gazette ete.pub - Médiathèque Marcel Pagnol d`Aubagne

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LA GAZETTE DE L’ETE
bibliographie Coups de Cœur - été 2012
Médiathèque Marcel Pagnol
En été, lisez ce qui vous plaît !
Nous vous convions cet été encore
à flâner, lézarder, paresser en compagnie de
nos coups de cœur de l’année…
FRANCE
Aventures en Loire,
1000 km à pied et en canoë
de Bernard Ollivier
Phébus, 2009
Bernard Ollivier, infatigable voyageur, a déjà publié un certain nombre
d’ouvrages relatant ses longues marches tout au long de la route de la
soie. Ici nous le retrouvons plus près de chez nous, au mont Gerbierde-Jonc (en Haute Ardèche, commune des sources de la Loire) où, à
près de 70 ans, il s’apprête à se lancer dans un nouveau périple : la descente de la Loire à pied et en canoë. Un challenge audacieux d’autant
plus que Bernard Ollivier n’a alors pas une grande expérience du canoë. Et c’est peut-être ce qui ajoute un brin de folie à l’aventure qui
nous est ici relatée sous forme de carnet de route. Des kilomètres pour
s’émerveiller des paysages variés qui bordent les rives du fleuve, pour
partager avec ses amis tout autant qu’avec des inconnus, pour apprendre à manier Canard, le fidèle canoë et pour penser et goûter au bonheur du déplacement.
Un très beau récit, drôle, palpitant par moments, qui fait l’éloge du
voyage en solitaire et de notre capacité à se dépasser.
Le glacis
de Monique Rivet
Métailié, 2012
Laure, 25 ans, est une jeune institutrice mutée par hasard dans une
petite ville de l’Oranais. Au fil des mois elle s’est prise d’affection pour
les « petites auxquelles elle enseigne » mais découvre un pays cloisonné dont elle ne comprend pas les codes sociaux. À la manière du
quartier du Glacis, frontière sociale entre la ville « nègre » et la ville
« coloniale », les deux communautés cohabitent sans jamais se côtoyer. Laure « se trouve de guingois » dans ce pays miné par des
« évènements » dont on veut taire le nom de guerre. Elle accumule les
maladresses qui la mettent au banc de la société coloniale, et renforce
son sentiment d’incompréhension et de révolte. Comment une décennie seulement après les engagements résistants de la seconde guerre
mondiale, la France peut-elle mener cette guerre fratricide. Laure
dans ce pays en proie à un conflit ne peut prendre parti pour les uns
ou pour les autres : pour les Algériens, elle aurait l’impression de trahir sa patrie ; pour la France elle aurait l’impression de trahir ses
idéaux. Mais dans une époque dévastée par la suspicion, ses doutes et
son non engagement sont forcément une mise en danger.
Roman en partie autobiographique, Le Glacis a été écrit dans les années 50 pendant l’expérience algérienne de Monique Rivet. Refusé par
son éditeur il est édité pour la première fois cette année. Monique Rivet nous livre un témoignage contemporain et tout en retenue des
évènements algériens. Loin des passions et des prises de positions, elle
nous pose en observateur d'un conflit sans nom, où les contemporains
(civils et militaires) ont voulu nier un désastre annoncé.
Lennon
de David Foenkinos
Plon, 2011
David Foenkinos nous fait redécouvrir John Lennon à travers cette biographie romancée originale. Il imagine dix-huit séances de psychanalyse dans lesquelles Lennon confie
son enfance perturbée, son adolescence rebelle, son caractère difficile ;
raconte les débuts des Beatles jusqu’à leur succès mondial, mais aussi
la drogue, la violence, les femmes et
sa rencontre avec Yoko Ono…
Entre faits véridiques et ressenti inventé, ponctuant le monologue de
références musicales et d’anecdotes
captivantes, Foenkinos donne une
dimension touchante et réaliste à cet
icône de la musique et rend un bel
hommage aux Beatles.
