Identités marchandes

Anuncio
Identités marchandes
Merciers et hommes d’affaires dans le commerce
entre les Pays-Bas et l’Espagne (1533-1556)
par Francis Brumont
Université de Toulouse II-Le Mirail, France
FRAMESPA-UMR 5136
et Jean-Philippe Priotti
Université Lille Nord de France, F-59000 Lille, France
ULCO, HLLI, F-62200 Boulogne-sur-Mer
Sommaire
Introduction
1. Stratégies identitaires
2. Activité commerciale, incertitude et conflit
3. Pouvoir politique, ports et territoires
4. Foires, change et prix de l’argent
5. Prédominance des marchandises fabriquées aux Pays-Bas
6. Sources
7. Annexes
Lettres marchandes
Introduction
Trois ouvrages récents font état des carences bibliographiques concernant l’économie des Pays-Bas méridionaux à l’époque de Charles Quint,
particulièrement dans leurs relations commerciales avec l’Espagne 1.
Ces manques sont dommageables à l’heure d’étudier non seulement les
modalités de rapprochement des différents territoires constitutifs de la
1 Voir la synthèse de C. Denys et I. Paresys, Les anciens Pays-Bas…, l’introduction
de W. Blockmans et N. Mout mentionnant le peu de travaux qui traitent les finances et
les relations entre économie et politique, The World of Emperor Charles V, et la thèse de
doctorat de R. Fagel, De hispano-vlaamse wereld…
01 Brumont-Priotti.indd 1
22/04/14 09:00
2
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
monarchie hispanique, mais aussi la formation et le fonctionnement
de l’économie-monde au début du XVIe siècle. En effet, l’axe reliant les
ports flamands et brabançons à la Castille via les havres du Pays Basque
péninsulaire constitua un des faisceaux majeurs du commerce européen
de la première modernité 2.
Grâce à l’analyse que nous produisons en introduction et à la
transcription de lettres marchandes datées de la première moitié du
XVIe siècle qui la suit, notre travail porte effectivement sur les relations
commerciales entre ces deux contrées, en les observant aussi bien depuis
la Péninsule ibérique qu’à partir des Pays-Bas. Ce double point de vue
permet de mieux comprendre la nature des liens économiques et politiques entre deux territoires différents placés sous l’autorité d’un même
souverain. Bien que l’activité commerciale ne soit pas le seul prisme à
travers lequel percevoir les dynamiques des relations entre ces deux territoires – l’administration, militaire par exemple, en constituant un autre
pôle 3 – elle est à notre sens un observatoire privilégié pour examiner ce
qui rendait cet assemblage économiquement efficient ou au contraire ce
qui le fragilisait. Le but de ce travail est donc de présenter autant que de
donner à étudier des logiques de coopération et de conflit au sein de cette
union politique territoriale. Les pratiques sociales d’acteurs d’envergure
diverse, du petit mercier 4 au grand financier – variété utile pour l’étude
fine de l’interdépendance entre marchés locaux et commerce international, par-delà des territoires que la mer sépare – invitent à ce rapprochement entre acteurs et territoires.
Si l’intérêt de la communauté scientifique pour la correspondance
marchande n’est pas un fait nouveau, le renouvellement des approches,
notamment grâce à la micro-histoire et à l’étude des réseaux, sa capacité
à répondre à des questionnements actuels sur les transferts culturels, la
constitution des identités – de communautés marchandes transnationales par exemple –, et sur la thématique des frontières sociales, ouvrent
de nouvelles perspectives de valorisation de ce type de source 5.
2 W. Brulez, « Le commerce international… » et « The balance of trade… », p. 20‑48 ;
E. Stols, « Les horizons ibériques et coloniaux… », p. 21‑40.
3 A. Esteban Estríngana, Guerra y finanzas en los Países Bajos…
4 Le mercier du Moyen Âge est « marchand de tout et faiseur de rien », c’est-à-dire
qu’il ne participe pas à la fabrication de ce qu’il vend. Au début de l’époque moderne,
il écoule principalement des tissus et des merceries qui viennent de l’étranger. Itinérant
dans l’approvisionnement et la vente ou sédentaire, il en vient, lorsque la demande se
développe, à commercer les articles les plus divers. En France, les grandes lignes du
métier de marchand mercier ont été énoncées en 1570, sous Charles IX, P. Verlet, « Le
commerce des objets d’art et les marchands merciers… », p. 10‑29. Pour ce qui est de la
Castille, des mentions éparses entre autres dans B. Yun Casalilla, Sobre la transición al
capitalismo… et dans H. Casado Alonso, « Comercio textil, crédito… », p. 127‑159.
5 Parmi les références bibliographiques sur ces trois aspects : dossier sur « Les réseaux
marchands à l’époque moderne » ; F. Barth, « Les groupes ethniques et leur frontière »,
p. 202‑249 ; Z. Bauman, Identity ; H. Roodenburg (éd.), Forging European Identities, 14001700 ; A. Crespo Solana (coord.), Comunidades transnacionales…
01 Brumont-Priotti.indd 2
22/04/14 09:00
Identités marchandes
3
Dès le milieu des années 1950, Fernand Braudel fait publier la correspondance reçue par le grand homme d’affaires castillan Simón Ruiz,
dans la seconde moitié du xvie siècle, dont une partie concernait le
commerce avec Anvers 6. Pour réaliser cette immense tâche, il compte
sur de jeunes historiens qui devinrent des maîtres de l’histoire économique espagnole, chacun se spécialisant sur un des axes du commerce
européen investis par la famille Ruiz 7. Mais cette documentation fut
surtout exploitée pour expliquer les structures commerciales, repérer
dans le temps les changements sur tel ou tel circuit marchand, apports
déterminants pour la connaissance de l’économie d’Ancien Régime bien
entendu, mais qui n’épuisaient nullement le potentiel de cette source,
largement inexploitée dans sa dimension sociale et dans une approche
interactive et globale de l’activité commerciale.
Tandis que pour l’Italie médiévale et moderne, de nombreux fonds
bien plus fournis ont été retrouvés et partiellement exploités (Datini,
Buonvisi, Cenami, etc.), pour l’Espagne, le fonds Ruiz est à notre
connaissance le seul gisement d’ampleur pour le début de la période
moderne. Malgré son importance majeure pour la connaissance du
monde marchand à partir du règne de Philippe II, il nous laisse dans
l’ignorance la plus totale en ce qui concerne la période antérieure, le
règne de Charles Quint, pour laquelle aucun fonds de cette ampleur ne
se trouve répertorié à l’heure actuelle.
C’est précisément l’intérêt premier des lettres que nous publions
ici que de concerner une période assez méconnue du point de vue
commercial, problème d’autant plus prégnant que la première moitié du
xvie siècle constitua l’âge d’or des foires de Castille et de leur relation
avec celles des Pays-Bas 8. Notre documentation, constituée de 84 lettres,
provient en bonne part d’un procès de 1.000 folios environ conservé à
l’Archivo real y general de navarra 9 et de liasses éparses conservées au
même endroit concernant des personnes, de près ou de loin impliquées
6 Ce fonds de plus de 56000 lettres et d’un nombre important de pièces de comptabilité se trouve aujourd’hui à l’Archivo Histórico Provincial de Valladolid.
7 J. Gentil da Silva, Stratégie des affaires à Lisbonne ; id., Marchandises et finances… ;
V. Vázquez de Prada, Lettres marchandes d’Anvers ; F. Ruiz Martín, Lettres marchandes
échangées entre Florence et Medina del Campo. Pour diverses raisons, une fois publiées
la majeure partie des lettres de Florence, d’Anvers et de Lisbonne, on ne continua pas
ce travail, de sorte que des milliers de lettres sont encore inédites, bien que certaines
aient été largement utilisées par les historiens : H. Lapeyre, Une famille de marchands… ;
E. Lorenzo Sanz, Comercio de España con América… ; J.‑Ph. Priotti, Bilbao et ses
marchands au xvie siècle…
8 On se situe donc avant le boom minier de Potosí, découvert en 1545, mais dont la
production reste très inférieure à ce qu’elle sera par la suite. C’est au début des années
1560 que le procédé à l’amalgame fut utilisé en Nouvelle Espagne dans plus de cent lieux
d’extraction, ce qui permit la hausse de la production. De là, il passa à la vice-royauté
voisine en 1572, où la production potosine fut multipliée par cinq en l’espace d’une quinzaine d’années, P. Bakewell, « La minería en la Hispanoamérica colonial », t. 3, p. 80‑83.
9 Pampelune. Archivo Real y General de Navarra [ARN], Tribunales reales, nº 9216-II, fº 2-54.
01 Brumont-Priotti.indd 3
22/04/14 09:00
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
4
dans ce procès. Sur ces 84 lettres plus de la moitié (47) sont le fruit de
la correspondance entre Rodrigo de Espinosa et Arnao del Plano entre
1533 et 1541 et ont été pour la plupart écrites depuis les trois foires de
Castille par le premier au second. 23 correspondances supplémentaires
concernent les affaires traitées par Juan de Arrieta, Juan de Lojao,
Antonio et Miguel de Añués, associés et/ou amis d’Espinosa et de Del
Plano à des degrés divers. Enfin, 14 lettres datant des années 1555-1556
émanent des relations entre Miguel de Gámez, établi à Anvers, Juan et
Esteban de Aquerreta, de Pampelune ; elles permettent de compléter la
connaissance des relations commerciales établies entre les Pays-Bas, les
ports basques (en l’occurrence Saint-Sébastien) et la Navarre à l’époque
de Charles Quint 10.
Le contenu des lettres publiées aborde plusieurs questions d’importance, entre lesquelles les relations entre commerce international
et commerce de détail, et entre crédit et commerce local et régional,
thèmes qui, faute de sources, n’ont pas reçu l’attention requise, mais
qui s’avèrent fondamentaux pour comprendre le capitalisme commercial du début du XVIe siècle. Le change entre les places d’Anvers, de
Bergen op Zoom et celles de Castille, ainsi que les liens étroits entre
taux de change monétaires et animation marchande entre les places sont
largement commentés dans notre documentation, la relative rareté des
travaux portant sur le système des foires à l’époque de Charles Quint s’en
trouve ainsi partiellement compensée. Par ailleurs, côté castillan, sur les
différents lieux de foire, l’on découvre les caractéristiques du commerce
de détail et les problèmes liés à la redistribution locale et régionale, autre
thématique de grand intérêt pour la compréhension de l’économie espagnole pré-industrielle 11.
La correspondance met en relation des gens d’affaires aux compétences et à l’envergure différentes, les uns merciers, les autres marchands
et financiers, dont les fonctions se complètent, ce qui permet d’appréhender le commerce dans sa diversité et aussi, d’une certaine façon, dans
la globalité de ses tâches, puisque ces lettres concernent à la fois zones
de production, de transit et de consommation. L’inégalité de la position
sociale des différents acteurs, de leur statut tout autant que l’interdépen10 Miguel de Beroiz est le consignataire des marchandises à Saint-Sébastien. Gámez et
Aquerreta sont associés à moitié pour la vente des réglisses et de laine. À Anvers, Gámez
charge les marchandises. On sait aussi qu’il effectue cette tâche pour de nombreux autres
marchands. Dès 1535, Saint-Sébastien sert de porte d’entrée aux produits qui se dirigent
postérieurement vers la Navarre. À cette date, de la cire est envoyée d’Anvers à SaintSébastien pour aller à Pampelune. Sur les relations commerciales de la Navarre avec
les royaumes voisins, F. Brumont, « Des relations sans frontières… », p. 219‑242 et « La
Navarre, plaque tournante du commerce international… », p. 323‑337. Les marchands
espagnols et portugais comptent parmi les plus actifs de la place à ces dates. Près de 300
acteurs ibériques exportent des marchandises d’Anvers vers l’Espagne, le Portugal et les
Canaries en 1553-1554, L. Van Der Essen, « Contribution à l’histoire du port d’Anvers… »,
t. III, p. 39‑64.
11 H. Casado Alonso, « Comercio textil, crédito… », p. 127‑159.
01 Brumont-Priotti.indd 4
22/04/14 09:00
Identités marchandes
5
dance de leur négoce et la spécificité de leur activité, apparaît à mesure
de la lecture des lettres et dévoile les modes de coopération, la solidarité
et les moyens de contrôle et de pression que les entrepreneurs utilisaient
entre eux 12.
Ces précisions amènent à poser la question de la représentativité de
la source. Même si parmi les acteurs concernés figure le grand homme
d’affaires Arnao del Plano, financier de l’empereur, il serait erroné d’affirmer que la correspondance qu’il reçoit d’un petit mercier navarrais
puisse être représentative des affaires de tous les marchands espagnols
faisant le commerce entre l’Espagne et les Pays-Bas. Mais là n’est peutêtre pas l’essentiel. La source permet de comprendre certaines logiques
de fonctionnement du monde marchand à partir de la chaîne des interactions multiples entre les acteurs. Les échanges épistolaires entre
l’homme d’affaires d’Anvers et le mercier navarrais Rodrigo de Espinosa, présent aux foires de Castille donnent à découvrir les soubassements de leur relation, leurs accords et désaccords. On y découvre de
petits entrepreneurs (les merciers) se mêlant aux affaires de change que
l’on croyait réservées aux hommes d’affaires. En Castille, ils opèrent un
commerce de détail tributaire des réseaux de crédit internationaux. Ils
vendent des tissus et des articles de mercerie qu’ils font venir directement
des Pays-Bas et de France ou qu’ils achètent aux grossistes des foires de
Castille. S’ils ne représentent pas l’ensemble des affaires, leurs négoces
apparaissent comme une modulation particulière de la grande histoire,
celle des métaux précieux américains et des grandes foires de paiement
de Castille et d’Anvers, et permettent de détecter certains aspects de la
globalisation des affaires.
À travers la correspondance éditée, les foires de Castille sont abordées sous l’angle double des achats et des ventes de marchandises ainsi
que des modalités de paiement. Dans leurs missives, il est fait régulièrement référence aux délais de paiement, au comptant ou à crédit. Sur ces
lieux de foires l’achat à crédit prédomine, ce qui peut paraître naturel
puisqu’elles sont aussi des foires où s’effectue le commerce de l’argent 13.
Généralement, à cause du peu de répondant financier des merciers, des
grandes distances entre la zone de production et celle de la consommation, de la rotation assez lente du capital, le crédit crée d’authentiques
chaînes de dépendance. La marchandise achetée à crédit à Anvers est
également vendue à crédit en Castille, bien que pour certains produits
exotiques et convoités, comme le poivre, l’achat au comptant soit de
mise. Ces chaînes de crédit ne sont pas simples à gérer, car il faut faire
12 De plus – et ce n’est pas le moindre de leur intérêt – les acteurs en présence n’appartiennent pas à une seule et même firme, bien que certains d’entre eux s’associent ponctuellement.
13 Toutefois, le recours au crédit n’est pas systématique et varie en fonction de
nombreux éléments, notamment la politique monétaire du souverain. Pour des exemples,
voir la troisième partie de notre introduction.
01 Brumont-Priotti.indd 5
22/04/14 09:00
6
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
correspondre les échéances de plusieurs opérations de crédit différentes :
celle qui permet au mercier soit d’obtenir un avoir à Anvers pour pouvoir
acheter une marchandise, soit d’obtenir directement une marchandise
à crédit, celle qui permet au consommateur final d’entrer en possession de la marchandise que lui vend le mercier en Castille. Si le mercier
n’est pas payé à temps pour pouvoir lui-même rembourser l’avance de
fonds qui lui a été faite, il se trouve dans une position délicate et y perd
son bénéfice. Une des solutions qui permet de débloquer cette situation
embarrassante consiste à tomar a depósito o a contado, de foire en foire
en Castille, de foire en foire au Brabant, afin de gommer le découvert,
mais c’est une solution onéreuse, comme nous le verrons.
S’agissant de pièces retrouvées à l’intérieur du procès, la correspondance publiée ne concerne pas exclusivement le mercier des foires castillanes et son financier et commissionnaire présent à Anvers, mais également d’autres personnes en affaires avec eux, participant aux problèmes
qu’ils doivent affronter. Finalement, à l’intérieur de ce faisceau relationnel, on est amené à mieux cerner les logiques qui conduisent le
mercier à l’endettement auprès du marchand d’Anvers, puis à la faillite.
Une enquête sur les autres marchands gravitant dans leur monde et leur
devenir permet de voir la récurrence de certains problèmes, lesquels les
amènent à avoir des démêlés avec leur financier et/ou leur patron.
La présence de ces lettres dans un procès doit attirer notre attention à
un double titre. S’il est peu probable que l’on trouve des gisements documentaires aussi importants que celui des Ruiz, il n’est pas exclu que les
archives renferment ici ou là des correspondances marchandes insérées
à l’intérieur de procès ou de faillites, pièces auxquelles les papiers de tous
les marchands impliqués étaient jointes, comme le montrent les travaux
de Hilario casado Alonso, basés surtout sur des livres de comptes,
autre source de première importance pour la compréhension du monde
marchand 14. Assortis de lettres marchandes et d’extraits de comptabilité, ces procès éclairent certes la façon dont la justice était rendue, mais
surtout l’écheveau de liens participant au processus de faillite et à sa
réaction en chaîne.
L’étude de la comptabilité permet d’approfondir les études d’histoire
économique du xvie siècle, puisqu’elle valorise une approche à l’intersection du quantitatif et du qualitatif de sources uniques, au-delà des
analyses de type sériel et structurelles conduites traditionnellement 15.
La correspondance présente elle aussi un grand intérêt, car elle est un
complément indispensable de l’étude des comptabilités. En amont des
14 H. Casado Alonso, « El comercio del pastel… », p. 523‑548 ; id., « Finance et
commerce international… », p. 323‑343 ; id., « La gestion d’une entreprise de pastel… »,
p. 457‑479 ; id., « Los flujos de información… », p. 35‑68.
15 Ces nouveaux apports s’intéressent, entre autres aspects, à la composition du
capital commercial, aux bénéfices, distribution de produits, réseaux commerciaux, coût
du transport, etc.
01 Brumont-Priotti.indd 6
22/04/14 09:00
Identités marchandes
7
résultats économiques, les informations de type social contenues dans les
lettres marchandes restent fondamentales pour comprendre la manière
dont les affaires étaient traitées. Les choix des marchands, les relations
entre les associés, entre commettants et commissionnaires, les prises
de décision dépendaient de facteurs qui n’étaient pas forcément économiques. L’analyse de la teneur des relations sociales dans les milieux
d’accueil et d’origine, et aussi entre les deux, permet de mieux expliquer
les gains et les pertes de l’entreprise, de mieux définir le comportement
des acteurs.
L’information collectée donne la possibilité de les découvrir « au ras
du sol », dans l’univers quotidien du mercier, du marchand, de l’homme
d’affaires, de prêter attention à leur joie et à leur peine, de partager leurs
doutes et leur conception de la vie. L’ensemble de ces aspects transparaît
dans les lettres que nous publions ici, au premier chef celles d’un mercier,
Rodrigo de Espinosa, originaire de Navarre, dont le rôle essentiel est
d’aller de foire en foire pour vendre des tissus et des articles de mercerie
achetés aux Pays-Bas, pour son compte par un homme d’affaires d’envergure internationale, Arnao del Plano, Béarnais, que l’on pensait
Castillan ou Bilbanais, et qui devient citoyen anversois.
Les lettres évoquent des liens personnels et intimes qui s’imbriquent
dans les relations d’affaires et vice versa, les échanges entre les deux
déterminant en bonne part le succès de l’entreprise 16. Tout à son travail,
Rodrigo de Espinosa est préoccupé parce qu’on veut le marier. Dans
les lignes qu’il destine à Del Plano, d’Anvers, on perçoit clairement l’influence de ce dernier, commissionnaire, financier mais aussi patron – et
donc protecteur – de Rodrigo de Espinosa, jouant un rôle de médiateur
et de conseiller jusque dans la vie privée du Navarrais. En sens inverse,
Espinosa n’est pas non plus avare de conseils lorsque Del Plano se marie.
Malgré la force de conviction des mots utilisés dans les lettres, les
contraintes de la distance-temps ne s’effacent pas tout à fait. L’éloignement permet à Espinosa de maintenir une certaine indépendance. Contre
l’avis de Del Plano, il continue à faire du commerce avec la France et à
investir dans différents négoces pour son compte et avec des associés.
En somme, d’innombrables détails traversent les missives et apportent
des informations sur le quotidien des marchands ambulants, la difficulté
de leur tâche, les incertitudes des débouchés locaux et du commerce
international, l’univers mental d’Espinosa, représentatif du milieu des
merciers, ses excuses incessantes lorsqu’il se trompe, sa volonté de laisser
tomber l’office, ce qu’il ne fait jamais.
Les individus, les relations qu’ils entretiennent, les stratégies d’identification qui leur permettent d’appartenir à plusieurs communautés
marchandes et de cumuler des prérogatives, sont au centre de cette étude,
16 Pour un exemple récent sur les marchands portugais, D. Studnicki-Gizbert, A
Nation Upon the Ocean…
01 Brumont-Priotti.indd 7
22/04/14 09:00
8
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
on l’aura compris, ainsi que l’incertitude qui fait varier la teneur des
liens tissés. Aussi nous avons fait le choix de nous pencher sur les acteurs
dans les deux premiers chapitres de notre présentation avant d’évoquer
dans les trois suivants les structures politiques et économiques – certes
importantes car servant de cadre à l’activité des hommes – mais qui ne
soumettent pas tout à leur ordre. En effet, les solidarités marchandes
outre-mer transcendent frontières et institutions, et l’analyse des interactions sociales montre que les acteurs s’identifient différemment en fonction de contextes changeants. Ces identifications à géométrie variable
enrichissent la palette des stratégies à la disposition des acteurs pour
réussir dans le monde concurrentiel des affaires, au-delà d’un découpage
en « nations » entériné par les autorités locales, provinciales et impériales.
1. Stratégies identitaires
Le développement du commerce extérieur castillan du XVe siècle au
milieu du XVIe siècle s’est accompagné de la création de groupes de
marchands originaires de la Péninsule ibérique dans les grands ports de
l’Occident européen, Nantes, Rouen, Bruges, Londres, Anvers, pour les
plus importants. Dans certains d’entre eux, comme à Bruges, des consulats de marchands castillans ainsi que d’hommes de mer et de commerçants basques ont été créés avec le soutien du roi castillan, chaque
institution étant reliée aux universités de marchands et consulats de la
Péninsule. Pour les acteurs commerciaux, l’appartenance à ces groupements constituait une obligation pour la bonne marche des affaires et
séparait assez nettement les intérêts des uns et des autres. À Bruges, il y
avait d’un côté la « nation » castillane, contrôlée par les Burgalais dotés
d’un consulat en Castille depuis 1494 et possédant un quasi-monopole de
l’exportation de la laine ; de l’autre, la « nation » biscayenne, avec à sa tête
marchands, armateurs et capitaines de navire originaires de Bilbao et de
la côte de Biscaye, lesquels contrôlaient le commerce du fer et une part
des affretements à destination de la Flandre, et appuyaient leur activité
sur le consulat de Bilbao, fondé en 1511 17.
La source transcrite et l’étude du réseau commercial duquel elle
émane permettent d’observer les stratégies mises en place par les étrangers dans leur quête d’affiliation à ces groupes, pas complètement
fermés, et de mieux comprendre le rôle qu’ils jouaient entre les institutions de marchands castillans et basques établis aux Pays-Bas. Dans la
correspondance des années 1530-1540, un des principaux intéressés est
17 Anvers aurait compté entre 1100 et 1200 étrangers dans la première moitié du
XVIe siècle pour 400 ou 500 originaires des Pays-Bas, E. Aerts, « Économie, monnaie et
société… », p. 211.
01 Brumont-Priotti.indd 8
22/04/14 09:00
Identités marchandes
9
Arnao del Plano. Bien qu’il appartienne au groupe restreint des grands
hommes d’affaires d’Anvers à l’époque de Charles Quint, son identité
soulève quelques questions. En effet, dans la documentation comme
dans les mentions bibliographiques dont il fait l’objet, il est tour à tour
considéré comme étant espagnol, castillan, biscayen, bilbanais ou anversois 18. Or, grâce aux lettres que nous publions, nous savons qu’il était
d’origine béarnaise 19.
Il n’y a erreur ou paradoxe qu’en apparence et ces appellations et
statuts, loin de s’exclure, permettent de comprendre les identifications
plurielles du marchand lors de ses déplacements et résidences à l’étranger.
En tant qu’étranger à Anvers, sans recours possible à une « nation » française, inexistante dans le port de l’Escaut, Del Plano a choisi de s’intégrer au milieu d’accueil. Tout le long de son apprentissage puis de son
activité commerciale, entre Espagne et Pays-Bas, il a adopté des valeurs
de différents systèmes culturels pour répondre à un problème identitaire.
18 Selon ses propres dires et/ou selon le notaire. Certains auteurs ont pensé qu’il
était bilbanais, comme R. Fagel, « Los hombres de la lana… », p. 55‑66, ou J.‑Ph. Priotti,
Bilbao… Au début des années 1530, Arnoldus del Plano apparaît aux côtés de Hortuño
de Catalinaga et Martín de Arriaga comme marchands de la « nation » de Biscaye,
ANVERS. ARCHIVES COMMUNALES [ACA], Vierschaar, no 142 « Poorterboek 15331538 ». En 1535, il est noté mercator Bilbacensis dans un acte en latin retranscrit dans
J.A. Goris, Étude sur les colonies…, p. 342. Il est tenu pour Basque par H. Kellenbenz,
Los Fugger en España…, p. 569 note 31. Moins de 10 ans plus tard, Arnoult del Plano est
mentionné comme spanischer Kaufmann, J. Strieder, Aus Antwerpener…, p. 356. Pour Jan
Craeybeckx, il est en 1534 Arnold del Plano ou de Prat, sans plus de précision, qui reçoit
du pastel envoyé à Anvers depuis Bordeaux (J. Craeybeckx, Un grand commerce d’importation…, p. 234. Il apparaît à d’innombrables reprises dans les actes des notaires bordelais
comme consignataire de marchands toulousains ou béarnais (BORDEAUX. ARCHIVES
Départementales de la Gironde 3E 4739-44). Pour É. Coornaert enfin, il est
« un marchand toulousain d’origine espagnole résidant à Anvers » (Les Français…, p. 42,
n. 1) qui, en 1527, recevait du pastel d’un marchand d’Oloron (ibid., p. 337).
19 Voir lettre no 4 dans laquelle il est précisé que son lieu d’origine est à « trois journées » de Pampelune. La lettre no 5 apporte un autre indice : le lieu d’origine d’Arnao
se trouve en Béarn, à « dix lieues » de l’endroit où sont fabriqués les peignes que veut
acheter Espinosa, mais il se heurte à des marchands qui les font fabriquer en exclusivité
pour eux. Cela ne nous avancerait guère si, quelque trente ans après, un contrat pour la
fabrication de cent millares de peignes n’était passé entre un artisan béarnais, nommé
Joan de la Ceriza, peynero, et Arnaut de Mongelos, marchand de Pampelune et ce, sous le
même régime de l’exclusivité. Cet artisan est habitant de Meyrahac, sans doute Meyracq
(aujourd’hui commune de Sévignacq-Meyracq canton d’Arudy), (ARN, Protocolos, 11-I,
no 77, 29-VII-1567 et 134, 18-IV-1567, 11-II, no 30, 22-III-1567). Ce village se trouve à 25 km
(5 ou 6 lieues) d’Oloron, le grand centre commercial et artisanal de la principauté béarnaise, qui se trouve bien à trois journées de Pampelune et d’où il serait logique qu’Arnao
del Plano soit originaire. Le dépouillement des archives d’Oloron pour cette période
ne permet pas de trouver de famille marchande ou notable du nom de Duplan (Pau.
Archives Départementales des Pyrénées Atlantiques [ADPA], E
1769-E 1773, 1505-1544). Finalement, cette hypothèse faite, elle a été confirmée par une
découverte de Raymond Fagel : dans un livre établissant la liste des nouveaux habitants
(libro de vecindad) de la ville d’Anvers (ACA, Vierschaar, no 142, « Poorterboek 15331538 »), apparaît un certain Arnout del Plano, marchand et nouvel habitant de la ville en
1537, dont il est mentionné qu’il provient de Loron in Weerne. Il s’agit d’Oloron en Béarn.
01 Brumont-Priotti.indd 9
22/04/14 09:00
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
10
Selon le cas, les appartenances manifestées sont le reflet de son statut
juridique, de ses déclarations, c’est-à-dire de ce qu’il déclare être, de ce
que les gens croient savoir qu’il est, ou de ce qu’il est effectivement, si l’on
peut dire, par son lieu de naissance. La pluralité de ces dénominations
importe donc puisqu’elle mêle statut juridique, perception des autres et
perception de soi au sein des relations interpersonnelles. Selon le type
de documentation (actes notariés, correspondance, procès), le contexte
d’action et la date considérés, des appartenances sociales diverses sont
mises en avant. Elles font état d’un authentique jeu d’images et d’identifications en fonction de l’entourage social mobilisé et/ou de contraintes
socio-politiques.
Ainsi, quand Del Plano traite avec des Bilbanais, il déclare son appartenance au consulat de Biscaye, tandis que l’appartenance castillane est
manifestée lorsque il est question d’affaires ou de relations sociales avec
eux. Ces appartenances à géométrie variable ne sont pas une fin en soi ;
elles représentent une arme stratégique de premier plan, d’intégration ad
hoc à différentes « nations » marchandes. C’est parce qu’il ne peut être
affilié à sa communauté « naturelle » qu’il construit lors de ces séjours
(d’abord en Espagne puis aux Pays-Bas) – et à travers de multiples expériences personnelles et professionnelles – des identités qu’il endosse
ou qu’il décide de ne pas valoriser, selon les situations. L’absence ou la
relative modicité du soutien potentiel ou effectif de sa famille et de sa
communauté d’origine le pousse à s’ouvrir aux autres et à construire une
histoire commune avec certains d’entre eux.
Comme on l’a dit, ces appartenances se réfèrent à des « nations »
différentes constituées par les ressortissants espagnols aux Pays-Bas,
principalement celle des « Castillans » et celle des « Biscayens ». Il faut
revenir sur l’utilité de ces institutions et en nuancer le caractère positif.
L’organisation d’une « nation » servait en tant que mécanisme de réputation (l’appartenance à une colonie ou nation conférant à un marchand
la réputation d’honnêteté) et par voie de conséquence elle servait à optimiser l’efficacité commerciale. Elle visait aussi à ce que ses membres
interprètent de la même façon la durée des voyages, les conditions dans
lesquelles devaient arriver les marchandises, les cours des monnaies, les
prix du fret, etc. 20, en d’autres termes, elle entendait maintenir ou créer
une certaine cohésion, à l’écart du milieu d’accueil.
La participation à une « nation » garantissait des prérogatives de différentes natures grâce aux négociations qu’elle avait passées avec la ou les
villes d’adoption aux Pays-Bas 21. Bien qu’être membre d’une « nation »
comportait un certain nombre de contraintes, un marchand tirait profit
de son appartenance à une institution de ce type, surtout si elle avait la
20 H. Casado Alonso, « Les relations entre les foires de Castille… », p. 91‑108.
sujet des privilèges des Castillans et des Biscayens à Bruges, L. Gilliodts-Van
Severen, Cartulaire de l’ancien consulat d’Espagne…, p. 152‑162.
21 Au
01 Brumont-Priotti.indd 10
22/04/14 09:00
Identités marchandes
11
possibilité, avec le consentement de la ville et du gouverneur des PaysBas, d’ériger un consulat qui tenait lieu de tribunal de commerce. L’institution consulaire fondée et dotée de ses privilèges possédait ainsi une
juridiction privée. Ses prérogatives, ainsi que les privilèges (bien souvent
sous forme de monopoles) reçus par leur institution de tutelle en Espagne
(université et consulat marchand), inclinait chaque groupe à préserver
son identité face aux habitants des Pays-Bas et aux autres groupes issus
des royaumes d’Espagne. C’était en quelque sorte un moyen d’éviter – la
durée de résidence, les mariages avec des locales et les investissements
sur place aidant – la dissolution progressive de ses traits culturels d’origine.
L’identité collective des « nations », composées autant d’intérêts
commerciaux que d’une origine géographique commune, était maintenue par la circulation d’« Espagnols » entre les deux territoires. Sans
compter que les membres de la « nation » trouvaient aussi des lieux de
sociabilité dans leur patrie d’accueil (confréries diverses, chapelles particulières, etc.), où l’on se retrouvait pour discuter des affaires et aussi de
sujets plus personnels. L’utilité de ces « nations », comme celle des consulats de commerce castillan et basque aux Pays-Bas, était donc double, à
la fois économique et sociale.
Mais en créant des différences collectives qui reposaient en bonne
part sur des privilèges données par les autorités des villes d’accueil et
des monopoles économiques royaux obtenus dans la patrie d’origine,
les institutions (« nation » et consulat) marginalisaient un grand nombre
d’acteurs et maintenaient des prix de vente élevés de leurs marchandises,
ce qui affectait le rendement du commerce et de l’économie en général 22.
De plus, compte tenu des spécialisations marchandes de chacune
d’elles, des relations étaient nécessaires entre les différentes « nations ».
Les réseaux interpersonnels structuraient également le champ commercial et intégraient des individus d’autres « nations » en même temps que
des autochtones, brouillant précisément les frontières institutionnelles,
celles de la « nation » et du consulat, rigides en apparence. Comme Arnao
del Plano ne peut faire prévaloir aux Pays-Bas aucun des privilèges dont
il jouit éventuellement en Béarn, puisque ce territoire – bien que frontalier de la Navarre – n’est pas rattaché à la couronne de Castille, il essaie
de s’intégrer dans les différentes « nations », ou en tout cas, d’avoir accès
à l’information et aux prérogatives qu’elles détiennent, par le biais de
marchands avec lesquels il est en contact et qui en font partie.
La multiplicité des appartenances sociales dont un marchand peut
se prévaloir constitue un atout majeur de sa réussite dans le monde des
affaires, car être considéré comme Castillan et Basque signifie jouir
d’avantages politiques et économiques aux Pays-Bas, nous l’avons dit,
22 Pour une remise en cause du caractère efficient des institutions commerciales, S. Ogilvie, Institutions and European Trade. Merchant Guilds…
01 Brumont-Priotti.indd 11
22/04/14 09:00
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
12
mais aussi dans les royaumes d’Espagne. Dans la Péninsule ibérique,
les provinces du Pays Basque et leurs habitants – auxquels Arnao del
Plano se trouve fortement lié – jouissent d’un statut privilégié, tout à la
fois économique, politique et social, par rapport aux autres provinces
« espagnoles » et aux autres « Espagnols » 23. Ces spécificités régionales
se retrouvent à l’extérieur de la Péninsule où chaque « nation » entend
fonder des institutions propres dotées de privilèges particuliers 24.
L’inscription dans les actes notariés de Del Plano comme appartenant à divers milieux marchands n’était sans doute pas de pure forme.
Bien que le personnage dût être astucieux et intelligent, comme se devait
de l’être tout marchand, il partageait de façon authentique des valeurs
et des critères de jugement avec les marchands des différentes communautés avec lesquels il était en relation 25. En ce sens, les épithètes conférant l’appartenance signifiaient l’aboutissement d’un processus. Si les
liens de Del Plano avec chacune des communautés marchandes apparaissent durables, c’est parce qu’ils ne limitent pas au seul aspect de l’activité commerciale. Jamais le commerce n’est considéré de façon isolée ;
toujours participent l’affinité, l’amitié, les liens de sang à ses relations
avec des membres des différentes « nations ».
Cette aptitude relationnelle de la part de Del Plano – qui lui permet
de faire comprendre à l’Autre qu’il est un des siens – est une composante
majeure de sa réussite sociale et économique, car elle inspire la confiance
essentielle au bon déroulement des affaires. Loin d’être données une fois
pour toutes, les stratégies d’identification évoluent au cours de sa vie.
Elles participent d’une dynamique. Les personnes mobiles qui, comme
Del Plano, effectuent de longs séjours à l’étranger accordent sans doute
une place importante à ces différentes appartenances 26.
23 Il
faudrait vérifier jusqu’à quel point Del Plano était considéré comme Bilbanais
dans la Péninsule, même si ses liens intimes avec certains grands marchands et la présence
de parents proches dans le port basque donnent à penser que tel était le cas, ce qui lui
donnait accès aux prérogatives, particulièrement commerciales, des Bilbanais.
24 Les différentes communautés, castillane, basque et navarraise, avaient collaboré
au Moyen Âge et en 1428 un consulat les réunissant avait été fondé à Bruges. Mais à
l’issue de disputes commerciales entre Burgalais et Biscayens, deux « nations » avaient
été créées à Bruges en 1455. Ces conflits émanaient de la volonté des Burgalais d’avoir le
monopole de l’exportation des laines vers les Pays-Bas, ce qui avait provoqué le ressentiment des éleveurs et des marchands des provinces productrices ainsi que celui des armateurs, marins et intermédiaires s’occupant de leur acheminement, H. Casado Alonso,
« La nation… », p. 62‑63. J.A García de Cortázar, pour sa part, précise que les différends
entre Burgalais et Bilbanais en Espagne trouvent leur origine dans les luttes commerciales qui les opposent aux Pays-Bas, Vizcaya…, p. 214‑215 ; J. Maréchal, « La colonie
espagnole… », p. 13‑17.
25 Sur cette question, F. Barth, « Les groupes ethniques et leur frontière » publié et
traduit dans le livre de P. Poutignat et J. Streiff-Fenart, Théories de l’ethnicité, p. 202‑249 ;
P. du Gay et M. Pryke (éd.), Cultural Economy.
26 C’est la façon de chacun de hiérarchiser, d’agencer ces différentes composantes qui
confère à l’identité son caractère unique, F. Guérin-Pace, « Sentiment d’appartenance… »,
p. 298‑308.
01 Brumont-Priotti.indd 12
22/04/14 09:00
Identités marchandes
13
Pour l’individu, l’identité collective est une ressource, mais elle n’est
pas que cela ; elle a aussi une dynamique propre qui peut changer la
donne individuelle 27. Les individus se servent des institutions autant
que les institutions se servent d’eux. Del Plano semble agir en parfaite
connaissance de ce fait. S’il appartient à différentes « nations » il ne
prend pas directement part à la direction d’aucune d’elles. Il brouille son
appartenance sociale en créant des relations hors le cercle influent des
Biscayens et affiliés constituant le consulat de Biscaye à Bruges – avec
lequel il s’était tout d’abord lié –, avec des Castillans particulièrement 28.
Jouant des rivalités entre ces différentes communautés en Espagne
et « nations » aux Pays-Bas 29, Del Plano devient un agent de liaison
non exclusif mais privilégié entre elles. Il médiatise et manipule ainsi
un important faisceau de relations entre les « nations », en fonction de
ses intérêts et de ses affinités. On voit combien il est intéressant de se
pencher sur les individus et leurs relations plutôt que de les considérer
doté d’une identité a priori, souvent trop vite établie en fonction du lieu
d’origine.
Ce rôle d’intermédiaire actif entre les « nations » lui est sans doute
profitable, car chaque « nation » s’organisait en fonction d’intérêts et
atouts propres. S’agissant de l’un des leurs, les Biscayens, par exemple,
transporteurs par excellence, fournissent à Del Plano un service de
première qualité dans le domaine du fret. La fréquence avec laquelle il
recourt à eux pour le transport de ses marchandises et de celles de ses
commettants va dans ce sens. En activant ou en réactivant des liens avec
des membres des différentes « nations », Del Plano a accès à des circuits
d’information particuliers et capitalise donc les savoir-faire de chacune
d’elles. Il obvie ainsi un certain nombre d’inconvénients majeurs dans les
divers secteurs de l’activité commerciale. En fonction des circonstances
et selon les intérêts du moment, il peut aussi renouveler constamment
l’éventail de ses entreprises.
L’exemple de Del Plano nous amène à questionner la façon un peu
systématique dont on a considéré les colonies d’« Espagnols » aux PaysBas pour le XVIe siècle. Elles ne se scindent pas strictement entre Castillans de l’intérieur, ressortissants de la côte nord-ouest espagnole, de la
Galice au Pays Basque, et Navarrais, comme on l’a trop souvent répété.
La formation des groupes et la délimitation des frontières qui existent
27 J.‑C. Kaufmann, L’invention de soi…, p. 122.
ce consulat, H. Casado Alonso, « La nation et le quartier des Castillans… »,
p. 61‑77. En l’occurrence, la contrainte que pourraient représenter les consuls de Biscaye,
de Bruges, pour le négoce espagnol à Anvers est toute relative, car les marchands « espagnols » d’Anvers ont tendance à ne plus s’adresser à l’autorité du consulat brugeois pour
régler leurs différends, J.A. Goris, Étude sur les colonies marchandes…, p. 59.
29 Outre les références déjà citées au sujet de ces rivalités en Espagne et aux
Pays-Bas, voir M. Basas Fernández, El Consulado de Burgos… ; J. Ybarra y Bergé,
« Vizcaínos en Brujas », p. 345‑356 ; W. D. Phillips, Jr., « Merchants of the Fleece… » dans
P. Stabel, B. Blondé et A. Greve (éd.), International Trade…, p. 77 et suiv.
28 Sur
01 Brumont-Priotti.indd 13
22/04/14 09:00
14
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
entre eux dépendent des interactions sociales. Ainsi, des habitants de
Soria, de Logroño, de Nájera ou même des Béarnais, tel qu’Arnao del
Plano, en affaires avec de nombreux Basques et attirés par leur statut
particulier en Espagne, appartiennent à la « nation » de Biscaye, même
si les trois premières villes sont incluses dans le royaume de Castille. En
définitive, l’insertion de ces individus dans une organisation et/ou dans
une autre dépend autant du réseau social dans lequel le marchand évolue
et des privilèges lui étant attachés que de son origine géographique.
Les deux facteurs sont fondamentaux. En l’occurrence, la contiguïté territoriale joue à plein ; Soria, comme Logroño et le Béarn sont
des territoires limitrophes de la Navarre et/ou des provinces basques
fortement liés entre elles par le commerce licite, notamment celui de la
laine pour ce qui concerne les exportations, et aussi par la contrebande,
outre des accords politiques et des échanges d’ordre culturel. À ce titre,
nombreux sont les éleveurs et marchands de laine de Soria, Logroño,
Vitoria, Torrecilla qui soutiennent les Bilbanais dans leur opposition
aux Burgalais, au sujet du monopole que ces derniers entendent imposer
sur les exportations de laine. La proximité géographique entre ces territoires de part et d’autre des Pyrénées, les relations qui les traversent et la
complémentarité de leurs activités influencent donc la conformation des
relations sociales des acteurs aux Pays-Bas et vice-versa.
Entrons dans le détail des choix relationnels concrets que fait Del
Plano à Anvers. Il choisit aussi bien ses relations parmi ceux qui sont
installés aux Pays-Bas depuis longtemps et qui y ont fait souche, appelons-les résidents – certains devenant même citoyens de la ville –, que
dans le milieu de la navigation et du commerce itinérant.
À Anvers, Arnao del Plano appartient au cercle d’affaires castillan 30.
Il apparaît en tant qu’associé de Gregorio de Ayala, son beau-père,
et d’Alonso de Santa Gadea 31 pour l’acquisition de 200 fardeaux de
futaines 32. Arnao del Plano utilise ces complicités d’envergure pour agir
dans le milieu de la finance. S’il dépose personnellement de l’argent chez
les Fugger, banquiers de Charles Quint 33, il participe plus directement
au financement de la politique impériale avec ses deux associés Santa
30 Ces rapprochements entre les différentes « nations espagnoles » à Anvers seraient
stimulés par l’absence d’organisation officielle, J.A. Goris, op. cit., p. 58.
31 Gregorio de Ayala a su dans les années 1520 et 1530 développer un large éventail d’activités économiques. Il fonde une entreprise de draps à Haarlem et à Bergen op
Zoom, reçoit des subsides de la ville de Haarlem pour l’exportation de draps, prend à
ferme l’important tonlieu de Iersekeroord, traite en compagnie d’autres marchands espagnols avec les Fugger et sert les Habsbourg comme bailleur de fonds. Santa Gadea, pour
sa part, est député ou consul de la « nation » de Castille à Bruges chaque année entre 1511
et 1539, excepté en 1514, 1520, 1538, R. Fagel, De hispano-vlaamse wereld…, voir tableau
p. 477, 551.
32 H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 569. C’est d’ailleurs à Ayala et à Santa Gadea qu’il
cède la créance qu’il a sur le mercier Rodrigo de Espinosa, l’autre protagoniste des lettres,
ARN, Tribunales reales, no 10219.
33 H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 259.
01 Brumont-Priotti.indd 14
22/04/14 09:00
Identités marchandes
15
Gadea et Ayala 34. Santa Gadea est celui qui fait le lien institutionnel
avec la « nation de Castille » à Bruges, dans laquelle il joue un rôle déterminant, servant ainsi de relais à ses deux proches sans que ces derniers
aient à s’investir dans cette tâche. De fait, dans les années 1520-1540, ni
Del Plano, ni Ayala semblent jouer un rôle officiel dans la « nation » de
Castille. Cela se comprend aisément : ces responsabilités mobilisent et
gênent la gestion convenable des affaires même si elles peuvent s’avérer
primordiales pour être informé des décisions prises par la « nation », de
certaines opportunités de négoce et, plus généralement, pour la stabilité
des relations d’affaires. Après la mort de Del Plano, en 1545, les Ayala et
les Santa Gadea continuent à participer activement au commerce entre
les Pays-Bas et l’Espagne 35.
Comme nous venons de le préciser, en plus d’être son associé, Del
Plano est le gendre d’Ayala à partir de 1539 36. Les liens familiaux
prolongent la gestion d’affaires communes puisque les deux marchands
y participent conjointement depuis 1537 au moins. À travers sa bellefamille, Del Plano entre en contact avec les Castillans qui forment un
des premiers groupes de pouvoir à Anvers 37. Par ailleurs, grâce à elle,
Del Plano a accès au milieu marchand autochtone, puisque son associé
Ayala a épousé la fille d’un important marchand de Haarlem qui occupe
pendant plusieurs années la charge de bourgmestre de la ville hollandaise 38. Ce mariage a été décisif pour le développement des activités
d’Ayala 39. On comprend aisément ce que de telles relations familiales et
d’affaires peuvent apporter à Del Plano, dont le beau-père est connecté au
milieu marchand hollandais. Par ailleurs, une des belles-sœurs d’Ayala
s’est mariée avec un marchand de Berlin, ce qui élargit à de nouveaux
horizons la palette des affaires envisageables. De fait, Del Plano est en
34 Ibid., p. 526 note 866. En 1537, ils prêtent 78000 ducats à Charles Quint et R. Fagel,
« Los mercaderes españoles en Flandes y la corte… », p. 162.
35 En 1552-1553, ils apparaissent parmi les principaux exportateurs de marchandises
vers la Péninsule Ibérique, L. Bril, De handel tussen…, p. 89. Selon Raymond Fagel, Del
Plano serait né entre 1500 et 1502, De hispano-vlaamse wereld…, p. 73‑77.
36 Son beau-père, Gregorio de Ayala, résidant en Flandre, est un des plus grands financiers de Charles Quint et de son frère Ferdinand, R. Fagel, « Los mercaderes españoles en
Flandes… », p. 159‑169. Del Plano et Elvira de Ayala se marient en avril 1539 et ont un fils,
Gregorio del Plano, surintendant aux Pays-Bas, mais qui semble n’avoir laissé que peu de
traces concernant le monde commercial.
37 À travers les liens de sang, à l’image de Del Plano, Béarnais d’origine rappelonsle, les plus puissants des marchands bilbanais présents aux Pays-Bas se ménagent aussi
des associations avec des Castillans et/ou des Flamands, ce qui leur donne accès à de
nouvelles prérogatives, dans le domaine marchand et aussi dans celui de la finance. Francisco de Recalde, par exemple, fait de même et épouse la fille d’un membre éminent d’une
famille burgalaise, les Del Valle, liée par voie de sang à une famille originaire de Gueldre,
voir D. Alonso García, « Ducados entre dos monarquías… » dans C. Sanz Ayán et B.
J. García García (coord.), Banca…, p. 89.
38 Il s’agit de Cristina de Witte qu’Ayala a épousée en 1519.
39 En 1523, la ville de Haarlem lui avait demandé d’aller vendre hors de Hollande les
draps fabriqués dans la ville.
01 Brumont-Priotti.indd 15
22/04/14 09:00
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
16
affaires avec un beau-frère 40 qui travaille avec les Welser, principaux
banquiers de Charles Quint, aux côtés des Fugger 41.
Alonso de Santa Gadea, l’autre associé de Del Plano, est un des
Castillans ayant le plus longtemps résidé à Bruges (28 ans) et ayant
exercé pendant 8 années la fonction de consul de la « nation » espagnole
dans la ville à la différence de Del Plano et de Ayala, lesquels ne participèrent jamais aux réunions du consulat à Bruges entre 1502 et 1555 42.
Comme nous l’avons dit, par son entremise, Del Plano s’assure l’information issue des résolutions prises par la « nation », en d’autres termes
d’un appui essentiel pour mener efficacement ses affaires et pour essayer
de peser sur les décisions de la « nation » castillane en fonction d’intérêts personnels. Tout comme des membres de sa belle-famille, Arnao del
Plano demande la citoyenneté anversoise et devient bourgeois d’Anvers
en 1540 43. Si le fait est documenté, il est difficile de dire jusqu’à quel
point il jouissait des prérogatives des Anversois de souche, bien qu’il n’y
ait pas de raison de penser le contraire. Certains indices montrent en
tout cas qu’il était bien intégré dans sa ville d’accueil. Un de ses cajeros
était flamand, par exemple. La connaissance qu’il avait des articles dont
il faisait commerce – et dont la majeure partie était fabriquée aux PaysBas –, donne aussi un indice de l’intégration de savoir-faire, goûts, qui
rapprochaient certainement Del Plano de la société d’accueil.
Si ces connexions sont bien établies concernant Del Plano, peut-on
pour autant parler d’assimilation au milieu d’accueil ? Sa citoyenneté
pousserait à le croire, mais en examinant son cas et celui de ses relations sociales, on entrevoit que l’intégration se faisait par palier et que
l’assimilation, lorsqu’elle avait lieu, tardait parfois plusieurs générations
à être réalisée. En effet, dans le groupe d’acteurs étudié, ce sont ceux
établis de longue date, les Ayala, qui se marient avec des autochtones
tandis que d’autres « Espagnols », comme Del Plano, n’ont un contact
avec les locaux qu’à travers eux 44. La « nation » castillane est donc
structurée par une chaîne de solidarités qui lie ensemble les Pays-Bas
et l’Espagne : seules quelques familles d’Espagnols – notamment grâce
à l’ancienneté de leur implantation – sont directement connectées aux
Anversois de souche par liens de sang et d’affaires, tandis que d’autres,
40 Il
s’agit de Joachim Pruner, R. Fagel, « Gregorio de Ayala… » dans J. Lechner et
H. Den Boer (éd.), España y Holanda, p. 162.
41 J. Strieder, Aus Antwerpener…, p. 62. Et Del Plano fait également le commerce des
futaines et de cuivre, marchandises provenant d’Allemagne à travers les Fugger.
42 R. Fagel, « Spanish Merchants in the Low Countries… » dans P. Stabel, B. Blondé
et A. Greve (éd.), International Trade…, p. 92, Id., De hispano-vlaamse wereld…, p. 167.
43 Ibid., p. 100. Del Plano devient bourgeois d’Anvers en 1540 bien qu’il ait été considéré comme vecino de la ville en 1537. Nous remercions Raymond Fagel de nous avoir
gentiment communiqué cette information. Il est devenu bourgeois d’Anvers après au
moins 16 ans de résidence en Flandre et en Brabant.
44 Cette dynamique s’observe également à Nantes dans la seconde moitié du
XVIe siècle, J.‑Ph. Priotti, « Dynamiques commerciales castillanes… », dans L. Coste
(éd.), Liens de sang, liens de pouvoir…, p. 45‑71.
01 Brumont-Priotti.indd 16
22/04/14 09:00
Identités marchandes
17
également résidentes et en voie d’intégration, se limitent à s’apparenter
à ces familles d’Espagnols intégrées 45. Faisant le lien avec le territoire
d’origine, nombre de Castillans font des va-et-vient entre les deux territoires. Cette chaîne de solidarités entre les deux territoires permet à la
fois des circulations entre eux tout en maintenant des frontières sociales
entre leur population respective, puisque les contacts directs des Espagnols avec les habitants des Pays-Bas ne s’effectuent que par l’intermédiaire de certaines familles hispano-flamandes et que, pour les autres, les
relations se limitent souvent au seul secteur commercial.
À ces contacts avec le milieu castillan résidant aux Pays-Bas, il faut
ajouter ceux – certainement antérieurs – que Del Plano a liés avec les
Basques. Il reconnaît en Martín de Ugarte, de Bilbao, un de ses principaux patrons et protecteurs (il se réfère à lui en écrivant : « mi señor »)
et exerce en tant que son facteur à Anvers. Les rôles ne sont pas strictement définis : Del Plano expédie aussi tissus et merceries des Pays-Bas
en Espagne pour son propre compte, utilisant Ugarte comme agent
à Bilbao 46. Bien que diputado du consulat de commerce de Bilbao en
1522, 1523 et 1528, son fiel (fonction la plus haute) en 1541, Ugarte n’a
certainement pas l’envergure de Del Plano 47, mais il a sans doute joué
un rôle important dans la formation marchande de ce dernier. D’ailleurs, à l’occasion d’une déclaration, Arnao del Plano affirme importer
des marchandises payant les droits de la « nation de Biscaye » à Bruges
depuis 1524, c’est-à-dire bien avant la date documentée de ses relations
castillanes 48.
Proche de Bilbanais résidant aux Pays-Bas ou naviguant entre côtes
basque, flamande et brabançonne, Del Plano est intimement lié aux
frères Recalde (Francisco et Juan Martínez), issus d’une grande famille
d’armateurs, de marchands et d’hommes de guerre de Bilbao. Aux PaysBas, Francisco de Recalde et Del Plano sont respectivement trésorier
et facteur de la marquise de Zenete, Mencia de Mendoza, et du comte
Henri III de Nassau, son mari, un des nobles les plus influents auprès
de Charles Quint 49. Del Plano agit également en tant que facteur de
45 Le mariage avec une anversoise est d’ailleurs de la part du marchand étranger la
manifestation du désir d’intégration, et il n’est pas forcément – faut-il le préciser? – synonyme d’entente avec la belle-famille.
46 Martín de Ugarte, le jeune, fils de feu Juan de Ugarte, de Bilbao, confirme avoir
reçu d’Arnao del Plano plus de 700 livres de marchandises desquelles il s’engage à rendre
compte à Del Plano et à Juan de Lezama, ACA, Notariaat, no 3133, 11-11-1540.
47 T. Guiard-Larrauri, Historia del consulado de Bilbao…, p. 632 et suiv. En 1543-1544,
Arnoult del Plano figure à la neuvième place parmi les exportateurs d’Anvers (K. Nakazawa, « Antwerp, emporium of the european economy in the sixteenth century », p. 48.
48 Merci à Raymond Fagel de nous avoir transmis cette information. Pour de
nombreux témoignages de la familiarité d’Arnao del Plano avec le milieu d’affaires
basque, ACA, Notariaat, no 3133.
49 Ibid. ; F. Chabod, Carlos V y su imperio, p. 57‑58 ; R. Fagel, « Gregorio de Ayala… »
dans J. Lechner et H. Den Boer (éd.), España y Holanda, p. 157‑167 ; H. Kellenbenz, Los
Fugger…, p. 46‑47. À ce titre, Arnao del Plano résidant à Anvers, marchand espagnol et
01 Brumont-Priotti.indd 17
22/04/14 09:00
18
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Recalde 50. Et les Recalde figurent aussi parmi les proches collaborateurs
de l’empereur 51.
À la même date, Juan Martínez de Recalde, armateur bilbanais qui
fait fabriquer des navires pour amener l’empereur en Flandre ou transporter des laines aux Pays-Bas, achemine également des marchandises
pour le compte d’Arnao del Plano 52. Si l’on ajoute qu’il affrète et fait
armer des navires pour le compte de Charles Quint 53, sert de porteparole aux maîtres de navire de Biscaye afin que le souverain paye les
services maritimes rendus, on se rend compte de ce que ce lien signifie
pour Del Plano : sécurité dans le domaine du transport maritime entre les
Pays-Bas et l’Espagne, une des variables difficilement contrôlables par le
milieu marchand, surtout castillan. Pour parer à toutes éventualités, Del
Plano est d’ailleurs propriétaire d’une hourque en 1540, ce fait précisant
un comportement voisin de celui des élites portuaires et le partage d’une
culture maritime avec les Bilbanais qui ont participé à sa formation.
Outre le transfert physique de soldats et d’argent en Flandre, l’empereur s’en remet aux employés de Recalde pour rembourser les Fugger 54.
Même si un service de poste terrestre existe toujours, le rôle de ces
hommes d’affaires, tout à la fois transporteurs, armateurs, marchands et
financiers de la mer apparaît comme essentiel 55. Outre la sécurité dans le
Martín de Villa, de Portugalete, maître de Nuestra Señora de Guadalupe, présent dans
le port d’Arnemuiden (Ramua) signe un contrat d’affrètement pour le transport jusqu’à
Alicante de la « recama con los hombres y bestias y otros animales pertenecientes a la
señora marquesa de Cenette », consignés à Juan de Sedano, gentilhomme de la maison de
la marquise, moyennant le paiement de 350 ducats de fret et d’avaries, ACA, Notariaat,
no 3133, 22-01-1540.
50 R. Fagel, « Las vías de comunicación… » dans B. J. García García (dir.), El Imperio
de Carlos V…, p. 264.
51 Francisco de Recalde souscrit des contrats financiers (asientos) avec le monarque
dès 1519, en collaboration avec des proches de Bilbao, et ils sont également possesseurs
d’une grande quantité de juros, BILBAO. Archivo Histórico Provincial de
Bizkaia [AHP], leg. 3288 ; R. Fagel, « Los Juan Martínez de Recalde… ».
52 BILBAO. Archivo FORAL de Bizkaia [AFB], leg. 1040 ; AHP, leg. 3288.
53 AHP, leg. 3288. En vertu de sa qualité de grand armateur, Juan Martínez Recalde
devient le plus important serviteur de l’empereur sur la côte nord de l’Espagne et un
marchand de tout premier plan dans le commerce entre les deux territoires. Grâce à ses
talents d’organisateur des flottes en Biscaye, aux prêts effectués par ses frères aux PaysBas, à ses relations d’affaires, Recalde a su se rendre indispensable auprès de l’empereur.
Il n’est pas étonnant qu’en 1522 il se substitue à un autre Basque pour organiser l’acheminement des courriers impériaux vers la Flandre. À cette époque, il constitue un rouageclé des communications maritimes avec les Pays-Bas, R. Fagel, « Divide et Impera… »
dans B.J. García García (dir.), El imperio de Carlos V…, p. 261.
54 C’est son représentant Martín de Regoitia qui doit effectuer le paiement, H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 280.
55 Les territoires des Pays-Bas qui s’étendent de la Flandre à la Frise n’étaient reliés à
l’Espagne de façon efficace et directe que par voie maritime. En ce domaine, Juan Martínez
de Recalde jouait un rôle essentiel, H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 26. Ce recours de
l’empereur aux voies commerciales pour acheminer l’information, est multiple, puisqu’il
fait également appel au consulat de Burgos à cet effet, R. Fagel, « Divide et Impera…. »,
p. 253‑268.
01 Brumont-Priotti.indd 18
22/04/14 09:00
Identités marchandes
19
transport de marchandises déjà évoquée, l’on peut aisément imaginer ce
que de telles relations d’amitié peuvent apporter à Del Plano en termes
d’acheminement de l’information, de proximité de l’entourage impérial,
etc. On ne s’étonnera pas non plus d’apprendre que, sauf exception, Del
Plano recourt à des capitaines d’origine basque pour ses expéditions
à Rodrigo de Espinosa et pour ses expéditions maritimes en général,
comme nous l’avons précisé plus haut, malgré la domination qu’exercent
les Hollandais dans ce secteur 56.
Ces liens avec la Biscaye et les Biscayens ont été durables et ont offert
à Del Plano des relations privilégiées dans le monde de la navigation. Il
est certain que le Béarnais avait de proches parents à Bilbao. En 1579,
plus de trente ans après la mort d’Arnao del Plano, un Pedro del Plano
est dit habitant de Bilbao et d’Abando 57. Nous pensons qu’il s’agit d’un
proche parent d’Arnao pour deux raisons. Tout d’abord, ce patronyme
est rare en Pays Basque. Cela serait un argument discutable si Pedro del
Plano n’était pas lui aussi lié aux Recalde dans les années 1560 58 et s’il ne
jouait pas un rôle dans le commerce entre les Pays-Bas et l’Espagne au
service d’un homme d’affaires bilbanais résidant à Anvers 59.
56 C’est le cas le 20 janvier 1540, date à laquelle il affrète un navire de Sancho de
la Quadra, de Bilbao ; le 4 mars de la même année, il fait de même avec Juan de Casa
Nueba, originaire de Fuenterrabía, sur la côte guipuzcoane, le 28 mai 1540 avec Ochoa de
Capetillo, de Portugalete. À la suite du naufrage du navire de Capetillo, Arnao del Plano
donne pouvoir à Juan Martínez de Recalde, à Martín de Regoitia, employé de ce dernier
et à Martín de Ugarte, patron d’Arnao, tous marchands de Bilbao dit le texte, pour récupérer les marchandises qui étaient à bord de la nave. Mais Del Plano n’utilise pas exclusivement les transporteurs basques : on le voit affréter une caravelle dont le maître est
portugais pour faire le voyage jusqu’à Calais, J.A. Goris, Étude sur les colonies…, p. 164,
181 note 2. Il participe aussi à des assurances maritimes dès le début des années 1530. Au
plan général, tandis que les Bretons dominent le transport à Anvers dans les années 1530,
la décennie suivante voit les Hollandais s’arroger la première place, J.‑M. Yante, « Le
commerce espagnol dans les Pays-Bas… » dans Actes des Rencontres de Madrid-Tolède…,
p. 230.
57 AFB, leg. 1157 nº86.
58 Juan Martínez de Recalde, pourvoyeur du roi, de Bilbao, comme curateur de ses
neveux Mayora Sáez et Juan Martínez de Zurbarán, donne pouvoir à Pedro del Plano et
à d’autres, résidant à Valladolid, pour qu’ils le représentent dans quelque procès que ce
soit, en novembre 1560, AFB, JCR2659/427. Un autre pouvoir est donné par le même au
même en juillet 1561, AFB, JCR1062/071. Un an et demi plus tard, San Juan de Laraudo,
de Bilbao, pour lui et au nom d’autres armateurs, donne procuration à Juan Martínez de
Recalde, employé du roi, Pedro de Rocillo, employé de Recalde, Francisco de Recalde, et
Pedro del Plano, de passage à Madrid, pour récupérer du Trésor royal tout ce qui leur est
dû pour les services de leurs naos y zabras, AFB, JCR2659/01. À la même époque, un autre
Recalde, en la personne de Sancho López de Recalde, le jeune, de Bilbao, donne également procuration à Pedro del Plano, AFB, JCR2659/031, JCR2659/585. En 1576, Pedro del
Plano était marié à María Sánchez de Urizar, issue d’une famille de marchands de Bilbao,
AFB, JCR3613/001.
59 De 1565 à 1567, Diego de Echávarri, établi à Anvers, envoie 6.000 ducats de
marchandises (2,25 millions de maravédis) à Pedro de Plano, résident de Valladolid, par
l’intermédiaire de Martín de Regoitia de Bilbao. Mais ces relations semblent remonter
plus loin dans le temps. Au début de l’hiver 1563, Diego proteste une lettre de change
d’une valeur de 659 écus, qui a été tirée par le susnommé Pedro de Plano sur Juan de
01 Brumont-Priotti.indd 19
22/04/14 09:00
20
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Pour Del Plano, pouvoir compter sur des complicités aux lieux de
rupture de charge du commerce international apparaît aussi important
que d’avoir des connexions sur place, à Anvers, et de s’installer dans
la ville, lui-même ayant opté pour l’itinérance avant de se sédentariser
à Anvers. La multiplication des contacts et des appartenances aux
différents groupes officiellement institutionnalisés ou pas, en faisaient
quelqu’un de fiable au regard de la plupart et en qui on pouvait avoir
confiance. L’intégration dans la patrie d’accueil n’était profitable que
dans la mesure où elle servait les besoins de son activité commerciale,
du moins tant que le commerce demeurait son activité principale. Elle
se faisait par palier, en fonction des circonstances, et constituait un
processus en évolution constante sous l’influence des relations sociales
entretenues par le marchand. Del Plano a su faire un atout du défaut
d’appuis familiaux et, grâce à la juxtaposition de plusieurs identités, est
parvenu à occuper une place de choix au cœur du grand négoce anversois.
Dans les années qui nous occupent, Bilbao est le principal port de
commerce et d’armement de la côte nord-ouest espagnole. Son mouvement portuaire est en plein essor grâce à l’activité des Castillans qui en
font le principal centre d’importation de Castille, mais aussi grâce aux
produits destinés à la Navarre. Pour les textiles, la cire, les métaux venus
d’Angleterre, des Pays-Bas ou de France, le port basque est le plus grand
centre importateur, même si Laredo fait office de concurrent sérieux à
ce poste concernant les importations de Flandre et de Brabant. Bilbao
figure aussi parmi les grands ports d’exportation de la laine castillane et
du fer basque. Par ailleurs, Anglais, Biscayens et Burgalais contribuent
à créer un marché international dans le port même si cette fonction de
marché n’arrive à maturité que postérieurement, autour des années 15601570. À ce titre, la correspondance contribue à apporter un éclairage
nouveau sur les échanges à partir d’un observatoire différent de celui
de Séville que l’on a tôt érigé en centre unique du commerce espagnol.
Le nord-ouest de la Péninsule, et Bilbao à sa tête, a sans doute eu un
mouvement portuaire d’un ordre de grandeur similaire à celui de Séville
jusqu’aux années 1560-1570 60.
Castillo d’Anvers. Le bénéficiaire et le bailleur de fonds initial sont en l’occurrence une
seule et même personne : Diego de Echávarri. Il s’agit à n’en pas douter des retours en
argent qui correspondent aux produits expédiés par notre marchand à Pedro de Plano via
Bilbao. La plupart du temps, contrôler la vente de ses produits sur les principaux marchés
de consommation, permet de s’assurer un plus gros bénéfice. Mais cela ralentit la vitesse
de rotation du capital par l’allongement de l’itinéraire commercial. En somme, vendre au
loin, c’est pouvoir attendre, et attendre, c’est le privilège des riches. Fin 1565, Martín de
Regoitia, marchand de Bilbao, doit à Diego de Echávarri, d’Anvers, 2.000 ducats qu’il
doit créditer à Pedro del Plano, résident à Valladolid, aux foires de Castille et de Flandre,
AFB, 0448/130.
60 J.-Ph. Priotti, Bilbao…, p. 77 et suiv.
01 Brumont-Priotti.indd 20
22/04/14 09:00
Identités marchandes
21
Ses relations d’affaires bilbanaises et son origine géographique valent
également à Del Plano des liens avec des Navarrais, Rodrigo de Espinosa en particulier, second protagoniste de nos lettres, qui agit depuis les
foires de Castille (Medina del Campo, Villalón et Medina de Ríoseco)
et depuis Burgos, principaux marchés d’achat et de ventes de marchandises, et principaux foyers de consommation de la Péninsule. La relation
entre Del Plano et Espinosa a été initiée par la médiation des Bilbanais,
celle du patron de Del Plano, Martín de Ugarte, au premier chef. Ce
rapprochement entre Biscayens et Navarrais, logique si l’on considère la
complémentarité de leur économie d’origine – notamment la nécessité
d’une voie d’exportation maritime pour les laines navarraises et d’approvisionnement en marchandises étrangères, et le besoin côté basque
de renforcer le rôle d’import-export et de redistribution du port face à
d’éventuels concurrents –, logique aussi si l’on considère la proximité de
leur territoire et de leur culture, induit que les Navarrais, ne possédant
pas de consulat propre à Bruges avant 1530, soient rattachés jusqu’à
cette date au consulat de Biscaye. Les relations de Del Plano en Navarre
ne se cantonnent pas au monde marchand puisqu’en 1540, sa réputation
à Anvers et ses relations en Basse Navarre lui valent la confiance du roi
pour la vente de trois diamants enchâssés dans trois anneaux d’or 61.
Grâce à sa mobilité et à ses stratégies identitaires, Del Plano sert
de relais entre les différents milieux (basque, castillan, navarrais, et
jusqu’à un certain point même hollandais et al.lemand) qui ont structuré sa formation et son expérience de marchand 62. En jouant le rôle
d’agent interculturel entre ces différents groupes – au lieu d’être limité,
comme la plupart, à des contacts au sein de leur « nation » d’appartenance –, il a assuré son ascension sociale et contribué à la cohésion du
réseau social auquel il appartient, lequel traverse les différentes communautés marchandes. À l’image de certaines grandes figures biscayennes 63
établies aux Pays-Bas et mariées et/ou ayant eu des enfants avec des
Castillanes ou des Flamandes, il a orienté les formes de la coopération
entre les différentes « nations » d’« Espagnols » et entre ces dernières et
d’autres communautés marchandes sous le contrôle de l’empire, comme
les Hollandais et les Allemands.
Officiellement, l’on ne pouvait s’affilier qu’à un des consulats
marchands d’« Espagnols » présents aux Pays-Bas et non à plusieurs de
façon simultanée, l’appartenance à une de ces institutions impliquant
une inscription assortie d’un serment de fidélité aux statuts du consulat,
61 La vente est effectuée par Del Plano à Barnabé Grillo pour la somme de 4444 écus
d’or au soleil et de poids « du coing du roy de Franche et dix soulz tournois », J.A. Goris,
Étude sur les colonies marchandes…, p. 259‑260.
62 Del Plano a également des relations d’affaires avec des Aragonais, R. Fagel, De
hispano vlaamse wereld…, p. 73‑77.
63 Voir à cet égard le cas de Diego de Echávarri, membre de la nation de Castille
en 1560 et consul du consulat de Biscaye quelques années plus tard, J.‑Ph. Priotti,
« Commerce et finance en Flandre… », p. 81‑95 et Id., Los Echávarri…
01 Brumont-Priotti.indd 21
22/04/14 09:00
22
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
le paiement de contributions, la défense d’intérêts propres et la solidarité avec les membres de la « nation » ainsi que son acceptation par les
consuls ou les membres de la nation au sein de l’institution 64. Si l’on
s’en tient aux données que nous possédons, Del Plano a d’abord été
membre de la « nation de Biscaye » à Bruges dans les années 1524-1535,
puis marchand « espagnol », comprenons castillan d’Anvers par la suite
et aussi citoyen anverseois. Il a su utiliser les institutions en y participant
comme membre actif et s’en détacher lorsqu’elles ne lui étaient plus utiles
tout en continuant à s’appuyer sur leur capital social. On voit bien que
l’origine géographique ne disait pas tout de leur identité, loin s’en fallait.
La multiplication de relations privilégiées avec des membres de ces
différents groupes d’appartenance ne mettait pas pour autant Arnao del
Plano à l’abri de tous les déboires. La solidarité dont il fait montre visà-vis de Rodrigo de Espinosa, originaire de Pampelune et l’un de ses
correspondants des foires de Castille, avec lequel il maintient une correspondance soutenue du début des années 1530 à 1541, n’est pas payée de
retour. À partir de 1542, Del Plano est en procès avec Espinosa, pour
défaut de paiement d’une lettre de 2330 ducats à la foire de mai 1541, à
Medina del Campo 65. Ce sont d’autres marchands qui ont payé à la place
d’Espinosa, sur le protêt. Pour se rembourser, ces derniers ont tiré sur
Arnao del Plano 2495 couronnes et 5/8 pour la foire de septembre d’Anvers suivante. Ces lettres ont été effectivement honorées par Del Plano
pour le compte d’Espinosa, comme ce dernier le précise dans une lettre
du 6 août 1541 66.
Non seulement Espinosa n’a pas réglé en temps et heure ce qu’il devait
à Del Plano, mais il a vendu toutes ses marchandises aux foires et s’en est
retourné en Navarre, d’où il écrit qu’il ne lui doit rien et que, dans le cas
contraire, il faudra se rendre en Navarre pour lui réclamer les sommes
dues. À partir de ce moment, Espinosa agit aux foires à travers des prêtenoms pour empêcher Del Plano de le molester. En 1543, il est déclaré
failli, fait prisonnier et condamné à payer 8500 ducats à Del Plano.
Rodrigo de Espinosa, né vers 1504, est originaire de Pampelune. Il a
donc à peu près le même âge que son patron et protecteur d’Anvers. Il a
lui aussi réalisé des séjours hors de sa patrie d’origine : en Pays Basque
et en Castille. Mais il l’a fait en retournant régulièrement en Navarre
et en y organisant une partie de ses affaires. C’est dire autrement qu’il
n’a jamais vraiment quitté sa terre d’origine et les privilèges lui étant
64 Les consuls étaient chargés de représenter la communauté, d’organiser la
vie économique du groupe, de défendre ses intérêts auprès des autorités locales ou des
monarques, l’autonomie politique, juridictionnelle et religieuse du consulat et de ses
membres, H. Casado Alonso, « La nation et le quartier… », p. 65‑66, ce qui excluait en
principe des participations simultanées dans différents consulats.
65 À cette occasion, il a comme procurateur Martín de Isunza, un de ses employés,
habitant de Vitoria.
66 Lettre no 59.
01 Brumont-Priotti.indd 22
22/04/14 09:00
Identités marchandes
23
rattachés, même s’il parvient à s’identifier à plusieurs communautés
marchandes.
En 1534, il vit à Bilbao et jouit des privilèges de la ville, ce qui montre
bien son intégration au milieu local. Ces relations sont durables puisque
lorsqu’il se marie en Navarre deux commerçants bilbanais s’y rendent
pour connaître sa future épouse, qu’il fait souvent affaire avec eux et
imite leur façon de gérer le négoce aux foires de Castille et que des Bilbanais encore le sauvent plusieurs fois de la faillite. À Bilbao, Rodrigo de
Espinosa a des amis influents tels que Juan de Lezama, regidor de la ville
et facteur de Francisco de Recalde, dont on a vu plus haut qu’il était un
proche de Del Plano 67. De 1533 à 1550, Lezama participe à une compagnie avec Recalde 68. Lezama intervient à plusieurs reprises afin d’éviter
à Espinosa la faillite en payant sur le protêt des lettres que ce dernier
n’a pas honorées. En ce sens, il fait partie avec les Recalde de ceux qui
réalisent le plus souvent les avances d’argent à Espinosa en Castille (voir
annexe II). Lezama meurt à la fin de l’année 1546, passablement endetté.
Autre ami proche d’Espinosa, également d’origine bilbanaise, Jacobe
de Agurto envisage de faire le voyage à Pampelune avec Lezama pour
voir la jeune épouse d’Espinosa. Espinosa et Agurto partagent aussi une
lonja (magasin) à Bilbao. Cela occasionne parfois des problèmes, Espinosa prenant par mégarde des marchandises de son ami. Tout comme
Lezama, Jacobe de Agurto est lié aux Recalde 69.
Afin de bénéficier du crédit de Del Plano à Anvers et en Castille,
Espinosa utilise également le registre identitaire et fait souvent appel à
la solidarité que se doivent les Navarrais entre eux, considérant donc à
l’occasion le Béarn comme partie de l’ancienne royaume de Navarre qui
s’étendait des deux côtés des Pyrénées 70. L’incorporation du royaume
de Haute Navarre à la monarchie hispanique est récente par rapport à
l’époque à laquelle nous situent ces lettres, puisqu’elle date de 1512. Les
fors (privilèges) de cet ancien royaume indépendant sont importants et
Espinosa sait les utiliser considérant sa Navarre natale comme le lieu
idéal où se marier et à partir duquel mieux se défendre et échapper à la
justice.
67 Mais
Juan de Lezama connaît Rodrigo de Espinosa et Arnao del Plano au moins
depuis les années 1522-1523. Sur les activités commerciales de ce personnage, A. Rojo
Vega, Guía de mercaderes y mercaderías…, p. 24, 144. En 1538, il s’associe à un Toulousain
et à un Vallisolétain pour faire le commerce du pastel.
68 Valladolid. Archivo de la Real Chancillería de Valladolid [ARCV], Pleitos civiles Varela, no 288-5 (año de 1550).
69 AFB, JCR1040/022. Il agit au nom de Juan Martínez de Recalde aux foires de
Medina del Campo et de Ríoseco au début des années 1540
70 À notre connaissance, le Béarn n’a jamais fait partie du royaume de Navarre,
bien que la partie française, la Basse Navarre, et le Béarn aient eu après 1512 le même
souverain, non reconnu en Haute Navarre, voir N. de Bordenave, Histoire du Béarn et
Navarre… ; C. Desplat, Élites du Sud… ; C. Desplat et P. Tucoo-Chala, Histoire générale
du Béarn…
01 Brumont-Priotti.indd 23
22/04/14 09:00
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
24
À travers la description qu’il fait de la Navarre, on perçoit pleinement
l’importance de sa patrie d’origine dans son univers mental, notamment
pour les privilèges et les immunités qui y sont rattachés. En mai 1535,
il exhorte son protecteur anversois de ne pas se marier aux Pays-Bas et
nous livre à cette occasion un portrait idyllique de la Navarre, laquelle
conviendrait mieux, selon lui, à Del Plano, s’il cherche une épouse. Nous
donnons in extenso le passage où il y fait référence « Aquí tenemos noticia :
es la boluntad de v.m. de se casar allá. Con la obligación que nos ha obligado me da atrebimiento, que no deve de agenar del natural por vienes de
fortuna que al ombre en tierra agena, de que el ojo se le sierra, no ay más
memorya dél y de su muger menos, y en la parentela de su muger, ombre
no tiene al tiempo de necesidad, plaza ; por ende, a de estar recio de no ser
vensido por todo el mundo, y menos en Vilvao, según beo lo que pasa sino
en su propio natural y, sy su natural le parece tierra estéril, aí está nuestra
Pamplona que no ay otro su par en las partidas del mundo, así de ser la
tierra sana como de no faltar cosa desta vida, sino es padre y madre y más
después que hes la gente de la mejor vida que ay en todo el mundo y después
que le acompaña de estar a tres jornadas de su tierra, según me dizen.
V.m. me perdone mi atrebimiento, que nos combida el buen selo que le
tengo a v.m. […] » 71. L’attachement à sa patrie paraît réel et il fait ce qu’il
peut pour convaincre Del Plano de rallier la communauté navarraise en
prenant épouse à Pampelune. Dans l’extrait reproduit, Espinosa manifeste sa méfiance vis-à-vis d’une belle-famille établie à l’étranger et dans
laquelle il est peu probable qu’il trouve secours en temps de nécessité. Il
semble aussi peu enclin à ce que Del Plano se marie à Bilbao et plaide
une nouvelle fois la cause de la Navarre, terre proche du Béarn natal de
l’Anversois d’adoption. Un dernier détail nous semble intéressant : le fait
que l’on puisse finalement choisir une autre patrie que sa patrie « naturelle », si elle est – comme le dit Espinosa – stérile, entendons dépourvue
d’avantages et de prérogatives.
On n’en sera guère étonné, Rodrigo de Espinosa se marie avec une
fille de Pampelune. Pendant l’été 1537, il affirme avoir reçu une lettre des
Cruzat dans laquelle ils lui demandent de se libérer des foires et d’entrer
dans leur parentèle en épousant une des leurs. Début 1538, il dit devoir
aller à Pampelune et pense ne pas pouvoir échapper au mariage, bien
qu’il aurait aimé terminer les affaires en cours avant cela. Finalement,
deux ans plus tard, il se marie avec la fille d’Antón de Caparroso, maison
des plus anciennes et honnêtes de la ville de Pampelune, apparentée à
celles qui dirigent la cité, les Cruzat en particulier, omniprésents dans
l’administration du royaume et dans les activités commerciales 72. À cette
71 Lettre no 4.
famille Cruzat s’était installée dans le bourg des Francos de Pampelune dès
le xiie siècle et ses membres jouèrent un rôle fort important dans l’administration du
royaume. Elle se maintint dans la ville pendant des siècles puisqu’en 1791 Luis Cruzat
contestait le testament de son aïeule Flandina datant de 1346 (A. Anciburu, « Personajes :
72 La
01 Brumont-Priotti.indd 24
22/04/14 09:01
Identités marchandes
25
date, l’état des affaires d’Espinosa ne semble pas particulièrement satisfaisant. Bien qu’en vue de son mariage, il commande à Del Plano de
la soie pour sa femme ainsi que deux tapisseries sur lesquelles doivent
figurer les armes de sa famille, et qu’il achète des bijoux pour elle à
la foire de Villalón, il recommande à Del Plano de ne pas écouter son
employé, si ce dernier, avec l’assentiment de la femme et de la belle-mère
d’Espinosa, entend effectuer de nouvelles commandes. Pour le mariage,
les préparatifs, ainsi que pour la décoration des deux tapisseries, Del
Plano est donc mis à contribution, au-delà du domaine des affaires, dans
la vie personnelle du Navarrais. Ces tapisseries de Flandre ornées des
armoiries de la famille Espinosa soulèvent un autre aspect, celui des
métissages culturels. Sans que l’on puisse évoquer la perception de ces
objets par la société navarraise de l’époque ni même l’utilisation précise
qu’Espinosa faisait de ce capital symbolique, ce fait montre en tout cas la
sensibilité du Navarrais aux articles de luxe de facture flamande.
Espinosa considère Del Plano comme un protecteur et ce dernier
joue un rôle de médiateur dans les différends qui opposent Espinosa
à certains de ses associés en 1540. Le Navarrais veut en permanence
affermir sa relation professionnelle et personnelle avec Del Plano, le faire
entrer dans sa parentèle et se mettre sous sa protection. Alors qu’il pense
sa femme enceinte fin 1540, il envisage que l’Anversois soit le parrain du
futur enfant.
Une approche succincte du tissu social dans lequel s’enchâssent les
activités de Rodrigo de Espinosa et ses relations avec Arnao del Plano
montre l’interdépendance entre des hommes d’affaires de haut vol, tels
que Del Plano et Recalde, d’une part, à l’interface de plusieurs communautés marchandes, liés aux États et aux grands personnages des patries
d’origine et/ou d’adoption, et des marchands et merciers, comme Lezama,
Agurto et Espinosa d’autre part, qui gèrent les affaires de leur patron,
le représentent et/ou s’en servent comme commissionnaire, financier
et protecteur, se repliant dès que les temps changent sur leur territoire
d’origine et leurs liens communautaires.
Flandina Cruzat », p. 35‑37). Voir B. Leroy, « Una familia de burgueses… », p. 429‑448. À
notre époque, citons, entre autres, Bernal Cruzat, juge des finances et al.guazil majeur du
royaume, fermier des Tablas (douanes) du royaume entre 1532 et 1537 (ARN, Tribunales
reales, no 794 et 8881), et Martín Cruzat, fermier des Tablas en 1538-39 (ARN, Tribunales
reales, no 456, 457, 459, 466) ; Carlos Cruzat exporte 46 sacs de laine vers Bruges en 1547,
BRUGES. Archives Municipales de Bruges [AMB], Oud Archief [Anciennes
Archives]. Série no 305 (Archives du Consulat espagnol à Bruges), Registres du notaire
Pedro de Paredes (1544-1547 et 1547-1548), sans numéro. Il apparaît aussi à diverses
reprises dans les procès de la section Tribunales reales comme importateur de poivre en
1541 (n° 64 655), à propos d’une lettre de change de 600 ducats en 1554 (n° 65 140), lors
de la vérification de comptes avec le secrétaire du Conseil du roi (n° 65 534, 1545-49) ou
comme exportateur de laine (n° 48 534, 1560-61) et importateur de draps et de toiles (n°
36 935 et 36 936, 1557). Antón de Caparroso descend lui aussi d’une famille très anciennement installée à Pampelune ; il fut nommé alcalde de la ville par cédule de Charles Quint
le 16 septembre 1545.
01 Brumont-Priotti.indd 25
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
26
La multiplication de ces entrepreneurs modestes qui travaillent à la
commission pour qui veut les employer et se lancent dans des entreprises
de toutes sortes munis d’un faible capital est à la base de la révolution
commerciale du xvie siècle 73. En effet, c’est la multiplication du nombre
des marchands moyens qui constitue le fait nouveau et important de
l’évolution commerciale à cette époque. La commission permet à de
nombreux jeunes marchands au capital infime ou même inexistant de se
lancer dans les affaires et de tenter d’y faire fortune. Grâce à ce procédé,
ils n’ont plus à voyager avec leur marchandise ou à assumer des frais
exorbitants dus à l’entretien d’un facteur salarié ou d’un associé résidant
à l’étranger.
Anvers et les foires de Castille sont des centres par excellence où se
développent ces nouvelles techniques qui donnent des opportunités de
négoce à ceux qui ont moins de capitaux tout en abaissant les coûts de
transaction 74. S’il ne s’agit pas de discuter la validité générale de ces
affirmations, quelques remarques nous viennent à l’esprit. Bien qu’il soit
vrai que la multiplication du nombre des acteurs engendre un phénomène concurrentiel d’importance, il n’en reste pas moins que nombre de
ces nouveaux venus voient leur commerce capoter au bout de quelques
temps. Ensuite, leur capital de départ n’est pas systématiquement inexistant, comme on le croit souvent, beaucoup possédant du bien, ne seraitce que pour garantir les emprunts qu’ils doivent effectuer lors de leurs
premières opérations. De plus, le changement d’échelle dans le milieu
des affaires n’est pas si simple. Ces nouveaux venus sont souvent tributaires de financiers plus riches qu’eux qui ne s’en laissent pas compter.
Comme on le voit dans les lettres que nous publions, pour agir dans
la cour des grands ou en tout cas à un niveau supérieur, le savoir-faire
est essentiel. Il faut donc commencer par travailler pour les autres et
apprendre d’eux. Une des conditions sine qua non de la réussite commerciale semble être un long service dans une ou plusieurs grandes familles
marchandes pour avoir le temps d’assimiler la pratique du négoce, une
culture commerciale, de constituer une base financière et un tissu de relations, étapes nécessaires pour se lancer opportunément dans les affaires,
étapes par lesquelles Espinosa ne semble pas être passé. La conjoncture
favorable fait que des opportunités de richesse sont ouvertes à un plus
grand nombre, mais pas à n’importe quelles conditions.
