Français AJUNTAMENT DE VALENCIA Qu’est-ce que sont les “falles” et les “ninots”? C’est possible que le lecteur soit en train de visiter pour la première fois la ville de Valence et il se peut qu’il trouve un peu difficile de comprendre qu’est-ce une falla et quelle est la signification de ce musée, installé aujourd’hui dans un bâtiment qui a été l’ancien convent des Pères Paúles. Les falles sont des monuments satiriques assez particuliers, réalisés avec des matériaux combustibles (carton, bois, etc.) qui sont montés dans des places et dans les carrefours principaux des rues. Ils sont exposés au public durant plusieurs jours et brûlés la nuit du 19 mars, fête de la Saint-Joseph. La confection des monuments est prise en charge par les maîtres artisans (artistes fallers) et c’est possible grâce a l’effort des voisins de chaque quartier qui, groupés dans des commissions, travaillent toute l’année pour organiser la fête. Une des salles du musée consacrée aux“ninots” des années trente a cinquante 2 Chaque maître artisan choisit la figure (ninot) qu’il considère la plus réussie du monument construit et, quelques semaines avant de procéder à la plantà de la falla (mise sur pied dans la rue), tous les ninots sélectionnés sont présentés lors d’une exposition d’ensemble. Par une votation populaire est choisi ce ninot considéré par la vox populi, par sa beauté ou sa grâce et intention satirique, celui qui mérite la remise de la condamnation au feu. Les ninots gagnants chaque année (I’un provenant des grandes falles et l’autre des enfantines) sont incorporés à ce musée. A côtés des photographies des meilleures falles et des affiches gagnantes du concours annuel, les ninots constituent son fonds et le patrimoine de la culture populaire et de cette fête principale appelée les Falles de Valence. L’histoire des “falles” Vers la moitié du XVIII siècle, les falles n’étaient qu’une autre fête inclue dans le programme des actes typiques de la fête de la Saint-Joseph (le 19 mars). A la levée du soleil du 18 mars, il y avait dans certaines rues des pantins pendus au milieu de la rue de fenêtre à fenêtre, ou de petites scènes placées près du mur, sur lesquelles une ou plusieurs figures étaient exposées à la honte publique. Ces figures faisaient allusion à un évènement, à une conduite ou un personnage digne de blâme. Durant le jour, les enfants et les adolescents ramassaient des matériaux combustibles et “Pantins”, année 1930. Affiche d’Antoni Vercher préparaient de petits bûchers avec des trucs vieux qui étaient aussi appelés falles. Tout était brûlé à la tombée du jour de la veille de la Saint-Joseph, réunissant autour du bûcher une ample participation populaire. Le lendemain était une journée mi-fériée, et les charpentiers et les valenciennes pieux allaient aux temples paroissiaux pour rendre hommage à leur patron. Dans beaucoup de foyers, des fêtes onomastiques y avaient lieu pour honorer les Peps (petit nom pour Joseph) avec des tartes, des beignets et de l’anisette. En somme, une fête populaire et de voisins. La première documentation dont nous disposons sur les falles est une ordonnance adressée au corrégidor de la ville de Valence pour lui demander d’interdire de mettre sur pied des falles, en spécial, celles de genre théâtral, dans des ruelles étroites et près des frontières des maisons. Suite à ces mesures de police urbaine (prévention d’incendies), les voisins étaient tenus de monter les falles dans les rues larges, dans les croisements des rues et dans les places. Curieusement, sans le vouloir, une mesure simple comme celle-ci allait provoquer à long terme une transformation importante. Même si les falles conservaient encore une structure traditionnelle et théâtrale en deux corps (un plancher et une scène dessus), pour les placer au centre d’une rue ou place, elles devaient être conçues de façon dégagée, afin de pouvoir être contournées. Pour les voir totalement, il était nécessaire de faire leur tour et quand elles ont été délivrées de leur annexion au mur, de nouvelles potentialités de construction ont été également libérées, ainsi que le besoin d’inscrire des messages sur tous leurs cotés. Les torches, les bûchers, les pantins et les planchers ont été longtemps appelés falles, mais l’usage de cette dénomination a été progressivement restreint pour faire référence aux bûchers satiriques, c’est-à-dire, aux scènes exposant à la honte publique