Identités marchandes Merciers et hommes d’affaires dans le commerce entre les Pays-Bas et l’Espagne (1533-1556) par Francis Brumont Université de Toulouse II-Le Mirail, France FRAMESPA-UMR 5136 et Jean-Philippe Priotti Université Lille Nord de France, F-59000 Lille, France ULCO, HLLI, F-62200 Boulogne-sur-Mer Sommaire Introduction 1. Stratégies identitaires 2. Activité commerciale, incertitude et conflit 3. Pouvoir politique, ports et territoires 4. Foires, change et prix de l’argent 5. Prédominance des marchandises fabriquées aux Pays-Bas 6. Sources 7. Annexes Lettres marchandes Introduction Trois ouvrages récents font état des carences bibliographiques concernant l’économie des Pays-Bas méridionaux à l’époque de Charles Quint, particulièrement dans leurs relations commerciales avec l’Espagne 1. Ces manques sont dommageables à l’heure d’étudier non seulement les modalités de rapprochement des différents territoires constitutifs de la 1 Voir la synthèse de C. Denys et I. Paresys, Les anciens Pays-Bas…, l’introduction de W. Blockmans et N. Mout mentionnant le peu de travaux qui traitent les finances et les relations entre économie et politique, The World of Emperor Charles V, et la thèse de doctorat de R. Fagel, De hispano-vlaamse wereld… 01 Brumont-Priotti.indd 1 22/04/14 09:00 2 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti monarchie hispanique, mais aussi la formation et le fonctionnement de l’économie-monde au début du XVIe siècle. En effet, l’axe reliant les ports flamands et brabançons à la Castille via les havres du Pays Basque péninsulaire constitua un des faisceaux majeurs du commerce européen de la première modernité 2. Grâce à l’analyse que nous produisons en introduction et à la transcription de lettres marchandes datées de la première moitié du XVIe siècle qui la suit, notre travail porte effectivement sur les relations commerciales entre ces deux contrées, en les observant aussi bien depuis la Péninsule ibérique qu’à partir des Pays-Bas. Ce double point de vue permet de mieux comprendre la nature des liens économiques et politiques entre deux territoires différents placés sous l’autorité d’un même souverain. Bien que l’activité commerciale ne soit pas le seul prisme à travers lequel percevoir les dynamiques des relations entre ces deux territoires – l’administration, militaire par exemple, en constituant un autre pôle 3 – elle est à notre sens un observatoire privilégié pour examiner ce qui rendait cet assemblage économiquement efficient ou au contraire ce qui le fragilisait. Le but de ce travail est donc de présenter autant que de donner à étudier des logiques de coopération et de conflit au sein de cette union politique territoriale. Les pratiques sociales d’acteurs d’envergure diverse, du petit mercier 4 au grand financier – variété utile pour l’étude fine de l’interdépendance entre marchés locaux et commerce international, par-delà des territoires que la mer sépare – invitent à ce rapprochement entre acteurs et territoires. Si l’intérêt de la communauté scientifique pour la correspondance marchande n’est pas un fait nouveau, le renouvellement des approches, notamment grâce à la micro-histoire et à l’étude des réseaux, sa capacité à répondre à des questionnements actuels sur les transferts culturels, la constitution des identités – de communautés marchandes transnationales par exemple –, et sur la thématique des frontières sociales, ouvrent de nouvelles perspectives de valorisation de ce type de source 5. 2 W. Brulez, « Le commerce international… » et « The balance of trade… », p. 20‑48 ; E. Stols, « Les horizons ibériques et coloniaux… », p. 21‑40. 3 A. Esteban Estríngana, Guerra y finanzas en los Países Bajos… 4 Le mercier du Moyen Âge est « marchand de tout et faiseur de rien », c’est-à-dire qu’il ne participe pas à la fabrication de ce qu’il vend. Au début de l’époque moderne, il écoule principalement des tissus et des merceries qui viennent de l’étranger. Itinérant dans l’approvisionnement et la vente ou sédentaire, il en vient, lorsque la demande se développe, à commercer les articles les plus divers. En France, les grandes lignes du métier de marchand mercier ont été énoncées en 1570, sous Charles IX, P. Verlet, « Le commerce des objets d’art et les marchands merciers… », p. 10‑29. Pour ce qui est de la Castille, des mentions éparses entre autres dans B. Yun Casalilla, Sobre la transición al capitalismo… et dans H. Casado Alonso, « Comercio textil, crédito… », p. 127‑159. 5 Parmi les références bibliographiques sur ces trois aspects : dossier sur « Les réseaux marchands à l’époque moderne » ; F. Barth, « Les groupes ethniques et leur frontière », p. 202‑249 ; Z. Bauman, Identity ; H. Roodenburg (éd.), Forging European Identities, 14001700 ; A. Crespo Solana (coord.), Comunidades transnacionales… 01 Brumont-Priotti.indd 2 22/04/14 09:00 Identités marchandes 3 Dès le milieu des années 1950, Fernand Braudel fait publier la correspondance reçue par le grand homme d’affaires castillan Simón Ruiz, dans la seconde moitié du xvie siècle, dont une partie concernait le commerce avec Anvers 6. Pour réaliser cette immense tâche, il compte sur de jeunes historiens qui devinrent des maîtres de l’histoire économique espagnole, chacun se spécialisant sur un des axes du commerce européen investis par la famille Ruiz 7. Mais cette documentation fut surtout exploitée pour expliquer les structures commerciales, repérer dans le temps les changements sur tel ou tel circuit marchand, apports déterminants pour la connaissance de l’économie d’Ancien Régime bien entendu, mais qui n’épuisaient nullement le potentiel de cette source, largement inexploitée dans sa dimension sociale et dans une approche interactive et globale de l’activité commerciale. Tandis que pour l’Italie médiévale et moderne, de nombreux fonds bien plus fournis ont été retrouvés et partiellement exploités (Datini, Buonvisi, Cenami, etc.), pour l’Espagne, le fonds Ruiz est à notre connaissance le seul gisement d’ampleur pour le début de la période moderne. Malgré son importance majeure pour la connaissance du monde marchand à partir du règne de Philippe II, il nous laisse dans l’ignorance la plus totale en ce qui concerne la période antérieure, le règne de Charles Quint, pour laquelle aucun fonds de cette ampleur ne se trouve répertorié à l’heure actuelle. C’est précisément l’intérêt premier des lettres que nous publions ici que de concerner une période assez méconnue du point de vue commercial, problème d’autant plus prégnant que la première moitié du xvie siècle constitua l’âge d’or des foires de Castille et de leur relation avec celles des Pays-Bas 8. Notre documentation, constituée de 84 lettres, provient en bonne part d’un procès de 1.000 folios environ conservé à l’Archivo real y general de navarra 9 et de liasses éparses conservées au même endroit concernant des personnes, de près ou de loin impliquées 6 Ce fonds de plus de 56000 lettres et d’un nombre important de pièces de comptabilité se trouve aujourd’hui à l’Archivo Histórico Provincial de Valladolid. 7 J. Gentil da Silva, Stratégie des affaires à Lisbonne ; id., Marchandises et finances… ; V. Vázquez de Prada, Lettres marchandes d’Anvers ; F. Ruiz Martín, Lettres marchandes échangées entre Florence et Medina del Campo. Pour diverses raisons, une fois publiées la majeure partie des lettres de Florence, d’Anvers et de Lisbonne, on ne continua pas ce travail, de sorte que des milliers de lettres sont encore inédites, bien que certaines aient été largement utilisées par les historiens : H. Lapeyre, Une famille de marchands… ; E. Lorenzo Sanz, Comercio de España con América… ; J.‑Ph. Priotti, Bilbao et ses marchands au xvie siècle… 8 On se situe donc avant le boom minier de Potosí, découvert en 1545, mais dont la production reste très inférieure à ce qu’elle sera par la suite. C’est au début des années 1560 que le procédé à l’amalgame fut utilisé en Nouvelle Espagne dans plus de cent lieux d’extraction, ce qui permit la hausse de la production. De là, il passa à la vice-royauté voisine en 1572, où la production potosine fut multipliée par cinq en l’espace d’une quinzaine d’années, P. Bakewell, « La minería en la Hispanoamérica colonial », t. 3, p. 80‑83. 9 Pampelune. Archivo Real y General de Navarra [ARN], Tribunales reales, nº 9216-II, fº 2-54. 01 Brumont-Priotti.indd 3 22/04/14 09:00 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 4 dans ce procès. Sur ces 84 lettres plus de la moitié (47) sont le fruit de la correspondance entre Rodrigo de Espinosa et Arnao del Plano entre 1533 et 1541 et ont été pour la plupart écrites depuis les trois foires de Castille par le premier au second. 23 correspondances supplémentaires concernent les affaires traitées par Juan de Arrieta, Juan de Lojao, Antonio et Miguel de Añués, associés et/ou amis d’Espinosa et de Del Plano à des degrés divers. Enfin, 14 lettres datant des années 1555-1556 émanent des relations entre Miguel de Gámez, établi à Anvers, Juan et Esteban de Aquerreta, de Pampelune ; elles permettent de compléter la connaissance des relations commerciales établies entre les Pays-Bas, les ports basques (en l’occurrence Saint-Sébastien) et la Navarre à l’époque de Charles Quint 10. Le contenu des lettres publiées aborde plusieurs questions d’importance, entre lesquelles les relations entre commerce international et commerce de détail, et entre crédit et commerce local et régional, thèmes qui, faute de sources, n’ont pas reçu l’attention requise, mais qui s’avèrent fondamentaux pour comprendre le capitalisme commercial du début du XVIe siècle. Le change entre les places d’Anvers, de Bergen op Zoom et celles de Castille, ainsi que les liens étroits entre taux de change monétaires et animation marchande entre les places sont largement commentés dans notre documentation, la relative rareté des travaux portant sur le système des foires à l’époque de Charles Quint s’en trouve ainsi partiellement compensée. Par ailleurs, côté castillan, sur les différents lieux de foire, l’on découvre les caractéristiques du commerce de détail et les problèmes liés à la redistribution locale et régionale, autre thématique de grand intérêt pour la compréhension de l’économie espagnole pré-industrielle 11. La correspondance met en relation des gens d’affaires aux compétences et à l’envergure différentes, les uns merciers, les autres marchands et financiers, dont les fonctions se complètent, ce qui permet d’appréhender le commerce dans sa diversité et aussi, d’une certaine façon, dans la globalité de ses tâches, puisque ces lettres concernent à la fois zones de production, de transit et de consommation. L’inégalité de la position sociale des différents acteurs, de leur statut tout autant que l’interdépen10 Miguel de Beroiz est le consignataire des marchandises à Saint-Sébastien. Gámez et Aquerreta sont associés à moitié pour la vente des réglisses et de laine. À Anvers, Gámez charge les marchandises. On sait aussi qu’il effectue cette tâche pour de nombreux autres marchands. Dès 1535, Saint-Sébastien sert de porte d’entrée aux produits qui se dirigent postérieurement vers la Navarre. À cette date, de la cire est envoyée d’Anvers à SaintSébastien pour aller à Pampelune. Sur les relations commerciales de la Navarre avec les royaumes voisins, F. Brumont, « Des relations sans frontières… », p. 219‑242 et « La Navarre, plaque tournante du commerce international… », p. 323‑337. Les marchands espagnols et portugais comptent parmi les plus actifs de la place à ces dates. Près de 300 acteurs ibériques exportent des marchandises d’Anvers vers l’Espagne, le Portugal et les Canaries en 1553-1554, L. Van Der Essen, « Contribution à l’histoire du port d’Anvers… », t. III, p. 39‑64. 11 H. Casado Alonso, « Comercio textil, crédito… », p. 127‑159. 01 Brumont-Priotti.indd 4 22/04/14 09:00 Identités marchandes 5 dance de leur négoce et la spécificité de leur activité, apparaît à mesure de la lecture des lettres et dévoile les modes de coopération, la solidarité et les moyens de contrôle et de pression que les entrepreneurs utilisaient entre eux 12. Ces précisions amènent à poser la question de la représentativité de la source. Même si parmi les acteurs concernés figure le grand homme d’affaires Arnao del Plano, financier de l’empereur, il serait erroné d’affirmer que la correspondance qu’il reçoit d’un petit mercier navarrais puisse être représentative des affaires de tous les marchands espagnols faisant le commerce entre l’Espagne et les Pays-Bas. Mais là n’est peutêtre pas l’essentiel. La source permet de comprendre certaines logiques de fonctionnement du monde marchand à partir de la chaîne des interactions multiples entre les acteurs. Les échanges épistolaires entre l’homme d’affaires d’Anvers et le mercier navarrais Rodrigo de Espinosa, présent aux foires de Castille donnent à découvrir les soubassements de leur relation, leurs accords et désaccords. On y découvre de petits entrepreneurs (les merciers) se mêlant aux affaires de change que l’on croyait réservées aux hommes d’affaires. En Castille, ils opèrent un commerce de détail tributaire des réseaux de crédit internationaux. Ils vendent des tissus et des articles de mercerie qu’ils font venir directement des Pays-Bas et de France ou qu’ils achètent aux grossistes des foires de Castille. S’ils ne représentent pas l’ensemble des affaires, leurs négoces apparaissent comme une modulation particulière de la grande histoire, celle des métaux précieux américains et des grandes foires de paiement de Castille et d’Anvers, et permettent de détecter certains aspects de la globalisation des affaires. À travers la correspondance éditée, les foires de Castille sont abordées sous l’angle double des achats et des ventes de marchandises ainsi que des modalités de paiement. Dans leurs missives, il est fait régulièrement référence aux délais de paiement, au comptant ou à crédit. Sur ces lieux de foires l’achat à crédit prédomine, ce qui peut paraître naturel puisqu’elles sont aussi des foires où s’effectue le commerce de l’argent 13. Généralement, à cause du peu de répondant financier des merciers, des grandes distances entre la zone de production et celle de la consommation, de la rotation assez lente du capital, le crédit crée d’authentiques chaînes de dépendance. La marchandise achetée à crédit à Anvers est également vendue à crédit en Castille, bien que pour certains produits exotiques et convoités, comme le poivre, l’achat au comptant soit de mise. Ces chaînes de crédit ne sont pas simples à gérer, car il faut faire 12 De plus – et ce n’est pas le moindre de leur intérêt – les acteurs en présence n’appartiennent pas à une seule et même firme, bien que certains d’entre eux s’associent ponctuellement. 13 Toutefois, le recours au crédit n’est pas systématique et varie en fonction de nombreux éléments, notamment la politique monétaire du souverain. Pour des exemples, voir la troisième partie de notre introduction. 01 Brumont-Priotti.indd 5 22/04/14 09:00 6 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti correspondre les échéances de plusieurs opérations de crédit différentes : celle qui permet au mercier soit d’obtenir un avoir à Anvers pour pouvoir acheter une marchandise, soit d’obtenir directement une marchandise à crédit, celle qui permet au consommateur final d’entrer en possession de la marchandise que lui vend le mercier en Castille. Si le mercier n’est pas payé à temps pour pouvoir lui-même rembourser l’avance de fonds qui lui a été faite, il se trouve dans une position délicate et y perd son bénéfice. Une des solutions qui permet de débloquer cette situation embarrassante consiste à tomar a depósito o a contado, de foire en foire en Castille, de foire en foire au Brabant, afin de gommer le découvert, mais c’est une solution onéreuse, comme nous le verrons. S’agissant de pièces retrouvées à l’intérieur du procès, la correspondance publiée ne concerne pas exclusivement le mercier des foires castillanes et son financier et commissionnaire présent à Anvers, mais également d’autres personnes en affaires avec eux, participant aux problèmes qu’ils doivent affronter. Finalement, à l’intérieur de ce faisceau relationnel, on est amené à mieux cerner les logiques qui conduisent le mercier à l’endettement auprès du marchand d’Anvers, puis à la faillite. Une enquête sur les autres marchands gravitant dans leur monde et leur devenir permet de voir la récurrence de certains problèmes, lesquels les amènent à avoir des démêlés avec leur financier et/ou leur patron. La présence de ces lettres dans un procès doit attirer notre attention à un double titre. S’il est peu probable que l’on trouve des gisements documentaires aussi importants que celui des Ruiz, il n’est pas exclu que les archives renferment ici ou là des correspondances marchandes insérées à l’intérieur de procès ou de faillites, pièces auxquelles les papiers de tous les marchands impliqués étaient jointes, comme le montrent les travaux de Hilario casado Alonso, basés surtout sur des livres de comptes, autre source de première importance pour la compréhension du monde marchand 14. Assortis de lettres marchandes et d’extraits de comptabilité, ces procès éclairent certes la façon dont la justice était rendue, mais surtout l’écheveau de liens participant au processus de faillite et à sa réaction en chaîne. L’étude de la comptabilité permet d’approfondir les études d’histoire économique du xvie siècle, puisqu’elle valorise une approche à l’intersection du quantitatif et du qualitatif de sources uniques, au-delà des analyses de type sériel et structurelles conduites traditionnellement 15. La correspondance présente elle aussi un grand intérêt, car elle est un complément indispensable de l’étude des comptabilités. En amont des 14 H. Casado Alonso, « El comercio del pastel… », p. 523‑548 ; id., « Finance et commerce international… », p. 323‑343 ; id., « La gestion d’une entreprise de pastel… », p. 457‑479 ; id., « Los flujos de información… », p. 35‑68. 15 Ces nouveaux apports s’intéressent, entre autres aspects, à la composition du capital commercial, aux bénéfices, distribution de produits, réseaux commerciaux, coût du transport, etc. 01 Brumont-Priotti.indd 6 22/04/14 09:00 Identités marchandes 7 résultats économiques, les informations de type social contenues dans les lettres marchandes restent fondamentales pour comprendre la manière dont les affaires étaient traitées. Les choix des marchands, les relations entre les associés, entre commettants et commissionnaires, les prises de décision dépendaient de facteurs qui n’étaient pas forcément économiques. L’analyse de la teneur des relations sociales dans les milieux d’accueil et d’origine, et aussi entre les deux, permet de mieux expliquer les gains et les pertes de l’entreprise, de mieux définir le comportement des acteurs. L’information collectée donne la possibilité de les découvrir « au ras du sol », dans l’univers quotidien du mercier, du marchand, de l’homme d’affaires, de prêter attention à leur joie et à leur peine, de partager leurs doutes et leur conception de la vie. L’ensemble de ces aspects transparaît dans les lettres que nous publions ici, au premier chef celles d’un mercier, Rodrigo de Espinosa, originaire de Navarre, dont le rôle essentiel est d’aller de foire en foire pour vendre des tissus et des articles de mercerie achetés aux Pays-Bas, pour son compte par un homme d’affaires d’envergure internationale, Arnao del Plano, Béarnais, que l’on pensait Castillan ou Bilbanais, et qui devient citoyen anversois. Les lettres évoquent des liens personnels et intimes qui s’imbriquent dans les relations d’affaires et vice versa, les échanges entre les deux déterminant en bonne part le succès de l’entreprise 16. Tout à son travail, Rodrigo de Espinosa est préoccupé parce qu’on veut le marier. Dans les lignes qu’il destine à Del Plano, d’Anvers, on perçoit clairement l’influence de ce dernier, commissionnaire, financier mais aussi patron – et donc protecteur – de Rodrigo de Espinosa, jouant un rôle de médiateur et de conseiller jusque dans la vie privée du Navarrais. En sens inverse, Espinosa n’est pas non plus avare de conseils lorsque Del Plano se marie. Malgré la force de conviction des mots utilisés dans les lettres, les contraintes de la distance-temps ne s’effacent pas tout à fait. L’éloignement permet à Espinosa de maintenir une certaine indépendance. Contre l’avis de Del Plano, il continue à faire du commerce avec la France et à investir dans différents négoces pour son compte et avec des associés. En somme, d’innombrables détails traversent les missives et apportent des informations sur le quotidien des marchands ambulants, la difficulté de leur tâche, les incertitudes des débouchés locaux et du commerce international, l’univers mental d’Espinosa, représentatif du milieu des merciers, ses excuses incessantes lorsqu’il se trompe, sa volonté de laisser tomber l’office, ce qu’il ne fait jamais. Les individus, les relations qu’ils entretiennent, les stratégies d’identification qui leur permettent d’appartenir à plusieurs communautés marchandes et de cumuler des prérogatives, sont au centre de cette étude, 16 Pour un exemple récent sur les marchands portugais, D. Studnicki-Gizbert, A Nation Upon the Ocean… 01 Brumont-Priotti.indd 7 22/04/14 09:00 8 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti on l’aura compris, ainsi que l’incertitude qui fait varier la teneur des liens tissés. Aussi nous avons fait le choix de nous pencher sur les acteurs dans les deux premiers chapitres de notre présentation avant d’évoquer dans les trois suivants les structures politiques et économiques – certes importantes car servant de cadre à l’activité des hommes – mais qui ne soumettent pas tout à leur ordre. En effet, les solidarités marchandes outre-mer transcendent frontières et institutions, et l’analyse des interactions sociales montre que les acteurs s’identifient différemment en fonction de contextes changeants. Ces identifications à géométrie variable enrichissent la palette des stratégies à la disposition des acteurs pour réussir dans le monde concurrentiel des affaires, au-delà d’un découpage en « nations » entériné par les autorités locales, provinciales et impériales. 1. Stratégies identitaires Le développement du commerce extérieur castillan du XVe siècle au milieu du XVIe siècle s’est accompagné de la création de groupes de marchands originaires de la Péninsule ibérique dans les grands ports de l’Occident européen, Nantes, Rouen, Bruges, Londres, Anvers, pour les plus importants. Dans certains d’entre eux, comme à Bruges, des consulats de marchands castillans ainsi que d’hommes de mer et de commerçants basques ont été créés avec le soutien du roi castillan, chaque institution étant reliée aux universités de marchands et consulats de la Péninsule. Pour les acteurs commerciaux, l’appartenance à ces groupements constituait une obligation pour la bonne marche des affaires et séparait assez nettement les intérêts des uns et des autres. À Bruges, il y avait d’un côté la « nation » castillane, contrôlée par les Burgalais dotés d’un consulat en Castille depuis 1494 et possédant un quasi-monopole de l’exportation de la laine ; de l’autre, la « nation » biscayenne, avec à sa tête marchands, armateurs et capitaines de navire originaires de Bilbao et de la côte de Biscaye, lesquels contrôlaient le commerce du fer et une part des affretements à destination de la Flandre, et appuyaient leur activité sur le consulat de Bilbao, fondé en 1511 17. La source transcrite et l’étude du réseau commercial duquel elle émane permettent d’observer les stratégies mises en place par les étrangers dans leur quête d’affiliation à ces groupes, pas complètement fermés, et de mieux comprendre le rôle qu’ils jouaient entre les institutions de marchands castillans et basques établis aux Pays-Bas. Dans la correspondance des années 1530-1540, un des principaux intéressés est 17 Anvers aurait compté entre 1100 et 1200 étrangers dans la première moitié du XVIe siècle pour 400 ou 500 originaires des Pays-Bas, E. Aerts, « Économie, monnaie et société… », p. 211. 01 Brumont-Priotti.indd 8 22/04/14 09:00 Identités marchandes 9 Arnao del Plano. Bien qu’il appartienne au groupe restreint des grands hommes d’affaires d’Anvers à l’époque de Charles Quint, son identité soulève quelques questions. En effet, dans la documentation comme dans les mentions bibliographiques dont il fait l’objet, il est tour à tour considéré comme étant espagnol, castillan, biscayen, bilbanais ou anversois 18. Or, grâce aux lettres que nous publions, nous savons qu’il était d’origine béarnaise 19. Il n’y a erreur ou paradoxe qu’en apparence et ces appellations et statuts, loin de s’exclure, permettent de comprendre les identifications plurielles du marchand lors de ses déplacements et résidences à l’étranger. En tant qu’étranger à Anvers, sans recours possible à une « nation » française, inexistante dans le port de l’Escaut, Del Plano a choisi de s’intégrer au milieu d’accueil. Tout le long de son apprentissage puis de son activité commerciale, entre Espagne et Pays-Bas, il a adopté des valeurs de différents systèmes culturels pour répondre à un problème identitaire. 18 Selon ses propres dires et/ou selon le notaire. Certains auteurs ont pensé qu’il était bilbanais, comme R. Fagel, « Los hombres de la lana… », p. 55‑66, ou J.‑Ph. Priotti, Bilbao… Au début des années 1530, Arnoldus del Plano apparaît aux côtés de Hortuño de Catalinaga et Martín de Arriaga comme marchands de la « nation » de Biscaye, ANVERS. ARCHIVES COMMUNALES [ACA], Vierschaar, no 142 « Poorterboek 15331538 ». En 1535, il est noté mercator Bilbacensis dans un acte en latin retranscrit dans J.A. Goris, Étude sur les colonies…, p. 342. Il est tenu pour Basque par H. Kellenbenz, Los Fugger en España…, p. 569 note 31. Moins de 10 ans plus tard, Arnoult del Plano est mentionné comme spanischer Kaufmann, J. Strieder, Aus Antwerpener…, p. 356. Pour Jan Craeybeckx, il est en 1534 Arnold del Plano ou de Prat, sans plus de précision, qui reçoit du pastel envoyé à Anvers depuis Bordeaux (J. Craeybeckx, Un grand commerce d’importation…, p. 234. Il apparaît à d’innombrables reprises dans les actes des notaires bordelais comme consignataire de marchands toulousains ou béarnais (BORDEAUX. ARCHIVES Départementales de la Gironde 3E 4739-44). Pour É. Coornaert enfin, il est « un marchand toulousain d’origine espagnole résidant à Anvers » (Les Français…, p. 42, n. 1) qui, en 1527, recevait du pastel d’un marchand d’Oloron (ibid., p. 337). 19 Voir lettre no 4 dans laquelle il est précisé que son lieu d’origine est à « trois journées » de Pampelune. La lettre no 5 apporte un autre indice : le lieu d’origine d’Arnao se trouve en Béarn, à « dix lieues » de l’endroit où sont fabriqués les peignes que veut acheter Espinosa, mais il se heurte à des marchands qui les font fabriquer en exclusivité pour eux. Cela ne nous avancerait guère si, quelque trente ans après, un contrat pour la fabrication de cent millares de peignes n’était passé entre un artisan béarnais, nommé Joan de la Ceriza, peynero, et Arnaut de Mongelos, marchand de Pampelune et ce, sous le même régime de l’exclusivité. Cet artisan est habitant de Meyrahac, sans doute Meyracq (aujourd’hui commune de Sévignacq-Meyracq canton d’Arudy), (ARN, Protocolos, 11-I, no 77, 29-VII-1567 et 134, 18-IV-1567, 11-II, no 30, 22-III-1567). Ce village se trouve à 25 km (5 ou 6 lieues) d’Oloron, le grand centre commercial et artisanal de la principauté béarnaise, qui se trouve bien à trois journées de Pampelune et d’où il serait logique qu’Arnao del Plano soit originaire. Le dépouillement des archives d’Oloron pour cette période ne permet pas de trouver de famille marchande ou notable du nom de Duplan (Pau. Archives Départementales des Pyrénées Atlantiques [ADPA], E 1769-E 1773, 1505-1544). Finalement, cette hypothèse faite, elle a été confirmée par une découverte de Raymond Fagel : dans un livre établissant la liste des nouveaux habitants (libro de vecindad) de la ville d’Anvers (ACA, Vierschaar, no 142, « Poorterboek 15331538 »), apparaît un certain Arnout del Plano, marchand et nouvel habitant de la ville en 1537, dont il est mentionné qu’il provient de Loron in Weerne. Il s’agit d’Oloron en Béarn. 01 Brumont-Priotti.indd 9 22/04/14 09:00 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 10 Selon le cas, les appartenances manifestées sont le reflet de son statut juridique, de ses déclarations, c’est-à-dire de ce qu’il déclare être, de ce que les gens croient savoir qu’il est, ou de ce qu’il est effectivement, si l’on peut dire, par son lieu de naissance. La pluralité de ces dénominations importe donc puisqu’elle mêle statut juridique, perception des autres et perception de soi au sein des relations interpersonnelles. Selon le type de documentation (actes notariés, correspondance, procès), le contexte d’action et la date considérés, des appartenances sociales diverses sont mises en avant. Elles font état d’un authentique jeu d’images et d’identifications en fonction de l’entourage social mobilisé et/ou de contraintes socio-politiques. Ainsi, quand Del Plano traite avec des Bilbanais, il déclare son appartenance au consulat de Biscaye, tandis que l’appartenance castillane est manifestée lorsque il est question d’affaires ou de relations sociales avec eux. Ces appartenances à géométrie variable ne sont pas une fin en soi ; elles représentent une arme stratégique de premier plan, d’intégration ad hoc à différentes « nations » marchandes. C’est parce qu’il ne peut être affilié à sa communauté « naturelle » qu’il construit lors de ces séjours (d’abord en Espagne puis aux Pays-Bas) – et à travers de multiples expériences personnelles et professionnelles – des identités qu’il endosse ou qu’il décide de ne pas valoriser, selon les situations. L’absence ou la relative modicité du soutien potentiel ou effectif de sa famille et de sa communauté d’origine le pousse à s’ouvrir aux autres et à construire une histoire commune avec certains d’entre eux. Comme on l’a dit, ces appartenances se réfèrent à des « nations » différentes constituées par les ressortissants espagnols aux Pays-Bas, principalement celle des « Castillans » et celle des « Biscayens ». Il faut revenir sur l’utilité de ces institutions et en nuancer le caractère positif. L’organisation d’une « nation » servait en tant que mécanisme de réputation (l’appartenance à une colonie ou nation conférant à un marchand la réputation d’honnêteté) et par voie de conséquence elle servait à optimiser l’efficacité commerciale. Elle visait aussi à ce que ses membres interprètent de la même façon la durée des voyages, les conditions dans lesquelles devaient arriver les marchandises, les cours des monnaies, les prix du fret, etc. 20, en d’autres termes, elle entendait maintenir ou créer une certaine cohésion, à l’écart du milieu d’accueil. La participation à une « nation » garantissait des prérogatives de différentes natures grâce aux négociations qu’elle avait passées avec la ou les villes d’adoption aux Pays-Bas 21. Bien qu’être membre d’une « nation » comportait un certain nombre de contraintes, un marchand tirait profit de son appartenance à une institution de ce type, surtout si elle avait la 20 H. Casado Alonso, « Les relations entre les foires de Castille… », p. 91‑108. sujet des privilèges des Castillans et des Biscayens à Bruges, L. Gilliodts-Van Severen, Cartulaire de l’ancien consulat d’Espagne…, p. 152‑162. 21 Au 01 Brumont-Priotti.indd 10 22/04/14 09:00 Identités marchandes 11 possibilité, avec le consentement de la ville et du gouverneur des PaysBas, d’ériger un consulat qui tenait lieu de tribunal de commerce. L’institution consulaire fondée et dotée de ses privilèges possédait ainsi une juridiction privée. Ses prérogatives, ainsi que les privilèges (bien souvent sous forme de monopoles) reçus par leur institution de tutelle en Espagne (université et consulat marchand), inclinait chaque groupe à préserver son identité face aux habitants des Pays-Bas et aux autres groupes issus des royaumes d’Espagne. C’était en quelque sorte un moyen d’éviter – la durée de résidence, les mariages avec des locales et les investissements sur place aidant – la dissolution progressive de ses traits culturels d’origine. L’identité collective des « nations », composées autant d’intérêts commerciaux que d’une origine géographique commune, était maintenue par la circulation d’« Espagnols » entre les deux territoires. Sans compter que les membres de la « nation » trouvaient aussi des lieux de sociabilité dans leur patrie d’accueil (confréries diverses, chapelles particulières, etc.), où l’on se retrouvait pour discuter des affaires et aussi de sujets plus personnels. L’utilité de ces « nations », comme celle des consulats de commerce castillan et basque aux Pays-Bas, était donc double, à la fois économique et sociale. Mais en créant des différences collectives qui reposaient en bonne part sur des privilèges données par les autorités des villes d’accueil et des monopoles économiques royaux obtenus dans la patrie d’origine, les institutions (« nation » et consulat) marginalisaient un grand nombre d’acteurs et maintenaient des prix de vente élevés de leurs marchandises, ce qui affectait le rendement du commerce et de l’économie en général 22. De plus, compte tenu des spécialisations marchandes de chacune d’elles, des relations étaient nécessaires entre les différentes « nations ». Les réseaux interpersonnels structuraient également le champ commercial et intégraient des individus d’autres « nations » en même temps que des autochtones, brouillant précisément les frontières institutionnelles, celles de la « nation » et du consulat, rigides en apparence. Comme Arnao del Plano ne peut faire prévaloir aux Pays-Bas aucun des privilèges dont il jouit éventuellement en Béarn, puisque ce territoire – bien que frontalier de la Navarre – n’est pas rattaché à la couronne de Castille, il essaie de s’intégrer dans les différentes « nations », ou en tout cas, d’avoir accès à l’information et aux prérogatives qu’elles détiennent, par le biais de marchands avec lesquels il est en contact et qui en font partie. La multiplicité des appartenances sociales dont un marchand peut se prévaloir constitue un atout majeur de sa réussite dans le monde des affaires, car être considéré comme Castillan et Basque signifie jouir d’avantages politiques et économiques aux Pays-Bas, nous l’avons dit, 22 Pour une remise en cause du caractère efficient des institutions commerciales, S. Ogilvie, Institutions and European Trade. Merchant Guilds… 01 Brumont-Priotti.indd 11 22/04/14 09:00 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 12 mais aussi dans les royaumes d’Espagne. Dans la Péninsule ibérique, les provinces du Pays Basque et leurs habitants – auxquels Arnao del Plano se trouve fortement lié – jouissent d’un statut privilégié, tout à la fois économique, politique et social, par rapport aux autres provinces « espagnoles » et aux autres « Espagnols » 23. Ces spécificités régionales se retrouvent à l’extérieur de la Péninsule où chaque « nation » entend fonder des institutions propres dotées de privilèges particuliers 24. L’inscription dans les actes notariés de Del Plano comme appartenant à divers milieux marchands n’était sans doute pas de pure forme. Bien que le personnage dût être astucieux et intelligent, comme se devait de l’être tout marchand, il partageait de façon authentique des valeurs et des critères de jugement avec les marchands des différentes communautés avec lesquels il était en relation 25. En ce sens, les épithètes conférant l’appartenance signifiaient l’aboutissement d’un processus. Si les liens de Del Plano avec chacune des communautés marchandes apparaissent durables, c’est parce qu’ils ne limitent pas au seul aspect de l’activité commerciale. Jamais le commerce n’est considéré de façon isolée ; toujours participent l’affinité, l’amitié, les liens de sang à ses relations avec des membres des différentes « nations ». Cette aptitude relationnelle de la part de Del Plano – qui lui permet de faire comprendre à l’Autre qu’il est un des siens – est une composante majeure de sa réussite sociale et économique, car elle inspire la confiance essentielle au bon déroulement des affaires. Loin d’être données une fois pour toutes, les stratégies d’identification évoluent au cours de sa vie. Elles participent d’une dynamique. Les personnes mobiles qui, comme Del Plano, effectuent de longs séjours à l’étranger accordent sans doute une place importante à ces différentes appartenances 26. 23 Il faudrait vérifier jusqu’à quel point Del Plano était considéré comme Bilbanais dans la Péninsule, même si ses liens intimes avec certains grands marchands et la présence de parents proches dans le port basque donnent à penser que tel était le cas, ce qui lui donnait accès aux prérogatives, particulièrement commerciales, des Bilbanais. 24 Les différentes communautés, castillane, basque et navarraise, avaient collaboré au Moyen Âge et en 1428 un consulat les réunissant avait été fondé à Bruges. Mais à l’issue de disputes commerciales entre Burgalais et Biscayens, deux « nations » avaient été créées à Bruges en 1455. Ces conflits émanaient de la volonté des Burgalais d’avoir le monopole de l’exportation des laines vers les Pays-Bas, ce qui avait provoqué le ressentiment des éleveurs et des marchands des provinces productrices ainsi que celui des armateurs, marins et intermédiaires s’occupant de leur acheminement, H. Casado Alonso, « La nation… », p. 62‑63. J.A García de Cortázar, pour sa part, précise que les différends entre Burgalais et Bilbanais en Espagne trouvent leur origine dans les luttes commerciales qui les opposent aux Pays-Bas, Vizcaya…, p. 214‑215 ; J. Maréchal, « La colonie espagnole… », p. 13‑17. 25 Sur cette question, F. Barth, « Les groupes ethniques et leur frontière » publié et traduit dans le livre de P. Poutignat et J. Streiff-Fenart, Théories de l’ethnicité, p. 202‑249 ; P. du Gay et M. Pryke (éd.), Cultural Economy. 26 C’est la façon de chacun de hiérarchiser, d’agencer ces différentes composantes qui confère à l’identité son caractère unique, F. Guérin-Pace, « Sentiment d’appartenance… », p. 298‑308. 01 Brumont-Priotti.indd 12 22/04/14 09:00 Identités marchandes 13 Pour l’individu, l’identité collective est une ressource, mais elle n’est pas que cela ; elle a aussi une dynamique propre qui peut changer la donne individuelle 27. Les individus se servent des institutions autant que les institutions se servent d’eux. Del Plano semble agir en parfaite connaissance de ce fait. S’il appartient à différentes « nations » il ne prend pas directement part à la direction d’aucune d’elles. Il brouille son appartenance sociale en créant des relations hors le cercle influent des Biscayens et affiliés constituant le consulat de Biscaye à Bruges – avec lequel il s’était tout d’abord lié –, avec des Castillans particulièrement 28. Jouant des rivalités entre ces différentes communautés en Espagne et « nations » aux Pays-Bas 29, Del Plano devient un agent de liaison non exclusif mais privilégié entre elles. Il médiatise et manipule ainsi un important faisceau de relations entre les « nations », en fonction de ses intérêts et de ses affinités. On voit combien il est intéressant de se pencher sur les individus et leurs relations plutôt que de les considérer doté d’une identité a priori, souvent trop vite établie en fonction du lieu d’origine. Ce rôle d’intermédiaire actif entre les « nations » lui est sans doute profitable, car chaque « nation » s’organisait en fonction d’intérêts et atouts propres. S’agissant de l’un des leurs, les Biscayens, par exemple, transporteurs par excellence, fournissent à Del Plano un service de première qualité dans le domaine du fret. La fréquence avec laquelle il recourt à eux pour le transport de ses marchandises et de celles de ses commettants va dans ce sens. En activant ou en réactivant des liens avec des membres des différentes « nations », Del Plano a accès à des circuits d’information particuliers et capitalise donc les savoir-faire de chacune d’elles. Il obvie ainsi un certain nombre d’inconvénients majeurs dans les divers secteurs de l’activité commerciale. En fonction des circonstances et selon les intérêts du moment, il peut aussi renouveler constamment l’éventail de ses entreprises. L’exemple de Del Plano nous amène à questionner la façon un peu systématique dont on a considéré les colonies d’« Espagnols » aux PaysBas pour le XVIe siècle. Elles ne se scindent pas strictement entre Castillans de l’intérieur, ressortissants de la côte nord-ouest espagnole, de la Galice au Pays Basque, et Navarrais, comme on l’a trop souvent répété. La formation des groupes et la délimitation des frontières qui existent 27 J.‑C. Kaufmann, L’invention de soi…, p. 122. ce consulat, H. Casado Alonso, « La nation et le quartier des Castillans… », p. 61‑77. En l’occurrence, la contrainte que pourraient représenter les consuls de Biscaye, de Bruges, pour le négoce espagnol à Anvers est toute relative, car les marchands « espagnols » d’Anvers ont tendance à ne plus s’adresser à l’autorité du consulat brugeois pour régler leurs différends, J.A. Goris, Étude sur les colonies marchandes…, p. 59. 29 Outre les références déjà citées au sujet de ces rivalités en Espagne et aux Pays-Bas, voir M. Basas Fernández, El Consulado de Burgos… ; J. Ybarra y Bergé, « Vizcaínos en Brujas », p. 345‑356 ; W. D. Phillips, Jr., « Merchants of the Fleece… » dans P. Stabel, B. Blondé et A. Greve (éd.), International Trade…, p. 77 et suiv. 28 Sur 01 Brumont-Priotti.indd 13 22/04/14 09:00 14 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti entre eux dépendent des interactions sociales. Ainsi, des habitants de Soria, de Logroño, de Nájera ou même des Béarnais, tel qu’Arnao del Plano, en affaires avec de nombreux Basques et attirés par leur statut particulier en Espagne, appartiennent à la « nation » de Biscaye, même si les trois premières villes sont incluses dans le royaume de Castille. En définitive, l’insertion de ces individus dans une organisation et/ou dans une autre dépend autant du réseau social dans lequel le marchand évolue et des privilèges lui étant attachés que de son origine géographique. Les deux facteurs sont fondamentaux. En l’occurrence, la contiguïté territoriale joue à plein ; Soria, comme Logroño et le Béarn sont des territoires limitrophes de la Navarre et/ou des provinces basques fortement liés entre elles par le commerce licite, notamment celui de la laine pour ce qui concerne les exportations, et aussi par la contrebande, outre des accords politiques et des échanges d’ordre culturel. À ce titre, nombreux sont les éleveurs et marchands de laine de Soria, Logroño, Vitoria, Torrecilla qui soutiennent les Bilbanais dans leur opposition aux Burgalais, au sujet du monopole que ces derniers entendent imposer sur les exportations de laine. La proximité géographique entre ces territoires de part et d’autre des Pyrénées, les relations qui les traversent et la complémentarité de leurs activités influencent donc la conformation des relations sociales des acteurs aux Pays-Bas et vice-versa. Entrons dans le détail des choix relationnels concrets que fait Del Plano à Anvers. Il choisit aussi bien ses relations parmi ceux qui sont installés aux Pays-Bas depuis longtemps et qui y ont fait souche, appelons-les résidents – certains devenant même citoyens de la ville –, que dans le milieu de la navigation et du commerce itinérant. À Anvers, Arnao del Plano appartient au cercle d’affaires castillan 30. Il apparaît en tant qu’associé de Gregorio de Ayala, son beau-père, et d’Alonso de Santa Gadea 31 pour l’acquisition de 200 fardeaux de futaines 32. Arnao del Plano utilise ces complicités d’envergure pour agir dans le milieu de la finance. S’il dépose personnellement de l’argent chez les Fugger, banquiers de Charles Quint 33, il participe plus directement au financement de la politique impériale avec ses deux associés Santa 30 Ces rapprochements entre les différentes « nations espagnoles » à Anvers seraient stimulés par l’absence d’organisation officielle, J.A. Goris, op. cit., p. 58. 31 Gregorio de Ayala a su dans les années 1520 et 1530 développer un large éventail d’activités économiques. Il fonde une entreprise de draps à Haarlem et à Bergen op Zoom, reçoit des subsides de la ville de Haarlem pour l’exportation de draps, prend à ferme l’important tonlieu de Iersekeroord, traite en compagnie d’autres marchands espagnols avec les Fugger et sert les Habsbourg comme bailleur de fonds. Santa Gadea, pour sa part, est député ou consul de la « nation » de Castille à Bruges chaque année entre 1511 et 1539, excepté en 1514, 1520, 1538, R. Fagel, De hispano-vlaamse wereld…, voir tableau p. 477, 551. 32 H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 569. C’est d’ailleurs à Ayala et à Santa Gadea qu’il cède la créance qu’il a sur le mercier Rodrigo de Espinosa, l’autre protagoniste des lettres, ARN, Tribunales reales, no 10219. 33 H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 259. 01 Brumont-Priotti.indd 14 22/04/14 09:00 Identités marchandes 15 Gadea et Ayala 34. Santa Gadea est celui qui fait le lien institutionnel avec la « nation de Castille » à Bruges, dans laquelle il joue un rôle déterminant, servant ainsi de relais à ses deux proches sans que ces derniers aient à s’investir dans cette tâche. De fait, dans les années 1520-1540, ni Del Plano, ni Ayala semblent jouer un rôle officiel dans la « nation » de Castille. Cela se comprend aisément : ces responsabilités mobilisent et gênent la gestion convenable des affaires même si elles peuvent s’avérer primordiales pour être informé des décisions prises par la « nation », de certaines opportunités de négoce et, plus généralement, pour la stabilité des relations d’affaires. Après la mort de Del Plano, en 1545, les Ayala et les Santa Gadea continuent à participer activement au commerce entre les Pays-Bas et l’Espagne 35. Comme nous venons de le préciser, en plus d’être son associé, Del Plano est le gendre d’Ayala à partir de 1539 36. Les liens familiaux prolongent la gestion d’affaires communes puisque les deux marchands y participent conjointement depuis 1537 au moins. À travers sa bellefamille, Del Plano entre en contact avec les Castillans qui forment un des premiers groupes de pouvoir à Anvers 37. Par ailleurs, grâce à elle, Del Plano a accès au milieu marchand autochtone, puisque son associé Ayala a épousé la fille d’un important marchand de Haarlem qui occupe pendant plusieurs années la charge de bourgmestre de la ville hollandaise 38. Ce mariage a été décisif pour le développement des activités d’Ayala 39. On comprend aisément ce que de telles relations familiales et d’affaires peuvent apporter à Del Plano, dont le beau-père est connecté au milieu marchand hollandais. Par ailleurs, une des belles-sœurs d’Ayala s’est mariée avec un marchand de Berlin, ce qui élargit à de nouveaux horizons la palette des affaires envisageables. De fait, Del Plano est en 34 Ibid., p. 526 note 866. En 1537, ils prêtent 78000 ducats à Charles Quint et R. Fagel, « Los mercaderes españoles en Flandes y la corte… », p. 162. 35 En 1552-1553, ils apparaissent parmi les principaux exportateurs de marchandises vers la Péninsule Ibérique, L. Bril, De handel tussen…, p. 89. Selon Raymond Fagel, Del Plano serait né entre 1500 et 1502, De hispano-vlaamse wereld…, p. 73‑77. 36 Son beau-père, Gregorio de Ayala, résidant en Flandre, est un des plus grands financiers de Charles Quint et de son frère Ferdinand, R. Fagel, « Los mercaderes españoles en Flandes… », p. 159‑169. Del Plano et Elvira de Ayala se marient en avril 1539 et ont un fils, Gregorio del Plano, surintendant aux Pays-Bas, mais qui semble n’avoir laissé que peu de traces concernant le monde commercial. 37 À travers les liens de sang, à l’image de Del Plano, Béarnais d’origine rappelonsle, les plus puissants des marchands bilbanais présents aux Pays-Bas se ménagent aussi des associations avec des Castillans et/ou des Flamands, ce qui leur donne accès à de nouvelles prérogatives, dans le domaine marchand et aussi dans celui de la finance. Francisco de Recalde, par exemple, fait de même et épouse la fille d’un membre éminent d’une famille burgalaise, les Del Valle, liée par voie de sang à une famille originaire de Gueldre, voir D. Alonso García, « Ducados entre dos monarquías… » dans C. Sanz Ayán et B. J. García García (coord.), Banca…, p. 89. 38 Il s’agit de Cristina de Witte qu’Ayala a épousée en 1519. 39 En 1523, la ville de Haarlem lui avait demandé d’aller vendre hors de Hollande les draps fabriqués dans la ville. 01 Brumont-Priotti.indd 15 22/04/14 09:00 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 16 affaires avec un beau-frère 40 qui travaille avec les Welser, principaux banquiers de Charles Quint, aux côtés des Fugger 41. Alonso de Santa Gadea, l’autre associé de Del Plano, est un des Castillans ayant le plus longtemps résidé à Bruges (28 ans) et ayant exercé pendant 8 années la fonction de consul de la « nation » espagnole dans la ville à la différence de Del Plano et de Ayala, lesquels ne participèrent jamais aux réunions du consulat à Bruges entre 1502 et 1555 42. Comme nous l’avons dit, par son entremise, Del Plano s’assure l’information issue des résolutions prises par la « nation », en d’autres termes d’un appui essentiel pour mener efficacement ses affaires et pour essayer de peser sur les décisions de la « nation » castillane en fonction d’intérêts personnels. Tout comme des membres de sa belle-famille, Arnao del Plano demande la citoyenneté anversoise et devient bourgeois d’Anvers en 1540 43. Si le fait est documenté, il est difficile de dire jusqu’à quel point il jouissait des prérogatives des Anversois de souche, bien qu’il n’y ait pas de raison de penser le contraire. Certains indices montrent en tout cas qu’il était bien intégré dans sa ville d’accueil. Un de ses cajeros était flamand, par exemple. La connaissance qu’il avait des articles dont il faisait commerce – et dont la majeure partie était fabriquée aux PaysBas –, donne aussi un indice de l’intégration de savoir-faire, goûts, qui rapprochaient certainement Del Plano de la société d’accueil. Si ces connexions sont bien établies concernant Del Plano, peut-on pour autant parler d’assimilation au milieu d’accueil ? Sa citoyenneté pousserait à le croire, mais en examinant son cas et celui de ses relations sociales, on entrevoit que l’intégration se faisait par palier et que l’assimilation, lorsqu’elle avait lieu, tardait parfois plusieurs générations à être réalisée. En effet, dans le groupe d’acteurs étudié, ce sont ceux établis de longue date, les Ayala, qui se marient avec des autochtones tandis que d’autres « Espagnols », comme Del Plano, n’ont un contact avec les locaux qu’à travers eux 44. La « nation » castillane est donc structurée par une chaîne de solidarités qui lie ensemble les Pays-Bas et l’Espagne : seules quelques familles d’Espagnols – notamment grâce à l’ancienneté de leur implantation – sont directement connectées aux Anversois de souche par liens de sang et d’affaires, tandis que d’autres, 40 Il s’agit de Joachim Pruner, R. Fagel, « Gregorio de Ayala… » dans J. Lechner et H. Den Boer (éd.), España y Holanda, p. 162. 41 J. Strieder, Aus Antwerpener…, p. 62. Et Del Plano fait également le commerce des futaines et de cuivre, marchandises provenant d’Allemagne à travers les Fugger. 42 R. Fagel, « Spanish Merchants in the Low Countries… » dans P. Stabel, B. Blondé et A. Greve (éd.), International Trade…, p. 92, Id., De hispano-vlaamse wereld…, p. 167. 43 Ibid., p. 100. Del Plano devient bourgeois d’Anvers en 1540 bien qu’il ait été considéré comme vecino de la ville en 1537. Nous remercions Raymond Fagel de nous avoir gentiment communiqué cette information. Il est devenu bourgeois d’Anvers après au moins 16 ans de résidence en Flandre et en Brabant. 44 Cette dynamique s’observe également à Nantes dans la seconde moitié du XVIe siècle, J.‑Ph. Priotti, « Dynamiques commerciales castillanes… », dans L. Coste (éd.), Liens de sang, liens de pouvoir…, p. 45‑71. 01 Brumont-Priotti.indd 16 22/04/14 09:00 Identités marchandes 17 également résidentes et en voie d’intégration, se limitent à s’apparenter à ces familles d’Espagnols intégrées 45. Faisant le lien avec le territoire d’origine, nombre de Castillans font des va-et-vient entre les deux territoires. Cette chaîne de solidarités entre les deux territoires permet à la fois des circulations entre eux tout en maintenant des frontières sociales entre leur population respective, puisque les contacts directs des Espagnols avec les habitants des Pays-Bas ne s’effectuent que par l’intermédiaire de certaines familles hispano-flamandes et que, pour les autres, les relations se limitent souvent au seul secteur commercial. À ces contacts avec le milieu castillan résidant aux Pays-Bas, il faut ajouter ceux – certainement antérieurs – que Del Plano a liés avec les Basques. Il reconnaît en Martín de Ugarte, de Bilbao, un de ses principaux patrons et protecteurs (il se réfère à lui en écrivant : « mi señor ») et exerce en tant que son facteur à Anvers. Les rôles ne sont pas strictement définis : Del Plano expédie aussi tissus et merceries des Pays-Bas en Espagne pour son propre compte, utilisant Ugarte comme agent à Bilbao 46. Bien que diputado du consulat de commerce de Bilbao en 1522, 1523 et 1528, son fiel (fonction la plus haute) en 1541, Ugarte n’a certainement pas l’envergure de Del Plano 47, mais il a sans doute joué un rôle important dans la formation marchande de ce dernier. D’ailleurs, à l’occasion d’une déclaration, Arnao del Plano affirme importer des marchandises payant les droits de la « nation de Biscaye » à Bruges depuis 1524, c’est-à-dire bien avant la date documentée de ses relations castillanes 48. Proche de Bilbanais résidant aux Pays-Bas ou naviguant entre côtes basque, flamande et brabançonne, Del Plano est intimement lié aux frères Recalde (Francisco et Juan Martínez), issus d’une grande famille d’armateurs, de marchands et d’hommes de guerre de Bilbao. Aux PaysBas, Francisco de Recalde et Del Plano sont respectivement trésorier et facteur de la marquise de Zenete, Mencia de Mendoza, et du comte Henri III de Nassau, son mari, un des nobles les plus influents auprès de Charles Quint 49. Del Plano agit également en tant que facteur de 45 Le mariage avec une anversoise est d’ailleurs de la part du marchand étranger la manifestation du désir d’intégration, et il n’est pas forcément – faut-il le préciser? – synonyme d’entente avec la belle-famille. 46 Martín de Ugarte, le jeune, fils de feu Juan de Ugarte, de Bilbao, confirme avoir reçu d’Arnao del Plano plus de 700 livres de marchandises desquelles il s’engage à rendre compte à Del Plano et à Juan de Lezama, ACA, Notariaat, no 3133, 11-11-1540. 47 T. Guiard-Larrauri, Historia del consulado de Bilbao…, p. 632 et suiv. En 1543-1544, Arnoult del Plano figure à la neuvième place parmi les exportateurs d’Anvers (K. Nakazawa, « Antwerp, emporium of the european economy in the sixteenth century », p. 48. 48 Merci à Raymond Fagel de nous avoir transmis cette information. Pour de nombreux témoignages de la familiarité d’Arnao del Plano avec le milieu d’affaires basque, ACA, Notariaat, no 3133. 49 Ibid. ; F. Chabod, Carlos V y su imperio, p. 57‑58 ; R. Fagel, « Gregorio de Ayala… » dans J. Lechner et H. Den Boer (éd.), España y Holanda, p. 157‑167 ; H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 46‑47. À ce titre, Arnao del Plano résidant à Anvers, marchand espagnol et 01 Brumont-Priotti.indd 17 22/04/14 09:00 18 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Recalde 50. Et les Recalde figurent aussi parmi les proches collaborateurs de l’empereur 51. À la même date, Juan Martínez de Recalde, armateur bilbanais qui fait fabriquer des navires pour amener l’empereur en Flandre ou transporter des laines aux Pays-Bas, achemine également des marchandises pour le compte d’Arnao del Plano 52. Si l’on ajoute qu’il affrète et fait armer des navires pour le compte de Charles Quint 53, sert de porteparole aux maîtres de navire de Biscaye afin que le souverain paye les services maritimes rendus, on se rend compte de ce que ce lien signifie pour Del Plano : sécurité dans le domaine du transport maritime entre les Pays-Bas et l’Espagne, une des variables difficilement contrôlables par le milieu marchand, surtout castillan. Pour parer à toutes éventualités, Del Plano est d’ailleurs propriétaire d’une hourque en 1540, ce fait précisant un comportement voisin de celui des élites portuaires et le partage d’une culture maritime avec les Bilbanais qui ont participé à sa formation. Outre le transfert physique de soldats et d’argent en Flandre, l’empereur s’en remet aux employés de Recalde pour rembourser les Fugger 54. Même si un service de poste terrestre existe toujours, le rôle de ces hommes d’affaires, tout à la fois transporteurs, armateurs, marchands et financiers de la mer apparaît comme essentiel 55. Outre la sécurité dans le Martín de Villa, de Portugalete, maître de Nuestra Señora de Guadalupe, présent dans le port d’Arnemuiden (Ramua) signe un contrat d’affrètement pour le transport jusqu’à Alicante de la « recama con los hombres y bestias y otros animales pertenecientes a la señora marquesa de Cenette », consignés à Juan de Sedano, gentilhomme de la maison de la marquise, moyennant le paiement de 350 ducats de fret et d’avaries, ACA, Notariaat, no 3133, 22-01-1540. 50 R. Fagel, « Las vías de comunicación… » dans B. J. García García (dir.), El Imperio de Carlos V…, p. 264. 51 Francisco de Recalde souscrit des contrats financiers (asientos) avec le monarque dès 1519, en collaboration avec des proches de Bilbao, et ils sont également possesseurs d’une grande quantité de juros, BILBAO. Archivo Histórico Provincial de Bizkaia [AHP], leg. 3288 ; R. Fagel, « Los Juan Martínez de Recalde… ». 52 BILBAO. Archivo FORAL de Bizkaia [AFB], leg. 1040 ; AHP, leg. 3288. 53 AHP, leg. 3288. En vertu de sa qualité de grand armateur, Juan Martínez Recalde devient le plus important serviteur de l’empereur sur la côte nord de l’Espagne et un marchand de tout premier plan dans le commerce entre les deux territoires. Grâce à ses talents d’organisateur des flottes en Biscaye, aux prêts effectués par ses frères aux PaysBas, à ses relations d’affaires, Recalde a su se rendre indispensable auprès de l’empereur. Il n’est pas étonnant qu’en 1522 il se substitue à un autre Basque pour organiser l’acheminement des courriers impériaux vers la Flandre. À cette époque, il constitue un rouageclé des communications maritimes avec les Pays-Bas, R. Fagel, « Divide et Impera… » dans B.J. García García (dir.), El imperio de Carlos V…, p. 261. 54 C’est son représentant Martín de Regoitia qui doit effectuer le paiement, H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 280. 55 Les territoires des Pays-Bas qui s’étendent de la Flandre à la Frise n’étaient reliés à l’Espagne de façon efficace et directe que par voie maritime. En ce domaine, Juan Martínez de Recalde jouait un rôle essentiel, H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 26. Ce recours de l’empereur aux voies commerciales pour acheminer l’information, est multiple, puisqu’il fait également appel au consulat de Burgos à cet effet, R. Fagel, « Divide et Impera…. », p. 253‑268. 01 Brumont-Priotti.indd 18 22/04/14 09:00 Identités marchandes 19 transport de marchandises déjà évoquée, l’on peut aisément imaginer ce que de telles relations d’amitié peuvent apporter à Del Plano en termes d’acheminement de l’information, de proximité de l’entourage impérial, etc. On ne s’étonnera pas non plus d’apprendre que, sauf exception, Del Plano recourt à des capitaines d’origine basque pour ses expéditions à Rodrigo de Espinosa et pour ses expéditions maritimes en général, comme nous l’avons précisé plus haut, malgré la domination qu’exercent les Hollandais dans ce secteur 56. Ces liens avec la Biscaye et les Biscayens ont été durables et ont offert à Del Plano des relations privilégiées dans le monde de la navigation. Il est certain que le Béarnais avait de proches parents à Bilbao. En 1579, plus de trente ans après la mort d’Arnao del Plano, un Pedro del Plano est dit habitant de Bilbao et d’Abando 57. Nous pensons qu’il s’agit d’un proche parent d’Arnao pour deux raisons. Tout d’abord, ce patronyme est rare en Pays Basque. Cela serait un argument discutable si Pedro del Plano n’était pas lui aussi lié aux Recalde dans les années 1560 58 et s’il ne jouait pas un rôle dans le commerce entre les Pays-Bas et l’Espagne au service d’un homme d’affaires bilbanais résidant à Anvers 59. 56 C’est le cas le 20 janvier 1540, date à laquelle il affrète un navire de Sancho de la Quadra, de Bilbao ; le 4 mars de la même année, il fait de même avec Juan de Casa Nueba, originaire de Fuenterrabía, sur la côte guipuzcoane, le 28 mai 1540 avec Ochoa de Capetillo, de Portugalete. À la suite du naufrage du navire de Capetillo, Arnao del Plano donne pouvoir à Juan Martínez de Recalde, à Martín de Regoitia, employé de ce dernier et à Martín de Ugarte, patron d’Arnao, tous marchands de Bilbao dit le texte, pour récupérer les marchandises qui étaient à bord de la nave. Mais Del Plano n’utilise pas exclusivement les transporteurs basques : on le voit affréter une caravelle dont le maître est portugais pour faire le voyage jusqu’à Calais, J.A. Goris, Étude sur les colonies…, p. 164, 181 note 2. Il participe aussi à des assurances maritimes dès le début des années 1530. Au plan général, tandis que les Bretons dominent le transport à Anvers dans les années 1530, la décennie suivante voit les Hollandais s’arroger la première place, J.‑M. Yante, « Le commerce espagnol dans les Pays-Bas… » dans Actes des Rencontres de Madrid-Tolède…, p. 230. 57 AFB, leg. 1157 nº86. 58 Juan Martínez de Recalde, pourvoyeur du roi, de Bilbao, comme curateur de ses neveux Mayora Sáez et Juan Martínez de Zurbarán, donne pouvoir à Pedro del Plano et à d’autres, résidant à Valladolid, pour qu’ils le représentent dans quelque procès que ce soit, en novembre 1560, AFB, JCR2659/427. Un autre pouvoir est donné par le même au même en juillet 1561, AFB, JCR1062/071. Un an et demi plus tard, San Juan de Laraudo, de Bilbao, pour lui et au nom d’autres armateurs, donne procuration à Juan Martínez de Recalde, employé du roi, Pedro de Rocillo, employé de Recalde, Francisco de Recalde, et Pedro del Plano, de passage à Madrid, pour récupérer du Trésor royal tout ce qui leur est dû pour les services de leurs naos y zabras, AFB, JCR2659/01. À la même époque, un autre Recalde, en la personne de Sancho López de Recalde, le jeune, de Bilbao, donne également procuration à Pedro del Plano, AFB, JCR2659/031, JCR2659/585. En 1576, Pedro del Plano était marié à María Sánchez de Urizar, issue d’une famille de marchands de Bilbao, AFB, JCR3613/001. 59 De 1565 à 1567, Diego de Echávarri, établi à Anvers, envoie 6.000 ducats de marchandises (2,25 millions de maravédis) à Pedro de Plano, résident de Valladolid, par l’intermédiaire de Martín de Regoitia de Bilbao. Mais ces relations semblent remonter plus loin dans le temps. Au début de l’hiver 1563, Diego proteste une lettre de change d’une valeur de 659 écus, qui a été tirée par le susnommé Pedro de Plano sur Juan de 01 Brumont-Priotti.indd 19 22/04/14 09:00 20 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Pour Del Plano, pouvoir compter sur des complicités aux lieux de rupture de charge du commerce international apparaît aussi important que d’avoir des connexions sur place, à Anvers, et de s’installer dans la ville, lui-même ayant opté pour l’itinérance avant de se sédentariser à Anvers. La multiplication des contacts et des appartenances aux différents groupes officiellement institutionnalisés ou pas, en faisaient quelqu’un de fiable au regard de la plupart et en qui on pouvait avoir confiance. L’intégration dans la patrie d’accueil n’était profitable que dans la mesure où elle servait les besoins de son activité commerciale, du moins tant que le commerce demeurait son activité principale. Elle se faisait par palier, en fonction des circonstances, et constituait un processus en évolution constante sous l’influence des relations sociales entretenues par le marchand. Del Plano a su faire un atout du défaut d’appuis familiaux et, grâce à la juxtaposition de plusieurs identités, est parvenu à occuper une place de choix au cœur du grand négoce anversois. Dans les années qui nous occupent, Bilbao est le principal port de commerce et d’armement de la côte nord-ouest espagnole. Son mouvement portuaire est en plein essor grâce à l’activité des Castillans qui en font le principal centre d’importation de Castille, mais aussi grâce aux produits destinés à la Navarre. Pour les textiles, la cire, les métaux venus d’Angleterre, des Pays-Bas ou de France, le port basque est le plus grand centre importateur, même si Laredo fait office de concurrent sérieux à ce poste concernant les importations de Flandre et de Brabant. Bilbao figure aussi parmi les grands ports d’exportation de la laine castillane et du fer basque. Par ailleurs, Anglais, Biscayens et Burgalais contribuent à créer un marché international dans le port même si cette fonction de marché n’arrive à maturité que postérieurement, autour des années 15601570. À ce titre, la correspondance contribue à apporter un éclairage nouveau sur les échanges à partir d’un observatoire différent de celui de Séville que l’on a tôt érigé en centre unique du commerce espagnol. Le nord-ouest de la Péninsule, et Bilbao à sa tête, a sans doute eu un mouvement portuaire d’un ordre de grandeur similaire à celui de Séville jusqu’aux années 1560-1570 60. Castillo d’Anvers. Le bénéficiaire et le bailleur de fonds initial sont en l’occurrence une seule et même personne : Diego de Echávarri. Il s’agit à n’en pas douter des retours en argent qui correspondent aux produits expédiés par notre marchand à Pedro de Plano via Bilbao. La plupart du temps, contrôler la vente de ses produits sur les principaux marchés de consommation, permet de s’assurer un plus gros bénéfice. Mais cela ralentit la vitesse de rotation du capital par l’allongement de l’itinéraire commercial. En somme, vendre au loin, c’est pouvoir attendre, et attendre, c’est le privilège des riches. Fin 1565, Martín de Regoitia, marchand de Bilbao, doit à Diego de Echávarri, d’Anvers, 2.000 ducats qu’il doit créditer à Pedro del Plano, résident à Valladolid, aux foires de Castille et de Flandre, AFB, 0448/130. 60 J.-Ph. Priotti, Bilbao…, p. 77 et suiv. 01 Brumont-Priotti.indd 20 22/04/14 09:00 Identités marchandes 21 Ses relations d’affaires bilbanaises et son origine géographique valent également à Del Plano des liens avec des Navarrais, Rodrigo de Espinosa en particulier, second protagoniste de nos lettres, qui agit depuis les foires de Castille (Medina del Campo, Villalón et Medina de Ríoseco) et depuis Burgos, principaux marchés d’achat et de ventes de marchandises, et principaux foyers de consommation de la Péninsule. La relation entre Del Plano et Espinosa a été initiée par la médiation des Bilbanais, celle du patron de Del Plano, Martín de Ugarte, au premier chef. Ce rapprochement entre Biscayens et Navarrais, logique si l’on considère la complémentarité de leur économie d’origine – notamment la nécessité d’une voie d’exportation maritime pour les laines navarraises et d’approvisionnement en marchandises étrangères, et le besoin côté basque de renforcer le rôle d’import-export et de redistribution du port face à d’éventuels concurrents –, logique aussi si l’on considère la proximité de leur territoire et de leur culture, induit que les Navarrais, ne possédant pas de consulat propre à Bruges avant 1530, soient rattachés jusqu’à cette date au consulat de Biscaye. Les relations de Del Plano en Navarre ne se cantonnent pas au monde marchand puisqu’en 1540, sa réputation à Anvers et ses relations en Basse Navarre lui valent la confiance du roi pour la vente de trois diamants enchâssés dans trois anneaux d’or 61. Grâce à sa mobilité et à ses stratégies identitaires, Del Plano sert de relais entre les différents milieux (basque, castillan, navarrais, et jusqu’à un certain point même hollandais et al.lemand) qui ont structuré sa formation et son expérience de marchand 62. En jouant le rôle d’agent interculturel entre ces différents groupes – au lieu d’être limité, comme la plupart, à des contacts au sein de leur « nation » d’appartenance –, il a assuré son ascension sociale et contribué à la cohésion du réseau social auquel il appartient, lequel traverse les différentes communautés marchandes. À l’image de certaines grandes figures biscayennes 63 établies aux Pays-Bas et mariées et/ou ayant eu des enfants avec des Castillanes ou des Flamandes, il a orienté les formes de la coopération entre les différentes « nations » d’« Espagnols » et entre ces dernières et d’autres communautés marchandes sous le contrôle de l’empire, comme les Hollandais et les Allemands. Officiellement, l’on ne pouvait s’affilier qu’à un des consulats marchands d’« Espagnols » présents aux Pays-Bas et non à plusieurs de façon simultanée, l’appartenance à une de ces institutions impliquant une inscription assortie d’un serment de fidélité aux statuts du consulat, 61 La vente est effectuée par Del Plano à Barnabé Grillo pour la somme de 4444 écus d’or au soleil et de poids « du coing du roy de Franche et dix soulz tournois », J.A. Goris, Étude sur les colonies marchandes…, p. 259‑260. 62 Del Plano a également des relations d’affaires avec des Aragonais, R. Fagel, De hispano vlaamse wereld…, p. 73‑77. 63 Voir à cet égard le cas de Diego de Echávarri, membre de la nation de Castille en 1560 et consul du consulat de Biscaye quelques années plus tard, J.‑Ph. Priotti, « Commerce et finance en Flandre… », p. 81‑95 et Id., Los Echávarri… 01 Brumont-Priotti.indd 21 22/04/14 09:00 22 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti le paiement de contributions, la défense d’intérêts propres et la solidarité avec les membres de la « nation » ainsi que son acceptation par les consuls ou les membres de la nation au sein de l’institution 64. Si l’on s’en tient aux données que nous possédons, Del Plano a d’abord été membre de la « nation de Biscaye » à Bruges dans les années 1524-1535, puis marchand « espagnol », comprenons castillan d’Anvers par la suite et aussi citoyen anverseois. Il a su utiliser les institutions en y participant comme membre actif et s’en détacher lorsqu’elles ne lui étaient plus utiles tout en continuant à s’appuyer sur leur capital social. On voit bien que l’origine géographique ne disait pas tout de leur identité, loin s’en fallait. La multiplication de relations privilégiées avec des membres de ces différents groupes d’appartenance ne mettait pas pour autant Arnao del Plano à l’abri de tous les déboires. La solidarité dont il fait montre visà-vis de Rodrigo de Espinosa, originaire de Pampelune et l’un de ses correspondants des foires de Castille, avec lequel il maintient une correspondance soutenue du début des années 1530 à 1541, n’est pas payée de retour. À partir de 1542, Del Plano est en procès avec Espinosa, pour défaut de paiement d’une lettre de 2330 ducats à la foire de mai 1541, à Medina del Campo 65. Ce sont d’autres marchands qui ont payé à la place d’Espinosa, sur le protêt. Pour se rembourser, ces derniers ont tiré sur Arnao del Plano 2495 couronnes et 5/8 pour la foire de septembre d’Anvers suivante. Ces lettres ont été effectivement honorées par Del Plano pour le compte d’Espinosa, comme ce dernier le précise dans une lettre du 6 août 1541 66. Non seulement Espinosa n’a pas réglé en temps et heure ce qu’il devait à Del Plano, mais il a vendu toutes ses marchandises aux foires et s’en est retourné en Navarre, d’où il écrit qu’il ne lui doit rien et que, dans le cas contraire, il faudra se rendre en Navarre pour lui réclamer les sommes dues. À partir de ce moment, Espinosa agit aux foires à travers des prêtenoms pour empêcher Del Plano de le molester. En 1543, il est déclaré failli, fait prisonnier et condamné à payer 8500 ducats à Del Plano. Rodrigo de Espinosa, né vers 1504, est originaire de Pampelune. Il a donc à peu près le même âge que son patron et protecteur d’Anvers. Il a lui aussi réalisé des séjours hors de sa patrie d’origine : en Pays Basque et en Castille. Mais il l’a fait en retournant régulièrement en Navarre et en y organisant une partie de ses affaires. C’est dire autrement qu’il n’a jamais vraiment quitté sa terre d’origine et les privilèges lui étant 64 Les consuls étaient chargés de représenter la communauté, d’organiser la vie économique du groupe, de défendre ses intérêts auprès des autorités locales ou des monarques, l’autonomie politique, juridictionnelle et religieuse du consulat et de ses membres, H. Casado Alonso, « La nation et le quartier… », p. 65‑66, ce qui excluait en principe des participations simultanées dans différents consulats. 65 À cette occasion, il a comme procurateur Martín de Isunza, un de ses employés, habitant de Vitoria. 66 Lettre no 59. 01 Brumont-Priotti.indd 22 22/04/14 09:00 Identités marchandes 23 rattachés, même s’il parvient à s’identifier à plusieurs communautés marchandes. En 1534, il vit à Bilbao et jouit des privilèges de la ville, ce qui montre bien son intégration au milieu local. Ces relations sont durables puisque lorsqu’il se marie en Navarre deux commerçants bilbanais s’y rendent pour connaître sa future épouse, qu’il fait souvent affaire avec eux et imite leur façon de gérer le négoce aux foires de Castille et que des Bilbanais encore le sauvent plusieurs fois de la faillite. À Bilbao, Rodrigo de Espinosa a des amis influents tels que Juan de Lezama, regidor de la ville et facteur de Francisco de Recalde, dont on a vu plus haut qu’il était un proche de Del Plano 67. De 1533 à 1550, Lezama participe à une compagnie avec Recalde 68. Lezama intervient à plusieurs reprises afin d’éviter à Espinosa la faillite en payant sur le protêt des lettres que ce dernier n’a pas honorées. En ce sens, il fait partie avec les Recalde de ceux qui réalisent le plus souvent les avances d’argent à Espinosa en Castille (voir annexe II). Lezama meurt à la fin de l’année 1546, passablement endetté. Autre ami proche d’Espinosa, également d’origine bilbanaise, Jacobe de Agurto envisage de faire le voyage à Pampelune avec Lezama pour voir la jeune épouse d’Espinosa. Espinosa et Agurto partagent aussi une lonja (magasin) à Bilbao. Cela occasionne parfois des problèmes, Espinosa prenant par mégarde des marchandises de son ami. Tout comme Lezama, Jacobe de Agurto est lié aux Recalde 69. Afin de bénéficier du crédit de Del Plano à Anvers et en Castille, Espinosa utilise également le registre identitaire et fait souvent appel à la solidarité que se doivent les Navarrais entre eux, considérant donc à l’occasion le Béarn comme partie de l’ancienne royaume de Navarre qui s’étendait des deux côtés des Pyrénées 70. L’incorporation du royaume de Haute Navarre à la monarchie hispanique est récente par rapport à l’époque à laquelle nous situent ces lettres, puisqu’elle date de 1512. Les fors (privilèges) de cet ancien royaume indépendant sont importants et Espinosa sait les utiliser considérant sa Navarre natale comme le lieu idéal où se marier et à partir duquel mieux se défendre et échapper à la justice. 67 Mais Juan de Lezama connaît Rodrigo de Espinosa et Arnao del Plano au moins depuis les années 1522-1523. Sur les activités commerciales de ce personnage, A. Rojo Vega, Guía de mercaderes y mercaderías…, p. 24, 144. En 1538, il s’associe à un Toulousain et à un Vallisolétain pour faire le commerce du pastel. 68 Valladolid. Archivo de la Real Chancillería de Valladolid [ARCV], Pleitos civiles Varela, no 288-5 (año de 1550). 69 AFB, JCR1040/022. Il agit au nom de Juan Martínez de Recalde aux foires de Medina del Campo et de Ríoseco au début des années 1540 70 À notre connaissance, le Béarn n’a jamais fait partie du royaume de Navarre, bien que la partie française, la Basse Navarre, et le Béarn aient eu après 1512 le même souverain, non reconnu en Haute Navarre, voir N. de Bordenave, Histoire du Béarn et Navarre… ; C. Desplat, Élites du Sud… ; C. Desplat et P. Tucoo-Chala, Histoire générale du Béarn… 01 Brumont-Priotti.indd 23 22/04/14 09:00 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 24 À travers la description qu’il fait de la Navarre, on perçoit pleinement l’importance de sa patrie d’origine dans son univers mental, notamment pour les privilèges et les immunités qui y sont rattachés. En mai 1535, il exhorte son protecteur anversois de ne pas se marier aux Pays-Bas et nous livre à cette occasion un portrait idyllique de la Navarre, laquelle conviendrait mieux, selon lui, à Del Plano, s’il cherche une épouse. Nous donnons in extenso le passage où il y fait référence « Aquí tenemos noticia : es la boluntad de v.m. de se casar allá. Con la obligación que nos ha obligado me da atrebimiento, que no deve de agenar del natural por vienes de fortuna que al ombre en tierra agena, de que el ojo se le sierra, no ay más memorya dél y de su muger menos, y en la parentela de su muger, ombre no tiene al tiempo de necesidad, plaza ; por ende, a de estar recio de no ser vensido por todo el mundo, y menos en Vilvao, según beo lo que pasa sino en su propio natural y, sy su natural le parece tierra estéril, aí está nuestra Pamplona que no ay otro su par en las partidas del mundo, así de ser la tierra sana como de no faltar cosa desta vida, sino es padre y madre y más después que hes la gente de la mejor vida que ay en todo el mundo y después que le acompaña de estar a tres jornadas de su tierra, según me dizen. V.m. me perdone mi atrebimiento, que nos combida el buen selo que le tengo a v.m. […] » 71. L’attachement à sa patrie paraît réel et il fait ce qu’il peut pour convaincre Del Plano de rallier la communauté navarraise en prenant épouse à Pampelune. Dans l’extrait reproduit, Espinosa manifeste sa méfiance vis-à-vis d’une belle-famille établie à l’étranger et dans laquelle il est peu probable qu’il trouve secours en temps de nécessité. Il semble aussi peu enclin à ce que Del Plano se marie à Bilbao et plaide une nouvelle fois la cause de la Navarre, terre proche du Béarn natal de l’Anversois d’adoption. Un dernier détail nous semble intéressant : le fait que l’on puisse finalement choisir une autre patrie que sa patrie « naturelle », si elle est – comme le dit Espinosa – stérile, entendons dépourvue d’avantages et de prérogatives. On n’en sera guère étonné, Rodrigo de Espinosa se marie avec une fille de Pampelune. Pendant l’été 1537, il affirme avoir reçu une lettre des Cruzat dans laquelle ils lui demandent de se libérer des foires et d’entrer dans leur parentèle en épousant une des leurs. Début 1538, il dit devoir aller à Pampelune et pense ne pas pouvoir échapper au mariage, bien qu’il aurait aimé terminer les affaires en cours avant cela. Finalement, deux ans plus tard, il se marie avec la fille d’Antón de Caparroso, maison des plus anciennes et honnêtes de la ville de Pampelune, apparentée à celles qui dirigent la cité, les Cruzat en particulier, omniprésents dans l’administration du royaume et dans les activités commerciales 72. À cette 71 Lettre no 4. famille Cruzat s’était installée dans le bourg des Francos de Pampelune dès le xiie siècle et ses membres jouèrent un rôle fort important dans l’administration du royaume. Elle se maintint dans la ville pendant des siècles puisqu’en 1791 Luis Cruzat contestait le testament de son aïeule Flandina datant de 1346 (A. Anciburu, « Personajes : 72 La 01 Brumont-Priotti.indd 24 22/04/14 09:01 Identités marchandes 25 date, l’état des affaires d’Espinosa ne semble pas particulièrement satisfaisant. Bien qu’en vue de son mariage, il commande à Del Plano de la soie pour sa femme ainsi que deux tapisseries sur lesquelles doivent figurer les armes de sa famille, et qu’il achète des bijoux pour elle à la foire de Villalón, il recommande à Del Plano de ne pas écouter son employé, si ce dernier, avec l’assentiment de la femme et de la belle-mère d’Espinosa, entend effectuer de nouvelles commandes. Pour le mariage, les préparatifs, ainsi que pour la décoration des deux tapisseries, Del Plano est donc mis à contribution, au-delà du domaine des affaires, dans la vie personnelle du Navarrais. Ces tapisseries de Flandre ornées des armoiries de la famille Espinosa soulèvent un autre aspect, celui des métissages culturels. Sans que l’on puisse évoquer la perception de ces objets par la société navarraise de l’époque ni même l’utilisation précise qu’Espinosa faisait de ce capital symbolique, ce fait montre en tout cas la sensibilité du Navarrais aux articles de luxe de facture flamande. Espinosa considère Del Plano comme un protecteur et ce dernier joue un rôle de médiateur dans les différends qui opposent Espinosa à certains de ses associés en 1540. Le Navarrais veut en permanence affermir sa relation professionnelle et personnelle avec Del Plano, le faire entrer dans sa parentèle et se mettre sous sa protection. Alors qu’il pense sa femme enceinte fin 1540, il envisage que l’Anversois soit le parrain du futur enfant. Une approche succincte du tissu social dans lequel s’enchâssent les activités de Rodrigo de Espinosa et ses relations avec Arnao del Plano montre l’interdépendance entre des hommes d’affaires de haut vol, tels que Del Plano et Recalde, d’une part, à l’interface de plusieurs communautés marchandes, liés aux États et aux grands personnages des patries d’origine et/ou d’adoption, et des marchands et merciers, comme Lezama, Agurto et Espinosa d’autre part, qui gèrent les affaires de leur patron, le représentent et/ou s’en servent comme commissionnaire, financier et protecteur, se repliant dès que les temps changent sur leur territoire d’origine et leurs liens communautaires. Flandina Cruzat », p. 35‑37). Voir B. Leroy, « Una familia de burgueses… », p. 429‑448. À notre époque, citons, entre autres, Bernal Cruzat, juge des finances et al.guazil majeur du royaume, fermier des Tablas (douanes) du royaume entre 1532 et 1537 (ARN, Tribunales reales, no 794 et 8881), et Martín Cruzat, fermier des Tablas en 1538-39 (ARN, Tribunales reales, no 456, 457, 459, 466) ; Carlos Cruzat exporte 46 sacs de laine vers Bruges en 1547, BRUGES. Archives Municipales de Bruges [AMB], Oud Archief [Anciennes Archives]. Série no 305 (Archives du Consulat espagnol à Bruges), Registres du notaire Pedro de Paredes (1544-1547 et 1547-1548), sans numéro. Il apparaît aussi à diverses reprises dans les procès de la section Tribunales reales comme importateur de poivre en 1541 (n° 64 655), à propos d’une lettre de change de 600 ducats en 1554 (n° 65 140), lors de la vérification de comptes avec le secrétaire du Conseil du roi (n° 65 534, 1545-49) ou comme exportateur de laine (n° 48 534, 1560-61) et importateur de draps et de toiles (n° 36 935 et 36 936, 1557). Antón de Caparroso descend lui aussi d’une famille très anciennement installée à Pampelune ; il fut nommé alcalde de la ville par cédule de Charles Quint le 16 septembre 1545. 