeroglífico y hierático pertenecen ambos a ese mismo sistema de escritura original, el egipcio en este caso, independientemente de que lo realice un individuo
moderno usando en este caso herramientas antiguas. Esta primera transferencia cumple, pues, la característica A en su totalidad al tratarse de una transferencia signo a
signo; en cambio, cumple sólo parcialmente la característica B al pretender mostrar
la estructura de la palabra pero no en el sistema de escritura moderno y, por ello
mismo, no puede cumplir la característica C. La segunda transferencia que aparece
en el cuadro adjunto la constituye la transliteración que, como se ha mencionado más
arriba, cumple las características A, B y C y con ello se identifica en su función a la
transcripción que se realiza de una palabra griega. Por último, y en el caso del texto
egipcio, está la que en los autores mencionados se da en llamar transcripción, es de-
————
7 Evidentemente esto incluye también el caso del demótico cuya dinámica de transliteración y transcripción
es similar, pero no el del copto, al que por sus especiales características le es perfectamente aplicable un proceso de transcripción similar al descrito para el griego.
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DE LOS NOMBRES DE EGIPTO: TRANSCRIPCIONES, CONTRADICCIONES Y ASPIRACIONES
cir, la última transferencia de caracteres. Esta fase tiene lugar en el sistema de escritura moderno en su totalidad (por lo que no cumple la característica C) en tanto que
el uso de formas procedentes del griego y la ambigüedad del uso de los signos (varios signos originales son representados por un único signo moderno) evita que
cumpla tanto la característica A como la B.
Uno de los problemas de esta transcripción es que, al utilizar nuestro sistema moderno de escritura, resulta como éste gobernada por una serie de aspectos gramaticales que dependen considerablemente de la tradición y carecen de carta de naturaleza
en la lengua y la escritura antigua que se pretende transcribir. Tómese, por ejemplo,
el caso de la letra h en español, muda y silente, pesadilla del escolar y aún del adulto
despistado. Las propuestas de Padró y de Pérez Vázquez coinciden en presentar esta
letra como transcripción apropiada de los fonemas aspirados $ h y < H en egipcio.
Pero ambas aspiraciones están ausentes hoy en el español como lo estuvieron en el
latín al menos desde los tiempos de Tiberio, aunque hubiera sido restaurada su escritura por los representantes de las tendencias eruditas y latinizantes8 de manera
que el uso de la h actual española para representarlos las hace desaparecer de un
plumazo. Allí donde en el sistema antiguo (egipcio) de escritura se encontraban dos
signos consonánticos lo suficientemente característicos y distintos como para que
los egipcios los escribieran y, además, con signos claramente diferentes, ahora nos
encontramos en el sistema moderno con el vacío de nuestra reminiscente y culta h.
Abundando en el tema de las aspiraciones, si se tiene en cuenta que un número muy
importante de las palabras que comienzan por h en español actual lo hacían con f
originariamente, aunque perdiendo en muchos casos el sonido desde el s. IX en adelante9, uno se pregunta hasta qué punto los criterios usados a la hora de escoger estas normas de transcripción se basan en la exactitud fonética o más bien en la tradición y la costumbre.
Con todo lo anterior quisiera sostener que la transcripción exacta en egipcio la
constituye la transliteración y que, queramos o no, la llamada transcripción por los autores mencionados, es decir, la última forma de la palabra en el sistema de escritura
moderno, está sujeta a factores históricos y procesos diacrónicos que conducen inevitablemente a situaciones de inconsistencia. La palabra jeroglífico, apropiadamente,
es un buen ejemplo. La raíz original griega ιερο pasa al latín como hiero de donde
lo toma el español actual convertido en jero y conservando así la aspiración original.
El español clásico pronunciaba la j con un sonido muy parecido al que tenía la pronunciación latina y más cercano que en la actualidad a como suena la j inglesa o la
combinación gi italiana hoy en día10. Este era, curiosamente, un sonido muy similar
al de la misma letra en otras lenguas europeas. Nadie tiene la hoy culpa de que los
hablantes del centro peninsular hayan modificado y endurecido la pronunciación de
la j movidos quizá por la afectación, por emulación del habla de la corte o por cual-
————
8
9
10
Lapesa 1980: 422.
Lapesa 1980: 40.
Lapesa 1980: 247.
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JOSÉ-R. PÉREZ-ACCINO
quier otra razón. El caso es que hoy jeroglífico se pronuncia con un sonido fricativo
velar mostrando una aspiración fuerte diferente del sonido de la misma palabra en
otras lenguas y que proceden de la misma raíz griega ιερο. El caso más digno de señalarse lo constituiría la diferencia entre las palabras jeroglífico y hierático, ambas procedentes del mismo vocablo griego y ambas con pronunciaciones españolas totalmente diferentes. En este caso y en muchos otros vemos de nuevo como la tradición y la
historicidad de los procesos lingüísticos juegan un papel esencial en el nivel de comunicación final de la palabra, de la transcripción última, ese nivel que la integra en el
habla común del grupo humano y que hace posible la comunicación en su seno.
Llegados a este punto puede aducirse, con razón, que es ésta es una discusión
más que egipcia bizantina. El nivel de puridad filológica no debería ser un obstáculo
para esa comunicación anteriormente mancionada, es decir, para el objetivo final
del proceso de verter una determinada palabra de unos caracteres antiguos a otros
modernos. Este último es especialmente relevante en cuanto que, como más arriba se
expone, la transcripción de los nombres egipcios a nuestro idioma (que no la transliteración) no parece poder tener por finalidad primordial ni mostrar la estructura de la
palabra ni, menos aún, establecer una correspondencia directa y biunívoca signo a
signo entre los caracteres empleados. Para esos menesteres existe ya la transliteración, que se ocupa exactamente de esos aspectos y que viene regida por una serie de
normas establecidas que son compartidas por todos los especialistas, con muy escasas variantes de menor importancia perfectamente conocidas e identificadas por el
lector a quienes van dirigidas, el especializado (por diferenciarlo del gran público).
La transliteración es la fórmula química de la palabra egipcia, una expresión común y
establecida que permite asegurar el reconocimiento de los caracteres originales presentes. La transcripción da a conocer a esa misma palabra en un nuevo sistema (literalmente), pero carece primordialmente de esa pretensión y tiene por finalidad la
transmisión y comunicación de la misma en un nuevo contexto distinto del original
de modo que sea reconocida11. Esta comunicación queda infinitamente peor servida
si escribo xwfw que si escribo Keops. ¿Keops? ¿no debería optar por usar Quéope, o
mejor Jufu? Uno se inclina a pensar que el buen sentido del autor del texto moderno
en el que la palabra habrá de ir insertada debe prevalecer a la hora de encontrar la
forma adecuada para que la palabra sea más reconocible al público al que se dirige,
por encima de otras consideraciones.
En este escenario, quisiera apuntar una serie de aspectos y razones inherentes al
uso de algunos fonemas en las transcripciones egipcias al español tal y como las proponen los autores anteriormente mencionados. Un caso que merece algo de atención
es el uso (o mejor su ausencia) de la w. En el egipcio antiguo este fonema K es una
semiconsonante, muy cercana, si no idéntica, al sonido de la waf en árabe12, de mane-
————
11 Es cierto que la transliteración de una palabra egipcia, erizada de signos diacríticos, supone una visión
amenazante y poco amigable para el lector no acostumbrado, como afirma Padró (1987) citando a Daumas,
pero ello no aminora el hecho de que sea esta transliteración la portadora de la información originaria de la
palabra egipcia.
12 Gardiner 1927.
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DE LOS NOMBRES DE EGIPTO: TRANSCRIPCIONES, CONTRADICCIONES Y ASPIRACIONES
ra que se translitera como w. Convencionalmente, y para facilitar la pronunciación
de las palabras en egipcio, especialmente a la vista de la carencia de vocales con las
que conectar el esqueleto consonántico que presenta la palabra egipcia en sus caracteres originales, este sonido se pronuncia como una u española, sonido similar al de
este fonema en otras lenguas. Es de notar que lo que originalmente es una semiconsonante en egipcio antiguo se convierte así en una vocal moderna en aras de la facilitación de la pronunciación hablada, que prefiere vocales interconsonánticas, pero
sin que esto ostente pretensión ninguna de representación de la estructura original
de la palabra egipcia, sino de facilitación de la pronunciación de la misma en el sistema moderno. Las propuestas de transcripción al español de Padró y Pérez Vázquez
insisten en su transcripción como una u actual. De aquí que se prefiera Unamón a
Wenamón, en el caso del conocido nombre del protagonista de una narración de fines del Reino Nuevo. Sin rechazar la posibilidad de hacerlo así, uno debe volver a
plantearse si tal norma es realmente necesaria y, sobre todo, si puede ser criticado el
rechazo de la misma, especialmente al tener en cuenta que el sonido latino original
semiconsonante corrrespondiente y muy probablemente similar al sonido egipcio
representado por K w fue escrito en latín con u o bien con v (uenio, venio; uinum, vinum), pero deviene en un sonido b que en la Península Ibérica se convierte en el sonido labiodental v en las zonas más romanizadas13. Desde los primeros momentos
de la normalización ortográfica española, y concretamente en el prólogo del Diccionario de Autoridades (1726), quedó establecida la diferenciación del uso exclusivo de
la u como vocal y la v (de la que la w es alófono) para su uso consonante, de tal manera que la semiconsonante w está mucho mejor representada por la w española actual (o la v, para añadir mayor confusión), consonante como ella, que por la vocal u.
Como es bien sabido, el egipcio antiguo no escribe las vocales, de manera que a la
hora de referirnos a palabras como / cuya transliteración es Htp, la convención indica la inclusión entre las consonantes de una vocal e en el habla que permite su vocalización. Así Htp se pronuncia hetep (marcando, por cierto, en su pronunciación la
aspiración de una h que es completamente extraña al español actual). La pronunciación se realiza de esta manera convencional porque la carga vocálica está señalada
en la transcripción por la presencia de una vocal convencionalmente elegida, aunque
la cualidad y cantidad de la misma nos pueda ser desconocida. Sin embargo, esa
presencia vocálica hipotética queda salvaguardada por la explicitación de la vocal
moderna e. Como vemos de nuevo, la transcripción conserva importantes elementos
de tradición recibida de la lengua moderna, o de convenciones dirigidas a facilitar
en su nuevo contexto la explicitación de una palabra antigua. En el referido caso de
la w nos encontramos con que una semiconsonante se transcribe como una vocal
haciendo así innecesaria la inclusión de una vocal (sea e u otra) convencional. Uno
puede cuestionarse la coherencia de este proceder teniendo en cuenta los argumentos de purismo que se aducen en favor del uso de la u, porque al obrar así elimina-
————
13
Lapesa 1980: 41.
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JOSÉ-R. PÉREZ-ACCINO
mos de un plumazo la posible carga vocálica que la palabra original egipcia tuviera,
además de substituir la semiconsonante original por una vocal moderna. De tal manera, si es la puridad lingüística aquello que nos azora, entonces la opción preferente debería ser Venamón, mucho más ajustada etimológicamente que las otras dos opciones expresadas más arriba (Wenamón y Unamón), y así, para ser fiel a este mismo
razonamiento uno tendría que proponer y emplear la escritura de nombres como
Vesermaatra en lugar de Usermaatre; Senvesert en lugar de Senusert e incluso Tevetankhamón en lugar de Tutankhamón14. Esta es una avenida por la que uno, a pesar de
los razonamientos, no se siente tentado a transitar.
Más fundamental parece ser el hecho de que el uso de la proscrita w carece de
razones para su rechazo dado que, como más arriba se ha explicitado, es uno de los
fonemas de nuestra lengua y como tal es una de las letras de nuestro alfabeto. En el
campo de las transcripciones al español de las lenguas semíticas como el hebreo y el
árabe hay que destacar que el uso de la w es parte, de nuevo, de una tradición propia
establecida y respetada de antiguo. Palabras como walid, wadi etc. se han transcrito
al español desde la lengua árabe original usando esta letra. Es cierto que en estos
casos la w viene seguida de una vocal porque el español no admite generalmente el
empleo de la w seguida inmediatamente de una consonante, pero es el caso que en
el egipcio antiguo esa vocal también existe y se pronuncia (siquiera débilmente),
aunque no se escriba. Exactamente el mismo caso que se da en el hebreo y en al
árabe, por poner dos ejemplos. Si somos capaces de entender y aceptar Amenhotep y
transcribimos la palabra egipcia bnbn como benben sin pensarlo dos veces, no deberíamos sonrojarnos en escribir Wenamon, Wenenefer y Wepwawet en lugar o además
de Unamón, Unenefer y Upuaut. Y todo esto sin siquiera mantener como opción el
posible engendro Vepevavet, lo que quedaría para los puristas más intolerantes. Así
pues, la eliminación de la w supone el rechazo de una tradición académica propia
mucho más larga, profunda y respetada fuera de nuestras fronteras. Los estudios
semíticos, de hebraística y arabística, trazan sus orígenes en nuestras aulas desde las
profundidades de la Edad Media, y parece apropiado traer a colación la tradición y
antigüedad de una institución como la Escuela de Traductores de Toledo. Esta tradición fértil es tan larga o más que la de los estudios clásicos en nuestro suelo, y
desde luego mucho más antigua y establecida que la que pueden ostentar estudios
análogos en naciones europeas vecinas. Especialmente en el caso del árabe nos encontramos con una tradición que forma parte de la propia identidad cultural y lingüística de nuestra sociedad y no parece necesario que tal afirmación deba ser enfatizada. Los estudios egiptológicos se normalizan entre los siglos XIX y XX en los
principales centros europeos y los personajes que llevaron a cabo la normalización
de los caracteres que se debían utilizar en la transliteraciones lo hicieron basándose
en el profundo conocimiento de la filología semítica, que era y aún es el bagaje común del estudioso de lenguas orientales. Los caracteres adaptados que se usan en la
transliteración para transferir los originales egipcios a los caracteres latinos usados en
la mayoría de las lenguas europeas tienen su origen en los estudios semíticos, como
————
14
128
v. infra para la transcripción de este mismo nombre real.
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lo tiene, asimismo, el orden estipulado en el cual esos caracteres se ordenan en un
diccionario de la lengua egipcia. Como muestra de lo anterior baste mencionar que
Gardiner, referencia obligada para todos cuantos hemos dedicado nuestras horas a
esto de los jeroglíficos y padre de la transliteración tal y como la realizamos hoy en
día, al establecer y explicar los caracteres y sonidos de los signos monoconsonánticos, de los veinticuatro signos presentados hace comentarios sobre el sonido u otro
aspecto en dieciséis de ellos15 (el resto los considera idénticos a sus correspondientes
modernos, es decir, ingleses) y de entre ésos, diez son ejemplos tomados del hebreo
o el árabe16. Esos caracteres se corresponden, signo a signo, con el grupo de signos
jeroglíficos denominados monoconsonánticos o unilíteros, que constituyen, por sí solos,
todos y cada uno de los sonidos reproducidos por el sistema egipcio de escritura. La
carga fonética de cualquier otro signo jeroglífico no es sino una combinación de estos signos. Quiero con esto decir que la tradición procedente de los estudios semíticos se
halla inserta en el origen del sistema de transferencia de caracteres empleado por los egiptólogos
y que eso es algo que ha impregnado la disciplina en más de un aspecto. Pues bien,
es esa tradición de conocimiento semítico en el mundo académico español la que no
ha tenido nunca ningún problema en el uso del fonema w para los menesteres aquí
mencionados, como lo demuestran las normas de transcripción recomendadas por
publicaciones académicas tales como Sefarad, Alqantara o Al-Andalus.17 Las transcripciones de palabras del hebreo y del árabe muestran el uso de ese fonema rechazado
precisamente por quienes proponen establecer un tradición ex novo en esta displicina
egiptológica de reciente cuño académico en nuestros lares. Es decir, que para suplir
una supuesta falta de tradición en una determinada materia se propone una norma
de nueva creación que ignora y rechaza una eficaz y respetada costumbre propia
existente, y que proporciona simplificación, coherencia, integración y continuidad.
Claro está que esto responde a otra tradición profundamente arraigada en nuestro
suelo y ánimo, como es la de tirar a la calle al niño con el agua sucia del baño18.
Otro caso a considerar lo constituye el uso de la fricativa velar sorda j que constituye uno de los casos más característicos de estas nuevas recomendaciones, al coincidir las propuestas de Padró y Pérez Vázquez en su uso como marcador de la presencia de los fonemas egipcios B x y b X El argumento anteriormente empleado
de la presencia de un único signo para denotar dos sonidos perfectamente diferenciados, produciendo ambigüedad en su uso, como era el caso de la w, vuelve a ser
aquí de relevante aplicación. Su uso tiene interesantes y notorias connotaciones
cuando se trata de nombres que combinan el referido fonema en posición final con
————
15 En aquéllo en los que no realiza comentarios la razón es la identidad de sonido con la lengua inglesa,
de manera que no cree necesaria ninguna explicación adicional en cuanto a su pronunciación.
16 Gardiner 1927.
17 v. por ejemplo, las normas de transcripción en Sefarad año L, fasc. 2, pág. 535. Madrid (1990).