les vices ou pré- 3 jugés régnants. C’étaient ces falles celles qui tenaient tout le monde en expectation chaque année et celles qui étaient massivement visitées par la population. Elles consistaient à une structure prismatique, en général quadrangulaire, avec une charpente en bois recouverte, comme décoration, de coulisses peintes, de toiles ou des panneaux cachant les matériaux combustibles entassés à la base. Les ninots ou figures qui apparaissaient sur la scène étaient habillés avec des toiles ou de vieux vêtements. censurable. Elles ont un sujet concret et répondent à une intention critique ou, tout au moins, burlesque. Différemment des simples bûchers et des pires de trucs vieux, dans ces falles il était question de représenter des scènes faisant allusion à des personnes, des évènements ou des comportements collectifs considérés dignes de correction ou de dérision par les organisateurs des falles (fallers). Au milieu du XIX siècle ceux-ci se sont préférablement Des enfants ramassant de vieux trucs pour la falla Ces falles satiriques, de même que els miracles de Sant Vicent (une pièce évoquant un miracle de Saint Vicent au Moyen Âge), étaient toujours accompagnées de feuilles avec des vers. Accrochées comme des pasquins sur Ies murs proches ou sur les coulisses du socle, ces feuilles développaient la glose rimée du sujet mis en scène à la falla. Au milieu du XIX siècle, I’impression de ces vers et son édition sous petits plis ont donné lieu au llibret, une sorte de brochure contenant l’explication de la falla et le programme des fêtes. Par conséquent, la possibilité de développer l’argument s’est considerablement élargie. La caractéristique spéciale des falles satiriques est la représentation d’un fait social 4 occupés de deux sujets: la falla érotique et la critique sociale. En 1858, les organisateurs de la falla de la Plaça del Teatre voulaient dresser une falla de mouvement avec une allusion directe aux inégalités sociales. Les vers étaient de Josep Maria Bonilla. La falla a été interdite par les autorités, mais les organisateurs ont répété le sujet l’année d’après. D’autre part, sous le nom de falla érotique ou tendance anti-conjugale, la presse de l’époque désigne un genre de falles très abondant, ayant plein d’allusion piquantes ou scabreuses. Le langage de ces falles était rempli d’équivoques et reflétait une mentalité hédoniste et effrontée. Bernat i Baldoví a écrit quelques llibrets abordant ce sujet, La premiére representation graphique de la fête des “falles” a eté cette vignette publiée dans le “Calendario pintoresco, profético, astrológico y lunático del Reino de Valencia”, de 1860. Elle fait allusion, en la critiquant, a la mode de la crinoline, trés repandué a l’époque mais peut-être le plus connu est celui écrit par Blai Bellver pour la falla de la Trinitat de Xàtiva en 1866, dénommé La creu del matrimoni (La corvée du mariage), qui a mérité une condamnation catégorique de la part de l’archevêché. Tout au long du XIX siècle, la Mairie et, en général, aussi les institutions et les autorités ont gardé une attitude de surveillance et de censure à l’égard des falles. Cette politique de répression, justifiée par la nécessité de moderniser et civiliser les habitudes de la ville, prétendait supprimer les fêtes populaires (Carnaval et Falles, parmi d’autres). Cela s’est intensifié durant les années soixante établissant de lourdes taxes sur la permission de monter des falles ou de jouer de la musique. Cette pression a généré, comme réaction, un mouvement de défense des traditions typi- ques, et pour la première fois en 1887, la revue La Traca (chapelet de pétards) a décerné des prix aux meilleures falles. L’initiative correspond a l’association culturelle Lo Rat Penat (chauve-souris, animal lié a la ville selon une légende) en 1885. Ce soutien explicite de la société civile à travers les prix a éveillé un esprit de compétition entre des commissions de voisins, stimulant l’ardeur pour ces fêtes et produisant une tendance esthétisante qui a donné lieu à la falla artistique. Elle n’est pas tout à fait dépourvue de critique (pouvant même expérimenter un racinement politique), mais c’était le début de la prédominance de la préoccupation formelle, constructive et esthétique dans le monument. Malgré les hésitations et les timidités, en 1901, la Marie de Valence a pris le relais de Lo Rat Penat, décernant les premiers