Les dix enfants
que madame Ming
n’a jamais eus
d’Éric-Emmanuel Schmitt
Albin Michel, 2012
Le narrateur, parti en Chine pour affaires, fait la connaissance de madame
Ming dans les latrines masculines
d’un grand hôtel où elle est dame-pipi.
Au fil des jours, il prend plaisir à bavarder avec cette femme d’une étonnante sagesse et qui prétend avoir eu
dix enfants. Connaissant la politique
de l’enfant unique adopté par la
Chine, le narrateur pense de prime
abord qu’elle ment et lui demande de
lui parler d’eux pour voir jusqu’où elle
peut aller dans son mensonge. Elle
évoque alors chacun de ses enfants
avec force détails et avec des yeux si
brillants de fierté que le narrateur ne
sait plus que penser…
Dans ce sixième volet du « Cycle des
invisibles », Éric-Emmanuel Schmitt
nous plonge dans la philosophie de
Confucius et ouvre un nouvel horizon
de réflexion sur l’Autre et sur soi.
FRANCE
Je vois
des jardins
partout
de Didier Decoin
JC Lattès, 2012
Didier Decoin a toujours été un
amoureux des jardins, depuis son enfance passée entre le bois de Boulogne et le Jardin de Bagatelle.
Ce livre, truffé de références littéraires, nous offre une charmante balade
en compagnie de l’auteur et sa
femme. Les jardins nous enseignent
l’essentiel de la vie, nous dit l’auteur :
« On y apprend la patience, l’humilité
toujours, la déception quelquefois, le
silence, l’harmonie, les parfums et les
saveurs, la beauté […]. J’ai essayé de
concevoir ce livre pour qu’il soit lu
comme on visite un jardin : sans trop
de logique donc, […] une simple
déambulation parmi des jardins souvenirs qui m’ont enchanté et parfois
bouleversé. »
Dieu surfe
au Pays basque
d’Harold Cobert
Éd. Héloïse d’Ormesson, 2012
Un homme, une femme… Ils se
sont rencontrés sur la côte basque,
où ils ont l'habitude de passer leurs
vacances. De cette romance estivale
naît une histoire d’amour, puis un
désir d’enfant. Mais la vie va bientôt reprendre ses droits en confrontant ce jeune couple à la douleur
d'une fausse couche.
Dans Dieu surfe au Pays basque,
roman largement autobiographique, Harold Cobert livre sa colère
et son désarroi. Alternant les souvenirs heureux et les épreuves du
présent, il nous confronte aux aléas
de l'existence. Le sujet est certes
difficile mais l’auteur parvient à
nous le raconter sans pathos mais
avec beaucoup de dérision, d’émotions et de tendresse. Un roman
fort, une magnifique déclaration
d’amour, pour une lecture qui reste
longtemps après dans les esprits.
Le Cas Sneijder
de Jean-Paul Dubois
Éditions de l’Olivier, 2011
Lorsque Paul Sneijder fait enfin pénétrer sa fille Marie dans le foyer de
son deuxième mariage, c’est dans une boîte, sous l’état de cendres. En effet, victime malheureuse d’un accident d’ascenseur, le héros y perd sa fille
et se retrouve dans le coma, unique survivant du drame. Un déclencheur
qui va lancer Paul Sneijder dans une profonde remise en question tant au
niveau relationnel que professionnel. Il passe alors d’une vie de famille
ratée (une femme qui le trompe, des jumeaux qui le méprisent) à un intérêt extrême pour les ascenseurs et à un nouveau travail de promeneur de
chiens. Recherchant juste un peu de sérénité pour donner un sens à sa
survie, le héros se retrouve alors coincé dans une suite inextricable d’événements improbables.