18 Y, con todo, uno se estremece al pensar que la evolución de la w en hispano-árabe se convierte con frecuencia en gu, como muestra el caso de la palabra wadi «río» devenida en topónimos (o potamónimos, para ser
exactos) tales como Guadalquivir, Guadalete y Guadalaviar (Terés 1976). A la luz de esto, la opción de Güenamón para el nombre del anteriormente mencionado héroe egipcio se abre ante nosotros más en forma de
amenaza que de luminaria.
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el teónimo Amón, por cuanto ejemplos como el de Tutanjamón traen a la mente inevitablemente más el nutritivo y sabroso producto que la dignidad de un monarca teócrata oriental antiguo19. Si la mejor comunicación es esencial a la transcripción, la formación de combinaciones que conduzcan a interpretaciones jocosas o ridículas
deberían ser evitadas en aras de esa misma comunicación. Este es, por cierto, un argumento más para no proponer el nombre Tevetanjamón, aunque, como hemos podido
vislumbrar más arriba, la puridad etimológica pudiera crear un espejismo de conveniencia. Ambos autores defienden el uso de la j española actual en lugar del dígrafo kh
que es la transcripción habitual en otras lenguas de mayor tradición egiptológica como lo son el inglés o el francés y que carecen de fonema parecido20. La elección de la j
obedece, sin duda, a una propuesta a la vez simplificadora e individualizadora, habida
cuenta que el español no necesita de un grupo de fonemas combinados (kh) para expresar ese sonido y no es necesario su uso, porque ya existe un sonido apropiado en
ese idioma (j). Este razonamiento, que a primera vista es válido y sugerente, encierra,
sin embargo alguna que otra aparente inconveniencia en su aplicación. La j es utilizada en transliteración para denotar un sonido consonántico similar al de la y en español actual, un sonido, por otra parte, muy cercano al sonido original de la j en español
antes de la transformación fonética de este fonema21 y, desde luego, muy similar al
sonido de la j misma en la lengua francesa, inglesa o alemana, de nuevo y con distancia las lenguas que componen la mayoría de las aportaciones a la egiptología internacional. Es cierto que entre las diferencias menores entre escuelas académicas que
se dan en la disciplina egiptológica es la tradición alemana la que propugna el uso
de la j para la transliteración de la semiconsonante egipcia 11 mientras que la anglosajona mantiene el uso de la y. Pero la posible dificultad en la distinción entre dos
palabras transliteradas como mrj y mry únicamente aflora si uno ha nacido al sur de
los Pirineos y quiere pronunciar la primera de las dos opciones con el sonido fricativo velar que es mayoritario en esa nuestra particular ubicación geográfica. Al norte
de la misma (e incluso en amplias zonas en la misma) esa ambigüedad no causa
ningún problema dada la similitud de sonido entre la j y la y de la que el español actual carece. El uso de nuestra j, por tanto, lejos de favorecer la integración en una
comunidad científica asentada y con una larga tradición académica, podría añadir
un elemento de confusión. El sonido actual de nuestra j es tan distintivo hoy del español como lo es la letra ñ, elegida, por ello, como símbolo del Instituto Cervantes,
pero la diferencia es que ninguna otra lengua actual hace uso de la ñ con un sonido
distinto al que se le da en nuestro suelo, como ocurre en el caso de la j. La defensa
de la j en la transcripción al español de los nombres egipcios en ocasiones toma visos que recuerdan la vieja pretensión de «poner una pica en Flandes». La j es «lo
nuestro» y deviene en marca propia y nacionalizadora de la palabra transcrita, emanadora quizá de un cierto aroma local y de provincia. A Mr. Witt en el cantón no le es
nada fácil terminar de entender las razones por las cuales Tutanjamón se puede en-
————
19 Sobre este aspecto, Pérez Vázquez (1996) afirma taxativamente que «nosotros no pensamos que para
nada Tutanjamon sea una transcripción desafortunada.»
20 La tradición alemana emplea –ch.
21 Lapesa 1980: 247.
130
BAEDE Nº 16
DE LOS NOMBRES DE EGIPTO: TRANSCRIPCIONES, CONTRADICCIONES Y ASPIRACIONES
contrar junto a jeroglífico y a hierático. Este podría ser un buen tema para que Nancy
desarrollara su celebrada y problemente inconclusa tesis.
Relacionadas con el uso, abuso o desuso de la j se encuentran las opciones preferidas por los autores mencionados más arrriba en cuanto a la transcripción del fonema egipcio i D, cuyo sonido se identifica tradicionalmente con la pronunciación
francesa de la palabra dieu. El sonido que puede utilizarse para representarlo en español es la semivocal y, considerado como su alófono (Trager 1939, Bowen 1955 y
Alarcos 1965) de la combinación dj generalmente usada para transcribir el fonema
egipcio en las lenguas de mayor tradición egiptológica. Sin embargo, por las razones
anteriormentes citadas, la combinación dj no representa en absoluto la versión española del fonema egipcio D, y es por ello que algunos autores han visto conveniente el
escribir, por ejemplo, Dyedi por el nombre del mago protagonista de uno de los
cuentos contenidos en el papiro Westcar cuyo nombre transliterado es Ddy, o presentar Dyeser para el nombre del monarca de la dinastía III Dsr, autor de la pirámide
escalonada de Saqqarah. Al hacerlo así, se obvia el uso del dígrafo dj, foráneo en
nuestra lengua, pero se usa en su lugar una combinación poco afortunada que obliga
a la semivocal y a seguir a una consonante d, reforzando así el carácter vocálico de
aquélla, contrario al objetivo buscado, que es un sonido peculiarmente consonántico
y produciendo una palabra cuyo sonido es Diedi en el primer caso y Dieser en el segundo. Más ajustado hubiera sido emplear la substitución de la dj por su alófono y
(v. Macpherson 1975: 51) sin otro acompañamiento y optar por Yedi o por Yeser. La
puridad lingüística quedaría salvaguardada en este último caso, aunque algunas
consideraciones ya argumentadas en el caso del uso de la y probablemente serían de
aplicación y nos devolverían a un argumento circular.
En este nivel último de la comunicación parece que el autor debería atenerse al
buen sentido que facilite la misma. La normativa excesiva parece querer señalar a
quienes no la cumplen con un dedo culposo como «no iniciados». A las alturas en
las que nos hallamos las posturas dogmáticas deberían tener un lugar al menos marginal y preferiblemente nulo en la discusión que aquí se trata. La primera característica de la comunicación debería ser la inteligibilidad y la adaptación del discurso al
receptor del mismo. Pero, tozudamente de nuevo, es un hecho que la falta de tradición es una tradición en sí misma. Se hace difícil no proponer una alternativa de
transcripción de los nombres a las propuestas ya existentes, pero hay que confiar en
el buen sentido del autor y esperar que adecúe su discurso al público que ha de recibirlo. Nadie protesta hoy por el cambio producido en los medios de comunicación
de bosniaco a bosnio, ni de servio a serbio, cuando las dos primeras opciones son las
clásicas y enraizadas en nuestra lengua y las posteriores han sido generadas por la
nomenclatura usada en fuentes de lengua extranjera ayudada eficientemente por la
ignorancia histórica y lingüística del periodista. Gran lástima es que las tradiciones
propias y establecidas se vean tan frecuentemente vapuleadas mientras se derraman
lágrimas (¿de Sobek, de Sebek?) por la ausencia de las mismas.
BAEDE Nº 16
131
JOSÉ-R. PÉREZ-ACCINO
Cuadro 1: Proceso de transliteración de textos griegos y egipcios comparados.
132
BAEDE Nº 16
DE LOS NOMBRES DE EGIPTO: TRANSCRIPCIONES, CONTRADICCIONES Y ASPIRACIONES
BIBLIOGRAFÍA
ALARCOS, E. 1965. Fonología española. Madrid: Bibl. Rom. Hisp.
BOWEN, J. D. and STOCKWELL R. P. 1955. The phonemic interpretation of semivowels in
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Gredos.
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PÉREZ VÁZQUEZ, F. 1996. La transcripción castellana de los nombres propios egipcios. Asociación
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TRAGER, G. L. 1939. The phonemes of Castilian Spanish. Travaux Du Cercle Linguistique De
Prague VIII: 217-22.
BAEDE Nº 16
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LA TUMBA DE IPY EN EHNASYA EL MEDINA
(HERACLEÓPOLIS MAGNA)
CARMEN PÉREZ DIE
Museo Arqueológico Nacional
Las excavaciones en Ehnasya el Medina (antigua Heracleópolis Magna) continuaron bajo mi dirección en 1984 después de 5 años de interrupción1. Este año comenzamos a excavar en el sector que el Dr. Fernández había abierto en 1977, designado por nosotros con el número 102 del plano topográfico general, donde
quedan señalados todos los cortes abiertos por los españoles. El Dr. Fernández halló
en este sector la capilla de un cementerio del Tercer Periodo Intermedio y nuestros
trabajos posteriores sacaron a la luz varias tumbas que han podido ser fechadas desde finales del siglo IX hasta la el último tercio del siglo VIII a. C., es decir desde la
Dinastía XXII hasta la XXV (Fig. 1).
La arquitectura y el tamaño de estas tumbas no siempre es igual; algunas poseen
cámaras de piedra y de adobe abovedadas y están rodeadas de gruesos muros de
adobe, apareciendo como grandes complejos tumbales que, con frecuencia, fueron
abiertos y reutilizados. Sin embargo, existen claras diferencias entre unas tumbas y
otras en cuanto al tamaño y al número de estancias. Las más grandes poseen varias
habitaciones y el esquema más frecuente presenta una antecámara que comunica
con dos cámaras paralelas, separadas por un muro. Muchas de las losas están reutilizadas, siendo frecuente hallar inscripciones en las mismas pertenecientes a periodos anteriores. Algunas tumbas aparecieron saqueadas, con las losas del techo caídas en su interior, aunque en ocasiones conservaban objetos del ajuar del primitivo
propietario, lo que nos ha permitido conocer a quien fueron destinadas.
————
1 Los trabajos se habian iniciado en 1966 bajo la dirección de Almagro Basch, con López, Presedo y
Fernández como directores de campo.
2 Estos sectores fueron denominados durante la excavación L y M
BAEDE Nº 16
135
CARMEN PÉREZ DIE
Fig. 1. Plano topográfico de la concesión española.
El tipo de construcción y el tamaño de las tumbas está en relación con el rango
de la persona enterrada: las tumbas más grandes pertenecieron a los gobernadores
locales de esta época que ostentaron el poder político, religioso y militar de la ciudad y del nomo heracleopolitano, o a sacerdotisas del clero del dios Herishef, tal
como relatan las inscripciones3. Los accesos se orientan hacia la capilla central descubierta en 1977 por Fernández; son estas las que constituyen el conjunto de tumbas
más importantes y grandiosas, y son las más antiguas del cementerio4.
————
3 PÉREZ DIE, M.C. y VERNUS, P. Excavaciones en Ehnasya el Medina (Heracleópolis Magna). Informes arqueológicos, 1, 1992
4 PEREZ DIE, M.C. (1988-89): Hérakléopolis Magna et ses nécropoles: la Troisième Période Intermédiaire, Annuaire EPHE, Section des Sciences Religieuses, 97, 158-162. PEREZ DIE, M.C. (1989): Fouilles récents à Hérakléopolis Magna, ed. LEAHY, Libya and Egypt c.1300-750 B.C London,115-131. PEREZ DIE, M.C.
(1989): Documents de la Troisième Période Intermédiaire provenants d'Hérakléopolis, Actes du IV ICE, Munich
1985, SAK, 2, 239-248. PÉREZ DIE, M.C. (1990): La Misión Arqueológica Española en Egipto, Revista de Arqueología, 115, 26-39. PÉREZ DIE, M.C. (1994): Excavaciones de la Misión Arqueológica Española en Ehnasya el Medina (Heracleópolis Magna), Catálogo exposición "l'Europe and Egypt. Cooperation in Archaeology", Cairo. PÉREZ DIE,
M.C. (1995): Discoveries at Herakleopolis Magna, Egyptian Archaeology, 6, 23-25. PEREZ DIE, M.C. (1998)): La
réutilisation de la nécropole de la Troisième Période Intermédiaire/début Saite à Ehnasya el Medina (Hérakléopolis Magna) Hommage R. Stadelmann, 473-483. PÉREZ DIE, M.C. (1998): Arqueología en Egipto y Sudán. El
proyecto de investigación de Ehnasya el Medina (Heracleópolis Magna), Arbor, noviembre-diciembre 311-326.
PEREZ DIE, M.C. (2001): Travaux à Ehnasya el Medina pendant l´anée 2000, Bulletin de la Societé Française
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Magna).La aportación española. Españoles en el Nilo, Misiones Arqueológicas en Egipto, 47-66. PÉREZ DIE M.C (2004):
136
BAEDE Nº 16
LA TUMBA DE IPY EN EHNASYA EL MEDINA (HERACLEÓPOLIS MAGNA)
No obstante, durante el Tercer Periodo Intermedio esta necrópolis siguió creciendo y hemos podido constatar la extensión de la misma hacia el este y el oeste5.
Sin embargo, según nos vamos alejando de la capilla central, las tumbas son de menor tamaño, su construcción es menos cuidada y no siempre mantienen el mismo
número de estancias. El rango de su propietario es inferior al de los propietarios de
las grandes tumbas.
Por el momento es difícil establecer el tamaño del cementerio del Tercer Periodo
Intermedio y su evolución interna, aunque las excavaciones realizadas en los últimos años confirman que la necrópolis tuvo una gran extensión. En el año 2000 los
trabajos del «Sector 10» quedaron concluidos y las excavaciones se centraron en el
denominado «Sector 3» (Fig. 1)6, lugar donde nuestros predecesores habían encontrado el núcleo principal de la necrópolis del Primer Periodo Intermedio en 19687.
Nuestra intención era continuar en esta necrópolis antigua, pero para ello fue necesario comenzar la excavación desde los niveles superiores, hallándose entonces tumbas del Tercer Periodo Intermedio.
Otras tumbas de este periodo, cuyas cámaras están siempre orientadas E-O,
habían sido documentadas por nuestros predecesores en la excavación de este sector. En 1979, durante mi primera estancia como arqueóloga en el yacimiento tuve la
oportunidad de excavar dos de ellas y los ushebtis de Heshen procedentes de estas
tumbas se conservan en el Museo Arqueológico Nacional, gracias al «reparto de excavaciones» hecho entre España y Egipto.
En 2001 los trabajos en el «Sector 3» continuaron extendiéndose hacia el Este.
En la cata C-12 del sector, se halló la tumba de Ipy siendo, hasta la actualidad, la
más oriental de todas las descubiertas en el yacimiento que pueden fecharse durante
el Tercer Periodo Intermedio8. A la única cámara que, por el momento, ha sido excavada le fue asignado el número 10, de acuerdo con la numeración «currens» establecida para las otras tumbas de este periodo. No descartamos que puedan existir
más estancias, concretamente otra situada al norte de la actual, lo que confirmaría
la tipología de tumbas con dos cámaras paralelas.
El estrato que cubre la tumba es un relleno de gran potencia que viene desde la
superficie. La cámara, orientada como las otras en dirección E-O, fue hallada sin las
losas del techo, lo que nos indica que fue abierta y saqueada en la antigüedad; estaba colmatada con tierra de color pardo oscuro revuelta y con fragmentos cerámicos.
El recinto está rodeado por un grueso muro de adobe (Fig. 2).
————
The ancient Necrópolis at Ehnasya el Medina. Egyptian Archaeology, nº 24, 21-24. PÉREZ DIE, C. (2005) Ehnasya el Medina (Heracleópolis Magna, Egipto) Excavaciones 1984-2004. Madrid, 2005
5 LOPEZ, J (1974). «Rapport préliminaire sur les fouilles d´Hérakléopolis 1966». Oriens Antiquus, XIII,
pp, 219-316.
6 Denominado C durante la excavación
7 LOPEZ, J. ( 1975) «Rapport préliminaire sur les fouilles d´Hérakléopolis 1968». Oriens Antiquus, XIV,
pp, 57- 78.
8 Los dibujos son de Miguel López y de Antonio Guío. Fotos: Felipe Alcoceba y Carmen Pérez Die
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CARMEN PÉREZ DIE
Fig. 2. Cámara de piedra.
La estancia es rectangular y está construida con aparejo concertado de piedra caliza, enrasado con mortero de cal. Las paredes son losas de distinto tamaño, no demasiado grandes, algunas colocadas horizontalmente y otras en posición vertical.
La pared sur, que apareció abombada, corre el riesgo de caerse. El suelo está hecho
con piedras que no encajan entre ellas (Figs. 3 y 4 a, b). Dimensiones:230 cms. de
largo, x 80 de ancho.
La tumba está construida siguiendo el método tradicional de la época: se realizaba una excavación del terreno lo suficientemente profunda como para encajar las
losas del suelo, las paredes y el muro de adobe que la rodea. Esta fosa, de poca profundidad, rompía los niveles más antiguos, que en nuestro caso corresponden al
cementerio del Primer Periodo Intermedio/ inicios del Reino Medio.
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LA TUMBA DE IPY EN EHNASYA EL MEDINA (HERACLEÓPOLIS MAGNA)
Fig. 3. Paredes de la tumba.
Fig. 4. a y b. Planta de la tumba.
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CARMEN PÉREZ DIE
En el interior de la cámara aparecieron huesos revueltos de un individuo que no
estaban en conexión anatómica, a los que les fue asignado el número 1234. Junto a
ellos apareció una mandíbula de équido, cuentas de collar de fayenza, restos de pan
de oro y los ushebtis, que se hallaban dispersos y revueltos.9 No obstante, la mayor
concentración de figurillas funerarias se hallo en la zona occidental de la tumba,
muy cerca de los vasos canopos.