prix municipales aux falles. Mais cela seulement une fois les fêtes finies. Il s’agissait de deux prix: un de 100 et un autre de 50 pesetas. Le climat social pour cette intervention municipale n’était pas seulement favorable, mais exigeant. Il y a eu un large éventail d’organisations qui ont renforcé le développement des falles durant la première décennie du siècle. Il s’agissait aussi bien des associations culturelles et récréa- 5 Construcction de la falla de la rue Escalante (quartier du El Cabanyal), 1934. Artiste: Modest González tives, que des associations valencianistes, sportives, politiques et ouvrières. Réciproquement à ce soutien social, les falles ont tendu de plus en plus vers l’exaltation valencianiste et il s’est produit une fusion croissante entre ces fêtes et la région de Valence. Depuis le début du XX siècle, les falles ont abandonné la structure duale (plancher/scène) et il a commencé le développement d’une nouvelle conception, où les ninots n’étaient plus la figure ayant le plus d’impact. La falla était alors composée de la superposition de divers éléments et niveaux, notamment trois: une base 6 avec peu de hauteur composée de socles pour les divers scènes, un corps central servant de support du monument et un couronnement. Ce dernier consistait souvent en une figure de grandes dimensions constituée par un motif allégorique capable de condenser le sujet déployé et glosé par les scènes inférieures. Le contenu de la falla n’était plus seulement inscrit dans une scène relevée par le plancher, mais il était latent sur tout l’ensemble de la sculpture et pour le déchiffrer, il fallait faire le tour du monument et le parcourir du regard Falla “El dia de l’Estatut” (Le jour du Statut), 1934 tout entier. La falla devait être alors fastueuse, imposante, majestueuse et suggestive, visible de loin. Sous la pression des prix, les falles ont adopté comme modèle idéal la monumentalité, la proporcionnalité et le baroquisme. En 1927, I’association pour la promotion du tourisme Valencia Atracción a organisé le premier train des falles. L’acte eut tellement de succès que la société de Valence s’est consacrée encore plus aux falles, augmentant considérablement le nombre de monuments érigés. La croissance de la fête a également imposé l’amélioration de l’organisation. Ainsi, il a été mis sur pied la Associació General Fallera Valenciana et le Comité Central Faller représentant aux commissions et organisant les fêtes. En 1929, la Mairie a créé un concours d’affiches pour la promotion des falles et en 1932, elle est devenue l’entité chargée de l’organisation 7 et de la gestion de tout le programme d’actes, instaurant la Setmana Fallera (semaine des fêtes de Falles). La plupart des monuments ont été crées par des maîtres artisans spécialisés consacrés durant plusieurs mois à la construction desdits monuments dans Ieurs ateliers et qui s’étaient organisés dans une association, I’Associació d’Artistes Fallers. C’était à cette époque-là que les Falles sont vraiment devenues la fête majeur de Valence. L’article publié en 1935 et signé par V. Llòpis Piquer sous le titre “Cómo se preparan las fallas” (comment préparer les falles) nous décrit avec un certain détail comment une falla était-elle confectionnée: Les éléments les plus importants sont: le carton, le plâtre et la cire, sans oublier le bois des coulisses ni la toile métallique couverte de serpillière pour les grandes masses. Avec de si simples matériaux, les maîtres artisans entraient en concurrence avec les créations grandes et durables de la sculpture, montrant leur capacité pour l’érection de monuments grandioses. La tâche la plus difficile et laborieuse est la confection des moules pour les têtes. Le maître artisan sort ces moules d’une argile où il façonne l’effigie d’une femme ou d’un homme selon les cas. Cet argile est vidée dans le plâtre afin d’obtenir une série de têtes en cire et il suffisait d’ajouter des moustaches, de dévier un oeil ou de joindre un rictus aux lèvres pour qu’elles ne soient plus humaines, constituant diverses personnalités dans l’ensemble de la falla. La construction des corps était plus facile. Le carton, assujetti à des moules de plâtre, à pression, mouillé, permet beaucoup de possibilités. Ce travail correspond aux apprentis de tout maître artisan qui se doit. Des sculpteurs de première classe ont retravaillé l’argile, accueillie par un nouveau