De sa plume ciselée et acerbe, Jean-Paul Dubois nous livre un récit
comme il aime à les faire : un héros coincé entre quiproquos et injustices
qui n’aspire qu’à un peu de bonheur. Un texte drôle, truffé d’humour noir
qui vous en apprendra autant sur les ascenseurs que sur l’âme humaine.
Mai en automne
de Marie Creusot
Zulma, 2012
Une société provinciale qui rappelle
l’atmosphère des « Dames de la
côte », ou d’un film de Chabrol…
Flaubert n’est pas loin non plus….
Nous sommes en Normandie, de
l’entre-deux guerres aux années 50.
Marie est une jeune servante qui se
laisse séduire par un soldat allemand, elle appartient à la même
génération que Solange, Michelle et
Marianne, trois amies d’enfance.
Solange, l’épouse aimée puis ignorée, se laisse aller, Michelle qui
s’engage auprès des communistes et
Marianne qui s’étourdit de sexe par
provocation…
Nous sommes au cœur des relations
humaines et des rapports sociaux,
dans un monde provincial où les
femmes sont tributaires d’un héritage culturel et familial.
« Toutes les figures féminines de ce
roman tissent une trame doucement
tragique, d’une vérité psychologique éblouissante »
Pour son premier et unique roman,
Marie Creusot nous offre un texte
véritablement bouleversant.
international
ESPAGNE
À la vitesse
de la lumière
de Javier Cercas
Actes Sud, 2006
Le narrateur, un jeune espagnol qui
ambitionne de devenir écrivain, part
aux États-Unis pour travailler en
tant que professeur assistant dans
une université de l’Illinois. Il y rencontre Rodney Falk, un vétéran de
la guerre du Vietnam, qui vit en
marge de la société. Une curieuse
amitié lie les deux hommes jusqu’à
ce que Rodney décide de disparaître.
Le narrateur tente alors de le retrouver et rencontre son père qui lui
confie que Rodney est un homme
brisé par les horreurs vécues au
Vietnam.
Quelques années plus tard, le narrateur, rentré en Espagne, connaît un
immense succès avec son premier
roman. Mais sa soudaine célébrité le
rend arrogant et superficiel et il oublie quelque peu le sort de Rodney.
Il lui faudra un drame personnel
pour retrouver sa lucidité et s’accrocher à un désir, celui d’écrire un livre sur son ami.
Ainsi, Cercas met en parallèle le
destin de ces deux hommes : l’un
corrompu par le succès, l’autre perverti par le sentiment de domination
qu’il a éprouvé lors de la guerre. Il
nous offre un roman riche et passionnant, jalonné de réflexions, notamment sur la nature humaine et
sur le rôle de la littérature.
ANGLETERRE
La resquilleuse
de Mary Wesley
Ed. Héloïse d’Ormesson, 2011
Matilda est une femme prévoyante,
afin de faire de ce moment un événement parfait, sans fausses notes, sans
conséquences gênantes, elle a pris
soin de mettre ses affaires en ordre,
de faire le ménage, d’offrir à son jars
adoré un avenir radieux de roucoulades et de ne pas déranger ses enfants
dans leurs occupations d’adultes. Un
terrain idéal pour un pique-nique
appétissant et un suicide doux et délicat. Mais les projets de notre héroïne vont être perturbés par un fait
divers en chair et en os : le matricide
recherché dans toute la région qui
fait la une de tous les journaux. Une
rencontre qui va se faire à la fois
dans la méfiance et la tendresse et
qui va conduire ces deux personnages vers un changement de vie.
Mary Wesley était une auteure anglaise dont l’œil critique et aiguisé a
séduit de nombreux lecteurs. N’hésitant pas à égratigner les normes sociales et familiales, elle nous a laissé
des romans à l’image de La Resquilleuse, drôles, décalés et touchants.
Une touche british qui met en scène
des personnages complexes et horsnormes et qui séduira le lectorat
français par son originalité et sa justesse.
