Dans le Sermon de Bénarès, pour la première fois, le Bouddha Shakyamuni expose les quatre nobles vérités. La première, dukka, l’avidité, la soif, le désir, le fait que cette soif soit inassouvissable, fondamentalement insatisfaisante parce que tout est impermanent. La souffrance, dukka. La deuxième noble vérité c’est l’origine de dukka, la soif, l’avidité. La troisième, la cessation de dukka, de cette souffrance. Enfin, la quatrième, le chemin pour y parvenir, la pratique, l’octuple sentier, le noble sentier, ce qui nous réunit ici ensemble. Ce premier acte fondateur du Bouddha Shakyamuni ne vise qu’à libérer l’homme de cette éternelle soif, inextinguible. Après des années d’ascétisme, le Bouddha comprend qu’on ne peut pas se libérer en maltraitant son corps et son esprit par des souffrances répétées. Il réalise qu’on n’obtient rien seulement par la force. Comme lorsqu’on élève un enfant. La force n’est pas suffisante. C’est comme de l’eau qu’on voudrait comprimer dans une surface trop petite pour elle. Dès qu’on relâche la pression, elle nous asperge le visage. Certains meurent assoiffés par cette soif. D’autres écrasent les autres pour assouvir cette soif. D’autres encore se lamentent. Mais à la fin, pour tout le monde c’est pareil. C’est cette même soif qui assèche le cœur des hommes. La vie de dukka, la vie de souffrance. En fait, on ne peut pas saisir, attraper pour nous-mêmes, ce n’est pas possible, cela s’évanouit. Un philosophe Grec, Hécaton avait dit : « Tu veux savoir quel progrès j’ai accompli ! Je suis devenu l’ami de moi-même. » Vaste programme ! Devenir l’ami de soi c’est ne plus être prisonnier de cette soif, de faire la paix. Raphaël Doko Triet Camp d’été à Kimkora 2010 En el sermón de Benarés por primera vez el Buda Shakyamuni expone las cuatro Nobles Verdades. La primera es dukka, la avidez, la sed, el deseo, el hecho de que esa sed sea insaciable, fundamentalmente insatisfecha porque todo es impermanente. El sufrimiento: dukka. La segunda noble verdad es el origen de dukka, de la sed, de la avidez. La tercera, el cese de dukka, de este sufrimiento. Por último, la cuarta, el camino para conseguirlo, la práctica, el óctuple sendero, el noble sendero, lo que nos ha reunido hoy aquí. Este primer acto fundador del Buda Shakyamuni sólo pretende liberar al ser humano de esa sed eterna, inextinguible. Tras años de ascetismo el Buda comprende que uno no puede liberarse maltratando el cuerpo y la mente con repetidos sufrimientos. Se da cuenta de que nada se obtiene sólo por la fuerza. Igual que cuando se educa a un niño. La fuerza no basta. Es igual que si se quiere contener el agua en una superficie pequeña. En cuanto cede la presión nos moja la cara. Algunos mueren sedientos. Otros aplastan a los demás para saciar esa sed. Otros se lamentan. Pero al final, a todos les ocurre lo mismo. Esa misma sed seca el corazón de los seres humanos. La vida de dukka, la vida de sufrimiento, no podemos agarrarla, atraparla por nosotros mismos, es imposible, se desvanece. Un filósofo griego, Hecaton, dijo: «¿Quieres saber qué progreso he realizado? He llegado a ser amigo de mí mismo.» ¡Enorme tarea! Ser amigo de uno mismo es ya no ser prisionero de esa sed, hacer las paces con uno mismo. Raphaël Doko Triet Campo de verano en Kimkora 2010