moule, aboutissant à une nouvelle incarnation humaine. Celle-ci, avec son cortège de déviations physiques et des ajouts de matériaux servait à compléter de plus en plus le monument. Et ainsi nous pourrions signaler successivement la naissance des divers personnages de la falla, quelques uns à son origine, multiples en apparence. C’est pareil en ce qui est des mains, malgré leurs différentes positions. Il est extrêmement difficile de peindre cette cire. Peu nombreux sont ceux qui réussissent à inspirer avec leurs couleurs l’aspect vivant requis par les types d’une falla, mais à force d’étude et de persevérance, le miracle a lieu. Que manque-t-il après ça? Monter les corps y introduisant une âme, cette fois en bois, pour assurer fortement des matériaux si faibles que la paille, les toiles, le sciure et la cire. Et une fois en marche et après avoir composé les personnes, le même jour du montage aligner près des murs les figures, tandis que les coulisses et les moulures sont clouées. Dans Ie noir, les figures se confondent avec les vrais gens, et l’observateur arrive même à ne savoir plus distinguer le réel du fantastique. 8 Le “ninot indultat” (la figura graciée) Dans les années vingt, lorsque la falla artistique était arrivé à s’imposer comme modèle par antonomase de monument faller, quelques voix ont commencé à se plaindre de la destruction immédiate de l’oeuvre créée et ont proposé de sauver des flammes une figure ou scène se distinguant de l’ensemble par sa spéciale qualité. En 1924, la grâce d’un ninot a été déjà projetée d’une manière formelle, mais elle n’a pas été bien accueillie. En 1933, il a eu lieu un défilé décrivant l’historie des falles dont un ninot a reçu le prix par votation populaire. En 1934, la Mairie a convoqué un concours d’idées pour introduire de nouvelles fêtes dans la Semaine de la Saint-Joseph. Dans ce cadre, Regino Mas, un maître artisan de falles et membre distingué de l’association de maîtres artisans, a effectué une proposition portant le titre de L’indult del foc (“La grâce du feu”). Ladite proposition allait inspirer la célébration des premières expositions de ninots de falles, ainsi que la grâce du ninot obtenant le plus grand nombre de votes lors d’un scrutin populaire et la création, en 1936 du Defilé du Ninot Ninot gracié, année 1934. Artiste: Vicent Benedito. Falla: Plaça del Mercat Central Scene de la première exposition du ninot en 1934 9 La cire L’information à propos des techniques et matériaux pour la réalisation des ninots est très rare à la fin du XVIII siècle et au début du XIX. Il semble que les corps de ces premières figures consistaient en une âme en bois ou fil de fer recouverte d’étoupe et revêtue avec des toiles ou de vieux vêtements. Pour les pieds étaient utilisés de vieilles chaussures et les extrémités etaient formées avec des gants remplis de sparte. Jusqu’aux années soixante du XIX siècle, lors du début de l’introduction de la procédure de la cire, les visages étaient effectués avec des masques en carton. Pour le modelage de la cire, la procédure était celle qui suit, à savoir: premièrement, il devait être réalisé, généralement en argile, un buste du personnage à satiriser; après, à partir de cette sculpture, il était obtenu un moule ou moulage en plâtre coupé en deux pièces ou plus. Ces moules étaient remplis avec de la cire fluide renforcée avec de fines couches de gaze (tarlatana) pour lui donner plus de consistance. Et, en fin, une fois la tête obtenue, il était introduit de l’albâtre liquide à son intérieur, en le remuant pour créer une fine pellicule sur tout son contour et le renforcer. A partir de ce moment, le masque était prêt pour être incarmé a l’huile. Le reste de la figure continuait à s’habiller selon la façon traditionnelle. Peignant des têtes en cire Exposition de têtes en cire, année 1943 10 Le carton Dans les années trente, avec la consolidation de la falla monumentale et artistique, a commencé à s’imposer la technique nommée tirar de cartó pour confectionner le ninot de façon standardisée. Cela a été confirmé par les divers nouvelles et reportages apparus à la presse au 1934/35 ou par le numéro monographique de la revue Nova Cultura (nouvelle culture) dédié aux falles en 1937. Suivant une technique utilisée pour la production de poupées pour jouer, les maîtres artisans construisaient le corps du ninot comme s’il s’agissait d’un mannequin dont la tête et les