Los ushebtis son muy semejantes a otros hallados en el yacimiento; son de fayenza verde, la inscripción, los ojos, los útiles agrícolas, el saquito de semillas y la
cinta del pelo están pintados de negro. Dimensiones: 10 cms. de altura, x 3 de ancho, x 1,5 de grosor (Fig. 5).
Fig. 5. Ushebtis de Ipy.
Se documentan claramente dos tipos: (Fig. 6 a y b)
Tipo A: Peluca corta hasta los hombros, cinta anudada de tras de la cabeza, orejas
al descubierto, rasgos faciales poco marcados, manos juntas sobre el pecho, sujetando
con la mano derecha la azada y con la izquierda una cuerda que cae por el hombro,
de la que pende el saquito de semillas que se apoya en la espalda. Esta es lisa.
Inscripción en el frente: El Osiris, Sacerdote, Padre del dios, Ipy, justificado. En
algún ejemplar solamente aparece el nombre y no los títulos.
————
9
140
Algunos ushebtis aparecieron fuera de la tumba y fueron hallados en 2001 al excavar la zona contigua.
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LA TUMBA DE IPY EN EHNASYA EL MEDINA (HERACLEÓPOLIS MAGNA)
Tipo B: Parecido al anterior pero en este caso no lleva el saquito de semillas, sino
una cuerda que va por los hombros, por debajo de la peluca. Inscripción igual a la
anterior
Figura 6, a y b .Ushebtis. Tipo A y B.
Los Vasos Canopos hallados en la cámara son anepigráficos, y solamente se han
conservado tres recipientes y un fragmento del cuarto, aunque las tapaderas están
completas. Aparecieron en la zona oeste de la cámara, caídos, apoyados en el suelo
y separados de sus tapaderas; estaban completamente rellenos de tierra, sin ningún
resto de víscera en el interior, como suele ser habitual en este periodo. Son de diferente tamaño, de diferente material y pudieron haber sido reutilizados (Figs. 7 y 8)
Fig. 7. Vasos Canopos en
la tumba.
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CARMEN PÉREZ DIE
Fig. 8. Vasos Canopos restaurados.
Vaso Canopo de Amset: Nº de Inventario: HM 2002-18 a. Altura: 24 cms. La
tapadera es de piedra caliza y el vaso de alabastro veteado (Fig. 9)
La tapadera, con cabeza humana, muestra unos rasgos idealizados y poco convencionales: las cejas son arqueadas, los ojos almendrados están realzados por la línea de
cosmética; la nariz es aguileña y tiene la misma anchura que los labios, que son finos
pero expresivos. La cara es ovalada y la peluca, algo corta, no llega a tocar por completo
los hombros del vaso. Este es el más pequeño de los tres conservados y ha sufrido una
restauración de antiguo: las fracturas de la panza originaron sendos orificios, uno de
ellos circular y otro oblongo, sido reparadas mediante la inclusión de fragmentos de alabastro claramente perceptibles, que han permitido reparar los desperfectos.
Fig. 9. Vaso Canopo de Amset.
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LA TUMBA DE IPY EN EHNASYA EL MEDINA (HERACLEÓPOLIS MAGNA)
Vaso Canopo de Quebehsenuf: Nº de Inventario:HM 2002-18 d. Altura: 38 cms.
Alabastro veteado (Fig. 10)
Nos ha llegado el vaso y la tapadera. Los hombros de vaso son amplios y la tapadera encaja perfectamente en el recipiente. Su tallado es excelente y la fisonomía
del halcón está magníficamente trazada.
Fig. 10. Vaso Canopo de Quebehsenuf.
Vaso Canopo de Duamutef. Nº de Inventario: HM 2002-18 b. Altura: 30 cms.
Alabastro veteado. (Fig. 11)
Este vaso nos ha llegado completo y los rasgos de la tapadera, que representa un
chacal, recuerdan otros ejemplares de la necrópolis: los ojos son pequeños, la nariz
y la boca reproducen las facciones del animal, aunque su trazado es bastante simple
y esquemático. Una de las orejas apareció fracturada, pero ha sido posible restituirla. La tapadera encaja perfectamente en el vaso
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CARMEN PÉREZ DIE
Fig. 11. Vaso Canopo de Duamutef.
Tapadera de Canopo de Hapi: Nº de Inventario: HM 2002- 18 c. Altura: 14 cms.
(Fig. 12)
Solamente nos ha llegado la tapadera de piedra caliza que representa un babuino, excelentemente tallado. El hocico es alargado, los ojos almendrados y la boca
está representada por una línea que define la anatomía del animal. Del recipiente no
nos ha llegado más que un fragmento
Fig. 12. Tapadera de Vaso Canopo de Hapi
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BAEDE Nº 16
LA TUMBA DE IPY EN EHNASYA EL MEDINA (HERACLEÓPOLIS MAGNA)
Del propietario de la tumba conocemos su nombre y sus cargos. El nombre, Ipy,
es bastante común y está recogido por Ranke10.
Sus títulos, «Sacerdote» y «Padre del dios» lo vinculan directamente al clero, posiblemente al del dios local, Herishef. En Heracleópolis el título de «padre del dios»
está documentado, al menos, desde el Reino Nuevo y durante todo el Tercer Periodo Intermedio y la Época Tardía11. Durante el Primer milenio a.C. el sacerdote que
llevaba el título de «Padre del dios» necesitaba recibir las órdenes mayores y en la
práctica era igual a los sacerdotes o profetas12.
Cuando vivió este sacerdote es difícil de determinar con exactitud, pero por la tipología de los ushebtis, la presencia de los canopos, el tipo de sepultura que lo cobijó y su ubicación dentro de la necrópolis, podría haber ejercido su labor en el siglo
VIII a.C.
En próximas campañas de excavación continuaremos los trabajos en el sector, a
la espera de determinar si la tumba de Ipy poseyó otras cámaras y tratar de conocer
algo más sobre este sacerdote, cuya vida debió estar muy vinculada al dios Herishef
y a su templo en Heracleópolis Magna.
————
10
PN I, 20, 23.
GAMAL MOKHTAR, Ihnâsya el Medina ( Herakleopolis Magna) Bde, XL, 1983
12 Existe una abundante bibliografía sobre los títulos. Ver, entre otros, LEFEVBRE, Histoire des Grands Prêtres d´Amón de Karnak, pp. 19- 22. GARDINER, AEO, I 47-52. Para el título «padre del dios» durante el Reino
Antiguo y Medio: ver: BLUMENTHAL, «Gottesväter des Alten und Mittleren Reiches» ZAS, 114, p. 10-35. Gottesvater. LÄ, 2, 825-826.
11
BAEDE Nº 16
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EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA
Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO.
PARALELISMOS
FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ
Prof. de Lengua Egipcia de la Asociación Española de Egiptología
SUMMARY:
The aim of the present paper is to perform a comparative analysis between two writings which
gather deep human thoughts. These works are separated by twenty seven centuries, by cultural
and religious contexts, and are written in two very different languages, but, despite this, they present parallelisms which are, at least, amazing.
One is «The Dispute between a Man and his Ba», composed by an unknown author during the
First Intermediate Period or beginning of the XII Dynasty, and found in a single papyrus written
in hieratic, today kept in the Berlin Museum.
The other, «The Sinonoma» by Saint Isidore of Seville, edited during the first decade of the VII
century A.D., and written in Latin; which should has have a great diffusion during the Middle
Ages, based on the high number of codices still surviving.
INTRODUCCIÓN
La influencia del pensamiento egipcio faraónico en la cultura occidental es un tema poco estudiado. La egiptología científica es una ciencia relativamente moderna,
recordemos que no fue posible el acceso directo a las fuentes escritas hasta bien entrado el siglo XIX, y que, en un principio, el conocimiento de la lengua egipcia fue muy
superficial, no llegándose a dominar relativamente hasta avanzado el siglo XX. Por
consiguiente, no ha habido tiempo, ni un plantel de expertos comparables con los que
durante siglos se dedicaron a enraizar nuestra cultura con las clásicas, para desarrollar
un análisis pormenorizado de las relaciones existentes entre nuestro pensamiento
moderno y el de los habitantes del país del Nilo en épocas pretéritas.
BAEDE Nº 16
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FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ
Aún más, sólo en los últimos años, gracias a la aportación de excelentes filólogos
y lingüistas, que han introducido nuevas visiones sobre el estudio de la lengua egipcia, y gracias al uso de medios que han facilitado el acceso generalizado a los textos,
ha sido posible profundizar en el significado de muchas expresiones que hasta hace
poco aparecían oscuras, y apreciar en el Egipcio una serie de matices hasta ahora
ocultos por unas traducciones de los primeros estudiosos de esta lengua, que han ido
pasando de unos a otros dándose por buenas. En resumen, sólo en los últimos años, el
Egipcio ha dejado de verse como esa «lengua sencilla y primitiva, carente de sutilezas
de pensamiento» que preconizaban los primeros filólogos de esta lengua, todos ellos
imbuidos por un claro sentimiento de preeminencia de las culturas clásicas. Incluso
uno de los más eminentes estudiosos de esta lengua, del s. XX, Sir Alan Gardiner, nos
dice1 «The most striking feature of Egyptian in all its stages is its concrete realism, its
preoccupation with exterior objects and occurrences to the neglect of those more subjective distinctions which play so prominent a part in modern, and even in the classical languages. Subtleties of thought such as are implied in «might», «should»,
«can», «hardly», as well as such abstractions as «cause», «motive», «duty», belong to
a late stage of linguistic development; possibly they would have been repugnant to
the Egyptian temperament. Despite the reputation for philosophic wisdom attributed to the Egyptians by the Greeks, no people have ever shown itself more averse
from speculation or more wholeheartedly devoted to material interest».
Como han ido demostrando las investigaciones en los últimos años, nada más
alejado de la realidad que esta visión del insigne egiptólogo británico.
Aunque es cierto que no existan verbos modales que se puedan traducir directamente por «poder» o «deber», sí que estaba la lengua egipcia dotada de medios para
expresar estos conceptos; y abstracciones como «causa», «motivo» o «deber», sí que
cabían en la mente del egipcio, el cual tenía formas de plasmarlas en su lenguaje, tanto oral como escrito. Por consiguiente, sí que, tanto el pensamiento como la lengua
egipcia, eran capaces de desarrollar abstracciones filosóficas, en contra de la creencia
de Sir Alan.
Ahora que se pueden entender los escritos de los antiguos egipcios con bastante
certeza, aunque siempre queda algo por descubrir, ahora, ya podemos investigar cómo esa cultura milenaria influenció nuestro pensamiento y creencias. Cómo, cuatro o
cinco mil años después, nuestros escritos y leyendas, nuestros hábitos y esquemas materiales, incluso nuestra religión, tienen algo que deberle, ya sea directamente o de
modo indirecto a través de los clásicos, a Egipto.
Es éste un campo de investigación abierto, al que empiezan a hacer sus aportaciones
algunos estudiosos; pero en el que resta mucho por realizar.
El objeto del presente trabajo es hacer un análisis comparativo de dos obras de
pensamiento, separadas por veintisiete siglos, contextos culturales y religiosos en
apariencia bien diferentes, y escritas en dos lenguas bien diversas; pero que a pesar
de todo, presentan unos paralelismos que nos resultan, como menos, sorprendentes.
————
1
148
GARDINER, A. Egyptian Grammar, Oxford 1982, p. 4
BAEDE Nº 16
EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
Una es «El diálogo de un desesperado con su ba», compuesta por un autor desconocido durante el Primer Periodo Intermedio o principios de la Dinastía XII, y
conservada en un único papiro escrito en hierático, que hoy se guarda en el Museo
de Berlín.
La otra, «Los sinónimos» de San Isidoro de Sevilla, que vio la luz durante la primera
década del siglo VII de nuestra era, escrita en latín y que debió tener una gran difusión
durante la Edad Media, a juzgar por los códices fechados que nos han llegado.
EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA
Identificamos con este título al texto escrito en hierático sobre la mayor parte del
recto del Papiro Berlín 3024.
Es bien sabido que los egipcios no solían ponerle título a sus obras literarias, y
que «El Campesino Elocuente» o «El Cuento del Náufrago» son las denominaciones
que le asignaron a estas otras composiciones sus primeros traductores; y se las asignaban siguiendo el mismo criterio con que se da título a una obra de nueva creación, conformándolo de tal manera que describa condensadamente el contenido o
sentido principal del texto.
Al ser el texto en cuestión una obra de pensamiento, de difícil traducción y aún
más complicada interpretación, hay autores que sacan unas conclusiones acerca de
su significado último y otros algunas muy distintas, viéndose así el título que le han
dado afectado por la interpretación particular de cada traductor.
Aquí adoptamos el que eligió al publicarlo por primera vez Erman en 18962 y
que han aplicado más o menos literalmente otros traductores como Miriam Lichtheim en los años setenta del pasado siglo3, o más recientemente Odette Renaud en
la interesante interpretación literaria que hace de nuestra composición4. Parecido es
también el que le asignó W. Barta5.
Kurt Sethe6 ya apuntó que en realidad no se trataba de un «diálogo», ya que es
sólo el hombre el que habla en primera persona, mientras que los discursos del ba
son citados; y pasó a denominar a la obra «informe», pues parece verse en su contenido quizás el informe presentado por el protagonista ante el tribunal divino. En la
misma línea tituló su trabajo A. Scharff7.
————
2
ERMAN, A.: Gespräch eines Lebensmúden mit seiner Seele. Berlín 1986
LICHTHEIM, M.: Ancient Egyptian Literature .Los Angeles 1973. Esta autora incluye la traducción de
nuestro texto en el Volumen 1, pp. 163-169, bajo el titulo: «The Dispute between a Man and his Ba».
4 RENAUD, O.: Le Dialogue du Désespéré avec son Âme. Ginebra 1991.
5 BARTA, W.: Das Gespräch eines Mannes mit seinen Ba. Berlín 1969.
6 SETHE, K.: Aegyptische Lesestücke. Sethe titula la obra en cuestión: «Bericht des Lebensmüden uber den
Streit mit seiner Seele».
7 SCHARFF, A.: < Der Bericht über das Streitgespräch eines Lebensmüden mit seiner Seele> SBAW 1937.
3
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FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ
Hans Goedicke8, que ha hecho uno de los estudios más detallados del Papiro
3024 de Berlín, también lo llama informe, aunque puntualiza que no es un informe
ante un tribunal divino, sino que es sólo la forma literaria que le ha dado el autor
para transmitir algo más profundo; pues toda la discusión es interna del hombre: «It
is the eternal problem of man’s dichotomy between life-orientated hedonism and
spiritual-minded idealism».
Faulkner9, por su lado, pone el énfasis en el tópico del suicidio que detecta en la
obra: «a discussion between a man and his soul on the topic of suicide-to die or not
to die-». Consecuentemente llama a la obra «The Man who was Tired of Life».
Nosotros hemos optado por llamarla «diálogo», pues pensamos que el texto no
es más que un soliloquio, la conversación de uno consigo mismo. Por otro lado no
hemos traducido ba por «alma», dejando su denominación en la lengua original, por
no ser alma y ba dos conceptos idénticos.
Del Papiro en cuestión sabemos que, procedente de la colección de Giovanni
d’Athanasi, fue adquirido en 1843 por el Königliche Preussische Museum de Berlín,
conjuntamente con otros que contenían copias de «La Historia de Sinuhe» y «El
Campesino Elocuente», todos ellos paleograficamente datables en el Reino Medio.
Nuestro ejemplar del Diálogo de un Desesperado con su ba es el único encontrado de dicha obra, no habiendo sido descubierta hasta la fecha ninguna otra copia
total o parcial en ningún tipo de soporte. Lo que tenemos, sin embargo, es una copia, como explicita el colofón de la misma10, aunque en este caso el copista no estampó su nombre.
El original se ha datado en el Primer Período Intermedio por algunos autores, y en la
primera mitad el Reino Medio por otros. En cuanto a su autoría, nos es desconocida,
como ocurre con la mayoría de la literatura faraónica; aunque H. Goedicke11 se arriesga, tras una serie de especulaciones, que nos parecen bastante forzadas, a afirmar que se
debe a la pluma de Jety, uno de los famosos sabios de la antigüedad egipcia.
Parece, por tanto, que fue una obra que no alcanzó en su época el reconocimiento popular que otras de las que han aparecido multitud de ejemplares en papiros,
fragmentos de papiros y óstraca. Pero, el interés que no despertó entre sus contemporáneos, ha explotado en tiempos modernos, pues desde su primera publicación se
han vertido ríos de tinta acerca del significado de este escrito, que a todos les venía a
romper el tópico de la indiferencia egipcia por los temas filosóficos, y son multitud
los especialistas que han afrontado su propia traducción; y muchos más los que de
esas traducciones han sacado sus conclusiones.
Para el objeto del presente trabajo, hemos considerado oportuno desarrollar
nuestra propia traducción, pues las más prestigiosas a nivel internacional que cono-
————
8
GOEDICKE, H.: The Report about the Dispute of a Man with his Ba. Baltimore 1970
FAULKNER, R.O.: < The Man who was Tired of Life> JEA 42, 1956.