Si les merciers et autres entrepreneurs de faible envergure dépendent
du crédit de leur agent dans les grands entrepôts européens, comme c’est
73 W. Brulez, De firma della Faille…, p. 580‑581.
sujet des foires d’Anvers, H. Van der Wee et J. Materné, « Antwerp as a World
Market… » dans J. Van den Stock (dir.), Antwerp. Story of a Metropolis…, p. 24 ; pour les
foires de Castille, C. Paz et J. Espejo, Las antiguas ferias… et, plus récemment, H. Casado
Alonso, « Les relations entre les foires de Castille… » dans J.‑L. Gaulin et S. Rau (dir.),
Lyon vu/e d’ailleurs…., p. 91‑108 ; id., « Crédito y comercio en las ferias… » dans G. De
Luca et E. María García Guerra (éd.), Il mercato del credito…, p. 21‑47.
74 Au
01 Brumont-Priotti.indd 26
22/04/14 09:01
Identités marchandes
27
le cas d’Espinosa vis-à-vis de Del Plano, la réciproque est également
vraie, jusqu’à un certain point. Pour l’homme d’affaires d’Anvers, agir
en tant que commissionnaire pour le compte du Navarrais, à l’abri des
risques, élargit son champ d’activités 75. Qui plus est, Espinosa fournit à
l’Anversois un grand nombre de détails sur l’état des foires de Castille
traitant de la qualité des marchandises, de la rareté ou de l’abondance
d’argent, du comportement de ses amis et de ses concurrents, à un niveau
des échanges différent – le commerce de détail – de celui dans lequel il
évolue traditionnellement. Le mercier livre également à l’homme d’affaires des informations sur les prix de certaines denrées sur les marchés
alternatifs du nord de la Péninsule, celui de Bilbao, de Saint-Sébastien et
de Navarre, pour le poivre notamment, en 1538-1539. Espinosa est donc
pour l’Anversois une source non négligeable d’information.
Del Plano sait ce qu’il peut retirer de ces relations ; l’homme d’affaires
incite parfois Espinosa à lui effectuer des commandes. En empruntant
sur le change et en lui passant commande le mercier fait travailler l’argent
de Del Plano et celui de ses amis, augmenter le volume d’affaires de l’Anversois et son crédit sur la place brabançonne. Ces relations interdépendantes n’excluent aucunement une hiérarchie entre les acteurs et donc
une inégalité de la dépendance de l’un vis-à-vis de l’autre. Le mercier
dépend davantage de l’homme d’affaires que l’inverse, ne serait-ce que
parce qu’il ne peut se passer de son crédit pour financer ses affaires, mais
sans le mercier l’homme d’affaires s’affaiblirait aussi.
2. Activité commerciale, incertitude et conflit
En juin 1534, Martín de Ugarte 76, de Bilbao, Del Plano, son facteur
d’Anvers, et Espinosa, leur correspondant aux foires de Castille, signent
un contrat de deux ans 77. Del Plano doit effectuer des chargements de
marchandises en Brabant, lesquels parviennent à Espinosa après être
passés par Bilbao, port où est installé Martín de Ugarte. À charge pour
le Navarrais de vendre les marchandises aux foires de Castille et de payer
le produit des ventes à Martín de Ugarte, sept mois après l’arrivée des
chargements à Bilbao, ainsi que les frais divers (fret, avaries, commission et dépenses en Brabant), en dehors de l’assurance dont Ugarte se
charge. Espinosa doit recevoir chacun des chargements correspondant
aux huit foires d’Anvers et de Bergen op Zoom (2 ans) et porter 200 livres
(à 1340 maravédis la livre) au crédit d’Ugarte pour la réception des chargements. À Bilbao, dans le cadre de la compagnie, Espinosa bénéficie de
75 Il
ne faudrait pas trop vite croire que seuls les petits entrepreneurs travaillent à
la commission ; les grands marchands recherchent également ce type d’activité, dans le
domaine marchand comme dans le domaine financier et bancaire.
76 Il meurt en 1540.
77 ARN, Tribunales reales, no 9216-II, f° 58.
01 Brumont-Priotti.indd 27
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
28
l’aide de trois hôtes (huéspedes) 78, Ochoa Lanier 79, Antón de Vizcarra et
Juan de Gardea, tous trois habitants de Bilbao, qui reconditionnent la
marchandise et l’expédient en Castille par convois muletiers.
En marge de ce contrat, Espinosa s’engage à payer les marchandises qu’Arnao del Plano envoie pour le compte du Navarrais, les deux
hommes promettant d’honorer les lettres de change qu’ils tirent l’un sur
l’autre. Mais compte tenu des possibilités du marché anversois, Espinosa
participe aussi à des assurances à travers Del Plano 80. La teneur de la
relation entre les deux hommes est multiple et a lieu en même temps à
l’intérieur et en dehors du cadre de la compagnie signée avec Ugarte.
Hors de cette compagnie de laquelle il n’est qu’un exécutant, Espinosa
fait donc ses propres commandes à Del Plano.
Pour être essentielle, cette relation entretenue avec Del Plano n’est pas
exclusive, ni pour l’un ni pour l’autre. Espinosa multiplie les associations, parfois de façon hasardeuse. Ainsi, il est partie prenante dans le
commerce de la laine espagnole en France dès 1533, négoce dans lequel il
a investi plus de 3000 ducats en 1536. L’argent issu de la vente des laines
en France doit financer des achats de « rouens », draps particulièrement
prisés aux foires de Castille 81. Ce négoce international lainier l’a fait
entrer dans le monde du change. Espinosa avoue lui-même en juillet 1535
ne savoir ce que « tomar a cambio » (emprunter sur le change) signifie que
depuis deux ans, ce qui nous éclaire sur son faible degré de formation.
Il se considère d’ailleurs volontiers comme un mercier et non comme
un marchand à part entière. Outre l’exportation de laine et l’achat de
« rouens », il reçoit par voie de Nantes des marchandises de Rennes et du
pastel de Bordeaux, une centaine de balles en 1536.
Il travaille aussi à la commission pour le compte de Navarrais vendant
des « rouens » et du papier. Il agit donc à la fois pour le compte d’autrui et
pour son propre compte, tour à tour simple exécutant, commissionnaire
puis donneur d’ordre. Bien que s’adonnant principalement au métier de
mercier, il participe à une multitude d’affaires liées à la laine, aux toiles,
aux teintures et aux épices. Ses affaires sont clairement le reflet d’un
désir de diversification, de saisir chaque opportunité tout en accumu78 Sur la fonction d’hôte, J.‑Ph. Priotti, Bilbao…, p. 168 et suiv.
Lorsqu’il allait à Bilbao, Rodrigo de Espinosa vivait dans une chambre chez Ochoa
Lanier jusqu’à ce qu’il se marie à Pampelune. Il était habitant de Bilbao et jouissait des
privilèges de la ville. Plus tard, dans les années 1550-1560, un Ochoa Lanier, de Bilbao, est
hôte des Ruiz de Nantes et de Castille à Bilbao, H. Lapeyre, Une famille de marchands…,
p. 61, 156. Nous ne savons pas s’il s’agit de la même personne, de l’un de ses fils ou bien
simplement d’un proche parent. En tout cas, il s’agit d’un des plus gros marchands de
Bilbao au milieu du XVIe siècle (L.M. Bilbao Bilbao, et R. Lanza García, « Le commerce
franco-espagnol…, p. 65).
80 En 1535, Espinosa veut courir en été des risques de 20 livres sur les navires qui vont
des foires de Bergen op Zoom à Bilbao et pas sur d’autres navires.
81 En 1532 et 1533, il fait expédier depuis Bordeaux de grandes quantités de toiles (101
balles) et de papier (59 paques) qu’Ochoa Lanier doit se charger de réceptionner à Bilbao
(AD Gironde 3 E 4738, f° 246, 15-XI-1532 et f° 337, 24-III-1533).
79 01 Brumont-Priotti.indd 28
22/04/14 09:01
Identités marchandes
29
lant expérience et savoir-faire. Voulant faire feu de tout bois, il s’engage
inconsidérément dans des affaires qui le dépassent. C’est aussi ce que
pense Del Plano qui lui reproche son manque de prudence.
La combinaison d’effets structurels et conjoncturels pousse également
Espinosa à se lancer dans de nouveaux négoces. Les effets de la globalisation des affaires jouent à plein. Lorsque Del Plano lui dit d’abandonner
le commerce de la laine et d’autres articles avec la France, Espinosa
explique que pour bien vendre aux foires de Castille, il faut être bien
pourvu en marchandises et avoir des assortiments de produits flamands
et français, ce que d’autres merciers – desquels il est proche – font depuis
plus d’un an 82. L’approvisionnement en toutes choses est nécessaire pour
offrir aux clients un large éventail de choix sur le plus grand nombre
de type de produits possible, et à tous les prix. Rien d’étonnant à cela
puisque ces détaillants ont fort à faire avec les grossistes de Burgos et de
Medina del Campo, également représentés aux foires, plus spécialisés et
beaucoup plus riches, qu’ils ne peuvent concurrencer qu’en diversifiant
leur offre. Le besoin de ses assortiments fait que les possibilités de clore
les négoces sont sans cesse repoussées devant l’obligation de compléter
continuellement le stock existant avec de nouvelles marchandises, pour
pouvoir vendre dans de bonnes conditions.
Un second facteur pousse Espinosa à modifier la façon dont il conduit
ses affaires : la concurrence. Dès 1535, il avertit Del Plano de la présence
de nouveaux merciers, ce qui l’invite à se détacher des petits articles de
mercerie au profit des toiles ou des draps de prix élevés (« hollandes »),
a fortiori si l’on considère que le coût du transport est le même pour les
marchandises bon marché et pour les produits de luxe. La demande de
plus en plus forte et diversifiée de la part de la clientèle espagnole et le
développement des échanges qui s’en suit, induisent donc la concurrence
de nouveaux merciers ainsi que l’élargissement des zones d’approvisionnement. Del Plano lui-même participe au désordre puisqu’il forme une
société avec de grands marchands de Medina del Campo, Valladolid et
Burgos, lesquels vendent aux foires de Castille concurrençant ainsi le
mercier Espinosa 83.
La demande espagnole accrue de produits flamands, brabançons
et français engendre d’autres types de problème. En 1535, à Bergen op
Zoom, les marchandises s’achètent au comptant et en Castille elles se
vendent à crédit et se payent à l’échéance d’un an, même les merceries. Et
sous l’impulsion du commerce avec l’Amérique, les concurrents poussent
82 Notamment son ami Juan de Lezama.
les années 1535 et 1536, la compagnie importe de Flandre à travers l’un des
associé, Arnao del Plano, de grandes quantités de serges, hollandes, brabantes, fustanes,
tapisseries, coussins que Pedro et Diego de Aranda, et Fernando de Daza Medina,
vendaient aux foires à une large clientèle venue de toute l’Espagne, pour un montant
supérieur à 7 millions de maravédis annuels, H. Casado Alonso, « Comercio textil,
crédito al consumo… » dans S. de Dios et al.ii (coord.), Historia de la propiedad…, p. 141.
83 Dans
01 Brumont-Priotti.indd 29
22/04/14 09:01
30
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
aussi au déplacement de l’approvisionnement vers de nouvelles zones.
En 1537, à la foire de septembre de Medina del Campo, on a vu peu de
Cordouans et d’Andalous en général, car ils sont allés s’approvisionner
en marchandises de Flandre à Cadix plutôt qu’aux foires de Castille 84.
L’arrivée des métaux précieux à Séville – bien qu’elle soit à cette époque
assez modérée – pousse à la multiplication des circuits.
La concurrence induit non seulement un rapprochement de certaines
zones portuaires pour garantir l’approvisionnement, mais aussi des
centres de production. En 1538, Espinosa confirme que de nouveaux
facteurs se rendent d’Espagne en Flandre pour acheter la marchandise, ce qui contribue au maintien de prix élevés aux Pays-Bas. Les
deux hommes sont d’accord sur le diagnostic. Del Plano lui-même est
convaincu que les nouveaux venus font augmenter les prix à l’achat et
que les ventes se font à bas prix en Castille. En pareilles circonstances,
Del Plano est d’avis de suspendre le commerce. En mars 1539, il en est de
même. La demande effrénée fait augmenter les marchandises en Flandre
et en Brabant même en les achetant au comptant, tandis qu’en Castille
les prix baissent et les ventes se font à terme. On saisit ici les désajustements entre une demande en hausse, le commerce de la marchandise et
les modalités de paiement.
Toutefois, les autres merciers sont soumis aux mêmes contraintes
qu’Espinosa. Bonne part de son insuccès lui incombe aussi, certainement. Si ses connaissances en matière de change sont rudimentaires, il
ne possède pas non plus un fonds de roulement en argent qui lui permette
de mener de front plusieurs négoces requérant des qualités d’expertise
distinctes, sur différentes places. C’est un point essentiel : il a voulu trop
embrasser pour ses faibles moyens. Et la multiplication du nombre de
partenaires hors de son contrôle a eu un effet négatif sur le cours de ses
affaires. Sans fonds de roulement, il doit emprunter sur le change aux
foires de Castille, à charge pour Del Plano de payer les lettres jusqu’à
ce qu’Espinosa soit en mesure de les lui rembourser. La dépendance à
l’égard de Del Plano est étroite, puisque – comme Espinosa l’avoue luimême – il ne se trouve pas dans la situation privilégiée de ceux de la
« nation » de Castille et de Bilbao en Flandre qui répondent les uns pour
les autres.
Il doit jongler systématiquement avec des entrées et sorties d’argent,
des opérations diverses qu’il prévoit à distance, elles-mêmes tributaires
de ventes et d’achats de marchandises sur lesquelles il a peu d’emprise,
car effectués par des tierces personnes à l’étranger, qui se dérobent
souvent au mauvais moment ou qui envoient les marchandises trop
tard pour qu’elles soient vendues aux foires de Castille. Jeu sans aucun
doute périlleux pour un acteur de son envergure. Il en résulte des ajus84 Ce phénomène de concurrence entre les foires de Castille et les ports, tels que
Séville, Cadix ou Bilbao, s’accentuera dans les années 1560-1590.
01 Brumont-Priotti.indd 30
22/04/14 09:01
Identités marchandes
31
tements aléatoires entre créances et débours. Surtout que – comme on
l’a vu – les marchandises sont souvent achetées au comptant en Brabant
et vendues à terme en Castille, comme en 1536 et en 1538. L’équilibre est
donc précaire.
Le problème ne serait pas aussi prégnant si le change ne pénalisait pas
Espinosa. En effet, ce décalage entre entrées et débours d’argent ne laisse
pas de créer des problèmes, car si les avances que lui consent Del Plano
lui servent de soudure financière, les aller-retour liés au change sont la
plupart du temps défavorables aux emprunteurs en Castille. Presque à
chaque fois qu’Espinosa a recours au crédit en Castille, à rembourser
sur la place d’Anvers, il perd de l’argent sur le change. Del Plano voit
bien les effets pervers de ces aller-retour à moyen terme et, dès 1536, dit
à Espinosa qu’il en fait trop à la fois. Il menace de ne plus lui faire crédit
si le Navarrais s’entête à continuer le négoce de la laine.
Ces participations dans diverses affaires sont à l’origine des problèmes
de solvabilité rencontrés aux débuts des années 1540. Dès 1536, outre
les marchandises reçues de Del Plano, Espinosa est en affaire avec Juan
de Lojao, de Pampelune et Petijean Guénon, leur partenaire français.
Ensemble, ils font le commerce de la laine (200 sacs) et procèdent à l’achat
et à la vente de 61 fardeaux de « rouens », respectivement en Normandie
et aux foires de Castille 85. Espinosa vend aussi des draps pour le compte
de Lojao et lui avance le paiement de certains frais. Cela donne lieu à
d’importantes déconvenues. Ces affaires sont responsables de l’obligation dans laquelle se trouve Espinosa d’emprunter plus d’argent encore,
une des causes de ses tracas. En 1539, il avoue que même si ses débiteurs lui remboursaient ce qu’ils lui doivent, cela serait insuffisant, car il
a dépensé plus en intérêts sur le change qu’en principal. Continuellement
coincé entre ses créanciers et ses débiteurs, au bord de la faillite, il se
déplace, écrit et travaille sans cesse pour peu de gains.
Notre mercier est également handicapé parce qu’il ne peut proposer
ses marchandises à ses clients avec régularité et donc risque de les
perdre. Bien entendu, cette irrégularité peut être aussi la conséquence
de la vitesse d’écoulement de certaines marchandises en Castille et du
stock dont il dispose sur les lieux de foire. Mais ne doutons pas que ses
rentrées d’argent aléatoires ainsi que sa faible réserve monétaire jouent
également dans l’irrégularité des achats aux Pays-Bas, laquelle apparaît
reflétée dans le graphique ci-dessous où apparaît leur valeur en données
trimestrielles 86 :
85 ARN,
Tribunales reales, leg. 65594. Voir annexes III et IV.
D’après ARN, Tribunales reales, no 9216 (II). Chaque colonne correspond à une des
quatre foires où s’approvisionnait Arnao del Plano pour Rodrigo de Espinosa, soit, dans
l’ordre, Pâques de Bergen, Pentecôte et Saint-Bavon d’Anvers, Noël de Bergen.
86 01 Brumont-Priotti.indd 31
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
32
Montant des cargaisons d'Espinosa
(1534-1541)
1600
1400
livres
1200
1000
800
600
400
200
0
1 5 34
1535
1536
1537
1538
15 3 9
15 4 0
1 54 1
Dès le début de la compagnie avec Del Plano et Ugarte, Espinosa
avait fait acheter des marchandises hors contrat pour son propre compte
faisant des commandes considérables dès 1535 et jusqu’en 1538 87 ; une
sorte d’euphorie semble alors s’être emparée de lui. Même s’il avoue à
Del Plano rentrer dans le rang et vouloir se retirer des affaires, on sait
qu’en 1539, il est aussi associé à Antonio de Añués dans l’achat de blé et
la vente de merceries à Pampelune. Acheter du blé pour approvisionner
la côte cantabrique pouvait s’avérer un bon choix en cette année 1539
car, à cause de la sécheresse, la disette y sévissait, mais, finalement, la
zone put être approvisionnée et beaucoup de marchands y furent de leur
bourse 88. Il agit en outre comme son commissionnaire dans la vente de
papier qui transite par le port de Bilbao et est postérieurement envoyé
aux foires de Medina del Campo 89. Pour le compte d’Añués, il honore
des traites aux foires, ce qui le gêne considérablement, car il a déjà beaucoup de mal à régler ce qu’il doit 90. Il avoue qu’on lui prête difficilement
sur la place, car il y a peu de crédit et qu’il ne connaît rien au change.
Plus grave : au moins deux lettres qu’Espinosa tire sur Añués en 1539
et 1540 sont protestées, ce qui précipite l’un et l’autre dans un mauvais
pas. Au début des années 1540, le jeune Añués, mancebo inexpérimenté,
a un passif de 10000 ducats, que son frère doit effacer pour éviter d’entacher l’honneur de toute la famille.
Ces déboires obligent Espinosa à des déplacements pour parer au plus
pressé. Et, comme si cela était peu, son employé a emprunté de l’argent à
Añués pour les négoces de Rouen. Espinosa – qui doit mettre de l’ordre
dans ses affaires – manque la foire de Pâques de Villalón et arrive en
retard à celle de Medina del Campo. D’ordinaire, afin de limiter leur
87 Lettres no 3 et no 4 par exemple.
Sur cette crise, F. Brumont, Paysans de Vieille-Castille…, p. 226‑227.
89 La commission d’Espinosa est en l’occurrence de 2 %.
90 En l’espace de quatre foires, à Medina del Campo et Villalón en 1539 et 1540, Espinosa a payé 4788834 maravédis pour le compte de son compatriote Añués, ARN, Tribunales reales, no 11840.
88 01 Brumont-Priotti.indd 32
22/04/14 09:01
Identités marchandes
33
liberté d’action, les employés ne peuvent agir qu’avec une commission de
leur patron. De plus, les correspondants sont habituellement prévenus
de ce que l’employé peut faire au nom de son patron. Dans la correspondance, on s’aperçoit qu’Espinosa n’exerce pour ainsi dire pas de contrôle
vis-à-vis de son employé qui semble agir à sa guise, sans restriction,
plongeant un peu plus son patron dans le chaos.
Espinosa résume les problèmes auxquels il est confronté de la façon
suivante : il vend à terme (un an et plus) et doit acheter au comptant,
notamment à cause de la concurrence et de la politique monétaire de
Charles Quint, ce qui ne peut être assumé que par des gens comme Del
Plano, c’est-à-dire avec des liquidités disponibles. De plus, il est inutile qu’il
ait 20000 ducats de merceries, précise-t-il, si les assortiments manquent,
particulièrement en marchandises de France, lesquelles doivent être
également payées au comptant. En outre, ce que coûte l’argent emprunté
en Castille à rembourser en Flandre dépasse le profit des marchandises
vendues à terme aux foires. Après de nouvelles marchandises commandées en septembre 1539 – qui lui paraissent trop chères – il veut de nouveau
laisser passer 2 ou 3 foires sans s’approvisionner.
Toujours est-il que fin 1540, Espinosa doit payer 8000 ducats aux foires,
montant jamais atteint jusqu’alors. Malgré les plaintes qui jalonnent ses
lettres depuis 1535, Espinosa semblait avoir réussi jusqu’alors à jongler
tant bien que mal avec ses différents crédits et débits. C’est le cas jusqu’en
1541, année pendant laquelle Juan de Lezama – qui gère l’argent du
trésorier Recalde et a quelques problèmes de trésorerie qui le mèneront à
la faillite – n’a pas honoré des lettres d’Espinosa et a mis ce dernier dans
l’embarras.
Mis à part les phénomènes de concurrence, les problèmes liés au crédit
et à la diversité de ses affaires, les certitudes et les conjectures d’Espinosa
sont renversées par les frais quotidiens et les effets du pouvoir politique
sur les marchés. Ces effets ne sont pas forcément pervers, comme on
pourrait le penser, même s’ils apportent toujours leur lot d’imprévus.
Ces dépenses inattendues le poussent à repenser son activité. Dès 1535,
Espinosa envisage de se retirer chez lui, à Pampelune, car il y gagnerait mieux sa vie. Cette existence de mercier et de marchand itinérant
ne lui convient guère : elle lui impose beaucoup de travail et de déplacements pour peu de profits. Il se déplace de foire en foire pour écouler ses
marchandises et celles de ses commettants. Mais il doit aussi fréquemment se rendre à Pampelune pour y attendre un de ses associés et les
comptes de son négoce lainier, ainsi qu’à Bilbao pour y récupérer les
marchandises qui arrivent de Flandre pour son compte. Ces allers et
venues coûtent énormément. Tout part en chandelles, dépenses d’hébergement et en alcabalas, se plaint-il 91.
91 Lettre no 6. L’alcabala est en théorie un impôt de 10 % sur les transactions commerciales, mais dont le pourcentage élevé n’est sans doute pas atteint dans la réalité.
01 Brumont-Priotti.indd 33
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
34
L’entretien de sa maison qui compte au moins un employé (criado),
Pedro de Eraso, tantôt en Navarre tantôt à Rouen, pour le négoce de
la laine et des « rouens », ou en Béarn pour l’achat de balles de peignes,
suscite également beaucoup de frais, sans compter le paiement d’hôtes
de Bilbao qui déballent les marchandises arrivées des Pays-Bas dans
leur magasin, les reconditionnent pour leur expédition en Castille et en
paient le fret et les avaries lorsque Espinosa ne peut se déplacer jusqu’à
Bilbao 92. Compte tenu de ces dépenses, Espinosa entend se retirer des
affaires et donner une boutique en gestion, à Pampelune, à son employé,
avec lequel il partagerait les gains.
Outre ces frais ordinaires, la demande continuelle de comptant de
l’empereur pour faire face aux dépenses guerrières perturbent le système
des foires, dérèglent les paiements et retardent parfois l’arrivée des
marchandises françaises ou flamandes en Espagne. En 1535, année de
la reprise des hostilités contre François Ier et de l’expédition de Tunis,
Charles Quint a fait raccourcir la durée de la foire et à cause de cela le
quart de ceux qui devaient de l’argent à Espinosa ne sont pas allés le
payer. Del Plano a été appelé à la rescousse et lui a envoyé de l’argent. À
l’occasion, les vicissitudes des relations politiques entre l’Espagne et la
France ajoutent aux troubles. En 1536, par exemple, à cause du négoce
des laines, Espinosa est obligé de tirer des lettres sur Del Plano pour
1530 écus, car les fardeaux de « rouens » et autres marchandises – dont
la vente devait fournir des liquidités – ne sont pas arrivés à temps pour
la foire et sont encore à Bilbao, retard causé par un embargo à Rouen 93.
Un peu plus tard, au printemps 1537, Del Plano prévoit que la foire de
Pâques de Bergen op Zoom sera placée sous le signe de l’étroitesse à
cause des besoins en argent de l’empereur. Aux dires des deux hommes,
les emprunts de l’empereur vont créer à la foire de mai une étroitesse
comme on n’en a pas vue depuis 10 ans. Comme Del Plano est particulièrement bien introduit dans les milieux financiers, on ne peut douter
de la qualité de l’information contenue dans les lettres. Cela prive les
marchands d’argent et Espinosa doit emprunter des liquidités à des
Basques. Pour les rembourser, Espinosa tire une lettre sur Del Plano et
lui demande de se rembourser plus tard sur lui. Assurément, l’étroitesse
que provoquent les emprunts de l’empereur sur une place de change,
comme celle de Medina, aggrave les problèmes de liquidités des acteurs
économiques 94. À cause des guerres entre la France et l’Espagne, et des
besoins de financement leur étant liées, ces problèmes sont récurrents
sous le règne de Charles Quint et continuent avec Philippe II.
92 Son hôte de référence à Bilbao est Ochoa Lanier, lequel possède maison et magasin
dans la rue de Belaosticalle.
93 Lettre no 8.
94 Falah H. Abed Al-Hussein, Trade and business community…, dont l’essentiel a été
publié dans E. lorenzo Sanz (dir.), Historia de Medina del Campo…, p. 5‑265.
01 Brumont-Priotti.indd 34
22/04/14 09:01
Identités marchandes
35
Les besoins de la politique s’expriment aussi à travers les grands
banquiers chargés de la financer, lesquels drainent tout l’argent de la
place lorsque le besoin s’en ressent. En 1541, les Fugger et les Welser ont
pris tout l’argent qu’il y avait aux foires de Medina et le change a baissé
de 365 à 350. Seules 10 ou 12 personnes connues peuvent espérer obtenir
du crédit en Castille, ce qui a provoqué de nombreux protêts chez les
autres, faute de liquidités. La situation semble chaotique.
À l’occasion, la guerre peut favoriser le marché et l’action des pouvoirs
politiques devenir vertueuse. En octobre 1536, par exemple, mis à part le
manque de marchandises, la foire est la meilleure de l’année grâce aux
officiers qui vont à la guerre et dont la demande en produits divers stimule
les échanges 95. Cette relation entre acteurs économiques et pouvoir politique a plusieurs facettes et la guerre – bien qu’imposant des entraves au
libre cours du commerce – crée ses groupes de privilégiés. Des immunités, des passe-droits, des sauf-conduits et bien d’autres documents
émanant des autorités aussi bien locales et provinciales qu’étatiques sont
attribuées aux plus influents et aux plus offrants. En octobre 1536, au
sujet des entrées de marchandises provenant de France en Castille, Espinosa se targue de posséder un sauf-conduit du prince de Béarn au moyen
duquel ses employés et lui-même peuvent entrer et sortir du Béarn avec
n’importe quelle marchandise. Et Espinosa d’ajouter qu’un secrétaire du
prince de Béarn a été à la cour du roi de France pour discuter d’un saufconduit qu’on lui a proposé. Espinosa pense néanmoins qu’on pourra se
passer de celui du roi de France, puisque la marchandise se trouvera en
Navarre. Ainsi, la laine sera acheminée jusqu’en Béarn au nom de leur
associé français et, de là, Espinosa l’expédiera dans le royaume voisin 96.
Grâce à des lettres de 1539, on comprend mieux pourquoi les autorités peuvent être bien disposées à l’égard d’Espinosa. À cette date, sont
évoqués des soies et des fils d’or qu’Espinosa a envoyé à la fille du prince
de Navarre, à la demande de cette dernière, circonstance idéale pour
évoquer une licence d’importation de grains à un moment où la côte
nord-ouest de l’Espagne en manque. La délivrance de ce type de document est souvent assortie du paiement d’une somme d’argent comptant
du négociant à la royauté 97 et de petits services et/ou cadeaux comme
c’est peut-être le cas ici.
S’appuyant sur des relations sociales peu fiables, exceptée celle maintenue avec Del Plano, soumis à la concurrence et aux lois du marché,
affaibli par sa méconnaissance du change et son inexpérience en matière
de prise de risque, Espinosa doute et fait douter ses partenaires commerciaux. Cette incertitude provoque des tensions dans les relations entre les
95 Lettre no 10.
Il est plus probable que la laine passera en Basse Navarre ou en Labourd pour être
embarquée à Saint-Jean de Luz.
97 F. Brumont, « La Compagnie du sauf-conduit… » dans M. Bertrand et J.‑Ph. Priotti
(éd.), Circulations maritimes…, p. 49‑66.
96 01 Brumont-Priotti.indd 35
22/04/14 09:01
36
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
acteurs et débouche sur des disputes – dont l’issue passe par des arrangements entre les parties grâce à des médiateurs –, des moyens de pression
divers, toujours préférables à des procès, souvent longs et coûteux. Dès
1536, on apprend que dans le cadre de la compagnie, Ugarte a fait emprisonner Espinosa et saisir le chargement qui lui avait été confié à Bilbao,
car ce dernier n’avait pas porté sa valeur au crédit d’Ugarte. Cela n’a
rien d’anecdotique, car privé de ses mouvements, Espinosa n’a pu aller
vendre les marchandises aux foires et se plaint d’y avoir perdu 200 ducats
de sa poche.
Lorsque la confiance devient relative, la volonté de contrôle sur ses
partenaires prévaut. Autre exemple d’action contraignante (robust
action) 98 : en mai de cette même année, Del Plano ordonne à Espinosa
de mettre fin à son association avec Lojao et à ses affaires rouennaises,
faute de quoi il ne lui fera plus crédit. Toutefois, Del Plano ne coupe pas
son approvisionnement en argent sur-le-champ. Dans les lettres qu’il lui
envoie, Espinosa s’évertue à convaincre son créancier qu’il va se retirer
du négoce des laines et qu’il est sur le point de faire de bonnes affaires.
Ainsi, en novembre 1536, il demande à Del Plano de lui faire une nouvelle
fois crédit, car il tient de son employé que la foire sera exceptionnellement profitable. Il conseille d’ailleurs à son pourvoyeur en argent et
commissionnaire à Anvers et à Bergen op Zoom d’envoyer – outre le
chargement acheté pour le compte d’Espinosa – du cuivre et des futaines
qui laisseront beaucoup de profit. Espinosa se chargera de la vente, le
tout sans commission. Présent sur les marchés de consommation, Espinosa essaie d’apaiser la colère de son protecteur et de limiter la dureté
des décisions prises à son encontre en lui proposant des affaires juteuses
et des contreparties.
Toutefois, l’amoncellement de problèmes potentiels, l’équilibre
précaire de la trésorerie d’Espinosa et la perte du peu de crédit dont il
jouissait l’acculent à la faillite et le mettent face à ses responsabilités. En
1541, tandis que les choses vont mal, Espinosa avoue être déjà en procès
pour récupérer 1500 ducats de ses affaires françaises, du temps de Pedro
de Eraso, son employé mort l’année précédente. Des démêlés l’opposent
également à Juan de Lezama, lui-même en proie à des difficultés financières. Enfin, comme nous l’avons dit, Antonio de Añués, associé d’Espinosa, a près de 10000 ducats de passif à ce moment-là 99.
98 J.F Padgett et C.K Ansell, « Robust Action and the Rise of the Medici…,
p. 1259‑1319.
99 Quant à Antonio de Añués, installé à Anvers à la fin des années 1530, dans son
désir de s’enrichir trop rapidement, il n’hésite pas à se lancer dans l’échange de toutes
sortes de produits : laine, réglisse, fer huile, en provenance du nord de la péninsule,
vins de Gascogne et de Poitou qu’il charge pour Anvers, pastel, prunes de l’Agenais, et,
en direction de la Navarre, des draps et de l’étain de Londres, des bougrans, du sucre,
de la cire, du fil, du gingembre, des draps de Rouen, des cartes à jouer, etc. Achetant
sans cesse de nouvelles marchandises, lancé dans une sorte de fuite en avant, faute de
01 Brumont-Priotti.indd 36
22/04/14 09:01
Identités marchandes
37
Outre des affaires communes, Añués, Lezama et Espinosa partagent
un goût immodéré pour le risque, l’impétuosité de la jeunesse ou l’inexpérience et, surtout, le fait qu’ils jouent avec l’argent des autres : Añués
utilise le crédit de son frère pour emprunter à d’autres sur la place de
Bruges, Espinosa demande des avances financières à Del Plano tandis
que Lezama utilise l’argent du trésorier Recalde. Ces trois exemples
montrent à quel point les processus de l’enrichissement sont complexes,
dépendants du succès des autres et non systématiques. Si la réaction en
chaîne est imparable et les faillites difficilement évitables, les méthodes
mises en œuvre par les créanciers pour faire payer leur débiteur divergent.
Dès 1541, Juan de Lezama et d’autres marchands ont payé sur le
protêt plus de 2330 ducats, qu’Espinosa devait à Del Plano. L’année
suivante, Del Plano réclame par voie de justice 8500 ducats qu’Espinosa
a laissé protester 100. En 1543, Espinosa est failli et en prison. Toutefois,
le recouvrement de la dette tarde et l’on ne sait au bout du compte si
le remboursement en a été honoré. En effet, en 1544, Del Plano cède à
son beau-père, Gregorio de Ayala, et à Alonso de Santa Gadea le soin
de recouvrer la dette d’Espinosa. Fin 1547, l’affaire n’est toujours pas
résolue bien qu’Espinosa ait été depuis longtemps condamné à payer,
fait d’autant plus étonnant que, si l’on en croit le contenu des lettres,
Espinosa possédait du bien en Navarre et s’était apparenté à l’élite de la
place ; il ne manquait donc pas de répondant 101.
Toutefois, vu de Pampelune, Anvers était une ville lointaine et non
seulement les procès étaient longs et chers, mais la rapidité de l’exécution
de la sentence était souvent tributaire du statut particulier de la province
d’origine des parties. En la matière, se réfugier en Navarre, royaume
aux fors puissants, jouissant d’une grande autonomie, depuis peu sous
domination castillane, permettait de voir venir. Il est hors de doute qu’à
cette époque, un Bilbanais, et a fortiori un Castillan, étaient considérés
comme des étrangers en Navarre 102. Nous ne savons pas ce qu’il advint
de la descendance d’Espinosa même si des membres de sa parentèle, les
Cruzat et les Caparroso, sont impliqués au début des années 1550 dans
le commerce entre les Pays-Bas et l’Espagne, pour de petites sommes
toutefois.
Juan de Lezama – qui avait sauvé Espinosa de la faillite en 1541 –
meurt en 1546, lui aussi endetté, mais un arrangement a lieu avec la
famille Recalde qui se solde par un attachement renforcé et une confiance
prolongée entre les deux familles. En effet, en 1548, Francisco de Recalde
fonds, de crédit et d’expérience, il fit une faillite retentissante, ainsi que nous l’avons déjà
mentionné, ARN, Tribunales reales, no 211 695, f° 442-447 (1539-1540) ; voir aussi Lettres
no 27, 31, 32, 36, 40 et 42.
100 Outre 94 livres, 14 sous, 4 deniers de gros de Flandre, ARN, Tribunales reales,
o
n 9216 II.
101 Ces biens consistaient essentiellement en des maisons et des vignes dont une partie
fut vendue au profit de ses créanciers, ARN, Tribunales reales, no 10219.
102 ARN, Tribunales reales, no 8739.
01 Brumont-Priotti.indd 37
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
38
réclame outre sa part du capital les bénéfices de plus de 10 millions de
maravédis 103. La famille Lezama est alors obligée de fonder une rente
constituée pour rembourser ses créanciers, et l’on interdit au fils aîné
de Lezama de négocier avec de l’argent extérieur, et d’en prêter 104. De
plus, il doit assurer les marchandises dont il fait le commerce 105, ce qui
ne l’empêche pas de figurer parmi les grands exportateurs des Pays-Bas
en Espagne dans les années 1552-1553 106. Le recouvrement des dettes ne
passait donc pas forcément par les tribunaux et nombre de problèmes
financiers relevaient de l’infra-justice organisée par les familles des
hommes d’affaires concernés. Cela pouvait s’avérer un choix judicieux.
La relation des Lezama avec les Recalde se fortifie puisque – grâce à
leur lien avec le pourvoyeur royal Recalde dont ils héritent la charge –,
les Lezama obtiennent habits militaires, bourses d’études et deviennent
même secrétaires royaux, conseillers d’État et de Castille sous Philippe II
et Philippe III. Lorsqu’on connaît l’histoire des démêlés de ces deux
familles au début du XVIe siècle, le fait est paradoxal, car – comme on
vient de le voir – Lezama, agent des Recalde, avait dilapidé plusieurs
dizaines de milliers de ducats appartenant à ces derniers. Le fils aîné
des Lezama avait hérité de la dette, mais à la place de l’exclure de leur
clientèle, les Recalde en avait fait un fidèle collaborateur et l’avait formé
afin qu’il pût hériter de leur charge. Outre la volonté des deux parties de
gérer ces différends hors des tribunaux depuis le début du xvie siècle,
l’attitude de la génération suivante établissant un lien fort de confiance
nous semble révélatrice d’une authentique culture de réseau. La dette –
c’est-à-dire une forme de dépendance financière – engendre la loyauté
politique des enfants du débiteur vis-à-vis de ceux du créancier.
L’obligation dans laquelle se trouvent Añués, Lezama et Espinosa de
payer ce qu’ils doivent n’est pas à considérer isolément. Tandis qu’Espinosa lui avait demandé de ne pas le faire, Antonio de Añués avait tiré des
lettres sur Espinosa qui sont protestées par ce dernier. Añués, présent
à Bruges, subit des revers de toutes parts. Son frère aîné 107 envisage en
103 ARCV,
pleitos civiles, Varela. Pleitos fenecidos C/496-2.
AFB, JCR3954/027 Escritura de seguridad otorgada por María Sánchez de Anchieta,
vecina de la villa de Bilbao, viuda de Juan de Lezama, por sí y sus hijos menores, en favor de
San Juan de Amezaga y Pedro de Zuazo, de sacar en paz y a salvo de la fianza dada en una
escritura de venta otorgada por Martín de Lezama en favor de Ana del Valle, vecina de la
ciudad de Valladolid, viuda de Francisco de Recalde, por sí y sus hijos menores, de un censo
de dos mil maravedís de rédito anual, 1550.
105 ARCV-C/693-2.
106 L. Bril, De handel tussen…, p. 90.
107 Miguel de Añués, seigneur de Belver en Navarre, semble avoir été un marchand
d’une certaine envergure : en 1536, son serviteur Jean Domguilhem, envoie plus de 2400
balles de pastel à Portugalete (ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA GIRONDE,
3E4740, f° 224, 224v°, 226 et 227, 11-14-X-1536). En janvier 1537, c’est son frère Antoine
qui lui sert de facteur dans la ville girondine, pour envoyer vin et pastel à Portugalete et
Anvers ; le 7 de ce mois, après avoir nommé un procureur, Antoine part pour Anvers (id.,
f° 354v°, 355, 255v°, 357, 363v° et 364v°, 5-7-I-1537) ; au mois d’avril, il est effectivement
104 01 Brumont-Priotti.indd 38
22/04/14 09:01
Identités marchandes
39
1541 de payer ses dettes et de le faire revenir à Pampelune pour limiter
les dégâts et éviter de plonger la famille dans la tourmente. Toutefois, en
1547, les comptes ne sont toujours pas soldés avec certains créanciers,
suite aux déboires du jeune Añués au début des années 1540, ce qui laisse
donc durablement des traces dans le tissu commercial.
3. Pouvoir politique, ports et territoires
Bien que l’on y ait fait allusion – notamment lorsque ont été évoqués
les privilèges et les monopoles donnés aux consulats ainsi que les raisons
conduisant les marchands à la faillite –, le thème des identités marchandes
et le suivant traités jusqu’ici se sont globalement affranchis de la prise en
compte du politique. Même si elle ne régit pas tout, la relation au politique explique en bonne part la spécificité des économies. Un rappel de
cette interaction à l’époque médiévale et au début de l’époque moderne
donne sens à sa continuité historique et au rôle que joue le gouvernement
castillan dans la liaison commerciale entre les Pays-Bas et l’Espagne,
sachant que Charles Quint règne sur les deux territoires.
Reprenons le fil des événements. Au xiie siècle, bien que de façon
occasionnelle, la Péninsule ibérique et la Flandre sont unies par des
liens marchands 108. L’initiative est à porter à l’actif des marins du nord
de l’Espagne, mais des relations terrestres sont également documentées 109. Deux événements contribuent à intensifier et à élargir ces liens.
En reprenant le contrôle de al-Andalus, de Séville en particulier (1248),
Basques et Castillans s’ouvrent le chemin maritime de la Méditerranée
et un demi-siècle plus tard, Catalans, Génois et Vénitiens animent une
route directe, en sens inverse, jusqu’à Bruges, passant par le détroit
de Gibraltar 110. Cette activité maritime et commerciale entre les villes
italiennes et catalanes d’un côté, les ports de l’Atlantique espagnol et
le canal de la Manche de l’autre, donnent aux transporteurs et aux
marchands ibériques des deux façades maritimes maintes occasions de
s’employer, densifiant ainsi le réseau de relations tissé à partir de l’Espagne du nord au siècle précédent.
à Anvers où il doit réceptionner du vin et du pastel envoyés par Lorenzo de Irurosquy,
serviteur de son frère Miguel, à Arnemuiden (id., f° 515, 515v°, 522, 5-IV-1537). Miguel
doit être assez connu à Bordeaux puisqu’il sert de prête-nom à des marchands français
qui, en cette période de guerre, désirent envoyer des marchandises au Pays-Bas (id.,
f° 529, 14-IV-1537). Il envoyait déjà du pastel depuis cette ville en 1527 (AD Gironde,
3E4735, 24-VIII-1527).
108 H. Casado Alonso, « Bruges, centre d’échanges… » dans A. Vandewalle (coord.),
Les marchands de la Hanse…, p. 51.
109 J. Finot, Étude historique…, p. 7 ; J. Maréchal, « La colonie espagnole de Bruges… »,
p. 7.
110 F. Braudel, La Méditerranée…, t. 1, p. 207.
01 Brumont-Priotti.indd 39
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
40
Toutefois, ce n’est qu’à partir de la fin du xive siècle que d’intenses
contacts commerciaux ayant Bruges pour pivot se réalisent entre
­l’Espagne et les Pays-Bas 111. À la création d’un consulat catalan (1330) et
des privilèges commerciaux (1384) que concèdent les comtes de Flandre
aux marchands de la couronne d’Aragon appuyés par leur roi, s’ajoutent
des concessions faites aux Basques et aux Castillans concernant notamment la protection de leurs personnes, navires et marchandises lors de
leur séjour en Flandre, l’amélioration de l’accès aux ports ainsi que
certaines franchises 112. Comme on l’a vu, les « Espagnols » investissent
des « nations » représentant des provinces, reflet d’une certaine fragmentation territoriale sur le sol ibérique. Durant la guerre de Cent Ans,
le souverain anglais essaie de mettre les Pays-Bas sous sa dépendance
et de ruiner le commerce hispano-flamand, mais les comtes flamands,
conscients de l’importance de ces relations pour leurs sujets, continuent
de favoriser l’activité mercantile des Castillans 113. En 1411, en plus de
six Castillans, quatre Biscayens sont installés dans le port brugeois 114.
Les Burgalais, désireux d’obtenir le monopole des exportations de
laine se heurtent au refus des Basques. Une série de luttes commerciales
entre les deux communautés s’ensuit, lesquelles aboutissent à la création de deux « nations » à Bruges en 1455 : la première avec Burgos à sa
tête et la seconde avec Bilbao et d’autres villes basques et non-basques.
En 1493, une lettre de privilèges de 51 articles, adressée aux consuls et
suppôts de la « nation » de Biscaye à Bruges, est édictée par le magistrat de la ville 115. Les dernières clauses sont capitales pour définir
l’importance des différentes communautés marchandes originaires de
la Péninsule entre elles. Le texte dit expressément que la « nation » de
Biscaye jouit de tous les privilèges déjà octroyés ou qui le seront à celle
de Castille. Ce détail a d’autant plus d’importance que moins d’un an
après est concédé à la « nation » de Castille le plus important privilège
que Bruges ait jamais accordé à une communauté étrangère : l’étape de
111 H. Casado Alonso, « Bruges… », p. 51.
principaux privilèges sont un traité douanier de 1254, l’ordonnance de Jérez
(1267), les privilèges octroyés par le comte Guy de Dampierre en 1280, les négociations
d’Ardembourg, les privilèges des comtes de Flandre, Robert, Louis de Nevers (franchises
importantes du 20 mars 1343), Louis de Male (1348), confirmés par Philippe le Hardi
(1384), et par Philippe le Bon, lors du traité hispano-bourguignon de 1428, P. Jeulin,
« Aperçus sur la « contractation »… », p. 295 note 45. Nous avons trouvé confirmation de
plusieurs de ces différents accords dans P. Bonenfant (dir.), Ordonnances de Philippe le
Hardi…, t. I, p. 33‑40 ; 330-333 ; L. Gilliodts-Van Severen, Cartulaire de l’ancien…, t. I,
p. 18 ; J. Finot, Étude historique sur les relations commerciales entre la Flandre et l’Espagne…, p. 329.
113 J. A. García de Cortázar, Vizcaya en el siglo XV, p. 212.
114 J. Maréchal, « La colonie… ».
115 Ces privilèges sont reproduits en intégralité dans L. Gilliodts-Van Severen, Cartulaire de l’ancien…, t. I, p. 151‑162.
112 Les
01 Brumont-Priotti.indd 40
22/04/14 09:01
Identités marchandes
41
toute la laine, fer et huile d’Espagne aux Pays-Bas 116. Bien avant que les
deux territoires soient réunis sous une même tête, des liens commerciaux
forts sont donc avérés.
À partir de la fin du xve siècle et du début du xvie siècle, le port d’Anvers prend de plus en plus d’importance dans les relations de l’Espagne
avec les Pays-Bas, les premiers liens des marchands espagnols avec le
marché d’Anvers datant du début du xve siècle. Les conflits contre le roi
de France (1477-1482), les réformes monétaires, la diminution des bénéfices commerciaux et la transgression des droits et privilèges locaux de la
part de Maximilien – qui donnent lieu à des révoltes urbaines –, à Bruges
et Gand notamment, ainsi que les guerres civiles des années 1482-1492
avantagent Anvers en tant que refuge des marchands espagnols 117. Et
malgré un édit de 1477 ordonnant aux marchands réfugiés à Anvers de
retourner à Bruges dans un délai de trois jours, sous peine d’une amende
de 600 livres, la ville de l’Escaut – laquelle attribue aux négociants étrangers les mêmes prérogatives que celles dont ils jouissent à Bruges – attire
dans ses murs de plus en plus de Castillans et de Basques 118. En 1488,
les consulats de Bruges sont officiellement transférés à Anvers jusqu’en
1494, année du retour de la colonie espagnole à Bruges où l’étape de
la laine est rétablie 119. Ces institutions espagnoles à Bruges ne sont pas
des créations ex nihilo ; elles dépendent des universités de marins et de
marchands d’Espagne, de Burgos et de Bilbao, lesquelles sont établies en
consulats dès 1494 pour la première et en 1511 pour la seconde. L’activité
de ces institutions et de leur filiale sert au renforcement de la cohésion
commerciale entre les deux contrées, on l’a vu.
Anvers se développe grâce à des facteurs strictement commerciaux
et à certaines initiatives des ducs de Bourgogne, de Maximilien d’Autriche et de son petit-fils Charles Quint 120. Les premiers établissements
de Castillans dans cette ville datent de la fin du xve siècle et du début
du xvie siècle, période de grand essor économique de la ville brabançonne. La plupart des marchands espagnols installés à Anvers entre 1510
116 H. Casado Alonso, « Las colonias de mercaderes castellanos… » dans H. Casado
Alonso (éd.), Castilla y Europa…, p. 21.
117 J. Haemers, For the Common Good. State power and Urban Revolts…, p. 206‑210 ;
216, 266.
118 J.A. García de Cortázar, Vizcaya…, p. 219.
119 H. Van Werveke, Bruges et Anvers…, p. 56. Le lien commercial entre l’Espagne
et les Pays-Bas remonte au Moyen Âge. Il s’est réalisé à Bruges où des consulats de
marchands catalans, castillans et biscayens ont été créés aux xive et xve siècles. Et
malgré la prépondérance économique internationale d’Anvers, les marchands espagnols sont restés majoritairement fidèles au port du Zwin au xvie siècle. Cette fidélité,
tout comme la filiation entre présence espagnole à Bruges et à Anvers, sont de première
importance pour comprendre les relations de l’Espagne avec les Pays-Bas.
120 J. Finot, Étude historique sur les relations commerciales… ; H. Casado Alonso, El
triunfo de Mercurio…, p. 98 ; R. Fagel, « Los mercaderes españoles en Flandes… » dans
J. Bravo (éd.), Espacios de poder…, p. 159‑169.
01 Brumont-Priotti.indd 41
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
42
et 1552 sont originaires de Burgos ou de Biscaye 121. Sur 74 Espagnols
apparaissant dans la documentation anversoise, 60 % environ sont originaires de Castille ou de la couronne d’Aragon tandis que près de 40 %
(28 personnes) proviennent du Pays Basque espagnol 122.
Des facteurs politiques servent de cadre à l’intensification de ces liens
commerciaux. En 1496, l’union dynastique entre les futurs Pays-Bas et
l’Espagne atteint son apogée avec le double mariage de Philippe le Beau
et de Jeanne de Castille d’un côté, et de Jean d’Espagne et de Marguerite
d’Autriche, sœur de Philippe le Beau, de l’autre. Derrière cette union
se cache la volonté conjointe de Ferdinand d’Aragon et de l’empereur
Maximilien d’Autriche de lutter contre leur ennemi commun : le roi de
France 123. Des structures culturelles de cour particulièrement flexibles
permettent aux deux territoires de s’adapter à la culture de l’autre et
d’opérer plus aisément ce rapprochement 124.
Flamand d’origine et d’éducation, le jeune Charles – qui ne parlait
pas castillan – se rend pour la première fois en Espagne en 1517, accompagné de membres des élites des Pays-Bas qui se voient bientôt dotés
de charges lucratives tant séculières qu’ecclésiastiques. À leur pouvoir
économique et influence culturelle s’ajoutait une volonté de prédominance politique 125. Les résistances aragonaises à le reconnaître comme
souverain, les guerres des comunidades les années suivantes, la volonté
de défendre la foi catholique depuis le socle castillan après l’obtention du
titre impérial – ce qui laissait augurer des troubles à venir aux Pays-Bas
où le luthéranisme se développait depuis 1518 –, l’atlantisation des intérêts de l’empereur suite aux entreprises de découvertes et de conquêtes,
invitent le monarque à retourner en terre ibérique dès 1522. La défense
des intérêts patrimoniaux personnels des Habsbourg amène donc l’empereur à établir le centre de son pouvoir en Castille et à s’entourer –
outre de Flamands – de collaborateurs d’origine castillane, les Pays-Bas
constituant le second pilier du pouvoir des Habsbourg en Europe.
Charles Quint, possesseur de la quasi-totalité des provinces néerlandaises avait commencé en 1531 par rompre unilaréralement et en dépit
des princes-électeurs allemands les anciennes relations juridiques de
l’empire avec les territoires des Pays-Bas concernés 126. En 1548, par la
Transaction d’Augsbourg, il retire juridiquement les provinces en question du Cercle de Westphalie pour les unir dans le Cercle néerlandais,
nouvellement créé, plus connu sous le nom de Cercle de Bourgogne 127.
Cela ne signifiait pas pour autant qu’elles étaient devenues faciles à
121 J.A.
Goris, Étude sur les colonies…, p. 57.
D’après les listes établies par R. Doehaerd, Études anversoises…, t. I, p. 36.
123 R. Fagel, « La cultura de corte en España… », p. 27.
124 Ibid., p. 41.
125 M.Á. Echevarría, Flandes y la monarquía…, p. 59 et suiv.
126 J.-M. Cauchies et H. de Schepper, Justice, grâce et législation…, p. 16‑17.
127 Ibid.
122 01 Brumont-Priotti.indd 42
22/04/14 09:01
Identités marchandes
43
gouverner ou qu’elles constituaient une unité politique, même si les
Habsbourg réussirent à établir une relation de droit public unilatérale et
contraignante entre souverains et sujets et furent à l’origine de 76 % du
volume législatif global concernant les Pays-Bas 128.
Mais la politique des régentes des Pays-Bas ne correspond pas
forcément à celle que souhaite Charles 129. Par ailleurs, plusieurs cités
brabançonnes et flamandes s’opposent à la régente et refusent de payer
l’impôt, comme Gand en révolte ouverte en 1538. C’est la même chose à
Amsterdam en 1541 – et pour des années – au sujet d’un impôt sur les
exportations de blé, et à Anvers en 1554 130. L’autorité du pouvoir central
continue à décliner, de sorte que Charles découvre aux Pays-Bas une
élite divisée, un mépris total de la loi et la résistance de certains États
qui défendent leurs intérêts régionaux 131. En effet, pressé par la situation internationale et bien que soucieux du respect les traditions locales,
l’empereur est souvent amené à passer outre les privilèges et les droits
des villes sur lesquelles son autorité varie, et à transgresser le sentiment
d’équité de ses sujets, mettant en péril la nature contractuelle de son
pouvoir.
Entre 1515 et 1543, le rassemblement territorial des 17 provinces que
Charles Quint s’évertue à former par l’argent, la diplomatie et la force
occupe une position stratégique dans l’empire, du point de vue géographique et économique en particulier (clé de l’accès à la Baltique et à ses
matières premières, à l’Angleterre, à l’Allemagne, centre industriel et
financier de premier ordre, etc.), ce qui incline le monarque à lier ses
intérêts à ceux de ses sujets. En 1520, 50 % des ressources municipales
servent à alimenter les dépenses impériales et cette proportion passe à
deux-tiers en 1530 132. L’agrégation de ces 17 provinces, la lutte contre le
duc Guillaume de Clèves en Brabant et contre le roi de France en Artois
et au Luxembourg dans les années 1540 requièrent l’envoi d’argent et de
troupes espagnoles aux Pays-Bas pendant toute la première moitié du
xvie siècle 133. Durant les années de guerre, les « aides » accordées par
les villes et les provinces menacées rapportent trois, quatre et même dix
128 Ibid., p. 47, 75.
G. Parker, « Le monde politique de Charles Quint… », p. 114‑115.
130 W. Blockmans, « Les sujets de l’empereur… », p. 250.
131 W. Blockmans, « Les sujets de l’empereur… », p. 228 et W. Blockmans Wim et
N. Mout (éd.), The World of Emperor Charles V…. Cette vision réservée quant à l’influence réelle des dispositions légales établies par l’empereur pour unifier les Pays-Bas
contraste avec la conclusion de l’ouvrage de J.‑M. Cauchies et H. de Schepper (Justice,
grâce et législation…, p. 81) dans laquelle ils évoquent un modus vivendi entre centralisation et autonomie, entre pouvoir monarchique et prétentions particularistes. À ce sujet,
voir également J. Haemers, For the Common Good. State power and Urban Revolts…
132 M.Á. Echevarría, Flandes y la monarquía…, p. 64 ; G. Parker, « Le monde politique
de Charles Quint… », p. 168‑169.
133 F. Braudel, La Méditerranée…, p. 436 ; R. Fagel, « El camino español por mar… »
dans J. Martínez Millán et I. J. Ezquerra Revilla (coord.), Carlos V y la quiebra…,
p. 363‑376.
129 01 Brumont-Priotti.indd 43
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
44
fois plus qu’auparavant ou peu après 134. Entre 1538 et 1554, l’engagement
de Charles Quint vis-à-vis des banquiers anversois passe également de
700 000 à 1,9 million de ducats 135. Et en 1553, l’empereur demande encore
à ses sujets des Pays-Bas d’approuver 1,5 million d’écus de nouveaux
impôts pour faire la guerre en Artois et en Hainaut contre l’ennemi français, outre 2,5 millions fournis précédemment : les Pays-Bas sont à sec,
les provinces endettées et la place d’Anvers « épuisée d’argent » 136.
L’ouest des Pays-Bas pouvait être considéré comme moderne tandis
que l’est était plus traditionnel et plus agricole. Au xvie siècle, les
provinces-clé de cet ensemble étaient le Brabant et la Flandre 137. Pour
garantir l’efficacité du gouvernement des Pays-Bas comme partie intégrante de la monarchie hispanique et pour être capable de disposer de
moyens financiers et militaires aussi importants que possible, le souverain organisa des communications entre ses différents territoires par
voie terrestre, mais aussi – compte tenu de la proximité de l’ennemi français – par mer et, à travers un amiral et un commissaire de la flotte, il
entendait défendre la pêche et les activités commerciales 138. Toutefois, il
n’y eut qu’exceptionnellement des convois de vaisseaux de guerre, car les
marchands anversois n’y étaient pas favorables ; ils se limitaient à armer
la marine marchande et à la navigation de conserve 139.
Soucieux d’améliorer le développement d’une économie monétarisée,
en partie pour ses propres besoins, Charles Quint multiplia les réformes
monétaires. En 1517, rattachant l’unité de compte de ses possessions
nordiques au ducat de compte espagnol (un ducat équivalant à 37,5
patards, soit un patard pour 10 maravédis), la réforme introduite par
Charles Quint dans le système monétaire des Pays-Bas répondait d’abord
à ses visées internationales 140. La véritable innovation apparaît en
1526, lorsque tant le patard que le florin Carolus furent promus comme
base, monnaie de « soudure » ou monnaie de référence de la monnaie
de compte 141. Trois ans plus tard, Charles Quint faisait étalonner toutes
les espèces sur une nouvelle base qui les mettait en conformité avec le
marc de France 142. En introduisant le bimétallisme (rapport entre l’or et
l’argent fixé à 1 pour 10,77) et des équivalences entre nouvelles monnaies
en circulation (Carolus d’or introduit en 1521 et celui d’argent en 1544)
134 W. Blockmans, « Les sujets de l’empereur… », p. 249.
W. Blockmans, « Les sujets de l’empereur… », p. 252.
136 G. Parker, « Le monde politique de Charles Quint… », p. 217.
137 M. Á. Echevarría Bacigalupe, Flandes…, p. 20 et suiv.
138 Les Habsbourg dépendaient particulièrement des communications maritimes bien
qu’ils ne possèdent pas de flotte de guerre avant le milieu du xvie siècle, L. Sicking, « Les
Pays-Bas et la mer… », p. 101‑140.
139 Ibid.
140 M.‑Th. Boyer-Xambeu, G. Deleplace, L. Gillard, Monnaie privée…, p. 212.
Nombreux édits en 1516, 1519, 1520, 1523, 1524, 1525 et 1526, J.A. Goris, op. cit., p. 18.
141 E. Aerts, « Économie… » dans W. Blockmans et N. Mout (éd.), The World of
Emperor…, p. 214. L’empereur lui-même avoua l’échec de sa politique monétaire.
142 Ibid.
135 01 Brumont-Priotti.indd 44
22/04/14 09:01
Identités marchandes
45
et monnaie de compte (florin) (ordonnances de 1496, 1521 et 1548), les
Habsbourg cherchaient aussi à créer une cohérence monétaire pour
coordonner l’activité financière et économique de ces provinces disparates 143. Les mesures adoptées unissaient non seulement monnaie de
compte et pièces en circulation, mais également nouvelle monnaie et
ancienne monnaie flamande 144. Toutefois, l’efficacité de ces mesures ne
fut pas automatique et on ne peut donner pour résolue la soumission des
acteurs économiques à la législation en vigueur 145.
La période étudiée (1533-1556) se situe pour une bonne partie entre
deux phases de croissance économique à Anvers, la première entre 1495
et 1525 et la seconde entre 1540 et 1565 146. Entre les deux, de 1525 à 1540,
la guerre des paysans en Allemagne ébranle la production d’argent et de
cuivre en 1524-1525 et les guerres franco-habsbourgeoises rendent difficile le commerce maritime anversois. Le blocage du Sünd pose également problème. Le commerce de transit est donc en déclin. Le monopole
d’Anvers du poivre portugais est concurrencé par des envois directs du
Portugal dans le sud de la France, vers l’Italie 147 et aussi vers l’Espagne,
comme nous l’avons vu.
De plus, les arrivées en métaux précieux d’Amérique rendent moins
nécessaires le recours à l’argent d’Europe centrale dont Anvers contrôlait
le transit vers l’Europe du sud. Dans les années 1530, les foires braban143 J. de Vries et Ad van der Woude, The First Modern Economy…, p. 81.
politique monétaire, admirable par sa logique, ne dure pas longtemps et
s’avère néfaste à certains égards. La rapide montée du ratio argent-or chasse la monnaie
d’or de la circulation tandis que l’inflation monétaire oblige la valeur de la pièce d’argent
à diverger de l’unité de compte (J. de Vries et A. van der Woude, The First Modern
Economy…, p. 82 ; F. Braudel, Civilisation…, t. 3, p. 122).
145 La réforme de 1526, par exemple, se révèle un échec, E. Aerts, « art. cit. ». L’auteur
affirme en conclusion que l’empereur et ses collaborateurs ne menaient pas une authentique politique économique, mais qu’ils se limitaient plutôt à des mesures de court terme,
dictées par des situations de crise, des besoins financiers et des exigences fiscales. Voir
aussi J. de Vries et A. van der Woude, The First Modern Economy…, p. 81‑82.
146 L’agriculture fut une des bases de cet essor. Ce secteur se récupéra rapidement
après les destructions militaires de l’époque de Maximilien d’Autriche (1480). Pendant
les xive et xve siècles, les formes féodales d’exploitation agricole diminuent : la terre
est de plus en plus exploitée par des propriétaires ou des bourgeois qui la louent et polarisée entre grandes et petites exploitations au détriment des propriétés moyennes. Une
exploitation intensive de la terre donna lieu à deux récoltes annuelles et la productivité
augmenta rapidement due à la spécialisation progressive et à la croissance de l’industrie rurale. L’urbanisation fit croître la demande de produits agricoles. Lorsque le blé de
la Baltique couvrît 10 % des besoins de la population des Pays-Bas, les paysans eurent
la possibilité de cultiver des plantes commerciales, comme le lin, le chanvre et le colza.
À l’image d’Hondschoote qui passe d’une production de 28.000 pièces en 1527 à une
moyenne de 100.000 pièces 40 ans plus tard, la production textile de l’industrie rurale
se développa, poussée par la croissance démographique des années 1525-1550. Dans la
seconde moitié du xve siècle, l’industrie urbaine se diversifia et se spécialisa, et s’exporte
par le biais des foires brabançonnes et du capitalisme commercial, Roland Baetens,
« El desarrollo social… », p. 1‑8 du texte dactylographié ; M. A. Echevarría Bacigalupe,
Flandes… p. 43‑56.
147 H. Van der Wee et J. Materné, « Antwerp as a World Market… », p. 22.
144 Cette
01 Brumont-Priotti.indd 45
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
46
çonnes tombent en désuétude 148. Le gouvernement de Charles Quint est
obligé de dévaluer la monnaie et d’instaurer des paiements au comptant, les deux mesures provoquant une crise de liquidités 149. La piraterie
atlantique sévit également.
Pourtant, si l’on en croit Braudel, le second essor d’Anvers s’étalerait de 1535 à 1557 et serait à mettre à l’actif de l’Espagne et de l’argent
américain 150. En effet, les arrivées des métaux précieux sont en hausse
des années 1525-1530 aux années 1550-1555 et les marchands espagnols
réaniment la ville. Après 1535, le marasme des affaires s’efface, précise
Braudel. Charles Quint, maître de la Castille, des Pays-Bas, de l’empire
et de l’Italie, dominée solidement depuis 1535, recourt pour les paiements
qu’il doit faire effectuer aux Allemands d’Augsbourg dont le centre d’activité est Anvers 151. Goris, de son côté, affirme que Charles Quint n’est
pas parvenu à conserver l’or et l’argent aux Pays-Bas et que la colonie
espagnole d’Anvers souffre de ne pas avoir de juridiction spéciale 152.
Nous ne sommes pas à même de trancher ces différends sur la chronologie. Il nous semble que ces divergences s’expliquent et que les arguments des uns et des autres ne s’excluent pas. Au plan général, Baetens,
Van der Wee et Materné ont sans doute raison. Toutefois, – et la multiplication des merciers castillans, navarrais et basques allant aux Pays-Bas
s’approvisionner va dans ce sens –, le dynamisme commercial espagnol
et les arrivées croissantes des métaux précieux américains ont sans doute
stimulé le marché anversois dans le secteur particulier de ses relations
avec l’Espagne et non pas pour l’ensemble de son activité. La relative
vigueur de ces échanges contraste avec l’atmosphère de crise dépeinte par
les auteurs que nous venons de citer. Mais Braudel surestime sans doute
l’effet des trésors américains sur ce commerce, dont les arrivées massives
ont lieu plus tard, à partir des années 1560-1570 153. C’est à partir de ces
années-là que les métaux précieux ont pu avoir une incidence globale,
au-delà des simples relations entre l’Espagne et les Pays-Bas. Mais à
cette époque, la France et ses produits ont quelque peu damé le pion aux
Pays-Bas, déchirés, en outre, par les dissensions intestines et bientôt la
guerre. À ce titre, l’apparition des produits français dans la documentation des années 1530 annonce la percée beaucoup plus franche qui aura
lieu par la suite.
Quoi qu’il en soit, après 1540, le second boom général d’Anvers est dû
à plusieurs facteurs. La cité se bâtit un nouveau rôle dans le commerce de
148 Ibid., p. 5. Baetens reprend la chronologie de Van der Wee et Materné.
H. Van der Wee et J. Materné, « Antwerp as a World Market… », p. 22.
150 F. Braudel, Civilisation…, t. 2, p. 123.
151 F. Braudel, Civilisation…, t. 3, p. 125.
152 J.A. Goris, op. cit., p. 18, 66.
153 J.‑Ph. Priotti, « Conflits marchands et intégration économique… » dans J.‑P. Priotti
et G. Saupin (dir.), Le commerce atlantique…, p. 73‑99, id., « Logiques commerciales d’une
globalisation… », dans B. Pérez, S. Rose et J.‑P. Clément (éd.), Des marchands…, p. 15‑41,
id., « Metales preciosos, competencia comercial… », p. 25‑40.
149 01 Brumont-Priotti.indd 46
22/04/14 09:01
Identités marchandes
47
transit : vente de tissu anglais en Europe du Nord et centrale. Une autre
importante cause est l’exportation des produits de l’industrie rurale et
urbaine du nord de la France, de Flandre, Hainaut, Brabant, Hollande
et Zélande 154, dont nous apercevons les prémices dans notre correspondance dès les années 1530 pour ce qui concerne le commerce d’Anvers
avec l’Espagne. Grâce à la croissance industrielle, Anvers avec plus de
50000 habitants devient le principal port d’importation et d’entrepôt de
toute sorte de matières premières, teintures et autres composants textiles.
La route maritime entre les Pays-Bas et la Castille profite de l’essor
conjugué des deux territoires et de ce qu’elle était plus rapide que celle,
terrestre, qui ralliait les Pays-Bas aux cités-États italiennes, autre grand
pôle de développement, fermée pendant une bonne partie de l’hiver 155.
Le lien entre les Pays-Bas et l’Espagne était assuré par des bateaux et des
courriers. D’après Fernand Braudel, les navires de Zélande et de Hollande
devinrent maîtres de la liaison Flandre-Biscaye, dès 1530, sûrement après
1540, d’autant plus facilement que les navires de Biscaye étaient détournés
vers la Carrera de Indias et que les vides créés dans la navigation entre
Bilbao et Anvers étaient à combler 156. Dans nos sources, en revanche,
tous les chargements se font sur des navires basques et cantabres, et ce
jusqu’à la fin de l’année 1541 157. La sécurité des courriers envoyés par
mer, pour sa part, ne semble pas totale. En octobre 1536, aucune des 8
lettres envoyées par Espinosa à Del Plano ne lui est parvenue. Globalement on a l’impression que le commerce est moins sûr, plus aléatoire dans
ces années-là que postérieurement, dans les années 1560.
En dehors de la spécificité dont il marque l’économie en instaurant
des monopoles, en créant des consulats, la question des répercussions
positives ou négatives du pouvoir politique sur l’économie a reçu l’attention des historiens. Nous en donnons ici quelques jalons dans le seul
but de délimiter le débat et sans prétendre aboutir à un avis définitif.
Le grand historien qu’est Herman van der Wee est d’avis que le pouvoir
politique a, globalement, contribué à une croissance soutenue 158. Bien
que Charles Quint n’était pas à proprement parler souverain des PaysBas, son pouvoir et ses privilèges s’exprimant par ses différents titres en
fonction de chaque province et ces provinces gardant des normes juridiques et administratives propres, il poursuivit la politique centralisa154 H. Van der Wee et J. Materné, « Antwerp as a World Market… », p. 23.
E. Stols, « Las relaciones socio-económicas… », p. 4 du texte dactylographié.
156 F. Braudel, Civilisation…, t. 2, p. 125.
157 Braudel exagère et anticipe le rôle des « rouliers des mers » : à Bordeaux les
« Hollandais » ne sont pas très présents à cette époque, même lors du maximum des exportations de pastel dans les années 1540-50 (F. Brumont, « Géographie du commerce de
Bordeaux… »). D’ailleurs, Goris précise que leur concurrence face à la marine bretonne
ne date que de 1550 en ce qui concerne le commerce d’Anvers avec les contrées méridionales, op. cit., p. 158.
158 Pour les informations qui suivent, voir H. Van der Wee, « Le commerce… » dans
S. Cavaciocchi (éd.), Poteri economici e poteri politici…, p. 711‑726.
155 01 Brumont-Priotti.indd 47
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
48
trice de ses ancêtres bourguignons 159. Il créa des institutions nouvelles
qui renforcèrent la cohésion politique et économique des Pays-Bas et qui
favorisèrent par ce biais une intégration plus efficace de leur économie
dans le commerce mondial. Il veilla également à la réalisation de travaux
d’infrastructure et dota la région d’une législation économique ayant
pour but de stimuler et d’ordonner son activité industrielle, commerciale
et financière. Les multiples ordonnances (particulièrement celles de 1537
et 1541) sur les techniques financières et leur application dans l’ensemble
du territoire au xvie siècle ne sont qu’une illustration parmi beaucoup
d’autres de la contribution cruciale du pouvoir politique central à la
réalisation de progrès organisationnels de l’économie des Pays-Bas. La
collusion des intérêts entre l’empereur et les puissances d’argent favorisa
aussi, dans une large mesure, l’émergence d’un marché monétaire dominant à Anvers au cours du xvie siècle. Toujours selon Van der Wee,
la contribution des États Provinciaux et des magistrats urbains ne fut
pas moins décisive. Les archives municipales anversoises témoignent du
grand effort fait par le magistrat pour améliorer et moderniser l’infrastructure de la ville.
Selon cet auteur, l’expansion politique et commerciale des années
1530-1540 favoriserait l’essor du marché monétaire anversois, cette
dernière étant étroitement liée à l’émergence des marchés monétaires
lyonnais, génois et castillan, et aux quantités de métaux précieux américains transportés d’Espagne à Anvers 160. Les taux de change entre les
deux places, Anvers et Medina del Campo, suivent une tendance à la
baisse à cause de la largesse en Castille. De 80 à 70 livres de gros entre
1534 et 1541 et après cette date et jusqu’en 1545, au-dessous de 70, puis de
1554 à 1577 autour de 70 161.
Et Van der Wee de conclure tout en nuances que malgré des effets
négatifs sur l’économie, cette dernière étant avancée et présentant des
éléments capitalistes, elle réussit à internaliser de façon plus efficace et
plus positive les alliances entre pouvoir politique et pouvoir économique
et à en faire un instrument de « croissance économique soutenue ».
Comment ne pas suivre Herman van der Wee sur le fond ? Plusieurs
remarques toutefois. Les nombreuses entreprises guerrières de Charles
Quint impliquèrent presque systématiquement les Pays-Bas dans des
conflits – notamment ceux contre le voisin français –, rendant nécessaires de grandes quantités d’argent. Charles semblait avoir une faible
conscience des répercussions des guerres pour l’économie de ses sujets,
les taxes prélevées en périodes de conflit provoquant même des rebellions 162. Dans les années 1540, même si les banquiers ouvrent des
159 Sur
p. 37.
le pacte avec les élites provinciales, M. A. Echevarría Bacigalupe, Flandes…,
160 H. Van der Wee, The growth…, t. II p. 200‑201.
Ibid., voir graphe 33 t. III.
162 J. D. Tracy, Emperor Charles V, p. 21, 167.
161 01 Brumont-Priotti.indd 48
22/04/14 09:01
Identités marchandes
49
crédits aux hommes d’affaires, 12 % étant le taux le plus élevé permis
par l’ordonnance impériale de 1540, le marché anversois de l’argent est
influencé par les demandes des pouvoirs publics 163. Et les Habsbourg
n’étaient pas les seuls à emprunter à Anvers, les couronnes portugaise et
anglaise le faisaient aussi, les remboursements se faisant avec difficultés
et les banquiers étant souvent obligés d’accepter des rentes viagères ou à
perpétuité en guise de remboursement 164.
Les politiques monétaires eurent parfois des effets paralysants et
contrastés selon les régions. Les demandes continuelles de Charles Quint
font que l’étroitesse règne à Medina en 1536 et en 1538 tandis que la
monnaie est abondante à Anvers tout au long de 1538 et les prix élevés,
et qu’il y a affluence aux foires d’Anvers et de Bergen op Zoom 165. Mais,
parfois, Anvers subit aussi les conséquences négatives des mesures édictées par Charles Quint, comme en 1539 166. En effet, le boom financier
n’empêche pas les crises. L’ordonnance de mai 1539 mène à une vive étroitesse à Anvers, à la paralysie des foires et à l’évasion d’or vers la France,
et la crise n’est dépassée qu’en août 1540 167. En décembre 1541, Charles
Quint promulgue une ordonnance pour réguler le paiement des lettres
de change émises aux Pays-Bas par laquelle il oblige à ce que les deux
tiers de leur montant soient payés en or, ce qui provoque la colère des
marchands internationaux présents à Anvers, mais ce que l’on sait moins
163 J. van Houtte, « Anvers aux xve et xvie siècles… », p. 273‑274.
On transformait alors un prêt à court terme en prêt à long terme, ce qui avait des
incidences néfastes sur le commerce. L’Espagne fit banqueroute en 1557. À ce propos, voir
le toujours très utile R. Carande, Carlos V y sus banqueros, 3 tomes.
165 F. Edler de Roover, « The effects of the financial… », p. 668‑671. La foire de Bergen
op Zoom de l’hiver 1538-1539 fut très bonne. Tout alla bien jusqu’en avril 1539, lorsque la
régente Marie de Hongrie annonça que, pour faire baisser les prix, la valeur des monnaies
d’or serait réduite de 6 à 10 %. Le 8 mai, la valeur de l’or par rapport à l’argent était réduite
de 5 %. La rumeur courrait qu’une autre réduction de 5 % aurait lieu en juillet. La dévaluation de mai eut des conséquences immédiates : à la foire de Pâques de Bergen op Zoom,
les marchands hésitaient à acheter car ils anticipaient une baisse conséquente du prix
des marchandises, surtout si une autre dévaluation avait lieu en juillet. Dans l’espace de
quelques semaines, le marché monétaire se resserra. Ceux qui avaient de l’or attendaient
sa réévaluation et le change était pratiquement à l’arrêt. Il était impossible de trouver des
tireurs. Le prix de toutes les marchandises décrut. Les financiers et marchands désapprouvèrent cette mesure affirmant que l’or irait à l’étranger où il était mieux valorisé.
La seconde dévaluation eut lieu le 1er juillet. L’or partit effectivement à l’étranger et les
taux d’intérêt augmentèrent. En décembre 1539, ils oscillaient entre 24 et 30 %. Les prix
marchands continuaient à descendre. Les foires de Pentecôte et de septembre à Anvers,
virent peu d’affluence. En octobre 1539, les tisserands flamands vendaient au-dessous
du coût de production. On comptait beaucoup sur les commandes venues d’Espagne et
d’Italie. Le plus bas niveau de prix pour les textiles flamands fut atteint en février 1540.
Pendant les foires de Noël et de Pâques de Bergen op Zoom, les textiles hollandais étaient
également vendus au-dessous du coût de production.
166 F. Edler de Roover, « The effects… », p. 665‑673.
167 H. van der Wee, The growth…, t. II p. 203. Voir aussi, F. Edler de Roover, « The
effects… ». L’abondance monétaire ne revint qu’en septembre 1540. Elle fut accompagnée
de la hausse du prix des marchandises et d’un retour de l’affluence des acheteurs aux
foires. Le marché des marchandises et monétaire furent satisfaisants pendant un an.
164 01 Brumont-Priotti.indd 49
22/04/14 09:01
50
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
celle, également, d’hommes d’affaires génois établis dans le Milanais et
des Castillans qui apparaissent comme les principaux acteurs des foires
de Castille (Burgalais, Medinenses, Génois) 168. En effet, ces derniers se
plaignent de ce que l’or a augmenté de 7 à 8 % à cause des manœuvres
spéculatives des financiers établis aux Pays-Bas et sont prêts à boycotter
les foires d’Anvers et de Bergen op Zoom 169. Par ces moyens, on donne
la possibilité aux hommes d’affaires des Pays-Bas de spéculer sur l’or
qui sort des Pays-Bas en le cédant à haut prix. Cette volonté qu’il y ait
abondance de métaux précieux aux Pays-Bas ne fait donc pas l’unanimité dans le monde des affaires ; des oppositions d’intérêts économiques
entre régions réunies au sein d’un même empire existent donc 170.
L’analyse de la « politique commerciale » de Charles Quint aux PaysBas ne donne pas plus de certitude quant à l’influence positive des
mesures prises pour promouvoir le commerce et la navigation entre les
deux territoires 171. Même si l’empereur facilita le transport et la communication, les contacts commerciaux et les transactions financières, l’expansion économique fut tout sauf son œuvre ou celle de son entourage 172.
Pour enrichir l’observation, il convient de se placer du point de vue
des acteurs et de confronter les décisions des marchands eux-mêmes à
celles des États et des villes. Pour le mercier navarrais que notre source
donne l’occasion de découvrir, les emprunts réalisés sur la place d’Anvers représentent environ 13000 ducats l’an, soit 2 % environ de la dette
du gouvernement vis-à-vis des financiers de la place en 1538 173. Mais
bien évidemment il y avait des centaines de petits emprunteurs aux foires
d’Anvers, sans compter ceux qui prenaient à change de grosses sommes.
La part du gouvernement dans le total de l’argent emprunté aux foires
168 F. Chabod, Carlos V…, p. 189 et suiv. Les marchands ne voulaient pas acheter à
crédit – car les marchandises étaient souvent payées avec des lettres de change – parce
qu’elles devaient être payées en monnaies de grande valeur, monnaies d’or et d’argent
impériales et bourguignonnes, et que la prime de change de la monnaie d’or étrangère
en cette monnaie d’or impériale et bourguignonne s’élevait à 3,5 %. En avril et mai 1542,
les prix chutèrent de nouveau. Les foires de Noël et de Pâques furent mauvaises pour
tout le monde. De janvier à avril, les seules lettres de change tirées à Anvers étaient pour
envoyer de l’argent à l’étranger. Marchands et financiers à l’étranger attendaient de voir
si les protestations des hommes d’affaires locaux aboutiraient au retrait de l’ordonnance.
En mai, l’étroitesse créée par la nouvelle régulation commença à être moins vive, car la
monnaie s’échangeait secrètement. À partir de ce moment-là et jusqu’en juillet –où éclata
une nouvelle guerre entre François Ier et l’empereur – les choses s’améliorèrent.
169 Ibid., p. 200.
170 F. Chabod op. cit., p. 195. La sœur de Charles Quint, (Marie de Hongrie), gouvernante des Pays-Bas, lui révèle qu’en peu de mois, plus d’un million en or est rentré aux
Pays-Bas. Cela menaçait de ruiner l’économie espagnole. En 1548, Charles Quint y
renonce : paiement réalisé dans tous les types de monnaies « cotées » pour payer les lettres
de change.
171 R. Fagel, « España y Flandes… » dans A. Crespo Solana et M. Herrero Sánchez
(éd.), España…, p. 515‑532.
172 E. Aerts, « Économie… » dans W. Blockmans et N. Mout (éd.), The World…, p. 203.
173 P. Stabel et J. Haemers, « From Bruges to Antwerp… » dans C. Sanz Ayán et
B. J. García García (éd.), Banca…, p. 24.
01 Brumont-Priotti.indd 50
22/04/14 09:01
Identités marchandes
51
d’Anvers au cours d’une même année devait être sans doute beaucoup
plus faible que celle des particuliers, même si son influence pouvait être
ponctuellement importante sur la place. D’ailleurs, les taux d’intérêt
passent de 20 % dans les années 1510 à 11 % dans les années 1540 174, ce
qui montre une faible corrélation entre des emprunts d’État grandissants
et la situation financière de la place. Herman van der Wee lui-même
reconnaît volontiers que la croissance revient en dernière instance aux
entrepreneurs 175. À l’origine d’une bonne partie de ces mesures – surtout
de celles qui s’avèrent profitables au négoce – car elles proviennent d’un
réel besoin ou parce qu’elles sanctionnent des pratiques existantes, il y
avait les marchands.
À travers leur réseau relationnel et les circulations qu’il dessine, ils
parviennent à contrôler des flux commerciaux qui transcendent les territoires et échappent à la vigilance du monarque et à celle de ses agents.
Les ports constituent des places de commerce de difficile contrôle. L’on
a mentionné plus haut les privilèges de Bilbao, port dans lequel l’autorité du roi était faible et la difficulté pour le monarque de se faire représenter et de faire respecter ses décisions à distance. De plus, la plupart
des ordonnances font le constat du non-respect des lois. Les pratiques
privées de spéculation sur les espèces, par exemple, ne tiennent pas
compte des procédures publiques de la fixation des cours 176. De même,
l’application d’ordonnances monétaires imposant des parités fixes de
l’argent métallique avec la monnaie de compte ou de textes prohibant le
commerce avec l’ennemi en dépit des nécessités économiques laissait à
désirer 177. Au-delà, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, des
stratégies d’identification à géométrie variable et de loyautés multiples
permettent aux acteurs de profiter des organisations et de leurs privilèges tout en s’exonérant des devoirs à leur égard.
Ces considérations divergentes proviennent souvent du type d’approche retenue, celle privilégiant l’observatoire du gouvernement ou
celle analysant ce problème à partir des firmes marchandes. Il paraît
donc nécessaire d’étudier les processus qui mènent aux prises de décisions politiques concernant l’économie, les liens entre commerçants,
villes et État, afin de mieux comprendre la dynamique des relations entre
marchands et gouvernement. En somme, il faudrait se livrer à une longue
enquête, laquelle n’a pas encore – à notre connaissance – été conduite
pour la période du règne de Charles Quint.
174 E. Aerts, « Économie… ».
son travail sur Anvers, il affirme qu’en principe les autorités étaient libres
de manipuler le système monétaire, mais souvent la tradition ou des droits acquis étaient
plus forts que l’action du gouvernement et les réformes monétaires restaient lettre
morte, H. Van der Wee, The growth…, t. I p. 111.
176 M.‑T. Boyer-Xambeu, G. Deleplace, L. Gillard, Monnaie privée…, p. 214 ;
J.A. Goris, op. cit., p. 344 et suiv.
177 J.-M. Cauchies et H. de Schepper, op. cit., p. 75.
175 Dans
01 Brumont-Priotti.indd 51
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
52
4. Foires, change et prix de l’argent
Au xve siècle, ce sont les marchands aventuriers et du sud de l’Allemagne qui ont été les principaux artisans du développement d’Anvers,
notamment grâce au commerce des draps anglais et al.lemands et à celui
de l’argent et du cuivre d’Europe centrale, car la présence de ces métaux
leur permettait d’assurer les achats des épices portugaises venues des
Indes Orientales par le canal lisboète 178. Les foires de Bergen op Zoom
et d’Anvers furent donc avant tout des foires marchandes et non des
foires de change comme celles de Lyon ou de Besançon 179.
Anvers est le marché financier le plus important de l’époque. Son
expansion dans le deuxième quart du xvie siècle, nettement plus vigoureuse que celle de Lyon, due en bonne part à l’arrivée croissante des
métaux précieux en provenance d’Amérique, est alimentée par l’intermédiaire des foires de Castille, intégrées aux foires d’Anvers et de Lyon,
ainsi que grâce aux expéditions de numéraire faites depuis le nord de
l’Espagne 180. De cette façon, l’argent et l’or du Nouveau Monde pénètrent
les circuits commerciaux européens. L’augmentation relative de la masse
monétaire, l’accélération de sa vitesse de circulation ainsi que la création
de monnaie de banque par les marchands-banquiers accroissent l’offre
de numéraire et de crédit, laquelle répond mieux que par le passé à la
demande en augmentation 181. Le développement des villes et les besoins
monétaires de l’industrie et du commerce n’y sont pas étrangers, car à
cette époque les Pays-Bas sont économiquement florissants 182. Certaines
années, Charles Quint pouvait compter sur 3,5 millions de ducats d’impôts et un demi-million de dons 183.
Les foires d’Anvers et de Bergen op Zoom revêtent une grande importance, car elles constituent un des principaux éléments de l’ensemble du
système de crédit et de paiements internationaux. Deux foires se font
chaque année à Anvers (celle de Pentecôte, au printemps, et celle de
178 Au sujet des Anglais à Anvers, O. de Smedt, De Engelse Natie…
de Roover, « Anvers… », p. 1021. Au début du xvie siècle, les foires d’Anvers
comme celles de Lyon sont les principaux régulateurs non seulement des prix commerciaux, mais aussi des taux de change, É. Coornaert, Les Français…p. 144. L’activité de
change ne doit pas faire oublier que nombre de transactions ont lieu par le troc à Anvers au
début du xvie siècle. La lettre de change est employée aux Pays-Bas à la fin du xve siècle
et son emploi courant date de la première moitié du xvie siècle, (Ibid., p. 156, 169).