membres supérieurs étaient placés après. Il lui donnaient une personnalité propre grâce à l’utilisation des vêtements adéquats. Mais c’était Joan Huerta le maître artisan qui a introduit en 1953 le modelage complet du ninot en carton, et peu après de toute la falla. La technique du carton a suivi les séquences ci-dessous: Reproduction de carton, encore dans le moule Premièrement, à partir du modelage en argile de la figure est obtenu un négatif en plâtre, qui est divisé en deux. Les feuilles de fusain sont coupées en morceaux, mouillées et piquées afin de les rendre ductiles. Elles sont trempées en colle et après, placées en couches dans les replis du moule. Lorsque ce fusain est sec, la pièce peut être tirée et elle est déjà prête pour la joindre à d’autres et composer (monter) la figure préétablie. Une fois celle-ci construite, sa surface extérieure est repassée à nouveau avec de la colle rabaissée. De petites bandes de papier de journal son collées aux vides et aux dénivellements afin de les couvrir. Après elle est remodelée avec de la pâte (pasteta) pour obtenir l’expression ou geste voulus et est préparée pour être peinte. Cette opération est appelée donar de panet: la surface du carton est recouverte avec quatre couches successives de pâte ou colle. Après, il a lieu le poliment de la figure (escatar) pour éliminer des rugosités ou coagulums et, en fin, elle est harmonisée et peignée au plastique ou à l’huile. Premier ninot igracié realisé entièrement en carton, année 1956. Artiste: Joan Huerta. Falla: José Antonio-Duc de Calàbria 11 El polyester Dans les années soixante-dix, il a commencé à être utilisé un nouveau matériau inconnu jusqu’à ce moment du procédé traditionnel: le polyester. Malgré son coût plus élevé, dû à sa grande résistance et à son poids léger, ce matériau est parfait pour les travaux que le maître artisan a traditionnellement alterné avec la réalisation de falles, comme la construction de carrosses ou des travaux de décoration. différence du carton qui a besoin de plusieurs jours pour sécher. Une fois sèches les différentes pièces de la figure, celles ci sont unies et raffermies avec du fil de fer, pour donner encore une nouvelle couche de polyester avec de la fibre de verre sur les ioints. En fin, les impuretés sont polies et les possibles erreurs sont mastiquées. Ainsi la figure est prête pour être peinte, suivant le système traditionnel. Premier ninot gracié realisé en polyester et fibre de verre, année 1977. Artista: J. Martínez Mollà. Falla: Plaça del Pilar Une preuve des larges possibilités du polyester. Il s’agit de la figure de Gulliver realisé par l’artiste Manolo Martín dans le vieux lit du fleuve Túria Et ce hien que durant des années, de nombreux ninots et couronnements ont été élaborés avec ce matériau. La technique est la substitution du carton par une ou deux couches de polyester avec un accélérateur spécial et le renforcement au même temps avec de la fibre de verre en guise de toile. Le polyester réagit en se durcissant et il sèche de façon rapide, à la 12 El polystyrène L’art des falles peut être aussi qualifié d’art pauvre. Les materiaux utilisés ont toujours été éphémères et fongibles et aussi humbles, bon marché et très simples. Lors des dernières années nous avons assisté a l’introduction d’un nouveau matériau: le polystyrène expansé ou caoutchouc blanc, favorisant l’application de la production directe, c’est-à-dire la production sans moule et, donc, sans possibilité de reproduction en série ou standardisée. Il semble que c’était Miquel Santaeulàlia qui a présenté pour la première fois, en 1984, à l’Exposition du Ninot un groupe (Le fantôme du binage) entièrement modelé en polystyrène expansé. Ce conglomérat en couleur blanche, présenté en des lamines de différente grosseur, permet d’obtenir de très diverses textures. Il a un poids léger et c’est très facile de manipuler. Les figures sont coupées et modelées avec un treuil et un arc (un apparat électrique assez simple qui fini avec une résistance). Les pieces obtenues peuvent être traitées de trois façons. Si la texture est considérée adéquate, elle est directement peinte. Mais, comme il s’agit d’un matériau poreux et granuleux, il est souvent nécessaire de la cartonner pour la couvrir après avec du plâtre très fin (panet) et la polir avant d’appliquer la peinture, ou, enfin, Groupe realisé entièrement en polystyrène expansé, année 