01 Brumont-Priotti.indd 25 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 26 La multiplication de ces entrepreneurs modestes qui travaillent à la commission pour qui veut les employer et se lancent dans des entreprises de toutes sortes munis d’un faible capital est à la base de la révolution commerciale du xvie siècle 73. En effet, c’est la multiplication du nombre des marchands moyens qui constitue le fait nouveau et important de l’évolution commerciale à cette époque. La commission permet à de nombreux jeunes marchands au capital infime ou même inexistant de se lancer dans les affaires et de tenter d’y faire fortune. Grâce à ce procédé, ils n’ont plus à voyager avec leur marchandise ou à assumer des frais exorbitants dus à l’entretien d’un facteur salarié ou d’un associé résidant à l’étranger. Anvers et les foires de Castille sont des centres par excellence où se développent ces nouvelles techniques qui donnent des opportunités de négoce à ceux qui ont moins de capitaux tout en abaissant les coûts de transaction 74. S’il ne s’agit pas de discuter la validité générale de ces affirmations, quelques remarques nous viennent à l’esprit. Bien qu’il soit vrai que la multiplication du nombre des acteurs engendre un phénomène concurrentiel d’importance, il n’en reste pas moins que nombre de ces nouveaux venus voient leur commerce capoter au bout de quelques temps. Ensuite, leur capital de départ n’est pas systématiquement inexistant, comme on le croit souvent, beaucoup possédant du bien, ne seraitce que pour garantir les emprunts qu’ils doivent effectuer lors de leurs premières opérations. De plus, le changement d’échelle dans le milieu des affaires n’est pas si simple. Ces nouveaux venus sont souvent tributaires de financiers plus riches qu’eux qui ne s’en laissent pas compter. Comme on le voit dans les lettres que nous publions, pour agir dans la cour des grands ou en tout cas à un niveau supérieur, le savoir-faire est essentiel. Il faut donc commencer par travailler pour les autres et apprendre d’eux. Une des conditions sine qua non de la réussite commerciale semble être un long service dans une ou plusieurs grandes familles marchandes pour avoir le temps d’assimiler la pratique du négoce, une culture commerciale, de constituer une base financière et un tissu de relations, étapes nécessaires pour se lancer opportunément dans les affaires, étapes par lesquelles Espinosa ne semble pas être passé. La conjoncture favorable fait que des opportunités de richesse sont ouvertes à un plus grand nombre, mais pas à n’importe quelles conditions. Si les merciers et autres entrepreneurs de faible envergure dépendent du crédit de leur agent dans les grands entrepôts européens, comme c’est 73 W. Brulez, De firma della Faille…, p. 580‑581. sujet des foires d’Anvers, H. Van der Wee et J. Materné, « Antwerp as a World Market… » dans J. Van den Stock (dir.), Antwerp. Story of a Metropolis…, p. 24 ; pour les foires de Castille, C. Paz et J. Espejo, Las antiguas ferias… et, plus récemment, H. Casado Alonso, « Les relations entre les foires de Castille… » dans J.‑L. Gaulin et S. Rau (dir.), Lyon vu/e d’ailleurs…., p. 91‑108 ; id., « Crédito y comercio en las ferias… » dans G. De Luca et E. María García Guerra (éd.), Il mercato del credito…, p. 21‑47. 74 Au 01 Brumont-Priotti.indd 26 22/04/14 09:01 Identités marchandes 27 le cas d’Espinosa vis-à-vis de Del Plano, la réciproque est également vraie, jusqu’à un certain point. Pour l’homme d’affaires d’Anvers, agir en tant que commissionnaire pour le compte du Navarrais, à l’abri des risques, élargit son champ d’activités 75. Qui plus est, Espinosa fournit à l’Anversois un grand nombre de détails sur l’état des foires de Castille traitant de la qualité des marchandises, de la rareté ou de l’abondance d’argent, du comportement de ses amis et de ses concurrents, à un niveau des échanges différent – le commerce de détail – de celui dans lequel il évolue traditionnellement. Le mercier livre également à l’homme d’affaires des informations sur les prix de certaines denrées sur les marchés alternatifs du nord de la Péninsule, celui de Bilbao, de Saint-Sébastien et de Navarre, pour le poivre notamment, en 1538-1539. Espinosa est donc pour l’Anversois une source non négligeable d’information. Del Plano sait ce qu’il peut retirer de ces relations ; l’homme d’affaires incite parfois Espinosa à lui effectuer des commandes. En empruntant sur le change et en lui passant commande le mercier fait travailler l’argent de Del Plano et celui de ses amis, augmenter le volume d’affaires de l’Anversois et son crédit sur la place brabançonne. Ces relations interdépendantes n’excluent aucunement une hiérarchie entre les acteurs et donc une inégalité de la dépendance de l’un vis-à-vis de l’autre. Le mercier dépend davantage de l’homme d’affaires que l’inverse, ne serait-ce que parce qu’il ne peut se passer de son crédit pour financer ses affaires, mais sans le mercier l’homme d’affaires s’affaiblirait aussi. 2. Activité commerciale, incertitude et conflit En juin 1534, Martín de Ugarte 76, de Bilbao, Del Plano, son facteur d’Anvers, et Espinosa, leur correspondant aux foires de Castille, signent un contrat de deux ans 77. Del Plano doit effectuer des chargements de marchandises en Brabant, lesquels parviennent à Espinosa après être passés par Bilbao, port où est installé Martín de Ugarte. À charge pour le Navarrais de vendre les marchandises aux foires de Castille et de payer le produit des ventes à Martín de Ugarte, sept mois après l’arrivée des chargements à Bilbao, ainsi que les frais divers (fret, avaries, commission et dépenses en Brabant), en dehors de l’assurance dont Ugarte se charge. Espinosa doit recevoir chacun des chargements correspondant aux huit foires d’Anvers et de Bergen op Zoom (2 ans) et porter 200 livres (à 1340 maravédis la livre) au crédit d’Ugarte pour la réception des chargements. À Bilbao, dans le cadre de la compagnie, Espinosa bénéficie de 75 Il ne faudrait pas trop vite croire que seuls les petits entrepreneurs travaillent à la commission ; les grands marchands recherchent également ce type d’activité, dans le domaine marchand comme dans le domaine financier et bancaire. 76 Il meurt en 1540. 77 ARN, Tribunales reales, no 9216-II, f° 58. 01 Brumont-Priotti.indd 27 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 28 l’aide de trois hôtes (huéspedes) 78, Ochoa Lanier 79, Antón de Vizcarra et Juan de Gardea, tous trois habitants de Bilbao, qui reconditionnent la marchandise et l’expédient en Castille par convois muletiers. En marge de ce contrat, Espinosa s’engage à payer les marchandises qu’Arnao del Plano envoie pour le compte du Navarrais, les deux hommes promettant d’honorer les lettres de change qu’ils tirent l’un sur l’autre. Mais compte tenu des possibilités du marché anversois, Espinosa participe aussi à des assurances à travers Del Plano 80. La teneur de la relation entre les deux hommes est multiple et a lieu en même temps à l’intérieur et en dehors du cadre de la compagnie signée avec Ugarte. Hors de cette compagnie de laquelle il n’est qu’un exécutant, Espinosa fait donc ses propres commandes à Del Plano. Pour être essentielle, cette relation entretenue avec Del Plano n’est pas exclusive, ni pour l’un ni pour l’autre. Espinosa multiplie les associations, parfois de façon hasardeuse. Ainsi, il est partie prenante dans le commerce de la laine espagnole en France dès 1533, négoce dans lequel il a investi plus de 3000 ducats en 1536. L’argent issu de la vente des laines en France doit financer des achats de « rouens », draps particulièrement prisés aux foires de Castille 81. Ce négoce international lainier l’a fait entrer dans le monde du change. Espinosa avoue lui-même en juillet 1535 ne savoir ce que « tomar a cambio » (emprunter sur le change) signifie que depuis deux ans, ce qui nous éclaire sur son faible degré de formation. Il se considère d’ailleurs volontiers comme un mercier et non comme un marchand à part entière. Outre l’exportation de laine et l’achat de « rouens », il reçoit par voie de Nantes des marchandises de Rennes et du pastel de Bordeaux, une centaine de balles en 1536. Il travaille aussi à la commission pour le compte de Navarrais vendant des « rouens » et du papier. Il agit donc à la fois pour le compte d’autrui et pour son propre compte, tour à tour simple exécutant, commissionnaire puis donneur d’ordre. Bien que s’adonnant principalement au métier de mercier, il participe à une multitude d’affaires liées à la laine, aux toiles, aux teintures et aux épices. Ses affaires sont clairement le reflet d’un désir de diversification, de saisir chaque opportunité tout en accumu78 Sur la fonction d’hôte, J.‑Ph. Priotti, Bilbao…, p. 168 et suiv. Lorsqu’il allait à Bilbao, Rodrigo de Espinosa vivait dans une chambre chez Ochoa Lanier jusqu’à ce qu’il se marie à Pampelune. Il était habitant de Bilbao et jouissait des privilèges de la ville. Plus tard, dans les années 1550-1560, un Ochoa Lanier, de Bilbao, est hôte des Ruiz de Nantes et de Castille à Bilbao, H. Lapeyre, Une famille de marchands…, p. 61, 156. Nous ne savons pas s’il s’agit de la même personne, de l’un de ses fils ou bien simplement d’un proche parent. En tout cas, il s’agit d’un des plus gros marchands de Bilbao au milieu du XVIe siècle (L.M. Bilbao Bilbao, et R. Lanza García, « Le commerce franco-espagnol…, p. 65). 80 En 1535, Espinosa veut courir en été des risques de 20 livres sur les navires qui vont des foires de Bergen op Zoom à Bilbao et pas sur d’autres navires. 81 En 1532 et 1533, il fait expédier depuis Bordeaux de grandes quantités de toiles (101 balles) et de papier (59 paques) qu’Ochoa Lanier doit se charger de réceptionner à Bilbao (AD Gironde 3 E 4738, f° 246, 15-XI-1532 et f° 337, 24-III-1533). 79 01 Brumont-Priotti.indd 28 22/04/14 09:01 Identités marchandes 29 lant expérience et savoir-faire. Voulant faire feu de tout bois, il s’engage inconsidérément dans des affaires qui le dépassent. C’est aussi ce que pense Del Plano qui lui reproche son manque de prudence. La combinaison d’effets structurels et conjoncturels pousse également Espinosa à se lancer dans de nouveaux négoces. Les effets de la globalisation des affaires jouent à plein. Lorsque Del Plano lui dit d’abandonner le commerce de la laine et d’autres articles avec la France, Espinosa explique que pour bien vendre aux foires de Castille, il faut être bien pourvu en marchandises et avoir des assortiments de produits flamands et français, ce que d’autres merciers – desquels il est proche – font depuis plus d’un an 82. L’approvisionnement en toutes choses est nécessaire pour offrir aux clients un large éventail de choix sur le plus grand nombre de type de produits possible, et à tous les prix. Rien d’étonnant à cela puisque ces détaillants ont fort à faire avec les grossistes de Burgos et de Medina del Campo, également représentés aux foires, plus spécialisés et beaucoup plus riches, qu’ils ne peuvent concurrencer qu’en diversifiant leur offre. Le besoin de ses assortiments fait que les possibilités de clore les négoces sont sans cesse repoussées devant l’obligation de compléter continuellement le stock existant avec de nouvelles marchandises, pour pouvoir vendre dans de bonnes conditions. Un second facteur pousse Espinosa à modifier la façon dont il conduit ses affaires : la concurrence. Dès 1535, il avertit Del Plano de la présence de nouveaux merciers, ce qui l’invite à se détacher des petits articles de mercerie au profit des toiles ou des draps de prix élevés (« hollandes »), a fortiori si l’on considère que le coût du transport est le même pour les marchandises bon marché et pour les produits de luxe. La demande de plus en plus forte et diversifiée de la part de la clientèle espagnole et le développement des échanges qui s’en suit, induisent donc la concurrence de nouveaux merciers ainsi que l’élargissement des zones d’approvisionnement. Del Plano lui-même participe au désordre puisqu’il forme une société avec de grands marchands de Medina del Campo, Valladolid et Burgos, lesquels vendent aux foires de Castille concurrençant ainsi le mercier Espinosa 83. La demande espagnole accrue de produits flamands, brabançons et français engendre d’autres types de problème. En 1535, à Bergen op Zoom, les marchandises s’achètent au comptant et en Castille elles se vendent à crédit et se payent à l’échéance d’un an, même les merceries. Et sous l’impulsion du commerce avec l’Amérique, les concurrents poussent 82 Notamment son ami Juan de Lezama. les années 1535 et 1536, la compagnie importe de Flandre à travers l’un des associé, Arnao del Plano, de grandes quantités de serges, hollandes, brabantes, fustanes, tapisseries, coussins que Pedro et Diego de Aranda, et Fernando de Daza Medina, vendaient aux foires à une large clientèle venue de toute l’Espagne, pour un montant supérieur à 7 millions de maravédis annuels, H. Casado Alonso, « Comercio textil, crédito al consumo… » dans S. de Dios et al.ii (coord.), Historia de la propiedad…, p. 141. 83 Dans 01 Brumont-Priotti.indd 29 22/04/14 09:01 30 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti aussi au déplacement de l’approvisionnement vers de nouvelles zones. En 1537, à la foire de septembre de Medina del Campo, on a vu peu de Cordouans et d’Andalous en général, car ils sont allés s’approvisionner en marchandises de Flandre à Cadix plutôt qu’aux foires de Castille 84. L’arrivée des métaux précieux à Séville – bien qu’elle soit à cette époque assez modérée – pousse à la multiplication des circuits. La concurrence induit non seulement un rapprochement de certaines zones portuaires pour garantir l’approvisionnement, mais aussi des centres de production. En 1538, Espinosa confirme que de nouveaux facteurs se rendent d’Espagne en Flandre pour acheter la marchandise, ce qui contribue au maintien de prix élevés aux Pays-Bas. Les deux hommes sont d’accord sur le diagnostic. Del Plano lui-même est convaincu que les nouveaux venus font augmenter les prix à l’achat et que les ventes se font à bas prix en Castille. En pareilles circonstances, Del Plano est d’avis de suspendre le commerce. En mars 1539, il en est de même. La demande effrénée fait augmenter les marchandises en Flandre et en Brabant même en les achetant au comptant, tandis qu’en Castille les prix baissent et les ventes se font à terme. On saisit ici les désajustements entre une demande en hausse, le commerce de la marchandise et les modalités de paiement. Toutefois, les autres merciers sont soumis aux mêmes contraintes qu’Espinosa. Bonne part de son insuccès lui incombe aussi, certainement. Si ses connaissances en matière de change sont rudimentaires, il ne possède pas non plus un fonds de roulement en argent qui lui permette de mener de front plusieurs négoces requérant des qualités d’expertise distinctes, sur différentes places. C’est un point essentiel : il a voulu trop embrasser pour ses faibles moyens. Et la multiplication du nombre de partenaires hors de son contrôle a eu un effet négatif sur le cours de ses affaires. Sans fonds de roulement, il doit emprunter sur le change aux foires de Castille, à charge pour Del Plano de payer les lettres jusqu’à ce qu’Espinosa soit en mesure de les lui rembourser. La dépendance à l’égard de Del Plano est étroite, puisque – comme Espinosa l’avoue luimême – il ne se trouve pas dans la situation privilégiée de ceux de la « nation » de Castille et de Bilbao en Flandre qui répondent les uns pour les autres. Il doit jongler systématiquement avec des entrées et sorties d’argent, des opérations diverses qu’il prévoit à distance, elles-mêmes tributaires de ventes et d’achats de marchandises sur lesquelles il a peu d’emprise, car effectués par des tierces personnes à l’étranger, qui se dérobent souvent au mauvais moment ou qui envoient les marchandises trop tard pour qu’elles soient vendues aux foires de Castille. Jeu sans aucun doute périlleux pour un acteur de son envergure. Il en résulte des ajus84 Ce phénomène de concurrence entre les foires de Castille et les ports, tels que Séville, Cadix ou Bilbao, s’accentuera dans les années 1560-1590. 01 Brumont-Priotti.indd 30 22/04/14 09:01 Identités marchandes 31 tements aléatoires entre créances et débours. Surtout que – comme on l’a vu – les marchandises sont souvent achetées au comptant en Brabant et vendues à terme en Castille, comme en 1536 et en 1538. L’équilibre est donc précaire. Le problème ne serait pas aussi prégnant si le change ne pénalisait pas Espinosa. En effet, ce décalage entre entrées et débours d’argent ne laisse pas de créer des problèmes, car si les avances que lui consent Del Plano lui servent de soudure financière, les aller-retour liés au change sont la plupart du temps défavorables aux emprunteurs en Castille. Presque à chaque fois qu’Espinosa a recours au crédit en Castille, à rembourser sur la place d’Anvers, il perd de l’argent sur le change. Del Plano voit bien les effets pervers de ces aller-retour à moyen terme et, dès 1536, dit à Espinosa qu’il en fait trop à la fois. Il menace de ne plus lui faire crédit si le Navarrais s’entête à continuer le négoce de la laine. Ces participations dans diverses affaires sont à l’origine des problèmes de solvabilité rencontrés aux débuts des années 1540. Dès 1536, outre les marchandises reçues de Del Plano, Espinosa est en affaire avec Juan de Lojao, de Pampelune et Petijean Guénon, leur partenaire français. Ensemble, ils font le commerce de la laine (200 sacs) et procèdent à l’achat et à la vente de 61 fardeaux de « rouens », respectivement en Normandie et aux foires de Castille 85. Espinosa vend aussi des draps pour le compte de Lojao et lui avance le paiement de certains frais. Cela donne lieu à d’importantes déconvenues. Ces affaires sont responsables de l’obligation dans laquelle se trouve Espinosa d’emprunter plus d’argent encore, une des causes de ses tracas. En 1539, il avoue que même si ses débiteurs lui remboursaient ce qu’ils lui doivent, cela serait insuffisant, car il a dépensé plus en intérêts sur le change qu’en principal. Continuellement coincé entre ses créanciers et ses débiteurs, au bord de la faillite, il se déplace, écrit et travaille sans cesse pour peu de gains. Notre mercier est également handicapé parce qu’il ne peut proposer ses marchandises à ses clients avec régularité et donc risque de les perdre. Bien entendu, cette irrégularité peut être aussi la conséquence de la vitesse d’écoulement de certaines marchandises en Castille et du stock dont il dispose sur les lieux de foire. Mais ne doutons pas que ses rentrées d’argent aléatoires ainsi que sa faible réserve monétaire jouent également dans l’irrégularité des achats aux Pays-Bas, laquelle apparaît reflétée dans le graphique ci-dessous où apparaît leur valeur en données trimestrielles 86 : 85 ARN, Tribunales reales, leg. 65594. Voir annexes III et IV. D’après ARN, Tribunales reales, no 9216 (II). Chaque colonne correspond à une des quatre foires où s’approvisionnait Arnao del Plano pour Rodrigo de Espinosa, soit, dans l’ordre, Pâques de Bergen, Pentecôte et Saint-Bavon d’Anvers, Noël de Bergen. 86 01 Brumont-Priotti.indd 31 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 32 Montant des cargaisons d'Espinosa (1534-1541) 1600 1400 livres 1200 1000 800 600 400 200 0 1 5 34 1535 1536 1537 1538 15 3 9 15 4 0 1 54 1 Dès le début de la compagnie avec Del Plano et Ugarte, Espinosa avait fait acheter des marchandises hors contrat pour son propre compte faisant des commandes considérables dès 1535 et jusqu’en 1538 87 ; une sorte d’euphorie semble alors s’être emparée de lui. Même s’il avoue à Del Plano rentrer dans le rang et vouloir se retirer des affaires, on sait qu’en 1539, il est aussi associé à Antonio de Añués dans l’achat de blé et la vente de merceries à Pampelune. Acheter du blé pour approvisionner la côte cantabrique pouvait s’avérer un bon choix en cette année 1539 car, à cause de la sécheresse, la disette y sévissait, mais, finalement, la zone put être approvisionnée et beaucoup de marchands y furent de leur bourse 88. Il agit en outre comme son commissionnaire dans la vente de papier qui transite par le port de Bilbao et est postérieurement envoyé aux foires de Medina del Campo 89. Pour le compte d’Añués, il honore des traites aux foires, ce qui le gêne considérablement, car il a déjà beaucoup de mal à régler ce qu’il doit 90. Il avoue qu’on lui prête difficilement sur la place, car il y a peu de crédit et qu’il ne connaît rien au change. Plus grave : au moins deux lettres qu’Espinosa tire sur Añués en 1539 et 1540 sont protestées, ce qui précipite l’un et l’autre dans un mauvais pas. Au début des années 1540, le jeune Añués, mancebo inexpérimenté, a un passif de 10000 ducats, que son frère doit effacer pour éviter d’entacher l’honneur de toute la famille. Ces déboires obligent Espinosa à des déplacements pour parer au plus pressé. Et, comme si cela était peu, son employé a emprunté de l’argent à Añués pour les négoces de Rouen. Espinosa – qui doit mettre de l’ordre dans ses affaires – manque la foire de Pâques de Villalón et arrive en retard à celle de Medina del Campo. D’ordinaire, afin de limiter leur 87 Lettres no 3 et no 4 par exemple. Sur cette crise, F. Brumont, Paysans de Vieille-Castille…, p. 226‑227. 89 La commission d’Espinosa est en l’occurrence de 2 %. 90 En l’espace de quatre foires, à Medina del Campo et Villalón en 1539 et 1540, Espinosa a payé 4788834 maravédis pour le compte de son compatriote Añués, ARN, Tribunales reales, no 11840. 88 01 Brumont-Priotti.indd 32 22/04/14 09:01 Identités marchandes 33 liberté d’action, les employés ne peuvent agir qu’avec une commission de leur patron. De plus, les correspondants sont habituellement prévenus de ce que l’employé peut faire au nom de son patron. Dans la correspondance, on s’aperçoit qu’Espinosa n’exerce pour ainsi dire pas de contrôle vis-à-vis de son employé qui semble agir à sa guise, sans restriction, plongeant un peu plus son patron dans le chaos. Espinosa résume les problèmes auxquels il est confronté de la façon suivante : il vend à terme (un an et plus) et doit acheter au comptant, notamment à cause de la concurrence et de la politique monétaire de Charles Quint, ce qui ne peut être assumé que par des gens comme Del Plano, c’est-à-dire avec des liquidités disponibles. De plus, il est inutile qu’il ait 20000 ducats de merceries, précise-t-il, si les assortiments manquent, particulièrement en marchandises de France, lesquelles doivent être également payées au comptant. En outre, ce que coûte l’argent emprunté en Castille à rembourser en Flandre dépasse le profit des marchandises vendues à terme aux foires. Après de nouvelles marchandises commandées en septembre 1539 – qui lui paraissent trop chères – il veut de nouveau laisser passer 2 ou 3 foires sans s’approvisionner. Toujours est-il que fin 1540, Espinosa doit payer 8000 ducats aux foires, montant jamais atteint jusqu’alors. Malgré les plaintes qui jalonnent ses lettres depuis 1535, Espinosa semblait avoir réussi jusqu’alors à jongler tant bien que mal avec ses différents crédits et débits. C’est le cas jusqu’en 1541, année pendant laquelle Juan de Lezama – qui gère l’argent du trésorier Recalde et a quelques problèmes de trésorerie qui le mèneront à la faillite – n’a pas honoré des lettres d’Espinosa et a mis ce dernier dans l’embarras. Mis à part les phénomènes de concurrence, les problèmes liés au crédit et à la diversité de ses affaires, les certitudes et les conjectures d’Espinosa sont renversées par les frais quotidiens et les effets du pouvoir politique sur les marchés. Ces effets ne sont pas forcément pervers, comme on pourrait le penser, même s’ils apportent toujours leur lot d’imprévus. Ces dépenses inattendues le poussent à repenser son activité. Dès 1535, Espinosa envisage de se retirer chez lui, à Pampelune, car il y gagnerait mieux sa vie. Cette existence de mercier et de marchand itinérant ne lui convient guère : elle lui impose beaucoup de travail et de déplacements pour peu de profits. Il se déplace de foire en foire pour écouler ses marchandises et celles de ses commettants. Mais il doit aussi fréquemment se rendre à Pampelune pour y attendre un de ses associés et les comptes de son négoce lainier, ainsi qu’à Bilbao pour y récupérer les marchandises qui arrivent de Flandre pour son compte. Ces allers et venues coûtent énormément. Tout part en chandelles, dépenses d’hébergement et en alcabalas, se plaint-il 91. 91 Lettre no 6. L’alcabala est en théorie un impôt de 10 % sur les transactions commerciales, mais dont le pourcentage élevé n’est sans doute pas atteint dans la réalité. 01 Brumont-Priotti.indd 33 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 34 L’entretien de sa maison qui compte au moins un employé (criado), Pedro de Eraso, tantôt en Navarre tantôt à Rouen, pour le négoce de la laine et des « rouens », ou en Béarn pour l’achat de balles de peignes, suscite également beaucoup de frais, sans compter le paiement d’hôtes de Bilbao qui déballent les marchandises arrivées des Pays-Bas dans leur magasin, les reconditionnent pour leur expédition en Castille et en paient le fret et les avaries lorsque Espinosa ne peut se déplacer jusqu’à Bilbao 92. Compte tenu de ces dépenses, Espinosa entend se retirer des affaires et donner une boutique en gestion, à Pampelune, à son employé, avec lequel il partagerait les gains. Outre ces frais ordinaires, la demande continuelle de comptant de l’empereur pour faire face aux dépenses guerrières perturbent le système des foires, dérèglent les paiements et retardent parfois l’arrivée des marchandises françaises ou flamandes en Espagne. En 1535, année de la reprise des hostilités contre François Ier et de l’expédition de Tunis, Charles Quint a fait raccourcir la durée de la foire et à cause de cela le quart de ceux qui devaient de l’argent à Espinosa ne sont pas allés le payer. Del Plano a été appelé à la rescousse et lui a envoyé de l’argent. À l’occasion, les vicissitudes des relations politiques entre l’Espagne et la France ajoutent aux troubles. En 1536, par exemple, à cause du négoce des laines, Espinosa est obligé de tirer des lettres sur Del Plano pour 1530 écus, car les fardeaux de « rouens » et autres marchandises – dont la vente devait fournir des liquidités – ne sont pas arrivés à temps pour la foire et sont encore à Bilbao, retard causé par un embargo à Rouen 93. Un peu plus tard, au printemps 1537, Del Plano prévoit que la foire de Pâques de Bergen op Zoom sera placée sous le signe de l’étroitesse à cause des besoins en argent de l’empereur. Aux dires des deux hommes, les emprunts de l’empereur vont créer à la foire de mai une étroitesse comme on n’en a pas vue depuis 10 ans. Comme Del Plano est particulièrement bien introduit dans les milieux financiers, on ne peut douter de la qualité de l’information contenue dans les lettres. Cela prive les marchands d’argent et Espinosa doit emprunter des liquidités à des Basques. Pour les rembourser, Espinosa tire une lettre sur Del Plano et lui demande de se rembourser plus tard sur lui. Assurément, l’étroitesse que provoquent les emprunts de l’empereur sur une place de change, comme celle de Medina, aggrave les problèmes de liquidités des acteurs économiques 94. À cause des guerres entre la France et l’Espagne, et des besoins de financement leur étant liées, ces problèmes sont récurrents sous le règne de Charles Quint et continuent avec Philippe II. 92 Son hôte de référence à Bilbao est Ochoa Lanier, lequel possède maison et magasin dans la rue de Belaosticalle. 93 Lettre no 8. 94 Falah H. Abed Al-Hussein, Trade and business community…, dont l’essentiel a été publié dans E. lorenzo Sanz (dir.), Historia de Medina del Campo…, p. 5‑265. 01 Brumont-Priotti.indd 34 22/04/14 09:01 Identités marchandes 35 Les besoins de la politique s’expriment aussi à travers les grands banquiers chargés de la financer, lesquels drainent tout l’argent de la place lorsque le besoin s’en ressent. En 1541, les Fugger et les Welser ont pris tout l’argent qu’il y avait aux foires de Medina et le change a baissé de 365 à 350. Seules 10 ou 12 personnes connues peuvent espérer obtenir du crédit en Castille, ce qui a provoqué de nombreux protêts chez les autres, faute de liquidités. La situation semble chaotique. À l’occasion, la guerre peut favoriser le marché et l’action des pouvoirs politiques devenir vertueuse. En octobre 1536, par exemple, mis à part le manque de marchandises, la foire est la meilleure de l’année grâce aux officiers qui vont à la guerre et dont la demande en produits divers stimule les échanges 95. Cette relation entre acteurs économiques et pouvoir politique a plusieurs facettes et la guerre – bien qu’imposant des entraves au libre cours du commerce – crée ses groupes de privilégiés. Des immunités, des passe-droits, des sauf-conduits et bien d’autres documents émanant des autorités aussi bien locales et provinciales qu’étatiques sont attribuées aux plus influents et aux plus offrants. En octobre 1536, au sujet des entrées de marchandises provenant de France en Castille, Espinosa se targue de posséder un sauf-conduit du prince de Béarn au moyen duquel ses employés et lui-même peuvent entrer et sortir du Béarn avec n’importe quelle marchandise. Et Espinosa d’ajouter qu’un secrétaire du prince de Béarn a été à la cour du roi de France pour discuter d’un saufconduit qu’on lui a proposé. Espinosa pense néanmoins qu’on pourra se passer de celui du roi de France, puisque la marchandise se trouvera en Navarre. Ainsi, la laine sera acheminée jusqu’en Béarn au nom de leur associé français et, de là, Espinosa l’expédiera dans le royaume voisin 96. Grâce à des lettres de 1539, on comprend mieux pourquoi les autorités peuvent être bien disposées à l’égard d’Espinosa. À cette date, sont évoqués des soies et des fils d’or qu’Espinosa a envoyé à la fille du prince de Navarre, à la demande de cette dernière, circonstance idéale pour évoquer une licence d’importation de grains à un moment où la côte nord-ouest de l’Espagne en manque. La délivrance de ce type de document est souvent assortie du paiement d’une somme d’argent comptant du négociant à la royauté 97 et de petits services et/ou cadeaux comme c’est peut-être le cas ici. S’appuyant sur des relations sociales peu fiables, exceptée celle maintenue avec Del Plano, soumis à la concurrence et aux lois du marché, affaibli par sa méconnaissance du change et son inexpérience en matière de prise de risque, Espinosa doute et fait douter ses partenaires commerciaux. Cette incertitude provoque des tensions dans les relations entre les 95 Lettre no 10. Il est plus probable que la laine passera en Basse Navarre ou en Labourd pour être embarquée à Saint-Jean de Luz. 97 F. Brumont, « La Compagnie du sauf-conduit… » dans M. Bertrand et J.‑Ph. Priotti (éd.), Circulations maritimes…, p. 49‑66. 96 01 Brumont-Priotti.indd 35 22/04/14 09:01 36 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti acteurs et débouche sur des disputes – dont l’issue passe par des arrangements entre les parties grâce à des médiateurs –, des moyens de pression divers, toujours préférables à des procès, souvent longs et coûteux. Dès 1536, on apprend que dans le cadre de la compagnie, Ugarte a fait emprisonner Espinosa et saisir le chargement qui lui avait été confié à Bilbao, car ce dernier n’avait pas porté sa valeur au crédit d’Ugarte. Cela n’a rien d’anecdotique, car privé de ses mouvements, Espinosa n’a pu aller vendre les marchandises aux foires et se plaint d’y avoir perdu 200 ducats de sa poche. Lorsque la confiance devient relative, la volonté de contrôle sur ses partenaires prévaut. Autre exemple d’action contraignante (robust action) 98 : en mai de cette même année, Del Plano ordonne à Espinosa de mettre fin à son association avec Lojao et à ses affaires rouennaises, faute de quoi il ne lui fera plus crédit. Toutefois, Del Plano ne coupe pas son approvisionnement en argent sur-le-champ. Dans les lettres qu’il lui envoie, Espinosa s’évertue à convaincre son créancier qu’il va se retirer du négoce des laines et qu’il est sur le point de faire de bonnes affaires. Ainsi, en novembre 1536, il demande à Del Plano de lui faire une nouvelle fois crédit, car il tient de son employé que la foire sera exceptionnellement profitable. Il conseille d’ailleurs à son pourvoyeur en argent et commissionnaire à Anvers et à Bergen op Zoom d’envoyer – outre le chargement acheté pour le compte d’Espinosa – du cuivre et des futaines qui laisseront beaucoup de profit. Espinosa se chargera de la vente, le tout sans commission. Présent sur les marchés de consommation, Espinosa essaie d’apaiser la colère de son protecteur et de limiter la dureté des décisions prises à son encontre en lui proposant des affaires juteuses et des contreparties. Toutefois, l’amoncellement de problèmes potentiels, l’équilibre précaire de la trésorerie d’Espinosa et la perte du peu de crédit dont il jouissait l’acculent à la faillite et le mettent face à ses responsabilités. En 1541, tandis que les choses vont mal, Espinosa avoue être déjà en procès pour récupérer 1500 ducats de ses affaires françaises, du temps de Pedro de Eraso, son employé mort l’année précédente. Des démêlés l’opposent également à Juan de Lezama, lui-même en proie à des difficultés financières. Enfin, comme nous l’avons dit, Antonio de Añués, associé d’Espinosa, a près de 10000 ducats de passif à ce moment-là 99. 98 J.F Padgett et C.K Ansell, « Robust Action and the Rise of the Medici…, p. 1259‑1319. 99 Quant à Antonio de Añués, installé à Anvers à la fin des années 1530, dans son désir de s’enrichir trop rapidement, il n’hésite pas à se lancer dans l’échange de toutes sortes de produits : laine, réglisse, fer huile, en provenance du nord de la péninsule, vins de Gascogne et de Poitou qu’il charge pour Anvers, pastel, prunes de l’Agenais, et, en direction de la Navarre, des draps et de l’étain de Londres, des bougrans, du sucre, de la cire, du fil, du gingembre, des draps de Rouen, des cartes à jouer, etc. Achetant sans cesse de nouvelles marchandises, lancé dans une sorte de fuite en avant, faute de 01 Brumont-Priotti.indd 36 22/04/14 09:01 Identités marchandes 37 Outre des affaires communes, Añués, Lezama et Espinosa partagent un goût immodéré pour le risque, l’impétuosité de la jeunesse ou l’inexpérience et, surtout, le fait qu’ils jouent avec l’argent des autres : Añués utilise le crédit de son frère pour emprunter à d’autres sur la place de Bruges, Espinosa demande des avances financières à Del Plano tandis que Lezama utilise l’argent du trésorier Recalde. Ces trois exemples montrent à quel point les processus de l’enrichissement sont complexes, dépendants du succès des autres et non systématiques. Si la réaction en chaîne est imparable et les faillites difficilement évitables, les méthodes mises en œuvre par les créanciers pour faire payer leur débiteur divergent. Dès 1541, Juan de Lezama et d’autres marchands ont payé sur le protêt plus de 2330 ducats, qu’Espinosa devait à Del Plano. L’année suivante, Del Plano réclame par voie de justice 8500 ducats qu’Espinosa a laissé protester 100. En 1543, Espinosa est failli et en prison. Toutefois, le recouvrement de la dette tarde et l’on ne sait au bout du compte si le remboursement en a été honoré. En effet, en 1544, Del Plano cède à son beau-père, Gregorio de Ayala, et à Alonso de Santa Gadea le soin de recouvrer la dette d’Espinosa. Fin 1547, l’affaire n’est toujours pas résolue bien qu’Espinosa ait été depuis longtemps condamné à payer, fait d’autant plus étonnant que, si l’on en croit le contenu des lettres, Espinosa possédait du bien en Navarre et s’était apparenté à l’élite de la place ; il ne manquait donc pas de répondant 101. Toutefois, vu de Pampelune, Anvers était une ville lointaine et non seulement les procès étaient longs et chers, mais la rapidité de l’exécution de la sentence était souvent tributaire du statut particulier de la province d’origine des parties. En la matière, se réfugier en Navarre, royaume aux fors puissants, jouissant d’une grande autonomie, depuis peu sous domination castillane, permettait de voir venir. Il est hors de doute qu’à cette époque, un Bilbanais, et a fortiori un Castillan, étaient considérés comme des étrangers en Navarre 102. Nous ne savons pas ce qu’il advint de la descendance d’Espinosa même si des membres de sa parentèle, les Cruzat et les Caparroso, sont impliqués au début des années 1550 dans le commerce entre les Pays-Bas et l’Espagne, pour de petites sommes toutefois. Juan de Lezama – qui avait sauvé Espinosa de la faillite en 1541 – meurt en 1546, lui aussi endetté, mais un arrangement a lieu avec la famille Recalde qui se solde par un attachement renforcé et une confiance prolongée entre les deux familles. En effet, en 1548, Francisco de Recalde fonds, de crédit et d’expérience, il fit une faillite retentissante, ainsi que nous l’avons déjà mentionné, ARN, Tribunales reales, no 211 695, f° 442-447 (1539-1540) ; voir aussi Lettres no 27, 31, 32, 36, 40 et 42. 100 Outre 94 livres, 14 sous, 4 deniers de gros de Flandre, ARN, Tribunales reales, o n 9216 II. 101 Ces biens consistaient essentiellement en des maisons et des vignes dont une partie fut vendue au profit de ses créanciers, ARN, Tribunales reales, no 10219. 102 ARN, Tribunales reales, no 8739. 01 Brumont-Priotti.indd 37 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 38 réclame outre sa part du capital les bénéfices de plus de 10 millions de maravédis 103. La famille Lezama est alors obligée de fonder une rente constituée pour rembourser ses créanciers, et l’on interdit au fils aîné de Lezama de négocier avec de l’argent extérieur, et d’en prêter 104. De plus, il doit assurer les marchandises dont il fait le commerce 105, ce qui ne l’empêche pas de figurer parmi les grands exportateurs des Pays-Bas en Espagne dans les années 1552-1553 106. Le recouvrement des dettes ne passait donc pas forcément par les tribunaux et nombre de problèmes financiers relevaient de l’infra-justice organisée par les familles des hommes d’affaires concernés. Cela pouvait s’avérer un choix judicieux. La relation des Lezama avec les Recalde se fortifie puisque – grâce à leur lien avec le pourvoyeur royal Recalde dont ils héritent la charge –, les Lezama obtiennent habits militaires, bourses d’études et deviennent même secrétaires royaux, conseillers d’État et de Castille sous Philippe II et Philippe III. Lorsqu’on connaît l’histoire des démêlés de ces deux familles au début du XVIe siècle, le fait est paradoxal, car – comme on vient de le voir – Lezama, agent des Recalde, avait dilapidé plusieurs dizaines de milliers de ducats appartenant à ces derniers. Le fils aîné des Lezama avait hérité de la dette, mais à la place de l’exclure de leur clientèle, les Recalde en avait fait un fidèle collaborateur et l’avait formé afin qu’il pût hériter de leur charge. Outre la volonté des deux parties de gérer ces différends hors des tribunaux depuis le début du xvie siècle, l’attitude de la génération suivante établissant un lien fort de confiance nous semble révélatrice d’une authentique culture de réseau. La dette – c’est-à-dire une forme de dépendance financière – engendre la loyauté politique des enfants du débiteur vis-à-vis de ceux du créancier. L’obligation dans laquelle se trouvent Añués, Lezama et Espinosa de payer ce qu’ils doivent n’est pas à considérer isolément. Tandis qu’Espinosa lui avait demandé de ne pas le faire, Antonio de Añués avait tiré des lettres sur Espinosa qui sont protestées par ce dernier. Añués, présent à Bruges, subit des revers de toutes parts. Son frère aîné 107 envisage en 103 ARCV, pleitos civiles, Varela. Pleitos fenecidos C/496-2. AFB, JCR3954/027 Escritura de seguridad otorgada por María Sánchez de Anchieta, vecina de la villa de Bilbao, viuda de Juan de Lezama, por sí y sus hijos menores, en favor de San Juan de Amezaga y Pedro de Zuazo, de sacar en paz y a salvo de la fianza dada en una escritura de venta otorgada por Martín de Lezama en favor de Ana del Valle, vecina de la ciudad de Valladolid, viuda de Francisco de Recalde, por sí y sus hijos menores, de un censo de dos mil maravedís de rédito anual, 1550. 105 ARCV-C/693-2. 106 L. Bril, De handel tussen…, p. 90. 107 Miguel de Añués, seigneur de Belver en Navarre, semble avoir été un marchand d’une certaine envergure : en 1536, son serviteur Jean Domguilhem, envoie plus de 2400 balles de pastel à Portugalete (ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA GIRONDE, 3E4740, f° 224, 224v°, 226 et 227, 11-14-X-1536). En janvier 1537, c’est son frère Antoine qui lui sert de facteur dans la ville girondine, pour envoyer vin et pastel à Portugalete et Anvers ; le 7 de ce mois, après avoir nommé un procureur, Antoine part pour Anvers (id., f° 354v°, 355, 255v°, 357, 363v° et 364v°, 5-7-I-1537) ; au mois d’avril, il est effectivement 104 01 Brumont-Priotti.indd 38 22/04/14 09:01 Identités marchandes 39 1541 de payer ses dettes et de le faire revenir à Pampelune pour limiter les dégâts et éviter de plonger la famille dans la tourmente. Toutefois, en 1547, les comptes ne sont toujours pas soldés avec certains créanciers, suite aux déboires du jeune Añués au début des années 1540, ce qui laisse donc durablement des traces dans le tissu commercial. 3. Pouvoir politique, ports et territoires Bien que l’on y ait fait allusion – notamment lorsque ont été évoqués les privilèges et les monopoles donnés aux consulats ainsi que les raisons conduisant les marchands à la faillite –, le thème des identités marchandes et le suivant traités jusqu’ici se sont globalement affranchis de la prise en compte du politique. Même si elle ne régit pas tout, la relation au politique explique en bonne part la spécificité des économies. Un rappel de cette interaction à l’époque médiévale et au début de l’époque moderne donne sens à sa continuité historique et au rôle que joue le gouvernement castillan dans la liaison commerciale entre les Pays-Bas et l’Espagne, sachant que Charles Quint règne sur les deux territoires. Reprenons le fil des événements. Au xiie siècle, bien que de façon occasionnelle, la Péninsule ibérique et la Flandre sont unies par des liens marchands 108. L’initiative est à porter à l’actif des marins du nord de l’Espagne, mais des relations terrestres sont également documentées 109. Deux événements contribuent à intensifier et à élargir ces liens. En reprenant le contrôle de al-Andalus, de Séville en particulier (1248), Basques et Castillans s’ouvrent le chemin maritime de la Méditerranée et un demi-siècle plus tard, Catalans, Génois et Vénitiens animent une route directe, en sens inverse, jusqu’à Bruges, passant par le détroit de Gibraltar 110. Cette activité maritime et commerciale entre les villes italiennes et catalanes d’un côté, les ports de l’Atlantique espagnol et le canal de la Manche de l’autre, donnent aux transporteurs et aux marchands ibériques des deux façades maritimes maintes occasions de s’employer, densifiant ainsi le réseau de relations tissé à partir de l’Espagne du nord au siècle précédent. à Anvers où il doit réceptionner du vin et du pastel envoyés par Lorenzo de Irurosquy, serviteur de son frère Miguel, à Arnemuiden (id., f° 515, 515v°, 522, 5-IV-1537). Miguel doit être assez connu à Bordeaux puisqu’il sert de prête-nom à des marchands français qui, en cette période de guerre, désirent envoyer des marchandises au Pays-Bas (id., f° 529, 14-IV-1537). Il envoyait déjà du pastel depuis cette ville en 1527 (AD Gironde, 3E4735, 24-VIII-1527). 108 H. Casado Alonso, « Bruges, centre d’échanges… » dans A. Vandewalle (coord.), Les marchands de la Hanse…, p. 51. 109 J. Finot, Étude historique…, p. 7 ; J. Maréchal, « La colonie espagnole de Bruges… », p. 7. 110 F. Braudel, La Méditerranée…, t. 1, p. 207. 01 Brumont-Priotti.indd 39 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 40 Toutefois, ce n’est qu’à partir de la fin du xive siècle que d’intenses contacts commerciaux ayant Bruges pour pivot se réalisent entre ­l’Espagne et les Pays-Bas 111. À la création d’un consulat catalan (1330) et des privilèges commerciaux (1384) que concèdent les comtes de Flandre aux marchands de la couronne d’Aragon appuyés par leur roi, s’ajoutent des concessions faites aux Basques et aux Castillans concernant notamment la protection de leurs personnes, navires et marchandises lors de leur séjour en Flandre, l’amélioration de l’accès aux ports ainsi que certaines franchises 112. Comme on l’a vu, les « Espagnols » investissent des « nations » représentant des provinces, reflet d’une certaine fragmentation territoriale sur le sol ibérique. Durant la guerre de Cent Ans, le souverain anglais essaie de mettre les Pays-Bas sous sa dépendance et de ruiner le commerce hispano-flamand, mais les comtes flamands, conscients de l’importance de ces relations pour leurs sujets, continuent de favoriser l’activité mercantile des Castillans 113. En 1411, en plus de six Castillans, quatre Biscayens sont installés dans le port brugeois 114. Les Burgalais, désireux d’obtenir le monopole des exportations de laine se heurtent au refus des Basques. Une série de luttes commerciales entre les deux communautés s’ensuit, lesquelles aboutissent à la création de deux « nations » à Bruges en 1455 : la première avec Burgos à sa tête et la seconde avec Bilbao et d’autres villes basques et non-basques. En 1493, une lettre de privilèges de 51 articles, adressée aux consuls et suppôts de la « nation » de Biscaye à Bruges, est édictée par le magistrat de la ville 115. Les dernières clauses sont capitales pour définir l’importance des différentes communautés marchandes originaires de la Péninsule entre elles. Le texte dit expressément que la « nation » de Biscaye jouit de tous les privilèges déjà octroyés ou qui le seront à celle de Castille. Ce détail a d’autant plus d’importance que moins d’un an après est concédé à la « nation » de Castille le plus important privilège que Bruges ait jamais accordé à une communauté étrangère : l’étape de 111 H. Casado Alonso, « Bruges… », p. 51. principaux privilèges sont un traité douanier de 1254, l’ordonnance de Jérez (1267), les privilèges octroyés par le comte Guy de Dampierre en 1280, les négociations d’Ardembourg, les privilèges des comtes de Flandre, Robert, Louis de Nevers (franchises importantes du 20 mars 1343), Louis de Male (1348), confirmés par Philippe le Hardi (1384), et par Philippe le Bon, lors du traité hispano-bourguignon de 1428, P. Jeulin, « Aperçus sur la « contractation »… », p. 295 note 45. Nous avons trouvé confirmation de plusieurs de ces différents accords dans P. Bonenfant (dir.), Ordonnances de Philippe le Hardi…, t. I, p. 33‑40 ; 330-333 ; L. Gilliodts-Van Severen, Cartulaire de l’ancien…, t. I, p. 18 ; J. Finot, Étude historique sur les relations commerciales entre la Flandre et l’Espagne…, p. 329. 113 J. A. García de Cortázar, Vizcaya en el siglo XV, p. 212. 114 J. Maréchal, « La colonie… ». 115 Ces privilèges sont reproduits en intégralité dans L. Gilliodts-Van Severen, Cartulaire de l’ancien…, t. I, p. 151‑162. 112 Les 01 Brumont-Priotti.indd 40 22/04/14 09:01 Identités marchandes 41 toute la laine, fer et huile d’Espagne aux Pays-Bas 116. Bien avant que les deux territoires soient réunis sous une même tête, des liens commerciaux forts sont donc avérés. À partir de la fin du xve siècle et du début du xvie siècle, le port d’Anvers prend de plus en plus d’importance dans les relations de l’Espagne avec les Pays-Bas, les premiers liens des marchands espagnols avec le marché d’Anvers datant du début du xve siècle. Les conflits contre le roi de France (1477-1482), les réformes monétaires, la diminution des bénéfices commerciaux et la transgression des droits et privilèges locaux de la part de Maximilien – qui donnent lieu à des révoltes urbaines –, à Bruges et Gand notamment, ainsi que les guerres civiles des années 1482-1492 avantagent Anvers en tant que refuge des marchands espagnols 117. Et malgré un édit de 1477 ordonnant aux marchands réfugiés à Anvers de retourner à Bruges dans un délai de trois jours, sous peine d’une amende de 600 livres, la ville de l’Escaut – laquelle attribue aux négociants étrangers les mêmes prérogatives que celles dont ils jouissent à Bruges – attire dans ses murs de plus en plus de Castillans et de Basques 118. En 1488, les consulats de Bruges sont officiellement transférés à Anvers jusqu’en 1494, année du retour de la colonie espagnole à Bruges où l’étape de la laine est rétablie 119. Ces institutions espagnoles à Bruges ne sont pas des créations ex nihilo ; elles dépendent des universités de marins et de marchands d’Espagne, de Burgos et de Bilbao, lesquelles sont établies en consulats dès 1494 pour la première et en 1511 pour la seconde. L’activité de ces institutions et de leur filiale sert au renforcement de la cohésion commerciale entre les deux contrées, on l’a vu. Anvers se développe grâce à des facteurs strictement commerciaux et à certaines initiatives des ducs de Bourgogne, de Maximilien d’Autriche et de son petit-fils Charles Quint 120. Les premiers établissements de Castillans dans cette ville datent de la fin du xve siècle et du début du xvie siècle, période de grand essor économique de la ville brabançonne. La plupart des marchands espagnols installés à Anvers entre 1510 116 H. Casado Alonso, « Las colonias de mercaderes castellanos… » dans H. Casado Alonso (éd.), Castilla y Europa…, p. 21. 117 J. Haemers, For the Common Good. State power and Urban Revolts…, p. 206‑210 ; 216, 266. 118 J.A. García de Cortázar, Vizcaya…, p. 219. 119 H. Van Werveke, Bruges et Anvers…, p. 56. Le lien commercial entre l’Espagne et les Pays-Bas remonte au Moyen Âge. Il s’est réalisé à Bruges où des consulats de marchands catalans, castillans et biscayens ont été créés aux xive et xve siècles. Et malgré la prépondérance économique internationale d’Anvers, les marchands espagnols sont restés majoritairement fidèles au port du Zwin au xvie siècle. Cette fidélité, tout comme la filiation entre présence espagnole à Bruges et à Anvers, sont de première importance pour comprendre les relations de l’Espagne avec les Pays-Bas. 120 J. Finot, Étude historique sur les relations commerciales… ; H. Casado Alonso, El triunfo de Mercurio…, p. 98 ; R. Fagel, « Los mercaderes españoles en Flandes… » dans J. Bravo (éd.), Espacios de poder…, p. 159‑169. 01 Brumont-Priotti.indd 41 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 42 et 1552 sont originaires de Burgos ou de Biscaye 121. Sur 74 Espagnols apparaissant dans la documentation anversoise, 60 % environ sont originaires de Castille ou de la couronne d’Aragon tandis que près de 40 % (28 personnes) proviennent du Pays Basque espagnol 122. Des facteurs politiques servent de cadre à l’intensification de ces liens commerciaux. En 1496, l’union dynastique entre les futurs Pays-Bas et l’Espagne atteint son apogée avec le double mariage de Philippe le Beau et de Jeanne de Castille d’un côté, et de Jean d’Espagne et de Marguerite d’Autriche, sœur de Philippe le Beau, de l’autre. Derrière cette union se cache la volonté conjointe de Ferdinand d’Aragon et de l’empereur Maximilien d’Autriche de lutter contre leur ennemi commun : le roi de France 123. Des structures culturelles de cour particulièrement flexibles permettent aux deux territoires de s’adapter à la culture de l’autre et d’opérer plus aisément ce rapprochement 124. Flamand d’origine et d’éducation, le jeune Charles – qui ne parlait pas castillan – se rend pour la première fois en Espagne en 1517, accompagné de membres des élites des Pays-Bas qui se voient bientôt dotés de charges lucratives tant séculières qu’ecclésiastiques. À leur pouvoir économique et influence culturelle s’ajoutait une volonté de prédominance politique 125. Les résistances aragonaises à le reconnaître comme souverain, les guerres des comunidades les années suivantes, la volonté de défendre la foi catholique depuis le socle castillan après l’obtention du titre impérial – ce qui laissait augurer des troubles à venir aux Pays-Bas où le luthéranisme se développait depuis 1518 –, l’atlantisation des intérêts de l’empereur suite aux entreprises de découvertes et de conquêtes, invitent le monarque à retourner en terre ibérique dès 1522. La défense des intérêts patrimoniaux personnels des Habsbourg amène donc l’empereur à établir le centre de son pouvoir en Castille et à s’entourer – outre de Flamands – de collaborateurs d’origine castillane, les Pays-Bas constituant le second pilier du pouvoir des Habsbourg en Europe. Charles Quint, possesseur de la quasi-totalité des provinces néerlandaises avait commencé en 1531 par rompre unilaréralement et en dépit des princes-électeurs allemands les anciennes relations juridiques de l’empire avec les territoires des Pays-Bas concernés 126. En 1548, par la Transaction d’Augsbourg, il retire juridiquement les provinces en question du Cercle de Westphalie pour les unir dans le Cercle néerlandais, nouvellement créé, plus connu sous le nom de Cercle de Bourgogne 127. Cela ne signifiait pas pour autant qu’elles étaient devenues faciles à 121 J.A. Goris, Étude sur les colonies…, p. 57. D’après les listes établies par R. Doehaerd, Études anversoises…, t. I, p. 36. 123 R. Fagel, « La cultura de corte en España… », p. 27. 124 Ibid., p. 41. 125 M.Á. Echevarría, Flandes y la monarquía…, p. 59 et suiv. 126 J.-M. Cauchies et H. de Schepper, Justice, grâce et législation…, p. 16‑17. 127 Ibid. 122 01 Brumont-Priotti.indd 42 22/04/14 09:01 Identités marchandes 43 gouverner ou qu’elles constituaient une unité politique, même si les Habsbourg réussirent à établir une relation de droit public unilatérale et contraignante entre souverains et sujets et furent à l’origine de 76 % du volume législatif global concernant les Pays-Bas 128. Mais la politique des régentes des Pays-Bas ne correspond pas forcément à celle que souhaite Charles 129. Par ailleurs, plusieurs cités brabançonnes et flamandes s’opposent à la régente et refusent de payer l’impôt, comme Gand en révolte ouverte en 1538. C’est la même chose à Amsterdam en 1541 – et pour des années – au sujet d’un impôt sur les exportations de blé, et à Anvers en 1554 130. L’autorité du pouvoir central continue à décliner, de sorte que Charles découvre aux Pays-Bas une élite divisée, un mépris total de la loi et la résistance de certains États qui défendent leurs intérêts régionaux 131. En effet, pressé par la situation internationale et bien que soucieux du respect les traditions locales, l’empereur est souvent amené à passer outre les privilèges et les droits des villes sur lesquelles son autorité varie, et à transgresser le sentiment d’équité de ses sujets, mettant en péril la nature contractuelle de son pouvoir. Entre 1515 et 1543, le rassemblement territorial des 17 provinces que Charles Quint s’évertue à former par l’argent, la diplomatie et la force occupe une position stratégique dans l’empire, du point de vue géographique et économique en particulier (clé de l’accès à la Baltique et à ses matières premières, à l’Angleterre, à l’Allemagne, centre industriel et financier de premier ordre, etc.), ce qui incline le monarque à lier ses intérêts à ceux de ses sujets. En 1520, 50 % des ressources municipales servent à alimenter les dépenses impériales et cette proportion passe à deux-tiers en 1530 132. L’agrégation de ces 17 provinces, la lutte contre le duc Guillaume de Clèves en Brabant et contre le roi de France en Artois et au Luxembourg dans les années 1540 requièrent l’envoi d’argent et de troupes espagnoles aux Pays-Bas pendant toute la première moitié du xvie siècle 133. Durant les années de guerre, les « aides » accordées par les villes et les provinces menacées rapportent trois, quatre et même dix 128 Ibid., p. 47, 75. G. Parker, « Le monde politique de Charles Quint… », p. 114‑115. 130 W. Blockmans, « Les sujets de l’empereur… », p. 250. 131 W. Blockmans, « Les sujets de l’empereur… », p. 228 et W. Blockmans Wim et N. Mout (éd.), The World of Emperor Charles V…. Cette vision réservée quant à l’influence réelle des dispositions légales établies par l’empereur pour unifier les Pays-Bas contraste avec la conclusion de l’ouvrage de J.‑M. Cauchies et H. de Schepper (Justice, grâce et législation…, p. 81) dans laquelle ils évoquent un modus vivendi entre centralisation et autonomie, entre pouvoir monarchique et prétentions particularistes. À ce sujet, voir également J. Haemers, For the Common Good. State power and Urban Revolts… 132 M.Á. Echevarría, Flandes y la monarquía…, p. 64 ; G. Parker, « Le monde politique de Charles Quint… », p. 168‑169. 133 F. Braudel, La Méditerranée…, p. 436 ; R. Fagel, « El camino español por mar… » dans J. Martínez Millán et I. J. Ezquerra Revilla (coord.), Carlos V y la quiebra…, p. 363‑376. 129 01 Brumont-Priotti.indd 43 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 44 fois plus qu’auparavant ou peu après 134. Entre 1538 et 1554, l’engagement de Charles Quint vis-à-vis des banquiers anversois passe également de 700 000 à 1,9 million de ducats 135. Et en 1553, l’empereur demande encore à ses sujets des Pays-Bas d’approuver 1,5 million d’écus de nouveaux impôts pour faire la guerre en Artois et en Hainaut contre l’ennemi français, outre 2,5 millions fournis précédemment : les Pays-Bas sont à sec, les provinces endettées et la place d’Anvers « épuisée d’argent » 136. L’ouest des Pays-Bas pouvait être considéré comme moderne tandis que l’est était plus traditionnel et plus agricole. Au xvie siècle, les provinces-clé de cet ensemble étaient le Brabant et la Flandre 137. Pour garantir l’efficacité du gouvernement des Pays-Bas comme partie intégrante de la monarchie hispanique et pour être capable de disposer de moyens financiers et militaires aussi importants que possible, le souverain organisa des communications entre ses différents territoires par voie terrestre, mais aussi – compte tenu de la proximité de l’ennemi français – par mer et, à travers un amiral et un commissaire de la flotte, il entendait défendre la pêche et les activités commerciales 138. Toutefois, il n’y eut qu’exceptionnellement des convois de vaisseaux de guerre, car les marchands anversois n’y étaient pas favorables ; ils se limitaient à armer la marine marchande et à la navigation de conserve 139. Soucieux d’améliorer le développement d’une économie monétarisée, en partie pour ses propres besoins, Charles Quint multiplia les réformes monétaires. En 1517, rattachant l’unité de compte de ses possessions nordiques au ducat de compte espagnol (un ducat équivalant à 37,5 patards, soit un patard pour 10 maravédis), la réforme introduite par Charles Quint dans le système monétaire des Pays-Bas répondait d’abord à ses visées internationales 140. La véritable innovation apparaît en 1526, lorsque tant le patard que le florin Carolus furent promus comme base, monnaie de « soudure » ou monnaie de référence de la monnaie de compte 141. Trois ans plus tard, Charles Quint faisait étalonner toutes les espèces sur une nouvelle base qui les mettait en conformité avec le marc de France 142. En introduisant le bimétallisme (rapport entre l’or et l’argent fixé à 1 pour 10,77) et des équivalences entre nouvelles monnaies en circulation (Carolus d’or introduit en 1521 et celui d’argent en 1544) 134 W. Blockmans, « Les sujets de l’empereur… », p. 249. W. Blockmans, « Les sujets de l’empereur… », p. 252. 136 G. Parker, « Le monde politique de Charles Quint… », p. 217. 137 M. Á. Echevarría Bacigalupe, Flandes…, p. 20 et suiv. 138 Les Habsbourg dépendaient particulièrement des communications maritimes bien qu’ils ne possèdent pas de flotte de guerre avant le milieu du xvie siècle, L. Sicking, « Les Pays-Bas et la mer… », p. 101‑140. 139 Ibid. 140 M.‑Th. Boyer-Xambeu, G. Deleplace, L. Gillard, Monnaie privée…, p. 212. Nombreux édits en 1516, 1519, 1520, 1523, 1524, 1525 et 1526, J.A. Goris, op. cit., p. 18. 141 E. Aerts, « Économie… » dans W. Blockmans et N. Mout (éd.), The World of Emperor…, p. 214. L’empereur lui-même avoua l’échec de sa politique monétaire. 142 Ibid. 135 01 Brumont-Priotti.indd 44 22/04/14 09:01 Identités marchandes 45 et monnaie de compte (florin) (ordonnances de 1496, 1521 et 1548), les Habsbourg cherchaient aussi à créer une cohérence monétaire pour coordonner l’activité financière et économique de ces provinces disparates 143. Les mesures adoptées unissaient non seulement monnaie de compte et pièces en circulation, mais également nouvelle monnaie et ancienne monnaie flamande 144. Toutefois, l’efficacité de ces mesures ne fut pas automatique et on ne peut donner pour résolue la soumission des acteurs économiques à la législation en vigueur 145. La période étudiée (1533-1556) se situe pour une bonne partie entre deux phases de croissance économique à Anvers, la première entre 1495 et 1525 et la seconde entre 1540 et 1565 146. Entre les deux, de 1525 à 1540, la guerre des paysans en Allemagne ébranle la production d’argent et de cuivre en 1524-1525 et les guerres franco-habsbourgeoises rendent difficile le commerce maritime anversois. Le blocage du Sünd pose également problème. Le commerce de transit est donc en déclin. Le monopole d’Anvers du poivre portugais est concurrencé par des envois directs du Portugal dans le sud de la France, vers l’Italie 147 et aussi vers l’Espagne, comme nous l’avons vu. De plus, les arrivées en métaux précieux d’Amérique rendent moins nécessaires le recours à l’argent d’Europe centrale dont Anvers contrôlait le transit vers l’Europe du sud. Dans les années 1530, les foires braban143 J. de Vries et Ad van der Woude, The First Modern Economy…, p. 81. politique monétaire, admirable par sa logique, ne dure pas longtemps et s’avère néfaste à certains égards. La rapide montée du ratio argent-or chasse la monnaie d’or de la circulation tandis que l’inflation monétaire oblige la valeur de la pièce d’argent à diverger de l’unité de compte (J. de Vries et A. van der Woude, The First Modern Economy…, p. 82 ; F. Braudel, Civilisation…, t. 3, p. 122). 145 La réforme de 1526, par exemple, se révèle un échec, E. Aerts, « art. cit. ». L’auteur affirme en conclusion que l’empereur et ses collaborateurs ne menaient pas une authentique politique économique, mais qu’ils se limitaient plutôt à des mesures de court terme, dictées par des situations de crise, des besoins financiers et des exigences fiscales. Voir aussi J. de Vries et A. van der Woude, The First Modern Economy…, p. 81‑82. 146 L’agriculture fut une des bases de cet essor. Ce secteur se récupéra rapidement après les destructions militaires de l’époque de Maximilien d’Autriche (1480). Pendant les xive et xve siècles, les formes féodales d’exploitation agricole diminuent : la terre est de plus en plus exploitée par des propriétaires ou des bourgeois qui la louent et polarisée entre grandes et petites exploitations au détriment des propriétés moyennes. Une exploitation intensive de la terre donna lieu à deux récoltes annuelles et la productivité augmenta rapidement due à la spécialisation progressive et à la croissance de l’industrie rurale. L’urbanisation fit croître la demande de produits agricoles. Lorsque le blé de la Baltique couvrît 10 % des besoins de la population des Pays-Bas, les paysans eurent la possibilité de cultiver des plantes commerciales, comme le lin, le chanvre et le colza. À l’image d’Hondschoote qui passe d’une production de 28.000 pièces en 1527 à une moyenne de 100.000 pièces 40 ans plus tard, la production textile de l’industrie rurale se développa, poussée par la croissance démographique des années 1525-1550. Dans la seconde moitié du xve siècle, l’industrie urbaine se diversifia et se spécialisa, et s’exporte par le biais des foires brabançonnes et du capitalisme commercial, Roland Baetens, « El desarrollo social… », p. 1‑8 du texte dactylographié ; M. A. Echevarría Bacigalupe, Flandes… p. 43‑56. 147 H. Van der Wee et J. Materné, « Antwerp as a World Market… », p. 22. 144 Cette 01 Brumont-Priotti.indd 45 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 46 çonnes tombent en désuétude 148. Le gouvernement de Charles Quint est obligé de dévaluer la monnaie et d’instaurer des paiements au comptant, les deux mesures provoquant une crise de liquidités 149. La piraterie atlantique sévit également. Pourtant, si l’on en croit Braudel, le second essor d’Anvers s’étalerait de 1535 à 1557 et serait à mettre à l’actif de l’Espagne et de l’argent américain 150. En effet, les arrivées des métaux précieux sont en hausse des années 1525-1530 aux années 1550-1555 et les marchands espagnols réaniment la ville. Après 1535, le marasme des affaires s’efface, précise Braudel. Charles Quint, maître de la Castille, des Pays-Bas, de l’empire et de l’Italie, dominée solidement depuis 1535, recourt pour les paiements qu’il doit faire effectuer aux Allemands d’Augsbourg dont le centre d’activité est Anvers 151. Goris, de son côté, affirme que Charles Quint n’est pas parvenu à conserver l’or et l’argent aux Pays-Bas et que la colonie espagnole d’Anvers souffre de ne pas avoir de juridiction spéciale 152. Nous ne sommes pas à même de trancher ces différends sur la chronologie. Il nous semble que ces divergences s’expliquent et que les arguments des uns et des autres ne s’excluent pas. Au plan général, Baetens, Van der Wee et Materné ont sans doute raison. Toutefois, – et la multiplication des merciers castillans, navarrais et basques allant aux Pays-Bas s’approvisionner va dans ce sens –, le dynamisme commercial espagnol et les arrivées croissantes des métaux précieux américains ont sans doute stimulé le marché anversois dans le secteur particulier de ses relations avec l’Espagne et non pas pour l’ensemble de son activité. La relative vigueur de ces échanges contraste avec l’atmosphère de crise dépeinte par les auteurs que nous venons de citer. Mais Braudel surestime sans doute l’effet des trésors américains sur ce commerce, dont les arrivées massives ont lieu plus tard, à partir des années 1560-1570 153. C’est à partir de ces années-là que les métaux précieux ont pu avoir une incidence globale, au-delà des simples relations entre l’Espagne et les Pays-Bas. Mais à cette époque, la France et ses produits ont quelque peu damé le pion aux Pays-Bas, déchirés, en outre, par les dissensions intestines et bientôt la guerre. À ce titre, l’apparition des produits français dans la documentation des années 1530 annonce la percée beaucoup plus franche qui aura lieu par la suite. Quoi qu’il en soit, après 1540, le second boom général d’Anvers est dû à plusieurs facteurs. La cité se bâtit un nouveau rôle dans le commerce de 148 Ibid., p. 5. Baetens reprend la chronologie de Van der Wee et Materné. H. Van der Wee et J. Materné, « Antwerp as a World Market… », p. 22. 150 F. Braudel, Civilisation…, t. 2, p. 123. 151 F. Braudel, Civilisation…, t. 3, p. 125. 152 J.A. Goris, op. cit., p. 18, 66. 153 J.‑Ph. Priotti, « Conflits marchands et intégration économique… » dans J.‑P. Priotti et G. Saupin (dir.), Le commerce atlantique…, p. 73‑99, id., « Logiques commerciales d’une globalisation… », dans B. Pérez, S. Rose et J.‑P. Clément (éd.), Des marchands…, p. 15‑41, id., « Metales preciosos, competencia comercial… », p. 25‑40. 149 01 Brumont-Priotti.indd 46 22/04/14 09:01 Identités marchandes 47 transit : vente de tissu anglais en Europe du Nord et centrale. Une autre importante cause est l’exportation des produits de l’industrie rurale et urbaine du nord de la France, de Flandre, Hainaut, Brabant, Hollande et Zélande 154, dont nous apercevons les prémices dans notre correspondance dès les années 1530 pour ce qui concerne le commerce d’Anvers avec l’Espagne. Grâce à la croissance industrielle, Anvers avec plus de 50000 habitants devient le principal port d’importation et d’entrepôt de toute sorte de matières premières, teintures et autres composants textiles. La route maritime entre les Pays-Bas et la Castille profite de l’essor conjugué des deux territoires et de ce qu’elle était plus rapide que celle, terrestre, qui ralliait les Pays-Bas aux cités-États italiennes, autre grand pôle de développement, fermée pendant une bonne partie de l’hiver 155. Le lien entre les Pays-Bas et l’Espagne était assuré par des bateaux et des courriers. D’après Fernand Braudel, les navires de Zélande et de Hollande devinrent maîtres de la liaison Flandre-Biscaye, dès 1530, sûrement après 1540, d’autant plus facilement que les navires de Biscaye étaient détournés vers la Carrera de Indias et que les vides créés dans la navigation entre Bilbao et Anvers étaient à combler 156. Dans nos sources, en revanche, tous les chargements se font sur des navires basques et cantabres, et ce jusqu’à la fin de l’année 1541 157. La sécurité des courriers envoyés par mer, pour sa part, ne semble pas totale. En octobre 1536, aucune des 8 lettres envoyées par Espinosa à Del Plano ne lui est parvenue. Globalement on a l’impression que le commerce est moins sûr, plus aléatoire dans ces années-là que postérieurement, dans les années 1560. En dehors de la spécificité dont il marque l’économie en instaurant des monopoles, en créant des consulats, la question des répercussions positives ou négatives du pouvoir politique sur l’économie a reçu l’attention des historiens. Nous en donnons ici quelques jalons dans le seul but de délimiter le débat et sans prétendre aboutir à un avis définitif. Le grand historien qu’est Herman van der Wee est d’avis que le pouvoir politique a, globalement, contribué à une croissance soutenue 158. Bien que Charles Quint n’était pas à proprement parler souverain des PaysBas, son pouvoir et ses privilèges s’exprimant par ses différents titres en fonction de chaque province et ces provinces gardant des normes juridiques et administratives propres, il poursuivit la politique centralisa154 H. Van der Wee et J. Materné, « Antwerp as a World Market… », p. 23. E. Stols, « Las relaciones socio-económicas… », p. 4 du texte dactylographié. 156 F. Braudel, Civilisation…, t. 2, p. 125. 157 Braudel exagère et anticipe le rôle des « rouliers des mers » : à Bordeaux les « Hollandais » ne sont pas très présents à cette époque, même lors du maximum des exportations de pastel dans les années 1540-50 (F. Brumont, « Géographie du commerce de Bordeaux… »). D’ailleurs, Goris précise que leur concurrence face à la marine bretonne ne date que de 1550 en ce qui concerne le commerce d’Anvers avec les contrées méridionales, op. cit., p. 158. 158 Pour les informations qui suivent, voir H. Van der Wee, « Le commerce… » dans S. Cavaciocchi (éd.), Poteri economici e poteri politici…, p. 711‑726. 155 01 Brumont-Priotti.indd 47 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 48 trice de ses ancêtres bourguignons 159. Il créa des institutions nouvelles qui renforcèrent la cohésion politique et économique des Pays-Bas et qui favorisèrent par ce biais une intégration plus efficace de leur économie dans le commerce mondial. Il veilla également à la réalisation de travaux d’infrastructure et dota la région d’une législation économique ayant pour but de stimuler et d’ordonner son activité industrielle, commerciale et financière. Les multiples ordonnances (particulièrement celles de 1537 et 1541) sur les techniques financières et leur application dans l’ensemble du territoire au xvie siècle ne sont qu’une illustration parmi beaucoup d’autres de la contribution cruciale du pouvoir politique central à la réalisation de progrès organisationnels de l’économie des Pays-Bas. La collusion des intérêts entre l’empereur et les puissances d’argent favorisa aussi, dans une large mesure, l’émergence d’un marché monétaire dominant à Anvers au cours du xvie siècle. Toujours selon Van der Wee, la contribution des États Provinciaux et des magistrats urbains ne fut pas moins décisive. Les archives municipales anversoises témoignent du grand effort fait par le magistrat pour améliorer et moderniser l’infrastructure de la ville. Selon cet auteur, l’expansion politique et commerciale des années 1530-1540 favoriserait l’essor du marché monétaire anversois, cette dernière étant étroitement liée à l’émergence des marchés monétaires lyonnais, génois et castillan, et aux quantités de métaux précieux américains transportés d’Espagne à Anvers 160. Les taux de change entre les deux places, Anvers et Medina del Campo, suivent une tendance à la baisse à cause de la largesse en Castille. De 80 à 70 livres de gros entre 1534 et 1541 et après cette date et jusqu’en 1545, au-dessous de 70, puis de 1554 à 1577 autour de 70 161. Et Van der Wee de conclure tout en nuances que malgré des effets négatifs sur l’économie, cette dernière étant avancée et présentant des éléments capitalistes, elle réussit à internaliser de façon plus efficace et plus positive les alliances entre pouvoir politique et pouvoir économique et à en faire un instrument de « croissance économique soutenue ». Comment ne pas suivre Herman van der Wee sur le fond ? Plusieurs remarques toutefois. Les nombreuses entreprises guerrières de Charles Quint impliquèrent presque systématiquement les Pays-Bas dans des conflits – notamment ceux contre le voisin français –, rendant nécessaires de grandes quantités d’argent. Charles semblait avoir une faible conscience des répercussions des guerres pour l’économie de ses sujets, les taxes prélevées en périodes de conflit provoquant même des rebellions 162. Dans les années 1540, même si les banquiers ouvrent des 159 Sur p. 37. le pacte avec les élites provinciales, M. A. Echevarría Bacigalupe, Flandes…, 160 H. Van der Wee, The growth…, t. II p. 200‑201. Ibid., voir graphe 33 t. III. 162 J. D. Tracy, Emperor Charles V, p. 21, 167. 161 01 Brumont-Priotti.indd 48 22/04/14 09:01 Identités marchandes 49 crédits aux hommes d’affaires, 12 % étant le taux le plus élevé permis par l’ordonnance impériale de 1540, le marché anversois de l’argent est influencé par les demandes des pouvoirs publics 163. Et les Habsbourg n’étaient pas les seuls à emprunter à Anvers, les couronnes portugaise et anglaise le faisaient aussi, les remboursements se faisant avec difficultés et les banquiers étant souvent obligés d’accepter des rentes viagères ou à perpétuité en guise de remboursement 164. Les politiques monétaires eurent parfois des effets paralysants et contrastés selon les régions. Les demandes continuelles de Charles Quint font que l’étroitesse règne à Medina en 1536 et en 1538 tandis que la monnaie est abondante à Anvers tout au long de 1538 et les prix élevés, et qu’il y a affluence aux foires d’Anvers et de Bergen op Zoom 165. Mais, parfois, Anvers subit aussi les conséquences négatives des mesures édictées par Charles Quint, comme en 1539 166. En effet, le boom financier n’empêche pas les crises. L’ordonnance de mai 1539 mène à une vive étroitesse à Anvers, à la paralysie des foires et à l’évasion d’or vers la France, et la crise n’est dépassée qu’en août 1540 167. En décembre 1541, Charles Quint promulgue une ordonnance pour réguler le paiement des lettres de change émises aux Pays-Bas par laquelle il oblige à ce que les deux tiers de leur montant soient payés en or, ce qui provoque la colère des marchands internationaux présents à Anvers, mais ce que l’on sait moins 163 J. van Houtte, « Anvers aux xve et xvie siècles… », p. 273‑274. On transformait alors un prêt à court terme en prêt à long terme, ce qui avait des incidences néfastes sur le commerce. L’Espagne fit banqueroute en 1557. À ce propos, voir le toujours très utile R. Carande, Carlos V y sus banqueros, 3 tomes. 165 F. Edler de Roover, « The effects of the financial… », p. 668‑671. La foire de Bergen op Zoom de l’hiver 1538-1539 fut très bonne. Tout alla bien jusqu’en avril 1539, lorsque la régente Marie de Hongrie annonça que, pour faire baisser les prix, la valeur des monnaies d’or serait réduite de 6 à 10 %. Le 8 mai, la valeur de l’or par rapport à l’argent était réduite de 5 %. La rumeur courrait qu’une autre réduction de 5 % aurait lieu en juillet. La dévaluation de mai eut des conséquences immédiates : à la foire de Pâques de Bergen op Zoom, les marchands hésitaient à acheter car ils anticipaient une baisse conséquente du prix des marchandises, surtout si une autre dévaluation avait lieu en juillet. Dans l’espace de quelques semaines, le marché monétaire se resserra. Ceux qui avaient de l’or attendaient sa réévaluation et le change était pratiquement à l’arrêt. Il était impossible de trouver des tireurs. Le prix de toutes les marchandises décrut. Les financiers et marchands désapprouvèrent cette mesure affirmant que l’or irait à l’étranger où il était mieux valorisé. La seconde dévaluation eut lieu le 1er juillet. L’or partit effectivement à l’étranger et les taux d’intérêt augmentèrent. En décembre 1539, ils oscillaient entre 24 et 30 %. Les prix marchands continuaient à descendre. Les foires de Pentecôte et de septembre à Anvers, virent peu d’affluence. En octobre 1539, les tisserands flamands vendaient au-dessous du coût de production. On comptait beaucoup sur les commandes venues d’Espagne et d’Italie. Le plus bas niveau de prix pour les textiles flamands fut atteint en février 1540. Pendant les foires de Noël et de Pâques de Bergen op Zoom, les textiles hollandais étaient également vendus au-dessous du coût de production. 166 F. Edler de Roover, « The effects… », p. 665‑673. 167 H. van der Wee, The growth…, t. II p. 203. Voir aussi, F. Edler de Roover, « The effects… ». L’abondance monétaire ne revint qu’en septembre 1540. Elle fut accompagnée de la hausse du prix des marchandises et d’un retour de l’affluence des acheteurs aux foires. Le marché des marchandises et monétaire furent satisfaisants pendant un an. 164 01 Brumont-Priotti.indd 49 22/04/14 09:01 50 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti celle, également, d’hommes d’affaires génois établis dans le Milanais et des Castillans qui apparaissent comme les principaux acteurs des foires de Castille (Burgalais, Medinenses, Génois) 168. En effet, ces derniers se plaignent de ce que l’or a augmenté de 7 à 8 % à cause des manœuvres spéculatives des financiers établis aux Pays-Bas et sont prêts à boycotter les foires d’Anvers et de Bergen op Zoom 169. Par ces moyens, on donne la possibilité aux hommes d’affaires des Pays-Bas de spéculer sur l’or qui sort des Pays-Bas en le cédant à haut prix. Cette volonté qu’il y ait abondance de métaux précieux aux Pays-Bas ne fait donc pas l’unanimité dans le monde des affaires ; des oppositions d’intérêts économiques entre régions réunies au sein d’un même empire existent donc 170. L’analyse de la « politique commerciale » de Charles Quint aux PaysBas ne donne pas plus de certitude quant à l’influence positive des mesures prises pour promouvoir le commerce et la navigation entre les deux territoires 171. Même si l’empereur facilita le transport et la communication, les contacts commerciaux et les transactions financières, l’expansion économique fut tout sauf son œuvre ou celle de son entourage 172. Pour enrichir l’observation, il convient de se placer du point de vue des acteurs et de confronter les décisions des marchands eux-mêmes à celles des États et des villes. Pour le mercier navarrais que notre source donne l’occasion de découvrir, les emprunts réalisés sur la place d’Anvers représentent environ 13000 ducats l’an, soit 2 % environ de la dette du gouvernement vis-à-vis des financiers de la place en 1538 173. Mais bien évidemment il y avait des centaines de petits emprunteurs aux foires d’Anvers, sans compter ceux qui prenaient à change de grosses sommes. La part du gouvernement dans le total de l’argent emprunté aux foires 168 F. Chabod, Carlos V…, p. 189 et suiv. Les marchands ne voulaient pas acheter à crédit – car les marchandises étaient souvent payées avec des lettres de change – parce qu’elles devaient être payées en monnaies de grande valeur, monnaies d’or et d’argent impériales et bourguignonnes, et que la prime de change de la monnaie d’or étrangère en cette monnaie d’or impériale et bourguignonne s’élevait à 3,5 %. En avril et mai 1542, les prix chutèrent de nouveau. Les foires de Noël et de Pâques furent mauvaises pour tout le monde. De janvier à avril, les seules lettres de change tirées à Anvers étaient pour envoyer de l’argent à l’étranger. Marchands et financiers à l’étranger attendaient de voir si les protestations des hommes d’affaires locaux aboutiraient au retrait de l’ordonnance. En mai, l’étroitesse créée par la nouvelle régulation commença à être moins vive, car la monnaie s’échangeait secrètement. À partir de ce moment-là et jusqu’en juillet –où éclata une nouvelle guerre entre François Ier et l’empereur – les choses s’améliorèrent. 169 Ibid., p. 200. 170 F. Chabod op. cit., p. 195. La sœur de Charles Quint, (Marie de Hongrie), gouvernante des Pays-Bas, lui révèle qu’en peu de mois, plus d’un million en or est rentré aux Pays-Bas. Cela menaçait de ruiner l’économie espagnole. En 1548, Charles Quint y renonce : paiement réalisé dans tous les types de monnaies « cotées » pour payer les lettres de change. 171 R. Fagel, « España y Flandes… » dans A. Crespo Solana et M. Herrero Sánchez (éd.), España…, p. 515‑532. 172 E. Aerts, « Économie… » dans W. Blockmans et N. Mout (éd.), The World…, p. 203. 173 P. Stabel et J. Haemers, « From Bruges to Antwerp… » dans C. Sanz Ayán et B. J. García García (éd.), Banca…, p. 24. 