180 Dès le début des années 1530, le numéraire d’Espagne atteint Anvers et Bruges,
transporté par les zabres de Biscaye, F. Braudel, La Méditerranée…, t. 1, p. 436 ; J. de
Vries et A. van der Woude, The First Modern Economy…, p. 82.
181 H. van der Wee (éd.), La banque…, p. 169. Preuve en est la baisse des taux d’intérêt
des crédits publics. À Anvers, ils tombent de 20 % à 9 % entre le début et le milieu du
siècle.
182 H. van der Wee, « Monetary… » dans E.E. Rich et C.H. Wilson (éd.), The
Cambridge…, p. 290 et suiv. ; J. de Vries et A. van der Woude, The First Modern
Economy…, p. 46 et suiv.
183 H. Kellenbenz, Los Fugger…, p. 36 ; N. Maddens, « De invoering van de « nieuwe
middelen », p. 342‑363 et 861-898.
179 R.
01 Brumont-Priotti.indd 52
22/04/14 09:01
Identités marchandes
53
Saint-Bavon, en automne) et deux autres se tiennent jusque vers 1540 au
moins à Bergen op Zoom 184. La célèbre bourse d’Anvers, édifiée en 1531,
près de la place du Meir, était le rendez-vous d’affaires de toutes nationalités pour traiter du dépôt et du change. Les lettres de change tirées des
foires castillanes sur les foires d’Anvers et de Bergen op Zoom étaient
acquittées lors des paiements des foires, quatre fois par an, pour la foire
de Noël (18/19-fin février), pour la foire de Pâques ou de résurrection
(20-31 mai), pour la foire de Pentecôte ou de juin (20-31 août) et pour la
foire de septembre (20-30 novembre) 185. À l’image de ce qui se passait
entre les différentes foires de Castille, le marché hebdomadaire ainsi que
les foires de Bergen op Zoom étaient suivis par les Anversois 186. Il existait une correspondance fixe entre les quatre foires annuelles d’Anvers et
de Bergen op Zoom, et les foires de Castille.
Les foires de Bergen op Zoom étaient par ailleurs spécialisées dans les
ventes de colorants, de garance surtout, mais ce commerce commença
à décliner dans les années 1530 à cause de plusieurs inondations qui
détruisirent les récoltes et qui favorisèrent l’accès direct à Anvers, dont
l’expansion due en particulier à l’introduction de méthodes commerciales modernes requérait un marché permanent 187. Le décret établissant que le paiement des marchandises dont l’achat avait été négocié à
Bergen op Zoom se fit à Anvers, fut un coup dur aux foires de Bergen,
mais elles restèrent en place, comme partie du système de dépôt de
foire en foire. Le développement du commerce transatlantique incitant
à la tenue de marchés permanents, Middelbourg se trouva avantagée
et devint une rivale de Bergen op Zoom, pour le transport maritime
notamment. Malgré sa volonté d’attirer les Espagnols, Bergen op Zoom
resta un satellite d’Anvers 188. À partir du début du xvie siècle, tandis
qu’Anvers étalait sur le long de l’année le mouvement de ses affaires
au-delà des périodes de foires, Bergen op Zoom demeura une ville de
foires où quelques centaines de marchands accouraient deux fois l’an,
mais qui reprenait ensuite le calme d’une ville de province. Le raz de
marée de 1530 modifia l’hydrographie de l’Escaut et rendit difficile son
accès. Tandis qu’en 1526 plus de 400 marchands s’y rendaient, leur
nombre descendit à 115 en 1542, c’est-à-dire pendant les années qui nous
occupent.
Pour faciliter la circulation monétaire et utiliser avec parcimonie les
métaux précieux, il fallait que les effets de commerce puissent être trans184 Richard Ehrenberg affirme que ces dernières sont par la suite transférées à Anvers,
Le siècle des Fugger, p. 206.
185 V. Vázquez de Prada, Lettres marchandes…, t. I, p. 111 ; R. de Roover, « Anvers… »,
p. 1013.
186 E. Coornaert, Les Français …., p. 138 note 1.
187 Y. E. Kortlever, « The Easter and Cold Fairs… » dans S. Cavaciocchi (éd.), Fiere e
mercati…, p. 625‑643.
188 J. van Houtte, « Anvers… », p. 268‑269.
01 Brumont-Priotti.indd 53
22/04/14 09:01
54
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
férables 189. La vigueur de l’expansion du commerce mondial au début
du xvie siècle à Anvers accrut les pressions sur le système financier et
poussa les autorités anversoises à améliorer la protection juridique des
cessionnaires de reconnaissance de dettes. En 1537, l’empereur avait
promulgué une ordonnance qui étendait à l’ensemble des Pays-Bas le
champ d’application des droits des titulaires de lettres obligataires transmises par cession. Mais le nouveau porteur n’avait pas la faculté de se
retourner contre le créancier initial en cas de défaillance du débiteur.
La solution fut trouvée à Anvers grâce au principe de l’assignation 190.
Pour qu’elle puisse être assimilée à un paiement, il fallait que le créancier, lequel devait s’adresser à un tiers pour exiger son dû, marquât son
accord. Le débiteur initial, qui avait recours à l’assignation, devait donc
répondre de la dette par la personne désignée. L’application du principe de l’assignation au transfert de reconnaissance de dette comportant
une clause au porteur conférait des garanties identiques : les débiteurs
successifs, qui s’acquittaient d’une dette à l’aide d’une reconnaissance
de dette au porteur, étaient tous garants du paiement que devait effectuer celui qu’ils avaient désigné à cet effet, à savoir le signataire de
ladite reconnaissance de dette 191. Le marché monétaire et le marché des
changes d’Anvers posèrent aussi les bases de l’endossement moderne et
de la technique de l’escompte 192.
Anvers joua un rôle de plaque tournante dans la redistribution des
métaux monnayés entre tous les royaumes d’Europe, grâce à une extrême
flexibilité de la détermination du cours légal des espèces. À l’exact opposé
de la politique espagnole, les autorités monétaires flamandes suivirent,
en effet, au jour le jour le cours commercial de toutes les monnaies qui
circulaient dans le pays et proclamaient aussitôt les nouvelles valeurs
légales des espèces et des métaux à monnayer 193.
189 H. van der Wee, « Monetary, Credit… » dans E.E. Rich et C.H. Wilson (éd.), The
Cambridge…, p. 290‑392 ; La banque…, p. 184 ; R. de Roover, L’évolution de la lettre…,
p. 94 et suiv.
190 H. van der Wee, La banque…, p. 185.
191 Cette procédure s’avérait compliquée pour un mode de paiement courant : l’endossement moderne (procédé peu courant avant la fin du XVIe siècle) fournit la solution
(transmission des effets de commerce par voie d’assignation), ibid., p. 189 ; R. de Roover,
L’évolution…, p. 99. On diminuait les risques inhérents à la clause au porteur en indiquant sur la lettre de change la formule « payez à X ou à son ordre » et en apposant au dos
de l’effet le nom de l’endossataire (le nouveau bénéficiaire) et la signature du marchand
endosseur (le bénéficiaire).
192 L’escompte moderne (payer un effet de commerce avant son échéance contre une
prime) ne se pratiquait que rarement à Anvers pendant la décennie 1530-1540 même si le
nombre des gens qui se livraient au commerce de l’argent à la bourse augmenta beaucoup
pendant ces années-là, H. van der Wee, La banque…, p. 192 ; R. de Roover, L’évolution…,
p. 119 et suiv.
193 M.‑Th. Boyer-Xambeu, G. Deleplace, L. Gillard, Monnaie privée…, p. 218.
01 Brumont-Priotti.indd 54
22/04/14 09:01
Identités marchandes
Foires de Castille
55
Foires d’Anvers
et de Bergen op Zoom*
Mai (Medina del Campo),
paiements (15-31 juillet)
Septembre
Août (Medina de Ríoseco),
paiements (15 sept.-15 octobre)
Noël*
Octobre (Medina del Campo),
paiements (mi-déc.-début janvier)
Pâques*
Mi-Carême-Pâques (Villalón)
Juin
Le monde des affaires du sud-ouest de l’Europe faisait peu usage de
certaines de ces méthodes, en particulier des documents avec une clause
au porteur ou à son ordre ; la circulation des instruments de crédit s’en
trouvait diminuée 194. Pourtant, dès le début du xve siècle, c’est dans
le domaine commercial et financier que le dynamisme économique de
la couronne de Castille, urbain en particulier, fut le plus évident 195. À
cette époque, la conjonction entre échanges internationaux, interrégionaux et locaux était déjà en place aux foires de Castille 196. Les foires de
Medina del Campo furent créées au début du xve siècle par le seigneur
de la ville, mais leur développement datait de la seconde moitié du siècle
grâce à l’appui des Rois Catholiques et des marchands internationaux de
Burgos 197. Paysans, détaillants, revendeurs, colporteurs et marchands de
Burgos, de Medina del Campo y côtoyaient Basques, Navarrais, Tolédans, Andalous et étrangers pour échanger les productions de tous les
royaumes d’Espagne et celles provenant des contrées voisines. Ces transactions, dans la mesure où elles avaient lieu aux foires, étaient exonérées du paiement de taxes au roi et aux institutions locales.
À la fin du xve siècle, les Rois Catholiques accordèrent le statut de
foires de règlement aux foires de Castille, ce qui ouvrit la voie à leur
intégration dans le réseau déjà en place des foires commerciales et
financières européennes tout en les plaçant au-dessus des autres foires
et marchés ibériques de l’époque. Cette incorporation devint effective
dans la première moitié du xvie siècle. Les foires de Castille furent alors
à leur apogée (1530-1550). Ces foires, ainsi que celles d’Anvers, Bergen
op Zoom, Lyon et Francfort devinrent les points de convergence d’une
bonne partie du commerce mondial et de la finance internationale.
Sur les modalités du fonctionnement général des foires, l’on est assez
bien renseigné. À Medina del Campo, les paiements au comptant étaient
194 H. van der Wee, « Monetary, Credit… », p. 301, 310.
H. Casado Alonso, « Medina del Campo Fairs… » dans S. Cavaciocchi (éd.), Fiere
e mercati…, p. 496.
196 B. Yun Casalilla, Sobre la transición…., p. 184.
197 H. Casado Alonso, « Medina del Campo Fairs… », p. 500‑503.
195 01 Brumont-Priotti.indd 55
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
56
rares, les échéances ayant lieu aux autres foires, celles de Medina de
Ríoseco et de Villalón, ce qui incitait au commerce spéculatif. Un même
produit changeait deux ou trois fois de mains avant de sortir du circuit,
car pour faire des bénéfices, il suffisait d’acheter sur une place une
marchandise dont on pensait qu’elle pouvait avoir davantage de prix à
la foire suivante, en fonction des récoltes, de l’arrivée des flottes ou de la
valeur de la monnaie. Mais la spéculation pouvait également être motivée
par le manque de numéraire. En 1536, Hurtado de Mendoza écrivait à
l’empereur que la foire de Medina souffrait d’une pénurie de pièces d’or
et, deux ans plus tard, à la foire de Medina del Campo, beaucoup de
marchands furent faillis, non pas à cause de leur état de pauvreté, mais
parce qu’ils manquaient de moyens de paiement 198. Certains marchands
négociaient des prêts à 50 % d’intérêt pour payer leurs créditeurs.
Une bonne part des échanges marchands entre les Pays-Bas et l’Espagne ne pouvait pas être considérée en dehors de la valeur variable des
différentes monnaies utilisées et de leur taux de change. Il y avait un lien
étroit entre les deux 199, d’autant plus que le change par arbitrage ne fut
très actif à Anvers qu’après 1540 200.
Les lettres nous fournissent d’authentiques témoignages de l’interactivité entre le prix de l’argent, le change par lettres et le commerce
de la marchandise. En 1536, Del Plano conseille à Espinosa de ne pas
emprunter sur le change en Castille, à cause des pertes que cela supposerait (13 à 14 %) et puisque le prix de l’argent a baissé aux Pays-Bas
l’on peut y faire l’achat de « hollandes » à l’avantage des acheteurs.
En revanche, à la fin de l’année, Espinosa regrette d’avoir vendu ses
marchandises à terme, car il manquera de liquidités, le change des
Pays-Bas sur l’Espagne coûtant cher. Vingt ans plus tard, les calculs des
marchands semblent être de même nature. En novembre 1556, Miguel de
Gámez écrit depuis Anvers à Juan de Aquerreta, de Pampelune : […] yo
no quiero entrar en cosa de allá [c’est-à-dire acheter des marchandises en
Navarre ou en Castille] porque no beo ay ganancia nenguna mientras el
dinero biene (sic) de aquí allá a 360 y a 370 […] 201.
Les lettres de change étaient négociées à un prix qui variait avec le
cours du change. Le marché monétaire anversois était donc indissolublement lié au sort des changes étrangers 202. Anvers et Bergen op Zoom
cotaient l’incertain pour la Castille, c’est-à-dire que le cours de change
était toujours exprimé en un nombre variable de deniers de gros, monnaie
de Flandre, par ducat, florin, noble ou écu. Les lettres en provenance de
198 F. Hassan Abed Al-Hussein, Trade and business…, p. 102.
aussi le cas dans le commerce hispano-américain, dans les échanges entre
la France et l’Espagne, bien qu’à chaque fois les raisons et les modalités de ces liens ne
soient pas identiques.
200 R. Ehrenberg, op. cit., p. 211.
201 Lettre no 83.
202 R. de Roover, « Anvers… », p. 1010, 1018, 1023.
199 C’est
01 Brumont-Priotti.indd 56
22/04/14 09:01
Identités marchandes
57
l’Espagne, étaient le plus souvent payables en foires. Le change fluctuait
en fonction de plusieurs critères : le taux d’intérêt, les mutations monétaires, l’état de la balance commerciale ou de celle des paiements, la
spéculation et les manœuvres boursières ainsi que les tentatives gouvernementales pour limiter la liberté du marché.
Généralement le change avec les foires de Castille était au-dessous
du pair et, partant, favorable à Anvers, bien que cela n’ait pas été systématique. Les traités espagnols confirment que l’on perd en remettant
d’Espagne aux Pays-Bas, mais qu’on gagne en faisant des remises en sens
inverse 203. Certains auteurs indiquent même qu’il ne s’agit pas véritablement d’un change par lettres, mais seulement d’un change intérieur,
puisque, malgré des unités de compte différentes, il existe un rapport fixe
entre elles 204. Bien que fréquentes, les pertes n’étaient pas automatiques
pour celui qui remettait de l’argent de Castille aux Pays-Bas, puisque sur
les lettres que payent Espinosa à Del Plano le taux de change varie grandement, entre 65,25 deniers de gros et 78,5 deniers de gros par ducat (voir
annexe I) tandis que le ducat est calculé à 75 deniers à Anvers en 1540 205.
Pour faire effectuer des achats de marchandises au comptant à
Anvers, Espinosa devait recourir à Del Plano pour qu’il y emprunte sur
le change. En l’espace de sept ans, ces emprunts représentent plus de
86000 ducats. Pour ce faire, Del Plano mettait ses relations d’affaires à la
disposition du Navarrais (voir annexe I). La liste des donneurs à Anvers
rend compte de la réputation acquise par Del Plano aux Pays-Bas au
sein des différentes « nations » de marchands : les Castillans y dominent
mais des Basques apparaissent également sans compter les étrangers,
majoritairement italiens, mais aussi portugais tandis que les Allemands,
pourtant proches de Del Plano et grands financiers de l’empereur à cette
époque, sont quasiment absents.
Parmi les Castillans, on note tout d’abord la présence de Del Plano
lui-même et celle de l’un de ses associés, Alonso de Santa Gadea, puis
celle de membres de familles connues, les Salamanca, les Medina, les
Santa Cruz, les Pérez. Au total, les « Castillans », dénomination ambiguë
pour certains tels que Del Plano, représentent en valeur 72 % environ
des prêteurs d’Espinosa. Viennent ensuite les Basques tels que Juan de
203 R. de Roover, « Anvers…. », p. 1034. Dans une lettre du 6 août 1541 Espinosa subit
des pertes en remettant de l’argent d’Espagne aux Pays-Bas Dans la lettre no 59 du 6 août
1541 l’on apprend qu’Espinosa subit des pertes en remettant de l’argent d’Espagne aux
Pays-Bas. « Aquí será la relación de las letras que por v.m. he pagado y e tomado a cambio
sobre dél que dello me ará acreedor y deudor. Así bien me ará deudor de lo que se pierde de
aquí para allá en los 2330 ducados […] » (Lettre no 59).
204 M.‑T. Boyer-Xambeu, G. Deleplace, L. Gillard, Monnaie privée…, p. 246 note 1.
C’est le cas après 1517 pour les relations entre la Flandre et l’Espagne. La faculté de théologie de Paris condamne d’ailleurs en 1532 un change d’Anvers sur Medina, en arguant
la possibilité d’apprécier le gain sur une seule opération et dès sa signature, J.A. Goris,
op. cit.
205 J.A. Goris, op. cit., p. 124 note 2.
01 Brumont-Priotti.indd 57
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
58
Cucho, Pedro de Isunza, Lope de Acha, Gaspar de Mújica, Pedro de
Zuazo qui totalisent 17 %, puis les Italiens, les Portugais et autres étrangers dont les avances se montent à un peu plus de 10 %.
En revanche, en ce qui concerne les emprunts qu’Espinosa fait en
Castille, l’éventail des prêteurs (voir annexe II) est plus restreint compte
tenu du fait qu’en Castille, le Navarrais doit faire valoir son propre crédit
même si le tiré en Brabant est toujours Del Plano ce qui confère de la
sécurité à la transaction 206. En Castille, les créanciers d’origine basque
d’Espinosa représentent près de la moitié des sommes prêtées (45 %), les
Castillans 32 % à peu près, les Italiens 23 % environ. Il est à noter que
parmi les créanciers, Lezama, ami d’Espinosa, et les Recalde, patrons de
Lezama, participent pour pratiquement un quart du total des financements d’Espinosa en Castille. En l’occurrence, Del Plano apparaît dans
la plupart des cas, à la fois comme tiré et bénéficiaire.
Bien qu’élémentaires, ces calculs permettent de faire quelques
remarques. Tout d’abord, pour être modestes, les liens entre les affaires du
mercier Espinosa et la finance internationale à Anvers comme en Castille
sont clairement établis. Ensuite, le fonctionnement du marché monétaire
des deux places semble assez fortement personnalisé et dépendre étroitement des relations sociales de l’emprunteur. La confiance est à ce titre
un bien immatériel qui circule, puisque grâce au crédit dont Del Plano
jouit à Anvers, des Italiens effectuent des prêts d’argent à Espinosa en
Castille. C’est précisément le caractère transmissible de cette confiance
qui fut tout à la fois efficace et dangereux.
Les merciers et les marchands empruntaient aussi à court terme en
Castille, de foire en foire, à trois ou quatre mois d’intervalle, emprunt
renouvelable. Ils pouvaient ainsi reporter le paiement d’une dette d’une
foire à l’autre, moyennant un pourcentage variable d’intérêt qui était
fonction de l’étroitesse (pénurie de fonds disponibles) ou de la largesse
(abondance de fonds disponibles) de la place. Sur des extraits de comptes
entre Lojao et Espinosa, l’on note que ce recours coûte de plus en plus
cher aux débiteurs, signe d’une raréfaction de l’argent : d’octobre 1536 à
la foire de Villalón l’argent emprunté coûte 3,5 % et de Villalón à mai 4 % ;
en 1537, le change de mai à août coûte 4 %, 4 % supplémentaires d’août
à octobre (20 septembre 1537), c’est-à-dire 15,5 % sur une année 207. Et
d’octobre à Villalón (20 décembre 1537) l’argent emprunté se paie encore
à 4 %. En 1538, cela monte à 5 % de la foire de Villalón à mai, et même à
6 % de mai à octobre.
206 Plus de 40000 écus sont empruntés en Castille et remboursés à Anvers.
qui est au-dessus de ce que l’édit du 4 octobre 1540 promulgué par Charles
Quint stipule, à savoir que l’intérêt d’un prêt ne peut dépasser 12 %, avec cette restriction qu’il ne peut jamais dépasser le rendement des fonds placés dans le commerce,
R. de Roover, « Anvers… », p. 1038. Toutefois, ces 15,5 % ne sont pas réalisés dans le cadre
d’un prêt à intérêt classique, mais plutôt dans celui des dépôts de foire en foire, comme
ceux réalisés à Lyon.
207 Ce
01 Brumont-Priotti.indd 58
22/04/14 09:01
Identités marchandes
59
Avec des prix de l’argent aussi élevés il était bien difficile de « constituer
du capital » afin d’entrer dans le grand négoce, d’autant que nombreux
étaient ceux qui voulaient profiter de la conjoncture favorable. Nombre
d’acteurs et de groupes d’acteurs ne participaient pas aux opérations de
change, ce qui ne signifiait pas forcément une méconnaissance de ses
mécanismes ou un faible volume d’affaires. Par prudence ou doté d’une
culture commerciale différente, ils préféraient travailler avec du comptant ou avoir recours à des prêts classiques à court terme 208.
5. Prédominance des marchandises fabriquées aux Pays-Bas
L’extension géographique du commerce au début de l’époque moderne,
l’afflux de métaux précieux américains ainsi que les nouveaux moyens
de paiement, les migrations « nationales » et « internationales » dont les
acteurs de nos lettres sont un bon exemple, font augmenter le volume et
la variété des productions disponibles sur les marchés consommateurs.
Cette diversité était en bonne part alimentée par des échanges entre un
lieu de production et un lieu de consommation distants l’un de l’autre,
ce qui aboutissait à une interdépendance entre les marchés locaux et le
commerce international, et entre les acteurs qui en assuraient le fonctionnement (acheteurs, intermédiaires, vendeurs) 209.
Cela impliquait pour les détaillants présents sur les lieux de consommation, comme le mercier dont il est question dans notre source, de s’approvisionner en un nombre chaque fois plus important de marchandises.
D’où le grand éventail de produits évoqués dans les lettres et le risque
pour les petits entrepreneurs, comme Espinosa, de s’impliquer dans un
trop grand nombre d’affaires pour lesquelles ils n’avaient que bien peu
d’expertise. Durant sa période de pleine activité, il avait des affaires
aux Pays-Bas et en Espagne, mais aussi en France et au Portugal, et il
vendait également des marchandises venues d’autres contrées, au rythme
du développement des échanges dans l’Atlantique. Toutefois, dans sa
boutique dominaient les produits fabriqués aux Pays-Bas.
Malgré des difficultés dans plusieurs secteurs économiques à Anvers et
sa région, l’exportation de textiles provenant des Pays-Bas vers l’Espagne
connut un essor certain de 1535 à 1550 210. Un mémoire daté du milieu
208 J.‑P. Priotti, « Plata americana, costes de transacción… » dans I. Lobato et
J. M. Oliva Melgar (éd.), El sistema comercial…
209 À ce sujet, voir C. Antunes, Globalisation…, p. 27 et suiv.
210 Difficultés pour ce qui concerne le commerce des épices portugais, le commerce
transcontinental de l’Allemagne du sud et de transit ou l’exportation des textiles traditionnels, prospérité du commerce avec le sud, notamment avec l’Espagne et ses prolongements américains, renouveau de l’industrie textile des Pays-Bas – on vient de le voir –,
de l’agriculture, prospérité encore de l’économie urbaine et du marché monétaire anversois, H. Van der Wee, The growth…, t. II p. 143.
01 Brumont-Priotti.indd 59
22/04/14 09:01
60
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
des années 1550 qui détaille les marchandises importées par le royaume
de Castille ne mentionne pas moins d’une centaine de produits en provenance des Pays-Bas, ce qui fait écrire à son rédacteur anonyme : « En
esta provincia, me pareze ay muchas mercaderías, dellas buenas y dellas
malas » 211. Si l’on y ajoute les articles provenant d’Angleterre et de la
Baltique, dont Anvers assurait la réexpédition, on comprendra qu’à cette
époque la balance commerciale ait été positive pour les Pays-Bas vis-àvis de l’Espagne 212.
Parmi ces marchandises, les « buenas », celles qui ont le plus de valeur
et qui intéressent le plus les Castillans sont les produits textiles et notre
mercier, même s’il n’a pas l’envergure des grands marchands internationaux, n’échappe pas à la règle. La lecture des lettres et d’autres documents
figurant dans le procès nous permet de voir qu’à côté de la mercerie, il
importe également des produits plus nobles et de plus grande valeur.
Les copies des différents livres de cargaisons où les employés d’Arnao
del Plano ont noté les envois des commandes effectuées par Espinosa
permettent d’approcher les aspects concrets de ces expéditions. En
premier lieu, les marchandises sont emballées en toute sorte de conditionnements qui portent des noms divers, dont certains ne figurent pas
dans les dictionnaires actuels, ni même plus anciens 213, du moins avec ce
sens, comme roldana ou carretel qui doivent désigner des rouleaux tandis
que d’autres sont plus familiers comme fardel (fardeau), paca (paquet),
pipes ou barils. Généralement les commandes de deux foires étaient
regroupées, si bien que les quantités à envoyer étaient assez importantes
et chargées sur plusieurs navires, afin de diviser les risques : le 25 juillet
1535, par exemple, 20 roldanas, 10 carreteles, 9 balles, 2 fardeaux, 7
barils, quelques pacas et paquetas ont été embarqués à bord de vingt
navires différents et ainsi de suite les autres années.
On imagine aisément l’importance de l’organisation nécessaire pour
acheter, empaqueter, acheminer, embarquer et recevoir ces marchandises, puis les décharger, les charger à nouveau sur des mulets pour les
acheminer jusqu’aux foires. D’où la nécessité d’avoir des commissionnaires, eux-mêmes nantis de nombreux serviteurs, des hôtes aux ports
de réception avec leurs employés ; on imagine aussi la quantité de lettres,
contrats, copies nécessaires et dont nos procès donnent une idée, car il
est bien clair que cette organisation peut se gripper, les commandes être
mal effectuées, les paquets mal emballés, les navires faire naufrage, les
portefaix et muletiers être maladroits ou malhonnêtes, ce qui engendre
de nouvelles correspondances, des récriminations, des procès, etc., pour
le plus grand bonheur de l’historien.
211 F. Brumont, « El comercio exterior… » dans H. Casado Alonso (éd.), Castilla…,
p. 179‑190.
212 L. Van Der Essen, « Contribution à l’histoire… », p. 39‑64.
213 Comme, par exemple, la troisième édition du Diccionario de la lengua castellana.
01 Brumont-Priotti.indd 60
22/04/14 09:01
Identités marchandes
61
C’est tout cela qui apparaît dans la correspondance adressée par
Rodrigo de Espinosa à Arnao del Plano ; il n’y manque ni les erreurs
sur les commandes, ou sur les prix, ni le naufrage de navires, avec les
problèmes d’assurance qui s’ensuivent, ni les paquets qui restent bloqués
à Bilbao. Tout cela s’ajoute, comme nous l’avons vu, aux problèmes
de financement qui accablent nos petits merciers-marchands dont la
vie quotidienne n’était décidément pas de tout repos.
La majeure partie des marchandises envoyées des Pays-Bas en Castille
ou en Navarre proviennent de Flandre, de Brabant et de Hollande, leur
cœur industriel. Bien qu’il soit difficile de tirer des généralités de l’activité d’un seul mercier, la diversité des articles provenant des Pays-Bas
eux-mêmes, qu’il commande à Del Plano, semble indiquer qu’Anvers n’a
pas attendu les années 1540 pour parier sur l’exportation des produits
fabriqués sur place et ainsi pallier la crise de sa fonction d’entrepôt 214.
En outre, dans les années qui nous occupent, Anvers et Bergen op Zoom
servent toujours de relais pour des marchandises provenant d’Allemagne
et de la Baltique, par la suite réexportées vers la Péninsule ibérique 215.
Parmi les principaux produits qui apparaissent dans la correspondance que nous publions figurent les textiles dont l’Espagne (et
l’Amérique) faisaient grande consommation. Les toiles de lin appelées
« hollandes » étaient les plus prisées. Elles étaient fabriquées en Flandre
et Brabant, et blanchies en Hollande, à Leyde et à Haarlem principalement. Les plus fines s’employaient pour la lingerie, les chemises, les
mouchoirs, celles de moindre qualité pour les draps et les pourpoints 216.
Rodrigo de Espinosa fait un commerce régulier de ce produit, et dès
1533 il en passe commande 217. Il achète aussi des tissus plus communs
comme les bocaranes (bougrans), tissus de couleur, bleus, verts, incarnats ou noirs servant pour les doublures, fabriqués notamment à Bruges
et à Tournai 218 ou les futaines, tissu mixte de coton et de lin, spécialité
allemande à l’origine (les meilleures venaient d’Augsbourg), mais fabriquées aussi à notre époque aux Pays-Bas, dans les mêmes villes 219 ; pour
Espinosa, les meilleures viennent d’Audenarde (Nardo) et il déclare ne
vouloir que celles-là 220.
Les toiles d’Audenarde, sans autre précision, vont connaître une
fortune durable. Dans les années 1552-1553, même si les futaines d’Audenarde ne sont pas expressément nommées, ce sont elles qui constituent
en valeur la première marchandise exportée des Pays-Bas vers l’Espagne,
214 H. van der Wee et J. Materné, « Antwerp… ».
bien mis en valeur pour les années précédentes par R. Doehaerd, Études
anversoises…
216 V. Vázquez de Prada, Lettres d’Anvers…, tome I, p. 77.
217 Lettres no 1 et 3 ; il reçoit 8 fardeaux de « hollandes » en 1535.
218 Lettre no 1, 3, 8 et 46.
219 V. Vázquez de Prada, Lettres d’Anvers…, tome I, p. 77 et lettre no 3.
220 Lettre no 8.
215 Rôle
01 Brumont-Priotti.indd 61
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
62
loin devant les textiles provenant de Hollande et de Brabant 221. De fait,
mis à part les futaines, d’autres textiles d’Audenarde sont également
fort appréciés des clients castillans des années 1530-1540. Les saetines
ou saytines (satins), des soieries donc, sont des marchandises de grande
valeur, se vendant en Castille à 160 maravédis la vara en août 1535, prix
très élevé si on le compare à celui des toiles françaises ; ils sont fabriqués
essentiellement à Bruges, Valenciennes et Anvers, mais aussi à Audenarde 222 et leur production connaît une forte expansion dans la première
moitié du xvie siècle 223. Pour autant, ces tissus ne pouvaient soutenir la
concurrence des satins italiens, leur qualité inférieure étant due au fait
que seule la chaîne était en soie et le reste en fil 224. Parmi les produits
de luxe, signalons encore les outrefins, fabriqués à Armentières, représentants de l’ancienne draperie, qui en 1555, valait 6 £. 6s. tandis que les
anascotes (tissus de laine) valaient 2 £. 7s. ; on mentionne aussi les tunes,
un peu plus cher que les outrefins et qui sans doute leur ressemblaient 225.
À l’origine, les « anascotes » désignent les serges d’Hondschoote
(centre industriel de tout premier ordre au xvie siècle) 226 mais, par la
suite toutes sortes de serges. Aussi parle-t-on d’« anascotes » d’Anascote (Hondschoote). Dans notre documentation, en 1555, on évoque des
serges d’Anascote (sargas de Anascote). Elles s’exportent en Europe, et ce
qui peut paraître plus étonnant au Moyen Orient et au Nouveau Monde,
leur prix bas et aussi leurs couleurs étant particulièrement appréciés 227.
À la fin du xvie siècle, la production d’Hondschoote a beaucoup chuté
en raison de la révolte des Pays-Bas, de la contrebande hollandaise et du
protectionnisme espagnol 228. Assez semblables aux serges, les ostades
(ustedas) fabriquées à Lille ou Valenciennes et les demi-ostades, confectionnées à Lille et à Béthune sont également mentionnées 229. Avec les
outrefins, les ostades font partie des draps de grande qualité et de haute
valeur.
Une industrie textile de finition s’était développée aux Pays-Bas depuis
la fin du Moyen Âge à la faveur des exportations de tissus anglais vers
les foires du Brabant, et les ateliers urbains et ruraux de fabrication de
textiles autochtones était également en plein essor, à telle enseigne qu’en
221 L. Bril, op. cit., p. 146.
Lettre no 8.
223 H. van der Wee, The growth…, p. 187.
224 J.A. Goris, op. cit., p. 278.
225 Lettre no 70 ; E. Coornaert, Les Français…, tome I, p. 115 pour les outrefins (ultrafinos).
226 E. Coornaert, op. cit., p. 12‑30.
227 E. Aerts, « Économie… » dans W. Blockmans et N. Mout (éd.), The World…, p. 209.
228 E. Coornaert, op. cit., p. 250. D’août 1576 à août 1577 l’exportation est de 85000
pièces à peu près. D’août 1597 à août 1598 elle atteint péniblement 23000 pièces (le chiffre
est à peu près équivalent pour 1599).
229 Lettre no 36 ; E. Coornaert, Les Français…, tome I, p. 115 ; J. A. Goris, op. cit.,
p. 276‑77, 291.
222 01 Brumont-Priotti.indd 62
22/04/14 09:01
Identités marchandes
63
1516, à Anvers, les tisserands représentaient la troisième guilde d’artisans derrière les merciers et les bateliers 230.
Le triomphe de la draperie légère dans les années 1530-1540 conduisit
à la confection d’une riche variété d’articles provenant de centres ruraux
comme Hondschoote, mais aussi de villes comme Arras, Lille, Tournai,
Cambrai, Valenciennes dont il est question dans notre source 231. Soutenues par un fort taux d’urbanisation, les villes des Pays-Bas apparaissent
comme des éléments moteurs de l’activité économique et attirent la main
d’œuvre par leurs activités industrielles et commerciales 232. Pour les
Espagnols, ces marchandises permettaient de compléter leurs assortiments avec des articles plus facilement disponibles que ceux provenant
d’Allemagne ou d’Italie, et de prix et qualité divers et compétitifs.
La variété des articles de mercerie s’exprime aussi bien dans les lettres
que dans les extraits des livres comptables et de cargaisons qui figurent
au procès. La majeure partie provient également des Pays-Bas – on a
vu que les merciers étaient la première corporation artisanale à Anvers
au début du XVIe siècle –. On y trouve en premier lieu les fils fins et
plus grossiers (bramantes), les aiguilles à coudre de plusieurs tailles, les
rubans plus ou moins larges, des petits objets de quincaillerie (crochets,
fil de fer, trépieds, mouchettes, épingles à chapeau) 233, du cuir teint et
des aiguillettes, certaines de couleur, des nappes, des coussins, des tapisseries, des tentures, des brosses, des balles à jouer, des chandeliers, des
peignes (à carder sans doute) 234.
Rodrigo de Espinosa expose à plusieurs reprises l’intérêt qu’il a, avec
les autres merciers, à s’approvisionner en ce qu’il nomme des « grosses
marchandises », c’est-à-dire des hollandes, futaines, etc. En premier lieu,
c’est que, par rapport à la valeur de ces marchandises, le coût du transport est bien moindre que celui des « choses menues » ou pesantes, mais
de peu de valeur. Et, avec sa suffisance habituelle, il expose cette vérité
connue de tous à Del Plano : Ágole saver que en las mercerías menutas
ponemos dineros de casa quando echemos buena cuenta, que a una carga
de fil de fierros que no bale seys myll mrs, cuesta de alquiles tanto como
una carga de olandas y no bendemos a tanta abantaja como las olandas 235.
Ensuite, les merceries et les textiles de prix se vendent à des échéances
230 H. van der Wee, The growth…, t. II p. 133.
Ibid., t. II p. 186.
232 C. Denys et I. Paresys, Les anciens Pays-Bas…, p. 31‑32.
233 Parmi la quincaillerie, E. Coornaert mentionne les rocailles (Les Français…,
p. 118), mais comme Espinosa commande de « 30 grosses de rocaille bleu, noire et jaune »
(Lettre no 8), en même temps que de la mercerie, il est plus probable qu’il s’agit de tissus.
234 Voir la commande passée par Espinosa à Del Plano en avril 1536 pour assortir
ceux qu’il a déjà (Lettre no 8). Sur ces marchandises, voir J.A. Goris, op. cit., notamment
p. 274‑316. Outre les textiles et merceries, quelques produits secondaires figurent dans les
exportations vers l’Espagne, comme le fil de fer ou l’ambre.
235 Lettre no 3.
231 01 Brumont-Priotti.indd 63
22/04/14 09:01
64
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
diverses, ce qui permet de faire rentrer de l’argent frais à divers moments
de l’année.
Malgré son envie d’égaler les grands marchands, son fonds de
commerce demeure la mercerie, c’est-à-dire des dizaines d’articles divers,
dont le mercier et son commissionnaire doivent connaître les caractéristiques, les variétés, les lieux de fabrication et les fournisseurs, car la
concurrence est telle sur ces articles que si l’on ne « colle » pas aux désirs
des acheteurs revendeurs, on se retrouve avec la marchandise sur les
bras, la hantise de notre mercier, d’autant plus que, comme nous l’avons
signalé plus haut, ces années 1530 semblent être marquées par l’afflux de
nouveaux commerçants, peut-être moins prudents que les anciens et qui
perturbent le marché 236.
Des années 1530 aux années 1550, les Pays-Bas continuent à jouer
un rôle d’intermédiaire pour les produits venus d’Allemagne et de la
Baltique. Des textiles, du cuivre et de la cire en composent l’essentiel.
Les futaines blanches d’Augsbourg sont en vogue dans les années 1530,
mais on en fait encore grand commerce dans les années 1550-1560. Des
couteaux proviennent d’Allemagne et de Bohême. La métallurgie du
cuivre est développée dans la vallée de la Meuse moyenne (notamment
à Dinant et à Bouvignes), mais le minerai n’est pas extrait de la région
et provient plutôt d’Europe centrale, Carpates de Hongrie, Allemagne
du Sud (Thuringe, Tyrol), Bohême et Slovaquie 237. Le cuivre de Hongrie
est de très bonne qualité. Dès la seconde moitié du siècle, bien que le
métal en soit de qualité moindre, de nouveaux centres d’exploitation en
Norvège et en Suède (cuivre de Falun) concurrencent le cuivre hongrois
et al.lemand.
La cire est un important article d’exportation à partir d’Anvers puis
de Hambourg à la fin du siècle, à destination de la péninsule. Cette cire
a plusieurs origines : les flottes des Hanséates en apportent du Duché
de Lunebourg, de Prusse, Pologne, Livonie et Moscovie. Les produits
moscovites (achetés à Narva) sont les plus appréciés, viennent ensuite
ceux d’Osterlande et des Pays Bas, ainsi, de Bois-le-Duc 238. En Espagne,
sa demande est particulièrement forte dans les églises et monastères à
partir de février et avant Pâques, pour les fêtes de la Chandeleur, de la
semaine Sainte.
Les mentions relatives au poivre sont intéressantes, car elles
concernent à la fois du poivre chargé par Del Plano depuis Anvers et
du poivre pouvant être directement chargé de Lisbonne à destination de
Saint-Sébastien par un ami d’Espinosa. Cela montre bien les mutations
de l’époque concernant les circuits de redistribution de cette marchandise, nous y avons fait allusion. Les itinéraires se multiplient et Anvers
236 Lettre no 3 : « tantos merceros nuevos que se an echo de nuevo que no echan cuenta,
sino a montón ».
237 F. Braudel, Civilisation…, tome II, p. 281.
238 V. Vázquez de Prada, Lettres d’Anvers…, p. 70.
01 Brumont-Priotti.indd 64
22/04/14 09:01
Identités marchandes
65
voit à cette époque son monopole sur la précieuse épice un tant soit peu
contesté, des envois directs ayant lieu non seulement vers le sud de la
France et l’Italie 239, mais également vers l’Espagne. Cette multiplicité
des possibilités d’approvisionnement peut entraîner des dysfonctionnements dans le marché, comme en 1539 quand, au grand dam de nos
merciers, la Navarre est tellement inondée de poivre que l’on doit chercher à le vendre en France 240.
Pour avoir un assortiment convenable, il faut y ajouter des marchandises de France. Elles apparaissent avec une certaine fréquence dans
l’éventail de produits qu’Espinosa propose à ses clients. Des textiles
(toiles de Bretagne 241 et draps de Rouen 242), du papier, des articles de
mercerie et des colorants, surtout le pastel, constituent les produits français les plus importants.
Les marchandises françaises de plus haut prix sont les « rouens »,
draps fins fabriqués dans la ville même et les localités des alentours
du port normand, particulièrement à Neubourg 243, et exportées par
le port de Rouen directement à Bilbao ou par le relais nantais. Toutefois, comparée aux sayettes, par exemple, elles sont d’un prix bien plus
modéré. C’est grâce à leur bonne qualité et à des bas prix relatifs que
les draps normands et bretons vont s’imposer sur les marchés castillans
pendant plus d’un siècle et demi, non seulement en Castille mais aussi
sur les marchés américains. Ainsi les bocaranes (bougrans) de Rouen
sont évoqués dans la correspondance et leur prix est plus modéré que
ceux qui viennent des Pays-Bas. Quant à la mercerie, des peignes fabriqués en Béarn ainsi que des agujetas (les aiguillettes sont des lacets de
cuir servant à fermer les pourpoints et les chausses, grande spécialité de
Niort) sont envoyés aux foires de Castille. Espinosa reçoit aussi par voie
de Nantes des marchandises de Rennes 244.
En provenance de Bordeaux, le Navarrais réceptionne également du
pastel, une centaine de balles en 1536 245. À partir du début du xvie siècle,
l’importance croissante du marché et des marchands ibériques à
Bordeaux et à Toulouse se traduit par la déviation d’une partie du trafic
239 H. van der Wee, Antwerp…, p. 154‑155 ; H. van der Wee et J. Materné, « Antwerp… »
dans J. van den Stock (éd.), Antwerp…, p. 22.
240 Lettre no 36.
241 Lettre no 3. Sur les marchandises importées de Bretagne, des toiles essentiellement, voir H. Lapeyre, Une famille…, p. 509‑511 et H. Casado Alonso, « La Bretagne… »
dans J. Kerhervé et T. Daniel, 1491…, p. 81‑98 et « Le commerce des ‘marchandises de
Bretagne’… », p. 29‑50 ; J. Bottin, « Les toiles de l’Ouest… », p. 15‑27.
242 Nous présentons ci-dessous la répartition géographique de la vente de ces tissus
aux foires de Castille pour les années 1536-1538, où l’on voit qu’ils avaient une large diffusion dans le royaume (voir annexe III)
243 H. Lapeyre, Une famille…, p. 508 ; Jean-Louis Roch, « La crise de la draperie
rouennaise… » dans M. Arnoux et A.‑M. Flambard Héricher (éd.), La Normandie…,
p. 153‑177.
244 Lettre no 7.
245 Ibid.
01 Brumont-Priotti.indd 65
22/04/14 09:01
66
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
du pastel – destiné auparavant à Londres – vers Bilbao afin d’approvisionner l’industrie textile castillane et d’effectuer des réexportations vers
l’Angleterre et les Pays-Bas. Pour les années 1519 et 1520 respectivement,
le port basque est devenu un point de passage important puisqu’il représente en moyenne sur ces deux années presque 18 % des exportations
totales de pastel réalisées au départ de Bordeaux 246. La vitalité de ce
commerce pastelier atlantique reste entière jusqu’au début des années
1560 247.
Les importations d’Espagne sont moins diversifiées. Dans les années
1550, les produits espagnols expédiés aux Pays-Bas et mentionnés dans
les lettres ont une triple origine. Tout d’abord, les produits que l’Espagne redistribue : il s’agit notamment d’épices des Indes Occidentales,
lesquelles, par le relais andalou, sont acheminées vers les Pays-Bas,
comme la réglisse dont une partie provient aussi d’Aragon, ou la casse,
et d’huile de baleines chassées par les pêcheurs basques et exportée vers
Anvers. D’autres produits sont fabriqués en Andalousie même, comme
les taffetas double de Grenade. L’alun du sud de l’Espagne, qui sert de
mordant, c’est-à-dire à fixer la teinture sur les textiles, trouve également
des débouchés aux Pays-Bas. Par ailleurs, des marchandises provenant
du nord de l’Espagne sont chargées à destination des Pays-Bas : le safran
d’Aragon se vend sec ou gras sur les marchés brabançons, plus cher de
20 % dans le premier cas que dans le second ; le fer du Pays Basque, un
des principaux producteurs européens, et la laine castillane ou navarraise, font également partie des marchandises expédiées à Anvers, bien
qu’en assez faible quantité pour le premier de ces deux articles, compte
tenu de la concurrence liégeoise.
La France, pour sa part, importe également des laines espagnoles.
Dans notre documentation, cette laine est déchargée à Rouen. Comme
elle est aussi un des principaux produits d’exportation vers les Pays-Bas,
il est possible que la Normandie ne soit qu’une étape et que cette laine
soit dirigée postérieurement vers Bruges 248. Cette laine est très appré246 Pourcentage établi à partir des chiffres donnés par J. Bernard, Navires et gens
de mer…, t. I, p. 22 note 23 et des calculs que nous avons effectués grâce aux données
publiées dans le tome III de ce même ouvrage.
247 La famille Bernuy, de Burgos, propriétaire au début du XVIe siècle, à Toulouse,
du magnifique hôtel particulier que l’on peut y voir encore aujourd’hui, importe de
grandes quantités de pastel par Bilbao. Pour la seule année 1546, la compagnie Bernuy
vend pour plus de 89 millions de maravédis de marchandises, la totalité ou presque
en pastel, H. Casado Alonso, « Finanzas… », p. 12. Sur l’évolution du commerce du
pastel, F. Brumont, « La commercialisation du pastel… », p. 25‑40 et « Géographie du
commerce de Bordeaux… »
248 En effet, dès la fin du xiiie siècle, la laine espagnole est tissée sur les métiers de
Bruges, bien que sa fortune date du xive siècle. Elle supplante alors les laines anglaises
dont l’exportation diminue à cause des prohibitions royales. Le rattachement des PaysBas à la monarchie hispanique facilite ce transfert. Malgré la rivalité d’Anvers, Bruges
continue d’être le principal point d’arrivée des laines qui viennent de Castille par les ports
du nord de l’Espagne. C’est elle qui a obtenu le droit d’« estaple » des laines espagnoles
01 Brumont-Priotti.indd 66
22/04/14 09:01
Identités marchandes
67
ciée pour la fabrication des draps légers (sayas) dont nous avons déjà
parlé. Même si ces envois de matière première régressent dans la seconde
moitié du xvie siècle, à cause d’un certain développement de l’industrie
espagnole, les laines castillanes remplissent encore un rôle important
dans la confection d’« anascotes » par exemple. Une fois manufacturées,
elles sont en partie réexpédiées vers la péninsule.
Les principaux centres lainiers sont en Castille, Burgos, Ségovie,
mais aussi certaines localités de Rioja (Belorado, Torrecilla de Cameros,
Nájera, Santo Domingo, Logroño) 249. Il y a d’autres centres lainiers en
Navarre, Aragon, Andalousie, mais la Castille et la Rioja retiennent plus
notre attention puisque leur laine s’exporte par Bilbao, port particulièrement mis en valeur par notre source. Ce marché de la laine est dominé
dans le Nord de l’Espagne par quelques grands négociants burgalais.
6. Sources 250
a. Procès d’où sont tirées les lettres publiées ci-après
N° 9216 (II) : procès entre Arnao del Plano, marchand d’Anvers et
Rodrigo de Espinosa, marchand de Pampelune, au sujet d’environ 8000
ducats dus par le second au premier pour livraison de marchandises de
Flandre, 1543, 1000 folios environ.
Outre les lettres publiées ci-dessous, ce document comprend la récapitulation effectuée par les experts nommés lors du procès, des dettes et
créances des deux protagonistes, tirées des différents livres d’Arnao del
Plano et couvrant la période 1533-1541. Ces experts sont deux marchands
originaires de Bilbao, Pedro de Zuazo et Adriano de Arriaga, et deux
originaires de Navarre, Johan d’Azcoity et Joan Pérez de Berrotarán.
Y figure aussi le résumé des cargaisons de marchandises effectuées par
Arnao del Plano pour et à la demande d’Espinosa (1535-1541), extrait
de la main de Juan de Ugarte, marchand de Bilbao, citoyen de Middelbourg.
N° 210 223 : Juan de Lojao contre Juan de Arrieta sur les comptes de 14
sacs de réglisse, 1540.
Ce document contient des extraits du livre de comptes d’Arrieta
sur la vente des réglisses, ainsi que de trois balles de pelleterie et des
aux Pays-Bas. Elle en a confirmation en 1493 par l’archiduc Maximilien et parvient à le
conserver pendant tout le xvie siècle et plus tard encore, V. Vázquez de Prada, Lettres
d’Anvers…., tome I, p. 105, 107.
249 Voir F. Brumont, « La laine… », p. 317‑332, et « Un foyer de draperie rurale… »,
p. 33‑50 ; T. Guiard-Larrauri, Historia del Consulado…, p. 69 et suiv. ; H. Lapeyre, El
comercio exterior…
250 Tous les documents proviennent de l’ARN Tribunales reales ; sauf indication
contraire, les personnages cités résident à Pampelune.
01 Brumont-Priotti.indd 67
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
68
marchandises achetées à Bruges (draps) avec la copie de plusieurs lettres
de change.
N° 118 040 : Antonio de Añués, résidant à Anvers, contre Rodrigo de
Espinosa à propos d’une cédule de 315322 maravédis dus par Espinosa à
Añués pour l’envoi de marchandises, 1544, 33 folios 251.
Outre les lettres que nous publions, ce procès contient des extraits
de la comptabilité particulière entre les deux hommes qui concernent
notamment l’envoi de 40 balles de papier.
N° 145 095 : procès entre San Juan de Arbieto, de Bilbao, contre Juan
de Aquerreta, sur le paiement de 235066 maravédis dus pour certaines
marchandises de Flandre délivrées à Aquerreta par Arbieto, 1558, 57
folios.
Ces marchandises sont essentiellement des toiles et des draps. Cette
documentation concerne aussi l’envoi de 566 fardeaux de réglisse par
Aquerreta à Miguel de Gámez, son créancier, à Anvers. Gámez a fait
faillite et a quitté les Pays-Bas.
b. Autres procès concernant les marchands cités dans les lettres éditées
N° 8881 : Rodrigo de Espinosa contre les fermiers des douanes (tablas)
de Navarre, 1536.
Espinosa se plaint de ce qu’on lui a fait payer des droits sur du papier
qu’il a fait entrer dans le royaume alors qu’il est habitant de Pampelune
comme ses parents García de Espinosa et María de Ríosabel. Contient
l’ordonnance des Tablas du 24-XII-1531 et le contrat d’affermage de
Bernal Cruzat pour les années 1535-37 d’un montant de 35500 livres par
an.
N° 497 : Juan de Lojao, menor, contre Juan de Aquerreta, 1541, 14 folios.
Procès au sujet de 178,5 ducats dus par Aquerreta, son beau-frère,
reste de 400 ducats prêtés en foire de Villalón. Des arbitres ont été
nommés.
N° 9170 : procès sur le même sujet entre les mêmes (1542, 27 folios).
Deux marchands de Saragosse, qui ont été payés avec cette créance,
font saisir les biens d’Aquerreta.
N° 197 458 : Juan de Arrieta (Bruges) contre Francisco Navarro (Tudela),
1544, 54 folios
Dette de 340 ducats d’Arrieta (lettres de change protestées). Contient
les originaux de 6 lettres de change tirées d’Anvers sur les foires de
Castille.
251 01 Brumont-Priotti.indd 68
Voir également la note à la lettre no 54.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
69
N° 210 267 : la veuve de Francisco Navarro contre Juan de Arrieta.
La créance provient de la vente de laines par Navarro à Arrieta.
Contient l’original (en français) d’un accord passé entre les deux le 12-IV1542, ainsi que l’inventaire des biens de F. Navarro.
N° 65 594 : Esteban et Juan Lojao contre Rodrigo de Espinosa, celui-ci
demandant 166129 maravédis provenant d’une compagnie faite entre eux
pour l’achat de draps de Rouen, 1540-1548.
La compagnie était composée de Jean Guénon, marchand de Rouen
(dit Petijean), Juan Lojao et Pedro de Eraso, au nom d’Espinosa, pour
acheter des draps de Rouen en 1534 (pour 4978 livres tournois) et en
1536 (5557 livres). Outre les actes originaux des notaires rouennais, ce
procès contient la comptabilité de la vente des 61 fardeaux de « rouens »
achetés en 1536 et vendues notamment à la foire de mai 1536 de Medina
del Campo. S’y ajoute la comptabilité de nombreuses affaires qu’ils ont
eues entre eux (vente de laine, draps, vin).
N° 130 713 : María de Yabar, femme de Gonzalo de Orcayen, habitants
de Yabar, contre Rodrigo de Espinosa, 1541.
Espinosa est accusé d’avoir abusé de cette demoiselle, en mars 1538,
en lui promettant le mariage. Il est condamné à payer 40 livres. Contient
une cédule de Charles Quint (31-I-1540) en faveur de la plaignante.
N° 118 141 : Esteban et Juan Lojao contre Rodrigo de Espinosa, sur le
paiement de 486 livres tournois, 1548.
Il s’agit d’affaires traitées entre Pedro de Eraso, facteur d’Espinosa,
et les Lojao, notamment de la vente de sacs de laine (400 environ), de
23,5 tonneaux de vin ainsi que du blé, dans lesquelles Eraso, les Lojao et
Petijean Guénon, marchand de Rouen résidant à Bayonne, participaient
pour un tiers chacun (1539). Les Lojao reconnurent devoir 1634 livres
(2-IV-1539), mais se réfugièrent dans une église (29-IV-1540). Contient la
comptabilité entre les parties.
N° 10219 : Gregorio de Ayala et Al.onso de Santa Gadea (Anvers) cessionnaires d’Arnao del Plano, contre Rodrigo de Espinosa au sujet des 8000
ducats environ dus par ce dernier au défunt Del Plano, 1549
La cession de la créance a été faite par Del Plano le 13-VI-1544. Ayala
et Santa Gadea procèdent aussi contre Juan de Arrieta, créancier de Del
Plano pour 8500 ducats et qui a fait saisir les biens d’Espinosa. Contient
l’inventaire des biens d’Espinosa (22-VII-1544) : maisons vignes, teinturerie.
N° 9421 : la ville de Pampelune contre Arnao del Plano, 1546, 16 folios.
Arnao del Plano a obtenu une provision de l’empereur pour l’exécution de la sentence contre Rodrigo de Espinosa (20-V-1545). Mais la ville
s’oppose à la vente d’une maison, vigne et teinturerie, lesquels biens n’appartiendraient pas à Rodrigo, puisque la ville les aurait acensés à Juan
01 Brumont-Priotti.indd 69
22/04/14 09:01
70
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
de Espinosa, teinturier. Elle veut y installer un abattoir, car le précédent,
situé près du château royal, a été pris pour y mettre des munitions.
N° 36658 : Juan de Çaro, habitant de Çaro (Basse Navarre) contre Juan
de Lojao menor, au sujet de la vente de 80 porcs, 1552, 36 folios.
Çaro n’a pu récupérer l’argent dû par Lojao car celui-ci est en fuite à
cause de ses dettes ; à cette occasion Lojao est qualifié de tratante.
01 Brumont-Priotti.indd 70
22/04/14 09:01
Identités marchandes
71
7. Annexes
Abréviations
Esc :
C/u :
C/du :
Du :
Di :
Mrs :
01 Brumont-Priotti.indd 71
écus
chaque unité
chaque ducat
ducat(s)
denier(s)
maravédis
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 72
15.2.1536
21.1.1536
3.11.1535
7.9.1535
28.8.1535
30.7.1535
9.7.1535
22.5.1535
10.5.1535
16.3.1535
26.11.1534
18.2.1535
24.7.1534
1.6.1534
Date
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Preneurs
à Anvers
1000du/foire de mai Medina Arnao del Plano
del Campo
1000du/foire de mai Medina Arnao del Plano
del Campo
1000du/foire d’octobre
Medina del Campo
500du/foire d’octobre
Medina del Campo
300du/ foire d’octobre
Medina del Campo
500du/ foire d’octobre
Medina del Campo
1000du/foire de Villalón
200du/octobre, Medina del
Campo
700du/octobre Medina del
Campo
500du/foire de Villalón
1000du/foire de mai Medina
del Campo
649du/foire de mai Medina
del Campo
1200du/foire août Medina
de Ríoseco
50du/foire août Medina de
Montant de la lettre/lieu du
­paiement en ­Castille
Leonardo Gentil
Diego de Santa
Cruz Salamanca
Luis Pérez
Rodrigo de Soria
Antonio Perez,
Portugais
Lope de Acha
Diego de Tordomar
Diego de Tordomar
Lope de Acha
Cristóbal de
Salinas
Alonso López
Gallo
Rodrigo de Soria
Alonso de Santa
Gadea
Arnao del Plano
Donneurs
à Anvers
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Tirés en ­Castille
Cataño Pinelo et compagnie
Rodrigo de Dueñas
Alonso de Salamanca
Juan de Basurto Acha et
Francisco de Medrano
Alonso Aguado
Veuve et héritiers de Pedro
de Enciso
Reinaldo Strozzi
García de Matanza
Fernando Daça Medina et
héritiers de Jaime López
García de Matanza
Juan Martínez de Nájera
Alonso de Salamanca
74,5di
74di3/4
75di
75di1/4
75,5di
75di
74di1/8
74di3/4
74di
76di
77di
76di
Taux
de change
Bénéficiaires en ­Castille
du ducat
en ­Brabant
Diego de Ribera et Al.onso 76di ¼
Moreno
Luis Gallo
76di 7/8
Annexe I
Remboursement des emprunts faits à Anvers par Del Plano pour le compte de Rodrigo de Espinosa (1534-1541)
ARN, Tribunales reales, nº 9216-II, fº 2-54
72
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 73
500du/foire de Villalón
1000du/foire de Villalón
500du/foire de mai Medina
del Campo
1000du/foire de mai Medina
del Campo
700du/foire de mai Medina
del Campo
500du/foire de mai Medina Arnao del Plano
del Campo
1500du/foire de mai Medina Arnao del Plano
del Campo
300du/foire de mai Medina Arnao del Plano
del Campo
17.10.1536
23.10.1536
10.12.1536
28.12.1536
27.1.1537
6.2.1537
20.2.1537
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Juan de Cucho
Juan Bautista
Guichardini
Juan de Cucho
Rodrigo de Soria
Pedro de Porres
Jerónimo de
Carrión
Juan Carlos
Affeitati
Arnao del Plano
Casin de la
Bocante
Rodrigo de Soria
Juan de Doipa
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Diego de Santo
Domingo
Diego Tordomar
Antonio Ruiz
Pedro de Isunza
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Juan de Matanza
Fernando de
Zuazo
Arnao del Plano
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Juan de Aberasturi et
Martín de Anuncibay
Fernando de Ulibarri et
Pedro de Jaén
Juan de Curiel, Hernando
et Juan de Ortega de
Herrera
Reinaldo Strozzi
Diego de Cariión
Fernando Daza Medina et
héritiers de Jaime López
Diego de Yanguas
Reinaldo Strozzi
71di3/4
71di3/4
72di
72di
71di1/3
74di3/4
71di1/3
75di
70di2/3
71,5di
66di
66,5di
Pedro et Al.onso Arlanzón
Francisco de Echávarri et
Juan de Cucho
Alonso de Salamanca
Gregorio de Cerezo
65di3/4
68di
67 ¾ di
69di
73di7/8
74,5di
Juan de Lantadilla
Francisco Doipa et Juan de
Zuazo, et à défaut à Lope
Pérez et Luis Maluenda
Juan de San Martín et
Fernando de Matanza
Francisco de Olabe ou
Lope Gallo
Pedro de Jaén
Martín del Barco
Identités marchandes
20.2.1537
6.2.1537
6.2.1537
5.8.1536
5.8.1536
5.8.1536
21.7.1536
18.7.1536
Arnao del Plano
Arnao del Plano
500du/foire d’août Medina
de Rioseco
1000du/foire d’août Medina
de Rioseco
400du/foire d’août Medina
de Ríoseco
500du/foire d’octobre
Medina del Campo
1200du/foire d’octobre
Medina del Campo
488du/foire d’octobre
Medina del Campo
1000du/foire de Villalón
500du/foire de Villalón
31.3.1536
21.4.1536
Arnao del Plano
275du/foire de mai Medina
del Campo
700du/foire de mai Medina
del Campo
16.2.1536
73
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 74
1000du/foire de Villalón
500du/foire de Villalón
430du/foire de Villalón
500du/foire de mai Medina
del Campo
500du/foire de mai Medina
del Campo
363 4/5du/foire de mai
Medina del Campo
914 2/3du/foire de mai
Medina del Campo
285,5du/foire de mai
Medina del Campo
1000du/foire de mai Medina
del Campo
17.11.1537
21.11.1537
27.11.1537
3.12.1537
25.2.1538
13.2.1538
9.2.1538
31.12.1537
3.12.1537
11.8.1537
11.9.1537
17.11.1537
1000du/foire d’août Medina
de Ríoseco
400du/foire d’août Medina
de Ríoseco
1000du/foire d’octobre
Medina del Campo
1656,5du/foire d’octobre
Medina del Campo
1000du/foire d’octobre
Medina del Campo
350du/foire d’octobre
Medina del Campo
866 1/3 du/foire d’octobre
Medina del Campo
168du/foire de Villalón
3.8.1537
26.7.1537
11.7.1537
26.5.1537
15.5.1537
Date
Montant de la lettre/lieu du
­paiement en ­Castille
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Diego de Santa
Cruz
Dimas Ferrer
Alonso de Santa
Cruz
Diego Méndez
Juan de Medina
Francisco de
Sandoval
Luis Pérez
Martín de Aguirre
Antonio de Oriaybrea
Juan de Medina
Diego de Tordomar
Luis Pérez
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Rodrigo de Soria
Alexandro del
Pogio
Luis de Castro
Antonio Ruiz
Juan de Arrieta
Donneurs
à Anvers
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Preneurs
à Anvers
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Tirés en ­Castille
72 di
Antonio de Santa Cruz
Luis Tristán
Rodrigo de Dueñas
Pedro et Al.onso de Arlanzón
Juan de Villasante
Reinaldo Strozzi
Pedro de Jaén
Bernaldino et Cristoforo de
Cernisculi
Diego de Medina Mazuelo
Alonso de Salamanca
Rodrigo de Dueñas
García de Matanza
78,5di
76di
76di
75di7/8
76di
76di
78di1/4
78di1/3
75di1/8
75di7/8
72 7/8 di
76di
Juan Bautista Bernardini
71 di
ou à son ordre
Diego López Gallo et héri- 71di3/4
tiers de Jerónimo Castro et
Francisco de Maluenda
Juan Martínez de Nájera
72di7/8
Martín de Lazcano ou son
fondé de pouvoir
Rodrigo de Dueñas
Bénéficiaires en ­Castille
Taux
de change
du ducat
en ­Brabant
72 di
74
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 75
1000du/foire de Villalón
1000du/foire de Villalón
1000du/foire de Villalón
316du/foire de mai Medina
del Campo
1000du/foire de mai Medina
del Campo
1016,5du/foire de mai
Medina del Campo
370du/foire de mai Medina
del Campo
231,5du/foire de mai
Medina del Campo
2000du/foire d’août Medina
de Ríoseco
2.11.1538
12.11.1538
11.12.1538
11.12.1538
30.1.1539
14.5.1539
Luis Pérez
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Diego de Tordomar
Luis Pérez
Alonso Payan
Pedro de Porres
Pascual de Espinosa et Lorenzo
de Espinosa
Francisco de
Barrios
Diego de Tordomar
Antonio de
Polonco
Antonio de
Polonco
Gaspar de Mújica
Arnao del Plano
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Pedro de Jaén
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Fernando de Matanza et
Ana de la Cadena
Gregorio et Al.onso de
Polanco
Alonso Payan ou Rodrigo
Paez
Reinaldo Strozzi
Lope Pérez et Luis
Maluenda
Reinaldo Strozzi
Pedro de Jaén
Rodrigo de Espinosa
García de Matanza
Rodrigo de Espinosa
Esteban de Burgos
Diego de Trauco
Alonso de Maluenda
Rodrigo de Espinosa
75di1/8
75di1/4
76di
74di
74di1/4
75di2/3
76di1/8
75di1/4
75di3/4
77di2/3
77di2/3
77di
75,5di
77di1/6
77di1/4
García et Antonio de Santa 76di
Cruz
Alonso de Maluenda
75,5di
Jerónimo de Tamayo
Diego de Carrión et compagnie
Reinaldo Strozzi
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Vicente Guinisi et Rodrigo de Espinosa
compagnie
Francisco de
Rodrigo de Espinosa
Barrios
Arnao del Plano
Rodrigo de Espinosa
Pedro de Tamayo
Luis Pérez
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Identités marchandes
15.3.1539
15.3.1539
11.2.1539
11.2.1539
300du/foire de Villalón
2.11.1538
508,5du/foire d’août
Medina de Ríoseco
1000du/foire d’octobre
Medina de Ríoseco
1170du/foire d’octobre
Medina de Ríoseco
1000du/foire d’octobre
Medina de Ríoseco
1000du/foire de Villalón
249du/foire d’octobre
Medina del Campo
1000du/foire de Villalón
2.9.1538
16.8.1538
6.7.1538
3.6.1538
3.6.1538
18.4.1538
75
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 76
600du/foire d’octobre
Medina del Campo
1000du/foire d’octobre
Medina del Campo
175du/foire d’octobre
Medina del Campo
611 3/4du/foire d’octobre
Medina del Campo
1517du/foire de Villalón
1000du/foire de Villalón
170du/foire de Villalón
500du/foire de mai Medina
del Campo
1000du/foire de mai Medina Arnao del Plano
del Campo
1700du/foire de mai Medina Arnao del Plano
del Campo
2182du/foire d’octobre de
Medina del Campo
1700du/foire d’octobre de
Medina del Campo
1500du/foire d’octobre de
Medina del Campo
11.6.1539
3.7.1539
3.7.1539
21.8.1539
21.10.1539
25.10.1539
16.12.1539
20.1.1540
26.1.1540
5.2.1540
3.6.1540
22.6.1540
14.7.1540
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Jerónimo de
Paredes
Arnao del Plano
Pedro de Porres
Francisco de
Cisneros
Juan de Bilbao
Diego de Astudillo
Diego de Tordomar
Pedro de Isunza
Diego de Santo
Domingo
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Juan de Medina
Diego de Santa
Cruz Salamanca
Arnao del Plano
Juan de Medina
Francisco de
Cisneros
Diego de Tordomar
Arnao del Plano
Rodrigo de Espinosa
Tirés en ­Castille
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Baltasar de Haldo Rodrigo de Espinosa
Francisco de
Cisneros
Donneurs
à Anvers
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
607 1/6du/foire d’octobre
Medina del Campo
11.6.1539
Arnao del Plano
2000du/foire d’octobre
Medina del Campo
Preneurs
à Anvers
30.5.1539
Date
Montant de la lettre/lieu du
­paiement en ­Castille
68,5di
69di
71,5di
71,5di
71di1/4
71di1/4
71di1/4
71di1/3
65di3/4
65di1/4
68,5di
66di1/4
Pedro de la Torre, Juan et
Al.onso de Vitoria
Juan de Salamanca
66di
Pedro de la Torre, Juan et
Al.onso de Vitoria
66di
Héritiers de Alonso de
Astudillo et Juan de Lerma
Polanco
Fernando de Matanza et
Ana de la Cadena
Lesmes de Astudillo
Francisco de Echávarri ou 68di
Pero Martínez de la Puebla
Juan de Santo Domingo
Diego de Medina Mazuelo
Bernaldino de Salamanca
Fernando de Matanza et
Ana de la Cadena
Diego de Medina Mazuelo
Diego Pardo Santa Cruz
Sebastián de Benavente
Pedro de la Torre et Juan
Alonso de Vitoria
Bénéficiaires en ­Castille
Taux
de change
du ducat
en ­Brabant
76
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
22/04/14 09:01
600du/foire d’octobre de
Medina del Campo
1600du/foire d’octobre de
Villalón
400du/foire d’octobre de
Villalón
1000du/foire d’octobre de
Villalón
990du/foire d’octobre de
Villalón
990du/foire d’octobre de
Villalón
1000du/foire de Villalón
617 1/7du/foire de Villalón
37du/Pampelune
700du/foire de mai
700du/foire de mai de
Medina del Campo
510 1/3du/foire de mai de
Medina del Campo
600du/foire de mai de
Medina del Campo
700du/foire de mai de
Medina del Campo
282,5du/foire de mai de
Medina del Campo
1030du/foire de mai de
Medina del Campo
200du/foire de mai de
Medina del Campo
794 2/3du/foire de mai de
Medina del Campo
17.7.1540
18.10.1540
18.10.1540
8.11.1540
01 Brumont-Priotti.indd 77
8.11.1540
8.11.1540
8.11.1540
8.11.1540
31.12.1540
1.2.1541
10.3.1541
13.3.1541
31.3.1541
2.4.1541
21.4.1541
4.5.1541
9.5.1541
9.6.1541
Arnao del Plano
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Juan de Cucho
Juan de Medina
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Daniel et Antonio Rodrigo de Espinosa
Bonberga
Arnao del Plano
Pedro de Zuazu
Pedro de Zuazu
Juan de Medina
Juan Donato
Juan Ruiz
Martín de Eugui
Luis Gallo
Juan de Medina
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Juan Bautista
Guichardini
Fernando de
Mújica
Fernando de
Mújica
Luis Gallo
Juan de Aberasturi
Juan de Teza
Alonso Gutiérrez
Francisco de Dueñas
Héritiers de Alonso de
Astudillo
Martín de Lupardo
Alonso Pesquier
Juan Bautista Beloti
Juan Ruiz de Vergara
Martín de Eugui
Alvaro Gallo
Alonso et Pedro de
­A rlanzón
Jacobe de Agurto
Juan de la Haya et Juan
Ximenes
Francisco Corsini
Antonio de Mújica
Juan de Castro Mújica
Diego López Gallo
69di2/3
71di
69di
69di
69di1/4
69di
70di1/4
70di1/4
70di3/4
6l 6di c/du
70di
70di3/4
66,5di
66,5di
66,5di
70di1/3
70di1/3
68di3/4
Identités marchandes
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
77
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 78
300du/foire de mai de
Medina del Campo
2000du/foire d’octobre
1000du/foire d’octobre
Medina del Campo
2500du/foire de Villalón
3000du/foire de mai
9.6.1541
21.7.1541
21.7.1541
5.12.1541
5.12.1541
100du/foire de mai de
Medina del Campo
9.6.1541
Date
Montant de la lettre/lieu du
­paiement en ­Castille
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Preneurs
à Anvers
Manuel Bernaldez
Fernando de
Mújica
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Juan de Cucho
Juan de Cucho
Donneurs
à Anvers
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Tirés en ­Castille
Alonso de Maluenda
Juan et Al.onso de Salamanca
Fernando Daza Medina
Martín de Ugarte
Francisco de Cucho
Diego de Retana
Bénéficiaires en ­Castille
69di1/3
67di3/4
70di7/8
74,5di
69di2/3
69di2/3
Taux
de change
du ducat
en ­Brabant
78
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 79
18.3.1535
Villalón
21.12.1535
Medina del
Campo
1.4.1536
Villalón
10.4.1536
Villalón
10.4.1536
Villalón
Foire d’août
Medina de
Ríoseco
Foire d’août
Medina de
Ríoseco
21.3.1537
Villalón
29.3.1537
Villalón
27.7.1537
Medina del
Campo
16.12.1537
Medina del
Campo
600esc à 6s/foire de
juin
2000esc à 6s/foire de
juin
1000esc à 6s/foire de
septembre d’Anvers
600esc à 6s/paiement
de mi-carême
24.5.1537
6.2.1538
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Tirés
en ­Brabant
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Francisco de Alza
Diego Carrión et
compagnie
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Hernando de
Orozco
Arnao del Plano
Pedro de Zuazo
Francisco Díaz
Pedro de Isunza
Juan de Lezama pour le Francisco de Olabe Arnao del Plano
compte de Rodrigo de
Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Simón et Pedro
Arnao del Plano
Cuadrado
Rodrigo de Espinosa
Juan de Lezama
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Alonso de Santa
Cruz
Francisco Díaz
Francisco
Gutiérrez
Arnao del Plano
Bénéficiaires
en ­Brabant
Arnao del Plano
Francisco de
Recalde
Cristóbal de Cisne- Arnao del Plano
ros
Simón et Pedro
Arnao del Plano
Cuadrado
Juan de Lezama
Arnao del Plano
Pedro de la Torre
Pedro de Aranda
Donneurs
en Castille
Arnao del Plano
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Preneurs
en ­Castille
Clauses
­particulièr­e s
Identités marchandes
14.9.1537
2.6.1537
1054 2/3esc à 6s/foire
de noël
930esc à 6s/foire de
juin
200esc à 6s/foire de
juin
400esc à 6s/foire de
juin
1156esc à 6s/foire de
noël
450esc à 6l c/u/foire
de juin
428,5esc à 6s/foire de
Pâques
28.12.1536
24.12.1536
27.4.1536
27.4.1536
22.4.1536
21.1.1536
9.4.1535
Montant de la lettre/
Date de
Date
lieu du paiement en
d’émission ­paiement
Brabant
en Castille en Brabant
Lettres payées à Anvers par Arnao del Plano pour le compte de Rodrigo de Espinosa
(ARN, Tribunales reales, nº 9216-II, fº 2-54)
Annexe II
79
22/04/14 09:01
19.12.1537
Medina del
Campo
30.12.1537
Medina del
Campo
12.4.1538
Villalón
16.4.1538
Villalón
2.8.1538
Medina del
Campo
29.7.1538
Medina del
Campo
21.12.1538
Medina del
Campo
30.12.1538
Medina del
Campo
30.12.1538
Medina del
Campo
2.4.1539
Villalón
29.3.1539
Villalón
2.8.1538
Medina del
Campo
2.8.1538
Medina del
Campo
01 Brumont-Priotti.indd 80
1350esc à 6s/foire de
Pâques
226 5/12esc à 6s/foire
de Pâques
300esc à 6s/foire de
juin
300esc à 6s/foire de
septembre
25.2.1538
9.5.1538
1116 1/12esc à 6s/
paiements de micarême
500esc à 6s/foire de
Pâques
375esc à 6s/foire de
Pâques
3352/20 esc à 6s/foire
de juin d’Anvers
700esc à 6s/foire de
juin d’Anvers
230esc à 6s/foire de
septembre d’Anvers
470esc à 6s/foire de
septembre d’Anvers
20.3.1539
20.3.1539
22.4.1539
1.9.1539
1.9.1539
22.4.1539
20.3.1539
1000esc à 6s/foire de
septembre
11.9.1538
10.9.1538
22.5.1538
600esc à 6s/foire de
Pâques
19.2.1538
Montant de la lettre/
Date de
Date
lieu du paiement en
d’émission ­paiement
Brabant
en Castille en Brabant
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Alonso de Espinosa Arnao del Plano
Alonso de Espinosa Arnao del Plano
Diego de Carrión
Juan de Lezama
Juan Martínez de
Recalde
Juan Martínez de
Recalde
Francisco de
Recalde
Rodrigo de Espinosa
Juan de Sojo
Francisco de
Recalde
Rodrigo de Espinosa
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Tirés
en ­Brabant
Alegrin, facteur des Arnao del Plano
Ulifort
Lope de Barrondo Arnao del Plano
Francisco de
Recalde
Simón et Pedro
Cuadrado
Donneurs
en Castille
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Preneurs
en ­Castille
Juan de Espinosa et Al.onso
Fernández
Jerónimo de
Espinosa
Arnao del Plano
Pedro de Zuazo
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Luis de Castro
Arnao del Plano
Simón et Pedro
Cuadrado
Bénéficiaires
en ­Brabant
Clauses
­particulièr­e s
80
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 81
Simón et Pedro
Cuadrado
Rodrigo de Espinosa
700esc à 6s/foire de
Pâques Bergen op
Zoom
1500esc à 6s/foire de
juin
318esc à 6s/foire de
juin
300esc à 6s/foire de
juin
500esc à 6s/foire de
juin
600esc à 6s/foire de
juin d’Anvers
1000esc à 6s/foire de
septembre
1500esc à 6s/foire de
septembre d’Anvers
500esc à 6s/foire de
septembre d’Anvers
583,5esc à 6s/paiments de la micarême
20.1.1540
10.4.1540
12.4.1540
12.4.1540
12.4.1540
12.4.1540
21.9.1540
21.9.1540
21.9.1540
22.1.1541
Villalón
Villalón
Villalón
Villalón
Foire de
mai Medina
del Campo
Foire de
mai Medina
del Campo
Foire de
mai Medina
del Campo
3.1.1541
Medina del
Campo
Francisco Corsini
Reinaldo Strozzi
Rodrigo de Espinosa
Juan de Lezama
Reinaldo Strozzi
Francisco de Alza
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Fernando Daza
Medina et compagnie
Alonso de SalaArnao del Plano
manca
Antonio de Medina Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Juan Carlos
Juan Carlos
Pedro de Zuazu
Francisco Pérez
de Calatayaud
Pedro de Madaria
Les Bonvisis
Pedro Porres
Rodrigo Calderón
Fernando Daza
Luis de San
Millán
Pedro de Zuazo
Arnao del Plano
Diego Méndez
Fernández
Identités marchandes
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Juan de Lezama
Juan de Lezama
Rodrigo de Espinosa
Pedro de Aguilar
Juan de Lezama
Rodrigo de Espinosa
3000esc à 6s/foire de
Pâques Bergen op
Zoom
20.1.1540
Rodrigo de Espinosa
Diego de Trauco
1229esc à 6s/foire de Rodrigo de Espinosa
noël Bergen op Zoom
25.10.1539
Rodrigo de Dueñas Arnao del Plano
2000esc à 6s/foire de Rodrigo de Espinosa
noël Bergen op Zoom
25.10.1539
Foire d’août
Medina de
Ríoseco
Foire d’août
Medina de
Ríoseco
Foire
d’octobre
Medina del
Campo
Foire
d’octobre
Medina del
Campo
Villalón
Campo
81
22/04/14 09:01
01 Brumont-Priotti.indd 82
8.4.1541
Villalón
29.7.1541
Medina del
Campo
31.7.1541
Medina del
Campo
31.7.1541
Medina del
Campo
31.7.1541
Medina del
Campo
3.8.1541
Medina del
Campo
3.1.1541
Medina del
Campo
3.1.1541
Medina del
Campo
20.12.1540
Medina del
Campo
28.12.1540
Medina del
Campo
Villalón
757esc à 6s/foire de
septembre
132 3/12esc à 6s/foire
de septembre
1107esc à 6s/foire de
septembre
27.8.1541
27.8.1541
27.8.1541
27.8.1541
282esc à 6s/foire de
septembre
617esc à 6s/foire de
juin
28.4.1541
27.8.1541
282esc à 6s/foire de
Pâques
27.1.1541
1000esc à 6s/foire de
juin d’Anvers
1000esc à 6s/foire de
septembre
1350esc à 6s/paiments Rodrigo de Espinosa
de la mi-carême
24.1.1541
28.5.1541
400esc à 6s/paiments
de la mi-carême
24.1.1541
Juan de Sojo
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
Rodrigo de Espinosa
1350esc à 6s/paiments Rodrigo de Espinosa
de la mi-carême
Preneurs
en ­Castille
24.1.1541
Montant de la lettre/
Date de
Date
lieu du paiement en
d’émission ­paiement
Brabant
en Castille en Brabant
Tirés
en ­Brabant
Antón de Arratia
Antón de Arratia
Juan Bautista
Beloti
Juan Bautista
Beloti
Francisco Corsini
Francisco Corsini
Reinaldo Strozzi
Angelo Juan
Tomás et Jerónimo
Spinola
Juan de Sojo
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Angelo Juan Tomás Arnao del Plano
et Jerónimo Spinola et compagnie
Reinaldo Strozzi
Arnao del Plano
Donneurs
en Castille
Diego de Trauco
Diego de Trauco
Juan Donato de
Longui
Bernardo Carducho
Diego Méndez
Juan Bautista et
Lorenzo Guichardini
Diego Méndez
Martín de
Aguirre
Leonardo Gentil
Aberardo et
Piero Salviati
Juan Donato de
Longui
Bénéficiaires
en ­Brabant
À 351 mrs c/
esc que son por
los 1030du que
sobre protesto
pagó a Andrés
et Gutiérrez
Clauses
­particulièr­e s
82
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
22/04/14 09:01
Juan de Lezama
Juan de Lezama
644 7/8esc à 6s/foire
de septembre
644 7/8esc à 6s/foire
de septembre
27.8.1541
Foire de
mai Medina
del Campo
27.8.1541
Foire de
mai Medina
del Campo
Diego de Carrión et
compagnie
743 3/4esc à 6s/foire
de septembre
27.8.1541
9.8.1541
Medina del
Campo
01 Brumont-Priotti.indd 83
Juan de Lezama
Juan de Lezama
Diego de Carrión
et compagnie
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Arnao del Plano
Pedro de Zuazu
À 351 mrs c/esc
Bartolomé Belzar À 356 mrs c/
et compagnie
esc que son por
los 700du que
sobre protesto
pagaron a Juan
Bautista Beloti
Pedro de Zuazu À 351 mrs c/esc
Identités marchandes
83
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
84
Annexe III
Répartition géographique de 32 des 61 fardeaux de rouens
de la compagnie entre Rodrigo de Espinosa, Esteban Lajao
et Petijean Guénon, 1536-1538
(ARN Tribunales reales 65594)
Nombre de fardeaux
Medina
del Campo
Diego Velázquez
Cristóbal de la
Peña
Francisco de
Medina
Alonso de la Cruz
Gerónimo Serrano
Juan del Arroyo
Alonso de Alcocer
Andrés Martínez
Alonso de Tiberos
Baltasar López
Juan de Toro
Francisco de Paz
Diego Díez
Navarro
10
6
01 Brumont-Priotti.indd 84
Tolède
Burgos
Cordoue Grenade
Fresinal
Logroño
1
2
1
1
2
4
1
1
1
1
1
22/04/14 09:01
Identités marchandes
85
Annexe IV
Caractéristiques des toiles « rouens » en 1536-1538 (ARN,
Tribunales reales, nº 9216-II, fº 2-54)
Qualité
Poids par fardeau en
arrobes *
Longeur en varas par
fardeau **
Prix en maravédis par
vara/quantité de fardeaux
Anchos
Entreanchos
262-282
271-283
426-446
46/1
44/2
43/1
44/1
43/1
44/1
43/1
43/1
39/13
39/2
43,5/4
37/10
43/1
433,5-449
37/3
37/1
37/6
37/1
37/1
34/3
* Une arrobe, soit 25 livres castillanes ou 11,5 kg.
** Une vara : 0,836 m.
01 Brumont-Priotti.indd 85
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
86
Lettres marchandes
Normes de publication :
Nous avons respecté l’orthographe des originaux, sauf erreur manifeste, notamment en ce qui concerne la confusion des lettres u et v où
nous avons adopté l’orthographe moderne. Nous avons également
remplacé le y lorsqu’il était phonétiquement accentué (exemple : myo) par
í et non par ý, remplacé les n par des m devant b ou p, et les n par des ñ
lorsque cela s’avérait nécessaire.
De même, tant que le texte restait compréhensible, nous avons
conservé l’ordre des lettres dans un mot, les doubles lettres (vee pour ve,
salle pour sale, sauf celles situées en début de mot, comme les r), ainsi
que les accords grammaticaux et de genre tels qu’ils apparaissent dans
la correspondance.
Pour une meilleure compréhension, nous avons structuré le contenu
des missives en paragraphes, inexistants dans les originaux, et établi les
majuscules pour les noms propres ainsi que la ponctuation et les accents
selon l’usage actuel.
La plupart des lettres sont en bon état de conservation et d’une lecture
relativement aisée, mais quelques-unes ont souffert et sont déchirées et le
texte en partie effacé : dans ces cas, il n’a pas été possible de restituer les
manques (voir lettres no 9 et 62 par exemple).
Abréviations utilisées dans le texte :
[…] :
< > :
(?) :
texte restitué
texte effacé, ou page déchirée, dans l’original.
lecture douteuse
Abréviations :
v. m. : vuestra merced/votre grâce
vs.ms. : vuestras mercedes/vos grâces
mr. :
maravedí/maravédi
mrs. : maravedís/maravédis
esc. :
escudos/écus
ds. :
ducados/ducats
di. :
dinero/denier
s. :
sueldo/sou
£ :
libra/livre
lb. :
ibra peso/livre poids
AP :
Arnaot del Plano
RE : Rodrigo de Espinosa
01 Brumont-Priotti.indd 86
22/04/14 09:01
Identités marchandes
87
Archivo Real de Navarra, Tribunales Reales.
1. Arnaot del Plano à Rodrigo de Espinosa, Anvers, 17-III-1533
(Leg. 9216-II)
Retard de marchandises chargées pour l’Espagne. Nouvelle commande :
attendre la foire de Pâques de Bergen op Zoom. AP se chargera des
commandes de RE. Marchandises assurées. Futaines chères. Largesse de la
place.
Hiesús, Emberes 17 de marzo de 1533
A Rodrigo de Espinosa, Bilbao
Muy virtuoso Señor,
En Bergas, recibí una de v.m. de Medina del Campo de 18 de diziembre a la
qual asta fagora no [he] echo respuesta, porque pensé fueran llegadas las mercaderías que compramos para Villalón de que las naos asta fagora están aquí [por
no] les hazer buen tiempo, que me desplaze mucho, y haré breve respuesta con
la presente.
Beo la memoria que v.m. me a embiado para que luego la cumple allando las
mercaderías conforme [a dicha] memoria, las quales en manera ninguna hasta
la de Bergas de Pascoa no se puede haber, por causa que en la de Bergas pasada
cuantas mercaderías a avido se han mucho bien vendido, en especial mercerías,
y de las olandas blancas e ylos y cosas de Brujas, como son bocaranes y alfileres de cabeçuela y escobas, gran despacho, lo mysmo fustanes, por donde esta
memoria de v.m., hasta la de Bergas de Pascoa no se podrá bien cumplir ; para
entonces yo la cumpliré, placiendo a Dios, si me es posible que no falte nada y
de lo que será le daré, señor, abiso.
En cuanto a lo demás, que v.m. dize cómo el señor Juan López de Jáuregui le
dixo en Bilbao que me embiase a mí la memoria y que yo la emplearía lo mejor
que posible me fuese, digo, señor, que el mysmo señor Juan López me lo escribe
y yo lo aré de buena boluntad. En po 1, segund por esta memoria beo, lo más
dello son mercaderías que luego se han de pagar de qontado, que lo que pagaré
tomaré sobre del señor Juan López como son por cuenta de v.m. y no de otro, y
que cuando algo tome le daré, señor, aviso.
Mándame que todo lo cargue en buena nao y que lo asegure hasta un real, digo,
señor, que yo lo haré como, señor, me manda que asta una placa le aseguraré.