1995. Artista: Miquel Santaeulàlia. Falla: Na Jordana elle peut être peinte au pistolet et réaliser sa finition suivant la façon utilisée pour le carton. L’artiste Ramon Espinosa construisant des ninots avec du polystyrène expansé ou caoutchouc blanc 13 Les “falles” enfantines Depuis les premières nouvelles des falles, les enfants et les adolescents apparaissent jouant un rôle central dans la fête, aussi bien ramassant des matériaux pour le transformer en combustible, qu’animant au moment de la crémation. Mais, lors de la consolidation de la falla artistique et depuis le moment où sa création a été commandée a des spécialistes, ceux-ci ont été temporairement écartés de la fête. Néanmoins, à la fin des années vingt, les falles enfantines ont commencé à apparaître de façon fréquente et peu après aussi à la presse. Le journal El Mercantil Valenciano a publié un hebdomadaire spécial pour les fêtes nomme Los Chicos (Les Enfants) qui a stimulé cette innovation, créant des prix pour les meilleures falles faites pour des enfants. En 1936 il a déjà eu 80 falles enfantines et une reine des fêtes enfantine (fallera major infantil) a été nommée. Il a même eu lieu une exposition de ninots de falles enfantines. Petit falla enfantine de 1933, lorsqu’elles etaient vraiment realisées par les enfants Ce chiffre a continué, avec des haut et des bas, jusqu’aux années soixante et c’était a la fin de cette décennie lorsque il a eu lieu un accroissement notable du nombre de falles enfantines. En 1963, des ninots enfantins ont été pour la première fois inclus dans l’Exposition du Ninot (qui se tenait depuis 1934) afin de sauver du feu le meilleur ninot. Ninot gracié, année 1991. Artista: Joan Canet. Falla: Na Jordana 14 Les affiches des “falles” En 1929 et face à l’apogée croissant des fêtes des falles, la Societat Valenciana de Foment del Turisme (sociéte pour la promotion du tourisme de Valence) a commandé le premier affiche de falles au réputé artiste international, illustrateur et affichiste, Josep Segrelles Albert. Celui-ci a réalisé un original magnifique qu’il a offert à la ville de Valence. Cette même année, il a eu lieu la premiere du pasdoble El faller, compose par Josep Serrano et il a été publié le premier programme officiel des fêtes. L’année d’après, en 1930, le concours d’affiches a été convoqué pour la première fois. Le premier prix a été décerné au professeur de l’école d’arts appliqués, Vicent Canet. Depuis ce moment, il y a eu beaucoup d’artistes très connus dans les divers domaines des beaux-arts qui, à travers leurs oeuvres, ont donné du prestige aux listes de prix du concours. En 1932, a été édité la fameuse affiche La lanterne, de Rafael Raga Montesinos, dont le rythme et la synthèse publicitaire sont très réussis. Josep Renau a obtenu un prix en 1934, mais son oeuvre n’est pas imprimée et l’original a disparu durant la guerre civile espagnole. Les sujets des affiches de falles sont très variés. Bien entendu, il y a une prédominance du feu, en outre des ninots, des monuments, de la pyrotechnie et des symboles de Valence, comme sur celui de Santiago Carrilero de 1956. Les différents styles artistiques, dès le modernisme jusqu’à l’art déco, le cubisme, le pop et l’abstrait y sont reflétes. La lumière expressionniste ou de feux de la rampe produites par la cremà (cremation) a de bons exemples dans les affiches de 1944 de Chapi, de 1950 de Vicent Gil, et de 1963 d’Albert Peris. Annee 1929. Auteur: Josep Segrelles A partir de 1965, le baroquisme traditionnel a été substitué par un dessin plus simple et publicitaire, y brillant les oeuvres de Damià Contreras Ortiz de cette même année, ainsi que celles de 1968 d’Enric Mestre, de 1971 d’Àlvar Beltran et de 1980 de Miquel Tomàs Pérez. En 1982, s’est produite une renovation totale avec l’abstraction de Rafael Contreras Juesas, résumant avec un cri de feu toute l’idiosyncrasie de la fête. Vicent Lorenzo suit la ligne de l’affiche illustration avec son oeuvre de 1998. Parmi les artistes de valeur les plus récents et jeunes, il se trouve Domènec Morera avec son travail surprenant de 1994, Marisa Llongo en 1995 avec des profils très chauds et Josep Aguilar Garcia, qui en 1998 reflète l’esprit du feu parcourant la ville. 15 AJUNTAMENT DE VALENCIA Édition: Ajuntament de Valencia Coordination: Museu Faller Textes: Antoni Ariño Text “Els affiches des falles”: Rafael Contreras Dessin: Museu Faller