(Paradis et Eldorado).

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L’Amérique latine de la Conquête à nos jours : histoire et historiographie (Olivier Compagnon)
La conquête et le Paradis « Cette terre est très douce et couverte d’une infinité d’arbres verts t très grands qui ne perdent jamais leurs feuilles, et tous dégagent un parfum très suave et aromatique. Ils produisent beaucoup de fruits bons au goût, de fleurs et de racines douces et bonnes. Et parfois, j’étais si émerveillé par l’odeur si douce des herbes et des fleurs, et par la saveur de ces fruits et de ces racines, qu’à part moi je pensais que je me trouvais près du paradis terrestre ». Amerigo Vespucci « C’est moi que Dieu avait choisi pour son messager, me montrant de quel côté se trouvait le nouveau ciel et la terre nouvelle dont le Seigneur avait parlé par la bouche de Saint Jean, dans son Apocalypse, et dont Isaïe avait fait mention auparavant. » Christophe Colomb, Lettre à la gouvernante du prince Don Juan « Je suis convaincu que le Paradis terrestre se trouve là… Je ne conçois point que le Paradis terrestre ait la forme d’une montagne abrupte comme il est dit dans les descriptions… Je crois aussi que l’eau que j’ai décrite peut fort bien en provenir… et que, s’arrêtant à l’endroit que je viens de quitter, elle y forme un lac. Il y a de grands indices du Paradis terrestre, car le site correspond en tout point à la description qu’en font les saints et les savants théologiens. De surcroît, les témoignages anciens confirment cette supposition, car je n’ai jamais lu ni entendu dire que pareille quantité d’eau douce vînt ainsi se mêler à l’eau de mer. De même, à l’appui de tout cela vient la douceur de la température. Et si l’eau dont je parle ne descend point du Paradis, c’est pour moi une plus grande merveille encore, car je ne crois pas qu’il existe au monde un fleuve plus grand et plus profond. » Christophe Colomb, Journal du troisième voyage (description de l’embouchure de l’Orénoque, 1498) Le mythe de l’Eldorado « Hispaniola est une merveille, les cordillères, les montagnes, les plaines, les campagnes et toutes les terres sont si belles et si fertiles pour planter et semer, pour élever toute sorte de bétail, pour édifier des villes et des villages ! Quant aux ports de mer, il faudrait les voir pour le croire, de même pour les rivières, nombreuses, aux eaux abondantes et qui charrient presque toutes de l’or… Il y a beaucoup d’épices, de grandes mines d’or et d’autres métaux. » Lettre de Christophe Colomb à Luis de Santangel (15 février 1493) « La tradición de El Dorado (es decir, el hombre dorado) se asemeja a los mitos de la antigüedad, que en sus peregrinaciones de país a país han sido adaptados sucesivamente a diversos sitios. Para discernir la verdad del error, basta muy a menudo en las ciencias, averiguar la historia de ciertas opiniones y seguir su desenvolvimiento sucesivo. Las naciones indígenas, con el fin de desembarazarse mejor de sus incómodos huéspedes, pintaron sin cesar El Dorado como fácilmente accesible y le señalaron una distancia insignificante solamente. Era una especie de fantasma, que parecía huir a los españoles, y seducirlos no obstante perpetuamente. Está en la naturaleza del hombre errante sobre la tierra figurarse la felicidad detrás de los límites que le son conocidos. El Dorado, bien así como el Atlas y las Hespérides, ha salido del dominio de la poesía, para tomar puesto en el de la geografía sistemática. » Alexandre de Humboldt Viajes a las regiones equinocciales del Nuevo Continente (1826) 
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