Fustanes son [muy] caros y todo demás por el presente. Asta que algo cargue,
no digo más.
Sea Cristo con v.m.
Los 400 ds. que el señor dice que embiará a cambio, no envió, plázeme porque
aquí ba la plaza muy larga. Nuestro señor sea en guarda de todos.
1 Empero?
01 Brumont-Priotti.indd 87
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
88
2. Arnaot del Plano à Rodrigo de Espinosa, Anvers, 26-III-1533
(Leg. 9216-II)
Somos a 26 del presente.
Tenida por falta de mensajeros, después no ay nada de nuevo que le avisar.
en la Bergas se empleará todo lo de v.m. y quedo al servicio de v.m.
Arnao del Plano
3. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 24-III-1535
(Leg. 9216-II, f° 2).
Crédit bienvenu car il n’y avait pas d’argent sur la place. Lettre de change.
Foire mauvaise : RE ne peut payer Martín de Ugarte. Marchandises envoyées
et commandes. Futaines et bougrans : demande. Comptes de marchandises :
erreurs. Importante commande de “grosses” marchandises plus avantageuses
que la mercerie. Conseils pour l’achat des marchandises. RE a acheté des
draps de France et espère faire une bonne foire. Mort de Ochoa de Duo : il ne
devait rien à RE.
Ihesús, en Villalón 24 de marzo 1535
Muy virtuoso señor,
En ésta de Villalón, me allo con dos cartas de v.m., de 6 de henero y 15 de
febrero y las dos de una copia, así bien las letras de los 500 ds. que me a dado
a rescivir, de que, señor, le tengo en merced, que gran socorro me dio en ello,
según lo que a pasado en esta feria que, como el emperador a mandado acortar
estas ferias y se dio pregón en los pagos de la de otubre, con esto no nos an
venido a pagar la quarta parte de los que nos devían, donde nos hemos visto en
arta estrechura, así yo como mis vezinos y todos se an remediado a arto daño
de sí, tomando a canvio.
Yo he tomado sobre de v.m. 450 coronas que ban a rescibir a v.m. rescividos
de pedro de Aranda el mayor ; suplico a v.m. que al tiempo se paguen con honor
y los tome sobre de mí para otubre. Yo beo que gran atrebimiento a seydo de mí,
por ende v.m. me perdone que, por medio de un Nabarro amigo mío que vino a
vender unos lienços y no se pudo baler dellos poderlos vender de qontado y avía
de pagar una letra de Çaragoça de 400 ducados, en que me rogó le tomase para
allá y se venisen para otubre. yo me quisiera escusar, mas hombre no puede
perder la verguença en tener estrecha amistad.
De toda mi cuenta, de lo que devía para esta feria, me an faltado 200000 mrs.
poco más o menos, de los quales le ago falta al señor Martín de Ugarte 2, que de
600000 que le devía no le [he] pagado sino 400000 mrs. Sabe Dios la pena que
en ello rescivo, mas con ser la feria tan nublada, avrá de prestar pasiencia, que
otros más estirados que yo se an visto en más falta. Yo le escribo al dicho con
un criado mío, que oy le envío para allá, que si le parece muy cuesta arriba de
esperar asta mayo, que este resto le escriba a v.m. los tome sobre de mí allá, y
lo que ba a dezir, como an ydo canvios, que yo quiero pagar, y en lo demás aya
paciencia y creo lo abrá de azer según es muy interesal. Si le escribiere v.m., me
ará merced de hazer como él le escribiere que por lo que ba a dezir en ello no
2 01 Brumont-Priotti.indd 88
Au sujet de ce marchand de Bilbao, voir l’introduction.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
89
quiero que le paresca cuesta arriba. Al señor Martín de Ugarte, los 500 ds. que
me dio a rescibir, le tengo echo acredor y lo mismo deudor de los 500 que por
v.m. he pagado ; v.m. lo aga lo mismo.
La roldana que dize me envió de la de setiembre yo, señor, he rescivido, de
que me enviare la memoria dello veré si viene conforme. Veo me dize que visto
que no tenía memoria para la de Navidad, que a su discreción me a cargado una
parte de ropa de fustanes, de fustanes y vocaranes y otras cosas de Tornay como
mejor le a parecido ; está, señor, bien, mas yo escribí a v.m., a mi parescer por la
de 23 de deziembre, que v.m. dize recivió, que désta de Navidad no me cargase
ropa que las 200 £ del señor Martín de Ugarte se quedasen para ésta de Pascoa,
que para allá enviaría una buena memoria, a que fuera destas dos ferias que se
hacen en Medina no quería tener ropa, sino lo que sobrase destas ferias ; en fin,
en ello ba poco.
Veo me dize por la cerrada de 3 de março como los fustanes y bocaranes los
tenía por cargar y las cargaría ; ágole saver que me haría mucha falta en no me
los aver enviado en estas naos porque ay requesta en ello.
Veo dize le escriba lo que ay de más y de menos en las mercaderías y tanvién
si ay otros hierros en precios : aquí será la menuta della, que el señor Martín de
ugarte me lo envió porque al tiempo no me allé en vilvao. en lo de más, es que
la sesta de ylera que me pone por 24 y 26 esc. de 13 di. y medio, que del mesmo
ylo me a enviado otras vezes y tanvién a juan de Sojo, que yo llebé a cotejar con
ello, tanvién vieron el señor juan de leçama y jacobe de agurto 3: v.m. myre de
quien lo tomo. Tanvién puede ser aya trocado con otro a quien envía mercaderías. V.m. me aga acredor, que yo le tengo echo deudor.
las tijeras de espabillar, que suelen venir a 3 s. y 3 s. 2, me pone a 6 s. en
la memoria, que claro está el yerro, y en los voemios negros que suelen venir a
1 s. 2, me pone a 1 s. 8, y en las pelotas me pone a 13 s. 4 y suelen venir a 10 s. :
suplico a v.m. que en todo aga mirar, que esto es por hierro de sus criados. de
la péndola y de todo, me escriba la razón dello. por otras, le tengo escrito que
la ropa que me envió de la de Pascoa, que las ojas me envió en dos copias, en
la una a 16 s. y en otra copia de la mesma los medios a 16 s. y los otros medios
a 14 s. : claro paresce es descuydo del criado, que, en aquel tiempo, a todos mis
vezinos les venía a 14 s. y al señor Martín de ugarte se lo dixe y me dixo le
escribiese, que claro hera el hierro. yo le tengo echo por acredor por entero y no
deudor desto asta saver de v.m. ; de todo, le suplico me escriba porque estemos
en cuenta que no vaya a dezir un dinero en todo el tiempo.
Aquí será una memoria para la de Pascoa que montará vien y es por causa
que entro en cosas gruesas a pedir y de las mercerías pocas, porque le ago saver
que a más abantaja se venden les cosas gruesas que las mercerías, caso que los
fíe hombre a tiempo más largo. Ágole saver que, si no fuera que estoy obligado
por un tanto en cada feria de alcabala, que benda poco que venda mucho, que
no enviaría por real de mercerías, sino cinco ho seys cosas gruesas y, si plaze a
dios, así lo tengo de hazer de la de otubre que vendrá adelante, que con tener
roanes, que espero tener en cada feria, me vendrá a propósito. Ágole saver que
en las mercerías menutas ponemos dineros de casa quando echemos buena
cuenta, que a una carga de fil de fierros que no bale seys myll mrs., cuesta de
alquiles tanto como una carga de olandas y no bendemos a tanta abantaja como
las olandas, y cáusalo de tantos merceros nuevos que se an echo de nuevo que no
3 Juan de Sojo, Juan de Lezama et Jacobe de Agurto sont des merciers et des
marchands de Bilbao (J.-Ph. Priotti, Bilbao et ses marchands…, p. 227, 232 note 319, 236
note 346, 251 note 417, 257). Juan de Lezama est né vers 1495.
01 Brumont-Priotti.indd 89
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
90
echan cuenta, sino a montón. En fin, allá se lo ayan, que yo les dexaré la mano
como arriba digo de otubre adelante, y Dios les ayude.
lo primero a de mandar poner la mano, comprar las yleras y fustanes porque
soy cierto abrá requesta allá, que enviarán a pedir de acá por suma dello ; por
ende, le sea aviso de ser de los primeros por que la emplea sea más abantajado
que lo de mis vezinos. así bien en los manteles, las olandas, si no alla sobre
manera de muy buena emplea, no me los cure de enviar porque a no ser muy
aventajadas, en my vida me saldría dellos, por ende, le sea aviso. Los razos que
v.m. me envió a la de otubre del mesmo maestro me dizen se an abaxado a 19
di., si así es, me enviará dos fardos dellos con que sean del mesmo maestro, y no
de otro por un mr. que en no ser de los mesmos, en my vida no saldría dellos,
que así tiene el señor Juan de Leçama unos que le costaron a 17 di. : a más de
4 años que por un mr. no los a podido despachar. Por ende, le sea aviso de no
me enviar de otros sino de los mesmos de otubre con que sean a los 19 di. y los
den por largo tiempo que, por lo menos, por un año ho no los envíe, que acá los
damos por un año y medio.
Como arriba digo, lo primero a de emplear las cosas gruesas : en esta feria
hubiera vendido 30 fardos de fustanes, si los tubiera, y vien vendidos ; como
digo, tome la mano en ello antes que sus vezinos ; las mercerías comprará a la
postre y soy por cierto que darán mucha baxa porque enviarán por poca suma
dellos entre todos ; por ende, a de ser corto en alargar la mano en ello.
Los vocacís que me envió a la de otubre heran de mala emplea ; en todo, le
suplico aga de manera que tenga abentaja a mis vezinos en la emplea de las
cosas gruesas que, siendo así, yo tendré buena feria en ésta de mayo, plaziendo
a Dios, que estaré sortido por todas partes, así de cosas de Bretaña como
de lencerías y papel, y tanvién e probeydo por xx cargas de peynes. Plegue a
Dios tengamos salud que yo espero en Dios de tener buena feria por estar bien
sortido. A de trabajar de cargar la ropa en la primera nao que se aparejare ; en
cada nao que venieren para Vilvao en esta flota, me ará correr 20 £ porque viene
sobre berano, que no ay peligro, con la ayuda de Dios, que sobre yvierno no
correría por mucha cosa. En las cartas que me escribiere me dará aviso como
corro, nombrando las naos ; no sea más de en las naos que venieren a Vilvao
desta feria de Vergas.
Los myll ds. que a tomado sobre mí, no me an presentado asta oy, de que me
dieren, yo la acetaré y pagaré con mucho honor.
Ya abrá savido de la muerte del malogrado Ochoa de Duo 4; save Dios lo
que en la ánima me llega. ¡ Plegue a Dios le ponga en su gloria ! En toda nuestra
cuenta dentre él y mí, ba a dezir de una parte a otro 2 s. 2 di., de que rescivo gloria
en ello. ¡ Plegue a Dios que con todos tenga tan redonda cuenta ! que mucho lo
quería porque lo tenía por verdadero hermano. con tanto quedo rogando a Dios
goarde y prospere vida y honra de v.m. y así quedo al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
(au dos) : Al muy virtuoso señor, el señor Arnao del Plano en Emberes. [1535]
De Villalón, de 24 de março, [recibida] a 5 de abril de Rodrigo Despinosa
4 01 Brumont-Priotti.indd 90
Marchand de Bilbao.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
91
4. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 28-V-1535
(Leg. 9216-II, f° 4).
Panier de fil. Comptes vérifiés : différends. Commande importante. Conseils
de RE à AP au sujet de son mariage : mieux vaut prendre une femme de son
pays qu’une étrangère. Éloge de Pampelune.
Yhesús, en Medina del Campo, 28 de mayo de 535
Muy virtuoso señor,
De Ríoseco, le escribí largo en respuesta de la suya de 11 del últymo pasado ;
así, por ésta, no abrá que le dezir más de coanto será aquí.
El testimonio de la sesta de ylera para que se aga v.m. pagar, mire v.m. que
tanvién v.m. se podría herrar, que, como v.m. envía para otros, se podría trocar
la sesta ; por ende, no dexe de les escribir a las partes miren en ello más ; yo
me tengo por cierto que si así fuese, que la parte para agora ya le abrá escrito
mordiéndosele a la conciencia.
Ya le tengo escrito como sus letras se pagarán con mucho honor y tanvién
como las cuentas que v.m. me envió, las cotejé y están vien, ecepto en la primera
partida de la cargazón que v.m. no tiene que entrar, ni salir, porque de todo le
[he] echo bueno al señor Martín de Ugarte, donde veo ay trabiesa contra mí,
que, a ser así, ganaba yo dineros en ver yo que v.m., con pensar ser así, se avrá
balido sobre de mí de la suma en las letras pasadas y, si así es, no dexe de azer
mención al señor Martín de Ugarte como yo recibo agrabio en ello, caso que hel
dicho lo eche por alto. En lo demás, lo que ba a dezir de sus cuentas a las mías
es poco, que lo uno es que me pone menos en la roldana que se perdió en la de
Martiarto con mis menos como v.m. verá por su cuenta ; lo demás hes lo que ha
benido de más y de menos, que la razón de León se lo he enviado, de manera
que con ello está todo vien. De la cuenta de Juan López, le tengo escrito por la
otra cómo me hes deudor v.m. del riesgo de las libras que del tomé ; que v.m. me
aze deudor por entero y no he sido ynosente en no me echar en ello asta agora,
que bueno sería si es a cargo de Juan López y lo ha dexado a disimular ; si así es,
yo no querría ser hél por todos los vienes de fortuna. V.m. me escriba la razón
dello.
Aquí será una memoria para ésta de junio que montará algo y ágolo porque
de la de setiembre no embiaré a pedir nada, si no son las 200 £ justas que soy
obligado al señor Martín de Ugarte, y esto a de ser todo en cera que lo embíe
a San Sabastyán para Pamplona, como por las otras le tengo escrito. Si no son
las dos ferias desta villa de mayo y otubre, todo lo demás es poquedad y tengo
destar por puesto de no embiar a pedir nada, sino para estas dos ferias.
Con tanto otro no ay que más dezir a v.m. más de que deseo serbir a v.m.
si en algo se ofreciese que según su boluntad y obra, a todos los que tenemos
plática con v.m., nos pone en obligación. Aquí tenemos noticia : es la boluntad
de v.m. de se casar allá. Con la obligación que nos ha obligado me da atrebimiento, que no deve de agenar del natural por vienes de fortuna que al ombre
en tierra agena, de que el ojo se le sierra, no ay más memorya dél y de su muger
menos, y en la parentela de su muger, ombre no tiene al tiempo de necesidad,
plaza ; por ende, a de estar recio de no ser vensido por todo el mundo, y menos
en Vilvao, según beo lo que pasa, sino en su propio natural y, sy su natural
le parece tierra estéril, ay está nuestra Pamplona que no ay otro su par en las
partidas del mundo, así de ser la tierra sana como de no faltar cosa desta vida,
sino es padre y madre y más después que hes la gente de la mejor vida que ay en
01 Brumont-Priotti.indd 91
22/04/14 09:01
92
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
todo el mundo y después que le acompaña de estar a tres jornadas de su tierra,
según me dizen. V.m. me perdone mi atrebimiento, que nos combida el buen
selo que le tengo a v.m. y, con tanto, quedo rogando a Dios goarde y propere su
vida y onra de v.m., y le dexe complir sus deseos como v.m. desea, y así quedo
al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa.
5. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 27-VII-1535
(Leg. 9216-II, f° 5).
Courrier, lettres égarées. Lettres de change : acceptées par AP. Laines :
mauvaise marchandise. Peignes : fabriqués en Béarn, monopole de quelques
marchands. Comptes : difficultés avec Martín de Ugarte. Assurances : difficultés pour percevoir ce qui a été perdu sur le bateau de Martiarto. Conflit
avec Martín de Ugarte : RE est solvable. Plaintes de RE à AP : il ne lui
avance pas assez d’argent, excuses. Panier de fil : témoignage. Futaines
de Milan, chargement. Nécessité de prendre de l’argent à change pour les
prochaines foires. Cartes à jouer : mauvaise qualité. Hollandes : bien vendues.
Commande pour la foire de juin.
Yhesús, en Medina del Campo a 27 de julio de 535
Muy virtuoso señor,
En 14 del presente, echa de 4 del dicho, reciví una de v.m. y, dentro, una copia
de las mercaderías que abía cargado asta las oras. Veo me dize se alla con una
mía de 14 de mayo y no me aze mención de otras 4 cartas que después le tengo
escrito, que de razón los avía de aver recibydo.
Veo dize cómo mi letra que de Villalón enbié sobre de v.m. se pagará con
mucha onra, yo, señor, le tengo en mucha merced. El balor dize tomará para
otubre y está, señor, bien. Veo me dize que toda vez que tubiere necesidad
de algunos dineros me balga sobre de v.m. que serán pagadas como si fuesen
propias suyas ; yo, señor, le vezo las manos. Yo no sé con qué serbicio le pueda
serbir a v.m. los ofrecimientos que v.m. me aze, que me parece me pone en obligación para toda mi vida, que plega a Dios se ofresca en algo en que yo pueda
azer algún serbicio a v.m.
Veo me dize no debo de entender en lanas por ser mercadería tan pesada y
entra suma de dineros, y para entender en lo de Flandes y Francia, ombre se
allaría en necescidad donde avría de tomar a cambio, por donde dize que los
cambios comen al hombre sin sentir. Yo veo que v.m. tiene razón y pase lo de
este año, que adelante yo me quitaré dellos, que, dexado aparte el daño que
ombre recibe en los cambios, es más el descanso que hombre deve de procurar,
aunque dexe de ganar el ynterés de las lanas, que yo, lores a Dios, asta entender
en estas lanas que ha dos años antes, yo no sabía que cosa era tomar a cambio.
Que antes me sobrasen dies doblas, como arriba digo, fuera deste año, yo
tomaré otra manera de vibir si plaze a Dios.
A lo que dize del trato de los peynes, pues ay tanto ynterés que debo de
entender en ellos, ágole saver que la parte que entiende en estos peynes, de como
supo que yo avía entrado en ellos, a la ora fue a los oficiales y les yzo obligar
a todos que no le pudiesen vender docenas a nenguno, sino a ellos. Fuera de
la feria de otubre, me tengo de yr allá donde se azen, a ver el medio que pueda
01 Brumont-Priotti.indd 92
22/04/14 09:01
Identités marchandes
93
aver, y con lo que yziere, yo le daré aviso a v.m. Ellos se hazen [en] Vearne, y es
ahí donde v.m. es natural, que creo no hay dies legoas de donde es v.m. Ágole
saver que héstos que los tienen ganan coanto quieren, que no es el precio más de
lo que hellos los quieren poner, que cierto, de estar en una mano, es trato para
azerse ombre rico. Como arriba digo, yo me legaré asta allá por ver lo que pasa.
En quanto a lo que dize de la partida de las 350 £ 15 s. 2 que v.m. no le tiene
echo deudor al señor Martín de Ugarte más de los 200 £, por ende, que cobre
del dicho y me valga sobre dél otro tanto tiempo. A la ora que las cuentas que
v.m. me envió, le escribí al señor Martín de Ugarte sobre esta partida, y me
escribió le escribiría a v.m. que no tubiese que entrar ni salir en ello ; por ende,
vea v.[m.] en ello. En coanto a lo que dize me balga sobre el señor Martín de
ugarte de otro tanto tiempo como él se a gosado sobre mí de los 150 £, esto a
v.m. le hestá de descargar la mesma partida, valiéndose sobre el dicho Martín,
que hel Martín de Ugarte soy cierto que lo echará a risa, coando le able en ello ;
por ende, pues por v.m. ha salido la cosa, v.m. mirará en ello, y así lo remito a
v.m. A lo que dize de 55 £ que me envió de la de setiembre, son a mi cuenta y de
la de Navidad. De lo que empleo le tengo de azer buenos 200 £ al señor Martín
de ugarte y así le tengo echo y está, señor, vyen.
A lo que se perdió en la nao de martiarto, veo me dize que Juan López le
escribe que no me ha de azer buenos más de 43 £; no puedo pensar cómo puede
ser porque, de que fenecer con él, él me dixo que, pues el seguro se cobraría
antes que yo le ubiese de pagar ha él, que lo tomase a mi cuenta y le yziese ha
él buenos los 100 £; yo le dixe que hera contento y esto pasó delante de Ochoa
Lanier. Puede ser que de lo que salió mojado que con ello me querrá a mí acudir
del resto, que otro no puede ser, y de las 7 £ del seguro, que son a cuenta de
Juan López, tanvién. Veo me dize cobre dél ; yo le suplico a v.m. que v.m. le
escriba cómo se le olvidaron de ponerlos a su cuenta, por ende que le aze v.m.
deudor dellos. Dígolo porque hes un hombre de que la cosa se ayñeja, le sería
mal desbolsar, y a v.m. no podrá dezir menos. Yo le prometo mi fe a v.m. que
tengo myedo de algunos hombres, que el dinero que tengo en la mano me lo han
de llebar sin sentir y todo lo ha de llebar al cabo, lo mal ganado, el diablo.
A lo que dize aserca del señor Martín de Ugarte de lo que yo por las otras le
escribí a v.m. como me a bien dicho, como a v.m. le escribió, que si no le remetía
dineros que no curase demplear por tan entero mys memorias como yo embiaba
a pedir y dize que tal no se allará y, caso que fuese así, que no es mucho, que de
otros más ricos que yo suelen escribir de un amigo a otro. Yo lo digo que no es
mucho, mas como me dixieron que la cosa andaba por los niños, me pesaba en
la ánima que, como v.m. dize, somos mortales. Donde se tubiesen 3000 y 4000
ducados, es razón que miren más ; a esto, le quiero dezir que caso que a mí me es
maldezir que, caso que Dios me llebase deste mundo, que por cobrar cada uno
lo suyo, no recibiría pena que, lores a Dios, dejado aparte los tratos, que sólo
de my raíz me puedo vibir muy onradamente, aunque tenga un callo. De lo que
yo debiere a v.m. y a otros pueden estar bien descansados, lores a Dios, tan vien
como el señor Martín de Ugarte. Yo beo me es feo abonarme a mí mesmo, mas
porque la cosa viene sobre propósito, me dexo dezir esto.
A lo que dize me quexo de que no me abança, y que no tengo razón por que
yo mando suma de mercaderías que adelantado se pagan, los dineros que de lo
que toma a tiempo me aze bueno asta una placa, por cierto, yo no dudo más que
no está v.m. en tal fama que a nadie no le aga buenos lo que saca por cada uno a
tiempo, que más bale la fama que a v.m. le dan que coantos vienes de otros que
pueden alcansar v.m. No deve de enojarse, porque yo sea de mal contento que,
si algo escribí fuera de la razón a mi provecho, a lo de tomar por alto, pues acer
01 Brumont-Priotti.indd 93
22/04/14 09:01
94
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
lo que deve. Los tratos andan por acá tan mal que emos de fiar todo por un año
asta las mercerías, y allá vemos se compra de contado, que con esto tenemos
trabajo y así escribe ombre a v.m. aga por abança lo que puede en las mercaderías, y por esto ne se deve de enojar. Que beo me dize que si me pareze que otro
ará mejor mis cosas me remita a otro : por cierto, señor, que sy yo tubiera que
azer con los negocios que [he] tubido con otros con v.m., mi capa valiera más
de lo que bale que, mancebo de más descanso creo ubiera en nuestro trato, que,
como por esta otra parte digo, yo soy obligado a v.m. para tener memoria de
v.m., de sus ofrecimientos que me aze con las obras.
Del testimonio de la ylera que dize que le embíe, ya se lo tengo enviado ;
dízeme que hes menester dies testimonios para con él, según da tan poco crédito
a los hombres. Por cierto, por sus 16000 ds. que dize que bale lo suyo, no tomaría
yo en algo de una placa. Dize que es tan angostado en su bibir que no gasta pan
blanco, pues, de pensar que todo a de quedar acá que no a de llebar consigo la
asienda y tendrá algún yjo que lo sabrá gastar, así tendrá poco cuydado de su
ánima.
Veo dize que hespera los fustanes de Milán y benidas que sean, será la
cargazón : está, señor, vien. Así vien dize cómo no ha tomado nengún dinero
desta cargazón por cuenta del señor Martín de Ugarte, que todo hes a mi cuenta
por aprobecharme más, yo, señor, le vezo las manos. Por ende, escriba al señor
Martín de Ugarte sobre ello, que el escriva, puesto le tengo de azer obligación de
sus 200 £, por ende, dígale como todo lo que ubo menester para esta cargazón
ha tomado sobre de mí y que no tiene que entrar ni salir en ello.
A lo que dize que no puede azer menos de tomar dineros para las ferias de
Villalón y agosto, está, señor, vien, que no hes razón le dé pesadumbre, pues
no se puede azer menos. La cédula de los 1250 ds. lo a acetado, y se pagará con
la gorra en la mano, por medio que de agosto he menester prober de dineros
para Francia y tanvién para Nabarra y, a la causa, tendré trabajo que si no
me da a recibir, como le escribí, abré de tomar algo sobre de v.m., por ende, a
de prestar paciencia. En duda estoy si alcansará la ropa de junio para agosto,
donde estaremos todos despujados de mercaderías. Hágole saber que muy
poco se nos ha quedado de mercaderías, que lo que me ha alcançado a la parte
tanvién he despachado la mayor parte aunque alcansó tarde vien que todo lo
fiamos 1 tercio en otubre y resto a mayo que menos no se puede azer, o ase de
asentar cabo ello.
Unos naypes de un maestro nuebo que me ha enviado no se gastan, aunque
los dé dados, que son tan malos, estoy con miedo me embíe dellos ; todos los
naypes se an abajado sobremanera, por ende, si no se alla con ellos, no me los
embíe y sean sino de Felipe Ayt, que tenga muy limpio las espaldas y de buena
tinta.
Para la de setiembre, no creo enbiaré memoria porque tan alcansa para
otubre y coando alcança viene tarde.
De las olandas, ya le tengo escrito que, por ser de buena emplea, los despaché
a la ora y ubiera vendido aunque tubiera 50 fardeles. por medio de tener de
otras lencerías, tanvién me ayuda la venta más que a otros. De bramantes, ha
ubido mucha demanda y los que an benido son bendidos de qontado a 1480 £
de grueso y 1500.
Con tanto ceso y quedo rogando a Dios goarde y prospere vida y honrra de
v.m. y así, Cristo sea con todos y quedo al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa.
01 Brumont-Priotti.indd 94
22/04/14 09:01
Identités marchandes
95
La cargazón de lo que le embié a pedir para ésta de junio, le pido de merced no
falte nengún sortimiento, porque a faltar una cosa, viene daño a hombre, que
esta mercería tiene que en faltar dos o tres cosas, puede asentar cabo ello.
(au dos) : De medina del campo de 27 de jullio, recibida en 11 de agosto de
Rodrigo Despinosa.
6. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 8-VIII-1535
(Leg. 9216-II, f° 8).
Foire de Medina : bons résultats. Avantages de vendre des marchandises de
valeur en gros plutôt que de la mercerie. Bonne vente des satins, difficultés des
petits merciers. Trop de frais : RE désire se retirer des affaires. Commande de
hollandes. Remise de fonds. Merciers riches : Simón Cuadrado et Pedro Sáez
de Fajardo. Commerce des laines et des marchandises de France. Marchandises commandées. Lettre de change.
De Medina del Campo, 8 de agosto 1535
Muy virtuoso señor,
En 4 del presente, recibí una de v.m. echa de 4 de julio y cerrada del 20 del
dicho que asta allá es copia de otra, donde por otra le tengo respondido a lo
contenido, y así por ésta será solamente a lo que después me escribe.
Veo que en 10 de julio rescivió una mía de Medina del Campo de 28 del
pasado 5 y veo tiene plazer de que llegaron algunas mercaderías a tiempo que
se despacharon vien acá y lo mismo dize que los manteles y bocaranes, y otras
menudencias, que después venieron en la nao de los Cosales llegarían a tiempo,
de que de todo esto abremos buena venta. A esto digo a v.m. que, de lo primero
que vino, que de todo ello no se [ha] quedado por vender, sy no es syete fardeles
de saytines, que todo lo demás se [ha] despachado, y de lo que vino a la postre,
en la nao de los Cosales, por venir tarde la ropa, se me an quedado obra de
120 piezas de manteles y 15 docenas de vocaranes y una sesta de ylera de 14 di.
y medio, que todo lo demás se a despachado, lores a Dios, que al llegar antes
diez días, esto que vino a la postre, no se quedara de vender real de todo ello,
mayormente en los vocaranes y manteles, que todos se an ydo ambrientos de
la feria, que antes que llegase la ropa se partieron toda la gente. Mas, todavía,
tengo contento de lo negociado, lores a Dios ; doy la cuenta por menudo porque
uno huelga del probecho de sus amigos.
A lo que dize aserca de los saitines, que para qué los envío a pedir pues acá
fiamos tanto tiempo, y allá no se dan por más de dos ferias ; ágole saver más
a cuenta me salen estas cosas de saytines y holandas y vocaranes y manteles,
yleras, que son cosas gruesas en darlos fiados por año y medio, que no las
mercerías menutas por medio año, porque todas estas cosas gruesas los vende
hombre todo siempre, o las más vezes, a 1600 £, y de las mercerías menutas, que
con adelantado el dinero no los pueden aver allá, no nos salen vendidos apenas
a 1600 £, que en ello entra toda cosa de hierro y latonería, y otras cosas de peso,
que quando vien echamos cuenta, todas cosas de peso nos cuesta a nosotros
más de lo que vendemos, porque una carga de cosa de hierro no vale 6000 mrs.,
5 Sic.
01 Brumont-Priotti.indd 95
22/04/14 09:01
96
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
y tanto nos cuesta, así en los fleytes de la mar, como los portes de Vilvao asta
estas ferias, como otra carga que valiese 50000 mrs. de holandas y que, además
desto, hombre grangea algo en la traviesa de las desmerías que asemos. Dígolo
por lo que dize para qué enviar a pedir estas cosas gruesas para fiar a tanto
tiempo, que para esto le doy la razón dello.
En los saytines que v.m. me a enviado, como arriba digo, los he vendido
todos, eceto las syete piezas, y todo a 160 mrs. la bara, heceto tres o quatro
piezas que los dí a 150, fiados por un año, que puede ver que es algo mejor
venta que de todas las mercerías que, coando se vendiesen de contado, quando
echemos buena cuenta, y caso que las mercerías se vendiesen de contado, me
parece que es mejor venta en fiar los razos por un año, quanto más que las
mercerías también los piden fiados por un año syn empacho alguno que, por
Dios, tenemos arto trabajo que todos, unos por otros, estamos estribados de
dar a tiempo una feria y dos un vecino más que otro, que si yo no lo doy, si
sale de mi casa y entra en otra de mi vezino, no sale sin la mercadería. Sy es
menester con dar una feria más de lo que el mesmo mercader se me combidaba
darme a mí, de manera que tenemos arto trabajo, mayormente yo, que no soy
más de solo, ni tengo otros padrinos, como tienen todos mis vezinos, así el señor
Juan de Leçama, con Juan de Sojo y Quadrado y estos Frías 6 que de nuebo se
an armados en mercería ; todos ellos están armados de crédito para todos, y
con esto se estriban, como se allan poderosos de dar las mercaderías por tanto
tiempo, quoando se a vien contado el tiempo, con lo que veo allá pasar que an
de pagar de contado la mayor parte de las mercaderías, veo se rezume en poco
la ganancia, según las costas tenemos, tan grandes que no nos podemos baler
cada uno de nosotros, que tengamos menos de quatro y cinco criados, y otros
ydos y venideros de la costa cotidiana le lleba al hombre por el pie ; ygoal es el
Burgalés que con tener dies tantos de mercadería que los otros y se pasa con un
muchacho que le traya de comer.
Dígolo, como arriba digo, tenemos trabajo y, pues que así pasa la cosa, ágole
saver que yo me quiero recojerme de los tratos que para andarme moço de la
mercería, syn más ynterés, estando en su casa hombre gana de comer, mayormente, lores a Dios, tengo casa en que vibir, que hombre estando en su casa
puede mejor ganar de comer, syn costa, que no por acá con toda la fausta que
acá tenemos, que toda nuestra ganancia es como la de los jugadores que dan
quanto ganan para las candelas, francamente, y quando pierde veo no le da
nada ninguno : así es de nosotros que todo lo damos en costas de candelas y
posadas y alcabalas con más la costa grande cotidiana que tenemos donde,
con fiar las mercaderías tanto tiempo, como los damos, echando buena quenta,
como por esta otra parte digo, se consume toda la ganancia.
A lo que dize que está en compra de alguna suma de holandas, de la parte
de quien envió las otras, y que si se ygoala me enviará asta media dozena de
fardeles : está, señor, bien, con que le suplico ponga la mano de que tenga aventaje en la emplea a mys vecinos, porque siendo así, vendería en cada feria aunque
tubiese veinte fardeles, y para no estar v.m. sobre muy contento de la emplea, no
me cure de enviar sólo una pieza.
Así bien veo que, visto que por mis cartas le escribo, como en ésta de agosto
tengo pocos recivos, y que para ello veo, por darme descanso, me remetirá asta
seyscientos ducados y los tornará a tomar para otubre, yo, señor, le beso las
manos por mill vezes. Veo dize será buena parte lo que tomará para otubre
6 Les Frías et les Cuadrado sont des marchands de Medina del Campo (H. Lapeyre,
El comercio exterior…, p. 234, 239, 240).
01 Brumont-Priotti.indd 96
22/04/14 09:01
Identités marchandes
97
sobre mí : sus letras serán pagadas con el vonete en la mano, y todo siempre me
combidaré de yr a sus casas, antes que me vengan a pedir y de esto sea cierto.
A lo que dize de Ximón Coadrado, que v.m. es cierto que muy pocos
dineros suele tomar para allá, no me maravillo deso, como él sea muy rico,
más por más que esté, otros más ricos que él suelen tomar a canvio ; yo sé bien
en la Villalón pasada tomó a cambio como sus vezinos, que si pasara por mí,
pensará estoy vien arto desmayado. Dígolo, aunque él sea rico, como es cierto
que él está, como en él es vien empleado, por ser tan hombre de vien que por
eso, como arriba digo, no es mucho que le falte como a sus vezinos, según los
tratos andan tan de lodo acá. Asimismo, dize ha 14 años que tiene cuenta con
el señor Pedro Saes de Fajardo, y en todo este tiempo no a tomado real sobre
v.m., mas antes que a remetido poco o mucho ; dello no me maravillo en estar
tan rico como está, mas puede pensar que, después de Dios, v.m. es causa de
ser tan poderoso como él está, que en las pasadas ferias hubo de ganar dos myll
ducados, como otro no abía más de él que tubiese crédito allá, que, de como se
perdieron Hurtuño de Aznareta y Pedro de Oñati, y Pedro de Mendieta, por
mal gobernarse, quedo bien solo en el señor Pedro Saes el señor crédito entre
los merceros, donde con la gran diligencia que v.m. le ponga de cargar suma de
ropa, así en naos como en asabras, como hera llegada la mercadería quando lo
vendía a la hora todo de qontado, a puertas serradas, de que en la mayor parte
de las mercaderías ganaba por lo menos más de 50 por ciento, fuera de costas,
según echamos la cuenta las ventas que él azía, porque la cinta blanca, que
cuesta agora 15 s. como no avía otro comprador más que v.m., costaba entonces
a 11 s., y acá vendía él a 130 (?) la (?) 7 y otras mercaderías al mismo consolante 8,
donde se hizo muy poderoso, y lo está, donde es bien empleado en él, por ser
tan noble persona como él de que plegue a Dios le dé Dios vida larga como él
desea.
A lo que dize me salga del trato de lanas y de tratar en Francia que, aziéndolo así, vibiré más descansado, ya por otras le tengo escrito que, fuera deste
año, yo estoy por dicho de quitarme dello. En quanto a lo de Francia, de enviar
por alguna parte de algunas cosas no puede hombre azer menos, porque aze
mucho al caso por el surtimiento de lo que traemos de Flandes, que lo mesmo
haze el señor Juan de Leçama, y tanvién Juan de Sojo de un año a esta parte
se a entrado en ello, de manera hombre no puede azer menos que sus vezinos,
que con este trato de mercería, sy hombre no está probeydo de todas cosas, sy le
falta tres cosas, hombre se puede asentar cavo ello, que puede ver que tenemos
arto trabajo.
Manteles e yleras, veo me dize pagándolos de contado no los allan, y acá los
dan fiados por un año, porque bea sy tenemos trabajo, y hombre a menester
tener vuena bolsa para sostener este trato, andando como anda. De los fustanes,
veo me dize no me enviará más de la mytad de lo que le envié a pedir por la
memoria, por me decir que así le tenía escrito por otra : está, señor, bien ; no se
nos ha quedado pieza por vender.
Veo a tomado sobre mí, para otubre, myll ducados, que se pagarán con
mucho honor con lo que más fuere.
La cargazón cerrada que me envía le hago acreedor, con más quatro fardeles
de holandas ; lo que fuere de más y de menos, de que aya recibido todo, le
enviaré la razón dello, y le aré acredor y deudor, y con tanto otro no ay que más
7 8 Deux abréviations que nous n’avons pas su déchiffrer.
Sic.
01 Brumont-Priotti.indd 97
22/04/14 09:01
98
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
dezir ; así ceso rogando a Dios por la salud y honra de v.m., y así Cristo sea con
todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
7. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 20-XII-1535
(Leg. 9216-II, f° 10v°).
Lettre de change. RE ne veut pas traiter en compagnie avec AP : craint
la jalousie des « gros » merciers. Assurances. Commande : toute sorte de
mercerie car RE a tout vendu. Retour des laines en rouens et marchandises de Bretagne, achat de pastel. Lettre de change. Commande d’ostades,
de bougrans et d’aiguilles. Contrat avec Martín de Ugarte : difficultés.
Commande de hollandes.
En Medina del Campo, 20 de diciembre [1535]
Muy virtuoso señor,
En 18 del presente, le escribí a v.m. largo y así por ésta no se ofresce que le
dezir más de quanto me faltaron para cerrar my cuenta desta feria 400 ducados
donde me [he] balido sobre v.m., de 428 coronas y media para la de Vergas, a
pagar a Francisco González, rescibidos de Pedro de la Torre e Juan e Alonso de
Vitoria. Suplico a v.m. sea asetada y pagada en su tiempo, como de v.m. espero.
Por la otra le escribí, por lo mucho que le devo a v.m., deseaba darle algún
probecho de que, si le parecía, embiase por cuenta de v.m. y de mí, una parte de
holandas e ylos de Gante. Suplico a v.m. que no se mele en enviarme cosa más de
por mi cuenta, porque si acá lo sentiesen quyen v.m. puede pensar, tomarían el
cielo con las manos y no es menos se dexase de saber, porque, según me an dado
a entender, lo que a v.m. escribo, a la hora se sabe aquí, que no sé por donde sale,
no porque yo escribo más de a las cosas que me tañe a mí.
Aserca de la holandas que le escribí a v.m. con celo de mi provecho, de como
acá se avían vendido y que, si v.m. me enviara algunos fardeles, los hubiera
bendido, y con esto me an dado en los ojos, aunque en ello ba poco ; mas, y aun
por eso, no quiero tener trabiesa con ninguno, sino hazerme humylde como
pobre compañero y trabajar con mi sudor, haziéndome dél como moço, por
sustener la honra de donde soy natural. Por ende, suplico a v.m. que en nynguna
manera no me envíe real de ropa por cosa de compañía, antes le envíe v.m.
al señor Jacove de Agurto. Como asta agora e estado como criado de todos
estos señores y agora me ven que negocio tanto como ellos en las mercaderías
que tengo, con esto he visto se me hazen algunos, en quien yo los tenía por
señores, muy escuros, donde v.m., como por sus cartas me ha escrito que si
quiero crédito de asta myll coronas, de cada feria, me los embiará, yo suplico
a v.m. que a no menester me aga merced de enviar, porque no tenga necesidad
de nynguno dellos, sino ablarles con la gorra en la mano y azer probechos y de
ninguna cosa de mys negocios, de lo que me envía, ny de una cosa ny de otra,
le suplico no dé parte a nynguno dellos, ny menos le descubra nynguna cosa a
Pedro de Çuaço 9 porque, como arriba le digo, a la hora se sabe.
9 Apparaît tour à tour comme marchand espagnol d’Anvers et marchand biscayen dans
des actes de 1540 rédigés devant le notaire Willem Stryt, J. Strieder, Aus Antwerpener Notariatsarchiven, Berlin-Leipzig, Deutsche Verlagsanstalt Stuttgart, 1930, p. 352, 356, 359.
01 Brumont-Priotti.indd 98
22/04/14 09:01
Identités marchandes
99
Así vien, le ago saber como Juan López de Jáuregui me a pagado para la
< > de la roldana que se perdió en la de Martiarto vii £ de grueso que tantos
balieron lo que de la roldana se salió, como paresce por cuenta por menor ante
los fieles de la universidad. De lo demás, del seguro de las zabras, me hizo hazer
buenos al dicho Juan López me dize que v.m. me a de azer buenos, por ende,
suplico a v.m. me aga buenos que basta tanto tiempo, que los tratos ciertos an de
ser 10 s., 10 s. y desta ves, pídole, por merced, no dexe de hablarse con el dicho
Juan López sobre ello.
Por las otras, le tengo escrito que si mi criado [está] allá y le demandare
algunos dineros para cargar para Pamplona algunas mercaderías, que v.m. no
le dé sólo un real. La cargazón que yo envié a pedir a v.m. le suplico < > que
no se me falte de ningún surtimiento dello, y se cargue en las primeras naos
que se ofrescieren. En la roldana de los alfileres me cargará 8 docenas de 4 £,
porque yo pensaba valerme con lo que tenía por vender, donde ayer vendí a un
hombre todo lo que tenía, con otras mercaderías, donde quedo vien limpio de
mercaderías, lores a Dios, aunque casi todo fiado, que en lo que no se fía no
ay ynterés. Las cintas blancas que embió a 13 s. heran muy buenas, y los he
bendido todos a más abentaja que nynguna mercadería, por ende cargarme a
una buena parte dellos, con mirar que sean muy buenas y estrechas ; maço de
ylo de Gante tampoco se me a sobrado, por ende sea de los primeros en comprar
todo el ylo de baço que pudiere aver, porque tengo por cierto que por todos ba
abiso sobre ello. En el ámbar, a de tener mucho peso en comprarlo porque ba
mucho en conoscer ; dízenme que se a baxado por más de ii s. por £, por ende,
séale aviso. Dígole, porque me parece a tres o quatro ferias que no a cargado
para nynguno de sus hombres de acá, y porque no le tomen con pensar que está
el precio que solía ser. V.m. perdone mi atrebimiento, ya puede pensar que v.m.
está al cabo de todas estas gracias, más de lo que yo puedo dezir.
El retorno de las lanas 10 espero me alcançará para ésta de Villalón en roanes,
donde me allaré con mucha ropa, porque también tengo cargado por vía de
Enantes cierta mercadería de Renes, y de Burdeos una suma de pastel que por
lo menos creo que me bernán 100 balas dello, donde estaré en ésta de Villalón
vien sortido de todo, que espero en Dios de hazer buena feria, aunque todo lo de
allá se vende fiado. Toda esta ropa de Henantes y de Burdeos con 28 fardeles de
roanes, que a tanto tiempo que están cargados, pensé de balerme en esta feria,
y por no azer tiempo se me queda todo para Villalón, donde así esto con lo que
después cargará será para Villalón. De encomiendas, creo tendré de Roán una
suma de roanes de los Nabarros, donde creo me baldré para las costas de la
feria.
Por un Nabarro, he pagado una cédula de 600 ds., que dos meses ha que
tenía cargado de roanes 30 fardeles, que pensó se alcançará para esta feria de
manera que los he tomado para Villalón, que sabe Dios la pena que yo recibo
en tomar un real a canvio. Ni por mí, ni por otros, por no yr a rogar a nadie me
aga dar crédito dello. Yo espero en Dios que, pasado este año, yo tendré poca
nescesidad de tomar dineros a canvio, porque me quitaré de entender en lanas.
De todo le doy cuenta, como es razón, por ende, porque soy tan largo en
escribir, v.m. me perdone. Mi señor, que no me embíe sólo una pieza de ustende
olmos de grises ni pardos, sino todos blancos ; no he vendido diez piezas de
grises ni ningunos que otra mercadería no nos ará costa de llebar a Villalón.
Los vocaranes tengo por memoria de los comprar de quién los compró los pros10 La vente de ces laines donna lieu à un procès entre Espinosa et Esteban et Juan
Lojao qui tourna à l’avantage du premier (ARN, Tribunales reales, no 118 141, 1540).
01 Brumont-Priotti.indd 99
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
100
teros que me avía enviado, que ba a dezir en la emplea a los primeros más de
3 s. por docena ; así bien los alfileres sean del sierbo, de los que me embió de la
de Pascoa, que todos piden dellos, y balen 1 s. por docena más que todos los
otros maestros.
Con tanto, otro no se ofresce que más le dezir y así quedo rogando a Dios
goarde y prospere su noble persona.
Al señor Martín de Ugarte, le aré buenos désta de setiembre de 200 £, pues
v.m. me dize que los ha tomado de su dinero en esta feria. Mire que le torno
dezir que yo no le aré buenos los 200 £ de la de Pascoa pasada, por la razón
que para ello tengo, como por la otra carta le tengo escrito, que por las cartas
de v.m. soy libre ; por ende, v.m. le escriba a la ora al señor Martín de Ugarte
sobre ello. Désta de Navidad puede tomar de su dinero 200 £ que aquí se acaba
nuestro asiento, de que recibo gloria en ello. Con tanto Cristo sea con todos.
Los VI fardeles de olandas que le embío a pedir, si no son sobre ser buena
emplea que v.m. tenga mucho contento, no me los envíe y bengan enteros los
fardeles, que acá los aré yo a medios fardeles
Al serbicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
8. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 10-IV-1536
(Leg. 9216-II, f° 12).
Cargaison pour la foire de Noël : bien arrivée. Martín de Ugarte a saisi toutes
les marchandises de RE à Villalón : n’a pu rien vendre. Rumeurs de guerre.
Hollandes et fil : n’envoyer que de la bonne qualité. RE a pris à change sur AP
car il n’a pas reçu les rouens et n’a pas vendu sa mercerie : excuses. RE veut
se retirer des affaires. Lettres de change. Difficultés avec Martín de Ugarte.
Bonnes relations avec AP. RE n’a besoin de rien pour la foire de Carême.
Commande de mercerie. Abondance de marchandise en Castille. Contrat
avec Martín de Ugarte : terminé. Assurances. Commande de fil et satins.
Jesús, en Villalón a 10 de abril de 1536.
Muy virtuoso señor,
Después que la más húltima le tengo escrito a v.m., me allo con 3 copias de
v.m. a las quales responderé brebe.
He visto la memoria de lo que avía cargado en la de Nabidad asta las horas,
lo qual, lores a Dios, es venido todo en salbamento. Los saetines y los fustanes
de Nardo 11, beo me dize los estaba esperando de día en día y, venidos que
fuesen, los cargaría con otras cosas, y con tanto tornaría la memoria, y veo dize
todas las mercaderías que me envía son muy buenas, donde es así que no me
puedo quexar.
A lo que dize que pues en la de otubre pasada, se nos sobró tan poca mercadería que en ésta de Villalón abremos despacho de que le hago saver a v.m.,
que después que ando en estas ferias, no he visto tan perversa feria, que nunca
tal se vió, mayormente yo que su merced del señor Martín de Ugarte se me a
encastillado con toda la cargazón que v.m. me a enviado de ésta de Navidad,
que en tanto que le hiziese buenos las 200 £, a pagar en esta feria, que no daría
11 Audenarde.
01 Brumont-Priotti.indd 100
22/04/14 09:01
Identités marchandes
101
las mercaderías, y en este medio se me pasó lo mejor de la feria, que todos mis
vezeros compraron de otra parte, en ver que yo no tenía mercaderías ; por que
bea la buena obra que me a echo. yo beo donde le ba ynterés, a él no se le
da nada por la honra ny pérdida de nynguno, y ago saver a v.m. que si yo no
mirara más a lo que mucho devo a v.m. y tanvién por mi honra, que yo le dé
para las mercaderías con azer un requerimiento con un escribano, él ace tan
feamente que, por todo el mundo no lo hiziera yo, que el señor Sanjuan 12, visto
mi ausencia, le fue ablar e se ofresció que se obligaría por todo lo que v.m. escribiese en las primeras cartas, y con todo esto no aprobechó, sino que en todo
caso le avía de pagar las 200 £, donde visto su cortedad tan grande, me envió el
dicho Sanjuan de Amézaga a mi criado a la feria que por ynterés de 50 ds. no
dexase de hazer su boluntad donde, señor, le torné embiar a la hora mi criado
se hiziese así, pués que su merced del señor Martín de Ugarte quería hazer de
echo, y no con razón. En fin, yo ago cuenta que en la merced se a perdido el
ynterés que ba en ello que según tengo cartas de v.m. de aquella feria, nynguno
me podía condenar en ello y con tanto se entiende que por eso no será menos
Rodrigo de Espinosa, lores a Dios. Ágole saver que esta buelta el señor Martín
de Ugarte me a echo me cuesta más de 200 ds. de mi casa, que todas las mercaderías tengo en sus fardeles como venieron de Vilvao, sin tocar en ellas, que las
pudiera aver vendido la mayor parte dellas ; puede ser sea por mejor, que lo que
Dios no quiera, sy tenemos guerra como acá se dize tan reziamente.
En quanto a lo que dize no me envía ningunas holandas, por no las allar cosa
que le contente, huelgo mucho en no me las enviar si no son al contento de v.m.,
que no hay peor cosa que las holandas si no son de muy buena emplea. Tanvién,
veo me dize que toda suerte de telería ser muy cara, y lo mysmo la mantelería,
y toda ser muy gruesa que, a la causa, no me envía nada ; lo mysmo dize yleras
no me a enviado sino pocos, por no las poder aver cosa que le contente. Como
arriba digo, tengo por vien no me envíe mercadería que no le contente mucho,
que no sea como algunos vienen a estas ferias de lo que allan, quando no allan
de buena emplea no dexan de llebar de lo malo con fiar los hombres, donde
se echan muchos a perder en ello ; por ende, no seamos nosotros así, que más
quiero que v.m. me dexe por enviar la mercadería a no ser que le contente.
Otrosí, veo me dize que sobre la letra que dí sobre v.m., que no tiene aviso
por ninguna de mis cartas, por cierto, señor, yo le [he] dado abiso a v.m. por dos
cartas, la una debaxo de cartas de Pedro de Aranda, y por otra con Unibaso,
donde, después de escritas estas cartas, las abrá rescibido. Veo se le aze cuesta
arriba en que tome dineros sobre v.m., que basta lo que v.m. toma sobre mí ; yo
beo que v.m. tiene razón de beras. Se dará v.m. agora a la gracia de Dios que [he]
tomado sobre de v.m. 1500 coronas para ésta de junio, a pagar las 930 a Alonso
de Santa Cruz 13, rescividos de Cristóbal de Sisneros y 200 coronas a pagar a
Ximón y Pedro Coadrado, rescibidos de los dichos, y 400 coronas a pagar a
Pedro de Çuaço, rescibidos de Juan de Lezama, que son por todas 1530 coronas.
Suplico a v.m. que v.m. me ponga en obligación para toda mi vida, con que se
paguen mys letras con mucho honor, que save Dios la pena que yo rescibo del
atrebimiento grande que he tenido de tomarlos sobre de v.m., y estas afruentas
téngolos por mi culpa, por averme entremetido en estas lanas.
12 Sanjuan de Amézaga, marchand de Bilbao (J.P. Priotti, Bilbao et ses marchands…,
p. 86).
13 Famille de marchands de Burgos. Un certain Diego de Santa Cruz est actif à
Anvers en 1552-1553, L. Bril, op. cit., p. 88, 127.
01 Brumont-Priotti.indd 101
22/04/14 09:01
102
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
después que en ellas entré, no tengo descanso, mayormente que yo tenía
companía con Juan Lojao 14, a quien v.m. dio 1200 y tantos ds. para ciertas
mercaderías que compró, por el cual he pagado por él en esta feria 1300 ds. para
los quales me avía de baler de ciertos roanes que me avía de enviar de Roán
donde no an alcançado a tiempo para la feria, y se están en Vilvao que, como en
Roán las embargaron las naos, an tardado tanto ; así con esto como lo que me
aze pagar el señor Martín de Ugarte en esta feria, no me [he] podido baler de
venta de un real, así de los roanes como de las mercerías, y venirme tanta carga
a pagar me [he] visto en esta nescesidad, por ende, v.m. me a de azer merced,
como arriba digo, pague mis letras y se valga sobre mí de la misma suma, que
plazerá a Dios que no le dé otro trago, en tanto que yo tubiere cuenta con v.m.,
porque yo me boy quitando de las lanas, donde me recogeré de aquí a la feria de
otubre, plaziendo a Dios, y a más desto, no tendré a cuestas de pagar por nadie ;
por tanto suplico a v.m. que mis letras las aga tanta cara a pagarlos como si las
diera a rescibir, como espero en Dios de las dar antes de mucho tiempo.
La letra de los 200 y tantos ds. que dio v.m. a este hombre, la tengo acetada
y se pagará con honor por avérselos dado v.m. Yo escribí a v.m. que caso que
mi criado otro fuese allá aser ciertos seguros por mí, que no diese real ninguno,
mas de hazerme merced de hazer los seguros, téngole tanto a cuestas este
hombre que me querría estar salido dél, que, plazerá a Dios, espero estar de
aquí a la feria de mayo porque me allo con ropa suya, para lo que por él he
pagado, que despachará en feria de mayo, donde, con tanto, le echaré la vendición, que por ninguno no quiero venir en trabajo pudiendo vivir descansado,
y como v.m. me da martilladas por muchas comparaciones, así de tratos de
Francia como de lanas, que quien tanto quiere azer por sus cartas tengo de vibir
trabajado. Yo, señor, me tengo por prendado de lo azer así, lores a Dios, como
v.m. dize, somos mortales y un hombre allándose tan deramado levántale Dios
deste mundo, avría trabajo cada uno de cobrar, donde veo que v.m. está en lo
cierto : que todo hombre deve de andar redondo y no azer más de lo que puede,
no porque, lores a Dios, que lo que toca a mí hubiese trabajo, porque no tengo
sobre hueso quien me ladre, ni mujer que me hurte nada, gracias a Dios, que
caso que no tratase tengo en pie donde me puedo vibir día y vito muy a mi plazer
aunque es banagloria de dezirlo.
En cuanto a lo que dize el crédito de acá, que no me embiará en tanto que
me vea salido de las lanas, que digo, señor, que no me lo envíe que tampoco
lo he menester, que oy adelante porque, como digo, recogiéndome, no tengo
necesidad de créditos que, caso que me lo enviara ho me lo enviase, tendría
por honra y no porque espero tener necesidad dellos fuera de feria de mayo
adelante.
A lo que dize a tomado sobre mí dos mill ds. para mayo digo, señor, que se
pagarán con mucho honor, poniéndolo sobre mi cabeza como es mucha razón.
Beo me reyñe mucho por las 200 £ de Martín de Ugarte, porque no se los ago
buenos, por cierto v.m. tiene una culpa en ello, aunque me perdone, que por sus
cartas me guíaba, y por ellas me [he] defendido con el señor Martín de Ugarte,
que de otra manera no pusiera en ello, ny soy hombre que suelo tener, ni he
tenido asta hoy día diferencia de un real, mas, pues v.m. me tornó mandar le
aga buenos, yo tengo por vien y perderé el henojo que, con las sentencias, me a
echo pagar el señor Martín de Ugarte que, como por esta otra parte digo, me
cuesta más de 200 ds. de my casa y todo baya con Dios, y no quiero más ablar
en ello, ni responder.
14 01 Brumont-Priotti.indd 102
Au sujet de ce marchand, voir l’introduction.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
103
A lo que dize serme tan mal contento que pienso que todo el mundo me
engaña, por cierto yo sería arto malaventurado si pensase tal por v.m., antes
digo a todos mis amigos que sy yo tubiera plática con v.m., en el tiempo que tube
con Lucas de Zábala y después con Ochoa de Duo, que mi capa baliera artos
dineros, dígolo por tanto que me estoy prendado por v.m. como si fuese todo
mi linaje, junto porque es razón para ello y no me tengo por tan desconoscido
que a de pensar y tenerme. Cierto que si caso se ofresciese me fuese mandado
por v.m., no dexaría de poner asta la vida en ello porque vien obligado me tiene
para ello.
Para esta feria de Cuaresma, no le envío memoria porque me paresce me
podré pasar con lo que tengo asta la de junio, y tanvién porque veo que el mundo
anda tan rebuelto, no quiero allarme cargado de mucha ropa asta ver, en este
medio, veamos en que para el mundo. De la media Cuaresma, beo me dize que
allando buena emplea de telería, me enviaría buena parte dellos, digo, señor,
que si no a comprado, tampoco me compre en ésta de Pascoa, porque, como
digo, no quiero nada asta la de junio. Porque caso que v.m. me aya comprado
por mí, no dexaré de tenerlo a vien, digo, de telería.
De todo lo que me falta de todo el sortimiento para con lo que acá tengo, es el
siguiente: 30 docenas de cintas blancas, que sean muy finas y estrechas, que las
que me ha enviado en esta cargazón de 12 s. no saldré dellos en este año, por ser
tan malas, que ninguno quiere, sino cosa buena ; mire que los a de comprar muy
a la proste de la feria, que soy cierto que ninguno de mis vezinos no envía por
libra dellos, porque están cargados, donde le vendrán a combidar por 12 s., los
que an vendido a 16 s. asta agora. Así bien me enviará 50 docenas de ylo baço,
que sea muy blanco, mandando mirar de maço a maço, como acá nos azen los
Toledanos, y no ay[a] negro en ellos; 50 £ de cintas anchas para sábanas, que
sean delgadas, 30 gruesas de rocalla azul y negra y amarilla, y 100 piezas de
fustanes de Nardo, los 50 negros y los 40 pardos y 10 blancos, que sea buena
ropa ; dos roldanas de candeleros de buen maestro, que los otros que a enviado
los he vendido, que otra cosa no he vendido de la ropa, sí de los fustanes, de
otras suertes no me embíe si no son los de Nardo por un mr., porque todos
estamos cargados, que a más de nosotros los de Burgos están cargados, que los
an fiado en esta feria por un año y feria más, donde allo es mala mercadería.
En esta feria, yo ago cuenta darán gran baxa, porque no beo quien envía por
ellos por estar cargados todos ; iii gruesas de escobillas negras y ii de blancas y
iii gruesas de agujetas azules largas, ii gruesas de cortas, iii docenas de bocaranes asules y una docena de verde, una docena de encarnadas que no cuesten
a más de 3 s., con ser muy bonísimos. Bocaranes negros no me envíe, porque
estoy cargado dellos ; mantelería me enviará 24 piezas de 6 asta 8 y no más
arriba porque tengo más de 8 piezas de 12 que no se puede vender ; en esto a de
poner mucho la mano sea de buena emplea. si el dinero se estrecha, no puede
ser menos de ser buena emplea y todas mercaderías creo darán mucha baxa ; xx
docenas de coxines de brancaje para surtir estas cosas gruesas. Si algún poco de
ámbar allare, con ser vaxo precio, por lo menos 2 s. menos, me embiará un poco
dello de las suertes que le escribí para la de Navidad. Todas estas cosas los ará
v.m. sacar en un papel aparte, porque no hierre de holbido para la cargazón de
ésta de Navidad.
Me a echo dar letra del señor Martín de Ugarte que si v.m. escribiere hereda
200 £ que se los pague en su tiempo como estamos consertados. Yo estaba obligado asta los dos años pasados, y no más, donde a espirado el tiempo, por ende,
suplico a v.m. que no cure de tomar de sus dineros, digo no aya tomado de la
01 Brumont-Priotti.indd 103
22/04/14 09:01
104
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Nabidad que no quiero más tener que azer con él ny con nadie de oy más, sino
remetirme a v.m.
Aquí será un testimonio de la sesta de ylera que hubo de hierro de las que me
envió de la de setiembre. Suplico a v.m. que al señor Martín de Ugarte le escriba
a la hora como no a tomado ningunos dineros suyos. Con tanto otro no ay que
más dezir a v.m. y así ceso, rogando a Dios goarde y prospere su muy virtuosa
persona y así Cristo sea con todos.
De las 10 £ media que me debe del seguro de las 300 £, que tomé de Juan
López de Jáuregui, que v.m. me los tiene cargados que tantas beses que le tengo
escrito no me aze mención dellos. Juan Lópes de Jáuregui me dize que son a
cargo de v.m., que él se los tiene tomados en cuenta : suplico a v.m., que sea por
v.m. o sea por Juan López, se me hagan buenos, que tanto tiempo [ha] que los
tengo muertos. En la primera carta me haga mynción dello.
Tanvién me a de enviar v.m. ii sestas de yleras de 18 y dos sestas de 20, y no
de otra suerte porque tengo de todas otras suertes. Si allare ii sestas de 8 o de 9,
tanvién me enviará v.m., y tres piezas de razos blancos.
Al serbicio de v.m.
Rodrigo Despinosa
(au dos) : Al muy virtuoso señor el señor Arnao del Plano en Emberes
De Villalón 10 de abril, recibida en 21 del dicho, de Rodrigo de Espinosa
9. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 8-V-1536 15
(Leg. 9216-II, f° 15)
Courrier. Cargaison envoyée. Hollandes : doivent être de bonne qualité.
Affaires de France : AP menace de récupérer ses créances, RE répond qu’il
est solvable.
Yhesús, en Medina de Ríoseco [8 de mayo 1536]
Muy virtuoso señor,
En 14 del presente 16 le escribí a v.m. con un criado mío que le enbié a Roán,
que hes copia de la de Villalón y ayñadido respuesta de dos cartas que reciví de
v.m., serradas de 2 y de 14 del pasado y dentro la memoria para ésta de junio ;
así después me allo con otra de v.m. serrada de 14 del presente 17 a la coal responderé lo que ace al caso.
Veo dize que las mercaderías que envié a pedir para esta media Caresma
llegarán con tiempo para ésta de mayo : está, señor, vien. ¡ Dios los trayga en
salbamento ! A lo que dize me goarde de tomar de nadie dineros por libras, yo me
doy por dicho y le vezo las manos por tanto que mira por mi honra y probecho.
Así vien veo que allando buena emplea de olandas en ésta de junio, me
embiará una parte dellas, que está, señor, vien. Suplico a v.m. que si no alla
bonísima emplea, no cure de me las enviar, porque no ay [peor] mercadería que
las olandas si no son de buena emplea, vien que tengo por cierto que a causa
de la baxa del dinero serán de buena emplea, que no abrá tantos compradores,
donde ará su probecho ; vien como viere así lo ará.
15 Lettre en mauvais état.
Sic.
17 Sic.
16 01 Brumont-Priotti.indd 104
22/04/14 09:01
Identités marchandes
105
Otrosí, beo me dize que las letras de Villalón, que le envié a pagar, de 1530
coronas, los acetó y se pagarán al [tiempo]. Yo, señor, le tengo en merced. Veo
me dize que para que mal ponerse hombre en conducir más de lo que puede, que
a la causa se alla hombre en afruenta : yo veo que a v.m. le sobra razón. Veo me
dize que si no me quito de compañías de Iohan Lojao y del de [Roán], que no
tendrá más cuenta conmigo, y trabajará de cobrar su asienda de mí de que [digo]
para esto a v.m. que si embío al criado a Roán hes por recojerme de allá < > en
todo y quitarme deste hombre, que de aquí a otubre me estaré limpio de todo
en < > plaze a Dios, mas a lo que me da a entender trabajará de cobrar de mí su
acienda, en tal caso digo, señor, que para cobrar lo que yo debo a v.m. no [abrá]
trabajo que, lores a Dios, tan sanamente puede cobrar de mí como de v.m., por
eso no pierda sueño por ello, que sy me [he] visto en necesidad hel año pasado
de valerme sobre v.m., no ha sido por mi cuenta, que no piense que ando < > en
mis tratos de Francia, que no podría pasar sin tomar dineros a cambio < >resco
todo, y ello es echo y para adelante remedio.
Otrosí veo a tomado < > sobre mí, para agosto, a pagar ha Hernando de
Aça, la coal se acetó y se [pagará al tiempo] con honor para agosto. yo veo por
la razón de sus cartas no tiene que [tomar] sobre mí asta otubre, de que uelgo a
causa que désta de mayo querría < > tierra que no me dexan en vida, y tanvién,
por ver como anda mi [acienda] donde no vendré asta pagamentos de agosto, y
caso que la ropa de junio [alcance para] agosto, no enviaré nada asta otubre por
no me desortir para otubre, que < > burla lo destas ferisçuelas de Ríoseco que
hél que quiere ganar dos reales < > benir a estas ferias de Ríoseco que, echando
buena cuenta, ponemos dinero.
< > 10 £ 10 s. de Juan López de Jáuregui que dize que son a su cargo de
Juan López [y] cobre dél otro tanto. Me dize hél por sus cartas, deziendo que
aquella cuenta tiene fenescida con v.m., y que hes a su cargo. Yo me ando bueno
de comadre a comadre ; de razón yo no tengo que azer con Juan López, syno
con v.m., porque lo que deve Juan López no hes razón me aga v.m. deudor. Oy
este día, le [he] escrito al dicho, no sé lo que me responderá : sy hél lo echa por
alto, hes razón que v.m. sea mi hombre, y pues tiene cuenta v.m. con hél, le aga
deudor y a mi acredor, que no querrá v.m. que Juan López me llebe lo mío, ni
sería razón. Y es vien que, pues hél no quiere allanarse de si mesmo, v.m. le aga
allanar, pues tiene dadas y tomadas con él.
Aquí será copia de otra que le embié con mi criado, por vía de Roán, de
lo que ha de emplear en ésta de junio ; montará vien a causa que, para la de
setiembre, no hembiaré memoria porque de contino alcansan tarde las mercaderías. Suplico a v.m. que aga de manera que no falte cosa desta memoria, que
no venga a pedazos, sino que trabaje venga en las primeras naos.
Como por la otra le tengo escrito, yo he mirado la cuenta corriente que v.m.
me embió y lo que ba a dezir que no me tiene echo acredor, hes los 10 £ 10 s. de
Juan López ; V £ 15 s. de la sesta de ylera, de 24 y de 26, que benía a < > y no
se alló sino de 13 di. y medio, como consta por hel testimonio que le embié; 1 £
5 s. son por otra sesta de ylera que benía por 14 di. y medio, y se alló de 12 di.,
de lo que empleó en la de junio pasada, como consta por el testimonio que le
embié; 12 s. son por doze docenas de cuchillos de Alemania medianos que me
los cuenta a 3 s. y no suelen venir sino a 2 s., que creo no hes menos de aver
yerro. Vuestra merced mirará en ello, así como en lo demás.
Con tanto otro no ay que más dezir a v.m., y así ceso, quedando rogando a
Dios goarde y prospere su virtuosa persona y quedo al serbicio de v.m.
Rodrigo Despinosa
01 Brumont-Priotti.indd 105
22/04/14 09:01
106
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
10. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 9-X-1536
(Leg. 9216-II, f° 16).
Problèmes avec le courrier : les lettres de RE se perdent. Foire d’octobre :
bonnes expectatives, mais étroitesse de l’argent, d’où pertes. Laines : espoir
de vente, retour en rouens lesquelles doivent passer en Espagne grâce à un
sauf-conduit (guerre). Lettres de change : perte. Laines : RE espère en finir.
Fil : décision des chargeurs de ne pas en acheter, non suivie par un Burgalais
qui s’est fort enrichi.
Hiesús, en Medina de Ríoseco, a 9 de otubre de 1536
Muy birtuoso señor,
Con 4 cartas de v.m. me allo, hechas en 29 de junio y 2 copias de 30 de julio
y de 19 de agosto, que por todas me dize no a rescibido nenguna carta mía, que
con deseo estaba de la ver ; por cierto, señor, después de la de pasquilla acá, yo
le he escrito bien 8 cartas ; yo no sé donde se unden mis cartas. Después me allo
con otra carta con Unibaso, cerrada de 24 de agosto, y dentro una memoria de
lo que abía cargado en la de Pascua, y beo dize a rescibido una mía con Unibaso
y, como no le he embiado memoria para la de junio no a cargado nengunas
mercaderías, más de las que tenía compradas de la de pascua ; por cierto yo
tengo embiadas, y otro que es un pariente de Ximón Coadrado, que yba en un
ymboltorio que las enbié a Burgos consinadas al señor Yñigo del Espital 18 me
dize tiene respuesta de aquelle carta, donde no sé que bentura tienen las mis
cartas.
Beo dize que como no aya rescibido memoria, me acordó de comprar algunas
mercaderías que le parecía y cargaría en estas naos, de que huelgo mucho dello
que tenga algund sortimiento para con lo que se nos queda de bender, que ésta
de otubre no puede ser sino buena, a causa de tanto tienpo que no a benido ropa
y también, dexando aparte de la falta que ay de las mercaderías, ésta de otubre
es la mejor feria de todo el año, que creo será feria de bentas a causa que los
oficiales ban a la guerra. En fin, señor, si caros nos cuestan, benderlas caras,
maiormente, como dize, si bienen pocos, se benderán bien bendidas. De los
maiores tengo por bender 250 piezas arriba que no me pesa. a lo que dize que
[en] la moneda perdemos 13 y 14 por 100 ; ¿qué hemos de azer ? sino dar gracias
a Dios, pues es éste el año de los merceros, medio mal fuera si nos tomara recogidos como algunos Burgaleses, que sobre nuestra azienda an cobrado todos y
cerraron las puertas de no fiar, donde [a] causa desto se nos an alçado algunos
deudores. En fin, plazerá a Dios que tras este año benga otro que será bueno
para los merceros, que lo perdido tornemos a ganar y con esto hemos de aprestar
paciencia. A lo que dize, el plazer que tiene en que la de mayo me allaría con
suma de ropa y bien sortido que aría buena feria, de que le ago saber que como
no pensamos que el dinero abía de benir tan estrecho que las mercaderías dimos
todas al precio que otras bezes fiadas, donde daría 100 piezas de oro por no las
aber vendido, que de qontado las obiera bendido por más precio en esta feria.
Dize que de oy más hemos de bender las mercaderías a 1800 libras de grueso ;
por cierto, segund biene el dinero, las costas por lo menos an de baler tanto
como v.m. dize. En fin, cada uno berá lo que le cumple.
A lo que dize le desplazerá si tengo azienda en Francia porque abrá trabajo
de lo pasar, ágole saber tengo allá bien 3000 ds. pasados hen hesas lanas, que
18 01 Brumont-Priotti.indd 106
Marchand de Burgos.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
107
no sé qué despacho ternán con esta guerra, que a dos meses que no tengo cartas
de Roán, que de razón se an de bender bien. Yo tengo escrito que bendidas que
sean me las embíe en roanes, que dizen se an baxado más de 35 por 100 que los
que balían a 40 £ balen a 27 £ Sy por ésta de octubre alcançan, aré mi probecho,
que no ay en toda la feria una bala de ruán bueno. En cuanto al pasar de Francia
para castilla, no tengo temor que no lo pase sin risgo que, cuando ombre de
Nabarra no pasare, lo pasaré yo, porque tengo salboconducto del príncipe de
Bearne 19 que yo e mis criados puedan entrar e salir en toda Biarne y toda su
tierra y sacar y entrar todas las mercaderías que quisiere. Y también me an
ofrescido salboconducto del rei de Francia, que un secretario del príncipe fue
a la corte del rei de Francia, el qual se ofresció, que sin falta aría por cobrar, y
caso que no ayamos del rei de francia, me basta del príncipe porque está en su
tierra la ropa. Vendrá en nombre del Francés que tiene las sacas y de allí en mi
nombre las puedo sacar, donde no corremos peligro.
Otrosí dize como han pagado los 1530 esc. que tomé sobre v.m. en la de
Villalón, y lo mucho que le desplaze de la gran pérdida, en fin como por esta
otra parte digo, hemos de aprestar paciencia, y a v.m. beso las manos por la
buena hobra. Beo que para estos 1530 esc. a tomado sobre mí 1400 ds. para ésta
de agosto, a más de los 1000 ds. que tomó de primero. Por todas mis cartas, le
tenía escrito que para agosto no me cargase porque en estas ferias de Ríoseco
no tenemos recibos, por tanto que me yziese merced que, aunque fuese a mi
daño, los tomase para otubre, mas como v.m. dize a causado que no a rescibido
mis cartas y también he hecho quenta lo habrá hecho la gran estrechura que
abrán abido ds., que su boca de los que tenían que dar dinero heran su medida
y también por no me dar tanta pérdida como el dinero benía tan estrecho para
otubre. En fin, señor, yo e pagado sus letras desta feria y lo mesmo se pagarán
las de otubre, a más de lo que debía por cuenta v.m. Para esta feria yo debía por
mi cuenta 1000 ds. y más por lo que estaba obligado por Juan Lojao, con quien
tenía compañía en las lanas, 400 ds. de unas cédulas suyas que tenía acetado,
el cual no me probeyó, y los ube de pagar como buen romero. Que en no ber la
primera mi onra y descanso, lo conocí, de manera que con la gran carga que
tenía para esta feria me he allado en necesidad, donde la balor de todo ello, lo
que me faltaba, me he balido sobre v.m. aziéndome espaldas el señor Juan de
Leçama, y sabe Dios lo que siento en darle a v.m. el trabajo que le dí. V.m. me
a de azer merced que, caso que yo no le aya serbido de lo recibir en paciencia,
que si la ropa de Roán me alcança para ésta de otubre, yo le remitiré la mesma
suma para el tiempo, y esto será sin falta. De pocos días acá, he escripto a
Nabarra que probean un correo que, aunque las den menos las lanas, una libra
menos por saca, las bendan y carguen en ruanes, donde no creo abrá falta que
no alcance la ropa donde v.m. será probeido sin falta de la mesma suma.
Las letras que he dado sobre de v.m. hes 1054 esc. y media, a pagar a Pedro
de Ysunça, rescibidas de Francisco de Olabe 20, que las letras dio el señor Juan
de Leçama por mí, más 1056 esc., a pagar a sí mesmo, digo a v.m. mesmo, rescibidos del señor Juan de Leçama por el señor tesorero Francisco de Recalde 21;
19 Henri II d’Albret, roi de Navarre.
deux sont des marchands originaires de Vitoria. Pedro de Isunza réside aux
Pays-Bas (J. P. Priotti, Bilbao et ses marchands…, p. 105, et passim). En 1532 et 1533, un
Martín Martínez de Isunza, de Vitoria, charge de grandes quantités de laines, plus de
1300 sacs, pour les Pays-Bas (Archivo Histórico Provincial de Vitoria, Protocolos, legajo
6634).
21 Au sujet de cet homme d’affaires, voir introduction.
20 Tous
01 Brumont-Priotti.indd 107
22/04/14 09:01
108
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
ban a pagar a la de Bergas de Nabidad. Suplico a v.m. las pague con la boluntad
que de v.m. espero, que la boluntad tenga ancha como si le fuesen a rescibir.
Que plazerá a Dios que si la ropa viene de Francia como lo tengo por cierto, que
en esta feria me saldré deste Juan Lojao, mi hombre, de que le santiguaré. Con
tanto y así de allí adelante estaré recogido, donde nos daremos más descanso,
plaziendo a Dios, que solía yo vivir cuando Dios quería asta que me entrase en
estas lanas y conociese este ombre, que en aquel tiempo no me bí en necesidad
de sólo un real, sino con lo que se me quedaba en fin de feria azía las costas de
toda la feria con comprar una rebenta y otra, como azen algunos agora ; pues
con mis manos tomé tanto trabajo, no tengo de quien quexarme, syno de mí
mismo.
Anme dicho como v.m. se concertó con todos hesos que cargan mercerías
para acá, que nenguno comprase yleras para esta feria, por azer benir en la
razón a hesos ylateros y que de esto salió que no quiso estar por ello hese ydalgo
tal de Gallo 22 que carga por estos Frías, que de ayer acá son merceros, y que les
embía una parte de yleras y que v.m. ni los otros no an cargado sólo una cesta,
de que an herrado que, pues abía cargado hese otro, no habían de dexar de
cargar, porque las yleras son madre de todas mercerías, que a causa de las yleras
benderán estos sus ombres de hese Gallo coanto tienen y como ellos quieren,
porque a más de que hacen mucho al caso, al sortimiento ay mucha falta.
Memorias le quiero embiar para la de Nabidad, por que descargue v.m. lo
que le debo, que, por su descanso, quiero dexar de ganar 500 piezas de oro. Con
tanto ceso, quedando rogando a Dios guarde y prospere su muy noble persona
y con tanto Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
11. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Burgos, 9-XI-1536
(Leg. 9216-II, f° 18v°).
Difficultés pour vendre les laines (guerre) et avoir les draps en retour.
Prochaine foire annoncée comme très bonne : qu’AP achète en grande quantité, profits assurés. Sauf-conduit. Achat de peignes et d’aiguillettes en
Béarn. Lettre autographe.
Yhesús, en Burgos, 9 de noviembre de 1536
Muy virtuoso señor,
Désta de agosto pasada, escribí por dos copias que a las oras creo lo abrá
rescibido, así por ésta [que] biene será por le dezir como a la ora llego en esta
ciudad y he benydo de Pamplona que fuy a ber si me hera benido la ropa de
Francia, lo que allá tengo, lo qual no hes benido asta agora. Tengo carta de la
parte que me escribe el mal despacho que ha ubido por medio de la guerra, y
agora que los eshérsitos se an retraído espero aber buen despacho para esta
feria. Yo creo no me alcansará ropa de allá, de que puede ver con qué plazer
puedo estar, que a más del daño tengo más la pena por v.m. que, como le
22 Famille de marchands de Burgos. Un certain Juan López Gallo réside à Bruges
en 1545, AMB, source citée. Il est plusieurs fois consul de la nation d’Espagne dans les
années 1540 et 1550, R. Fagel, De Hispano-vlaamse wereld…, op. cit., p. 463‑465.
01 Brumont-Priotti.indd 108
22/04/14 09:01
Identités marchandes
109
escribí de Ríoseco, pensaba destar cierto de la ropa y remetir dos o tres mil
coronas a v.m. Tengo dos daños : pérdida, lo que be, y la pena que le doy a v.m.
V.m. se a de azer a las armas de prestar paciencia, que le juro a Dios que más
tengo la pasión por v.m. que la pérdida dies veces. plazerá a Dios que de aquí
a Villalón cobraré todo lo de allá, donde no le daré pena de un real que tome
sobre v.m.
Un criado del señor Juan de leçama he topado en el camino y he recibido
una carta de Medina del Campo de un criado mío que, con pensar estaría en
Vilbao, me escribía, en que me da aviso compre en Vilbao todas las mercerías
que pudiese allar, que dize será la mejor feria que [ha] havido en gran tiempo.
Del señor Juan de Leçama dize que tendrá gran feria que se halla con suma de
ropa, él hes por cierto vien empleado. Dame más fuego el moço por su carta,
que me dize por todas partes le escriba a v.m. de < >, que agora hes el tienpo
de los merzeros. por cierto a mí se me haze afruenta dembiar por nada a v.m.
asta una vez descargar lo que le debo, mas acordándome de la otra vez coando
el señor Pedro de Oyardo ganó un poso que el señor Juan de leçama no quiso
traer ropa sino recogerse y pagar lo que debía : por el dezir de la gente dexó de
ganar arta suma de dineros. Así, señor, con esto he acordado de me atreber de
embiarle esta memoria, que dentro verá, que hel moço me lo hembía de Medina
del Campo. V.m. tome a pechos de poner diligencia en alguna azabra, con segurarlo asta un maravedí. Sy esto aze, aga cuenta que me arme de sus armas para
toda mi vida, porque haré gran provecho, mayormente si no ago más mercerías que, para mí, que en estar en una mano hel sortimiento aze lo que quiere
hombre. Caso que yo no le haya servido, le suplico se estribe de poner esta diligencia y con lo mío juntamente puede v.m. cargar por su cuenta propia alguna
suma de ustanes, que yo se los venderé con probecho porque hen estar en una
mano se venderán bien, mayormente que allá creo se abrán abaxado con estar
a una todos los compradores. Si están todavía sobre concierto, puede le azer
comprar [a] algún Nabarro los ustanes y las yleras, sin que sienta la tyerra lo
ha de azer esta cosa. A más de los ustanes, puede v.m. cargar por su cuenta
una suma de cobre que ará su probecho. El moço me escribe bale en Medina de
qontado a 2750 mrs., así hen esto como de algunas olandas que creo los allará a
tiempo, puede v.m. cargar por su cuenta que yo aré en ello como en cosa propia,
sin ynterés de un real como hes razón y le remitiré su dinero.
Estas naos de lanas tenemos por cierto ybernarán aquá, donde no alcansará ropa para Villalón, donde en la de Villalón tendré tambyén yo la bez de
probecho como habrán mis vezinos en esa feria. Ágole saver que por no rescibir
la memoria que le embyé para la de junyo, pyerdo de ganar más de 500 ds. en
todo, sin derechos, sea loado Dios de todo. Mire, señor, que todo asta un mr.
me asegure. Agora está el tiempo para ganar dineros. Del príncipe de Nabarra
tengo salboconducto para mí y mis criados que hombre de Pamplona no tiene, si
no hes Miguel Dañués 23 y Juan Cruzat 24 que tienen del Rey de Francia.
He sacado de Bearne 60 balas de peynes y una suma de agujetas que no se
perderá nada. Ágole saver que no tengo de dormir todas vezes, si plaze a Dios.
Del Rey de Francia, me tienen ofrescido de un salboconducto que, ubiendo, aría
mi probecho. Plega a Dios ayamos salut. Todabía tengo esperança me alcansará
la ropa de Francia, donde le remyteré buena parte, si alcança. Para mucho daño
23 24 Miguel de Añués, seigneur de Belver, marchand de Sangüesa.
De Pampelune.
01 Brumont-Priotti.indd 109
22/04/14 09:01
110
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
mío los conocí las lanas, mas, a lo echo, emos de prestar paciencia. Con tanto
quedo rogando a Dios goarde y prospere su noble persona.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
Perdone que ba de tan buena letra ; en tan buena letra escribo como el señor
Pedro de Oyardo.
Recibida a 18 de hebrero
12. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 28-III-1537
(Leg. 9216-II, f° 20)
Naufrage d’un navire en Galice : RE a beaucoup perdu, mais bonne vente des
hollandes. Remises d’argent, toujours rien de Rouen. Étroitesse. RE n’a rien
reçu des laines : doit prendre à change sur AP ; espère en finir à la prochaine
foire. RE veut se retirer à Pampelune. Achat de peignes en Béarn : espoir de
gain. Commande. Comptes. Noces de Jacobe de Agurto. Lettre autographe.
Yhesús, en Villalón 28 de marzo de 1537
Virtuoso señor,
Después que a todas las cartas que de v.m. tengo respondido, me allo con
dos cartas de v.m. de una copia de 6 y de 20 de enero, donde beo me dize embió
a su criado a la ropa de la nao de Salazar, a poner recado en la ropa ; está,
señor, vien. Veo me dize abré visto lo que ha cargado por mi cuenta en estas
naos ; fuera mejor que tuviera por ver, mas a lo que Dios ace, emos de prestar
pasiencia. V.m. no hera savidor de la otra nao que en galicia hes perdido, que
dublado tenemos las averías. Sobre todos mis vezinos tengo más daño yo que
ellos, a causa que tenía más ropa, que en benir la ropa en salbamiento asía
buena feria, ésta de Villalón, donde a mi dicha avía de ser. Aserté en lo que se
salbó en las olandas, que lo he fiado de mayo en un año a 1700 £, que real no me
[he] balido dellos, de que he tubido buen socorro para sacar contados.
Beo dize que las mercaderías de Salazar las dará a los aseguradores ; está,
señor, bien. De esta otra nao que se perdió en Galicia, allá le avrán embiado
de Vilbao la razón de lo que se salbó, que de todo me ará acredor como me ace
deudor de la cargazón.
Veo de los 2207 esc. y medio que saqué a cambio de la de agosto, los ha
pagado con honor, de que le tengo en merced. A lo que dize que de la de otubre
espera le remitiré la balor, o parte dello, como yo le escribí por mis cartas con
esperanza que [mi] ombre de Roán sería venido y me valdría en la de octubre de
lo que tenía en él y tanvién 1000 ds., que por Juan Lojao pagué en la de agosto,
que le tiene en sacas de dos años esta parte, donde, señor, me quedé en blanco
que, aunque agora no he rescibido real dél, hel moço me escribe que de Bayona
le ha escrito un hombre que de allá ha benido, que para 20 deste mes será en
Bayona. Plega a Dios sea así.
Veo dize que [en] ésta de Pascoa abrá estrechesa de dineros, por medio de la
Corte que sacarán todo el dinero ; yo veo nos viene mal trás otro, mas emos de
tener paciencia de pasar por donde pasan los vezinos. Así bien dize que visto
la pena mía por lo que tomo sobre v.m., no reciba pesadumbre que, por mis
cosas de mi onra, ará como por las propias, de que señor, veo que de rodillas no
le podría serbir a v.m., aunque por pensar que no ventura nada más que de su
persona, lores a Dios.
01 Brumont-Priotti.indd 110
22/04/14 09:01
Identités marchandes
111
Otrosí beo me dize me goarde entender en lanas para Francia, digo a v.m.
que yo estoy vien castigado, que a más del daño que me ha benido en cambios
la meytad de la vida me han quitado. Veo < > para ésta de Villalón 3000 ds.,
donde puede ver en que estrechesa me [pone], lo uno que mi hombre de Roán
asta las oras no hes venido, ni me ha embiado real de mercaderías, y lo otro
desta pérdida de las naos que puede ver coanto < > he sacado, y a más desto,
el Juan Lojao le debía a uno de allá 950 ds. < > afrontar en Pamplona al qual
le respondí yo de se los pagar ésta de < > donde los he pagado como buen
corredor de Cuéllar, que en este negro hombre de Roán tiene el dicho más de
3000 y tantos ds., que los 1450 ds. [ha tomado] sobre mí hasta < > por que
vea sy estoy embarasado en este negro ombre que en malas oras le conocí. Así,
señor, yo he tomado sobre v.m. 2600 esc., a pagar los 2000 esc. a Pedro Zuazo,
recibidos del señor Juan de Leçama y los 600 esc., a pagar a Ximón y Pedro
Codrados, recibidos de los dichos. V.m. me aga tanta merced que no reciba más
pesadumbre que en las pasadas de las pagar con onor, que ésta espero deste
negro hombre esta vez dará fin, que a la causa me boy allá, que según mi criado
me escribe, ya a de ser allá ha ocho días, donde cobraré mi asienda y también lo
que he pagado por Juan Lojao, con sus yntereses, donde no le daré más trabajo
a v.m. Yo estaba vien librado a no tener tal árbol como ha v.m. ; bien tengo que
acordarme de v.m. todos los días de mi vida, y en tales tiempos se conosen los
hombres lo que tiene en su amygo.