ITALIE
La comtesse
de ricotta
de Milena Agus Liana Lévi, 2012
Sur les hauteurs de Cagliari, dans
un palais familial autrefois fastueux,
trois sœurs, Noemi, Maddalena et la
comtesse de Ricotta ont des rêves
bien différents. Noemi l’aînée obsédée à l’idée de revivre les fastes
d’antan, économise le moindre centime dans l’espoir de racheter tous
les appartements du palais. Maddalena et Salvatore, fous amoureux
l’un de l’autre rêvent d’avoir un enfant. Quand à la comtesse de Ricotta, appelée ainsi " parce qu’elle est maladroite, des "mains de ricotta", et parce
que la réalité entière blesse son cœur
fragile, un cœur de ricotta, lui aussi",
rêve de trouver l’amour. Pourtant la
réalité est toute autre, Noemi se
laissera rattraper par l’amour, mais
sera vite déçue par le manque d’engagement d’Elias. Maddalena, n’enfantera pas, seule la comtesse de Ricotta, maman du petit Carlino ( véritable tremblement de terre ) jusque là malheureuse en amour, trouvera un espoir en la personne du
voisin.
Après Mal de pierre, Battements
d’aile et Le Requin dort, Milena
Agus, nous touche et nous enchante
encore une fois, en nous faisant le
récit de ces trois sœurs, qui malgré
leurs désillusions, continuent de
croire en leurs rêves. De beaux portraits, décrits avec tendresse et humanité.
ETATS-UNIS
Les lettres du mercredi
L’année de mes peurs
de Jason F. Wright
City Ed., 2009
de Noelle Hancock
Philippe Rey, 2012
Jack et Laurel tiennent une ravissante maison d’hôtes.
Mariés depuis 39 ans, Jack écrit une lettre d’amour à sa
femme, tous les mercredis. Un matin, on les retrouve
morts, dans les bras l’un de l’autre, la dernière lettre de
Jack à leur coté.
Leurs trois enfants, aux existences compliquées et que la
vie avait éloigné l’un de l’autre, vont alors retrouver les
centaines de lettres que leur père avait écrites et découvrir par ce biais des aspects de la vie de leurs parents jusqu’alors insoupçonnés. Tout au long de ce roman troublant de tendresse, on apprend que ces lettres cachaient
un véritable secret, une véritable histoire d’amour… Un
bien joli moment de lecture.
La trentaine approche pour Noelle, blogueuse totalement immergée dans une vie professionnelle superficielle et dévorante. Alors qu’elle s’accorde quelques
jours de repos, elle reçoit un coup de fil déterminant
lui apprenant son licenciement. Un événement qui
vient chambouler sa vie, ses habitudes et son moral.
Tout semble alors vide de sens. Jusqu’au moment où,
au détour d’une librairie, elle fait la connaissance, au
travers d’un livre, d’Eleanor Roosevelt, de sa vie, de
son engagement et de sa façon de penser. Un bouleversement qui va conduire Noelle à se confronter à ses
peurs tout au long d’une année. Une peur par jour,
petite ou extrême qui va la pousser à combattre son
sentiment de vide existentiel. De la plongée dans une
cage à requin à des cours de trapèze, elle va repousser
ses limites, apprendre à se connaître et éclaircir ses
relations avec ses proches.
Un récit qui jette un regard drôle et enjoué sur le sens
de la vie. L’écriture est agréable, le ton est enlevé, les
personnages attachants et les passages sur Eleanor
Roosevelt passionnants. Une lecture détente qui se
révèlera aussi fructueuse que plaisante.
Les Débutantes
Nebraska song
de Tom McNeal
Presses de la Cité, 2012
À l’orée de ses cinquante ans, Judith revient sur sa vie
et ses réelles envies. Entre un travail dévorant, un
doute quant à la fidélité de son mari et une fille superficielle, elle ne se sent plus en phase avec elle-même et
ses aspirations profondes.