01 Brumont-Priotti.indd 50 22/04/14 09:01 Identités marchandes 51 d’Anvers au cours d’une même année devait être sans doute beaucoup plus faible que celle des particuliers, même si son influence pouvait être ponctuellement importante sur la place. D’ailleurs, les taux d’intérêt passent de 20 % dans les années 1510 à 11 % dans les années 1540 174, ce qui montre une faible corrélation entre des emprunts d’État grandissants et la situation financière de la place. Herman van der Wee lui-même reconnaît volontiers que la croissance revient en dernière instance aux entrepreneurs 175. À l’origine d’une bonne partie de ces mesures – surtout de celles qui s’avèrent profitables au négoce – car elles proviennent d’un réel besoin ou parce qu’elles sanctionnent des pratiques existantes, il y avait les marchands. À travers leur réseau relationnel et les circulations qu’il dessine, ils parviennent à contrôler des flux commerciaux qui transcendent les territoires et échappent à la vigilance du monarque et à celle de ses agents. Les ports constituent des places de commerce de difficile contrôle. L’on a mentionné plus haut les privilèges de Bilbao, port dans lequel l’autorité du roi était faible et la difficulté pour le monarque de se faire représenter et de faire respecter ses décisions à distance. De plus, la plupart des ordonnances font le constat du non-respect des lois. Les pratiques privées de spéculation sur les espèces, par exemple, ne tiennent pas compte des procédures publiques de la fixation des cours 176. De même, l’application d’ordonnances monétaires imposant des parités fixes de l’argent métallique avec la monnaie de compte ou de textes prohibant le commerce avec l’ennemi en dépit des nécessités économiques laissait à désirer 177. Au-delà, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, des stratégies d’identification à géométrie variable et de loyautés multiples permettent aux acteurs de profiter des organisations et de leurs privilèges tout en s’exonérant des devoirs à leur égard. Ces considérations divergentes proviennent souvent du type d’approche retenue, celle privilégiant l’observatoire du gouvernement ou celle analysant ce problème à partir des firmes marchandes. Il paraît donc nécessaire d’étudier les processus qui mènent aux prises de décisions politiques concernant l’économie, les liens entre commerçants, villes et État, afin de mieux comprendre la dynamique des relations entre marchands et gouvernement. En somme, il faudrait se livrer à une longue enquête, laquelle n’a pas encore – à notre connaissance – été conduite pour la période du règne de Charles Quint. 174 E. Aerts, « Économie… ». son travail sur Anvers, il affirme qu’en principe les autorités étaient libres de manipuler le système monétaire, mais souvent la tradition ou des droits acquis étaient plus forts que l’action du gouvernement et les réformes monétaires restaient lettre morte, H. Van der Wee, The growth…, t. I p. 111. 176 M.‑T. Boyer-Xambeu, G. Deleplace, L. Gillard, Monnaie privée…, p. 214 ; J.A. Goris, op. cit., p. 344 et suiv. 177 J.-M. Cauchies et H. de Schepper, op. cit., p. 75. 175 Dans 01 Brumont-Priotti.indd 51 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 52 4. Foires, change et prix de l’argent Au xve siècle, ce sont les marchands aventuriers et du sud de l’Allemagne qui ont été les principaux artisans du développement d’Anvers, notamment grâce au commerce des draps anglais et al.lemands et à celui de l’argent et du cuivre d’Europe centrale, car la présence de ces métaux leur permettait d’assurer les achats des épices portugaises venues des Indes Orientales par le canal lisboète 178. Les foires de Bergen op Zoom et d’Anvers furent donc avant tout des foires marchandes et non des foires de change comme celles de Lyon ou de Besançon 179. Anvers est le marché financier le plus important de l’époque. Son expansion dans le deuxième quart du xvie siècle, nettement plus vigoureuse que celle de Lyon, due en bonne part à l’arrivée croissante des métaux précieux en provenance d’Amérique, est alimentée par l’intermédiaire des foires de Castille, intégrées aux foires d’Anvers et de Lyon, ainsi que grâce aux expéditions de numéraire faites depuis le nord de l’Espagne 180. De cette façon, l’argent et l’or du Nouveau Monde pénètrent les circuits commerciaux européens. L’augmentation relative de la masse monétaire, l’accélération de sa vitesse de circulation ainsi que la création de monnaie de banque par les marchands-banquiers accroissent l’offre de numéraire et de crédit, laquelle répond mieux que par le passé à la demande en augmentation 181. Le développement des villes et les besoins monétaires de l’industrie et du commerce n’y sont pas étrangers, car à cette époque les Pays-Bas sont économiquement florissants 182. Certaines années, Charles Quint pouvait compter sur 3,5 millions de ducats d’impôts et un demi-million de dons 183. Les foires d’Anvers et de Bergen op Zoom revêtent une grande importance, car elles constituent un des principaux éléments de l’ensemble du système de crédit et de paiements internationaux. Deux foires se font chaque année à Anvers (celle de Pentecôte, au printemps, et celle de 178 Au sujet des Anglais à Anvers, O. de Smedt, De Engelse Natie… de Roover, « Anvers… », p. 1021. Au début du xvie siècle, les foires d’Anvers comme celles de Lyon sont les principaux régulateurs non seulement des prix commerciaux, mais aussi des taux de change, É. Coornaert, Les Français…p. 144. L’activité de change ne doit pas faire oublier que nombre de transactions ont lieu par le troc à Anvers au début du xvie siècle. La lettre de change est employée aux Pays-Bas à la fin du xve siècle et son emploi courant date de la première moitié du xvie siècle, (Ibid., p. 156, 169). 180 Dès le début des années 1530, le numéraire d’Espagne atteint Anvers et Bruges, transporté par les zabres de Biscaye, F. Braudel, La Méditerranée…, t. 1, p. 436 ; J. de Vries et A. van der Woude, The First Modern Economy…, p. 82. 181 H. van der Wee (éd.), La banque…, p. 169. Preuve en est la baisse des taux d’intérêt des crédits publics. À Anvers, ils tombent de 20 % à 9 % entre le début et le milieu du siècle. 182 H. van der Wee, « Monetary… » dans E.E. Rich et C.H. Wilson (éd.), The Cambridge…, p. 290 et suiv. ; J. de Vries et A. van der Woude, The First Modern Economy…, p. 46 et suiv. 183 H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 36 ; N. Maddens, « De invoering van de « nieuwe middelen », p. 342‑363 et 861-898. 179 R. 01 Brumont-Priotti.indd 52 22/04/14 09:01 Identités marchandes 53 Saint-Bavon, en automne) et deux autres se tiennent jusque vers 1540 au moins à Bergen op Zoom 184. La célèbre bourse d’Anvers, édifiée en 1531, près de la place du Meir, était le rendez-vous d’affaires de toutes nationalités pour traiter du dépôt et du change. Les lettres de change tirées des foires castillanes sur les foires d’Anvers et de Bergen op Zoom étaient acquittées lors des paiements des foires, quatre fois par an, pour la foire de Noël (18/19-fin février), pour la foire de Pâques ou de résurrection (20-31 mai), pour la foire de Pentecôte ou de juin (20-31 août) et pour la foire de septembre (20-30 novembre) 185. À l’image de ce qui se passait entre les différentes foires de Castille, le marché hebdomadaire ainsi que les foires de Bergen op Zoom étaient suivis par les Anversois 186. Il existait une correspondance fixe entre les quatre foires annuelles d’Anvers et de Bergen op Zoom, et les foires de Castille. Les foires de Bergen op Zoom étaient par ailleurs spécialisées dans les ventes de colorants, de garance surtout, mais ce commerce commença à décliner dans les années 1530 à cause de plusieurs inondations qui détruisirent les récoltes et qui favorisèrent l’accès direct à Anvers, dont l’expansion due en particulier à l’introduction de méthodes commerciales modernes requérait un marché permanent 187. Le décret établissant que le paiement des marchandises dont l’achat avait été négocié à Bergen op Zoom se fit à Anvers, fut un coup dur aux foires de Bergen, mais elles restèrent en place, comme partie du système de dépôt de foire en foire. Le développement du commerce transatlantique incitant à la tenue de marchés permanents, Middelbourg se trouva avantagée et devint une rivale de Bergen op Zoom, pour le transport maritime notamment. Malgré sa volonté d’attirer les Espagnols, Bergen op Zoom resta un satellite d’Anvers 188. À partir du début du xvie siècle, tandis qu’Anvers étalait sur le long de l’année le mouvement de ses affaires au-delà des périodes de foires, Bergen op Zoom demeura une ville de foires où quelques centaines de marchands accouraient deux fois l’an, mais qui reprenait ensuite le calme d’une ville de province. Le raz de marée de 1530 modifia l’hydrographie de l’Escaut et rendit difficile son accès. Tandis qu’en 1526 plus de 400 marchands s’y rendaient, leur nombre descendit à 115 en 1542, c’est-à-dire pendant les années qui nous occupent. Pour faciliter la circulation monétaire et utiliser avec parcimonie les métaux précieux, il fallait que les effets de commerce puissent être trans184 Richard Ehrenberg affirme que ces dernières sont par la suite transférées à Anvers, Le siècle des Fugger, p. 206. 185 V. Vázquez de Prada, Lettres marchandes…, t. I, p. 111 ; R. de Roover, « Anvers… », p. 1013. 186 E. Coornaert, Les Français …., p. 138 note 1. 187 Y. E. Kortlever, « The Easter and Cold Fairs… » dans S. Cavaciocchi (éd.), Fiere e mercati…, p. 625‑643. 188 J. van Houtte, « Anvers… », p. 268‑269. 01 Brumont-Priotti.indd 53 22/04/14 09:01 54 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti férables 189. La vigueur de l’expansion du commerce mondial au début du xvie siècle à Anvers accrut les pressions sur le système financier et poussa les autorités anversoises à améliorer la protection juridique des cessionnaires de reconnaissance de dettes. En 1537, l’empereur avait promulgué une ordonnance qui étendait à l’ensemble des Pays-Bas le champ d’application des droits des titulaires de lettres obligataires transmises par cession. Mais le nouveau porteur n’avait pas la faculté de se retourner contre le créancier initial en cas de défaillance du débiteur. La solution fut trouvée à Anvers grâce au principe de l’assignation 190. Pour qu’elle puisse être assimilée à un paiement, il fallait que le créancier, lequel devait s’adresser à un tiers pour exiger son dû, marquât son accord. Le débiteur initial, qui avait recours à l’assignation, devait donc répondre de la dette par la personne désignée. L’application du principe de l’assignation au transfert de reconnaissance de dette comportant une clause au porteur conférait des garanties identiques : les débiteurs successifs, qui s’acquittaient d’une dette à l’aide d’une reconnaissance de dette au porteur, étaient tous garants du paiement que devait effectuer celui qu’ils avaient désigné à cet effet, à savoir le signataire de ladite reconnaissance de dette 191. Le marché monétaire et le marché des changes d’Anvers posèrent aussi les bases de l’endossement moderne et de la technique de l’escompte 192. Anvers joua un rôle de plaque tournante dans la redistribution des métaux monnayés entre tous les royaumes d’Europe, grâce à une extrême flexibilité de la détermination du cours légal des espèces. À l’exact opposé de la politique espagnole, les autorités monétaires flamandes suivirent, en effet, au jour le jour le cours commercial de toutes les monnaies qui circulaient dans le pays et proclamaient aussitôt les nouvelles valeurs légales des espèces et des métaux à monnayer 193. 189 H. van der Wee, « Monetary, Credit… » dans E.E. Rich et C.H. Wilson (éd.), The Cambridge…, p. 290‑392 ; La banque…, p. 184 ; R. de Roover, L’évolution de la lettre…, p. 94 et suiv. 190 H. van der Wee, La banque…, p. 185. 191 Cette procédure s’avérait compliquée pour un mode de paiement courant : l’endossement moderne (procédé peu courant avant la fin du XVIe siècle) fournit la solution (transmission des effets de commerce par voie d’assignation), ibid., p. 189 ; R. de Roover, L’évolution…, p. 99. On diminuait les risques inhérents à la clause au porteur en indiquant sur la lettre de change la formule « payez à X ou à son ordre » et en apposant au dos de l’effet le nom de l’endossataire (le nouveau bénéficiaire) et la signature du marchand endosseur (le bénéficiaire). 192 L’escompte moderne (payer un effet de commerce avant son échéance contre une prime) ne se pratiquait que rarement à Anvers pendant la décennie 1530-1540 même si le nombre des gens qui se livraient au commerce de l’argent à la bourse augmenta beaucoup pendant ces années-là, H. van der Wee, La banque…, p. 192 ; R. de Roover, L’évolution…, p. 119 et suiv. 193 M.‑Th. Boyer-Xambeu, G. Deleplace, L. Gillard, Monnaie privée…, p. 218. 01 Brumont-Priotti.indd 54 22/04/14 09:01 Identités marchandes Foires de Castille 55 Foires d’Anvers et de Bergen op Zoom* Mai (Medina del Campo), paiements (15-31 juillet) Septembre Août (Medina de Ríoseco), paiements (15 sept.-15 octobre) Noël* Octobre (Medina del Campo), paiements (mi-déc.-début janvier) Pâques* Mi-Carême-Pâques (Villalón) Juin Le monde des affaires du sud-ouest de l’Europe faisait peu usage de certaines de ces méthodes, en particulier des documents avec une clause au porteur ou à son ordre ; la circulation des instruments de crédit s’en trouvait diminuée 194. Pourtant, dès le début du xve siècle, c’est dans le domaine commercial et financier que le dynamisme économique de la couronne de Castille, urbain en particulier, fut le plus évident 195. À cette époque, la conjonction entre échanges internationaux, interrégionaux et locaux était déjà en place aux foires de Castille 196. Les foires de Medina del Campo furent créées au début du xve siècle par le seigneur de la ville, mais leur développement datait de la seconde moitié du siècle grâce à l’appui des Rois Catholiques et des marchands internationaux de Burgos 197. Paysans, détaillants, revendeurs, colporteurs et marchands de Burgos, de Medina del Campo y côtoyaient Basques, Navarrais, Tolédans, Andalous et étrangers pour échanger les productions de tous les royaumes d’Espagne et celles provenant des contrées voisines. Ces transactions, dans la mesure où elles avaient lieu aux foires, étaient exonérées du paiement de taxes au roi et aux institutions locales. À la fin du xve siècle, les Rois Catholiques accordèrent le statut de foires de règlement aux foires de Castille, ce qui ouvrit la voie à leur intégration dans le réseau déjà en place des foires commerciales et financières européennes tout en les plaçant au-dessus des autres foires et marchés ibériques de l’époque. Cette incorporation devint effective dans la première moitié du xvie siècle. Les foires de Castille furent alors à leur apogée (1530-1550). Ces foires, ainsi que celles d’Anvers, Bergen op Zoom, Lyon et Francfort devinrent les points de convergence d’une bonne partie du commerce mondial et de la finance internationale. Sur les modalités du fonctionnement général des foires, l’on est assez bien renseigné. À Medina del Campo, les paiements au comptant étaient 194 H. van der Wee, « Monetary, Credit… », p. 301, 310. H. Casado Alonso, « Medina del Campo Fairs… » dans S. Cavaciocchi (éd.), Fiere e mercati…, p. 496. 196 B. Yun Casalilla, Sobre la transición…., p. 184. 197 H. Casado Alonso, « Medina del Campo Fairs… », p. 500‑503. 195 01 Brumont-Priotti.indd 55 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 56 rares, les échéances ayant lieu aux autres foires, celles de Medina de Ríoseco et de Villalón, ce qui incitait au commerce spéculatif. Un même produit changeait deux ou trois fois de mains avant de sortir du circuit, car pour faire des bénéfices, il suffisait d’acheter sur une place une marchandise dont on pensait qu’elle pouvait avoir davantage de prix à la foire suivante, en fonction des récoltes, de l’arrivée des flottes ou de la valeur de la monnaie. Mais la spéculation pouvait également être motivée par le manque de numéraire. En 1536, Hurtado de Mendoza écrivait à l’empereur que la foire de Medina souffrait d’une pénurie de pièces d’or et, deux ans plus tard, à la foire de Medina del Campo, beaucoup de marchands furent faillis, non pas à cause de leur état de pauvreté, mais parce qu’ils manquaient de moyens de paiement 198. Certains marchands négociaient des prêts à 50 % d’intérêt pour payer leurs créditeurs. Une bonne part des échanges marchands entre les Pays-Bas et l’Espagne ne pouvait pas être considérée en dehors de la valeur variable des différentes monnaies utilisées et de leur taux de change. Il y avait un lien étroit entre les deux 199, d’autant plus que le change par arbitrage ne fut très actif à Anvers qu’après 1540 200. Les lettres nous fournissent d’authentiques témoignages de l’interactivité entre le prix de l’argent, le change par lettres et le commerce de la marchandise. En 1536, Del Plano conseille à Espinosa de ne pas emprunter sur le change en Castille, à cause des pertes que cela supposerait (13 à 14 %) et puisque le prix de l’argent a baissé aux Pays-Bas l’on peut y faire l’achat de « hollandes » à l’avantage des acheteurs. En revanche, à la fin de l’année, Espinosa regrette d’avoir vendu ses marchandises à terme, car il manquera de liquidités, le change des Pays-Bas sur l’Espagne coûtant cher. Vingt ans plus tard, les calculs des marchands semblent être de même nature. En novembre 1556, Miguel de Gámez écrit depuis Anvers à Juan de Aquerreta, de Pampelune : […] yo no quiero entrar en cosa de allá [c’est-à-dire acheter des marchandises en Navarre ou en Castille] porque no beo ay ganancia nenguna mientras el dinero biene (sic) de aquí allá a 360 y a 370 […] 201. Les lettres de change étaient négociées à un prix qui variait avec le cours du change. Le marché monétaire anversois était donc indissolublement lié au sort des changes étrangers 202. Anvers et Bergen op Zoom cotaient l’incertain pour la Castille, c’est-à-dire que le cours de change était toujours exprimé en un nombre variable de deniers de gros, monnaie de Flandre, par ducat, florin, noble ou écu. Les lettres en provenance de 198 F. Hassan Abed Al-Hussein, Trade and business…, p. 102. aussi le cas dans le commerce hispano-américain, dans les échanges entre la France et l’Espagne, bien qu’à chaque fois les raisons et les modalités de ces liens ne soient pas identiques. 200 R. Ehrenberg, op. cit., p. 211. 201 Lettre no 83. 202 R. de Roover, « Anvers… », p. 1010, 1018, 1023. 199 C’est 01 Brumont-Priotti.indd 56 22/04/14 09:01 Identités marchandes 57 l’Espagne, étaient le plus souvent payables en foires. Le change fluctuait en fonction de plusieurs critères : le taux d’intérêt, les mutations monétaires, l’état de la balance commerciale ou de celle des paiements, la spéculation et les manœuvres boursières ainsi que les tentatives gouvernementales pour limiter la liberté du marché. Généralement le change avec les foires de Castille était au-dessous du pair et, partant, favorable à Anvers, bien que cela n’ait pas été systématique. Les traités espagnols confirment que l’on perd en remettant d’Espagne aux Pays-Bas, mais qu’on gagne en faisant des remises en sens inverse 203. Certains auteurs indiquent même qu’il ne s’agit pas véritablement d’un change par lettres, mais seulement d’un change intérieur, puisque, malgré des unités de compte différentes, il existe un rapport fixe entre elles 204. Bien que fréquentes, les pertes n’étaient pas automatiques pour celui qui remettait de l’argent de Castille aux Pays-Bas, puisque sur les lettres que payent Espinosa à Del Plano le taux de change varie grandement, entre 65,25 deniers de gros et 78,5 deniers de gros par ducat (voir annexe I) tandis que le ducat est calculé à 75 deniers à Anvers en 1540 205. Pour faire effectuer des achats de marchandises au comptant à Anvers, Espinosa devait recourir à Del Plano pour qu’il y emprunte sur le change. En l’espace de sept ans, ces emprunts représentent plus de 86000 ducats. Pour ce faire, Del Plano mettait ses relations d’affaires à la disposition du Navarrais (voir annexe I). La liste des donneurs à Anvers rend compte de la réputation acquise par Del Plano aux Pays-Bas au sein des différentes « nations » de marchands : les Castillans y dominent mais des Basques apparaissent également sans compter les étrangers, majoritairement italiens, mais aussi portugais tandis que les Allemands, pourtant proches de Del Plano et grands financiers de l’empereur à cette époque, sont quasiment absents. Parmi les Castillans, on note tout d’abord la présence de Del Plano lui-même et celle de l’un de ses associés, Alonso de Santa Gadea, puis celle de membres de familles connues, les Salamanca, les Medina, les Santa Cruz, les Pérez. Au total, les « Castillans », dénomination ambiguë pour certains tels que Del Plano, représentent en valeur 72 % environ des prêteurs d’Espinosa. Viennent ensuite les Basques tels que Juan de 203 R. de Roover, « Anvers…. », p. 1034. Dans une lettre du 6 août 1541 Espinosa subit des pertes en remettant de l’argent d’Espagne aux Pays-Bas Dans la lettre no 59 du 6 août 1541 l’on apprend qu’Espinosa subit des pertes en remettant de l’argent d’Espagne aux Pays-Bas. « Aquí será la relación de las letras que por v.m. he pagado y e tomado a cambio sobre dél que dello me ará acreedor y deudor. Así bien me ará deudor de lo que se pierde de aquí para allá en los 2330 ducados […] » (Lettre no 59). 204 M.‑T. Boyer-Xambeu, G. Deleplace, L. Gillard, Monnaie privée…, p. 246 note 1. C’est le cas après 1517 pour les relations entre la Flandre et l’Espagne. La faculté de théologie de Paris condamne d’ailleurs en 1532 un change d’Anvers sur Medina, en arguant la possibilité d’apprécier le gain sur une seule opération et dès sa signature, J.A. Goris, op. cit. 205 J.A. Goris, op. cit., p. 124 note 2. 01 Brumont-Priotti.indd 57 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 58 Cucho, Pedro de Isunza, Lope de Acha, Gaspar de Mújica, Pedro de Zuazo qui totalisent 17 %, puis les Italiens, les Portugais et autres étrangers dont les avances se montent à un peu plus de 10 %. En revanche, en ce qui concerne les emprunts qu’Espinosa fait en Castille, l’éventail des prêteurs (voir annexe II) est plus restreint compte tenu du fait qu’en Castille, le Navarrais doit faire valoir son propre crédit même si le tiré en Brabant est toujours Del Plano ce qui confère de la sécurité à la transaction 206. En Castille, les créanciers d’origine basque d’Espinosa représentent près de la moitié des sommes prêtées (45 %), les Castillans 32 % à peu près, les Italiens 23 % environ. Il est à noter que parmi les créanciers, Lezama, ami d’Espinosa, et les Recalde, patrons de Lezama, participent pour pratiquement un quart du total des financements d’Espinosa en Castille. En l’occurrence, Del Plano apparaît dans la plupart des cas, à la fois comme tiré et bénéficiaire. Bien qu’élémentaires, ces calculs permettent de faire quelques remarques. Tout d’abord, pour être modestes, les liens entre les affaires du mercier Espinosa et la finance internationale à Anvers comme en Castille sont clairement établis. Ensuite, le fonctionnement du marché monétaire des deux places semble assez fortement personnalisé et dépendre étroitement des relations sociales de l’emprunteur. La confiance est à ce titre un bien immatériel qui circule, puisque grâce au crédit dont Del Plano jouit à Anvers, des Italiens effectuent des prêts d’argent à Espinosa en Castille. C’est précisément le caractère transmissible de cette confiance qui fut tout à la fois efficace et dangereux. Les merciers et les marchands empruntaient aussi à court terme en Castille, de foire en foire, à trois ou quatre mois d’intervalle, emprunt renouvelable. Ils pouvaient ainsi reporter le paiement d’une dette d’une foire à l’autre, moyennant un pourcentage variable d’intérêt qui était fonction de l’étroitesse (pénurie de fonds disponibles) ou de la largesse (abondance de fonds disponibles) de la place. Sur des extraits de comptes entre Lojao et Espinosa, l’on note que ce recours coûte de plus en plus cher aux débiteurs, signe d’une raréfaction de l’argent : d’octobre 1536 à la foire de Villalón l’argent emprunté coûte 3,5 % et de Villalón à mai 4 % ; en 1537, le change de mai à août coûte 4 %, 4 % supplémentaires d’août à octobre (20 septembre 1537), c’est-à-dire 15,5 % sur une année 207. Et d’octobre à Villalón (20 décembre 1537) l’argent emprunté se paie encore à 4 %. En 1538, cela monte à 5 % de la foire de Villalón à mai, et même à 6 % de mai à octobre. 206 Plus de 40000 écus sont empruntés en Castille et remboursés à Anvers. qui est au-dessus de ce que l’édit du 4 octobre 1540 promulgué par Charles Quint stipule, à savoir que l’intérêt d’un prêt ne peut dépasser 12 %, avec cette restriction qu’il ne peut jamais dépasser le rendement des fonds placés dans le commerce, R. de Roover, « Anvers… », p. 1038. Toutefois, ces 15,5 % ne sont pas réalisés dans le cadre d’un prêt à intérêt classique, mais plutôt dans celui des dépôts de foire en foire, comme ceux réalisés à Lyon. 207 Ce 01 Brumont-Priotti.indd 58 22/04/14 09:01 Identités marchandes 59 Avec des prix de l’argent aussi élevés il était bien difficile de « constituer du capital » afin d’entrer dans le grand négoce, d’autant que nombreux étaient ceux qui voulaient profiter de la conjoncture favorable. Nombre d’acteurs et de groupes d’acteurs ne participaient pas aux opérations de change, ce qui ne signifiait pas forcément une méconnaissance de ses mécanismes ou un faible volume d’affaires. Par prudence ou doté d’une culture commerciale différente, ils préféraient travailler avec du comptant ou avoir recours à des prêts classiques à court terme 208. 5. Prédominance des marchandises fabriquées aux Pays-Bas L’extension géographique du commerce au début de l’époque moderne, l’afflux de métaux précieux américains ainsi que les nouveaux moyens de paiement, les migrations « nationales » et « internationales » dont les acteurs de nos lettres sont un bon exemple, font augmenter le volume et la variété des productions disponibles sur les marchés consommateurs. Cette diversité était en bonne part alimentée par des échanges entre un lieu de production et un lieu de consommation distants l’un de l’autre, ce qui aboutissait à une interdépendance entre les marchés locaux et le commerce international, et entre les acteurs qui en assuraient le fonctionnement (acheteurs, intermédiaires, vendeurs) 209. Cela impliquait pour les détaillants présents sur les lieux de consommation, comme le mercier dont il est question dans notre source, de s’approvisionner en un nombre chaque fois plus important de marchandises. D’où le grand éventail de produits évoqués dans les lettres et le risque pour les petits entrepreneurs, comme Espinosa, de s’impliquer dans un trop grand nombre d’affaires pour lesquelles ils n’avaient que bien peu d’expertise. Durant sa période de pleine activité, il avait des affaires aux Pays-Bas et en Espagne, mais aussi en France et au Portugal, et il vendait également des marchandises venues d’autres contrées, au rythme du développement des échanges dans l’Atlantique. Toutefois, dans sa boutique dominaient les produits fabriqués aux Pays-Bas. Malgré des difficultés dans plusieurs secteurs économiques à Anvers et sa région, l’exportation de textiles provenant des Pays-Bas vers l’Espagne connut un essor certain de 1535 à 1550 210. Un mémoire daté du milieu 208 J.‑P. Priotti, « Plata americana, costes de transacción… » dans I. Lobato et J. M. Oliva Melgar (éd.), El sistema comercial… 209 À ce sujet, voir C. Antunes, Globalisation…, p. 27 et suiv. 210 Difficultés pour ce qui concerne le commerce des épices portugais, le commerce transcontinental de l’Allemagne du sud et de transit ou l’exportation des textiles traditionnels, prospérité du commerce avec le sud, notamment avec l’Espagne et ses prolongements américains, renouveau de l’industrie textile des Pays-Bas – on vient de le voir –, de l’agriculture, prospérité encore de l’économie urbaine et du marché monétaire anversois, H. Van der Wee, The growth…, t. II p. 143. 01 Brumont-Priotti.indd 59 22/04/14 09:01 60 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti des années 1550 qui détaille les marchandises importées par le royaume de Castille ne mentionne pas moins d’une centaine de produits en provenance des Pays-Bas, ce qui fait écrire à son rédacteur anonyme : « En esta provincia, me pareze ay muchas mercaderías, dellas buenas y dellas malas » 211. Si l’on y ajoute les articles provenant d’Angleterre et de la Baltique, dont Anvers assurait la réexpédition, on comprendra qu’à cette époque la balance commerciale ait été positive pour les Pays-Bas vis-àvis de l’Espagne 212. Parmi ces marchandises, les « buenas », celles qui ont le plus de valeur et qui intéressent le plus les Castillans sont les produits textiles et notre mercier, même s’il n’a pas l’envergure des grands marchands internationaux, n’échappe pas à la règle. La lecture des lettres et d’autres documents figurant dans le procès nous permet de voir qu’à côté de la mercerie, il importe également des produits plus nobles et de plus grande valeur. Les copies des différents livres de cargaisons où les employés d’Arnao del Plano ont noté les envois des commandes effectuées par Espinosa permettent d’approcher les aspects concrets de ces expéditions. En premier lieu, les marchandises sont emballées en toute sorte de conditionnements qui portent des noms divers, dont certains ne figurent pas dans les dictionnaires actuels, ni même plus anciens 213, du moins avec ce sens, comme roldana ou carretel qui doivent désigner des rouleaux tandis que d’autres sont plus familiers comme fardel (fardeau), paca (paquet), pipes ou barils. Généralement les commandes de deux foires étaient regroupées, si bien que les quantités à envoyer étaient assez importantes et chargées sur plusieurs navires, afin de diviser les risques : le 25 juillet 1535, par exemple, 20 roldanas, 10 carreteles, 9 balles, 2 fardeaux, 7 barils, quelques pacas et paquetas ont été embarqués à bord de vingt navires différents et ainsi de suite les autres années. On imagine aisément l’importance de l’organisation nécessaire pour acheter, empaqueter, acheminer, embarquer et recevoir ces marchandises, puis les décharger, les charger à nouveau sur des mulets pour les acheminer jusqu’aux foires. D’où la nécessité d’avoir des commissionnaires, eux-mêmes nantis de nombreux serviteurs, des hôtes aux ports de réception avec leurs employés ; on imagine aussi la quantité de lettres, contrats, copies nécessaires et dont nos procès donnent une idée, car il est bien clair que cette organisation peut se gripper, les commandes être mal effectuées, les paquets mal emballés, les navires faire naufrage, les portefaix et muletiers être maladroits ou malhonnêtes, ce qui engendre de nouvelles correspondances, des récriminations, des procès, etc., pour le plus grand bonheur de l’historien. 211 F. Brumont, « El comercio exterior… » dans H. Casado Alonso (éd.), Castilla…, p. 179‑190. 212 L. Van Der Essen, « Contribution à l’histoire… », p. 39‑64. 213 Comme, par exemple, la troisième édition du Diccionario de la lengua castellana. 01 Brumont-Priotti.indd 60 22/04/14 09:01 Identités marchandes 61 C’est tout cela qui apparaît dans la correspondance adressée par Rodrigo de Espinosa à Arnao del Plano ; il n’y manque ni les erreurs sur les commandes, ou sur les prix, ni le naufrage de navires, avec les problèmes d’assurance qui s’ensuivent, ni les paquets qui restent bloqués à Bilbao. Tout cela s’ajoute, comme nous l’avons vu, aux problèmes de financement qui accablent nos petits merciers-marchands dont la vie quotidienne n’était décidément pas de tout repos. La majeure partie des marchandises envoyées des Pays-Bas en Castille ou en Navarre proviennent de Flandre, de Brabant et de Hollande, leur cœur industriel. Bien qu’il soit difficile de tirer des généralités de l’activité d’un seul mercier, la diversité des articles provenant des Pays-Bas eux-mêmes, qu’il commande à Del Plano, semble indiquer qu’Anvers n’a pas attendu les années 1540 pour parier sur l’exportation des produits fabriqués sur place et ainsi pallier la crise de sa fonction d’entrepôt 214. En outre, dans les années qui nous occupent, Anvers et Bergen op Zoom servent toujours de relais pour des marchandises provenant d’Allemagne et de la Baltique, par la suite réexportées vers la Péninsule ibérique 215. Parmi les principaux produits qui apparaissent dans la correspondance que nous publions figurent les textiles dont l’Espagne (et l’Amérique) faisaient grande consommation. Les toiles de lin appelées « hollandes » étaient les plus prisées. Elles étaient fabriquées en Flandre et Brabant, et blanchies en Hollande, à Leyde et à Haarlem principalement. Les plus fines s’employaient pour la lingerie, les chemises, les mouchoirs, celles de moindre qualité pour les draps et les pourpoints 216. Rodrigo de Espinosa fait un commerce régulier de ce produit, et dès 1533 il en passe commande 217. Il achète aussi des tissus plus communs comme les bocaranes (bougrans), tissus de couleur, bleus, verts, incarnats ou noirs servant pour les doublures, fabriqués notamment à Bruges et à Tournai 218 ou les futaines, tissu mixte de coton et de lin, spécialité allemande à l’origine (les meilleures venaient d’Augsbourg), mais fabriquées aussi à notre époque aux Pays-Bas, dans les mêmes villes 219 ; pour Espinosa, les meilleures viennent d’Audenarde (Nardo) et il déclare ne vouloir que celles-là 220. Les toiles d’Audenarde, sans autre précision, vont connaître une fortune durable. Dans les années 1552-1553, même si les futaines d’Audenarde ne sont pas expressément nommées, ce sont elles qui constituent en valeur la première marchandise exportée des Pays-Bas vers l’Espagne, 214 H. van der Wee et J. Materné, « Antwerp… ». bien mis en valeur pour les années précédentes par R. Doehaerd, Études anversoises… 216 V. Vázquez de Prada, Lettres d’Anvers…, tome I, p. 77. 217 Lettres no 1 et 3 ; il reçoit 8 fardeaux de « hollandes » en 1535. 218 Lettre no 1, 3, 8 et 46. 219 V. Vázquez de Prada, Lettres d’Anvers…, tome I, p. 77 et lettre no 3. 220 Lettre no 8. 215 Rôle 01 Brumont-Priotti.indd 61 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 62 loin devant les textiles provenant de Hollande et de Brabant 221. De fait, mis à part les futaines, d’autres textiles d’Audenarde sont également fort appréciés des clients castillans des années 1530-1540. Les saetines ou saytines (satins), des soieries donc, sont des marchandises de grande valeur, se vendant en Castille à 160 maravédis la vara en août 1535, prix très élevé si on le compare à celui des toiles françaises ; ils sont fabriqués essentiellement à Bruges, Valenciennes et Anvers, mais aussi à Audenarde 222 et leur production connaît une forte expansion dans la première moitié du xvie siècle 223. Pour autant, ces tissus ne pouvaient soutenir la concurrence des satins italiens, leur qualité inférieure étant due au fait que seule la chaîne était en soie et le reste en fil 224. Parmi les produits de luxe, signalons encore les outrefins, fabriqués à Armentières, représentants de l’ancienne draperie, qui en 1555, valait 6 £. 6s. tandis que les anascotes (tissus de laine) valaient 2 £. 7s. ; on mentionne aussi les tunes, un peu plus cher que les outrefins et qui sans doute leur ressemblaient 225. À l’origine, les « anascotes » désignent les serges d’Hondschoote (centre industriel de tout premier ordre au xvie siècle) 226 mais, par la suite toutes sortes de serges. Aussi parle-t-on d’« anascotes » d’Anascote (Hondschoote). Dans notre documentation, en 1555, on évoque des serges d’Anascote (sargas de Anascote). Elles s’exportent en Europe, et ce qui peut paraître plus étonnant au Moyen Orient et au Nouveau Monde, leur prix bas et aussi leurs couleurs étant particulièrement appréciés 227. À la fin du xvie siècle, la production d’Hondschoote a beaucoup chuté en raison de la révolte des Pays-Bas, de la contrebande hollandaise et du protectionnisme espagnol 228. Assez semblables aux serges, les ostades (ustedas) fabriquées à Lille ou Valenciennes et les demi-ostades, confectionnées à Lille et à Béthune sont également mentionnées 229. Avec les outrefins, les ostades font partie des draps de grande qualité et de haute valeur. Une industrie textile de finition s’était développée aux Pays-Bas depuis la fin du Moyen Âge à la faveur des exportations de tissus anglais vers les foires du Brabant, et les ateliers urbains et ruraux de fabrication de textiles autochtones était également en plein essor, à telle enseigne qu’en 221 L. Bril, op. cit., p. 146. Lettre no 8. 223 H. van der Wee, The growth…, p. 187. 224 J.A. Goris, op. cit., p. 278. 225 Lettre no 70 ; E. Coornaert, Les Français…, tome I, p. 115 pour les outrefins (ultrafinos). 226 E. Coornaert, op. cit., p. 12‑30. 227 E. Aerts, « Économie… » dans W. Blockmans et N. Mout (éd.), The World…, p. 209. 228 E. Coornaert, op. cit., p. 250. D’août 1576 à août 1577 l’exportation est de 85000 pièces à peu près. D’août 1597 à août 1598 elle atteint péniblement 23000 pièces (le chiffre est à peu près équivalent pour 1599). 229 Lettre no 36 ; E. Coornaert, Les Français…, tome I, p. 115 ; J. A. Goris, op. cit., p. 276‑77, 291. 222 01 Brumont-Priotti.indd 62 22/04/14 09:01 Identités marchandes 63 1516, à Anvers, les tisserands représentaient la troisième guilde d’artisans derrière les merciers et les bateliers 230. Le triomphe de la draperie légère dans les années 1530-1540 conduisit à la confection d’une riche variété d’articles provenant de centres ruraux comme Hondschoote, mais aussi de villes comme Arras, Lille, Tournai, Cambrai, Valenciennes dont il est question dans notre source 231. Soutenues par un fort taux d’urbanisation, les villes des Pays-Bas apparaissent comme des éléments moteurs de l’activité économique et attirent la main d’œuvre par leurs activités industrielles et commerciales 232. Pour les Espagnols, ces marchandises permettaient de compléter leurs assortiments avec des articles plus facilement disponibles que ceux provenant d’Allemagne ou d’Italie, et de prix et qualité divers et compétitifs. La variété des articles de mercerie s’exprime aussi bien dans les lettres que dans les extraits des livres comptables et de cargaisons qui figurent au procès. La majeure partie provient également des Pays-Bas – on a vu que les merciers étaient la première corporation artisanale à Anvers au début du XVIe siècle –. On y trouve en premier lieu les fils fins et plus grossiers (bramantes), les aiguilles à coudre de plusieurs tailles, les rubans plus ou moins larges, des petits objets de quincaillerie (crochets, fil de fer, trépieds, mouchettes, épingles à chapeau) 233, du cuir teint et des aiguillettes, certaines de couleur, des nappes, des coussins, des tapisseries, des tentures, des brosses, des balles à jouer, des chandeliers, des peignes (à carder sans doute) 234. Rodrigo de Espinosa expose à plusieurs reprises l’intérêt qu’il a, avec les autres merciers, à s’approvisionner en ce qu’il nomme des « grosses marchandises », c’est-à-dire des hollandes, futaines, etc. En premier lieu, c’est que, par rapport à la valeur de ces marchandises, le coût du transport est bien moindre que celui des « choses menues » ou pesantes, mais de peu de valeur. Et, avec sa suffisance habituelle, il expose cette vérité connue de tous à Del Plano : Ágole saver que en las mercerías menutas ponemos dineros de casa quando echemos buena cuenta, que a una carga de fil de fierros que no bale seys myll mrs, cuesta de alquiles tanto como una carga de olandas y no bendemos a tanta abantaja como las olandas 235. Ensuite, les merceries et les textiles de prix se vendent à des échéances 230 H. van der Wee, The growth…, t. II p. 133. Ibid., t. II p. 186. 232 C. Denys et I. Paresys, Les anciens Pays-Bas…, p. 31‑32. 233 Parmi la quincaillerie, E. Coornaert mentionne les rocailles (Les Français…, p. 118), mais comme Espinosa commande de « 30 grosses de rocaille bleu, noire et jaune » (Lettre no 8), en même temps que de la mercerie, il est plus probable qu’il s’agit de tissus. 234 Voir la commande passée par Espinosa à Del Plano en avril 1536 pour assortir ceux qu’il a déjà (Lettre no 8). Sur ces marchandises, voir J.A. Goris, op. cit., notamment p. 274‑316. Outre les textiles et merceries, quelques produits secondaires figurent dans les exportations vers l’Espagne, comme le fil de fer ou l’ambre. 235 Lettre no 3. 231 01 Brumont-Priotti.indd 63 22/04/14 09:01 64 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti diverses, ce qui permet de faire rentrer de l’argent frais à divers moments de l’année. Malgré son envie d’égaler les grands marchands, son fonds de commerce demeure la mercerie, c’est-à-dire des dizaines d’articles divers, dont le mercier et son commissionnaire doivent connaître les caractéristiques, les variétés, les lieux de fabrication et les fournisseurs, car la concurrence est telle sur ces articles que si l’on ne « colle » pas aux désirs des acheteurs revendeurs, on se retrouve avec la marchandise sur les bras, la hantise de notre mercier, d’autant plus que, comme nous l’avons signalé plus haut, ces années 1530 semblent être marquées par l’afflux de nouveaux commerçants, peut-être moins prudents que les anciens et qui perturbent le marché 236. Des années 1530 aux années 1550, les Pays-Bas continuent à jouer un rôle d’intermédiaire pour les produits venus d’Allemagne et de la Baltique. Des textiles, du cuivre et de la cire en composent l’essentiel. Les futaines blanches d’Augsbourg sont en vogue dans les années 1530, mais on en fait encore grand commerce dans les années 1550-1560. Des couteaux proviennent d’Allemagne et de Bohême. La métallurgie du cuivre est développée dans la vallée de la Meuse moyenne (notamment à Dinant et à Bouvignes), mais le minerai n’est pas extrait de la région et provient plutôt d’Europe centrale, Carpates de Hongrie, Allemagne du Sud (Thuringe, Tyrol), Bohême et Slovaquie 237. Le cuivre de Hongrie est de très bonne qualité. Dès la seconde moitié du siècle, bien que le métal en soit de qualité moindre, de nouveaux centres d’exploitation en Norvège et en Suède (cuivre de Falun) concurrencent le cuivre hongrois et al.lemand. La cire est un important article d’exportation à partir d’Anvers puis de Hambourg à la fin du siècle, à destination de la péninsule. Cette cire a plusieurs origines : les flottes des Hanséates en apportent du Duché de Lunebourg, de Prusse, Pologne, Livonie et Moscovie. Les produits moscovites (achetés à Narva) sont les plus appréciés, viennent ensuite ceux d’Osterlande et des Pays Bas, ainsi, de Bois-le-Duc 238. En Espagne, sa demande est particulièrement forte dans les églises et monastères à partir de février et avant Pâques, pour les fêtes de la Chandeleur, de la semaine Sainte. Les mentions relatives au poivre sont intéressantes, car elles concernent à la fois du poivre chargé par Del Plano depuis Anvers et du poivre pouvant être directement chargé de Lisbonne à destination de Saint-Sébastien par un ami d’Espinosa. Cela montre bien les mutations de l’époque concernant les circuits de redistribution de cette marchandise, nous y avons fait allusion. Les itinéraires se multiplient et Anvers 236 Lettre no 3 : « tantos merceros nuevos que se an echo de nuevo que no echan cuenta, sino a montón ». 237 F. Braudel, Civilisation…, tome II, p. 281. 238 V. Vázquez de Prada, Lettres d’Anvers…, p. 70. 01 Brumont-Priotti.indd 64 22/04/14 09:01 Identités marchandes 65 voit à cette époque son monopole sur la précieuse épice un tant soit peu contesté, des envois directs ayant lieu non seulement vers le sud de la France et l’Italie 239, mais également vers l’Espagne. Cette multiplicité des possibilités d’approvisionnement peut entraîner des dysfonctionnements dans le marché, comme en 1539 quand, au grand dam de nos merciers, la Navarre est tellement inondée de poivre que l’on doit chercher à le vendre en France 240. Pour avoir un assortiment convenable, il faut y ajouter des marchandises de France. Elles apparaissent avec une certaine fréquence dans l’éventail de produits qu’Espinosa propose à ses clients. Des textiles (toiles de Bretagne 241 et draps de Rouen 242), du papier, des articles de mercerie et des colorants, surtout le pastel, constituent les produits français les plus importants. Les marchandises françaises de plus haut prix sont les « rouens », draps fins fabriqués dans la ville même et les localités des alentours du port normand, particulièrement à Neubourg 243, et exportées par le port de Rouen directement à Bilbao ou par le relais nantais. Toutefois, comparée aux sayettes, par exemple, elles sont d’un prix bien plus modéré. C’est grâce à leur bonne qualité et à des bas prix relatifs que les draps normands et bretons vont s’imposer sur les marchés castillans pendant plus d’un siècle et demi, non seulement en Castille mais aussi sur les marchés américains. Ainsi les bocaranes (bougrans) de Rouen sont évoqués dans la correspondance et leur prix est plus modéré que ceux qui viennent des Pays-Bas. Quant à la mercerie, des peignes fabriqués en Béarn ainsi que des agujetas (les aiguillettes sont des lacets de cuir servant à fermer les pourpoints et les chausses, grande spécialité de Niort) sont envoyés aux foires de Castille. Espinosa reçoit aussi par voie de Nantes des marchandises de Rennes 244. En provenance de Bordeaux, le Navarrais réceptionne également du pastel, une centaine de balles en 1536 245. À partir du début du xvie siècle, l’importance croissante du marché et des marchands ibériques à Bordeaux et à Toulouse se traduit par la déviation d’une partie du trafic 239 H. van der Wee, Antwerp…, p. 154‑155 ; H. van der Wee et J. Materné, « Antwerp… » dans J. van den Stock (éd.), Antwerp…, p. 22. 240 Lettre no 36. 241 Lettre no 3. Sur les marchandises importées de Bretagne, des toiles essentiellement, voir H. Lapeyre, Une famille…, p. 509‑511 et H. Casado Alonso, « La Bretagne… » dans J. Kerhervé et T. Daniel, 1491…, p. 81‑98 et « Le commerce des ‘marchandises de Bretagne’… », p. 29‑50 ; J. Bottin, « Les toiles de l’Ouest… », p. 15‑27. 242 Nous présentons ci-dessous la répartition géographique de la vente de ces tissus aux foires de Castille pour les années 1536-1538, où l’on voit qu’ils avaient une large diffusion dans le royaume (voir annexe III) 243 H. Lapeyre, Une famille…, p. 508 ; Jean-Louis Roch, « La crise de la draperie rouennaise… » dans M. Arnoux et A.‑M. Flambard Héricher (éd.), La Normandie…, p. 153‑177. 244 Lettre no 7. 245 Ibid. 01 Brumont-Priotti.indd 65 22/04/14 09:01 66 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti du pastel – destiné auparavant à Londres – vers Bilbao afin d’approvisionner l’industrie textile castillane et d’effectuer des réexportations vers l’Angleterre et les Pays-Bas. Pour les années 1519 et 1520 respectivement, le port basque est devenu un point de passage important puisqu’il représente en moyenne sur ces deux années presque 18 % des exportations totales de pastel réalisées au départ de Bordeaux 246. La vitalité de ce commerce pastelier atlantique reste entière jusqu’au début des années 1560 247. Les importations d’Espagne sont moins diversifiées. Dans les années 1550, les produits espagnols expédiés aux Pays-Bas et mentionnés dans les lettres ont une triple origine. Tout d’abord, les produits que l’Espagne redistribue : il s’agit notamment d’épices des Indes Occidentales, lesquelles, par le relais andalou, sont acheminées vers les Pays-Bas, comme la réglisse dont une partie provient aussi d’Aragon, ou la casse, et d’huile de baleines chassées par les pêcheurs basques et exportée vers Anvers. D’autres produits sont fabriqués en Andalousie même, comme les taffetas double de Grenade. L’alun du sud de l’Espagne, qui sert de mordant, c’est-à-dire à fixer la teinture sur les textiles, trouve également des débouchés aux Pays-Bas. Par ailleurs, des marchandises provenant du nord de l’Espagne sont chargées à destination des Pays-Bas : le safran d’Aragon se vend sec ou gras sur les marchés brabançons, plus cher de 20 % dans le premier cas que dans le second ; le fer du Pays Basque, un des principaux producteurs européens, et la laine castillane ou navarraise, font également partie des marchandises expédiées à Anvers, bien qu’en assez faible quantité pour le premier de ces deux articles, compte tenu de la concurrence liégeoise. La France, pour sa part, importe également des laines espagnoles. Dans notre documentation, cette laine est déchargée à Rouen. Comme elle est aussi un des principaux produits d’exportation vers les Pays-Bas, il est possible que la Normandie ne soit qu’une étape et que cette laine soit dirigée postérieurement vers Bruges 248. Cette laine est très appré246 Pourcentage établi à partir des chiffres donnés par J. Bernard, Navires et gens de mer…, t. I, p. 22 note 23 et des calculs que nous avons effectués grâce aux données publiées dans le tome III de ce même ouvrage. 247 La famille Bernuy, de Burgos, propriétaire au début du XVIe siècle, à Toulouse, du magnifique hôtel particulier que l’on peut y voir encore aujourd’hui, importe de grandes quantités de pastel par Bilbao. Pour la seule année 1546, la compagnie Bernuy vend pour plus de 89 millions de maravédis de marchandises, la totalité ou presque en pastel, H. Casado Alonso, « Finanzas… », p. 12. Sur l’évolution du commerce du pastel, F. Brumont, « La commercialisation du pastel… », p. 25‑40 et « Géographie du commerce de Bordeaux… » 248 En effet, dès la fin du xiiie siècle, la laine espagnole est tissée sur les métiers de Bruges, bien que sa fortune date du xive siècle. Elle supplante alors les laines anglaises dont l’exportation diminue à cause des prohibitions royales. Le rattachement des PaysBas à la monarchie hispanique facilite ce transfert. Malgré la rivalité d’Anvers, Bruges continue d’être le principal point d’arrivée des laines qui viennent de Castille par les ports du nord de l’Espagne. C’est elle qui a obtenu le droit d’« estaple » des laines espagnoles 01 Brumont-Priotti.indd 66 22/04/14 09:01 Identités marchandes 67 ciée pour la fabrication des draps légers (sayas) dont nous avons déjà parlé. Même si ces envois de matière première régressent dans la seconde moitié du xvie siècle, à cause d’un certain développement de l’industrie espagnole, les laines castillanes remplissent encore un rôle important dans la confection d’« anascotes » par exemple. Une fois manufacturées, elles sont en partie réexpédiées vers la péninsule. Les principaux centres lainiers sont en Castille, Burgos, Ségovie, mais aussi certaines localités de Rioja (Belorado, Torrecilla de Cameros, Nájera, Santo Domingo, Logroño) 249. Il y a d’autres centres lainiers en Navarre, Aragon, Andalousie, mais la Castille et la Rioja retiennent plus notre attention puisque leur laine s’exporte par Bilbao, port particulièrement mis en valeur par notre source. Ce marché de la laine est dominé dans le Nord de l’Espagne par quelques grands négociants burgalais. 6. Sources 250 a. Procès d’où sont tirées les lettres publiées ci-après N° 9216 (II) : procès entre Arnao del Plano, marchand d’Anvers et Rodrigo de Espinosa, marchand de Pampelune, au sujet d’environ 8000 ducats dus par le second au premier pour livraison de marchandises de Flandre, 1543, 1000 folios environ. Outre les lettres publiées ci-dessous, ce document comprend la récapitulation effectuée par les experts nommés lors du procès, des dettes et créances des deux protagonistes, tirées des différents livres d’Arnao del Plano et couvrant la période 1533-1541. Ces experts sont deux marchands originaires de Bilbao, Pedro de Zuazo et Adriano de Arriaga, et deux originaires de Navarre, Johan d’Azcoity et Joan Pérez de Berrotarán. Y figure aussi le résumé des cargaisons de marchandises effectuées par Arnao del Plano pour et à la demande d’Espinosa (1535-1541), extrait de la main de Juan de Ugarte, marchand de Bilbao, citoyen de Middelbourg. N° 210 223 : Juan de Lojao contre Juan de Arrieta sur les comptes de 14 sacs de réglisse, 1540. Ce document contient des extraits du livre de comptes d’Arrieta sur la vente des réglisses, ainsi que de trois balles de pelleterie et des aux Pays-Bas. Elle en a confirmation en 1493 par l’archiduc Maximilien et parvient à le conserver pendant tout le xvie siècle et plus tard encore, V. Vázquez de Prada, Lettres d’Anvers…., tome I, p. 105, 107. 249 Voir F. Brumont, « La laine… », p. 317‑332, et « Un foyer de draperie rurale… », p. 33‑50 ; T. Guiard-Larrauri, Historia del Consulado…, p. 69 et suiv. ; H. Lapeyre, El comercio exterior… 250 Tous les documents proviennent de l’ARN Tribunales reales ; sauf indication contraire, les personnages cités résident à Pampelune. 01 Brumont-Priotti.indd 67 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 68 marchandises achetées à Bruges (draps) avec la copie de plusieurs lettres de change. N° 118 040 : Antonio de Añués, résidant à Anvers, contre Rodrigo de Espinosa à propos d’une cédule de 315322 maravédis dus par Espinosa à Añués pour l’envoi de marchandises, 1544, 33 folios 251. Outre les lettres que nous publions, ce procès contient des extraits de la comptabilité particulière entre les deux hommes qui concernent notamment l’envoi de 40 balles de papier. N° 145 095 : procès entre San Juan de Arbieto, de Bilbao, contre Juan de Aquerreta, sur le paiement de 235066 maravédis dus pour certaines marchandises de Flandre délivrées à Aquerreta par Arbieto, 1558, 57 folios. Ces marchandises sont essentiellement des toiles et des draps. Cette documentation concerne aussi l’envoi de 566 fardeaux de réglisse par Aquerreta à Miguel de Gámez, son créancier, à Anvers. Gámez a fait faillite et a quitté les Pays-Bas. b. Autres procès concernant les marchands cités dans les lettres éditées N° 8881 : Rodrigo de Espinosa contre les fermiers des douanes (tablas) de Navarre, 1536. Espinosa se plaint de ce qu’on lui a fait payer des droits sur du papier qu’il a fait entrer dans le royaume alors qu’il est habitant de Pampelune comme ses parents García de Espinosa et María de Ríosabel. Contient l’ordonnance des Tablas du 24-XII-1531 et le contrat d’affermage de Bernal Cruzat pour les années 1535-37 d’un montant de 35500 livres par an. N° 497 : Juan de Lojao, menor, contre Juan de Aquerreta, 1541, 14 folios. Procès au sujet de 178,5 ducats dus par Aquerreta, son beau-frère, reste de 400 ducats prêtés en foire de Villalón. Des arbitres ont été nommés. N° 9170 : procès sur le même sujet entre les mêmes (1542, 27 folios). Deux marchands de Saragosse, qui ont été payés avec cette créance, font saisir les biens d’Aquerreta. N° 197 458 : Juan de Arrieta (Bruges) contre Francisco Navarro (Tudela), 1544, 54 folios Dette de 340 ducats d’Arrieta (lettres de change protestées). Contient les originaux de 6 lettres de change tirées d’Anvers sur les foires de Castille. 251 01 Brumont-Priotti.indd 68 Voir également la note à la lettre no 54. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 69 N° 210 267 : la veuve de Francisco Navarro contre Juan de Arrieta. La créance provient de la vente de laines par Navarro à Arrieta. Contient l’original (en français) d’un accord passé entre les deux le 12-IV1542, ainsi que l’inventaire des biens de F. Navarro. N° 65 594 : Esteban et Juan Lojao contre Rodrigo de Espinosa, celui-ci demandant 166129 maravédis provenant d’une compagnie faite entre eux pour l’achat de draps de Rouen, 1540-1548. La compagnie était composée de Jean Guénon, marchand de Rouen (dit Petijean), Juan Lojao et Pedro de Eraso, au nom d’Espinosa, pour acheter des draps de Rouen en 1534 (pour 4978 livres tournois) et en 1536 (5557 livres). Outre les actes originaux des notaires rouennais, ce procès contient la comptabilité de la vente des 61 fardeaux de « rouens » achetés en 1536 et vendues notamment à la foire de mai 1536 de Medina del Campo. S’y ajoute la comptabilité de nombreuses affaires qu’ils ont eues entre eux (vente de laine, draps, vin). N° 130 713 : María de Yabar, femme de Gonzalo de Orcayen, habitants de Yabar, contre Rodrigo de Espinosa, 1541. Espinosa est accusé d’avoir abusé de cette demoiselle, en mars 1538, en lui promettant le mariage. Il est condamné à payer 40 livres. Contient une cédule de Charles Quint (31-I-1540) en faveur de la plaignante. N° 118 141 : Esteban et Juan Lojao contre Rodrigo de Espinosa, sur le paiement de 486 livres tournois, 1548. Il s’agit d’affaires traitées entre Pedro de Eraso, facteur d’Espinosa, et les Lojao, notamment de la vente de sacs de laine (400 environ), de 23,5 tonneaux de vin ainsi que du blé, dans lesquelles Eraso, les Lojao et Petijean Guénon, marchand de Rouen résidant à Bayonne, participaient pour un tiers chacun (1539). Les Lojao reconnurent devoir 1634 livres (2-IV-1539), mais se réfugièrent dans une église (29-IV-1540). Contient la comptabilité entre les parties. N° 10219 : Gregorio de Ayala et Al.onso de Santa Gadea (Anvers) cessionnaires d’Arnao del Plano, contre Rodrigo de Espinosa au sujet des 8000 ducats environ dus par ce dernier au défunt Del Plano, 1549 La cession de la créance a été faite par Del Plano le 13-VI-1544. Ayala et Santa Gadea procèdent aussi contre Juan de Arrieta, créancier de Del Plano pour 8500 ducats et qui a fait saisir les biens d’Espinosa. Contient l’inventaire des biens d’Espinosa (22-VII-1544) : maisons vignes, teinturerie. N° 9421 : la ville de Pampelune contre Arnao del Plano, 1546, 16 folios. Arnao del Plano a obtenu une provision de l’empereur pour l’exécution de la sentence contre Rodrigo de Espinosa (20-V-1545). Mais la ville s’oppose à la vente d’une maison, vigne et teinturerie, lesquels biens n’appartiendraient pas à Rodrigo, puisque la ville les aurait acensés à Juan 01 Brumont-Priotti.indd 69 22/04/14 09:01 70 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti de Espinosa, teinturier. Elle veut y installer un abattoir, car le précédent, situé près du château royal, a été pris pour y mettre des munitions. N° 36658 : Juan de Çaro, habitant de Çaro (Basse Navarre) contre Juan de Lojao menor, au sujet de la vente de 80 porcs, 1552, 36 folios. Çaro n’a pu récupérer l’argent dû par Lojao car celui-ci est en fuite à cause de ses dettes ; à cette occasion Lojao est qualifié de tratante. 01 Brumont-Priotti.indd 70 22/04/14 09:01 Identités marchandes 71 7. Annexes Abréviations Esc : C/u : C/du : Du : Di : Mrs : 01 Brumont-Priotti.indd 71 écus chaque unité chaque ducat ducat(s) denier(s) maravédis 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 72 15.2.1536 21.1.1536 3.11.1535 7.9.1535 28.8.1535 30.7.1535 9.7.1535 22.5.1535 10.5.1535 16.3.1535 26.11.1534 18.2.1535 24.7.1534 1.6.1534 Date Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Preneurs à Anvers 1000du/foire de mai Medina Arnao del Plano del Campo 1000du/foire de mai Medina Arnao del Plano del Campo 1000du/foire d’octobre Medina del Campo 500du/foire d’octobre Medina del Campo 300du/ foire d’octobre Medina del Campo 500du/ foire d’octobre Medina del Campo 1000du/foire de Villalón 200du/octobre, Medina del Campo 700du/octobre Medina del Campo 500du/foire de Villalón 1000du/foire de mai Medina del Campo 649du/foire de mai Medina del Campo 1200du/foire août Medina de Ríoseco 50du/foire août Medina de Montant de la lettre/lieu du ­paiement en ­Castille Leonardo Gentil Diego de Santa Cruz Salamanca Luis Pérez Rodrigo de Soria Antonio Perez, Portugais Lope de Acha Diego de Tordomar Diego de Tordomar Lope de Acha Cristóbal de Salinas Alonso López Gallo Rodrigo de Soria Alonso de Santa Gadea Arnao del Plano Donneurs à Anvers Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Tirés en ­Castille Cataño Pinelo et compagnie Rodrigo de Dueñas Alonso de Salamanca Juan de Basurto Acha et Francisco de Medrano Alonso Aguado Veuve et héritiers de Pedro de Enciso Reinaldo Strozzi García de Matanza Fernando Daça Medina et héritiers de Jaime López García de Matanza Juan Martínez de Nájera Alonso de Salamanca 74,5di 74di3/4 75di 75di1/4 75,5di 75di 74di1/8 74di3/4 74di 76di 77di 76di Taux de change Bénéficiaires en ­Castille du ducat en ­Brabant Diego de Ribera et Al.onso 76di ¼ Moreno Luis Gallo 76di 7/8 Annexe I Remboursement des emprunts faits à Anvers par Del Plano pour le compte de Rodrigo de Espinosa (1534-1541) ARN, Tribunales reales, nº 9216-II, fº 2-54 72 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 73 500du/foire de Villalón 1000du/foire de Villalón 500du/foire de mai Medina del Campo 1000du/foire de mai Medina del Campo 700du/foire de mai Medina del Campo 500du/foire de mai Medina Arnao del Plano del Campo 1500du/foire de mai Medina Arnao del Plano del Campo 300du/foire de mai Medina Arnao del Plano del Campo 17.10.1536 23.10.1536 10.12.1536 28.12.1536 27.1.1537 6.2.1537 20.2.1537 Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Juan de Cucho Juan Bautista Guichardini Juan de Cucho Rodrigo de Soria Pedro de Porres Jerónimo de Carrión Juan Carlos Affeitati Arnao del Plano Casin de la Bocante Rodrigo de Soria Juan de Doipa Arnao del Plano Arnao del Plano Diego de Santo Domingo Diego Tordomar Antonio Ruiz Pedro de Isunza Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Juan de Matanza Fernando de Zuazo Arnao del Plano Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Juan de Aberasturi et Martín de Anuncibay Fernando de Ulibarri et Pedro de Jaén Juan de Curiel, Hernando et Juan de Ortega de Herrera Reinaldo Strozzi Diego de Cariión Fernando Daza Medina et héritiers de Jaime López Diego de Yanguas Reinaldo Strozzi 71di3/4 71di3/4 72di 72di 71di1/3 74di3/4 71di1/3 75di 70di2/3 71,5di 66di 66,5di Pedro et Al.onso Arlanzón Francisco de Echávarri et Juan de Cucho Alonso de Salamanca Gregorio de Cerezo 65di3/4 68di 67 ¾ di 69di 73di7/8 74,5di Juan de Lantadilla Francisco Doipa et Juan de Zuazo, et à défaut à Lope Pérez et Luis Maluenda Juan de San Martín et Fernando de Matanza Francisco de Olabe ou Lope Gallo Pedro de Jaén Martín del Barco Identités marchandes 20.2.1537 6.2.1537 6.2.1537 5.8.1536 5.8.1536 5.8.1536 21.7.1536 18.7.1536 Arnao del Plano Arnao del Plano 500du/foire d’août Medina de Rioseco 1000du/foire d’août Medina de Rioseco 400du/foire d’août Medina de Ríoseco 500du/foire d’octobre Medina del Campo 1200du/foire d’octobre Medina del Campo 488du/foire d’octobre Medina del Campo 1000du/foire de Villalón 500du/foire de Villalón 31.3.1536 21.4.1536 Arnao del Plano 275du/foire de mai Medina del Campo 700du/foire de mai Medina del Campo 16.2.1536 73 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 74 1000du/foire de Villalón 500du/foire de Villalón 430du/foire de Villalón 500du/foire de mai Medina del Campo 500du/foire de mai Medina del Campo 363 4/5du/foire de mai Medina del Campo 914 2/3du/foire de mai Medina del Campo 285,5du/foire de mai Medina del Campo 1000du/foire de mai Medina del Campo 17.11.1537 21.11.1537 27.11.1537 3.12.1537 25.2.1538 13.2.1538 9.2.1538 31.12.1537 3.12.1537 11.8.1537 11.9.1537 17.11.1537 1000du/foire d’août Medina de Ríoseco 400du/foire d’août Medina de Ríoseco 1000du/foire d’octobre Medina del Campo 1656,5du/foire d’octobre Medina del Campo 1000du/foire d’octobre Medina del Campo 350du/foire d’octobre Medina del Campo 866 1/3 du/foire d’octobre Medina del Campo 168du/foire de Villalón 3.8.1537 26.7.1537 11.7.1537 26.5.1537 15.5.1537 Date Montant de la lettre/lieu du ­paiement en ­Castille Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Diego de Santa Cruz Dimas Ferrer Alonso de Santa Cruz Diego Méndez Juan de Medina Francisco de Sandoval Luis Pérez Martín de Aguirre Antonio de Oriaybrea Juan de Medina Diego de Tordomar Luis Pérez Arnao del Plano Arnao del Plano Rodrigo de Soria Alexandro del Pogio Luis de Castro Antonio Ruiz Juan de Arrieta Donneurs à Anvers Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Preneurs à Anvers Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Tirés en ­Castille 72 di Antonio de Santa Cruz Luis Tristán Rodrigo de Dueñas Pedro et Al.onso de Arlanzón Juan de Villasante Reinaldo Strozzi Pedro de Jaén Bernaldino et Cristoforo de Cernisculi Diego de Medina Mazuelo Alonso de Salamanca Rodrigo de Dueñas García de Matanza 78,5di 76di 76di 75di7/8 76di 76di 78di1/4 78di1/3 75di1/8 75di7/8 72 7/8 di 76di Juan Bautista Bernardini 71 di ou à son ordre Diego López Gallo et héri- 71di3/4 tiers de Jerónimo Castro et Francisco de Maluenda Juan Martínez de Nájera 72di7/8 Martín de Lazcano ou son fondé de pouvoir Rodrigo de Dueñas Bénéficiaires en ­Castille Taux de change du ducat en ­Brabant 72 di 74 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 75 1000du/foire de Villalón 1000du/foire de Villalón 1000du/foire de Villalón 316du/foire de mai Medina del Campo 1000du/foire de mai Medina del Campo 1016,5du/foire de mai Medina del Campo 370du/foire de mai Medina del Campo 231,5du/foire de mai Medina del Campo 2000du/foire d’août Medina de Ríoseco 2.11.1538 12.11.1538 11.12.1538 11.12.1538 30.1.1539 14.5.1539 Luis Pérez Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Diego de Tordomar Luis Pérez Alonso Payan Pedro de Porres Pascual de Espinosa et Lorenzo de Espinosa Francisco de Barrios Diego de Tordomar Antonio de Polonco Antonio de Polonco Gaspar de Mújica Arnao del Plano Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Pedro de Jaén Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Fernando de Matanza et Ana de la Cadena Gregorio et Al.onso de Polanco Alonso Payan ou Rodrigo Paez Reinaldo Strozzi Lope Pérez et Luis Maluenda Reinaldo Strozzi Pedro de Jaén Rodrigo de Espinosa García de Matanza Rodrigo de Espinosa Esteban de Burgos Diego de Trauco Alonso de Maluenda Rodrigo de Espinosa 75di1/8 75di1/4 76di 74di 74di1/4 75di2/3 76di1/8 75di1/4 75di3/4 77di2/3 77di2/3 77di 75,5di 77di1/6 77di1/4 García et Antonio de Santa 76di Cruz Alonso de Maluenda 75,5di Jerónimo de Tamayo Diego de Carrión et compagnie Reinaldo Strozzi Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Vicente Guinisi et Rodrigo de Espinosa compagnie Francisco de Rodrigo de Espinosa Barrios Arnao del Plano Rodrigo de Espinosa Pedro de Tamayo Luis Pérez Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Identités marchandes 15.3.1539 15.3.1539 11.2.1539 11.2.1539 300du/foire de Villalón 2.11.1538 508,5du/foire d’août Medina de Ríoseco 1000du/foire d’octobre Medina de Ríoseco 1170du/foire d’octobre Medina de Ríoseco 1000du/foire d’octobre Medina de Ríoseco 1000du/foire de Villalón 249du/foire d’octobre Medina del Campo 1000du/foire de Villalón 2.9.1538 16.8.1538 6.7.1538 3.6.1538 3.6.1538 18.4.1538 75 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 76 600du/foire d’octobre Medina del Campo 1000du/foire d’octobre Medina del Campo 175du/foire d’octobre Medina del Campo 611 3/4du/foire d’octobre Medina del Campo 1517du/foire de Villalón 1000du/foire de Villalón 170du/foire de Villalón 500du/foire de mai Medina del Campo 1000du/foire de mai Medina Arnao del Plano del Campo 1700du/foire de mai Medina Arnao del Plano del Campo 2182du/foire d’octobre de Medina del Campo 1700du/foire d’octobre de Medina del Campo 1500du/foire d’octobre de Medina del Campo 11.6.1539 3.7.1539 3.7.1539 21.8.1539 21.10.1539 25.10.1539 16.12.1539 20.1.1540 26.1.1540 5.2.1540 3.6.1540 22.6.1540 14.7.1540 Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Jerónimo de Paredes Arnao del Plano Pedro de Porres Francisco de Cisneros Juan de Bilbao Diego de Astudillo Diego de Tordomar Pedro de Isunza Diego de Santo Domingo Arnao del Plano Arnao del Plano Juan de Medina Diego de Santa Cruz Salamanca Arnao del Plano Juan de Medina Francisco de Cisneros Diego de Tordomar Arnao del Plano Rodrigo de Espinosa Tirés en ­Castille Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Baltasar de Haldo Rodrigo de Espinosa Francisco de Cisneros Donneurs à Anvers Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano 607 1/6du/foire d’octobre Medina del Campo 11.6.1539 Arnao del Plano 2000du/foire d’octobre Medina del Campo Preneurs à Anvers 30.5.1539 Date Montant de la lettre/lieu du ­paiement en ­Castille 68,5di 69di 71,5di 71,5di 71di1/4 71di1/4 71di1/4 71di1/3 65di3/4 65di1/4 68,5di 66di1/4 Pedro de la Torre, Juan et Al.onso de Vitoria Juan de Salamanca 66di Pedro de la Torre, Juan et Al.onso de Vitoria 66di Héritiers de Alonso de Astudillo et Juan de Lerma Polanco Fernando de Matanza et Ana de la Cadena Lesmes de Astudillo Francisco de Echávarri ou 68di Pero Martínez de la Puebla Juan de Santo Domingo Diego de Medina Mazuelo Bernaldino de Salamanca Fernando de Matanza et Ana de la Cadena Diego de Medina Mazuelo Diego Pardo Santa Cruz Sebastián de Benavente Pedro de la Torre et Juan Alonso de Vitoria Bénéficiaires en ­Castille Taux de change du ducat en ­Brabant 76 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 22/04/14 09:01 600du/foire d’octobre de Medina del Campo 1600du/foire d’octobre de Villalón 400du/foire d’octobre de Villalón 1000du/foire d’octobre de Villalón 990du/foire d’octobre de Villalón 990du/foire d’octobre de Villalón 1000du/foire de Villalón 617 1/7du/foire de Villalón 37du/Pampelune 700du/foire de mai 700du/foire de mai de Medina del Campo 510 1/3du/foire de mai de Medina del Campo 600du/foire de mai de Medina del Campo 700du/foire de mai de Medina del Campo 282,5du/foire de mai de Medina del Campo 1030du/foire de mai de Medina del Campo 200du/foire de mai de Medina del Campo 794 2/3du/foire de mai de Medina del Campo 17.7.1540 18.10.1540 18.10.1540 8.11.1540 01 Brumont-Priotti.indd 77 8.11.1540 8.11.1540 8.11.1540 8.11.1540 31.12.1540 1.2.1541 10.3.1541 13.3.1541 31.3.1541 2.4.1541 21.4.1541 4.5.1541 9.5.1541 9.6.1541 Arnao del Plano Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Juan de Cucho Juan de Medina Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Daniel et Antonio Rodrigo de Espinosa Bonberga Arnao del Plano Pedro de Zuazu Pedro de Zuazu Juan de Medina Juan Donato Juan Ruiz Martín de Eugui Luis Gallo Juan de Medina Arnao del Plano Arnao del Plano Juan Bautista Guichardini Fernando de Mújica Fernando de Mújica Luis Gallo Juan de Aberasturi Juan de Teza Alonso Gutiérrez Francisco de Dueñas Héritiers de Alonso de Astudillo Martín de Lupardo Alonso Pesquier Juan Bautista Beloti Juan Ruiz de Vergara Martín de Eugui Alvaro Gallo Alonso et Pedro de ­A rlanzón Jacobe de Agurto Juan de la Haya et Juan Ximenes Francisco Corsini Antonio de Mújica Juan de Castro Mújica Diego López Gallo 69di2/3 71di 69di 69di 69di1/4 69di 70di1/4 70di1/4 70di3/4 6l 6di c/du 70di 70di3/4 66,5di 66,5di 66,5di 70di1/3 70di1/3 68di3/4 Identités marchandes Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano 77 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 78 300du/foire de mai de Medina del Campo 2000du/foire d’octobre 1000du/foire d’octobre Medina del Campo 2500du/foire de Villalón 3000du/foire de mai 9.6.1541 21.7.1541 21.7.1541 5.12.1541 5.12.1541 100du/foire de mai de Medina del Campo 9.6.1541 Date Montant de la lettre/lieu du ­paiement en ­Castille Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Preneurs à Anvers Manuel Bernaldez Fernando de Mújica Arnao del Plano Arnao del Plano Juan de Cucho Juan de Cucho Donneurs à Anvers Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Tirés en ­Castille Alonso de Maluenda Juan et Al.onso de Salamanca Fernando Daza Medina Martín de Ugarte Francisco de Cucho Diego de Retana Bénéficiaires en ­Castille 69di1/3 67di3/4 70di7/8 74,5di 69di2/3 69di2/3 Taux de change du ducat en ­Brabant 78 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 79 18.3.1535 Villalón 21.12.1535 Medina del Campo 1.4.1536 Villalón 10.4.1536 Villalón 10.4.1536 Villalón Foire d’août Medina de Ríoseco Foire d’août Medina de Ríoseco 21.3.1537 Villalón 29.3.1537 Villalón 27.7.1537 Medina del Campo 16.12.1537 Medina del Campo 600esc à 6s/foire de juin 2000esc à 6s/foire de juin 1000esc à 6s/foire de septembre d’Anvers 600esc à 6s/paiement de mi-carême 24.5.1537 6.2.1538 Arnao del Plano Arnao del Plano Tirés en ­Brabant Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Francisco de Alza Diego Carrión et compagnie Arnao del Plano Arnao del Plano Hernando de Orozco Arnao del Plano Pedro de Zuazo Francisco Díaz Pedro de Isunza Juan de Lezama pour le Francisco de Olabe Arnao del Plano compte de Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Simón et Pedro Arnao del Plano Cuadrado Rodrigo de Espinosa Juan de Lezama Arnao del Plano Arnao del Plano Alonso de Santa Cruz Francisco Díaz Francisco Gutiérrez Arnao del Plano Bénéficiaires en ­Brabant Arnao del Plano Francisco de Recalde Cristóbal de Cisne- Arnao del Plano ros Simón et Pedro Arnao del Plano Cuadrado Juan de Lezama Arnao del Plano Pedro de la Torre Pedro de Aranda Donneurs en Castille Arnao del Plano Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Preneurs en ­Castille Clauses ­particulièr­e s Identités marchandes 14.9.1537 2.6.1537 1054 2/3esc à 6s/foire de noël 930esc à 6s/foire de juin 200esc à 6s/foire de juin 400esc à 6s/foire de juin 1156esc à 6s/foire de noël 450esc à 6l c/u/foire de juin 428,5esc à 6s/foire de Pâques 28.12.1536 24.12.1536 27.4.1536 27.4.1536 22.4.1536 21.1.1536 9.4.1535 Montant de la lettre/ Date de Date lieu du paiement en d’émission ­paiement Brabant en Castille en Brabant Lettres payées à Anvers par Arnao del Plano pour le compte de Rodrigo de Espinosa (ARN, Tribunales reales, nº 9216-II, fº 2-54) Annexe II 79 22/04/14 09:01 19.12.1537 Medina del Campo 30.12.1537 Medina del Campo 12.4.1538 Villalón 16.4.1538 Villalón 2.8.1538 Medina del Campo 29.7.1538 Medina del Campo 21.12.1538 Medina del Campo 30.12.1538 Medina del Campo 30.12.1538 Medina del Campo 2.4.1539 Villalón 29.3.1539 Villalón 2.8.1538 Medina del Campo 2.8.1538 Medina del Campo 01 Brumont-Priotti.indd 80 1350esc à 6s/foire de Pâques 226 5/12esc à 6s/foire de Pâques 300esc à 6s/foire de juin 300esc à 6s/foire de septembre 25.2.1538 9.5.1538 1116 1/12esc à 6s/ paiements de micarême 500esc à 6s/foire de Pâques 375esc à 6s/foire de Pâques 3352/20 esc à 6s/foire de juin d’Anvers 700esc à 6s/foire de juin d’Anvers 230esc à 6s/foire de septembre d’Anvers 470esc à 6s/foire de septembre d’Anvers 20.3.1539 20.3.1539 22.4.1539 1.9.1539 1.9.1539 22.4.1539 20.3.1539 1000esc à 6s/foire de septembre 11.9.1538 10.9.1538 22.5.1538 600esc à 6s/foire de Pâques 19.2.1538 Montant de la lettre/ Date de Date lieu du paiement en d’émission ­paiement Brabant en Castille en Brabant Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Alonso de Espinosa Arnao del Plano Alonso de Espinosa Arnao del Plano Diego de Carrión Juan de Lezama Juan Martínez de Recalde Juan Martínez de Recalde Francisco de Recalde Rodrigo de Espinosa Juan de Sojo Francisco de Recalde Rodrigo de Espinosa Arnao del Plano Arnao del Plano Tirés en ­Brabant Alegrin, facteur des Arnao del Plano Ulifort Lope de Barrondo Arnao del Plano Francisco de Recalde Simón et Pedro Cuadrado Donneurs en Castille Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Preneurs en ­Castille Juan de Espinosa et Al.onso Fernández Jerónimo de Espinosa Arnao del Plano Pedro de Zuazo Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Luis de Castro Arnao del Plano Simón et Pedro Cuadrado Bénéficiaires en ­Brabant Clauses ­particulièr­e s 80 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 81 Simón et Pedro Cuadrado Rodrigo de Espinosa 700esc à 6s/foire de Pâques Bergen op Zoom 1500esc à 6s/foire de juin 318esc à 6s/foire de juin 300esc à 6s/foire de juin 500esc à 6s/foire de juin 600esc à 6s/foire de juin d’Anvers 1000esc à 6s/foire de septembre 1500esc à 6s/foire de septembre d’Anvers 500esc à 6s/foire de septembre d’Anvers 583,5esc à 6s/paiments de la micarême 20.1.1540 10.4.1540 12.4.1540 12.4.1540 12.4.1540 12.4.1540 21.9.1540 21.9.1540 21.9.1540 22.1.1541 Villalón Villalón Villalón Villalón Foire de mai Medina del Campo Foire de mai Medina del Campo Foire de mai Medina del Campo 3.1.1541 Medina del Campo Francisco Corsini Reinaldo Strozzi Rodrigo de Espinosa Juan de Lezama Reinaldo Strozzi Francisco de Alza Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Fernando Daza Medina et compagnie Alonso de SalaArnao del Plano manca Antonio de Medina Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Juan Carlos Juan Carlos Pedro de Zuazu Francisco Pérez de Calatayaud Pedro de Madaria Les Bonvisis Pedro Porres Rodrigo Calderón Fernando Daza Luis de San Millán Pedro de Zuazo Arnao del Plano Diego Méndez Fernández Identités marchandes Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Juan de Lezama Juan de Lezama Rodrigo de Espinosa Pedro de Aguilar Juan de Lezama Rodrigo de Espinosa 3000esc à 6s/foire de Pâques Bergen op Zoom 20.1.1540 Rodrigo de Espinosa Diego de Trauco 1229esc à 6s/foire de Rodrigo de Espinosa noël Bergen op Zoom 25.10.1539 Rodrigo de Dueñas Arnao del Plano 2000esc à 6s/foire de Rodrigo de Espinosa noël Bergen op Zoom 25.10.1539 Foire d’août Medina de Ríoseco Foire d’août Medina de Ríoseco Foire d’octobre Medina del Campo Foire d’octobre Medina del Campo Villalón Campo 81 22/04/14 09:01 01 Brumont-Priotti.indd 82 8.4.1541 Villalón 29.7.1541 Medina del Campo 31.7.1541 Medina del Campo 31.7.1541 Medina del Campo 31.7.1541 Medina del Campo 3.8.1541 Medina del Campo 3.1.1541 Medina del Campo 3.1.1541 Medina del Campo 20.12.1540 Medina del Campo 28.12.1540 Medina del Campo Villalón 757esc à 6s/foire de septembre 132 3/12esc à 6s/foire de septembre 1107esc à 6s/foire de septembre 27.8.1541 27.8.1541 27.8.1541 27.8.1541 282esc à 6s/foire de septembre 617esc à 6s/foire de juin 28.4.1541 27.8.1541 282esc à 6s/foire de Pâques 27.1.1541 1000esc à 6s/foire de juin d’Anvers 1000esc à 6s/foire de septembre 1350esc à 6s/paiments Rodrigo de Espinosa de la mi-carême 24.1.1541 28.5.1541 400esc à 6s/paiments de la mi-carême 24.1.1541 Juan de Sojo Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa Rodrigo de Espinosa 1350esc à 6s/paiments Rodrigo de Espinosa de la mi-carême Preneurs en ­Castille 24.1.1541 Montant de la lettre/ Date de Date lieu du paiement en d’émission ­paiement Brabant en Castille en Brabant Tirés en ­Brabant Antón de Arratia Antón de Arratia Juan Bautista Beloti Juan Bautista Beloti Francisco Corsini Francisco Corsini Reinaldo Strozzi Angelo Juan Tomás et Jerónimo Spinola Juan de Sojo Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Angelo Juan Tomás Arnao del Plano et Jerónimo Spinola et compagnie Reinaldo Strozzi Arnao del Plano Donneurs en Castille Diego de Trauco Diego de Trauco Juan Donato de Longui Bernardo Carducho Diego Méndez Juan Bautista et Lorenzo Guichardini Diego Méndez Martín de Aguirre Leonardo Gentil Aberardo et Piero Salviati Juan Donato de Longui Bénéficiaires en ­Brabant À 351 mrs c/ esc que son por los 1030du que sobre protesto pagó a Andrés et Gutiérrez Clauses ­particulièr­e s 82 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 22/04/14 09:01 Juan de Lezama Juan de Lezama 644 7/8esc à 6s/foire de septembre 644 7/8esc à 6s/foire de septembre 27.8.1541 Foire de mai Medina del Campo 27.8.1541 Foire de mai Medina del Campo Diego de Carrión et compagnie 743 3/4esc à 6s/foire de septembre 27.8.1541 9.8.1541 Medina del Campo 01 Brumont-Priotti.indd 83 Juan de Lezama Juan de Lezama Diego de Carrión et compagnie Arnao del Plano Arnao del Plano Arnao del Plano Pedro de Zuazu À 351 mrs c/esc Bartolomé Belzar À 356 mrs c/ et compagnie esc que son por los 700du que sobre protesto pagaron a Juan Bautista Beloti Pedro de Zuazu À 351 mrs c/esc Identités marchandes 83 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 84 Annexe III Répartition géographique de 32 des 61 fardeaux de rouens de la compagnie entre Rodrigo de Espinosa, Esteban Lajao et Petijean Guénon, 1536-1538 (ARN Tribunales reales 65594) Nombre de fardeaux Medina del Campo Diego Velázquez Cristóbal de la Peña Francisco de Medina Alonso de la Cruz Gerónimo Serrano Juan del Arroyo Alonso de Alcocer Andrés Martínez Alonso de Tiberos Baltasar López Juan de Toro Francisco de Paz Diego Díez Navarro 10 6 01 Brumont-Priotti.indd 84 Tolède Burgos Cordoue Grenade Fresinal Logroño 1 2 1 1 2 4 1 1 1 1 1 22/04/14 09:01 Identités marchandes 85 Annexe IV Caractéristiques des toiles « rouens » en 1536-1538 (ARN, Tribunales reales, nº 9216-II, fº 2-54) Qualité Poids par fardeau en arrobes * Longeur en varas par fardeau ** Prix en maravédis par vara/quantité de fardeaux Anchos Entreanchos 262-282 271-283 426-446 46/1 44/2 43/1 44/1 43/1 44/1 43/1 43/1 39/13 39/2 43,5/4 37/10 43/1 433,5-449 37/3 37/1 37/6 37/1 37/1 34/3 * Une arrobe, soit 25 livres castillanes ou 11,5 kg. ** Une vara : 0,836 m. 01 Brumont-Priotti.indd 85 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 86 Lettres marchandes Normes de publication : Nous avons respecté l’orthographe des originaux, sauf erreur manifeste, notamment en ce qui concerne la confusion des lettres u et v où nous avons adopté l’orthographe moderne. Nous avons également remplacé le y lorsqu’il était phonétiquement accentué (exemple : myo) par í et non par ý, remplacé les n par des m devant b ou p, et les n par des ñ lorsque cela s’avérait nécessaire. De même, tant que le texte restait compréhensible, nous avons conservé l’ordre des lettres dans un mot, les doubles lettres (vee pour ve, salle pour sale, sauf celles situées en début de mot, comme les r), ainsi que les accords grammaticaux et de genre tels qu’ils apparaissent dans la correspondance. Pour une meilleure compréhension, nous avons structuré le contenu des missives en paragraphes, inexistants dans les originaux, et établi les majuscules pour les noms propres ainsi que la ponctuation et les accents selon l’usage actuel. La plupart des lettres sont en bon état de conservation et d’une lecture relativement aisée, mais quelques-unes ont souffert et sont déchirées et le texte en partie effacé : dans ces cas, il n’a pas été possible de restituer les manques (voir lettres no 9 et 62 par exemple). Abréviations utilisées dans le texte : […] : < > : (?) : texte restitué texte effacé, ou page déchirée, dans l’original. lecture douteuse Abréviations : v. m. : vuestra merced/votre grâce vs.ms. : vuestras mercedes/vos grâces mr. : maravedí/maravédi mrs. : maravedís/maravédis esc. : escudos/écus ds. : ducados/ducats di. : dinero/denier s. : sueldo/sou £ : libra/livre lb. : ibra peso/livre poids AP : Arnaot del Plano RE : Rodrigo de Espinosa 01 Brumont-Priotti.indd 86 22/04/14 09:01 Identités marchandes 87 Archivo Real de Navarra, Tribunales Reales. 