10 La última columna y media del texto incluye el colofón estándar que autentificaba la copia como fidedigna con el original. En nuestro caso está escrito en tinta roja y dice: iw . f pw HAT.f r pH. f mi gmy m sS, que se
puede traducir como: «He aquí que vino de principio a final como fue encontrado por escrito».
11 GOEDICKE, H. (1970), p. 8
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EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
cemos tienen ya casi cuarenta años y en las últimas décadas han aparecido gran cantidad de nuevos estudios sobre la lengua egipcia, desde gramáticas completas, que
aportan una nueva visión global, a trabajos específicos sobre formas y construcciones concretas, que pensamos que podrían aportar una frescura nueva a la comprensión del texto.
Además de la mencionada puesta al día, intentamos con nuestra traducción algo
en lo que insistimos en nuestras clases de lengua egipcia, entender esa lengua desde
la nuestra propia, sin idiomas modernos que hagan de intermediarios los cuales muchas veces desvirtúan el sentido de lo traducido.
En castellano conocemos dos traducciones recientes, ambas incluidas en antologías de Literatura Egipcia, llevadas a cabo por dos prestigiosos colegas, filólogos
pertenecientes a la AEDE. Una es la de J. M. Serrano Delgado, que forma parte de
su libro Textos para la Historia Antigua de Egipto. En él, Serrano sólo nos ofrece una
parte de la obra: los poemas.
La segunda la podemos encontrar en La Literatura en el Antiguo Egipto de A. Sánchez Rodríguez.
Debido al carácter de sus trabajos, en los que El Dialogo es uno más de los muchos textos que traducen, no los han acompañado de notas gramaticales exhaustivas. Serrano no da ninguna, mientras que Sánchez sí que incluye algunas, pero muchas veces sólo indicando cuales son las propuestas alternativas de otros autores.
Nosotros, al ser monográfico nuestro artículo, lo acompañaremos de notas aclaratorias en aquellos casos en los que adoptamos una propuesta diferente de las que aportaron otros traductores, o bien justificaremos por qué tomamos una en concreto
Nuestra traducción está basada en los textos jeroglíficos transliterados del hierático original y publicados por Faulkner12 y Goedicke13.
TRADUCCIÓN14
[1]... vuestro... para decir... sus lenguas no serán parciales... recompensa, sus
lenguas no serán parciales.
Yo abrí mi boca hacia mi ba contestando a lo que él había dicho:
[5] Esto es muy grande para mí hoy
pues mi ba no ha discutido conmigo (antes). (a)
Es más grande que una (mera) exageración,
es como si se me ignorara con ello.
Que mi ba no se marche
————
12
FAULKNER, R.O. (1956) pp. 22-26.
GOEDICKE, H. (1970) pp. 218-237.
14 Falta el principio del texto, por estar roto el papiro. Según Goedicke, podrían faltar unas 35 columnas,
de las que componen el escrito hierático.
13
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para que él me atienda acerca de esto
[…]
en mi cuerpo con una red de cuerda
[10] para que no ocurra con él que se escape el día de la desgracia.
Mirad, mi ba me está extraviando (b), pero no le obedezco,
me está arrastrando a la muerte (c) antes de que yo haya llegado a ella (d)
y me está arrojando al fuego para quemarme
[…]
[15] que él esté cerca de mi el día de la desgracia
y que se quede en ese lugar como hace un recitador (diciendo):
«Es uno que sale porque él se trajo a sí mismo» (e)
¡Oh ba mío! El que es incapaz (f) de aliviar el dolor durante la vida,
el que me conduce (g) a la muerte antes de que yo haya llegado a ella;
endulza [20] el Oeste para mi. ¿Es un problema?
La vida es un estado transitorio, y (hasta) los árboles caen.
Pisotea sobre el mal mientras perdure mi miseria.
Que me juzgue Thot, el que pacifica a los dioses. (h)
Que me defienda Jonsu [25] el que escribe la verdad.
Que escuche mi discurso Ra, el que para la barca solar.
Que me defienda Isdes en la Cámara Sagrada.
Porque el desgraciado está cargado con […] que él ha portado para mí (i)
será agradable que los [30] dioses expulsen los secretos de mi cuerpo.
Lo que mi ba me dijo: ¿No eres un hombre y estás vivo?
¿Cuál es tu beneficio si te preocupas por la vida como un poseedor de riquezas?
Diciendo yo: No me he marchado y éstas están en el suelo. (j)
Ciertamente te escapas, pero tú no [35] atarás
a ningún prisionero diciendo: «te voy a coger», (k)
tú estás muerto, pero tu nombre está vivo.
El más allá es un lugar de descanso, el destino del corazón.
El Oeste es una morada, un viaje […] cara.
Si mi ba, el inocente, me escucha […] [40] estando su corazón de acuerdo conmigo, él será afortunado. Yo haré que alcance el Oeste como uno que está en su pirámide cuyo entierro ha atendido un superviviente. Voy a hacer una protección sobre tu cadáver, haciendo tú envidioso a cualquier ba [45] en debilidad.
Voy a hacer una protección, ella no será fría (l) haciendo tú envidioso a cualquier
ba que esté acalorado (diciendo) «beberé en el remolino», y levantaré […] haciendo
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EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
tu envidioso a cualquier ba que esté hambriento
Si tu me conduces [50] hacia la muerte de esta manera no encontrarás (un lugar)
en el que descanses en el Oeste.
Se paciente, ba mío, hermano mío, hasta que aparezca mi heredero (m), que presentará ofrendas y que estará en la tumba el día del entierro preparando el lecho [55]
de la necrópolis.
Mi ba abrió su boca hacia mí contestando a lo que yo había dicho:
Si piensas en el entierro, es una tristeza. Es traer las lágrimas entristeciendo a
uno. Es sacar a un hombre de su casa siendo tirado sobre una colina. No saldrás
hacia arriba ni verás el [60] sol (n), porque los que construyeron en granito, los que
edificaron cámaras en bellas pirámides, con una bella construcción, cuando los
constructores se transforman en dioses y sus estelas son destruidas, son como los
desgraciados que murieron sobre la orilla por falta de un descendiente (o) [65] después que la corriente hubiese tomado su peaje, igual que el sol, hablándole los peces
de la ribera. Escúchame. Mira escuchar es bueno para la gente. Sigue el día feliz y
olvida la preocupación.
Un hombre había arado su tierra y había cargado su cosecha [70] en un barco,
remolcando la carga pues se acercaba el día de fiesta. Después de que hubiera visto
aparecer la oscuridad de la tormenta del norte, estando vigilante en el barco mientras el sol se puso y salió (de nuevo) (p) y su mujer y sus hijos habiendo desaparecido en una ciénaga infestada por [75] la noche de cocodrilos, terminó (q) sentado
mientras rompía a hablar diciendo: No voy a llorar (r) por esa madre pues no hay
para ella salida desde el Oeste, más que por otra sobre la tierra; es por sus hijos rotos
en el huevo, que han visto la cara del cocodrilo [80] antes de haber vivido, por los
que me voy a preocupar (s ).
Un hombre pedía la comida y su mujer le decía: es para la cena. Entonces él sale
al exterior para quejarse hasta el momento que vuelve a su casa. Él es como otra
persona, mientras su mujer conversa con él y él no escucha, después de que él se ha
quejado [85] quedando desprotegido del deseo de los mensajeros (t).
Yo abrí mi boca hacia mi ba, contestando a lo que él había dicho:
Mira, mi nombre apesta. (u)
Mira, más que el olor de los buitres
un día de verano cuando el cielo está ardiendo.
Mira, mi nombre apesta.
Mira, (más que el olor) de una captura de pescado
[90] un día de pesca cuando el cielo está ardiendo.
Mira, mi nombre apesta.
Mira, más que el olor de los patos (v)
más que un soto de juncos lleno de aves acuáticas.
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FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ
Mira, mi nombre apesta.
Mira, más que el olor de los pescadores
más que las ensenadas [95] de los pantanos donde han pescado.
Mira, mi nombre apesta.
Mira, más que el olor de los cocodrilos
más que sentarse a la orilla llena de cocodrilos.
Mira, mi nombre apesta.
Mira, más que una esposa
De la que se dice una mentira al marido.
Mira, mi nombre apesta.[100]
Mira, más que un niño robusto
Acerca del cual se dice: «Él pertenece a su rival». (w)
Mira, mi nombre apesta.
Mira, más que una ciudad del soberano
que murmura rebelión cuando se ve la espalda de él. (x)
¿A quién puedo hablar hoy?
Si los hermanos se han vuelto malvados
y los amigos de hoy no aman. (y)
¿A quién puedo hablar hoy? [105]
Si los corazones son codiciosos
y todo el mundo roba la propiedad de su compañero.
[¿A quién puedo hablar hoy?]
Si la gentileza ha desaparecido
y la violencia desciende sobre todo el mundo.
¿A quién puedo hablar hoy?
Si se está contento con el mal (z)
y la bondad ha sido abandonada en todos los lugares.
¿A quién puedo hablar [110] hoy?
Si el que hacía encolerizarse a un hombre por sus malos hechos
hace que todo el mundo se ría por su mal comportamiento.
¿A quién puedo hablar hoy?
Si se saquea
y todo el mundo roba a su compañero.
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EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
¿A quién puedo hablar hoy?
Si el criminal es un amigo íntimo
y el hermano con el que se colaboraba se ha transformado [115] en enemigo.
¿A quién puedo hablar hoy?
Si el pasado no es recordado
y en este momento no se ayuda al que ayudó. (aa)
¿A quién puedo hablar hoy?
Si los hermanos se han vuelto malos
y se recurre a los extraños por afecto. (bb)
¿A quién puedo hablar hoy?
Si las miradas han sido apartadas
y todo el mundo está con la mirada hacia abajo con relación [120] a sus hermanos.
¿A quién puedo hablar hoy?
Si los corazones se han vuelto codiciosos
y no hay el corazón de nadie en el que se pueda confiar.
¿A quién puedo hablar hoy?
Si no hay justos
y la tierra ha sido dejada a los que hicieron el mal.
¿A quién puedo hablar hoy?
Si hay falta de un amigo íntimo
y se recurre a un desconocido [125] para quejarse a él. (cc)
¿A quién puedo hablar hoy?
Si no hay uno contento
y aquel con el que se caminaba no existe. (dd)
¿A quién puedo hablar hoy?
Si estoy cargado de desgracias
por falta de un amigo íntimo.
¿A quién puedo hablar hoy?
Si la maldad que vaga por la tierra [130]
no tiene final. (ee)
La muerte está ante mi hoy (ff)
como la curación de un enfermo, (gg)
como la salida al exterior tras la reclusión.
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La muerte está ante mi hoy
como el olor de la mirra,
como sentarse bajo las velas un día de viento.
La muerte está ante mi hoy [135]
como el olor de los lotos,
como sentarse a la orilla del País de la Embriaguez.
La muerte está ante mi hoy
como un camino mojado, (hh)
como la vuelta de un hombre a casa tras una expedición.
La muerte está ante mí hoy
como un claro del cielo,
como un hombre que aprende [140] lo que él desconocía. (ii)
La muerte está ante mí hoy
como el deseo de un hombre de ver su casa
después de que él ha pasado muchos años en cautividad.
Realmente, el que está allí es un dios vivo, (jj)
castigando el crimen del que lo hace.
Realmente, el que está allí es uno que está en La Barca Solar,
haciendo que sean dadas las mejores cosas [145] de ella a los templos.
Realmente, el que está allí es un sabio
que no es castigado por dirigirse a Ra cuando habla. (kk)
Lo que mi ba me dijo: Coloca la lamentación sobre la pila de leña, compañero,
hermano mío. Ya ofrendes en el brasero o te adhieras a la vida como dices, ámame
aquí después de que hayas olvidado el Oeste y desea que tú alcances el Oeste cuando tu cuerpo sea enterrado.
Yo me posaré cuando estés cansado, entonces haremos una morada juntos.(ll)
Esto es que él vino de principio a fin como fue encontrado por escrito.
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EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
COMENTARIOS GRAMATICALES
(a) n mdw bA . i Hna . i Con Goedicke pensamos que hay que traducirlo como corresponde a la estructura n sDm . f, es decir, en pasado. No hay que pensar en error
de escriba cuando así también tiene sentido: El hombre se sorprende de la grave
acusación que le acaba de hacer su ba por primera vez.
(b) mtn bA . i Hr tht . i Aquí el significado del verbo thi es fundamental para la comprensión del desarrollo siguiente del texto. Goedicke le da el significado de
«desobedecer», con el que no estamos de acuerdo. Compartimos la propuesta de
Faulkner que ve en este verbo «extraviar». Lo extraño de la opinión de Goedicke
es que la fundamenta en la aparición del térrmino en los pasajes Sinuhe B 148 y
B 202, y en El Campesino B1, 281, donde significa claramente «extraviar».
Sinuhe B 148: xr ir. n nTr r Htp n Ts . n . f im . f tH . n . f r kt HAst «Dios
actuó para satisfacer a aquél con el que él había estado enojado, al que él había
extraviado hacia otro lugar».
Es evidente que el sujeto de las dos formas relativas sDmw . n . f es el mismo, f, y
por lo tanto, «él» es dios. Es un claro paralelismo, y dios no puede desobedecer,
porque no tiene que obedecer, y sí puede extraviar. De hecho, Sinuhe dice un poco
más adelante, en B 229, «El dios que ordenó esta huida estaba arrastrándome»
Igual ocurre en Sinuhe B 202
En El Campesino B1 281 tenemos iw wsf . k r tht . k .Aquí Goedicke ve una
comparación: «your neglecting is more than your disobeying», apreciación incorrecta a nuestro modo de ver, pues no se construye así el comparativo. Es claramente una oración de predicado adverbial, en la que la frase adverbial está
compuesta por preposición + infinitivo: «Tu negligencia te va a extraviar»
(c) Hr stA . i r m(w)t es otra frase crucial del texto. En ella vemos, con Faulkner, una
construcción paralela a la anterior y a la siguiente, sirviendo la partícula no enclítica mtn y el sujeto bA . i de la primera para las otras dos encadenadas a ella:
mtn bA . i Hr tht. i n sDm . n . i n . f
Hr sTA . i r m(w)t n iit . (i) n.f
Hr xAa . (i) Hr xt r smAmt . i
La interpretación de Goedicke nos parece forzada. A pesar de tener que admitir,
como Faulkner, una s intrusa, traducir Hr sTAs . i como una subordinada adverbial
de tiempo, «while I am stretched», no lo juzgamos correcto.
(d) Nuevamente disentimos de Goedicke que ve aquí n iit . n . f y traduce «although
it has not come». Pensamos que lo que tenemos es una omisión del sujeto de
primera persona singular en la negación de la forma sDmt . f.
(e) Es la propuesta de Goedicke, como la cita del recitado del recitador. Es una frase de difícil interpretación. Sánchez la traduce de forma diferente, pero no da
justificación gramatical.
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(f) A diferencia de la mayoría de los autores, vemos wxA como participio imperfectivo activo.
(g) ixm es otra palabra crucial. Ya Erman propuso «conducir» y se adhieren a él
Weill, Thausing, Jacobson, Suys y Williams, y posteriormente Lichtheim y Renaud también lo traducen así. Scharft propuso, por el contrario, «retener», y con él
Faulkner, Gunn y Wilson, y también Goedicke. Este último defiende su traducción basándose en el verbo ihm que también ocurre en El Campesino B1 56, con
el significado de «retrasarse», pero en este caso con un determinativo diferente y
significado intransitivo. Nos parece una prueba débil, pues hay multitud de casos
en los que dos palabras con los mismos fonogramas y diferente determinativo tienen significados totalmente distintos. Nos adherimos a la propuesta de Erman,
con lo que se mantiene la coherencia con nuestra traducción de la columna [12]
Vemos este ixm como un participio, paralelo al anterior wxA . Sánchez lo traduce
como imperativo, lo que gramaticalmente es correcto, pero dando un sentido
diametralmente opuesto.
(h) Seguimos aquí la idea generalizada de considerar Htp nTrw un epíteto de Thot, e
igualmente para los otros dioses. Goedicke, por el contrario, considera que son
las declaraciones de los dioses.
(i) Con Faulkner, pensamos que sAr es un sustantivo al que hace referencia el pronombre personal de tercera persona f en fA . n . f. La propuesta de Goedicke de
considerar fA nf n .i, con el demostrativo nf como sujeto, nos parece muy forzada.
(j) Ésta es la traducción de Faulkner, que nos parece la más correcta, pues es la
contestación a la pregunta del ba, ya que «éstas» son las riquezas, y la idea es:
«No me he muerto y ya me he quedado sin nada». Sánchez traduce «no me voy
a marchar mientras ésta permanezca en la tierra», viendo iw nfA r tA como subordinada. Entendemos que al ir introducida por iw es principal.
(k) Esta traducción es una propuesta de J.M. de Diego, a quien tengo que agradecer
haber leído la nuestra y haber aportado sugerencias que hemos tomado en consideración. Él hace una corrección en la transliteración a jeroglífico, y propone
que en lugar de nw . tw . k, la t sea una H,con lo que la frase completa quedaría
nn nwHw . k xnri nb Hr Dd: iw . i r itT . k: Tú no atarás a ningún prisionero diciendo: «te voy a coger». Esto tiene sentido, el de «las cosas hay que realizarlas, y no
sólo decirlas». La traducción clásica de: Todo prisionero dice «te voy a coger»,
no tiene ningún sentido.