Por otra, le tengo escrito como de fuera de la de otubre me quiero recoger a
la tierra, y dar al moço una tienda en Plampona, con darle parte de ganancia,
y con tanto serbir a Dios, que la mayor parte aré por ver lo que pasa de unos
a otros, que me maravillaría con todo si veo que los pudientes se sierran como
lo dizen que, de veinte de mayo adelante, no consentirán pasar ni contratar ha
ombre del mundo. No dexaré de entender por Nabarra, de sacar mercaderías
que tengo aparejo más que cuantos andamos en estas ferias, y aun de Nabarra,
donde espero en Dios me baldrá más un año que tres en lo pasado.
Con esta fama yo tengo a mi criado en Vearne, que me henbíe 100 cargas
de peines que los 60 cargas ya los ha sacado y lo de más se da prisa, antes que
espire hel tiempo. Yo espero de ganar bien en ellos sy los pudientes se sierran y,
coando no se serrasen, la moneda se gana, que hes bueno. Dos compañeros los
han tubido asta agora, en estos seis años, que an ganado un tesoro, que, como
todo estaba en su poder, lo bendían como hellos querían, donde se an echo muy
ricos de moneda que tenían. a más de que no se pierde nada en los peines, es
gran fabor para las mercerías, que la primera cosa piden peines.
Este año querría trabajar de ganar lo que he perdido en los cambios estos
días, por ende suplico a v.m. que, por su parte, no balga menos, que aquí será
una memoria para la de junio, que montará bien a causa que la de otubre bale
más que todas las ferias de todo el año juntas, y tanvién que hay algo más
requesta de mercerías que otras vezes.
Por dos copias le tengo escrito la razón de lo que avía de más y de menos
en las mercaderías de las dos naos que benieron en salbamiento ; he menester
referir a la memoria que agora me ha embiado serrada con la otra que recibí
en las memorias que benía sin serrar, si viene a una, y, como viere, así le haré
acreedor y deudor. con tanto otro no se ofrece que más le dezir y así ceso
quedando rogando a Dios goarde y prospere su noble persona.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
01 Brumont-Priotti.indd 111
22/04/14 09:01
112
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
< > estas lanas creo abrá artos dineros en la de junio. Dios [las llebe] en
salbamiento.
Mañana partimos a Vilbao a las bodas del señor Jacobe de Agurto 25 que,
plega a Dios, los aga bienaventurados. en lo que toca a mí no se me escusa vien
por esto según nos ynportunan en Vilbao y en Pamplona, que no sé donde será ;
Dios ponga la mano. Con tanto, Cristo sea con todos.
La letra va algo más abado, que va de mi mano por no tener moço que bien
escriba, por ende, aya v.m. pasiencia.
Recibida a 20 de mayo.
13. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, juillet 1537 (?)
(Leg. 9216-II, f° 22).
Courrier. Laines : recouvrement du tiers, difficultés pour le reste. Saufconduit. Perte des navires de Capetillo y Salazar. Cire. Commande : futaines
chères, étroitesse de l’argent (guerre). Problème du courrier. Difficultés en
vue pour RE avec un autre marchand. Commande.
Ihesús, en Medina del Campo, 9 de agosto 1537 26
Muy virtuoso señor,
Con Unibaso, debaxo de cartas del señor tesorero Recalde, me allo con una
de v.m. de 27 de mayo cerrada de 5 de junio, a la cual responderé brebe a lo que
haze al caso que, después, con el despacho de la feria que abrá correo, le escribiré largo. Beo dize se alla con dubladas cartas mías de que huelgo que sobre
alguna bez la diligencia, aunque es poco con lo mucho que v.m. bela, que estoy
espantado como tiene cabeça ; plegua a Dios se le conserbe por largos tiempos
como yo deseo para mi ányma.
Así bien beo me dize que tendrá por cierto abré cobrado lo que me deben en
Francia, que v.m. sabrá que yo estube en Pamplona más de veynte días esperando a su benida de mi hombre de Roán que me hazían cierto de día en día
y, visto que en este medio no benía, acordé de benir a la feria. Oy, en este día,
tengo cartas del criado de Nabarra como es venido el buen hombre y se an visto
con él mi criado y Juan Lojao por quien estoy embaraçado de los dineros que
traygo a cuestas por él, y parece ser que no han pudido cobrar más de la tercia
parte de la hazienda con dar escusa que lo demás tiene fiado algunos 8 sacas y
dellos dexó por bender quando benía para Bayona, y que agora se yría a Roán y
trairía cumplimento de todo para otubre, de que yo sospecho a mala fin, aunque
puede ser estar engañado ; comoquiera que sea, él no puede desemirse de pagar
lo que me debe, caso que esta calor de las guerras quiera tomar en su favor,
porque tengo carta de Francia tendré salboconducto antes de oy en veynte
días, que según me dizen la patenta estaba echo y que lo harían firmar a la ora,
de manera quél no puede torcer de pagar mi hacienda, aunque bien creo no
tendremos nescecidad de venir a estos méritos segund me dizen es buen hombre.
Si estas guerras [duran, con] el salboconducto que yo tendré abría gran
aparejo para ganar artos dineros para hombre poderoso como v.m., que yo sé
25 26 01 Brumont-Priotti.indd 112
Marchand de Bilbao, né vers 1505.
C’est la date du jour où cette lettre a été recopiée (voir lettre suivante).
22/04/14 09:01
Identités marchandes
113
hombre daría arto por tener otro tanto ; encomiéndolo a Dios, quel tiempo nos
dirá lo que será, que en tener a v.m. por señor me tengo por arto poderoso.
Otrosí beo tiene esperança abremos buena feria, de que le ago saber que con
asertar algunas ferias como ésta tendríamos ferias de Burgaleses que tan ricos
se an echo todos. En quanto a lo que dize de las naos de Capitillo 27 y Salazar
aya pasiencia y que le avise de lo que se a salbado en lo de Capitillo, de que yo
no soy parte, sino el señor Martín de Ugarte, pues la ropa viene en su nombre, el
qual no dormirá de le ymbiar el despacho dello, y así le suplico ponga diligencia
de ser de los primeros de cobrar los seguros.
De los 50 quintales de cera, que le tengo escrito antes de agora, beo me dize
ymbiará sin falta, si naus ubiere para San Sebastián. Así le suplico lo aga porque
se nos pegue para las costas de la vista de la tierra.
Beo me dize que para agosto tomará sobre mí 1400 ducados, con haziéndole
cuesta arriba, mas pues emos razón se pague en su tiempo, aunque en estas
ferias de Ríoseco y Villalón deseamos tener pocas deudas porque azemos pocos
rescivos por allá.
La memoria que [he] embiado para ésta de junio, dize trabajará de cargar en
estas naos, así le suplico lo aga. Los fustanes beo dize están caros, mas si caros
compramos será benderlos que no perdemos en ellos. el dinero beo dize que
a causa de la guerra está estrecho ; en fin, del cuero se an se salir las correas.
Todabía, le suplico como ha pobre compañero y serbidor de [v. m.] me faboresca
en el tiento de tomar el dinero de un día a otro, porque como v.m. sabe ba < >
para en ayuda de costas.
Beo dize me tiene enviado otra copia désta con Baraona, correo, la qual yo
no he rescivido ; suplico a v.m. que todas mis cartas bengan debaxo de cartas de
Carrión y no debaxo de cartas del tesorero, que no lo digo sin causa quel hombre
que me dio los 2000 escudos en Villalón, se me ha echo tan esquierdo, deziendo
que yo le dixe me quitaría destas ferias, y con ber tan entera mente me [he]
balido de ropa para esta feria ; no le fasta sino tornase loquo y me ha quitado
la abla, sin más propósito ; en fin, es su condición y ago del ciego el sordo, si
supiese lo que pasa se espantaría tenga a v.m. por señor, como asta agora, que
en todo me probe, que con esto está en mi casa con estar en su serbicio de la
parte como un mandado suyo que, en lo demás, a de prestar pasiencia, que Dios
amanece para todos. Al hombre que para v.m. entiende en la telería, le suplico
no le dé parte desto, porque no tiene en sí de le descubrir a la ora, y sería trabajo
para mí en este medio que estoy estas ferias que la parte tiene gracia de hazer
del negro blanco.
En quanto a lo que dize me disponga de mi persona pues la hedad me
combida, de que le ago saber que para agora lo ubiere echo por estar tan esparcido en esto de Roán. oy [he] rescibido cartas de Pamplona como los Cruzates
se an juntado de hazerme yr desta feria y entrarme en su parentela. Haré por
atrasarme asta que pase este ybierno asta ber en que paran estas guerras, y
no lo ago porque no debo de tener en buena dicha segund la parte es de tanta
honra que otra casa no ay en toda la ciudad de más que aquella de honra y
probecho, que no yo. Mas v.m., con ser tan poderoso como es, olgaría y de
entrar en tal casa por tomar hija de tal padre y madre, que pluguiese a Dios se le
rebelase la boluntad, aunque me costase le meytad de mi azienda que, con tener
la hermandad con v.m., pensaría ser tanto como el más estirado de los merceros.
Encomendémoslo todo a Dios y aga lo que fuere serbido.
27 Ochoa de Capetillo, maître de navire de Portugalete (H. Lapeyre, El comercio…,
p. 220).
01 Brumont-Priotti.indd 113
22/04/14 09:01
114
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Aquí será una memoria para la de setiembre para si ubiere naos que alcanse
para tiempo de feria de otubre. Así bien será un testimonio de los 34 ternos
de calderas que vinieron mojados y limpiados otra bez allá, que no los puedo
bender por la mitad de los limpios ; v.m. ablará con la parte y escrivirá lo que
manda se aga dellos o con lo que v.m. atasare allá con la parte, me escrivirá
y haga de manera que no pierda dineros. Yo allo grand bellaquería él que se
los bendió a v.m., ¡ que maldito sea el bellaco ! que por estos negros vienes de
fortuna quiera perder así su berguença.
con tanto otro no ay que más dezir a v.m., y así ceso, quedando rogando a
Dios guarde y prospere su virtuosa persona y así Cristo sea con todos.
14. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 9-VIII-1537
(Leg. 9216-II, f° 22).
Règlement des comptes avec Juan Lojao qui doit 2000 ducats à RE. Crédit de
AP pour RE. Commande. Comptes courants. Foire d’août : la marchandise
n’est pas arrivée.
Somos a 9 de agosto, que asta aquí es copia de otra que le tengo escripto con
Unibaso y lo que después se ofrece es que yo he cerrado cuentas con este negro
Juan Lojao, que no le debía de conocer y le [he] alcansado obra de 2000 ducados
con aberme pagado en esta feria 400 ducados. Así, señor, porque no sea corredor
de Cuéllar, porque corran por él en cambio, he tomado 2000 coronas sobre v.m.
y del señor Diego de Carrión 28. Suplico a v.m. endure la pena en tanto que desta
gente cobre mi hazienda, que espero en Dios a de aber fin presto.
Quando llegué a la feria le fuy ablar al señor Diego de Carrión sobre el
crédito que v.m. me ymbió y él me respondió con tanta boluntad como si v.m.
le hiziera merced en ello. Yo tengo a tanta honra en que no tenga nececidad de
abaxarme quien de un ojo se querría ber ciego por berme a mí de los dos, como
si ganase 200 ducados en ello. En fin, yo beo la obligación que debo a v.m. es
como de señor ; plazerá Dios que yo me quite lo más antes que pueda de dar a
v.m. trabajo, que así me traya a cuestas y después se ofresca con que yo pueda
serbir a v.m.
Aquí será una memoria para la de setiembre, que si ubiere naos me compre
de manera que alcanse para otubre y, no ubiendo naos, no cure v.m. de comprar
nada porque el tiempo no duerma sobre mí. También berá aquí lo que ubo de
más o de menos ; v.m. me hará acredor y deudor ; así bien me ymbiará la cuenta
cerrada [de] la memoria que me ymbió de la de setienbre y de la de Nabidad con
la razón de lo que balieron las mercaderías de la nao de Salazar y Capitillo que,
conforme a su cuenta, le aga deudor y acredor.
Suplico a v.m. le torne a cargar la mano al señor Diego de carrión, me tenga
por encomendado que en conoscerme él buena boluntad, más quiero que las
obras de los que arriba le digo, porque es hombre muy ceñalado de crédito en
la bolsa, y si tubiere nesecidad de asta 1000 ducados, poco más o menos, en la
de otubre me los den que, con miedo desta gente del Roán y Juan Lojao que me
agan falta, quiero estar seguro.
28 Marchand de Burgos, grand importateur de métaux et de cire en provenance des
Pays-Bas (L. Lapeyre, El comercio…, p. 100‑101).
01 Brumont-Priotti.indd 114
22/04/14 09:01
Identités marchandes
115
De oy en cinco días partiremos para agosto y no tenemos mercaderías para
bender, todo lo hemos despachado y bemos no haze tiempo para venir las naos
de Flandes, de que nos beremos en nesecidad ; por eso, es bueno no fiar que con
lo que hemos fiado para adelante lo bendiéramos de contado, con abantaja, y
balernos con nuestra hazienda aunque ya me [he] retraído de fiar si no beo que
está como en un cambio en él.
15. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 15-VIII-1537
(Leg. 9216-II, f° 22).
Somos 15 de agosto, que asta aquí es copia de otra que le tengo escripto, que
otra cosa de nuevo no se ofrece que más le dezir a v.m. y con esto Cristo sea con
todos. por ser solo y estar engolfado en serrar los negocios de la feria, no ban
mis cartas tan en orden como las de v.m., de que a de prestar paciensia.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
16. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Bilbao, 22-X-1537
(Leg. 9216-II, f° 23v°).
Examen de la cargaison : quelques problèmes. Futaines : elles sont rares et
chères ; si AP en avait envoyé, RE aurait gagné beaucoup d’argent. Lettres
de change. Affaires de Rouen : en suspens. Créances d’AP sur RE : il n’y aura
pas de problème pour les recouvrer, le cas échéant, car la fortune de RE est
saine. Commande : montant très élevé.
Ihesús, en Bilvao los 22 de octubre de 1537
Muy birtuoso señor,
En esta feria de agosto rescibí dos cartas de v.m. de 27 de julio y de dos de
agosto a las quales responderé brebe a lo que haze al caso.
Las mercaderías desta cargazón los acabé de tomar este día por cuenta y
lo que ay de más y de menos en la partida, donde dize diez y nueve dozenas de
aguja canelada, no he allado más de nueve dozenas, de que me marabillo de tan
grand yerro ; v.m. mire en su cuenta porque se satisfaga, que no hes posyble no
hallar razón. Venía en quatro caxas donde venía en dos caxas a 27 unidades y
en otra 30 unidades y en otra 24 unidades que es, en lo dicho, nuebe dozenas
toda la aguja. Lo que biene debaxo de los paños de las caxas biene muy mala y
corta, que tendré trabaxo de salir dello con perder dineros y esto es por hazer
confiança el hombre que 29 v.m. que compró por no mirar en ello. Así bien las
dos roldanas de pelotas que me ha ymbiado parescen que han seydo mojados y
después hechado la cal de nuevo ; no sé sy alguno le ha hecho trabiesa, de que
fuesen de la nao perdida ; haré por salir dellos esta feria, porque es mala mercadería en reter segund ello está ; todo lo demás es buena ropa como de mano de
v.m.
De los ustanes, veo dize que a causa que balían caros no me ha cargado ;
ágole saber que me diera a ganar buenas blancas sy me hobiera cargado lo que le
29 Sic.
01 Brumont-Priotti.indd 115
22/04/14 09:01
116
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
embié a pedir, porque ay mucha falta de ellos que los hobiera bendido muy bien
bendidos, que con la careça de allá an dexado de cargar otros como v.m. ; así,
señor, en tal lance como entonces, v.m. avía de emplearse de cargar y aquello
por tercera mano, que no paresciese que v.m. compraba por amor de sus becinos
que, ha estar en una mano una suma de ellos, ganaba las çoçobras deste año
pasado ; y así le suplico que sy biere otro tal lance me heche el sello aunque no
le aya serbido.
Veo dize ha de tomar buena suma para esta feria de hotubre ; pues lo
debemos, razón es que lo paguemos con mucho honor. Dos letras he aceptado,
el uno de mill ds. y el otro de mill e seyscientos sesenta y seys ds. para ésta de
hotubre, y lo mesmo se hará lo que más tomare sobre mí como la razón sobra.
En ésta de agosto, pagué los mill y quatrocientos ds. que tomó sobre mí para la
de Villalón y para estas herias de agosto le suplico se escuse de tomar lo menos
que pudiere, porque no hazemos rescibos para estas ferias, syno muy pocos, y
después se vende muy poco de contado.
A lo que me dize me recoxa de los rescibos de mys hombres, del de Ruán y
de Juan Loxao y de los tratos de allá, hágole saber que yo me retraygo quanto
puedo en ello, que, poco a poco, yo haré por recogerme que todo no puede hazer
hombre en un golpe, de que está asido.
Otrosí dize se le haze cuesta arriba de tenerme a cuestas de tanta suma, por
cierto, yo tengo más pena que v.m. en lo que dize somos mortales y, en estar
hombre entremetido en tantas partes, podría correr hombre trabaxo ; a esto digo
a v.m. que yo no tengo a quien deba real, sy no es a v.m., donde, lo que Dios no
quiera, sy beniese a morir, v.m. ternía su hazienda dentro de oras, en lo que se
hallaría en mercaderías y rescibos y se quedaría el < > bien sano, digo quando
se me perdiesen lo que me deben él de Roán y Juan Lojao, y con encima dos
mill ds. que aparte desto tengo de mis posesyones que podría sacar dentro de
hocho días un quento de mrs. y, pues, para esto, a dezir que tengo sobre hueso
que tenga muger o hermanos que tenga nadie parte, no lo ay por mis pecados.
Doy cuenta a v.m. que, aunque mi acienda bale poco, está limpio, lores a Dios, y
v.m. puede dormir a buen sueño, ny aun por eso no dexo de conoscer la sobrada
razón que para ello tiene v.m. ha hecho para conmygo, como grand guerrero,
por donde tengo que acordarme para en días de my bida. Yo espero de cobrar
lo que me deven aquella gente de aquí a mayo, y con lo que me retrayré de otros
tratos de allí adelante, espero de quitar a v.m. de tanto trabaxo.
A lo que dize le ymbié dos copias de memoria que montaban más de dos mill
e quinientas libras, de que le parescía cosa recia, v.m. tiene razón con ver que le
debía tanto de primero, mas la cudicia de ver que an andado bien la benta de la
mercería, le haze a hombre desmandar, que más an balido las dos ferias de mayo
y hotubre deste año pasado, que no tres años de primero, digo de probecho, que
en esta mercería un año de probecho bale más ha acertar que no quatro años
en otros tiempos. Todos los ustanes y la rebenería y aguxeta colorada y los ylos
de Gant he comprado destos merceros de la billa pagándoles encima a causa
ver que v.m. me embió muy pocos dello, y este aviso ymbié de la feria de agosto
para que me lo comprasen con ver que tenía requesta, lo mesmo embiaron Juan
de Leçama y Juan de Sojo y báliome de llegar my hombre antes que lo demás
vezinos.
Los dos fardeles de olandas que me embió son algo negros.
El dinero que tomare sobre mí le suplico lo tome a más abantaja que pudiere,
que como v.m. sabe al tiempo de los pagos de un día a otro se suben y baxan un
dinero y dos.
01 Brumont-Priotti.indd 116
22/04/14 09:01
Identités marchandes
117
Con tanto otro no ay que más dezir a v.m. y así ceso, quedando rogando a
Dios goarde y prospere su muy birtuosa persona y así, Cristo sea con todos.
Suplico a v.m. que para no menesterme embíe crédito de mill ds. en Diego de
Carrión por descanso de my espíritu.
Al serbicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
17. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 23-XI-1537
(Leg. 9216-II, f° 25).
Remerciements pour les faveurs reçues d’AP. AP n’a pas à se faire souci : RE
paiera ce qu’il lui doit. Lettres de change : acceptées. Crédit. Commande.
Foires : incertitudes, concurrence de Cadix.
Ihesús en Medina del Campo los 23 de nobiembre de 1537.
Muy virtuoso señor,
A la hora he rescevido una de v.m. cerrada de 6 de otubre a la qual haré breve
respuesta a lo que haze al caso.
Veo por toda esta su carta no se cansa de hazerme mercedes como si yo
tubiese deudo con v.m. más que de hermano, que todo lo que v.m. dize, yo le
recibo como de oro, aunque en parte tira más la varra de lo que ay. Hágole
saver que yo no me envisto con las banas glorias, syno con mucho trabajo de
mi cuerpo, mas, como arriba digo, yo conosco que en todo me haze merced
y ay razón por donde tenga tanta obligación que tengo de obedecer a todo lo
que dixiere como a señor, pues, por sus dineros, me tiene comprado, que, en
tales tiempos de necesydad, se conocen los hombres lo que tiene el uno del otro,
mayormente que a mí me obliga por dos vezes, que sin más conocer ha hecho
tanto por mí. Plegua a Dios se ofresca tiempo que yo pueda servir.
En quanto a lo que sale de las varreras que dize que hará y contecyrá si no
me quito desta gente de Lojau y de lo de lanas de Francia, a esto digo que seré
mal criado, que en todo tiempo me hallará, lores a Dios, tan sano por donde
no abré nycesidad que aya medianeros, que nadie hable ni entienda para cobrar
su hazienda, pues en las cuentas de entre v.m. e mí, tampoco abrá traviesa en
nynguna cosa más que hasta oy día, y con otros he tobido quentas ; por ende,
con pagarle a v.m. lo suio no tendrá necesidad de nyngún físico se me entre ver el
pulso ; lores a Dios, pagándole a v.m., mi braço quedará sano. Por ende, por mí,
lores a Dios, bien puede dormir a buen sueño. V.m. perdone mi atrebimiento y no
me tome a fin de yngrato, que no escrivo por más de coan poco tiene necesidad,
que nadie entienda sobre v.m. y mí, ni ha de entender si plaze a Dios.
Veo por la cuenta desta su carta ha tomado sobre mí 4800 y tantos ds., a
pagar esta feria, los quales se pagarán con mucho onor. Veo me dize que
ymbiará crédito de 1000 ds. para esta feria en Diego de Carrión, de que le beso
las manos, que a no menester me da tanto descanso, que la feria nos dirá si los
abré menester o no. Hágole saver que segund me quedo descansado desta su
carta, que yo trabajaré tanto de aquí a feria de maio, que v.m. no tomará pena
de pagar letra por mí ; por ende, v.m. puede tomar plazer, que yo haré todo lo
que v.m. me escrive.
La memoria que le ynvié para la de setiembre, dize v.m. que trabajará de
complir : así le suplico que no falte ningún sortimiento de lo que le ymbío a
01 Brumont-Priotti.indd 117
22/04/14 09:01
118
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
pedir ; ya save que esta mercería a faltar una cosa nos haze mucha falta, que
no es como otras mercaderías. Para ésta de Nabidad no le ymbío memoria
hasta ver el fin de la feria que despacho abremos. Hágole saver que ninguno de
Córdoba, ni de Andaluzía no compran en esta feria sólo un real de mercerías,
ni otra cosa que sea de Flandes, que dizen que en cáliz 30 allan las mercaderías
menos que aquí con 200 mrs. por libra, donde [a] la cabsa no se despachará
tanto como solía la ropa en esta feria de setiembre. Creemos que no alcanzará
para esta feria, según haze el tiempo aquí ; a la mayor parte que tienen ropa de
Flandes, no les pena mucho porque no vengan segund del poco despacho que
ay hasta agora.
Con tanto otro no ay más que dezir a v.m., y así ceso, quedando rogando a
Dios goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos.
18. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 9-I-1538
(Leg. 9216-II, f° 25).
Mauvaise foire : RE a dû tirer des lettres sur AP. Vente des peignes. Espoir de
recevoir les rouens. Malhonnêteté de celui qui a vendu les laines. Commande.
Change favorable pour la Castille. Mariage en vue pour RE.
Somos en nuebe de henero. Hasta aquí es copia de otra que le tengo escrito
con Univaso.
Lo que más ay que dezir a v.m. es de la malísima feria que hemos huvido
ésta, que no se ha vendido de qontado casi nada, sino todo fiado, con aventaja
de una feria más que de otras ferias, donde a más no poder me he vallido sobre
v.m. de 2550 esc. y he dado letras de Symón y Pedro Coadrado, 600 coronas, a
pagar a ellos mismos, de Francisco de Alça 600 coronas, a pagar a fernando
de Orozco, del señor tesorero Francisco de recalde, 1350 esc., a pagar a v.m.
mismo. Suplico a v.m. las mande acetar y pagar en su tiempo con onor. Vien
creo tendrá a mucha pena, mas con que ha de tener por cierto que más letras no
le yrán por mí que pague fuera desta Villalón. Si alguna poquedad me faltase a
causa que no hazemos sino muy pocos recibos para allá, es porque que no me
puedo valer de un real de todo lo que estoy embaraçado hasta mayo.
E visto las cartas que me tiene escrito con tanta pólbora que a de pensar que,
como por esta otra parte le digo, que tengo de dar quanto fuego pudiere de me
recoger, así de quitarme de tratos de Francia, como de cobrar deste gente de
Nabarra que más quiero dos mrs. de ynterés que diez con trabajo.
En esta feria, he despachado 500000 mrs. de peines, fiado de aquí a un año ;
quedánseme obra de dos mill ducados por vender, que ésta de Villalón los
despacharé, que no se me quede púa de vender, donde les echaré la vendición
y también de mi hombre de Roán tengo cartas que desta vez vendrá con todo
el fin de todo lo de Roán y me traerá en roanes lo que me deve, de manera
que con ayuda de Dios, en este año me pondré redondo de todo ; por ende,
v.m. puede tomar plazer. El vellaco del hombre de Roán dizen que ha ganado
con mi hazienda y de otros encomenderos, que lo mismo les deve más de tres
mill ds., que ha andado aprobechándose de nuestro dinero haziendo biajes de
Burdeos hasta Roán y, agora que está rico, con darnos escusa que tenía fiado
las sacas y parte por vender, nos biene a pagar nuestra hazienda que, plegua a
30 Cadix.
01 Brumont-Priotti.indd 118
22/04/14 09:01
Identités marchandes
119
Dios, después que nos aya dado nuestra hazienda, muera mala muerte, porque
Dios no le dexe gozar de hazienda mal ganada.
Aquí será le memoria para la de Pascoa, suplico le cumpla que no falte
ninguna suerte que le ynvío a pedir ; con la aventaja que biene del dinero, creo
nos baldrá más este año que no dos años pasados en probecho, porque creemos
que el dinero vendrá de allá a mucho probecho nuestro. Ay cartas de Flandes de
ayer aquí y no me allo con carta de v.m. que creo en Valladolid abrán quedado
debaxo de cartas de Diego de Carrión que, de oy a mañana, espero me las
ymbiará, de que con deseo estoy de verlas. Con tanto no ay que más dezir a
v.m. de qoanto le suplico no se dé pena en lo que me toca a mí, que yo tengo
más cargo que v.m. mandarme que no me traya a cuestas como hasta agora ; por
ende, v.m. pueda tomar plazer. Así con tanto Dios sea con v.m.
Quiero dezir a v.m. que tengo miedo que en esta yda de Plampona no me
podré defender de tomar muger, porque me cargarán tanto la mano que, como
hasta agora me he defendido de un año a otro, no creo me podré defender
porque así estoy avisado por cartas de Nabarra de mi gente. Todavía haré de no
afetuar por este año por verme primero recogido que, quando estuviere con mi
muger, no tenga que tener el pensamiento en tantas partes. Doy quenta a v.m.,
pues debo obligación para ello.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
19. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 15-IV-1538
(Leg. 9216-II, f° 27).
Marchandises diverses (aiguilles, balles, futaines). Exécution de commande
retardée. Mariage de RE : difficultés, car des concurrents se sont manifestés.
Marchandise arrivée à Bilbao, RE se rend à la foire. Lettres de change
acceptées. Beaucoup de vente à crédit : RE tirera certaines sommes sur AP.
Commande élevée pour la foire d’octobre, la meilleure de l’année. Commande
pour un autre mercier. Nouveaux merciers riches : forte concurrence. Lettres
de change.
Ihesús en Villalón, 15 de abril de 1538
Muy noble señor,
Con tres cartas de v.m. me allo, la una por mano del señor Martín de
Ugarte de 2 de noviembre y las otras en esta villa que son de una copia de 19 de
diziembre cerradas de 30 de henero. Así diré lo que haze al caso.
De las agujas beo dize ha allado su cuenta del hierro contra mí de que está
bien.
En lo de las pelotas, beo el remedio que me da para refrescarlos, de que
huelgo de saber, que así lo haré como v.m. dize.
Acerca de los fustanes de lo que le escribí, beo la pena de no aceptar como
yo le escribí si no por mejor lo hizo, yo, señor, le beso las manos por su buena
voluntad.
La memoria que le ymbié para la de setiembre beo me dize dexó de complyr
todo con ver que no alcansaría a tiempo a la de otubre, y bastava hazer la
emplea en la Navidad que todo sería uno para esta feria de Villalón ; v.m. acertó
en ello y me ha dado a ganar dineros en ello, de que le beso las manos.
01 Brumont-Priotti.indd 119
22/04/14 09:01
120
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Que tanto mire en todo en mi probecho y honra que beo lo desea tanto de
ver[me] con compañía por verme recogido en mi casa con descanso. A esto le
quiero dezir que esta bez que he ydo a Plampona se ha martillado mucho en ello
y por poco se ha dexado de cerrar la cosa que, por ser la parte tal persona, así
de hazienda como en ser buena parte, salieron a la cosa otros dos principales
donde hubo muchas voluntades y pasiones entre los deudos della. Y así quedó
la cosa syn hazerse ni con uno ni con otro, todabía creo será con mí porque la
madre della y el padre están de entera voluntad y la madre me embió a dezir
que siendo mi voluntad, que no sería con otro, y la mesma donzella está en lo
mesmo, y me ymbió a dezir que su voluntad sería conmigo y no con ninguno
de los otros ; que tanto le martillaban a sus padres sus tíos, y esto hera a mi
partida, que me asegurase en ello ; y después me an escrito a la feria un criado
mío que tengo allá a recorrer las posesiones que no le dexan salir de casa de sus
padres della, ni a comer, ni a dormir, que anda mucha guerra sobre ello, hasta
que el señor Miguel Dañués bino de Sangüeza sobre pensar acavar, mas que
la donzella le dixo al dicho mi criado que ella estaba firme para conmigo, y en
caso que le dixiesen sus padres que sus tíos los benciesen, que no aprobecharía,
de manera que de cierto pienso se acabará con ella. Plegua a Dios ponga la
mano como sea a su santo serbicio. Doy parte a v.m. de todo por menudo pues
ay tanta razón para ello que no esto, mas, cuando fuera mío todo el mundo y le
diese todo, tengo de conocer que no le podría pagar a hombre que tanto ha echo
por mí. Pluguiese a Dios que me costase precio y si hallase v.m. las horas de
efetuar el negocio porque la cosa es entre parte que por venturar en un mandado
se harían dos biajes que sería más honra y probecho de su descanso que no con
tantas riquezas ay en Vilvao. Y después en estar allí su vivienda estaría vezino
de su tierra. Hágole saber que si se concluía mi negocio le tengo de martillar
sobre ello y tengo de tener atrebemiento como a señor.
En quanto a lo que dize [que lo] que abrá cargado en la flota que estaba en
Ynglatierra montaba tantas libras, está bien, que de todo se le hará acredor que
quando yo partí de Vilvao no hera descargado lo de la flota, y aun sin acabar
enteramente lo embiado de los Ypuças me bine a la feria, por allarme en la feria
ante con ante, de manera que todo lo que vyno en la flota está por venir a esta
feria. Así de lo que bino en la flota como en los Ypuças se tomará buena cuenta
y le enviaré la relación si biene más o menos de las de Pasquilla.
Veo ha tomado sobre mí 2U093 ds. para esta feria lo quoal se ha pagado con
onor como la razón sobra, e lo mesmo se hará lo que ha tomado para mayo,
poniendo sobre mi cabeça, que ya los tengo aceptadas. Beo el crédito que me da
en Diego de Carrión que, leído el capítulo, no me basta sino llorar el coraçón
de gozo que beo honra más que la suia propia, que plega a Dios que tenga necisidad de algún servicio que me pueda satisfazer mi coraçón. La balía de obra
de 450 ds, abré de valerme desta feria sobre de v.m. aunque no pensaba de tener
necesidad, que lo causa que las dos flotas benieron casi a una y [se] dieron tanta
priesa por Laredo y por Vilvao [que] las cargas benían más caras la tercia parte,
y muchas cargas medio por medio, nunca tal se bió ; y después fiar la ropa más
que otras ferias, sin dar blanca, donde a la causa, me a quedado arto de venta
de vender de contado como otras ferias, donde v.m. ha de prestar paciencia, que
ha de pensar que la vida tengo de poner por no tomar dineros sobre v.m. lo más
antes que ser pudiere, que ya me [avisen] vienen con el fin de todos los negocios
de Roán a mi hombre Petijuan 31, que no bendremos en necesidad que v.m. toma
31 Petitjean Guénon, marchand de Bayonne et de Rouen (ARN, Tribunales reales,
no 118141).
01 Brumont-Priotti.indd 120
22/04/14 09:01
Identités marchandes
121
pena sobre ello como me escribe. Plegua a Dios que una bez aya cobrado de lo
mío y después tenga mala muerte que tanto me cuesta de trabajo de mi espíritu y daño. También le quiero dezir que esta feria también he despachado bien
1000 ds. de los fiados, la mayor [parte] para salirme dellos porque no ande a mi
cuenta de tener necesidad de tomar dineros para allá, ni a v.m. dé pena, que
plazerá a Dios que, por todas partes, así a cobrar de mi hombre como en vender
los peines, tengo de trabajar de tener descanso.
Una memoria ba dentro para la de junio que montará buena parte. Suplico
a v.m., tenga coraje, caso que le deba tanto de primero, de me hazer merced de
complir que todos los que desbolsaré del contado para ello tomará sobre de mí
con lo más que devo de primero, que todo se complirá con honra como es razón,
y en que no me falte cosa, le suplico tome a pechos que la feria de octubre nos
bale más que todas las otras ferias juntas, por hende no aya falta de ningún
sortimiento.
Una memoria ba a parte que me ha dado un mercero que me lo pagará a mi
contento. Suplico a v.m. se cumple. Y la ymagine y aguze 32 al mejor maestro que
sea de buena mano que, en ser de buena mano, con dublado probecho se vende.
Y todo esto de la ymaginería venga en cofres de cargas.
Agora ban dos mancebos merceros a ello, que los arman estos Franceses,
en la mayor parte ; es porque los embían por amor del señor Juan de Leçama,
porque trata tanto en las mercerías de Francia que por estar sortidos de Francia
y de Flandes vende dublado que ellos. Son hombres caudalosos que pueden
mucho entrar. Darán mucha guerra al comprar de allá y se subirán las mercaderías, y aquí no tendremos provecho. A v.m. le aviso, pues ban bosales de tener
la mano juntamente con Pedro de Çuaço de ser probeydos de todos los oficiales
para complir las memorias que no allan sobrada entrada, pues estos Franceses
hazen por pasíón del señor Juan de Leçama de querernos tomar la mano.
Lo que he tomado a cambio es 300 ds., digo 300 escudos de Jacobe de Agurto,
a pagar a v.m. mesmo para la de junio, más 225 ¼ a pagar a Luyz de Castro
rescibidos de Alegrin, asedor de los Ulifortes de Londres, a pagar a la de Vergas
de Resurreción, que por darme a tanta abantaja los tomé para allá, que a las
oras no avía real en la plaza que abaxó a 324, y no se allaba dineros por nengún
precio. Suplico a v.m. las mande pagar al tiempo con onor. Tórnole a pedir
por merced que hen esta memoria que le embío no falte nengún sortimiento de
manera que aga buena feria, ésta de octubre. Con [esto] ceso, quedando rogando
a Dios goarde y propere su noble persona.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
20. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 7-VIII-1538
(Leg. 9216-II, f° 29).
Courrier. Cargaison : il faut tout envoyer car on vend mieux si on a toute sorte
de marchandises. Marchandises chères. RE veut se retirer des affaires : doit
d’abord recouvrer ses créances. Mauvaises manières de Petitjean Guénon.
Achats en Flandre et à Rouen ; RE espère gagner plus de 15%. AP ne doit
rien donner à Pedro de Eraso, employé de RE. Lettres de change acceptées.
Diego de Carrión demande des intérêts : RE ne lui demandera pas de crédit.
32 Lecture sûre.
01 Brumont-Priotti.indd 121
22/04/14 09:01
122
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Prix en baisse à cause de la paix. Commerce du poivre. Bougrans de Rouen,
cartes françaises.
Ihesús, en Medina del Campo 7 de agosto 1538
Muy noble señor,
Con el correo que partió abrá 8 días, le tenía escripto largo y la noche que
escreví pensando que no partiera el correo hasta el otro día, me descuydé de
donde se me quedaron las cartas. Así las embié al criado mío a Pamplona, que
va a Roán, a verse con el ladrón de Petijoan, donde serán algo viejas. Después,
en 6 de agosto me hallo con una de v.m. de 22 del último pasado.
Veo dize que las naos serán prestas dentro de 6 días de la fecha y que en ellas
me tiene cargado una parte de mercaderías, lo mejor sortido que a podido, de
que está bien, que, como por las otras le tengo escripto, a no ser bien sortido
estas mercaderías puede asentarse cabe ellos, que en verdad daño me a venido
en lo que me envió de la de Navidad en venir tan mal sortido, que hombre a
menester fiar por más largo que los vecinos y no estar sortido como ellos. Para
entero complimiento de mi memoria dize que lo que le falta de cargar enviará en
las primeras naos, de que está, señor, vien.
De la careza de las mercaderías, veo lo que dize, en fin sy caros bienen, emos
de pasar lo mesmo nosotros acá conforme como vienen, que sy caros vienen
venderles por su precio. Veo dize se espera se abaxarán las mercaderías en tanto
que el dinero anda alto allá ; no creo se abajarán, mayormente con tantos fatores
nuevos que allá an ydo. Lo que viene en estas naos tenemos que nos vendrá
a mucha ventaja en los precios que a los que an ydo de nuevo porque abían
comprado en la de Pascua muchas mercaderías, y lo que les faltava tendrían
señalado con sus hombres, mayormente con tener aviso que yban estos fatores
nuevos. Así a la causa tenemos por cierto vendrán a más avantaja que a ellos
todas las cosas. Dios las trayga en salvamiento.
Veo dize que agora es de recogerse hombre porque se cree que acá andarán
del lodo las mercaderías y allá por las nuves, donde sería bien dexarlas a estos
nuevos, fiar y esparzir y cobrar nuestras haziendas sobre ellos. Por cierto es
buen parescer que, como yo le tengo escrito por otras, que, pasado el año de 39,
pocas mercaderías vendrán por mí a Castilla. En este medio quiero trabajar por
salir de todo en todo de peynes y de otros tratos que me venga a recoger de todo
en todo. De los peynes no tengo que vender 700 ducados de más ; e fiado estas
dos ferias de Villalón y mayo por más de un año por salir. A Martín de Arribas
le tengo embiado obra de 800 ds. dellos desde octubre acá, y los ha vendido que
la mitad dellos me abía de remitir a esta feria porque an pasado dos meses del
plazo. de lo que debían, algunos en un año se quieren hazer ricos. Dígolo que él
también como yo quiere hazer más de lo que puede, remediar con lo ageno, que
es feo y después cargo de conciencia, como si fuese hurtar del altar, porque por
falta de no cumplir él mi dinero, tomo a cambio más de lo que avía de tomar,
donde le es cargo de conciencia –esto será de v.m. a mí– que yo sé bien de otro
amigo mío que está en Lisboa tiene cobrado lo que le devían por mi cuenta, así
que, señor, tomando sobre el recoger haremos por trabajar, aunque, como v.m.
dize, hombre no se puede tan presto recoger, sino poco a poco.
Por la carta que le escrivo con mi criado, Pedro de Eraso, le tengo suplicado
que si no hallare claricia con su hombre Petijoan, le diese fabor con amigos de
v.m. que tendrá en Roán, que un ladrón como él que a estado alçado durante las
guerras y a tratado con mi hazienda y de otros Navarros, qualquiera vellaquería
de trampas acometerá, donde, si así es, es menester le vayan a la mano, que si no
01 Brumont-Priotti.indd 122
22/04/14 09:01
Identités marchandes
123
quiere por bien hazer, le hazer por mal, donde para tal caso es menester fabor,
aunque bien creo que agora que está rico no querrá que les entienda nadie por
cubrir su vellaquería.
Al criado le [he] embiado una memoria para que emple lo que deve el Petijuan en cosas de París y de Roán que se espera a sanear el monedaje, y aun con
10 por ciento, mas tengo miedo que le acometa en roanes parte de lo que debe
sacándolos fiados por un año. yo le doy por memoria haga por esemir de no
tomar en roanes, más de tal ladrón como él, es bueno tomar piedras. Así, señor,
si le escribiere el dicho mi criado le falta para complir la memoria de las mercaderías de París y de Roán, v.m. me haga merced de le embiar hasta 400 ducados
que por mí cierto tengo le acometerá en roanes la paga. Para otubre estaré, si
plaze a Dios, bien sortido de Flandes y de los que ha de emplear el criado donde
espero de tener bonísima feria, aunque sé que todo a de andar fiado por más
largo que hasta agora, por causa de los nuevos mercaderes.
De la memoria que [he] embiado al criado, me dan quinze por ciento de
ganancia, a pagar meytad luego que venga y la otra meytad a mayo. Pero,
aunque me lo diesen de contado, al precio no lo daría, porque con la falta que
ay al presente de las cosas que embío a pedir, espero de las vender con mucho
más aventaja, y después estar sortido con las mercaderías de Flandes que aze
mucho al caso. Si por caso mi criado saliere de comisión de llegarse en Flandes,
y le demandare algo para comprar mercaderías para Pamplona, no le cure de
dárselo un real por mi cuenta, porque no quiero derramar allá un real. Puédese
escusar por buenas palabras, y esto hago porque determino de no tener un real
fuera de estas ferias que no trayga en mis manos. En este medio que me recogeré
no le diga que le he escripto que no le dé más, de que v.m. le diga que sin comisión no le puede dar, y con esto le puede despedir de la de Vergas de Pascua.
Veo me dize me a sacado a pagar para otubre para en contra de mis letras
que a pagado 2170 ducados, los quales se pagaron con mucho onor y lo mesmo
lo que hallare que le devo de las cargazones, que lo uno y lo otro se pagarán
sobre mi cabeça, como es razón. Al señor Diego de Carrión, le he tentado por
dos vezes sobre pedir dineros, y de contino veo quiere hazer con yntereses, que
si en la plaça van a 338 quiere él a 335 y a 336, donde, visto esto, no he querido
tomar dineros de él. Por cierto, otramiente haze el señor tesorero que nunca tan
honrado hombre se vió. Pues a v.m. no le cuesta más que escribirle, suplico me
haga merced, escriba al Diego de Carrión, que quando le pidiere algo me dé
syn interese, y también, al señor tesorero, por honra mía quería que me hiziese
merced de le hazer memoria, lo que le pareciere, aunque con ayuda de Dios
yo me boy recogiendo quando cobraré dese de Roán y salir de los peynes, que
[he] tenido muertos, en lo uno y en lo otro, bien a pie de 3500 ducados pasados,
después de la guerra, donde antes de un año tendré la mayor parte de todo
recogido, donde no tendré que tomar dineros con ayuda de Dios, si no es en
este medio. Como esta feria no hemos bendido real de contado a causa de las
pazes que piensan de aver de valde las mercaderías, no ay mercero que no se a
valido para allá, fuera de Juan de Sojo que está relleno con lo de su señor, que
en gloria sea.
Yo he tomado sobre v.m. para la setiembre 1300 esc., los 1000 esc. del señor
tesorero Recalde y los 300 esc. de Juan de Sojo y a pagar a v.m. mesmo. Suplícole los pague y los tome sobre mí, si es posible para la de mayo, por no tener
carga para Villalón y después para mayo me devrán buenos dineros que lo que
emplearen en Roán y mucha parte de lo de Flandes abré de hazer las ditas, que
de todo me hallaré para allá recogendo ; por ende, aga si es posible de los tomar
para mayo y no para Villalón.
01 Brumont-Priotti.indd 123
22/04/14 09:01
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
124
Veo me dize le dé aviso lo que vale la pimienta en esta feria de contado y
fiado. De que vale, digo se a vendido todo lo que se a vendido fiado por un año
a catorce mil mrs., y de contado a 12400 mrs., dygo de contado a 12400 mrs. 33,
y se a vendido cantidad esta feria. Martín de Arribas me a escrito de Lisboa si
quería alguna pimienta me embiaría una parte al precio y tiempo como a los
que hizieron el partido con el rey. Por cierto, yo oviera vendido más de 40 cargas
dello si me quisiera melar en ello que antes vendiera yo 20 cargas que los que
tienen 10, porque la mayor parte lo gastan los de nuestra frontera, y muchos
dellos se toman parecer conmigo quando la compran, así los que compran de
contado como de fiado. Yo le escribí al dicho Martín de Arribas no me quería
melar en ello porque estava esparzido en otras cosas. A lo que valía en Lisboa,
como Martín de Arribas me escribe, sale puesto acá a 12000 y 200 escasos y
véndese a los 14000 mrs. por un año que puede ver que no es mala mercadería,
mayormente las ditas de la pimienta se hazen como en un cambio que con más
seguridad lo dan y venden como si los tubiesen asentado en un cambio. Esto es
la razón de lo que, señor, pasa.
Al señor San Juan de Amézaga, le tomé 6 fardeles de bocaranes de Roán a
troque de dos fardeles de olandas, y dize cuestan a 3 £ 6 la pieza donde está claro
ay yerro de pluma porque en Roán bale a 14 £ de allá, donde está claro ay yerro.
V.m. me aga merced de me escribir la claricia dello. También vino un tonel de
naypes de picas para Jacobe de Agurto, y como no tenía cargazón lo desatamos
en my casa. V.m. le mande escribir lo reciba porque sy pudiese quería esemir
de lo tomar y me quedase a mí a cuestas. Con tanto ceso, quedando rogando a
Dios goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
Esta carta que ba dentro, se lo mandará dar y le a de dar 7 esc. por un hermano
suyo y 3032 Ii (?) por otro cobro que me debe de cuando estaba acá.
21. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 8-IX-1538
(Leg. 9216-II, f° 31).
Arrivée à Bilbao des marchandises de Flandre (futaines, cartes françaises) :
différend à leur sujet avec Jacobe de Agurto. Affaires de Rouen : Pedro de
Eraso va les régler avec Juan Lojao et P. Guénon. Erreurs dans les cargaisons, marchandises chères.
Ihesús, en Medina de Ríoseco 8 de setiembre 1538
Muy noble señor
En veynte y ocho del último pasado, recibí una breve de v.m. cerrada de 11
del dicho, y dentro dos copias de cargaçones cerradas, la una de la ropa que
me envió de la Navidad, y la otra desta ropa que me envía de la de junio, de las
quales le ago acreedor. Como v.m. sabe, quando me envió la ropa de la Navidad,
no me envió cargaçón en las naos, y lo tomé todo por memoria, lo que venía en
cada pieça y el tonel de naypes de piquas, y otro tonel donde venían 135 pieças
de fustanes y 100 docenas de naypes de picas con otras cosas [que] también
33 01 Brumont-Priotti.indd 124
Sic.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
125
tomé, que los hallé lonjados en mi lonja quando fuy a Vilvao, pensando que
heran por mi cuenta, y beo son por cuenta de Jacome de Agurto, el qual me dice
le tengo de pagar al prescio como los vendió a otros. Yo le he dicho que sí que es
razón, no se amosaba tan caliente con el tonel de naypes que me decía que caso
que fuese por su cuenta, pues avía rescibido, lo avía de tomar por mi cuenta,
y desto no le podía quitar. Y con los fustanes que le heran suyos se ace dueño,
yo le dixe pues ellos tenían cargaçón ¿porqué no avían rescibido sus toneles del
cay ? para esto, dice Jacome que pensavan que se avían quedado en Flandes sin
cargar. Por cierto, yo tengo a mucho descuido dellos. v.m. me a de hazer merced
que no falte de venir la cargaçón en las naos todos siempre, porque ombre no
se halle en otro trato. En fin, con ver que los naypes son por su cuenta, tengo
por bien de hazerle bueno sus fustanes. De los naypes, traxe a Castilla obra de
10 gruesas pensando que heran por mi cuenta la primera vez quando tomé la
ropa por cuenta ; no sea que Jacome se ponga a que diga que tengo de tomar
también los naypes y los fustanes se los pague. Es en todo tan verde que le es
feo ser tan avantaxado en todo. En fin, conmigo no abrá diferencia aunque me
haga perdidoso.
Veo me culpa v.m. como no le escriví con el correo que fue de Lisboa. Por
cierto después de escritas, me quedé en la mano con las cartas que a descuydo
partió el correo y las envié por Navarra con Pedro de Eraso, mi criado, que va
a verse con el bueno de Petijuan a Roán, que serán frescas de veynte y ocho del
último pasado. Tengo cartas de Pedro que aún no heran ydos, que me dicen
que esperava a Juan Lojao que se reciase, que avía estado malo, que es fuerça
que vayan juntos porque el Juan Lojao me deve de fenescimientos de nuestras
cuentas 165000 mrs. que dize que el Pitijuan le deve y me los dará en él. Plega
Dios que me salga del uno y del otro con agua limpia. Yo le escrivo al criado
que, después que aya cobrado el prencipal, le pida los yntereses de los canvios
deste tiempo si ve que le valdrá, aunque me contentaría con el prencipal y
perdiendo dineros, que le doy mi fe que todo lo que se cobrare dél hago cuenta
que los hallo.
de la cargaçón que me a enviado no he tocado en ella por no desortir la feria
de octubre y fuera desta feria yré a Vilvao y lo tomaré todo por cuenta por la
cargaçón y si ay menos o más, le enviaré la menuta dello. De la cargaçón pasada
de Navidad, me faltan un fardel de fustanes no 13 que ay 50 pieças de fustanes
y un carretel no 14 que se quedarían allá, que no alcançaría a cargar en las naos
Ypuças que hago cuenta que en estas naos vendrán aunque v.m. no ace mención
dello por olvido. Y visto los prescios de las mercaderías benir tan caras, mas
como no son más caras para mí que para los otros, pasaré por ellos que si caros
tenemos, emos de vender como vienen, que vien creo les cuesta a estos merceros
nuevos más de 8 por ciento que a nosotros y más, que venderemos por más los
viejos merceros que ellos por más avantaja. sobre las aberías de los toneles, todo
siempre me cuestan dineros más de lo que avía de pagar por venir en merced del
señor Martín de Ugarte mesclado con su ropa, que da a entender que su paca
no vale sino tanto y mi tonel vale doblado, y esto al tiempo de hechar las averías
donde se me carga el agraz, donde a v.m. le quiero suplicar que mi ropa venga
consinado a mí mesmo y, en mi absencia, a Ochoa Laniel 34, mi huésped, que no
tenga que tener que hazer el señor Martín de Ugarte en las aberías dello, que me
hará ganar más de treinta pieças para ayuda de costas y aun me haría merced
dél de que los hiciese marcar de mi marca, porque me será honra en ello, y así
no habrá diferencia en cosa y será descanso para todos, y esto sea para entre
34 Ochoa Lanier, marchand de Bilbao.
01 Brumont-Priotti.indd 125
22/04/14 09:01
126
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
v.m. y mí ; como yo le tengo tanto por mi señor me atrevo de le decir el probecho
que me reduce en ello.
22. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 15-IX-1538
(Leg. 9216-II, f° 31).
Lettres de change, affaires de Rouen, crédit à Eraso. Poivre : ne pas en
acheter. Bougrans : RE a été trompé par un autre marchand. Poivre : RE
peut en acheter à AP ; son prix monte. Pas de commande pour les foires à
venir : expectative.
Somos, señor, 15 de setiembre, que me hallo con una de v.m. de 2 del dicho a
la qual seré breve porque lo más que ace al caso le escrivo que son de un tenor
las dos cartas, la de veinte ocho y ésta.
Beo dize que los 1300 esc. que tomé sobre v.m. los a acetado y se pagarán en
su tiempo con onra y lo mesmo ará todo siempre, de que le veso las manos mile
vezes. Así bien beo dize que en lo de Pityjuan que tiene plazer se cobrase, que
aunque no dé dineros, no deje de cobrar en lienços aunque se perdiese 15 por
ciento. Por cierto v.m. tiene razón que ombre a de hechar cuenta de un hombre
hechado la verguença que lo halla lo que dél cobrare. dize que no le a escrito el
dicho mi criado : ya le digo a v.m. como se a dilatado su partida a causa de Juan
Lojao que de que sea en Roán él, está dicho de escribir a v.m. de los 400 ds. que
le escribí le diese al dicho mi criado, si le escribiese, veo la voluntad le sobra
a v.m. que a la ora se los dará, de que veo tanto la obligación que devo a v.m.
que no sabría con que servicios le pudiese pagar aunque se le ofresciese a v.m.
Mire, señor, que no le dé real más de los 400 ds. diciendo que no es dado más de
lo que le escrivo a v.m. Tengo miedo que el moço vaya allá a v.m ; le dará prisa
que venga si allá fuere. El moço es algo voluntarioso que, por hazer compañía a
otros Navarros que me dicen van a Roán, dexaría pasar tiempo, haciendo costa
cada día.
A lo que dice como el oficio les combida a Diego de Carrión y a otros
vanqueros de no hazer por ninguno sin ynterese, v.m. tiene razón. También dize
que veniendo acaso le escrivirá al señor tesorero me tenga encomendado si algo
se ofresciere, yo puedo decir bien que, quien tal señor tiene como yo tengo en
v.m., no me es de perder.
A lo que dize acerca de la pimienta que no me embarace yo, señor, estoy
dicho que no aya miedo que me embarace en ello que harto ostinado estoy dello
que he estado tan embaraçado y estoy hasta las oras, que, como le tengo dicho,
yo me daré prisa de me recoger poco a poco.
De los bocaranes, beo me dice que todavía cuestan a los 3 s. 6 y me pone
v.m. no sé qué ofertas si no lo quiero creer, de que me pesa más de lo que valen
los bocaranes, que tan poco crédito me da de lo que v.m. dice que no aya de
creer como si me dixese el ángel del cielo. Que, dexado a parte esto, por dar
al señor San Juan, no me avía de quitar a mi quenta tal cosa yo pensase, mas
quiero decir a v.m. que el señor San Juan me dixo se los tomase seys fardeles
de los bocaranes y como entonzes avía falta algún tanto se los tomé. Yo le dige
me dijese lo que costavan y me dixo que no tenía memoria de Flandes y según
después he savido lo tenía la memoria y desemuló conmigo y me los hechó a
cuestas, que es mal hecho. Yo sabía lo que costavan en Roán ; yze cuenta lo que
podría valer algo más donde los vendí ; con esta cuenta que pierdo bien diez mill
01 Brumont-Priotti.indd 126
22/04/14 09:01
Identités marchandes
127
mrs. en ellos, pues por cierto yo los vendí por más cinco mrs. y diez por pieça
que los de Burgos que les vinieron, que le doy mi fee que los vendieron fiado por
un año a 220 mrs. la pieça, porque vea la burleta ; en fin, ello es hecho y con esto
vayan todos nuestros males.
Veo lo que a tomado para otubre y Villalón, lo qual se pagarán en su tiempo,
así esto como lo demás que sobre mí todo siempre tomare.
Otrosí beo dize que con lo que a visto por mis cartas que se podrá vender
puesto en San Sabastián de contado a 12600 mrs. la pimienta, que me embiará
cincuenta quintales dello que se lo venda, de que digo a v.m. que a tener en la
feria se vendería por lo menos a 12500 mrs. que esta feria a valido 100 mrs. más
que la pasada, y creo en otubre no valdrá menos. Como v.m. sabe, a las ferias
acuden de todas partes y ombre los toma a una mano o a dos y no así en San
Sevastián, mayormente yo en la feria y la pimienta tener ombre en San Savastián
que uno es de una parte y otro de la otra parte, donde no les viene a cuenta, caso
que yo les quisiere dar a rescibir en San Sevastián, pero todavía si v.m. se halla
embaraçado en ello, me puede embiar hasta 25 quintales dello que yo espero
de lo vender con que no sea más suma y por más. cierto, si v.m. quiere, yo lo
tomaré por mi cuenta a 12500 mrs. Con que lo que montare justamente tome
sobre mí para mayo, digo puesto en San Sebastián, con que sea fuera de todas
costas hasta tener descargado. Esto digo porque sea a más descanso suyo. V.m.
bea en ello que yo, caso que lo tome de v.m. de contado, lo tengo de fiar por
medio año por lo menos, no tome v.m. que no aya de rescibir merced de vender
por v.m. Por ende v.m. tiene lo uno y lo otro y sobre esto, si acuerda, a de embiar
en las primeras naos que se ofrescieren. Mire que la pimienta sea tan buena
como lo que suelen traer acá, aunque bien creo que no ay que decir que todo
será uno. En ello se ará como v.m. escribiere como si me fuese la vida en ello ;
por todos los 50 quintales enviará sino que no uso hasta ver el vado, aunque
creo que todo ello pensaría vender mayormente fiado porque aorran las costas
hasta San Sevastián.
A lo que dize le envíe memoria para hésta de setiembre, ya v.m. sabe que
la ropa de setiembre no alcança para otubre a tiempo, y también para otubre,
como tengo sortimiento, no me atrevo de cargar, pues que digamos para la de
Villalón de la de Navidad se podrá ombre probeer con ver lo que pasa en otubre,
aunque a la verdad la Quaresma deste año viene muy vaja, que no sabe ombre
lo que hazer. Todo está al ver de allá si abrá aparejo para alcançar de la de
Navidad.
23. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 29-IX-1538
(Leg. 9216-II, f° 31).
La foire a été mauvaise. AP peut envoyer le poivre.
Somos, señor, en 29 de setiembre, que más no se ofresce que le decir más de
quanto en los paramentos haga de manera que vengan en mi poder que creo en
todos los que ubiere no abrá más de la cantidad que le envío a pedir y también
que las cintas blancas a de tomar la mano de los aber en buen precio.
Aquí será una letra de quatro ds. que le e dado de Martín de Arrasa, el
hermano de Antonio Arines, que los dará el dicho Antonio de Arines. Con
mucho deseo estoy de saver lo que a hecho por mi criado con él de Roán. Como
arriba digo, lo que se cobrare hago cuenta que los hallo.
01 Brumont-Priotti.indd 127
22/04/14 09:01
128
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Nuestro señor goarde y prospere su noble persona. Cristo sea con todos.
Hágole saber que como la feria a seydo tan mala, todo vecino se a puesto
en nescesidad y se an valido para sus ombres. V.m. me a hecho merced en no
tomar más para acá, digo para esta feria. Sy acordare de embiar la pimienta
a de embiar a la ora y darme aviso a la ora por que les aré venta en otubre
como valiere en la feria, fiado por un año, y si quisieren tamvién de contado que
holgarán de tomar en San Sabastíán que aorran las costas de asta allá ; vengan
los números, lo que pesa cada costal.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
24. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 24-XII-1538
(Leg. 9216-II, f° 33).
Poivre : tout le monde en a chargé : abondance ; RE demande à AP d’allonger
les délais de paiement. Différend avec J. de Agurto au sujet des cartes et des
futaines : RE ne veut pas céder, bien qu’il soit un étranger à Bilbao. Chargements en cours : RE remercie AP. Rubans blancs. Sans nouvelles de Pedro de
Eraso. Statues : auraient dû venir en coffres et non en tonneaux. Lettres de
change, étroitesse de l’argent, pas de vente au comptant. Mauvaise foire : trop
de marchandises, nouveaux merciers. Fil : mauvaise vente car concurrence de
celui de Toro et du Portugal et mauvaise qualité. Faillites. Vente des tissus et
des peignes. Poivre.
Ihesús en Medina del Campo 24 de deziembre de 1538
Noble señor,
Con dos cartas de v.m. me allo, cerradas de 20 de nobiembre y veo me dize
ha recibido las cartas que le escriví de la de Ríoseco y a la ora puso mano de
cargar la pimienta que ha cargado y por más abantaja mía me ha alargado las
dos partes de lo que vale dos ferias, mas a los 12500 mrs. Por cierto gran merced
hera para mí, mas, como v.m. sabe, así v.m. como otros señores de allá han
cargado mucha suma de ella a 21 dineros (6 mita) que les sale a menos que a
mí, lo que puede ver lo que va a dezir, y, pues estos Burgaleses no han faltado
de cargar un pozo dello por todos los puertos, que los ojos me han sacado que
les tomase y les hiziese tomar a mis amigos a tanto que nunca tanto fuego ha
hubido, de manera que puede ver v.m. como lo puedo yo asanear la quenta que
v.m. me invía a los 12500 mrs. que perdería muchos dineros. Suplico a v.m. me
aga merced de ygoarlarme con mis vezinos ; también le quiero dezir que uno
de allá a cargado una parte della consinando a mí que me dize le cuesta a 21
dineros y medio, fiado a la de Pascoa, y me dize que sea a medias la ganancia,
siendo mi voluntad, de manera que v.m. puede ver lo mucho que ba a dezir.
Quiero suplicarle que hademás de las mercedes que me ha echo, me haga merced
que toda esta pimienta eche cuenta que sea fiado a la de junio a tantos dineros,
que la cuenta de las libras que monta me aga deudor y me aga merced de me la
imbiar que le aga acredor a v.m., que por cierto tenemos que a v.m. le darán una
feria más que a sus vezinos al mesmo precio. No quería por toda la pérdida que
en ello hubiese, recebiese enojo de lo que le escrivo porque aya razón de que yo
conozca que toda mi vida le podré servir a v.m. de lo que todo ha echo y aze
por mí, por ende yo le remito a v.m., aga de la suerte como él mandare que yo
01 Brumont-Priotti.indd 128
22/04/14 09:01
Identités marchandes
129
no saldré dello. Si no hubiera llobido tanto por todas partes avía lugar de ganar
para costas, mas no ay en que estropeçar, sy en pimienta no, que nunca tal se
vió que con esto me atrebo a escribir a v.m. y, en verdad, con arta afruenta,
mas, como digo, yo me humillo a v.m. aga su voluntad con que sea fiado de la
de septiembre a la de Pascoa, y sy es posyble a la de junio porque de allí se valga
a la de otubre que con la mesma pimienta pueda pagar, que, para allá, yo le
espero se despachará ; que en tanto que yo tenga que vender a de tener por cierto
no se venderá otro por el tanto y con cien mrs.
En quoanto a lo que dize aga bien con los señores Martín de Huarte y Jacobe
de Agurto sobre los dos toneles, yo no saldré de razón. Ellos quieren que les
tome los naypes ; yo se les digo que sus naypes están en vilvao sin tocar en ellos
y los reciban. Y en quoanto a los fustanes, yo les quiero pagar de cómo los ha
vendido en la feria. Para ésta de otubre el Jacobe a remetido a Bilvao al señor
Martín de Huarte con aditamiento que le pague poco más o menos lo que valen
los fustanes, yo les [he] dicho que soy contento y así le pago al dicho, mas como le
aya pagado, soy cierto que el Martín de Huart luego tomará la voz de los naypes
que se los tengo de tomar ; que puede v.m. ver que razón ay para acometer tal
cosa, que le juro a dios que yo no acometiese una cosa de tan poca razón por
todos los naypes, que a los hombres no les ha de vencer el interese, lo que parece
feo a las gentes ; al cabo no podrán hazer menos de dexar en manos de alguno si
no se quisieren vencerse la poca razón que para ello tienen, que porque sean más
ricos e yo sea estrangero no piensen tengo de consentir sinrazón.
El fardel no 13 y el caretel de mercerías que faltaban, he recebido. Veo me
dize cómo ha empeçado ha comprar la memoria que le invié para la de Vergas
y trabajará de lo cargar que vayan a la de Vergas porque alcance a tiempo a la
de Villalón. Veo v.m. ha mirado que la Quaresma es vaxa y podría no alcançar
ha tiempo a la de Villalón, y con esto echa el sello donde podemos dezir que tal
señor como tenemos en v.m. no es de perder. Plegue a dios que como así v.m.,
todas las cosas con el sello tan bueno, que dios le dé gracia de le cumplir todas
sus cosas como desea, que le juro a Dios que lo que toca a mí, quoando fuese
todo Perú mía y le diese todo, me parece no le podría servir y le puede tener por
cierto que otra cosa no me queda aquí, que lo mesmo deben tener otros que por
medio de v.m. están tan grandes señores en honra y hazienda, que todo hombre
puede echar cuenta que su honra y probecho está en él que está allá, mayormente hallegándose con tal señor como v.m.
Veo me da aviso de las cintas blancas lo que ha comprado, y lo mesmo de los
paramentos lo que ha proveído, que veo dize no habrá tanto trapo viejo, porque
no sean tantos no se me da por ello de más que viniesen a una mano, que en los
pocos abría más probecho que en lo mucho en estar en una mano, que como es
de poco valor y los hazen gentes vaxos. Por esto le imbié a pedir por merced los
tomase en una mano, que ha tener dos de nosotros, no ay ganancia, y en estar
en una mano aze su probecho.
Veo dize que no tiene nuebas de mi criado, de que estoy marabillado que a
la fecha de su carta ya abía de ser en Roán ; a las oras yo creo lo abrá visto v.m.
Plegue a Dios que cobre del ladrón de Roán como dize v.m. haunque pierda
dineros, que ago quenta que lo que se cobrare dél lo allo, con que Dios no le dé
más vida de un día, y sy le diere, que en penitencia de dolencia de su cuerpo lo
goze lo que tanto me es en cargo.
Lo que tenía cargado de la cargazón lo he visto, y los ymájenes de vulto veo
vienen en tonel donde avía de venir en cofres que no sé que medio me tener para
los traer a la feria.
01 Brumont-Priotti.indd 129
22/04/14 09:01
130
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Veo me da aviso cómo a tomado para Villalón dos mil ducados a más de
otros mil ducados que tomó en la de mayo, digo en la de junio, los quoales tengo
apartado. viendo v.m. la mucha carga, me dize me dará a recebir de la de Vergas
una partida y que los tomará para mayo, de que me haze gran merced, mayormente con lo que se dize de la pasada del emperador, se espera abrá la mayor
estrechura de dineros que ha hubido en estos diez años, que no se dexará de
sacar asta un real que aquí se temblan para allá que, en tales tiempos de estrechura, no allarán dineros de veynte uno, por más buena dicta que sea, donde
me hará merced de me remetir de manera que no tenga nesesidad de dinero allá
que, como por otras le tengo dicho, para las de Vilalón y agosto, no hazemos
sino pocas dictas de poca sustancia, pues vender de contado, no vendemos real,
sino todo fiado.
En quoanto a esta feria, le quiero dezir que tan mala feria no se a visto ni
espero de lo ver y cáusalo de estos merceros nuebos que todo lo que hemos negociado a seydo las mercerías, mitad a mayo, mytad a otubre, y las yleras para
un año, que otras ferias pasadas negociábamos un tercio luego resto a mayo,
que será socoro para pagar los alquiles y diezmos de las mercaderías, y en esta
feria emos dado dineros porque nos compren, que nunca tal se vió. También
lo ha causado la venida de estas naves de septiembre carga sobre carga, que en
verdad a mí me ha venido más daño que a nadie, que como no llebé mercaderías
a la de agosto y estaba sortido y señoreado en todos los merceros que hiziera
la mayor feria que [he] echo estos días, mucha parte de contado, y con ber que
los tiempos azía aquí contrarios, estaba rezio, que podría vender todo lo que
tenía con mucha abantaja, en este medio que las naves vinieron, no quise hazer,
donde después contando el tiempo que he dado con la nueba de las naves, me
cuesta bien trezientas pieças de oro ; por eso dizen vender y repentir. Así, señor,
como no hemos podido valer de vender un real de contado, me han faltado obra
de mil y quoatro cientos y cinquenta ducados que para ello e tomado del señor
tesorero 1116 esc. 1/12 a pagar al media Quoaresma, a recebir a v.m. mesmo y de
Jacobe de Agurto 700 esc. a pagar a la de Pascoa, que le suplico los asete y se
valga sobre mí para el tiempo que le pareciere a más abantaja.
De las yleras, veo dize no se allan menos de 14 asta 28 donde vendría cuesta
ariba sy me imbiase de más de 12 asta 18 que en verdad de más ariba no podemos
vender una libra y cáusalo que en Toro a diez legoas de esta villa y en Portugal
se aze ylo de la suerte de 22 dineros ariba que es muy mejor que lo de 26 dineros
de lo que de allá viene, y no quieren sino de lo de allá, así, a la causa, estamos
cargados que haunque demos por tres años fiado, no lo podemos vender libra.
Por cierto que Johan de Leçama creo tiene sobre 20 cestas 22 ariba asta 30, y
lo mesmo todos, que no ay hombre que diga que tiene, y es así, señor, si no los
quieren dar de 12 asta 18, vale más hombre estar sin ellas y comprar aquá de
reventas, que nunca falta suerte que quiere. las yleras que me embió de ésta de
junio eran muy malas que cotejado los de Ernando de Frías de lo de 14 suya era
tan bueno como lo de 17 de lo mío y un doze que parecía 15 de lo mío. Alábanse
que los toman de los mesmos oficiales sesta a sesta, de dos sestas a dos sestas
que va a dezir tres dineros por libra, donde con estas yleras han probechado
muchos vezeros gruesos que negocian largo y no ay feria que no venden 50 sestillas ; de ayer aquá se azen grandes negociadores con espalda de sus amos los
Gayllos y en esta feria han tomado estilo de fiar por un año aunque que por otra
parte handen los cambios, que echan cuenta que las ventas de las mercaderías
lo sufren lo que se pierde en los cambios ; de manera ay trabajo sy la cosa anda
de esta manera que no sabe hombre cómo vivir. Lo uno fiar por un año y día y
corer risgo sy alguno se nos alça que toda la ganancia de la feria se nos va en
01 Brumont-Priotti.indd 130
22/04/14 09:01
Identités marchandes
131
uno que se alça, que hemos de poner renta de incensio que a no se alçar todo se
sufría, que todavía se ganaría bien de comer ; largo en esta feria se an alçados
tres de Toledo, los dos con suma son lenceros : lores a Dios, no me tocan nada.
En lo de los alçados, soy dichoso asta oy que plegue a Dios me lo liebe adelante.
La ropa que se me sobró en la de agosto de lo viejo lo dexé allá por estar
probeído de lo que me cargó de la de junio, y esto allo e vendido mil libras
largos como digo, todo fiado ; que pues me escribe alla de ser tanto lo que
negocio, le doy cuenta. de los peynes también, [he] echado obra de seyescientos
ducados fiados por un año ; no me restan más de veynte y dos valas dellos, que
los dexé en Ríoseco, que pueden valer obra de dozientos mil marabedís, que
ésta de Villalón trabajaré de dar fin aunque demos de estos días de Dios que,
de una vía y de otra, trabajaré de me recoger de todo, ecepto del trato de las
mercerías que todavía no ay tal trato como la mercería que cada feria acierta
hombre en algunas suertes que haze hombre su probecho, y también, de un año
a otro, se muda el tiempo, no porque, sy plaze a Dios, pueda ya handar en éstas
mucho tiempo que, casado que sea, pocos años podré andar por aquá ; que con
recelo estoy, me están harmados para esta yda de Pamplona, aunque yo aré
por defender con dezir que este año me recogeré mucho y quiero disponerme
con verme recogido por verme descansado, que sy algo tenemos de lo de Roán,
tanvién nos a de venir de esta vez que será socoro. Plega a dios que él ponga su
mano en todo, como sea a su santo servicio.
De la pimienta que me ha imbiado él de allá, yo no me tengo de melar de su
ganancia sino que esté para él, que arto tengo que despachar lo mío, de lo que
v.m. me ha imbiado. Por darme aviso tarde, no e despachado la mayor parte que
les eché en tomar a los de Vargas.
Señor, asta aquí tenía escrito para embiar con el primer correo y me allé
corto que se me fue sin las cartas. Después embié con este otro correo que
ha que partió quatro días y ayñadido que por también nos dieron tanta prisa
serrasemos las cartas no tube lugar para escribir en esta otra lo que se ayñadió,
donde no ará porque con las pases todas las cartas son ciertas.
25. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 30-XII-1538
(Leg. 9216-II, f° 33).
Poivre troqué contre des peignes et du papier ; le reste se vendra à SaintSébastien. Abondance : baisse des prix. Différend avec J. de Agurto : arbitrage. Rubans blancs : qu’ils soient étroits.
Asta aquí tenía escrito con el correo que los días pasados partió y me allé
corto que no los embié. Así, señor, somos a 30 del dicho que lo que más se ofrece
que le dezir es que yo he bendido seys cargas de pimienta, las tres a troque de
peñes de las suertes que me faltaban para sortir lo de acá que tenía, y las otras
tres cargas a troque de papel y les doy la metad en dineros a los peñeros. En
fin no se perderá nada en los peñes que, como la parte estaba embarasada con
ello, me los dio menos que si con el dinero fuese a comprar a su tierra. Y de los
peñes que me dio, a la ora los dí fiados por un año, pues el papel también hes
sortimiento de mercerías que no se perderá nada. De lo que me cargó para San
Sabastián ya he puesto plática en ello ; en fin que yo lo despacharé mucha parte
dello que como le tengo dicho puede v.m. creer que, tubiendo yo pimienta, poco
benderán los que tubieren, porque tengo más aparejo que otros. Un Burgalés me
ha acometido que le tomase 50 quintales dello que tenía en Bilbao, yo le dixe que
01 Brumont-Priotti.indd 131
22/04/14 09:01
132
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
no tenía necesidad. Tórnome a dezir me daría poco más que de contado para
otubre que asta que le dixe que yo me allaba con ello, no me pude despedir :
nunca tal se vió de cómo se estropiesan con pimienta esta feria y se an de allar
embarasado con ello en todo este año, porque el berano tenemos a la mano, y no
se benderá sobre berano. A los fines desta feria, ha pasado de contado a 11400
mrs. asta que a los principios de feria pasó a 12000 mrs. y cada día baldrá menos
en tanto que ande así sobrado, como ariba le tengo dicho. Le suplico no me aga
más tuerto que a los vezinos con que, como digo, no reciba pena que yo olgaré
de ser moço de v.m. con poner dineros de casa.
Lo que ay de más y de menos de lo de esta memoria de la Nabidad y de junyo
lo mandará asentar, y con esto ceso quedando rogando a Dios goarde y propere
su noble persona con toda su casa.
Sobre los dos toneles, he ubido plática con Jacobe de Agurto que le [he] dicho
que los ustanes yo les quiero como los vendió a quantos coxos él les vendió en
Villalón para ésta de otubre, y él se a puesto que los naipes tanvién los tengo
de tomar de manera que yo le [he] echo complimiento por una vía y por otra
delante del señor Juan de Leçama, dexando en sus manos que a todo sea puesto
a mayores, asta que el señor Juan de Leçama se enojó con el dicho Jacobe, afrontándole lo que tan feo parecía de lo que acometía, que los naipes que estaban
en Vilbau como los recibía y los ustanes le pagaba como los vendió a lo más
presio y ¿qué más querían ellos ? Después me tomó el dicho Juan de Leçama y
me dixo que sy asía tanto complimiento por amor de v.m. con ellos, que pensase
y tubiese por cierto que tanto aría v.m. por mi probecho, como por lo dellos.
Por ende, que no me dexase torzer de la sinrazón que me acometían, mas lo
bueno hes que agora me pedían con fieros les avía de pagar los ustanes como los
vendió en Villalón y, como es razón, yo les he dicho que sy ellos se an puesto a
más mayores que es cosa de reír. Yo me torno loco de ver condiciones de muchos
ombres y que piençan que no an de morir. En fin, aquella abantaja me lieben que
todo el mundo de los vienes no tengo en lo que […] si no es bien ganado con my
sudor, y así plega a Dios, que Dios no me dé gracia de tener real de que nadie se
quexe. Con tanto, Cristo sea con todos. Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
Por no tener moços sino coxos en el escribir, va algo ciego, v.m. aya pasiencia.
Con mucho goso estaré de ver sus cartas que cada vez que beo sus cartas me
engordo, que plega a Dios le dé tanto descanso como recibo. De las cintas
blancas le suplico sean angostas, que ya están artos de los de un dedo de anchos,
y piden los que cuesten C mrs., y sean como seda.
26. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 6-I-1539
(Leg. 9216-II, f° 33).
Différend avec J. de Agurto réglé. Poivre : baisse des prix. Fil : commande ;
celui qui se vend est de la plus basse qualité. Futaines : n’envoyer qu’un tiers
de la commande, seulement des blanches, car il y en a trop.
Somos, señor, 6 de henero. Lo que más ay que le dezir es que yo he ayñadido
las letras de Jacobe de Agurto en 875 esc. para acabar de serrar my cuenta, y
no reciba pesadumbre que según la feria no se ha podido más azer, que yo le
prometo avrá merced, que otros más estyrados que yo se an echo tomadores
01 Brumont-Priotti.indd 132
22/04/14 09:01
Identités marchandes
133
esta feria, que, como arriba le digo, no hemos sacado real de contado que como
se an echo tantos en nuestro trato, an abierto las puertas de fiar ayño y día.
A Jacobe le [he] dado los dineros de los ustanes con abantaja y dexo abierto
la puerta para con el señor Martín de Ugarte, de que les aprobechará poco de
quitarme más de lo que soy obligado a ser de v.m., que todo ello se perdiera lo
daba por ganado. Mas ellos por sus ojos vellidos, que me quiten la capa yo no lo
consentiré ; al cabo, yo creo quedará en manos del señor Juan de Leçama que,
como acá le ha dicho a Jacobe, los pondrá en razón.
Tengo cartas de Nabarra que me dizen an llebado pimienta asta Nabarra por
que bea lo que ha llobido dello. Oy este día se ha bendido de rebenta a 11250
mrs., porque bea sy anda jugado la pimienta.
V.m. perdone porque la letra ba algo estropeada por no tener criado más
ábil en el escribir y con tanto ceso. Nuestro Señor goarde y prospere su noble
persona y así Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo d’Espinosa.
Señor, tornar le quiero a v.m. suplicar que las yleras no me las embíe de 18
dineros arriba, que lo de 22 dineros no lo venderemos por más de 18 dineros o an
de estar dies años sin bender, que libra no se vende de 18 dineros arriba. Quiero
recibir merced de v.m. que este año me faboresca en las yleras de me las embiar
de 9 dineros asta 18, y no más arriba, y me aga esta avantaja en los vezinos que a
causa de las yleras en ser baxas aría ombre buena feria y despacharía dos tantos
de ropa ; y para azerme esta merced, abía de consertar con algún ylatero, el más
probe de todos ellos, que para la de Pascoa le traxiese tantas sestas que serían
para la de mayo que con ellos vendería una buena cargazón de otras mercaderías en tener esta avantaja a los bezinos, que a estas ferias vienen obra [de] dies
mercaderes gruesos que cada uno dellos compran él que menos medio quento
de mrs. y alguno dellos que quento y medio, todas mercerías que cada uno ha
menester dos sestas de yleras de 9 asta 18 y dellos quatro sestas de cada suerte,
y como yo mesmo soy moço y amo y les paso por mi mano todas las ventas por
tan buen estillo, crea que por el tanto huelgan de tomar de my mano más que
de otros, que los criados lo negocian, como hestán ricos los amos no se avaxan
tanto como yo que estoy uérfano que yo mesmo tengo culpa que no podiese
azer también otras cosas tan buenas como azen los Codrados y quedar el braso
sano, mas pues dios es servido así, yo le tengo por vien, con que me consuelo
que para lo que debo ay recado, lores a Dios, y vien sano y quedará el braço
sano tamvién, como en otros que se amuesan banagloriosos, y quiero suplicarle
que, como a natural y bezino de v.m., me faboresca en estas yleras, aunque aga
tuerto en algo a los otros, que, de que sea rico como ellos, me ygolará con ellos
que todo está en v.m. de que sea tan descansado como todos los otros que con
v.m. han tuvido cuenta, que se be claro que por punto de onra tiene v.m. que
sean señores donde viben, sin poner dineros de su casa ; me podrá azer la capa
más que el trabajo de dos años que como este año cobraré mucha parte de lo que
he tubido esparcido, podré mejor valerme y abrir más las puertas como azen
mis vezinos, que no ay ganancia sino donde se fía. Quería trabajar este año y
él de 40 y con tanto echarle vendición a estas ferias y abrasarme con el natural,
que plega a Dios que él ponga la mano en todo como sea a su santo servicio.
De los ustanes que le embié a pedir para ésta de Navidad, si no ha comprado
la copia, le suplico no me embíe más de la tercia parte de lo que le embié a pedir,
y sean todos blancos que de los pardos se me an sobrado vien 150 piezas, y sobre
01 Brumont-Priotti.indd 133
22/04/14 09:01
134
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
verano todos quieren blancos. Ágole saver que con la mucha venta que ha ubido
las ferias pasadas, todos están cargados, y ba siendo la peor mercadería que a
de aber en las ferias, y andará muerto en dos años. Por ende, séale aviso de no se
empachar en ellos que, por ventura, se combidaría a comprar alguna suma con
que le baxen algo con dezir embiarán sus hombres a pedir. como estas ferias
tenemos tan pisadas, bamos cayendo en las cosas en nuestro trato lo que puede
venir ; aquí ha huvido reventa dellos más barato que allá, digo a los fines de
feria, que asía mejor comprar que allá.
27. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Pampelune, 1-II-1539
(Leg. no 118040, f° 16.)
Poivre : il y en trop, vente impossible, mauvaise affaire ; vente à crédit. Añués
ne doit pas tirer des letrres de change sur RE.
Jhesús, en Pamplona, primero de febrero de 1539.
Noble señor,
De Burgos le tengo escripto largo y lo que por ésta se ofrece es como emos
recebido de la señora a quien consinó la pimienta doze costales de pimienta
y escrive que se alla con otra paca y un fardo de cera y lo imbiará a la ora.
Ágole saber que por vía de León han traído algunos desta ciudad cantidad
de pimienta que dizen que les costó en León a doze sueldos que no le sale
de onze mil marabedís ariba de buena moneda, y, lo mesmo, han cargado
mucho por esa vía de Flandes, donde se allan por cuenta en esta ciudad y
sus comarcas setenta y ocho cargas de pimienta, que ay probisión para estos
diez años. Antes que viniese lo de v.m., estaba probeída toda la ciudad y
lo mesmo, an ynchido todos los rincones de toda la tiera y también toda la
parte de Gascuyña y todos los puertos, que no alla hombre puerta abierta por
donde despachar libra dello, donde emos de prestar paciencia asta que venga
otro tiempo. Si v.m. hubiera cargado en las primeras naos que vinieron de la
de septiembre, hubiera despachado antes que de la feria veniera, haunque que
fueran dos tantos, con fiar por un año. Állome con mucha pena que así nos
ha salido tan a revés. De la mercería, que v.m. dize cargaría, no me parece a
cargado en las naos donde venía la pimienta, porque no tenemos razón del
huespé que consinó lo demás, de que me plaze mucho. El señor Martín Cruzat
tiene tan probeído esta ciudad, así de cera como de todas mercerías, que no ay
por donde hombre negocie un real ; por ende, séale de aviso de no cargar para
aquá real de mercerías.
Por el presente, de esta pimienta que ha imbiado como por la otra le escriví,
ará por valerse de lo que monta de la feria de Pascoa asta la de junio, y de allí
dará letras sobre mí para otubre de mi mitad de la pimienta, que v.m. sabrá que
yo no tengo tan puerta abierta como v.m. piensa en lo que toca a los cambios,
donde avré de valer de lo mío y, a las oras, állome muy embaraçado así en lo de
aquá, como v.m. vee, como en los negocios de Castilla, que ninguna mercadería
no vendemos menos de fiado por un año, que ha menester tener hombre buena
volsa para sostener el tracto, mayormente quien no tiene crédicto para tomar
mil ducados en la plaça. Yo ago cuenta como Pedro de Eraso, mi criado, dará
fin de cobrar lo de Roán, que con valerme dello, sostendré lo que me cabe de la
pimienta.
01 Brumont-Priotti.indd 134
22/04/14 09:01
Identités marchandes
135
Mire, señor, que en ninguna manera no tome sobre mí real, a menos de para
otubre porque, para mayo, debo un pozo que tengo arto trabajo ; por puesto
tengo de recogerme quoanto puedo por no me ver tan engolfado, que más quiero
un real con descanso que ciento con trabajo, y lo mesmo debe de azer a v.m. que,
con la cudicia de la mocedad, no debe de abrir la puerta de lígero que, como
v.m. sabe, la casa que no tiene pilares podría presto caer ; dígolo que el hombre
que no tiene caudal como yo, por tener el crédicto, podría caer de pies arriba ;
donde el hombre a de mirar adelante, y esto digo, por el buen celo que tengo a
v.m. por Nuestro Señor, que deseo tanto la honra y vitoria de v.m. como para
mi persona propia, porque veo tengo obligación para ello, según veo la voluntad
que todo siempre me tiene. Con tanto, otro no ay que dezir ; Nuestro Señor
goarde y prospere su noble persona.
Al servicio de v.m.
Rodrigo d’Espinosa.
(au dos) : de Rodrigo Despinosa, de primero de hebrero, rescibida en 18 de
março, respondida en < > de abril
28. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 13-III-1539
(Leg. 9216-II, f° 38).
Poivre : mauvaise vente, RE réfute les reproches d’AP, attendre. Marchandises : chères et vendues à crédit. « Paramentos » : ne pas en charger davantage, car abondance ; les nouveaux merciers commandent directement en
Flandre. Mauvaise conduite de J. de Agurto. Lettres de change, crédit.
Mariage de RE, désir de se retirer des affaires. Affaire de Rouen : Eraso
s’est retardé et n’a pu recouvrer les créances sur Petitjean ; qu’AP lui écrive de
prendre tout ce qu’il peut, même à perte.
Jhesús en Villalón, 13 de março de 1539
Recibida a 19 de abril
Señor,
En 8 del presente, recebí una de v.m. cerrada de 22 del último pasado.