Elle décide alors de revenir vers celui qui a vraiment
compté dans sa vie sentimentale, Willy. Un jeune
homme travailleur, amoureux, romantique, bon, qui, le
temps d’un fugace été, lui a fait découvrir l’amour vrai
et la possibilité d’un avenir serein et heureux. Mais
après près de vingt ans de silence, après l’avoir délaissé, Judith se demande comment réagira son amour de
jeunesse et quel chemin sa vie va désormais emprunter.
Misant sur une intrigue simple, ce roman réserve
quelques surprises. En mêlant les époques et les lieux,
l’auteur met en scène différents personnages en proie
à la recherche du bonheur. Un portrait de femme, certes, mais avant tout un livre sur l’amour qu’un homme
peut porter à une femme, sur les paysages grandioses
du Nebraska et le retour aux vraies valeurs qui font
toute l’essence de la vie.
de J. Courtney Sullivan
Rue fromentin, 2012
En ce début d’année à l’université de Smith, les étudiantes de première année prennent leurs marques, tâtonnent
encore un peu sans oser aller vers les autres. Une ambiance de rentrée des classes qui marque le début d’une
profonde amitié entre Celia, Bree, Sally et April. Quatre
jeunes filles, quatre caractères, quatre milieux sociaux
pour un esprit de solidarité, de compréhension et de soutien. Ainsi commence ce roman qui, loin des bancs de l’université, nous conduira aussi dans le début de vie d’adulte de ces quatre personnages. Les mariages, les enfants, les rencontres amoureuses, les carrières professionnelles, tout ce qui fait le cours de la vie et qui peut parfois
séparer les plus solides relations. Jusqu’au jour où une
des quatre filles du clan disparaît…
Ce n’est pas un simple roman d’apprentissage qui nous
est donné à lire ici, les histoires des quatre personnages
s’étalent en effet sur plusieurs années, sont chargées d’événements et d’émotions. On apprend à connaître les
protagonistes, à les apprécier et au-delà de leurs histoires, des thèmes tels que le droit des femmes ou le conformisme de la société américaine, sont abordés. En alternant les chapitres successivement dans les yeux des quatre héroïnes, l’auteur nous livre un roman passionnant,
bien écrit, riche de rebondissements qui ne quittera vos
mains de lecteur qu’à la dernière page.
international
QUEBEC
JAPON
Il pleuvait des oiseaux
Les lectures des otages
de Jocelyne Saucier
Editions XYZ, 2011
de Yoko Ogawa
Actes Sud, 2012
29 juillet 1916. Dans les forêts du Nord de l’Ontario au
Canada, des Grands Feux ravagent les paysages et les
hommes. Ce jour-là, le jeune Boychuck échappe de peu à
la mort, et sera marqué à jamais par le spectacle de son
coin de pays carbonisé. Bien des décennies plus tard, une
photographe s’intéresse aux rescapés de ces Grands Feux
et fait la connaissance de très vieux ermites reclus au
fond des bois et épris de liberté. D'autres écorchés ou
marginaux traversent cette histoire, ils passeront une
année ensemble, au rythme des saisons, en harmonie avec
la nature, découvrant l'amour pour certains, attendant la
mort pour d'autres.
Une écriture subtile, lumineuse, pleine de poésie, concise
et sans lyrisme superflu. Une histoire originale avec des
gens âgés pour héros où il est question de liberté, de
dignité, d’amour, de vieillesse, de choix de vie et de fin de
vie. Et ce n’est pas triste, bien au contraire.
Ce court roman empreint d’humanité a été très justement salué par de nombreux prix littéraires tant du côté
des professionnels que du public.
Quelque part dans le monde, sept touristes et leur accompagnateur sont pris en otage et tués lors de l’opération destinée à les libérer. Sur les lieux où ils étaient
séquestrés, on retrouve un magnétophone - qu’un organisme humanitaire avait soigneusement caché dans
une trousse de premiers soins – sur lequel sont enregistrés les derniers jours des otages. On comprend
qu’ils ont tenu, tour à tour, à raconter un moment de
leur existence.