(l) ix tm . f Hsw . No hay porqué suponer, como hace Faulkner, que en lugar de tm .
f debe leerse tm . k . Tampoco estamos de acuerdo con Goedicke en que sea una
«forma relativa usada nominalmente», pues el pronombre f tiene como antecedente a niAi, y, por tanto, hay coincidencia entre sujeto y antecedente, invalidando así su consideración como forma relativa. Es el uso del verbo tm en oración
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EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
principal tras ix, que Gardiner menciona en § 346.4, que también se da en Campesino B1,30.
(m) Aquí Faulkner, siguiendo a Gardiner, corrige el texto proponiendo r xpr m «para
transformarte en mi heredero». Goedicke ve en xprt un participio, y termina en
esta palabra la oración: «Se agradable, mi ba, mi hermano, con relación a lo que
ocurra». Para romper aquí, Goedicke necesita luego una oración principal que
identifica en sAy . f al considerarla una sDm . f prospectiva. Nosotros pensamos
que en sAy la y es radical, y la traducimos por adverbial. Por otro lado, en r xprt
vemos el uso de la forma sDmt . f tras preposición.
(n) nn pr . n . k r Hrw mA . k ra. La primera forma verbal, nn sDm . n . f, ya la analizó
Gardiner en § 418 A, y todo el mundo está de acuerdo en que quizás sea una corrupción de la negación del futuro, nn sDm . f. Con respecto a la segunda, Goedicke la ve adverbial, «while you see daylight». Pensamos que no puede ser tal,
porque la sDm .f adverbial de mA gemina, será la sDm . f subjuntiva, que es la
forma que aparece tras nn y que por tanto podría venir afectada por el nn anterior y traducirse: «No saldrás hacia arriba ni verás el sol», o bien una subjuntiva
subordinada: «Para que veas el sol».
(o) Toda esta frase desde [60], aunque con el mismo significado general, la vemos
de forma diferente a Faulkner y Lichtheim. Ellos traducen: «Cuando los constructores se transformaron en dioses, sus estelas fueron destruidas». Pensamos
que abAw iry wSw no tiene estructura de oración principal, es subordinada como
la anterior, xpr sqdw m nTrw, y coordinada con ella. Son dos subordinadas dentro de otra subordinada de predicado adverbial que viene desde kdw m inr y
termina en mi nn n nw…: «Porque los que construyeron en granito…son como
los desgraciados…».
(p) Goedicke justifica paleograficamente que en este punto tenemos prt, y no pr como proponen otros autores. Gramaticalmente nos parece más factible esta propuesta que la de suponerle un sujeto de tercera, f, omitido. Así lo que tenemos
son dos infinitivos coordinados tras la preposición Hr.
(q) Dr . in . f es la única estructura de oración principal desde [70], es por lo que
hemos subordinado todas las anteriores a ella.
(r) n rm . i lo traducen Faulkner y Lichtheim en presente, siguiendo la propuesta de
Gardiner en § 455.2, que lo considera una excepción. Pensamos que se puede
ver como una oración enfática comparativa «no es más que….que voy a llorar».
Sánchez propone una traducción totalmente diferente: «por esta mujer para
quien no es más difícil escapar del horizonte que para otra que esté sobre la tierra». Introduce la palabra «difícil» inexistente en el texto egipcio, que modifica el
significado.
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(s) mHy . i es una sDm . f prospectiva, que introduce una oración enfática.
(t) Es un final oscuro que Faulkner y Lichtheim dejan sin traducir, Por su lado,
Goedicke ve en los mensajeros «demons that bring sickness or death».
(u) La palabra baH la traduce Goedicke como «inundar», pero no la hemos visto
nunca con ese significado cuando lleva los determinativos del pez y el hombre
con la mano en la cara. Con esos determinativos, los diccionarios consultados
citan solo nuestro texto, con lo que se hace imposible una conclusión semántica
comparativa. Por el sentido, Faulkner le da el significado de «detestar» y ve una
sDm . f pasiva. Lichtheim, más acorde con el texto, ve una sDm . f activa tras la
partícula no enclítica mk, con el significado de «oler mal», «apestar», que nos parece la opción más acertada . Por otro lado, Goedicke, siguiendo a Sethe, propone la transliteración mk baH rn . i m-ak r st(y) Asw, y lo traduce: Mira, mi nombre apesta inundado por ti más que el olor…», con lo que implica al ba, y el
sentido de todo el poema es distinto del que proponen Faulkner y Lichtheim,
que siguiendo a Erman ven dos mk. Nosotros nos adherimos a esta última propuesta, pues como defiende Faulkner «there is nothing to show that the soul was
in any way responsible for the man’s condition».
(v) Con Faulkner, que sigue a Erman, pensamos que Apsw es un error por Apdw.
(w) El citado entre comillas también es una frase controvertida. Faulkner, siguiendo
esta vez a Blackman, la traduce como hemos hecho nosotros, teniendo más en
cuenta el significado que la construcción gramatical. Ve en msdw . f al rival del
marido de la estrofa anterior, con lo que de nuevo se está haciendo referencia al
adulterio. Lichtheim propone: «Who is said to belong to one who rejects him».
Para que esto fuese posible, requeriría al final un pronombre dependiente msdw
sw, y no el sufijo msdw . f. Goedicke puntualiza que en iw . f n msdw . f, los dos
sufijos f hacen referencia a la misma persona, y traduce: «He belongs to the one
he hates». Gramaticalmente es correcto, pero no le vemos sentido. Hemos seguido a Faulkner porque no siempre dos pronombres sufijos de tercera persona
hacen referencia al mismo antecedente, siendo este uno de los muchos problemas con los que nos enfrentamos al traducir los textos.
(x) En esta estrofa, Faulkner, siguiendo la sugerencia de Gardiner, ve en el signo del
cocodrilo la palabra ity «soberano», y traduce la estrofa como hemos hecho nosotros. Lichtheim da una traducción similar. Sin embargo, Goedicke piensa que el
cocodrilo es la palabra-signo msH y da una propuesta totalmente diferente: «…more
than a shore of crocodile, which is cursed and abused while its back is seen».
Nos hemos decantado por la propuesta de Faulkner basándonos en el sentido de
la secuencia de estrofas: Mientras las cinco primeras hacen referencia al mal olor
real, las tres últimas lo hacen, metafóricamente, al mal olor que representa la
desaprobación social, ya sea a la infidelidad de la esposa, al hijo nacido del adulterio o a una ciudad sediciosa. Curiosamente, en castellano utilizamos la misma
expresión, y cuando algo no nos gusta decimos que «nos huele mal».
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(y) Interpretamos que n mr . ny es una variante de n mr . n . sn. Ver Gardiner § 486
OBS 2.
(z) Ésta es la propuesta de Faulkner. Considera Htp como una sDm.f impersonal seguida de la preposición Hr. Goedicke considera que Htp-Hr es el sustantivo compuesto «pacifico de cara» y bin estativo, con lo que propone la traducción «as the
paceful is miserable». Menos defendible es la traducción que Goedicke da del
tercer verso: «he is willing to abandon goodness».
(aa) Las dos negaciones de pasiva en tw, n sHA . t(w) y n ir . t(w), hay que traducirlas
en presente para mantener la concordancia con las estrofas anteriores, aunque
ésta sea gramaticalmente una forma de negación en pasado. Menos aceptable
consideramos la propuesta de Goedicke que ve dos infinitivos, sHAt e irt.
(bb) Hemos seguido a Faulkner, que dice que ini m es un modismo que significa «recurrir a».
(cc) Nuevamente traducimos ini m como «recurrir a». Haciéndolo como Goedicke,
con el significado más común de «traer», pensamos que pierde significado.
(dd) Aquí vemos la negación de la construcción pseudo-verbal con estativo, según
descrita por Gardiner en § 334.
(ee) En nf(y) Hw tA, Hw es claramente un participio y no una forma de presente con
nf(y) como sujeto, tal como la traducen Goedicke y Lichtheim: «wrong roams
the earth». Sánchez tampoco lo ve como participio, traduciendo: «la maldad
vagó por la tierra», que gramaticalmente no parece defendible. Por otro lado,
nn wn pHwy . fy, es literalmente: «No hay su final», pero es una de las formas de
expresar el inexistente verbo «tener».
(ff) Lit.: «en mi vista». Sánchez le da la misma traducción.
(gg) En snb mr hemos considerado un genitivo directo, siendo snb un sustantivo.
Gramaticalmente también es factible la interpretación de Goedicke y Faulkner,
que lo consideran una sDm . f, traduciendo: «as when a sick man is well»; pero
como las siguientes estrofas hacen en el segundo verso la comparación con un
sustantivo, hemos optado por esta solución.
(hh) Faulkner ve un error de escriba, y modifica el determinativo de la palabra Hwyt,
traduciéndolo como «un camino pisoteado». Ya Erman lo había traducido por
«un camino de lluvia», y estamos de acuerdo con esta traducción que no necesita modificar el determinativo. Recordemos que en Egipto se mojaban los caminos para facilitar el transporte.
BAEDE Nº 16
161
FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ
(ii) A diferencia de las traducciones que conocemos, pensamos que sxt es un participio, y que su significado es el físico de «atrapar», así como el abstracto de
«adquirir», con la extensión de aprender, como «adquirir el conocimiento».
(jj) Tanto Goedicke como Faulkner y Lichtheim lo traducen en futuro: «will be a
living god». Así lo hace también Sánchez. Entendemos que para que fuese así,
requeriría la preposición «r» en lugar de la «m» de predicación.
(kk) En las dos primeras estrofas del último poema, concordamos con Faulkner,
viendo la preposición Hr de introducción de infinitivo, con significado de gerundio, «castigando», «haciendo». Goedicke la ve como causal, con lo que propone una traducción muy sugestiva que justifica la consecución del estado del
difunto: «…will be a god who shall live because of having refuted the evil of an
egoist», «…will stand still in the sunbark because of having given that which is
selected therefore, for the temples». Sin embargo no nos parece gramaticalmente sostenible, requeriría otra forma verbal tras la preposición.
(ll) Todo este apartado es de difícil traducción e interpretación. Seguimos aproximadamente la propuesta de Lichtheim en la que todo el discurso es pronunciado por
el ba, aunque Goedicke piensa que la segunda parte, a partir de mr wi aA, pertenece
al hombre. Entendemos que no es así, pues en toda la obra, el autor se ha tomado
buen cuidado en indicar cada momento en el que había cambio de orador.
SENTIDO DE LA OBRA
Como decíamos más arriba, cada egiptólogo que ha analizado el texto ha querido sacar sus propias conclusiones.
Odette Renaud, a propósito de esta abundancia de estudios, dice15 «A ma connaissance, il existe à ce jour una quinzaine d’etudes importantes sur le Dialogue-et
on peut trouver à son sujet toutes sortes de commentaires et d’hypothèses, èparpillés
dans de nombreux travaux; rares sont les égyptologues que n’ont pas eu, une fois ou
l’autre, quelque idée à propos de ce texte».
En palabras de W. Barta16 «Los exegetas de la obra han puesto demasiado a menudo la imaginación al poder»; y da algunos ejemplos que resumimos a continuación: Para A. Scharff17 el hombre, o el autor, es un sacerdote erudito y devoto que
ya no puede adorar a la divinidad según la antigua costumbre. Para A. Hermann18
es un ser que sufre una enfermedad mortal. R. J. Williams19 ve a un rico que de
pronto ha perdido toda su fortuna.
————
15
16
17
18
19
162
RENAUD, O. (1991) p. 15
BARTA, W. (1969) p. 101.
SHARFF, A. (1937).
HERMANN, A. <Das Gespräch eines Lebensmúden mit seiner Seele>OLZ 42, 1939,pp.345-352.
WILLIAMS, R.J. < Reflections on the Lebensmúde> JEA 48, 1962, pp. 49-56.
BAEDE Nº 16
EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
Faulkner no hace un comentario extenso sobre el sentido de la obra, pero en su
introducción lo define como: «a discussion between a man and his soul on the topic
of suicide-to die or not to die»20.
Goedicke resume su significado último como «the eternal problem of man’s dichotomy between life-orientated hedonism and spiritually-minded idealism». 21
Lichtheim22, en la introducción a su traducción, hace un resumen muy parecido
a la propuesta que presentamos más abajo.
Jan Assman23 ve el reflejo de la desesperación por la soledad; pero la soledad del
individuo. A diferencia de otras obras de la época, como las profecías de Neferti o
las Admoniciones de Ipuuer, que reflejan el estado caótico del país, ésta se centra,
según Assmann, en el individuo y su estado mental. Citando a Renaud nos dice que
podría ser «la primera neurosis en la historia del mundo».
INTERPRETACIÓN DE NUESTRA TRADUCCIÓN
Primero veamos qué es el ba:
Assmann nos dice que es la energía vital encarnada en el cuerpo durante la vida
y liberada tras la muerte.
Goedicke hace un estudio pormenorizado de los textos egipcios anteriores cronológicamente al Dialogo (el concepto cambiaría luego con el tiempo), llegando a las
siguientes conclusiones:
•
•
•
•
•
•
•
Es representado por el pájaro ba sólo por homofonía.
El ba es inseparable del hombre vivo.
La «manifestación» es un aspecto esencial del ba.
Ser ba denota un a cualidad, paralela a sxm (poder).
No es una cualidad intrínseca al hombre, sino adquirida.
Es la reflexión de la persona en su existencia dinámica.
«El hombre sabio cuida su ba, estableciendo su bondad en él mientras está en la
tierra» (de Ptahotep).
• «Un hombre debe hacer lo que es útil para su ba» (Merikara).
El ba, por tanto, es la conciencia, la razón, que el hombre va moldeando a lo largo
de su vida con el conocimiento. Es esa conciencia que le hace sentir mal cuando actúa
mal y bien tras las buenas acciones Es la razón, cuya pérdida conduce a la locura.
————
20
21
22
23
FAULKNER, R.O. (1956) p.21
GOEDICKE, H. (1970) p.13
LICHTHEIM, M. (1973)
ASSMANN, J.: The Mind of Egypt, Nueva York 2002, p. 180
BAEDE Nº 16
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FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ
Es una pena que se haya perdido el principio de la obra, que seguramente nos
ayudaría mucho. El primer discurso con sentido que tenemos es el del hombre:
El hombre no quiere que su ba le abandone. Necesita que le ayude en el difícil
momento que está pasando. Abandonarle su ba sería perder la razón, caer en
la locura: sería «sentirse arrastrado a la muerte antes de que ésta llegue». Necesita que su conciencia lo escuche, y que sea ese hermano al que confesarse y
esperar consejo de él, como luego pedirá en el segundo de los poemas.
El ba se limita a contestarle que se de por contento con estar vivo.
El hombre insiste, pidiéndole que se quede con él, haciéndole sugerentes
promesas si espera hasta que llegue su muerte natural, al final de los días; le
promete que estará su heredero presentando ofrendas, así como un entierro
tradicional en la necrópolis.
El ba le rebate sus argumentos con la irreverente y antiegipcia teoría de que de
nada vale un buen entierro, y con el más pragmático de los «carpe diem»: «Sigue el día feliz y olvida la preocupación».
Luego le cuenta dos historias que vienen a ratificar su posicionamiento: «Lo
importante es vivir» y «quejarse no soluciona nada».
El hombre en sus cuatro poemas le hace ver su situación anímica:
1. «Mira mi nombre apesta» = soy un pecador.
2. «¿A quién puedo hablar hoy?» = no tengo un confesor en quien descargar mis penas, un hermano que escuche mi lamento.
3. «La muerte está ante mí hoy» = La muerte es la solución.
4. «Realmente el que está allí» = La perfección está en el otro mundo.
Ve a la muerte con deseo, pero no como un suicida, sino en el más estricto sentido teresiano: «vivo sin vivir en mí, y tan alta vida espero que muero porque no muero». La muerte llegará en su momento y será la solución, pero mientras está en este
valle de lágrimas necesita tener a su ba, a su conciencia, ayudándole.
El final no está muy claro, pero parece que el ba accede a las pretensiones del
hombre, diciéndole que abandone la lamentación porque se unirá a él cuando se
sienta mal. Quizás el hombre haya convencido al ba con su buen hacer poético, al
igual que ocurre con El Campesino, al que salvó su elocuencia.
LOS SINÓNIMOS
La estructura de la obra del sevillano es la misma que la que acabamos de ver
procedente del papiro egipcio: el diálogo de un hombre con la Razón.
164
BAEDE Nº 16
EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
¿Quién es esta Razón? A pesar de que algunos exegetas de la obra han querido
ver en ella al propio Dios, como Jacques Fontaine24, que nos dice que «La razón parece ocupar aquí el lugar de un Dios, que los libros sapienciales del Antiguo Testamento habían llamado la Sabiduría», el propio Isidoro nos la describe como «el alma, que toma distintos nombres, según sus distintas funciones;... le damos el
nombre de razón, cuando juzga lo recto».
O sea, es la conciencia, igual que el ba, ese componente espiritual que el propio
hombre va conformando con su aprendizaje, esa conciencia que le hace sentirse mal
cuando no actúa correctamente.
— ¡Pensamiento muy egipcio el del Arzobispo sevillano al entender que la componente espiritual del hombre toma distintos nombres según sus funciones! -.