1. Arnaot del Plano à Rodrigo de Espinosa, Anvers, 17-III-1533 (Leg. 9216-II) Retard de marchandises chargées pour l’Espagne. Nouvelle commande : attendre la foire de Pâques de Bergen op Zoom. AP se chargera des commandes de RE. Marchandises assurées. Futaines chères. Largesse de la place. Hiesús, Emberes 17 de marzo de 1533 A Rodrigo de Espinosa, Bilbao Muy virtuoso Señor, En Bergas, recibí una de v.m. de Medina del Campo de 18 de diziembre a la qual asta fagora no [he] echo respuesta, porque pensé fueran llegadas las mercaderías que compramos para Villalón de que las naos asta fagora están aquí [por no] les hazer buen tiempo, que me desplaze mucho, y haré breve respuesta con la presente. Beo la memoria que v.m. me a embiado para que luego la cumple allando las mercaderías conforme [a dicha] memoria, las quales en manera ninguna hasta la de Bergas de Pascoa no se puede haber, por causa que en la de Bergas pasada cuantas mercaderías a avido se han mucho bien vendido, en especial mercerías, y de las olandas blancas e ylos y cosas de Brujas, como son bocaranes y alfileres de cabeçuela y escobas, gran despacho, lo mysmo fustanes, por donde esta memoria de v.m., hasta la de Bergas de Pascoa no se podrá bien cumplir ; para entonces yo la cumpliré, placiendo a Dios, si me es posible que no falte nada y de lo que será le daré, señor, abiso. En cuanto a lo demás, que v.m. dize cómo el señor Juan López de Jáuregui le dixo en Bilbao que me embiase a mí la memoria y que yo la emplearía lo mejor que posible me fuese, digo, señor, que el mysmo señor Juan López me lo escribe y yo lo aré de buena boluntad. En po 1, segund por esta memoria beo, lo más dello son mercaderías que luego se han de pagar de qontado, que lo que pagaré tomaré sobre del señor Juan López como son por cuenta de v.m. y no de otro, y que cuando algo tome le daré, señor, aviso. Mándame que todo lo cargue en buena nao y que lo asegure hasta un real, digo, señor, que yo lo haré como, señor, me manda que asta una placa le aseguraré. Fustanes son [muy] caros y todo demás por el presente. Asta que algo cargue, no digo más. Sea Cristo con v.m. Los 400 ds. que el señor dice que embiará a cambio, no envió, plázeme porque aquí ba la plaza muy larga. Nuestro señor sea en guarda de todos. 1 Empero? 01 Brumont-Priotti.indd 87 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 88 2. Arnaot del Plano à Rodrigo de Espinosa, Anvers, 26-III-1533 (Leg. 9216-II) Somos a 26 del presente. Tenida por falta de mensajeros, después no ay nada de nuevo que le avisar. en la Bergas se empleará todo lo de v.m. y quedo al servicio de v.m. Arnao del Plano 3. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 24-III-1535 (Leg. 9216-II, f° 2). Crédit bienvenu car il n’y avait pas d’argent sur la place. Lettre de change. Foire mauvaise : RE ne peut payer Martín de Ugarte. Marchandises envoyées et commandes. Futaines et bougrans : demande. Comptes de marchandises : erreurs. Importante commande de “grosses” marchandises plus avantageuses que la mercerie. Conseils pour l’achat des marchandises. RE a acheté des draps de France et espère faire une bonne foire. Mort de Ochoa de Duo : il ne devait rien à RE. Ihesús, en Villalón 24 de marzo 1535 Muy virtuoso señor, En ésta de Villalón, me allo con dos cartas de v.m., de 6 de henero y 15 de febrero y las dos de una copia, así bien las letras de los 500 ds. que me a dado a rescivir, de que, señor, le tengo en merced, que gran socorro me dio en ello, según lo que a pasado en esta feria que, como el emperador a mandado acortar estas ferias y se dio pregón en los pagos de la de otubre, con esto no nos an venido a pagar la quarta parte de los que nos devían, donde nos hemos visto en arta estrechura, así yo como mis vezinos y todos se an remediado a arto daño de sí, tomando a canvio. Yo he tomado sobre de v.m. 450 coronas que ban a rescibir a v.m. rescividos de pedro de Aranda el mayor ; suplico a v.m. que al tiempo se paguen con honor y los tome sobre de mí para otubre. Yo beo que gran atrebimiento a seydo de mí, por ende v.m. me perdone que, por medio de un Nabarro amigo mío que vino a vender unos lienços y no se pudo baler dellos poderlos vender de qontado y avía de pagar una letra de Çaragoça de 400 ducados, en que me rogó le tomase para allá y se venisen para otubre. yo me quisiera escusar, mas hombre no puede perder la verguença en tener estrecha amistad. De toda mi cuenta, de lo que devía para esta feria, me an faltado 200000 mrs. poco más o menos, de los quales le ago falta al señor Martín de Ugarte 2, que de 600000 que le devía no le [he] pagado sino 400000 mrs. Sabe Dios la pena que en ello rescivo, mas con ser la feria tan nublada, avrá de prestar pasiencia, que otros más estirados que yo se an visto en más falta. Yo le escribo al dicho con un criado mío, que oy le envío para allá, que si le parece muy cuesta arriba de esperar asta mayo, que este resto le escriba a v.m. los tome sobre de mí allá, y lo que ba a dezir, como an ydo canvios, que yo quiero pagar, y en lo demás aya paciencia y creo lo abrá de azer según es muy interesal. Si le escribiere v.m., me ará merced de hazer como él le escribiere que por lo que ba a dezir en ello no 2 01 Brumont-Priotti.indd 88 Au sujet de ce marchand de Bilbao, voir l’introduction. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 89 quiero que le paresca cuesta arriba. Al señor Martín de Ugarte, los 500 ds. que me dio a rescibir, le tengo echo acredor y lo mismo deudor de los 500 que por v.m. he pagado ; v.m. lo aga lo mismo. La roldana que dize me envió de la de setiembre yo, señor, he rescivido, de que me enviare la memoria dello veré si viene conforme. Veo me dize que visto que no tenía memoria para la de Navidad, que a su discreción me a cargado una parte de ropa de fustanes, de fustanes y vocaranes y otras cosas de Tornay como mejor le a parecido ; está, señor, bien, mas yo escribí a v.m., a mi parescer por la de 23 de deziembre, que v.m. dize recivió, que désta de Navidad no me cargase ropa que las 200 £ del señor Martín de Ugarte se quedasen para ésta de Pascoa, que para allá enviaría una buena memoria, a que fuera destas dos ferias que se hacen en Medina no quería tener ropa, sino lo que sobrase destas ferias ; en fin, en ello ba poco. Veo me dize por la cerrada de 3 de março como los fustanes y bocaranes los tenía por cargar y las cargaría ; ágole saver que me haría mucha falta en no me los aver enviado en estas naos porque ay requesta en ello. Veo dize le escriba lo que ay de más y de menos en las mercaderías y tanvién si ay otros hierros en precios : aquí será la menuta della, que el señor Martín de ugarte me lo envió porque al tiempo no me allé en vilvao. en lo de más, es que la sesta de ylera que me pone por 24 y 26 esc. de 13 di. y medio, que del mesmo ylo me a enviado otras vezes y tanvién a juan de Sojo, que yo llebé a cotejar con ello, tanvién vieron el señor juan de leçama y jacobe de agurto 3: v.m. myre de quien lo tomo. Tanvién puede ser aya trocado con otro a quien envía mercaderías. V.m. me aga acredor, que yo le tengo echo deudor. las tijeras de espabillar, que suelen venir a 3 s. y 3 s. 2, me pone a 6 s. en la memoria, que claro está el yerro, y en los voemios negros que suelen venir a 1 s. 2, me pone a 1 s. 8, y en las pelotas me pone a 13 s. 4 y suelen venir a 10 s. : suplico a v.m. que en todo aga mirar, que esto es por hierro de sus criados. de la péndola y de todo, me escriba la razón dello. por otras, le tengo escrito que la ropa que me envió de la de Pascoa, que las ojas me envió en dos copias, en la una a 16 s. y en otra copia de la mesma los medios a 16 s. y los otros medios a 14 s. : claro paresce es descuydo del criado, que, en aquel tiempo, a todos mis vezinos les venía a 14 s. y al señor Martín de ugarte se lo dixe y me dixo le escribiese, que claro hera el hierro. yo le tengo echo por acredor por entero y no deudor desto asta saver de v.m. ; de todo, le suplico me escriba porque estemos en cuenta que no vaya a dezir un dinero en todo el tiempo. Aquí será una memoria para la de Pascoa que montará vien y es por causa que entro en cosas gruesas a pedir y de las mercerías pocas, porque le ago saver que a más abantaja se venden les cosas gruesas que las mercerías, caso que los fíe hombre a tiempo más largo. Ágole saver que, si no fuera que estoy obligado por un tanto en cada feria de alcabala, que benda poco que venda mucho, que no enviaría por real de mercerías, sino cinco ho seys cosas gruesas y, si plaze a dios, así lo tengo de hazer de la de otubre que vendrá adelante, que con tener roanes, que espero tener en cada feria, me vendrá a propósito. Ágole saver que en las mercerías menutas ponemos dineros de casa quando echemos buena cuenta, que a una carga de fil de fierros que no bale seys myll mrs., cuesta de alquiles tanto como una carga de olandas y no bendemos a tanta abantaja como las olandas, y cáusalo de tantos merceros nuevos que se an echo de nuevo que no 3 Juan de Sojo, Juan de Lezama et Jacobe de Agurto sont des merciers et des marchands de Bilbao (J.-Ph. Priotti, Bilbao et ses marchands…, p. 227, 232 note 319, 236 note 346, 251 note 417, 257). Juan de Lezama est né vers 1495. 01 Brumont-Priotti.indd 89 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 90 echan cuenta, sino a montón. En fin, allá se lo ayan, que yo les dexaré la mano como arriba digo de otubre adelante, y Dios les ayude. lo primero a de mandar poner la mano, comprar las yleras y fustanes porque soy cierto abrá requesta allá, que enviarán a pedir de acá por suma dello ; por ende, le sea aviso de ser de los primeros por que la emplea sea más abantajado que lo de mis vezinos. así bien en los manteles, las olandas, si no alla sobre manera de muy buena emplea, no me los cure de enviar porque a no ser muy aventajadas, en my vida me saldría dellos, por ende, le sea aviso. Los razos que v.m. me envió a la de otubre del mesmo maestro me dizen se an abaxado a 19 di., si así es, me enviará dos fardos dellos con que sean del mesmo maestro, y no de otro por un mr. que en no ser de los mesmos, en my vida no saldría dellos, que así tiene el señor Juan de Leçama unos que le costaron a 17 di. : a más de 4 años que por un mr. no los a podido despachar. Por ende, le sea aviso de no me enviar de otros sino de los mesmos de otubre con que sean a los 19 di. y los den por largo tiempo que, por lo menos, por un año ho no los envíe, que acá los damos por un año y medio. Como arriba digo, lo primero a de emplear las cosas gruesas : en esta feria hubiera vendido 30 fardos de fustanes, si los tubiera, y vien vendidos ; como digo, tome la mano en ello antes que sus vezinos ; las mercerías comprará a la postre y soy por cierto que darán mucha baxa porque enviarán por poca suma dellos entre todos ; por ende, a de ser corto en alargar la mano en ello. Los vocacís que me envió a la de otubre heran de mala emplea ; en todo, le suplico aga de manera que tenga abentaja a mis vezinos en la emplea de las cosas gruesas que, siendo así, yo tendré buena feria en ésta de mayo, plaziendo a Dios, que estaré sortido por todas partes, así de cosas de Bretaña como de lencerías y papel, y tanvién e probeydo por xx cargas de peynes. Plegue a Dios tengamos salud que yo espero en Dios de tener buena feria por estar bien sortido. A de trabajar de cargar la ropa en la primera nao que se aparejare ; en cada nao que venieren para Vilvao en esta flota, me ará correr 20 £ porque viene sobre berano, que no ay peligro, con la ayuda de Dios, que sobre yvierno no correría por mucha cosa. En las cartas que me escribiere me dará aviso como corro, nombrando las naos ; no sea más de en las naos que venieren a Vilvao desta feria de Vergas. Los myll ds. que a tomado sobre mí, no me an presentado asta oy, de que me dieren, yo la acetaré y pagaré con mucho honor. Ya abrá savido de la muerte del malogrado Ochoa de Duo 4; save Dios lo que en la ánima me llega. ¡ Plegue a Dios le ponga en su gloria ! En toda nuestra cuenta dentre él y mí, ba a dezir de una parte a otro 2 s. 2 di., de que rescivo gloria en ello. ¡ Plegue a Dios que con todos tenga tan redonda cuenta ! que mucho lo quería porque lo tenía por verdadero hermano. con tanto quedo rogando a Dios goarde y prospere vida y honra de v.m. y así quedo al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa (au dos) : Al muy virtuoso señor, el señor Arnao del Plano en Emberes. [1535] De Villalón, de 24 de março, [recibida] a 5 de abril de Rodrigo Despinosa 4 01 Brumont-Priotti.indd 90 Marchand de Bilbao. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 91 4. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 28-V-1535 (Leg. 9216-II, f° 4). Panier de fil. Comptes vérifiés : différends. Commande importante. Conseils de RE à AP au sujet de son mariage : mieux vaut prendre une femme de son pays qu’une étrangère. Éloge de Pampelune. Yhesús, en Medina del Campo, 28 de mayo de 535 Muy virtuoso señor, De Ríoseco, le escribí largo en respuesta de la suya de 11 del últymo pasado ; así, por ésta, no abrá que le dezir más de coanto será aquí. El testimonio de la sesta de ylera para que se aga v.m. pagar, mire v.m. que tanvién v.m. se podría herrar, que, como v.m. envía para otros, se podría trocar la sesta ; por ende, no dexe de les escribir a las partes miren en ello más ; yo me tengo por cierto que si así fuese, que la parte para agora ya le abrá escrito mordiéndosele a la conciencia. Ya le tengo escrito como sus letras se pagarán con mucho honor y tanvién como las cuentas que v.m. me envió, las cotejé y están vien, ecepto en la primera partida de la cargazón que v.m. no tiene que entrar, ni salir, porque de todo le [he] echo bueno al señor Martín de Ugarte, donde veo ay trabiesa contra mí, que, a ser así, ganaba yo dineros en ver yo que v.m., con pensar ser así, se avrá balido sobre de mí de la suma en las letras pasadas y, si así es, no dexe de azer mención al señor Martín de Ugarte como yo recibo agrabio en ello, caso que hel dicho lo eche por alto. En lo demás, lo que ba a dezir de sus cuentas a las mías es poco, que lo uno es que me pone menos en la roldana que se perdió en la de Martiarto con mis menos como v.m. verá por su cuenta ; lo demás hes lo que ha benido de más y de menos, que la razón de León se lo he enviado, de manera que con ello está todo vien. De la cuenta de Juan López, le tengo escrito por la otra cómo me hes deudor v.m. del riesgo de las libras que del tomé ; que v.m. me aze deudor por entero y no he sido ynosente en no me echar en ello asta agora, que bueno sería si es a cargo de Juan López y lo ha dexado a disimular ; si así es, yo no querría ser hél por todos los vienes de fortuna. V.m. me escriba la razón dello. Aquí será una memoria para ésta de junio que montará algo y ágolo porque de la de setiembre no embiaré a pedir nada, si no son las 200 £ justas que soy obligado al señor Martín de Ugarte, y esto a de ser todo en cera que lo embíe a San Sabastyán para Pamplona, como por las otras le tengo escrito. Si no son las dos ferias desta villa de mayo y otubre, todo lo demás es poquedad y tengo destar por puesto de no embiar a pedir nada, sino para estas dos ferias. Con tanto otro no ay que más dezir a v.m. más de que deseo serbir a v.m. si en algo se ofreciese que según su boluntad y obra, a todos los que tenemos plática con v.m., nos pone en obligación. Aquí tenemos noticia : es la boluntad de v.m. de se casar allá. Con la obligación que nos ha obligado me da atrebimiento, que no deve de agenar del natural por vienes de fortuna que al ombre en tierra agena, de que el ojo se le sierra, no ay más memorya dél y de su muger menos, y en la parentela de su muger, ombre no tiene al tiempo de necesidad, plaza ; por ende, a de estar recio de no ser vensido por todo el mundo, y menos en Vilvao, según beo lo que pasa, sino en su propio natural y, sy su natural le parece tierra estéril, ay está nuestra Pamplona que no ay otro su par en las partidas del mundo, así de ser la tierra sana como de no faltar cosa desta vida, sino es padre y madre y más después que hes la gente de la mejor vida que ay en 01 Brumont-Priotti.indd 91 22/04/14 09:01 92 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti todo el mundo y después que le acompaña de estar a tres jornadas de su tierra, según me dizen. V.m. me perdone mi atrebimiento, que nos combida el buen selo que le tengo a v.m. y, con tanto, quedo rogando a Dios goarde y propere su vida y onra de v.m., y le dexe complir sus deseos como v.m. desea, y así quedo al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa. 5. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 27-VII-1535 (Leg. 9216-II, f° 5). Courrier, lettres égarées. Lettres de change : acceptées par AP. Laines : mauvaise marchandise. Peignes : fabriqués en Béarn, monopole de quelques marchands. Comptes : difficultés avec Martín de Ugarte. Assurances : difficultés pour percevoir ce qui a été perdu sur le bateau de Martiarto. Conflit avec Martín de Ugarte : RE est solvable. Plaintes de RE à AP : il ne lui avance pas assez d’argent, excuses. Panier de fil : témoignage. Futaines de Milan, chargement. Nécessité de prendre de l’argent à change pour les prochaines foires. Cartes à jouer : mauvaise qualité. Hollandes : bien vendues. Commande pour la foire de juin. Yhesús, en Medina del Campo a 27 de julio de 535 Muy virtuoso señor, En 14 del presente, echa de 4 del dicho, reciví una de v.m. y, dentro, una copia de las mercaderías que abía cargado asta las oras. Veo me dize se alla con una mía de 14 de mayo y no me aze mención de otras 4 cartas que después le tengo escrito, que de razón los avía de aver recibydo. Veo dize cómo mi letra que de Villalón enbié sobre de v.m. se pagará con mucha onra, yo, señor, le tengo en mucha merced. El balor dize tomará para otubre y está, señor, bien. Veo me dize que toda vez que tubiere necesidad de algunos dineros me balga sobre de v.m. que serán pagadas como si fuesen propias suyas ; yo, señor, le vezo las manos. Yo no sé con qué serbicio le pueda serbir a v.m. los ofrecimientos que v.m. me aze, que me parece me pone en obligación para toda mi vida, que plega a Dios se ofresca en algo en que yo pueda azer algún serbicio a v.m. Veo me dize no debo de entender en lanas por ser mercadería tan pesada y entra suma de dineros, y para entender en lo de Flandes y Francia, ombre se allaría en necescidad donde avría de tomar a cambio, por donde dize que los cambios comen al hombre sin sentir. Yo veo que v.m. tiene razón y pase lo de este año, que adelante yo me quitaré dellos, que, dexado aparte el daño que ombre recibe en los cambios, es más el descanso que hombre deve de procurar, aunque dexe de ganar el ynterés de las lanas, que yo, lores a Dios, asta entender en estas lanas que ha dos años antes, yo no sabía que cosa era tomar a cambio. Que antes me sobrasen dies doblas, como arriba digo, fuera deste año, yo tomaré otra manera de vibir si plaze a Dios. A lo que dize del trato de los peynes, pues ay tanto ynterés que debo de entender en ellos, ágole saver que la parte que entiende en estos peynes, de como supo que yo avía entrado en ellos, a la ora fue a los oficiales y les yzo obligar a todos que no le pudiesen vender docenas a nenguno, sino a ellos. Fuera de la feria de otubre, me tengo de yr allá donde se azen, a ver el medio que pueda 01 Brumont-Priotti.indd 92 22/04/14 09:01 Identités marchandes 93 aver, y con lo que yziere, yo le daré aviso a v.m. Ellos se hazen [en] Vearne, y es ahí donde v.m. es natural, que creo no hay dies legoas de donde es v.m. Ágole saver que héstos que los tienen ganan coanto quieren, que no es el precio más de lo que hellos los quieren poner, que cierto, de estar en una mano, es trato para azerse ombre rico. Como arriba digo, yo me legaré asta allá por ver lo que pasa. En quanto a lo que dize de la partida de las 350 £ 15 s. 2 que v.m. no le tiene echo deudor al señor Martín de Ugarte más de los 200 £, por ende, que cobre del dicho y me valga sobre dél otro tanto tiempo. A la ora que las cuentas que v.m. me envió, le escribí al señor Martín de Ugarte sobre esta partida, y me escribió le escribiría a v.m. que no tubiese que entrar ni salir en ello ; por ende, vea v.[m.] en ello. En coanto a lo que dize me balga sobre el señor Martín de ugarte de otro tanto tiempo como él se a gosado sobre mí de los 150 £, esto a v.m. le hestá de descargar la mesma partida, valiéndose sobre el dicho Martín, que hel Martín de Ugarte soy cierto que lo echará a risa, coando le able en ello ; por ende, pues por v.m. ha salido la cosa, v.m. mirará en ello, y así lo remito a v.m. A lo que dize de 55 £ que me envió de la de setiembre, son a mi cuenta y de la de Navidad. De lo que empleo le tengo de azer buenos 200 £ al señor Martín de ugarte y así le tengo echo y está, señor, vyen. A lo que se perdió en la nao de martiarto, veo me dize que Juan López le escribe que no me ha de azer buenos más de 43 £; no puedo pensar cómo puede ser porque, de que fenecer con él, él me dixo que, pues el seguro se cobraría antes que yo le ubiese de pagar ha él, que lo tomase a mi cuenta y le yziese ha él buenos los 100 £; yo le dixe que hera contento y esto pasó delante de Ochoa Lanier. Puede ser que de lo que salió mojado que con ello me querrá a mí acudir del resto, que otro no puede ser, y de las 7 £ del seguro, que son a cuenta de Juan López, tanvién. Veo me dize cobre dél ; yo le suplico a v.m. que v.m. le escriba cómo se le olvidaron de ponerlos a su cuenta, por ende que le aze v.m. deudor dellos. Dígolo porque hes un hombre de que la cosa se ayñeja, le sería mal desbolsar, y a v.m. no podrá dezir menos. Yo le prometo mi fe a v.m. que tengo myedo de algunos hombres, que el dinero que tengo en la mano me lo han de llebar sin sentir y todo lo ha de llebar al cabo, lo mal ganado, el diablo. A lo que dize aserca del señor Martín de Ugarte de lo que yo por las otras le escribí a v.m. como me a bien dicho, como a v.m. le escribió, que si no le remetía dineros que no curase demplear por tan entero mys memorias como yo embiaba a pedir y dize que tal no se allará y, caso que fuese así, que no es mucho, que de otros más ricos que yo suelen escribir de un amigo a otro. Yo lo digo que no es mucho, mas como me dixieron que la cosa andaba por los niños, me pesaba en la ánima que, como v.m. dize, somos mortales. Donde se tubiesen 3000 y 4000 ducados, es razón que miren más ; a esto, le quiero dezir que caso que a mí me es maldezir que, caso que Dios me llebase deste mundo, que por cobrar cada uno lo suyo, no recibiría pena que, lores a Dios, dejado aparte los tratos, que sólo de my raíz me puedo vibir muy onradamente, aunque tenga un callo. De lo que yo debiere a v.m. y a otros pueden estar bien descansados, lores a Dios, tan vien como el señor Martín de Ugarte. Yo beo me es feo abonarme a mí mesmo, mas porque la cosa viene sobre propósito, me dexo dezir esto. A lo que dize me quexo de que no me abança, y que no tengo razón por que yo mando suma de mercaderías que adelantado se pagan, los dineros que de lo que toma a tiempo me aze bueno asta una placa, por cierto, yo no dudo más que no está v.m. en tal fama que a nadie no le aga buenos lo que saca por cada uno a tiempo, que más bale la fama que a v.m. le dan que coantos vienes de otros que pueden alcansar v.m. No deve de enojarse, porque yo sea de mal contento que, si algo escribí fuera de la razón a mi provecho, a lo de tomar por alto, pues acer 01 Brumont-Priotti.indd 93 22/04/14 09:01 94 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti lo que deve. Los tratos andan por acá tan mal que emos de fiar todo por un año asta las mercerías, y allá vemos se compra de contado, que con esto tenemos trabajo y así escribe ombre a v.m. aga por abança lo que puede en las mercaderías, y por esto ne se deve de enojar. Que beo me dize que si me pareze que otro ará mejor mis cosas me remita a otro : por cierto, señor, que sy yo tubiera que azer con los negocios que [he] tubido con otros con v.m., mi capa valiera más de lo que bale que, mancebo de más descanso creo ubiera en nuestro trato, que, como por esta otra parte digo, yo soy obligado a v.m. para tener memoria de v.m., de sus ofrecimientos que me aze con las obras. Del testimonio de la ylera que dize que le embíe, ya se lo tengo enviado ; dízeme que hes menester dies testimonios para con él, según da tan poco crédito a los hombres. Por cierto, por sus 16000 ds. que dize que bale lo suyo, no tomaría yo en algo de una placa. Dize que es tan angostado en su bibir que no gasta pan blanco, pues, de pensar que todo a de quedar acá que no a de llebar consigo la asienda y tendrá algún yjo que lo sabrá gastar, así tendrá poco cuydado de su ánima. Veo dize que hespera los fustanes de Milán y benidas que sean, será la cargazón : está, señor, vien. Así vien dize cómo no ha tomado nengún dinero desta cargazón por cuenta del señor Martín de Ugarte, que todo hes a mi cuenta por aprobecharme más, yo, señor, le vezo las manos. Por ende, escriba al señor Martín de Ugarte sobre ello, que el escriva, puesto le tengo de azer obligación de sus 200 £, por ende, dígale como todo lo que ubo menester para esta cargazón ha tomado sobre de mí y que no tiene que entrar ni salir en ello. A lo que dize que no puede azer menos de tomar dineros para las ferias de Villalón y agosto, está, señor, vien, que no hes razón le dé pesadumbre, pues no se puede azer menos. La cédula de los 1250 ds. lo a acetado, y se pagará con la gorra en la mano, por medio que de agosto he menester prober de dineros para Francia y tanvién para Nabarra y, a la causa, tendré trabajo que si no me da a recibir, como le escribí, abré de tomar algo sobre de v.m., por ende, a de prestar paciencia. En duda estoy si alcansará la ropa de junio para agosto, donde estaremos todos despujados de mercaderías. Hágole saber que muy poco se nos ha quedado de mercaderías, que lo que me ha alcançado a la parte tanvién he despachado la mayor parte aunque alcansó tarde vien que todo lo fiamos 1 tercio en otubre y resto a mayo que menos no se puede azer, o ase de asentar cabo ello. Unos naypes de un maestro nuebo que me ha enviado no se gastan, aunque los dé dados, que son tan malos, estoy con miedo me embíe dellos ; todos los naypes se an abajado sobremanera, por ende, si no se alla con ellos, no me los embíe y sean sino de Felipe Ayt, que tenga muy limpio las espaldas y de buena tinta. Para la de setiembre, no creo enbiaré memoria porque tan alcansa para otubre y coando alcança viene tarde. De las olandas, ya le tengo escrito que, por ser de buena emplea, los despaché a la ora y ubiera vendido aunque tubiera 50 fardeles. por medio de tener de otras lencerías, tanvién me ayuda la venta más que a otros. De bramantes, ha ubido mucha demanda y los que an benido son bendidos de qontado a 1480 £ de grueso y 1500. Con tanto ceso y quedo rogando a Dios goarde y prospere vida y honrra de v.m. y así, Cristo sea con todos y quedo al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa. 01 Brumont-Priotti.indd 94 22/04/14 09:01 Identités marchandes 95 La cargazón de lo que le embié a pedir para ésta de junio, le pido de merced no falte nengún sortimiento, porque a faltar una cosa, viene daño a hombre, que esta mercería tiene que en faltar dos o tres cosas, puede asentar cabo ello. (au dos) : De medina del campo de 27 de jullio, recibida en 11 de agosto de Rodrigo Despinosa. 6. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 8-VIII-1535 (Leg. 9216-II, f° 8). Foire de Medina : bons résultats. Avantages de vendre des marchandises de valeur en gros plutôt que de la mercerie. Bonne vente des satins, difficultés des petits merciers. Trop de frais : RE désire se retirer des affaires. Commande de hollandes. Remise de fonds. Merciers riches : Simón Cuadrado et Pedro Sáez de Fajardo. Commerce des laines et des marchandises de France. Marchandises commandées. Lettre de change. De Medina del Campo, 8 de agosto 1535 Muy virtuoso señor, En 4 del presente, recibí una de v.m. echa de 4 de julio y cerrada del 20 del dicho que asta allá es copia de otra, donde por otra le tengo respondido a lo contenido, y así por ésta será solamente a lo que después me escribe. Veo que en 10 de julio rescivió una mía de Medina del Campo de 28 del pasado 5 y veo tiene plazer de que llegaron algunas mercaderías a tiempo que se despacharon vien acá y lo mismo dize que los manteles y bocaranes, y otras menudencias, que después venieron en la nao de los Cosales llegarían a tiempo, de que de todo esto abremos buena venta. A esto digo a v.m. que, de lo primero que vino, que de todo ello no se [ha] quedado por vender, sy no es syete fardeles de saytines, que todo lo demás se [ha] despachado, y de lo que vino a la postre, en la nao de los Cosales, por venir tarde la ropa, se me an quedado obra de 120 piezas de manteles y 15 docenas de vocaranes y una sesta de ylera de 14 di. y medio, que todo lo demás se a despachado, lores a Dios, que al llegar antes diez días, esto que vino a la postre, no se quedara de vender real de todo ello, mayormente en los vocaranes y manteles, que todos se an ydo ambrientos de la feria, que antes que llegase la ropa se partieron toda la gente. Mas, todavía, tengo contento de lo negociado, lores a Dios ; doy la cuenta por menudo porque uno huelga del probecho de sus amigos. A lo que dize aserca de los saitines, que para qué los envío a pedir pues acá fiamos tanto tiempo, y allá no se dan por más de dos ferias ; ágole saver más a cuenta me salen estas cosas de saytines y holandas y vocaranes y manteles, yleras, que son cosas gruesas en darlos fiados por año y medio, que no las mercerías menutas por medio año, porque todas estas cosas gruesas los vende hombre todo siempre, o las más vezes, a 1600 £, y de las mercerías menutas, que con adelantado el dinero no los pueden aver allá, no nos salen vendidos apenas a 1600 £, que en ello entra toda cosa de hierro y latonería, y otras cosas de peso, que quando vien echamos cuenta, todas cosas de peso nos cuesta a nosotros más de lo que vendemos, porque una carga de cosa de hierro no vale 6000 mrs., 5 Sic. 01 Brumont-Priotti.indd 95 22/04/14 09:01 96 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti y tanto nos cuesta, así en los fleytes de la mar, como los portes de Vilvao asta estas ferias, como otra carga que valiese 50000 mrs. de holandas y que, además desto, hombre grangea algo en la traviesa de las desmerías que asemos. Dígolo por lo que dize para qué enviar a pedir estas cosas gruesas para fiar a tanto tiempo, que para esto le doy la razón dello. En los saytines que v.m. me a enviado, como arriba digo, los he vendido todos, eceto las syete piezas, y todo a 160 mrs. la bara, heceto tres o quatro piezas que los dí a 150, fiados por un año, que puede ver que es algo mejor venta que de todas las mercerías que, coando se vendiesen de contado, quando echemos buena cuenta, y caso que las mercerías se vendiesen de contado, me parece que es mejor venta en fiar los razos por un año, quanto más que las mercerías también los piden fiados por un año syn empacho alguno que, por Dios, tenemos arto trabajo que todos, unos por otros, estamos estribados de dar a tiempo una feria y dos un vecino más que otro, que si yo no lo doy, si sale de mi casa y entra en otra de mi vezino, no sale sin la mercadería. Sy es menester con dar una feria más de lo que el mesmo mercader se me combidaba darme a mí, de manera que tenemos arto trabajo, mayormente yo, que no soy más de solo, ni tengo otros padrinos, como tienen todos mis vezinos, así el señor Juan de Leçama, con Juan de Sojo y Quadrado y estos Frías 6 que de nuebo se an armados en mercería ; todos ellos están armados de crédito para todos, y con esto se estriban, como se allan poderosos de dar las mercaderías por tanto tiempo, quoando se a vien contado el tiempo, con lo que veo allá pasar que an de pagar de contado la mayor parte de las mercaderías, veo se rezume en poco la ganancia, según las costas tenemos, tan grandes que no nos podemos baler cada uno de nosotros, que tengamos menos de quatro y cinco criados, y otros ydos y venideros de la costa cotidiana le lleba al hombre por el pie ; ygoal es el Burgalés que con tener dies tantos de mercadería que los otros y se pasa con un muchacho que le traya de comer. Dígolo, como arriba digo, tenemos trabajo y, pues que así pasa la cosa, ágole saver que yo me quiero recojerme de los tratos que para andarme moço de la mercería, syn más ynterés, estando en su casa hombre gana de comer, mayormente, lores a Dios, tengo casa en que vibir, que hombre estando en su casa puede mejor ganar de comer, syn costa, que no por acá con toda la fausta que acá tenemos, que toda nuestra ganancia es como la de los jugadores que dan quanto ganan para las candelas, francamente, y quando pierde veo no le da nada ninguno : así es de nosotros que todo lo damos en costas de candelas y posadas y alcabalas con más la costa grande cotidiana que tenemos donde, con fiar las mercaderías tanto tiempo, como los damos, echando buena quenta, como por esta otra parte digo, se consume toda la ganancia. A lo que dize que está en compra de alguna suma de holandas, de la parte de quien envió las otras, y que si se ygoala me enviará asta media dozena de fardeles : está, señor, bien, con que le suplico ponga la mano de que tenga aventaje en la emplea a mys vecinos, porque siendo así, vendería en cada feria aunque tubiese veinte fardeles, y para no estar v.m. sobre muy contento de la emplea, no me cure de enviar sólo una pieza. Así bien veo que, visto que por mis cartas le escribo, como en ésta de agosto tengo pocos recivos, y que para ello veo, por darme descanso, me remetirá asta seyscientos ducados y los tornará a tomar para otubre, yo, señor, le beso las manos por mill vezes. Veo dize será buena parte lo que tomará para otubre 6 Les Frías et les Cuadrado sont des marchands de Medina del Campo (H. Lapeyre, El comercio exterior…, p. 234, 239, 240). 01 Brumont-Priotti.indd 96 22/04/14 09:01 Identités marchandes 97 sobre mí : sus letras serán pagadas con el vonete en la mano, y todo siempre me combidaré de yr a sus casas, antes que me vengan a pedir y de esto sea cierto. A lo que dize de Ximón Coadrado, que v.m. es cierto que muy pocos dineros suele tomar para allá, no me maravillo deso, como él sea muy rico, más por más que esté, otros más ricos que él suelen tomar a canvio ; yo sé bien en la Villalón pasada tomó a cambio como sus vezinos, que si pasara por mí, pensará estoy vien arto desmayado. Dígolo, aunque él sea rico, como es cierto que él está, como en él es vien empleado, por ser tan hombre de vien que por eso, como arriba digo, no es mucho que le falte como a sus vezinos, según los tratos andan tan de lodo acá. Asimismo, dize ha 14 años que tiene cuenta con el señor Pedro Saes de Fajardo, y en todo este tiempo no a tomado real sobre v.m., mas antes que a remetido poco o mucho ; dello no me maravillo en estar tan rico como está, mas puede pensar que, después de Dios, v.m. es causa de ser tan poderoso como él está, que en las pasadas ferias hubo de ganar dos myll ducados, como otro no abía más de él que tubiese crédito allá, que, de como se perdieron Hurtuño de Aznareta y Pedro de Oñati, y Pedro de Mendieta, por mal gobernarse, quedo bien solo en el señor Pedro Saes el señor crédito entre los merceros, donde con la gran diligencia que v.m. le ponga de cargar suma de ropa, así en naos como en asabras, como hera llegada la mercadería quando lo vendía a la hora todo de qontado, a puertas serradas, de que en la mayor parte de las mercaderías ganaba por lo menos más de 50 por ciento, fuera de costas, según echamos la cuenta las ventas que él azía, porque la cinta blanca, que cuesta agora 15 s. como no avía otro comprador más que v.m., costaba entonces a 11 s., y acá vendía él a 130 (?) la (?) 7 y otras mercaderías al mismo consolante 8, donde se hizo muy poderoso, y lo está, donde es bien empleado en él, por ser tan noble persona como él de que plegue a Dios le dé Dios vida larga como él desea. A lo que dize me salga del trato de lanas y de tratar en Francia que, aziéndolo así, vibiré más descansado, ya por otras le tengo escrito que, fuera deste año, yo estoy por dicho de quitarme dello. En quanto a lo de Francia, de enviar por alguna parte de algunas cosas no puede hombre azer menos, porque aze mucho al caso por el surtimiento de lo que traemos de Flandes, que lo mesmo haze el señor Juan de Leçama, y tanvién Juan de Sojo de un año a esta parte se a entrado en ello, de manera hombre no puede azer menos que sus vezinos, que con este trato de mercería, sy hombre no está probeydo de todas cosas, sy le falta tres cosas, hombre se puede asentar cavo ello, que puede ver que tenemos arto trabajo. Manteles e yleras, veo me dize pagándolos de contado no los allan, y acá los dan fiados por un año, porque bea sy tenemos trabajo, y hombre a menester tener vuena bolsa para sostener este trato, andando como anda. De los fustanes, veo me dize no me enviará más de la mytad de lo que le envié a pedir por la memoria, por me decir que así le tenía escrito por otra : está, señor, bien ; no se nos ha quedado pieza por vender. Veo a tomado sobre mí, para otubre, myll ducados, que se pagarán con mucho honor con lo que más fuere. La cargazón cerrada que me envía le hago acreedor, con más quatro fardeles de holandas ; lo que fuere de más y de menos, de que aya recibido todo, le enviaré la razón dello, y le aré acredor y deudor, y con tanto otro no ay que más 7 8 Deux abréviations que nous n’avons pas su déchiffrer. Sic. 01 Brumont-Priotti.indd 97 22/04/14 09:01 98 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti dezir ; así ceso rogando a Dios por la salud y honra de v.m., y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 7. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 20-XII-1535 (Leg. 9216-II, f° 10v°). Lettre de change. RE ne veut pas traiter en compagnie avec AP : craint la jalousie des « gros » merciers. Assurances. Commande : toute sorte de mercerie car RE a tout vendu. Retour des laines en rouens et marchandises de Bretagne, achat de pastel. Lettre de change. Commande d’ostades, de bougrans et d’aiguilles. Contrat avec Martín de Ugarte : difficultés. Commande de hollandes. En Medina del Campo, 20 de diciembre [1535] Muy virtuoso señor, En 18 del presente, le escribí a v.m. largo y así por ésta no se ofresce que le dezir más de quanto me faltaron para cerrar my cuenta desta feria 400 ducados donde me [he] balido sobre v.m., de 428 coronas y media para la de Vergas, a pagar a Francisco González, rescibidos de Pedro de la Torre e Juan e Alonso de Vitoria. Suplico a v.m. sea asetada y pagada en su tiempo, como de v.m. espero. Por la otra le escribí, por lo mucho que le devo a v.m., deseaba darle algún probecho de que, si le parecía, embiase por cuenta de v.m. y de mí, una parte de holandas e ylos de Gante. Suplico a v.m. que no se mele en enviarme cosa más de por mi cuenta, porque si acá lo sentiesen quyen v.m. puede pensar, tomarían el cielo con las manos y no es menos se dexase de saber, porque, según me an dado a entender, lo que a v.m. escribo, a la hora se sabe aquí, que no sé por donde sale, no porque yo escribo más de a las cosas que me tañe a mí. Aserca de la holandas que le escribí a v.m. con celo de mi provecho, de como acá se avían vendido y que, si v.m. me enviara algunos fardeles, los hubiera bendido, y con esto me an dado en los ojos, aunque en ello ba poco ; mas, y aun por eso, no quiero tener trabiesa con ninguno, sino hazerme humylde como pobre compañero y trabajar con mi sudor, haziéndome dél como moço, por sustener la honra de donde soy natural. Por ende, suplico a v.m. que en nynguna manera no me envíe real de ropa por cosa de compañía, antes le envíe v.m. al señor Jacove de Agurto. Como asta agora e estado como criado de todos estos señores y agora me ven que negocio tanto como ellos en las mercaderías que tengo, con esto he visto se me hazen algunos, en quien yo los tenía por señores, muy escuros, donde v.m., como por sus cartas me ha escrito que si quiero crédito de asta myll coronas, de cada feria, me los embiará, yo suplico a v.m. que a no menester me aga merced de enviar, porque no tenga necesidad de nynguno dellos, sino ablarles con la gorra en la mano y azer probechos y de ninguna cosa de mys negocios, de lo que me envía, ny de una cosa ny de otra, le suplico no dé parte a nynguno dellos, ny menos le descubra nynguna cosa a Pedro de Çuaço 9 porque, como arriba le digo, a la hora se sabe. 9 Apparaît tour à tour comme marchand espagnol d’Anvers et marchand biscayen dans des actes de 1540 rédigés devant le notaire Willem Stryt, J. Strieder, Aus Antwerpener Notariatsarchiven, Berlin-Leipzig, Deutsche Verlagsanstalt Stuttgart, 1930, p. 352, 356, 359. 01 Brumont-Priotti.indd 98 22/04/14 09:01 Identités marchandes 99 Así vien, le ago saber como Juan López de Jáuregui me a pagado para la < > de la roldana que se perdió en la de Martiarto vii £ de grueso que tantos balieron lo que de la roldana se salió, como paresce por cuenta por menor ante los fieles de la universidad. De lo demás, del seguro de las zabras, me hizo hazer buenos al dicho Juan López me dize que v.m. me a de azer buenos, por ende, suplico a v.m. me aga buenos que basta tanto tiempo, que los tratos ciertos an de ser 10 s., 10 s. y desta ves, pídole, por merced, no dexe de hablarse con el dicho Juan López sobre ello. Por las otras, le tengo escrito que si mi criado [está] allá y le demandare algunos dineros para cargar para Pamplona algunas mercaderías, que v.m. no le dé sólo un real. La cargazón que yo envié a pedir a v.m. le suplico < > que no se me falte de ningún surtimiento dello, y se cargue en las primeras naos que se ofrescieren. En la roldana de los alfileres me cargará 8 docenas de 4 £, porque yo pensaba valerme con lo que tenía por vender, donde ayer vendí a un hombre todo lo que tenía, con otras mercaderías, donde quedo vien limpio de mercaderías, lores a Dios, aunque casi todo fiado, que en lo que no se fía no ay ynterés. Las cintas blancas que embió a 13 s. heran muy buenas, y los he bendido todos a más abentaja que nynguna mercadería, por ende cargarme a una buena parte dellos, con mirar que sean muy buenas y estrechas ; maço de ylo de Gante tampoco se me a sobrado, por ende sea de los primeros en comprar todo el ylo de baço que pudiere aver, porque tengo por cierto que por todos ba abiso sobre ello. En el ámbar, a de tener mucho peso en comprarlo porque ba mucho en conoscer ; dízenme que se a baxado por más de ii s. por £, por ende, séale aviso. Dígole, porque me parece a tres o quatro ferias que no a cargado para nynguno de sus hombres de acá, y porque no le tomen con pensar que está el precio que solía ser. V.m. perdone mi atrebimiento, ya puede pensar que v.m. está al cabo de todas estas gracias, más de lo que yo puedo dezir. El retorno de las lanas 10 espero me alcançará para ésta de Villalón en roanes, donde me allaré con mucha ropa, porque también tengo cargado por vía de Enantes cierta mercadería de Renes, y de Burdeos una suma de pastel que por lo menos creo que me bernán 100 balas dello, donde estaré en ésta de Villalón vien sortido de todo, que espero en Dios de hazer buena feria, aunque todo lo de allá se vende fiado. Toda esta ropa de Henantes y de Burdeos con 28 fardeles de roanes, que a tanto tiempo que están cargados, pensé de balerme en esta feria, y por no azer tiempo se me queda todo para Villalón, donde así esto con lo que después cargará será para Villalón. De encomiendas, creo tendré de Roán una suma de roanes de los Nabarros, donde creo me baldré para las costas de la feria. Por un Nabarro, he pagado una cédula de 600 ds., que dos meses ha que tenía cargado de roanes 30 fardeles, que pensó se alcançará para esta feria de manera que los he tomado para Villalón, que sabe Dios la pena que yo recibo en tomar un real a canvio. Ni por mí, ni por otros, por no yr a rogar a nadie me aga dar crédito dello. Yo espero en Dios que, pasado este año, yo tendré poca nescesidad de tomar dineros a canvio, porque me quitaré de entender en lanas. De todo le doy cuenta, como es razón, por ende, porque soy tan largo en escribir, v.m. me perdone. Mi señor, que no me embíe sólo una pieza de ustende olmos de grises ni pardos, sino todos blancos ; no he vendido diez piezas de grises ni ningunos que otra mercadería no nos ará costa de llebar a Villalón. Los vocaranes tengo por memoria de los comprar de quién los compró los pros10 La vente de ces laines donna lieu à un procès entre Espinosa et Esteban et Juan Lojao qui tourna à l’avantage du premier (ARN, Tribunales reales, no 118 141, 1540). 01 Brumont-Priotti.indd 99 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 100 teros que me avía enviado, que ba a dezir en la emplea a los primeros más de 3 s. por docena ; así bien los alfileres sean del sierbo, de los que me embió de la de Pascoa, que todos piden dellos, y balen 1 s. por docena más que todos los otros maestros. Con tanto, otro no se ofresce que más le dezir y así quedo rogando a Dios goarde y prospere su noble persona. Al señor Martín de Ugarte, le aré buenos désta de setiembre de 200 £, pues v.m. me dize que los ha tomado de su dinero en esta feria. Mire que le torno dezir que yo no le aré buenos los 200 £ de la de Pascoa pasada, por la razón que para ello tengo, como por la otra carta le tengo escrito, que por las cartas de v.m. soy libre ; por ende, v.m. le escriba a la ora al señor Martín de Ugarte sobre ello. Désta de Navidad puede tomar de su dinero 200 £ que aquí se acaba nuestro asiento, de que recibo gloria en ello. Con tanto Cristo sea con todos. Los VI fardeles de olandas que le embío a pedir, si no son sobre ser buena emplea que v.m. tenga mucho contento, no me los envíe y bengan enteros los fardeles, que acá los aré yo a medios fardeles Al serbicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 8. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 10-IV-1536 (Leg. 9216-II, f° 12). Cargaison pour la foire de Noël : bien arrivée. Martín de Ugarte a saisi toutes les marchandises de RE à Villalón : n’a pu rien vendre. Rumeurs de guerre. Hollandes et fil : n’envoyer que de la bonne qualité. RE a pris à change sur AP car il n’a pas reçu les rouens et n’a pas vendu sa mercerie : excuses. RE veut se retirer des affaires. Lettres de change. Difficultés avec Martín de Ugarte. Bonnes relations avec AP. RE n’a besoin de rien pour la foire de Carême. Commande de mercerie. Abondance de marchandise en Castille. Contrat avec Martín de Ugarte : terminé. Assurances. Commande de fil et satins. Jesús, en Villalón a 10 de abril de 1536. Muy virtuoso señor, Después que la más húltima le tengo escrito a v.m., me allo con 3 copias de v.m. a las quales responderé brebe. He visto la memoria de lo que avía cargado en la de Nabidad asta las horas, lo qual, lores a Dios, es venido todo en salbamento. Los saetines y los fustanes de Nardo 11, beo me dize los estaba esperando de día en día y, venidos que fuesen, los cargaría con otras cosas, y con tanto tornaría la memoria, y veo dize todas las mercaderías que me envía son muy buenas, donde es así que no me puedo quexar. A lo que dize que pues en la de otubre pasada, se nos sobró tan poca mercadería que en ésta de Villalón abremos despacho de que le hago saver a v.m., que después que ando en estas ferias, no he visto tan perversa feria, que nunca tal se vió, mayormente yo que su merced del señor Martín de Ugarte se me a encastillado con toda la cargazón que v.m. me a enviado de ésta de Navidad, que en tanto que le hiziese buenos las 200 £, a pagar en esta feria, que no daría 11 Audenarde. 01 Brumont-Priotti.indd 100 22/04/14 09:01 Identités marchandes 101 las mercaderías, y en este medio se me pasó lo mejor de la feria, que todos mis vezeros compraron de otra parte, en ver que yo no tenía mercaderías ; por que bea la buena obra que me a echo. yo beo donde le ba ynterés, a él no se le da nada por la honra ny pérdida de nynguno, y ago saver a v.m. que si yo no mirara más a lo que mucho devo a v.m. y tanvién por mi honra, que yo le dé para las mercaderías con azer un requerimiento con un escribano, él ace tan feamente que, por todo el mundo no lo hiziera yo, que el señor Sanjuan 12, visto mi ausencia, le fue ablar e se ofresció que se obligaría por todo lo que v.m. escribiese en las primeras cartas, y con todo esto no aprobechó, sino que en todo caso le avía de pagar las 200 £, donde visto su cortedad tan grande, me envió el dicho Sanjuan de Amézaga a mi criado a la feria que por ynterés de 50 ds. no dexase de hazer su boluntad donde, señor, le torné embiar a la hora mi criado se hiziese así, pués que su merced del señor Martín de Ugarte quería hazer de echo, y no con razón. En fin, yo ago cuenta que en la merced se a perdido el ynterés que ba en ello que según tengo cartas de v.m. de aquella feria, nynguno me podía condenar en ello y con tanto se entiende que por eso no será menos Rodrigo de Espinosa, lores a Dios. Ágole saver que esta buelta el señor Martín de Ugarte me a echo me cuesta más de 200 ds. de mi casa, que todas las mercaderías tengo en sus fardeles como venieron de Vilvao, sin tocar en ellas, que las pudiera aver vendido la mayor parte dellas ; puede ser sea por mejor, que lo que Dios no quiera, sy tenemos guerra como acá se dize tan reziamente. En quanto a lo que dize no me envía ningunas holandas, por no las allar cosa que le contente, huelgo mucho en no me las enviar si no son al contento de v.m., que no hay peor cosa que las holandas si no son de muy buena emplea. Tanvién, veo me dize que toda suerte de telería ser muy cara, y lo mysmo la mantelería, y toda ser muy gruesa que, a la causa, no me envía nada ; lo mysmo dize yleras no me a enviado sino pocos, por no las poder aver cosa que le contente. Como arriba digo, tengo por vien no me envíe mercadería que no le contente mucho, que no sea como algunos vienen a estas ferias de lo que allan, quando no allan de buena emplea no dexan de llebar de lo malo con fiar los hombres, donde se echan muchos a perder en ello ; por ende, no seamos nosotros así, que más quiero que v.m. me dexe por enviar la mercadería a no ser que le contente. Otrosí, veo me dize que sobre la letra que dí sobre v.m., que no tiene aviso por ninguna de mis cartas, por cierto, señor, yo le [he] dado abiso a v.m. por dos cartas, la una debaxo de cartas de Pedro de Aranda, y por otra con Unibaso, donde, después de escritas estas cartas, las abrá rescibido. Veo se le aze cuesta arriba en que tome dineros sobre v.m., que basta lo que v.m. toma sobre mí ; yo beo que v.m. tiene razón de beras. Se dará v.m. agora a la gracia de Dios que [he] tomado sobre de v.m. 1500 coronas para ésta de junio, a pagar las 930 a Alonso de Santa Cruz 13, rescividos de Cristóbal de Sisneros y 200 coronas a pagar a Ximón y Pedro Coadrado, rescibidos de los dichos, y 400 coronas a pagar a Pedro de Çuaço, rescibidos de Juan de Lezama, que son por todas 1530 coronas. Suplico a v.m. que v.m. me ponga en obligación para toda mi vida, con que se paguen mys letras con mucho honor, que save Dios la pena que yo rescibo del atrebimiento grande que he tenido de tomarlos sobre de v.m., y estas afruentas téngolos por mi culpa, por averme entremetido en estas lanas. 12 Sanjuan de Amézaga, marchand de Bilbao (J.P. Priotti, Bilbao et ses marchands…, p. 86). 13 Famille de marchands de Burgos. Un certain Diego de Santa Cruz est actif à Anvers en 1552-1553, L. Bril, op. cit., p. 88, 127. 01 Brumont-Priotti.indd 101 22/04/14 09:01 102 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti después que en ellas entré, no tengo descanso, mayormente que yo tenía companía con Juan Lojao 14, a quien v.m. dio 1200 y tantos ds. para ciertas mercaderías que compró, por el cual he pagado por él en esta feria 1300 ds. para los quales me avía de baler de ciertos roanes que me avía de enviar de Roán donde no an alcançado a tiempo para la feria, y se están en Vilvao que, como en Roán las embargaron las naos, an tardado tanto ; así con esto como lo que me aze pagar el señor Martín de Ugarte en esta feria, no me [he] podido baler de venta de un real, así de los roanes como de las mercerías, y venirme tanta carga a pagar me [he] visto en esta nescesidad, por ende, v.m. me a de azer merced, como arriba digo, pague mis letras y se valga sobre mí de la misma suma, que plazerá a Dios que no le dé otro trago, en tanto que yo tubiere cuenta con v.m., porque yo me boy quitando de las lanas, donde me recogeré de aquí a la feria de otubre, plaziendo a Dios, y a más desto, no tendré a cuestas de pagar por nadie ; por tanto suplico a v.m. que mis letras las aga tanta cara a pagarlos como si las diera a rescibir, como espero en Dios de las dar antes de mucho tiempo. La letra de los 200 y tantos ds. que dio v.m. a este hombre, la tengo acetada y se pagará con honor por avérselos dado v.m. Yo escribí a v.m. que caso que mi criado otro fuese allá aser ciertos seguros por mí, que no diese real ninguno, mas de hazerme merced de hazer los seguros, téngole tanto a cuestas este hombre que me querría estar salido dél, que, plazerá a Dios, espero estar de aquí a la feria de mayo porque me allo con ropa suya, para lo que por él he pagado, que despachará en feria de mayo, donde, con tanto, le echaré la vendición, que por ninguno no quiero venir en trabajo pudiendo vivir descansado, y como v.m. me da martilladas por muchas comparaciones, así de tratos de Francia como de lanas, que quien tanto quiere azer por sus cartas tengo de vibir trabajado. Yo, señor, me tengo por prendado de lo azer así, lores a Dios, como v.m. dize, somos mortales y un hombre allándose tan deramado levántale Dios deste mundo, avría trabajo cada uno de cobrar, donde veo que v.m. está en lo cierto : que todo hombre deve de andar redondo y no azer más de lo que puede, no porque, lores a Dios, que lo que toca a mí hubiese trabajo, porque no tengo sobre hueso quien me ladre, ni mujer que me hurte nada, gracias a Dios, que caso que no tratase tengo en pie donde me puedo vibir día y vito muy a mi plazer aunque es banagloria de dezirlo. En cuanto a lo que dize el crédito de acá, que no me embiará en tanto que me vea salido de las lanas, que digo, señor, que no me lo envíe que tampoco lo he menester, que oy adelante porque, como digo, recogiéndome, no tengo necesidad de créditos que, caso que me lo enviara ho me lo enviase, tendría por honra y no porque espero tener necesidad dellos fuera de feria de mayo adelante. A lo que dize a tomado sobre mí dos mill ds. para mayo digo, señor, que se pagarán con mucho honor, poniéndolo sobre mi cabeza como es mucha razón. Beo me reyñe mucho por las 200 £ de Martín de Ugarte, porque no se los ago buenos, por cierto v.m. tiene una culpa en ello, aunque me perdone, que por sus cartas me guíaba, y por ellas me [he] defendido con el señor Martín de Ugarte, que de otra manera no pusiera en ello, ny soy hombre que suelo tener, ni he tenido asta hoy día diferencia de un real, mas, pues v.m. me tornó mandar le aga buenos, yo tengo por vien y perderé el henojo que, con las sentencias, me a echo pagar el señor Martín de Ugarte que, como por esta otra parte digo, me cuesta más de 200 ds. de my casa y todo baya con Dios, y no quiero más ablar en ello, ni responder. 14 01 Brumont-Priotti.indd 102 Au sujet de ce marchand, voir l’introduction. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 103 A lo que dize serme tan mal contento que pienso que todo el mundo me engaña, por cierto yo sería arto malaventurado si pensase tal por v.m., antes digo a todos mis amigos que sy yo tubiera plática con v.m., en el tiempo que tube con Lucas de Zábala y después con Ochoa de Duo, que mi capa baliera artos dineros, dígolo por tanto que me estoy prendado por v.m. como si fuese todo mi linaje, junto porque es razón para ello y no me tengo por tan desconoscido que a de pensar y tenerme. Cierto que si caso se ofresciese me fuese mandado por v.m., no dexaría de poner asta la vida en ello porque vien obligado me tiene para ello. Para esta feria de Cuaresma, no le envío memoria porque me paresce me podré pasar con lo que tengo asta la de junio, y tanvién porque veo que el mundo anda tan rebuelto, no quiero allarme cargado de mucha ropa asta ver, en este medio, veamos en que para el mundo. De la media Cuaresma, beo me dize que allando buena emplea de telería, me enviaría buena parte dellos, digo, señor, que si no a comprado, tampoco me compre en ésta de Pascoa, porque, como digo, no quiero nada asta la de junio. Porque caso que v.m. me aya comprado por mí, no dexaré de tenerlo a vien, digo, de telería. De todo lo que me falta de todo el sortimiento para con lo que acá tengo, es el siguiente: 30 docenas de cintas blancas, que sean muy finas y estrechas, que las que me ha enviado en esta cargazón de 12 s. no saldré dellos en este año, por ser tan malas, que ninguno quiere, sino cosa buena ; mire que los a de comprar muy a la proste de la feria, que soy cierto que ninguno de mis vezinos no envía por libra dellos, porque están cargados, donde le vendrán a combidar por 12 s., los que an vendido a 16 s. asta agora. Así bien me enviará 50 docenas de ylo baço, que sea muy blanco, mandando mirar de maço a maço, como acá nos azen los Toledanos, y no ay[a] negro en ellos; 50 £ de cintas anchas para sábanas, que sean delgadas, 30 gruesas de rocalla azul y negra y amarilla, y 100 piezas de fustanes de Nardo, los 50 negros y los 40 pardos y 10 blancos, que sea buena ropa ; dos roldanas de candeleros de buen maestro, que los otros que a enviado los he vendido, que otra cosa no he vendido de la ropa, sí de los fustanes, de otras suertes no me embíe si no son los de Nardo por un mr., porque todos estamos cargados, que a más de nosotros los de Burgos están cargados, que los an fiado en esta feria por un año y feria más, donde allo es mala mercadería. En esta feria, yo ago cuenta darán gran baxa, porque no beo quien envía por ellos por estar cargados todos ; iii gruesas de escobillas negras y ii de blancas y iii gruesas de agujetas azules largas, ii gruesas de cortas, iii docenas de bocaranes asules y una docena de verde, una docena de encarnadas que no cuesten a más de 3 s., con ser muy bonísimos. Bocaranes negros no me envíe, porque estoy cargado dellos ; mantelería me enviará 24 piezas de 6 asta 8 y no más arriba porque tengo más de 8 piezas de 12 que no se puede vender ; en esto a de poner mucho la mano sea de buena emplea. si el dinero se estrecha, no puede ser menos de ser buena emplea y todas mercaderías creo darán mucha baxa ; xx docenas de coxines de brancaje para surtir estas cosas gruesas. Si algún poco de ámbar allare, con ser vaxo precio, por lo menos 2 s. menos, me embiará un poco dello de las suertes que le escribí para la de Navidad. Todas estas cosas los ará v.m. sacar en un papel aparte, porque no hierre de holbido para la cargazón de ésta de Navidad. Me a echo dar letra del señor Martín de Ugarte que si v.m. escribiere hereda 200 £ que se los pague en su tiempo como estamos consertados. Yo estaba obligado asta los dos años pasados, y no más, donde a espirado el tiempo, por ende, suplico a v.m. que no cure de tomar de sus dineros, digo no aya tomado de la 01 Brumont-Priotti.indd 103 22/04/14 09:01 104 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Nabidad que no quiero más tener que azer con él ny con nadie de oy más, sino remetirme a v.m. Aquí será un testimonio de la sesta de ylera que hubo de hierro de las que me envió de la de setiembre. Suplico a v.m. que al señor Martín de Ugarte le escriba a la hora como no a tomado ningunos dineros suyos. Con tanto otro no ay que más dezir a v.m. y así ceso, rogando a Dios goarde y prospere su muy virtuosa persona y así Cristo sea con todos. De las 10 £ media que me debe del seguro de las 300 £, que tomé de Juan López de Jáuregui, que v.m. me los tiene cargados que tantas beses que le tengo escrito no me aze mención dellos. Juan Lópes de Jáuregui me dize que son a cargo de v.m., que él se los tiene tomados en cuenta : suplico a v.m., que sea por v.m. o sea por Juan López, se me hagan buenos, que tanto tiempo [ha] que los tengo muertos. En la primera carta me haga mynción dello. Tanvién me a de enviar v.m. ii sestas de yleras de 18 y dos sestas de 20, y no de otra suerte porque tengo de todas otras suertes. Si allare ii sestas de 8 o de 9, tanvién me enviará v.m., y tres piezas de razos blancos. Al serbicio de v.m. Rodrigo Despinosa (au dos) : Al muy virtuoso señor el señor Arnao del Plano en Emberes De Villalón 10 de abril, recibida en 21 del dicho, de Rodrigo de Espinosa 9. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 8-V-1536 15 (Leg. 9216-II, f° 15) Courrier. Cargaison envoyée. Hollandes : doivent être de bonne qualité. Affaires de France : AP menace de récupérer ses créances, RE répond qu’il est solvable. Yhesús, en Medina de Ríoseco [8 de mayo 1536] Muy virtuoso señor, En 14 del presente 16 le escribí a v.m. con un criado mío que le enbié a Roán, que hes copia de la de Villalón y ayñadido respuesta de dos cartas que reciví de v.m., serradas de 2 y de 14 del pasado y dentro la memoria para ésta de junio ; así después me allo con otra de v.m. serrada de 14 del presente 17 a la coal responderé lo que ace al caso. Veo dize que las mercaderías que envié a pedir para esta media Caresma llegarán con tiempo para ésta de mayo : está, señor, vien. ¡ Dios los trayga en salbamento ! A lo que dize me goarde de tomar de nadie dineros por libras, yo me doy por dicho y le vezo las manos por tanto que mira por mi honra y probecho. Así vien veo que allando buena emplea de olandas en ésta de junio, me embiará una parte dellas, que está, señor, vien. Suplico a v.m. que si no alla bonísima emplea, no cure de me las enviar, porque no ay [peor] mercadería que las olandas si no son de buena emplea, vien que tengo por cierto que a causa de la baxa del dinero serán de buena emplea, que no abrá tantos compradores, donde ará su probecho ; vien como viere así lo ará. 15 Lettre en mauvais état. Sic. 17 Sic. 16 01 Brumont-Priotti.indd 104 22/04/14 09:01 Identités marchandes 105 Otrosí, beo me dize que las letras de Villalón, que le envié a pagar, de 1530 coronas, los acetó y se pagarán al [tiempo]. Yo, señor, le tengo en merced. Veo me dize que para que mal ponerse hombre en conducir más de lo que puede, que a la causa se alla hombre en afruenta : yo veo que a v.m. le sobra razón. Veo me dize que si no me quito de compañías de Iohan Lojao y del de [Roán], que no tendrá más cuenta conmigo, y trabajará de cobrar su asienda de mí de que [digo] para esto a v.m. que si embío al criado a Roán hes por recojerme de allá < > en todo y quitarme deste hombre, que de aquí a otubre me estaré limpio de todo en < > plaze a Dios, mas a lo que me da a entender trabajará de cobrar de mí su acienda, en tal caso digo, señor, que para cobrar lo que yo debo a v.m. no [abrá] trabajo que, lores a Dios, tan sanamente puede cobrar de mí como de v.m., por eso no pierda sueño por ello, que sy me [he] visto en necesidad hel año pasado de valerme sobre v.m., no ha sido por mi cuenta, que no piense que ando < > en mis tratos de Francia, que no podría pasar sin tomar dineros a cambio < >resco todo, y ello es echo y para adelante remedio. Otrosí veo a tomado < > sobre mí, para agosto, a pagar ha Hernando de Aça, la coal se acetó y se [pagará al tiempo] con honor para agosto. yo veo por la razón de sus cartas no tiene que [tomar] sobre mí asta otubre, de que uelgo a causa que désta de mayo querría < > tierra que no me dexan en vida, y tanvién, por ver como anda mi [acienda] donde no vendré asta pagamentos de agosto, y caso que la ropa de junio [alcance para] agosto, no enviaré nada asta otubre por no me desortir para otubre, que < > burla lo destas ferisçuelas de Ríoseco que hél que quiere ganar dos reales < > benir a estas ferias de Ríoseco que, echando buena cuenta, ponemos dinero. < > 10 £ 10 s. de Juan López de Jáuregui que dize que son a su cargo de Juan López [y] cobre dél otro tanto. Me dize hél por sus cartas, deziendo que aquella cuenta tiene fenescida con v.m., y que hes a su cargo. Yo me ando bueno de comadre a comadre ; de razón yo no tengo que azer con Juan López, syno con v.m., porque lo que deve Juan López no hes razón me aga v.m. deudor. Oy este día, le [he] escrito al dicho, no sé lo que me responderá : sy hél lo echa por alto, hes razón que v.m. sea mi hombre, y pues tiene cuenta v.m. con hél, le aga deudor y a mi acredor, que no querrá v.m. que Juan López me llebe lo mío, ni sería razón. Y es vien que, pues hél no quiere allanarse de si mesmo, v.m. le aga allanar, pues tiene dadas y tomadas con él. Aquí será copia de otra que le embié con mi criado, por vía de Roán, de lo que ha de emplear en ésta de junio ; montará vien a causa que, para la de setiembre, no hembiaré memoria porque de contino alcansan tarde las mercaderías. Suplico a v.m. que aga de manera que no falte cosa desta memoria, que no venga a pedazos, sino que trabaje venga en las primeras naos. Como por la otra le tengo escrito, yo he mirado la cuenta corriente que v.m. me embió y lo que ba a dezir que no me tiene echo acredor, hes los 10 £ 10 s. de Juan López ; V £ 15 s. de la sesta de ylera, de 24 y de 26, que benía a < > y no se alló sino de 13 di. y medio, como consta por hel testimonio que le embié; 1 £ 5 s. son por otra sesta de ylera que benía por 14 di. y medio, y se alló de 12 di., de lo que empleó en la de junio pasada, como consta por el testimonio que le embié; 12 s. son por doze docenas de cuchillos de Alemania medianos que me los cuenta a 3 s. y no suelen venir sino a 2 s., que creo no hes menos de aver yerro. Vuestra merced mirará en ello, así como en lo demás. Con tanto otro no ay que más dezir a v.m., y así ceso, quedando rogando a Dios goarde y prospere su virtuosa persona y quedo al serbicio de v.m. Rodrigo Despinosa 01 Brumont-Priotti.indd 105 22/04/14 09:01 106 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 10. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 9-X-1536 (Leg. 9216-II, f° 16). Problèmes avec le courrier : les lettres de RE se perdent. Foire d’octobre : bonnes expectatives, mais étroitesse de l’argent, d’où pertes. Laines : espoir de vente, retour en rouens lesquelles doivent passer en Espagne grâce à un sauf-conduit (guerre). Lettres de change : perte. Laines : RE espère en finir. Fil : décision des chargeurs de ne pas en acheter, non suivie par un Burgalais qui s’est fort enrichi. Hiesús, en Medina de Ríoseco, a 9 de otubre de 1536 Muy birtuoso señor, Con 4 cartas de v.m. me allo, hechas en 29 de junio y 2 copias de 30 de julio y de 19 de agosto, que por todas me dize no a rescibido nenguna carta mía, que con deseo estaba de la ver ; por cierto, señor, después de la de pasquilla acá, yo le he escrito bien 8 cartas ; yo no sé donde se unden mis cartas. Después me allo con otra carta con Unibaso, cerrada de 24 de agosto, y dentro una memoria de lo que abía cargado en la de Pascua, y beo dize a rescibido una mía con Unibaso y, como no le he embiado memoria para la de junio no a cargado nengunas mercaderías, más de las que tenía compradas de la de pascua ; por cierto yo tengo embiadas, y otro que es un pariente de Ximón Coadrado, que yba en un ymboltorio que las enbié a Burgos consinadas al señor Yñigo del Espital 18 me dize tiene respuesta de aquelle carta, donde no sé que bentura tienen las mis cartas. Beo dize que como no aya rescibido memoria, me acordó de comprar algunas mercaderías que le parecía y cargaría en estas naos, de que huelgo mucho dello que tenga algund sortimiento para con lo que se nos queda de bender, que ésta de otubre no puede ser sino buena, a causa de tanto tienpo que no a benido ropa y también, dexando aparte de la falta que ay de las mercaderías, ésta de otubre es la mejor feria de todo el año, que creo será feria de bentas a causa que los oficiales ban a la guerra. En fin, señor, si caros nos cuestan, benderlas caras, maiormente, como dize, si bienen pocos, se benderán bien bendidas. De los maiores tengo por bender 250 piezas arriba que no me pesa. a lo que dize que [en] la moneda perdemos 13 y 14 por 100 ; ¿qué hemos de azer ? sino dar gracias a Dios, pues es éste el año de los merceros, medio mal fuera si nos tomara recogidos como algunos Burgaleses, que sobre nuestra azienda an cobrado todos y cerraron las puertas de no fiar, donde [a] causa desto se nos an alçado algunos deudores. En fin, plazerá a Dios que tras este año benga otro que será bueno para los merceros, que lo perdido tornemos a ganar y con esto hemos de aprestar paciencia. A lo que dize, el plazer que tiene en que la de mayo me allaría con suma de ropa y bien sortido que aría buena feria, de que le ago saber que como no pensamos que el dinero abía de benir tan estrecho que las mercaderías dimos todas al precio que otras bezes fiadas, donde daría 100 piezas de oro por no las aber vendido, que de qontado las obiera bendido por más precio en esta feria. Dize que de oy más hemos de bender las mercaderías a 1800 libras de grueso ; por cierto, segund biene el dinero, las costas por lo menos an de baler tanto como v.m. dize. En fin, cada uno berá lo que le cumple. A lo que dize le desplazerá si tengo azienda en Francia porque abrá trabajo de lo pasar, ágole saber tengo allá bien 3000 ds. pasados hen hesas lanas, que 18 01 Brumont-Priotti.indd 106 Marchand de Burgos. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 107 no sé qué despacho ternán con esta guerra, que a dos meses que no tengo cartas de Roán, que de razón se an de bender bien. Yo tengo escrito que bendidas que sean me las embíe en roanes, que dizen se an baxado más de 35 por 100 que los que balían a 40 £ balen a 27 £ Sy por ésta de octubre alcançan, aré mi probecho, que no ay en toda la feria una bala de ruán bueno. En cuanto al pasar de Francia para castilla, no tengo temor que no lo pase sin risgo que, cuando ombre de Nabarra no pasare, lo pasaré yo, porque tengo salboconducto del príncipe de Bearne 19 que yo e mis criados puedan entrar e salir en toda Biarne y toda su tierra y sacar y entrar todas las mercaderías que quisiere. Y también me an ofrescido salboconducto del rei de Francia, que un secretario del príncipe fue a la corte del rei de Francia, el qual se ofresció, que sin falta aría por cobrar, y caso que no ayamos del rei de francia, me basta del príncipe porque está en su tierra la ropa. Vendrá en nombre del Francés que tiene las sacas y de allí en mi nombre las puedo sacar, donde no corremos peligro. Otrosí dize como han pagado los 1530 esc. que tomé sobre v.m. en la de Villalón, y lo mucho que le desplaze de la gran pérdida, en fin como por esta otra parte digo, hemos de aprestar paciencia, y a v.m. beso las manos por la buena hobra. Beo que para estos 1530 esc. a tomado sobre mí 1400 ds. para ésta de agosto, a más de los 1000 ds. que tomó de primero. Por todas mis cartas, le tenía escrito que para agosto no me cargase porque en estas ferias de Ríoseco no tenemos recibos, por tanto que me yziese merced que, aunque fuese a mi daño, los tomase para otubre, mas como v.m. dize a causado que no a rescibido mis cartas y también he hecho quenta lo habrá hecho la gran estrechura que abrán abido ds., que su boca de los que tenían que dar dinero heran su medida y también por no me dar tanta pérdida como el dinero benía tan estrecho para otubre. En fin, señor, yo e pagado sus letras desta feria y lo mesmo se pagarán las de otubre, a más de lo que debía por cuenta v.m. Para esta feria yo debía por mi cuenta 1000 ds. y más por lo que estaba obligado por Juan Lojao, con quien tenía compañía en las lanas, 400 ds. de unas cédulas suyas que tenía acetado, el cual no me probeyó, y los ube de pagar como buen romero. Que en no ber la primera mi onra y descanso, lo conocí, de manera que con la gran carga que tenía para esta feria me he allado en necesidad, donde la balor de todo ello, lo que me faltaba, me he balido sobre v.m. aziéndome espaldas el señor Juan de Leçama, y sabe Dios lo que siento en darle a v.m. el trabajo que le dí. V.m. me a de azer merced que, caso que yo no le aya serbido de lo recibir en paciencia, que si la ropa de Roán me alcança para ésta de otubre, yo le remitiré la mesma suma para el tiempo, y esto será sin falta. De pocos días acá, he escripto a Nabarra que probean un correo que, aunque las den menos las lanas, una libra menos por saca, las bendan y carguen en ruanes, donde no creo abrá falta que no alcance la ropa donde v.m. será probeido sin falta de la mesma suma. Las letras que he dado sobre de v.m. hes 1054 esc. y media, a pagar a Pedro de Ysunça, rescibidas de Francisco de Olabe 20, que las letras dio el señor Juan de Leçama por mí, más 1056 esc., a pagar a sí mesmo, digo a v.m. mesmo, rescibidos del señor Juan de Leçama por el señor tesorero Francisco de Recalde 21; 19 Henri II d’Albret, roi de Navarre. deux sont des marchands originaires de Vitoria. Pedro de Isunza réside aux Pays-Bas (J. P. Priotti, Bilbao et ses marchands…, p. 105, et passim). En 1532 et 1533, un Martín Martínez de Isunza, de Vitoria, charge de grandes quantités de laines, plus de 1300 sacs, pour les Pays-Bas (Archivo Histórico Provincial de Vitoria, Protocolos, legajo 6634). 21 Au sujet de cet homme d’affaires, voir introduction. 20 Tous 01 Brumont-Priotti.indd 107 22/04/14 09:01 108 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti ban a pagar a la de Bergas de Nabidad. Suplico a v.m. las pague con la boluntad que de v.m. espero, que la boluntad tenga ancha como si le fuesen a rescibir. Que plazerá a Dios que si la ropa viene de Francia como lo tengo por cierto, que en esta feria me saldré deste Juan Lojao, mi hombre, de que le santiguaré. Con tanto y así de allí adelante estaré recogido, donde nos daremos más descanso, plaziendo a Dios, que solía yo vivir cuando Dios quería asta que me entrase en estas lanas y conociese este ombre, que en aquel tiempo no me bí en necesidad de sólo un real, sino con lo que se me quedaba en fin de feria azía las costas de toda la feria con comprar una rebenta y otra, como azen algunos agora ; pues con mis manos tomé tanto trabajo, no tengo de quien quexarme, syno de mí mismo. Anme dicho como v.m. se concertó con todos hesos que cargan mercerías para acá, que nenguno comprase yleras para esta feria, por azer benir en la razón a hesos ylateros y que de esto salió que no quiso estar por ello hese ydalgo tal de Gallo 22 que carga por estos Frías, que de ayer acá son merceros, y que les embía una parte de yleras y que v.m. ni los otros no an cargado sólo una cesta, de que an herrado que, pues abía cargado hese otro, no habían de dexar de cargar, porque las yleras son madre de todas mercerías, que a causa de las yleras benderán estos sus ombres de hese Gallo coanto tienen y como ellos quieren, porque a más de que hacen mucho al caso, al sortimiento ay mucha falta. Memorias le quiero embiar para la de Nabidad, por que descargue v.m. lo que le debo, que, por su descanso, quiero dexar de ganar 500 piezas de oro. Con tanto ceso, quedando rogando a Dios guarde y prospere su muy noble persona y con tanto Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 11. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Burgos, 9-XI-1536 (Leg. 9216-II, f° 18v°). Difficultés pour vendre les laines (guerre) et avoir les draps en retour. Prochaine foire annoncée comme très bonne : qu’AP achète en grande quantité, profits assurés. Sauf-conduit. Achat de peignes et d’aiguillettes en Béarn. Lettre autographe. Yhesús, en Burgos, 9 de noviembre de 1536 Muy virtuoso señor, Désta de agosto pasada, escribí por dos copias que a las oras creo lo abrá rescibido, así por ésta [que] biene será por le dezir como a la ora llego en esta ciudad y he benydo de Pamplona que fuy a ber si me hera benido la ropa de Francia, lo que allá tengo, lo qual no hes benido asta agora. Tengo carta de la parte que me escribe el mal despacho que ha ubido por medio de la guerra, y agora que los eshérsitos se an retraído espero aber buen despacho para esta feria. Yo creo no me alcansará ropa de allá, de que puede ver con qué plazer puedo estar, que a más del daño tengo más la pena por v.m. que, como le 22 Famille de marchands de Burgos. Un certain Juan López Gallo réside à Bruges en 1545, AMB, source citée. Il est plusieurs fois consul de la nation d’Espagne dans les années 1540 et 1550, R. Fagel, De Hispano-vlaamse wereld…, op. cit., p. 463‑465. 01 Brumont-Priotti.indd 108 22/04/14 09:01 Identités marchandes 109 escribí de Ríoseco, pensaba destar cierto de la ropa y remetir dos o tres mil coronas a v.m. Tengo dos daños : pérdida, lo que be, y la pena que le doy a v.m. V.m. se a de azer a las armas de prestar paciencia, que le juro a Dios que más tengo la pasión por v.m. que la pérdida dies veces. plazerá a Dios que de aquí a Villalón cobraré todo lo de allá, donde no le daré pena de un real que tome sobre v.m. Un criado del señor Juan de leçama he topado en el camino y he recibido una carta de Medina del Campo de un criado mío que, con pensar estaría en Vilbao, me escribía, en que me da aviso compre en Vilbao todas las mercerías que pudiese allar, que dize será la mejor feria que [ha] havido en gran tiempo. Del señor Juan de Leçama dize que tendrá gran feria que se halla con suma de ropa, él hes por cierto vien empleado. Dame más fuego el moço por su carta, que me dize por todas partes le escriba a v.m. de < >, que agora hes el tienpo de los merzeros. por cierto a mí se me haze afruenta dembiar por nada a v.m. asta una vez descargar lo que le debo, mas acordándome de la otra vez coando el señor Pedro de Oyardo ganó un poso que el señor Juan de leçama no quiso traer ropa sino recogerse y pagar lo que debía : por el dezir de la gente dexó de ganar arta suma de dineros. Así, señor, con esto he acordado de me atreber de embiarle esta memoria, que dentro verá, que hel moço me lo hembía de Medina del Campo. V.m. tome a pechos de poner diligencia en alguna azabra, con segurarlo asta un maravedí. Sy esto aze, aga cuenta que me arme de sus armas para toda mi vida, porque haré gran provecho, mayormente si no ago más mercerías que, para mí, que en estar en una mano hel sortimiento aze lo que quiere hombre. Caso que yo no le haya servido, le suplico se estribe de poner esta diligencia y con lo mío juntamente puede v.m. cargar por su cuenta propia alguna suma de ustanes, que yo se los venderé con probecho porque hen estar en una mano se venderán bien, mayormente que allá creo se abrán abaxado con estar a una todos los compradores. Si están todavía sobre concierto, puede le azer comprar [a] algún Nabarro los ustanes y las yleras, sin que sienta la tyerra lo ha de azer esta cosa. A más de los ustanes, puede v.m. cargar por su cuenta una suma de cobre que ará su probecho. El moço me escribe bale en Medina de qontado a 2750 mrs., así hen esto como de algunas olandas que creo los allará a tiempo, puede v.m. cargar por su cuenta que yo aré en ello como en cosa propia, sin ynterés de un real como hes razón y le remitiré su dinero. Estas naos de lanas tenemos por cierto ybernarán aquá, donde no alcansará ropa para Villalón, donde en la de Villalón tendré tambyén yo la bez de probecho como habrán mis vezinos en esa feria. Ágole saver que por no rescibir la memoria que le embyé para la de junyo, pyerdo de ganar más de 500 ds. en todo, sin derechos, sea loado Dios de todo. Mire, señor, que todo asta un mr. me asegure. Agora está el tiempo para ganar dineros. Del príncipe de Nabarra tengo salboconducto para mí y mis criados que hombre de Pamplona no tiene, si no hes Miguel Dañués 23 y Juan Cruzat 24 que tienen del Rey de Francia. He sacado de Bearne 60 balas de peynes y una suma de agujetas que no se perderá nada. Ágole saver que no tengo de dormir todas vezes, si plaze a Dios. Del Rey de Francia, me tienen ofrescido de un salboconducto que, ubiendo, aría mi probecho. Plega a Dios ayamos salut. Todabía tengo esperança me alcansará la ropa de Francia, donde le remyteré buena parte, si alcança. Para mucho daño 23 24 Miguel de Añués, seigneur de Belver, marchand de Sangüesa. De Pampelune. 01 Brumont-Priotti.indd 109 22/04/14 09:01 110 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti mío los conocí las lanas, mas, a lo echo, emos de prestar paciencia. Con tanto quedo rogando a Dios goarde y prospere su noble persona. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa Perdone que ba de tan buena letra ; en tan buena letra escribo como el señor Pedro de Oyardo. Recibida a 18 de hebrero 12. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 28-III-1537 (Leg. 9216-II, f° 20) Naufrage d’un navire en Galice : RE a beaucoup perdu, mais bonne vente des hollandes. Remises d’argent, toujours rien de Rouen. Étroitesse. RE n’a rien reçu des laines : doit prendre à change sur AP ; espère en finir à la prochaine foire. RE veut se retirer à Pampelune. Achat de peignes en Béarn : espoir de gain. Commande. Comptes. Noces de Jacobe de Agurto. Lettre autographe. Yhesús, en Villalón 28 de marzo de 1537 Virtuoso señor, Después que a todas las cartas que de v.m. tengo respondido, me allo con dos cartas de v.m. de una copia de 6 y de 20 de enero, donde beo me dize embió a su criado a la ropa de la nao de Salazar, a poner recado en la ropa ; está, señor, vien. Veo me dize abré visto lo que ha cargado por mi cuenta en estas naos ; fuera mejor que tuviera por ver, mas a lo que Dios ace, emos de prestar pasiencia. V.m. no hera savidor de la otra nao que en galicia hes perdido, que dublado tenemos las averías. Sobre todos mis vezinos tengo más daño yo que ellos, a causa que tenía más ropa, que en benir la ropa en salbamiento asía buena feria, ésta de Villalón, donde a mi dicha avía de ser. Aserté en lo que se salbó en las olandas, que lo he fiado de mayo en un año a 1700 £, que real no me [he] balido dellos, de que he tubido buen socorro para sacar contados. Beo dize que las mercaderías de Salazar las dará a los aseguradores ; está, señor, bien. De esta otra nao que se perdió en Galicia, allá le avrán embiado de Vilbao la razón de lo que se salbó, que de todo me ará acredor como me ace deudor de la cargazón. Veo de los 2207 esc. y medio que saqué a cambio de la de agosto, los ha pagado con honor, de que le tengo en merced. A lo que dize que de la de otubre espera le remitiré la balor, o parte dello, como yo le escribí por mis cartas con esperanza que [mi] ombre de Roán sería venido y me valdría en la de octubre de lo que tenía en él y tanvién 1000 ds., que por Juan Lojao pagué en la de agosto, que le tiene en sacas de dos años esta parte, donde, señor, me quedé en blanco que, aunque agora no he rescibido real dél, hel moço me escribe que de Bayona le ha escrito un hombre que de allá ha benido, que para 20 deste mes será en Bayona. Plega a Dios sea así. Veo dize que [en] ésta de Pascoa abrá estrechesa de dineros, por medio de la Corte que sacarán todo el dinero ; yo veo nos viene mal trás otro, mas emos de tener paciencia de pasar por donde pasan los vezinos. Así bien dize que visto la pena mía por lo que tomo sobre v.m., no reciba pesadumbre que, por mis cosas de mi onra, ará como por las propias, de que señor, veo que de rodillas no le podría serbir a v.m., aunque por pensar que no ventura nada más que de su persona, lores a Dios. 01 Brumont-Priotti.indd 110 22/04/14 09:01 Identités marchandes 111 Otrosí beo me dize me goarde entender en lanas para Francia, digo a v.m. que yo estoy vien castigado, que a más del daño que me ha benido en cambios la meytad de la vida me han quitado. Veo < > para ésta de Villalón 3000 ds., donde puede ver en que estrechesa me [pone], lo uno que mi hombre de Roán asta las oras no hes venido, ni me ha embiado real de mercaderías, y lo otro desta pérdida de las naos que puede ver coanto < > he sacado, y a más desto, el Juan Lojao le debía a uno de allá 950 ds. < > afrontar en Pamplona al qual le respondí yo de se los pagar ésta de < > donde los he pagado como buen corredor de Cuéllar, que en este negro hombre de Roán tiene el dicho más de 3000 y tantos ds., que los 1450 ds. [ha tomado] sobre mí hasta < > por que vea sy estoy embarasado en este negro ombre que en malas oras le conocí. Así, señor, yo he tomado sobre v.m. 2600 esc., a pagar los 2000 esc. a Pedro Zuazo, recibidos del señor Juan de Leçama y los 600 esc., a pagar a Ximón y Pedro Codrados, recibidos de los dichos. V.m. me aga tanta merced que no reciba más pesadumbre que en las pasadas de las pagar con onor, que ésta espero deste negro hombre esta vez dará fin, que a la causa me boy allá, que según mi criado me escribe, ya a de ser allá ha ocho días, donde cobraré mi asienda y también lo que he pagado por Juan Lojao, con sus yntereses, donde no le daré más trabajo a v.m. Yo estaba vien librado a no tener tal árbol como ha v.m. ; bien tengo que acordarme de v.m. todos los días de mi vida, y en tales tiempos se conosen los hombres lo que tiene en su amygo. Por otra, le tengo escrito como de fuera de la de otubre me quiero recoger a la tierra, y dar al moço una tienda en Plampona, con darle parte de ganancia, y con tanto serbir a Dios, que la mayor parte aré por ver lo que pasa de unos a otros, que me maravillaría con todo si veo que los pudientes se sierran como lo dizen que, de veinte de mayo adelante, no consentirán pasar ni contratar ha ombre del mundo. No dexaré de entender por Nabarra, de sacar mercaderías que tengo aparejo más que cuantos andamos en estas ferias, y aun de Nabarra, donde espero en Dios me baldrá más un año que tres en lo pasado. Con esta fama yo tengo a mi criado en Vearne, que me henbíe 100 cargas de peines que los 60 cargas ya los ha sacado y lo de más se da prisa, antes que espire hel tiempo. Yo espero de ganar bien en ellos sy los pudientes se sierran y, coando no se serrasen, la moneda se gana, que hes bueno. Dos compañeros los han tubido asta agora, en estos seis años, que an ganado un tesoro, que, como todo estaba en su poder, lo bendían como hellos querían, donde se an echo muy ricos de moneda que tenían. a más de que no se pierde nada en los peines, es gran fabor para las mercerías, que la primera cosa piden peines. Este año querría trabajar de ganar lo que he perdido en los cambios estos días, por ende suplico a v.m. que, por su parte, no balga menos, que aquí será una memoria para la de junio, que montará bien a causa que la de otubre bale más que todas las ferias de todo el año juntas, y tanvién que hay algo más requesta de mercerías que otras vezes. Por dos copias le tengo escrito la razón de lo que avía de más y de menos en las mercaderías de las dos naos que benieron en salbamiento ; he menester referir a la memoria que agora me ha embiado serrada con la otra que recibí en las memorias que benía sin serrar, si viene a una, y, como viere, así le haré acreedor y deudor. con tanto otro no se ofrece que más le dezir y así ceso quedando rogando a Dios goarde y prospere su noble persona. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 01 Brumont-Priotti.indd 111 22/04/14 09:01 112 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti < > estas lanas creo abrá artos dineros en la de junio. Dios [las llebe] en salbamiento. Mañana partimos a Vilbao a las bodas del señor Jacobe de Agurto 25 que, plega a Dios, los aga bienaventurados. en lo que toca a mí no se me escusa vien por esto según nos ynportunan en Vilbao y en Pamplona, que no sé donde será ; Dios ponga la mano. Con tanto, Cristo sea con todos. La letra va algo más abado, que va de mi mano por no tener moço que bien escriba, por ende, aya v.m. pasiencia. Recibida a 20 de mayo. 13. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, juillet 1537 (?) (Leg. 9216-II, f° 22). Courrier. Laines : recouvrement du tiers, difficultés pour le reste. Saufconduit. Perte des navires de Capetillo y Salazar. Cire. Commande : futaines chères, étroitesse de l’argent (guerre). Problème du courrier. Difficultés en vue pour RE avec un autre marchand. Commande. Ihesús, en Medina del Campo, 9 de agosto 1537 26 Muy virtuoso señor, Con Unibaso, debaxo de cartas del señor tesorero Recalde, me allo con una de v.m. de 27 de mayo cerrada de 5 de junio, a la cual responderé brebe a lo que haze al caso que, después, con el despacho de la feria que abrá correo, le escribiré largo. Beo dize se alla con dubladas cartas mías de que huelgo que sobre alguna bez la diligencia, aunque es poco con lo mucho que v.m. bela, que estoy espantado como tiene cabeça ; plegua a Dios se le conserbe por largos tiempos como yo deseo para mi ányma. Así bien beo me dize que tendrá por cierto abré cobrado lo que me deben en Francia, que v.m. sabrá que yo estube en Pamplona más de veynte días esperando a su benida de mi hombre de Roán que me hazían cierto de día en día y, visto que en este medio no benía, acordé de benir a la feria. Oy, en este día, tengo cartas del criado de Nabarra como es venido el buen hombre y se an visto con él mi criado y Juan Lojao por quien estoy embaraçado de los dineros que traygo a cuestas por él, y parece ser que no han pudido cobrar más de la tercia parte de la hazienda con dar escusa que lo demás tiene fiado algunos 8 sacas y dellos dexó por bender quando benía para Bayona, y que agora se yría a Roán y trairía cumplimento de todo para otubre, de que yo sospecho a mala fin, aunque puede ser estar engañado ; comoquiera que sea, él no puede desemirse de pagar lo que me debe, caso que esta calor de las guerras quiera tomar en su favor, porque tengo carta de Francia tendré salboconducto antes de oy en veynte días, que según me dizen la patenta estaba echo y que lo harían firmar a la ora, de manera quél no puede torcer de pagar mi hacienda, aunque bien creo no tendremos nescecidad de venir a estos méritos segund me dizen es buen hombre. Si estas guerras [duran, con] el salboconducto que yo tendré abría gran aparejo para ganar artos dineros para hombre poderoso como v.m., que yo sé 25 26 01 Brumont-Priotti.indd 112 Marchand de Bilbao, né vers 1505. C’est la date du jour où cette lettre a été recopiée (voir lettre suivante). 22/04/14 09:01 Identités marchandes 113 hombre daría arto por tener otro tanto ; encomiéndolo a Dios, quel tiempo nos dirá lo que será, que en tener a v.m. por señor me tengo por arto poderoso. Otrosí beo tiene esperança abremos buena feria, de que le ago saber que con asertar algunas ferias como ésta tendríamos ferias de Burgaleses que tan ricos se an echo todos. En quanto a lo que dize de las naos de Capitillo 27 y Salazar aya pasiencia y que le avise de lo que se a salbado en lo de Capitillo, de que yo no soy parte, sino el señor Martín de Ugarte, pues la ropa viene en su nombre, el qual no dormirá de le ymbiar el despacho dello, y así le suplico ponga diligencia de ser de los primeros de cobrar los seguros. De los 50 quintales de cera, que le tengo escrito antes de agora, beo me dize ymbiará sin falta, si naus ubiere para San Sebastián. Así le suplico lo aga porque se nos pegue para las costas de la vista de la tierra. Beo me dize que para agosto tomará sobre mí 1400 ducados, con haziéndole cuesta arriba, mas pues emos razón se pague en su tiempo, aunque en estas ferias de Ríoseco y Villalón deseamos tener pocas deudas porque azemos pocos rescivos por allá. La memoria que [he] embiado para ésta de junio, dize trabajará de cargar en estas naos, así le suplico lo aga. Los fustanes beo dize están caros, mas si caros compramos será benderlos que no perdemos en ellos. el dinero beo dize que a causa de la guerra está estrecho ; en fin, del cuero se an se salir las correas. Todabía, le suplico como ha pobre compañero y serbidor de [v. m.] me faboresca en el tiento de tomar el dinero de un día a otro, porque como v.m. sabe ba < > para en ayuda de costas. Beo dize me tiene enviado otra copia désta con Baraona, correo, la qual yo no he rescivido ; suplico a v.m. que todas mis cartas bengan debaxo de cartas de Carrión y no debaxo de cartas del tesorero, que no lo digo sin causa quel hombre que me dio los 2000 escudos en Villalón, se me ha echo tan esquierdo, deziendo que yo le dixe me quitaría destas ferias, y con ber tan entera mente me [he] balido de ropa para esta feria ; no le fasta sino tornase loquo y me ha quitado la abla, sin más propósito ; en fin, es su condición y ago del ciego el sordo, si supiese lo que pasa se espantaría tenga a v.m. por señor, como asta agora, que en todo me probe, que con esto está en mi casa con estar en su serbicio de la parte como un mandado suyo que, en lo demás, a de prestar pasiencia, que Dios amanece para todos. Al hombre que para v.m. entiende en la telería, le suplico no le dé parte desto, porque no tiene en sí de le descubrir a la ora, y sería trabajo para mí en este medio que estoy estas ferias que la parte tiene gracia de hazer del negro blanco. En quanto a lo que dize me disponga de mi persona pues la hedad me combida, de que le ago saber que para agora lo ubiere echo por estar tan esparcido en esto de Roán. oy [he] rescibido cartas de Pamplona como los Cruzates se an juntado de hazerme yr desta feria y entrarme en su parentela. Haré por atrasarme asta que pase este ybierno asta ber en que paran estas guerras, y no lo ago porque no debo de tener en buena dicha segund la parte es de tanta honra que otra casa no ay en toda la ciudad de más que aquella de honra y probecho, que no yo. Mas v.m., con ser tan poderoso como es, olgaría y de entrar en tal casa por tomar hija de tal padre y madre, que pluguiese a Dios se le rebelase la boluntad, aunque me costase le meytad de mi azienda que, con tener la hermandad con v.m., pensaría ser tanto como el más estirado de los merceros. Encomendémoslo todo a Dios y aga lo que fuere serbido. 27 Ochoa de Capetillo, maître de navire de Portugalete (H. Lapeyre, El comercio…, p. 220). 01 Brumont-Priotti.indd 113 22/04/14 09:01 114 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Aquí será una memoria para la de setiembre para si ubiere naos que alcanse para tiempo de feria de otubre. Así bien será un testimonio de los 34 ternos de calderas que vinieron mojados y limpiados otra bez allá, que no los puedo bender por la mitad de los limpios ; v.m. ablará con la parte y escrivirá lo que manda se aga dellos o con lo que v.m. atasare allá con la parte, me escrivirá y haga de manera que no pierda dineros. Yo allo grand bellaquería él que se los bendió a v.m., ¡ que maldito sea el bellaco ! que por estos negros vienes de fortuna quiera perder así su berguença. con tanto otro no ay que más dezir a v.m., y así ceso, quedando rogando a Dios guarde y prospere su virtuosa persona y así Cristo sea con todos. 14. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 9-VIII-1537 (Leg. 9216-II, f° 22). Règlement des comptes avec Juan Lojao qui doit 2000 ducats à RE. Crédit de AP pour RE. Commande. Comptes courants. Foire d’août : la marchandise n’est pas arrivée. Somos a 9 de agosto, que asta aquí es copia de otra que le tengo escripto con Unibaso y lo que después se ofrece es que yo he cerrado cuentas con este negro Juan Lojao, que no le debía de conocer y le [he] alcansado obra de 2000 ducados con aberme pagado en esta feria 400 ducados. Así, señor, porque no sea corredor de Cuéllar, porque corran por él en cambio, he tomado 2000 coronas sobre v.m. y del señor Diego de Carrión 28. Suplico a v.m. endure la pena en tanto que desta gente cobre mi hazienda, que espero en Dios a de aber fin presto. Quando llegué a la feria le fuy ablar al señor Diego de Carrión sobre el crédito que v.m. me ymbió y él me respondió con tanta boluntad como si v.m. le hiziera merced en ello. Yo tengo a tanta honra en que no tenga nececidad de abaxarme quien de un ojo se querría ber ciego por berme a mí de los dos, como si ganase 200 ducados en ello. En fin, yo beo la obligación que debo a v.m. es como de señor ; plazerá Dios que yo me quite lo más antes que pueda de dar a v.m. trabajo, que así me traya a cuestas y después se ofresca con que yo pueda serbir a v.m. Aquí será una memoria para la de setiembre, que si ubiere naos me compre de manera que alcanse para otubre y, no ubiendo naos, no cure v.m. de comprar nada porque el tiempo no duerma sobre mí. También berá aquí lo que ubo de más o de menos ; v.m. me hará acredor y deudor ; así bien me ymbiará la cuenta cerrada [de] la memoria que me ymbió de la de setienbre y de la de Nabidad con la razón de lo que balieron las mercaderías de la nao de Salazar y Capitillo que, conforme a su cuenta, le aga deudor y acredor. Suplico a v.m. le torne a cargar la mano al señor Diego de carrión, me tenga por encomendado que en conoscerme él buena boluntad, más quiero que las obras de los que arriba le digo, porque es hombre muy ceñalado de crédito en la bolsa, y si tubiere nesecidad de asta 1000 ducados, poco más o menos, en la de otubre me los den que, con miedo desta gente del Roán y Juan Lojao que me agan falta, quiero estar seguro. 28 Marchand de Burgos, grand importateur de métaux et de cire en provenance des Pays-Bas (L. Lapeyre, El comercio…, p. 100‑101). 01 Brumont-Priotti.indd 114 22/04/14 09:01 Identités marchandes 115 De oy en cinco días partiremos para agosto y no tenemos mercaderías para bender, todo lo hemos despachado y bemos no haze tiempo para venir las naos de Flandes, de que nos beremos en nesecidad ; por eso, es bueno no fiar que con lo que hemos fiado para adelante lo bendiéramos de contado, con abantaja, y balernos con nuestra hazienda aunque ya me [he] retraído de fiar si no beo que está como en un cambio en él. 15. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 15-VIII-1537 (Leg. 9216-II, f° 22). Somos 15 de agosto, que asta aquí es copia de otra que le tengo escripto, que otra cosa de nuevo no se ofrece que más le dezir a v.m. y con esto Cristo sea con todos. por ser solo y estar engolfado en serrar los negocios de la feria, no ban mis cartas tan en orden como las de v.m., de que a de prestar paciensia. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 16. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Bilbao, 22-X-1537 (Leg. 9216-II, f° 23v°). Examen de la cargaison : quelques problèmes. Futaines : elles sont rares et chères ; si AP en avait envoyé, RE aurait gagné beaucoup d’argent. Lettres de change. Affaires de Rouen : en suspens. Créances d’AP sur RE : il n’y aura pas de problème pour les recouvrer, le cas échéant, car la fortune de RE est saine. Commande : montant très élevé. Ihesús, en Bilvao los 22 de octubre de 1537 Muy birtuoso señor, En esta feria de agosto rescibí dos cartas de v.m. de 27 de julio y de dos de agosto a las quales responderé brebe a lo que haze al caso. Las mercaderías desta cargazón los acabé de tomar este día por cuenta y lo que ay de más y de menos en la partida, donde dize diez y nueve dozenas de aguja canelada, no he allado más de nueve dozenas, de que me marabillo de tan grand yerro ; v.m. mire en su cuenta porque se satisfaga, que no hes posyble no hallar razón. Venía en quatro caxas donde venía en dos caxas a 27 unidades y en otra 30 unidades y en otra 24 unidades que es, en lo dicho, nuebe dozenas toda la aguja. Lo que biene debaxo de los paños de las caxas biene muy mala y corta, que tendré trabaxo de salir dello con perder dineros y esto es por hazer confiança el hombre que 29 v.m. que compró por no mirar en ello. Así bien las dos roldanas de pelotas que me ha ymbiado parescen que han seydo mojados y después hechado la cal de nuevo ; no sé sy alguno le ha hecho trabiesa, de que fuesen de la nao perdida ; haré por salir dellos esta feria, porque es mala mercadería en reter segund ello está ; todo lo demás es buena ropa como de mano de v.m. De los ustanes, veo dize que a causa que balían caros no me ha cargado ; ágole saber que me diera a ganar buenas blancas sy me hobiera cargado lo que le 29 Sic. 01 Brumont-Priotti.indd 115 22/04/14 09:01 116 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti embié a pedir, porque ay mucha falta de ellos que los hobiera bendido muy bien bendidos, que con la careça de allá an dexado de cargar otros como v.m. ; así, señor, en tal lance como entonces, v.m. avía de emplearse de cargar y aquello por tercera mano, que no paresciese que v.m. compraba por amor de sus becinos que, ha estar en una mano una suma de ellos, ganaba las çoçobras deste año pasado ; y así le suplico que sy biere otro tal lance me heche el sello aunque no le aya serbido. Veo dize ha de tomar buena suma para esta feria de hotubre ; pues lo debemos, razón es que lo paguemos con mucho honor. Dos letras he aceptado, el uno de mill ds. y el otro de mill e seyscientos sesenta y seys ds. para ésta de hotubre, y lo mesmo se hará lo que más tomare sobre mí como la razón sobra. En ésta de agosto, pagué los mill y quatrocientos ds. que tomó sobre mí para la de Villalón y para estas herias de agosto le suplico se escuse de tomar lo menos que pudiere, porque no hazemos rescibos para estas ferias, syno muy pocos, y después se vende muy poco de contado. A lo que me dize me recoxa de los rescibos de mys hombres, del de Ruán y de Juan Loxao y de los tratos de allá, hágole saber que yo me retraygo quanto puedo en ello, que, poco a poco, yo haré por recogerme que todo no puede hazer hombre en un golpe, de que está asido. Otrosí dize se le haze cuesta arriba de tenerme a cuestas de tanta suma, por cierto, yo tengo más pena que v.m. en lo que dize somos mortales y, en estar hombre entremetido en tantas partes, podría correr hombre trabaxo ; a esto digo a v.m. que yo no tengo a quien deba real, sy no es a v.m., donde, lo que Dios no quiera, sy beniese a morir, v.m. ternía su hazienda dentro de oras, en lo que se hallaría en mercaderías y rescibos y se quedaría el < > bien sano, digo quando se me perdiesen lo que me deben él de Roán y Juan Lojao, y con encima dos mill ds. que aparte desto tengo de mis posesyones que podría sacar dentro de hocho días un quento de mrs. y, pues, para esto, a dezir que tengo sobre hueso que tenga muger o hermanos que tenga nadie parte, no lo ay por mis pecados. Doy cuenta a v.m. que, aunque mi acienda bale poco, está limpio, lores a Dios, y v.m. puede dormir a buen sueño, ny aun por eso no dexo de conoscer la sobrada razón que para ello tiene v.m. ha hecho para conmygo, como grand guerrero, por donde tengo que acordarme para en días de my bida. Yo espero de cobrar lo que me deven aquella gente de aquí a mayo, y con lo que me retrayré de otros tratos de allí adelante, espero de quitar a v.m. de tanto trabaxo. A lo que dize le ymbié dos copias de memoria que montaban más de dos mill e quinientas libras, de que le parescía cosa recia, v.m. tiene razón con ver que le debía tanto de primero, mas la cudicia de ver que an andado bien la benta de la mercería, le haze a hombre desmandar, que más an balido las dos ferias de mayo y hotubre deste año pasado, que no tres años de primero, digo de probecho, que en esta mercería un año de probecho bale más ha acertar que no quatro años en otros tiempos. Todos los ustanes y la rebenería y aguxeta colorada y los ylos de Gant he comprado destos merceros de la billa pagándoles encima a causa ver que v.m. me embió muy pocos dello, y este aviso ymbié de la feria de agosto para que me lo comprasen con ver que tenía requesta, lo mesmo embiaron Juan de Leçama y Juan de Sojo y báliome de llegar my hombre antes que lo demás vezinos. Los dos fardeles de olandas que me embió son algo negros. El dinero que tomare sobre mí le suplico lo tome a más abantaja que pudiere, que como v.m. sabe al tiempo de los pagos de un día a otro se suben y baxan un dinero y dos. 01 Brumont-Priotti.indd 116 22/04/14 09:01 Identités marchandes 117 Con tanto otro no ay que más dezir a v.m. y así ceso, quedando rogando a Dios goarde y prospere su muy birtuosa persona y así, Cristo sea con todos. Suplico a v.m. que para no menesterme embíe crédito de mill ds. en Diego de Carrión por descanso de my espíritu. Al serbicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 17. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 23-XI-1537 (Leg. 9216-II, f° 25). Remerciements pour les faveurs reçues d’AP. AP n’a pas à se faire souci : RE paiera ce qu’il lui doit. Lettres de change : acceptées. Crédit. Commande. Foires : incertitudes, concurrence de Cadix. Ihesús en Medina del Campo los 23 de nobiembre de 1537. Muy virtuoso señor, A la hora he rescevido una de v.m. cerrada de 6 de otubre a la qual haré breve respuesta a lo que haze al caso. Veo por toda esta su carta no se cansa de hazerme mercedes como si yo tubiese deudo con v.m. más que de hermano, que todo lo que v.m. dize, yo le recibo como de oro, aunque en parte tira más la varra de lo que ay. Hágole saver que yo no me envisto con las banas glorias, syno con mucho trabajo de mi cuerpo, mas, como arriba digo, yo conosco que en todo me haze merced y ay razón por donde tenga tanta obligación que tengo de obedecer a todo lo que dixiere como a señor, pues, por sus dineros, me tiene comprado, que, en tales tiempos de necesydad, se conocen los hombres lo que tiene el uno del otro, mayormente que a mí me obliga por dos vezes, que sin más conocer ha hecho tanto por mí. Plegua a Dios se ofresca tiempo que yo pueda servir. En quanto a lo que sale de las varreras que dize que hará y contecyrá si no me quito desta gente de Lojau y de lo de lanas de Francia, a esto digo que seré mal criado, que en todo tiempo me hallará, lores a Dios, tan sano por donde no abré nycesidad que aya medianeros, que nadie hable ni entienda para cobrar su hazienda, pues en las cuentas de entre v.m. e mí, tampoco abrá traviesa en nynguna cosa más que hasta oy día, y con otros he tobido quentas ; por ende, con pagarle a v.m. lo suio no tendrá necesidad de nyngún físico se me entre ver el pulso ; lores a Dios, pagándole a v.m., mi braço quedará sano. Por ende, por mí, lores a Dios, bien puede dormir a buen sueño. V.m. perdone mi atrebimiento y no me tome a fin de yngrato, que no escrivo por más de coan poco tiene necesidad, que nadie entienda sobre v.m. y mí, ni ha de entender si plaze a Dios. Veo por la cuenta desta su carta ha tomado sobre mí 4800 y tantos ds., a pagar esta feria, los quales se pagarán con mucho onor. Veo me dize que ymbiará crédito de 1000 ds. para esta feria en Diego de Carrión, de que le beso las manos, que a no menester me da tanto descanso, que la feria nos dirá si los abré menester o no. Hágole saver que segund me quedo descansado desta su carta, que yo trabajaré tanto de aquí a feria de maio, que v.m. no tomará pena de pagar letra por mí ; por ende, v.m. puede tomar plazer, que yo haré todo lo que v.m. me escrive. La memoria que le ynvié para la de setiembre, dize v.m. que trabajará de complir : así le suplico que no falte ningún sortimiento de lo que le ymbío a 01 Brumont-Priotti.indd 117 22/04/14 09:01 118 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti pedir ; ya save que esta mercería a faltar una cosa nos haze mucha falta, que no es como otras mercaderías. Para ésta de Nabidad no le ymbío memoria hasta ver el fin de la feria que despacho abremos. Hágole saver que ninguno de Córdoba, ni de Andaluzía no compran en esta feria sólo un real de mercerías, ni otra cosa que sea de Flandes, que dizen que en cáliz 30 allan las mercaderías menos que aquí con 200 mrs. por libra, donde [a] la cabsa no se despachará tanto como solía la ropa en esta feria de setiembre. Creemos que no alcanzará para esta feria, según haze el tiempo aquí ; a la mayor parte que tienen ropa de Flandes, no les pena mucho porque no vengan segund del poco despacho que ay hasta agora. Con tanto otro no ay más que dezir a v.m., y así ceso, quedando rogando a Dios goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos. 18. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 9-I-1538 (Leg. 9216-II, f° 25). Mauvaise foire : RE a dû tirer des lettres sur AP. Vente des peignes. Espoir de recevoir les rouens. Malhonnêteté de celui qui a vendu les laines. Commande. Change favorable pour la Castille. Mariage en vue pour RE. Somos en nuebe de henero. Hasta aquí es copia de otra que le tengo escrito con Univaso. Lo que más ay que dezir a v.m. es de la malísima feria que hemos huvido ésta, que no se ha vendido de qontado casi nada, sino todo fiado, con aventaja de una feria más que de otras ferias, donde a más no poder me he vallido sobre v.m. de 2550 esc. y he dado letras de Symón y Pedro Coadrado, 600 coronas, a pagar a ellos mismos, de Francisco de Alça 600 coronas, a pagar a fernando de Orozco, del señor tesorero Francisco de recalde, 1350 esc., a pagar a v.m. mismo. Suplico a v.m. las mande acetar y pagar en su tiempo con onor. Vien creo tendrá a mucha pena, mas con que ha de tener por cierto que más letras no le yrán por mí que pague fuera desta Villalón. Si alguna poquedad me faltase a causa que no hazemos sino muy pocos recibos para allá, es porque que no me puedo valer de un real de todo lo que estoy embaraçado hasta mayo. E visto las cartas que me tiene escrito con tanta pólbora que a de pensar que, como por esta otra parte le digo, que tengo de dar quanto fuego pudiere de me recoger, así de quitarme de tratos de Francia, como de cobrar deste gente de Nabarra que más quiero dos mrs. de ynterés que diez con trabajo. En esta feria, he despachado 500000 mrs. de peines, fiado de aquí a un año ; quedánseme obra de dos mill ducados por vender, que ésta de Villalón los despacharé, que no se me quede púa de vender, donde les echaré la vendición y también de mi hombre de Roán tengo cartas que desta vez vendrá con todo el fin de todo lo de Roán y me traerá en roanes lo que me deve, de manera que con ayuda de Dios, en este año me pondré redondo de todo ; por ende, v.m. puede tomar plazer. El vellaco del hombre de Roán dizen que ha ganado con mi hazienda y de otros encomenderos, que lo mismo les deve más de tres mill ds., que ha andado aprobechándose de nuestro dinero haziendo biajes de Burdeos hasta Roán y, agora que está rico, con darnos escusa que tenía fiado las sacas y parte por vender, nos biene a pagar nuestra hazienda que, plegua a 30 Cadix. 01 Brumont-Priotti.indd 118 22/04/14 09:01 Identités marchandes 119 Dios, después que nos aya dado nuestra hazienda, muera mala muerte, porque Dios no le dexe gozar de hazienda mal ganada. Aquí será le memoria para la de Pascoa, suplico le cumpla que no falte ninguna suerte que le ynvío a pedir ; con la aventaja que biene del dinero, creo nos baldrá más este año que no dos años pasados en probecho, porque creemos que el dinero vendrá de allá a mucho probecho nuestro. Ay cartas de Flandes de ayer aquí y no me allo con carta de v.m. que creo en Valladolid abrán quedado debaxo de cartas de Diego de Carrión que, de oy a mañana, espero me las ymbiará, de que con deseo estoy de verlas. Con tanto no ay que más dezir a v.m. de qoanto le suplico no se dé pena en lo que me toca a mí, que yo tengo más cargo que v.m. mandarme que no me traya a cuestas como hasta agora ; por ende, v.m. pueda tomar plazer. Así con tanto Dios sea con v.m. Quiero dezir a v.m. que tengo miedo que en esta yda de Plampona no me podré defender de tomar muger, porque me cargarán tanto la mano que, como hasta agora me he defendido de un año a otro, no creo me podré defender porque así estoy avisado por cartas de Nabarra de mi gente. Todavía haré de no afetuar por este año por verme primero recogido que, quando estuviere con mi muger, no tenga que tener el pensamiento en tantas partes. Doy quenta a v.m., pues debo obligación para ello. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 19. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 15-IV-1538 (Leg. 9216-II, f° 27). Marchandises diverses (aiguilles, balles, futaines). Exécution de commande retardée. Mariage de RE : difficultés, car des concurrents se sont manifestés. Marchandise arrivée à Bilbao, RE se rend à la foire. Lettres de change acceptées. Beaucoup de vente à crédit : RE tirera certaines sommes sur AP. Commande élevée pour la foire d’octobre, la meilleure de l’année. Commande pour un autre mercier. Nouveaux merciers riches : forte concurrence. Lettres de change. Ihesús en Villalón, 15 de abril de 1538 Muy noble señor, Con tres cartas de v.m. me allo, la una por mano del señor Martín de Ugarte de 2 de noviembre y las otras en esta villa que son de una copia de 19 de diziembre cerradas de 30 de henero. Así diré lo que haze al caso. De las agujas beo dize ha allado su cuenta del hierro contra mí de que está bien. En lo de las pelotas, beo el remedio que me da para refrescarlos, de que huelgo de saber, que así lo haré como v.m. dize. Acerca de los fustanes de lo que le escribí, beo la pena de no aceptar como yo le escribí si no por mejor lo hizo, yo, señor, le beso las manos por su buena voluntad. La memoria que le ymbié para la de setiembre beo me dize dexó de complyr todo con ver que no alcansaría a tiempo a la de otubre, y bastava hazer la emplea en la Navidad que todo sería uno para esta feria de Villalón ; v.m. acertó en ello y me ha dado a ganar dineros en ello, de que le beso las manos. 01 Brumont-Priotti.indd 119 22/04/14 09:01 120 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Que tanto mire en todo en mi probecho y honra que beo lo desea tanto de ver[me] con compañía por verme recogido en mi casa con descanso. A esto le quiero dezir que esta bez que he ydo a Plampona se ha martillado mucho en ello y por poco se ha dexado de cerrar la cosa que, por ser la parte tal persona, así de hazienda como en ser buena parte, salieron a la cosa otros dos principales donde hubo muchas voluntades y pasiones entre los deudos della. Y así quedó la cosa syn hazerse ni con uno ni con otro, todabía creo será con mí porque la madre della y el padre están de entera voluntad y la madre me embió a dezir que siendo mi voluntad, que no sería con otro, y la mesma donzella está en lo mesmo, y me ymbió a dezir que su voluntad sería conmigo y no con ninguno de los otros ; que tanto le martillaban a sus padres sus tíos, y esto hera a mi partida, que me asegurase en ello ; y después me an escrito a la feria un criado mío que tengo allá a recorrer las posesiones que no le dexan salir de casa de sus padres della, ni a comer, ni a dormir, que anda mucha guerra sobre ello, hasta que el señor Miguel Dañués bino de Sangüeza sobre pensar acavar, mas que la donzella le dixo al dicho mi criado que ella estaba firme para conmigo, y en caso que le dixiesen sus padres que sus tíos los benciesen, que no aprobecharía, de manera que de cierto pienso se acabará con ella. Plegua a Dios ponga la mano como sea a su santo serbicio. Doy parte a v.m. de todo por menudo pues ay tanta razón para ello que no esto, mas, cuando fuera mío todo el mundo y le diese todo, tengo de conocer que no le podría pagar a hombre que tanto ha echo por mí. Pluguiese a Dios que me costase precio y si hallase v.m. las horas de efetuar el negocio porque la cosa es entre parte que por venturar en un mandado se harían dos biajes que sería más honra y probecho de su descanso que no con tantas riquezas ay en Vilvao. Y después en estar allí su vivienda estaría vezino de su tierra. Hágole saber que si se concluía mi negocio le tengo de martillar sobre ello y tengo de tener atrebemiento como a señor. En quanto a lo que dize [que lo] que abrá cargado en la flota que estaba en Ynglatierra montaba tantas libras, está bien, que de todo se le hará acredor que quando yo partí de Vilvao no hera descargado lo de la flota, y aun sin acabar enteramente lo embiado de los Ypuças me bine a la feria, por allarme en la feria ante con ante, de manera que todo lo que vyno en la flota está por venir a esta feria. Así de lo que bino en la flota como en los Ypuças se tomará buena cuenta y le enviaré la relación si biene más o menos de las de Pasquilla. Veo ha tomado sobre mí 2U093 ds. para esta feria lo quoal se ha pagado con onor como la razón sobra, e lo mesmo se hará lo que ha tomado para mayo, poniendo sobre mi cabeça, que ya los tengo aceptadas. Beo el crédito que me da en Diego de Carrión que, leído el capítulo, no me basta sino llorar el coraçón de gozo que beo honra más que la suia propia, que plega a Dios que tenga necisidad de algún servicio que me pueda satisfazer mi coraçón. La balía de obra de 450 ds, abré de valerme desta feria sobre de v.m. aunque no pensaba de tener necesidad, que lo causa que las dos flotas benieron casi a una y [se] dieron tanta priesa por Laredo y por Vilvao [que] las cargas benían más caras la tercia parte, y muchas cargas medio por medio, nunca tal se bió ; y después fiar la ropa más que otras ferias, sin dar blanca, donde a la causa, me a quedado arto de venta de vender de contado como otras ferias, donde v.m. ha de prestar paciencia, que ha de pensar que la vida tengo de poner por no tomar dineros sobre v.m. lo más antes que ser pudiere, que ya me [avisen] vienen con el fin de todos los negocios de Roán a mi hombre Petijuan 31, que no bendremos en necesidad que v.m. toma 31 Petitjean Guénon, marchand de Bayonne et de Rouen (ARN, Tribunales reales, no 118141). 01 Brumont-Priotti.indd 120 22/04/14 09:01 Identités marchandes 121 pena sobre ello como me escribe. Plegua a Dios que una bez aya cobrado de lo mío y después tenga mala muerte que tanto me cuesta de trabajo de mi espíritu y daño. También le quiero dezir que esta feria también he despachado bien 1000 ds. de los fiados, la mayor [parte] para salirme dellos porque no ande a mi cuenta de tener necesidad de tomar dineros para allá, ni a v.m. dé pena, que plazerá a Dios que, por todas partes, así a cobrar de mi hombre como en vender los peines, tengo de trabajar de tener descanso. Una memoria ba dentro para la de junio que montará buena parte. Suplico a v.m., tenga coraje, caso que le deba tanto de primero, de me hazer merced de complir que todos los que desbolsaré del contado para ello tomará sobre de mí con lo más que devo de primero, que todo se complirá con honra como es razón, y en que no me falte cosa, le suplico tome a pechos que la feria de octubre nos bale más que todas las otras ferias juntas, por hende no aya falta de ningún sortimiento. Una memoria ba a parte que me ha dado un mercero que me lo pagará a mi contento. Suplico a v.m. se cumple. Y la ymagine y aguze 32 al mejor maestro que sea de buena mano que, en ser de buena mano, con dublado probecho se vende. Y todo esto de la ymaginería venga en cofres de cargas. Agora ban dos mancebos merceros a ello, que los arman estos Franceses, en la mayor parte ; es porque los embían por amor del señor Juan de Leçama, porque trata tanto en las mercerías de Francia que por estar sortidos de Francia y de Flandes vende dublado que ellos. Son hombres caudalosos que pueden mucho entrar. Darán mucha guerra al comprar de allá y se subirán las mercaderías, y aquí no tendremos provecho. A v.m. le aviso, pues ban bosales de tener la mano juntamente con Pedro de Çuaço de ser probeydos de todos los oficiales para complir las memorias que no allan sobrada entrada, pues estos Franceses hazen por pasíón del señor Juan de Leçama de querernos tomar la mano. Lo que he tomado a cambio es 300 ds., digo 300 escudos de Jacobe de Agurto, a pagar a v.m. mesmo para la de junio, más 225 ¼ a pagar a Luyz de Castro rescibidos de Alegrin, asedor de los Ulifortes de Londres, a pagar a la de Vergas de Resurreción, que por darme a tanta abantaja los tomé para allá, que a las oras no avía real en la plaza que abaxó a 324, y no se allaba dineros por nengún precio. Suplico a v.m. las mande pagar al tiempo con onor. Tórnole a pedir por merced que hen esta memoria que le embío no falte nengún sortimiento de manera que aga buena feria, ésta de octubre. Con [esto] ceso, quedando rogando a Dios goarde y propere su noble persona. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 20. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 7-VIII-1538 (Leg. 9216-II, f° 29). Courrier. Cargaison : il faut tout envoyer car on vend mieux si on a toute sorte de marchandises. Marchandises chères. RE veut se retirer des affaires : doit d’abord recouvrer ses créances. Mauvaises manières de Petitjean Guénon. Achats en Flandre et à Rouen ; RE espère gagner plus de 15%. AP ne doit rien donner à Pedro de Eraso, employé de RE. Lettres de change acceptées. Diego de Carrión demande des intérêts : RE ne lui demandera pas de crédit. 32 Lecture sûre. 01 Brumont-Priotti.indd 121 22/04/14 09:01 122 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Prix en baisse à cause de la paix. Commerce du poivre. Bougrans de Rouen, cartes françaises. Ihesús, en Medina del Campo 7 de agosto 1538 Muy noble señor, Con el correo que partió abrá 8 días, le tenía escripto largo y la noche que escreví pensando que no partiera el correo hasta el otro día, me descuydé de donde se me quedaron las cartas. Así las embié al criado mío a Pamplona, que va a Roán, a verse con el ladrón de Petijoan, donde serán algo viejas. Después, en 6 de agosto me hallo con una de v.m. de 22 del último pasado. Veo dize que las naos serán prestas dentro de 6 días de la fecha y que en ellas me tiene cargado una parte de mercaderías, lo mejor sortido que a podido, de que está bien, que, como por las otras le tengo escripto, a no ser bien sortido estas mercaderías puede asentarse cabe ellos, que en verdad daño me a venido en lo que me envió de la de Navidad en venir tan mal sortido, que hombre a menester fiar por más largo que los vecinos y no estar sortido como ellos. Para entero complimiento de mi memoria dize que lo que le falta de cargar enviará en las primeras naos, de que está, señor, vien. De la careza de las mercaderías, veo lo que dize, en fin sy caros bienen, emos de pasar lo mesmo nosotros acá conforme como vienen, que sy caros vienen venderles por su precio. Veo dize se espera se abaxarán las mercaderías en tanto que el dinero anda alto allá ; no creo se abajarán, mayormente con tantos fatores nuevos que allá an ydo. Lo que viene en estas naos tenemos que nos vendrá a mucha ventaja en los precios que a los que an ydo de nuevo porque abían comprado en la de Pascua muchas mercaderías, y lo que les faltava tendrían señalado con sus hombres, mayormente con tener aviso que yban estos fatores nuevos. Así a la causa tenemos por cierto vendrán a más avantaja que a ellos todas las cosas. Dios las trayga en salvamiento. Veo dize que agora es de recogerse hombre porque se cree que acá andarán del lodo las mercaderías y allá por las nuves, donde sería bien dexarlas a estos nuevos, fiar y esparzir y cobrar nuestras haziendas sobre ellos. Por cierto es buen parescer que, como yo le tengo escrito por otras, que, pasado el año de 39, pocas mercaderías vendrán por mí a Castilla. En este medio quiero trabajar por salir de todo en todo de peynes y de otros tratos que me venga a recoger de todo en todo. De los peynes no tengo que vender 700 ducados de más ; e fiado estas dos ferias de Villalón y mayo por más de un año por salir. A Martín de Arribas le tengo embiado obra de 800 ds. dellos desde octubre acá, y los ha vendido que la mitad dellos me abía de remitir a esta feria porque an pasado dos meses del plazo. de lo que debían, algunos en un año se quieren hazer ricos. Dígolo que él también como yo quiere hazer más de lo que puede, remediar con lo ageno, que es feo y después cargo de conciencia, como si fuese hurtar del altar, porque por falta de no cumplir él mi dinero, tomo a cambio más de lo que avía de tomar, donde le es cargo de conciencia –esto será de v.m. a mí– que yo sé bien de otro amigo mío que está en Lisboa tiene cobrado lo que le devían por mi cuenta, así que, señor, tomando sobre el recoger haremos por trabajar, aunque, como v.m. dize, hombre no se puede tan presto recoger, sino poco a poco. Por la carta que le escrivo con mi criado, Pedro de Eraso, le tengo suplicado que si no hallare claricia con su hombre Petijoan, le diese fabor con amigos de v.m. que tendrá en Roán, que un ladrón como él que a estado alçado durante las guerras y a tratado con mi hazienda y de otros Navarros, qualquiera vellaquería de trampas acometerá, donde, si así es, es menester le vayan a la mano, que si no 01 Brumont-Priotti.indd 122 22/04/14 09:01 Identités marchandes 123 quiere por bien hazer, le hazer por mal, donde para tal caso es menester fabor, aunque bien creo que agora que está rico no querrá que les entienda nadie por cubrir su vellaquería. Al criado le [he] embiado una memoria para que emple lo que deve el Petijuan en cosas de París y de Roán que se espera a sanear el monedaje, y aun con 10 por ciento, mas tengo miedo que le acometa en roanes parte de lo que debe sacándolos fiados por un año. yo le doy por memoria haga por esemir de no tomar en roanes, más de tal ladrón como él, es bueno tomar piedras. Así, señor, si le escribiere el dicho mi criado le falta para complir la memoria de las mercaderías de París y de Roán, v.m. me haga merced de le embiar hasta 400 ducados que por mí cierto tengo le acometerá en roanes la paga. Para otubre estaré, si plaze a Dios, bien sortido de Flandes y de los que ha de emplear el criado donde espero de tener bonísima feria, aunque sé que todo a de andar fiado por más largo que hasta agora, por causa de los nuevos mercaderes. De la memoria que [he] embiado al criado, me dan quinze por ciento de ganancia, a pagar meytad luego que venga y la otra meytad a mayo. Pero, aunque me lo diesen de contado, al precio no lo daría, porque con la falta que ay al presente de las cosas que embío a pedir, espero de las vender con mucho más aventaja, y después estar sortido con las mercaderías de Flandes que aze mucho al caso. Si por caso mi criado saliere de comisión de llegarse en Flandes, y le demandare algo para comprar mercaderías para Pamplona, no le cure de dárselo un real por mi cuenta, porque no quiero derramar allá un real. Puédese escusar por buenas palabras, y esto hago porque determino de no tener un real fuera de estas ferias que no trayga en mis manos. En este medio que me recogeré no le diga que le he escripto que no le dé más, de que v.m. le diga que sin comisión no le puede dar, y con esto le puede despedir de la de Vergas de Pascua. Veo me dize me a sacado a pagar para otubre para en contra de mis letras que a pagado 2170 ducados, los quales se pagaron con mucho onor y lo mesmo lo que hallare que le devo de las cargazones, que lo uno y lo otro se pagarán sobre mi cabeça, como es razón. Al señor Diego de Carrión, le he tentado por dos vezes sobre pedir dineros, y de contino veo quiere hazer con yntereses, que si en la plaça van a 338 quiere él a 335 y a 336, donde, visto esto, no he querido tomar dineros de él. Por cierto, otramiente haze el señor tesorero que nunca tan honrado hombre se vió. Pues a v.m. no le cuesta más que escribirle, suplico me haga merced, escriba al Diego de Carrión, que quando le pidiere algo me dé syn interese, y también, al señor tesorero, por honra mía quería que me hiziese merced de le hazer memoria, lo que le pareciere, aunque con ayuda de Dios yo me boy recogiendo quando cobraré dese de Roán y salir de los peynes, que [he] tenido muertos, en lo uno y en lo otro, bien a pie de 3500 ducados pasados, después de la guerra, donde antes de un año tendré la mayor parte de todo recogido, donde no tendré que tomar dineros con ayuda de Dios, si no es en este medio. Como esta feria no hemos bendido real de contado a causa de las pazes que piensan de aver de valde las mercaderías, no ay mercero que no se a valido para allá, fuera de Juan de Sojo que está relleno con lo de su señor, que en gloria sea. Yo he tomado sobre v.m. para la setiembre 1300 esc., los 1000 esc. del señor tesorero Recalde y los 300 esc. de Juan de Sojo y a pagar a v.m. mesmo. Suplícole los pague y los tome sobre mí, si es posible para la de mayo, por no tener carga para Villalón y después para mayo me devrán buenos dineros que lo que emplearen en Roán y mucha parte de lo de Flandes abré de hazer las ditas, que de todo me hallaré para allá recogendo ; por ende, aga si es posible de los tomar para mayo y no para Villalón. 01 Brumont-Priotti.indd 123 22/04/14 09:01 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 124 Veo me dize le dé aviso lo que vale la pimienta en esta feria de contado y fiado. De que vale, digo se a vendido todo lo que se a vendido fiado por un año a catorce mil mrs., y de contado a 12400 mrs., dygo de contado a 12400 mrs. 33, y se a vendido cantidad esta feria. Martín de Arribas me a escrito de Lisboa si quería alguna pimienta me embiaría una parte al precio y tiempo como a los que hizieron el partido con el rey. Por cierto, yo oviera vendido más de 40 cargas dello si me quisiera melar en ello que antes vendiera yo 20 cargas que los que tienen 10, porque la mayor parte lo gastan los de nuestra frontera, y muchos dellos se toman parecer conmigo quando la compran, así los que compran de contado como de fiado. Yo le escribí al dicho Martín de Arribas no me quería melar en ello porque estava esparzido en otras cosas. A lo que valía en Lisboa, como Martín de Arribas me escribe, sale puesto acá a 12000 y 200 escasos y véndese a los 14000 mrs. por un año que puede ver que no es mala mercadería, mayormente las ditas de la pimienta se hazen como en un cambio que con más seguridad lo dan y venden como si los tubiesen asentado en un cambio. Esto es la razón de lo que, señor, pasa. Al señor San Juan de Amézaga, le tomé 6 fardeles de bocaranes de Roán a troque de dos fardeles de olandas, y dize cuestan a 3 £ 6 la pieza donde está claro ay yerro de pluma porque en Roán bale a 14 £ de allá, donde está claro ay yerro. V.m. me aga merced de me escribir la claricia dello. También vino un tonel de naypes de picas para Jacobe de Agurto, y como no tenía cargazón lo desatamos en my casa. V.m. le mande escribir lo reciba porque sy pudiese quería esemir de lo tomar y me quedase a mí a cuestas. Con tanto ceso, quedando rogando a Dios goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa Esta carta que ba dentro, se lo mandará dar y le a de dar 7 esc. por un hermano suyo y 3032 Ii (?) por otro cobro que me debe de cuando estaba acá. 21. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 8-IX-1538 (Leg. 9216-II, f° 31). Arrivée à Bilbao des marchandises de Flandre (futaines, cartes françaises) : différend à leur sujet avec Jacobe de Agurto. Affaires de Rouen : Pedro de Eraso va les régler avec Juan Lojao et P. Guénon. Erreurs dans les cargaisons, marchandises chères. Ihesús, en Medina de Ríoseco 8 de setiembre 1538 Muy noble señor En veynte y ocho del último pasado, recibí una breve de v.m. cerrada de 11 del dicho, y dentro dos copias de cargaçones cerradas, la una de la ropa que me envió de la Navidad, y la otra desta ropa que me envía de la de junio, de las quales le ago acreedor. Como v.m. sabe, quando me envió la ropa de la Navidad, no me envió cargaçón en las naos, y lo tomé todo por memoria, lo que venía en cada pieça y el tonel de naypes de piquas, y otro tonel donde venían 135 pieças de fustanes y 100 docenas de naypes de picas con otras cosas [que] también 33 01 Brumont-Priotti.indd 124 Sic. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 125 tomé, que los hallé lonjados en mi lonja quando fuy a Vilvao, pensando que heran por mi cuenta, y beo son por cuenta de Jacome de Agurto, el qual me dice le tengo de pagar al prescio como los vendió a otros. Yo le he dicho que sí que es razón, no se amosaba tan caliente con el tonel de naypes que me decía que caso que fuese por su cuenta, pues avía rescibido, lo avía de tomar por mi cuenta, y desto no le podía quitar. Y con los fustanes que le heran suyos se ace dueño, yo le dixe pues ellos tenían cargaçón ¿porqué no avían rescibido sus toneles del cay ? para esto, dice Jacome que pensavan que se avían quedado en Flandes sin cargar. Por cierto, yo tengo a mucho descuido dellos. v.m. me a de hazer merced que no falte de venir la cargaçón en las naos todos siempre, porque ombre no se halle en otro trato. En fin, con ver que los naypes son por su cuenta, tengo por bien de hazerle bueno sus fustanes. De los naypes, traxe a Castilla obra de 10 gruesas pensando que heran por mi cuenta la primera vez quando tomé la ropa por cuenta ; no sea que Jacome se ponga a que diga que tengo de tomar también los naypes y los fustanes se los pague. Es en todo tan verde que le es feo ser tan avantaxado en todo. En fin, conmigo no abrá diferencia aunque me haga perdidoso. Veo me culpa v.m. como no le escriví con el correo que fue de Lisboa. Por cierto después de escritas, me quedé en la mano con las cartas que a descuydo partió el correo y las envié por Navarra con Pedro de Eraso, mi criado, que va a verse con el bueno de Petijuan a Roán, que serán frescas de veynte y ocho del último pasado. Tengo cartas de Pedro que aún no heran ydos, que me dicen que esperava a Juan Lojao que se reciase, que avía estado malo, que es fuerça que vayan juntos porque el Juan Lojao me deve de fenescimientos de nuestras cuentas 165000 mrs. que dize que el Pitijuan le deve y me los dará en él. Plega Dios que me salga del uno y del otro con agua limpia. Yo le escrivo al criado que, después que aya cobrado el prencipal, le pida los yntereses de los canvios deste tiempo si ve que le valdrá, aunque me contentaría con el prencipal y perdiendo dineros, que le doy mi fe que todo lo que se cobrare dél hago cuenta que los hallo. de la cargaçón que me a enviado no he tocado en ella por no desortir la feria de octubre y fuera desta feria yré a Vilvao y lo tomaré todo por cuenta por la cargaçón y si ay menos o más, le enviaré la menuta dello. De la cargaçón pasada de Navidad, me faltan un fardel de fustanes no 13 que ay 50 pieças de fustanes y un carretel no 14 que se quedarían allá, que no alcançaría a cargar en las naos Ypuças que hago cuenta que en estas naos vendrán aunque v.m. no ace mención dello por olvido. Y visto los prescios de las mercaderías benir tan caras, mas como no son más caras para mí que para los otros, pasaré por ellos que si caros tenemos, emos de vender como vienen, que vien creo les cuesta a estos merceros nuevos más de 8 por ciento que a nosotros y más, que venderemos por más los viejos merceros que ellos por más avantaja. sobre las aberías de los toneles, todo siempre me cuestan dineros más de lo que avía de pagar por venir en merced del señor Martín de Ugarte mesclado con su ropa, que da a entender que su paca no vale sino tanto y mi tonel vale doblado, y esto al tiempo de hechar las averías donde se me carga el agraz, donde a v.m. le quiero suplicar que mi ropa venga consinado a mí mesmo y, en mi absencia, a Ochoa Laniel 34, mi huésped, que no tenga que tener que hazer el señor Martín de Ugarte en las aberías dello, que me hará ganar más de treinta pieças para ayuda de costas y aun me haría merced dél de que los hiciese marcar de mi marca, porque me será honra en ello, y así no habrá diferencia en cosa y será descanso para todos, y esto sea para entre 34 Ochoa Lanier, marchand de Bilbao. 01 Brumont-Priotti.indd 125 22/04/14 09:01 126 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti v.m. y mí ; como yo le tengo tanto por mi señor me atrevo de le decir el probecho que me reduce en ello. 22. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 15-IX-1538 (Leg. 9216-II, f° 31). Lettres de change, affaires de Rouen, crédit à Eraso. Poivre : ne pas en acheter. Bougrans : RE a été trompé par un autre marchand. Poivre : RE peut en acheter à AP ; son prix monte. Pas de commande pour les foires à venir : expectative. Somos, señor, 15 de setiembre, que me hallo con una de v.m. de 2 del dicho a la qual seré breve porque lo más que ace al caso le escrivo que son de un tenor las dos cartas, la de veinte ocho y ésta. Beo dize que los 1300 esc. que tomé sobre v.m. los a acetado y se pagarán en su tiempo con onra y lo mesmo ará todo siempre, de que le veso las manos mile vezes. Así bien beo dize que en lo de Pityjuan que tiene plazer se cobrase, que aunque no dé dineros, no deje de cobrar en lienços aunque se perdiese 15 por ciento. Por cierto v.m. tiene razón que ombre a de hechar cuenta de un hombre hechado la verguença que lo halla lo que dél cobrare. dize que no le a escrito el dicho mi criado : ya le digo a v.m. como se a dilatado su partida a causa de Juan Lojao que de que sea en Roán él, está dicho de escribir a v.m. de los 400 ds. que le escribí le diese al dicho mi criado, si le escribiese, veo la voluntad le sobra a v.m. que a la ora se los dará, de que veo tanto la obligación que devo a v.m. que no sabría con que servicios le pudiese pagar aunque se le ofresciese a v.m. Mire, señor, que no le dé real más de los 400 ds. diciendo que no es dado más de lo que le escrivo a v.m. Tengo miedo que el moço vaya allá a v.m ; le dará prisa que venga si allá fuere. El moço es algo voluntarioso que, por hazer compañía a otros Navarros que me dicen van a Roán, dexaría pasar tiempo, haciendo costa cada día. A lo que dice como el oficio les combida a Diego de Carrión y a otros vanqueros de no hazer por ninguno sin ynterese, v.m. tiene razón. También dize que veniendo acaso le escrivirá al señor tesorero me tenga encomendado si algo se ofresciere, yo puedo decir bien que, quien tal señor tiene como yo tengo en v.m., no me es de perder. A lo que dize acerca de la pimienta que no me embarace yo, señor, estoy dicho que no aya miedo que me embarace en ello que harto ostinado estoy dello que he estado tan embaraçado y estoy hasta las oras, que, como le tengo dicho, yo me daré prisa de me recoger poco a poco. De los bocaranes, beo me dice que todavía cuestan a los 3 s. 6 y me pone v.m. no sé qué ofertas si no lo quiero creer, de que me pesa más de lo que valen los bocaranes, que tan poco crédito me da de lo que v.m. dice que no aya de creer como si me dixese el ángel del cielo. Que, dexado a parte esto, por dar al señor San Juan, no me avía de quitar a mi quenta tal cosa yo pensase, mas quiero decir a v.m. que el señor San Juan me dixo se los tomase seys fardeles de los bocaranes y como entonzes avía falta algún tanto se los tomé. Yo le dige me dijese lo que costavan y me dixo que no tenía memoria de Flandes y según después he savido lo tenía la memoria y desemuló conmigo y me los hechó a cuestas, que es mal hecho. Yo sabía lo que costavan en Roán ; yze cuenta lo que podría valer algo más donde los vendí ; con esta cuenta que pierdo bien diez mill 01 Brumont-Priotti.indd 126 22/04/14 09:01 Identités marchandes 127 mrs. en ellos, pues por cierto yo los vendí por más cinco mrs. y diez por pieça que los de Burgos que les vinieron, que le doy mi fee que los vendieron fiado por un año a 220 mrs. la pieça, porque vea la burleta ; en fin, ello es hecho y con esto vayan todos nuestros males. Veo lo que a tomado para otubre y Villalón, lo qual se pagarán en su tiempo, así esto como lo demás que sobre mí todo siempre tomare. Otrosí beo dize que con lo que a visto por mis cartas que se podrá vender puesto en San Sabastián de contado a 12600 mrs. la pimienta, que me embiará cincuenta quintales dello que se lo venda, de que digo a v.m. que a tener en la feria se vendería por lo menos a 12500 mrs. que esta feria a valido 100 mrs. más que la pasada, y creo en otubre no valdrá menos. Como v.m. sabe, a las ferias acuden de todas partes y ombre los toma a una mano o a dos y no así en San Sevastián, mayormente yo en la feria y la pimienta tener ombre en San Savastián que uno es de una parte y otro de la otra parte, donde no les viene a cuenta, caso que yo les quisiere dar a rescibir en San Sevastián, pero todavía si v.m. se halla embaraçado en ello, me puede embiar hasta 25 quintales dello que yo espero de lo vender con que no sea más suma y por más. cierto, si v.m. quiere, yo lo tomaré por mi cuenta a 12500 mrs. Con que lo que montare justamente tome sobre mí para mayo, digo puesto en San Sebastián, con que sea fuera de todas costas hasta tener descargado. Esto digo porque sea a más descanso suyo. V.m. bea en ello que yo, caso que lo tome de v.m. de contado, lo tengo de fiar por medio año por lo menos, no tome v.m. que no aya de rescibir merced de vender por v.m. Por ende v.m. tiene lo uno y lo otro y sobre esto, si acuerda, a de embiar en las primeras naos que se ofrescieren. Mire que la pimienta sea tan buena como lo que suelen traer acá, aunque bien creo que no ay que decir que todo será uno. En ello se ará como v.m. escribiere como si me fuese la vida en ello ; por todos los 50 quintales enviará sino que no uso hasta ver el vado, aunque creo que todo ello pensaría vender mayormente fiado porque aorran las costas hasta San Sevastián. A lo que dize le envíe memoria para hésta de setiembre, ya v.m. sabe que la ropa de setiembre no alcança para otubre a tiempo, y también para otubre, como tengo sortimiento, no me atrevo de cargar, pues que digamos para la de Villalón de la de Navidad se podrá ombre probeer con ver lo que pasa en otubre, aunque a la verdad la Quaresma deste año viene muy vaja, que no sabe ombre lo que hazer. Todo está al ver de allá si abrá aparejo para alcançar de la de Navidad. 23. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 29-IX-1538 (Leg. 9216-II, f° 31). La foire a été mauvaise. AP peut envoyer le poivre. Somos, señor, en 29 de setiembre, que más no se ofresce que le decir más de quanto en los paramentos haga de manera que vengan en mi poder que creo en todos los que ubiere no abrá más de la cantidad que le envío a pedir y también que las cintas blancas a de tomar la mano de los aber en buen precio. Aquí será una letra de quatro ds. que le e dado de Martín de Arrasa, el hermano de Antonio Arines, que los dará el dicho Antonio de Arines. Con mucho deseo estoy de saver lo que a hecho por mi criado con él de Roán. Como arriba digo, lo que se cobrare hago cuenta que los hallo. 01 Brumont-Priotti.indd 127 22/04/14 09:01 128 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Nuestro señor goarde y prospere su noble persona. Cristo sea con todos. Hágole saber que como la feria a seydo tan mala, todo vecino se a puesto en nescesidad y se an valido para sus ombres. V.m. me a hecho merced en no tomar más para acá, digo para esta feria. Sy acordare de embiar la pimienta a de embiar a la ora y darme aviso a la ora por que les aré venta en otubre como valiere en la feria, fiado por un año, y si quisieren tamvién de contado que holgarán de tomar en San Sabastíán que aorran las costas de asta allá ; vengan los números, lo que pesa cada costal. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 24. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 24-XII-1538 (Leg. 9216-II, f° 33). Poivre : tout le monde en a chargé : abondance ; RE demande à AP d’allonger les délais de paiement. Différend avec J. de Agurto au sujet des cartes et des futaines : RE ne veut pas céder, bien qu’il soit un étranger à Bilbao. Chargements en cours : RE remercie AP. Rubans blancs. Sans nouvelles de Pedro de Eraso. Statues : auraient dû venir en coffres et non en tonneaux. Lettres de change, étroitesse de l’argent, pas de vente au comptant. Mauvaise foire : trop de marchandises, nouveaux merciers. Fil : mauvaise vente car concurrence de celui de Toro et du Portugal et mauvaise qualité. Faillites. Vente des tissus et des peignes. Poivre. Ihesús en Medina del Campo 24 de deziembre de 1538 Noble señor, Con dos cartas de v.m. me allo, cerradas de 20 de nobiembre y veo me dize ha recibido las cartas que le escriví de la de Ríoseco y a la ora puso mano de cargar la pimienta que ha cargado y por más abantaja mía me ha alargado las dos partes de lo que vale dos ferias, mas a los 12500 mrs. Por cierto gran merced hera para mí, mas, como v.m. sabe, así v.m. como otros señores de allá han cargado mucha suma de ella a 21 dineros (6 mita) que les sale a menos que a mí, lo que puede ver lo que va a dezir, y, pues estos Burgaleses no han faltado de cargar un pozo dello por todos los puertos, que los ojos me han sacado que les tomase y les hiziese tomar a mis amigos a tanto que nunca tanto fuego ha hubido, de manera que puede ver v.m. como lo puedo yo asanear la quenta que v.m. me invía a los 12500 mrs. que perdería muchos dineros. Suplico a v.m. me aga merced de ygoarlarme con mis vezinos ; también le quiero dezir que uno de allá a cargado una parte della consinando a mí que me dize le cuesta a 21 dineros y medio, fiado a la de Pascoa, y me dize que sea a medias la ganancia, siendo mi voluntad, de manera que v.m. puede ver lo mucho que ba a dezir. Quiero suplicarle que hademás de las mercedes que me ha echo, me haga merced que toda esta pimienta eche cuenta que sea fiado a la de junio a tantos dineros, que la cuenta de las libras que monta me aga deudor y me aga merced de me la imbiar que le aga acredor a v.m., que por cierto tenemos que a v.m. le darán una feria más que a sus vezinos al mesmo precio. No quería por toda la pérdida que en ello hubiese, recebiese enojo de lo que le escrivo porque aya razón de que yo conozca que toda mi vida le podré servir a v.m. de lo que todo ha echo y aze por mí, por ende yo le remito a v.m., aga de la suerte como él mandare que yo 01 Brumont-Priotti.indd 128 22/04/14 09:01 Identités marchandes 129 no saldré dello. Si no hubiera llobido tanto por todas partes avía lugar de ganar para costas, mas no ay en que estropeçar, sy en pimienta no, que nunca tal se vió que con esto me atrebo a escribir a v.m. y, en verdad, con arta afruenta, mas, como digo, yo me humillo a v.m. aga su voluntad con que sea fiado de la de septiembre a la de Pascoa, y sy es posyble a la de junio porque de allí se valga a la de otubre que con la mesma pimienta pueda pagar, que, para allá, yo le espero se despachará ; que en tanto que yo tenga que vender a de tener por cierto no se venderá otro por el tanto y con cien mrs. En quoanto a lo que dize aga bien con los señores Martín de Huarte y Jacobe de Agurto sobre los dos toneles, yo no saldré de razón. Ellos quieren que les tome los naypes ; yo se les digo que sus naypes están en vilvao sin tocar en ellos y los reciban. Y en quoanto a los fustanes, yo les quiero pagar de cómo los ha vendido en la feria. Para ésta de otubre el Jacobe a remetido a Bilvao al señor Martín de Huarte con aditamiento que le pague poco más o menos lo que valen los fustanes, yo les [he] dicho que soy contento y así le pago al dicho, mas como le aya pagado, soy cierto que el Martín de Huart luego tomará la voz de los naypes que se los tengo de tomar ; que puede v.m. ver que razón ay para acometer tal cosa, que le juro a dios que yo no acometiese una cosa de tan poca razón por todos los naypes, que a los hombres no les ha de vencer el interese, lo que parece feo a las gentes ; al cabo no podrán hazer menos de dexar en manos de alguno si no se quisieren vencerse la poca razón que para ello tienen, que porque sean más ricos e yo sea estrangero no piensen tengo de consentir sinrazón. El fardel no 13 y el caretel de mercerías que faltaban, he recebido. Veo me dize cómo ha empeçado ha comprar la memoria que le invié para la de Vergas y trabajará de lo cargar que vayan a la de Vergas porque alcance a tiempo a la de Villalón. Veo v.m. ha mirado que la Quaresma es vaxa y podría no alcançar ha tiempo a la de Villalón, y con esto echa el sello donde podemos dezir que tal señor como tenemos en v.m. no es de perder. Plegue a dios que como así v.m., todas las cosas con el sello tan bueno, que dios le dé gracia de le cumplir todas sus cosas como desea, que le juro a Dios que lo que toca a mí, quoando fuese todo Perú mía y le diese todo, me parece no le podría servir y le puede tener por cierto que otra cosa no me queda aquí, que lo mesmo deben tener otros que por medio de v.m. están tan grandes señores en honra y hazienda, que todo hombre puede echar cuenta que su honra y probecho está en él que está allá, mayormente hallegándose con tal señor como v.m. Veo me da aviso de las cintas blancas lo que ha comprado, y lo mesmo de los paramentos lo que ha proveído, que veo dize no habrá tanto trapo viejo, porque no sean tantos no se me da por ello de más que viniesen a una mano, que en los pocos abría más probecho que en lo mucho en estar en una mano, que como es de poco valor y los hazen gentes vaxos. Por esto le imbié a pedir por merced los tomase en una mano, que ha tener dos de nosotros, no ay ganancia, y en estar en una mano aze su probecho. Veo dize que no tiene nuebas de mi criado, de que estoy marabillado que a la fecha de su carta ya abía de ser en Roán ; a las oras yo creo lo abrá visto v.m. Plegue a Dios que cobre del ladrón de Roán como dize v.m. haunque pierda dineros, que ago quenta que lo que se cobrare dél lo allo, con que Dios no le dé más vida de un día, y sy le diere, que en penitencia de dolencia de su cuerpo lo goze lo que tanto me es en cargo. Lo que tenía cargado de la cargazón lo he visto, y los ymájenes de vulto veo vienen en tonel donde avía de venir en cofres que no sé que medio me tener para los traer a la feria. 01 Brumont-Priotti.indd 129 22/04/14 09:01 130 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Veo me da aviso cómo a tomado para Villalón dos mil ducados a más de otros mil ducados que tomó en la de mayo, digo en la de junio, los quoales tengo apartado. viendo v.m. la mucha carga, me dize me dará a recebir de la de Vergas una partida y que los tomará para mayo, de que me haze gran merced, mayormente con lo que se dize de la pasada del emperador, se espera abrá la mayor estrechura de dineros que ha hubido en estos diez años, que no se dexará de sacar asta un real que aquí se temblan para allá que, en tales tiempos de estrechura, no allarán dineros de veynte uno, por más buena dicta que sea, donde me hará merced de me remetir de manera que no tenga nesesidad de dinero allá que, como por otras le tengo dicho, para las de Vilalón y agosto, no hazemos sino pocas dictas de poca sustancia, pues vender de contado, no vendemos real, sino todo fiado. En quoanto a esta feria, le quiero dezir que tan mala feria no se a visto ni espero de lo ver y cáusalo de estos merceros nuebos que todo lo que hemos negociado a seydo las mercerías, mitad a mayo, mytad a otubre, y las yleras para un año, que otras ferias pasadas negociábamos un tercio luego resto a mayo, que será socoro para pagar los alquiles y diezmos de las mercaderías, y en esta feria emos dado dineros porque nos compren, que nunca tal se vió. También lo ha causado la venida de estas naves de septiembre carga sobre carga, que en verdad a mí me ha venido más daño que a nadie, que como no llebé mercaderías a la de agosto y estaba sortido y señoreado en todos los merceros que hiziera la mayor feria que [he] echo estos días, mucha parte de contado, y con ber que los tiempos azía aquí contrarios, estaba rezio, que podría vender todo lo que tenía con mucha abantaja, en este medio que las naves vinieron, no quise hazer, donde después contando el tiempo que he dado con la nueba de las naves, me cuesta bien trezientas pieças de oro ; por eso dizen vender y repentir. Así, señor, como no hemos podido valer de vender un real de contado, me han faltado obra de mil y quoatro cientos y cinquenta ducados que para ello e tomado del señor tesorero 1116 esc. 1/12 a pagar al media Quoaresma, a recebir a v.m. mesmo y de Jacobe de Agurto 700 esc. a pagar a la de Pascoa, que le suplico los asete y se valga sobre mí para el tiempo que le pareciere a más abantaja. De las yleras, veo dize no se allan menos de 14 asta 28 donde vendría cuesta ariba sy me imbiase de más de 12 asta 18 que en verdad de más ariba no podemos vender una libra y cáusalo que en Toro a diez legoas de esta villa y en Portugal se aze ylo de la suerte de 22 dineros ariba que es muy mejor que lo de 26 dineros de lo que de allá viene, y no quieren sino de lo de allá, así, a la causa, estamos cargados que haunque demos por tres años fiado, no lo podemos vender libra. Por cierto que Johan de Leçama creo tiene sobre 20 cestas 22 ariba asta 30, y lo mesmo todos, que no ay hombre que diga que tiene, y es así, señor, si no los quieren dar de 12 asta 18, vale más hombre estar sin ellas y comprar aquá de reventas, que nunca falta suerte que quiere. las yleras que me embió de ésta de junio eran muy malas que cotejado los de Ernando de Frías de lo de 14 suya era tan bueno como lo de 17 de lo mío y un doze que parecía 15 de lo mío. Alábanse que los toman de los mesmos oficiales sesta a sesta, de dos sestas a dos sestas que va a dezir tres dineros por libra, donde con estas yleras han probechado muchos vezeros gruesos que negocian largo y no ay feria que no venden 50 sestillas ; de ayer aquá se azen grandes negociadores con espalda de sus amos los Gayllos y en esta feria han tomado estilo de fiar por un año aunque que por otra parte handen los cambios, que echan cuenta que las ventas de las mercaderías lo sufren lo que se pierde en los cambios ; de manera ay trabajo sy la cosa anda de esta manera que no sabe hombre cómo vivir. Lo uno fiar por un año y día y corer risgo sy alguno se nos alça que toda la ganancia de la feria se nos va en 01 Brumont-Priotti.indd 130 22/04/14 09:01 Identités marchandes 131 uno que se alça, que hemos de poner renta de incensio que a no se alçar todo se sufría, que todavía se ganaría bien de comer ; largo en esta feria se an alçados tres de Toledo, los dos con suma son lenceros : lores a Dios, no me tocan nada. En lo de los alçados, soy dichoso asta oy que plegue a Dios me lo liebe adelante. La ropa que se me sobró en la de agosto de lo viejo lo dexé allá por estar probeído de lo que me cargó de la de junio, y esto allo e vendido mil libras largos como digo, todo fiado ; que pues me escribe alla de ser tanto lo que negocio, le doy cuenta. de los peynes también, [he] echado obra de seyescientos ducados fiados por un año ; no me restan más de veynte y dos valas dellos, que los dexé en Ríoseco, que pueden valer obra de dozientos mil marabedís, que ésta de Villalón trabajaré de dar fin aunque demos de estos días de Dios que, de una vía y de otra, trabajaré de me recoger de todo, ecepto del trato de las mercerías que todavía no ay tal trato como la mercería que cada feria acierta hombre en algunas suertes que haze hombre su probecho, y también, de un año a otro, se muda el tiempo, no porque, sy plaze a Dios, pueda ya handar en éstas mucho tiempo que, casado que sea, pocos años podré andar por aquá ; que con recelo estoy, me están harmados para esta yda de Pamplona, aunque yo aré por defender con dezir que este año me recogeré mucho y quiero disponerme con verme recogido por verme descansado, que sy algo tenemos de lo de Roán, tanvién nos a de venir de esta vez que será socoro. Plega a dios que él ponga su mano en todo, como sea a su santo servicio. De la pimienta que me ha imbiado él de allá, yo no me tengo de melar de su ganancia sino que esté para él, que arto tengo que despachar lo mío, de lo que v.m. me ha imbiado. Por darme aviso tarde, no e despachado la mayor parte que les eché en tomar a los de Vargas. Señor, asta aquí tenía escrito para embiar con el primer correo y me allé corto que se me fue sin las cartas. Después embié con este otro correo que ha que partió quatro días y ayñadido que por también nos dieron tanta prisa serrasemos las cartas no tube lugar para escribir en esta otra lo que se ayñadió, donde no ará porque con las pases todas las cartas son ciertas. 25. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 30-XII-1538 (Leg. 9216-II, f° 33). Poivre troqué contre des peignes et du papier ; le reste se vendra à SaintSébastien. Abondance : baisse des prix. Différend avec J. de Agurto : arbitrage. Rubans blancs : qu’ils soient étroits. Asta aquí tenía escrito con el correo que los días pasados partió y me allé corto que no los embié. Así, señor, somos a 30 del dicho que lo que más se ofrece que le dezir es que yo he bendido seys cargas de pimienta, las tres a troque de peñes de las suertes que me faltaban para sortir lo de acá que tenía, y las otras tres cargas a troque de papel y les doy la metad en dineros a los peñeros. En fin no se perderá nada en los peñes que, como la parte estaba embarasada con ello, me los dio menos que si con el dinero fuese a comprar a su tierra. Y de los peñes que me dio, a la ora los dí fiados por un año, pues el papel también hes sortimiento de mercerías que no se perderá nada. De lo que me cargó para San Sabastián ya he puesto plática en ello ; en fin que yo lo despacharé mucha parte dello que como le tengo dicho puede v.m. creer que, tubiendo yo pimienta, poco benderán los que tubieren, porque tengo más aparejo que otros. Un Burgalés me ha acometido que le tomase 50 quintales dello que tenía en Bilbao, yo le dixe que 01 Brumont-Priotti.indd 131 22/04/14 09:01 132 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti no tenía necesidad. Tórnome a dezir me daría poco más que de contado para otubre que asta que le dixe que yo me allaba con ello, no me pude despedir : nunca tal se vió de cómo se estropiesan con pimienta esta feria y se an de allar embarasado con ello en todo este año, porque el berano tenemos a la mano, y no se benderá sobre berano. A los fines desta feria, ha pasado de contado a 11400 mrs. asta que a los principios de feria pasó a 12000 mrs. y cada día baldrá menos en tanto que ande así sobrado, como ariba le tengo dicho. Le suplico no me aga más tuerto que a los vezinos con que, como digo, no reciba pena que yo olgaré de ser moço de v.m. con poner dineros de casa. Lo que ay de más y de menos de lo de esta memoria de la Nabidad y de junyo lo mandará asentar, y con esto ceso quedando rogando a Dios goarde y propere su noble persona con toda su casa. Sobre los dos toneles, he ubido plática con Jacobe de Agurto que le [he] dicho que los ustanes yo les quiero como los vendió a quantos coxos él les vendió en Villalón para ésta de otubre, y él se a puesto que los naipes tanvién los tengo de tomar de manera que yo le [he] echo complimiento por una vía y por otra delante del señor Juan de Leçama, dexando en sus manos que a todo sea puesto a mayores, asta que el señor Juan de Leçama se enojó con el dicho Jacobe, afrontándole lo que tan feo parecía de lo que acometía, que los naipes que estaban en Vilbau como los recibía y los ustanes le pagaba como los vendió a lo más presio y ¿qué más querían ellos ? Después me tomó el dicho Juan de Leçama y me dixo que sy asía tanto complimiento por amor de v.m. con ellos, que pensase y tubiese por cierto que tanto aría v.m. por mi probecho, como por lo dellos. Por ende, que no me dexase torzer de la sinrazón que me acometían, mas lo bueno hes que agora me pedían con fieros les avía de pagar los ustanes como los vendió en Villalón y, como es razón, yo les he dicho que sy ellos se an puesto a más mayores que es cosa de reír. Yo me torno loco de ver condiciones de muchos ombres y que piençan que no an de morir. En fin, aquella abantaja me lieben que todo el mundo de los vienes no tengo en lo que […] si no es bien ganado con my sudor, y así plega a Dios, que Dios no me dé gracia de tener real de que nadie se quexe. Con tanto, Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa Por no tener moços sino coxos en el escribir, va algo ciego, v.m. aya pasiencia. Con mucho goso estaré de ver sus cartas que cada vez que beo sus cartas me engordo, que plega a Dios le dé tanto descanso como recibo. De las cintas blancas le suplico sean angostas, que ya están artos de los de un dedo de anchos, y piden los que cuesten C mrs., y sean como seda. 26. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 6-I-1539 (Leg. 9216-II, f° 33). Différend avec J. de Agurto réglé. Poivre : baisse des prix. Fil : commande ; celui qui se vend est de la plus basse qualité. Futaines : n’envoyer qu’un tiers de la commande, seulement des blanches, car il y en a trop. Somos, señor, 6 de henero. Lo que más ay que le dezir es que yo he ayñadido las letras de Jacobe de Agurto en 875 esc. para acabar de serrar my cuenta, y no reciba pesadumbre que según la feria no se ha podido más azer, que yo le prometo avrá merced, que otros más estyrados que yo se an echo tomadores 01 Brumont-Priotti.indd 132 22/04/14 09:01 Identités marchandes 133 esta feria, que, como arriba le digo, no hemos sacado real de contado que como se an echo tantos en nuestro trato, an abierto las puertas de fiar ayño y día. A Jacobe le [he] dado los dineros de los ustanes con abantaja y dexo abierto la puerta para con el señor Martín de Ugarte, de que les aprobechará poco de quitarme más de lo que soy obligado a ser de v.m., que todo ello se perdiera lo daba por ganado. Mas ellos por sus ojos vellidos, que me quiten la capa yo no lo consentiré ; al cabo, yo creo quedará en manos del señor Juan de Leçama que, como acá le ha dicho a Jacobe, los pondrá en razón. Tengo cartas de Nabarra que me dizen an llebado pimienta asta Nabarra por que bea lo que ha llobido dello. Oy este día se ha bendido de rebenta a 11250 mrs., porque bea sy anda jugado la pimienta. V.m. perdone porque la letra ba algo estropeada por no tener criado más ábil en el escribir y con tanto ceso. Nuestro Señor goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo d’Espinosa. Señor, tornar le quiero a v.m. suplicar que las yleras no me las embíe de 18 dineros arriba, que lo de 22 dineros no lo venderemos por más de 18 dineros o an de estar dies años sin bender, que libra no se vende de 18 dineros arriba. Quiero recibir merced de v.m. que este año me faboresca en las yleras de me las embiar de 9 dineros asta 18, y no más arriba, y me aga esta avantaja en los vezinos que a causa de las yleras en ser baxas aría ombre buena feria y despacharía dos tantos de ropa ; y para azerme esta merced, abía de consertar con algún ylatero, el más probe de todos ellos, que para la de Pascoa le traxiese tantas sestas que serían para la de mayo que con ellos vendería una buena cargazón de otras mercaderías en tener esta avantaja a los bezinos, que a estas ferias vienen obra [de] dies mercaderes gruesos que cada uno dellos compran él que menos medio quento de mrs. y alguno dellos que quento y medio, todas mercerías que cada uno ha menester dos sestas de yleras de 9 asta 18 y dellos quatro sestas de cada suerte, y como yo mesmo soy moço y amo y les paso por mi mano todas las ventas por tan buen estillo, crea que por el tanto huelgan de tomar de my mano más que de otros, que los criados lo negocian, como hestán ricos los amos no se avaxan tanto como yo que estoy uérfano que yo mesmo tengo culpa que no podiese azer también otras cosas tan buenas como azen los Codrados y quedar el braso sano, mas pues dios es servido así, yo le tengo por vien, con que me consuelo que para lo que debo ay recado, lores a Dios, y vien sano y quedará el braço sano tamvién, como en otros que se amuesan banagloriosos, y quiero suplicarle que, como a natural y bezino de v.m., me faboresca en estas yleras, aunque aga tuerto en algo a los otros, que, de que sea rico como ellos, me ygolará con ellos que todo está en v.m. de que sea tan descansado como todos los otros que con v.m. han tuvido cuenta, que se be claro que por punto de onra tiene v.m. que sean señores donde viben, sin poner dineros de su casa ; me podrá azer la capa más que el trabajo de dos años que como este año cobraré mucha parte de lo que he tubido esparcido, podré mejor valerme y abrir más las puertas como azen mis vezinos, que no ay ganancia sino donde se fía. Quería trabajar este año y él de 40 y con tanto echarle vendición a estas ferias y abrasarme con el natural, que plega a Dios que él ponga la mano en todo como sea a su santo servicio. De los ustanes que le embié a pedir para ésta de Navidad, si no ha comprado la copia, le suplico no me embíe más de la tercia parte de lo que le embié a pedir, y sean todos blancos que de los pardos se me an sobrado vien 150 piezas, y sobre 01 Brumont-Priotti.indd 133 22/04/14 09:01 134 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti verano todos quieren blancos. Ágole saver que con la mucha venta que ha ubido las ferias pasadas, todos están cargados, y ba siendo la peor mercadería que a de aber en las ferias, y andará muerto en dos años. Por ende, séale aviso de no se empachar en ellos que, por ventura, se combidaría a comprar alguna suma con que le baxen algo con dezir embiarán sus hombres a pedir. como estas ferias tenemos tan pisadas, bamos cayendo en las cosas en nuestro trato lo que puede venir ; aquí ha huvido reventa dellos más barato que allá, digo a los fines de feria, que asía mejor comprar que allá. 27. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Pampelune, 1-II-1539 (Leg. no 118040, f° 16.) Poivre : il y en trop, vente impossible, mauvaise affaire ; vente à crédit. Añués ne doit pas tirer des letrres de change sur RE. Jhesús, en Pamplona, primero de febrero de 1539. Noble señor, De Burgos le tengo escripto largo y lo que por ésta se ofrece es como emos recebido de la señora a quien consinó la pimienta doze costales de pimienta y escrive que se alla con otra paca y un fardo de cera y lo imbiará a la ora. Ágole saber que por vía de León han traído algunos desta ciudad cantidad de pimienta que dizen que les costó en León a doze sueldos que no le sale de onze mil marabedís ariba de buena moneda, y, lo mesmo, han cargado mucho por esa vía de Flandes, donde se allan por cuenta en esta ciudad y sus comarcas setenta y ocho cargas de pimienta, que ay probisión para estos diez años. Antes que viniese lo de v.m., estaba probeída toda la ciudad y lo mesmo, an ynchido todos los rincones de toda la tiera y también toda la parte de Gascuyña y todos los puertos, que no alla hombre puerta abierta por donde despachar libra dello, donde emos de prestar paciencia asta que venga otro tiempo. Si v.m. hubiera cargado en las primeras naos que vinieron de la de septiembre, hubiera despachado antes que de la feria veniera, haunque que fueran dos tantos, con fiar por un año. Állome con mucha pena que así nos ha salido tan a revés. De la mercería, que v.m. dize cargaría, no me parece a cargado en las naos donde venía la pimienta, porque no tenemos razón del huespé que consinó lo demás, de que me plaze mucho. El señor Martín Cruzat tiene tan probeído esta ciudad, así de cera como de todas mercerías, que no ay por donde hombre negocie un real ; por ende, séale de aviso de no cargar para aquá real de mercerías. Por el presente, de esta pimienta que ha imbiado como por la otra le escriví, ará por valerse de lo que monta de la feria de Pascoa asta la de junio, y de allí dará letras sobre mí para otubre de mi mitad de la pimienta, que v.m. sabrá que yo no tengo tan puerta abierta como v.m. piensa en lo que toca a los cambios, donde avré de valer de lo mío y, a las oras, állome muy embaraçado así en lo de aquá, como v.m. vee, como en los negocios de Castilla, que ninguna mercadería no vendemos menos de fiado por un año, que ha menester tener hombre buena volsa para sostener el tracto, mayormente quien no tiene crédicto para tomar mil ducados en la plaça. Yo ago cuenta como Pedro de Eraso, mi criado, dará fin de cobrar lo de Roán, que con valerme dello, sostendré lo que me cabe de la pimienta. 01 Brumont-Priotti.indd 134 22/04/14 09:01 Identités marchandes 135 Mire, señor, que en ninguna manera no tome sobre mí real, a menos de para otubre porque, para mayo, debo un pozo que tengo arto trabajo ; por puesto tengo de recogerme quoanto puedo por no me ver tan engolfado, que más quiero un real con descanso que ciento con trabajo, y lo mesmo debe de azer a v.m. que, con la cudicia de la mocedad, no debe de abrir la puerta de lígero que, como v.m. sabe, la casa que no tiene pilares podría presto caer ; dígolo que el hombre que no tiene caudal como yo, por tener el crédicto, podría caer de pies arriba ; donde el hombre a de mirar adelante, y esto digo, por el buen celo que tengo a v.m. por Nuestro Señor, que deseo tanto la honra y vitoria de v.m. como para mi persona propia, porque veo tengo obligación para ello, según veo la voluntad que todo siempre me tiene. Con tanto, otro no ay que dezir ; Nuestro Señor goarde y prospere su noble persona. Al servicio de v.m. Rodrigo d’Espinosa. (au dos) : de Rodrigo Despinosa, de primero de hebrero, rescibida en 18 de março, respondida en < > de abril 28. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 13-III-1539 (Leg. 9216-II, f° 38). Poivre : mauvaise vente, RE réfute les reproches d’AP, attendre. Marchandises : chères et vendues à crédit. « Paramentos » : ne pas en charger davantage, car abondance ; les nouveaux merciers commandent directement en Flandre. Mauvaise conduite de J. de Agurto. Lettres de change, crédit. Mariage de RE, désir de se retirer des affaires. Affaire de Rouen : Eraso s’est retardé et n’a pu recouvrer les créances sur Petitjean ; qu’AP lui écrive de prendre tout ce qu’il peut, même à perte. Jhesús en Villalón, 13 de março de 1539 Recibida a 19 de abril Señor, En 8 del presente, recebí una de v.m. cerrada de 22 del último pasado. Veo se quexa v.m. de mí acerqua de la pimienta, con razones que me da para ello. Y veo su enojo, quiere remetir a mí que dize lo remite a mí el precio, de que le ago saber que yo recibo más pena de su enojo que del daño que puedo recebir en ello, porque veo no me tiene v.m. merecido que por mí aya de recebir pesadumbre. y así, señor, yo remito a v.m. corte por donde v.m. mandare, la una suerte, y la otra, cada suerte por su precio, que lo de los costales hera mejor que no de los ocho barilles, con más de quoatro gruesos por libra, que lo de los tres toneles no sé de qué suerte es. Que a v.m. remito que sabrá qué suerte es, y así señor hará quenta, plazo para la de junio, y de allí se valdrá sobre mí para la de otubre de toda la suma ; pues, como v.m. vee, nos ha salido tan al rebés, v.m. a de tener paciencia por lo que no le salle a tanta quenta, como sería razón, que de mi daño no le quiero dezir a v.m., mas de le juro a Dios me contentaría de sacar el dinero dello de oy en dos años, enteramente. Dígolo por lo que v.m. dize que [he] vendido parte, o mayor parte dello, que como de Pamplona le escriví, por vía de Roán, tenía vendido ciertas cargas, así a trueque de peynes como fiado por tiempo de un año, ellos se me pusieron que no lo tomarían, deziendo 01 Brumont-Priotti.indd 135 22/04/14 09:01 136 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti que de la pimienta que tenía en Flandes hazía venta deziendo que estaba en el puerto de aquá, y así señor, pues yo no les dí en el tiempo que hera obligado, se me han puesto de no lo tomar, y es por la mucha suma que ven. Ay por todas partes, en fin, por no andar en justicia, yo dexé en manos de amigos a la partida que estaba para acá, que no sé lo que abrán echo. Los tres toneles están oy en día en San Sabastián, y estarán asta que dé fin. En lo demás, en esta feria, no ay de que estropeçar sy en pimienta no, y como el verano tenemos en la mano, no se despachará diez cargas en toda la feria, que tendrán trabajo los que están embaraçados en ello, mas como ello está en manos no ha de abaxar más de lo que está agora. Todo será el corer del tiempo que tenrán muerto estos, estos días el dinero en ello. Quedo, señor, avisado de cómo mi memoria que le imbié para la de Navidad a puesto mano de la emplear, haziéndosele cuesta ariba viendo la gran careza de las mercadurías, con más que se pagan de contado, de que le ago saber a v.m. que de unos por otros somos más que locos, porque aquí damos las mercadurías fiado por un año, y más dineros con ello que nunca tal se vió, que sy echasemos quenta el tiempo con el probecho de la mercadurías, vale más el tiempo que el interés que tenemos en las mercadurías que, sin más echar quenta, nos encegamos con el vender, que es arto mal caso para todos. En quoanto a lo que dize no ser posible de tomar los paramentos a su mano por razón que las hazen gentes probes, y cada quoal tiene amistad de que, señor, pues más no se a pudido hazer, contentémonos con lo que ha puesto v.m. diligencia, y porque creo v.m. me habrá cargado buena parte dello en esta naos, no cure de más dar palabra para lo venidero, porque me temo que todos escrivirán por ellos, y habrán escripto antes de agora porque veniendo a plática sobre ello, me ha dicho uno del tracto, por quien haze el criado de los Quoadrados, tiene cargado en esas naos cien dozenas dellos, lo mesmo creo tendrá cada quoal vezino, que creo no será mejor mercaduría que las otras. Está todo el mundo tan despierto que no sabe hombre por donde ganar real, y después de esto cada quoal lencero de estas ferias ha probeído de factor para allá, que todos solían comprar de nosotros, que así anda todo de lodo. En quoanto a lo que dize acerqua de Jacobe de Agurto de lo que tanto le desplaze no querer venir a razón conmygo, y que para ello le escribe v.m., de que me haze gran merced en ello, que con escrivir v.m., o por miedo o por berguença, vendrá a razón, que no sea juez él mismo contra toda razón, que nunca tal se vió, que haser hombre tan verde como él, pudiera venir hombre ha reyñir con él, que el señor Johan de Lecama es buen testigo en ello, que tampoco le pudo venir a razón sino que abía de ser lo que él quería como aquel que se da la cabeça con la pared. Quedo, señor, avisado de lo que ha tomado sobre mí para esta feria de Villalón, que estoy con mucha confusión con ber que para esta feria no tenía recibos, mas, pues lo debemos, hemos de pagar con poner sobre nuestra cabeza las letras de v.m. Veo me remitirá 2000 ds. para esta feria y me imbiará crédito de otros mil y dos mil ds. de que le ago saber que, de muerte a vida, me a reçucitado, porque no venga a nesecidad de ningún vezino mío, que me tengan el pie al pescueso ; así bien beo como ha aceptado mis letras de otubre de que le veso las manos. En quoanto a lo que me conseja por mi descanso, me debo de retraer a mi partida, y tomar compayña, pues la hedad me obliga, de que le ago saber a v.m. que, según el tracto handa que, aunque no quiera, me hará yr la voluntad a la tiera, y antes de agora lo hubiera echo, si no fuera por estarme esparcido y embaraçado, que por falta de importunaciones de unos y de otros de tomar 01 Brumont-Priotti.indd 136 22/04/14 09:01 Identités marchandes 137 compañía no ha faltado, quiero dezir a v.m. que, fuera de feria de otubre, que de echo determino de yr a tomar compañía, y con tanto dexar estas ferias que estando en mi casa tengo mejor aparejo de interesar con mil ducados más que por aquá con diez mil ducados de tracto, que sólo en haorrar las grandes costas que tenemos en estas ferias, que ay mercaderías que las costas de feria en feria compran otra vez que podemos echar quenta comprados por dos vezes, y sy antes de agora me hubiera retraído, valiera más mi capa que como arriba [digo] he faltado de lo hazer por allarme tan embaraçado. Veo me dize se alla con cartas de Roán de Pedro de Eraso, mi criado, de 7 del pasado, que le haze saber que asta las oras no abía negociado nada por razón que Petijohan no hera venido de Bayona. La culpa es de mi criado que yo no le imbié a buscar otras cabras, sino a cobrar de Petijoan que, tubiendo el gabillán en las manos, le dexó soltar, que él no tenía necesidad de yr a Flandes a solesarse, sino estar a su pie de Petijoan asta dar fin y cobrar su hazienda, mas ágole saber que algún día le pesará que, oy en día, dar el hombre un pozo de alas quiere seguir, por su banagloria, y no por lo que su amo le manda. Plega a Dios que una vez se cobre que después que yo veré sy se a de hazer lo que yo mando. Ágole saber a v.m. que todo lo que se cobrare del ladrón de Petijoan ago quenta que lo allo. Suplico a v.m. que sy en el medio no hubiere concluido con Petijoan, le escriva a mi criado por más de una copia que, aunque se alle muy perdidoso, lo eche a una parte y cobre su hazienda sin dexar espera de un día, aunque sea tomar en piedras, que un tal como él que tiene perdido la vergüenca del mundo y el miedo a Dios que quoanto más se dilacta es peor, porque vea v.m. el dayño que me ha venido por Petijoan y Joan Lojau. ellos son causa que el dayño de los cambios que [he] tomado sobre v.m., que hazer cimiento a mi tracto con lo que ellos me deben y con más con cinco sueldos que tengo, no tenía nesesidad de tomar un real a cambio, por más que estubiera embaraçado, que hombre de mi tracto en estas ferias no estubiera más descansado. Ago quenta que es por mis pecados y no ay sino dar gracias. Yo echo quenta, y pagándome lo que me deben el Petijoan y Joan Lojao, no me pagan nada porque son más del interés de los cambios [que] el principal como v.m. bien sabe, que plega a Dios que con mal enfermedad lo goze el Petijohan lo que ha ganado con mi hazienda, con que demando perdón a Dios. Otro no ay que más dezir a v.m., y así ceso quedando rogando a Dios goarde y propere su muy noble persona. 29. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 2-IV-1539 (Leg. 9216-II, f° 38). Crédit : faute d’envoi d’AP, RE a été obligé de recourir à D. de Carrión et à Juan de Lezama. RE ne va pas commander pour les foires à venir ; veut régler tous ses comptes avec AP : que celui-ci fasse réviser tous les comptes qu’il y a eu entre eux. Ne veut pas traiter avec Antonio de Añués, mais se retirer à Pampelune. Lettres de change. Poivre. Dernière foire très mauvaise à cause de la disette dans les montagnes ; ventes à crédit, abondance de marchandise. Somos 2 de abril, y lo que más ay que le dezir es como me allo con dos cartas de v.m., que la más última es de 19 del pasado que de ver sus cartas sin la probisión de los 2000 ds. que escrivyó y menos mención del crédicto que me escrivió, no me faltó sino desmayarme, porque, como yo le escriví, para esta feria no tenía recibos y embiarme toda la carga puede ver en que podía estar mi 01 Brumont-Priotti.indd 137 22/04/14 09:01 138 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti espíritu. Yo hize quenta que, caso que no me escriviese, me había dado crédicto de secrepto en Diego de Carrión, o en otro, que lo avrá echo por darme pasión, porque me quitase de estas ferias, y me retrayese a la patria, y así, señor, embié a Diego de Carrión un corredor que me diese dineros para allá, y respondió que días abía que le avía escripto v.m. me diese un tanto por aquella feria, y después que no le escrivió y que se hazía cuesta arriba que bien que daría 500 ds. o 600 ds., y así, señor, visto esto, no le quise ablar más en ello. En quoanto [a] los 600 ds. que me dio, digo 700 esc. de lo demás no tenía remedio, syno remetirme al señor Joan de Leçama, el quoal ha echo de buena voluntad aunque ha tubido arto trabajo por Villasana y Jacobe y por otros que, un pozo ha tomado por unos y por otros como padre de uérfanos, el quoal está en gran crédicto, cosa de notar, como v.m. allá, que plega a Dios le aumente, como él desea, en todo. Veo me ha tomado para mayo 2800 y tantos ds., los quoales los he aceptado y se pagarán en su tiempo con honra. Suplico a v.m. que no se me tome más para allá que la partida que tome de otubre para la de Pascoa puede tomar para la de agosto. Visto el gran espanto de esta feria, yo acuerdo de no imbiar por ropa en este año que quiero comer 200 piezas de oro, y dexar de ganar otros 1000 piezas en 2000 libras, o más, que podriera traer de estas dos ferias, de la de Pascoa y de junyo, que por toda Flandes ni Espayña no querría ver mi honra en la balança como esta feria y, así señor, yo quiero una vez descargar lo que le debo, y v.m. me aga merced de ymbiar toda la quenta cerrada asta un marabedí, mirando todas las memorias, de reglón a reglón, porque allará yerro contra v.m. en partes y en partes contra mí, que asta en pieças de olanda allará yerro, que dos dineros en fabor, que quoatro en contra. Por ende, v.m. a de tomar un criado de los que tiene más ávil que los pase las cargazones asta una mita, de manera que no aya yerro contra v.m. ni contra mí sólo una mita, y también pondrá las faltas y sobras, y la quenta venga començando desde el principio que tenemos quenta asta agora que así lo tengo y a de pensar que no abrá diferencia entre v.m. y en mí, como otros suelen tener, que asta oy con hombre no he tubido diferencia en quentas de un real, y menos tendré con v.m. Antonio de Ayñués se ha valido para esta feria sobre mí de 600 ds. que me escrive los tomase sobre él otra vez, sy un tal de Burgos no me diese 15 fardeles de roanes por la valía dellos, donde, señor, no me los ha querido dar, y así, señor, los he tomado sobre él a recebir a v.m. mesmo. Suplico a v.m. que a la ora le aga aceptar y darme aviso. El dicho Antonio de Ayñués ha echo no sé qué cargazón para Navarra, y me escrive sy quiero heredar en ella. Yo le escrivo que no quiero heredar cosa, por quoanto quiero retraerme en este año, pagando lo que debo. Por ende, suplico a v.m. que, veniendo a plática, como otramente, le diga como determino de yrme a la tiera, porque no tome sobre mí letras que él piensa que yo tengo avierto la plaza como un Johan de Lezama, y está engayñado. como v.m. sabe que esta cosa de cambios es para los que tienen de afición en ello, como nosotros en nuestro tracto, mayormente que no me faltaba otra cosa que pagar por nadie, agora que quiero recogerme, que en lo que tengo de tener muerto, así en mercadurías como dictas, tengo arto que hazer en lo mío. Del señor Johan de Lecama he tomado sobre v.m. para esta de junio 3358 esc., y de Diego Carrión 700 esc., que son por la quenta de Antonio de Ayñués de los 600 ds., a pagar a Pedro de Suaço, a que v.m. suplico los acepte y pague con honra como de v.m. espero y se valga sobre mí para la de otubre. En quoanto a la pimienta, le torno a dezir que la una suerte y la otra corté por donde v.m. mandare que yo no tengo más en ello aunque supiese perder 300 piecas de oro, porque me parece que, según le debo, todo quoanto yo tengo es de v.m. aunque tubiese diez tantos más que no soy tan desconocido como v.m. 01 Brumont-Priotti.indd 138 22/04/14 09:01 Identités marchandes 139 me escrive que me tiene por tan incrédulo como morisco, que por cierto no tiene razón, porque de lo que v.m. hiziese y hablase detrás de una puerta, yo no ablaría cosa por ningún interés. De esta feria, le ago saber que ha seydo peor que estos diez años, que nunca tal se vió, y cáusalo la mucha falta del pan de las montayñas. Nenguno ha negociado, si Jacobe de Agurto no más ha dado tales plazos que la feria ha tormentado que sy miramos lo que vale el dinero en el tiempo vale más que el probecho de las mercadurías ; handa todo tan de lodo que sy Dios no remedia, abrá trabajo, que él que se quite de traer ropa de allá, se allará mejor para la de otubre. Haré por tener recado de lo que le debiere, que a las oras tengo buena parte para allá en todas las dictas de esta feria. E echo para allá, y haré adelante lo mesmo, de manera que no me vaya recambios para allá, que, como por esta otra parte le digo, le suplico no me tome más para mayo de lo que me tiene tomado, porque a más de lo de v.m., debo mil ds. por mercadurías que hago traer por vía de Enantes 35, por estar sortido en todo. Se abrá de fiar que, aunque diésemos por un real lo que vale diez, no venderíamos de contado uno, y de otro, yo me libraré de todo para daquí otubre, plaziendo a Dios, aunque conozco dexo de interesar 1000 pieças de oro que, pues, no puedo faltar de estar daquí a la de otubre, y tengo de hazer costas por lo poco como por lo mucho, pudiera interesar dineros para en ayuda de las vodas, mas visto esta feria el gran tormento de mi honra que v.m. me quiso olbidar de darme crédito, no me quiero ver en otro tanto mi honra por ningún interés del mundo. Hágole saber que con este tormento de la sobra de mercadurías que ha abido, ninguno querrá traer otra feria casi nada, y él que se alla en la de otubre con ropa librará bien, con más diez por ciento que de aquí allá todos estaremos vazíos de ropa. Con tanto, Cristo sea con todos. Digo, señor, que lo que he tomado del señor Juan de Lesama es 3358 esc. y medio. De ciertas yleras le escribí a v.m., si no los ha comprado no cure de los comprar, sy en esta cargazón me embía y, a no aber embiado, me embiará una paca dellos de 10 asta 16, y no más arriba, porque estoy cargado de las otras suertes que, aunque los demos por dies años, no los quieren. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa. 30. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Saint-Jean de Luz, 20-IV-1539 (Leg. no 118040, f° 18) Disette sur la côte cantabrique : acheter du blé en urgence. RE ne veut pas partager une cargaison avec Añués, malgré le désir de celui-ci. Ne va pas à la foire de Ríoseco pour pouvoir vendre les marchandises d’Añués à Pampelune. Poivre : pas de vente. Jhesús, en San Johan de Luys, 20 de abril de 1539. Señor, Fuera de feria de Villalón vine drecho a Vilvao y allé cartas de Pedro de Eraso echas de esta villa donde, negociado lo de Vilvao, me [he] venido a verme con Pedro y e visto el probecho que ay en ello y la gran ambre que ay en esta 35 Nantes. 01 Brumont-Priotti.indd 139 22/04/14 09:01 140 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti costa donde he acordado de imbiar a Pedro de Eraso y le digo vaya parte del camino a postas ; a la ora que allá sea, es menester que v.m. juntamente con él pongan diligencia de cargar dozientas toneladas de trigo a medias para v.m. y para mí, y el dinero que montare v.m. tomará sobre mí para otubre a lo más abantaja que pudiere. Mire el trigo sea lo mejor que se allare y mire que no han de dormir una ora porque en tales tiempos una ora de tiempo vale mucho. De Villalón le escriví a v.m. acerqua de la cargazón que avía inviado para Nabarra como, a causa de tener tantos negocios en Castilla y porque me quiero retraer para Pamplona, por eso me perdonase que no quería heredar nada de la cargazón. Así, señor, después, como me [he] visto con Pedro, me ha dicho como sería gran afruenta para mí hiziese menos de lo que v.m. me ha escripto de heredar en ello, porque v.m. ha cargado con vuen zelo, como de más que de hermano, y a más de esto, me dize la obligación que le debo a v.m. a la voluntad grande que amosa para conmigo que no haría más por el señor Miguel de Ayñués, de que, señor, le beso las manos mil vezes por ello, mas digo a v.m. que, en quoanto a la voluntad no le debo nada y así, señor, con tal zelo le consino a p° 36 a v.m., que el provecho sea para v.m. 37 Y en quoanto a la cargazón que ha imbiado, sólo por ello voy. drecho a Pamplona para sy puedo despacharlo y, por causa dello, no voy. a la feria de Ruyseco, según en las cosas pesadas avré de dar fiado por un vuen tiempo, que olandas y payños en Castilla se an dado por dos años de plazo, no porque en Nabarra no allarán menos, haré la diligencia que podiere a la más abantaja, y con esto emos menester contentarnos. El tiempo está tan estrecho por todas partes a causa de la gran careza del pan que no se acuerdan de mercadurías. De la pimienta le ago saber que no se vende grano a causa que no ay en que estropeçar sy en llano y es menester tener paciencia asta que venga su tiempo, como haze agora del trigo, y porque veo que la cosa no salle de esta su cargazón a su avantaja, porque v.m. no piense que la causa que no sale a probecho no quiero heredar en ello, quiero ser en ello e que sea a medias que, quoando me costase dineros de mi casa, no tengo nada para con v.m., que lo que aquí se puede venturar a perder o a ganar. Va en ello poco que, con ayuda de Dios, andando el tiempo, avremos lances por donde ganemos, mas quiero dezir a v.m. cómo emos fenecido las quentas con nuesa buena gente con arta pérdida ; en fin ello es echo y echando quenta del agoa vertida me < > y con esto hemos de prestar paciencia y con tanto ceso. Nuestro señor goarde y prospere su noble persona y asi Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo d’Espinosa Señor, Pedro de Heraso abre tanto la boluntad para con v.m. y por my honra, que otra gloria no tiene, donde, como a los Romanos, nos obligó que balga él con nosotros. A v.m. remito, eche el sello que yo me [remito] hen ello lo que le paresciere. (au dos) : de Rodrigo Despinosa de 20 de abril, rescibida hen 2 de jullio, respondida hen 3 de jullio 36 37 01 Brumont-Priotti.indd 140 Lecture certaine, sens incertain (a Pedro ?) « y para mí », ajouté d’une autre main dans l’interligne. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 141 31. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina del Campo, 6-VIII-1539 (Leg. no 118040, f° 19.) 38 Marchandises d’Añués vendues à Pampelune à crédit. Poivre : pas de vente. Difficultés pour payer les lettres d’Añués : RE n’a pas de crédit. Blé arrivé tard : Eraso n’a pas suivi les ordres de RE. RE reproche à Añués de lui avoir pris des intérêts sur de l’argent prêté. Marchandise d’Añués à Pampelune ; RE la vendra sans profit. RE reproche à Añués son avarice. Difficultés avec des rouens saisis à un ami d’Añués. Ihesús, en Medina del Campo, 6 de agosto 1539 Yo he llegado algo tarde en esta feria a causa de como fui a San Juan de Lus a despachar lanas que teníamos trigo de compayñía y, después, fui a Pamplona a negociar las mercerías que allá tenía v.m., las quales despaché, heceto un fardel de olandas y unos cueros de búfanos y unas cadenas de galgos, lo qual se bendió a pagar la mytad a feria de otubre y la otra mytad haga cuenta que viene a pagar a feria de Pasquilla, que la pimienta, de 6 cargas que vinyeron a Pamplona no se an bendido a causa de tanto que ha llobido dello en Nabarra que, en lo barato de Flandes que hubo, todo el mundo cargó suma dello, mas, en fin, hello se ba hacabando y según ba allá tanto subiendo, v.m. gana dineros en que no se aya vendido ; así que, señor, a causa de los negocios de v.m. hube de perder la feria de Pasquilla y después venyr tarde a esta feria, y no había acabado de descabalgar coando me presentaron las letras de v.m., que las cartas que v.m. me a escrito no me las habían dado ha las oras, de manera que no me dexaron resoyllar asta que las acetase, haun sin haber visto cartas de v.m. Yo estoi con mucho trabaxo en esta feria de agosto, que, por una parte, devo por cuenta de v.m. 2200 ds. y por otra parte 2000 ds. que el señor Harnao me a saquado a pagar de lo que devía y, como v.m. sabe del tiempo que estaba aquá para estas ferias de agosto y Pasquilla, no hazemos recibos de un real, ny no se bende de quontado ; así, señor, vea con que plazer puedo estar en ber la suma que devo, que, a tener la plaça habyerta sin crédito para saquar a cambio, hombre no recibiría < > que como hombre no tiene por hoficio de entender en cambios, a my no me darán un real, aunque fuese más rico que el señor Myguel de Ayñués, que los créditos de aquá no están tan < > como allá. Mucha culpa le doy a v.m. en que por < > estoy puesto en tanto cuydado por darle v.m. tan abierto [crédito] a Pedro de Heraso que, de todas la mercaderías que ha ynbiado de Roán, no me balgo en esta feria de contado de dos ducados que todo está fiado que aun entre en ello 12 < > ylo de cardas que vinyeron, daba fiado por dos años [no lo he] podido despachar, por que vea que plazer para mí que coando viene de contado dineros porné de my casa, aunque vien no dexo de conocer que v.m. le dio el crédito a Pedro de Heraso con pensar que a mí me hazía plazer y el Pedro de Heraso que también no yziese por ganar las costas, mas, ny aun con todo esto, no dexaré de dezirle que apriete algo más la mano de lo qual a echo asta agora. Enfin, tornando a lo que devo para esta feria, el remedio es balernos los unos con los otros y es que me a de azer merced que, para esta feria de agosto, me remyta a recebir los 2200 ds. y la mesma partida tomará para otubre y esto ha de ser luego, por que venga a tiempo, que, como v.m. sabe, la feria de agosto es 15 días de feria. En lo de los trigos que Pedro de Heraso a cargado, an benydo tarde y e probeído que lo descarguen y no bendan grano por estos días ; asta que venga 38 Lettre déchirée sur le côté de la feuille. 01 Brumont-Priotti.indd 141 22/04/14 09:01 142 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti el tiempo que tenga çazón, como creo que tenrá, no lo quyero vender. Pésame que Pedro de Heraso se a engolfado en tantas compayñías en ello que a este ombre no es la mala ventura que no quiere azer lo que yo le digo ; yo no le dí comysión que le diese parte a nadie, sino a v.m. donde, según v.m. me escribe no le a dado parte, ny le escribió de Roán a cabo de tanto tiempo que allá estubo, que no sé en que gastó tanto tiempo allá que monta que me escribí razón en que día yzieron vela las naos o que le costó el trigo, que de todo eyllo tengo arto enojo. Yo veo me a puesto arto embaraçado que ny yo me balgo de los dineros de los trigos, ny menos real de contado de las mercaderías y el débito tan grande tenerlo a cuestas para agosto. En fin, remítolo, que para los ombres están tales golfos, que por matarse más hombre, no le biene probecho. He bisto esta cuenta de v.m. que veo dize le a dado a Pedro ; hen eyllo veo ace cudicia en una partida de dineros que le dio para Roán de llebar ynterés, [de] que me maravillo, poderse así vencer, que, por que le diese estos dineros para Roán y tomándolos v.m. sobre mí, me parece cosa fea, que yo, para con v.m. no lo haría por lo que balen los dineros dies vezes ; por ende, si mandare v.m. mandarlo aquí < > de la cuenta que, por lo que me deve a la boluntad que le tengo no < > consentir que más tengo por lo que veo me apocaría en ello < > no por el ynterese ; por ende, yo le remyto aga lo que mandare < > quando no myrando a la amystad que ay entre los dos, me deve < > por negociar los negocios de v.m. en Pamplona me cuesta más de 100 doblas de perder la feria de Pasquilla. Por la carta más última veo me dize, digo, me da [a] entender, que visto la ganancia al ojo de la cargaçón que ymbió a Pamplona, quiero heredar en la mytad, de que digo, señor, el trabajo que [he] puesto en eyllo por v.m., yo lo tengo por buena dicha ; en lo demás, no quiero que me tenga prenda, que lo hazía por la vía que v.m. dize y digo, señor, que labo las manos y herede v.m. toda su cargazón con todo el probecho y, para esto, le escribo a Pedro que, dexado mys negocios, entienda en despachar la pimyenta y un fardel de olandas y los 12 cueros de búfano que tiene por bender, que no beo la ora que v.m. tubiese su hazienda, aunque v.m. yzo ligeramente de lo ynbiar ; comiendo estoi las carnes asta que tenga su azienda allí y crea que tengo de tener más cuydado que v.m., que no quiero nadie que diga en Pamplona que v.m. está embaraçado en eyllo. Martín de Velánstegui que solía cer mi criado, que está estante en Calis 39, es venydo a esta feria sobre ciertos negocios, el qual me a dicho como v.m. tenéys en poder de uno que bibe en Málega una parte de roanes y que, pues tanto yo quiero la honrra de v.m., me dize el Martín de Velánstegui le pesa que los tiene en su poder porque dize está muy embaraçado ; el medio que para eyllo tiene es menester que v.m. le ymbíe una cédula de cambio a Martín de Velánstegui a recebir sobre < > de la mysma suma y sea que diga la letra recebidos de algún estranjero sin dar parte a nadie, aunque sea su hermano, y con esto me entienda, que, en fin, yo no puedo faltar de mirar por sus cosas y por su honrra, como mío propio, aunque me tiene reçabiado un poco, visto lo que escribía a Pedro de Heraso por sus cartas, que en su ausencia la abrí en Pamplona, mas, remitiéndome la cudicia con la mosendad le haze lo echo, porque echándolo a la risa, mas myré que no se <…> engayñarse con la cudicia que le hagua azer lo que parece feo que, con que yo sea claro en mys cosas, no se me descubre nada en el coraçón y esto entierece y no cure de azer más memoria sobre eyllo, sino echarlo aparte, que, a Pedro de Heraso, yo le tengo [asta] oy este día cargándole la mano 39 Cadix. 01 Brumont-Priotti.indd 142 22/04/14 09:01 Identités marchandes 143 sobre sus negocios y lo que le escribiere v.m. sea solamente sobre que negocie lo de aqueylla azienda por lo que le devo ; le pido por merced que haga por recogerce y después agua sus negocios con descanso, que lo mysmo trabajaré de azerlo, así recojer lo que tengo en los triguos como en deshazerme de las mercaderías de suma que tengo, aunque de destos días de Dios algo más una bes, yo tengo < > por berme recogido, que más bale un marabidí con descanso que dies con pena, donde, después, habrá lugar para azer una cosa que tengo pensado, que tendrá ombre tanto ynterés estando en su casa como aquá moriendo y, en su tiempo, yo le escribiré. En lo que toca Lantadilla de los roanes de ese su amygo, yo le [he] martillado tantas vezes y no aprobecho nada con él, que se defiende que no ay tal poder que vuestras mercedes aí an ymbiado y que por demás será ablar en eyllo ; no me los dará en tanto que le desembarace su amo el embargo que le tiene echo. Este otro día, le torné otra bes ablar, amosándole lo que v.m. me escribía sobre ello, mas tampoco aprobecha : dize como los a fiado por un año y que, desembaraçando, él dará las ditas o el dinero de lo que balen, contando el probecho del dinero de lo que bale por un año. Sobre esto acordarán vuestras mercedes lo que deven prober, y con esto no ay que más dezir a v.m., y ací ceso, rogando a Dios goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos. Servidor de v.m. Rodrigo d’Espinosa El fardel de olandas que se bendió, se bendió a Querreta 40 para mayo de 40. La letra ba algo mala por no tener buen escribano que es el sobrino mío, yjo d’Esparza 41. V.m. perdone. (au dos) : de Rodrigo Despinosa, de 6 de agosto, rescibida en 18 de agosto, respondida hen 22 de agosto. 32. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina del Campo, 14-VIII-1539 (Leg. no 118040, f° 21.) Grosses sommes tirées sur RE par Añués : RE les refuse jusqu’à la réception de la lettre d’avis. RE désire se retirer des affaires. Marchandises de Pampelune : RE répète qu’il les vendra au profit d’Añués. Lettres de change. Ihesús, en Medina del Campo, [14 de agosto de 1539] Señor, Con un correo que partió abrá 20 días, le escriví a v.m. largo y después me allo con una de vuestra merced, serrada de 24 del último pasado, que beo ha tomado sobre mí 7800 ds. para agosto y otubre, para agosto 3800 ds. y los 4000 ds. para otubre, los 2300 ds. dize son por my cuenta propia de dineros y crédito que dize le dio para Roán a Pedro de Eraso, y lo demás dize ser por vuestra merced por sí y por amigos ; las cédulas me las presentaron dentro de una ora y la carta de vuestra merced no reciví en los 4 días después, que las cédulas me las presentaron y como ví tanta suma y no tener carta de v.m., le dí parte al señor 40 41 Aquerreta (Juan ?), marchand de Pampelune. Sans doute Lope de Esparza (voir lettre no 56). 01 Brumont-Priotti.indd 143 22/04/14 09:01 144 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Juan de Aguerre 42 que se alló en esta feria y fue de pareser que no las acetase asta saver razón de v.m., y así, señor, recebida la carta y ber tanta suma, nos allamos elados, yo como el señor Juan de Aguerre, que sobre qué Fócar se a atrevido a tomarlos, que un real por otro yo no allaría a cambio, y, con esto, no me ha bastado syno tornarme loco, que de los 2300 ds. que dio las cédulas de primera, que dize son por cuenta de Pedro, por no tener crédito, le escriví por la otra carta me diese a recebir para agosto 1000 ds. y la mesma partida tomase para otubre, por que bea qué posibilidad tengo de tomar a cambio, que, a tener crédito, le juro a Dios que no diera un real, aunque fueren 20000 ds., por acetar y tomarlos sobre v.m., porque sé mejor que otro qué se puede azer a buen sueño. Así, señor, vista la carta de v.m., las aceté a la ora, por ende, suplico a v.m. que provea con tiempo a ésta de agosto los 1500 ds. de por su cuenta y tanvién los 100 ds. de lo de mi cuenta, < > mando, como digo, la mesma partida para otubre que en ésta de agosto ny Pasquilla, no tenemos recibos nenguno ; así bien para lo de otubre lo mesmo ará que, a no prober, yo quedaría afrontado para toda my vida, que por todo el mundo no querría verme en afruenta de my onrra ; por ende, aga como dize, que no tengo syno la pena de asentarlos en el cambio. Yo he determinado de me recoger de aquí a mayo y pagar todo lo que debo, así en Flandes como lo demás, que puede ver tendré arto que azer según las mercaderías muertas, que los abré < > por largo tiempo ; después pondré cuenta nueba donde de lo mío podré azer servicio sy algo se le ofreciese y en este medio tendré necesidad yo balerme de mis amigos y nadie se balga sobre mí < > que no tengo crédito, como arriba digo, que del trato abré de tener cierto por más de un año más de ocho mill ds. que no tengo < > blanca y de deudas que tengo echo partidos de alçados más < >, mas como arriba digo de allí adelante tendré descanso y tendré poder de le poder faboreser de lo mío coando tomase algo sobre mí. La letra que dio a recebir sobre el hijo de Pedro de Yçunza coando la recebí hera partido y, como viene condicional, queda asta agosto, la coal he enviado a Vilbao que lo aga acetar en Vitoria para agosto. Por la otra, le tengo escrito como yo no quiero parte en la ropa que enbió a Nabarra, syno que todo sea por vuestra merced, por que no le paresca que, vista la ganancia al ojo, quiero parte : yo uelgo que todo lo gane v.m. y el trabajo ponerlo de my casa. La yda de Pedro allá vien me costará a mí, de mi casa, más de 150 ds. de las mercaderías de Roán, que todo lo tengo fiado, así la lencería como las mercerías y el ylo de cardas tengo por vender, que lo daría por dos o más años. En fin, echo esto, y al perder como al ganar, aga Dios lo que fuere servido, que con esto bayan nuestro malos. Tórnole a rogar que los 1000 ds. de por mi cuenta, no los dé a recebir en ésta de agosto juntamente con los 1500 de su cuenta, y en esto no aya falta. A lo que dize ha respondido por mí a Antonio Masias de 1000 y tantas libras para los plazos, de que señor está vien, mas, de oy adelante, no le daré pena que aga de por cosa nenguna por lo que le tengo dicho que quiero recogerme una vez y, con esto, ceso. Nuestro señor le dé salut y vitoria en todas sus cosas y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo d’Espinosa 42 01 Brumont-Priotti.indd 144 Marchand de Pampelune (ARN, Papeles sueltos, no 46, carpeta 4). 22/04/14 09:01 Identités marchandes 145 Por no tener lugar de azer la copia de la otra carta de que le tengo escrito no le embío, que fuera razón le embiara a no menester ; como sea solo, no puedo azer más. (au dos) : de Rodrigo Despinosa, de 14 de agosto, recibida hen 30 del dicho, respondida hen primero de setiembre, otra vez el 7 de setiembre. 33. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 23-VIII-1539 (Leg. 9216-II, f° 41). Courrier : retard car RE est seul. Lettres de change. Demande de crédit. Qu’AP fasse réviser les comptes. RE doit environ 4200 ducats. RE va payer ce qu’il doit et ne rien demander pour les prochaines foires. Yhesús, en Medina del Campo 23 de agosto de 1539 Señor, Por otras dos le tengo escrito a v.m. largo, aunque no por tan horden como yo quisiera por ser solo en todos los negocios, que para copiar una carta no tengo quien me ayude al presente, donde v.m. a de tomar como la cuenta de la muger que dizen en esta tierra y a de aber pasiencia que, con toda esta pena que tengo de pasar por mis manos, tengo en parte en descanso porque este nuestro trato, después de avierto los fardeles y puesto en las tiendas, no tiene razón ny cuenta que no aprobecha tener libros para ello. Por las otras, le tengo escrito a v.m. como los 4200 ds. he acetado, y se pagarán en otubre con mucho onor. Para ésta de setiembre, he tomado sobre v.m. 700 esc., como de primero tiene avisado. Suplico a v.m. los acete con la boluntad que de v.m. espero como por las otras le tengo escrito. Para ésta de agosto debo mucho débito por causa destar embarasado en los trigos, que no los quiero vender asta que entre el ybierno, y después desto me ha sacado a pagar Antonio de Ayñués, por Pedro de Eraso, por cuenta de Roán 2300 ds., y como no acemos ditas para estas ferias de Ríoseco, puede ver con que plazer puedo estar. Como le tengo suplicado, me ha de azer merced de me dar crédito para la dicha feria de agosto de asta dos myll ds., y que sea en persona, lo ará syn mirar a interece, que Diego de Carrión de contino quiere golosinarse de ganar dos y tres mrs. por corona. V.m. le puede escribir que sotaescriba que yo los buscaré a mi abantaja e traído de acá. De contino tiene abantaja en la plaza más que los otros tres y quatro por corona, que a dar el crédito en él que sotaescriba es las costas del gasto de comer de la feria, pues v.m. en todo myra a más abentaja mío, no tengo que le dezir más, syno que le remyto a v.m. todo. La cuenta que ay entre v.m. y mí le suplico me embíe serrado, empesando desde el primer día asta agora, que yo he myrado en ello, y bisto lo que ha tomado para otubre y agosto allo que ba a dezir contra mí, digo no entrando en esta cuenta la pimienta, que v.m. dize que lo tomará a más de los 4200 ds. yo tengo en my quenta. Abré faltado de asentar alguna letra de cambio que sobre v.m. he tomado, y tanvién puede ser que falte v.m. de ponerme acreedor de algo. V.m. myrará en ello, que el yerro o sea por v.m. o por mí, está claro donde no puede uyr que no aya myedo que tengamos diferencia en un real que asta oy no he tubido con hombre, que yo no sé cómo suelen tener diferencia algunos, que no allo razón. Todas las cargazones ará v.m. pasar por menudo que allará en parte contra v.m., y en parte contra mí, que balga a cada uno asta un mr. 01 Brumont-Priotti.indd 145 22/04/14 09:01 146 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Ésta de otubre me descargo de v.m. mucho, que tengo recibos, que como digo, asta pagarle una vez no tengo de embiar a pedir real más de lo poco que he embiado a pedir para antes de la de setiembre, que para la de Nabidad no tengo de embiar a pedir real, ny yré a la de Villalón con ropa, sy no hes a pagar y cobrar, que asta la de Pascoa no hembiaré a pedir, aunque sea para azer costas de 100 piezas, y dexar de ganar 500 ds., que una vez quiérole pagar lo que le debo, que según lo que ha echo por mí, me temblan las carnes de no le dar más enojo, y con esto ceso. Nuestro señor goarde y prospere su noble persona con la señora y le dé yjos de vendición. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa (au dos) : 1539. De Medina del Campo de 23 de agosto ; recibida en 3 de setiembre de Rodrigo de Espinosa. 34. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 25-IX-1539 (Leg. 9216-II, f° 42). Compte courant en cours de révision : peu de différence. Lettres de change acceptées. Projet de compagnie pour acheter du blé en France. Foire : tout se vend à crédit. Crédit sollicité. Ihesús, en Medina de Ríoseco, 25 de setiembre 1539 Con la húltima de v.m. me allo, cerrada de 24 de agosto, y dentro la cuenta corriente que ay entre v.m. y mí, la quoal por tener tanto que hazer y ser solo, no la he referido con mi libro enteramente, mas que solamente la una parte. De lo que v.m. me deve de las partidas, las quoales allo justas, ecepto en la cuenta que cierra fuera destas partidas, allo algo de diferencia de cierta menudencia que dello deve Martín de Ugarte, que no me haze acreedor de cierto seguro, de tantas libras, que tomé al tiempo que hizimos la contratación, que la cosa está clara. Con esto y con otras menudencias ba a dezir algo que v.m. berá claro que, pasado los pagos desta feria, sacaré la quenta en forma, y se la embiaré, que creo a lo que he mirado, poco más o menos, estamos conformes, que una cargazón tenía por hazer acreedor a v.m. que con ello me estaba herrado, y así le escribí désta de Medina. Todas sus letras para ésta de Medina las he aceptado y se pagarán poniéndolas sobre mi cabeça, como ay razón para ello y sobre esto no digo más. Señor, con la gran careza que bemos del pan -y se espera más- hemos acordado entre el señor Juan de Leçama y mí, remetiéndonos a una carta que Pedro de Heraso, mi criado, me escribe de Plampona, del gran fabor y aparejo que tiene en Francia que, aunque está bedado, y no seiendo partes los naturales de allá, será parte para sacar el trigo donde, mirado y comunicado entre el dicho señor Joan de Leçama y mí, echaremos gran lance en ello. Hemos acordado de ponernos en ello y de imbiar al dicho Pedro de Heraso allá, a Flandes, por la provisyón del dinero con que, si v.m. manda, sea de companía a tercias entre v.m. y el señor Iohan de Leçama y mí, cada uno pongamos cada mill y quinientos ds., y más hemos acordado que quando tenga más fabor el Pedro de Heraso, será bien que tome en compañía un natural de Francia, de quantos yo tengo -y el Pedro los conoce- al mejor que le pareciere y le he señalado un Sancho Diesa, que solía ser de Plaplona, y vive en Bayona, que es hombre que vale 01 Brumont-Priotti.indd 146 22/04/14 09:01 Identités marchandes 147 mucho y priva para toda fabor y, quando le pareciere que nos está mejor otro, le dexaremos abyerta la puerta. Aga su voluntad, de manera, señor, que con la compañía del Francéz, seremos quatro en ello, a quoartos, que ponga tanto uno como [otro] y crea que, con ayuda de Dios, acertaremos bien en ello con que benga en salbamiento, y v.m. mandará asegurar como el Pedro de Heraso le diere por memoria que lleba por dicho de ber lo que bale en Beoforte, que es la mejor tierra que ay en Francia de pan y, biendo que está en buen precio, que tengo carta de allá, que bale a 50 £ la carga, que es arto buen precio que ha allar al precio está la bentura de doblar el dinero. De que sea allá, es menester que luego a la hora le despachen y, si por caso v.m. no tubiere boluntad de entrar en ello, le suplico le dé por mi quenta mile y quinientos ds., y se tomen sobre mí. Ofreciéndose tan buen lance, me atrebo a le henojar, por ende, v.m. no reciba pena por ello, mucha pena recibiré si no se entra en compañía con nosotros, porque beo gran aparejo, y querría tener la bitoria en que v.m. en mí endrecera acertase más que yo mismo, y esto créalo, que digo con aquel zelo y voluntad que devo a v.m. Por ende, suplícole no dexe de ser con nosotros a uno, y sobre esto no digo más. De la feria, le ago saver que no se acuerda ninguno de mrs., y lo que se bende, todo fiado por un año, y cáusalo el gran miedo que tienen del pan que se bean en mucha ambre, que plega a Dios lo remedie. De ésta de otubre, abré de tomar sobre v.m. más de lo que yo quería, a causa meytad de lo poco que nos debían para esta feria no nos han benido a pagar, ni bender un real de contado donde, con el tiempo recio, nos hemos de sobrellebar, pues más no pueden, y con esto no ay que más dezir a v.m. Nuestro señor la muy noble persona goarde y prospere con la señora como desea. 35. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 30-IX-1539 (Leg. 9216-II, f° 42). Somos en Medina de Ríoseco 30 del dicho 1539 Por estar el correo el pie al estribo, no tengo lugar para responder a sus cartas que recibí aier, que, con el correo que llebare el despacho de la feria, le escribiré a v.m. la razón de todo, que con esto ceso, y Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 36. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina de Ríoseco, 30-IX-1539 (Leg. no 118040, f° 22.) Retard dans l’acceptation des lettres d’Añués : différend, explication de RE : retard du courrier. Autre différend au sujet de la vente des marchandises. Vente du poivre d’Añués à crédit. Critiques et soupçons d’Añués sur la vente de marchandises : réponse de RE. Lettres de change d’Añués : RE n’a pas de crédit pour les honorer. Lettres de change payées par rechange. Ihesús, en Medina de Ríoseco, a 30 de setiembre de 1539 Señor, La más última de v.m. recebí de primero del dicho en 11 del presente y veo el gran fuego que trae su carta, deziendo que con duda las he acetadas sus letras 01 Brumont-Priotti.indd 147 22/04/14 09:01 148 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti y que de aquí an escrito, donde dize a recebido desonor, de que v.m. sabrá que coando me presentaron sus letras unos y otros que, en ber tanta suma y no tener abiso, no sabía que me dezir donde, como el señor Juan de Aguerre se halló en la feria, le fui a dar parte sobre ello, dando la razón de todo, de cómo que cada hora me presentaban letras de v.m. y no tenía abiso dello y el dicho señor Juan de Aguerre me dixo que esperase asta ber sus cartas, y así recibimos las cartas a cabo de tres días, que todos tenían cartas y fue la causa que parece ser que, de poco aquá, consinan las cartas a Juan Biscaíno a Burgos, donde, señor, faltaron de benyr sus cartas tres días que, en este medio, los yze detener esperasen asta ber sus cartas ; así, señor, recebidas sus cartas, ha la ora aceté todas sus letras ; mas quiero dezirle que no me debe a mí echar culpa, sino a su nyligencia, que razón abía, ynbiando una suma como ésta, me diera abiso por una vía y por otra, que no que me binyesen presentar las letras antes que tubiese abiso, que, así, podían ser venidos tantos de letras y fuera bueno las empesara a acetar sin tener abiso que, aunque fuere v.m. un Diego Méndis, que dizen que es el rey de la bolsa de allá, no acetarán sus ombres sin tener abiso, de manera, señor, que v.m. deve echar la culpa a sí mismo y no a mí pues, a lo que dize que los dos mill y tantos ds. que heran por mi cuenta, tampoco tenía razón, ny carta de Pedro de Heraso a las oras, aunque vien que yo me daba crédito dello en escribirlo, v.m. más razón hes que hubiera escrito Pedro de Heraso tomará conocimyento dello, que no echarlo a la bolea que, como v.m. sabe, somos mortales y ai razón que los hombres hagan las cosas sobre fundamento, que v.m. me tubiera y me tendría por loquo que, sin más tener abiso de v.m. acetar las letras que, así, como son 8000 ds. poco más o menos con lo de mi cuenta, así pudieran ser 50000 ds. y los hubiera todos jugados y fuera bien los acetara, así que, señor, ponga v.m. su mano en sus pechos y berá v.m., por donde no tiene razón de echarme tanta culpa, y, con esto, no digo más sobre esto. Así bien veo me da a entender que sus mercaderías son bendidas de quontado y que yo me gozo de sus dineros, de que veo soi buen corredor de Cuéllar, que, por negociar sus cosas, dexé de benyr a la feria de Pasquilla y negocié como por cosas propias y aí parece las ventas que yze, a quienes, nombrándolos y para coando, que las obligaciones dello le ymbié de aquí a Pedro de Heraso a Pamplona para que biese la claridad dello, que ello se fió, en quanto las mercerías y paños y tapicería, fiado por onze meses a pagar a dos pagas, que la mitad biene a pagar para los fines de pagos de otubre, que creo no alcançará la paga para allá según se reçagan a pagar la jente de allá por un mes y dos después que se a llegado el plazo, aunque sea la mejor dita, donde creo se podará valer de la parte de allá para otubre y sobre ello que deve de azerse cierto para otubre, sino coando mucho para Navidad. Una cosa de poquedad de mercerías con un fardel de olandas y ustedas y sargas se quedaron por bender que no los pude despachar ; no sé si Pedro de Heraso los a despachado en esta su benida, el qual le dará razón ; en quanto a las seys cargas de pimyenta suyas, ellas están bendidas desta manera ; que yo tenía pimienta en San Sebastián a pie de seys cargas donde de como lo de v.m. me ymbiaron de La Rentería a Pamplona, yze detener lo mío de San Sebastián, que no me lo ymbiasen, porque, como todo el mundo está cargado dello, no se bendía y, así, señor, en esta yda de Pamplona, los bendí fiados para mayo con un fardel de olandas de los suyos y con este propósito, por si le pareciese cuesta arriba del tiempo, que haría cuenta de le dar otra tanta pimyenta en San Sebastián que estaba a más mano para ymbiar a Francia sin pagar de salida de Nabarra tres ds. por carga, y que si beyese el Pedro de Heraso de lo poder bender de quontado y balerse dello, de manera, señor, que v.m. me tiene 01 Brumont-Priotti.indd 148 22/04/14 09:01 Identités marchandes 149 a escojer lo uno y lo otro : o si se quiere tener a la benta para mayo o si quiere tomar otra tanta pimienta en San Sebastián ; que aquello que v.m. mandare seré contento, aunque hago en perjuizio mío : que más obligado hera de despachar lo mío que, sin bender lo de v.m., pudiera ymbiar a San Sebastián por lo mío, mas, porque véais coan tramposo soi, como v.m. me da a entender, le doi la claricia con poner dineros y trabajo de mi casa, aunque no myrando a la cortedad que v.m. me escribe, lo tengo por bien empleado, porque, viendo v.m. como mys manos son tan limpias como berá por razón de lo negociado, v.m. se echará a sí mysmo la culpa y creo le pesará. En la poquedad que a quaydo en escribirme el escórpulo que a tubido pensando que yo me gozaba de sus dineros y le hazía tuerto, hágole saber que tanto me pena como a v.m. que se aya entremetido en ymbiar esta azienda a Nabarra y salírsele tan mal, aunque v.m. no abía de echar cuenta de pagar sus letras con la cargazón que imbiaba : hágole saber que mal pagamos en estas ferias las letras con las mercaderías que de allá nos ymbían, sino con lo que nos deven de primero, que real no bendemos de contado, sino todo fiado por más de un año. Tenemos por bueno que la venta de sus mercaderías no fue tan malo que, según el tiempo, lo deve de tener por bueno. En quanto a lo que dize que una bes me amose a heredar en ello y después me [saldré] de todo, a esto le digo que v.m. se eche la culpa a sí mysmo y a su codicia, porque vien sabe que de cómo me escribió había cargado estas mercaderías y fuese, si quería, a medias de compaña, para esto le escribí que no quería tener parte, sino todo fuese para v.m. lo que había cargado de Flandres. Después me escribyó en respuesta de la mía que, si biera ganancia, no dexara de acetar ; así, después, pasada la feria de Villalón, me fuy a berme con Pedro de Eraso, que estaba en San Juan de Lus ha bender el trigo, y binymos en plática sobre razón de lo que abía pagado entre cartas entre v.m. y mí, y el Pedro de Eraso me dixo le pesaba porque no heredaba la mytad, dándome tantas ofertas de v.m. que más haría por mí y por mys cosas que por los señores sus hermanos y, así, señor, con este buen selo, holgué de heredar en ello y le escribí a v.m. con el dicho Pedro de Heraso y, así, después, no bastando lo primero, me escribió por sus cartas en respuesta de la mía que, biendo la ganancia clara, de ber que lo podía tener bendido, quería heredar en ello con más retraerme que había de ser más fixo de que, visto su carta, venyr de tanta cortedad media la gracia de Dios con dezir entre mí en que poceción me ha puesto este hombre. Así, señor, a la ora le escribí pues decía que, vista la ganancia, me quería azer parte en ello, que no quería heredar en ello, sino que todo fuese para v.m. y, con ello, se yziese rico, y le hago saber por 500 ds. no me hiziera parte en ello por no esperar a tales befas y dígolo claro porque no soi hombre que puedo tener nada en el cuerpo así que con otros a de tener estos dichos que no conmygo y, con esto, yo los echo por alto con la boluntad que le tengo. Así mesmo beo el cumplimiento que me haze para pagar sus letras de que le hago saber que nynguno me a dado un real para ello, que Lantadilla no me a quisido dar ny dineros, ny obligaciones de las ditas que yzo de los roanes, que dize que él acudirá con ello en su tiempo a ese señor, su hombre, y con esto, pues, no tengo fuerças para pidirle dexado y ¡ allá se bayan ellos ! Pues, en quanto de Nabarra ny de San Sebastián no me an probeído real que habrá 10 días que le ymbíe a un moso mío a su hombre de Nabarra sobre ello, asta poner en crimen que yo no tenía medio de pagar sus letras si no me probeyesen, por ende que no nos pusiese en nececidad que v.m. perdiese de su honor. Los pagos de aquá ban de entre oy y mañana donde visto que, caso que el moço truxiese recado de Nabarra, es tarde, que no bendrá a tiempo, he acordado de pagar sus letras y tomar sobre v.m., donde he tomado 1500 esc. de 01 Brumont-Priotti.indd 149 22/04/14 09:01 150 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Reynaldo Estroci que ban a pagar a Diego Méndes, que v.m. las mandará acetar y cumplir al tiempo. Aquí he cobrado por v.m. la cédula de los 144000 y tantos mrs., donde para su cuenta faltan mill y ciento y tantos ds., que verá lo que más monta por my cuenta, contando a 335 la esc., que así se an tomado que otros an tomado a 332. Así, señor, reçumydo y echo su cuenta sobre esto, berá lo que me alcança que, por no tener lugar, no le ymbío echa la cuenta, que la balor dellos tomará sobre mí de lo que ve me alcança que, por no querer darme menos de la partida de las 1500 esc., no e tomado justo lo que me faltaba por v.m., y sabe Dios que con qué afruenta he abido estos dineros, que por todos ellos no me quería berme en otro tanto, que hombre mercero no ay que tenga crédito de tomar cien ducados, que no es como allá que, en tres días, alcança crédito, que pluguiese a Dios que lo tubiese yo, que poca pena tendría por pagar y tomar por v.m., aunque fuesen dies mill ducados, mas, quien más no puede, a morir se dexa. Cada día, estamos esperando cartas de allá y espero desta feria la probisión de las letras de otubre ; si, por caso, dexase de venyr para otubre que, en este medio, con ver la falta que me a echo en esta feria, estaré como muerto. Con Pedro de Heraso, le tengo escrito, al qual le verá presto allá, que le ymbío sobre cierto negocio. Y con esto, ceso. Nuestro Señor goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo d’Espinosa. (au dos) : de Rodrigo Despinosa de 30 de setiembre, recibida hen 10 de otubre, respondida hen 25 de otubre. 37. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 7-X-1539 (Leg. 9216-II, f° 43) Protestations de bonne volonté de RE qui désire voir AP en Espagne. Après avoir décidé de ne pas commander pour deux ou trois foires, convaincu par AP, RE passe une nouvelle commande afin de payer ce qu’il doit. Blés : ne peuvent que s’enchérir, attente. Poivre : fin des comptes. Examen des comptes courants entre AP et RE : quelques différends. Commandes pour la foire d’octobre. Lettres tirées par RE. Hernando de Aça Medina offre de prêter de l’argent à RE. Variations dans le cours des changes. Achats de blés : bonnes perpectives. Ihesús, en Medina de Ríoseco 7 de otubre de 1539 Señor, Por dos copias tengo escrito a v.m., el uno con mi criado Pedro de Heraso, el otro con un correo que partió habrá 13 días, y después me allo con una de v.m. de 7 del último pasado, y estoi abisado se alla con una mía de 23 de agosto, que veo responde a ella. Tomé a mal del bien y probecho que v.m. desea, que por sus cartas me escribe, de que digo, señor, que yo sería arto mal hombre si tal pensase, antes todo lo que v.m. me dize tengo sobre mi cabesa, conociendo los que bien quieren su honra y descanso an de dezir su parecer con aquel buen zelo a sus amigos, de que crea que no me falta de tener escrito en mi corasón lo que le devo, y pues no soi poderoso para azer ningún cerbicio a v.m., estará muerto 01 Brumont-Priotti.indd 150 22/04/14 09:01 Identités marchandes 151 esta voluntad asta en tanto que a v.m. le beamos por aquá a vizitar su tierra con la señora, que es razón, pues Dios le a echo tan poderoso que por todo el mundo corre su fama, les dé a sus deudos y amigos que todos somos vezinos, les dé aquella onra que aunque, por el presente veo está olbidado desto, v.m. no deve de dexar de tener en memoria para el tiempo que se biere sin tantos negocios, que como v.m. a mí me dize, el mundo no emos de llebar a cuestas, y digo, señor, que en sólo ber a v.m. que con ello me parece cumplo todas las mercedes que de v.m. tengo recebidos. Que plegue a Dios beamos aquel día que para entonces espero en Dios que todo estaremos con hijos. V.m. tome lo dicho con lo que desea mi coraçón, pues más no puedo correr más desta boluntad. A lo que dize, pues v.m. desea tanto mi probecho, que no debo de dexar imbiar memoria para mis ferias por sortimiento de lo que aquá tengo, de que para esto le quiero dezir que, visto que por aquá estaba metido en negocios, y ber a v.m. le tenía cargado la cuenta, y también ver a v.m. por sus cartas se amosaba cuesta arriba que, con esto, yo acordé de no ymbiar memoria por dos o tres ferias, mayormente viendo como se estrechaba la plaça ayllá y aquá, las mercaderías dar fiadas por año y día, y allá dar el dinero adelantado que las cédulas venían cosidos a los toneles, donde el hombre había de tener la bolsa de v.m. para resistir que, fuera del trato de allá, ha menester hombre caudal de proberce de otras mercaderías de Francia, y se paga con el dinero en la mano, que este nuestro trato requiere estar sortido como los vezinos, o se puede estar acentado cabo ello aunque tenga 20000 ds. de mercerías, en no estar sortido. Así considerado esto que el daño del dinero tomamos para allá es más que el probecho de las ventas que azemos, contando el tiempo de un año, quedamos que así acordé de recoger y pagar a v.m. una bez, y después he myrado que la costa no dexa hombre de tener como de primero que es grande lo destas ferias y también myrando que con este probecho del dinero de contado ban los cambios, no entenderán en mercaderías, sino en su dinero. Por donde creo se benderán mejor las mercaderías que asta agora y también se baxarán allá como v.m. dize, y les darán algún resoyllo de tiempo, de que digo a v.m. que como viere pasa en esta feria de [otubre], así le ymbiaré la memoria aunque todabía digo que no sé lo que hacer asta una bez pagar a v.m., porque daquí a feria de mayo, lores a Dios, puedo azer, porque pagando en ésta de otubre sus cédulas que en todo me puede faltar coando mucho 1500 ho dos mill ds. que con lo que he tomado esta feria, y aquello con más lo que me habrá cargado le debré que, lores a Dios, no tendré en mucho trabajo, y esto aré por el descanso de v.m. que, gracias a Dios, todo siempre en dos ferias que dexe de traer mercaderías de allá podrá ser pagado de mí asta un real. En quanto a lo que dize no abré acertado en los trigos que Pedro de Heraso me a cargado de que v.m. sabrá que la mayor parte dellos está por bender, que dello no me pesa sino que me pesa de lo bendido que, según nos dizen, está bedado la saca de Francia, tenemos myedo tendremos arta hambre en la costa, que plegue a Dios lo remedie. Yo [he] escrito a la costa a los que tienen nuestro trigo, que no lo bendan, que dexen pasar algunos días, que crea a bolber el tiempo contrario, un mes de tiempo, bramaría la costa que ha las horas bale aquá quarenta reales y 4 ds. en partes que puesto en Vizcaya sale 15 reales y más, que faltando la costa por fuerça se abrán de prober de aquá donde aziendo saca los mulateros de aquá es de tener por cierto subirá a más de 50 reales, de manera que él que estubiere embaraçado en ello ganará dineros. Este trigo que yo tengo es en compañía de otros, y los otros tienen la mayor parte de su puesto de lo que se a vendido. Yo estoi sin recebir blanca asta agora que habrán de pagar el ynterece de los cambios lo que les cabe. 01 Brumont-Priotti.indd 151 22/04/14 09:01 152 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti He bisto, señor, la cuenta de la pimienta a cómo me a tasado de que está más en contra de v.m. que de mí, que beo se quiere ser perdidoso por darme a mí probecho, que me parece que el fabor que v.m. me da en todo me hace tornar atónyco, aunque la ganancia por todos es poco, mas en fin en todas las mercaderías no podemos acertar. Para esto, veo se a balido para esta feria de otubre de lo que monta, de que digo, señor, que ponyendo sobre my cabesa se an acetado sus letras y se pagarán en su tiempo. Las cuentas de v.m. he visitado con las mías, y las allo bien todas las partidas, eceto que allo contra mí en la cuenta que me tiene cerrada fuera desta cuenta que me ymbía, que dize me alcança tanto de aquella cuenta, y con ello me aze deudor en la entrada primera desta cuenta que me ymbía, que van a dezir ciento y tantas libras, que dello es en cargo Martín de Huarte y Juan López de Jáuregui del seguro de sus libras que dellos tomaba al tiempo ; y también que no me aze acredor de una cesta de yleras que me ymbiava por 24 di., y allamos de 13 di. y medio, que allá habrían mesclado uno por otro, que con esto y con no sé qué más ba a dezir lo que le digo ; que la cuenta cerrada le tengo de imbiar de feria de otubre que creo v.m. allará muy justa, que de cosas que [ha] havido de más y menos en las cargazones, como a la ora le escribía, no bienen acentado, de lo qual le echo acredor y deudor, que cada uno aya lo suyo ; que en ello ba poco a dezir que, como digo, todas las partidas están muy conformes que no ba a dezir sino en el resto ; de primero, que parece claro en que ba. También beo no me aze acredor de nada de lo que se perdió en la nao de Martiarto. Deve de ser que no an ymbiado la cuenta de lo que se salbó de que v.m. tenía memoria si tenemos algo. El señor Martín de Huart tiene un baril de latón de royllo mío que se salbó de aquella nao. V.m. vea si ay razón me lo dé y que lo benda a la candela lo que baliere, que estimando lo que puede baler que me quepa mi parte de lo que me yzo correr en la nao, que lo que sobrare acudiré con ello a quien me sea mandado, que cada uno es razón aya lo suyo, aunque sea un alfiler, que sobre esto v.m. me ará memoria. Estoy abisado como v.m. había dado prisa a cumplir mi memoria désta de setiembre, y que la mayor parte tiene cargado, y lo que faltaba lo mesmo se aría, y si me parecía haber despacho en ésta de otubre imbiase a dezir si quería ymbiase más mercaderías, que digo, señor, que si be que mys vezinos cargan poca cosa, no se dexará de bender las mercaderías que tenemos, donde si be el precio bueno, no dexe de ymbiar con que le den algún resollo. Agujetas coloradas, ny renenas anchas no cure de me ymbiar real, porque estoy cargado. En las yleras azemos cabesa de principio de venta, por ende, le suplico sean buenas que yo creo en ésta de otubre se venderán vien, que sobre sobra viene la falta. Si se alla a tiempo de cargar un par de fardeles o coatro fardeles de olandas, que sean de bonícima emplea, y que se los den para tiempo, me los ymbiará, y los tres fardeles sean de 6 di. asta 12, y el un fardel de 10 di. asta 18, y como digo sean de bonícima emplea, que los tengo por sortimyento para vender pieza a pieza, que si no allare sobre mucho su contento, no los ymbíe y que vea que pueda alcançar para esta feria si alguna nao hoviere presta para aquá. De esta feria, he tomado sobre v.m. 3229 esc. para la de Vergas, los 2000 a pagar a Diego Méndis, recibidos de Rodrigo de Dueyñas 43, y los 1229 esc., a recebir a v.m. mismo, recibidos del señor Juan de Leçama que, por todo, son 3229 esc., que le suplico los mande acetar y pagar en su tiempo, como de v.m. 43 Riche marchand de Medina del Campo, voir Eufemio lorenzo Sanz (dir.), Historia de Medina del Campo y su tierra. Vol. II : Auge de las ferias. Decadencia de Medina, Valladolid, 1986, p. 171‑172). 01 Brumont-Priotti.indd 152 22/04/14 09:01 Identités marchandes 153 espero, no tomando pesadumbre por ello. La buena feria nos pone en necesidad de venyrnos a pagar muy mal lo poco que nos deven para estas ferias de aquí y después no bender real de contado, y cáusalo la gran caresa del pan que ay por esta haldea de Campos, que no se acuerdan si del pan no ; por ende, [v.m.] aya paciencia que no podemos dexar de sobrellebarlo [con] el tiempo. Al señor Hernando de Aça Medina le dí la carta de v.m. que venía debajo de la mía, y antes que aquella recebiese, me parece tenía avyso de v.m. del crédito que me dio en él, que de como vino de Medina andando en los cambios, me habló él mesmo sin dezir yo nada por ganar honra con v.m., y se me ofreció haría con aquella boluntad que devía a v.m., no los 2000 esc., mas coando fuesen 10000, que le parecía que v.m. le azía serbicio en quererse serbir dél, que me parece que no se paga con cosa desta vida coando un hombre se ofrece con tan buenas entrayñas, y a mí parece me obliga en su serbicio, aunque el haría poco por mí porque jamás tube plática con él, mas de que sabía que hera de diez uno en la bolsa, de los que más crédito tienen, que todo siempre darán a su letra tres mrs. de bentaja por corona, y coando no se allaren dineros en la plaça, se allará para él, mayormente viera en esta feria que pençaron que no se abían de pagar unos a otros, que un real por otro no se allaba, en la plaça me pasaron algunos días que, así Ytalianos como Burgaleses, destos que tienen grandes dévitos de dar y tomar por oficio, perdidas las colores como si yziera la mayor nyebla del mundo, que no sabían qué se azer y acordaron entre ellos de ymbiar a la corte se alargacen los pagos asta diez de otubre, y así bino la probisión, y en este medio todos estos banqueros probeyó cada uno por dineros a una parte y a otra, donde a seydo la boluntad de Dios de cumplirse la plaça por todos. Los cambios se cortaron a 345 y dio la baxa a 332 y no se allaba al precio, porque vea lo que pasa, las dos myll coronas que tomé de Rodrigo de Dueyñas los tomé en mediano tiempo a 340 que me balió y ágole saber que no ay tal como tomar luego de lo que hombre a menester de como se corta la plaça. Lo de Juan de Leçama tomamos a 335 que, después a la postre, bino a subir a 340, que no ay quien acierte en estos pagos aunque tengo en mí es mejor de los primeros. Tenemos recelo que de allá vengan lo mysmo estrecho el dinero aunque dizen que con lo que pasa aquá vendrán más abantaja que asta agora, tenemos trabaxo que no beo al presente otro trato bueno sino el dinero, que él que está recogido y se alla con dineros, hará la suya, aunque yo no tengo ymbidia dello, que por todo el mundo no tendría tal oficio que no pensaría de vibir un día. Plegue a Dios lo remedie todo. Pedro de Heraso, creo le berá presto allá, y con lo que determinare le suplico le despachen a la ora que no le dexen resoyllar, que para entre tiempo como éste, un día bale myll que de una hora a otra se suseden myll cosas en tal tiempo, por ende, v.m. le dirá las noches agua días por cargar ante con ante. El dicho Pedro me escribe bale en Picardía a 55 s. el cestier, que dize es dos anegas y media de aquá, que me parece es muy caro, que debe de estar angayñado en [la] medida, porque en la parte de Beaforte bale menos de la tercera parte, que, si así es como él dize que bale en Picardía, es mejor cargar aquá que allá que, fuera de eso, como v.m. sabe, es gran camino de Picardía, y de aquá con dos días y dos noches es venyda la nao. Como está bedado el dinero a pasar a Francia, con esto lo ymbiamos allá por el recado que de otra manera fuera gran echo, por verle por aquá. Todavía espero haremos buen viaje esta bez, si Pedro de Heraso alcansa licencia, a lo qual creo alcançará, o no alcançará hombre de toda Francia, que debaxo de la tierra creo tendrá manera para ello, que de camyno creo llebará su licencia que llebará cartas de fabor, así de la hija del rey de Nabarra, como de otros cabaylleros para la parte donde él quisiere cargar y, yendo sobre cierto que 01 Brumont-Priotti.indd 153 22/04/14 09:01 154 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti tiene la licencia, no debemos de dexar de azer la emplea, dublado la compañía, de lo qual remyto a v.m., y con esto ceso quedando rogando a Dios goarde y prospere su noble persona con la señora a la qual vezo las manos myll vezes. 38. Juan de Arrieta à Juan Lojao, B es, 21-X-1539 (Leg. no 210223, f° 6). Vente de fourrures : bénéfice. Vente de réglisse à un bon prix. Protêt d’une lettre d’Arrieta. Ne pas envoyer de laines. Nouvelle lettre de change tirée sur RE. Jesús, en Brujas, a 21 de octubre 1539 Muy virtuoso señor, La presente será por dar cubierta a la cuenta de las tres balas de peletería que se me embió y, como por ella lo berá, monta del neto proceydo catorze libras, seys sueldos, un dinero de gruesos, de las quales le [he] echo acredor en su quenta y quando los plazos vinieren, plaziendo a Dios, se procurará de cobrar lo que an valido, y por la dicha quenta lo berá que tiempos se an dado con ellos, y la dita la tengo por buena y a los tiempos pienso que no ará falta de pagar. En fin, el risgo es a cargo de v.m. y no a la mía, y del recibo de la dicha quenta me mandará, señor, abisar. En la nao de Juan de Amasa cargó la señora Simona de Lasao catorze costales de regalizes de su marca, los quales se an recibido, y en Amberes, los ha vendido mi hombre a los groseros de Amberes a doze sueldos el ciento que es buena benta y los de Acarreta, ni los de Lázaro, an balido tanto, y con ellos se a dado coatro meses de tiempo y el dicho mi hombre aún no me a ymbiado la quenta dellos, y más que me lo ymbíe, se lo ymbiaré. Yo estoy maravillado como v.m. no dio cumplimiento a my letra de canvio que sobre él dí que, en verdad, que pensé que obiere echo mejor. En fin, ello es echo y falta aver paciencia, y el protesto dello a venido aquí a pagar en estos pagos de septiembre y, más que los pagos sean echos, se dará letras de canvio de la valor sobre v.m. y le pido, señor, por merced, quiere aceptar y pagar en su tiempo. Lanas, a ninguna cuenta no ymbíe para acá, porque no las podemos despachar por ningún precio, y las suertes de Nabarra an baxado en los precios más de 10 gruesos por clabo, que le será, señor, abiso. Y con esto no ay que más dezir y Nuestro Señor sea en su garda y quedo al servicio de v.m. Juan de Arryeta Yo le ruego, señor, que probea para ésta de octubre de Medina del Campo la balor de los 142 ds. que dexó protestar en la de mayo, que yo daré letras sobre él a pagar a Juan de, digo a pagar a Reinaldo Estroci, y le ruego, señor, que no aya falta y no aga como lo yzo en la de mayo que dexó protestar mis letras. Y para lo de los dichos 142 ds. que dexó protestar, según vino el protesto y cambiados acá a 71 di. por ducado, monta 160 ds. 3/4, de los quales envío las letras al señor Reinaldo Estroci y le suplico, señor, le probea de la balor de manera que sean cumplido con onor mis letras. 01 Brumont-Priotti.indd 154 22/04/14 09:01 Identités marchandes 155 39. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Bilbao 30-X-1539 (Leg. 9216-II, f° 43). Arrivée des navires, marchandises chères. La hausse est due aux nouveaux facteurs qui achètent sans tenir compte de l’état du marché en Castille. Prix maximum décrété pour le blé : baisse. Pedro de Eraso va en France pour obtenir une licence et acheter du blé. RE a besoin de crédit, ne commandera rien pour les deux foires suivantes, veut se retirer des affaires. RE a beaucoup de marchandise invendue. Somos señor, en Vilvao, 30 de otubre, que asta aquí es copia de otra que le tengo escripto por manos de Juan Vizcaíno, y lo que más ay que dezir es cómo son venidas todas las naos de Flandes en salbamiento, lores a Dios. Así bien [he] recebido una carta de v.m. de 14 del presente y dentro la memoria de lo que me ha cargado en estas naos, y veo me faltan el ylo vaço y otras cosas que me haze daño en no venir todo junto. El ylo negro que me ymbía quisiera que estubiera allá, porque tengo mucho en la feria dello y todo de a libras, que para con ello ymbié a pedir que fuese ylo blanco todo si el moço no se eró en tresladar la copia. Así bien veo el precio de las mercaderías ser más caros que primero, por más que la moneda se a estrechado, que no es como v.m. me escrive, que esperaba se vaxaría las mercaderías, que según vemos bienen más caras, que nos tornamos locos en ver la careza de ellas, mayormente el señor Juan de Leçama. Por la otra, le escriví a v.m. me ymbiase quoatro fardeles de olandas si alcançasen a cargar en estas naos, de que digo a v.m., que caso que vemos ay naos para lo reçagado de esta feria, que si no los ha comprado las olandas, no me cure de ymbiar pieça, ni tampoco otra mercaduría ninguna más de lo que avrá comprado lo que falta de la memoria que le ymbié a pedir, que traiga ya él que quisiere, que yo no tengo de ymbiar a pedir sino si algunas cosytas me faltaren para sortir lo que me sobrare en esta feria de otubre, que la feria nos dirá lo que es menester. Estamos espantados cómo no se an avaxado las mercadurías, más de la tercia parte que esto creemos lo causa los nuebos fatores que an ydo allá, que en ver que v.m. y otros viejos con v.m. no ymbían mercadurías, quieren ymbiar ellos, con pensar que azen gran echo no mirando lo que aquá pasa, que le prometo a v.m. que no tenemos pena algunos por ellos. Un Juan de Vilvao que ha ydo allá, que le [he] harmado y puesto en ello, aun con heso nos ase más mal que la piedra y también puso a los Franseses en ello, que de todo es causa de estar quemado toda la mercería. Yo quiero dexar pasar una feria o dos de no traer mercadurías hasta ver en que asegura el tiempo, que, a causa de este pan, todos estamos con temor, que no sabemos en qué parará. Su magestad biendo que el trigo se subía cada día, y que estaba en poder de caballeros y harrendadores, ha mandado poner tasa a veynte y ocho reales la carga, es grandísimo remedio para toda España, que a más dellos creemos envibarán los tratos. Dentro de quoatro días después que vino la nueba de la tasa, se a baxado qoatro reales por cada carga, que asta los mulateros, los que alcançaban, han aunado lo que cada uno podía de trigo, donde con la nueba todos han avierto las puertas, y esto creemos durará daquí ha Navidad. En este medio tenemos miedo se consumirá todo el pan que hubiere daquí ha Vurgos, si durare la vedación de la saqua de Francia, y también en este medio se gasta toda la borona que tienen en toda la montayña para la probisión de la gente probe, donde tenemos miedo dallí adelante se verá la gente en mucha fatiga, lo quoal plega a Dios, por su misericordia, lo remedia. De Pedro de Eraso tengo cartas de Nabarra que escrive en respuesta de nuestra negociación, que mejor será dexemos pasar algunos días, por razón que 01 Brumont-Priotti.indd 155 22/04/14 09:01 156 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti aún agora cogen el trigo la mayor parte de toda Francia, donde quoanto más tarde se avaxará el trigo, que por tiempo de Navidad será de entrar en ello y, que en este medio trabajará de aver la licencia, y para esto, antes que viniese esta nueba de la tasa, le escriví con acuerdo del señor Juan de Leçama, que a la ora, sin envargo, ninguno se partiese su camino para allá, y así después visto la tasa le [he] escripto de nuebo que no cure de yr a v.m., asta que aya la licencia, y en esto trabaje en este medio, que pasen algunos días, porque veamos en que para lo de acquá y también puede creer de cierto que de que fuere la nueba a Francia de la tasa daquá, se avaxará más de cinquenta por ciento por dos cosas : lo uno por estar vedado la saqua y lo otro por la nueba de la tasa de aquá y ver cómo se amostra al presente tanta abondancia, lo quoal plega Dios sea así. A la hija del Rey que solía ser de Nabarra le [he] ymbiado ciertas cositas de ylo de oro y sedas para labrar que ymbió a pedir, lo quoal Pedro de Eraso se los lieva que, a causa dello, me tengo por cierto alcançará mucho fabor con el rei, su padre, que me tengo por cierto que quaondo nadie pueda alcançar, alcançará él, que plega Dios sea así, que en tal caso aríamos gran echo. Veo cómo ha tomado el cumplimiento de lo que monta la pimienta, lo que, señor, está bien, y sus letras se pagarán poniéndolas sobre mi cabeza, como es razón. [Ago] saber a v.m. que de toda la pimienta, no tengo de recevir en esta feria más de lo de seyes cargas, que todo lo demás me deben para mayo, con tres cargas que están por vender. Veo se me carga gran suma para esta feria, donde no es menos no me falten dineros, que de vender de quontado en la feria no esperamos un real, para poderse valer hombre algo dello. Por ende, suplico a v.m. me ymbíe algún crédito, y sea sobre Hernando de Aça Medina, si no recibe por pena, porque su crédito vale más de tres por ciento en la plaza que otros, y sé de vuena tinta recibe merced que v.m. le manda. Yo veo, señor, que estos cambios nos comen sin sentir donde. Como arriba digo, no determino de ymbiar por mercadurías asta que pasen dos ferias, que en este medio recogerme quoanto puedo, y pagarle a v.m., y veremos los tiempos en que aseguran ; mayormente para ésta de Nabidad no tengo de ymbiar a pedir real, ni a la causa no creo yré para la de Villalón, porque yo creo me harán tomar compañía, de que vaya fuera de la feria de otubre donde en la fiesta se nos pasará el tiempo, que, plega Dios que él ponga en su mano en su santo servicio. Ésta de otubre trabajaré de despachar quoanto pudiere aunque de estos días de Dios largo, que, como tengo de dexar muerto lo que me sobrare para mayo, quiero que corra por otros, que de lo que fuere, le daré aviso a v.m. porque veo lo tanto que toma plazer de saber de mi probecho, y con esto ceso y quedo rogando a Dios goarde y propere su noble persona con la señora, y les dé hijos de vendición como v.m. lo desea. Esta feria de mayo hize quenta de las mercerías que me sobraban poco más o menos, donde me allaba con más de seyes mil ds. largos, porque vea la burla que no es marabilla que nos andemos alcançados que, fuera de fiar por año y día, se nos sobra cada feria la mitad de la ropa que traemos de Flandes, que, quoando echado quenta lo que perdemos en los cambios y otras costas que tenemos, somos moços del trabajo dello, que si hombre no estubiese avisado que ganar en algunos lances para las costas, de veras, tendríamos lazería. En fin enmos de consolar con que Dios puso el trabajo para los hombres, que plega Dios nos dé gracia de perseberar bien en este mundo y en el otro alcancemos la gloria y con tanto Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 01 Brumont-Priotti.indd 156 22/04/14 09:01 Identités marchandes 157 40. Miguel de Añués à Arnao del Plano, Sangüesa, 20-XI-1539 (Leg. nº 211695, fº 578) Miguel de Añués se porte caution pour son frère Antonio jusqu’à concurrence de 2000 ducats. Ihesús, en Sangüesa, 20 de nobiembre 1539 Muy noble señor, Por carta de mi hermano Antonio de Añués de 28 del pasado, me escribe la mucha obligación que a v.m. tiene por lo mucho que le a faborecido en sus negocios y, a la verdad, como mancebo cobdicioso por ganar dineros, contra mi voluntad, se a puesto en más negocios de los que yo quisiera, por lo quoal se be algo embaraçado y porque a lo echo es bien acudir con remiro, yo le pido mucho por merced que si, en feria de Pascoa de Bergas, el dicho my hermano tubiere necesidad de crédito de asta mil quinientos o 2 mil ducados, v.m. sobre de mí le quiera hazer espaldas y responsión del dicho crédito y suma que, por la presente, me obligo de sacarle indepne, a paz y a salbo de todo mal y daño, y, demás desto, le pido por merced que, al dicho my hermano, lo tenga por muy encomendado en sus negocios y lo encamine y endrece en todo lo que pudiere y, aunque yo no se lo tenga serbido, en todo tiempo conoscérsele deudo destas buenas obras y en todo lo que quisiere serbirse de mí lo cumpliré como lo debo, y Nuestro Señor cumpla lo que vuestra merced desea. Al servicio de v.m. Miguel de Añués A las espaldas dize : al muy noble señor, el señor Arnao del Plano Emberes 41. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 20-XI-1539 (Leg. nº 211695, fº 578) Miguel de Añués se porte caution pour son frère Antonio jusqu’à concurrence de 1500 ducats. Ihesús, en Sangüesa, a 20 de noviembre de 1539 Noble señor, Por carta de mi hermano Antonio de Añués de 28 del pasado me escribe la mucha obligación que, señor, os tiene por mucho que le avéys faborecido en sus negocios y, a la verdad, como mancebo cobdicioso por ganar dineros, contra mi voluntad, se a puesto en más negocios de los que yo quisiera, por lo quoal se ve algo embaraçado y, porque a lo echo es bien acudir con remedio, yo os pido, señor, mucho por merced que si en feria de Pascoa de Bergas, el dicho mi hermano tubiere necesidad de crédito de asta 1U o 1U500 ducados que vos, señor, sobre de mí le queráys azer espaldas y responsión del dicho crédito y suma que por la presente me obligo de sacarle indepne, a paz y salbo de todo mal y daño, y, demás desto, le pido por merced al dicho mi hermano lo tengáys ser por muy encomendado en sus negocios y lo encaminéys y endrecéys en todo lo que, señor, pudiéredeys que, aunque yo no os lo tenga serbido, en todo tiempo 01 Brumont-Priotti.indd 157 22/04/14 09:01 158 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti conosceros, señor, deudo destas buenas obras, y Nuestro Señor cumpla lo que, señor, deseáys. A lo que, señor, mandáredeys Miguel de Añués A las espaldas dize : al noble señor Joan de Arrieta, en Brujas 42. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina del Campo, 25-XI-1539 (Leg., no 118040, f° 26.) Difficultés à payer les cédules d’Añués. Pas de vente des blés. Retards de paiement des créances de RE. RE a fini par vendre les marchandises d’Añués, mais a besoin qu’il lui envoie du crédit. Reproches à Añués. Ihesús, en Medina del Campo, 25 de nobiembre de 1539 Señor, Una de vuestra [merced] de 30 de otubre recebí, a la quoal no tengo lugar para escrivir por entero a causa que el coreo no nos da lugar para más de media ora, y así está breve. No será por más de que beo la probisión que me aze para sus cédulas y no me ymbía cédulas sobre ellas, más de que me arán bueno el señor Juan de Leçama y Juan de Aguere lo que vuestra merced me escrive, que fuera razón me ymbiara cédulas ; asta agora, no tengo palabra del uno ni del otro sy faltan lo que vuestra merced dize a causa que no son venidos a la feria ; lo que más falta me aze vuenos mil y quinientos ducados en Pedro de Eraso y un tanto más que vuestra merced remitirá. En lo de Pedro de Eraso, no me tengo por cierto, porque de Miguel de Veroiz 44 tengo carta que no se a vendido anega de trigo a causa que ay mucho de lo nuebo, donde se puede tener por cierto que < > probisión Pedro de Eraso de ello más de lo poco que le deben [para esta] feria que también alcança el tiempo para esta feria por [que es] para en fin deziembre la parte que [dicen ?] y, como sabe, las dictas de Pamplona, aunque sean las mejores, no pagan como en estas ferias, que se olbiden de pagar día díado y aun con dos meses tiempo después, aunque si lleban medio, no dexará de azer Pedro de Eraso lo que vuestra merced escrive. El Martín Cruzat en fin de lo suyo no se le a de azer tuerto de un marabedí ; a lo que dize le ymbíe la quenta cerrada de las mercadurías, ágole saber que no lieba medio asta que vaya a Pamplona, porque algunas mercadurías de las mercerías quedaron por vender. De esta feria, plaziendo a Dios me yré y se lo ymbiaré cerrado que crea ya quería que esta quenta de su cargazón fuese olbidada, visto por sus cartas pasadas me daba a entender le hazíamos moneda falsa, que nunca hombre me dio tal befa en la cara que yo, lores a Dios, no tengo nesesidad de azer tuerto a nadie en un marabedí por todo lo que bale toda Flandes, que toda la prosperidad de este mundo no tengo en un marabedí a tener cargo a nadie de un real. Mire, señor, que a usia de lo de Pedro de Eraso, no me falte de ymbiarme probisión para sus letras que juro a Dios y a esta seyñal de la cruz que un real no me darían a cambio a mí ; por ende, pídole por merced que mi honra no ponga al tablero, que por mi misma quenta me faltan artos dineros por estar embaraçados en trigos y en otras cosas. Estoy echo loquo que no sé por donde 44 01 Brumont-Priotti.indd 158 Marchand de Saint-Sébastien. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 159 me remediar como no tengo crédito para tomar a cambio ; yo prometo a vuestra merced que si [Dios quería] me salgo, que yo me goarde de entremeterme en tantos tractos que, por todo el mundo, no me quería ver en una ora del espíritu que me allo. Tórnole dezir, señor, que no me yncha la quenta al ayre como hizo en la de agosto en unos y en otros y todo ayre, que podemos dezir ; buen jubón tengo en Francia que para aber las mil y quinientas [coronas ?] a cambio para mi honrra < > el suelo que no me quisiera aberme nacido que porque no parezca < > no le quiero escrivir aun de la suerte que no podía allar hen esta feria que lo quisiere azer que, acordándome dello me temblan las carnes ; quiero me cueste toda mi azienda en un día y no padezca mi honrra. Como digo, cerrará vuestra merced su quenta con la probisión de allá que, si algo me remitiere Pedro de Eraso por su quenta, yo se lo remitiré, aunque dudo por las razones que ariba digo ; que, en fin, trágelo vuestra merced de allarse así embaraçado, como ago yo en más suma, que para tales tiempos son los hombres. En fin, vuestra merced cobrará su hazienda daquí a mayo y, en este medio, ágase a las armas. Este coreo me dizen ba con diligencia que estará a tiempo para los pagos de aquá si no ha probeído enteramente para prober ; a la ora tengo en mi ara un coreo de allá en lo de Lantadilla ; como por las otras le escriví, yo no tengo de entender más en ello que arto afrontado estoy, según el rostro me amosa el Lantadilla y con tanto ceso. Nuestro Señor goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo d’Espinosa. 43. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 27-III-1540 (Leg. 9216-II, f° 47) Mariage de RE avec un très bon parti. Léger différend au sujet de la qualité des marchandises envoyées par AP. Aiguillettes. Lettres de change. Commande pour la foire de Bergen op Zoom. Affaires ternes : RE veut se retirer. Commande d’une tapisserie aux armes de RE. Ihesús, en Villalón a 27 de março de 1540 Señor, Como a v.m. le escribí de feria de otubre que yo hiba determinado de entrarme en la religión de los casados, donde Dios a puesto la mano, que se a echo así y es en parte en la casa más honrada y antigoa que ay en toda nuestra ciudad. Es hija de Antón de Caparroso 45 y en parentela toma toda la flor y mando de toda la ciudad, que en todos ellos no ay hombre nececitado. Doi cuenta a v.m., como es razón, porque sé que v.m. mi honra y descanso tendrá por suya propia, mirando que todo es de v.m. Plegue a Dios sea todo para en su santo serbicio. Todos los principales de toda la ciudad tienen mucha gloria deste casamiento. Los señores Juan de Lecama y Jacobe de Agurto y otros amigos míos están determinados de yr a ver a mi espoza, donde nos daremos buena vida asta la de mayo. A causa de concluir este casamiento me detube en Pamplona asta los paguos desta feria, y 45 Elle s’appelait Magdalena Marcilla de Caparroso (ARN, Tribunales reales, no 10219). 01 Brumont-Priotti.indd 159 22/04/14 09:01 160 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti allé tres cartas de v.m. de 18 de henero y cinquo de hebrero y de 16 del dicho, a las coales responderé lo que aze al caso. Veo estará v.m. algo enojado por lo que le tengo escrito acerqua de las mercaderías de lo que de allá ban algunos, aquá tienen a más abantaja las mercaderías de que, señor, yo no le escribí a v.m. a respeto que pensaba que caía en mala criança, sino con buen zelo por dezir a v.m. de la banagloria que se alaban algunos, que yo estoi por cierto la mercadería que v.m. quiere la parte quien tubiere nynguno de los del trato no son partes para aberlo así en precio como en tiempo. Suplico a v.m. me perdone del henojo que a recebido desto que, en berdad, en parte querría tener antes la pierna crebada que tener a v.m. henojado, por tanta razón que ay para ello, que en tener a v.m. por señor, tengo fortaleza, que no tengo nececidad de nadie. Asta un criado del señor Villasana, que está de partida para allá, me estaba deziendo la boluntad que v.m. me tiene que hasta las mercaderías que lo mejor de contino apartaban para mí ; pues yo no soi parte para azer ningún serbicio a v.m. Dios le galardone a v.m. con más quedar mi boluntad que mi persona y quanto tengo y adelante alcansare es todo de v.m, pues conozco que por su fabor tengo la honra que tengo, asta que en parte [he] abisado algunos señores deudos de mi espoza, lo tanto que tengo en v.m., que en todo v.m. tenrame esto para con Dios y a mí queda obligación de rogar a Dios por su salud. En quanto a lo que dize de las agujetas azules que sin comisión de v.m. las cargó Juan de Arrieta y que, si se perdiere algo, los ponga a su cuenta ; digo, señor, por todo lo que balen no sería tan mal criado. Veo que por hazerme merced se a abaxado de cumplir la poquedad que le ymbié a pedir de su mano, que vezo las manos más de mill bezes. Veo las letras que dí sobre v.m. la feria de agosto pasada a paguado y la misma suma ha tomado para ésta de mayo, de que, señor, está bien. Sus letras se an acetado poniendo encima de mi cabesa como es razón. Así bien veo me dize mis letras que tomé sobre v.m. en ésta de otubre las acetó con aquella honra que fuesen de v.m. mismo, de que le vezo las manos. así bien veo la merced que me a echo de ymbiarme crédito de Hernando de Aça, que bien menester le tube aunque con estos tiempos rezios no an paguado la tercia parte de lo que devían, y algunos no nada, y también los días pasados platicamos entre un amigo mío y mí, que el dicho me dixo como hiba con el emperador sobre un negocio, y que podría alcansar licencia para cargar algún trigo, y en tal caso si querría que cargase de compañía una parte y le dixe que si el qual alcansado licencia yr tomando sobre mí para esta feria de Villalón 1300 esc. por mi parte. Así, señor, con esto y como an pagado tan mal me [he] balido sobre v.m. de 2418 esc. de esta manera: 1500 esc. de Pedro de Aguillar que ban a paguar a Rodrigo Calderón y Alonso de Aguillar, y 1318 esc. de Hernando de Aça Medina, que ban a paguar a Hernando de Aça, y 600 esc. de Francisco de Alça que ban a paguar a Pedro de Madaria 46; así bien en esta feria, he tubido mucho trabajo por Antonio de Añués de paguar por su cuenta. Él piença que yo tengo crédito abierto para lo de los cambios y está enguayñado como v.m. bien sabe. Para su cuenta me escribía que de Pamplona me proberían 1000 ds. y [he] estado esperando asta 3 días de Pascoa, a ber si me vendrían recado, que no tomé a cambio asta las horas, y 46 Est en affaires avec son frère Juan de Madaria, de Bilbao. De nombreux acetes les concernant se trouvent aux Archives Municipales de Bruges (AMB), Cartulaire de l’Ancien Consulat d’Espagne à Bruges, Actes civils, 1er registre de Pedro de Paredes, notaire public de sa majesté impériale, 1544-1547 ; voir aussi J.‑Ph. Priotti, Bilbao…, p. 232, 237, 257. 01 Brumont-Priotti.indd 160 22/04/14 09:01 Identités marchandes 161 así coando salí a la plaza no allé real, y al cabo, coando los hube, no pude azer menos, sino que el señor Juan de Leçama diese las letras, por ser hombre que no serían en sus manos la balor dellos. Doi letras a v.m. mismo sobre Antonio de Aynués, v.m. los mandará acetar y paguar en su tiempo. Asimismo será aquí una letra de 430 esc. que e dado a cambio a Pedro Sandón sobre Gregorio de Basurto, que v.m. los mandará poner a mi cuenta. Una letra e paguado de más por v.m. de 170 ds., que della no tengo abiso de paguar, que venía a paguar a Francisco Echaberique ; en todo tendrá memoria. Aquí será la memoria de lo que ymbío a pedir para ésta de Pascoa de Verguas ; no huzo ymbiar más de lo que me falta de menudencias para sortir para lo que aquá tengo, por despachar las mercaderías que sobre caro las tengo, y también mirando el tiempo estar tan rezio que no se acuerda de sí de pan no. Todas las mercaderías de todas suertes están muertas, que nunca tal se bió, y lo mesmo me combida por recogerme una parte, aunque veo que tengo que comer 500 ds. y dexo de ganar otros tantos que, con todo eso, yo huelgo por ver en que para el año del pan, que en esto está la llabe. De aquí a fin de este mes de mayo, podemos ver lo que será del año, y si beo se asegura el campo del pan, ymbiaré para la de junio una buena memoria que de aquí a mayo tendré despachado la mayor parte de la ropa, con el sortimiento que le imbío a pedir para ésta de Pascoa. Un par de tapizes tengo nececidad para mi casa. A Pedro de Heraso, mi criado, le dexé cargo le ymbiase a v.m. mis harmas para que en ellas los mandase v.m. poner. Suplico a v.m. que, pues son para la casa de v.m., los aga hazer a la fantazía que a v.m. le pareciere, y caso que Pedro de Eraso le escribiese que sean de tal hobra, no aga v.m. más de la voluntad que a v.m. le pareciere, y aga que sean aquá si es posible en estas primeras naos que se carguaren désta de Vergas. Así bien me agua merced de ymbiarme para mi espoza para un manto, de una buena pieza de sargua de seda, dies baras. Con tanto, otro no ay que más dezir a v.m. y así ceso, rogando a Dios goarde y prospere su noble persona y le dé hijos de bendición, y así sea Cristo con todos. 44. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 4-IV-1540 (Leg. 9216-II, f° 47) Bon climat pour le blé. Ne pas envoyer de rubans blancs fins. Somos todavía en Villalón 4 de abril que otro no se ofrece que más, señor, dezir más de que, lores a Dios, los temporales para el pan ban cada día mejores que, plega a Dios, se aumente como tenemos necesidad. Está toda España tan quemada de los poco podientes que es de llorar de sangre. A ésta de Pasquilla quedé a causa de comprar las joyas para my esposa. En la memoria que le embiamos en la otra copia, ban asentadas ciertas cintas blancas finas, no cure v.m de me las embiar porque de las bastas estoy cargado y, si me embiase de las finas, no despacharía las que tengo, mayormente, que a falta de las finas me embiarían de las bastas, que con esto nos echamos a pedir que embiamos a pedir blanco para bender lo negro, y no allando blanco nos embían negro, que todo está muerto y la cédula viene adelante que en sólo en este paso está en mirar que él de acá viba descansado. Con esto Dios sea con todos. Veso las manos de v.m. Rodrigo de Espinosa 01 Brumont-Priotti.indd 161 22/04/14 09:01 162 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 45. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 12-IV-1540 (Leg. 9216-II, f° 49). RE retourne à Pampelune près de son épouse. État des prochaines foires. Vérification des comptes. Tapisseries : ne pas trop dépenser. Antonio de Añués : ne pas lui fournir du crédit. Ihesús, en Medina de Rioseco 12 de abril de 1540 Señor, Después de cerrada esta carta que dentro ba, no se a ofrecido persona cierta para ymbiar a Burgos a Juan Viscaíno. Como por esta otra le tengo escrito, yo bine a esta villa por probeerme de cosas para mi esposa. Aré por despacharme dentro estos ocho días ; yré por vía de Vilvao por tomar de compañía a los señores Juan de Leçama y Jacobe de Agurto. No saldré de Pamplona asta pasados 10 de junyo que en este medio v.m. me puede azer merced de ymbiarme las cartas consinadas a Pamplona, que le sea cierto a v.m. que estaré con deceo de ver las cartas de v.m. Lo que tomé de la de otubre sobre v.m. para ésta de Pascoa me daría gran alibio y descanso si los pudiese tomar para la de otubre y no para agosto un real, porque, lo uno para agosto no quería benir por poner horden en mi casa y dar fin [a] las cuentas que tengo con mi criado, que con el regozijo de agora no podremos entender en ello al presente, y también todas las ditas de la feria de otubre pasada aquá. Así en Villalón como en esta feria nos abremos de azer a lo más corto ; para otubre, todo será a que v.m. espere a los fines de los pagos desta feria que en [ella] se allare con dineros que dar. A las vezes, ay ferias que se ofrecen dar al mismo partido para otubre como para agosto y porque no tengua que tomar otra vez sobre v.m. en la de agosto y también tengua lugar de poner horden en mi casa que no tengua porqué venir a la de agosto, le suplico tengua manera se tomen para otubre y porque también demos fin a estos cambios que tanto nos comen sin sentir que, plaziendo a Dios, para otubre yo estaré probeído para lo que tomare sobre mí. Suplico a v.m. que la cuenta cerrada que le ymbié, la mande visitar ; yo creo lo hallará bueno que a mi cuenta para la de Villalón pasada mando tomar más dineros que lo que yo allaba por mi cuenta, que en ello v.m. mirará, aunque no dexe de tener duda que no me pueda allar engaiñado, lo qual a v.m. lo remito que no e menester más de lo que v.m. dize así en esto como en dies vidas que me tocase, como por la otra tengo escrito a v.m. De los dos tapizes que le escribiere Pedro de Heraso para mi casa se aguan a la fantazía de v.m. y no a lo que él escribiere, y no sean más de dos piezas, caso que le escribiere por más, ni otra cosa nynguna de lo que escribiere. Le suplico no ymbíe cosa nynguna más de como digo de dos tapizes, que como Pedro de Heraso sea algo banaglorioso temo que no dexaría de consultar con mi suegra y esposa y de ymbiar a puerta abierta por cosas, por ende, v.m. se ará sordo a todo ello, que no e menester yo banagloria y conciertos. remetiendo todo a v.m, ceso. nuestro señor le dé salud y bitoria con hijos de vendición como v.m. desea ; a la señora su esposa, mill vezes vezo sus manos y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa El señor Antonio de Añués afirma sobre quererse serbir de mí para sus dévitos, y por cierto si yo tubiese la plaça abierta no recebiría pena, sino antes 01 Brumont-Priotti.indd 162 22/04/14 09:01 Identités marchandes 163 recebiría merced en azerle serbicio, mas, como v.m. sabe, yo no tengo crédito de un real en esta cosa de cambios, ny hombre de Vilvao tiene, sino es el señor Juan de Leçama. Suplico a v.m. como otramente le tome en plática, como que sale de v.m., y le digua cómo ni uno de nosotros, si emos menester mill ds. de tomar a cambio, no tenemos crédito, y que de allá nos azemos probeer del crédito, mosándose mucho a v.m. mismo del trabajo que tiene con sus jentes, que gran merced y descanso me daría si pudiese quitarme dese hombre, pues que no tengo fuerças para ello, que en lo mío tengo arto, que, por estarme tan esparzido y con los tiempos rezios que aze, no podemos cobrar un real, que plegue a Dios lo remedie todo. 46. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 22-IV-1540 (Leg. 9216-II, f° 49) Réception de marchandises : les bougrans ne sont pas de bonne qualité. Fil blanc : très bonne qualité. Somos, señor, 22 del dicho que a la hora me allo con una de v.m., dentro la cargazón de lo que empleó de la de Nabidad, de la qual le ago acreedor de cuenta nueba que deste año tendré cuenta aparte. A v.m. le [he] ymbiado la cuenta de feria de otubre, de lo que allaba asta las horas que por ésta no me aze mención si los [ha] recibido ho no, suplico a v.m. me agua memoria dello. Como, señor, yo me [he] quedado en esta feria de Pasquilla a comprar las joyas de mi dama, escribí a Vilvao me ymbiasen las mercaderías que me abían benido de lo reçagado de la de setiembre y lo de Nabidad, lo qual, señor, he recibido, que todo ello es buena mercadería, eceto los bocaranes que bien los puedo goardar en tanto que mis vecinos vendan los suios, que hemos cotejado con mercader que a comprado de otra parte, que no contentando de los míos que por satisfazer por el tanto, no los tomar de otra parte. En lo de la emplea, atajamos y allamos que hiba a dezir que lo de 36 mío no heran tan bueno como lo de 32 de casa de Juan de Sojo. Todo es acertar con el oficial ; dígolo, señor, porque le sea abiso a quien le escribe a Brujas, donde los azen los bocaranes. Todo lo demás désta de Nabidad bien parece ser empleado de mano de v.m., que el hilo blanquo es lo mejor que [he] visto este gran tiempo, todo a una mano que bien parece a sido escogido de maço a maço, y no como otra bezes de 10 mazos que venían buenos, venían otros veynte muy bellacos que pençando ganar, poníamos dineros de casa. Aguo saber a v.m. que, para ser rico ho probe, los que aquá estamos en vuestras mercedes en tres cosas : el huno en la bantaja de la emplea y el otro en sacar el tiempo a más abantaja que ser pueda para bibir el hombre descansado, que según aquá fiamos por tan largo tiempo tenemos nececidad de tener descanso dello, y también ba a dezir en lo de los cambios de tomar abantaja más que otros con dos dineros más, que en todo tiene v.m. abantaja, mas que en todo me remito a v.m. 47. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 5-VIII-1540 (Leg. 9216-II, f° 51) Retard de RE à la foire, suite à son mariage. Marchandises reçues, naufrage. Marchandise commandée : qu’AP l’envoie pour la foire d’octobre. Lettres 01 Brumont-Priotti.indd 163 22/04/14 09:01 164 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti de change, comptes. RE regrette de ne pas s’être marié plus tôt. Mort de Pedro de Eraso : créances non recouvrées. RE proteste les lettres d’Antonio de Añués. Réflexions sur A. de Añués. Envoi de réglisse : espoir de gain. Lettres de change. Ihesús, en Medina del Campo, 5 de agosto de 1540 Señor, Abrá 20 días que llegué en esta villa que, con el regalo de mis suegros y esposa, no fui poderoso para me venir antes, y así, señor, después que llegué me allo con dos cartas de v.m. de una copia, que la más última es ayñadida de 14 de julio. Veo la pena que recibió de la yndispusición de mi suegro, que a ello le veso las manos a v.m. por el especial cuidado que tiene de mi descanso, y lo mismo le vesan las manos mi suegro y suegra y mi esposa, con más que dizen con la obligación que yo tengo a v.m. quixieran más que gran cosa verle en la fiesta. La cargazón de las mercaderías que me cargó en la de Pascoa se [ha] recevido que todo ello es bueno como de mano de v.m. Lo que venía en la nao de Juan Martínez de Recalde 47, no nos balimos en esta feria por yrse la nao con fortuna a la costa. En fin valer nos emos para sortimiento de ésta de agosto, pues no tengo mercaderías de ésta de junio que veo dize recebió tarde mi memoria, también porque dize ay mucho que azer en ella por ser de suma, y lo mismo por lo que dize no estaría avisado de lo que me avía cargado de la Pascoa y con mirar a todo, no tubo concepto de ponerse a emplear, de que, señor, mirando a todo lo que v.m. dize con el estremo de la estreches del dinero que allá anda, me obliga de tenerlo en bien y dar las gracias a v.m. que no se aya empleado, aunque hubiera más probecho que no lo de todo el año, porque como se an retirado todos de traer suma como solía, hiziera mi probecho bien largamente porque en esta feria se a mosado alguna requesta de algunas mercaderías que, considerando que ello abía de ser así, ymbié la memoria de suma, no porque no consideraba le tenía arto cargado de lo que debía, aunque v.m. a de tener por cierto, aunque es mal dezir de mí, que conmigo no ventura un real más que en su persona, aunque, lo que Dios no quiera, con ser mortales cerase el ojo que, lores a Dios, con otra persona no tengo asida ninguna, sino con v.m., mas como arriba digo, por dar descanso a v.m. y a mí, me valgo en parte todavía por estar con mercaderías viejas y de suma, y de sortido no puedo faltar de ymbiar a pedir el sortimiento para despachar uno con otro, y así será aquí la memoria donde es menester antes de feria de setiembre se emplee, que sea aquí a los fines de feria de agosto en la primera nao que se ofreciere, que hombre tenga la ropa para el principio de feria de otubre. Quedo, señor, avisado cómo para la de agosto no ha tomado sobre mí nada, de lo quoal le tengo en merced que a la causa me olgaré en mi casa hasta la de otubre. Las letras que v.m. a ymbiado sobre mí para la de octubre, las que me han presentado, las he aceptado y aceptaré todo lo demás, poniéndolos sobre mi cabeça, como la razón me obliga. 47 Armateur, marchand et fonctionnaire royal, originaire de Bilbao, J.‑Ph. Priotti, « Uso material e inmaterial del dinero. Un análisis social para el estudio de los patrimonios mercantiles, siglos XVI-XVII » dans H. Casado Alonso et R. Robledo Hernández (éd.), Fortuna y negocios. Formación y gestión de los grandes patrimonios (siglos XVI-XX), Valladolid, Universidad de Valladolid, 2002, p. 45‑72 ; voir aussi, R. Fagel, « Juan Martínez de Recalde (1504–1588) uit Bilbao… 01 Brumont-Priotti.indd 164 22/04/14 09:01 Identités marchandes 165 Estoy, señor, avisado como a visitado las quentas que le ymbié con las suyas y alla diferencia de una partida de 150 £ 15 s. ii di., la quoal partida no me puedo afinarme en ello que me doy a la gracia de Dios. yo aré por caerme en ello, que en dezirlo v.m. me debo más de remetirme a su quenta que a la mía. En fin, a de valer la verdad que entre v.m. y en mí no creo puede haber diferencia de un alfiler, que asta oy nunca tube con ninguno. A lo que v.m. dize desea saber cómo me ba de ser casado, le ago saber que, en la ánima me pesa porque no hize diez años adelante, porque pienso que no ay otro tan bien abenturado como yo, de tener tal compañía como Dios me ha dado y, aunque sea vanagloria de dezir de mí, no ay muger tan loada como ella en toda nuestra ciudad, que es para gobernar un reyno, que nunca tal se vió ; dígole a v.m. lo que no diría a otro porque sé que se olgará de ello. Estando escriviendo, me han venido nuebas de Nabarra como Pedro de Heraso, mi criado, es muerto. Sabe Dios lo que siento, mas, a lo que Dios aze, emos de prestar pasiencia. Viénenme mucho daño que, a pie de un quento que allá me deben, no soy probeído de un real por causa de su dolencia, como le tenían tanta voluntad mi suegro, y todos los de casa han entendido todos en su dolencia con acordárseles poco de cobranças como aquellos que no tienen quenta con las ferias. Así señor, a la causa me [he] valido sobre v.m. de tres mill coronas, y le doy a recebir sobre Antonio de Ayñués de 1333 esc., que le alcanço de quenta de lo que he pagado y cobrado por él. En esta feria, me han presentado ciertas letras suyas para agosto y otubre y no las [he] quisido aceptar a causa que sabía que en Pedro de Heraso ha tenido cierta ropa de Flandes, que al pie de dos mil ds., lo quoal la mayor parte tenía fiado, y de ello por vender en que, después que abía aceptado sus letras con dezir que me probeería de la suma, me escrivió después que sobre lo que tenían en Pedro de Heraso me probeería de lo resto, donde me azía dueyño de lo que tenía en Pedro de Heraso, donde visto que ansí me quería azer corredor de Cuéllar, no he quisido ver las sus letras quoanto más aceptar porque ande derecho cada uno, que el hombre que no anda como la agoa clara, merece le venga tuerto en sus cosas. Así, señor, con ver que no las aya aceptados sus letras no [he] husado dar letra sobre él a ningún estrangero, porque con su débicto no me aga corredor de Cuéllar, por darme afruenta dexar protestar que, en tal caso, no quería averme nacido ; así, a la causa, ban a recebir a v.m. mismo, recebidos de Juan de Leçama, porque, caso que no los quixiese aceptar, mis letras tengan onor. yo escribo claro al dicho Antonio de Ayñués que, en tanto que sepa que aya aceptado mis letras, que yo no aceptaré 600 y tantos ds. que le debo para otubre por un amigo, ni saldrán de mi poder las mercaderías que tiene en Pedro de Heraso ; por ende, que ande derecho conmigo y que de que tenga aviso las aya aceptado mis letras, aya cada uno lo suyo, y le digo embíe poder quien reciba sus mercaderías y dictas que aya echo Pedro por él y cerar quenta asta un maravedí, que quiero quitar de a cuestas estas sosogas. Yo prometo a v.m. que si no fuera por lo que ha pecado contra mí, no dexara de aceptar todas sus letras a la ora, antes que le presenten los protestos. Le suplico le ymbíe la letra para que acepte y esta carta que dentro será, no se la den asta una vez acepte, que yo mismo le doy aviso de todo claramente, como también el señor Juan de Lecama a dexado protestar dos mill ds. por él y también las mías ; me temo se alle apretado y falta de amigos, porque como v.m. me dice, los que le an de valer, los tendrá artos que no quería por todo el mundo, por ser quien es, y dexado aparte por ser Nabarro que asta oy no [he] huído dezir que hombre de Nabarra se viese en afruenta. Plega a Dios le dé vitoria de tener su honra ; caso que a v.m. le dixiese algo ará del disimulado como que no sabe nada de lo que escrivo a v.m. 01 Brumont-Priotti.indd 165 22/04/14 09:01 166 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti De Pamplona, escriví a v.m. cómo abía tomado de uno que me debía dineros cient y ochenta cargas de regalizes, las quoales consiné a Miguel de Veroyz las cargase en las primeras naos. Yo creo a las oras las abrá recibido, v.m. mandará por despacharlas como cosa propia. No sé quien a ymbiado obra de cient cargas que a star en una mano lo suyo y lo mío se ará mucho probecho a baler como balió en el año pasado se dubla el dinero ¡ Plega Dios que acertemos! Las cartas que me ymbiare en este medio de otubre, le suplico me las ymbíe por vía de San Sebastián debajo de cartas de alguno que me las ymbíen a la ora a Pamplona. Las letras que [he] dado sobre v.m. es 1000 esc., a pagar a Dubiço Bernaldi, recebidos de Renaldo Estroci, 500 esc., a pagar a Juan Carlos de Afectario 48, recebidos de Francisco Cosino, 1500 esc. son a pagar a Pedro de Suaço, recebidos de Juan de Leçama, como arriba digo. Ará por azer asetar esta letra que aquí será de Antonio de Aynués de 1333 esc. a la ora, que ba fingido, que digo recibido de Juan de Leçama y no he recibido nada, que sea de mí mesmo, y con tanto Cristo sea con todos. Por no tener lugar, no he pasado la carta ; si falta punto de yerro, v.m. perdone. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 48. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 4-XII-1540 (Leg. 9216-II, f° 53) Courrier non reçu. Comptes et différend avec Antonio de Añués : RE a protesté ses lettres. Réglisse : forte baisse en Flandre. Tapisseries. Différends avec Añués et Juan de Arrieta. Ihesús en Medina del Campo 4 de deziembre de 1540 Señor, Una de v.m. de 4 de noviembre reçebí oy este día, que sabe Dios el plazer que [he] recibido en ber carta suia de tanto tiempo aquá que, de la de mayo aquá, no e recebido ninguna suia respuesta de las mías, aunque por esta suia me dize me tiene escrito por otras, que él que los tiene creo querrá azer teshoro dellos. También he recibido la memoria de lo que a empleado por mí en ésta de setiembre que, a causa de no la tener con tiempo, tengo las cestas de yleras por empeçar a bender, aunque creo se benderá todabía porque no ai mucha sobra dellos. Estoi abisado cómo el bueno de Antonio Dañués me a dado buena pagua, que dize que no los a quisido pagar las letras que sobre él dí de los 1333 esc., deziendo que yo le devo más, de que v.m. puede pensar cierto que él dize lo contrario, que esto que yo tomé por él son que le faltaron para cumplimiento de sus letras que yo pagué por él, y para esto gran merced recebiría de v.m. se yziese dueño de mi honra, en que amosase sus libros para sí yo le devo más como lo dize, que v.m. sabrá cómo por la de mayo le escribí que él tenía contratación con Pedro de Heraso de 600 y tantas libras de mercerías que le 48 Les Affaitadi, originaires de Crémone, sont à Anvers inscrits parmi les membres de la nation florentine, Valentín Vázquez de Prada, Lettres marchandes d’Anvers, Paris, SEVPEN, 1960, t. I p. 195 et suiv. 01 Brumont-Priotti.indd 166 22/04/14 09:01 Identités marchandes 167 ymbió a Nabarra, el qual pensó de azer marabillas en aquel tiempo con querer sosaguarme el moço, porque yo le tomé con el hurto en las manos, y es que, como ymbió estas mercaderías a Nabarra, yo le escribí que no curase de ymbiar muchas mercaderías para Nabarra, porque no se allaría bien y esto le escribía por el bien que le deseaba y él tomó a mala parte, con pensamiento que yo tenía a mal porque ymbiaba mercadería porque sabrá v.m. que el Antonio de Añués le escribía a Pedro de Heraso aziéndole saber de cómo yo le escribía que no curase de ymbiar mercaderías, mas ni aun por eso que no dexaría de ymbiar todo lo que le ymbiase a pedir el Pedro de Heraso, y que, por ende, que trabajase por negociar bien las cosas, que baldría más en un año con él que conmigo en dies, y así, señor, después, a cabo de pasar ciertas ferias, me escribió el Antonio de Añués después que tubo abiso abía acetado sus letras en la de Villalón para la de mayo que Pedro de Heraso le devía estas 600 y tantas libras, y que yo le abía de azer buenos, y que con ello ceraría la cuenta con proberme con lo demás, porque bea que huzar de dos bezes de cautela conmigo sobre acetar por < > y pagar en cada feria quatro y cinquo mill ds., que, con lo que le faltaba y tomaba sobre él, echándome a los pies de Juan de Leçama, y con lo que acetaba para otra feria, me tenía debaxo todo siempre por más de 8000 ds. sin tener obligación a él, ni menos parentesco, porque bea que buen corredor de Cuéllar me a echo. Así, señor, bisto su cautela en esta feria de mayo como bí que Pedro de Heraso hera muerto, que pues en bida huzaba con aquellas mainas que peor aría después de muerto, acordé de no acetar sus letras que benían para agosto y otubre, porque no tubiese que yr a Flandes a buscarle por mi hacienda. yo eché cuenta que para esas 1333 esc. tenía azienda anze (?) a mí en lo de Pedro de Heraso, y con esto coando uzase conmigo con lo que a uzado tan malamente, que sería del mal lo menos en no acetar sus letras que no me tomase debaxo, que no contentando con la falta que ha hecho conmigo se a dexado dezir al magnífico Juan de Arrieta que yo tenía más azienda suia que balían sus letras, y su señoría de Juan de Arrieta de mucho señor me escribe esta carta que aquí berá que, porque aquá nos conocemos cada uno quien es, le quisiera responder a su carta con caillar, mas no e podido acabar conmigo, y así le escribo esta carta que dentro berá, que v.m. lo mandará leer y si le parece de se la dar, se la dará cerándola de las amenasas de los señores Añueses que me arán y contecerán. Le ago saber que con tener a v.m. por señor tengo poco miedo dellos, que en lo que ellos me tendrán los tendré que aquá todos somos sanos y, así, le suplico a v.m. que, si biniere a plática con ellos, me faboresca de que les diga que mis cosas que no dexará de emplearse como por las suias, que esto será gran fabor para mí en ber ellos tener tanto fabor en v.m. Soi abisado que los 3000 esc. que tomé sobre v.m. para ésta de setiembre, los ha pagado y a tomado para la de Villalón 3000 ds., los cuales acetándolas se pagarán con honor. En quanto a lo que dize de los regalizes quien me dio el abiso, le ago saber que un vezino mío me debía ciertos dineros y como yzo esta emplea y no se allaba enteramente con que paguar, me bino a dezir cómo el año pasado abía ymbiado ciertos regalises y que abía ganado en ellos más de ciento por ciento y que a la causa abía echo la emplea y que yziese de dos cosas la una, que tomase a cambio lo que me devía ho que tomase los regalises al coste, donde por pagarme de mi azienda holgué de los tomar y también con pensar que, según costaban tan buen precio, que, por mala benta que fuese, no se podía sino ganar. Esto es el abiso que yo tomé dellos ; ciertas cargas que an ymbiado mis vezinos, les a ymbiado la quenta désta de setiembre a 8 s. 6 y les parece por mala benta que pensaban se les abían de bender a 12 s., de que estoy bien librado dando tan 01 Brumont-Priotti.indd 167 22/04/14 09:01 168 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti gran baxa. Como v.m. dize no sea, señor, esos que compran en grueso no se agan a una mano que parece ser que unos de Logroiño tienen donde ellos se cojen en Nabarra señalados para tantos años, donde cargan mucho para allá y no tengan alguna yntilijencia. Uno de Roán a cargado ciertas cargas para Roán, comprándolos en San Sebastián para ymbiarlos a Flandes y se los a bendido a 14 reales el quintal, y tomará si más allara ; por ende, suplico a v.m. tome pena de tomar abiso de Roán y con esto remetiendo a v.m. ceso. Nuestro señor goarde y prospere su noble persona con la señora e hijos. A la señora le bezo las manos mill bezes. Señor, los dos tapises que v.m. me escribió, digo con la sarga del manto para mi mujer, me los abía cargado para San Sebastián, yo no allo razón de los que v.m. me escribirá a quien los consignó. de la memoria que me dize le ymbíe con tiempo para la de Nabidad, no le ymbío asta ber los fines de la feria para ber lo que falta. Beo, señor, le daré pena en escribir tan largo, mas como yo tenga a v.m. por señor y porque soi cierto defenderá mi honra, de Antonio de Añués le doi cuenta por menudo de todo lo que pasa y no allará menos de lo que le digo sobre mi cabesa y para eso callan barbas y ablen cartas que, como arriba le digo, si otra cosa quisiere dezir Antonio de Añués le suplico le diga que amuese sus libros y berá si me deve dineros, con que no me eche a cuesta las 600 y tantas libras que dize que tiene en Pedro de Heraso que, en aquello, no tengo que entrar en su quenta, sino que benga el Antonio de Añués a buscar su azienda donde tiene derramado en unos y en otros el Pedro de Heraso, que en gloria sea, y aun parte dello está en mi casa por bender, que no aia miedo que se le falte y lo dello que págueme a mí una bes cerrando quenta conmygo que después tome su azienda. Estoi riendo en mí de lo que dize Juan de Arrieta por su carta, como me acude mejor de la quenta de los regalises él que yo al Antonio de Añués, sabiendo él que los regalises le ymbió Juan de Aquerreta, vezino mío, y cómo me devía Juan de Aquerreta dineros, me los yzo buenos en Juan de Arrieta, que de lo que baliesen me probeyese a mí en cambio, porque bea que mercedes son las que Juan de Arrieta me aze. 49. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 18-XII-1540 (Leg. 9216-II, f° 53) RE ne peut s’empêcher de tirer des lettres sur AP car il a de nombreuses créances à recouvrer. Commande de marchandises. Demande de crédit pour la prochaine foire de Villalón. Comptes courants. Bonne demande des marchandises de Flandre. Prix du poivre. L’épouse de RE est peut-être enceinte ; il souhaiterait qu’AP revienne en Navarre. Somos, señor, a 18 del dicho que después me allo con dos cartas de v.m., copia de una a otra, la más húltima cerrada en 28 de noviembre, a la qual aré brebe respuesta. Beo me torna a dezir dé buen cumplimiento a sus letras de que, señor, yo me estoi por dicho, poniéndolos sobre mi cabesa. Así bien, bien beo me dize agua por no tomar a cambio sobre v.m. : yo, señor, quisiera tanto y más que v.m. por no dar pena a v.m., mas hombre está tan esparcido con los negocios que hombre no puede más y también el resollo de allá tenemos tan poco, que las cédulas vienen tan presto como las mercaderías. Yo prometo a v.m. los que tienen mejor bolsa que yo se allan tomadores como yo ; no me maravillo bien pudiera yo no me allar tomador este tiempo pasado si no hubiera desbolçado 01 Brumont-Priotti.indd 168 22/04/14 09:01 Identités marchandes 169 todo siempre algunas blancas en esto de Francia, que por sortir lo de Flandes, que nos aze tanto al caso, todo siempre he tubido azida y también en la pimienta que v.m. me ymbió. Oy día tengo que cobrar más de dies cargas que me fió Pedro de Heraso en una parte y en otra que bien tengo que contar la ganancia dello, y fuera desto me dexa esparcidos otros mill ds. en unos y en otros de mala disygistición 49, aunque todabía se cobrarán poco a poco que en este año de 1541 me quiero disponer a trabajar y cobrar estas reçagas cuoanto puedo, y después dar carta de pago a estas ferias. como v.m. [dize] en mi casa, puedo yntereçar con menos trato en no tener costa de 5 s. como aquá, y mejor no tenyendo las sosobras que hombre tragua por aquá. En lo deste año, le suplico a v.m. que, con lo que le ymbiare a pedir, agua por abançarme en las mercaderías lo más que pudiere, y las memorias emplearlos como de su mano, que todo está en manos de los de allá, que anden descalzados los de aquá. Aquí será una memoria para ésta de Nabidad. Suplico a v.m. me sobreliebe en esta cargazón que venga v.m. a pagar nada dello asta la de junio, que de allá se pueda baler para la de otubre sobre mí, y esto ágolo porque querría rematar estos cambios en la feria de mayo y cerrar cuenta de todo lo pasado, que lo que tomaré de aquí será para mediada Coaresma para que pueda tomar para la de mayo. Para ésta de Villalón, tengo mucho dévito, que me ymbía v.m. a pagar 3600 y tantos ds. que para estas ferias de Villalón y Ríoseco hacemos pocas ditas, y así querría me yziese merced de ymbiarme a recebir asta 1500 ds. y darlos en contra para la de mayo que eso y lo que tomaré en esta feria de media Coaresma del dévito que le ago desta feria, tendré que pagar en la de mayo y con ello querría cerrar estos negros cambios ; por ende, suplico a v.m. que para allá no entre ni salga de lo que emplearé en ésta de Nabidad, que, aunque algo hubiese de pagar de contado, desta memoria me sobreliebe asta la de junio, que de allá pueda balerse para la de otubre, que desto me abançará, de lo que paguare de contado dello póngalo a mi cuenta, que lo ago por cerar cuenta, desta cuenta que hemos tubido asta oy que yo tengo más pena que no v.m. por la pena que le [he] dado, aunque de lo demás v.m. podrá dormir a buen sueño de lo que yo le devo como los otros que traen mucha fausta. Suplico a v.m. que a la hora me ymbíe la cuenta cerrada asta un marabedí asta oy día, començando de la primera partida asta la postrera, con entrar en ello lo que tomaré esta feria que la quenta baya corriente como la que yo le ymbié para pasar con mis partidas que pueda ber en que ban a dezir las 150 £ que me dize estoi herrado contra v.m. en una partida. Esta feria me ymbía dévito de 8000 ds. Suplico a v.m. visite su cuenta para ber si tenía tanto dévito para esta feria y de lo que allare, me dará abiso. Todas las mercadería de Flandes han tubido requesta, aunque no lieba < > menos de fiar ; manteles y holandas no a quedado piezas por bender ; pimienta, bale por un año fiado 14000 y de contado 12000. En quanto la merced que me aze de querer saber si mi esposa está encinta, le ago saber que coando partí de mi casa, la dexé achaqusa, y a la hora me allo con cartas de ella y, según ciento, ella deve estar preiñada. Dios probea lo que más fuere serbido si así fuese y se allase v.m. más cerca, crea que por sus manos se abría de bautizar, que pensaría que otra mejor fiesta que no se a echo estos días, mas beo que por lo demás será pensar en ello entonces. querría se le biniese la boluntad de ber a su patria, que muchas vezes le huelgo traer en plática a mi esposa, mas todo se nos puede pasar en sueño y v.m. tiene obligación sólo por 49 Sic. 01 Brumont-Priotti.indd 169 22/04/14 09:01 170 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti amor de las ánimas de sus padres, por lo que deve a Dios de venir en persona y hazer una memoria a las ánimas, que esto llebaremos deste mundo ; él que adelante llebare en bien azer lo allará delante dellos, no dexado a anzia de los herederos, que, oy día, a muertos no hay parentesco, sino hojo a heredar, y no tener más cuenta. mirando a muchos respetos, v.m. no debrá de dexar lo que le digo de azer que, en fin, por más azienda que tenga v.m., al cabo es estranjero fuera de la patria y coando le cerrase el ojo, toda la parentela de la mujer luego le holbida, que el refrán dizen : a toda lei entre los tuios. V.m. me perdone mi atrevimiento que, lo que tengo en la boluntad y en el coraçon digo por la pluma, y con esto, Cristo sea con todos. 50. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 4-I-1541 (Leg. 9216-II, f° 53). Letres tirées sur AP par RE. Compte courant : RE pense qu’il y a erreur en sa défaveur. Lettres de change. Commande de marchandise. Crédit. Lettre sur Martín Cruzat. Prix du poivre. Perte sur les changes. Somos señor 4 de henero. Asta aquí es copia de otra que tengo escrito ; así lo que más ay que dezir es por dar abiso de lo que he tomado desta feria sobre de v.m.: 3965 esc. ½ desta manera : 1350 esc. por una letra a pagar a Juan de Honat de Longi, recebidos de Ángelo y Juan Tomás y Jerónimo Espíndola, más por otra letra de 1350 esc. a pagar a Leonardo Gentil, recebidos de los dichos, más por otra letra de 583 esc. ½, a pagar a Juan Carlo de Lafetat 50, reçebidos de Reinaldo Estroci, más por otra letra de 400 esc. a pagar a Berardo y a Pierres Salveati, reçebido del dicho Reinaldo, que todas estas partidas se han tomado para media Coaresma, más por otra de 282 esc. a pagar a Martín de Aguirre, recebidos de Juan de Sojo, que son a pagar para la de Pascoa de resurreción, que por todas estas partidas montan como arriba digo 3965 esc. ½. Como por la otra le escribí a v.m., he mirado por una y dies vezes de lo que le devía yo a v.m. para la de Pascoa pasada, y allo que no le devía más de 4000 ds. y aun no enteramente, y beo me a tomado 6000 ds., donde v.m. ará por reconocer la quenta que así lo allará, como digo a v.m ; que esto bien creo fue por descuido y yerro de sus criados ho yo estoi ciego, y dello me aga merced de darme abiso a la hora. Suplico a v.m. que mis letras sean acetadas y pagadas al tiempo con honor ; sabe Dios la pena que yo recibo de tomar real sobre v.m. Por el aviso que me da por lo de Villasana, mas como yo sea solo en estas ferias de la patria, y no tenga espaldas para tomar para otra parte como tienen otros, así la nación de Castilla como la de Vilvao, que se azen baler unos a otros que con esto he tomado sobre v.m. lo que me a faltado como [he] hecho otras vezes. V.m. me perdone como adelante le digo me a de azer merced que para la de Villalón para los 3600 y tantos ds. que a tomado sobre mí, me dé a recebir para la dicha feria asta 1500 ds. y los tome en contra para la de mayo que, como le digo, yo querría en ésta de mayo cerrar toda la quenta de lo que le devo asta un marabedí, que todo lo que he tomado desta feria para media Coaresma y para 50 Tout comme les Affaitadi originaires de Crémone, les Spinola, famille génoise connue, figurent au premier rang des importateurs de marchandises à Anvers en 15521553, L. Bril, op. cit., p. 126. Les Gentile sont également génois. À Anvers, Leonardo agit aux côtés de Stefano et de Agostino, Valentín Vázquez de Prada, Lettres marchandes d’Anvers, Paris, SEVPEN, 1960, t. I p. 194. 01 Brumont-Priotti.indd 170 22/04/14 09:01 Identités marchandes 171 la de Pascoa, digo lo que me alcansare por quenta me tome para la de junio y sierre con ello toda nuestra cuenta de asta las horas, y si les parece no me ymbíe la quenta asta que dé fin de tomar a cambio lo que es a mi cargo, que será de la de Pascoa con la postrera partida que he tomado desta feria de las 282 esc. La memoria que le [he] ymbiado para ésta de Nabidad, me a de azer merced, como adelante le digo, se me abanse lo que se pagare de contado para en quenta desta cargazón para la de junio, porque de allá pueda tomar para la de otubre que, como le digo, me afruento de pedirle por merced por cerrar toda la quenta vieja destos cambios, y pídole por merced que tome pena de reconocer toda nuestra cuenta v.m. mismo. Por el crédito que me dio en el señor Hernando de Aça, le bezo las manos mill vezes que ello yzo con tanta boluntad como si en ello le yziera merced v.m. en se lo mandar, al qual por esta boluntad que le tiene no dexaré de le tener por señor. En lo que por más abundamiento le escribe al señor Juan de Leçama aga por mi, le ago saber que a más no poder me abaxaré a ello a darle pena, ni pedirle por merced, y lo demás quédese para su tiempo no porque quanto yo tengo con mi persona no sea todo suio, en lo demás cada uno biba en su casa. Por comisión del señor Martín Cruzat, por su propia quenta, he tomado desta feria 1516 esc ½ y e dado letras sobre Juan de Arrieta, su criado, que aquí será una carta de abiso del dicho Martín Cruzat, a más que yo le escribo que v.m. le mandará dar en sus manos propias que con la carta que me escribió tan alterada, como verá v.m., que por olbido no le ymbié en la otra copia. Así señor, con lo tanto que me amenaza, tengo temor de poner mi honra en él, aunque sea por su propia cuenta, que por darme afruenta no aga coalquiera cosa ; por ende, suplico a v.m. esté vigillado en ello. Suplico a v.m. que toda bes que cargare por mí, que la cargazón dello me ymbíe por más de una copia para Vilvao, que es mal caso de no me la ymbiar que a causa dello tengo trabajo de tomarlo cada bes por quenta por menudo ; por ende, suplico a v.m. no me aga falta. Señor, la pimienta se a dado a los fines desta feria fiado por un año a 13200 y de quontado a 11900. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa Al señor Juan de Leçama todabía le suplico le escriba me tenga por encomendado porque no piense estoy rebotado en nada. El señor Hernando de Aça respondió 2700 esc. por no esperar a la presente de los pagos, he perdido 50 ds. de como los tomé al principio ; no ay hombre que asierte en estos cambios, y lo mesmo azen en los avisos de mercaderías que, coando sea ello acá, ay sobra. A los fines de los pagos se an echo a 68 y 70, y tomamos al romper del dinero a 63, porque bea lo que ba a dezir. Suplico a v.m. que lo que tomare sobre mí de la media Coaresma aga como sea a más abantaja, que yo tengo en mí no se perderá nada en estos dineros y así lo dizen todos que antes se ganará. Todavía a la presente se azen a más cuenta ; yo lo remito a v.m. 01 Brumont-Priotti.indd 171 22/04/14 09:01 172 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 51. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 12-I-1541 (Leg. nº 211695, fº 578vº.) M. de Añués a obtenu un sauf-conduit de la Cour de France pour luimême, J. Cruzat et Arrieta. Obligation en faveur d’Antonio Añués. Héritage du défunt Pedro de Herdara. Ihesús, en Sangüesa, 12 de enero 1541 Muy noble señor, Yo llegué a mi casa a 24 de noviembre, con salud, bendito Dios, y, en la corte de Francia yo cobré mi salbo conducto por cinco años y puse en él al señor Joan Cruzate y a vuestra merced, y no lo tenga en poco porque pienso que se darán pocas y para la coyuntura en que estamos, podría ser de ymportancia y de esto en otro tiempo se le dará más larga cuenta. Ya vuestra merced sabrá cómo yo e echo mi obligación al señor Joan Cruzat, por ante Lope Fernándiz, notario, conforme a la cédula que yo le dejé en Brujas y, pues ansí es, árame merced que mi cédula que aí le dexé, la mande dar al portador al qoal ymbío allá por negocios míos. V.m. le daréys en todo crédito lo que le dixiere y me ará saber asta qué cantidad tiene respondido por mi hermano Antonio y también qué precio y despacho tienen lanas baxas de Navarra y lo que piensan sucederá y del tiempo. Abrá quoatro días que tengo hija, mas acuérdeseos, señor, de casaros porque en eso me parece que ay grande descuydo, siendo cosa que tanto le ymporta. Abrá ocho días que está aquí el hijo de Antonio de Nájera, entendiendo ver y besitar los bienes, casas y heredamientos de Pedro de Herdara, que está en gloria, e yo, visto que viene con fin de vender esta hazienda, procuro de caminarle más que si mía propia fuese, para que se aga en probecho de esa señora y sus hijos, y crea que lo aré todo lo a mi posible, y de lo que se hiziese será sabidor. Nuestro señor cumpla lo que, señor, desea. A lo que me mandare Miguel de Añués Al muy noble señor, el señor Joan de Arrieta, en Brujas 52. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 5-IV-1541 (Leg. nº 211695, fº 579) Laines : prix bas, pas de vente. Succession Pedro de Herdara. Différend avec Juan Cruzat au sujet de l’obligation en faveur d’Arrieta. Miguel souhaite que son frère Antonio rentre en Navarre. Ihesús, en Sangüesa, a cinco de abril de 1541 Noble señor, Su carta de 6 del pasado he recebido y en quoanto a los tiempos, siempre paresce se teme lo dudoso, y quoando viniesen, estaré para seguir su parecer en todo. Lanas : quedo avisado tiene muy ruyn precio y despacho, que lo mismo tienen en Rochela ; avisará a la continua de venta y despacho. 01 Brumont-Priotti.indd 172 22/04/14 09:01 Identités marchandes 173 Muchas vezes he dicho a don Antonio de Nájera lo que le cumple sobre el pleyto que lleba con Vicente de Gallipienço, sobre la hazienda de pedro de Herdara, y paréceme que sigue más el parecer de otros y no sé por qué, porque le juro a Dios que deseo tanto como él libramiento desa hazienda. Yo he dicho a Galipienço mi parecer, que lo aze muy mal, pero no aprobecha. Si allá tiene la señora viuda escrituras desta hazienda, conviene se imbíen, que con esas se librará todo, aunque, sin nada deso, pienso se librará, pero los pleytos en Nabarra son tan largos que es trabajo entrar en ellos. De mí, le digo que haré en esto como si mía fuese la hazienda. Escríbase a don Antonio de Nájera, que fíe de mí más de lo que haze y que mire bien cómo encamina estas cosas, para que no reciba engaño. A lo que dize que el señor Joan + 51 le a escripto que yo no quise obligar mi persona, ni tampoco quise firmar el registro, espántome que tal cosa se aya escripto, porque yo firmé el registro a la hora que el notario me traxo la obligación escrita y ella está firmada, y esto es cierto a lo del obligar mi persona. La verdad de lo que pasa en esto es que yo lo quise hazer presente el señor Juan + en su casa el quoal me dixo que no quería, ny le parecía que yo obligase mi persona y que bastaba y sobraba que obligase mis vienes y, ansí por lo que él dixo aí se dexó de hazer, que, si no lo ablara, yo me obligava a todo y esto es la verdad y por ninguna cosa avéys, señor, de pensar que yo abía de faltar a lo que en Flandes hos prometí, ni he faltado de cumplirlo porque en verdad he pasado pena de lo que me a escrito, y ansy he escripto a Joan + para que le escriba y avise la verdad desto, que yo digo aún creo que con la presente, o por otra vía, yrá carta suya. En lo de mi hermano Antonio, si yo no hubiera confiança dél, no yziera lo que he echo y ago en todo y conforme, señor, lo que me aconsejastes en Flandes, querría que el dicho mi hermano se desembaraçase y recogiese en Flandes para venir a Navarra y dar otra horden para lo que nos conviene y, para esto, yo le escribo para que así lo aga y sobre todo os saque a vos, señor, de lo que por él tiene respondido, para vuestro descanso y satisfación y por merced, señor, que siempre le aconseje se recoja y aga sus negocios por su parecer que ansí se lo escribo y yo se lo encomiendo. Nuestro Señor cumpla lo que, señor, desea. 53. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 11-IV-1541 (Leg. 9216-II, f° 47). Différend avec Antonio de Añués. Lettres acceptées, compte courant. RE n’a pas de crédit, sinon de la part d’AP. Commande, difficultés des merciers. Lettres de change. Abondance de réglisse : baisse des prix. Difficultés à Gand. Tapisseries. Cours des changes. Ihesús, en Villalón 11 de abril de 1541 Señor, A 3 del presente escribí a v.m. una breve que no tube lugar para responder enteramente a sus cartas ; por ésta responderé a lo más breve a lo que aze al caso. 51 Juan Cruz, c’est-à-dire Juan Cruzat. 01 Brumont-Priotti.indd 173 22/04/14 09:01 174 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Beo, señor, todavía está en sus treze el señor Antonio de Añués que se quexa de mí, de que beo él me aze buen corredor de Cuéllar, que sobre que he paguado por él en 3 ferias bien más de 14000 ds. y después de lo que le alcansaba la feria de mayo las 1333 esc. Para cumplimiento de su quenta, dí letras sobre él y me las dexó protestar, como v.m. sabe. Otra cosa no pasa entre él y mí, porque vea que razón tiene de quexarse de mí porque él ymbiase las mercaderías a Pedro de Heraso, y con pensar que con ellas abía de pagar sus cédulas y porque no le an çucedido bien como él pensaba, yo ¿ qué culpa le tengo ? sobre que a parecido por sus cartas del Antonio de Añués como él lo tenía sosacado para en su serbicio como lo a bisto el señor Miguel de Añués. Por cierto, señor, el callar le aze ablar para en su honra y para esto parecerá la claricia dello, lo tan mal que a huzado conmygo y se lo ymbiaré a v.m. porque bea v.m. coan biciosamente abla. Por todas sus cartas, beo me aze débito para esta feria de 3000 ds. y allo que son 3617 ds. 1/7, los quales se an paguado con honor. Suplico a v.m., como por las otras le tengo escrito, bisite la quenta que sierto v.m. ho yo estamos herrados en alguna partida, y las partidas después que me ymbió la quenta, me agua merced de me ymbiar a la hora, que bea en que ba a dezir. Yo allo devo a v.m. pagando las letras desta feria 1160 £ poco más ho menos con más la cargazón que me ymbía esta feria y, según tomé de la de otubre sobre v.m., y también los 700 ds. que [he] acetado, allo que monta más que el dévito que allo que me alcansa, para lo que beo se a de baler para mayo. Tórnole a suplicar que en las primeras cartas tenga la relación dello. Otrosí beo me dize la gran estrechura que allá tienen mayormente para v.m. con esto de Villasana, y que me escuse de tomar sobre de v.m., baliéndome para otra parte. Yo señor, quisiera tanto quanto v.m., mas yo no tengo en otras partes crédito, ni entrada ny salida, sí con v.m., para me baler, donde v.m. a de tener en paciencia. Yo me boi trabajando y me estoi propuesto de descargarme quanto puedo de v.m., y dar fin a las mercerías que beiendo claro ponemos dineros de casa con myrar los yntereses y después corremos de las ditas que nos lieban quanto tenemos ; no queremos conocer sino que estamos siegos. Aquí será una memoria para ésta de mayo para sortimiento de las veserías que aquá tengo, que parte dellas puede echar en esta feria, uno con otro, y lo que se me quedare aré por dar fin aun quede por dos y tres años, y echo esto, fuera de feria de mayo, me yré a echar aparte lo que se me está alçado en una parte y en otra. ago saber a v.m. que mejor puedo ganar de comer en mi casa con cinquo mrs. que no aquá, que con todos los trabajos que coanto trabajamos, aunque corriesen los tiempos mejor que agora corren, las costas lo llieban todo, donde tendré más ynterece en mi casa sin costa, con vender dies cargas de pimienta, 100 quintales de cera debaxo de mi llabe. Plegue a Dios una bes nos dé gracia para recojer destos tráfagos que tenemos, que hombre no se [puede] poner tan presto a caballo como quería, mayormente un mercero que está tan embaraçado, mas, como digo, más mercería de allá no bendrá para mí, fuera desta memoria y ¡ áganse ricos mis bezinos con ello ! que yo prometo a v.m. que él que tiene más tiene trabajo, según tanto nos an descalabrado hunos y otros. En esta feria he tomado sobre v.m. 1617 esc. que ban a pagar las 1000 esc. a Diego Méndes, recebido de Francisco Corsino, y las 617 esc. ban a pagar a Juan Bauptista y Lorencio Guchardini, recebidos de Reinaldo Estroci, que v.m. me agua merced de las pagar en su tiempo, y se valga para otubre. Beo, señor, la merced que me aze que la cantía desta cargazón que agora me a ymbiado, que lo que ha paguado de contado para ello me abança asta ésta de junio y que de aillí se baldrá para la de otubre, de que me pesa que v.m. ponga dineros de su casa, que en todo me pone en obligación, que ningún cerbicio se podría ofrecer que 01 Brumont-Priotti.indd 174 22/04/14 09:01 Identités marchandes 175 v.m. me mandase yo pudiese serbir a v.m. Suplico a v.m. todo siempre me tenga por más obligado para en su serbicyo como la boluntad me hobligua. La llubia de los regalises que ha hubido estoi abisado, donde soy dichoso y beo a quien le yzo la benta anda por escuzarse que tomará, donde v.m. le ará poner en razón, porque si el provecho viene adelante 100 por ciento, como pasó en el año pasado, bien se contentará, pues así a de tener el hombre la pérdida como la ganancia. debe de ser ese buen hombre de condisión que el ynterece le bence la palabra de su honra, que por dies tantos no lo debría de hazer, cuanto más que tengo en mí será por demás que v.m. le abrá echo venyr a la razón. A lo que dize que no me agua mercader más dellos, ya le tengo escrito por otras que los tomé para pagarme una deuda que me devía la parte que yo poco sabía que cosa era regalises, en fin ello es echo, remítome a la paciencia. Beo, señor, dize el ylo de Gante, cyntas blancas no se allan por dineros, y lo que se alla, malo, a causa que los oficiales salen de Gante para unas partes y otras, y de cada feria yrá pe[o]rando y beo que todas las cosas ban acabando y por todas partes ay trabajo. Con tanto no ai que más dezir a v.m y así ceso, con rogar a Dios goarde y prospere su noble persona y nos dexe ber salidos de estos tráfagos con descanso. Los tapises que le escribí, pues dize no se suelen poner armas no los cure v.m. de azerlos poner y no cure de ymbiar más de una antepuerta porque aquá estoi probeído. Cambios se rompieron para allá a 369 y binieron a subir a los fines de los pagos cada día más asta que an benydo a 378. Bien creo bendrán de allá puestos de lodo y con esto, Cristo sea con todos. Tórnole a pedir por merced que en las primeras cartas ymbíe las quentas para que bea la razón en que está el hierro que a la hora le escriba a v.m. si estoi herrado yo ho v.m., que claro parecerá que entre v.m. y mí no puede aber hierro. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 54. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 6-V-1541 (Leg. nº 211695, fº 579) Obligation en faveur d’Arrieta : elle a été bien signée par Añués. Succession Herdara. Crédit de 2000 ducats à Antonio de Añués pour qu’il paie ses dettes. Antonio règlera ses affaires avec Arrieta. Prix des laines ? Somos a 6 de mayo 1541. Lo de arriba es copia de otro que le [he] escrito a 8 52 del pasado y lo que después se ofrece dizirle, es que aquí le invío la carta del señor Joan + por lo quoal verá que yo firmé mi obligación como yo allá se lo prometí y que, en lo de obligar mi persona, yo lo quise azer, sino que Joan + y Lope fernándiz me dixieron que no lo hiziese y que bastaba obligar mis bienes ; así que, señor, no me tenga por persona que lo que ofrezco dexe de cumplir, y, en esto, puede ver que yo no he echo desconfiança. De mi hermano Antonio, más antes la ago y la haré como es razón y naturaleza me obliga porque sé que sus trebajos no 52 Sic pour 4. 01 Brumont-Priotti.indd 175 22/04/14 09:01 176 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti son por vicio, sino por codicia desordenada y mal gobernada, como de hombre de poca esperiencia e yo no le puedo faltar de lo que tubiere parte. Ayer, escrebí a Antonio de Nájera se llegue de Pamplona aquí luego porque cuido si puedo por concertarlo a él con Vicente de Galipienço sobre la hazienda de pedro de Dara por quitar de pleyto la casa y en ello, haré lo a mi posible porque deseo en estremo servir a la señora viuda y a sus cosas. Como v.m. me aconsejastes en Flandes, deseo como el bibir de sacar a mi hermano Antonio desa tierra para traerlo aquí a nabarra por quitarlo de más embaraçarse en negocios aí en Flandes para que él e yo vibamos con más descanso. Para dar forma a su venida, yo le proveo de una buena suma de dineros para que con ella salga d’embaraços y se recoja, así por su quenta como por la mía. Ante todas cosas libraos, señor, de todo lo que por él tenéys respondido, y a mí también de la cédula y obligación que por él yo tengo a v.m. hecha, de la quoal me escribe mi hermano Antonio que él dará forma para cumplir con todo ; y, para proberme de dicha suma, pidí por merced al señor Joan Cruzat que me diese una letra sobre v.m. de crédito de asta dos mil ducados para el dicho efeto, la quoal le imbío con la presente y le pido por merced que el balor de dichas dos mil ducados lo deys, señor, y entreguéys por mí a Joan Donguillén, presente portador, para que aga de ellos la comisión que de mí lleba esta feria de Pascoa de Bergas quedándolos al dicho. Por la presente los tengo por recebidos en virtud de la carta y crédito que le escribe el señor Joan +, la quoal suma de dos mil ducados al instante mandará tomar a cambio sobre mí y sobre Reynaldo Estroci a pagar en feria de otubre que viene, que al tiempo yo daré el cumplimiento debido con pago como es razón, y, en esto, le pido por merced no se aga otro ni aya falta, como soy cierto v.m. lo aréys. El dicho mi hermano Antonio de Añués me escribe que dará forma de cumplir con vos, señor, de todo lo que tenéys respondido por él, y que ará que v.m. me deys por libre y por quito y exempto de la obligación y cédula que os tengo, señor, echa por él para vuestra indepnidad y con esto librarse tanvién de las cesiones y donaciones que os tiene, señor, hecha de sus vienes, porque estas cossas de obligaciones y donaciones paresce y suena mal entre mercaderes y son dañossas al crédito y a la onrra y ansí os suplico, señor, por merced tengáys por bien de otorgar y cancellar dichas escrituras por la forma y manera que el dicho mi hermano y Joan Donguillén se le pidieren y rogaren que se aga y entreguéys mi cédula y obligación a los dichos mi hermano y Joan Donguillén y también le pido por merced que al dicho mi hermano lo tenga por encomendado y le aconseje y encamine en todo lo que cumpliere, como de vuestra merced lo confío y lo a echo asta agora. Yo tendré este anno algunas lanas de suerte de peralta y arélas mucho [?] vien labar ; escríbame qué precio podrá valer allá esta suerte de lana y qué precios y despachos tienen lanas finas y vaxas por allá agora y lo que piensan valdrán al venidero destos tiempos y poca seguredad. Escríbame lo que se piensa de ellos en todo lo demás que hubiere de nuebo y Nuestro Señor cumple lo que, señor, dessea. En el precio del tomar este dinero, le pido por merced sea yo abantajado y abisará de lo echo en tiempo todo. A lo que vuestra merced mandare Miguel de Añués al muy noble señor, el señor Joan de Arrieta, en Brujas 01 Brumont-Priotti.indd 176 22/04/14 09:01 Identités marchandes 177 Pièce jointe : obligation signée de Miguel de Añués (fº 571) 53 Ihesús María Yo, Miguel de Añués, señor de Belber del reyno de Navarra, estante al presente en la villa de Brujas, digo que conozco y confiensso que por causa que Joan de Arrieta, residente en la dicha villa de Brujas, es obligado como plaza y respondiente por mi hermano Antonio de Añués, a diverssos mercaderes por dineros que él a tomado a cambio fasta la suma de diez mil ducados de oro, donde el dicho Antonio de Añués a prometido y se a obligado de sacar a paz y a salbo e indepne al dicho Juan de Arrieta por ante notario Guilaume Estirc de Emberes por dos instumentos e obligaciones, la primera de data de 6 de jullio y la otra de data de 16 de julio del presente año de 40, en lo quoal el dicho Arrieta me a fecho a mí el dicho Miguel de Añués onor e singular plazer e por tanto, por mejor segurar al dicho Joan de Arrieta, prometo y me obligo por la presente de sacar a paz y a salbo e indepne de la sobredicha suma de 10000 ds. al dicho Joan de Arrieta y más de todas otras sumas que le dicho Joan de Arrieta prometiere y se obligare de oy más por el dicho mi hermano Antonio de Añués y por Rafael de Añués, mi hermano, tanto del principal como de todas las costas e intereses de cambios y recambios que por ello le sucediere, de todo aquello que por sus libros y por buena verdad paresciere, y demás desto, prometo de me obligar luego que fuere llegado en Navarra al señor Joan +, vecino de Pamplona, o a qualquiere persona que el dicho Joan de Arrieta quisiere, por ante notario, conforme a la leyes y fueros de Navarra, muy cumplidamente por la forma que al dicho Joan + paresciere y mandare, con ypoteca especial de todos mis bienes e raízes que posseo tengo, tanto en Belber como en la villa de Sangüessa y sus términos y todos los otros bienes que a mí me pertenescen dondequiera que estubieren, renunciando todas esenciones, beneficios y prebiligios y juro por mí de goardar, cumplir y observar todo lo sobredicho. En fé de lo qual firmé la presente de mi propia mano y nombre. Fecho en la villa de Brujas a 8 días del mes de septiembre de 1540 años, digo a 8 días mes de otubre Miguel de Añués 53 Cet acte ne mit pas fin aux différends entre ces marchands et leurs héritiers était encore en procès 25 ans plus tard : dans un acte passé devant le notaire de Pampelune Miguel Álvarez en novembre 1567, entre l’illustre seigneur don Miguel de Mauleón y Añués, seigneur de Roda et autres lieux, fils de Miguel, d’une part, et Juan de Arrieta, fils de Juan, les parties rappellent que leurs pères avaient signé deux accords le 10 septembre 1544 et le 9 février 1545, ce dernier au sujet de la vente de 170 charges de pastel ; mais ces accords n’ayant sans doute pas été respectés, ou n’ayant pas satisfait Arrieta, Juan fils a obtenu gain de cause dans un autre procès et Miguel a été condamné a payer (20-X1565) pour les dettes de son oncle Antonio dont son père, Miguel, seigneur de Belver, était caution et pour 300 ducats que devait sa grand-mère Catalina Cruzat. Miguel fils se défendit en rappelant la saisie faite par Arrieta sur 155 charges de pastel appartenant à son père en 1548. Le différend porte sur des sommes considérables (16000 ducats), (ARN, Protocolos, III-10, f° 40). Peu de temps auparavant, un autre acte nous apprend que Juan de Arrieta est mort en Flandre et que dans son testament, il demande à ce que l’on fasse les comptes avec Juan Cruzat, autre marchand navarrais résidant en Flandre, au sujet de quatre coffres de marchandises qu’Antonio de Añués lui avait envoyés pour solder une partie de ses dettes (ibid., f° 113, 6-VIII-1567). 01 Brumont-Priotti.indd 177 22/04/14 09:01 178 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 55. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Pampelune, 10-V-1541 (Leg. 9216-II, f° 49). Marchandise pas arrivée entièrement. RE veut se retirer des affaires. Examen des marchandises reçues. L’épouse de RE est enceinte de sept mois. Ihesús, en Pamplona 10 de mayo de 1541 Muy noble señor, De Billalón, le escribí a v.m. larguo con el correo del despacho de la heria, así por esta brebe será sólo por dezir a v.m. cómo me [he] benydo por vía de Bilbao para my casa que como de la mercadería que me imbió de la Nabidad benía un pedaço en las primeras naos, y lo demás en las otras naos que agora an benido, que por esperar por tomar el sortimyento junto, no quise ymbiar lo que bino de primero para Billalón, porque esta negra mercería no es como otros tratos, que una cosa que falte puede estar hombre asentado cabo ellas. como por las otras le tengo escrito a v.m., aguo por salir quoanto puedo dello por dar descanso a v.m. y a mí mismo, aunque me toma el tiempo muy esparcido quel hombre no puede estar a caballo tan brebe como la boluntad le combida, mas yo tengo el especial cuydado de cortar el tiempo quanto puedo, por no esperar a tanto enojar a v.m. Lo que ay de más y de menos en esta memoria es lo siguiente : Falta en lo que ay de menos que en una roldana de ojas ay menos i ciento, y en la roldana no 6, 2 mazos de ylo negro. Ay de más en la roldana no 6, 5 docenas de ylo crudo, en la roldana no 7, i mazo de ylo negro, 8 gruesas de blanco 6 docenas, 1U de corchetes negros que dello se le ará acreedor y deudor. De la otra carguazón pasada, hubo algo de menos que la razón dello no se lo tengo ymbiado por holbido, que de la de mayo se la ymbiaré a v.m., y con esto, asta ber cartas suyas, no ay que más dezir a v.m. Nuestro señor goarde y prospere su muy noble persona con la señora e hijos. De mi esposa le ago saber ba pesándose de su preyñadiz que la tiene con mucho descanso que, aunque ba entrando en los siete meses, no recibe más pena que si no estubiese preyñada, que creo [que] ayuda, después de Dios, la mucha gloria que tiene en sí, y el mucho fabor de regalo que le dan sus padres y deudos ; porque de todo se olguará v.m. se lo escribo ; ella vesa las manos de v.m. y de la señora mil vezes, y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 56. Lope de Esparza 54 à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 2-VI-1541 (Leg. 9216-II, f° 49). Comptes. Somos en Medina de Ríoseco 2 de junyo. La copia asta aquí le ymbié con una posta de feria de Villalón ; bien creo para las horas v.m. las aya recebido, y si no, ésta serbirá en falta della. Dentro de ésta será una carta de mi señor Rodrigo de 54 Neveu de Rodrigo de Espinosa. Né en 1520, il figure en 1561 parmi les exportateurs de laine de Pampelune (ARN, Papeles sueltos, no 29, carpeta 17). 01 Brumont-Priotti.indd 178 22/04/14 09:01 Identités marchandes 179 Espinosa que me la [ha] ymbiado de Pamplona para que de aquí la encamine, el qual está muy bueno y besa las manos de v.m. Las quentas que v.m. a ymbiado las he recebido ; por lo mucho que [he] tenydo que azer en esta feria no las [he] visitado. En visitando, daré abiso a v.m. del bien estar y así, no ai cosa de nuebo que azer saber a v.m. Nuestro señor goarde y prospere vida y estado de v.m. como por v.m. es deseado y quedo Veza las manos a v.m. Lope de Esparza 57. Juan de Arrieta à Miguel de Añués, Bruges, 14 -VII-1541 (Leg. nº 211695, fº 721) Arrieta ne veut plus payer pour Antonio de Añués. C’est aussi le souhait des membres de sa famille. Pour l’honneur de la famille, les Añués doivent honorer les dettes d’Antonio. Arrieta demande à être payé. Jesús, en Brujas a 14 de jullio 1541 Señor, A 19 del pasado, escrebí a v.m. y l’embié la cuenta y razón de todo lo que asta ese día tenía respondido y pagado por el señor Antonio de Añués sobre de v.m. y después envié a Juan Dongillén a Emberes otro treslado de la dicha cuenta. Y también escrebí a v.m. que, si quería goardar la honra de su hermano y de su casa, que probeyese aquá en pagar lo que debe el señor Antonio de Añués y que v.m. tomase a la encontra todo lo que él tiene para que no se acabase de más perder y lo sacase destas tierras y lo retirase a nabarra, porque yo no tenía crédito para más responder ni pagar por el dicho señor Antonio, ni por nadie, que por su respeto lo he perdido, abisándole que, en nenguna manera, yo no respondería, ni pagaría más ninguna cosa por el dicho, ni sobre de v.m. de entonces en adelante, y que vuestra merced probeyese lo que a su hermano y honrra cumplía. Después, he recebido las cartas de v.m. y del señor abad de San Salvador y del señor Martín de Añués, y, por todas ellas, me abisan y requieren que sobre de v.m. yo no pague, ni responda más nenguna cosa por el dicho Antonio de Añués, mas antes que yo cobre y tome a mi mano toda quanta azienda podiere, ansí en deudas como en mercaderías del dicho Antonio de Añués para en pago de lo que yo tengo respondido y pagado por él y que yo le ymbíe la cuenta de todo de mi mano por los respetos y causas que v.m. escribe. Dios sabe que lo que he echo a sido por conserbar la honrra de su casa y de su hermano, perdiendo mi crédito y amigos por ello, y pésame que este pobre mancebo tenga tan mal recaudo y la casa de v.m. ganará poca honrra en él, y pues v.m., seyendo su hermano, no quiere remediarlo, menos es razón que yo lo aga ; y ansí le prometo mi fe de no pagar ni reponder más ninguna cosa por el dicho Antonio de Añués sobre de v.m., ni sobre dél, pues v.m. se converta dello, yo también, aunque abría de mirar más a su honrra y de sus antepasados, que yo estimaba que v.m. lo sacará d’aquí con honrra, pagando todo lo que él debe a los pagos de feria de junio, tomando al encontra todo lo que él tenía y retirarlo a la tierra, donde serbiera bien a v.m. que, según tiene yngenio, fuera para darle descanso y, con el mal que abía visto, trabajar mejor. Y, pues ansí es, aquí embío a v.m. la misma cuenta que le tengo embiado de todo lo que por su hermano y sobre de v.m. tengo respondido y pagado asta 01 Brumont-Priotti.indd 179 22/04/14 09:01 180 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti agora, escrita de mano de Gerónimo Cruzat ; por ella, verá lo que se me debe. Suplico a v.m. me probea ante con ante como sea pagado, porque tengo necesidad para cumplir con lo que debo, que sabe Dios el trebajo que tengo por su hermano y por v.m., que no yziera más por mi padre si bibiera, y no es razón que por ello pierda yo. Esto le encomiendo mucho. Estas cartas mandará embiar a quienes ban. La señora biuda de Herdara le besa las manos y le suplica de allá en sus pleitos la favoresca. Y pues le tengo escrito largo por ésta, ceso. Con tanto, nuestro señor prospere y guarde a v.m. como lo desea. 58. Juan de Arrieta à Miguel de Añués, Bruges, 21 -VII-1541 (Leg. nº 211695, fº 721v°) Somos a 21 de jullio 1541. Ésta es copia de otra embiada ; en falta de aquella serbirá ésta y no ay que más dezir sino refirmar todo lo sobre dicho y suplicarle mande dar horden como yo sea pagado porque tengo necesidad de lo mío y porque soi cierto que ansí lo ará, ceso. Xpo con todos. Al servicio de v.m. Juan de Arryeta 59. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 6-VIII-1541 (Leg. 9216-II, f° 50). Achat de marchandises à d’autres marchands, mais les marchandises n’arrivent pas à temps pour la foire : les lettres de RE sont protestées. Fugger et Welser prennent tout l’argent de la place : nombreuses difficultés pour beaucoup de marchands. Demande de crédit trop tardive. Espoir pour les foires suivantes. Quelques ventes à la foire, petite commande. Comptes : quelques différences. Relation de lettres de change. Ihesús, en Medina del Campo 6 de agosto de 1541 Señor, Abrá 20 días que llegué en esta feria, y antes que partiese de Pamplona escribí a v.m. largo en respuesta de las suias. Después he allado dos cartas de v.m en poder de mi criado de 30 de mayo y de 27 de junyo, a las coales responderé a lo que aze al caso. La cargazón de las 180 £ que a empleado en la de Pascoa biene bien la cuenta de las mercaderías, sino que las yleras están aún por recebir, que dello se le aze acreedor. Beo lo mucho que me carga la mano en esta feria se matasen todo lo que sobre mí a tomado, de que le ago saber a v.m. que yo tenía por cierto sería así, tubiendo cuenta con los recibos que tenía para esta feria, y así allará v.m. en las de Villalón que le escribí me cerrase toda la cuenta que devía de media Coaresma y de Pascoa, y se tomase todo para aquí porque, como digo, me [he] allado para poderlas pagar, mas v.m. sabrá que en esta feria de Villalón abía buena benta en toda suerte de lencería y de como fui en Pamplona, andado 01 Brumont-Priotti.indd 180 22/04/14 09:01 Identités marchandes 181 algunos días, me binieron a ofrecer unos bulderos que suelen andar allá si quería dineros para esta feria de mayo donde heché cuenta que, sin poner dineros de mi casa, tenía lugar para en este medio de mayo de azer la emplea ; con la misma azienda, pudiera pagar el dinero, donde les tomé 3200 ds., los coales a la hora puse dilijencia para azer la emplea, y se yzo que la ropa estaba presta para en fin de junio que benía alcansar a buen tiempo para la feria y asertaba bien en ello según la falta que a hubido. Mas soi tan dichoso que el tiempo no les a aiudado, donde me quedo con daño del ynterés como de la fruenta para con v.m., que no he podido pagar enteramente las letras de v.m., que Juan de Leçama a pagado dos letras y Diego de Carrión otra que montan 2330 ds. sobre protesto. Ya puede ber que puedo tener, que querría estar por nacer ; yo le ablé a Juan de Leçama y le dixe cómo no me abía benydo la ropa de Nantes y que me bería en nececidad de tomar a cambio, y que por coanto v.m. me cargaba la mano tanto que no tomase sobre él para Flandes, que los tomase para la feria con más que también me escribía v.m. que el mismo Juan de Leçama me faborecería para ello, donde, señor, dexamos pasar algunos días donde en este medio dentro de un día el Fúcar y el Bélzer tomaron todo el dinero que abía en la plaça, que un ducado por otro no se allaba durante dos días por darlo de su mano con más ambre, donde baxaron de 365 que yban los cambios a 350 y esto no querían dar sino a personas señaladas que no pasaban de dies ho doze personas, donde toda la otra jente se [ha] allado degollado que no se an podido pagar unos a otros y se an protestado hartas cédulas de hombres de bien, porque bea que buena hobra an echo estos señores y la paga que ellos merecerían. bea v.m. que el mesmo Juan de Leçama no podía remediar la letra de 700 ds. que Diego de Carrión paga, porque bea el trabajo tan grande que anda coando él no a podido aber. es la pena tan grande que recibo de la afruenta que tengo con v.m. que no me falta sino tornarme loco que, plegue a Dios me dé paciencia y así le suplico aya v.m. Tengo el enojo dublado que las letras baian [al] protesto y esto cáusalo por enojo que a pasado entre Juan de Leçama y mí, que no quiso que yo las pagase sino él sobre protesto. No pensé que el enojo pudiera bengar en darme esta befa : ello es echo y a todo a menester hombre remetirse a la paciencia. Por la más última de Pamplona, le escribí a v.m. me ymbiase crédito en Hernando Daça hasta 1500 ds. con tomar dos cosas conmigo, lo uno, que podría ser a falta de tiempo de no me alcansar la ropa de Nantes como ello a sido, lo otro, porque me temía que, a no andar la plaça no mui ancha, el crédito se serraría para muchos, donde azía cuenta que con esto que v.m. me ymbiase, y con tomar algo para la feria, que no me faltaría para cerrar mi cuenta, y beo acordé tarde de escribir a v.m. que después acá no a benido correo. Yo tengo la culpa en no escribir a v.m. con tiempo, y cáusalo la confianza que me tenía de balerme de la ropa, donde en todo me [he] allado atado. De lo que le devo para otubre, v.m. está cierto se matarán aquí que no yrá real sobre él y para lo de más para el tiempo aré por estar a caballo por una bes cerrar todas las cuentas, y quitarse hombre de tantos trabajos. Désta de agosto puede ser que le remita alguna partida, que la feria nos dirá lo que podemos azer ; como a estado represada la ropa que abía de benir para esta feria por falta de tiempo, y con lo que más se aparejará para agosto, tengo en mí que sobre mucha falta abrá abundancia de ropa, donde no es menos que no fíe cada uno ; como digo, la feria nos dirá lo que se podrá azer, que yo tengo el cuidado más que nadie de dar fin de serrar cuenta con v.m. y bencerme de la cudicia de esparsirme, más en ber lo que he bisto esta feria por mí y por otros, pues monta que los recibos desta feria no se an pagado enteramente, sino cada uno quitándonos 01 Brumont-Priotti.indd 181 22/04/14 09:01 182 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti un jarrete y algunos dexar de benir a pagar que todo se nos cae a cuestas a los que andamos en estas ferias a derramar la azienda en unos y en otros. En esta feria ha hubido poca ropa de allá y así es menester según lo que pasa ; así hemos despachado alguna parte de lo biejo aunque fiado por estos días de Dios. Todabía se nos queda parte de bender donde ai nesecidad de traer algún sortimiento para vender uno con otro, donde será aquí una memoria de poca cosa y esto beo abía de ser ymbiado antes de agora, mas, como no le combida boluntad para ello, me parece ymbió por fuerça por mercaderías de ber los cambios de allá andan tan mortales y las [letras] de acá tan sin probecho, mas como beo que si tengo de bender lo biejo ho asentar cabo ella, no puedo azer menos de ymbiar por algo y es menester que v.m. me aga merced que, aunque sea por fines de feria, lo aga cargar en alguna nao que quedará reçagada desta feria de junyo, que esperar a la de setiembre [es] tarde, que nunca alcansa a tiempo para negociar en la de otubre, que todas las bentas destas ferias son al principio, porque cada uno biene él que más antes puede, y en esto no ba más de quererlo v.m. mandar y poner dilijencia, que, en ser poco, presto se puede cargar. Las cuentas que v.m. me a ymbiado las he visitado y las partidas las allo buenas, sino que en el cerrar de la cuenta allo diferencia, que no sé en qué ba a dezir ; acabado que sean los negocios, las tornaré a bisitar, donde veré donde ba a dezir este yerro, donde le daré abiso a v.m. que no beo donde pueda aber yerro que no esté claro, y con esto no ai que más dezir a v.m. y así ceso con rogar a Dios nos dé paciencia a todos, y más goarde y prospere su noble persona. Aquí será la relación de las letras que por v.m. he pagado y e tomado a cambio sobre dél que dello me ará acreedor y deudor. Así bien me ará deudor de lo que se pierde de aquí para allá en los 2330 ds. y la razón dello me ymbiará para que lo asiente a su cuenta, y con esto Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa (au dos) :1541. De medina del Campo, de 6 de agosto, recibida a 26, de Rodrigo Despinosa Pieza adjunta : relación de letras de cambio 1541 El señor Arnao del Plano, cuenta de feria de mayo, deve : – en 30 de julio : 510 ds. 1/5 son por una letra que pagué a Alonso Pesquier – este día 700 ds. son que pagué a los herederos de Alonso Dastudillo 55 – este día 282 ds.1/2 son que pagué a Francisco de Dueñas – 200 ds. son que pagué a Juan de Teça – este día 744 ds. 2/3 a Juan de Berasturi – este día 300 ds. a Francisco de Cucho – este día 100 ds. a Diego de Retana – este día 700 ds. a Lope Gallo – 3 587 ds. 1/3 1541 A de aber en dicha feria : – 1000 esc. a pagar a Diego Méndes, recibidos de Francisco Corsini 55 01 Brumont-Priotti.indd 182 D’une famille de négociants de Burgos. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 183 – este día 757 esc. 7 £ 7 s. 7 di. a pagar a Juan Donato, recebidos de Juan Bautista Beloti – este día 282 esc. 12 s. 5 di. a pagar a Bernardo Cardueri, recebidos de Juan Bautista Beloti – este día 133 esc. 3/12 ½ a pagar a Pedro de Çuaço, recebidos de Juan de Sojo – 2 173 esc. 3/12 ½ 60. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 11-VIII-1541 (Leg. 9216-II, f° 54). Lettre acceptée. Pas de commande car argent cher et mauvaises ventes : RE écoule la « vieille » marchandise. Ihesús, en Medina del Campo 11 de agosto 1541 Señor, Ha 4 días que dimos las cartas a este correo y le an detubido negocios de algunos de día en día, y en este medio an benydo cartas de allá donde se a detubido más. Állome con una de 30 de julio de v.m., a la coal responderé breve. Beo me dize aya de rematar lo que tomó para esta feria sobre mí, donde me remito a la otra carta, como a causa de la cudicia, la afruenta que recibo con v.m., y no menos tengo yo deshonra que plegue a Dios me dé paciencia. Beo, señor, cómo a tomado para la de otubre 3000 ds., los coales se pagarán con honor y se rematarán aquí, porque le sea abiso a v.m. que otro dévito no tengo para allá, lores a Dios. Así bien beo, señor, que por allar de buena emplea me ymbiará un fardel ho dos de holandas, de que, señor, está bien. En coanto a lo que se marabilla no aber ymbiado memoria para ésta de junyo antes dagora, no se marabille v.m. según andan las mercerías fiados por año y día, y después benir de allá las cédulas tan presto como las mercaderías, y benir el dinero como a benido asta agora, donde [a] la causa no me arma de ymbiar, si no es sortimiento y despacho de lo biejo, maiormente con ber lo que a pasado esta feria, que tantos hombres se an bisto la barba en el hombro, que tienen bien de comer, a causa desta buena jente del Fúcar y del Bélzer, y aun hoi este día andan con trabajo asta los cambios, que, como están cargados de unos y de otros, están con trabajo. Dios lo remedie todo. que arta desesperación pasa por todos, y cumple, con ber lo que a pasado aquí, de mirar adelante y recojerse, y con esto ceso. Nuestro señor goarde y prospere su noble persona, y así Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa 01 Brumont-Priotti.indd 183 22/04/14 09:01 184 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 61. Grabiel de Añués, abbé de San Salvador de Leyre, à Juan de Arrieta, Leyre, 14-VIII-1541 (Leg. nº 211695, fº 570vº.) Promet d’aider son frère Antonio de Añués. Noble señor, Por lo que Antonio de Añués mi hermano me a escrito, e savido las buenas hobras que de vos, señor, ha recibido, que en verdad nos queda mucha obligación de ello y por mi parte, yo las conoceré toda mi vida y en todo lo que pudiere azer por él será a mí hazerme la mayor merced del mundo. Yo os pido, señor, por merced lo tengáys por encomendado. Allá va Joan Donguillén, presente portador, el quoal os dirá, señor, de mi parte la intención y voluntad que yo tengo. Pídoos, señor, por merced le deys crédito en todo y por todo a lo que de mis partes os dixiere y en aquello tengo por vien de azerlo por las causas que él le dirá ; por nenguna cosa abentura en ello quanto más que adelante, aunque el dicho mi hermano Antonio no le quedasse sino la camissa, siempre le ayudaré en todo lo que pudiere como a hermano mío y pues el portador es Joan Donguillén a él me refiero en todo y por todo, y Nuestro Señor cumpla lo que vuestra merced más desea. De Sant Salvador de Leyre a 14 de agosto 1541. A lo que, señor, mandáredeys, muy presto Don Grabiel de Añués, abbad. al muy noble señor, el señor Joan de Arrieta, en Brujas 62. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Pamplona, 3-IX-1541 56 (Leg. 9216-II, f° 55). Naissance du fils de RE : retour à Pampelune. Différend avec Juan de Lezama au sujet des lettres protestées. Projets pour recouvrer les créances et payer son dû à AP. Liste des dettes de RE. Dernière commande. Yhesús en Pamplona 3 de setiembre de 1541 Señor, [Con] el correo de despacho de la feria escriví a v.m. largo y tamvién dexé otra copia al moço que lo embiase con el segundo correo que fuese. Así por ésta no abrá mucho que le dezir, y será sólo por dezir a v.m. como yo salí de la feria con yntençión de yr a Vilvao derecho, por sy mi ropa había benydo y dar prisa a lo embiar a la feria, y topé un correo en el camyno, que mi suegro me lo embiaba con las nuevas de cómo my muger estaba parida con un yjo, aunque ella estaba algo pesada con el recio parto que tubo, donde, señor, acordé de embiar el moço con cartas para mis gentes me embiasen la ropa a la ora, y con esto acordé de remetirme a ber my casa donde, señor, yo allé buenos a mi muger y al yjo, lores a Dios. A la partida, ablé con Juan de Sojo y le dixe que como pagaron las dos letras entre Juan de Lecama y él ¿porqué no pagaron la otra ? ¿porqué dexaron que pagase Diego de Carrión ? Él me respondió que el dinero dello, de las tres letras, se buscó entre los dos y quedó de acuerdo que Juan de Leçama los pagaría y 56 01 Brumont-Priotti.indd 184 Cette lettre est en assez mauvais état. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 185 que sabido le pesaba en la ányma, y que Juan de Leçama no avía echo como quedó entre ellos de acuerdo, de que, señor, yo no entiendo los fines deste ombre ; contentarse debía con lo que se dexó publicar a todos los de Vilvao de cómo mis letras avía dexado protestar, no podiendo pagarlas, y que él los avía pagado sobre protesto, syn que más las publicase que, a más de me dar a mí más afruenta, no sé qué onra le daba a v.m. que dexase de pagar la otra letra que benyese a noticia de Diego de Carrión, que a dezir dineros le faltaba, porque, cierto a más que él y Juan de Sojo tomaron todo el complimiento, que él tenía dineros del señor tesorero, y fuera desto, él podía aber dies myll ds. con esta fama que todo el depósito del señor tesorero queda en él. Mas yo veo que no se atrebió de pagar él sólo las letras de v.m. syn compañía, dando a entender a Juan de Sojo que los podía allar a cambio, pues monta que le falte de [amosar] el capítulo de una carta que v.m. me escribía de que [pague] por mí para la feria, que me respondió que tal cosa v.m. [no escrevía], donde yo me tengo por cierto ser ello así < > de v.m. seguro fuera de mí, así berá v.m. por < > donde consta que no quiso pagar las letras de v.m. el < > de Juan de Sojo. Días ha que yo le yba entendiendo, [él] esperaba este día de berme en esta afruenta por quitarme el crédito y, sy las vezes que ha echo por mí es por lo que v.m. le < > y con todo esto no lo yziera, que puede creer, syno para [qué] necesidad de v.m. su hombre alla, que otramente antes de agora lo yziera lo que ha echo ; después de echo los negocios de la feria, me andaba untando los cascos, donde pueden [decir] del urtar el puerco y dar los pies por amor de Dios ; por ende, no le aga creer con razones dulzes. Yo le [prometo] a v.m. que lo que ha echo por el señor tesorero, no lo yzo syno por apoderarse del depósito algunos años [por] tener grano que no tubiera día en baler coal hél hes, < > le dé Dios. Señor, bisto la barba al hombre, yo ando de ponerme coanto puedo redondo que, pasada la [feria], entiendo de correr tierra por unas partes y por otras en estos alçados que me deven lo que Dios sabe, que por estar recio no he quisido azer cosa, que a las oras me ubieran pagado algunos dellos algunas pagas, donde está todo muerto y más pedido, y tanvién lo que deven del tiempo de Pedro Eraso, de más de 1500 ds. todo tengo en pleyto y en quiebra, que lo quisiera ubiera llebado la mar, por no tener el enojo que tengo. Así, señor, porque tenga lugar para negociar y tomar descanso, yo he acordado de atreberme a v.m., que lo que le debo fuera de lo que tengo de pagar los 3000 ds. en esta feria de otubre que ésta de setiembre se balga para la de junyo y, de allí, se valga para otubre que para entonzes me alle a caballo que en todo me ponga libre y con descanso, y esto a de azer por me azer merced, porque me dé lugar que pueda negociar los pleytos de < > no correr todo lo de Castilla, que por negocios uno por otro [se] me pasan los tiempos y no puedo tener tiempo para azer < > ; también fuera desto tengo depuesto unas blancas aderezadas en ciertos molinos, que no me puedo desazer [hasta] la de otubre 542, donde en todo estoy embarasado. Fuera desto ombre tiene las mercaderías viejas que los [ha] de fiar por tiempo, donde no me puedo baler de un real al presente, que lo que me deven para otubre con lo de la ropa vien abré menester que, fuera de v.m., tengo de pagar en agosto 1300 ds. que los tomé a cambio, que me los dio Renaldo Estroci 1000 ds., a prestar otros tantos para otubre y del Fúcar 300 ds. ; por amistad me los dieron al cabo de la feria, que más lasería tenía de lo de v.m., aunque bien los 700 ds. son que los pagué por amygo, que no tubiendo para mí, boy tomar por otro, débito. Como digo, señor, todo esto tengo de dar fin esta feria, que le doy la razón de todo asta un maravedí ; por ende, pues, es ya tiempo de recojer. Todo hombre tiene necesidad de alibio de sus señores y amygos que para tales tiempos son. Por tanto, en esto, v.m. me ha de azer merced de lo azer con corazón muy 01 Brumont-Priotti.indd 185 22/04/14 09:01 186 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti abierto, que me ponga alegre y en obligación con lo demás, y con esto no se me quedará vengado Juan de Leçama y así le suplico no departe de mis cosas ni en vien, ny en mal, que como sabe que ésta no le a de azer probecho. Él se me amosará a mal coanto pudiere, y con esto no ay que más dezir a v.m. Nuestro señor goarde y prospere su noble persona con la señora e yjos. Yo traxe una copia de la relación que pagué esta feria por v.m. y de lo que tomé sobre v.m. y tanvién una copia de lo que le tengo embiado a pedir para sortimiento de las mercaderías viejas. Séale aviso que yo no le tengo de embiar a pedir ylo de ropa asta la de junyo que benga para otubre por no entender en nada de allá, syno, como digo, dar fin a lo rezagado y tanvién en los pleytos que tengo aquí, que en todo como digo aré por vien, aunque sea perdidoso, y dar tiempo, y con esto Cristo sea con todos. Al servicio de v.m. Rodrigo de Espinosa (au dos) : De pamplona a 3 de setiembre, recibida a 4 de otubre de Rodrigo Despinosa. 63. Juan de Arrieta à Sancho de Líbano 57, Bruges, 22-XI-1541 (Leg. nº 211695, fº 440.) Arrieta demande à S. de Líbano de payer une lettre d’Antonio de Añués pour lequel il s’est porté caution. Ihesús María, en Brujas, a 22 de noviembre 1541 Señor, Con Sancho del barco le escrebí a v.m. a cumplimiento y la presente será por le dezir cómo por una carta que oy he rescebido del señor Arnaot del Plano, me escribe cómo el señor Diego méndez se queja deziendo que el señor Antonio de Añués le debe 170 £ de grueso y que no le pagan, y sobre ello yo le escribo al dicho Añués, encargándole mucho para que le contente. No sé lo que hará e yo no sé si estoy obligado de pagar en la letra, de pagar no pagando el dicho Añués, e si él no le paga y be que en la letra que el dicho méndez tiene sobre el dicho Añués que yo estoy obligado como principal, en tal caso, le ruego, señor, que v.m. le pague, embiando la letra donde yo estoy obligado e antes que le pague v.m., mirará la letra si estoi yo obligado e, si estubiere, le pagará cobrando la letra como dicho es e, si no estoi obligado, no le pague por mí, sino que cobre del dicho Añués y, de lo que en ello hiziere, me abisará. La carta que le embío para el dicho Añués le ruego, señor, le dé en mano propia al mesmo y del recibido della y cómo le a dado, me abisará. Pídole, señor, por merced que ponga diligencia en cobrar lo que Pietre Escolier debe y lo de los olandeses y la resta de lo de Artabán Belduch. 57 Sancho de Líbano est consul de la « nation de Biscaye » à Bruges en 1549, AMB, Cartulaire de l’Ancien Consulat d’Espagne à Bruges, Actes civils, registres de Pedro de Paredes, notaire public de sa majesté impériale (1547-1550). 01 Brumont-Priotti.indd 186 22/04/14 09:01 Identités marchandes 187 64. Juan de Arrieta à Sancho de Líbano, Bruges, 23-XI-1541 (Leg. nº 211695, fº 440.) Lettres de change : protêt et paiements à effectuer. Somos a 23 del dicho y, después esta tarde he rescibido una carta de v.m. con Sesma, con las cartas de España y le tengo en merced de las cartas y los portes los ponga a mi quenta. Esta tarde me a embiado a dezir Fernando de Curiel como Diego de Ayala 58 le escribe como v.m. no le [ha] querido pagar lo que yo le debía al dicho Curiel y que probea del pago. Yo le [he] embiado a dezir que estoy dello marabillado, porque v.m. me a escrito que a pagado todo lo que yo debía y que su partida con lo demás que está puesto en las partidas que me a embiados destos pagos e, si no fuere pagado, le ruego, señor, le contente y que escriba sobre las espaldas lo que le pagare. Al señor Sedano, le diré lo que, señor, escribe le diga y, a su carta, no ay que más responder. Lo que pagaren los Portugueses por Añués y todo lo que a él le deben por las letras que le he dado, v.m. procure de tomar a su mano y todo quanto pudiere, mas le ruego, señor, que procure de cobrar y no pague por Añués syno lo que estoy obligado y le suplico, señor, lo aga así. < > para del señor comendador v.m. recibirá lo que acá e pagado porque más que le pida se lo pagará y lo que yo he pagada por él es de gruesos y las cobrará embaluado y las ponga en mi quenta,y me abise. La enclusa bino en la posta de agora para v.m. y con esto a v.m. me encomiendo y Cristo con todos. A servicio de vuestra merced Juan de Arrieta a las espaldas dize : domino Sancho de Líbano en Emberes. 65. Juan de Arrieta à Antonio de Añués, Bruges, 5-XII-1541 (Leg. nº 211695, fº 441.) Pas de réponse aux courriers envoyés. Arrieta ne paiera plus rien pour lui. Lui demande de venir pour régler les comptes. Ihesús maría, en Brujas a 5 de deziembre de 1541 Señor, Por dibersas cartas, le tengo escripto a v.m. y no tengo respuesta y por duplicadas le tengo escripto por que luego le hiziese benir aquí al señor Pedro de Bot, pues que v.m. no puede benir y beo que, o lo haze y en todas maneras le aga benir antes oy o mañana que ansí le cumple para negociar con sus gentes de buen trato que a tenido. Con esta posta debe escrebir al señor Miguel de Añués y a los suyos e a Johan Donguilén para que el señor Miguel de Añués aga lo que se le a escripto con desengañarles, que si no lo hazen que vuestra merced no se podrá quedar con honrra e si no proben para esta feria de Nabidad de Bergas que no podrá hazer 58 Les Curiel et les Ayala font partie des grands marchands de Burgos. 01 Brumont-Priotti.indd 187 22/04/14 09:01 188 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti syno o bien faltar a todo su linage, y que no tengan esperança de mí, porque yo no me obligaré de sola una placa más de lo que estoy obligado sy no cumple el señor Miguel de Añués lo que se le a escripto. Con la presente, le embío una carta abierta para el señor Martín Velástegui y v.m. la lerá y cerrada se la embiará con la posta que agora se parte y le escribirá lo que más le pareciere y del recibo de dicha carta me abysará. V.m. procure de hazer su vista lo antes que pudiere y que procure de benyr aquí con sus libros lo antes que podiere porque lo asiente lo que en estos pagos se a negociado por v.m., y porque hallaremos todas nuestras quentas y ber lo que v.m. deberá y lo que para ello tiene que prober al remedio para lo que más debiere, que yo no sé qué remedio puede tener sy en nabarra el señor Miguel de Añués no cumpliere lo que se le a escripto y no se obligua para me sacar a paz y a salbo de todo daño de la manera que se le a escripto, que si esto no lo haze, yo no sé qué remedio puede aber para que v.m. quede con honrra y, como a hombre que le toca, a de pensar mucho en ello, de día y de noches que remedio se a de tener, y sobre ello, no sé que más dezir ata que nos beamos, plaziendo a Dios. Pídole, señor, por merced, aga comprar una escofia de seda de las suertes que yo suelo traer y que sea de buena faición y grande y que sea honda de entrada y me la embiará con el primero y me abisará del coste. Yo le ruego, señor, me embíe la carta que v.m. recebió del señor Miguel de Añués postreramente que es la que me embió el otro día y porque querría berla, le ruego me la embíe con el primero, que, después, yo le tornaré a embiar. 66. Juan de Arrieta à Antonio de Añués, Bruges, 6-XII-1541 (Leg. nº 211695, fº 441v°) Toujours pas de réponse aux courriers. Somos a 6 del dicho a la tarde. Yo estoy marabillado como no embía al pedro de Bot, ni responde a ninguna de mis cartas que le e escripto estos días, aunque cada día vienen correos, que, en verdad no tiene cuidado y, en cosas que le tocan, no debería ser tan floxo como lo es y al menos escriba a nabarra a los suyos con esta posta como dicho es, y Cristo con todos. Al servicio de v.m. Juan de Arrieta a las espaldas es escripto : a mi señor Antonio de Añués en Emberes 01 Brumont-Priotti.indd 188 22/04/14 09:01 Identités marchandes 189 67. Jerónimo Jiménez 59 à Miguel de Añués, Bruges, 19-VII-1547 (Leg. nº 211695, fº 142) Envoi d’actes notariés. Procès Arrieta-Añués. Victoires militaires de l’Empereur. Ihesús, en Brujas a 19 de jullio 1547 Señor, A 15 del pasado resceví una de v.m. bajo carta de Domingo de Ayreta y con ella tan grand merced quanto es razón en saver de la salud de v.m. y de mi señora doña Juana y de toda su casa y, principalmente por veer que me mande en que servirle. Algunas días ha, escreví a v.m. con pedro de Sola, criado de Nycolás de Eguía ; creo que mi carta avrá seydo cierta aunque al tiempo que ésta se me screvió, veo bien no hera llegada. V.m. manda que con diligencia le embíe la scriptura que va con la presente : el primer correo que se a ofrecido es él que la lleva. Jaco Raes, notario, ha hecho alguna dificultad en sacarla, pero, al fin, a venido a hazer lo que deve, por ser bien pagado. Ella va auctenticada bajo carta que scribe al señor juan fernández de navarrete 60, a Logroño, con horden que a la hora la embíe a Sangüessa con propio e así tengo por cierto que lo hará. V.m. me avise de la rescevida. Otras dos o tres scripturas de transportes que hizo el señor Antonio de Añués por ante el mismo notario Jaco Raes me pide v.m. : yo las embié con el sobredicho Pedro de Sola, criado de Nicolás de Eguía, y porque creo que aquellas con ésta avrán seydo muy ciertas, por eso no se embiarán otras copias asta que v.m. lo scriva. Es bien scusar costas quando son sin provecho. La carta que se me embió para Miguel de Galipienço, le embié a Emberes con otra mía, donde dixe que sacadas las scrituras que se le piden, me las embíe aquí y que le pagaré el coste dellas. No me a respondido asta ahora aunque no puede negar mi carta ; será possible que en breve lo haga y syno yo le importunaré. Quedo avisado que Juan Donguillém vendría aquí en breve y según me scrive v.m. del día de su partida, ya me paresce que <manque une ligne> y con esto queda respondido a dicha carta. Yo tenía por olvidado el pleyto que Juan de Arrieta trata contra v.m., specialmente después que v.m. me screvió de Emberes que todas sus cosas estavan concluidas. Todo hera lo contrario en quanto a esto, lo qual siento más que si propio fuesse. Siempre dizen que vale más mal acuerdo que buen pleyto, por ende, suplico a v.m. que para él, no falte por v.m. o si faltare por el Arrieta, en tal caso no es sino bien huntar las huñas. ¡ Plegue Nuestro Señor dé descanso a v.m.! Para allá será viejo cómo su magestad rompió y prendió al duque de Saja 61. Lo que después ay que hazer saver es que el domingo antes de San Juan vino Lanzgrave 62 a hecharse a los pies del emperador, suplicándole que fuese servido 59 En 1561, il réside à Pampelune où il apparaît dans une liste d’exportateurs de laine (ARN, Papeles sueltos, no 29, carpeta 17). 60 Marchand de Logroño (H. Lapeyre, El comercio…, p. 270). 61 Jean-Frédéric Ier, duc de Saxe ; allusion à la victoire de Charles Quint à Mühlberg contre la Ligue de Smalkalde (24 avril 1547). 62 Philippe le Magnanime, landgrave de Hesse. 01 Brumont-Priotti.indd 189 22/04/14 09:01 190 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti de perdonarle, y que lo que tocaba a su estado él lo pone todo en manos de su magestad para que haga lo que más fuere su servicio dél. Su magestad lo dio en prescio a un cavallero y con el Lanzgrave y duque de Saja y parciales se venía a Ulma a detener la dieta. Nuevas son tan prósperas quanto se podían demandar. Nuestro señor vida y casa de v.m. prospere. Besa las manos de v.m. Jerónymo Ximénez. Detro désta será una para Jerónimo Ruyz ; suplico a v.m. que se la enbíe a recado y v.m. me mande avisar de la conduta porque importa. (au dos) : a mi señor Miguel de Añués, señor de Belver. Sangüessa. Bajo cartas del señor Juan fernández de Navarrete para que a la ora lo embíe con proprio. 68. Luis Cruzat 63 à Antonio de Añués, Bruges, 3-VIII-1547 (Leg. nº 211695, fº 141) Affaires avec S. de Líbano. Envoi d’une jeune fille à Saint-Sébastien. Mort de trois Espagnols en Artois. En Brujas, 3 de agosto 547 Señor, Con dos cartas de v.m. me allo, las dos de una datta de 26 março, la una recibida en 15 de mayo y la ottra en 13 de junio a las quales por ésta responderé. Antes de agora quissiera escrebir a v.m. ; helo dexado porque después que vine astagora no he hestado en Emberes obra de 15 días donde tampoco he negociado nada porque con quien yo abía de enttender y platicar este negocio es el señor Sancho de Líbano y porque el señor Madaria que es el principal acedor está de conttino con el dicho Líbano, y tiene tanta familliaridad, me paresce que no dexaría de descubrir el negocio al dicho Madaria, lo qual si hiziesse podría v.m. recibir daño y así no le da parte deste negocio. Lo que me paresce que en este negocio se debría hazer es que v.m. me ymbiase en sacas o ottra cossa todo lo que puede dar a lo que determina de darles en nombre de ottro como mejor le paresciesse y, después, visto lo que v.m. me ymbiasse procuraría de hazer apuntamiento como mejor podiese que ellos, creo, se conttentarían con poco, y este es el camino que este negocio abría de llebar y no entender en partidos sin saber lo que v.m., que todo sería andar al biento, que ellos pidirán todo e yo no offresco nada sin que tenga de que les offrescer y mientras elle se negocie <….> ymbía sacas o ottra cossa podría v.m. probeyesse con ymbialle de el retorno o como mejor fuesse. Esto es lo que a mí me paresce ; si v.m. ottra cossa mandare me podrá hazer saber. La memoria de los acredores la he recibido y así no abrá necessidad que me ymbíe más copias. De Gerónimo Ximinez se cobraron las dos letras que v.m. me dio sobre él. 63 01 Brumont-Priotti.indd 190 Marchand originaire de Pampelune, né en 1524 (Tribunales Reales, no 184687). 22/04/14 09:01 Identités marchandes 191 La mochacha está muy bonita, en esta flotta que viniere de San Sebastián se la ymbiaré, que me paresce será mejor porque tome mejor la lengoa de aí y aquí haze costas y aprobecha poco. La memoria que pide no se la ymbió, lo uno porque no ay naos y, lo ottro, yo no cargo ropa ninguna. Ha días que me escrebieron de Pamplona me escribían con Iohan Don guillén la qual carta no he recibido y después he rescibido carta de don carlos de Caparrosso, de parís, y me ymbía una carta para el dicho Juan Don guillén en que le escribe lo negociado lo que le dexa a cargo, de manera que, según estas cartas, a más de 40 días debía de aver venido el dicho Don Guillén, al qual [he] agoardado de día en día muchos días y así oy haze <…> días nos dixeron personnas ciertas junto de París en Artoes avían muerto tres españoles y los cuerpos allarón segando unos trigos abrá 15 días, y según donde los allaron los mattaron la víspera de San Juan y estaban los cuerpos con todos sus vestidos y vottas y espuelas y espadas syn ottra cossa. Vistos estos yndicios a la ora ymbiamos, Gerónimo Ximénez e yo, un hombre a parís dirigido al señor Caparosso el sábado que passó. El mensajero será mañana o esse otro día aquí que <ligne coupée>. (au dos) : al señor Antonio de Añués, Sangüesa 69. Carlos marzilla de caparosso à Miguel de Añués, Paris, 12-VIII-1547 (Leg. nº 211695, fº 143.) Mort de Juan Donguillén, serviteur de Miguel de Añués, assassiné en Artois. Sauf-conduit de la cour de France. Muy noble señor, Pésame que yo tengo de ser el embaxador de la triste y desdichada muerte de Johan Donguillén, criado y más que hijo de la casa de v.m., por amor de Dios que v.m. lo resciba en patientia. Habemos sabido por una memoria, que yo la e visto y se la ymbié a Luis Cruzate, mi primo, a Brujas, que está scripta de mano de v.m., la qual el vicario de la aldea cerca de la qual le mataron, la halló en su faldriquera y sus vestidos están guardados en casa del vicario, yo e scripto al vicario que los venda y del dinero se haga algún servicio de finados por su ánima. También mataron a un Spayñol y al laquet que le siguía juntamente con el dicho Johan Donguillén. El salbo conducto de v.m. está en mi poder y fui luego a la corte a hablar al maestro Francis y al secretario Gensana y me dixeron que era por de más, que yo hablasse al Rey, porque si no hay un sollicitador asiduo dize que él nunca se acuerda de nada y dizen más que, con haver sollicitador, havrá grande difficultad de alcançar lo que v.m. pide, sea con dineros, sea sin dineros. Parésceme que v.m. devría tomar la pena de llegarse asta aquí porque la princessa de navarra siempre sigue la corte y fácilmente alcançaría lo que v.m. pide por medio de un gentilhombre basco que se llama Haramburu, hermano del señor de Haramburu, que es él que al condestable govierna, que es aora el rey segundo. A la señora mi tía beso las manos de su merced y la presente resciba por suya, y lo mesmo al señor abad y a la señora doña Johana con todos los señores mis primos y, con tanto, guarde y prospere Nuestro Señor vida y estado de vuestra merced. 01 Brumont-Priotti.indd 191 22/04/14 09:01 192 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti De parís, a 12 de agosto 1547 Muy cierto servidor de v.m. su primo Carlos Marzilla de Caparosso La muerte desdichada fue la noche de Sant Johan entre Amyans y Parys en Artoys sobre los límites de Francia y Artues y perdone v.m. de la prissa que no tengo lugar. (au dos) : Al muy noble señor, el señor Miguel de Añués, señor de belver, en Sangüessa 70. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, s.d. (1555) 64 (Leg. nº 145095, fº 14.) Marché et prix de la réglisse : vente et gain possible. Commande réalisée et prête à être envoyée. Prix des marchandises. Vente de réglisse possible à Londres. [Jhesús, en Emberes a… 1555] [Señor,] Pedro Darbieto me embió una carta de v.m. para que, conforme a ella, me gobernase, assí en emplear la memoria de v.m. como en entender en la benta del regaliz, e assí yo me [he] ynformado de lo que en ello se puede azer porque yo los [he] tenido otras bezes. Podríanse bender a 4 o 5 personas de 1500 a 2U quintales y a precio de 12 s. a pagallo dentro de tres o quoatro meses, que aquí llegase y agoardarían asta el mes de agosto por ello, que bien creo de aquí allá podría benir y aser no más que 300 o 400 quintales que bien creo se benderá de 13 a 14 s. porque yo lo bendí agora dos años a 16 e agora un año a doze sueldos. Sobre esto v.m. aga su quenta e si quisiere que lo benda a delibrar me lo abise para que lo aga. La memoria se cumplirá para en las primeras naos que partirán ; éstas de Copetillo y zabras no a abido lugar ; e todo lo que v.m. fuere serbido me puede embiar a mandar porque lo aré de muy buena boluntad porque Pedro de Arbieto, mi compañero, y el señor Jacobe de Ugaz me lo encargan mucho e, con lo dicho, para no serbir ésta por más, ceso. Nuestro señor, etc. A los señores Esteban y Lorencio de Monrreal suplico a v.m. les dé mis besamanos. Cámbiase por Villalón a 58 gruesos. Bale, cera, la buena de 20 esc.1/2 y 21, e la no tan buena de 19 esc. a 20 ; sargas de anascotes, 47 s., tunez, 7 £ 2 s., hultrafinos 6 £ 6 s. ; los gubiletes e todo lo demás, será tal que v.m. terná contento. A servicio de v.m. Pedro de Arbieto e Miguel de Gámez Es copia de otra. En Londres, se podrían bender otros 1000 quintales de regaliz a 12 s. quintal ; por tanto v.m. no dexe de comprar todo lo que allare, siendo bueno, que el 64 Sans doute s’agit-il de la lettre du 18 novembre 1555 dont il est parlé dans celle du 17 mars 1556 (infra, no 73) 01 Brumont-Priotti.indd 192 22/04/14 09:01 Identités marchandes 193 dinero que por nuestra parte fuere menester Arbieto se lo dará o yo abisaré a otro se lo dé. (au do)s : A mis señores Juan y Esteban de Aquerreta, en Pamplona ho en Bilbao a mi señor Jacobe de Ugaz a que se la embíe. 71. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 7 -XII-1555 (Leg. nº 145095, fº 15.) Pedro de Arbieto et Gámez forment une seule et même compagnie. La nef de Capetillo n’est pas partie. Commande : mercerie envoyée, mais pas les gobelets, trop chers. Prime en Flandre sur l’or et l’argent. Réglisse : prix, gain possible. Prix des marchandises. Envoyer du réglisse : vente assurée Jhesús, en Emberes a 7 de deziembre de 1555 Señores, Por una carta que el señor Juan Aquerreta escrebió a Pedro de Arbieto, el qual me la [ha] embiado, he bisto lo que le escrebió sobre el regaliz e lo mesmo por una memoria que me a embiado, e bisto el concierto que con vs.ms. a hecho e por ser Pedro de Arbieto e yo compañeros e una casa, escribiré yo a vs.ms. de aquí lo que se ofreciere de aquí adelante e vs.ms. me tengan por su serbidor, porque todo lo que vs.ms. me embiaren a mandar, aré de buena boluntad, porque assí me lo encarga dicho Arbieto e assí, diré en ésta lo que aze al caso, dexando ofertas aparte e remetiéndome a las obras. En una nao de Ochoa de Copetillo escrebí a vs.ms. con pensar ubiera partido e assí bisto que no parte e que se ofrece correo, acordé de escribilles la presente. Quanto a la memoria de vs.ms., yo embié en estas naos al señor Jacube de Ugaz, mercerías de la mesma suerte que vs.ms. las piden e de otras suertes, e dellas podrán vs.ms. tomar las que más a propósito les biniere. Las yleras no quieren poner en cada bala 5 docenas de cada suerte, sino 10 dozenas porque dizen les es gran trabajo, e assí, yrán seys balas a 10 dozenas en cada una de la mesma suerte que vs.ms. las piden ; e todo lo demás yrá sin eceder punto, eceto los gubiletes, que me marabillo vs.ms. los quieran, costando, llebándolos de aquí, un tercio más de lo que en Medina del Campo les costaría, e no los embiaré asta que vs.ms. me escriban si los quieren sobre ber les costarán el 1/3 más que allá ; porque beo todos los que pueden traen acá plata e oro para bender por el probecho que en ello se aze que, como digo, quisiéndolos, me lo abisen, que yo los embiaré. Quanto al regaliz yo lo e tenido otras bezes e sé lo que es : de presente bale doze sueldos quintal y en Londres no bale que 10 s. según beo por la de v.m. ; bendiéndolo a 12 s. quintal se ganan dineros e se benderán 2000 quintales ; por tanto vs.ms. lo compren en todo caso, que siempre baldrán estos 12 s. de contado e me abisen con el primero si quieren benda a delibrar dichos 2 [mil] quintales bien lo podré azer. Çafrán bale 13 s. la libra, tafetán duble de Granada, 4 s., e lana de toda suerte se bende muy bien a Brujas y tiene requesta estos días. Otra mercaduría no ay que aga al caso por acá ; aquí balen sargas de anascote, 46 s. ; cera de 19 esc.1/2 a 21 según la bondad ; fustanes de Osburque 65, 9 s. 3. Cosa de mercerías están 65 Augsbourg. 01 Brumont-Priotti.indd 193 22/04/14 09:01 194 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti también en estima porque no se aze tanto quoanto solía. Qualquiera cosa que vs.ms. bean ay probecho pueden pedir, que todo se les embiará. Regaliz no dexen d’embiar todo lo que pudieren aber, que todo se benderá e con lo dicho no ay otro que les abisar. Cámbiase para Billalón de 59 a 60. 72. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 30-XII-1555 (Leg. nº 145095, fº 15.) La marchandise n’a pas été consignée à Miguel de Beroiz, car l’avis est arrivé trop tard. Réglisse : sans changement. Somos a 30 del dicho. La de arriba es copia de otra embiada el día que pone por Yngalaterra. Después lo que más ay que dezir es que e recebido otra copia de la mesma e por ella dize se consine en San Sebastián a Miguel de Beroyz 66 e no se podrá azer desta bez por benir tarde el abiso, pero por la otra memoria que vs.ms. me embiaren se consinará al señor Beroyz para que aga las boluntades de vs.ms., que les sea abiso. Quoanto al regaliz, no ay que dezir, sino afirmar lo dicho ; fierro bale de 7 s. 4 a 7 s. 6, lo de la Probincia 67; grasas de ballena baldrán a 13 s. tonel y, con lo dicho, no se ofrece otro que abisar a vs.ms. N. S. guarde y prospere bida y estado de vs.ms. como desean. Besa las manos de vs.ms. Miguel de Gámez. (au dos) : A mis señores Juan y Esteban de Aquerreta en Pamplona. Francaporte. 73. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 17-III-1556 (Leg. nº 145095, fº 16.) Vente de la réglisse perturbée par la trêve. Commande envoyée en partie. Marché de la laine : envoyer de la bonne qualité. Pénurie d’alun et solutions. Prix des laines. Safran. Jhesús, en Emberes a 17 de março de 1556 Señor Juan de Aquerreta Señor, A la ora e recebido la de v.m. de 26 de enero en respuesta de la mía de 18 de nobiembre a la qual responderé por esta. Quoanto al regaliz, bisto que se trataba de la tregoa 68 y que no tenía respuesta de v.m., cerré la benta de 500 o 600 quintales a precio de a 12 s., a pagar dentro 66 Un des marchands les plus importants de cette ville. C’est-à-dire le Guipúzcoa. 68 La trêve de Vaucelles, signée le 5 février 1556 ; sur les conséquences de cette guerre sur le commerce franco-espagnol, F. Brumont, « La Compagnie du sauf-conduit…. ». 67 01 Brumont-Priotti.indd 194 22/04/14 09:01 Identités marchandes 195 de tres o 4 meses que començaré a recebir la mercadería y a dita muy buena. Agora con esta tregoa, asta ber como se ponen las cosas, nenguno se quiere meter en ello e assi, aunque embíe v.m. más de 500 o 600 quintales no ba nada en ello ; todabía yo les tornaré a ablar y de lo que se pudiere azer, abisaré a v.m. con un correo que partirá dentro de 3 o 4 días ; y asta 500 quintales no dexe de embiallos pues que tengo hecha la benta y, para el año benidero, yo abisaré a v.m. con tiempo lo que en esto y en sacas y açafrán se podrá azer y no dexaré de escrebirle con todos los que de aquí fueren porque no soy nada pereçoso. Si Juan de Bilº [Bilbao] no le a escrito tan a menudo como v.m. quisiera, es porque ya no entiende en negocios, que yo e bibido con él 5 años y quoanto tenía negocios y se le daba por ellos, bien a menudo escrebía y de que le aya probeído lo que le debía, a echo en ello como era obligado, que justo es que él ni nenguno no tenga lo ageno. En lo que v.m. dize que se llegaría a ber si se puede aber más regaliz, digo que aunque se aya comprado no habrá que perder en ello. Qoanto a la memoria de v.m., parte della fue en Martín de Landa y Guillén de Londres que sabemos llegaron allá a 7 del presente y no fue el tonel donde ban los alfileres, ni lo demás que v.m. tiene pedido por no querer tomarlo, que, como eran dos naos pequeñas, se cargaron de presto y no quisieron tomar nenguna pieça grande y, aunque los quise azer fardelicos pequeños, no ubo lugar, e assí ba el resto de la memoria en esta nao de Rodrigo del Castillo questa presta por partir con el primer tiempo, en la qual nao embío de 700 a 800 fardeles de ropa, e a Pedro de Arbieto escribo e a v.m. todo lo que quisiere dello, y la memoria que v.m. dize embiará se complirá con más todo lo que embiare a mandar, e se embiará de aquí adelante consinado al señor Miguel de Beroyz por que aga la voluntad de vs.ms. Tocante a las 100 sacas, beo lo que v.m. me dize ; yo me informaré dello y le abisaré con el primero, que ariba digo lo que se a de azer, y olgará v.m. ; me avisará el precio de la lana, porque unas que solía embiar Esteban de Monrreal a Juan Grillo Descalada agora 4 o 5 años era muy ruyn azienda porque benían llenas de roña y mal labadas e assí no podía aber salida dellas, no ostante esto, bien creo v.m. esté al cabo de cómo se an de adreçar y abíseme con el primero el precio de lo que cada cosa bale, que lo mesmo aré yo con el primero y siendo cosa que bale la pena entenderé más en ello y yo proberé a v.m. todo lo que embiare a pedir que sea a su contento y sin que falte nada siendo cosa que se aya en la tierra. Qoanto al alumbre, beo lo que v.m. dize y pluguiera a Dios que nos ubiéramos carteado agora 5 o seys meses como agora, porque balía aquí 50 ds. el quintal porque no abía libra dello, y, en esta tierra, no pueden pasar sin ello, porque es tan necesario como el pan y además de los tintureros de paños, no ay género de mercadería que aquí se aga que no entra en ello alumbre, y, bisto por su magestad que a nengún precio y el gran daño que la tierra recebía, ymbió al marqués de Los Béles 69 y a los demás que tienen el alumbre y a echo concierto con ellos por que embíen a esta tierra cada año e, assí, lo que balía 50 ds. agora 6 meses bale agora 4 ds. y medio ; por tanto, si v.m. lo puede allá bender a 6 ds. abisémelo que yo le embiaré lo que quisiere y, con lo dicho, porque con el primero escrebiré a v.m. lo que más se ubiere que le abisar, por ésta no ay que más dezir. Nuestro Señor guarde y prospere bida y estado de v.m. como desea. Después descrita asta aquí, me [he] ynformado de las sacas que v.m. suele azer y me dizen que son 3 suertes, que bale la más fina de 42 a 44 gruesos clabo 69 Luis de Fajardo, marquis de Los Vélez. 01 Brumont-Priotti.indd 195 22/04/14 09:01 196 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti y la segunda suerte de 35 a 37 y la tercera de 30 a 32, y que si salen una con otra puestas en San Sebastián de 13 ds. a 13 ½ cada saca, se pueden tomar. Sobre esto, v.m. me abise lo que pasa y allándose a este precio o dende abaxo las aga v.m. señalar, y v.m. puede pedir las mercaderás que quisiere que yo se las embiaré a su contento. Açafrán de Aragón bale agora de 14 a 15 s. lb. Bea v.m. si ay allá cañafístola porque bale aquí de 24 a 30 placas la libra y 50 s. el quintal donde solía baler 30 s. A Monrreal solía embiar Juan de Bil° muchas drogas ; abíseme si se entremete v.m. en ello porque quandoquiera cosa que v.m. quiera lo embiaré. Nuestro Señor etc. 74. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 20-III- 1556 (Leg. nº 145095, fº 16.) Commande envoyée. Grâce à la trêve les commandes seront mieux exécutées à l’avenir. Somos a 20 de março. La presente es copia de otra y después recibí otra copia de la que en ésta respondo, y no ay que dezir de afirmar quoanto ba dicho en ésta y cómo el resto de la memoria de v.m. ba en Rodrigo del Castillo, y de aquí adelante se embiará todo junto y con mejor orden e consinado todo al señor Miguel de Beroyz, que asta agora no hemos echo cosa a derechas porque no allábamos cosa sortida, porque los carros donde las traen an serbido en la guerra lo más del tiempo, e aun los oficiales que azen las mercerías agora con la tregoa buelben a sus casas, e assí abrá hombre lo que pide y la memoria que v.m. ymbiare aunque sea de 1000 £ yrá por mejor orden que a sido este poco y sin que falte nada e con lo dicho, porque cada día escribiré lo que más ubiere, ceso. Nuestro Señor etc. 75. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 16-IV- 1556 (Leg. nº 145095, fº 16.) Commande expédiée à Saint-Sébastien. Attente de la réglisse. Laines. Prix des marchandises. Somos a 16 de abril. La de arriba es copia de otras ydas el día que parece y después no e recebido nenguna de v.m., y assí abrá menos que dezir. Aquí embío a v.m. la relación de lo que asta agora he empacado por el señor Sanpedro de Arbieto 70 y con ello ba todo lo que v.m. me tiene pedido y el fardel de olandas ba en la nao de Bartolomé de Ygüeldo a San Sebastián, y consinado al señor Beroyz por que aga la boluntad de v.m. Al dicho señor Arbieto escribo dé a v.m. todo que dello v.m. quisiere tomar, porque ba bien sortido y v.m. me mandará embiar con el primero la memoria de lo que más quisiere que, sin faltar nada, yrá el todo consinado a Miguel de Beroyz para que aga la boluntad de v.m. Con el primero 70 01 Brumont-Priotti.indd 196 Armateur et marchand de Bilbao. 22/04/14 09:01 Identités marchandes 197 embiaré a v.m. relación de lo que más empacaré para que, siendo cosa que a v.m. contente, tome también todo, o lo que dello quisiere, y, como digo, la memoria que por la suya dize embiará me a de embiar para que baya la ropa en las naos de lanas. Qu’esperamos el regaliz benga para el tiempo, porque, a benirnos tarde, no lo tomaré por los 12 s. Las sacas también podrá v.m. embiar por su quenta o por la mía o como quisiera o si quiere a medias. Con lo dicho no ay otro que dezir. Cera bale 20 esc.1/2 ; anascotes a 50 s. ; cobre de 45 a 46 s. ; tunes a 7 £ 12 s. ; ultrafinos, 6 £ 6 s., menines, 8 £ 13 s. Cámbiase para mayo a 68. Nuestro Señor guarde y prospere a v.m. como desea. Besa las manos a v.m. Miguel de Gámez. (au dos) : A mi señor Juan de Aquerreta en Pamplona. Porte, 68 mrs. 76. Miguel de Gámez à Esteban de Aquerreta, Anvers, 8-VI-1556 (Leg. nº 145095, fº 17.) Réglisse : qu’il soit envoyé pour la date stipulée dans le contrat de vente, sinon vente annulée. Marchandises reçues. Jhesús, en Emberes a 8 de junio de 1556 Señor Esteban de Aquerreta Señor, La de v.m. de 16 del pasado rescibí a 6 del presente, a la quoal por ser en respuesta de otras mías responderé en brebe. Quanto al regaliz, beo quedaba v.m. abisado de cómo bendí los 600 quintales a 12 s. a tiempo de 3 o 4 meses y a dita segura, lo quoal bisto lo que se trataba de la tregoa y fue con condición que se le a de librar en fin de agosto que, para el tiempo, cumple, que en todo caso sea aquí, porque, a no benir, no la recebirá porque ya él me ofrece trenta escudos por que el partido sea nenguno y assí cumple que, aunque se pague de bentaja en el flete, se embíe de lo primero y que esté cargado antes del mes de julio, de manera que sea aquí para mediado de agosto o, al más tardar, para fin de agosto porque, beniendo para el tiempo, está de acuerdo que tomará los 1000 quintales por que otro no le aga daño y, pues v.m. vey que de tenello bendido al precio que está bendido o de bendello a 6 s., como se presume que baldrá, nos ba [a] dezir 300 £ de grueso. Cumple que no mirando en el flete 100 ds. más o menos se nabegue con tode diligencia en algún nabichuelo o azabra que se puede tomar para el efeto y un nabichuelo flamenco que partió de aquí los días pasados, que yba a Laredo o a Bilbao, lo traerá todo por 100 ds., e no allando aquel, es menester tomar otro nabío que, agora, en tiempo de paz, como no an menester traer mucha gente, por 100 ds. o por 150 ds. bendrá una azabra y, de aquí allá se le podrá dar carga para que salga mejor mercado y, en azer esto, no es menester que aya descuydo porque, pues la azienda está presta, no es razón que se dexe de nabegar por falta de nabío, aunque se aya de pagar el duble, porque bale más perder 100 ds. que mil y por 01 Brumont-Priotti.indd 197 22/04/14 09:01 198 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti [que] soy cierto que el señor su padre y v.m. pornán la diligencia que cumple, no tengo sobre ello que más dezir de suplicalle se ponga toda diligencia. Quoanto a las mercaderías quedo abisado de las que tomó y el fardel de olandas abrá recebido después, y la memoria que v.m. embiare yrá a San Sebastián consinado al señor Beroyz sin que falte nada ; y las yleras abrán llegado después y v.m. las abrá tomado las que le a parecido. Quoanto a las sacas, el señor su padre y v.m. abisarán lo que sobre ello les parece con lo dicho y porque cada día escribiré lo que se ofreciere, ceso. Nuestro Señor guoarde y prospere bida y estado de v.m. como desea. 77. Miguel de Gámez à Esteban de Aquerreta, Anvers, 12-VI-1556 (Leg. nº 145095, fº 17.) Qu’on charge le réglisse sans tarder. Somos a 12 del dicho. La de arriba es copia de otra y después, no e recebido nenguna de v.m. y assí no ay otro que dezir de que el regaliz se cargue sin perder tiempo, que assí cumple, porque cada día ba baxando y baxará a 6 o 7 s. si biene lo que v.m. dize bey a traer que, por eso, cumple, benga de lo primero e de manera que sea aquí por fin de agosto. Açafrán seco bale 16 s. la libra, lo graso, 13 s. Con lo dicho, no ay otro. Nuestro Señor Al serbicio de v.m. Miguel de Gámez. (au dos) : a mi señor Esteban de Aquerreta, en Plampona. 78. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 29-VI-1556 (Leg. nº 145095, fº 18.) Réglisse : Gámez espère qu’il arrivera à temps. Les Aquerreta pourront envoyer de la laine pour Bruges l’année prochaine. Commande expédiée plus tard. Réglisse assuré. Demande de crédit. Jhesús, en Emberes a 29 de junio de 1556 Señores Aquerretas Señores, En 20 del presente, recebí la de vs.ms. de 23 del pasado a la quoal, por ser en respuesta de las mías, responderé por ésta en brebe. Quoanto a lo del regaliz, ya tengo abisado a vs.ms. que él que compró los seyscientos quintales tomará lo demás a cumplimiento a los mil por tenerlo todo en su mano y Pedro de Arbieto me escribe que bendrá con sus cubiertas de márrega y muy bien acondicionado, que huelgo mucho dello porque el hombre que lo tiene comprado es hombre de bien y es el mesmo que lo compró de Juan de Bil° lo que vs.ms. le abrán embiado, el quoal gasta más que todos los demás 01 Brumont-Priotti.indd 198 22/04/14 09:01 Identités marchandes 199 juntos y, assí, cada año, podremos bender en él dos mil quintales y, como les tengo escrito, la venta está hecha, a condición que se le a de librar por todo el mes de agosto y assí querría biniese para el tiempo y si está cargado en Ochoa de Copetillo las demás que con él bienen bendrán a tiempo, plaziendo a Dios, y no se perderá nenguna cosa, de que vs.ms. se concierten con esos pueblos porque a lo porbenir siempre baldrá de ocho a diez sueldos para años y bea lo bendamos a doze de manera que, pues no abenturamos a perder, no se dexe el negocio de las manos y no dexen de concertarse en nenguna manera por los diez años o por el tiempo que quisieren. Quoanto a las sacas, si vs.ms. no pueden azer nada por este año por ser ya tarde, para el año que biene podrán señalar dozientas a medias como el regaliz y de la parte que a vs.ms. les biniere. Yo embiaré las mercaderías que pidieren por su quenta y vs.ms. me pagarán, como dizen, los fletes y aberías de las mercaderías que les embiaré y me arán bueno lo que costare fasta puesto en la nao con el coste del seguro y costas. Las sacas an de ser de la suerte que vs.ms. an embiado otras beces a Brujas, que, creo, son las mesmas suertes que en esta carta dize, de lo quoal yo me ynformaré y abisaré con el primero lo que dello me pareciere. Esta memoria bino tarde por poder yr en las naos de lanas porque ya están de buelta e assí, benido que sea el regaliz y librado de lo que a vs.ms. les biniere, se proberá para la de otubre o la de Billalón o, si quisiere, se ymbíe esta memoria o otra en la nao de Copetillo y las que con él se esperan, me lo mandarán abisar con el primero, porque se ará como lo ordenaren y de oy más lo que vs.ms. pedieren se embiará a San Sebastián, abiendo naos para allá. Los quatrozientos ducados que vs.ms. me mandan asegurar sobre el regaliz están asegurados, que les será abiso. Como las naos partieron más presto de lo que pensamos y se me quedó acá la ropa, afleté un nabío de sesenta toneles que ba en compañía de otro nabío que aquí compró Juan Martínez de Goyre, los quoales no agoardan que el tiempo. Si el regaliz no estubiere acabado de cargar, mandarán vs.ms. se cargue en él porque no nos costará la metad del flete que beniendo en otra, y bendrá bien tratado porque es buen nabío, y si el regaliz fuere cargado en las otras y tubiere sacas o alguna otra cosa que le dar, lo podrá cargar en él porque, como digo, el flete saldrá en buen barato. Suplico a v.m. que si tiene amistad con el señor Sancho Rogel 71 o con algún otro que embía lanas a Brujas, aga escrebir al señor Gerónimo Cruzat o al que aze por ellos que quoando ubieren de remetir dineros de las sacas me den a cambio asta mil o dos mil ducados por feria porque, como cargo ropa para muchos, e menester siempre dineros y, como acá andan las cosas estrechas, no se alla todas bezes y, assí, me arán vs.ms. merced en azer escrebir lo dicho porque en ello no abenturará otro que azerme merced y en lo que yo les pudiere serbir acá, lo aré de muy buena boluntad, y con lo dicho Nuestro Señor guoarde y prospere bida y estado de vs.ms. como desean. 71 Marchand de Pampelune, né en 1503, un des plus importants exportateurs de laine du royaume de Navarre (ARN, Papeles sueltos, no 19, carpeta 17) ; H. Lapeyre, El comercio…, p. 186. 01 Brumont-Priotti.indd 199 22/04/14 09:01 200 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 79. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 2-VII-1556 (Leg. nº 145095, fº 18.) Laines. Somos a dos de julio. La de arriba es copia de otra y no ay otro que abisarles de que las sacas que se an de señalar an de ser cien, o quoando mucho duzientas, que en la copia de la de arriba fue puesto por yerro de pluma quatrozientas, abiendo de costar 13 ds. ; an de ser muy buenas porque las comunes no han de costar que honze ducados o honze y medio, que ansí me lo dize Juan de Doypa 72, el quoal dize su gente de Bictoria aver comprado de v.m. muchas bezes. 80. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 10-VII-1556 (Leg. nº 145095, fº 18.) Hollandes envoyées. Somos a diez del dicho. Después no e recebido nenguna de vs.ms. y assí no ay que dezir de afirmar lo dicho. Del fardel de olandas que embié a vs.ms. dirigido a Beroyz en la nao de Villabiciosa, les suplico me abisen del recibo. N. S. Besa las manos de vs.ms. Miguel de Gámez. (au dos) : a mis señores Juan y Esteban de Aquerreta, en Pamplona. Porte, 17. 81. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 20-VIII-1556 (Leg. nº 145095, fº 19. Réglisse reçue en partie : il fallait tout envoyer. Perte si le reste n’arrive pas à temps. Marchandise bonne pour l’avenir. Gámez ne veut pas prendre les laines. Lettre de change. Commande : sera exécutée. Jhesús, en Emberes a 20 de agosto de 1556 Señores Juan y Esteban de Aquerreta Señores, A 15 del presente recebí la de Plampona de 8 de julio y a 18 la de primero de agosto escrita en San Sebastián a las quoales responderé por ésta. Quoanto al regaliz, la ulqueta llegó aquí a 13 del presente y la mercadería bino bien acondicionada eceto cinco o seys balas que bienen algo dañadas por aber benido junto a grasas. El hombre las recebió y bien quisiera que en lugar de las grasas ubieran benido 400 balas que dize pudiera aber traído. Jacobe de 72 D’une famille originaire de Vitoria, Juan de Doypa est un importateur-exportateur actif à Anvers au milieu du XVIe siècle, voir L. Bril, op. cit., p. 89, 127. 01 Brumont-Priotti.indd 200 22/04/14 09:01 Identités marchandes 201 Ugaz lo erró con pensar que acertaba y fue gran descuydo suyo porque, asta saber si abía la carga o no, no abía para que dalle las grasas y tengo miedo que no recibamos mucho daño porque, si biniere fuera de tiempo, el hombre no lo querrá recebir porque de aí an benido más de 200 cargas además que an benido también del Andaluzía, y assí lo an bendido a 9 s. 6 y a 9 s. a 6 meses de tiempo. Todabía podría ser que el nabío de Bastián de Villafranca llegase a tiempo y sino, es menester que tomemos paciencia, y no tengan vs.ms. pena que como sea benido yo procuraré de darle la mejor salida, y aber benido quando bino lo de Cruzat que cargó Beroyz, aunque binieran 2000 quintales, se bendieran porque la azienda es buena y biene bien tratada, y para en lo benidero, poniéndolo vs.ms. para 15 de junio en San Sebastián, cada año asta 3000 quintales, podremos azer buen negocio porque yo embiaré siempre de aquí un nabío que no nos cueste los 2/3 del flete que cuesta cargado en nabíos de allá, y por lo benidero yo aré, por lo que a mi toca, tengan vs.ms. con tiempo el dinero o les embiaré mercadería, pediendómela, de la manera que vs.ms. dizen, que me paguen el coste y costas y que paguen allá vs.ms. los fletes y aberías. Quoanto a las sacas, las que v.m. tiene de presente, las podrá bender a otro porque no me allo con dineros en ésta de otubre y, quoando me hallase, no las querría pagar en tan brebe tiempo, porque Juan Capero las solía allar a pagar a año y medio y tampoco de 13 ds. arriba no son para acá y, assí, no ay en ello que tratar sino que estubiéndole a v.m. muy bien para el año que biene podremos azer asta 100 o 200 sacas a medias, como el regaliz y como lo baya pagando pagaré yo mi mitad, sea en dinero allá o embiando la mercadería de acá o como a vs.ms mejor les estubiese, y de lo que acordaren me podrán abisar. Beo como le an librado a vs.ms. 1650 £, a pagar ½ en otubre ½ a mayo, que le prometo a v.m. que v.m. gane más en ello que no él que se las bendió, porque apenas sacará su dinero y aun creo antes pierda que gane en especial si la tregoa se rompiese, que no lo soldaría con 20 por ciento de pérdida e assí yo huelgo que otros lo agan y no yo. El agrabio que se nos a hecho en aber cargado las grasas, no ay de quien cobrallo porque el maestre tomó lo que le dieron como era obligado a tomar y, assí, él que nos a hecho el daño, pensando azer bien, a sido Jacobe de Ugaz. Para otra bez se dará orden para que vs.ms. lo sepan con tiempo. Yo aré todo mi mejor por prober a vs.ms. para otubre lo más que pudiere y la resta será para Billalón y mayo y en ello aré lo mejor que pudiere. A vs.ms. beso las manos por la merced que me dizen me arían en ablar a los señores Rogeles o a Cruzat y si vs.ms. quisieren mercaderías de acá, yo se las embiaré por su cuenta contado sin encomienda sin tener que ber más en ello con ganancia ni pérdida y allando vs.ms. les biene esto más a cuenta, lo podrán ordenar como vs.ms. lo mandaren. Con lo dicho, a las de vs.ms. no ay que más responder, ni de nuebo que les abisar como lo aya lo aré y Nuestro Señor guarde y prospere bida y estado de vs.ms. como desean. A aber traído las 400 balas que dize truxerá en lugar de las cien barricas, no nos costará de flete más de 2 s. 6 por bala donde pagamos a 4 s. que ban a dezir 30 £, y las perdemos sólo en el flete sin lo que nos ba a dezir en la benta. Paciencia, para otra bez yo embiaré de aquí un nabío grande y no costará de flete de cada bala 2 s. Besa las manos de vs.ms. Miguel de Gámez. 01 Brumont-Priotti.indd 201 22/04/14 09:01 202 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 82. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 12-XI-1556 (Leg. nº 145095, fº 20.) Arrivée d’un navire dont le chargement a été en partie jeté à la mer. Réglisse vendue à moindre prix. Itinéraires commerciaux. Projet pour vendre le réglisse à l’avenir. Assurance de la réglisse perdue. Jhesús, en Emberes a 12 de nobiembre de 1556 Señores Aquerretas Señores, La última que a vs.ms. escrebí fue a 10 del pasado y lo que más ay que dezir es que el nabío de Bastián de Billafranca llegó aquí a primero deste y traxo menos 56 sacas, que las echó a la mar. Le demás trae tan maltratado que es manzilla bello y los sacos tan rotos que para remendallo y azer 10 sacas, para coger lo que abía en el suelo, a entrado obra de ochenta anas de cañamaça. Aquí ay arto regaliz benido de Andaluzía y lo an dado a 8 s. y a 8 s. 6 a seys meses, y lo mesmo a hecho Gerónimo de Cabañas lo que de allá ymbiaron a Cruzat que lo a dado a 8 s. o a 8 s. 6 a 7 o 8 meses, y, con esto, yo no e podido azer lo que quisiera y, por no azer costas con ello y también por ser mercadería que merma, lo e bendido a Juan Barrón a 10 s. el quintal a pagar a 8 meses de tiempo, que, en berdad, a seydo desgracia en benir tan tarde y, pues no se puede más azer, es menester aber paciencia. También es llegada la nao de Martín de Anueta donde bienen 86 sacas. Yo e escrito a Gelanda lo carguen para Roán porque allá bale a razón de 11 s. de grueso y no se embíe allá más porque en cien sacas ay arto. De aquí adelante, no es menester ymbiar más de obra de 600 o 800 quintales porque en ellos ganaremos tanto como en 2U, porque, beniendo mucho, no lo quieren pagar y, ubiendo poco, páganlo bien y vs.ms. an de procurar de ser los primeros en embiallo si quieren acertemos y lo que de mi parte fuere menester, yo se lo remitiré con tiempo, de manera que no tengan que agoardar como agora. Vs.ms. berán si quieren agoardar por su parte a que se cobre o si quieren les embíe mercaderías, tomándolas por el tiempo ; me lo abisen e ymbíen la memoria y como les e escrito quisiendo mercaderías por su cuenta de aquí adelante me podrán embiar la memoria porque por mi cuenta no las quiero embiar asta que Pedro de Arbieto esté de assiento. Vs.ms. me embíen con el primero la cargaçón del regaliz asta puesto en San Sebastián y la cargazón jurada para cobrar de los aseguradores las 53 sacas y, con lo dicho, no se ofrece otro que dezir. Nuestro Señor guoarde a vs.ms. como desean. 83. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 13-XI-1556 (Leg. nº 145095, fº 20.) Réglisse : il y en a assez pour cette année et pour la suivante il ne faut pas en envoyer jusqu’à nouvel ordre. Commande : à payer comptant, d’où l’absence de gain car l’argent est très cher. Gámez enverra ce qui s’achète à crédit. Safran : en envoyer. Envoyer le reste du réglisse à Rouen. Somos a 13 del dicho. Después descrita ésta e recebido la de v.m. de 6 del pasado, de Pamplona, y porque en lo de arriba digo lo que pasa en lo del regaliz, diré en brebe lo que se ofrece. 01 Brumont-Priotti.indd 202 22/04/14 09:01 Identités marchandes 203 Quoanto a lo de los Rogeles, no ay que tratar sobre ello, de que a v.m. beso las manos por la pena que en ello a tomado. En lo del regaliz emos seydo desgraciados y no ay sobre ello que tratar de aber paciencia. Dízenme ay arto para este año y él que biene, e assí me parece no debe v.m. entrar en ello asta que yo se lo abise que, en siendo tiempo, se lo abisaré y en sacas tampoco quiero entrar por el presente, pero, como a v.m. e escrito por otras, quisiendo v.m. mercaderías de aquí por su cuenta, se las embiaré lo que montare y cada cosa en su tiempo. Tomaré sobre v.m. o sobre quien v.m. ordenare, que si desta manera lo quisiere, me lo abisará y, no ostante esto, no dexaré algunas bezes de embiar algo para que dello v.m. me aga sacas, y las mercaderías será para el coste de aquí, como está dicho. E bisto esta memoria de v.m. y lo que en ella v.m. pide, es de cosas que se da el dinero antes que se reciba, eceto los bocaranes e yleras que con esto se da 6 o 7 meses y con los manteles quoanto se toma cosa que bale la pena y, assí, no se puede cumplir esta memoria del regaliz por aber dado con ello 8 meses a Juan Barrón como digo e porque, de presente, yo no quiero entrar en cosa de allá porque no beo ay ganancia nenguna mientras el dinero biene de aquí allá a 360 y a 370, pero pareciéndome que v.m. quiere que se cumpla esta memoria la cumpliré y los manteles, bocaranes e yleras serbirá de lo que es a tiempo a benir e lo que pagaré de quanto tomaré sobre v.m. para feria de Billalón, que creo lo allaré a cambio, aunque se alla con arto trabajo, e no quisiendo v.m. la mercadería, la dexará para mí, porque en ello no se abenturará a perder nada. Para pagar los fletes e abido menester de buscar el dinero y, en berdad, que en otro tiempo era menos buscar IU £ que agora 100 £ e assí en cosa de allá no ay que entrar hombre, si no es biendo la ganancia clara. Çafrán seco de Aragón bale aquí 15 s. a 3 meses de tiempo y lo graso de Castilla 12 s. también. Creo no ay que ganar en ello y todabía le suplico me abise lo que bale. Las grasas que embió Jacobe de Ugaz ; no eran suyas, ni las cargó él, sino Martín de Ole 73 y él lo erró, pensando nos azer probecho, que pensó cupiera todo el regaliz además de las grasas. Las quoarenta y cinco cargas, si alla buen nabío para Roán, las podrá v.m. cargar para Roán, consinados a Robert Duret, porque las 86 sacas no se cargaron para allá por no aber en Ramua 74 nabío que fuese y las embiaron a esta villa e assí lo e entregado al mesmo Juan de Barrón, al mesmo prescio y tiempo, que también a benido maltratado. Con lo dicho no ay otro que dezir por el presente. Nuestro Señor guoarde y prospere bida y estado de v.m. como desea. A serbicio de v.m. Miguel de Gámez (au dos) : a mi señor Juan de Aquerreta en Pamplona 73 De Olave ?, de Olite ? 74 Arnemuiden. 01 Brumont-Priotti.indd 203 22/04/14 09:01 204 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 84. Sanpedro de Arbieto à Esteban de Aquerreta, Logroño, 28-VIII-1556 (Leg. nº 145095, fº 22.) Réglisse non chargé à Saint-Sébastien : la faute en incombe à Beroiz. Faire les comptes du réglisse. En Logroño, a 28 de agosto de 1556 Señor, A Çaragoça, recebí la de v.m. con el señor Juan de Aquerreta, su padre, al qual oy ocho días, dexé allá muy bueno y después, por la de v.m. fuy habisado de lo que se abía echo tocante a la carga que al nabío flamenco se abía de dar y, de berdad, no sé qué dezir de que son solas 180 balas de regaliz ; se fuese porque, puesto que cerraba, llevase allá de cargazón 100 barricas de grasas, que hazen 25 toneles, lugar abía para llebar todo el regaliz nuestro. Dízeme el señor Juan de Aquerreta que en Miguel de Beroyz ubo fraude ; no sé cómo lo entienda porque según se me daba en priesa para los fletes del regaliz, todo debía de traerlo para la ora y, estando allí el regaliz, con buena causa, no se debía entremeter él en cargar otra ropa. Asta saber al fin lo que a pasado, no sé qué dezir, de que yo pensé venir por aí a berme con v.m. Déxelo por la priessa que me dieron los negocios de allá y también porque me dixieron que estaba v.m. en San Sebastián a despachar al segundo nabío que abía afletado. Suplico a v.m. que me abise lo que se a echo y hazer siguiente lo de arriba. Yo partiré para Bilbao a primero o segundo deste y seré de buelta para los quinze dél ; sy v.m. biniese a Bilbao en el ynterín que yo allá estubiese, podríamos aclarar la quenta deste regaliz y satisfazernos de los restos, donde, no allándose v.m. aquí para los xv deste, lo podremos hazer o yo yré asta aí, habisándome porque tengo de yr a Çaragoça, que de lo que determinare séale [aviso], suplico me abise dentro de quatro o cinco días que he de partir para Bilvao, para que sepa yo cómo me tengo de gobernar. Esta carta al señor Juan de Basurto, suplico a v.m. se le dé en propio ; si fuere serbido de hazerme respuesta, se la tome y me la embíe. Nuestro Señor guarde a v.m. como desea y < > También soy deudor de 50 esc. en Çaragoça, recebidos, que con lo demás e de satisfazer A serbicio de v.m. Sanpedro de Arbieto (au dos) : a mi señor Esteban de Aquerreta menor en Pamplona Porte : medio real 01 Brumont-Priotti.indd 204 22/04/14 09:01 Identités marchandes 205 Index des lettres 1. Arnaot del Plano à Rodrigo de Espinosa, Anvers, 17-III-1533 2. Arnaot del Plano à Rodrigo de Espinosa, Anvers, 26-III-1533 3. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 24-III-1535 4. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 28-V-1535 5. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 27-VII-1535 6. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 8-VIII-1535 7. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 20-XII-1535 8. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 10-IV-1536 9. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 8-V-1536 10. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 9-X-1536 11. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Burgos, 9-XI-1536 12. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 28-III-1537 13. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, julio 1537 ? 14. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 9-VIII-1537 15. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 15-VIII-1537 16. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Bilbao, 22-X-1537 17. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 23-XI-1537 18. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 9-I-1538 19. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 15-IV-1538 20. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 7-VIII-1538 21. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 8-IX-1538 22. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 15-IX-1538 23. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 29-IX-1538 24. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 24-XII-1538 25. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 30-XII-1538 26. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 6-I-1539 27. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Pampelune, 1-II-1539 28. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 13-III-1539 29. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 2-IV-1539 30. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Saint-Jean de Luz, 20-IV-1539 32. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina del Campo, 14-VIII-1539 33. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 23-VIII-1539 34. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 25-IX-1539 35. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 30-IX-1539 36. Rodrigo de Espinosa a Antonio de Añués, Medina de Ríoseco, 30-IX-1539 37. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 7-X-1539 38. Juan de Arrieta à Juan Lojao, Bruges, 21-X-1539 39. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Bilbao, 30-X-1539 40. Miguel de Añués à Arnaot del Plano, Sangüesa, 20-XI-1539 41. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 20-XI-1539 42. Rodrigo de Espinosa a Antonio de Añués, Medina del Campo, 25-XI-1539 43. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 27-III-1540 44. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 4-IV-1540 45. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 12-IV-1540 46. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 22-IV-1540 47. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 5-VIII-1540 48. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 4-XII-1540 49. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 18-XII-1540 50. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 4-I-1541 01 Brumont-Priotti.indd 205 22/04/14 09:01 206 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti 51. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 12-I-1541 52. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 5-IV-1541 53. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 11-IV-1541 54. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 6-V-1541 55. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Pampelune, 10-V-1541 56. Lope de Esparza à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 2-VI-1541 57. Juan de Arrieta à Miguel de Añués, Bruges, 14 -VII-1541 58. Juan de Arrieta à Miguel de Añués, Bruges, 21 -VII-1541 59. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 6-VIII-1541 60. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 11-VIII-1541 61. Grabiel de Añués, abbé de San Salvador de Leyre, à Juan de Arrieta, Leyre, 14-VIII-1541 62. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Pamplona, 3-IX-1541 63. Juan de Arrieta à Sancho de Líbano, Bruges, 22-XI-1541 64. Juan de Arrieta à Sancho de Líbano, Bruges, 23-XI-1541 65. Juan de Arrieta à Antonio de Añués, Bruges, 5-XII-1541 66. Juan de Arrieta à Antonio de Añués, Bruges, 6-XII-1541 67. Jerónimo Jiménez à Miguel de Añués, Bruges, 19-VII-1547 68. Luis Cruzat à Antonio de Añués, Bruges, 3-VIII-1547 69. Carlos marzilla de caparosso à Miguel de Añués, Paris, 12-VIII-1547 70. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, s.d. (1555) 71. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 7 -XII-1555 72. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 30-XII-1555 73. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 17-III-1556 74. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 20-III- 1556 75. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 16-IV- 1556 76. Miguel de Gámez à Esteban de Aquerreta, Anvers, 8-VI-1556 77. Miguel de Gámez à Esteban de Aquerreta, Anvers, 12-VI-1556 78. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 29-VI-1556 79. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 2-VII-1556 80. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 10-VII-1556 81. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 20-VIII-1556 82. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 12-XI-1556 83. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 13-XI-1556 84. Sanpedro de Arbieto à Esteban de Aquerreta, Logroño, 28-VIII-1556 01 Brumont-Priotti.indd 206 22/04/14 09:01 Identités marchandes 207 Bibliographie Abed Al-Hussein Falah H., Trade and business community in Old Castile. Medina del Campo, 1500-1575, thèse présentée à l’université d’East Anglia, mai 1982. Anciburu Alicia, « Personajes : Flandina Cruzat », Antzina, 2007, p. 35‑37. Angiolini Franco et Roche Daniel (éd.), Cultures et formations négociantes dans l’Europe Moderne, Paris, EHESS, 1995. Antunes Cátia, Globalisation in the Early Modern Period. The economic relationship between Amsterdam and Lisbon, 1640-1705, Amsterdam, Aksant, 2004. Baetens Roland, « El desarrollo social y económico de Flandes durante los siglos XV, XVI y principios del XVII » dans W. Thomas et R.A. Verdonck (coord.), Encuentros en Flandes, Louvain, Université de Louvain, 2000. 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Al-Andalus, 39. Allemagne (l’), 16, 45, 52, 59, 61, 63, 64. Allemands (les), 21, 46, 57. Alun, 66. Amérique (l’), 52, 61, 62, 66. Anascotes, 62, 67. Andalous (les), 30, 55. Andalousie (l’), 66, 67. Anglais (les), 20. Angleterre (l’), 20, 66. Añués Antonio de, 32, 36, 38, 68. Añués Miguel de, 4. Anvers, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22, 26, 27, 31, 36, 37, 41, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 61, 62, 63, 64, 66, 67, 68, 69, 72, 79, 80, 82. Anversois (les), 16, 24, 53. Aquerreta Esteban de, 4. Aquerreta Juan de, 56, 68. Aragon (l’), 40, 42, 66, 67. Arbieto San Juan de, 68. Ardembourg, 40. Armentières, 62. Arras, 63. Arriaga Adriano de, 67. Arrieta Juan de, 4, 67, 68, 69, 74. Arudy (canton d’), 9. Audenarde, 61. Augsbourg, 46, 61, 64. Ayala Elvira de, 15. Ayala Gregorio de, 14, 15, 37, 69. Azcoity Johan d’, 67. Baetens Roland, 45, 46. Baltique (la), 45, 61, 64. Basques (les), 14, 39, 40, 41, 55, 57. Basse Navarre (la), 21, 23, 35, 70. Bayonne, 69. Béarn (le), 14. Béarn (le), 9, 11, 23, 24, 34, 35, 65. Béarnais (les), 14. 01 Brumont-Priotti.indd 216 Béarnais (les), 7, 15, 19. Belorado, 67. Bergen-op-Zoom, 4, 14, 27, 28, 29, 34, 36, 49, 52, 53, 55, 56, 61, 80. Berlin, 15. Bernuy (les), 66. Beroiz Miguel de, 4. Besançon, 52. Béthune, 62. Bilbanais (les), 7, 10, 12, 14, 17, 18, 21, 23, 37. Bilbao, 3, 17, 19, 20, 23, 24, 27, 28, 30, 32, 33, 34, 36, 38, 40, 41, 47, 61, 65, 66, 67, 68, 76. Biscayens (les), 10, 12, 13, 19, 20, 21, 40. Blé, 32, 45, 69. Bohême (la), 64. Bois-le-Duc, 64. Bordeaux, 9, 28, 47, 65. Bougrans, 36, 61, 65. Bouvignes, 64. Brabant (le), 6, 16, 20, 27, 30, 31, 44, 47, 58, 61, 62, 72, 79. Bramantes, 63. Braudel Fernand, 39, 43, 45, 46, 47, 52, 64. Bretagne (la), 65. Bruges, 8, 10, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 21, 25, 37, 38, 39, 40, 41, 50, 52, 61, 62, 66, 68. Buonvisi (les), 3. Burgalais (les), 12, 40. Burgos, 18, 21, 29, 40, 41, 42, 55, 66, 67, 74, 84. Cadix, 30. Calais, 19. Cambrai, 63. Caparroso (les), 37. Caparroso Antón de, 24, 25. Capetillo Ochoa de, 19. Çaro Juan de, 70. Cartes à jouer, 36. Casa Nueba Juan de, 19. Casado Alonso Hilario, 6. Casse, 66. Castillans (les), 10, 13, 15, 16, 39, 41, 57, 58, 60. 22/04/14 09:01 Identités marchandes Castille (la), 2, 3, 4, 5, 11, 14, 15, 20, 21, 22, 23, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 33, 34, 35, 38, 42, 46, 47, 52, 53, 55, 56, 57, 58, 60, 61, 62, 65, 66, 67, 68, 72, 79. Catalans (les), 39. Catalinaga Hortuño de, 9. Cenami (les), 3. Ceriza Joan de la, 9. Chanvre, 45. Charles Quint, 1, 3, 4, 5, 14, 15, 16, 17, 18, 25, 33, 34, 39, 41, 44, 45, 46, 47, 50, 51, 52, 54, 56, 57, 58, 69. Cire, 4, 20, 36, 64. Colza, 45. Comptant (achats et ventes au), 5, 29, 30, 31, 33, 34, 35, 46, 55, 57, 59. Consulat, 10, 11, 12, 13, 16, 18, 21, 22, 40. Cordouans (les), 30. Crédit (achats et ventes à), 5, 23, 27, 29, 31, 32, 33, 35, 36, 37, 50, 52, 55, 58. Cruzat (les), 24, 37. Cruzat Bernal, 25, 68. Cruzat Flandina, 25. Cruzat Luis, 24. Cucho Juan de, 58, 72, 76, 78. Cuir, 63, 65. Cuivre, 16, 36, 45, 52, 64. Dampierre Guy de, 40. Datini (les), 3. Del Plano Arnao, 4, 5, 7, 9, 11, 12, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 21, 22, 23, 25, 27, 28, 31, 60, 61, 63, 67, 69, 72, 74, 76, 78, 79, 80, 82. Del Plano Gregorio, 15. Del Plano Pedro, 19, 20. Del Valle (les), 15. Diamants, 21. Dinant, 64. Draps, 14, 15, 25, 28, 29, 31, 36, 52, 61, 62, 65, 67, 68, 69. Echávarri Diego de, 19, 21. Epices, 28, 52, 59, 66. Eraso Pedro de, 34, 36, 69. Escaut (l’), 53. Espagne (l’), 1, 3, 4, 5, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17, 18, 19, 30, 34, 35, 37, 38, 39, 40, 41, 45, 46, 47, 49, 52, 55, 56, 57, 59, 61, 63, 64, 65, 66, 67. 01 Brumont-Priotti.indd 217 217 Espagnols (les), 11, 12, 13, 16, 21, 40, 42, 53, 63. Espinosa García de, 68. Espinosa Juan de, 70, 80. Espinosa Rodrigo de, 4, 5, 7, 14, 19, 21, 22, 23, 24, 25, 27, 28, 31, 32, 37, 61, 63, 67, 68, 69, 72, 74, 76, 78, 79, 80, 82, 84. Etain, 36. Faillite, 6, 23, 31, 33, 36, 37, 68. Falun, 64. Fer, 36, 41, 63, 66. Ferdinand d’Aragon, 42. Fils, 15, 17, 28, 35, 38, 63. Flandre, 15, 16, 18, 20, 25, 30, 33, 37, 39, 40, 44, 47, 56, 57, 61, 67, 68. Florence, 3. Foires, 3, 4, 5, 10, 20, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 45, 49, 52, 53, 55, 57, 60, 62, 65, 68. France (la), 1, 5, 7, 20, 28, 29, 33, 34, 35, 42, 44, 46, 47, 56, 65, 66. Francfort, 55. Frise (la), 18. Fuenterrabía, 19. Fugger (les), 9, 14, 16, 18, 35. Futaines, 14, 16, 36, 61, 63, 64. Galice (la), 13. Gámez Miguel de, 4, 56, 68. Gardea Juan de, 28. Gascogne (la), 36. Génois (les), 39. Gibraltar (détroit de), 39. Gingembre, 36. Goris Jan Albert, 9, 13, 14, 19, 21, 42, 44, 46, 47, 51, 57, 62, 63. Grenade, 66, 84. Grossistes, 5, 29. Guénon Petijean, 31, 69, 84. Haarlem, 14, 15, 61. Habsbourg (les), 14, 45. Hainaut (le), 47. Hambourg, 64. Hanséates (les), 64. Haute Navarre (la), 23. Henri III (Comte de Nassau ), 17. Hollandais (les), 21, 47. Hollandes, 29, 56, 61, 63. Hondschoote, 45, 62, 63. 22/04/14 09:01 218 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Hongrie (la), 49, 50, 64. Huile de baleines, 66. Hurtado de Mendoza, 56. Iersekeroord, 14. Isunza Martín de, 22. Isunza Pedro de, 58, 72, 76, 79. Italie (l’), 3, 45, 46, 49, 63, 65. Italiens (les), 58. Jean d’Espagne, 42. Jeanne de Castille, 42. Jérez, 40. Labourd (le), 35. Laine, 4, 14, 20, 25, 28, 29, 31, 34, 35, 36, 40, 62, 66, 67, 69. Lanier Ochoa, 28, 34. Laraudo San Juan de, 19. Laredo, 20. Lezama Juan de, 17, 23, 29, 33, 36, 37, 38, 79, 80, 82. Lille, 1, 62, 63. Lin, 45, 61. Lisbonne, 3, 64. Livonie (la), 64. Logroño, 14, 67, 84. Lojao Juan de, 4, 31, 67, 68, 69, 70. Lojao, le jeune, Juan de, 68, 70. Londres, 8, 36. López de Recalde, le jeune, Sancho, 19. Louis de Male, 40. Louis de Nevers, 40. Lunebourg (duché de), 64. Lyon, 52, 55, 58. Madrid, 19. Manche (la), 39. Marguerite d’Autriche, 42. Martínez de Recalde Juan, 18, 19, 23, 80. Martínez de Zurbarán Juan, 19. Materné Jan, 26, 45, 46, 47, 61, 65. Maximilien d’Autriche, 41, 42, 45. Medina (les), 57. Medina de Rioseco, 21, 55, 72. Medina de Ríoseco, 72, 74, 79, 80. Medina del Campo, 21, 23, 29, 30, 32, 55, 69, 72, 74, 76, 78, 79, 80, 82, 84. Méditerranée (la), 39, 43. Meir (place du), 53. 01 Brumont-Priotti.indd 218 Mendoza Mencia de (Marquise de Zenete), 17. Merceries, 17, 29, 32, 33, 63. Mercier, 2, 5, 6, 7, 28, 31, 33, 58, 64. Meuse (la), 64. Middelbourg, 53, 67. Mongelos Arnaut de, 9. Moscovie (la), 64. Moyen Orient (le), 62. Mújica Gaspar de, 58, 74. Nájera, 14, 67, 72, 74. Nantes, 8, 16, 28, 65. Narva, 64. Nation, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 21, 22, 30, 40. Navarrais (les), 7, 13, 21, 23, 25, 28, 31, 55, 57, 58, 65. Navarre (la), 4, 7, 11, 14, 20, 21, 22, 23, 24, 27, 34, 35, 36, 37, 56, 61, 65, 67, 68. Navarro Francisco, 68, 69. Neubourg, 65. Niort, 65. Norvège (la), 64. Nouvelle-Espagne (la), 3. Oloron, 9. Orcayen Gonzalo de, 69. Ostades, 62. Osterlande (l’), 64. Outrefins, 62. Pampelune, 4, 9, 22, 23, 24, 31, 32, 33, 34, 37, 39, 56, 67, 68, 69, 76. Papier, 28, 32, 68. Paris, 57. Pastel, 6, 9, 23, 28, 36, 47, 65, 66. Pays Basque (le), 2, 12, 13, 19, 42, 66. Pays-Bas (les), 1, 3, 5, 7, 8, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 24, 30, 31, 34, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 44, 45, 46, 47, 50, 52, 54, 56, 57, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68. Peignes, 9, 34, 63, 65. Péninsule ibérique (la), 12. Péninsule ibérique (la), 2, 8, 39, 61. Pérez (les), 57. Pérez de Berrotarán Joan, 67. Philippe II, 3, 34, 38. Philippe le Beau, 42. Philippe le Bon, 40. 22/04/14 09:01 Identités marchandes Philippe le Hardi, 40. Piraterie, 46. Poitou (le), 36. Poivre, 5, 25, 27, 45, 64. Pologne (la), 64. Portugais (les), 58, 72. Portugalete, 18, 19. Potosí, 3. Protêts, 35. Pruner Joachim, 16. Prunes, 36. Prusse (la), 64. Pyrénées (les), 14, 23. Quadra Sancho de la, 19. Recalde (les), 23, 38, 58. Recalde Francisco de, 15, 17, 19, 23, 37, 38, 79, 80. Réglisse, 36, 66, 67, 68. Regoitia Martín de, 18, 19. Rennes, 28, 65. Rioja (La), 67. Ríosabel María de, 68. Rocillo Pedro de, 19. Rois Catholiques (les), 55. Rouen, 8, 32, 34, 36, 65, 66, 69. Rouens, 28, 31, 34, 65, 69, 84, 85. Ruiz Simón, 3. Sáez Mayora, 19. Safran, 66. Saint-Jean de Luz, 35. Saint-Sébastien, 4, 27, 64. Salamanca (les), 57. Sánchez de Urizar María, 19. Santa Cruz (les), 57. Santa Gadea Alonso de, 14, 16, 37, 57, 69, 72. Santo Domingo, 67, 72, 76. Saragosse, 68. Satins, 62. Sedano Juan de, 18. 01 Brumont-Priotti.indd 219 219 Serges, 62. Sévignacq-Meyracq, 9. Séville, 30, 39. Slovaquie (la), 64. Soieries, 62. Soria, 14, 72, 74. Sucre, 36. Suède (la), 64. Sünd, 45. Taffetas, 66. Tapisseries, 25, 63. Teintures, 28, 47. Thuringe (la), 64. Toiles, 25, 28, 29, 61, 65, 68, 85. Tolédans (les), 55. Torrecilla de Cameros, 67. Tournai, 61, 63. Tudela, 68. Tyrol (le), 64. Ugarte Juan de, 17, 67. Ugarte Martín de, 17, 19, 21, 27, 78. Valenciennes, 62, 63. Valladolid, 3, 19, 23, 38. Van der Wee Herman, 47, 49, 52, 54, 55, 61, 62, 63, 65. Vénitiens (les), 39. Villalón, 21, 25, 32, 55, 56, 58, 68, 72, 74, 76, 78, 79, 80, 82. Vitoria, 14, 22, 76. Vizcarra Antón de, 28. Welser (les), 16, 35. Witte Cristina de, 15. Yabar María de, 69. Yabar, 69. Zélande (la), 47. Zuazo Pedro de, 38, 58, 67, 79, 80. Zwin (le), 41. 22/04/14 09:01 220 Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti Résumé. – Samenvatting. – Abstract. – Biographie. – 01 Brumont-Priotti.indd 220 22/04/14 09:01