Ainsi Yoko Ogawa imagine des récits singuliers et
touchants, où l’étrange côtoie le quotidien. Chaque monologue a une saveur particulière mais tous sont inattendus et laissent une impression douce-amère, propre
à l’écriture de Yoko Ogawa.
Un roman, qui évoque la question de la trace que chacun peut laisser derrière soi, à découvrir absolument !
CHINE
Le show de la vie
AFRIQUE DU SUD
Quand j’étais Jane Eyre
de Sheila Kolher
La Table Ronde, 2012
«Dans le calme et la pénombre, au chevet de son père qui
vient de se faire opérer des yeux, Charlotte Brontë écrit,
se remémore sa vie, la transfigure. Elle devient Jane Eyre
dans la rage et dans la fièvre, et prend toutes les revanches : sur ce père, pasteur rigide, désormais à sa merci,
sur les souffrances de son enfance marquée par la mort de
sa mère et de deux sœurs ainées, sur sa passion malheureuse pour un professeur de français à Bruxelles, sur son
désespoir face à un frère rongé par l’alcool et la drogue,
sur le refus des éditeurs qui retournent systématiquement aux trois sœurs Brontë leurs premiers romans, envoyés sous pseudonyme…
Sheila Kohler se glisse dans la tête de Charlotte Brontë
et de son entourage afin de décrire les méandres de la
création. […] Elle restitue avec finesse le climat qui a
donné naissance aux livres des sœurs Brontë : Jane Eyre
bien sûr, mais aussi les hauts de Hurlevent et Agnès
Grey, trois joyaux de la littérature anglaise. »
de Chi Li
Actes Sud, 2011
Dans la rue de Bon Augure, rue animée du quartier populaire de Wuhan, Célébrité tient chaque soir un étal
de cous de canard, parmi les petites échoppes et autres
artistes de rue. Figure incontournable et respectée du
quartier, elle est une de ces femmes qui s’est faite à la
force du poignet et à qui rien ne résiste. C’est grâce à
son petit commerce qu’elle subvient aux besoins de
toute sa famille, et notamment à son neveu Lai Jin Duo’
er qui fait son bonheur. Prête à tout pour arriver à ses
fins, elle s’impose par son franc-parler, son courage et
son dévouement envers les siens qui ne le lui rendent
pas toujours bien. Outre le fait de pourvoir à l’avenir de
son neveu adoré, elle supporte la femme de son frère
aîné, mère du petit, véritable harpie, supporte les critiques de sa jeune sœur, protège son jeune frère Tété, un
séducteur invétéré et drogué qu’elle adore.
Loin d’être exemplaire, Célébrité est une femme qui n’a
aucune illusion sur ses chances de bonheur et n’hésite
pas à corrompre l’administration comme il est de bon
ton de le faire, en utilisant la neuvième sœur pour récupérer la maison familiale.
Au-delà de son personnage principal, Chi Li fait dans
son neuvième roman, le portrait des petites gens, qui
dans une Chine en pleine mutation, font face à leur quotidien grâce à leur débrouillardise. Un roman vif et savoureux, teinté d’ironie.
Faits divers
La Mort s’invite à Pemberley
de P.D. JAMES
Fayard, 2012
Pemberley, dans le Derbyshire, le vaste domaine de la famille Darcy. Nous retrouvons avec un immense plaisir Lizzy Bennett, devenue Madame Darcy, son mari,
ses enfants, sa sœur adorée, Jane et son si agréable mari, Bingley… Bonheur, félicité… Mais tout est menacé lorsque les Darcy sont contraints de recevoir la jeune
sœur d’Elizabeth et son mari aux frasques passées si retentissantes… Avec eux
s’invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes…
Phyllis Dorothy James associe sa longue passion pour l’œuvre de Jane Austen à
son talent d’auteur de romans policiers pour imaginer une suite à Orgueil et préjugés et camper avec brio une intrigue à suspense. Elle allie une grande fidélité
aux personnages de Jane Austen au plus pur style de ses romans policiers, ne manquant pas, selon son habitude, d’aborder les problèmes de société, ici ceux de l’Angleterre du début du XIXe siècle.