Es una obra de su primera época en la sede episcopal hispalense, y, según nos
cuenta en el prólogo, le llevó a escribirla un opúsculo que había caído en sus manos
«al que dan el título de Sinónimos». Según Antonio Viñayo25: «Aunque Isidoro no
lo dice, hoy sabemos que tal fascículo eran los Sinónimos de Cicerón».
De la obra del clásico toma sólo el estilo, esto es, escribir en sinónimos, siendo el
contenido autoría cien por cien del Arzobispo sevillano.
En qué consistía esta técnica literaria de escribir con sinónimos, nos lo aclara el
propio autor en sus Etimologías: «La sinonimia acontece siempre que en varias oraciones concertadas expresamos una única idea con distintas palabras. Así dice Cicerón: «nada haces, nada acometes, nada piensas».
Ese es el estilo en el que está escrita la obra, estilo repetitivo y recargado para un
lector actual, pero que tuvo gran aceptación en su época llegando a conocerse como
estilo isidoriano.
Así en el apartado 1 dice:
Mi corazón languidece,
la angustia me atenaza,
la desesperación me aflige
.
.
.
no descubro camino para huir de la calamidad,
no alcanzo medio de menguar el sufrimiento,
no acierto con el medio de ahuyentar los presagios de la muerte.
————
24
25
FONTAINE, J.: Isidore de Seville,Turnhout 2000, p. 172
VIÑAYO, A. San Isidoro de Sevilla, Sinónimos. León 2001. P.27
BAEDE Nº 16
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FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ
Y en el apartado 12
Mendigan los santos, son condecorados los perversos;
se desprecia a los buenos, gozan los malos.
Ése es el estilo en el que están escritos los poemas del hombre en nuestro Diálogo
de un desesperado con su ba, cada estrofa está compuesta por un primer verso que se
va repitiendo en las siguientes, marcando el ritmo; y otros dos versos encadenados,
que muchas veces son sinónimos al puro estilo isidoriano, paralelos en su significado;
mientras que otras, el tercero es explicativo o complementario al segundo:
[104]
¿A quién puedo hablar hoy?
Si los corazones son codiciosos
y todo el mundo roba la propiedad de su compañero.
¿A quién puedo hablar hoy?
Si las miradas han sido apartadas
y todo el mundo está con la mirada hacia abajo en relación a sus hermanos.
Pero, no sólo la estructura y el estilo son similares. El contenido es muy parecido, sobre todo al principio de Los Sinónimos, ya que, luego, conforme va avanzando la obra, La Razón va aconsejando al hombre en un sentido estrictamente cristiano; pero el principio es muy similar, habiendo incluso muchas frases que presentan
un sorprendente parecido con el Diálogo.
Comienza la obra con el Hombre llorando sus penas, contando unas desgracias
que no cree merecer; «cualquier escondrijo que busco, allí me sigue mi mala estrella». Y ya en el apartado 3 nos dice:
Mirad y contemplad en mi al hombre sin nombre,
rayando la tiniebla en la ajena estimación,
en la más baja escala social, de nadie conocido,
O sea, como nuestro autor anónimo del Reino Medio diría:
«Mi nombre apesta»
Sigue el hombre isidoriano contando sus desdichas, para en el apartado 8 preguntarse:
¿A quién darás crédito?
¿De quién podrás fiarte?
¿De quién lograrás sentirte cercano?
¿Dónde queda la fidelidad?
166
BAEDE Nº 16
EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
En la versión egipcia: ¿A quién puedo hablar hoy?
Y tras estas preguntas retóricas, especifica cuál es la situación de su entorno para
no poder fiarse de nadie:
Crece la avaricia,
se desvanece la ley en ara de la ambición.
Es preferido el ladrón al hombre honrado,
y éste es condenado en lugar de aquel.
Triunfan los malvados,
se castiga a los inocentes.
Y así continúa relatando las injusticias que ve a su alrededor para en el 16, nuevamente terminar con las mismas preguntas formuladas de forma diferente y ahora
en primera persona:
¿A quién acudiré?
¿De quién me fiaré?
¿A quién invocaré?
Ha utilizado el mismo recurso que el autor del país del Nilo; pero en lugar de ir
repitiendo las preguntas al principio de cada párrafo, las ha incorporado al principio
y al final.
Realmente sorprendente es la primera intervención de La Razón, que aparece en
el apartado 38, que citamos a continuación en su integridad:
«¡Fuera tristezas, viva la alegría!. Lucha contra el abatimiento; prohibido caer en
el desánimo; no te conviertas en plañidera, ahuyenta el dolor de tu corazón y de tu
alma; frena el ímpetu de tu aflicción, corta enseguida el sufrimiento; vence la aflicción en tu interior, y muéstrese tu mente superior a tu pesimismo.»
No es el espíritu cristiano de la salvación por medio del sufrimiento en este valle
de lágrimas, es la más pura invitación al «carpe diem», y por otro lado no es más
que el desarrollo repetitivo isidoriano del lacónico consejo que le da el ba al hombre
en [68]:
«Sigue el día feliz y olvida la preocupación»
Hay también en las dos obras argumentos similares, pero asignados a distinto interlocutor. Esto ocurre en la reflexión sobre lo efímero de la vida, que el Doctor de
las Españas pone en boca de La Razón en el apartado 45:
«Todo lo de este mundo es efímero y fugaz. Todo lo
que nace desaparece. Nada es tan perdurable, tan
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FRANCISCO PÉREZ VÁZQUEZ
prolongado, que no acabe, desapareciendo en breve;
todo bajo el sol tiene su acabar».
Por su lado, el anónimo pensador de orillas del gran río africano, es al hombre al
que hace decir [20]:
«La vida es un estado transitorio, y (hasta) los árboles caen.»
También ocurre con la exaltación de la otra vida en detrimento de la vida terrenal. En los Sinónimos, es la Razón, la que en el apartado 48 dice:
«No admiten comparación las tribulaciones de la vida
presente con la gloria futura que se ha de manifestar en
nosotros. Todo lo que vemos es caduco y soportables nuestras
tribulaciones; lo eterno, en cambio, excede toda ponderación.»
En el Diálogo, es el hombre el que, en los primeros versos de cada estrofa del
cuarto poema, reflexiona.
«Realmente el que está allí es un dios vivo»
«Realmente el que está allí es uno que está en la Barca Solar»
«Realmente el que está allí es un sabio»
Es a partir de este punto, como hemos indicado más arriba, sobre la primera mitad del primer libro de los Sinónimos, cuando las obras divergen, y el contenido de
la de San Isidoro toma los derroteros del auténtico pensamiento cristiano: Las penas
de este mundo no son más que el castigo terrenal por los propios pecados, penas
impuestas por un Dios justo y castigador que nos impone pruebas dolorosas para
que las superemos. «Sufre venciendo tus naturales inclinaciones pues este dolor no
es nada comparado con el infierno eterno», le dice La Razón al hombre, en total
contrapunto al consejo que le aporta en su primera aparición.
Es como si el padre de la Iglesia de Occidente hubiera tenido en sus manos la
obra literaria egipcia, y apoyándose en ella, como comienzo de su escrito, hubiera
luego desarrollado la suya, mucho más extensa.
CONCLUSIONES
El objeto del presente estudio no ha sido más que lo que su título indica: poner
de manifiesto los sorprendentes paralelismos que se dan entre dos obras de orígenes
tan diversos.
El artificio estructural es el mismo: el de un diálogo entre el hombre y su conciencia. El estilo muy parecido: el de oraciones paralelas con el mismo significado,
que poéticamente refuerzan una argumentación, el conocido estilo isidoriano. Por
168
BAEDE Nº 16
EL DIÁLOGO DE UN DESESPERADO CON SU BA Y LOS SINÓNIMOS DE SAN ISIDORO. PARALELISMOS
último, el contenido presenta notables similitudes. Pero ¿quiere esto decir algo? ¿No
será más que la coincidencia de pensamiento entre dos grandes sabios de distintas
épocas y culturas? o, ¿tendría el Santo hispalense conocimiento, directo o indirecto,
de la existencia de la obra egipcia?
Para estas preguntas no tenemos respuesta. Sabemos que Isidoro poseía una de
las bibliotecas más ricas de su época, cuyos anaqueles rebosaban de libros, tanto de
los principales padres de la cristiandad como de autores paganos. Sabemos que
hablaba a la perfección las lenguas latina, griega y hebrea, pero poco más conocemos en este sentido.
Quizás con este pequeño estudio hayamos abierto una puerta, y sea un experto
en la obra isidoriana, el que tome el testigo y continúe la investigación, analizando
las fuentes utilizadas por el autor de los Sinónimos, para aclarar nuestra duda.
BAEDE Nº 16
169
LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE
JEAN-LOUIS PODVIN
Université du Littoral-Côte d’Opale, Boulogne-sur-mer
Les études sur les cultes isiaques ont connu de réels progrès ces cinquante dernières années, notamment sous l’impulsion du Professeur Jean Leclant1. La péninsule
ibérique n’est pas en reste dans ces recherches puisque, très tôt, une synthèse fut rédigée sous la plume d’Antonio García y Bellido2. Au sein de cet ouvrage consacré
aux religions orientales, les cultes isiaques occupent les chapitres XI et XII et ont
permis à J. Leclant et G. Clerc de dresser une première carte des lieux de découverte
d’isiaca en Espagne et au Portugal3.
Depuis, les études se sont multipliées, les découvertes aussi: en témoignent la
carte réalisée par L. Bricault dans son Atlas de la diffusion des cultes isiaques4, les remarques du même chercheur lors de la conclusion du premier Colloque international sur les études isiaques5, ou encore l’article de J. Alvar et E. Muñiz au cours du
deuxième Colloque6.
Parmi les objets isiaques, il convient de citer les lampes à huile. Sans attester de
façon certaine l’existence d’un culte organisé, elles révèlent pourtant au moins un
engouement mais sans doute davantage D’époque romaine, elles mettent en évidence différents motifs iconographiques, certains spécifiques à la péninsule ibérique,
d’autres au contraire communs aux autres provinces de l’Empire, signe tangible
d’échanges commerciaux tout autant que d’emprunts religieux. Leur analyse attentive nous a incité à procéder à un inventaire de ces lampes dans la mesure où cer-
————
1
2
3
4
5
6
Leclant 1956, 173-179.
García y Bellido 1967, 106-124 pour Isis, 125-139 pour Sérapis.
Leclant, Clerc 1974, annexe 2.
Bricault 2001, 90-95.
Bricault 2000, 190.
Alvar, Muñiz 2004, 69-94. On regrettera que les lampes à huile soient négligées dans cette dernière étude.
BAEDE Nº 16
171
JEAN-LOUIS PODVIN
tains motifs, repris de publication en publication, n’appartiennent manifestement
pas à la sphère isiaque. En outre, les lampes d’Espagne et du Portugal font l’objet de
recherches nombreuses, que ce soit à l’occasion de fouilles, de publications de collections de musées, ou encore d’études régionales, si bien qu’il paraît utile de faire
connaître ces nouveaux témoignages à la fois aux lychnologues et aux isiacologues.
Nous avons choisi un triple classement, de manière à cerner le mieux possible les
lampes isiaques ibériques. Le premier mentionne les décors portés sur le disque —c’est
aussi l’occasion de rejeter certains d’entre eux—, le deuxième les types lychnologiques, et le dernier procède à un inventaire par origine géographique, selon les provinces romaines.
1. CLASSEMENT PAR MOTIF ICONOGRAPHIQUE SUR LE DISQUE7:
1.1. Types retenus:
Sarapis en buste de face: le dieu, barbu et chevelu, est coiffé d’un modius. Il porte
un chiton à encolure en V. La lampe est de type Bussière DX2b8 (mi IIe-premier
quart du IIIe).
Sept exemplaires ont été trouvés à Mérida. Ce type se retrouve dans tout
l’Empire y compris en Egypte.
Sarapis en buste de profil vers la gauche: le dieu est coiffé du modius; derrière lui, on
remarque un sceptre terminé par une boule. La lampe est de type Deneauve VIIA
ou Bussière DX1a (mi IIe-mi IIIe).
L’exemplaire publié par F. Moreno Jiménez a été relevé à Italica. Ce type est
surtout connu par des exemplaires, la plupart exactement semblables, découverts en
Afrique à Cherchell, Sétif, Carthage, Guelma, Sousse, El-Aouja, Thine, Tébessa,
Sabratha, Simitthus et sur le marché des antiquités9.
Héliosarapis en buste de profil vers la gauche: par rapport au type précédent, six rayons ornent la nuque et le sceptre a disparu. Ces lampes fréquentes en Afrique sont
de type Bussière DX5b (circa 225-275). Le bord est décoré de grappes de raisin.
Deux exemplaire, dont un a été trouvé dans une tombe, sont attestés à Mérida,
un autre à Santos de Maimona, un – peut-être deux – à Séville.
Anubis seul: le dieu cynocéphale est figuré en pied, de profil vers la gauche. Il est
vêtu d’une chlamyde10. Ce type est attesté en Espagne, Maurétanie et Tripolitaine.
————
7 Sur les différents types iconographiques des lampes isiaques, nous renvoyons à notre étude: Podvin
2004b, 357-375.
8 Nous avons opté pour la typologie de Bussière 2000, 15-47, dans la mesure où elle est récente, très
fournie et qu’elle propose beaucoup de croquis-types.
9 Deneauve 1969, 181 n° 823 et pl. LXXVI; 217 n° 1078 et pl. XCIX; Bussière 1969, 169, 349 et pl. 85; Vegas
1994, 176, 228 n° 470 et fig. 184 p. 229; Bricault, Le Bohec, Podvin 2004, 221-241; Podvin 2004a, 243-247.
10 Type 1 d’Anubis seul: Podvin 2005, 263-269, pl. 123-124.
172
BAEDE Nº 16
LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE
Un exemplaire à Coimbra appartient de manière certaine à ce type. Celui de
Herrera de Pisuerga est trop fragmentaire pour déterminer si le dieu était seul ou faisait partie d’une triade. Il en est de même pour celui de Cordoue.
Isis en buste de face: La déesse, dont les cheveux longs courent sur les épaules, est
coiffée d’un petit basileion. Sur la poitrine un nœud relie les pièces de ses vêtements.
Isis est aussi reconnaissable par la présence d’un sistre a sa droite. Ce modèle semble
originaire de Mérida et nous ne le connaissons pas ailleurs. Quinze exemplaires y
ont été recensés11.
Harpocrate en pied de face: Harpocrate nu, coiffé d’une fleur de lotus, porte l’index
droit à la bouche et tient la corne d’abondance du bras gauche.
Isis et Héliosarapis en buste se regardant: Isis est à gauche, Héliosarapis à droite sur
ce modèle iconographique né et développé en Afrique12.
Un exemplaire de type Bussière DXIc (mi IIe-mi IIIe) a été trouvé à Osuna.
Isis et Sarapis en buste de face, Harpocrate au centre: Sarapis coiffé du modius est à
droite, Isis coiffée des cornes de vache à gauche. Harpocrate est figuré au centre
mais de taille plus réduite et n’est pas toujours interprété dans les publications. Ce
modèle paraît spécifique à la péninsule. Généralement, le bord est orné de grappes
de raisin.
Des exemplaires de ce type ont été découverts à Mérida (un sûr et peut-être un autre), Padrão, Santa Amalia, Tróia de Setúbal, Vila de Bispo, La Bienvenida, Malaga,
Osuna et Cacabelos. Hors de la péninsule, nous ne connaissons ce modèle qu’à Ceuta13 (Septem Fratres) dont on sait les liens étroits avec la péninsule ibérique. La lampe
est de type Deneauve VIIIB – XB, proche de Bussière EI3, daté de 175-250.
Triade Harpocrate, Isis, Anubis: Isis figure au centre, elle tient une patère et un sistre; Anubis est à droite, tourné vers la déesse; Harpocrate, nu et déhanché, à gauche.
On distingue d’après les études de Bailey et Tran tam Tinh deux types: dans le A
«pompéien», Anubis porte une chlamyde, Isis est plus classique; dans le B «romain»,
Anubis est vêtu d’une tunique et Isis coiffée d’une lourde perruque14. Ces lampes
sont souvent de type Loeschcke IV ou Bussière BIII1, daté d’Auguste au premier
tiers du IIe siècle.
A: Mérida; Baena; Peroguarda; Santa Barbara; Montemayor; Santiponce
(1+1 ?); El Sapillo.
B: Mérida (2); La Cocosa; Martos; Santiponce; Badalona.
————
11
Rodríguez Martín 2002, 86 n° 2.
Sur ce modèle, Tran tam Tinh 1970, 55-80. Pour de nombreux exemplaires africains, cf. Bricault, Le
Bohec, Podvin 2004 et Podvin 2004a, 243-247.
13 Bernal Casasola, del Hoyo, Pérez Rivera 1998, 1153-1154 et fig. 6. Sur les témoignages isiaques en
Tingitane, cf. Brahmi, Podvin, à paraître.
14 Bailey 1980, 31-32; Tran tam Tinh 1990, 125-134; pour une carte localisant les deux types, Podvin
2005, fig. 6 et 7 pl. 124.
12
BAEDE Nº 16
173
JEAN-LOUIS PODVIN
Indéterminé: Castellar de Santiesteban
Lampes en forme de tête de taureau (Apis ?):
Une de ces lampes, dont le type a été récemment étudié15, présente un croissant
de lune. Deux exemplaires sont connus à Ampurias et Villafranca de los Barros.