Veo se quexa v.m. de mí acerqua de la pimienta, con razones que me da para
ello. Y veo su enojo, quiere remetir a mí que dize lo remite a mí el precio, de
que le ago saber que yo recibo más pena de su enojo que del daño que puedo
recebir en ello, porque veo no me tiene v.m. merecido que por mí aya de recebir
pesadumbre. y así, señor, yo remito a v.m. corte por donde v.m. mandare, la
una suerte, y la otra, cada suerte por su precio, que lo de los costales hera mejor
que no de los ocho barilles, con más de quoatro gruesos por libra, que lo de los
tres toneles no sé de qué suerte es. Que a v.m. remito que sabrá qué suerte es, y
así señor hará quenta, plazo para la de junio, y de allí se valdrá sobre mí para la
de otubre de toda la suma ; pues, como v.m. vee, nos ha salido tan al rebés, v.m.
a de tener paciencia por lo que no le salle a tanta quenta, como sería razón, que
de mi daño no le quiero dezir a v.m., mas de le juro a Dios me contentaría de
sacar el dinero dello de oy en dos años, enteramente. Dígolo por lo que v.m. dize
que [he] vendido parte, o mayor parte dello, que como de Pamplona le escriví,
por vía de Roán, tenía vendido ciertas cargas, así a trueque de peynes como
fiado por tiempo de un año, ellos se me pusieron que no lo tomarían, deziendo
01 Brumont-Priotti.indd 135
22/04/14 09:01
136
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
que de la pimienta que tenía en Flandes hazía venta deziendo que estaba en el
puerto de aquá, y así señor, pues yo no les dí en el tiempo que hera obligado, se
me han puesto de no lo tomar, y es por la mucha suma que ven. Ay por todas
partes, en fin, por no andar en justicia, yo dexé en manos de amigos a la partida
que estaba para acá, que no sé lo que abrán echo. Los tres toneles están oy en
día en San Sabastián, y estarán asta que dé fin. En lo demás, en esta feria, no
ay de que estropeçar sy en pimienta no, y como el verano tenemos en la mano,
no se despachará diez cargas en toda la feria, que tendrán trabajo los que están
embaraçados en ello, mas como ello está en manos no ha de abaxar más de lo
que está agora. Todo será el corer del tiempo que tenrán muerto estos, estos días
el dinero en ello.
Quedo, señor, avisado de cómo mi memoria que le imbié para la de Navidad
a puesto mano de la emplear, haziéndosele cuesta ariba viendo la gran careza
de las mercadurías, con más que se pagan de contado, de que le ago saber a v.m.
que de unos por otros somos más que locos, porque aquí damos las mercadurías
fiado por un año, y más dineros con ello que nunca tal se vió, que sy echasemos
quenta el tiempo con el probecho de la mercadurías, vale más el tiempo que el
interés que tenemos en las mercadurías que, sin más echar quenta, nos encegamos con el vender, que es arto mal caso para todos.
En quoanto a lo que dize no ser posible de tomar los paramentos a su mano
por razón que las hazen gentes probes, y cada quoal tiene amistad de que, señor,
pues más no se a pudido hazer, contentémonos con lo que ha puesto v.m. diligencia, y porque creo v.m. me habrá cargado buena parte dello en esta naos, no
cure de más dar palabra para lo venidero, porque me temo que todos escrivirán
por ellos, y habrán escripto antes de agora porque veniendo a plática sobre ello,
me ha dicho uno del tracto, por quien haze el criado de los Quoadrados, tiene
cargado en esas naos cien dozenas dellos, lo mesmo creo tendrá cada quoal
vezino, que creo no será mejor mercaduría que las otras. Está todo el mundo
tan despierto que no sabe hombre por donde ganar real, y después de esto cada
quoal lencero de estas ferias ha probeído de factor para allá, que todos solían
comprar de nosotros, que así anda todo de lodo.
En quoanto a lo que dize acerqua de Jacobe de Agurto de lo que tanto le
desplaze no querer venir a razón conmygo, y que para ello le escribe v.m., de
que me haze gran merced en ello, que con escrivir v.m., o por miedo o por
berguença, vendrá a razón, que no sea juez él mismo contra toda razón, que
nunca tal se vió, que haser hombre tan verde como él, pudiera venir hombre ha
reyñir con él, que el señor Johan de Lecama es buen testigo en ello, que tampoco
le pudo venir a razón sino que abía de ser lo que él quería como aquel que se da
la cabeça con la pared.
Quedo, señor, avisado de lo que ha tomado sobre mí para esta feria de
Villalón, que estoy con mucha confusión con ber que para esta feria no tenía
recibos, mas, pues lo debemos, hemos de pagar con poner sobre nuestra cabeza
las letras de v.m. Veo me remitirá 2000 ds. para esta feria y me imbiará crédito
de otros mil y dos mil ds. de que le ago saber que, de muerte a vida, me a reçucitado, porque no venga a nesecidad de ningún vezino mío, que me tengan el pie
al pescueso ; así bien beo como ha aceptado mis letras de otubre de que le veso
las manos.
En quoanto a lo que me conseja por mi descanso, me debo de retraer a mi
partida, y tomar compayña, pues la hedad me obliga, de que le ago saber a
v.m. que, según el tracto handa que, aunque no quiera, me hará yr la voluntad
a la tiera, y antes de agora lo hubiera echo, si no fuera por estarme esparcido
y embaraçado, que por falta de importunaciones de unos y de otros de tomar
01 Brumont-Priotti.indd 136
22/04/14 09:01
Identités marchandes
137
compañía no ha faltado, quiero dezir a v.m. que, fuera de feria de otubre, que
de echo determino de yr a tomar compañía, y con tanto dexar estas ferias que
estando en mi casa tengo mejor aparejo de interesar con mil ducados más que
por aquá con diez mil ducados de tracto, que sólo en haorrar las grandes costas
que tenemos en estas ferias, que ay mercaderías que las costas de feria en feria
compran otra vez que podemos echar quenta comprados por dos vezes, y sy
antes de agora me hubiera retraído, valiera más mi capa que como arriba [digo]
he faltado de lo hazer por allarme tan embaraçado.
Veo me dize se alla con cartas de Roán de Pedro de Eraso, mi criado, de
7 del pasado, que le haze saber que asta las oras no abía negociado nada por
razón que Petijohan no hera venido de Bayona. La culpa es de mi criado que
yo no le imbié a buscar otras cabras, sino a cobrar de Petijoan que, tubiendo el
gabillán en las manos, le dexó soltar, que él no tenía necesidad de yr a Flandes
a solesarse, sino estar a su pie de Petijoan asta dar fin y cobrar su hazienda, mas
ágole saber que algún día le pesará que, oy en día, dar el hombre un pozo de alas
quiere seguir, por su banagloria, y no por lo que su amo le manda. Plega a Dios
que una vez se cobre que después que yo veré sy se a de hazer lo que yo mando.
Ágole saber a v.m. que todo lo que se cobrare del ladrón de Petijoan ago quenta
que lo allo. Suplico a v.m. que sy en el medio no hubiere concluido con Petijoan,
le escriva a mi criado por más de una copia que, aunque se alle muy perdidoso,
lo eche a una parte y cobre su hazienda sin dexar espera de un día, aunque sea
tomar en piedras, que un tal como él que tiene perdido la vergüenca del mundo
y el miedo a Dios que quoanto más se dilacta es peor, porque vea v.m. el dayño
que me ha venido por Petijoan y Joan Lojau. ellos son causa que el dayño de
los cambios que [he] tomado sobre v.m., que hazer cimiento a mi tracto con lo
que ellos me deben y con más con cinco sueldos que tengo, no tenía nesesidad
de tomar un real a cambio, por más que estubiera embaraçado, que hombre de
mi tracto en estas ferias no estubiera más descansado. Ago quenta que es por
mis pecados y no ay sino dar gracias. Yo echo quenta, y pagándome lo que me
deben el Petijoan y Joan Lojao, no me pagan nada porque son más del interés
de los cambios [que] el principal como v.m. bien sabe, que plega a Dios que con
mal enfermedad lo goze el Petijohan lo que ha ganado con mi hazienda, con que
demando perdón a Dios.
Otro no ay que más dezir a v.m., y así ceso quedando rogando a Dios goarde
y propere su muy noble persona.
29. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 2-IV-1539
(Leg. 9216-II, f° 38).
Crédit : faute d’envoi d’AP, RE a été obligé de recourir à D. de Carrión et à
Juan de Lezama. RE ne va pas commander pour les foires à venir ; veut régler
tous ses comptes avec AP : que celui-ci fasse réviser tous les comptes qu’il y
a eu entre eux. Ne veut pas traiter avec Antonio de Añués, mais se retirer à
Pampelune. Lettres de change. Poivre. Dernière foire très mauvaise à cause
de la disette dans les montagnes ; ventes à crédit, abondance de marchandise.
Somos 2 de abril, y lo que más ay que le dezir es como me allo con dos
cartas de v.m., que la más última es de 19 del pasado que de ver sus cartas sin
la probisión de los 2000 ds. que escrivyó y menos mención del crédicto que me
escrivió, no me faltó sino desmayarme, porque, como yo le escriví, para esta
feria no tenía recibos y embiarme toda la carga puede ver en que podía estar mi
01 Brumont-Priotti.indd 137
22/04/14 09:01
138
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
espíritu. Yo hize quenta que, caso que no me escriviese, me había dado crédicto
de secrepto en Diego de Carrión, o en otro, que lo avrá echo por darme pasión,
porque me quitase de estas ferias, y me retrayese a la patria, y así, señor, embié
a Diego de Carrión un corredor que me diese dineros para allá, y respondió que
días abía que le avía escripto v.m. me diese un tanto por aquella feria, y después
que no le escrivió y que se hazía cuesta arriba que bien que daría 500 ds. o 600
ds., y así, señor, visto esto, no le quise ablar más en ello. En quoanto [a] los 600
ds. que me dio, digo 700 esc. de lo demás no tenía remedio, syno remetirme al
señor Joan de Leçama, el quoal ha echo de buena voluntad aunque ha tubido
arto trabajo por Villasana y Jacobe y por otros que, un pozo ha tomado por
unos y por otros como padre de uérfanos, el quoal está en gran crédicto, cosa
de notar, como v.m. allá, que plega a Dios le aumente, como él desea, en todo.
Veo me ha tomado para mayo 2800 y tantos ds., los quoales los he aceptado
y se pagarán en su tiempo con honra. Suplico a v.m. que no se me tome más
para allá que la partida que tome de otubre para la de Pascoa puede tomar para
la de agosto. Visto el gran espanto de esta feria, yo acuerdo de no imbiar por
ropa en este año que quiero comer 200 piezas de oro, y dexar de ganar otros
1000 piezas en 2000 libras, o más, que podriera traer de estas dos ferias, de la
de Pascoa y de junyo, que por toda Flandes ni Espayña no querría ver mi honra
en la balança como esta feria y, así señor, yo quiero una vez descargar lo que le
debo, y v.m. me aga merced de ymbiar toda la quenta cerrada asta un marabedí,
mirando todas las memorias, de reglón a reglón, porque allará yerro contra v.m.
en partes y en partes contra mí, que asta en pieças de olanda allará yerro, que
dos dineros en fabor, que quoatro en contra. Por ende, v.m. a de tomar un criado
de los que tiene más ávil que los pase las cargazones asta una mita, de manera
que no aya yerro contra v.m. ni contra mí sólo una mita, y también pondrá las
faltas y sobras, y la quenta venga començando desde el principio que tenemos
quenta asta agora que así lo tengo y a de pensar que no abrá diferencia entre
v.m. y en mí, como otros suelen tener, que asta oy con hombre no he tubido
diferencia en quentas de un real, y menos tendré con v.m.
Antonio de Ayñués se ha valido para esta feria sobre mí de 600 ds. que me
escrive los tomase sobre él otra vez, sy un tal de Burgos no me diese 15 fardeles
de roanes por la valía dellos, donde, señor, no me los ha querido dar, y así,
señor, los he tomado sobre él a recebir a v.m. mesmo. Suplico a v.m. que a la
ora le aga aceptar y darme aviso. El dicho Antonio de Ayñués ha echo no sé qué
cargazón para Navarra, y me escrive sy quiero heredar en ella. Yo le escrivo que
no quiero heredar cosa, por quoanto quiero retraerme en este año, pagando lo
que debo. Por ende, suplico a v.m. que, veniendo a plática, como otramente, le
diga como determino de yrme a la tiera, porque no tome sobre mí letras que él
piensa que yo tengo avierto la plaza como un Johan de Lezama, y está engayñado. como v.m. sabe que esta cosa de cambios es para los que tienen de afición
en ello, como nosotros en nuestro tracto, mayormente que no me faltaba otra
cosa que pagar por nadie, agora que quiero recogerme, que en lo que tengo de
tener muerto, así en mercadurías como dictas, tengo arto que hazer en lo mío.
Del señor Johan de Lecama he tomado sobre v.m. para esta de junio 3358
esc., y de Diego Carrión 700 esc., que son por la quenta de Antonio de Ayñués
de los 600 ds., a pagar a Pedro de Suaço, a que v.m. suplico los acepte y pague
con honra como de v.m. espero y se valga sobre mí para la de otubre.
En quoanto a la pimienta, le torno a dezir que la una suerte y la otra corté
por donde v.m. mandare que yo no tengo más en ello aunque supiese perder 300
piecas de oro, porque me parece que, según le debo, todo quoanto yo tengo es
de v.m. aunque tubiese diez tantos más que no soy tan desconocido como v.m.
01 Brumont-Priotti.indd 138
22/04/14 09:01
Identités marchandes
139
me escrive que me tiene por tan incrédulo como morisco, que por cierto no
tiene razón, porque de lo que v.m. hiziese y hablase detrás de una puerta, yo no
ablaría cosa por ningún interés.
De esta feria, le ago saber que ha seydo peor que estos diez años, que nunca
tal se vió, y cáusalo la mucha falta del pan de las montayñas. Nenguno ha
negociado, si Jacobe de Agurto no más ha dado tales plazos que la feria ha
tormentado que sy miramos lo que vale el dinero en el tiempo vale más que el
probecho de las mercadurías ; handa todo tan de lodo que sy Dios no remedia,
abrá trabajo, que él que se quite de traer ropa de allá, se allará mejor para
la de otubre. Haré por tener recado de lo que le debiere, que a las oras tengo
buena parte para allá en todas las dictas de esta feria. E echo para allá, y haré
adelante lo mesmo, de manera que no me vaya recambios para allá, que, como
por esta otra parte le digo, le suplico no me tome más para mayo de lo que me
tiene tomado, porque a más de lo de v.m., debo mil ds. por mercadurías que
hago traer por vía de Enantes 35, por estar sortido en todo. Se abrá de fiar que,
aunque diésemos por un real lo que vale diez, no venderíamos de contado uno,
y de otro, yo me libraré de todo para daquí otubre, plaziendo a Dios, aunque
conozco dexo de interesar 1000 pieças de oro que, pues, no puedo faltar de estar
daquí a la de otubre, y tengo de hazer costas por lo poco como por lo mucho,
pudiera interesar dineros para en ayuda de las vodas, mas visto esta feria el gran
tormento de mi honra que v.m. me quiso olbidar de darme crédito, no me quiero
ver en otro tanto mi honra por ningún interés del mundo. Hágole saber que con
este tormento de la sobra de mercadurías que ha abido, ninguno querrá traer
otra feria casi nada, y él que se alla en la de otubre con ropa librará bien, con
más diez por ciento que de aquí allá todos estaremos vazíos de ropa. Con tanto,
Cristo sea con todos.
Digo, señor, que lo que he tomado del señor Juan de Lesama es 3358 esc. y
medio. De ciertas yleras le escribí a v.m., si no los ha comprado no cure de los
comprar, sy en esta cargazón me embía y, a no aber embiado, me embiará una
paca dellos de 10 asta 16, y no más arriba, porque estoy cargado de las otras
suertes que, aunque los demos por dies años, no los quieren.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa.
30. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Saint-Jean de Luz, 20-IV-1539
(Leg. no 118040, f° 18)
Disette sur la côte cantabrique : acheter du blé en urgence. RE ne veut pas
partager une cargaison avec Añués, malgré le désir de celui-ci. Ne va pas à la
foire de Ríoseco pour pouvoir vendre les marchandises d’Añués à Pampelune.
Poivre : pas de vente.
Jhesús, en San Johan de Luys, 20 de abril de 1539.
Señor,
Fuera de feria de Villalón vine drecho a Vilvao y allé cartas de Pedro de
Eraso echas de esta villa donde, negociado lo de Vilvao, me [he] venido a verme
con Pedro y e visto el probecho que ay en ello y la gran ambre que ay en esta
35 Nantes.
01 Brumont-Priotti.indd 139
22/04/14 09:01
140
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
costa donde he acordado de imbiar a Pedro de Eraso y le digo vaya parte del
camino a postas ; a la ora que allá sea, es menester que v.m. juntamente con él
pongan diligencia de cargar dozientas toneladas de trigo a medias para v.m. y
para mí, y el dinero que montare v.m. tomará sobre mí para otubre a lo más
abantaja que pudiere. Mire el trigo sea lo mejor que se allare y mire que no han
de dormir una ora porque en tales tiempos una ora de tiempo vale mucho.
De Villalón le escriví a v.m. acerqua de la cargazón que avía inviado para
Nabarra como, a causa de tener tantos negocios en Castilla y porque me quiero
retraer para Pamplona, por eso me perdonase que no quería heredar nada de
la cargazón. Así, señor, después, como me [he] visto con Pedro, me ha dicho
como sería gran afruenta para mí hiziese menos de lo que v.m. me ha escripto
de heredar en ello, porque v.m. ha cargado con vuen zelo, como de más que de
hermano, y a más de esto, me dize la obligación que le debo a v.m. a la voluntad
grande que amosa para conmigo que no haría más por el señor Miguel de
Ayñués, de que, señor, le beso las manos mil vezes por ello, mas digo a v.m. que,
en quoanto a la voluntad no le debo nada y así, señor, con tal zelo le consino a
p° 36 a v.m., que el provecho sea para v.m. 37
Y en quoanto a la cargazón que ha imbiado, sólo por ello voy. drecho a
Pamplona para sy puedo despacharlo y, por causa dello, no voy. a la feria de
Ruyseco, según en las cosas pesadas avré de dar fiado por un vuen tiempo, que
olandas y payños en Castilla se an dado por dos años de plazo, no porque en
Nabarra no allarán menos, haré la diligencia que podiere a la más abantaja, y
con esto emos menester contentarnos. El tiempo está tan estrecho por todas
partes a causa de la gran careza del pan que no se acuerdan de mercadurías.
De la pimienta le ago saber que no se vende grano a causa que no ay en que
estropeçar sy en llano y es menester tener paciencia asta que venga su tiempo,
como haze agora del trigo, y porque veo que la cosa no salle de esta su cargazón
a su avantaja, porque v.m. no piense que la causa que no sale a probecho no
quiero heredar en ello, quiero ser en ello e que sea a medias que, quoando me
costase dineros de mi casa, no tengo nada para con v.m., que lo que aquí se
puede venturar a perder o a ganar. Va en ello poco que, con ayuda de Dios,
andando el tiempo, avremos lances por donde ganemos, mas quiero dezir a v.m.
cómo emos fenecido las quentas con nuesa buena gente con arta pérdida ; en
fin ello es echo y echando quenta del agoa vertida me < > y con esto hemos de
prestar paciencia y con tanto ceso. Nuestro señor goarde y prospere su noble
persona y asi Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo d’Espinosa
Señor, Pedro de Heraso abre tanto la boluntad para con v.m. y por my honra,
que otra gloria no tiene, donde, como a los Romanos, nos obligó que balga él
con nosotros. A v.m. remito, eche el sello que yo me [remito] hen ello lo que le
paresciere.
(au dos) : de Rodrigo Despinosa de 20 de abril, rescibida hen 2 de jullio, respondida hen 3 de jullio
36 37 01 Brumont-Priotti.indd 140
Lecture certaine, sens incertain (a Pedro ?)
« y para mí », ajouté d’une autre main dans l’interligne.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
141
31. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina del Campo, 6-VIII-1539
(Leg. no 118040, f° 19.) 38
Marchandises d’Añués vendues à Pampelune à crédit. Poivre : pas de vente.
Difficultés pour payer les lettres d’Añués : RE n’a pas de crédit. Blé arrivé
tard : Eraso n’a pas suivi les ordres de RE. RE reproche à Añués de lui avoir
pris des intérêts sur de l’argent prêté. Marchandise d’Añués à Pampelune ;
RE la vendra sans profit. RE reproche à Añués son avarice. Difficultés avec
des rouens saisis à un ami d’Añués.
Ihesús, en Medina del Campo, 6 de agosto 1539
Yo he llegado algo tarde en esta feria a causa de como fui a San Juan de Lus a
despachar lanas que teníamos trigo de compayñía y, después, fui a Pamplona a
negociar las mercerías que allá tenía v.m., las quales despaché, heceto un fardel
de olandas y unos cueros de búfanos y unas cadenas de galgos, lo qual se bendió
a pagar la mytad a feria de otubre y la otra mytad haga cuenta que viene a pagar
a feria de Pasquilla, que la pimienta, de 6 cargas que vinyeron a Pamplona no se
an bendido a causa de tanto que ha llobido dello en Nabarra que, en lo barato
de Flandes que hubo, todo el mundo cargó suma dello, mas, en fin, hello se ba
hacabando y según ba allá tanto subiendo, v.m. gana dineros en que no se aya
vendido ; así que, señor, a causa de los negocios de v.m. hube de perder la feria
de Pasquilla y después venyr tarde a esta feria, y no había acabado de descabalgar coando me presentaron las letras de v.m., que las cartas que v.m. me a
escrito no me las habían dado ha las oras, de manera que no me dexaron resoyllar asta que las acetase, haun sin haber visto cartas de v.m.
Yo estoi con mucho trabaxo en esta feria de agosto, que, por una parte, devo
por cuenta de v.m. 2200 ds. y por otra parte 2000 ds. que el señor Harnao me
a saquado a pagar de lo que devía y, como v.m. sabe del tiempo que estaba
aquá para estas ferias de agosto y Pasquilla, no hazemos recibos de un real, ny
no se bende de quontado ; así, señor, vea con que plazer puedo estar en ber la
suma que devo, que, a tener la plaça habyerta sin crédito para saquar a cambio,
hombre no recibiría < > que como hombre no tiene por hoficio de entender en
cambios, a my no me darán un real, aunque fuese más rico que el señor Myguel
de Ayñués, que los créditos de aquá no están tan < > como allá. Mucha culpa
le doy a v.m. en que por < > estoy puesto en tanto cuydado por darle v.m. tan
abierto [crédito] a Pedro de Heraso que, de todas la mercaderías que ha ynbiado
de Roán, no me balgo en esta feria de contado de dos ducados que todo está
fiado que aun entre en ello 12 < > ylo de cardas que vinyeron, daba fiado por dos
años [no lo he] podido despachar, por que vea que plazer para mí que coando
viene de contado dineros porné de my casa, aunque vien no dexo de conocer que
v.m. le dio el crédito a Pedro de Heraso con pensar que a mí me hazía plazer y
el Pedro de Heraso que también no yziese por ganar las costas, mas, ny aun con
todo esto, no dexaré de dezirle que apriete algo más la mano de lo qual a echo
asta agora. Enfin, tornando a lo que devo para esta feria, el remedio es balernos
los unos con los otros y es que me a de azer merced que, para esta feria de
agosto, me remyta a recebir los 2200 ds. y la mesma partida tomará para otubre
y esto ha de ser luego, por que venga a tiempo, que, como v.m. sabe, la feria de
agosto es 15 días de feria.
En lo de los trigos que Pedro de Heraso a cargado, an benydo tarde y e
probeído que lo descarguen y no bendan grano por estos días ; asta que venga
38 Lettre déchirée sur le côté de la feuille.
01 Brumont-Priotti.indd 141
22/04/14 09:01
142
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
el tiempo que tenga çazón, como creo que tenrá, no lo quyero vender. Pésame
que Pedro de Heraso se a engolfado en tantas compayñías en ello que a este
ombre no es la mala ventura que no quiere azer lo que yo le digo ; yo no le dí
comysión que le diese parte a nadie, sino a v.m. donde, según v.m. me escribe no
le a dado parte, ny le escribió de Roán a cabo de tanto tiempo que allá estubo,
que no sé en que gastó tanto tiempo allá que monta que me escribí razón en que
día yzieron vela las naos o que le costó el trigo, que de todo eyllo tengo arto
enojo. Yo veo me a puesto arto embaraçado que ny yo me balgo de los dineros
de los trigos, ny menos real de contado de las mercaderías y el débito tan grande
tenerlo a cuestas para agosto. En fin, remítolo, que para los ombres están tales
golfos, que por matarse más hombre, no le biene probecho.
He bisto esta cuenta de v.m. que veo dize le a dado a Pedro ; hen eyllo veo
ace cudicia en una partida de dineros que le dio para Roán de llebar ynterés,
[de] que me maravillo, poderse así vencer, que, por que le diese estos dineros
para Roán y tomándolos v.m. sobre mí, me parece cosa fea, que yo, para con
v.m. no lo haría por lo que balen los dineros dies vezes ; por ende, si mandare
v.m. mandarlo aquí < > de la cuenta que, por lo que me deve a la boluntad que
le tengo no < > consentir que más tengo por lo que veo me apocaría en ello <
> no por el ynterese ; por ende, yo le remyto aga lo que mandare < > quando
no myrando a la amystad que ay entre los dos, me deve < > por negociar los
negocios de v.m. en Pamplona me cuesta más de 100 doblas de perder la feria
de Pasquilla.
Por la carta más última veo me dize, digo, me da [a] entender, que visto la
ganancia al ojo de la cargaçón que ymbió a Pamplona, quiero heredar en la
mytad, de que digo, señor, el trabajo que [he] puesto en eyllo por v.m., yo lo
tengo por buena dicha ; en lo demás, no quiero que me tenga prenda, que lo
hazía por la vía que v.m. dize y digo, señor, que labo las manos y herede v.m.
toda su cargazón con todo el probecho y, para esto, le escribo a Pedro que,
dexado mys negocios, entienda en despachar la pimyenta y un fardel de olandas
y los 12 cueros de búfano que tiene por bender, que no beo la ora que v.m.
tubiese su hazienda, aunque v.m. yzo ligeramente de lo ynbiar ; comiendo estoi
las carnes asta que tenga su azienda allí y crea que tengo de tener más cuydado
que v.m., que no quiero nadie que diga en Pamplona que v.m. está embaraçado
en eyllo.
Martín de Velánstegui que solía cer mi criado, que está estante en Calis 39, es
venydo a esta feria sobre ciertos negocios, el qual me a dicho como v.m. tenéys
en poder de uno que bibe en Málega una parte de roanes y que, pues tanto yo
quiero la honrra de v.m., me dize el Martín de Velánstegui le pesa que los tiene
en su poder porque dize está muy embaraçado ; el medio que para eyllo tiene
es menester que v.m. le ymbíe una cédula de cambio a Martín de Velánstegui a
recebir sobre < > de la mysma suma y sea que diga la letra recebidos de algún
estranjero sin dar parte a nadie, aunque sea su hermano, y con esto me entienda,
que, en fin, yo no puedo faltar de mirar por sus cosas y por su honrra, como
mío propio, aunque me tiene reçabiado un poco, visto lo que escribía a Pedro de
Heraso por sus cartas, que en su ausencia la abrí en Pamplona, mas, remitiéndome la cudicia con la mosendad le haze lo echo, porque echándolo a la risa,
mas myré que no se <…> engayñarse con la cudicia que le hagua azer lo que
parece feo que, con que yo sea claro en mys cosas, no se me descubre nada en el
coraçón y esto entierece y no cure de azer más memoria sobre eyllo, sino echarlo
aparte, que, a Pedro de Heraso, yo le tengo [asta] oy este día cargándole la mano
39 Cadix.
01 Brumont-Priotti.indd 142
22/04/14 09:01
Identités marchandes
143
sobre sus negocios y lo que le escribiere v.m. sea solamente sobre que negocie
lo de aqueylla azienda por lo que le devo ; le pido por merced que haga por
recogerce y después agua sus negocios con descanso, que lo mysmo trabajaré de
azerlo, así recojer lo que tengo en los triguos como en deshazerme de las mercaderías de suma que tengo, aunque de destos días de Dios algo más una bes, yo
tengo < > por berme recogido, que más bale un marabidí con descanso que dies
con pena, donde, después, habrá lugar para azer una cosa que tengo pensado,
que tendrá ombre tanto ynterés estando en su casa como aquá moriendo y, en
su tiempo, yo le escribiré.
En lo que toca Lantadilla de los roanes de ese su amygo, yo le [he] martillado
tantas vezes y no aprobecho nada con él, que se defiende que no ay tal poder que
vuestras mercedes aí an ymbiado y que por demás será ablar en eyllo ; no me los
dará en tanto que le desembarace su amo el embargo que le tiene echo. Este otro
día, le torné otra bes ablar, amosándole lo que v.m. me escribía sobre ello, mas
tampoco aprobecha : dize como los a fiado por un año y que, desembaraçando,
él dará las ditas o el dinero de lo que balen, contando el probecho del dinero de
lo que bale por un año. Sobre esto acordarán vuestras mercedes lo que deven
prober, y con esto no ay que más dezir a v.m., y ací ceso, rogando a Dios goarde
y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos.
Servidor de v.m.
Rodrigo d’Espinosa
El fardel de olandas que se bendió, se bendió a Querreta 40 para mayo de 40.
La letra ba algo mala por no tener buen escribano que es el sobrino mío, yjo
d’Esparza 41. V.m. perdone.
(au dos) : de Rodrigo Despinosa, de 6 de agosto, rescibida en 18 de agosto,
respondida hen 22 de agosto.
32. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina del Campo, 14-VIII-1539
(Leg. no 118040, f° 21.)
Grosses sommes tirées sur RE par Añués : RE les refuse jusqu’à la réception
de la lettre d’avis. RE désire se retirer des affaires. Marchandises de Pampelune : RE répète qu’il les vendra au profit d’Añués. Lettres de change.
Ihesús, en Medina del Campo, [14 de agosto de 1539]
Señor,
Con un correo que partió abrá 20 días, le escriví a v.m. largo y después me
allo con una de vuestra merced, serrada de 24 del último pasado, que beo ha
tomado sobre mí 7800 ds. para agosto y otubre, para agosto 3800 ds. y los 4000
ds. para otubre, los 2300 ds. dize son por my cuenta propia de dineros y crédito
que dize le dio para Roán a Pedro de Eraso, y lo demás dize ser por vuestra
merced por sí y por amigos ; las cédulas me las presentaron dentro de una ora y
la carta de vuestra merced no reciví en los 4 días después, que las cédulas me las
presentaron y como ví tanta suma y no tener carta de v.m., le dí parte al señor
40 41 Aquerreta (Juan ?), marchand de Pampelune.
Sans doute Lope de Esparza (voir lettre no 56).
01 Brumont-Priotti.indd 143
22/04/14 09:01
144
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Juan de Aguerre 42 que se alló en esta feria y fue de pareser que no las acetase
asta saver razón de v.m., y así, señor, recebida la carta y ber tanta suma, nos
allamos elados, yo como el señor Juan de Aguerre, que sobre qué Fócar se a
atrevido a tomarlos, que un real por otro yo no allaría a cambio, y, con esto, no
me ha bastado syno tornarme loco, que de los 2300 ds. que dio las cédulas de
primera, que dize son por cuenta de Pedro, por no tener crédito, le escriví por
la otra carta me diese a recebir para agosto 1000 ds. y la mesma partida tomase
para otubre, por que bea qué posibilidad tengo de tomar a cambio, que, a tener
crédito, le juro a Dios que no diera un real, aunque fueren 20000 ds., por acetar
y tomarlos sobre v.m., porque sé mejor que otro qué se puede azer a buen sueño.
Así, señor, vista la carta de v.m., las aceté a la ora, por ende, suplico a v.m. que
provea con tiempo a ésta de agosto los 1500 ds. de por su cuenta y tanvién los
100 ds. de lo de mi cuenta, < > mando, como digo, la mesma partida para otubre
que en ésta de agosto ny Pasquilla, no tenemos recibos nenguno ; así bien para
lo de otubre lo mesmo ará que, a no prober, yo quedaría afrontado para toda
my vida, que por todo el mundo no querría verme en afruenta de my onrra ;
por ende, aga como dize, que no tengo syno la pena de asentarlos en el cambio.
Yo he determinado de me recoger de aquí a mayo y pagar todo lo que debo,
así en Flandes como lo demás, que puede ver tendré arto que azer según las
mercaderías muertas, que los abré < > por largo tiempo ; después pondré cuenta
nueba donde de lo mío podré azer servicio sy algo se le ofreciese y en este medio
tendré necesidad yo balerme de mis amigos y nadie se balga sobre mí < > que
no tengo crédito, como arriba digo, que del trato abré de tener cierto por más
de un año más de ocho mill ds. que no tengo < > blanca y de deudas que tengo
echo partidos de alçados más < >, mas como arriba digo de allí adelante tendré
descanso y tendré poder de le poder faboreser de lo mío coando tomase algo
sobre mí.
La letra que dio a recebir sobre el hijo de Pedro de Yçunza coando la recebí
hera partido y, como viene condicional, queda asta agosto, la coal he enviado a
Vilbao que lo aga acetar en Vitoria para agosto.
Por la otra, le tengo escrito como yo no quiero parte en la ropa que enbió
a Nabarra, syno que todo sea por vuestra merced, por que no le paresca que,
vista la ganancia al ojo, quiero parte : yo uelgo que todo lo gane v.m. y el trabajo
ponerlo de my casa. La yda de Pedro allá vien me costará a mí, de mi casa, más
de 150 ds. de las mercaderías de Roán, que todo lo tengo fiado, así la lencería
como las mercerías y el ylo de cardas tengo por vender, que lo daría por dos o
más años. En fin, echo esto, y al perder como al ganar, aga Dios lo que fuere
servido, que con esto bayan nuestro malos.
Tórnole a rogar que los 1000 ds. de por mi cuenta, no los dé a recebir en ésta
de agosto juntamente con los 1500 de su cuenta, y en esto no aya falta. A lo que
dize ha respondido por mí a Antonio Masias de 1000 y tantas libras para los
plazos, de que señor está vien, mas, de oy adelante, no le daré pena que aga de
por cosa nenguna por lo que le tengo dicho que quiero recogerme una vez y, con
esto, ceso. Nuestro señor le dé salut y vitoria en todas sus cosas y así Cristo sea
con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo d’Espinosa
42 01 Brumont-Priotti.indd 144
Marchand de Pampelune (ARN, Papeles sueltos, no 46, carpeta 4).
22/04/14 09:01
Identités marchandes
145
Por no tener lugar de azer la copia de la otra carta de que le tengo escrito no
le embío, que fuera razón le embiara a no menester ; como sea solo, no puedo
azer más.
(au dos) : de Rodrigo Despinosa, de 14 de agosto, recibida hen 30 del dicho,
respondida hen primero de setiembre, otra vez el 7 de setiembre.
33. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 23-VIII-1539
(Leg. 9216-II, f° 41).
Courrier : retard car RE est seul. Lettres de change. Demande de crédit.
Qu’AP fasse réviser les comptes. RE doit environ 4200 ducats. RE va payer
ce qu’il doit et ne rien demander pour les prochaines foires.
Yhesús, en Medina del Campo 23 de agosto de 1539
Señor,
Por otras dos le tengo escrito a v.m. largo, aunque no por tan horden como
yo quisiera por ser solo en todos los negocios, que para copiar una carta no
tengo quien me ayude al presente, donde v.m. a de tomar como la cuenta de la
muger que dizen en esta tierra y a de aber pasiencia que, con toda esta pena que
tengo de pasar por mis manos, tengo en parte en descanso porque este nuestro
trato, después de avierto los fardeles y puesto en las tiendas, no tiene razón ny
cuenta que no aprobecha tener libros para ello.
Por las otras, le tengo escrito a v.m. como los 4200 ds. he acetado, y se pagarán
en otubre con mucho onor. Para ésta de setiembre, he tomado sobre v.m. 700 esc.,
como de primero tiene avisado. Suplico a v.m. los acete con la boluntad que de
v.m. espero como por las otras le tengo escrito. Para ésta de agosto debo mucho
débito por causa destar embarasado en los trigos, que no los quiero vender asta
que entre el ybierno, y después desto me ha sacado a pagar Antonio de Ayñués,
por Pedro de Eraso, por cuenta de Roán 2300 ds., y como no acemos ditas para
estas ferias de Ríoseco, puede ver con que plazer puedo estar.
Como le tengo suplicado, me ha de azer merced de me dar crédito para la
dicha feria de agosto de asta dos myll ds., y que sea en persona, lo ará syn mirar
a interece, que Diego de Carrión de contino quiere golosinarse de ganar dos y
tres mrs. por corona. V.m. le puede escribir que sotaescriba que yo los buscaré
a mi abantaja e traído de acá. De contino tiene abantaja en la plaza más que
los otros tres y quatro por corona, que a dar el crédito en él que sotaescriba es
las costas del gasto de comer de la feria, pues v.m. en todo myra a más abentaja
mío, no tengo que le dezir más, syno que le remyto a v.m. todo.
La cuenta que ay entre v.m. y mí le suplico me embíe serrado, empesando
desde el primer día asta agora, que yo he myrado en ello, y bisto lo que ha
tomado para otubre y agosto allo que ba a dezir contra mí, digo no entrando
en esta cuenta la pimienta, que v.m. dize que lo tomará a más de los 4200 ds. yo
tengo en my quenta. Abré faltado de asentar alguna letra de cambio que sobre
v.m. he tomado, y tanvién puede ser que falte v.m. de ponerme acreedor de algo.
V.m. myrará en ello, que el yerro o sea por v.m. o por mí, está claro donde no
puede uyr que no aya myedo que tengamos diferencia en un real que asta oy no
he tubido con hombre, que yo no sé cómo suelen tener diferencia algunos, que
no allo razón. Todas las cargazones ará v.m. pasar por menudo que allará en
parte contra v.m., y en parte contra mí, que balga a cada uno asta un mr.
01 Brumont-Priotti.indd 145
22/04/14 09:01
146
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Ésta de otubre me descargo de v.m. mucho, que tengo recibos, que como
digo, asta pagarle una vez no tengo de embiar a pedir real más de lo poco que
he embiado a pedir para antes de la de setiembre, que para la de Nabidad no
tengo de embiar a pedir real, ny yré a la de Villalón con ropa, sy no hes a pagar
y cobrar, que asta la de Pascoa no hembiaré a pedir, aunque sea para azer costas
de 100 piezas, y dexar de ganar 500 ds., que una vez quiérole pagar lo que le
debo, que según lo que ha echo por mí, me temblan las carnes de no le dar más
enojo, y con esto ceso. Nuestro señor goarde y prospere su noble persona con la
señora y le dé yjos de vendición.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
(au dos) : 1539. De Medina del Campo de 23 de agosto ; recibida en 3 de setiembre
de Rodrigo de Espinosa.
34. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 25-IX-1539
(Leg. 9216-II, f° 42).
Compte courant en cours de révision : peu de différence. Lettres de change
acceptées. Projet de compagnie pour acheter du blé en France. Foire : tout se
vend à crédit. Crédit sollicité.
Ihesús, en Medina de Ríoseco, 25 de setiembre 1539
Con la húltima de v.m. me allo, cerrada de 24 de agosto, y dentro la cuenta
corriente que ay entre v.m. y mí, la quoal por tener tanto que hazer y ser solo,
no la he referido con mi libro enteramente, mas que solamente la una parte. De
lo que v.m. me deve de las partidas, las quoales allo justas, ecepto en la cuenta
que cierra fuera destas partidas, allo algo de diferencia de cierta menudencia
que dello deve Martín de Ugarte, que no me haze acreedor de cierto seguro, de
tantas libras, que tomé al tiempo que hizimos la contratación, que la cosa está
clara. Con esto y con otras menudencias ba a dezir algo que v.m. berá claro
que, pasado los pagos desta feria, sacaré la quenta en forma, y se la embiaré,
que creo a lo que he mirado, poco más o menos, estamos conformes, que una
cargazón tenía por hazer acreedor a v.m. que con ello me estaba herrado, y así
le escribí désta de Medina.
Todas sus letras para ésta de Medina las he aceptado y se pagarán poniéndolas sobre mi cabeça, como ay razón para ello y sobre esto no digo más.
Señor, con la gran careza que bemos del pan -y se espera más- hemos acordado entre el señor Juan de Leçama y mí, remetiéndonos a una carta que Pedro
de Heraso, mi criado, me escribe de Plampona, del gran fabor y aparejo que
tiene en Francia que, aunque está bedado, y no seiendo partes los naturales de
allá, será parte para sacar el trigo donde, mirado y comunicado entre el dicho
señor Joan de Leçama y mí, echaremos gran lance en ello. Hemos acordado de
ponernos en ello y de imbiar al dicho Pedro de Heraso allá, a Flandes, por la
provisyón del dinero con que, si v.m. manda, sea de companía a tercias entre v.m.
y el señor Iohan de Leçama y mí, cada uno pongamos cada mill y quinientos
ds., y más hemos acordado que quando tenga más fabor el Pedro de Heraso,
será bien que tome en compañía un natural de Francia, de quantos yo tengo
-y el Pedro los conoce- al mejor que le pareciere y le he señalado un Sancho
Diesa, que solía ser de Plaplona, y vive en Bayona, que es hombre que vale
01 Brumont-Priotti.indd 146
22/04/14 09:01
Identités marchandes
147
mucho y priva para toda fabor y, quando le pareciere que nos está mejor otro,
le dexaremos abyerta la puerta. Aga su voluntad, de manera, señor, que con
la compañía del Francéz, seremos quatro en ello, a quoartos, que ponga tanto
uno como [otro] y crea que, con ayuda de Dios, acertaremos bien en ello con
que benga en salbamiento, y v.m. mandará asegurar como el Pedro de Heraso
le diere por memoria que lleba por dicho de ber lo que bale en Beoforte, que es
la mejor tierra que ay en Francia de pan y, biendo que está en buen precio, que
tengo carta de allá, que bale a 50 £ la carga, que es arto buen precio que ha allar
al precio está la bentura de doblar el dinero. De que sea allá, es menester que
luego a la hora le despachen y, si por caso v.m. no tubiere boluntad de entrar en
ello, le suplico le dé por mi quenta mile y quinientos ds., y se tomen sobre mí.
Ofreciéndose tan buen lance, me atrebo a le henojar, por ende, v.m. no reciba
pena por ello, mucha pena recibiré si no se entra en compañía con nosotros,
porque beo gran aparejo, y querría tener la bitoria en que v.m. en mí endrecera
acertase más que yo mismo, y esto créalo, que digo con aquel zelo y voluntad
que devo a v.m. Por ende, suplícole no dexe de ser con nosotros a uno, y sobre
esto no digo más.
De la feria, le ago saver que no se acuerda ninguno de mrs., y lo que se bende,
todo fiado por un año, y cáusalo el gran miedo que tienen del pan que se bean
en mucha ambre, que plega a Dios lo remedie.
De ésta de otubre, abré de tomar sobre v.m. más de lo que yo quería, a causa
meytad de lo poco que nos debían para esta feria no nos han benido a pagar, ni
bender un real de contado donde, con el tiempo recio, nos hemos de sobrellebar,
pues más no pueden, y con esto no ay que más dezir a v.m.
Nuestro señor la muy noble persona goarde y prospere con la señora como
desea.
35. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 30-IX-1539
(Leg. 9216-II, f° 42).
Somos en Medina de Ríoseco 30 del dicho 1539
Por estar el correo el pie al estribo, no tengo lugar para responder a sus cartas
que recibí aier, que, con el correo que llebare el despacho de la feria, le escribiré
a v.m. la razón de todo, que con esto ceso, y Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
36. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina de Ríoseco, 30-IX-1539
(Leg. no 118040, f° 22.)
Retard dans l’acceptation des lettres d’Añués : différend, explication de RE :
retard du courrier. Autre différend au sujet de la vente des marchandises.
Vente du poivre d’Añués à crédit. Critiques et soupçons d’Añués sur la vente
de marchandises : réponse de RE. Lettres de change d’Añués : RE n’a pas de
crédit pour les honorer. Lettres de change payées par rechange.
Ihesús, en Medina de Ríoseco, a 30 de setiembre de 1539
Señor,
La más última de v.m. recebí de primero del dicho en 11 del presente y veo el
gran fuego que trae su carta, deziendo que con duda las he acetadas sus letras
01 Brumont-Priotti.indd 147
22/04/14 09:01
148
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
y que de aquí an escrito, donde dize a recebido desonor, de que v.m. sabrá que
coando me presentaron sus letras unos y otros que, en ber tanta suma y no tener
abiso, no sabía que me dezir donde, como el señor Juan de Aguerre se halló en
la feria, le fui a dar parte sobre ello, dando la razón de todo, de cómo que cada
hora me presentaban letras de v.m. y no tenía abiso dello y el dicho señor Juan
de Aguerre me dixo que esperase asta ber sus cartas, y así recibimos las cartas
a cabo de tres días, que todos tenían cartas y fue la causa que parece ser que, de
poco aquá, consinan las cartas a Juan Biscaíno a Burgos, donde, señor, faltaron
de benyr sus cartas tres días que, en este medio, los yze detener esperasen asta
ber sus cartas ; así, señor, recebidas sus cartas, ha la ora aceté todas sus letras ;
mas quiero dezirle que no me debe a mí echar culpa, sino a su nyligencia, que
razón abía, ynbiando una suma como ésta, me diera abiso por una vía y por
otra, que no que me binyesen presentar las letras antes que tubiese abiso, que,
así, podían ser venidos tantos de letras y fuera bueno las empesara a acetar sin
tener abiso que, aunque fuere v.m. un Diego Méndis, que dizen que es el rey de
la bolsa de allá, no acetarán sus ombres sin tener abiso, de manera, señor, que
v.m. deve echar la culpa a sí mismo y no a mí pues, a lo que dize que los dos mill
y tantos ds. que heran por mi cuenta, tampoco tenía razón, ny carta de Pedro de
Heraso a las oras, aunque vien que yo me daba crédito dello en escribirlo, v.m.
más razón hes que hubiera escrito Pedro de Heraso tomará conocimyento dello,
que no echarlo a la bolea que, como v.m. sabe, somos mortales y ai razón que los
hombres hagan las cosas sobre fundamento, que v.m. me tubiera y me tendría
por loquo que, sin más tener abiso de v.m. acetar las letras que, así, como son
8000 ds. poco más o menos con lo de mi cuenta, así pudieran ser 50000 ds. y
los hubiera todos jugados y fuera bien los acetara, así que, señor, ponga v.m.
su mano en sus pechos y berá v.m., por donde no tiene razón de echarme tanta
culpa, y, con esto, no digo más sobre esto.
Así bien veo me da a entender que sus mercaderías son bendidas de quontado
y que yo me gozo de sus dineros, de que veo soi buen corredor de Cuéllar, que,
por negociar sus cosas, dexé de benyr a la feria de Pasquilla y negocié como
por cosas propias y aí parece las ventas que yze, a quienes, nombrándolos y
para coando, que las obligaciones dello le ymbié de aquí a Pedro de Heraso a
Pamplona para que biese la claridad dello, que ello se fió, en quanto las mercerías y paños y tapicería, fiado por onze meses a pagar a dos pagas, que la mitad
biene a pagar para los fines de pagos de otubre, que creo no alcançará la paga
para allá según se reçagan a pagar la jente de allá por un mes y dos después que
se a llegado el plazo, aunque sea la mejor dita, donde creo se podará valer de la
parte de allá para otubre y sobre ello que deve de azerse cierto para otubre, sino
coando mucho para Navidad.
Una cosa de poquedad de mercerías con un fardel de olandas y ustedas y
sargas se quedaron por bender que no los pude despachar ; no sé si Pedro de
Heraso los a despachado en esta su benida, el qual le dará razón ; en quanto a
las seys cargas de pimyenta suyas, ellas están bendidas desta manera ; que yo
tenía pimienta en San Sebastián a pie de seys cargas donde de como lo de v.m.
me ymbiaron de La Rentería a Pamplona, yze detener lo mío de San Sebastián,
que no me lo ymbiasen, porque, como todo el mundo está cargado dello, no
se bendía y, así, señor, en esta yda de Pamplona, los bendí fiados para mayo
con un fardel de olandas de los suyos y con este propósito, por si le pareciese
cuesta arriba del tiempo, que haría cuenta de le dar otra tanta pimyenta en
San Sebastián que estaba a más mano para ymbiar a Francia sin pagar de
salida de Nabarra tres ds. por carga, y que si beyese el Pedro de Heraso de lo
poder bender de quontado y balerse dello, de manera, señor, que v.m. me tiene
01 Brumont-Priotti.indd 148
22/04/14 09:01
Identités marchandes
149
a escojer lo uno y lo otro : o si se quiere tener a la benta para mayo o si quiere
tomar otra tanta pimienta en San Sebastián ; que aquello que v.m. mandare seré
contento, aunque hago en perjuizio mío : que más obligado hera de despachar lo
mío que, sin bender lo de v.m., pudiera ymbiar a San Sebastián por lo mío, mas,
porque véais coan tramposo soi, como v.m. me da a entender, le doi la claricia
con poner dineros y trabajo de mi casa, aunque no myrando a la cortedad que
v.m. me escribe, lo tengo por bien empleado, porque, viendo v.m. como mys
manos son tan limpias como berá por razón de lo negociado, v.m. se echará a sí
mysmo la culpa y creo le pesará.
En la poquedad que a quaydo en escribirme el escórpulo que a tubido
pensando que yo me gozaba de sus dineros y le hazía tuerto, hágole saber que
tanto me pena como a v.m. que se aya entremetido en ymbiar esta azienda a
Nabarra y salírsele tan mal, aunque v.m. no abía de echar cuenta de pagar sus
letras con la cargazón que imbiaba : hágole saber que mal pagamos en estas ferias
las letras con las mercaderías que de allá nos ymbían, sino con lo que nos deven
de primero, que real no bendemos de contado, sino todo fiado por más de un año.
Tenemos por bueno que la venta de sus mercaderías no fue tan malo que, según el
tiempo, lo deve de tener por bueno. En quanto a lo que dize que una bes me amose
a heredar en ello y después me [saldré] de todo, a esto le digo que v.m. se eche la
culpa a sí mysmo y a su codicia, porque vien sabe que de cómo me escribió había
cargado estas mercaderías y fuese, si quería, a medias de compaña, para esto le
escribí que no quería tener parte, sino todo fuese para v.m. lo que había cargado
de Flandres. Después me escribyó en respuesta de la mía que, si biera ganancia,
no dexara de acetar ; así, después, pasada la feria de Villalón, me fuy a berme
con Pedro de Eraso, que estaba en San Juan de Lus ha bender el trigo, y binymos
en plática sobre razón de lo que abía pagado entre cartas entre v.m. y mí, y el
Pedro de Eraso me dixo le pesaba porque no heredaba la mytad, dándome tantas
ofertas de v.m. que más haría por mí y por mys cosas que por los señores sus
hermanos y, así, señor, con este buen selo, holgué de heredar en ello y le escribí
a v.m. con el dicho Pedro de Heraso y, así, después, no bastando lo primero, me
escribió por sus cartas en respuesta de la mía que, biendo la ganancia clara, de
ber que lo podía tener bendido, quería heredar en ello con más retraerme que
había de ser más fixo de que, visto su carta, venyr de tanta cortedad media la
gracia de Dios con dezir entre mí en que poceción me ha puesto este hombre.
Así, señor, a la ora le escribí pues decía que, vista la ganancia, me quería azer
parte en ello, que no quería heredar en ello, sino que todo fuese para v.m. y, con
ello, se yziese rico, y le hago saber por 500 ds. no me hiziera parte en ello por no
esperar a tales befas y dígolo claro porque no soi hombre que puedo tener nada
en el cuerpo así que con otros a de tener estos dichos que no conmygo y, con esto,
yo los echo por alto con la boluntad que le tengo.
Así mesmo beo el cumplimiento que me haze para pagar sus letras de que
le hago saber que nynguno me a dado un real para ello, que Lantadilla no me
a quisido dar ny dineros, ny obligaciones de las ditas que yzo de los roanes,
que dize que él acudirá con ello en su tiempo a ese señor, su hombre, y con
esto, pues, no tengo fuerças para pidirle dexado y ¡ allá se bayan ellos ! Pues, en
quanto de Nabarra ny de San Sebastián no me an probeído real que habrá 10
días que le ymbíe a un moso mío a su hombre de Nabarra sobre ello, asta poner
en crimen que yo no tenía medio de pagar sus letras si no me probeyesen, por
ende que no nos pusiese en nececidad que v.m. perdiese de su honor.
Los pagos de aquá ban de entre oy y mañana donde visto que, caso que el
moço truxiese recado de Nabarra, es tarde, que no bendrá a tiempo, he acordado de pagar sus letras y tomar sobre v.m., donde he tomado 1500 esc. de
01 Brumont-Priotti.indd 149
22/04/14 09:01
150
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Reynaldo Estroci que ban a pagar a Diego Méndes, que v.m. las mandará acetar
y cumplir al tiempo. Aquí he cobrado por v.m. la cédula de los 144000 y tantos
mrs., donde para su cuenta faltan mill y ciento y tantos ds., que verá lo que
más monta por my cuenta, contando a 335 la esc., que así se an tomado que
otros an tomado a 332. Así, señor, reçumydo y echo su cuenta sobre esto, berá
lo que me alcança que, por no tener lugar, no le ymbío echa la cuenta, que la
balor dellos tomará sobre mí de lo que ve me alcança que, por no querer darme
menos de la partida de las 1500 esc., no e tomado justo lo que me faltaba por
v.m., y sabe Dios que con qué afruenta he abido estos dineros, que por todos
ellos no me quería berme en otro tanto, que hombre mercero no ay que tenga
crédito de tomar cien ducados, que no es como allá que, en tres días, alcança
crédito, que pluguiese a Dios que lo tubiese yo, que poca pena tendría por pagar
y tomar por v.m., aunque fuesen dies mill ducados, mas, quien más no puede, a
morir se dexa. Cada día, estamos esperando cartas de allá y espero desta feria la
probisión de las letras de otubre ; si, por caso, dexase de venyr para otubre que,
en este medio, con ver la falta que me a echo en esta feria, estaré como muerto.
Con Pedro de Heraso, le tengo escrito, al qual le verá presto allá, que le ymbío
sobre cierto negocio.
Y con esto, ceso. Nuestro Señor goarde y prospere su noble persona y así
Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo d’Espinosa.
(au dos) : de Rodrigo Despinosa de 30 de setiembre, recibida hen 10 de otubre,
respondida hen 25 de otubre.
37. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 7-X-1539
(Leg. 9216-II, f° 43)
Protestations de bonne volonté de RE qui désire voir AP en Espagne. Après
avoir décidé de ne pas commander pour deux ou trois foires, convaincu par
AP, RE passe une nouvelle commande afin de payer ce qu’il doit. Blés : ne
peuvent que s’enchérir, attente. Poivre : fin des comptes. Examen des comptes
courants entre AP et RE : quelques différends. Commandes pour la foire
d’octobre. Lettres tirées par RE. Hernando de Aça Medina offre de prêter de
l’argent à RE. Variations dans le cours des changes. Achats de blés : bonnes
perpectives.
Ihesús, en Medina de Ríoseco 7 de otubre de 1539
Señor,
Por dos copias tengo escrito a v.m., el uno con mi criado Pedro de Heraso, el
otro con un correo que partió habrá 13 días, y después me allo con una de v.m.
de 7 del último pasado, y estoi abisado se alla con una mía de 23 de agosto, que
veo responde a ella. Tomé a mal del bien y probecho que v.m. desea, que por
sus cartas me escribe, de que digo, señor, que yo sería arto mal hombre si tal
pensase, antes todo lo que v.m. me dize tengo sobre mi cabesa, conociendo los
que bien quieren su honra y descanso an de dezir su parecer con aquel buen zelo
a sus amigos, de que crea que no me falta de tener escrito en mi corasón lo que
le devo, y pues no soi poderoso para azer ningún cerbicio a v.m., estará muerto
01 Brumont-Priotti.indd 150
22/04/14 09:01
Identités marchandes
151
esta voluntad asta en tanto que a v.m. le beamos por aquá a vizitar su tierra con
la señora, que es razón, pues Dios le a echo tan poderoso que por todo el mundo
corre su fama, les dé a sus deudos y amigos que todos somos vezinos, les dé
aquella onra que aunque, por el presente veo está olbidado desto, v.m. no deve
de dexar de tener en memoria para el tiempo que se biere sin tantos negocios,
que como v.m. a mí me dize, el mundo no emos de llebar a cuestas, y digo, señor,
que en sólo ber a v.m. que con ello me parece cumplo todas las mercedes que
de v.m. tengo recebidos. Que plegue a Dios beamos aquel día que para entonces
espero en Dios que todo estaremos con hijos. V.m. tome lo dicho con lo que
desea mi coraçón, pues más no puedo correr más desta boluntad.
A lo que dize, pues v.m. desea tanto mi probecho, que no debo de dexar
imbiar memoria para mis ferias por sortimiento de lo que aquá tengo, de que
para esto le quiero dezir que, visto que por aquá estaba metido en negocios,
y ber a v.m. le tenía cargado la cuenta, y también ver a v.m. por sus cartas se
amosaba cuesta arriba que, con esto, yo acordé de no ymbiar memoria por dos
o tres ferias, mayormente viendo como se estrechaba la plaça ayllá y aquá, las
mercaderías dar fiadas por año y día, y allá dar el dinero adelantado que las
cédulas venían cosidos a los toneles, donde el hombre había de tener la bolsa
de v.m. para resistir que, fuera del trato de allá, ha menester hombre caudal de
proberce de otras mercaderías de Francia, y se paga con el dinero en la mano,
que este nuestro trato requiere estar sortido como los vezinos, o se puede estar
acentado cabo ello aunque tenga 20000 ds. de mercerías, en no estar sortido.
Así considerado esto que el daño del dinero tomamos para allá es más que el
probecho de las ventas que azemos, contando el tiempo de un año, quedamos
que así acordé de recoger y pagar a v.m. una bez, y después he myrado que la
costa no dexa hombre de tener como de primero que es grande lo destas ferias y
también myrando que con este probecho del dinero de contado ban los cambios,
no entenderán en mercaderías, sino en su dinero. Por donde creo se benderán
mejor las mercaderías que asta agora y también se baxarán allá como v.m. dize,
y les darán algún resoyllo de tiempo, de que digo a v.m. que como viere pasa
en esta feria de [otubre], así le ymbiaré la memoria aunque todabía digo que no
sé lo que hacer asta una bez pagar a v.m., porque daquí a feria de mayo, lores
a Dios, puedo azer, porque pagando en ésta de otubre sus cédulas que en todo
me puede faltar coando mucho 1500 ho dos mill ds. que con lo que he tomado
esta feria, y aquello con más lo que me habrá cargado le debré que, lores a Dios,
no tendré en mucho trabajo, y esto aré por el descanso de v.m. que, gracias a
Dios, todo siempre en dos ferias que dexe de traer mercaderías de allá podrá ser
pagado de mí asta un real.
En quanto a lo que dize no abré acertado en los trigos que Pedro de Heraso
me a cargado de que v.m. sabrá que la mayor parte dellos está por bender, que
dello no me pesa sino que me pesa de lo bendido que, según nos dizen, está
bedado la saca de Francia, tenemos myedo tendremos arta hambre en la costa,
que plegue a Dios lo remedie. Yo [he] escrito a la costa a los que tienen nuestro
trigo, que no lo bendan, que dexen pasar algunos días, que crea a bolber el
tiempo contrario, un mes de tiempo, bramaría la costa que ha las horas bale
aquá quarenta reales y 4 ds. en partes que puesto en Vizcaya sale 15 reales y
más, que faltando la costa por fuerça se abrán de prober de aquá donde aziendo
saca los mulateros de aquá es de tener por cierto subirá a más de 50 reales, de
manera que él que estubiere embaraçado en ello ganará dineros. Este trigo que
yo tengo es en compañía de otros, y los otros tienen la mayor parte de su puesto
de lo que se a vendido. Yo estoi sin recebir blanca asta agora que habrán de
pagar el ynterece de los cambios lo que les cabe.
01 Brumont-Priotti.indd 151
22/04/14 09:01
152
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
He bisto, señor, la cuenta de la pimienta a cómo me a tasado de que está más
en contra de v.m. que de mí, que beo se quiere ser perdidoso por darme a mí
probecho, que me parece que el fabor que v.m. me da en todo me hace tornar
atónyco, aunque la ganancia por todos es poco, mas en fin en todas las mercaderías no podemos acertar. Para esto, veo se a balido para esta feria de otubre de
lo que monta, de que digo, señor, que ponyendo sobre my cabesa se an acetado
sus letras y se pagarán en su tiempo.
Las cuentas de v.m. he visitado con las mías, y las allo bien todas las partidas,
eceto que allo contra mí en la cuenta que me tiene cerrada fuera desta cuenta
que me ymbía, que dize me alcança tanto de aquella cuenta, y con ello me aze
deudor en la entrada primera desta cuenta que me ymbía, que van a dezir ciento
y tantas libras, que dello es en cargo Martín de Huarte y Juan López de Jáuregui
del seguro de sus libras que dellos tomaba al tiempo ; y también que no me aze
acredor de una cesta de yleras que me ymbiava por 24 di., y allamos de 13 di.
y medio, que allá habrían mesclado uno por otro, que con esto y con no sé qué
más ba a dezir lo que le digo ; que la cuenta cerrada le tengo de imbiar de feria
de otubre que creo v.m. allará muy justa, que de cosas que [ha] havido de más
y menos en las cargazones, como a la ora le escribía, no bienen acentado, de lo
qual le echo acredor y deudor, que cada uno aya lo suyo ; que en ello ba poco a
dezir que, como digo, todas las partidas están muy conformes que no ba a dezir
sino en el resto ; de primero, que parece claro en que ba. También beo no me aze
acredor de nada de lo que se perdió en la nao de Martiarto. Deve de ser que no
an ymbiado la cuenta de lo que se salbó de que v.m. tenía memoria si tenemos
algo. El señor Martín de Huart tiene un baril de latón de royllo mío que se
salbó de aquella nao. V.m. vea si ay razón me lo dé y que lo benda a la candela
lo que baliere, que estimando lo que puede baler que me quepa mi parte de lo
que me yzo correr en la nao, que lo que sobrare acudiré con ello a quien me sea
mandado, que cada uno es razón aya lo suyo, aunque sea un alfiler, que sobre
esto v.m. me ará memoria.
Estoy abisado como v.m. había dado prisa a cumplir mi memoria désta de
setiembre, y que la mayor parte tiene cargado, y lo que faltaba lo mesmo se
aría, y si me parecía haber despacho en ésta de otubre imbiase a dezir si quería
ymbiase más mercaderías, que digo, señor, que si be que mys vezinos cargan
poca cosa, no se dexará de bender las mercaderías que tenemos, donde si be el
precio bueno, no dexe de ymbiar con que le den algún resollo. Agujetas coloradas, ny renenas anchas no cure de me ymbiar real, porque estoy cargado. En
las yleras azemos cabesa de principio de venta, por ende, le suplico sean buenas
que yo creo en ésta de otubre se venderán vien, que sobre sobra viene la falta.
Si se alla a tiempo de cargar un par de fardeles o coatro fardeles de olandas,
que sean de bonícima emplea, y que se los den para tiempo, me los ymbiará,
y los tres fardeles sean de 6 di. asta 12, y el un fardel de 10 di. asta 18, y como
digo sean de bonícima emplea, que los tengo por sortimyento para vender pieza
a pieza, que si no allare sobre mucho su contento, no los ymbíe y que vea que
pueda alcançar para esta feria si alguna nao hoviere presta para aquá.
De esta feria, he tomado sobre v.m. 3229 esc. para la de Vergas, los 2000 a
pagar a Diego Méndis, recibidos de Rodrigo de Dueyñas 43, y los 1229 esc., a
recebir a v.m. mismo, recibidos del señor Juan de Leçama que, por todo, son
3229 esc., que le suplico los mande acetar y pagar en su tiempo, como de v.m.
43 Riche marchand de Medina del Campo, voir Eufemio lorenzo Sanz (dir.), Historia
de Medina del Campo y su tierra. Vol. II : Auge de las ferias. Decadencia de Medina, Valladolid, 1986, p. 171‑172).
01 Brumont-Priotti.indd 152
22/04/14 09:01
Identités marchandes
153
espero, no tomando pesadumbre por ello. La buena feria nos pone en necesidad
de venyrnos a pagar muy mal lo poco que nos deven para estas ferias de aquí y
después no bender real de contado, y cáusalo la gran caresa del pan que ay por
esta haldea de Campos, que no se acuerdan si del pan no ; por ende, [v.m.] aya
paciencia que no podemos dexar de sobrellebarlo [con] el tiempo.
Al señor Hernando de Aça Medina le dí la carta de v.m. que venía debajo de
la mía, y antes que aquella recebiese, me parece tenía avyso de v.m. del crédito
que me dio en él, que de como vino de Medina andando en los cambios, me
habló él mesmo sin dezir yo nada por ganar honra con v.m., y se me ofreció
haría con aquella boluntad que devía a v.m., no los 2000 esc., mas coando
fuesen 10000, que le parecía que v.m. le azía serbicio en quererse serbir dél, que
me parece que no se paga con cosa desta vida coando un hombre se ofrece con
tan buenas entrayñas, y a mí parece me obliga en su serbicio, aunque el haría
poco por mí porque jamás tube plática con él, mas de que sabía que hera de
diez uno en la bolsa, de los que más crédito tienen, que todo siempre darán a
su letra tres mrs. de bentaja por corona, y coando no se allaren dineros en la
plaça, se allará para él, mayormente viera en esta feria que pençaron que no
se abían de pagar unos a otros, que un real por otro no se allaba, en la plaça
me pasaron algunos días que, así Ytalianos como Burgaleses, destos que tienen
grandes dévitos de dar y tomar por oficio, perdidas las colores como si yziera
la mayor nyebla del mundo, que no sabían qué se azer y acordaron entre ellos
de ymbiar a la corte se alargacen los pagos asta diez de otubre, y así bino la
probisión, y en este medio todos estos banqueros probeyó cada uno por dineros
a una parte y a otra, donde a seydo la boluntad de Dios de cumplirse la plaça
por todos. Los cambios se cortaron a 345 y dio la baxa a 332 y no se allaba al
precio, porque vea lo que pasa, las dos myll coronas que tomé de Rodrigo de
Dueyñas los tomé en mediano tiempo a 340 que me balió y ágole saber que no
ay tal como tomar luego de lo que hombre a menester de como se corta la plaça.
Lo de Juan de Leçama tomamos a 335 que, después a la postre, bino a subir
a 340, que no ay quien acierte en estos pagos aunque tengo en mí es mejor de
los primeros. Tenemos recelo que de allá vengan lo mysmo estrecho el dinero
aunque dizen que con lo que pasa aquá vendrán más abantaja que asta agora,
tenemos trabaxo que no beo al presente otro trato bueno sino el dinero, que
él que está recogido y se alla con dineros, hará la suya, aunque yo no tengo
ymbidia dello, que por todo el mundo no tendría tal oficio que no pensaría de
vibir un día. Plegue a Dios lo remedie todo.
Pedro de Heraso, creo le berá presto allá, y con lo que determinare le suplico
le despachen a la ora que no le dexen resoyllar, que para entre tiempo como éste,
un día bale myll que de una hora a otra se suseden myll cosas en tal tiempo, por
ende, v.m. le dirá las noches agua días por cargar ante con ante. El dicho Pedro
me escribe bale en Picardía a 55 s. el cestier, que dize es dos anegas y media de
aquá, que me parece es muy caro, que debe de estar angayñado en [la] medida,
porque en la parte de Beaforte bale menos de la tercera parte, que, si así es como
él dize que bale en Picardía, es mejor cargar aquá que allá que, fuera de eso,
como v.m. sabe, es gran camino de Picardía, y de aquá con dos días y dos noches
es venyda la nao. Como está bedado el dinero a pasar a Francia, con esto lo
ymbiamos allá por el recado que de otra manera fuera gran echo, por verle por
aquá. Todavía espero haremos buen viaje esta bez, si Pedro de Heraso alcansa
licencia, a lo qual creo alcançará, o no alcançará hombre de toda Francia, que
debaxo de la tierra creo tendrá manera para ello, que de camyno creo llebará su
licencia que llebará cartas de fabor, así de la hija del rey de Nabarra, como de
otros cabaylleros para la parte donde él quisiere cargar y, yendo sobre cierto que
01 Brumont-Priotti.indd 153
22/04/14 09:01
154
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
tiene la licencia, no debemos de dexar de azer la emplea, dublado la compañía,
de lo qual remyto a v.m., y con esto ceso quedando rogando a Dios goarde y
prospere su noble persona con la señora a la qual vezo las manos myll vezes.
38. Juan de Arrieta à Juan Lojao, B es, 21-X-1539
(Leg. no 210223, f° 6).
Vente de fourrures : bénéfice. Vente de réglisse à un bon prix. Protêt d’une
lettre d’Arrieta. Ne pas envoyer de laines. Nouvelle lettre de change tirée sur
RE.
Jesús, en Brujas, a 21 de octubre 1539
Muy virtuoso señor,
La presente será por dar cubierta a la cuenta de las tres balas de peletería
que se me embió y, como por ella lo berá, monta del neto proceydo catorze
libras, seys sueldos, un dinero de gruesos, de las quales le [he] echo acredor en su
quenta y quando los plazos vinieren, plaziendo a Dios, se procurará de cobrar
lo que an valido, y por la dicha quenta lo berá que tiempos se an dado con ellos,
y la dita la tengo por buena y a los tiempos pienso que no ará falta de pagar. En
fin, el risgo es a cargo de v.m. y no a la mía, y del recibo de la dicha quenta me
mandará, señor, abisar.
En la nao de Juan de Amasa cargó la señora Simona de Lasao catorze
costales de regalizes de su marca, los quales se an recibido, y en Amberes, los
ha vendido mi hombre a los groseros de Amberes a doze sueldos el ciento que
es buena benta y los de Acarreta, ni los de Lázaro, an balido tanto, y con ellos
se a dado coatro meses de tiempo y el dicho mi hombre aún no me a ymbiado la
quenta dellos, y más que me lo ymbíe, se lo ymbiaré.
Yo estoy maravillado como v.m. no dio cumplimiento a my letra de canvio
que sobre él dí que, en verdad, que pensé que obiere echo mejor. En fin, ello es
echo y falta aver paciencia, y el protesto dello a venido aquí a pagar en estos
pagos de septiembre y, más que los pagos sean echos, se dará letras de canvio
de la valor sobre v.m. y le pido, señor, por merced, quiere aceptar y pagar en su
tiempo.
Lanas, a ninguna cuenta no ymbíe para acá, porque no las podemos despachar por ningún precio, y las suertes de Nabarra an baxado en los precios más
de 10 gruesos por clabo, que le será, señor, abiso. Y con esto no ay que más dezir
y Nuestro Señor sea en su garda y quedo al servicio de v.m.
Juan de Arryeta
Yo le ruego, señor, que probea para ésta de octubre de Medina del Campo la
balor de los 142 ds. que dexó protestar en la de mayo, que yo daré letras sobre él
a pagar a Juan de, digo a pagar a Reinaldo Estroci, y le ruego, señor, que no aya
falta y no aga como lo yzo en la de mayo que dexó protestar mis letras. Y para
lo de los dichos 142 ds. que dexó protestar, según vino el protesto y cambiados
acá a 71 di. por ducado, monta 160 ds. 3/4, de los quales envío las letras al señor
Reinaldo Estroci y le suplico, señor, le probea de la balor de manera que sean
cumplido con onor mis letras.
01 Brumont-Priotti.indd 154
22/04/14 09:01
Identités marchandes
155
39. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Bilbao 30-X-1539
(Leg. 9216-II, f° 43).
Arrivée des navires, marchandises chères. La hausse est due aux nouveaux
facteurs qui achètent sans tenir compte de l’état du marché en Castille. Prix
maximum décrété pour le blé : baisse. Pedro de Eraso va en France pour
obtenir une licence et acheter du blé. RE a besoin de crédit, ne commandera
rien pour les deux foires suivantes, veut se retirer des affaires. RE a beaucoup
de marchandise invendue.
Somos señor, en Vilvao, 30 de otubre, que asta aquí es copia de otra que le
tengo escripto por manos de Juan Vizcaíno, y lo que más ay que dezir es cómo
son venidas todas las naos de Flandes en salbamiento, lores a Dios. Así bien
[he] recebido una carta de v.m. de 14 del presente y dentro la memoria de lo
que me ha cargado en estas naos, y veo me faltan el ylo vaço y otras cosas que
me haze daño en no venir todo junto. El ylo negro que me ymbía quisiera que
estubiera allá, porque tengo mucho en la feria dello y todo de a libras, que para
con ello ymbié a pedir que fuese ylo blanco todo si el moço no se eró en tresladar
la copia. Así bien veo el precio de las mercaderías ser más caros que primero,
por más que la moneda se a estrechado, que no es como v.m. me escrive, que
esperaba se vaxaría las mercaderías, que según vemos bienen más caras, que nos
tornamos locos en ver la careza de ellas, mayormente el señor Juan de Leçama.
Por la otra, le escriví a v.m. me ymbiase quoatro fardeles de olandas si
alcançasen a cargar en estas naos, de que digo a v.m., que caso que vemos ay
naos para lo reçagado de esta feria, que si no los ha comprado las olandas, no
me cure de ymbiar pieça, ni tampoco otra mercaduría ninguna más de lo que
avrá comprado lo que falta de la memoria que le ymbié a pedir, que traiga ya
él que quisiere, que yo no tengo de ymbiar a pedir sino si algunas cosytas me
faltaren para sortir lo que me sobrare en esta feria de otubre, que la feria nos
dirá lo que es menester. Estamos espantados cómo no se an avaxado las mercadurías, más de la tercia parte que esto creemos lo causa los nuebos fatores que
an ydo allá, que en ver que v.m. y otros viejos con v.m. no ymbían mercadurías,
quieren ymbiar ellos, con pensar que azen gran echo no mirando lo que aquá
pasa, que le prometo a v.m. que no tenemos pena algunos por ellos. Un Juan de
Vilvao que ha ydo allá, que le [he] harmado y puesto en ello, aun con heso nos
ase más mal que la piedra y también puso a los Franseses en ello, que de todo es
causa de estar quemado toda la mercería.
Yo quiero dexar pasar una feria o dos de no traer mercadurías hasta ver en
que asegura el tiempo, que, a causa de este pan, todos estamos con temor, que
no sabemos en qué parará. Su magestad biendo que el trigo se subía cada día,
y que estaba en poder de caballeros y harrendadores, ha mandado poner tasa
a veynte y ocho reales la carga, es grandísimo remedio para toda España, que
a más dellos creemos envibarán los tratos. Dentro de quoatro días después que
vino la nueba de la tasa, se a baxado qoatro reales por cada carga, que asta
los mulateros, los que alcançaban, han aunado lo que cada uno podía de trigo,
donde con la nueba todos han avierto las puertas, y esto creemos durará daquí
ha Navidad. En este medio tenemos miedo se consumirá todo el pan que hubiere
daquí ha Vurgos, si durare la vedación de la saqua de Francia, y también en este
medio se gasta toda la borona que tienen en toda la montayña para la probisión
de la gente probe, donde tenemos miedo dallí adelante se verá la gente en mucha
fatiga, lo quoal plega a Dios, por su misericordia, lo remedia.
De Pedro de Eraso tengo cartas de Nabarra que escrive en respuesta de
nuestra negociación, que mejor será dexemos pasar algunos días, por razón que
01 Brumont-Priotti.indd 155
22/04/14 09:01
156
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
aún agora cogen el trigo la mayor parte de toda Francia, donde quoanto más
tarde se avaxará el trigo, que por tiempo de Navidad será de entrar en ello y, que
en este medio trabajará de aver la licencia, y para esto, antes que viniese esta
nueba de la tasa, le escriví con acuerdo del señor Juan de Leçama, que a la ora,
sin envargo, ninguno se partiese su camino para allá, y así después visto la tasa
le [he] escripto de nuebo que no cure de yr a v.m., asta que aya la licencia, y en
esto trabaje en este medio, que pasen algunos días, porque veamos en que para
lo de acquá y también puede creer de cierto que de que fuere la nueba a Francia
de la tasa daquá, se avaxará más de cinquenta por ciento por dos cosas : lo uno
por estar vedado la saqua y lo otro por la nueba de la tasa de aquá y ver cómo
se amostra al presente tanta abondancia, lo quoal plega Dios sea así. A la hija
del Rey que solía ser de Nabarra le [he] ymbiado ciertas cositas de ylo de oro y
sedas para labrar que ymbió a pedir, lo quoal Pedro de Eraso se los lieva que, a
causa dello, me tengo por cierto alcançará mucho fabor con el rei, su padre, que
me tengo por cierto que quaondo nadie pueda alcançar, alcançará él, que plega
Dios sea así, que en tal caso aríamos gran echo.
Veo cómo ha tomado el cumplimiento de lo que monta la pimienta, lo que,
señor, está bien, y sus letras se pagarán poniéndolas sobre mi cabeza, como es
razón. [Ago] saber a v.m. que de toda la pimienta, no tengo de recevir en esta
feria más de lo de seyes cargas, que todo lo demás me deben para mayo, con tres
cargas que están por vender. Veo se me carga gran suma para esta feria, donde
no es menos no me falten dineros, que de vender de quontado en la feria no esperamos un real, para poderse valer hombre algo dello. Por ende, suplico a v.m.
me ymbíe algún crédito, y sea sobre Hernando de Aça Medina, si no recibe por
pena, porque su crédito vale más de tres por ciento en la plaza que otros, y sé de
vuena tinta recibe merced que v.m. le manda. Yo veo, señor, que estos cambios
nos comen sin sentir donde. Como arriba digo, no determino de ymbiar por
mercadurías asta que pasen dos ferias, que en este medio recogerme quoanto
puedo, y pagarle a v.m., y veremos los tiempos en que aseguran ; mayormente
para ésta de Nabidad no tengo de ymbiar a pedir real, ni a la causa no creo
yré para la de Villalón, porque yo creo me harán tomar compañía, de que vaya
fuera de la feria de otubre donde en la fiesta se nos pasará el tiempo, que, plega
Dios que él ponga en su mano en su santo servicio. Ésta de otubre trabajaré de
despachar quoanto pudiere aunque de estos días de Dios largo, que, como tengo
de dexar muerto lo que me sobrare para mayo, quiero que corra por otros, que
de lo que fuere, le daré aviso a v.m. porque veo lo tanto que toma plazer de
saber de mi probecho, y con esto ceso y quedo rogando a Dios goarde y propere
su noble persona con la señora, y les dé hijos de vendición como v.m. lo desea.
Esta feria de mayo hize quenta de las mercerías que me sobraban poco más o
menos, donde me allaba con más de seyes mil ds. largos, porque vea la burla que
no es marabilla que nos andemos alcançados que, fuera de fiar por año y día, se
nos sobra cada feria la mitad de la ropa que traemos de Flandes, que, quoando
echado quenta lo que perdemos en los cambios y otras costas que tenemos,
somos moços del trabajo dello, que si hombre no estubiese avisado que ganar
en algunos lances para las costas, de veras, tendríamos lazería. En fin enmos de
consolar con que Dios puso el trabajo para los hombres, que plega Dios nos dé
gracia de perseberar bien en este mundo y en el otro alcancemos la gloria y con
tanto Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
01 Brumont-Priotti.indd 156
22/04/14 09:01
Identités marchandes
157
40. Miguel de Añués à Arnao del Plano, Sangüesa, 20-XI-1539
(Leg. nº 211695, fº 578)
Miguel de Añués se porte caution pour son frère Antonio jusqu’à concurrence
de 2000 ducats.
Ihesús, en Sangüesa, 20 de nobiembre 1539
Muy noble señor,
Por carta de mi hermano Antonio de Añués de 28 del pasado, me escribe
la mucha obligación que a v.m. tiene por lo mucho que le a faborecido en sus
negocios y, a la verdad, como mancebo cobdicioso por ganar dineros, contra
mi voluntad, se a puesto en más negocios de los que yo quisiera, por lo quoal
se be algo embaraçado y porque a lo echo es bien acudir con remiro, yo le pido
mucho por merced que si, en feria de Pascoa de Bergas, el dicho my hermano
tubiere necesidad de crédito de asta mil quinientos o 2 mil ducados, v.m. sobre
de mí le quiera hazer espaldas y responsión del dicho crédito y suma que, por
la presente, me obligo de sacarle indepne, a paz y a salbo de todo mal y daño,
y, demás desto, le pido por merced que, al dicho my hermano, lo tenga por muy
encomendado en sus negocios y lo encamine y endrece en todo lo que pudiere
y, aunque yo no se lo tenga serbido, en todo tiempo conoscérsele deudo destas
buenas obras y en todo lo que quisiere serbirse de mí lo cumpliré como lo debo,
y Nuestro Señor cumpla lo que vuestra merced desea.
Al servicio de v.m.
Miguel de Añués
A las espaldas dize : al muy noble señor, el señor Arnao del Plano Emberes
41. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 20-XI-1539
(Leg. nº 211695, fº 578)
Miguel de Añués se porte caution pour son frère Antonio jusqu’à concurrence
de 1500 ducats.
Ihesús, en Sangüesa, a 20 de noviembre de 1539
Noble señor,
Por carta de mi hermano Antonio de Añués de 28 del pasado me escribe la
mucha obligación que, señor, os tiene por mucho que le avéys faborecido en sus
negocios y, a la verdad, como mancebo cobdicioso por ganar dineros, contra
mi voluntad, se a puesto en más negocios de los que yo quisiera, por lo quoal
se ve algo embaraçado y, porque a lo echo es bien acudir con remedio, yo os
pido, señor, mucho por merced que si en feria de Pascoa de Bergas, el dicho
mi hermano tubiere necesidad de crédito de asta 1U o 1U500 ducados que vos,
señor, sobre de mí le queráys azer espaldas y responsión del dicho crédito y
suma que por la presente me obligo de sacarle indepne, a paz y salbo de todo
mal y daño, y, demás desto, le pido por merced al dicho mi hermano lo tengáys
ser por muy encomendado en sus negocios y lo encaminéys y endrecéys en todo
lo que, señor, pudiéredeys que, aunque yo no os lo tenga serbido, en todo tiempo
01 Brumont-Priotti.indd 157
22/04/14 09:01
158
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
conosceros, señor, deudo destas buenas obras, y Nuestro Señor cumpla lo que,
señor, deseáys.
A lo que, señor, mandáredeys
Miguel de Añués
A las espaldas dize : al noble señor Joan de Arrieta, en Brujas
42. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina del Campo, 25-XI-1539
(Leg., no 118040, f° 26.)
Difficultés à payer les cédules d’Añués. Pas de vente des blés. Retards de
paiement des créances de RE. RE a fini par vendre les marchandises d’Añués,
mais a besoin qu’il lui envoie du crédit. Reproches à Añués.
Ihesús, en Medina del Campo, 25 de nobiembre de 1539
Señor,
Una de vuestra [merced] de 30 de otubre recebí, a la quoal no tengo lugar para
escrivir por entero a causa que el coreo no nos da lugar para más de media ora,
y así está breve. No será por más de que beo la probisión que me aze para sus
cédulas y no me ymbía cédulas sobre ellas, más de que me arán bueno el señor
Juan de Leçama y Juan de Aguere lo que vuestra merced me escrive, que fuera
razón me ymbiara cédulas ; asta agora, no tengo palabra del uno ni del otro sy
faltan lo que vuestra merced dize a causa que no son venidos a la feria ; lo que
más falta me aze vuenos mil y quinientos ducados en Pedro de Eraso y un tanto
más que vuestra merced remitirá. En lo de Pedro de Eraso, no me tengo por
cierto, porque de Miguel de Veroiz 44 tengo carta que no se a vendido anega de
trigo a causa que ay mucho de lo nuebo, donde se puede tener por cierto que <
> probisión Pedro de Eraso de ello más de lo poco que le deben [para esta] feria
que también alcança el tiempo para esta feria por [que es] para en fin deziembre
la parte que [dicen ?] y, como sabe, las dictas de Pamplona, aunque sean las
mejores, no pagan como en estas ferias, que se olbiden de pagar día díado y aun
con dos meses tiempo después, aunque si lleban medio, no dexará de azer Pedro
de Eraso lo que vuestra merced escrive. El Martín Cruzat en fin de lo suyo no
se le a de azer tuerto de un marabedí ; a lo que dize le ymbíe la quenta cerrada
de las mercadurías, ágole saber que no lieba medio asta que vaya a Pamplona,
porque algunas mercadurías de las mercerías quedaron por vender.
De esta feria, plaziendo a Dios me yré y se lo ymbiaré cerrado que crea
ya quería que esta quenta de su cargazón fuese olbidada, visto por sus cartas
pasadas me daba a entender le hazíamos moneda falsa, que nunca hombre me
dio tal befa en la cara que yo, lores a Dios, no tengo nesesidad de azer tuerto
a nadie en un marabedí por todo lo que bale toda Flandes, que toda la prosperidad de este mundo no tengo en un marabedí a tener cargo a nadie de un
real. Mire, señor, que a usia de lo de Pedro de Eraso, no me falte de ymbiarme
probisión para sus letras que juro a Dios y a esta seyñal de la cruz que un real
no me darían a cambio a mí ; por ende, pídole por merced que mi honra no
ponga al tablero, que por mi misma quenta me faltan artos dineros por estar
embaraçados en trigos y en otras cosas. Estoy echo loquo que no sé por donde
44 01 Brumont-Priotti.indd 158
Marchand de Saint-Sébastien.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
159
me remediar como no tengo crédito para tomar a cambio ; yo prometo a vuestra
merced que si [Dios quería] me salgo, que yo me goarde de entremeterme en
tantos tractos que, por todo el mundo, no me quería ver en una ora del espíritu
que me allo.
Tórnole dezir, señor, que no me yncha la quenta al ayre como hizo en la de
agosto en unos y en otros y todo ayre, que podemos dezir ; buen jubón tengo en
Francia que para aber las mil y quinientas [coronas ?] a cambio para mi honrra
< > el suelo que no me quisiera aberme nacido que porque no parezca < > no le
quiero escrivir aun de la suerte que no podía allar hen esta feria que lo quisiere
azer que, acordándome dello me temblan las carnes ; quiero me cueste toda mi
azienda en un día y no padezca mi honrra.