Hilarion, l’énigme des fontaines mortes
de Christophe ESTRADA
Actes Sud, 2012
Automne 1776, Aix-en-Provence s’anime : ces messieurs du parlement font leur rentrée après avoir passé les mois
d’été dans leur villégiature.
Le chevalier Hilarion, envoyé en mission par le jeune roi Louis XVI pour assoir son autorité en province, va devoir affronter un monstre qui le défie en signant ses crimes de manière particulièrement odieuse. Crimes qui ne
semblent toucher que la noblesse aixoise cependant…
Fort de sa réputation d’investigateur et de duelliste, Hilarion, tout à la fois cruel et précieux, est un personnage
déconcertant. Dans l’ombre du vieux palais comtal, il découvrira la corruption des cœurs et devra faire face à ses
propres démons.
Dans ce roman policier historique très bien écrit, doublé d’une captivante intrigue, Christophe Estrada nous offre
une plongée très réaliste tantôt dans le milieu nobiliaire aixois, tantôt dans une cité d’Aix plus populaire. Une enquête des plus réussie, on espère retrouver le chevalier Hilarion dans d’autres aventures…
Les anges de New York
de R. J. Ellory
Sonatine, 2012
Franck Parrish, inspecteur de la criminelle au NYPD, est un homme usé en lutte contre ses démons, un looser
agressif et un alcoolique notoire qui n’a pas beaucoup d’estime de soi. C’est un homme qui a perdu la confiance des
siens par son absence, et de sa hiérarchie après la mort de son coéquipier. Obligé de suivre une thérapie après ce
drame, il trouvera en la personne de Marie Griffin, sa psychothérapeute, une confidente à qui il pourra parler sans
retenue de son père, héros incontesté par son entourage et la profession, mais fortement décrié par lui-même. Ce
sera alors pour lui l’occasion de dresser le portrait de ces anges qui ont lutté contre la pègre dans les années 80 et
de parler du fardeau de culpabilité lié à son père.
Quoi qu’on en dise, Franck Parrish est un bon flic, toujours en quête de justice, mais c’est surtout un emmerdeur
qui aime travailler en solitaire. Son boulot, c’est toute sa vie, et c’est ce qui lui a coûté sa famille.
Sa façon de faire son boulot malgré le système, sans suivre les règles ne l’empêche pas de s’investir corps et âme
dans cette nouvelle enquête qui lui permet de sortir la tête hors de l’eau. Une enquête apparemment isolée, le
meurtre d’une adolescente, qui par l’acharnement de Parrish, s’avèrera être l’œuvre d’un tueur en série jusqu’à
présent épargné.
Les anges de New York est un thriller psychologique sombre et implacable sur la corruption de la police new
yorkaise, la fin du mythe de ces héros qui ont fait la chasse au crime organisé, mais surtout le portrait d’un
homme déglingué en quête effrénée de rédemption. Un homme qui a toujours vécu dans l’ombre de sa vie, et réalise combien il avait mal compris les personnes qui l’entourent et échoué à exaucer leurs désirs.
CARNET PRATIQUE
Horaires
Attention la Médiathèque passe en horaires d’été
du 3 juillet au 1er septembre 2012.
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
9h - 12h30
9h - 12h30
9h - 12h30
9h - 12h30
17h - 19h
17h - 19h
Fermeture exceptionnelle le samedi 14 juillet,
ainsi que le mardi 14 et mercredi 15 août 2012
Contact
Médiathèque Marcel Pagnol
Chemin de Riquet
13400 Aubagne
04 42 18 19 90
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