1.2. Types douteux:
Buste d’«Isis» de face: Ce buste semble féminin, mais rien ne permet de l’attribuer
à Isis. Elle tient quelque chose de la main gauche, identifié par Rodríguez Martín16
comme un sistre. Une ligne brisée court sur le haut du disque.
1.3. Types rejetés comme non isiaques:
Tête d’«Isis» de face: Ces lampes présentent sur le disque une tête féminine coiffée
d’une perruque et de deux défenses d’éléphant. Il s’agit en fait de la déesse Afrique17.
Nous pouvons ainsi écarter les lampes signalées dans le groupe a par A. García y
Bellido18, en provenance de Peroguarda, Mérida, Elche et Elvas, mais aussi d’autres
de Badalona, Ampurias19, ou encore au Musée National d’Archéologie20.
Tête d’ «Isis» coiffée d’un disque lunaire: c’est Luna21 et non pas Isis qui est ainsi figurée sur les exemplaires présentés par Moreno Jiménez22 trouvés à Cordoue (2) et
Séville (3), ou par Palol Salellas à Ampurias23.
Tête d’ «Isis» dans une fleur de lotus: là encore, ce n’est pas Isis qui apparaît sur
une anse de Cadix24 et une autre de Tarragone25.
Buste de «Sarapis» de face: il s’agit en fait de Jupiter sur un exemplaire de Cordoue26, et sur d’autres de Mérida, Badajoz, Italica, Condesa de Lebrija27. Le dieu
n’est pas coiffé du modius caractéristique.
————
15
Chrzanovski 2002, 13-36.
Rodríguez Martín 2002, 86 et fig. IX. 115. Il compare ces deux lampes à une autre de Condesa de Lebrija, qui est davantage une Sélénè.
17 Le Glay 1981, I.1, 250-5 et I.2, 184-190.
18 García y Bellido 1967, 121.
19 García y Bellido 1963, 195-6 pour les deux.
20 Alvarez-Ossorio 1942, 282-283 et fig. 4 en bas.
21 Gury 1994, VII.1, 706-715 et VII.2, 524-529.
22 Moreno Jiménez 1991, 495 motif 171.
23 Palol Salellas 1948-9, n° 28 p. 238 et 245.
24 Moreno Jiménez 1991, motif 172 p. 496.
25 Bernal Casasola 1993, n° 88 p. 143, 231 et 261.
26 Álvarez y Sáenz de Buruaga 1955-1957, p. 207-8 et fig. 112; Rodríguez Martín 2002, p. 46 et fig.
IX.113.
16
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BAEDE Nº 16
LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE
Buste de Sarapis de profil: la divinité représentée sur cet exemplaire est coiffée
d’un croissant lunaire28. Elle nous semble plus féminine que masculine.
«Harpocrate»: personnage assis portant nébride, bulle et crosse de pasteur, croissant lunaire et étoiles sur la tête29. Ce modèle interprété comme Harpocrate par Gil
Farrès n’est absolument pas Horus l’enfant. Rodríguez Martín pense y voir Jupiter
assis30.
«Harpocrate» assis sur une peau de lion sous un palmier: ce type, parfois interprété
comme Harpocrate, ne représente pas, selon nous, Horus l’enfant31. Il porte l’index
gauche à la bouche alors qu’Harpocrate porte toujours l’index droit. Cela nous
amène à rejeter les exemplaires de Tarragone, Herrera de Pisuerga, Castrejón de
Capote32.
Tête de Jupiter-Ammon: Jupiter-Ammon de face, reconnaissable aux cornes de bélier arrondies au niveau des tempes, est bien interprété mais il ne fait pas partie du
cercle isiaque.
2. CLASSEMENT PAR TYPE DE LAMPES:
2.1. Loeschcke IV sans anse, (Dressel 11, Deneauve VA, Bussière BIII1), à volutes doubles, datables d’Auguste au 1er tiers du IIe s.
Il concerne plusieurs lampes de la triade Isis, Harpocrate, Anubis, indifféremment du
type A ou B, de Mérida, Santa Barbara, Montemayor, Santiponce, El Sapillo.
2.2. Loeschcke IV avec anse, (Dressel 14, Walters 84, Deneauve VA, Bussière
BIII2), à volutes doubles, datables d’Auguste au 1er tiers du IIe s.
Il concerne une lampe de la triade Isis, Harpocrate, Anubis, du type A ou B, de
Peroguarda.
2.3. Proche de Loeschcke IV avec anse, mais dont la profondeur fait plus penser
à une Firmalampe, à volutes doubles.
Il concerne une lampe d’Isis et Sarapis de face de Cacabelos.
2.4. Type Bussière DIX1a, fin Flaviens – Antonin.
Une lampe est concernée, de la triade (conservée à Barcelone, trouvée à Mérida).
————
27
28
29
30
31
32
Rodríguez Martín 2002, 46, fig. IX.113 et pl. V.4.
Lyster Franco 1970, 165 n° 6, 181 fig. 6.
Gil Farrés 1947-1948, 102-3 et pl. I.
Rodríguez Martín 2002, 44, fig. I.1 et pl. V.1.
Nous partageons et même amplifions les doutes de Tran tam Tinh, Jentel 1993, 306-317 n° 421-430.
Voir notamment Morillo Cerdan 1999, 189-190.
BAEDE Nº 16
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JEAN-LOUIS PODVIN
2.5. Type Bussière DX1c, mi IIe – mi IIIe s.
Une lampe est concernée, d’Isis et Héliosarapis se regardant (Osuna). Elle est
importée d’Afrique.
2.6. Type Bussière DX2b, Deneauve VIIIB, à bandeau orné de stries obliques, mi
IIe – 1er quart du IIIe s.
Sept lampes sont concernées, de Sarapis de face (Mérida).
2.7. Type Bussière DX1a, mi IIe – mi IIIe s.
Une lampe est concernée, de Sarapis (Italica). Elle est importée d’Afrique.
2.8. Type Dressel 30, à globules, IIe – IIIe s.
Une lampe serait concernée, de Vila do Bispo, avec [Isis, Harpocrate et] Sarapis
en buste de face.
2.9. Type Deneauve VIIIB – XB (proche de Bussière EI3), à bec rond, bandeau à
décor floral, trois feuilles entre le bec et le disque, anse large, fin Ier – début IIe
s. selon Gil Farrés; 2e moitié du IIe s pour Viana, Dias de Deus; IIe – IIIe s pour Moreno Jimenez.
Plusieurs lampes sont concernées, d’Isis et Sarapis, Harpocrate au centre (Mérida, Padrao, Santa Amalia).
2.10. Type Dressel 27 (Walters 101, Deneauve VIIIA-B, proche de Bussière
DX4b ou 5a ou b) avec anse décorée d’épis, bec rond séparé du disque par une ligne
incurvée (prémices de la forme en cœur) surmontée de trois points. Le bord est décoré de grappes de raisin en l’absence de pampres. La datation serait de 225 à
250/275 pour Bussière DX4b ou 5a ou b, 2e partie du IIe s à début du IIIe s pour
Rodríguez Martín.
Cela concerne quatre lampes de Sarapis et Isis de face, Harpocrate au centre
(Badajoz, Osuna, La Bienvenida, Malaga; on peut leur associer une – peut-être deux
– de Septem Fratres, à Ceuta).
Le même type de lampes, mais cette fois avec Héliosarapis de profil vers la gauche, est connu sur une lampe sévillane, une de Badajoz et deux autres de Mérida.
3. CLASSEMENT PAR ORIGINE GÉOGRAPHIQUE:
Pour classer les documents par origine géographique, nous avons opté pour un
découpage par provinces de l’Empire romain: Lusitanie, Bétique et Tarraconaise.
Nous avons indiqué entre parenthèses la province actuelle espagnole ou portugaise.
176
BAEDE Nº 16
LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE
3.1. Lampes de Lusitanie:
Alcácer do Sal Salacia (Setúbal):
* Buste de Sarapis de face
L. 13; d. 8,7; h. 5,2; pâte jaune engobe orange.
Marque GES et palme.
Rodríguez Martín 2002, 87 et note 709 réinterprète cette lampe que M. E. Figueiredo 1974-1977, pl. II. 7, considérait comme un Jupiter. Deneauve VIIIB
Loeschcke VIII. Lambrino 1953, 105, faisait état d’une lampe d’Isis et Sérapis à Alcácer do Sal: il s’agit en fait d’une confusion avec celle de Santa Amalia.
Badajoz (Badajoz):
* Isis et Sarapis en buste de front sur le disque; au centre, Harpocrate.
L. 10,6; d. 7,2; h. 3,2; pâte blanche, vernis marron; type Bussière DX5a.
Musée de Badajoz, n° inv. 332.
García y Bellido 1956, 354 n° 14 E; Moreno Jiménez 1991, 498, 800 n° 2266 et
pl. CCVI.
Coimbra Conimbriga (Coimbra):
* Fragment d’Anubis seul sur le disque.
Musée de Coimbra, inv. n° 67.1194.
Alarcão, Etienne 1976, 104 n° 86, 146 pl. XXVII; Podvin 2005, 264 n° 4, fig. 1
pl. 123.
Mérida Emerita Augusta (Badajoz):
* Buste d’Héliosarapis à gauche.
L. 10,9 cm; d. 7,5, couleur grisâtre; épi sur le fond.
Musée de Mérida n° C16 (943 ou 7692).
Gil Farrés 1947-1948, 109 n° 35 et pl. IV sur type Bussière DX5b, trouvée dans
une tombe proche de l’amphithéâtre en 1942; García y Bellido 1956, 353 n° 14 A et
pl. XIVb; Rodríguez Martín 2002, 69, fig. V.62.
* Buste d’Héliosarapis à gauche.
Bec cassé, couleur rosâtre; G (árbol) S sur le fond.
Musée de Mérida (943 ou 7692).
Rodríguez Martín 2002, 69, pl. XVI.70.
* Sept lampes avec buste de Sarapis de face
Musée de Mérida, inv. 775, 924, 8325, 17782, 17858, 17859 et 13911.
Mélida 1925-1926, I, 335, n° 1306 et García y Bellido 1956, n° 14 B p. 353 et fig.
8 en signalent deux. [Type Bussière DX2b] En réalité, elles sont plus nombreuses et
Rodríguez Martín 2002, 87, fig. IX..111 et pl. XXII.105, en compte sept. Deneauve
VIIIB Loeschcke VIII.
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JEAN-LOUIS PODVIN
* Buste d’Isis de face (15 exemplaires).
Type Deneauve VIIIB; quatre portent la marque GES.
Musée de Mérida, inv. 2389, 2391, 2431, 2436, 6541, 8347, 8753, 17687, 17688,
17781, 17870, 17871, 17900, 18097 et 18103.
Rodríguez Martín 2002, 86, fig. VIII.107 et X. 135.
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type A.
L. 9 cm (incomplète); d. 7; pâte rougeâtre; type Bussière BIII1.
Musée de Mérida.
Gil Farrés 1947-1948, 104 n° 10 et pl. II.
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type A (6 exemplaires).
Pâte ocre jaune à ocre blanc. Loeschcke IV.
Musée de Mérida, inv. 237, 786, 952, 7680, 7681, 24783.
Rodríguez Martín 2002, 85, fig. X.129 et pl. XXIII. 111.
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type B.
L. 13,9 cm; d. 10,2; vernis ocre, ex-collection Massot (n° 87).
Provenance inconnue; Musée de Barcelone, inv. n° 15129; type Bussière DIX1.
Padró i Parcerisa, Sanmartí-Grego 1978, 919-920 et pl. CLXXXIX-XCX; Modrzewska-Marciniak 1990, 273-278.
Gil Farrés 1947-1948, 100, évoque une lampe de la triade à Mérida, que possédait Caballero Infante. Il s’agit sans doute de celle portant la marque C VIC ACA
(CIL II, 6256, 51). Ce pourrait être la même.
* Fragment de la triade Anubis-Isis-Harpocrate type B.
Selon R. M., la lampe serait une Bussière BIII1.
Musée de Mérida, n° inv. 675.
Rodríguez Martín 1996, 97-98, fig. 17.12.
* Isis et Sarapis en buste de front sur le disque; au centre, Harpocrate.
L. 11 cm (incomplète); d. 9; h. 3,7; terre cuite blanche jaunâtre; grappes de raisin
sur le bord; type dérivé de Deneauve VIIIB, proche de Bussière EI3.
Musée de Mérida, inv. 923 (ex 264 p).
Gil Farrés 1947-1948, 105 n° 16 et pl. II; García y Bellido 1956, 353 n° 14 C;
Rodríguez Martín 2002, 86, fig. VIII.106.
Padrão (Portalegre):
* Isis et Sarapis en buste de front sur le disque; au centre, Harpocrate.
Type proche de Bussière EI3, trouvé dans une tombe avec des poteries.
Viana, Dias de Deus 1950, 241, 252, fig. 14 et 28, 129; García y Bellido 1956,
355 n° 14 F.
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BAEDE Nº 16
LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE
Peroguarda (Alentejo):
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type A.
L. 11,9 cm (avec anse); d. 7,3; h. 2,6; terre cuite jaune clair à engobe marron; type Bussière BIII2.
Nunes Ribeiro 1959, 90-91 n° 17 et pl. IV.
Santa Amalia (Badajoz):
* Isis et Sarapis en buste de front sur le disque; au centre, Harpocrate.
Musée ethnologique de Belem.
Leite de Vasconcelos 1913, 348-349, fig. 155; García y Bellido 1956, 353-354 n°
14 D. Type proche de Bussière EI3.
Santa Barbara (Alentejo):
* Trois lampes de la triade Anubis-Isis-Harpocrate type A.
L. 9,8 à 10; d. 7,2; pâte beige, engobe orange; type Bussière BIII1.
Pereira Maia, Maia 1997, 56-57, Lu 96-98. Une au moins de ces lampes (peutêtre deux) porte la marque C OPPI RES.
Tróia de Setúbal (Setúbal):
* Fragment de buste d’Isis de face [Harpocrate et Sarapis dans la cassure].
Figueiredo Costa 1973, 159 n° 109 et pl. LXXV, 4.
Vila do Bispo (Algarve):
* [Isis et] Sarapis en buste de front sur le disque fragmentaire.
Type Bussière DX6.
Ferreira de Almeida 1953, 193 n° 257 et pl. XLVII.
3.2. Lampes de Bétique:
Baena (Córdoba):
* Fragment de la triade Anubis-Isis-Harpocrate type A.
Musée archéologique de Madrid.
Perez Die 1994, 414.
Cordoue (Córdoba):
* Fragment d’Anubis (ou de la triade).
Trouvé dans la nécropole du Camino Viejo d’Almodóvar.
García y Bellido 1967, 122 n° 42.
La Bienvenida (Ciudad Real):
* Fragment des bustes d’Isis [Harpocrate et Sarapis] de face.
Fernández Ochoa, Seldas, Caballero 1987, 267, 280 et 288, n° 35, fig. 10A et pl.
IIIb; Moreno Jiménez 1991, 498, 896, n° 3689.
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JEAN-LOUIS PODVIN
La Cocosa (Badajoz):
* Fragment de la triade Anubis-Isis-Harpocrate de type B.
Type Bussière BIII1.
Musée de Badajoz, inv. 220.
Moreno Jiménez 1991, 497, 792, n° 2434 et pl. CCVI.
Los Santos de Maimona (Badajoz):
* Buste d’Héliosarapis à gauche
L. 10,9; l. 7,2; h. 2,7.
Pâte ocre, vernis orange.
Moreno Jiménez 1991, 500, 801 n° 2225 et pl. CCVII.
Málaga (Málaga):
* Isis, Harpocrate et Sarapis de front
L. 9,7; d. 7,6; h. 4,6; pâte orange, vernis rouge foncé.
Musée archéologique de Malaga, inv. 1190.
Moreno Jiménez 1991, 498, 1240 n° 2170 et pl. CCVI (illisible).
Martos (Jaén):
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate de type B.
L. 10,1; d. 6 (ou 6,5 selon Recio); h. 2,2; pâte ocre, vernis orange; type Bussière
BIII1.
Musée municipal d’Ubeda.
Recio Veganzones 1960, 178-182; Moreno Jimenez 1991, 497, 1195 n° 1943.
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type A.
L. 10,2; l. 6 (cassure); h. 2,3; pâte ocre, vernis orange; type Bussière BIII1.
Nécropole d’El Sapillo à Martos.
Moreno Jiménez 1991, 497, 1195, n° 1923 et pl. CCIV.
Montemayor Ulia (Córdoba):
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate de type A.
L. 11,2; type Bussière BIII1.
Musée archéologique de Séville.
Fernández-Chicarro y de Dios 1952-1953, 73-74 n° 55 et fig. 46.7.
Osuna (Sevilla):
* Bustes d’Isis et Héliosarapis se regardant.
L. 12,8; d. 9,3; h. 3; pâte ocre, vernis verdâtre; type Bussière DX5a.
Moreno Jiménez 1991, 498, 1452 n° 3038 et pl. CCVI.
* Isis et Sarapis en buste de front sur le disque; au centre, Harpocrate.
L. 11; l. 8; h. 2,5.
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BAEDE Nº 16
LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE
Provenance inconnue; Musée d’Osuna.
Bord décoré de grappes de raisin; pâte claire jaunâtre; type Bussière DX5a.
Rodríguez Neila 1996, 387 n° 5 et pl. XXIX.