Como digo, cerrará vuestra merced su quenta con la probisión de allá que,
si algo me remitiere Pedro de Eraso por su quenta, yo se lo remitiré, aunque
dudo por las razones que ariba digo ; que, en fin, trágelo vuestra merced de
allarse así embaraçado, como ago yo en más suma, que para tales tiempos son
los hombres. En fin, vuestra merced cobrará su hazienda daquí a mayo y, en
este medio, ágase a las armas. Este coreo me dizen ba con diligencia que estará
a tiempo para los pagos de aquá si no ha probeído enteramente para prober ; a
la ora tengo en mi ara un coreo de allá en lo de Lantadilla ; como por las otras
le escriví, yo no tengo de entender más en ello que arto afrontado estoy, según
el rostro me amosa el Lantadilla y con tanto ceso. Nuestro Señor goarde y prospere su noble persona y así Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo d’Espinosa.
43. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 27-III-1540
(Leg. 9216-II, f° 47)
Mariage de RE avec un très bon parti. Léger différend au sujet de la
qualité des marchandises envoyées par AP. Aiguillettes. Lettres de change.
Commande pour la foire de Bergen op Zoom. Affaires ternes : RE veut se
retirer. Commande d’une tapisserie aux armes de RE.
Ihesús, en Villalón a 27 de março de 1540
Señor,
Como a v.m. le escribí de feria de otubre que yo hiba determinado de entrarme
en la religión de los casados, donde Dios a puesto la mano, que se a echo así y es
en parte en la casa más honrada y antigoa que ay en toda nuestra ciudad. Es hija
de Antón de Caparroso 45 y en parentela toma toda la flor y mando de toda la
ciudad, que en todos ellos no ay hombre nececitado. Doi cuenta a v.m., como es
razón, porque sé que v.m. mi honra y descanso tendrá por suya propia, mirando
que todo es de v.m. Plegue a Dios sea todo para en su santo serbicio. Todos los
principales de toda la ciudad tienen mucha gloria deste casamiento. Los señores
Juan de Lecama y Jacobe de Agurto y otros amigos míos están determinados de
yr a ver a mi espoza, donde nos daremos buena vida asta la de mayo. A causa de
concluir este casamiento me detube en Pamplona asta los paguos desta feria, y
45 Elle s’appelait Magdalena Marcilla de Caparroso (ARN, Tribunales reales,
no 10219).
01 Brumont-Priotti.indd 159
22/04/14 09:01
160
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
allé tres cartas de v.m. de 18 de henero y cinquo de hebrero y de 16 del dicho, a
las coales responderé lo que aze al caso.
Veo estará v.m. algo enojado por lo que le tengo escrito acerqua de las mercaderías de lo que de allá ban algunos, aquá tienen a más abantaja las mercaderías
de que, señor, yo no le escribí a v.m. a respeto que pensaba que caía en mala
criança, sino con buen zelo por dezir a v.m. de la banagloria que se alaban
algunos, que yo estoi por cierto la mercadería que v.m. quiere la parte quien
tubiere nynguno de los del trato no son partes para aberlo así en precio como
en tiempo. Suplico a v.m. me perdone del henojo que a recebido desto que, en
berdad, en parte querría tener antes la pierna crebada que tener a v.m. henojado, por tanta razón que ay para ello, que en tener a v.m. por señor, tengo
fortaleza, que no tengo nececidad de nadie. Asta un criado del señor Villasana,
que está de partida para allá, me estaba deziendo la boluntad que v.m. me tiene
que hasta las mercaderías que lo mejor de contino apartaban para mí ; pues yo
no soi parte para azer ningún serbicio a v.m. Dios le galardone a v.m. con más
quedar mi boluntad que mi persona y quanto tengo y adelante alcansare es todo
de v.m, pues conozco que por su fabor tengo la honra que tengo, asta que en
parte [he] abisado algunos señores deudos de mi espoza, lo tanto que tengo en
v.m., que en todo v.m. tenrame esto para con Dios y a mí queda obligación de
rogar a Dios por su salud.
En quanto a lo que dize de las agujetas azules que sin comisión de v.m. las
cargó Juan de Arrieta y que, si se perdiere algo, los ponga a su cuenta ; digo,
señor, por todo lo que balen no sería tan mal criado.
Veo que por hazerme merced se a abaxado de cumplir la poquedad que le
ymbié a pedir de su mano, que vezo las manos más de mill bezes.
Veo las letras que dí sobre v.m. la feria de agosto pasada a paguado y la
misma suma ha tomado para ésta de mayo, de que, señor, está bien. Sus letras
se an acetado poniendo encima de mi cabesa como es razón. Así bien veo me
dize mis letras que tomé sobre v.m. en ésta de otubre las acetó con aquella honra
que fuesen de v.m. mismo, de que le vezo las manos. así bien veo la merced que
me a echo de ymbiarme crédito de Hernando de Aça, que bien menester le tube
aunque con estos tiempos rezios no an paguado la tercia parte de lo que devían,
y algunos no nada, y también los días pasados platicamos entre un amigo mío
y mí, que el dicho me dixo como hiba con el emperador sobre un negocio, y que
podría alcansar licencia para cargar algún trigo, y en tal caso si querría que
cargase de compañía una parte y le dixe que si el qual alcansado licencia yr
tomando sobre mí para esta feria de Villalón 1300 esc. por mi parte. Así, señor,
con esto y como an pagado tan mal me [he] balido sobre v.m. de 2418 esc. de esta
manera: 1500 esc. de Pedro de Aguillar que ban a paguar a Rodrigo Calderón y
Alonso de Aguillar, y 1318 esc. de Hernando de Aça Medina, que ban a paguar
a Hernando de Aça, y 600 esc. de Francisco de Alça que ban a paguar a Pedro
de Madaria 46; así bien en esta feria, he tubido mucho trabajo por Antonio de
Añués de paguar por su cuenta. Él piença que yo tengo crédito abierto para lo de
los cambios y está enguayñado como v.m. bien sabe. Para su cuenta me escribía
que de Pamplona me proberían 1000 ds. y [he] estado esperando asta 3 días de
Pascoa, a ber si me vendrían recado, que no tomé a cambio asta las horas, y
46 Est en affaires avec son frère Juan de Madaria, de Bilbao. De nombreux acetes les
concernant se trouvent aux Archives Municipales de Bruges (AMB), Cartulaire de l’Ancien Consulat d’Espagne à Bruges, Actes civils, 1er registre de Pedro de Paredes, notaire
public de sa majesté impériale, 1544-1547 ; voir aussi J.‑Ph. Priotti, Bilbao…, p. 232, 237,
257.
01 Brumont-Priotti.indd 160
22/04/14 09:01
Identités marchandes
161
así coando salí a la plaza no allé real, y al cabo, coando los hube, no pude azer
menos, sino que el señor Juan de Leçama diese las letras, por ser hombre que
no serían en sus manos la balor dellos. Doi letras a v.m. mismo sobre Antonio
de Aynués, v.m. los mandará acetar y paguar en su tiempo. Asimismo será aquí
una letra de 430 esc. que e dado a cambio a Pedro Sandón sobre Gregorio de
Basurto, que v.m. los mandará poner a mi cuenta. Una letra e paguado de más
por v.m. de 170 ds., que della no tengo abiso de paguar, que venía a paguar a
Francisco Echaberique ; en todo tendrá memoria.
Aquí será la memoria de lo que ymbío a pedir para ésta de Pascoa de Verguas ;
no huzo ymbiar más de lo que me falta de menudencias para sortir para lo que
aquá tengo, por despachar las mercaderías que sobre caro las tengo, y también
mirando el tiempo estar tan rezio que no se acuerda de sí de pan no.
Todas las mercaderías de todas suertes están muertas, que nunca tal se bió,
y lo mesmo me combida por recogerme una parte, aunque veo que tengo que
comer 500 ds. y dexo de ganar otros tantos que, con todo eso, yo huelgo por
ver en que para el año del pan, que en esto está la llabe. De aquí a fin de este
mes de mayo, podemos ver lo que será del año, y si beo se asegura el campo del
pan, ymbiaré para la de junio una buena memoria que de aquí a mayo tendré
despachado la mayor parte de la ropa, con el sortimiento que le imbío a pedir
para ésta de Pascoa.
Un par de tapizes tengo nececidad para mi casa. A Pedro de Heraso, mi
criado, le dexé cargo le ymbiase a v.m. mis harmas para que en ellas los mandase
v.m. poner. Suplico a v.m. que, pues son para la casa de v.m., los aga hazer a la
fantazía que a v.m. le pareciere, y caso que Pedro de Eraso le escribiese que sean
de tal hobra, no aga v.m. más de la voluntad que a v.m. le pareciere, y aga que
sean aquá si es posible en estas primeras naos que se carguaren désta de Vergas.
Así bien me agua merced de ymbiarme para mi espoza para un manto, de una
buena pieza de sargua de seda, dies baras.
Con tanto, otro no ay que más dezir a v.m. y así ceso, rogando a Dios goarde
y prospere su noble persona y le dé hijos de bendición, y así sea Cristo con todos.
44. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 4-IV-1540
(Leg. 9216-II, f° 47)
Bon climat pour le blé. Ne pas envoyer de rubans blancs fins.
Somos todavía en Villalón 4 de abril que otro no se ofrece que más, señor,
dezir más de que, lores a Dios, los temporales para el pan ban cada día mejores
que, plega a Dios, se aumente como tenemos necesidad. Está toda España tan
quemada de los poco podientes que es de llorar de sangre.
A ésta de Pasquilla quedé a causa de comprar las joyas para my esposa.
En la memoria que le embiamos en la otra copia, ban asentadas ciertas cintas
blancas finas, no cure v.m de me las embiar porque de las bastas estoy cargado y,
si me embiase de las finas, no despacharía las que tengo, mayormente, que a falta
de las finas me embiarían de las bastas, que con esto nos echamos a pedir que
embiamos a pedir blanco para bender lo negro, y no allando blanco nos embían
negro, que todo está muerto y la cédula viene adelante que en sólo en este paso
está en mirar que él de acá viba descansado. Con esto Dios sea con todos.
Veso las manos de v.m.
Rodrigo de Espinosa
01 Brumont-Priotti.indd 161
22/04/14 09:01
162
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
45. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 12-IV-1540
(Leg. 9216-II, f° 49).
RE retourne à Pampelune près de son épouse. État des prochaines foires.
Vérification des comptes. Tapisseries : ne pas trop dépenser. Antonio de
Añués : ne pas lui fournir du crédit.
Ihesús, en Medina de Rioseco 12 de abril de 1540
Señor,
Después de cerrada esta carta que dentro ba, no se a ofrecido persona cierta
para ymbiar a Burgos a Juan Viscaíno. Como por esta otra le tengo escrito,
yo bine a esta villa por probeerme de cosas para mi esposa. Aré por despacharme dentro estos ocho días ; yré por vía de Vilvao por tomar de compañía a
los señores Juan de Leçama y Jacobe de Agurto. No saldré de Pamplona asta
pasados 10 de junyo que en este medio v.m. me puede azer merced de ymbiarme
las cartas consinadas a Pamplona, que le sea cierto a v.m. que estaré con deceo
de ver las cartas de v.m.
Lo que tomé de la de otubre sobre v.m. para ésta de Pascoa me daría gran
alibio y descanso si los pudiese tomar para la de otubre y no para agosto un
real, porque, lo uno para agosto no quería benir por poner horden en mi casa y
dar fin [a] las cuentas que tengo con mi criado, que con el regozijo de agora no
podremos entender en ello al presente, y también todas las ditas de la feria de
otubre pasada aquá. Así en Villalón como en esta feria nos abremos de azer a
lo más corto ; para otubre, todo será a que v.m. espere a los fines de los pagos
desta feria que en [ella] se allare con dineros que dar. A las vezes, ay ferias que se
ofrecen dar al mismo partido para otubre como para agosto y porque no tengua
que tomar otra vez sobre v.m. en la de agosto y también tengua lugar de poner
horden en mi casa que no tengua porqué venir a la de agosto, le suplico tengua
manera se tomen para otubre y porque también demos fin a estos cambios que
tanto nos comen sin sentir que, plaziendo a Dios, para otubre yo estaré probeído
para lo que tomare sobre mí.
Suplico a v.m. que la cuenta cerrada que le ymbié, la mande visitar ; yo creo
lo hallará bueno que a mi cuenta para la de Villalón pasada mando tomar más
dineros que lo que yo allaba por mi cuenta, que en ello v.m. mirará, aunque no
dexe de tener duda que no me pueda allar engaiñado, lo qual a v.m. lo remito
que no e menester más de lo que v.m. dize así en esto como en dies vidas que me
tocase, como por la otra tengo escrito a v.m.
De los dos tapizes que le escribiere Pedro de Heraso para mi casa se aguan a
la fantazía de v.m. y no a lo que él escribiere, y no sean más de dos piezas, caso
que le escribiere por más, ni otra cosa nynguna de lo que escribiere. Le suplico
no ymbíe cosa nynguna más de como digo de dos tapizes, que como Pedro de
Heraso sea algo banaglorioso temo que no dexaría de consultar con mi suegra y
esposa y de ymbiar a puerta abierta por cosas, por ende, v.m. se ará sordo a todo
ello, que no e menester yo banagloria y conciertos. remetiendo todo a v.m, ceso.
nuestro señor le dé salud y bitoria con hijos de vendición como v.m. desea ; a la
señora su esposa, mill vezes vezo sus manos y así Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
El señor Antonio de Añués afirma sobre quererse serbir de mí para sus
dévitos, y por cierto si yo tubiese la plaça abierta no recebiría pena, sino antes
01 Brumont-Priotti.indd 162
22/04/14 09:01
Identités marchandes
163
recebiría merced en azerle serbicio, mas, como v.m. sabe, yo no tengo crédito de
un real en esta cosa de cambios, ny hombre de Vilvao tiene, sino es el señor Juan
de Leçama. Suplico a v.m. como otramente le tome en plática, como que sale
de v.m., y le digua cómo ni uno de nosotros, si emos menester mill ds. de tomar
a cambio, no tenemos crédito, y que de allá nos azemos probeer del crédito,
mosándose mucho a v.m. mismo del trabajo que tiene con sus jentes, que gran
merced y descanso me daría si pudiese quitarme dese hombre, pues que no
tengo fuerças para ello, que en lo mío tengo arto, que, por estarme tan esparzido y con los tiempos rezios que aze, no podemos cobrar un real, que plegue a
Dios lo remedie todo.
46. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 22-IV-1540
(Leg. 9216-II, f° 49)
Réception de marchandises : les bougrans ne sont pas de bonne qualité. Fil
blanc : très bonne qualité.
Somos, señor, 22 del dicho que a la hora me allo con una de v.m., dentro la
cargazón de lo que empleó de la de Nabidad, de la qual le ago acreedor de cuenta
nueba que deste año tendré cuenta aparte. A v.m. le [he] ymbiado la cuenta de
feria de otubre, de lo que allaba asta las horas que por ésta no me aze mención
si los [ha] recibido ho no, suplico a v.m. me agua memoria dello. Como, señor,
yo me [he] quedado en esta feria de Pasquilla a comprar las joyas de mi dama,
escribí a Vilvao me ymbiasen las mercaderías que me abían benido de lo reçagado de la de setiembre y lo de Nabidad, lo qual, señor, he recibido, que todo
ello es buena mercadería, eceto los bocaranes que bien los puedo goardar en
tanto que mis vecinos vendan los suios, que hemos cotejado con mercader que
a comprado de otra parte, que no contentando de los míos que por satisfazer
por el tanto, no los tomar de otra parte. En lo de la emplea, atajamos y allamos
que hiba a dezir que lo de 36 mío no heran tan bueno como lo de 32 de casa de
Juan de Sojo. Todo es acertar con el oficial ; dígolo, señor, porque le sea abiso a
quien le escribe a Brujas, donde los azen los bocaranes. Todo lo demás désta de
Nabidad bien parece ser empleado de mano de v.m., que el hilo blanquo es lo
mejor que [he] visto este gran tiempo, todo a una mano que bien parece a sido
escogido de maço a maço, y no como otra bezes de 10 mazos que venían buenos,
venían otros veynte muy bellacos que pençando ganar, poníamos dineros de
casa. Aguo saber a v.m. que, para ser rico ho probe, los que aquá estamos en
vuestras mercedes en tres cosas : el huno en la bantaja de la emplea y el otro
en sacar el tiempo a más abantaja que ser pueda para bibir el hombre descansado, que según aquá fiamos por tan largo tiempo tenemos nececidad de tener
descanso dello, y también ba a dezir en lo de los cambios de tomar abantaja más
que otros con dos dineros más, que en todo tiene v.m. abantaja, mas que en todo
me remito a v.m.
47. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 5-VIII-1540
(Leg. 9216-II, f° 51)
Retard de RE à la foire, suite à son mariage. Marchandises reçues, naufrage.
Marchandise commandée : qu’AP l’envoie pour la foire d’octobre. Lettres
01 Brumont-Priotti.indd 163
22/04/14 09:01
164
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
de change, comptes. RE regrette de ne pas s’être marié plus tôt. Mort de
Pedro de Eraso : créances non recouvrées. RE proteste les lettres d’Antonio de
Añués. Réflexions sur A. de Añués. Envoi de réglisse : espoir de gain. Lettres
de change.
Ihesús, en Medina del Campo, 5 de agosto de 1540
Señor,
Abrá 20 días que llegué en esta villa que, con el regalo de mis suegros y
esposa, no fui poderoso para me venir antes, y así, señor, después que llegué me
allo con dos cartas de v.m. de una copia, que la más última es ayñadida de 14 de
julio. Veo la pena que recibió de la yndispusición de mi suegro, que a ello le veso
las manos a v.m. por el especial cuidado que tiene de mi descanso, y lo mismo
le vesan las manos mi suegro y suegra y mi esposa, con más que dizen con la
obligación que yo tengo a v.m. quixieran más que gran cosa verle en la fiesta.
La cargazón de las mercaderías que me cargó en la de Pascoa se [ha] recevido
que todo ello es bueno como de mano de v.m. Lo que venía en la nao de Juan
Martínez de Recalde 47, no nos balimos en esta feria por yrse la nao con fortuna
a la costa.
En fin valer nos emos para sortimiento de ésta de agosto, pues no tengo
mercaderías de ésta de junio que veo dize recebió tarde mi memoria, también
porque dize ay mucho que azer en ella por ser de suma, y lo mismo por lo que
dize no estaría avisado de lo que me avía cargado de la Pascoa y con mirar a
todo, no tubo concepto de ponerse a emplear, de que, señor, mirando a todo
lo que v.m. dize con el estremo de la estreches del dinero que allá anda, me
obliga de tenerlo en bien y dar las gracias a v.m. que no se aya empleado, aunque
hubiera más probecho que no lo de todo el año, porque como se an retirado
todos de traer suma como solía, hiziera mi probecho bien largamente porque
en esta feria se a mosado alguna requesta de algunas mercaderías que, considerando que ello abía de ser así, ymbié la memoria de suma, no porque no
consideraba le tenía arto cargado de lo que debía, aunque v.m. a de tener por
cierto, aunque es mal dezir de mí, que conmigo no ventura un real más que en
su persona, aunque, lo que Dios no quiera, con ser mortales cerase el ojo que,
lores a Dios, con otra persona no tengo asida ninguna, sino con v.m., mas como
arriba digo, por dar descanso a v.m. y a mí, me valgo en parte todavía por estar
con mercaderías viejas y de suma, y de sortido no puedo faltar de ymbiar a pedir
el sortimiento para despachar uno con otro, y así será aquí la memoria donde es
menester antes de feria de setiembre se emplee, que sea aquí a los fines de feria
de agosto en la primera nao que se ofreciere, que hombre tenga la ropa para el
principio de feria de otubre.
Quedo, señor, avisado cómo para la de agosto no ha tomado sobre mí nada,
de lo quoal le tengo en merced que a la causa me olgaré en mi casa hasta la de
otubre. Las letras que v.m. a ymbiado sobre mí para la de octubre, las que me
han presentado, las he aceptado y aceptaré todo lo demás, poniéndolos sobre
mi cabeça, como la razón me obliga.
47 Armateur, marchand et fonctionnaire royal, originaire de Bilbao, J.‑Ph. Priotti,
« Uso material e inmaterial del dinero. Un análisis social para el estudio de los patrimonios mercantiles, siglos XVI-XVII » dans H. Casado Alonso et R. Robledo Hernández
(éd.), Fortuna y negocios. Formación y gestión de los grandes patrimonios (siglos XVI-XX),
Valladolid, Universidad de Valladolid, 2002, p. 45‑72 ; voir aussi, R. Fagel, « Juan
Martínez de Recalde (1504–1588) uit Bilbao…
01 Brumont-Priotti.indd 164
22/04/14 09:01
Identités marchandes
165
Estoy, señor, avisado como a visitado las quentas que le ymbié con las suyas
y alla diferencia de una partida de 150 £ 15 s. ii di., la quoal partida no me puedo
afinarme en ello que me doy a la gracia de Dios. yo aré por caerme en ello, que
en dezirlo v.m. me debo más de remetirme a su quenta que a la mía. En fin, a
de valer la verdad que entre v.m. y en mí no creo puede haber diferencia de un
alfiler, que asta oy nunca tube con ninguno.
A lo que v.m. dize desea saber cómo me ba de ser casado, le ago saber que,
en la ánima me pesa porque no hize diez años adelante, porque pienso que no
ay otro tan bien abenturado como yo, de tener tal compañía como Dios me ha
dado y, aunque sea vanagloria de dezir de mí, no ay muger tan loada como ella
en toda nuestra ciudad, que es para gobernar un reyno, que nunca tal se vió ;
dígole a v.m. lo que no diría a otro porque sé que se olgará de ello.
Estando escriviendo, me han venido nuebas de Nabarra como Pedro de
Heraso, mi criado, es muerto. Sabe Dios lo que siento, mas, a lo que Dios aze,
emos de prestar pasiencia. Viénenme mucho daño que, a pie de un quento que
allá me deben, no soy probeído de un real por causa de su dolencia, como le
tenían tanta voluntad mi suegro, y todos los de casa han entendido todos en
su dolencia con acordárseles poco de cobranças como aquellos que no tienen
quenta con las ferias. Así señor, a la causa me [he] valido sobre v.m. de tres mill
coronas, y le doy a recebir sobre Antonio de Ayñués de 1333 esc., que le alcanço
de quenta de lo que he pagado y cobrado por él. En esta feria, me han presentado ciertas letras suyas para agosto y otubre y no las [he] quisido aceptar a
causa que sabía que en Pedro de Heraso ha tenido cierta ropa de Flandes, que
al pie de dos mil ds., lo quoal la mayor parte tenía fiado, y de ello por vender
en que, después que abía aceptado sus letras con dezir que me probeería de
la suma, me escrivió después que sobre lo que tenían en Pedro de Heraso me
probeería de lo resto, donde me azía dueyño de lo que tenía en Pedro de Heraso,
donde visto que ansí me quería azer corredor de Cuéllar, no he quisido ver las
sus letras quoanto más aceptar porque ande derecho cada uno, que el hombre
que no anda como la agoa clara, merece le venga tuerto en sus cosas. Así, señor,
con ver que no las aya aceptados sus letras no [he] husado dar letra sobre él a
ningún estrangero, porque con su débicto no me aga corredor de Cuéllar, por
darme afruenta dexar protestar que, en tal caso, no quería averme nacido ; así,
a la causa, ban a recebir a v.m. mismo, recebidos de Juan de Leçama, porque,
caso que no los quixiese aceptar, mis letras tengan onor.
yo escribo claro al dicho Antonio de Ayñués que, en tanto que sepa que aya
aceptado mis letras, que yo no aceptaré 600 y tantos ds. que le debo para otubre
por un amigo, ni saldrán de mi poder las mercaderías que tiene en Pedro de
Heraso ; por ende, que ande derecho conmigo y que de que tenga aviso las aya
aceptado mis letras, aya cada uno lo suyo, y le digo embíe poder quien reciba sus
mercaderías y dictas que aya echo Pedro por él y cerar quenta asta un maravedí,
que quiero quitar de a cuestas estas sosogas. Yo prometo a v.m. que si no fuera
por lo que ha pecado contra mí, no dexara de aceptar todas sus letras a la ora,
antes que le presenten los protestos. Le suplico le ymbíe la letra para que acepte
y esta carta que dentro será, no se la den asta una vez acepte, que yo mismo le
doy aviso de todo claramente, como también el señor Juan de Lecama a dexado
protestar dos mill ds. por él y también las mías ; me temo se alle apretado y falta
de amigos, porque como v.m. me dice, los que le an de valer, los tendrá artos que
no quería por todo el mundo, por ser quien es, y dexado aparte por ser Nabarro
que asta oy no [he] huído dezir que hombre de Nabarra se viese en afruenta.
Plega a Dios le dé vitoria de tener su honra ; caso que a v.m. le dixiese algo ará
del disimulado como que no sabe nada de lo que escrivo a v.m.
01 Brumont-Priotti.indd 165
22/04/14 09:01
166
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
De Pamplona, escriví a v.m. cómo abía tomado de uno que me debía dineros
cient y ochenta cargas de regalizes, las quoales consiné a Miguel de Veroyz las
cargase en las primeras naos. Yo creo a las oras las abrá recibido, v.m. mandará
por despacharlas como cosa propia. No sé quien a ymbiado obra de cient cargas
que a star en una mano lo suyo y lo mío se ará mucho probecho a baler como
balió en el año pasado se dubla el dinero ¡ Plega Dios que acertemos!
Las cartas que me ymbiare en este medio de otubre, le suplico me las ymbíe
por vía de San Sebastián debajo de cartas de alguno que me las ymbíen a la ora
a Pamplona.
Las letras que [he] dado sobre v.m. es 1000 esc., a pagar a Dubiço Bernaldi,
recebidos de Renaldo Estroci, 500 esc., a pagar a Juan Carlos de Afectario 48,
recebidos de Francisco Cosino, 1500 esc. son a pagar a Pedro de Suaço, recebidos de Juan de Leçama, como arriba digo. Ará por azer asetar esta letra que
aquí será de Antonio de Aynués de 1333 esc. a la ora, que ba fingido, que digo
recibido de Juan de Leçama y no he recibido nada, que sea de mí mesmo, y con
tanto Cristo sea con todos. Por no tener lugar, no he pasado la carta ; si falta
punto de yerro, v.m. perdone.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
48. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 4-XII-1540
(Leg. 9216-II, f° 53)
Courrier non reçu. Comptes et différend avec Antonio de Añués : RE a
protesté ses lettres. Réglisse : forte baisse en Flandre. Tapisseries. Différends
avec Añués et Juan de Arrieta.
Ihesús en Medina del Campo 4 de deziembre de 1540
Señor,
Una de v.m. de 4 de noviembre reçebí oy este día, que sabe Dios el plazer
que [he] recibido en ber carta suia de tanto tiempo aquá que, de la de mayo
aquá, no e recebido ninguna suia respuesta de las mías, aunque por esta suia
me dize me tiene escrito por otras, que él que los tiene creo querrá azer teshoro
dellos. También he recibido la memoria de lo que a empleado por mí en ésta de
setiembre que, a causa de no la tener con tiempo, tengo las cestas de yleras por
empeçar a bender, aunque creo se benderá todabía porque no ai mucha sobra
dellos.
Estoi abisado cómo el bueno de Antonio Dañués me a dado buena pagua,
que dize que no los a quisido pagar las letras que sobre él dí de los 1333 esc.,
deziendo que yo le devo más, de que v.m. puede pensar cierto que él dize lo
contrario, que esto que yo tomé por él son que le faltaron para cumplimiento
de sus letras que yo pagué por él, y para esto gran merced recebiría de v.m.
se yziese dueño de mi honra, en que amosase sus libros para sí yo le devo
más como lo dize, que v.m. sabrá cómo por la de mayo le escribí que él tenía
contratación con Pedro de Heraso de 600 y tantas libras de mercerías que le
48 Les Affaitadi, originaires de Crémone, sont à Anvers inscrits parmi les membres
de la nation florentine, Valentín Vázquez de Prada, Lettres marchandes d’Anvers, Paris,
SEVPEN, 1960, t. I p. 195 et suiv.
01 Brumont-Priotti.indd 166
22/04/14 09:01
Identités marchandes
167
ymbió a Nabarra, el qual pensó de azer marabillas en aquel tiempo con querer
sosaguarme el moço, porque yo le tomé con el hurto en las manos, y es que,
como ymbió estas mercaderías a Nabarra, yo le escribí que no curase de ymbiar
muchas mercaderías para Nabarra, porque no se allaría bien y esto le escribía
por el bien que le deseaba y él tomó a mala parte, con pensamiento que yo tenía
a mal porque ymbiaba mercadería porque sabrá v.m. que el Antonio de Añués le
escribía a Pedro de Heraso aziéndole saber de cómo yo le escribía que no curase
de ymbiar mercaderías, mas ni aun por eso que no dexaría de ymbiar todo lo
que le ymbiase a pedir el Pedro de Heraso, y que, por ende, que trabajase por
negociar bien las cosas, que baldría más en un año con él que conmigo en dies,
y así, señor, después, a cabo de pasar ciertas ferias, me escribió el Antonio de
Añués después que tubo abiso abía acetado sus letras en la de Villalón para la
de mayo que Pedro de Heraso le devía estas 600 y tantas libras, y que yo le abía
de azer buenos, y que con ello ceraría la cuenta con proberme con lo demás,
porque bea que huzar de dos bezes de cautela conmigo sobre acetar por < > y
pagar en cada feria quatro y cinquo mill ds., que, con lo que le faltaba y tomaba
sobre él, echándome a los pies de Juan de Leçama, y con lo que acetaba para
otra feria, me tenía debaxo todo siempre por más de 8000 ds. sin tener obligación a él, ni menos parentesco, porque bea que buen corredor de Cuéllar me a
echo. Así, señor, bisto su cautela en esta feria de mayo como bí que Pedro de
Heraso hera muerto, que pues en bida huzaba con aquellas mainas que peor
aría después de muerto, acordé de no acetar sus letras que benían para agosto
y otubre, porque no tubiese que yr a Flandes a buscarle por mi hacienda. yo
eché cuenta que para esas 1333 esc. tenía azienda anze (?) a mí en lo de Pedro de
Heraso, y con esto coando uzase conmigo con lo que a uzado tan malamente,
que sería del mal lo menos en no acetar sus letras que no me tomase debaxo, que
no contentando con la falta que ha hecho conmigo se a dexado dezir al magnífico Juan de Arrieta que yo tenía más azienda suia que balían sus letras, y su
señoría de Juan de Arrieta de mucho señor me escribe esta carta que aquí berá
que, porque aquá nos conocemos cada uno quien es, le quisiera responder a su
carta con caillar, mas no e podido acabar conmigo, y así le escribo esta carta
que dentro berá, que v.m. lo mandará leer y si le parece de se la dar, se la dará
cerándola de las amenasas de los señores Añueses que me arán y contecerán. Le
ago saber que con tener a v.m. por señor tengo poco miedo dellos, que en lo que
ellos me tendrán los tendré que aquá todos somos sanos y, así, le suplico a v.m.
que, si biniere a plática con ellos, me faboresca de que les diga que mis cosas que
no dexará de emplearse como por las suias, que esto será gran fabor para mí en
ber ellos tener tanto fabor en v.m.
Soi abisado que los 3000 esc. que tomé sobre v.m. para ésta de setiembre, los
ha pagado y a tomado para la de Villalón 3000 ds., los cuales acetándolas se
pagarán con honor.
En quanto a lo que dize de los regalizes quien me dio el abiso, le ago saber
que un vezino mío me debía ciertos dineros y como yzo esta emplea y no se
allaba enteramente con que paguar, me bino a dezir cómo el año pasado abía
ymbiado ciertos regalises y que abía ganado en ellos más de ciento por ciento y
que a la causa abía echo la emplea y que yziese de dos cosas la una, que tomase a
cambio lo que me devía ho que tomase los regalises al coste, donde por pagarme
de mi azienda holgué de los tomar y también con pensar que, según costaban
tan buen precio, que, por mala benta que fuese, no se podía sino ganar. Esto es
el abiso que yo tomé dellos ; ciertas cargas que an ymbiado mis vezinos, les a
ymbiado la quenta désta de setiembre a 8 s. 6 y les parece por mala benta que
pensaban se les abían de bender a 12 s., de que estoy bien librado dando tan
01 Brumont-Priotti.indd 167
22/04/14 09:01
168
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
gran baxa. Como v.m. dize no sea, señor, esos que compran en grueso no se
agan a una mano que parece ser que unos de Logroiño tienen donde ellos se
cojen en Nabarra señalados para tantos años, donde cargan mucho para allá y
no tengan alguna yntilijencia. Uno de Roán a cargado ciertas cargas para Roán,
comprándolos en San Sebastián para ymbiarlos a Flandes y se los a bendido a
14 reales el quintal, y tomará si más allara ; por ende, suplico a v.m. tome pena
de tomar abiso de Roán y con esto remetiendo a v.m. ceso. Nuestro señor goarde
y prospere su noble persona con la señora e hijos. A la señora le bezo las manos
mill bezes.
Señor, los dos tapises que v.m. me escribió, digo con la sarga del manto para
mi mujer, me los abía cargado para San Sebastián, yo no allo razón de los que
v.m. me escribirá a quien los consignó. de la memoria que me dize le ymbíe con
tiempo para la de Nabidad, no le ymbío asta ber los fines de la feria para ber lo
que falta.
Beo, señor, le daré pena en escribir tan largo, mas como yo tenga a v.m. por
señor y porque soi cierto defenderá mi honra, de Antonio de Añués le doi cuenta
por menudo de todo lo que pasa y no allará menos de lo que le digo sobre mi
cabesa y para eso callan barbas y ablen cartas que, como arriba le digo, si otra
cosa quisiere dezir Antonio de Añués le suplico le diga que amuese sus libros
y berá si me deve dineros, con que no me eche a cuesta las 600 y tantas libras
que dize que tiene en Pedro de Heraso que, en aquello, no tengo que entrar en
su quenta, sino que benga el Antonio de Añués a buscar su azienda donde tiene
derramado en unos y en otros el Pedro de Heraso, que en gloria sea, y aun parte
dello está en mi casa por bender, que no aia miedo que se le falte y lo dello que
págueme a mí una bes cerrando quenta conmygo que después tome su azienda.
Estoi riendo en mí de lo que dize Juan de Arrieta por su carta, como me acude
mejor de la quenta de los regalises él que yo al Antonio de Añués, sabiendo
él que los regalises le ymbió Juan de Aquerreta, vezino mío, y cómo me devía
Juan de Aquerreta dineros, me los yzo buenos en Juan de Arrieta, que de lo que
baliesen me probeyese a mí en cambio, porque bea que mercedes son las que
Juan de Arrieta me aze.
49. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 18-XII-1540
(Leg. 9216-II, f° 53)
RE ne peut s’empêcher de tirer des lettres sur AP car il a de nombreuses
créances à recouvrer. Commande de marchandises. Demande de crédit
pour la prochaine foire de Villalón. Comptes courants. Bonne demande
des marchandises de Flandre. Prix du poivre. L’épouse de RE est peut-être
enceinte ; il souhaiterait qu’AP revienne en Navarre.
Somos, señor, a 18 del dicho que después me allo con dos cartas de v.m.,
copia de una a otra, la más húltima cerrada en 28 de noviembre, a la qual aré
brebe respuesta. Beo me torna a dezir dé buen cumplimiento a sus letras de que,
señor, yo me estoi por dicho, poniéndolos sobre mi cabesa. Así bien, bien beo
me dize agua por no tomar a cambio sobre v.m. : yo, señor, quisiera tanto y más
que v.m. por no dar pena a v.m., mas hombre está tan esparcido con los negocios
que hombre no puede más y también el resollo de allá tenemos tan poco, que
las cédulas vienen tan presto como las mercaderías. Yo prometo a v.m. los que
tienen mejor bolsa que yo se allan tomadores como yo ; no me maravillo bien
pudiera yo no me allar tomador este tiempo pasado si no hubiera desbolçado
01 Brumont-Priotti.indd 168
22/04/14 09:01
Identités marchandes
169
todo siempre algunas blancas en esto de Francia, que por sortir lo de Flandes,
que nos aze tanto al caso, todo siempre he tubido azida y también en la pimienta
que v.m. me ymbió. Oy día tengo que cobrar más de dies cargas que me fió
Pedro de Heraso en una parte y en otra que bien tengo que contar la ganancia
dello, y fuera desto me dexa esparcidos otros mill ds. en unos y en otros de mala
disygistición 49, aunque todabía se cobrarán poco a poco que en este año de 1541
me quiero disponer a trabajar y cobrar estas reçagas cuoanto puedo, y después
dar carta de pago a estas ferias. como v.m. [dize] en mi casa, puedo yntereçar
con menos trato en no tener costa de 5 s. como aquá, y mejor no tenyendo las
sosobras que hombre tragua por aquá.
En lo deste año, le suplico a v.m. que, con lo que le ymbiare a pedir, agua por
abançarme en las mercaderías lo más que pudiere, y las memorias emplearlos
como de su mano, que todo está en manos de los de allá, que anden descalzados los de aquá. Aquí será una memoria para ésta de Nabidad. Suplico a v.m.
me sobreliebe en esta cargazón que venga v.m. a pagar nada dello asta la de
junio, que de allá se pueda baler para la de otubre sobre mí, y esto ágolo porque
querría rematar estos cambios en la feria de mayo y cerrar cuenta de todo lo
pasado, que lo que tomaré de aquí será para mediada Coaresma para que pueda
tomar para la de mayo.
Para ésta de Villalón, tengo mucho dévito, que me ymbía v.m. a pagar 3600 y
tantos ds. que para estas ferias de Villalón y Ríoseco hacemos pocas ditas, y así
querría me yziese merced de ymbiarme a recebir asta 1500 ds. y darlos en contra
para la de mayo que eso y lo que tomaré en esta feria de media Coaresma del
dévito que le ago desta feria, tendré que pagar en la de mayo y con ello querría
cerrar estos negros cambios ; por ende, suplico a v.m. que para allá no entre ni
salga de lo que emplearé en ésta de Nabidad, que, aunque algo hubiese de pagar
de contado, desta memoria me sobreliebe asta la de junio, que de allá pueda
balerse para la de otubre, que desto me abançará, de lo que paguare de contado
dello póngalo a mi cuenta, que lo ago por cerar cuenta, desta cuenta que hemos
tubido asta oy que yo tengo más pena que no v.m. por la pena que le [he] dado,
aunque de lo demás v.m. podrá dormir a buen sueño de lo que yo le devo como
los otros que traen mucha fausta.
Suplico a v.m. que a la hora me ymbíe la cuenta cerrada asta un marabedí
asta oy día, començando de la primera partida asta la postrera, con entrar en
ello lo que tomaré esta feria que la quenta baya corriente como la que yo le
ymbié para pasar con mis partidas que pueda ber en que ban a dezir las 150 £
que me dize estoi herrado contra v.m. en una partida. Esta feria me ymbía
dévito de 8000 ds. Suplico a v.m. visite su cuenta para ber si tenía tanto dévito
para esta feria y de lo que allare, me dará abiso.
Todas las mercadería de Flandes han tubido requesta, aunque no lieba < >
menos de fiar ; manteles y holandas no a quedado piezas por bender ; pimienta,
bale por un año fiado 14000 y de contado 12000.
En quanto la merced que me aze de querer saber si mi esposa está encinta, le
ago saber que coando partí de mi casa, la dexé achaqusa, y a la hora me allo con
cartas de ella y, según ciento, ella deve estar preiñada. Dios probea lo que más
fuere serbido si así fuese y se allase v.m. más cerca, crea que por sus manos se
abría de bautizar, que pensaría que otra mejor fiesta que no se a echo estos días,
mas beo que por lo demás será pensar en ello entonces. querría se le biniese la
boluntad de ber a su patria, que muchas vezes le huelgo traer en plática a mi
esposa, mas todo se nos puede pasar en sueño y v.m. tiene obligación sólo por
49 Sic.
01 Brumont-Priotti.indd 169
22/04/14 09:01
170
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
amor de las ánimas de sus padres, por lo que deve a Dios de venir en persona
y hazer una memoria a las ánimas, que esto llebaremos deste mundo ; él que
adelante llebare en bien azer lo allará delante dellos, no dexado a anzia de los
herederos, que, oy día, a muertos no hay parentesco, sino hojo a heredar, y no
tener más cuenta. mirando a muchos respetos, v.m. no debrá de dexar lo que le
digo de azer que, en fin, por más azienda que tenga v.m., al cabo es estranjero
fuera de la patria y coando le cerrase el ojo, toda la parentela de la mujer luego
le holbida, que el refrán dizen : a toda lei entre los tuios. V.m. me perdone mi
atrevimiento que, lo que tengo en la boluntad y en el coraçon digo por la pluma,
y con esto, Cristo sea con todos.
50. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 4-I-1541
(Leg. 9216-II, f° 53).
Letres tirées sur AP par RE. Compte courant : RE pense qu’il y a erreur en sa
défaveur. Lettres de change. Commande de marchandise. Crédit. Lettre sur
Martín Cruzat. Prix du poivre. Perte sur les changes.
Somos señor 4 de henero. Asta aquí es copia de otra que tengo escrito ; así
lo que más ay que dezir es por dar abiso de lo que he tomado desta feria sobre
de v.m.: 3965 esc. ½ desta manera : 1350 esc. por una letra a pagar a Juan de
Honat de Longi, recebidos de Ángelo y Juan Tomás y Jerónimo Espíndola, más
por otra letra de 1350 esc. a pagar a Leonardo Gentil, recebidos de los dichos,
más por otra letra de 583 esc. ½, a pagar a Juan Carlo de Lafetat 50, reçebidos de
Reinaldo Estroci, más por otra letra de 400 esc. a pagar a Berardo y a Pierres
Salveati, reçebido del dicho Reinaldo, que todas estas partidas se han tomado
para media Coaresma, más por otra de 282 esc. a pagar a Martín de Aguirre,
recebidos de Juan de Sojo, que son a pagar para la de Pascoa de resurreción, que
por todas estas partidas montan como arriba digo 3965 esc. ½.
Como por la otra le escribí a v.m., he mirado por una y dies vezes de lo que
le devía yo a v.m. para la de Pascoa pasada, y allo que no le devía más de 4000
ds. y aun no enteramente, y beo me a tomado 6000 ds., donde v.m. ará por
reconocer la quenta que así lo allará, como digo a v.m ; que esto bien creo fue
por descuido y yerro de sus criados ho yo estoi ciego, y dello me aga merced de
darme abiso a la hora. Suplico a v.m. que mis letras sean acetadas y pagadas
al tiempo con honor ; sabe Dios la pena que yo recibo de tomar real sobre v.m.
Por el aviso que me da por lo de Villasana, mas como yo sea solo en estas ferias
de la patria, y no tenga espaldas para tomar para otra parte como tienen otros,
así la nación de Castilla como la de Vilvao, que se azen baler unos a otros que
con esto he tomado sobre v.m. lo que me a faltado como [he] hecho otras vezes.
V.m. me perdone como adelante le digo me a de azer merced que para la de
Villalón para los 3600 y tantos ds. que a tomado sobre mí, me dé a recebir para
la dicha feria asta 1500 ds. y los tome en contra para la de mayo que, como le
digo, yo querría en ésta de mayo cerrar toda la quenta de lo que le devo asta un
marabedí, que todo lo que he tomado desta feria para media Coaresma y para
50 Tout
comme les Affaitadi originaires de Crémone, les Spinola, famille génoise
connue, figurent au premier rang des importateurs de marchandises à Anvers en 15521553, L. Bril, op. cit., p. 126. Les Gentile sont également génois. À Anvers, Leonardo
agit aux côtés de Stefano et de Agostino, Valentín Vázquez de Prada, Lettres marchandes
d’Anvers, Paris, SEVPEN, 1960, t. I p. 194.
01 Brumont-Priotti.indd 170
22/04/14 09:01
Identités marchandes
171
la de Pascoa, digo lo que me alcansare por quenta me tome para la de junio y
sierre con ello toda nuestra cuenta de asta las horas, y si les parece no me ymbíe
la quenta asta que dé fin de tomar a cambio lo que es a mi cargo, que será de
la de Pascoa con la postrera partida que he tomado desta feria de las 282 esc.
La memoria que le [he] ymbiado para ésta de Nabidad, me a de azer merced,
como adelante le digo, se me abanse lo que se pagare de contado para en quenta
desta cargazón para la de junio, porque de allá pueda tomar para la de otubre
que, como le digo, me afruento de pedirle por merced por cerrar toda la quenta
vieja destos cambios, y pídole por merced que tome pena de reconocer toda
nuestra cuenta v.m. mismo.
Por el crédito que me dio en el señor Hernando de Aça, le bezo las manos
mill vezes que ello yzo con tanta boluntad como si en ello le yziera merced v.m.
en se lo mandar, al qual por esta boluntad que le tiene no dexaré de le tener
por señor. En lo que por más abundamiento le escribe al señor Juan de Leçama
aga por mi, le ago saber que a más no poder me abaxaré a ello a darle pena, ni
pedirle por merced, y lo demás quédese para su tiempo no porque quanto yo
tengo con mi persona no sea todo suio, en lo demás cada uno biba en su casa.
Por comisión del señor Martín Cruzat, por su propia quenta, he tomado
desta feria 1516 esc ½ y e dado letras sobre Juan de Arrieta, su criado, que aquí
será una carta de abiso del dicho Martín Cruzat, a más que yo le escribo que
v.m. le mandará dar en sus manos propias que con la carta que me escribió tan
alterada, como verá v.m., que por olbido no le ymbié en la otra copia. Así señor,
con lo tanto que me amenaza, tengo temor de poner mi honra en él, aunque sea
por su propia cuenta, que por darme afruenta no aga coalquiera cosa ; por ende,
suplico a v.m. esté vigillado en ello.
Suplico a v.m. que toda bes que cargare por mí, que la cargazón dello me
ymbíe por más de una copia para Vilvao, que es mal caso de no me la ymbiar
que a causa dello tengo trabajo de tomarlo cada bes por quenta por menudo ;
por ende, suplico a v.m. no me aga falta.
Señor, la pimienta se a dado a los fines desta feria fiado por un año a 13200
y de quontado a 11900.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
Al señor Juan de Leçama todabía le suplico le escriba me tenga por encomendado porque no piense estoy rebotado en nada. El señor Hernando de Aça
respondió 2700 esc. por no esperar a la presente de los pagos, he perdido 50 ds.
de como los tomé al principio ; no ay hombre que asierte en estos cambios, y lo
mesmo azen en los avisos de mercaderías que, coando sea ello acá, ay sobra.
A los fines de los pagos se an echo a 68 y 70, y tomamos al romper del dinero
a 63, porque bea lo que ba a dezir. Suplico a v.m. que lo que tomare sobre mí
de la media Coaresma aga como sea a más abantaja, que yo tengo en mí no se
perderá nada en estos dineros y así lo dizen todos que antes se ganará. Todavía
a la presente se azen a más cuenta ; yo lo remito a v.m.
01 Brumont-Priotti.indd 171
22/04/14 09:01
172
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
51. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 12-I-1541
(Leg. nº 211695, fº 578vº.)
M. de Añués a obtenu un sauf-conduit de la Cour de France pour luimême, J. Cruzat et Arrieta. Obligation en faveur d’Antonio Añués. Héritage
du défunt Pedro de Herdara.
Ihesús, en Sangüesa, 12 de enero 1541
Muy noble señor,
Yo llegué a mi casa a 24 de noviembre, con salud, bendito Dios, y, en la corte
de Francia yo cobré mi salbo conducto por cinco años y puse en él al señor Joan
Cruzate y a vuestra merced, y no lo tenga en poco porque pienso que se darán
pocas y para la coyuntura en que estamos, podría ser de ymportancia y de esto
en otro tiempo se le dará más larga cuenta.
Ya vuestra merced sabrá cómo yo e echo mi obligación al señor Joan Cruzat,
por ante Lope Fernándiz, notario, conforme a la cédula que yo le dejé en Brujas
y, pues ansí es, árame merced que mi cédula que aí le dexé, la mande dar al
portador al qoal ymbío allá por negocios míos. V.m. le daréys en todo crédito lo
que le dixiere y me ará saber asta qué cantidad tiene respondido por mi hermano
Antonio y también qué precio y despacho tienen lanas baxas de Navarra y lo
que piensan sucederá y del tiempo.
Abrá quoatro días que tengo hija, mas acuérdeseos, señor, de casaros porque
en eso me parece que ay grande descuydo, siendo cosa que tanto le ymporta.
Abrá ocho días que está aquí el hijo de Antonio de Nájera, entendiendo
ver y besitar los bienes, casas y heredamientos de Pedro de Herdara, que está en
gloria, e yo, visto que viene con fin de vender esta hazienda, procuro de caminarle más que si mía propia fuese, para que se aga en probecho de esa señora
y sus hijos, y crea que lo aré todo lo a mi posible, y de lo que se hiziese será
sabidor.
Nuestro señor cumpla lo que, señor, desea.
A lo que me mandare
Miguel de Añués
Al muy noble señor, el señor Joan de Arrieta, en Brujas
52. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 5-IV-1541
(Leg. nº 211695, fº 579)
Laines : prix bas, pas de vente. Succession Pedro de Herdara. Différend avec
Juan Cruzat au sujet de l’obligation en faveur d’Arrieta. Miguel souhaite que
son frère Antonio rentre en Navarre.
Ihesús, en Sangüesa, a cinco de abril de 1541
Noble señor,
Su carta de 6 del pasado he recebido y en quoanto a los tiempos, siempre
paresce se teme lo dudoso, y quoando viniesen, estaré para seguir su parecer
en todo.
Lanas : quedo avisado tiene muy ruyn precio y despacho, que lo mismo
tienen en Rochela ; avisará a la continua de venta y despacho.
01 Brumont-Priotti.indd 172
22/04/14 09:01
Identités marchandes
173
Muchas vezes he dicho a don Antonio de Nájera lo que le cumple sobre el
pleyto que lleba con Vicente de Gallipienço, sobre la hazienda de pedro de
Herdara, y paréceme que sigue más el parecer de otros y no sé por qué, porque
le juro a Dios que deseo tanto como él libramiento desa hazienda. Yo he dicho
a Galipienço mi parecer, que lo aze muy mal, pero no aprobecha. Si allá tiene
la señora viuda escrituras desta hazienda, conviene se imbíen, que con esas
se librará todo, aunque, sin nada deso, pienso se librará, pero los pleytos en
Nabarra son tan largos que es trabajo entrar en ellos. De mí, le digo que haré
en esto como si mía fuese la hazienda. Escríbase a don Antonio de Nájera, que
fíe de mí más de lo que haze y que mire bien cómo encamina estas cosas, para
que no reciba engaño.
A lo que dize que el señor Joan + 51 le a escripto que yo no quise obligar mi
persona, ni tampoco quise firmar el registro, espántome que tal cosa se aya
escripto, porque yo firmé el registro a la hora que el notario me traxo la obligación escrita y ella está firmada, y esto es cierto a lo del obligar mi persona. La
verdad de lo que pasa en esto es que yo lo quise hazer presente el señor Juan
+ en su casa el quoal me dixo que no quería, ny le parecía que yo obligase mi
persona y que bastaba y sobraba que obligase mis vienes y, ansí por lo que él
dixo aí se dexó de hazer, que, si no lo ablara, yo me obligava a todo y esto es la
verdad y por ninguna cosa avéys, señor, de pensar que yo abía de faltar a lo que
en Flandes hos prometí, ni he faltado de cumplirlo porque en verdad he pasado
pena de lo que me a escrito, y ansy he escripto a Joan + para que le escriba y
avise la verdad desto, que yo digo aún creo que con la presente, o por otra vía,
yrá carta suya.
En lo de mi hermano Antonio, si yo no hubiera confiança dél, no yziera lo
que he echo y ago en todo y conforme, señor, lo que me aconsejastes en Flandes,
querría que el dicho mi hermano se desembaraçase y recogiese en Flandes para
venir a Navarra y dar otra horden para lo que nos conviene y, para esto, yo le
escribo para que así lo aga y sobre todo os saque a vos, señor, de lo que por él
tiene respondido, para vuestro descanso y satisfación y por merced, señor, que
siempre le aconseje se recoja y aga sus negocios por su parecer que ansí se lo
escribo y yo se lo encomiendo. Nuestro Señor cumpla lo que, señor, desea.
53. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 11-IV-1541
(Leg. 9216-II, f° 47).
Différend avec Antonio de Añués. Lettres acceptées, compte courant. RE n’a
pas de crédit, sinon de la part d’AP. Commande, difficultés des merciers.
Lettres de change. Abondance de réglisse : baisse des prix. Difficultés à
Gand. Tapisseries. Cours des changes.
Ihesús, en Villalón 11 de abril de 1541
Señor,
A 3 del presente escribí a v.m. una breve que no tube lugar para responder
enteramente a sus cartas ; por ésta responderé a lo más breve a lo que aze al
caso.
51 Juan Cruz, c’est-à-dire Juan Cruzat.
01 Brumont-Priotti.indd 173
22/04/14 09:01
174
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Beo, señor, todavía está en sus treze el señor Antonio de Añués que se quexa
de mí, de que beo él me aze buen corredor de Cuéllar, que sobre que he paguado
por él en 3 ferias bien más de 14000 ds. y después de lo que le alcansaba la feria
de mayo las 1333 esc. Para cumplimiento de su quenta, dí letras sobre él y me
las dexó protestar, como v.m. sabe. Otra cosa no pasa entre él y mí, porque vea
que razón tiene de quexarse de mí porque él ymbiase las mercaderías a Pedro
de Heraso, y con pensar que con ellas abía de pagar sus cédulas y porque no le
an çucedido bien como él pensaba, yo ¿ qué culpa le tengo ? sobre que a parecido por sus cartas del Antonio de Añués como él lo tenía sosacado para en su
serbicio como lo a bisto el señor Miguel de Añués. Por cierto, señor, el callar le
aze ablar para en su honra y para esto parecerá la claricia dello, lo tan mal que a
huzado conmygo y se lo ymbiaré a v.m. porque bea v.m. coan biciosamente abla.
Por todas sus cartas, beo me aze débito para esta feria de 3000 ds. y allo que
son 3617 ds. 1/7, los quales se an paguado con honor. Suplico a v.m., como por
las otras le tengo escrito, bisite la quenta que sierto v.m. ho yo estamos herrados
en alguna partida, y las partidas después que me ymbió la quenta, me agua
merced de me ymbiar a la hora, que bea en que ba a dezir. Yo allo devo a v.m.
pagando las letras desta feria 1160 £ poco más ho menos con más la cargazón
que me ymbía esta feria y, según tomé de la de otubre sobre v.m., y también
los 700 ds. que [he] acetado, allo que monta más que el dévito que allo que me
alcansa, para lo que beo se a de baler para mayo. Tórnole a suplicar que en las
primeras cartas tenga la relación dello.
Otrosí beo me dize la gran estrechura que allá tienen mayormente para v.m.
con esto de Villasana, y que me escuse de tomar sobre de v.m., baliéndome para
otra parte. Yo señor, quisiera tanto quanto v.m., mas yo no tengo en otras partes
crédito, ni entrada ny salida, sí con v.m., para me baler, donde v.m. a de tener en
paciencia. Yo me boi trabajando y me estoi propuesto de descargarme quanto
puedo de v.m., y dar fin a las mercerías que beiendo claro ponemos dineros de
casa con myrar los yntereses y después corremos de las ditas que nos lieban
quanto tenemos ; no queremos conocer sino que estamos siegos.
Aquí será una memoria para ésta de mayo para sortimiento de las veserías
que aquá tengo, que parte dellas puede echar en esta feria, uno con otro, y lo
que se me quedare aré por dar fin aun quede por dos y tres años, y echo esto,
fuera de feria de mayo, me yré a echar aparte lo que se me está alçado en una
parte y en otra. ago saber a v.m. que mejor puedo ganar de comer en mi casa
con cinquo mrs. que no aquá, que con todos los trabajos que coanto trabajamos,
aunque corriesen los tiempos mejor que agora corren, las costas lo llieban todo,
donde tendré más ynterece en mi casa sin costa, con vender dies cargas de
pimienta, 100 quintales de cera debaxo de mi llabe. Plegue a Dios una bes nos
dé gracia para recojer destos tráfagos que tenemos, que hombre no se [puede]
poner tan presto a caballo como quería, mayormente un mercero que está tan
embaraçado, mas, como digo, más mercería de allá no bendrá para mí, fuera
desta memoria y ¡ áganse ricos mis bezinos con ello ! que yo prometo a v.m. que
él que tiene más tiene trabajo, según tanto nos an descalabrado hunos y otros.
En esta feria he tomado sobre v.m. 1617 esc. que ban a pagar las 1000 esc. a
Diego Méndes, recebido de Francisco Corsino, y las 617 esc. ban a pagar a Juan
Bauptista y Lorencio Guchardini, recebidos de Reinaldo Estroci, que v.m. me
agua merced de las pagar en su tiempo, y se valga para otubre. Beo, señor, la
merced que me aze que la cantía desta cargazón que agora me a ymbiado, que lo
que ha paguado de contado para ello me abança asta ésta de junio y que de aillí
se baldrá para la de otubre, de que me pesa que v.m. ponga dineros de su casa,
que en todo me pone en obligación, que ningún cerbicio se podría ofrecer que
01 Brumont-Priotti.indd 174
22/04/14 09:01
Identités marchandes
175
v.m. me mandase yo pudiese serbir a v.m. Suplico a v.m. todo siempre me tenga
por más obligado para en su serbicyo como la boluntad me hobligua.
La llubia de los regalises que ha hubido estoi abisado, donde soy dichoso y
beo a quien le yzo la benta anda por escuzarse que tomará, donde v.m. le ará
poner en razón, porque si el provecho viene adelante 100 por ciento, como pasó
en el año pasado, bien se contentará, pues así a de tener el hombre la pérdida
como la ganancia. debe de ser ese buen hombre de condisión que el ynterece le
bence la palabra de su honra, que por dies tantos no lo debría de hazer, cuanto
más que tengo en mí será por demás que v.m. le abrá echo venyr a la razón. A lo
que dize que no me agua mercader más dellos, ya le tengo escrito por otras que
los tomé para pagarme una deuda que me devía la parte que yo poco sabía que
cosa era regalises, en fin ello es echo, remítome a la paciencia.
Beo, señor, dize el ylo de Gante, cyntas blancas no se allan por dineros, y
lo que se alla, malo, a causa que los oficiales salen de Gante para unas partes y
otras, y de cada feria yrá pe[o]rando y beo que todas las cosas ban acabando y
por todas partes ay trabajo.
Con tanto no ai que más dezir a v.m y así ceso, con rogar a Dios goarde y
prospere su noble persona y nos dexe ber salidos de estos tráfagos con descanso.
Los tapises que le escribí, pues dize no se suelen poner armas no los cure
v.m. de azerlos poner y no cure de ymbiar más de una antepuerta porque aquá
estoi probeído.
Cambios se rompieron para allá a 369 y binieron a subir a los fines de los
pagos cada día más asta que an benydo a 378. Bien creo bendrán de allá puestos
de lodo y con esto, Cristo sea con todos.
Tórnole a pedir por merced que en las primeras cartas ymbíe las quentas
para que bea la razón en que está el hierro que a la hora le escriba a v.m. si estoi
herrado yo ho v.m., que claro parecerá que entre v.m. y mí no puede aber hierro.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
54. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 6-V-1541
(Leg. nº 211695, fº 579)
Obligation en faveur d’Arrieta : elle a été bien signée par Añués. Succession
Herdara. Crédit de 2000 ducats à Antonio de Añués pour qu’il paie ses dettes.
Antonio règlera ses affaires avec Arrieta. Prix des laines ?
Somos a 6 de mayo 1541.
Lo de arriba es copia de otro que le [he] escrito a 8 52 del pasado y lo que
después se ofrece dizirle, es que aquí le invío la carta del señor Joan + por lo
quoal verá que yo firmé mi obligación como yo allá se lo prometí y que, en lo
de obligar mi persona, yo lo quise azer, sino que Joan + y Lope fernándiz me
dixieron que no lo hiziese y que bastaba obligar mis bienes ; así que, señor, no
me tenga por persona que lo que ofrezco dexe de cumplir, y, en esto, puede
ver que yo no he echo desconfiança. De mi hermano Antonio, más antes la ago
y la haré como es razón y naturaleza me obliga porque sé que sus trebajos no
52 Sic pour 4.
01 Brumont-Priotti.indd 175
22/04/14 09:01
176
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
son por vicio, sino por codicia desordenada y mal gobernada, como de hombre
de poca esperiencia e yo no le puedo faltar de lo que tubiere parte.
Ayer, escrebí a Antonio de Nájera se llegue de Pamplona aquí luego porque
cuido si puedo por concertarlo a él con Vicente de Galipienço sobre la hazienda
de pedro de Dara por quitar de pleyto la casa y en ello, haré lo a mi posible
porque deseo en estremo servir a la señora viuda y a sus cosas.
Como v.m. me aconsejastes en Flandes, deseo como el bibir de sacar a mi
hermano Antonio desa tierra para traerlo aquí a nabarra por quitarlo de
más embaraçarse en negocios aí en Flandes para que él e yo vibamos con más
descanso. Para dar forma a su venida, yo le proveo de una buena suma de
dineros para que con ella salga d’embaraços y se recoja, así por su quenta como
por la mía. Ante todas cosas libraos, señor, de todo lo que por él tenéys respondido, y a mí también de la cédula y obligación que por él yo tengo a v.m. hecha,
de la quoal me escribe mi hermano Antonio que él dará forma para cumplir con
todo ; y, para proberme de dicha suma, pidí por merced al señor Joan Cruzat
que me diese una letra sobre v.m. de crédito de asta dos mil ducados para el
dicho efeto, la quoal le imbío con la presente y le pido por merced que el balor
de dichas dos mil ducados lo deys, señor, y entreguéys por mí a Joan Donguillén, presente portador, para que aga de ellos la comisión que de mí lleba esta
feria de Pascoa de Bergas quedándolos al dicho. Por la presente los tengo por
recebidos en virtud de la carta y crédito que le escribe el señor Joan +, la quoal
suma de dos mil ducados al instante mandará tomar a cambio sobre mí y sobre
Reynaldo Estroci a pagar en feria de otubre que viene, que al tiempo yo daré el
cumplimiento debido con pago como es razón, y, en esto, le pido por merced no
se aga otro ni aya falta, como soy cierto v.m. lo aréys.
El dicho mi hermano Antonio de Añués me escribe que dará forma de
cumplir con vos, señor, de todo lo que tenéys respondido por él, y que ará que
v.m. me deys por libre y por quito y exempto de la obligación y cédula que os
tengo, señor, echa por él para vuestra indepnidad y con esto librarse tanvién de
las cesiones y donaciones que os tiene, señor, hecha de sus vienes, porque estas
cossas de obligaciones y donaciones paresce y suena mal entre mercaderes y son
dañossas al crédito y a la onrra y ansí os suplico, señor, por merced tengáys por
bien de otorgar y cancellar dichas escrituras por la forma y manera que el dicho
mi hermano y Joan Donguillén se le pidieren y rogaren que se aga y entreguéys
mi cédula y obligación a los dichos mi hermano y Joan Donguillén y también le
pido por merced que al dicho mi hermano lo tenga por encomendado y le aconseje y encamine en todo lo que cumpliere, como de vuestra merced lo confío y
lo a echo asta agora.
Yo tendré este anno algunas lanas de suerte de peralta y arélas mucho [?] vien
labar ; escríbame qué precio podrá valer allá esta suerte de lana y qué precios y
despachos tienen lanas finas y vaxas por allá agora y lo que piensan valdrán al
venidero destos tiempos y poca seguredad. Escríbame lo que se piensa de ellos
en todo lo demás que hubiere de nuebo y Nuestro Señor cumple lo que, señor,
dessea.
En el precio del tomar este dinero, le pido por merced sea yo abantajado y
abisará de lo echo en tiempo todo.
A lo que vuestra merced mandare
Miguel de Añués
al muy noble señor, el señor Joan de Arrieta, en Brujas
01 Brumont-Priotti.indd 176
22/04/14 09:01
Identités marchandes
177
Pièce jointe : obligation signée de Miguel de Añués (fº 571) 53
Ihesús María
Yo, Miguel de Añués, señor de Belber del reyno de Navarra, estante al
presente en la villa de Brujas, digo que conozco y confiensso que por causa que
Joan de Arrieta, residente en la dicha villa de Brujas, es obligado como plaza
y respondiente por mi hermano Antonio de Añués, a diverssos mercaderes por
dineros que él a tomado a cambio fasta la suma de diez mil ducados de oro,
donde el dicho Antonio de Añués a prometido y se a obligado de sacar a paz y
a salbo e indepne al dicho Juan de Arrieta por ante notario Guilaume Estirc de
Emberes por dos instumentos e obligaciones, la primera de data de 6 de jullio y
la otra de data de 16 de julio del presente año de 40, en lo quoal el dicho Arrieta
me a fecho a mí el dicho Miguel de Añués onor e singular plazer e por tanto, por
mejor segurar al dicho Joan de Arrieta, prometo y me obligo por la presente de
sacar a paz y a salbo e indepne de la sobredicha suma de 10000 ds. al dicho Joan
de Arrieta y más de todas otras sumas que le dicho Joan de Arrieta prometiere
y se obligare de oy más por el dicho mi hermano Antonio de Añués y por Rafael
de Añués, mi hermano, tanto del principal como de todas las costas e intereses
de cambios y recambios que por ello le sucediere, de todo aquello que por sus
libros y por buena verdad paresciere, y demás desto, prometo de me obligar
luego que fuere llegado en Navarra al señor Joan +, vecino de Pamplona, o
a qualquiere persona que el dicho Joan de Arrieta quisiere, por ante notario,
conforme a la leyes y fueros de Navarra, muy cumplidamente por la forma que
al dicho Joan + paresciere y mandare, con ypoteca especial de todos mis bienes
e raízes que posseo tengo, tanto en Belber como en la villa de Sangüessa y sus
términos y todos los otros bienes que a mí me pertenescen dondequiera que
estubieren, renunciando todas esenciones, beneficios y prebiligios y juro por
mí de goardar, cumplir y observar todo lo sobredicho. En fé de lo qual firmé la
presente de mi propia mano y nombre.
Fecho en la villa de Brujas a 8 días del mes de septiembre de 1540 años, digo
a 8 días mes de otubre
Miguel de Añués
53 Cet acte ne mit pas fin aux différends entre ces marchands et leurs héritiers était
encore en procès 25 ans plus tard : dans un acte passé devant le notaire de Pampelune
Miguel Álvarez en novembre 1567, entre l’illustre seigneur don Miguel de Mauleón y
Añués, seigneur de Roda et autres lieux, fils de Miguel, d’une part, et Juan de Arrieta, fils
de Juan, les parties rappellent que leurs pères avaient signé deux accords le 10 septembre
1544 et le 9 février 1545, ce dernier au sujet de la vente de 170 charges de pastel ; mais ces
accords n’ayant sans doute pas été respectés, ou n’ayant pas satisfait Arrieta, Juan fils
a obtenu gain de cause dans un autre procès et Miguel a été condamné a payer (20-X1565) pour les dettes de son oncle Antonio dont son père, Miguel, seigneur de Belver,
était caution et pour 300 ducats que devait sa grand-mère Catalina Cruzat. Miguel fils se
défendit en rappelant la saisie faite par Arrieta sur 155 charges de pastel appartenant à
son père en 1548. Le différend porte sur des sommes considérables (16000 ducats), (ARN,
Protocolos, III-10, f° 40). Peu de temps auparavant, un autre acte nous apprend que Juan
de Arrieta est mort en Flandre et que dans son testament, il demande à ce que l’on fasse
les comptes avec Juan Cruzat, autre marchand navarrais résidant en Flandre, au sujet de
quatre coffres de marchandises qu’Antonio de Añués lui avait envoyés pour solder une
partie de ses dettes (ibid., f° 113, 6-VIII-1567).
01 Brumont-Priotti.indd 177
22/04/14 09:01
178
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
55. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Pampelune, 10-V-1541
(Leg. 9216-II, f° 49).
Marchandise pas arrivée entièrement. RE veut se retirer des affaires. Examen
des marchandises reçues. L’épouse de RE est enceinte de sept mois.
Ihesús, en Pamplona 10 de mayo de 1541
Muy noble señor,
De Billalón, le escribí a v.m. larguo con el correo del despacho de la heria,
así por esta brebe será sólo por dezir a v.m. cómo me [he] benydo por vía de
Bilbao para my casa que como de la mercadería que me imbió de la Nabidad
benía un pedaço en las primeras naos, y lo demás en las otras naos que agora
an benido, que por esperar por tomar el sortimyento junto, no quise ymbiar lo
que bino de primero para Billalón, porque esta negra mercería no es como otros
tratos, que una cosa que falte puede estar hombre asentado cabo ellas. como
por las otras le tengo escrito a v.m., aguo por salir quoanto puedo dello por dar
descanso a v.m. y a mí mismo, aunque me toma el tiempo muy esparcido quel
hombre no puede estar a caballo tan brebe como la boluntad le combida, mas
yo tengo el especial cuydado de cortar el tiempo quanto puedo, por no esperar
a tanto enojar a v.m.
Lo que ay de más y de menos en esta memoria es lo siguiente :
Falta en lo que ay de menos que en una roldana de ojas ay menos i ciento, y
en la roldana no 6, 2 mazos de ylo negro. Ay de más en la roldana no 6, 5 docenas
de ylo crudo, en la roldana no 7, i mazo de ylo negro, 8 gruesas de blanco 6
docenas, 1U de corchetes negros que dello se le ará acreedor y deudor.
De la otra carguazón pasada, hubo algo de menos que la razón dello no se lo
tengo ymbiado por holbido, que de la de mayo se la ymbiaré a v.m., y con esto,
asta ber cartas suyas, no ay que más dezir a v.m. Nuestro señor goarde y prospere su muy noble persona con la señora e hijos.
De mi esposa le ago saber ba pesándose de su preyñadiz que la tiene con
mucho descanso que, aunque ba entrando en los siete meses, no recibe más pena
que si no estubiese preyñada, que creo [que] ayuda, después de Dios, la mucha
gloria que tiene en sí, y el mucho fabor de regalo que le dan sus padres y deudos ;
porque de todo se olguará v.m. se lo escribo ; ella vesa las manos de v.m. y de la
señora mil vezes, y así Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
56. Lope de Esparza 54 à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 2-VI-1541
(Leg. 9216-II, f° 49).
Comptes.
Somos en Medina de Ríoseco 2 de junyo. La copia asta aquí le ymbié con una
posta de feria de Villalón ; bien creo para las horas v.m. las aya recebido, y si no,
ésta serbirá en falta della. Dentro de ésta será una carta de mi señor Rodrigo de
54 Neveu de Rodrigo de Espinosa. Né en 1520, il figure en 1561 parmi les exportateurs
de laine de Pampelune (ARN, Papeles sueltos, no 29, carpeta 17).
01 Brumont-Priotti.indd 178
22/04/14 09:01
Identités marchandes
179
Espinosa que me la [ha] ymbiado de Pamplona para que de aquí la encamine, el
qual está muy bueno y besa las manos de v.m. Las quentas que v.m. a ymbiado
las he recebido ; por lo mucho que [he] tenydo que azer en esta feria no las [he]
visitado. En visitando, daré abiso a v.m. del bien estar y así, no ai cosa de nuebo
que azer saber a v.m. Nuestro señor goarde y prospere vida y estado de v.m.
como por v.m. es deseado y quedo
Veza las manos a v.m.
Lope de Esparza
57. Juan de Arrieta à Miguel de Añués, Bruges, 14 -VII-1541
(Leg. nº 211695, fº 721)
Arrieta ne veut plus payer pour Antonio de Añués. C’est aussi le souhait
des membres de sa famille. Pour l’honneur de la famille, les Añués doivent
honorer les dettes d’Antonio. Arrieta demande à être payé.
Jesús, en Brujas a 14 de jullio 1541
Señor,
A 19 del pasado, escrebí a v.m. y l’embié la cuenta y razón de todo lo que asta
ese día tenía respondido y pagado por el señor Antonio de Añués sobre de v.m.
y después envié a Juan Dongillén a Emberes otro treslado de la dicha cuenta. Y
también escrebí a v.m. que, si quería goardar la honra de su hermano y de su casa,
que probeyese aquá en pagar lo que debe el señor Antonio de Añués y que v.m.
tomase a la encontra todo lo que él tiene para que no se acabase de más perder y
lo sacase destas tierras y lo retirase a nabarra, porque yo no tenía crédito para
más responder ni pagar por el dicho señor Antonio, ni por nadie, que por su
respeto lo he perdido, abisándole que, en nenguna manera, yo no respondería, ni
pagaría más ninguna cosa por el dicho, ni sobre de v.m. de entonces en adelante,
y que vuestra merced probeyese lo que a su hermano y honrra cumplía.
Después, he recebido las cartas de v.m. y del señor abad de San Salvador y
del señor Martín de Añués, y, por todas ellas, me abisan y requieren que sobre
de v.m. yo no pague, ni responda más nenguna cosa por el dicho Antonio de
Añués, mas antes que yo cobre y tome a mi mano toda quanta azienda podiere,
ansí en deudas como en mercaderías del dicho Antonio de Añués para en pago
de lo que yo tengo respondido y pagado por él y que yo le ymbíe la cuenta de
todo de mi mano por los respetos y causas que v.m. escribe.
Dios sabe que lo que he echo a sido por conserbar la honrra de su casa y de
su hermano, perdiendo mi crédito y amigos por ello, y pésame que este pobre
mancebo tenga tan mal recaudo y la casa de v.m. ganará poca honrra en él, y
pues v.m., seyendo su hermano, no quiere remediarlo, menos es razón que yo lo
aga ; y ansí le prometo mi fe de no pagar ni reponder más ninguna cosa por el
dicho Antonio de Añués sobre de v.m., ni sobre dél, pues v.m. se converta dello,
yo también, aunque abría de mirar más a su honrra y de sus antepasados, que
yo estimaba que v.m. lo sacará d’aquí con honrra, pagando todo lo que él debe a
los pagos de feria de junio, tomando al encontra todo lo que él tenía y retirarlo
a la tierra, donde serbiera bien a v.m. que, según tiene yngenio, fuera para darle
descanso y, con el mal que abía visto, trabajar mejor.
Y, pues ansí es, aquí embío a v.m. la misma cuenta que le tengo embiado de
todo lo que por su hermano y sobre de v.m. tengo respondido y pagado asta
01 Brumont-Priotti.indd 179
22/04/14 09:01
180
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
agora, escrita de mano de Gerónimo Cruzat ; por ella, verá lo que se me debe.
Suplico a v.m. me probea ante con ante como sea pagado, porque tengo necesidad para cumplir con lo que debo, que sabe Dios el trebajo que tengo por su
hermano y por v.m., que no yziera más por mi padre si bibiera, y no es razón que
por ello pierda yo. Esto le encomiendo mucho.
Estas cartas mandará embiar a quienes ban.
La señora biuda de Herdara le besa las manos y le suplica de allá en sus
pleitos la favoresca. Y pues le tengo escrito largo por ésta, ceso. Con tanto,
nuestro señor prospere y guarde a v.m. como lo desea.
58. Juan de Arrieta à Miguel de Añués, Bruges, 21 -VII-1541
(Leg. nº 211695, fº 721v°)
Somos a 21 de jullio 1541.
Ésta es copia de otra embiada ; en falta de aquella serbirá ésta y no ay que
más dezir sino refirmar todo lo sobre dicho y suplicarle mande dar horden como
yo sea pagado porque tengo necesidad de lo mío y porque soi cierto que ansí lo
ará, ceso. Xpo con todos.
Al servicio de v.m.
Juan de Arryeta
59. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 6-VIII-1541
(Leg. 9216-II, f° 50).
Achat de marchandises à d’autres marchands, mais les marchandises n’arrivent pas à temps pour la foire : les lettres de RE sont protestées. Fugger et
Welser prennent tout l’argent de la place : nombreuses difficultés pour beaucoup de marchands. Demande de crédit trop tardive. Espoir pour les foires
suivantes. Quelques ventes à la foire, petite commande. Comptes : quelques
différences. Relation de lettres de change.
Ihesús, en Medina del Campo 6 de agosto de 1541
Señor,
Abrá 20 días que llegué en esta feria, y antes que partiese de Pamplona escribí
a v.m. largo en respuesta de las suias. Después he allado dos cartas de v.m en
poder de mi criado de 30 de mayo y de 27 de junyo, a las coales responderé a lo
que aze al caso.
La cargazón de las 180 £ que a empleado en la de Pascoa biene bien la cuenta
de las mercaderías, sino que las yleras están aún por recebir, que dello se le aze
acreedor. Beo lo mucho que me carga la mano en esta feria se matasen todo lo
que sobre mí a tomado, de que le ago saber a v.m. que yo tenía por cierto sería
así, tubiendo cuenta con los recibos que tenía para esta feria, y así allará v.m.
en las de Villalón que le escribí me cerrase toda la cuenta que devía de media
Coaresma y de Pascoa, y se tomase todo para aquí porque, como digo, me [he]
allado para poderlas pagar, mas v.m. sabrá que en esta feria de Villalón abía
buena benta en toda suerte de lencería y de como fui en Pamplona, andado
01 Brumont-Priotti.indd 180
22/04/14 09:01
Identités marchandes
181
algunos días, me binieron a ofrecer unos bulderos que suelen andar allá si quería
dineros para esta feria de mayo donde heché cuenta que, sin poner dineros de mi
casa, tenía lugar para en este medio de mayo de azer la emplea ; con la misma
azienda, pudiera pagar el dinero, donde les tomé 3200 ds., los coales a la hora
puse dilijencia para azer la emplea, y se yzo que la ropa estaba presta para en fin
de junio que benía alcansar a buen tiempo para la feria y asertaba bien en ello
según la falta que a hubido.
Mas soi tan dichoso que el tiempo no les a aiudado, donde me quedo con
daño del ynterés como de la fruenta para con v.m., que no he podido pagar
enteramente las letras de v.m., que Juan de Leçama a pagado dos letras y Diego
de Carrión otra que montan 2330 ds. sobre protesto. Ya puede ber que puedo
tener, que querría estar por nacer ; yo le ablé a Juan de Leçama y le dixe cómo
no me abía benydo la ropa de Nantes y que me bería en nececidad de tomar a
cambio, y que por coanto v.m. me cargaba la mano tanto que no tomase sobre él
para Flandes, que los tomase para la feria con más que también me escribía v.m.
que el mismo Juan de Leçama me faborecería para ello, donde, señor, dexamos
pasar algunos días donde en este medio dentro de un día el Fúcar y el Bélzer
tomaron todo el dinero que abía en la plaça, que un ducado por otro no se
allaba durante dos días por darlo de su mano con más ambre, donde baxaron de
365 que yban los cambios a 350 y esto no querían dar sino a personas señaladas
que no pasaban de dies ho doze personas, donde toda la otra jente se [ha] allado
degollado que no se an podido pagar unos a otros y se an protestado hartas
cédulas de hombres de bien, porque bea que buena hobra an echo estos señores
y la paga que ellos merecerían. bea v.m. que el mesmo Juan de Leçama no podía
remediar la letra de 700 ds. que Diego de Carrión paga, porque bea el trabajo
tan grande que anda coando él no a podido aber. es la pena tan grande que
recibo de la afruenta que tengo con v.m. que no me falta sino tornarme loco que,
plegue a Dios me dé paciencia y así le suplico aya v.m. Tengo el enojo dublado
que las letras baian [al] protesto y esto cáusalo por enojo que a pasado entre
Juan de Leçama y mí, que no quiso que yo las pagase sino él sobre protesto. No
pensé que el enojo pudiera bengar en darme esta befa : ello es echo y a todo a
menester hombre remetirse a la paciencia.
Por la más última de Pamplona, le escribí a v.m. me ymbiase crédito en
Hernando Daça hasta 1500 ds. con tomar dos cosas conmigo, lo uno, que
podría ser a falta de tiempo de no me alcansar la ropa de Nantes como ello a
sido, lo otro, porque me temía que, a no andar la plaça no mui ancha, el crédito
se serraría para muchos, donde azía cuenta que con esto que v.m. me ymbiase,
y con tomar algo para la feria, que no me faltaría para cerrar mi cuenta, y beo
acordé tarde de escribir a v.m. que después acá no a benido correo. Yo tengo la
culpa en no escribir a v.m. con tiempo, y cáusalo la confianza que me tenía de
balerme de la ropa, donde en todo me [he] allado atado.
De lo que le devo para otubre, v.m. está cierto se matarán aquí que no yrá
real sobre él y para lo de más para el tiempo aré por estar a caballo por una bes
cerrar todas las cuentas, y quitarse hombre de tantos trabajos. Désta de agosto
puede ser que le remita alguna partida, que la feria nos dirá lo que podemos
azer ; como a estado represada la ropa que abía de benir para esta feria por falta
de tiempo, y con lo que más se aparejará para agosto, tengo en mí que sobre
mucha falta abrá abundancia de ropa, donde no es menos que no fíe cada uno ;
como digo, la feria nos dirá lo que se podrá azer, que yo tengo el cuidado más
que nadie de dar fin de serrar cuenta con v.m. y bencerme de la cudicia de esparsirme, más en ber lo que he bisto esta feria por mí y por otros, pues monta que
los recibos desta feria no se an pagado enteramente, sino cada uno quitándonos
01 Brumont-Priotti.indd 181
22/04/14 09:01
182
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
un jarrete y algunos dexar de benir a pagar que todo se nos cae a cuestas a los
que andamos en estas ferias a derramar la azienda en unos y en otros.
En esta feria ha hubido poca ropa de allá y así es menester según lo que pasa ;
así hemos despachado alguna parte de lo biejo aunque fiado por estos días de
Dios. Todabía se nos queda parte de bender donde ai nesecidad de traer algún
sortimiento para vender uno con otro, donde será aquí una memoria de poca
cosa y esto beo abía de ser ymbiado antes de agora, mas, como no le combida
boluntad para ello, me parece ymbió por fuerça por mercaderías de ber los
cambios de allá andan tan mortales y las [letras] de acá tan sin probecho, mas
como beo que si tengo de bender lo biejo ho asentar cabo ella, no puedo azer
menos de ymbiar por algo y es menester que v.m. me aga merced que, aunque
sea por fines de feria, lo aga cargar en alguna nao que quedará reçagada desta
feria de junyo, que esperar a la de setiembre [es] tarde, que nunca alcansa a
tiempo para negociar en la de otubre, que todas las bentas destas ferias son al
principio, porque cada uno biene él que más antes puede, y en esto no ba más
de quererlo v.m. mandar y poner dilijencia, que, en ser poco, presto se puede
cargar.
Las cuentas que v.m. me a ymbiado las he visitado y las partidas las allo
buenas, sino que en el cerrar de la cuenta allo diferencia, que no sé en qué ba a
dezir ; acabado que sean los negocios, las tornaré a bisitar, donde veré donde ba
a dezir este yerro, donde le daré abiso a v.m. que no beo donde pueda aber yerro
que no esté claro, y con esto no ai que más dezir a v.m. y así ceso con rogar a
Dios nos dé paciencia a todos, y más goarde y prospere su noble persona.
Aquí será la relación de las letras que por v.m. he pagado y e tomado a
cambio sobre dél que dello me ará acreedor y deudor. Así bien me ará deudor
de lo que se pierde de aquí para allá en los 2330 ds. y la razón dello me ymbiará
para que lo asiente a su cuenta, y con esto Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
(au dos) :1541. De medina del Campo, de 6 de agosto, recibida a 26, de Rodrigo
Despinosa
Pieza adjunta : relación de letras de cambio
1541
El señor Arnao del Plano, cuenta de feria de mayo, deve :
– en 30 de julio : 510 ds. 1/5 son por una letra que pagué a Alonso Pesquier
– este día 700 ds. son que pagué a los herederos de Alonso Dastudillo 55
– este día 282 ds.1/2 son que pagué a Francisco de Dueñas
– 200 ds. son que pagué a Juan de Teça
– este día 744 ds. 2/3 a Juan de Berasturi
– este día 300 ds. a Francisco de Cucho
– este día 100 ds. a Diego de Retana
– este día 700 ds. a Lope Gallo
– 3 587 ds. 1/3
1541
A de aber en dicha feria :
– 1000 esc. a pagar a Diego Méndes, recibidos de Francisco Corsini
55 01 Brumont-Priotti.indd 182
D’une famille de négociants de Burgos.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
183
– este día 757 esc. 7 £ 7 s. 7 di. a pagar a Juan Donato, recebidos de Juan
Bautista Beloti
– este día 282 esc. 12 s. 5 di. a pagar a Bernardo Cardueri, recebidos de Juan
Bautista Beloti
– este día 133 esc. 3/12 ½ a pagar a Pedro de Çuaço, recebidos de Juan de Sojo
– 2 173 esc. 3/12 ½
60. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 11-VIII-1541
(Leg. 9216-II, f° 54).
Lettre acceptée. Pas de commande car argent cher et mauvaises ventes : RE
écoule la « vieille » marchandise.
Ihesús, en Medina del Campo 11 de agosto 1541
Señor,
Ha 4 días que dimos las cartas a este correo y le an detubido negocios de
algunos de día en día, y en este medio an benydo cartas de allá donde se a detubido más. Állome con una de 30 de julio de v.m., a la coal responderé breve.
Beo me dize aya de rematar lo que tomó para esta feria sobre mí, donde me
remito a la otra carta, como a causa de la cudicia, la afruenta que recibo con
v.m., y no menos tengo yo deshonra que plegue a Dios me dé paciencia.
Beo, señor, cómo a tomado para la de otubre 3000 ds., los coales se pagarán
con honor y se rematarán aquí, porque le sea abiso a v.m. que otro dévito no
tengo para allá, lores a Dios.
Así bien beo, señor, que por allar de buena emplea me ymbiará un fardel ho
dos de holandas, de que, señor, está bien.
En coanto a lo que se marabilla no aber ymbiado memoria para ésta de junyo
antes dagora, no se marabille v.m. según andan las mercerías fiados por año y
día, y después benir de allá las cédulas tan presto como las mercaderías, y benir
el dinero como a benido asta agora, donde [a] la causa no me arma de ymbiar,
si no es sortimiento y despacho de lo biejo, maiormente con ber lo que a pasado
esta feria, que tantos hombres se an bisto la barba en el hombro, que tienen
bien de comer, a causa desta buena jente del Fúcar y del Bélzer, y aun hoi este
día andan con trabajo asta los cambios, que, como están cargados de unos y de
otros, están con trabajo. Dios lo remedie todo. que arta desesperación pasa por
todos, y cumple, con ber lo que a pasado aquí, de mirar adelante y recojerse, y
con esto ceso. Nuestro señor goarde y prospere su noble persona, y así Cristo
sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
01 Brumont-Priotti.indd 183
22/04/14 09:01
184
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
61. Grabiel de Añués, abbé de San Salvador de Leyre, à Juan de Arrieta, Leyre,
14-VIII-1541
(Leg. nº 211695, fº 570vº.)
Promet d’aider son frère Antonio de Añués.