Santiponce Italica (Sevilla):
* Fragment de triade Anubis-Isis-Harpocrate type A.
Musée archéologique de Séville.
Fernández-Chicarro y de Dios 1952-1953, 109, 111 n° 268, fig. 59.5; Moreno
Jiménez 1991, 497, 1403, n° 3107 et pl. CCV.
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type A
Type Bussière BIII1.
Moreno Jiménez 1991, 497, n° 2711 et pl. CCV. Est-ce celle de Montemayor ?
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type B.
Musée archéologique de Séville.
L. 10,6; l. 7,4; h. 2,5; type Bussière BIII1.
Fernández-Chicarro y de Dios 1952-1953, 73-74, n° 56, fig. 46.8; Moreno Jiménez 1991, 497, 1313, n° 2712 et pl. CCV.
* Buste de Sarapis à gauche.
Type Bussière DXIa.
Moreno Jiménez 1991, 500, n° 2978 et pl. CCVII.
Séville (Sevilla):
* Buste d’Héliosarapis à gauche, de provenance inconnue.
Musée de Séville inv. 1634.
L. 11,5 cm. Bussière DX5a.
Fernández-Chicarro y de Dios 1952-1953, 98-99, n° 206, fig. 55.9; García y Bellido 1956, 355, n° 14 G; Moreno Jiménez 1991, 500, 1393, n° 3053 et pl. CCVII.
Villafranca de los Barros Perceiana (Badajoz):
* Lampe en terre cuite en forme de tête de taureau (Apis ?)
Musée de Séville.
Fernández-Chicarro y de Dios 1952-1953, 71-72, n° 48, fig. 45.16; García y Bellido 1967, 124, J3.
* Harpocrate.
Mélida, 1925-1926, I, 412, n° 1774.
Tocina (Sevilla):
* Buste d’Héliosarapis à gauche.
Musée de Séville, inv. 6854.
BAEDE Nº 16
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JEAN-LOUIS PODVIN
L. 9,7 cm; terre cuite jaune rosée.
Fernández-Chicarro y de Dios 1952-1953, 102, 105, n° 233, fig. 57.1; Moreno
Jiménez 1991, 500, 1399, n° 3079 et pl. CCVII.
3.3. Lampes de Tarraconaise:
Ampurias Emporion (Gerona):
* Lampe en terre cuite en forme de tête de taureau (Apis ?)
García y Bellido 1967, 124, J3; Kater-Sibbes, Vermaseren 1977, 41 Add. 14.
Badalona (Barcelona):
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type B.
Musée de Badalona.
Type Bussière DIII2 à protubérances carrées.
García y Bellido 1963, 195-196, fig. 13B.
Cacabelos (León):
* Bustes d’Isis, Harpocrate et Sarapis de face.
Musée de Cacabelos.
Type proche de Bussière BIII2
Gomez-Moreno 1925, 62 et pl. 15; Morillo Cerdan 1999, 439, qui penche pour
une Loeschcke IV.
Castellar de Santisteban (Jaén):
* Fragments de lampes de la triade ou d’Harpocrate.
García y Bellido 1967, 122, n° 48; Recio Veganzones 1960, 182.
Herrera de Pisuerga (Palencia):
* Fragment de lampe d’Anubis ou de la triade
Musée de Palencia, inv. 4015.
Morillo Cerdan 1999, 189, 568, fig. 112 et 139; Podvin 2005, 264 n° 6.
Toya Tugia, (Jaén):
* Triade Anubis-Isis-Harpocrate type A.
L. 10,1; l. 7,3; h. 2,3; pâte orange, vernis rouge clair; marque non identifiée; type
Bussière BIII1.
Musée archéologique de Madrid, inv. 33787.
Perez Die 1994, 412-415; Moreno Jiménez 1991, 497, 1193, n° 1812 et pl. CCIV.
182
BAEDE Nº 16
LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE
Les lampes isiaques ont donc été retrouvées en nombre plutôt important sur le
territoire des provinces hispaniques de Lusitanie (45), Bétique (19) et Tarraconaise
(6), correspondant aujourd’hui à l’Espagne et au Portugal. Cela représente soixantedix exemplaires, qu’il faut cependant relativiser compte tenu de la masse considérable de lampes trouvées dans la péninsule. La concentration est plus grande dans le
Sud, phénomène à mettre peut-être en relation avec la production oléicole, alors que
les autres types de documents isiaques sont mieux répartis entre le nord et le sud, et
donc relativement nombreux dans le nord de la Tarraconaise. Mérida compte à elle
seule la moitié des exemplaires connus (35 sur 70).
Peu de lampes portent une inscription. Nous n’avons recensé que trois marques,
C VIC ACA, C OPPI RES et GES. Les deux premières concernent la triade AnubisIsis-Harpocrate, et ces ateliers sont a priori italiques (de 80 à 140/160)33. Les lampes
en question pourraient donc avoir été importées. La marque C VIC ACA attestée à
Mérida est connue à Rome pour une représentation de la triade isiaque et une autre
de Sarapis trônant34. C OPPI RES, présent sur une lampe de Santa Barbara et peutêtre sur une deuxième, est attesté pour des exemplaires d’Harpocrate et de Sarapis à
Rome et en Italie35, d’Harpocrate, d’Anubis seul et d’Isis de trois quarts (?) en Afrique du Nord36. Une lampe de Toya portait sans soute une inscription mais qui n’a
pu être lue. Une autre de Mérida porte sur la base un épi. Quant à la marque GES
ou G et S séparés par une palme, sur une lampe d’Héliosarapis et sur quatre d’Isis
de face, elle est typiquement de Mérida37. Rodríguez Martín signale une lampe portant la marque GES C.OPPI.RESTI, signe possible d’une association des deux ateliers, C OPPI RES ayant peut-être une succursale locale.
La datation proposée en fonction des types de lampes donne un premier groupe
(Bussière BIII1 ou Loeschcke IV) d’Auguste au début du IIe siècle, correspondant à
la plupart des lampes de la triade Anubis-Isis-Harpocrate. Cela est confirmé par les
exemples italiens car les lampes de type A sont essentiellement pompéiennes, avec
un terminus en 79 alors que celles de type B sont plutôt postérieures: la DIX1 conservée à Barcelone est datable de la fin des Flaviens à Antonin, ce que confirment la
marque C VIC ACA (80-140) et le type B. La marque C OPPI RES (80-160) sur une
triade A s’explique peut-être par un surmoulage.
Un second groupe plus nombreux est considéré du milieu du IIe au milieu du
e
III , comprenant les Bussière DX1a et DX2b (Sarapis en buste), DX1c (Isis et Héliosarapis se regardant), avec pour quelques-unes une datation plus fine: 225-275 pour
Héliosarapis sur Bussière DX5b. Cela est corroboré par le motif iconographique puisque Héliosarapis est plutôt caractéristique du début du IIIe siècle.
————
33 Sur l’atelier C OPPI RES, voir en dernier lieu la mise au point de Rodríguez Martín 2003, 211-222, qui penche
pour une localisation dans la région de Rome. Nous préparons une étude générale des marques de lampes isiaques.
34 CIL, XV, 6741, 5 pour la triade, CIL, XV, 6741, 9 pour Sarapis trônant.
35 CIL, XV, 6593, 14 et 104; de Brun, Gagnière 1934-1937, 56, K5.
36 Harpocrate à El-Djem: Merlin, Lantier 1922, 202, K 1916, Merlin, 1915, 323-324 n° 62; Anubis seul à
Tipasa: Bussière 2000, 253, n° 92 et pl. 21, et à Sidi Khrebish: Bailey 1985b, 58, C404; Isis-Fortuna de troisquarts (?): Laporte 2004, 279.
37 Rodríguez Martín 2002, 162-164.
BAEDE Nº 16
183
JEAN-LOUIS PODVIN
La comparaison de cette chronologie et de cette dispersion avec les autres documents isiaques présentés par J. Alvar et E. Muniz entraîne plusieurs constatations.
Les deux chercheurs ont négligé les lampes à huile à l’exception de deux d’entre
elles, dont celle de Montemayor qui leur sert à démontrer une existence des cultes
isiaques au Ier siècle en l’absence d’autres témoignages convaincants. D’un point de
vue chronologique, il est clair que ce n’est qu’à la fin du Ier siècle (Domitien) et au
début du IIe qu’un premier intérêt se manifeste dans les provinces espagnoles en faveur d’Isis et des dieux sunnaoi, visible à la fois sur les lampes de la triade, dans plusieurs inscriptions, mais aussi dans la fondation d’un deuxième Iseum à Belo, après
celui d’Ampurias. Paradoxalement, Belo ne nous a livré aucune lampe isiaque38. A
la fin du IIe et au IIIe, un troisième Iseum naît à Italica et, à la même époque, un
temple est dédié à Isis à Alameda. On aura remarqué combien la documentation
lychnologique est abondante dans cette zone; en outre, c’est de ce moment que datent la plupart des lampes, notamment celles d’Isis et Sarapis.
Sans exagérer l’importance des lampes dont on sait qu’elles peuvent être aisément déplacées, la comparaison avec les sites où d’autres isiaca ont été découverts
permet de compléter nos informations. A Alcácer do Sal, déjà connu pour une inscription en l’honneur d’Isis, une lampe à effigie de Sérapis a été trouvée; à Italica,
attesté par son Iseum et trois inscriptions à la déesse, on peut ajouter une lampe de
Sérapis; Mérida était mentionné pour plusieurs documents essentiellement de Sérapis, les lampes montrent qu’Isis y était bien présente.
Ces lampes privilégient très nettement Isis. Sur les 70 exemplaires que nous présentons ici qui figurent 140 dieux environ – certaines lampes fragmentaires ne permettent
pas savoir si une seule divinité y est présente ou trois –, 50 concernent Isis, 19 Sarapis,
6 Héliosarapis, 35 Harpocrate, 27 Anubis, 2 Apis. La nette domination d’Isis correspond à celle des autres témoignages, statues, statuettes, inscriptions. Sarapis vient logiquement en deuxième position. En revanche, Harpocrate ne figure que sur des lampes, et il est presque toujours accompagné puisqu’un seul exemplaire le représente
seul; il est tantôt avec Isis et Anubis, sur un pied d’égalité, tantôt avec Isis et Sarapis,
en position centrale mais de taille réduite. Quant à Anubis, attesté aussi sur de la sigillée39, il est, sur les lampes, le plus souvent accompagné d’Isis et Harpocrate: un
exemplaire seulement fait exception, deux autres étant peut-être de la triade.
Les populations hispaniques ont acheté certains modèles de lampes isiaques en Italie
(triade isiaque notamment, à la fin du Ier siècle ou au début du IIe) ou en Afrique (Isis et
Héliosarapis se regardant, Héliosarapis en buste à gauche, Sarapis en buste à gauche,
aux périodes allant du milieu du IIe au milieu du IIIe siècle). Ils les ont probablement
aussi parfois copiés. Cependant, ils se sont aussi montrés capables d’en créer de nouveaux. C’est le cas d’Isis en buste de face, flanquée du sistre, et du groupe Isis et Sarapis
de face, avec le petit Harpocrate entre eux, tous deux dus aux potiers de Mérida40. On
————
38
Remesal 1974, 564 indique à bon escient que la lampe n° 14 n’est pas une Isis, contrairement à ce
qu’indiquait Alvarez-Ossorio 1942, 283.
39 García y Bellido 1967, 123, n° 55-56; Elvira 1981, 63 et 66-67 mentionne sept cas sûrs et trois possibles.
40 Dans la partie orientale de l’Empire, à Chypre notamment, Isis et Sarapis figurent parfois de face mais,
d’une part, ils sont plus petits, d’autre part, la déesse y est à droite et le dieu à gauche, en l’absence de l’enfant
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LAMPES ISIAQUES DE LA PENINSULE IBERIQUE
remarquera d’ailleurs une réelle similitude entre les deux façons de représenter Isis –
cheveux longs, basileion de petite taille, et semblant de nœud isiaque très haut sur la
poitrine – probablement influencées par la statuaire41.
Cet inventaire des lampes isiaques de la péninsule ibérique complète fort utilement celui qui a été élaboré pour d’autres types de documents. Les lampes ont pu
constituer un mode de connaissance populaire car bon marché de l’iconographie
isiaque, et assurer ainsi une diffusion de ces cultes plus large que celle communément admise, dans des régions largement romanisées toutefois.
Pour autant, nous n’avons pas la prétention d’avoir été exhaustif: il est probable
que des exemplaires nous ont échappé et nous remercions par avance les lecteurs de
nous les signaler42.
————
Horus: Oziol, Pouilloux 1969, 101-102 n° 410 et 415 et pl. VIII; Oziol, 1977, 210 n° 623 et pl. 35; 215-216 n°
638-639 et pl. 36. En Hispanie, cet enfant ne semble pas compris par tous les ateliers, peut-être à cause de
l’usure des moules.
41 García y Bellido 1967, 114-121.
42 Jean-Louis Podvin, 430 rue de Rons, 62129 Ecques, France.
BAEDE Nº 16
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JEAN-LOUIS PODVIN
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BAEDE Nº 16
PUBLICACIONES DE LA ASOCIACIÓN ESPAÑOLA
DE EGIPTOLOGÍA
1. De carácter periódico
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 0. 1987 (Agotado).
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 1. 1988 (Agotado).
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 2. 1990 (Agotado).
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 3. 1991 (Agotado).
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 4/5. 1992-1994.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 6. 1996.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 7. 1997.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 8. 1998 (Agotado).
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 9. 1999.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 10. 2000.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 11. 2001.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 12. 2002.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 13. 2003.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 14. 2004.
Boletín de la Asociación Española de Egiptología, nº 15. 2005.
2. Estudios Egiptológicos
1. A. Sánchez Rodríguez, La Estela de Chechi, Madrid, 1995.
2. M. B. del Casal Aretxabaleta, La droga en el Antiguo Egipto, Madrid, 1995.
3. F. J. Sacristán Heras, Los cuchillos del Egipto Predinástico, Madrid, 1997.
4. M. J. López Grande, La cerámica del Antiguo Egipto, Madrid, 2001.
3. Bibliotheca Aegyptiaca Hispanica
1. A. Jiménez Serrano, La Piedra de Palermo: Traducción y contextualización histórica, Madrid, 1995.
Si desea adquirir alguno de los volúmenes, diríjase a/ If you want to purchase any of
the issues or volumes, please contact with: Asociación Española de Egiptología, Paseo
de la Habana 17, 4º D, 28036 Madrid (Spain) / [email protected]
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NORMAS DE REDACCIÓN PARA LA PUBLICACIÓN DE
ARTÍCULOS EN EL BOLETÍN DE LA AEDE
1.
Serán considerados para su publicación, exclusivamente los trabajos relativos, directa
o indirectamente, a temas egiptológicos. El carácter de los artículos será preferentemente de investigación egiptológica, si bien podrán admitirse trabajos de divulgación
que aporten un estudio mínimo sobre el estado de la cuestión expuesta.
2. Los trabajos tendrán una extensión máxima de veinticinco (25) folios, mecanografiados a dos espacios.
3. La transcripción de textos egipcios se llevará a cabo de acuerdo con el sistema
adoptado en la EGYPTIAN GRAMMAR de A. Gardiner. o en MIDDLE
EGYPTIAN de James P. Allen.
4. Las notas y comentarios se numerarán en el cuerpo del texto por orden correlativo y entre paréntesis, incluyéndose por el mismo orden a pie de página. Los títulos de las que se citen deberán ir en cursiva. La bibliografía se consignará al final
del artículo.
5. Las ilustraciones se incluirán al final del artículo o comunicación entregado. Los
trabajos serán preferiblemente ilustrados con dibujos, admitiéndose, no obstante,
fotografías. En el caso de que no sean originales, se tiene que aportar la fuente y
la autorización si ésta es necesaria.
5.a. Las ilustraciones o fotografías a incluir en los artículos publicados se limitarán discrecionalmcnte por la comisión de publicaciones, atendida la naturaleza de las mismas y las ilustraciones del autor, en su caso. Deben remitirse en formato Tif o Jpg.
6. Los trabajos recibidos serán juzgados, sin conocimiento del nombre de los autores, por el Comité Científico, cuya opinión mayoritaria decidirá sobre la procedencia de su publicación.
7. Los materiales que no fueran objeto de publicación, serán devueltos a sus autores
en el plazo más breve posible, teniendo en cuenta los necesarios trámites de selección e informe del Comité Científico.
8. La Asociación Española de Egiptología adquirirá los derechos de publicación de
los artículos seleccionados. En todo caso la AEDE no se hace responsable del
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10. Se admitirán artículos en alemán, español, francés, inglés o italiano. Aquellos que
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BAEDE Nº 16
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Los trabajos deberán ser remitidos por correo certificado a nombre de la
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GUIDELINES FOR CONTRIBUTORS
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
The topic of the papers must be Egyptologic or related fields.
Studies should have around 25 pages, doubled space printed.
Transcription must follow the system of Sir A. Gardiner’s Egyptian Grammar or J.
P. Allen’s Middle Egyptian.
Footnotes and commentaries must be correlatives. Bibliography and references
should be cited at the end of the paper.
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Every paper without the name of the author will be reviewed by the Scientific
Committee. They will decide if the paper can be published. They can also decide if
the paper might be published in a different and future issue of BAEDE for which
originally the paper was sent. Authors will be informed about the decisions.
Those papers rejected for publication will be returned to their authors as soon as
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