Noble señor,
Por lo que Antonio de Añués mi hermano me a escrito, e savido las buenas
hobras que de vos, señor, ha recibido, que en verdad nos queda mucha obligación de ello y por mi parte, yo las conoceré toda mi vida y en todo lo que pudiere
azer por él será a mí hazerme la mayor merced del mundo. Yo os pido, señor,
por merced lo tengáys por encomendado. Allá va Joan Donguillén, presente
portador, el quoal os dirá, señor, de mi parte la intención y voluntad que yo
tengo. Pídoos, señor, por merced le deys crédito en todo y por todo a lo que de
mis partes os dixiere y en aquello tengo por vien de azerlo por las causas que él
le dirá ; por nenguna cosa abentura en ello quanto más que adelante, aunque el
dicho mi hermano Antonio no le quedasse sino la camissa, siempre le ayudaré
en todo lo que pudiere como a hermano mío y pues el portador es Joan Donguillén a él me refiero en todo y por todo, y Nuestro Señor cumpla lo que vuestra
merced más desea.
De Sant Salvador de Leyre a 14 de agosto 1541.
A lo que, señor, mandáredeys, muy presto
Don Grabiel de Añués, abbad.
al muy noble señor, el señor Joan de Arrieta, en Brujas
62. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Pamplona, 3-IX-1541 56
(Leg. 9216-II, f° 55).
Naissance du fils de RE : retour à Pampelune. Différend avec Juan de Lezama
au sujet des lettres protestées. Projets pour recouvrer les créances et payer son
dû à AP. Liste des dettes de RE. Dernière commande.
Yhesús en Pamplona 3 de setiembre de 1541
Señor,
[Con] el correo de despacho de la feria escriví a v.m. largo y tamvién dexé
otra copia al moço que lo embiase con el segundo correo que fuese.
Así por ésta no abrá mucho que le dezir, y será sólo por dezir a v.m. como
yo salí de la feria con yntençión de yr a Vilvao derecho, por sy mi ropa había
benydo y dar prisa a lo embiar a la feria, y topé un correo en el camyno, que mi
suegro me lo embiaba con las nuevas de cómo my muger estaba parida con un
yjo, aunque ella estaba algo pesada con el recio parto que tubo, donde, señor,
acordé de embiar el moço con cartas para mis gentes me embiasen la ropa a la
ora, y con esto acordé de remetirme a ber my casa donde, señor, yo allé buenos
a mi muger y al yjo, lores a Dios.
A la partida, ablé con Juan de Sojo y le dixe que como pagaron las dos letras
entre Juan de Lecama y él ¿porqué no pagaron la otra ? ¿porqué dexaron que
pagase Diego de Carrión ? Él me respondió que el dinero dello, de las tres letras,
se buscó entre los dos y quedó de acuerdo que Juan de Leçama los pagaría y
56 01 Brumont-Priotti.indd 184
Cette lettre est en assez mauvais état.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
185
que sabido le pesaba en la ányma, y que Juan de Leçama no avía echo como
quedó entre ellos de acuerdo, de que, señor, yo no entiendo los fines deste
ombre ; contentarse debía con lo que se dexó publicar a todos los de Vilvao de
cómo mis letras avía dexado protestar, no podiendo pagarlas, y que él los avía
pagado sobre protesto, syn que más las publicase que, a más de me dar a mí más
afruenta, no sé qué onra le daba a v.m. que dexase de pagar la otra letra que
benyese a noticia de Diego de Carrión, que a dezir dineros le faltaba, porque,
cierto a más que él y Juan de Sojo tomaron todo el complimiento, que él tenía
dineros del señor tesorero, y fuera desto, él podía aber dies myll ds. con esta
fama que todo el depósito del señor tesorero queda en él. Mas yo veo que no
se atrebió de pagar él sólo las letras de v.m. syn compañía, dando a entender a
Juan de Sojo que los podía allar a cambio, pues monta que le falte de [amosar]
el capítulo de una carta que v.m. me escribía de que [pague] por mí para la feria,
que me respondió que tal cosa v.m. [no escrevía], donde yo me tengo por cierto
ser ello así < > de v.m. seguro fuera de mí, así berá v.m. por < > donde consta
que no quiso pagar las letras de v.m. el < > de Juan de Sojo.
Días ha que yo le yba entendiendo, [él] esperaba este día de berme en esta
afruenta por quitarme el crédito y, sy las vezes que ha echo por mí es por lo que
v.m. le < > y con todo esto no lo yziera, que puede creer, syno para [qué] necesidad de v.m. su hombre alla, que otramente antes de agora lo yziera lo que ha
echo ; después de echo los negocios de la feria, me andaba untando los cascos,
donde pueden [decir] del urtar el puerco y dar los pies por amor de Dios ; por
ende, no le aga creer con razones dulzes. Yo le [prometo] a v.m. que lo que ha
echo por el señor tesorero, no lo yzo syno por apoderarse del depósito algunos
años [por] tener grano que no tubiera día en baler coal hél hes, < > le dé Dios.
Señor, bisto la barba al hombre, yo ando de ponerme coanto puedo redondo
que, pasada la [feria], entiendo de correr tierra por unas partes y por otras en
estos alçados que me deven lo que Dios sabe, que por estar recio no he quisido
azer cosa, que a las oras me ubieran pagado algunos dellos algunas pagas, donde
está todo muerto y más pedido, y tanvién lo que deven del tiempo de Pedro
Eraso, de más de 1500 ds. todo tengo en pleyto y en quiebra, que lo quisiera
ubiera llebado la mar, por no tener el enojo que tengo. Así, señor, porque tenga
lugar para negociar y tomar descanso, yo he acordado de atreberme a v.m., que
lo que le debo fuera de lo que tengo de pagar los 3000 ds. en esta feria de otubre
que ésta de setiembre se balga para la de junyo y, de allí, se valga para otubre
que para entonzes me alle a caballo que en todo me ponga libre y con descanso,
y esto a de azer por me azer merced, porque me dé lugar que pueda negociar los
pleytos de < > no correr todo lo de Castilla, que por negocios uno por otro [se]
me pasan los tiempos y no puedo tener tiempo para azer < > ; también fuera
desto tengo depuesto unas blancas aderezadas en ciertos molinos, que no me
puedo desazer [hasta] la de otubre 542, donde en todo estoy embarasado. Fuera
desto ombre tiene las mercaderías viejas que los [ha] de fiar por tiempo, donde
no me puedo baler de un real al presente, que lo que me deven para otubre con
lo de la ropa vien abré menester que, fuera de v.m., tengo de pagar en agosto
1300 ds. que los tomé a cambio, que me los dio Renaldo Estroci 1000 ds., a
prestar otros tantos para otubre y del Fúcar 300 ds. ; por amistad me los dieron
al cabo de la feria, que más lasería tenía de lo de v.m., aunque bien los 700 ds.
son que los pagué por amygo, que no tubiendo para mí, boy tomar por otro,
débito. Como digo, señor, todo esto tengo de dar fin esta feria, que le doy la
razón de todo asta un maravedí ; por ende, pues, es ya tiempo de recojer. Todo
hombre tiene necesidad de alibio de sus señores y amygos que para tales tiempos
son. Por tanto, en esto, v.m. me ha de azer merced de lo azer con corazón muy
01 Brumont-Priotti.indd 185
22/04/14 09:01
186
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
abierto, que me ponga alegre y en obligación con lo demás, y con esto no se me
quedará vengado Juan de Leçama y así le suplico no departe de mis cosas ni
en vien, ny en mal, que como sabe que ésta no le a de azer probecho. Él se me
amosará a mal coanto pudiere, y con esto no ay que más dezir a v.m. Nuestro
señor goarde y prospere su noble persona con la señora e yjos.
Yo traxe una copia de la relación que pagué esta feria por v.m. y de lo que
tomé sobre v.m. y tanvién una copia de lo que le tengo embiado a pedir para
sortimiento de las mercaderías viejas. Séale aviso que yo no le tengo de embiar
a pedir ylo de ropa asta la de junyo que benga para otubre por no entender en
nada de allá, syno, como digo, dar fin a lo rezagado y tanvién en los pleytos que
tengo aquí, que en todo como digo aré por vien, aunque sea perdidoso, y dar
tiempo, y con esto Cristo sea con todos.
Al servicio de v.m.
Rodrigo de Espinosa
(au dos) : De pamplona a 3 de setiembre, recibida a 4 de otubre de Rodrigo
Despinosa.
63. Juan de Arrieta à Sancho de Líbano 57, Bruges, 22-XI-1541
(Leg. nº 211695, fº 440.)
Arrieta demande à S. de Líbano de payer une lettre d’Antonio de Añués pour
lequel il s’est porté caution.
Ihesús María, en Brujas, a 22 de noviembre 1541
Señor,
Con Sancho del barco le escrebí a v.m. a cumplimiento y la presente será por
le dezir cómo por una carta que oy he rescebido del señor Arnaot del Plano, me
escribe cómo el señor Diego méndez se queja deziendo que el señor Antonio de
Añués le debe 170 £ de grueso y que no le pagan, y sobre ello yo le escribo al
dicho Añués, encargándole mucho para que le contente. No sé lo que hará e yo
no sé si estoy obligado de pagar en la letra, de pagar no pagando el dicho Añués,
e si él no le paga y be que en la letra que el dicho méndez tiene sobre el dicho
Añués que yo estoy obligado como principal, en tal caso, le ruego, señor, que
v.m. le pague, embiando la letra donde yo estoy obligado e antes que le pague
v.m., mirará la letra si estoi yo obligado e, si estubiere, le pagará cobrando la
letra como dicho es e, si no estoi obligado, no le pague por mí, sino que cobre del
dicho Añués y, de lo que en ello hiziere, me abisará. La carta que le embío para
el dicho Añués le ruego, señor, le dé en mano propia al mesmo y del recibido
della y cómo le a dado, me abisará.
Pídole, señor, por merced que ponga diligencia en cobrar lo que Pietre Escolier debe y lo de los olandeses y la resta de lo de Artabán Belduch.
57 Sancho de Líbano est consul de la « nation de Biscaye » à Bruges en 1549, AMB,
Cartulaire de l’Ancien Consulat d’Espagne à Bruges, Actes civils, registres de Pedro de
Paredes, notaire public de sa majesté impériale (1547-1550).
01 Brumont-Priotti.indd 186
22/04/14 09:01
Identités marchandes
187
64. Juan de Arrieta à Sancho de Líbano, Bruges, 23-XI-1541
(Leg. nº 211695, fº 440.)
Lettres de change : protêt et paiements à effectuer.
Somos a 23 del dicho y, después esta tarde he rescibido una carta de v.m. con
Sesma, con las cartas de España y le tengo en merced de las cartas y los portes
los ponga a mi quenta.
Esta tarde me a embiado a dezir Fernando de Curiel como Diego de Ayala 58
le escribe como v.m. no le [ha] querido pagar lo que yo le debía al dicho Curiel
y que probea del pago. Yo le [he] embiado a dezir que estoy dello marabillado,
porque v.m. me a escrito que a pagado todo lo que yo debía y que su partida con
lo demás que está puesto en las partidas que me a embiados destos pagos e, si
no fuere pagado, le ruego, señor, le contente y que escriba sobre las espaldas lo
que le pagare.
Al señor Sedano, le diré lo que, señor, escribe le diga y, a su carta, no ay que
más responder.
Lo que pagaren los Portugueses por Añués y todo lo que a él le deben por las
letras que le he dado, v.m. procure de tomar a su mano y todo quanto pudiere,
mas le ruego, señor, que procure de cobrar y no pague por Añués syno lo que
estoy obligado y le suplico, señor, lo aga así.
< > para del señor comendador v.m. recibirá lo que acá e pagado porque más
que le pida se lo pagará y lo que yo he pagada por él es de gruesos y las cobrará
embaluado y las ponga en mi quenta,y me abise.
La enclusa bino en la posta de agora para v.m. y con esto a v.m. me encomiendo y Cristo con todos.
A servicio de vuestra merced
Juan de Arrieta
a las espaldas dize : domino Sancho de Líbano en Emberes.
65. Juan de Arrieta à Antonio de Añués, Bruges, 5-XII-1541
(Leg. nº 211695, fº 441.)
Pas de réponse aux courriers envoyés. Arrieta ne paiera plus rien pour lui.
Lui demande de venir pour régler les comptes.
Ihesús maría, en Brujas a 5 de deziembre de 1541
Señor,
Por dibersas cartas, le tengo escripto a v.m. y no tengo respuesta y por duplicadas le tengo escripto por que luego le hiziese benir aquí al señor Pedro de
Bot, pues que v.m. no puede benir y beo que, o lo haze y en todas maneras le
aga benir antes oy o mañana que ansí le cumple para negociar con sus gentes de
buen trato que a tenido.
Con esta posta debe escrebir al señor Miguel de Añués y a los suyos e a Johan
Donguilén para que el señor Miguel de Añués aga lo que se le a escripto con
desengañarles, que si no lo hazen que vuestra merced no se podrá quedar con
honrra e si no proben para esta feria de Nabidad de Bergas que no podrá hazer
58 Les Curiel et les Ayala font partie des grands marchands de Burgos.
01 Brumont-Priotti.indd 187
22/04/14 09:01
188
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
syno o bien faltar a todo su linage, y que no tengan esperança de mí, porque yo
no me obligaré de sola una placa más de lo que estoy obligado sy no cumple el
señor Miguel de Añués lo que se le a escripto.
Con la presente, le embío una carta abierta para el señor Martín Velástegui y
v.m. la lerá y cerrada se la embiará con la posta que agora se parte y le escribirá
lo que más le pareciere y del recibo de dicha carta me abysará.
V.m. procure de hazer su vista lo antes que pudiere y que procure de benyr
aquí con sus libros lo antes que podiere porque lo asiente lo que en estos pagos
se a negociado por v.m., y porque hallaremos todas nuestras quentas y ber lo
que v.m. deberá y lo que para ello tiene que prober al remedio para lo que más
debiere, que yo no sé qué remedio puede tener sy en nabarra el señor Miguel de
Añués no cumpliere lo que se le a escripto y no se obligua para me sacar a paz y
a salbo de todo daño de la manera que se le a escripto, que si esto no lo haze, yo
no sé qué remedio puede aber para que v.m. quede con honrra y, como a hombre
que le toca, a de pensar mucho en ello, de día y de noches que remedio se a de
tener, y sobre ello, no sé que más dezir ata que nos beamos, plaziendo a Dios.
Pídole, señor, por merced, aga comprar una escofia de seda de las suertes que
yo suelo traer y que sea de buena faición y grande y que sea honda de entrada y
me la embiará con el primero y me abisará del coste.
Yo le ruego, señor, me embíe la carta que v.m. recebió del señor Miguel de
Añués postreramente que es la que me embió el otro día y porque querría berla,
le ruego me la embíe con el primero, que, después, yo le tornaré a embiar.
66. Juan de Arrieta à Antonio de Añués, Bruges, 6-XII-1541
(Leg. nº 211695, fº 441v°)
Toujours pas de réponse aux courriers.
Somos a 6 del dicho a la tarde. Yo estoy marabillado como no embía al pedro
de Bot, ni responde a ninguna de mis cartas que le e escripto estos días, aunque
cada día vienen correos, que, en verdad no tiene cuidado y, en cosas que le
tocan, no debería ser tan floxo como lo es y al menos escriba a nabarra a los
suyos con esta posta como dicho es, y Cristo con todos.
Al servicio de v.m.
Juan de Arrieta
a las espaldas es escripto : a mi señor Antonio de Añués en Emberes
01 Brumont-Priotti.indd 188
22/04/14 09:01
Identités marchandes
189
67. Jerónimo Jiménez 59 à Miguel de Añués, Bruges, 19-VII-1547
(Leg. nº 211695, fº 142)
Envoi d’actes notariés. Procès Arrieta-Añués. Victoires militaires de l’Empereur.
Ihesús, en Brujas a 19 de jullio 1547
Señor,
A 15 del pasado resceví una de v.m. bajo carta de Domingo de Ayreta y
con ella tan grand merced quanto es razón en saver de la salud de v.m. y de mi
señora doña Juana y de toda su casa y, principalmente por veer que me mande
en que servirle.
Algunas días ha, escreví a v.m. con pedro de Sola, criado de Nycolás de
Eguía ; creo que mi carta avrá seydo cierta aunque al tiempo que ésta se me
screvió, veo bien no hera llegada.
V.m. manda que con diligencia le embíe la scriptura que va con la presente :
el primer correo que se a ofrecido es él que la lleva. Jaco Raes, notario, ha hecho
alguna dificultad en sacarla, pero, al fin, a venido a hazer lo que deve, por ser
bien pagado. Ella va auctenticada bajo carta que scribe al señor juan fernández
de navarrete 60, a Logroño, con horden que a la hora la embíe a Sangüessa con
propio e así tengo por cierto que lo hará. V.m. me avise de la rescevida.
Otras dos o tres scripturas de transportes que hizo el señor Antonio de
Añués por ante el mismo notario Jaco Raes me pide v.m. : yo las embié con el
sobredicho Pedro de Sola, criado de Nicolás de Eguía, y porque creo que aquellas con ésta avrán seydo muy ciertas, por eso no se embiarán otras copias asta
que v.m. lo scriva. Es bien scusar costas quando son sin provecho.
La carta que se me embió para Miguel de Galipienço, le embié a Emberes
con otra mía, donde dixe que sacadas las scrituras que se le piden, me las embíe
aquí y que le pagaré el coste dellas. No me a respondido asta ahora aunque no
puede negar mi carta ; será possible que en breve lo haga y syno yo le importunaré.
Quedo avisado que Juan Donguillém vendría aquí en breve y según me scrive
v.m. del día de su partida, ya me paresce que <manque une ligne> y con esto
queda respondido a dicha carta.
Yo tenía por olvidado el pleyto que Juan de Arrieta trata contra v.m., specialmente después que v.m. me screvió de Emberes que todas sus cosas estavan
concluidas. Todo hera lo contrario en quanto a esto, lo qual siento más que si
propio fuesse. Siempre dizen que vale más mal acuerdo que buen pleyto, por
ende, suplico a v.m. que para él, no falte por v.m. o si faltare por el Arrieta, en
tal caso no es sino bien huntar las huñas. ¡ Plegue Nuestro Señor dé descanso a
v.m.!
Para allá será viejo cómo su magestad rompió y prendió al duque de Saja 61.
Lo que después ay que hazer saver es que el domingo antes de San Juan vino
Lanzgrave 62 a hecharse a los pies del emperador, suplicándole que fuese servido
59 En 1561, il réside à Pampelune où il apparaît dans une liste d’exportateurs de laine
(ARN, Papeles sueltos, no 29, carpeta 17).
60 Marchand de Logroño (H. Lapeyre, El comercio…, p. 270).
61 Jean-Frédéric Ier, duc de Saxe ; allusion à la victoire de Charles Quint à Mühlberg
contre la Ligue de Smalkalde (24 avril 1547).
62 Philippe le Magnanime, landgrave de Hesse.
01 Brumont-Priotti.indd 189
22/04/14 09:01
190
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
de perdonarle, y que lo que tocaba a su estado él lo pone todo en manos de su
magestad para que haga lo que más fuere su servicio dél. Su magestad lo dio en
prescio a un cavallero y con el Lanzgrave y duque de Saja y parciales se venía a
Ulma a detener la dieta. Nuevas son tan prósperas quanto se podían demandar.
Nuestro señor vida y casa de v.m. prospere.
Besa las manos de v.m.
Jerónymo Ximénez.
Detro désta será una para Jerónimo Ruyz ; suplico a v.m. que se la enbíe a
recado y v.m. me mande avisar de la conduta porque importa.
(au dos) : a mi señor Miguel de Añués, señor de Belver. Sangüessa.
Bajo cartas del señor Juan fernández de Navarrete para que a la ora lo embíe
con proprio.
68. Luis Cruzat 63 à Antonio de Añués, Bruges, 3-VIII-1547
(Leg. nº 211695, fº 141)
Affaires avec S. de Líbano. Envoi d’une jeune fille à Saint-Sébastien. Mort
de trois Espagnols en Artois.
En Brujas, 3 de agosto 547
Señor,
Con dos cartas de v.m. me allo, las dos de una datta de 26 março, la una
recibida en 15 de mayo y la ottra en 13 de junio a las quales por ésta responderé.
Antes de agora quissiera escrebir a v.m. ; helo dexado porque después que
vine astagora no he hestado en Emberes obra de 15 días donde tampoco he
negociado nada porque con quien yo abía de enttender y platicar este negocio es
el señor Sancho de Líbano y porque el señor Madaria que es el principal acedor
está de conttino con el dicho Líbano, y tiene tanta familliaridad, me paresce que
no dexaría de descubrir el negocio al dicho Madaria, lo qual si hiziesse podría
v.m. recibir daño y así no le da parte deste negocio. Lo que me paresce que en
este negocio se debría hazer es que v.m. me ymbiase en sacas o ottra cossa todo
lo que puede dar a lo que determina de darles en nombre de ottro como mejor
le paresciesse y, después, visto lo que v.m. me ymbiasse procuraría de hazer
apuntamiento como mejor podiese que ellos, creo, se conttentarían con poco, y
este es el camino que este negocio abría de llebar y no entender en partidos sin
saber lo que v.m., que todo sería andar al biento, que ellos pidirán todo e yo no
offresco nada sin que tenga de que les offrescer y mientras elle se negocie <….>
ymbía sacas o ottra cossa podría v.m. probeyesse con ymbialle de el retorno o
como mejor fuesse. Esto es lo que a mí me paresce ; si v.m. ottra cossa mandare
me podrá hazer saber.
La memoria de los acredores la he recibido y así no abrá necessidad que me
ymbíe más copias.
De Gerónimo Ximinez se cobraron las dos letras que v.m. me dio sobre él.
63 01 Brumont-Priotti.indd 190
Marchand originaire de Pampelune, né en 1524 (Tribunales Reales, no 184687).
22/04/14 09:01
Identités marchandes
191
La mochacha está muy bonita, en esta flotta que viniere de San Sebastián se
la ymbiaré, que me paresce será mejor porque tome mejor la lengoa de aí y aquí
haze costas y aprobecha poco.
La memoria que pide no se la ymbió, lo uno porque no ay naos y, lo ottro, yo
no cargo ropa ninguna.
Ha días que me escrebieron de Pamplona me escribían con Iohan Don
guillén la qual carta no he recibido y después he rescibido carta de don carlos
de Caparrosso, de parís, y me ymbía una carta para el dicho Juan Don guillén
en que le escribe lo negociado lo que le dexa a cargo, de manera que, según
estas cartas, a más de 40 días debía de aver venido el dicho Don Guillén, al qual
[he] agoardado de día en día muchos días y así oy haze <…> días nos dixeron
personnas ciertas junto de París en Artoes avían muerto tres españoles y los
cuerpos allarón segando unos trigos abrá 15 días, y según donde los allaron los
mattaron la víspera de San Juan y estaban los cuerpos con todos sus vestidos
y vottas y espuelas y espadas syn ottra cossa. Vistos estos yndicios a la ora
ymbiamos, Gerónimo Ximénez e yo, un hombre a parís dirigido al señor Caparosso el sábado que passó. El mensajero será mañana o esse otro día aquí que
<ligne coupée>.
(au dos) : al señor Antonio de Añués, Sangüesa
69. Carlos marzilla de caparosso à Miguel de Añués, Paris, 12-VIII-1547
(Leg. nº 211695, fº 143.)
Mort de Juan Donguillén, serviteur de Miguel de Añués, assassiné en Artois.
Sauf-conduit de la cour de France.
Muy noble señor,
Pésame que yo tengo de ser el embaxador de la triste y desdichada muerte de
Johan Donguillén, criado y más que hijo de la casa de v.m., por amor de Dios
que v.m. lo resciba en patientia. Habemos sabido por una memoria, que yo la e
visto y se la ymbié a Luis Cruzate, mi primo, a Brujas, que está scripta de mano
de v.m., la qual el vicario de la aldea cerca de la qual le mataron, la halló en
su faldriquera y sus vestidos están guardados en casa del vicario, yo e scripto
al vicario que los venda y del dinero se haga algún servicio de finados por su
ánima. También mataron a un Spayñol y al laquet que le siguía juntamente con
el dicho Johan Donguillén.
El salbo conducto de v.m. está en mi poder y fui luego a la corte a hablar al
maestro Francis y al secretario Gensana y me dixeron que era por de más, que
yo hablasse al Rey, porque si no hay un sollicitador asiduo dize que él nunca
se acuerda de nada y dizen más que, con haver sollicitador, havrá grande difficultad de alcançar lo que v.m. pide, sea con dineros, sea sin dineros. Parésceme que v.m. devría tomar la pena de llegarse asta aquí porque la princessa
de navarra siempre sigue la corte y fácilmente alcançaría lo que v.m. pide por
medio de un gentilhombre basco que se llama Haramburu, hermano del señor
de Haramburu, que es él que al condestable govierna, que es aora el rey segundo.
A la señora mi tía beso las manos de su merced y la presente resciba por suya,
y lo mesmo al señor abad y a la señora doña Johana con todos los señores mis
primos y, con tanto, guarde y prospere Nuestro Señor vida y estado de vuestra
merced.
01 Brumont-Priotti.indd 191
22/04/14 09:01
192
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
De parís, a 12 de agosto 1547
Muy cierto servidor de v.m. su primo
Carlos Marzilla de Caparosso
La muerte desdichada fue la noche de Sant Johan entre Amyans y Parys en
Artoys sobre los límites de Francia y Artues y perdone v.m. de la prissa que no
tengo lugar.
(au dos) : Al muy noble señor, el señor Miguel de Añués, señor de belver, en
Sangüessa
70. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, s.d. (1555) 64
(Leg. nº 145095, fº 14.)
Marché et prix de la réglisse : vente et gain possible. Commande réalisée
et prête à être envoyée. Prix des marchandises. Vente de réglisse possible à
Londres.
[Jhesús, en Emberes a… 1555]
[Señor,]
Pedro Darbieto me embió una carta de v.m. para que, conforme a ella, me
gobernase, assí en emplear la memoria de v.m. como en entender en la benta
del regaliz, e assí yo me [he] ynformado de lo que en ello se puede azer porque
yo los [he] tenido otras bezes. Podríanse bender a 4 o 5 personas de 1500 a 2U
quintales y a precio de 12 s. a pagallo dentro de tres o quoatro meses, que aquí
llegase y agoardarían asta el mes de agosto por ello, que bien creo de aquí allá
podría benir y aser no más que 300 o 400 quintales que bien creo se benderá de
13 a 14 s. porque yo lo bendí agora dos años a 16 e agora un año a doze sueldos.
Sobre esto v.m. aga su quenta e si quisiere que lo benda a delibrar me lo abise
para que lo aga.
La memoria se cumplirá para en las primeras naos que partirán ; éstas
de Copetillo y zabras no a abido lugar ; e todo lo que v.m. fuere serbido me
puede embiar a mandar porque lo aré de muy buena boluntad porque Pedro
de Arbieto, mi compañero, y el señor Jacobe de Ugaz me lo encargan mucho e,
con lo dicho, para no serbir ésta por más, ceso. Nuestro señor, etc. A los señores
Esteban y Lorencio de Monrreal suplico a v.m. les dé mis besamanos.
Cámbiase por Villalón a 58 gruesos. Bale, cera, la buena de 20 esc.1/2 y 21, e
la no tan buena de 19 esc. a 20 ; sargas de anascotes, 47 s., tunez, 7 £ 2 s., hultrafinos 6 £ 6 s. ; los gubiletes e todo lo demás, será tal que v.m. terná contento.
A servicio de v.m.
Pedro de Arbieto e Miguel de Gámez
Es copia de otra.
En Londres, se podrían bender otros 1000 quintales de regaliz a 12 s. quintal ;
por tanto v.m. no dexe de comprar todo lo que allare, siendo bueno, que el
64 Sans doute s’agit-il de la lettre du 18 novembre 1555 dont il est parlé dans celle du
17 mars 1556 (infra, no 73)
01 Brumont-Priotti.indd 192
22/04/14 09:01
Identités marchandes
193
dinero que por nuestra parte fuere menester Arbieto se lo dará o yo abisaré a
otro se lo dé.
(au do)s : A mis señores Juan y Esteban de Aquerreta, en Pamplona ho en Bilbao
a mi señor Jacobe de Ugaz a que se la embíe.
71. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 7 -XII-1555
(Leg. nº 145095, fº 15.)
Pedro de Arbieto et Gámez forment une seule et même compagnie. La nef de
Capetillo n’est pas partie. Commande : mercerie envoyée, mais pas les gobelets, trop chers. Prime en Flandre sur l’or et l’argent. Réglisse : prix, gain
possible. Prix des marchandises. Envoyer du réglisse : vente assurée
Jhesús, en Emberes a 7 de deziembre de 1555
Señores,
Por una carta que el señor Juan Aquerreta escrebió a Pedro de Arbieto, el
qual me la [ha] embiado, he bisto lo que le escrebió sobre el regaliz e lo mesmo
por una memoria que me a embiado, e bisto el concierto que con vs.ms. a hecho
e por ser Pedro de Arbieto e yo compañeros e una casa, escribiré yo a vs.ms.
de aquí lo que se ofreciere de aquí adelante e vs.ms. me tengan por su serbidor,
porque todo lo que vs.ms. me embiaren a mandar, aré de buena boluntad,
porque assí me lo encarga dicho Arbieto e assí, diré en ésta lo que aze al caso,
dexando ofertas aparte e remetiéndome a las obras.
En una nao de Ochoa de Copetillo escrebí a vs.ms. con pensar ubiera partido
e assí bisto que no parte e que se ofrece correo, acordé de escribilles la presente.
Quanto a la memoria de vs.ms., yo embié en estas naos al señor Jacube de
Ugaz, mercerías de la mesma suerte que vs.ms. las piden e de otras suertes, e
dellas podrán vs.ms. tomar las que más a propósito les biniere. Las yleras no
quieren poner en cada bala 5 docenas de cada suerte, sino 10 dozenas porque
dizen les es gran trabajo, e assí, yrán seys balas a 10 dozenas en cada una de
la mesma suerte que vs.ms. las piden ; e todo lo demás yrá sin eceder punto,
eceto los gubiletes, que me marabillo vs.ms. los quieran, costando, llebándolos
de aquí, un tercio más de lo que en Medina del Campo les costaría, e no los
embiaré asta que vs.ms. me escriban si los quieren sobre ber les costarán el
1/3 más que allá ; porque beo todos los que pueden traen acá plata e oro para
bender por el probecho que en ello se aze que, como digo, quisiéndolos, me lo
abisen, que yo los embiaré.
Quanto al regaliz yo lo e tenido otras bezes e sé lo que es : de presente bale
doze sueldos quintal y en Londres no bale que 10 s. según beo por la de v.m. ;
bendiéndolo a 12 s. quintal se ganan dineros e se benderán 2000 quintales ;
por tanto vs.ms. lo compren en todo caso, que siempre baldrán estos 12 s. de
contado e me abisen con el primero si quieren benda a delibrar dichos 2 [mil]
quintales bien lo podré azer.
Çafrán bale 13 s. la libra, tafetán duble de Granada, 4 s., e lana de toda suerte
se bende muy bien a Brujas y tiene requesta estos días. Otra mercaduría no ay
que aga al caso por acá ; aquí balen sargas de anascote, 46 s. ; cera de 19 esc.1/2
a 21 según la bondad ; fustanes de Osburque 65, 9 s. 3. Cosa de mercerías están
65 Augsbourg.
01 Brumont-Priotti.indd 193
22/04/14 09:01
194
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
también en estima porque no se aze tanto quoanto solía. Qualquiera cosa que
vs.ms. bean ay probecho pueden pedir, que todo se les embiará.
Regaliz no dexen d’embiar todo lo que pudieren aber, que todo se benderá e
con lo dicho no ay otro que les abisar.
Cámbiase para Billalón de 59 a 60.
72. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 30-XII-1555
(Leg. nº 145095, fº 15.)
La marchandise n’a pas été consignée à Miguel de Beroiz, car l’avis est arrivé
trop tard. Réglisse : sans changement.
Somos a 30 del dicho. La de arriba es copia de otra embiada el día que pone
por Yngalaterra. Después lo que más ay que dezir es que e recebido otra copia
de la mesma e por ella dize se consine en San Sebastián a Miguel de Beroyz 66
e no se podrá azer desta bez por benir tarde el abiso, pero por la otra memoria
que vs.ms. me embiaren se consinará al señor Beroyz para que aga las boluntades de vs.ms., que les sea abiso.
Quoanto al regaliz, no ay que dezir, sino afirmar lo dicho ; fierro bale de
7 s. 4 a 7 s. 6, lo de la Probincia 67; grasas de ballena baldrán a 13 s. tonel y, con
lo dicho, no se ofrece otro que abisar a vs.ms. N. S. guarde y prospere bida y
estado de vs.ms. como desean.
Besa las manos de vs.ms.
Miguel de Gámez.
(au dos) : A mis señores Juan y Esteban de Aquerreta en Pamplona.
Francaporte.
73. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 17-III-1556
(Leg. nº 145095, fº 16.)
Vente de la réglisse perturbée par la trêve. Commande envoyée en partie.
Marché de la laine : envoyer de la bonne qualité. Pénurie d’alun et solutions.
Prix des laines. Safran.
Jhesús, en Emberes a 17 de março de 1556
Señor Juan de Aquerreta
Señor,
A la ora e recebido la de v.m. de 26 de enero en respuesta de la mía de 18 de
nobiembre a la qual responderé por esta.
Quoanto al regaliz, bisto que se trataba de la tregoa 68 y que no tenía respuesta
de v.m., cerré la benta de 500 o 600 quintales a precio de a 12 s., a pagar dentro
66 Un des marchands les plus importants de cette ville.
C’est-à-dire le Guipúzcoa.
68 La trêve de Vaucelles, signée le 5 février 1556 ; sur les conséquences de cette guerre
sur le commerce franco-espagnol, F. Brumont, « La Compagnie du sauf-conduit…. ».
67 01 Brumont-Priotti.indd 194
22/04/14 09:01
Identités marchandes
195
de tres o 4 meses que començaré a recebir la mercadería y a dita muy buena.
Agora con esta tregoa, asta ber como se ponen las cosas, nenguno se quiere
meter en ello e assi, aunque embíe v.m. más de 500 o 600 quintales no ba nada
en ello ; todabía yo les tornaré a ablar y de lo que se pudiere azer, abisaré a v.m.
con un correo que partirá dentro de 3 o 4 días ; y asta 500 quintales no dexe de
embiallos pues que tengo hecha la benta y, para el año benidero, yo abisaré a
v.m. con tiempo lo que en esto y en sacas y açafrán se podrá azer y no dexaré de
escrebirle con todos los que de aquí fueren porque no soy nada pereçoso.
Si Juan de Bilº [Bilbao] no le a escrito tan a menudo como v.m. quisiera, es
porque ya no entiende en negocios, que yo e bibido con él 5 años y quoanto tenía
negocios y se le daba por ellos, bien a menudo escrebía y de que le aya probeído
lo que le debía, a echo en ello como era obligado, que justo es que él ni nenguno
no tenga lo ageno.
En lo que v.m. dize que se llegaría a ber si se puede aber más regaliz, digo que
aunque se aya comprado no habrá que perder en ello.
Qoanto a la memoria de v.m., parte della fue en Martín de Landa y Guillén
de Londres que sabemos llegaron allá a 7 del presente y no fue el tonel donde ban
los alfileres, ni lo demás que v.m. tiene pedido por no querer tomarlo, que, como
eran dos naos pequeñas, se cargaron de presto y no quisieron tomar nenguna
pieça grande y, aunque los quise azer fardelicos pequeños, no ubo lugar, e assí
ba el resto de la memoria en esta nao de Rodrigo del Castillo questa presta por
partir con el primer tiempo, en la qual nao embío de 700 a 800 fardeles de ropa,
e a Pedro de Arbieto escribo e a v.m. todo lo que quisiere dello, y la memoria
que v.m. dize embiará se complirá con más todo lo que embiare a mandar, e se
embiará de aquí adelante consinado al señor Miguel de Beroyz por que aga la
voluntad de vs.ms.
Tocante a las 100 sacas, beo lo que v.m. me dize ; yo me informaré dello y
le abisaré con el primero, que ariba digo lo que se a de azer, y olgará v.m. ; me
avisará el precio de la lana, porque unas que solía embiar Esteban de Monrreal
a Juan Grillo Descalada agora 4 o 5 años era muy ruyn azienda porque benían
llenas de roña y mal labadas e assí no podía aber salida dellas, no ostante esto,
bien creo v.m. esté al cabo de cómo se an de adreçar y abíseme con el primero
el precio de lo que cada cosa bale, que lo mesmo aré yo con el primero y siendo
cosa que bale la pena entenderé más en ello y yo proberé a v.m. todo lo que
embiare a pedir que sea a su contento y sin que falte nada siendo cosa que se
aya en la tierra.
Qoanto al alumbre, beo lo que v.m. dize y pluguiera a Dios que nos ubiéramos carteado agora 5 o seys meses como agora, porque balía aquí 50 ds. el
quintal porque no abía libra dello, y, en esta tierra, no pueden pasar sin ello,
porque es tan necesario como el pan y además de los tintureros de paños, no ay
género de mercadería que aquí se aga que no entra en ello alumbre, y, bisto por
su magestad que a nengún precio y el gran daño que la tierra recebía, ymbió al
marqués de Los Béles 69 y a los demás que tienen el alumbre y a echo concierto
con ellos por que embíen a esta tierra cada año e, assí, lo que balía 50 ds. agora
6 meses bale agora 4 ds. y medio ; por tanto, si v.m. lo puede allá bender a 6
ds. abisémelo que yo le embiaré lo que quisiere y, con lo dicho, porque con el
primero escrebiré a v.m. lo que más se ubiere que le abisar, por ésta no ay que
más dezir. Nuestro Señor guarde y prospere bida y estado de v.m. como desea.
Después descrita asta aquí, me [he] ynformado de las sacas que v.m. suele
azer y me dizen que son 3 suertes, que bale la más fina de 42 a 44 gruesos clabo
69 Luis de Fajardo, marquis de Los Vélez.
01 Brumont-Priotti.indd 195
22/04/14 09:01
196
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
y la segunda suerte de 35 a 37 y la tercera de 30 a 32, y que si salen una con
otra puestas en San Sebastián de 13 ds. a 13 ½ cada saca, se pueden tomar.
Sobre esto, v.m. me abise lo que pasa y allándose a este precio o dende abaxo
las aga v.m. señalar, y v.m. puede pedir las mercaderás que quisiere que yo se las
embiaré a su contento.
Açafrán de Aragón bale agora de 14 a 15 s. lb. Bea v.m. si ay allá cañafístola
porque bale aquí de 24 a 30 placas la libra y 50 s. el quintal donde solía baler
30 s. A Monrreal solía embiar Juan de Bil° muchas drogas ; abíseme si se entremete v.m. en ello porque quandoquiera cosa que v.m. quiera lo embiaré. Nuestro
Señor etc.
74. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 20-III- 1556
(Leg. nº 145095, fº 16.)
Commande envoyée. Grâce à la trêve les commandes seront mieux exécutées
à l’avenir.
Somos a 20 de março.
La presente es copia de otra y después recibí otra copia de la que en ésta
respondo, y no ay que dezir de afirmar quoanto ba dicho en ésta y cómo el resto
de la memoria de v.m. ba en Rodrigo del Castillo, y de aquí adelante se embiará
todo junto y con mejor orden e consinado todo al señor Miguel de Beroyz, que
asta agora no hemos echo cosa a derechas porque no allábamos cosa sortida,
porque los carros donde las traen an serbido en la guerra lo más del tiempo, e
aun los oficiales que azen las mercerías agora con la tregoa buelben a sus casas,
e assí abrá hombre lo que pide y la memoria que v.m. ymbiare aunque sea de
1000 £ yrá por mejor orden que a sido este poco y sin que falte nada e con lo
dicho, porque cada día escribiré lo que más ubiere, ceso. Nuestro Señor etc.
75. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 16-IV- 1556
(Leg. nº 145095, fº 16.)
Commande expédiée à Saint-Sébastien. Attente de la réglisse. Laines. Prix
des marchandises.
Somos a 16 de abril.
La de arriba es copia de otras ydas el día que parece y después no e recebido
nenguna de v.m., y assí abrá menos que dezir. Aquí embío a v.m. la relación
de lo que asta agora he empacado por el señor Sanpedro de Arbieto 70 y con
ello ba todo lo que v.m. me tiene pedido y el fardel de olandas ba en la nao de
Bartolomé de Ygüeldo a San Sebastián, y consinado al señor Beroyz por que
aga la boluntad de v.m. Al dicho señor Arbieto escribo dé a v.m. todo que dello
v.m. quisiere tomar, porque ba bien sortido y v.m. me mandará embiar con el
primero la memoria de lo que más quisiere que, sin faltar nada, yrá el todo
consinado a Miguel de Beroyz para que aga la boluntad de v.m. Con el primero
70 01 Brumont-Priotti.indd 196
Armateur et marchand de Bilbao.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
197
embiaré a v.m. relación de lo que más empacaré para que, siendo cosa que a v.m.
contente, tome también todo, o lo que dello quisiere, y, como digo, la memoria
que por la suya dize embiará me a de embiar para que baya la ropa en las naos
de lanas.
Qu’esperamos el regaliz benga para el tiempo, porque, a benirnos tarde, no
lo tomaré por los 12 s.
Las sacas también podrá v.m. embiar por su quenta o por la mía o como
quisiera o si quiere a medias.
Con lo dicho no ay otro que dezir.
Cera bale 20 esc.1/2 ; anascotes a 50 s. ; cobre de 45 a 46 s. ; tunes a 7 £ 12 s. ;
ultrafinos, 6 £ 6 s., menines, 8 £ 13 s.
Cámbiase para mayo a 68.
Nuestro Señor guarde y prospere a v.m. como desea.
Besa las manos a v.m.
Miguel de Gámez.
(au dos) : A mi señor Juan de Aquerreta en Pamplona. Porte, 68 mrs.
76. Miguel de Gámez à Esteban de Aquerreta, Anvers, 8-VI-1556
(Leg. nº 145095, fº 17.)
Réglisse : qu’il soit envoyé pour la date stipulée dans le contrat de vente, sinon
vente annulée. Marchandises reçues.
Jhesús, en Emberes a 8 de junio de 1556
Señor Esteban de Aquerreta
Señor,
La de v.m. de 16 del pasado rescibí a 6 del presente, a la quoal por ser en
respuesta de otras mías responderé en brebe.
Quanto al regaliz, beo quedaba v.m. abisado de cómo bendí los 600 quintales
a 12 s. a tiempo de 3 o 4 meses y a dita segura, lo quoal bisto lo que se trataba
de la tregoa y fue con condición que se le a de librar en fin de agosto que, para
el tiempo, cumple, que en todo caso sea aquí, porque, a no benir, no la recebirá
porque ya él me ofrece trenta escudos por que el partido sea nenguno y assí
cumple que, aunque se pague de bentaja en el flete, se embíe de lo primero y que
esté cargado antes del mes de julio, de manera que sea aquí para mediado de
agosto o, al más tardar, para fin de agosto porque, beniendo para el tiempo, está
de acuerdo que tomará los 1000 quintales por que otro no le aga daño y, pues
v.m. vey que de tenello bendido al precio que está bendido o de bendello a 6 s.,
como se presume que baldrá, nos ba [a] dezir 300 £ de grueso. Cumple que no
mirando en el flete 100 ds. más o menos se nabegue con tode diligencia en algún
nabichuelo o azabra que se puede tomar para el efeto y un nabichuelo flamenco
que partió de aquí los días pasados, que yba a Laredo o a Bilbao, lo traerá
todo por 100 ds., e no allando aquel, es menester tomar otro nabío que, agora,
en tiempo de paz, como no an menester traer mucha gente, por 100 ds. o por
150 ds. bendrá una azabra y, de aquí allá se le podrá dar carga para que salga
mejor mercado y, en azer esto, no es menester que aya descuydo porque, pues
la azienda está presta, no es razón que se dexe de nabegar por falta de nabío,
aunque se aya de pagar el duble, porque bale más perder 100 ds. que mil y por
01 Brumont-Priotti.indd 197
22/04/14 09:01
198
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
[que] soy cierto que el señor su padre y v.m. pornán la diligencia que cumple, no
tengo sobre ello que más dezir de suplicalle se ponga toda diligencia.
Quoanto a las mercaderías quedo abisado de las que tomó y el fardel de
olandas abrá recebido después, y la memoria que v.m. embiare yrá a San Sebastián consinado al señor Beroyz sin que falte nada ; y las yleras abrán llegado
después y v.m. las abrá tomado las que le a parecido.
Quoanto a las sacas, el señor su padre y v.m. abisarán lo que sobre ello les
parece con lo dicho y porque cada día escribiré lo que se ofreciere, ceso. Nuestro
Señor guoarde y prospere bida y estado de v.m. como desea.
77. Miguel de Gámez à Esteban de Aquerreta, Anvers, 12-VI-1556
(Leg. nº 145095, fº 17.)
Qu’on charge le réglisse sans tarder.
Somos a 12 del dicho.
La de arriba es copia de otra y después, no e recebido nenguna de v.m. y
assí no ay otro que dezir de que el regaliz se cargue sin perder tiempo, que assí
cumple, porque cada día ba baxando y baxará a 6 o 7 s. si biene lo que v.m. dize
bey a traer que, por eso, cumple, benga de lo primero e de manera que sea aquí
por fin de agosto.
Açafrán seco bale 16 s. la libra, lo graso, 13 s.
Con lo dicho, no ay otro.
Nuestro Señor
Al serbicio de v.m.
Miguel de Gámez.
(au dos) : a mi señor Esteban de Aquerreta, en Plampona.
78. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 29-VI-1556
(Leg. nº 145095, fº 18.)
Réglisse : Gámez espère qu’il arrivera à temps. Les Aquerreta pourront
envoyer de la laine pour Bruges l’année prochaine. Commande expédiée plus
tard. Réglisse assuré. Demande de crédit.
Jhesús, en Emberes a 29 de junio de 1556
Señores Aquerretas
Señores,
En 20 del presente, recebí la de vs.ms. de 23 del pasado a la quoal, por ser en
respuesta de las mías, responderé por ésta en brebe.
Quoanto a lo del regaliz, ya tengo abisado a vs.ms. que él que compró los
seyscientos quintales tomará lo demás a cumplimiento a los mil por tenerlo
todo en su mano y Pedro de Arbieto me escribe que bendrá con sus cubiertas de
márrega y muy bien acondicionado, que huelgo mucho dello porque el hombre
que lo tiene comprado es hombre de bien y es el mesmo que lo compró de Juan
de Bil° lo que vs.ms. le abrán embiado, el quoal gasta más que todos los demás
01 Brumont-Priotti.indd 198
22/04/14 09:01
Identités marchandes
199
juntos y, assí, cada año, podremos bender en él dos mil quintales y, como les
tengo escrito, la venta está hecha, a condición que se le a de librar por todo el
mes de agosto y assí querría biniese para el tiempo y si está cargado en Ochoa de
Copetillo las demás que con él bienen bendrán a tiempo, plaziendo a Dios, y no
se perderá nenguna cosa, de que vs.ms. se concierten con esos pueblos porque a
lo porbenir siempre baldrá de ocho a diez sueldos para años y bea lo bendamos
a doze de manera que, pues no abenturamos a perder, no se dexe el negocio de
las manos y no dexen de concertarse en nenguna manera por los diez años o por
el tiempo que quisieren.
Quoanto a las sacas, si vs.ms. no pueden azer nada por este año por ser ya
tarde, para el año que biene podrán señalar dozientas a medias como el regaliz y
de la parte que a vs.ms. les biniere. Yo embiaré las mercaderías que pidieren por
su quenta y vs.ms. me pagarán, como dizen, los fletes y aberías de las mercaderías que les embiaré y me arán bueno lo que costare fasta puesto en la nao con el
coste del seguro y costas. Las sacas an de ser de la suerte que vs.ms. an embiado
otras beces a Brujas, que, creo, son las mesmas suertes que en esta carta dize,
de lo quoal yo me ynformaré y abisaré con el primero lo que dello me pareciere.
Esta memoria bino tarde por poder yr en las naos de lanas porque ya están
de buelta e assí, benido que sea el regaliz y librado de lo que a vs.ms. les biniere,
se proberá para la de otubre o la de Billalón o, si quisiere, se ymbíe esta memoria
o otra en la nao de Copetillo y las que con él se esperan, me lo mandarán abisar
con el primero, porque se ará como lo ordenaren y de oy más lo que vs.ms.
pedieren se embiará a San Sebastián, abiendo naos para allá.
Los quatrozientos ducados que vs.ms. me mandan asegurar sobre el regaliz
están asegurados, que les será abiso. Como las naos partieron más presto de lo
que pensamos y se me quedó acá la ropa, afleté un nabío de sesenta toneles que
ba en compañía de otro nabío que aquí compró Juan Martínez de Goyre, los
quoales no agoardan que el tiempo.
Si el regaliz no estubiere acabado de cargar, mandarán vs.ms. se cargue en
él porque no nos costará la metad del flete que beniendo en otra, y bendrá bien
tratado porque es buen nabío, y si el regaliz fuere cargado en las otras y tubiere
sacas o alguna otra cosa que le dar, lo podrá cargar en él porque, como digo, el
flete saldrá en buen barato.
Suplico a v.m. que si tiene amistad con el señor Sancho Rogel 71 o con algún
otro que embía lanas a Brujas, aga escrebir al señor Gerónimo Cruzat o al que
aze por ellos que quoando ubieren de remetir dineros de las sacas me den a
cambio asta mil o dos mil ducados por feria porque, como cargo ropa para
muchos, e menester siempre dineros y, como acá andan las cosas estrechas,
no se alla todas bezes y, assí, me arán vs.ms. merced en azer escrebir lo dicho
porque en ello no abenturará otro que azerme merced y en lo que yo les pudiere
serbir acá, lo aré de muy buena boluntad, y con lo dicho Nuestro Señor guoarde
y prospere bida y estado de vs.ms. como desean.
71 Marchand de Pampelune, né en 1503, un des plus importants exportateurs de
laine du royaume de Navarre (ARN, Papeles sueltos, no 19, carpeta 17) ; H. Lapeyre, El
comercio…, p. 186.
01 Brumont-Priotti.indd 199
22/04/14 09:01
200
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
79. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 2-VII-1556
(Leg. nº 145095, fº 18.)
Laines.
Somos a dos de julio.
La de arriba es copia de otra y no ay otro que abisarles de que las sacas que
se an de señalar an de ser cien, o quoando mucho duzientas, que en la copia de la
de arriba fue puesto por yerro de pluma quatrozientas, abiendo de costar 13 ds. ;
an de ser muy buenas porque las comunes no han de costar que honze ducados
o honze y medio, que ansí me lo dize Juan de Doypa 72, el quoal dize su gente de
Bictoria aver comprado de v.m. muchas bezes.
80. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 10-VII-1556
(Leg. nº 145095, fº 18.)
Hollandes envoyées.
Somos a diez del dicho.
Después no e recebido nenguna de vs.ms. y assí no ay que dezir de afirmar lo
dicho. Del fardel de olandas que embié a vs.ms. dirigido a Beroyz en la nao de
Villabiciosa, les suplico me abisen del recibo.
N. S.
Besa las manos de vs.ms. Miguel de Gámez.
(au dos) : a mis señores Juan y Esteban de Aquerreta, en Pamplona. Porte, 17.
81. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 20-VIII-1556
(Leg. nº 145095, fº 19.
Réglisse reçue en partie : il fallait tout envoyer. Perte si le reste n’arrive pas
à temps. Marchandise bonne pour l’avenir. Gámez ne veut pas prendre les
laines. Lettre de change. Commande : sera exécutée.
Jhesús, en Emberes a 20 de agosto de 1556
Señores Juan y Esteban de Aquerreta
Señores,
A 15 del presente recebí la de Plampona de 8 de julio y a 18 la de primero de
agosto escrita en San Sebastián a las quoales responderé por ésta.
Quoanto al regaliz, la ulqueta llegó aquí a 13 del presente y la mercadería
bino bien acondicionada eceto cinco o seys balas que bienen algo dañadas por
aber benido junto a grasas. El hombre las recebió y bien quisiera que en lugar
de las grasas ubieran benido 400 balas que dize pudiera aber traído. Jacobe de
72 D’une famille originaire de Vitoria, Juan de Doypa est un importateur-exportateur
actif à Anvers au milieu du XVIe siècle, voir L. Bril, op. cit., p. 89, 127.
01 Brumont-Priotti.indd 200
22/04/14 09:01
Identités marchandes
201
Ugaz lo erró con pensar que acertaba y fue gran descuydo suyo porque, asta
saber si abía la carga o no, no abía para que dalle las grasas y tengo miedo que
no recibamos mucho daño porque, si biniere fuera de tiempo, el hombre no lo
querrá recebir porque de aí an benido más de 200 cargas además que an benido
también del Andaluzía, y assí lo an bendido a 9 s. 6 y a 9 s. a 6 meses de tiempo.
Todabía podría ser que el nabío de Bastián de Villafranca llegase a tiempo y
sino, es menester que tomemos paciencia, y no tengan vs.ms. pena que como
sea benido yo procuraré de darle la mejor salida, y aber benido quando bino
lo de Cruzat que cargó Beroyz, aunque binieran 2000 quintales, se bendieran
porque la azienda es buena y biene bien tratada, y para en lo benidero, poniéndolo vs.ms. para 15 de junio en San Sebastián, cada año asta 3000 quintales,
podremos azer buen negocio porque yo embiaré siempre de aquí un nabío que
no nos cueste los 2/3 del flete que cuesta cargado en nabíos de allá, y por lo
benidero yo aré, por lo que a mi toca, tengan vs.ms. con tiempo el dinero o
les embiaré mercadería, pediendómela, de la manera que vs.ms. dizen, que me
paguen el coste y costas y que paguen allá vs.ms. los fletes y aberías.
Quoanto a las sacas, las que v.m. tiene de presente, las podrá bender a otro
porque no me allo con dineros en ésta de otubre y, quoando me hallase, no las
querría pagar en tan brebe tiempo, porque Juan Capero las solía allar a pagar a
año y medio y tampoco de 13 ds. arriba no son para acá y, assí, no ay en ello que
tratar sino que estubiéndole a v.m. muy bien para el año que biene podremos
azer asta 100 o 200 sacas a medias, como el regaliz y como lo baya pagando
pagaré yo mi mitad, sea en dinero allá o embiando la mercadería de acá o como
a vs.ms mejor les estubiese, y de lo que acordaren me podrán abisar.
Beo como le an librado a vs.ms. 1650 £, a pagar ½ en otubre ½ a mayo, que
le prometo a v.m. que v.m. gane más en ello que no él que se las bendió, porque
apenas sacará su dinero y aun creo antes pierda que gane en especial si la tregoa
se rompiese, que no lo soldaría con 20 por ciento de pérdida e assí yo huelgo que
otros lo agan y no yo.
El agrabio que se nos a hecho en aber cargado las grasas, no ay de quien
cobrallo porque el maestre tomó lo que le dieron como era obligado a tomar y,
assí, él que nos a hecho el daño, pensando azer bien, a sido Jacobe de Ugaz. Para
otra bez se dará orden para que vs.ms. lo sepan con tiempo.
Yo aré todo mi mejor por prober a vs.ms. para otubre lo más que pudiere y la
resta será para Billalón y mayo y en ello aré lo mejor que pudiere.
A vs.ms. beso las manos por la merced que me dizen me arían en ablar a los
señores Rogeles o a Cruzat y si vs.ms. quisieren mercaderías de acá, yo se las
embiaré por su cuenta contado sin encomienda sin tener que ber más en ello
con ganancia ni pérdida y allando vs.ms. les biene esto más a cuenta, lo podrán
ordenar como vs.ms. lo mandaren.
Con lo dicho, a las de vs.ms. no ay que más responder, ni de nuebo que les
abisar como lo aya lo aré y Nuestro Señor guarde y prospere bida y estado de
vs.ms. como desean.
A aber traído las 400 balas que dize truxerá en lugar de las cien barricas,
no nos costará de flete más de 2 s. 6 por bala donde pagamos a 4 s. que ban a
dezir 30 £, y las perdemos sólo en el flete sin lo que nos ba a dezir en la benta.
Paciencia, para otra bez yo embiaré de aquí un nabío grande y no costará de
flete de cada bala 2 s.
Besa las manos de vs.ms. Miguel de Gámez.
01 Brumont-Priotti.indd 201
22/04/14 09:01
202
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
82. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 12-XI-1556
(Leg. nº 145095, fº 20.)
Arrivée d’un navire dont le chargement a été en partie jeté à la mer. Réglisse
vendue à moindre prix. Itinéraires commerciaux. Projet pour vendre le
réglisse à l’avenir. Assurance de la réglisse perdue.
Jhesús, en Emberes a 12 de nobiembre de 1556
Señores Aquerretas
Señores,
La última que a vs.ms. escrebí fue a 10 del pasado y lo que más ay que dezir
es que el nabío de Bastián de Billafranca llegó aquí a primero deste y traxo
menos 56 sacas, que las echó a la mar. Le demás trae tan maltratado que es
manzilla bello y los sacos tan rotos que para remendallo y azer 10 sacas, para
coger lo que abía en el suelo, a entrado obra de ochenta anas de cañamaça.
Aquí ay arto regaliz benido de Andaluzía y lo an dado a 8 s. y a 8 s. 6 a seys
meses, y lo mesmo a hecho Gerónimo de Cabañas lo que de allá ymbiaron a
Cruzat que lo a dado a 8 s. o a 8 s. 6 a 7 o 8 meses, y, con esto, yo no e podido
azer lo que quisiera y, por no azer costas con ello y también por ser mercadería
que merma, lo e bendido a Juan Barrón a 10 s. el quintal a pagar a 8 meses de
tiempo, que, en berdad, a seydo desgracia en benir tan tarde y, pues no se puede
más azer, es menester aber paciencia.
También es llegada la nao de Martín de Anueta donde bienen 86 sacas. Yo
e escrito a Gelanda lo carguen para Roán porque allá bale a razón de 11 s. de
grueso y no se embíe allá más porque en cien sacas ay arto. De aquí adelante,
no es menester ymbiar más de obra de 600 o 800 quintales porque en ellos
ganaremos tanto como en 2U, porque, beniendo mucho, no lo quieren pagar
y, ubiendo poco, páganlo bien y vs.ms. an de procurar de ser los primeros en
embiallo si quieren acertemos y lo que de mi parte fuere menester, yo se lo remitiré con tiempo, de manera que no tengan que agoardar como agora. Vs.ms.
berán si quieren agoardar por su parte a que se cobre o si quieren les embíe
mercaderías, tomándolas por el tiempo ; me lo abisen e ymbíen la memoria y
como les e escrito quisiendo mercaderías por su cuenta de aquí adelante me
podrán embiar la memoria porque por mi cuenta no las quiero embiar asta que
Pedro de Arbieto esté de assiento.
Vs.ms. me embíen con el primero la cargaçón del regaliz asta puesto en San
Sebastián y la cargazón jurada para cobrar de los aseguradores las 53 sacas y, con
lo dicho, no se ofrece otro que dezir. Nuestro Señor guoarde a vs.ms. como desean.
83. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 13-XI-1556
(Leg. nº 145095, fº 20.)
Réglisse : il y en a assez pour cette année et pour la suivante il ne faut pas en
envoyer jusqu’à nouvel ordre. Commande : à payer comptant, d’où l’absence
de gain car l’argent est très cher. Gámez enverra ce qui s’achète à crédit.
Safran : en envoyer. Envoyer le reste du réglisse à Rouen.
Somos a 13 del dicho.
Después descrita ésta e recebido la de v.m. de 6 del pasado, de Pamplona, y
porque en lo de arriba digo lo que pasa en lo del regaliz, diré en brebe lo que se
ofrece.
01 Brumont-Priotti.indd 202
22/04/14 09:01
Identités marchandes
203
Quoanto a lo de los Rogeles, no ay que tratar sobre ello, de que a v.m. beso
las manos por la pena que en ello a tomado.
En lo del regaliz emos seydo desgraciados y no ay sobre ello que tratar de
aber paciencia. Dízenme ay arto para este año y él que biene, e assí me parece
no debe v.m. entrar en ello asta que yo se lo abise que, en siendo tiempo, se lo
abisaré y en sacas tampoco quiero entrar por el presente, pero, como a v.m.
e escrito por otras, quisiendo v.m. mercaderías de aquí por su cuenta, se las
embiaré lo que montare y cada cosa en su tiempo. Tomaré sobre v.m. o sobre
quien v.m. ordenare, que si desta manera lo quisiere, me lo abisará y, no ostante
esto, no dexaré algunas bezes de embiar algo para que dello v.m. me aga sacas,
y las mercaderías será para el coste de aquí, como está dicho.
E bisto esta memoria de v.m. y lo que en ella v.m. pide, es de cosas que se
da el dinero antes que se reciba, eceto los bocaranes e yleras que con esto se da
6 o 7 meses y con los manteles quoanto se toma cosa que bale la pena y, assí,
no se puede cumplir esta memoria del regaliz por aber dado con ello 8 meses a
Juan Barrón como digo e porque, de presente, yo no quiero entrar en cosa de
allá porque no beo ay ganancia nenguna mientras el dinero biene de aquí allá
a 360 y a 370, pero pareciéndome que v.m. quiere que se cumpla esta memoria
la cumpliré y los manteles, bocaranes e yleras serbirá de lo que es a tiempo a
benir e lo que pagaré de quanto tomaré sobre v.m. para feria de Billalón, que
creo lo allaré a cambio, aunque se alla con arto trabajo, e no quisiendo v.m. la
mercadería, la dexará para mí, porque en ello no se abenturará a perder nada.
Para pagar los fletes e abido menester de buscar el dinero y, en berdad, que
en otro tiempo era menos buscar IU £ que agora 100 £ e assí en cosa de allá no
ay que entrar hombre, si no es biendo la ganancia clara.
Çafrán seco de Aragón bale aquí 15 s. a 3 meses de tiempo y lo graso de
Castilla 12 s. también. Creo no ay que ganar en ello y todabía le suplico me abise
lo que bale. Las grasas que embió Jacobe de Ugaz ; no eran suyas, ni las cargó él,
sino Martín de Ole 73 y él lo erró, pensando nos azer probecho, que pensó cupiera
todo el regaliz además de las grasas.
Las quoarenta y cinco cargas, si alla buen nabío para Roán, las podrá
v.m. cargar para Roán, consinados a Robert Duret, porque las 86 sacas no se
cargaron para allá por no aber en Ramua 74 nabío que fuese y las embiaron a
esta villa e assí lo e entregado al mesmo Juan de Barrón, al mesmo prescio y
tiempo, que también a benido maltratado.
Con lo dicho no ay otro que dezir por el presente. Nuestro Señor guoarde y
prospere bida y estado de v.m. como desea.
A serbicio de v.m.
Miguel de Gámez
(au dos) : a mi señor Juan de Aquerreta en Pamplona
73 De Olave ?, de Olite ?
74 Arnemuiden.
01 Brumont-Priotti.indd 203
22/04/14 09:01
204
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
84. Sanpedro de Arbieto à Esteban de Aquerreta, Logroño, 28-VIII-1556
(Leg. nº 145095, fº 22.)
Réglisse non chargé à Saint-Sébastien : la faute en incombe à Beroiz. Faire
les comptes du réglisse.
En Logroño, a 28 de agosto de 1556
Señor,
A Çaragoça, recebí la de v.m. con el señor Juan de Aquerreta, su padre, al
qual oy ocho días, dexé allá muy bueno y después, por la de v.m. fuy habisado
de lo que se abía echo tocante a la carga que al nabío flamenco se abía de dar
y, de berdad, no sé qué dezir de que son solas 180 balas de regaliz ; se fuese
porque, puesto que cerraba, llevase allá de cargazón 100 barricas de grasas, que
hazen 25 toneles, lugar abía para llebar todo el regaliz nuestro. Dízeme el señor
Juan de Aquerreta que en Miguel de Beroyz ubo fraude ; no sé cómo lo entienda
porque según se me daba en priesa para los fletes del regaliz, todo debía de
traerlo para la ora y, estando allí el regaliz, con buena causa, no se debía entremeter él en cargar otra ropa. Asta saber al fin lo que a pasado, no sé qué dezir,
de que yo pensé venir por aí a berme con v.m. Déxelo por la priessa que me
dieron los negocios de allá y también porque me dixieron que estaba v.m. en San
Sebastián a despachar al segundo nabío que abía afletado. Suplico a v.m. que me
abise lo que se a echo y hazer siguiente lo de arriba.
Yo partiré para Bilbao a primero o segundo deste y seré de buelta para los
quinze dél ; sy v.m. biniese a Bilbao en el ynterín que yo allá estubiese, podríamos
aclarar la quenta deste regaliz y satisfazernos de los restos, donde, no allándose
v.m. aquí para los xv deste, lo podremos hazer o yo yré asta aí, habisándome
porque tengo de yr a Çaragoça, que de lo que determinare séale [aviso], suplico
me abise dentro de quatro o cinco días que he de partir para Bilvao, para que
sepa yo cómo me tengo de gobernar.
Esta carta al señor Juan de Basurto, suplico a v.m. se le dé en propio ; si fuere
serbido de hazerme respuesta, se la tome y me la embíe.
Nuestro Señor guarde a v.m. como desea y < >
También soy deudor de 50 esc. en Çaragoça, recebidos, que con lo demás e
de satisfazer
A serbicio de v.m.
Sanpedro de Arbieto
(au dos) : a mi señor Esteban de Aquerreta menor en Pamplona
Porte : medio real
01 Brumont-Priotti.indd 204
22/04/14 09:01
Identités marchandes
205
Index des lettres
1. Arnaot del Plano à Rodrigo de Espinosa, Anvers, 17-III-1533
2. Arnaot del Plano à Rodrigo de Espinosa, Anvers, 26-III-1533
3. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 24-III-1535
4. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 28-V-1535
5. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 27-VII-1535
6. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 8-VIII-1535
7. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 20-XII-1535
8. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 10-IV-1536
9. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 8-V-1536
10. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 9-X-1536
11. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Burgos, 9-XI-1536
12. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 28-III-1537
13. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, julio 1537 ?
14. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 9-VIII-1537
15. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 15-VIII-1537
16. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Bilbao, 22-X-1537
17. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 23-XI-1537
18. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 9-I-1538
19. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 15-IV-1538
20. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 7-VIII-1538
21. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 8-IX-1538
22. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 15-IX-1538
23. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 29-IX-1538
24. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 24-XII-1538
25. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 30-XII-1538
26. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 6-I-1539
27. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Pampelune, 1-II-1539
28. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 13-III-1539
29. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 2-IV-1539
30. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Saint-Jean de Luz, 20-IV-1539
32. Rodrigo de Espinosa à Antonio de Añués, Medina del Campo, 14-VIII-1539
33. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 23-VIII-1539
34. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 25-IX-1539
35. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 30-IX-1539
36. Rodrigo de Espinosa a Antonio de Añués, Medina de Ríoseco, 30-IX-1539
37. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 7-X-1539
38. Juan de Arrieta à Juan Lojao, Bruges, 21-X-1539
39. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Bilbao, 30-X-1539
40. Miguel de Añués à Arnaot del Plano, Sangüesa, 20-XI-1539
41. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 20-XI-1539
42. Rodrigo de Espinosa a Antonio de Añués, Medina del Campo, 25-XI-1539
43. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 27-III-1540
44. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 4-IV-1540
45. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 12-IV-1540
46. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 22-IV-1540
47. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 5-VIII-1540
48. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 4-XII-1540
49. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 18-XII-1540
50. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 4-I-1541
01 Brumont-Priotti.indd 205
22/04/14 09:01
206
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
51. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 12-I-1541
52. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 5-IV-1541
53. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Villalón, 11-IV-1541
54. Miguel de Añués à Juan de Arrieta, Sangüesa, 6-V-1541
55. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Pampelune, 10-V-1541
56. Lope de Esparza à Arnaot del Plano, Medina de Ríoseco, 2-VI-1541
57. Juan de Arrieta à Miguel de Añués, Bruges, 14 -VII-1541
58. Juan de Arrieta à Miguel de Añués, Bruges, 21 -VII-1541
59. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 6-VIII-1541
60. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Medina del Campo, 11-VIII-1541
61. Grabiel de Añués, abbé de San Salvador de Leyre, à Juan de Arrieta, Leyre,
14-VIII-1541
62. Rodrigo de Espinosa à Arnaot del Plano, Pamplona, 3-IX-1541
63. Juan de Arrieta à Sancho de Líbano, Bruges, 22-XI-1541
64. Juan de Arrieta à Sancho de Líbano, Bruges, 23-XI-1541
65. Juan de Arrieta à Antonio de Añués, Bruges, 5-XII-1541
66. Juan de Arrieta à Antonio de Añués, Bruges, 6-XII-1541
67. Jerónimo Jiménez à Miguel de Añués, Bruges, 19-VII-1547
68. Luis Cruzat à Antonio de Añués, Bruges, 3-VIII-1547
69. Carlos marzilla de caparosso à Miguel de Añués, Paris, 12-VIII-1547
70. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, s.d. (1555)
71. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 7 -XII-1555
72. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 30-XII-1555
73. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 17-III-1556
74. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 20-III- 1556
75. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 16-IV- 1556
76. Miguel de Gámez à Esteban de Aquerreta, Anvers, 8-VI-1556
77. Miguel de Gámez à Esteban de Aquerreta, Anvers, 12-VI-1556
78. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 29-VI-1556
79. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 2-VII-1556
80. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 10-VII-1556
81. Miguel de Gámez à Juan et Esteban de Aquerreta, Anvers, 20-VIII-1556
82. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 12-XI-1556
83. Miguel de Gámez à Juan de Aquerreta, Anvers, 13-XI-1556
84. Sanpedro de Arbieto à Esteban de Aquerreta, Logroño, 28-VIII-1556
01 Brumont-Priotti.indd 206
22/04/14 09:01
Identités marchandes
207
Bibliographie
Abed Al-Hussein Falah H., Trade and business community in Old Castile.
Medina del Campo, 1500-1575, thèse présentée à l’université d’East Anglia,
mai 1982.
Anciburu Alicia, « Personajes : Flandina Cruzat », Antzina, 2007, p. 35‑37.
Angiolini Franco et Roche Daniel (éd.), Cultures et formations négociantes dans
l’Europe Moderne, Paris, EHESS, 1995.
Antunes Cátia, Globalisation in the Early Modern Period. The economic relationship between Amsterdam and Lisbon, 1640-1705, Amsterdam, Aksant,
2004.
Baetens Roland, « El desarrollo social y económico de Flandes durante los
siglos XV, XVI y principios del XVII » dans W. Thomas et R.A. Verdonck
(coord.), Encuentros en Flandes, Louvain, Université de Louvain, 2000.
Bakewell Peter, « La minería en la Hispanoamérica colonial » dans Leslie
Bethell (éd.), Historia de América Latina, t. 3, 1990, Editorial Crítica,
p. 49‑91.
Barth Fredrik, « Les groupes ethniques et leur frontière » dans Philippe Poutignat et Jocelyne Streiff-Fenart (éd.), Théories de l’ethnicité, Paris, PUF, 2005
(1re éd. en 1995), p. 202‑249.
Basas Fernández Manuel, El Consulado de Burgos en el siglo XVI, Madrid,
Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1994 (1re éd. 1963).
Bautier Robert-Henri, « Notes sur le commerce du fer en Europe occidentale
du XIIIe au XVIe siècle », Revue d’histoire de la sidérurgie, t. 1, 1960, p. 7‑35 ;
tome 4, 1963, p. 35‑61.
Bernard Jacques, Navires et gens de mer à Bordeaux (vers 1400-vers 1550), Paris,
SEVPEN, 1968, 3 vol.
Bertrand Michel et Priotti Jean-Philippe (éd.), Circulations maritimes : l’Espagne et son empire, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2011.
Bilbao, Luis-María et Lanza García Ramón, « Le commerce franco-espagnol
au travers de Bilbao à l’époque de l’empereur Charles Quint, 1544-1550 »,
dans Priotti J.-Ph. et Saupin Guy (éd.), Le commerce atlantique franco-espagnol. Acteurs, négoces et ports (XVe-XVIIIe siècles), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008, p. 49‑72.
Blockmans Wim, « Les sujets de l’empereur » dans Soly Hugo (dir.), C harles
Q uint, 1500-1558. L’empereur et son temps, Arles, Actes Sud, 2000,
p. 227‑284.
Blockmans Wim et Mout Nicolette (éd.), The World of Emperor Charles V,
Amsterdam, Royal Netherlands Academy of Arts and Sciences, 2004.
Bonenfant Paul (dir.), Ordonnances de Philippe le Hardi, de Marguerite de Male
et de Jean Sans Peur, 1381-1419, t. I.
Bordenave Nicolas (de), Histoire du Béarn et Navarre (1517-1572),
Paris, J. Renouard, 1873.
Bottin Jacques, « Les toiles de l’Ouest français au début de l’époque moderne.
Réflexions sur la configuration d’un espace productif », Annales de Bretagne
et des Pays de l’Ouest, tome 107, no 2, 2000, p. 15‑27.
Boyer-Xambeu Marie-Thérèse, Deleplace Ghislain, Gillard Lucien, Monnaie
privée et pouvoir des princes, Éditions du CNRS, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1986.
Braudel Fernand, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de
Philippe II, 2e édition, Paris, A. Colin, 1966, 2 vol.
01 Brumont-Priotti.indd 207
22/04/14 09:01
208
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Bril L., De handel tussen de Nederlanden en het Iberisch Schiereiland (midden
xvie Eeuw), mémoire de maîtrise, Gand, 1962.
Brulez Wilfrid, De firma della Faille en de internationale handel van vlaamse
firma’s in de 16e Eeuw, (résumé en français), Bruxelles, Paleis der Academiën, 1959.
Brulez W., « Le commerce international des Pays-Bas au XVIe siècle : essai
d’appréciation quantitative », Revue Belge de Philologie et d’Histoire, vol. 46,
no 46-4, 1968, p. 1205‑1221. Brulez, W. « The balance of trade of the Netherlands », Acta Historiae Neerlandica, 1970, t. IV, p. 20‑48.
Brumont Francis, « Géographie du commerce de Bordeaux au XVIe siècle (vers
1490-vers 1570) », dans Alexandre Fernandez et Bruno Marnot (dir), Les
ports du Golfe de Gascogne. De Concarneau à La Corogne (XVe-XXIe siècle),
Paris, PUPS, 2013, p. 79‑94.
Brumont F., « La commercialisation du pastel toulousain (1350-1600) », Annales
du Midi, tome 106, no 205, 1994, p. 25‑40.
Brumont F., « La Compagnie du sauf-conduit et le commerce franco-espagnol
(1552-1559) » dans Michel Bertrand et Jean-Philippe Priotti (éd.), Circulations
maritimes. L’Espagne et son empire (XVIe-XVIIIe siècles), Rennes, Presses
Universitaires de Rennes, 2011, p. 49‑66.
Brumont F., « La laine dans la région de Nájera (deuxième moitié du
xvie siècle) » dans Actas del II Coloquio de Metolología Histórica Aplicada,
Saint-Jacques de Compostelle, Université, 1984, p. 317‑332.
Brumont F., « La Navarre, plaque tournante du commerce international au
xvie siècle » dans Jean-Michel Minovez et Patrice Poujade (éd.), Circulation des marchandises et réseaux commerciaux dans les Pyrénées (xiiiexixe siècles), Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, coll. Méridiennes,
2005, p. 323‑337.
Brumont F., « Un foyer de draperie rurale dispersée au xvie siècle : la Sierra
Riojana » dans Mireille Mousnier (éd.), L’artisan au village dans l’Europe
médiévale et moderne, Presses Universitaires du mirail, coll. Flaran, 2000,
p. 33‑50.
Brumont F., Paysans de Vieille-Castille aux xvie et xviie siècles, Madrid, Casa
de Velázquez, 1993.
Brumont F., « Des relations sans frontières : le commerce franco-navarrais
au début du xviie siècle » dans Christian Desplat (éd.), Frontières, Paris,
CTHS, 2002, p. 219‑242
Brumont F., « El comercio exterior castellano a mediados del siglo xvi : un
memorial ‘de las mercaderías que entran en el Reyno’ » dans Hilario Casado
Alonso (éd.), Castilla y Europa. Comercio y mercaderes en los siglos XIV, XV
y XVI, Burgos, Diputación, 1995, p. 179‑190.
Carande Ramón, Carlos V y sus banqueros, 2ème éd., Madrid, Sociedad de
Estudios y Publicaciones, 1965, tomes I et II.
Carande R., Carlos V y sus banqueros, Barcelone, Crítica, 1987, tome III.
Casado Alonso Hilario, « Las colonias de mercaderes castellanos en Europa
(Siglos xv y xvi) » dans H. Casado Alonso (éd.), Castilla y Europa.
Comercio y mercaderes en los siglos XIV, XV y XVI, Burgos, Diputación
Provincial, 1995, p. 15‑56.
Casado Alonso H., « Bruges, centre d’échanges avec l’Espagne » dans André
Vandewalle (coord.), Les marchands de la Hanse et la banque des Médicis,
Bruges, 2002, p. 51‑57.
Casado Alonso H., « Crédito y comercio en las ferias de Medina del Campo
en la primera mitad del siglo XVI » dans Giuseppe De Luca et Elena María
01 Brumont-Priotti.indd 208
22/04/14 09:01
Identités marchandes
209
García Guerra (éd.), Il mercato del credito in Età Moderna, Milano, Franco
Angeli, 2010, p. 21‑47.
Casado Alonso H., « El comercio del pastel. Datos para una geografía de la
industría pañera española en el siglo xvi », Revista de Historia Económica,
1990, p. 523‑548.
Casado Alonso H., « Finance et commerce international au milieu du
xvie siècle : la compagnie des Bernuy », Annales du Midi, tome 103, no 195,
1991, p. 323‑343.
Casado Alonso H., « La Bretagne dans le commerce castillan aux xve et
xvie siècles » dans Jean Kerhervé et Tanguy Daniel, 1491. La Bretagne, terre
d’Europe, Brest-Quimper, 1992, p. 81‑98.
Casado Alonso H., « La gestion d’une entreprise de pastel toulousain au début
du xvie siècle », Annales du Midi, tome 113, no 236, 2001, p. 457‑479.
Casado Alonso H., « La nation et le quartier des Castillans de Bruges (xve et
xvie siècles) », Handelingen van het Genootschap voor Geschiedenis “Société
d’Emulation” te Brugge, no 133, 1996, p. 61‑77.
Casado Alonso H., « Le commerce des ‘marchandises de Bretagne’ avec l’Espagne au xvie siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, tome 107,
no 2, 2000, p. 29‑50.
Casado Alonso H., « Los flujos de información en las redes comerciales castellanas de los siglos xv y xvi », Investigaciones de Historia Económica, 2008,
p. 35‑68.
Casado Alonso H., « Medina del Campo Fairs and the Integration of Castile
into 15th and 16th Century European Economy » dans Simonetta Cavaciocchi (éd.), Fiere e mercati nella integrazione delle economie europee, secc.
XIII-XVIII. Atti della « Trentaduesima Settimana di Studi », 8-12 maggio
2000, Florence, Le Monnier, 2001, p. 495‑517.
Casado Alonso H., El triunfo de Mercurio. La presencia castellana en Europa
(siglos XV y XVI), Burgos, 2003.
Casado Alonso H., « Comercio textil, crédito al consumo y ventas al fiado en las
ferias de Medina del Campo en la primera mitad del siglo XVI » dans Salustiano de Dios et al.ii (coords.), Historia de la propiedad, crédito y garantía,
Salamanca, Fundación registral, 2007, p. 127‑159.
Casado Alonso H., « Les relations entre les foires de Castille et les foires de
Lyon » dans Jean-Louis Gaulin et Susanne Rau (dir.), Lyon vu/e d’ailleurs
(1245-1800), Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2009, p. 91‑108.
Cauchies Jean-Marie et de Schepper Hugo, Justice, grâce et législation. Genèse
de l’état et moyens juridiques dans les Pays-Bas, 1200-1600, Bruxelles, Centre
de Recherches en histoire du droit et des institutions, Facultés Universitaires
Saint-Louis, cahier no 2, 1994.
Chabod Federico, Carlos V y su imperio, México-Madrid-Buenos Aires, Fondo
de Cultura Económica, 1992 (1ère éd. en italien 1985).
Coornaert Émile, Les Français et le commerce international à Anvers, fin du
XVe-XVIe siècle, Paris, Rivière, 1961, 2 vol.
Craeybeckx Jan, Un grand commerce d’importation : les vins de France aux
anciens Pays-Bas (XIIIe-XVIe siècle), Paris, SEVPEN, 1958.
Crespo Solana Ana et Herrero Sánchez Manuel (coord.), España y las 17 provincias de los Países Bajos. Una revisión historiográfica (siglos XVI-XVIII),
Córdoba, Universidad de Córdoba, 2002.
De Roover Raymond, L’évolution de la lettre de change, xive-xviiie siècles,
Paris, Armand Colin, 1953.
01 Brumont-Priotti.indd 209
22/04/14 09:01
210
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
De Roover R., « Anvers comme marché monétaire », Revue Belge de Philologie
et d’Histoire, tome XXXI, 1953, p. 1003‑1047.
De Smedt Oskar, De Engelse Natie te Antwerpen in de 16e Eeuw (1496-1582),
Anvers, De Sikkel, 1950-1954, 2 vol.
De Vries Jan et van der Woude Ad, The First Modern Economy. Success, Failure
and Perseverance of the Dutch Economy, 1500-1815, Cambridge, Cambridge
University Press, 1997.
Delen Marie-Ange, Het hof van Willem van Oranje, Amsterdam, Nederlandse
boeken, 2002.
Denys Catherine et Paresys Isabelle, Les anciens Pays-Bas à l’époque moderne
(1404-1815), Paris, Ellipses, 2007.
Desplat Christian, Élites du Sud, XIVe-XVIIIe siècles. Aquitaine-Languedoc,
Aragon, Navarre. Statuts juridiques et pratiques sociales, Pau, Société des
sciences, lettres et arts de Pau, 1994.
Desplat C. et Tucoo-Chala Pierre, Histoire générale du Béarn souverain,
vols. I-III, Monein, éditions des régionalismes Pyrémonde, 2007-2010.
Doehaerd Renée, Études anversoises. Documents sur le commerce international à
Anvers. 1488-1514, Paris, SEVPEN, 1963, 3 vol.
Dossier sur « Les formes de la généralisation », Annales, Histoire, Sciences
Sociales, 62, no 1, janvier-février 2007.
Dossier sur « Les réseaux marchands à l’époque moderne », Annales, Histoire,
Sciences Sociales, mai-juin, 2003.
Dossier sur « Les territoires de l’économie, XVe-XIXe siècles », Revue d’Histoire
Moderne et Contemporaine, avril-sep. 2001.
Du Gay Paul et Pryke Michael (éd.), Cultural Economy, London-Thousand
Oaks-New Delhi, Sage Publications, 2002.
Dubet Anne (coord.), Les finances royales dans la monarchie espagnole (XVIeXIXe siècle), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.
Ebben Maurits, Fagel Raymond et Vermeir René (éds.), Agentes e identidades
en movimiento. España y los Países Bajos, siglos XVI-XVIII, Madrid, Sílex
Ediciones, 2011.
Echevarría Miguel Angel, Flandes y la monarquía hispánica, 1500-1713, Madrid,
Sílex, 1998.
Edler de Roover Florence, « The effects of the financial measures of Charles
V on the commerce of Antwerp, 1539-1542 », Revue Belge de Philologie et
d’Histoire, 1937, t. 16, p. 665‑673.
Ehrenberg Richard, Le siècle des Fugger, Paris, SEVPEN, 1955.
Esteban Estríngana Alicia, Guerra y finanzas en los Países Bajos católicos. De
Farnesio a Spinola (1592-1630), Madrid, Laberinto, 2002.
Fagel Raymond, « Divide et Impera. Las vías de comunicación entre España y
Flandes durante la época de Carlos V » dans Bernardo José García García
(dir.), El imperio de Carlos V. Procesos de agregación y conflictos, Fundación
Carlos V, Anvers, 2000, p. 253‑268.
Fagel R., « Gregorio de Ayala, un mercader español y su familia en los Países
Bajos de Carlos V : un caso extraordinario » dans J. Lechner et H. Den Boer
(éds.), España y Holanda, Amsterdam, Rodopi, 1995, p. 157‑167.
Fagel R., « Guerra y comercio en los Países Bajos. El control del comercio en
tiempos de guerra a través de las ordenanzas (1506-1559) », Studia Historica.
Historia Moderna, 27, 2005, p. 25‑55.
Fagel R., « La cultura de corte en España y los Países Bajos alrededor de 1500 »
dans Torre de los Lujanes, no 44, 2001, p. 27‑41.
01 Brumont-Priotti.indd 210
22/04/14 09:01
Identités marchandes
211
Fagel R., « Los hombres de la lana y del hierro : mercaderes vascos en los Países
Bajos en el siglo xvi », El licenciado Poza en Flandes, Bilbao, Diputación
Foral de Bizkaia, 1996, p. 55‑66.
Fagel R., « Los mercaderes españoles en Flandes y la corte : poder económico y
poder político en dos redes de intermediarios » dans Jesús Bravo (éd.), Espacios de poder : Cortes, Ciudades y Villas (s. XVI-XVIII), Madrid, Universidad Autónoma de Madrid, 2002, p. 159‑169.
Fagel R., « Spanish Merchants in the Low Countries : Stabilitas Loci or Peregrinatio ? » dans Peter Stabel, Bruno Blondé et Anke Greve (éd.), International Trade in the Low Countries (14th-16th Centuries), Louvain-Apeldoorn,
Garant, 2000, p. 87‑104.
Fagel, R., « Juan Martínez de Recalde (1504-1588) uit Bilbao : van koopmanambtenaar tot zeeheld » dans P. J. A. N. RIETBERGEN (éd.), Bureaucraten
betrapt. Historische opstellen aangeboden aan Hugo de Schepper, Amersfoort,
2001, pp. 109‑129 y 252-255. (Traduction espagnole : « Los Juan Martínez
de Recalde, de Bilbao : de mercaderes a héroe naval (1504-1588) », Investigaciones Históricas, no 23, 2003, p. 11‑32.
Fagel R., De hispano-vlaamse wereld. De contacten tussen Spanjaarden en Nederlanders 1496-1555, Bruxelles-Nimègue, 1996.
Fagel R., « El camino español por mar. Los soldados españoles en los Países
Bajos durante la época de Carlos V » dans José Martínez Millán et Ignacio
J. Ezquerra Revilla (coord.), Carlos V y la quiebra del humanismo político en
Europa (1530-1558), Madrid, 2001, p. 363‑376.
Finot Jules, Étude historique sur les relations commerciales entre la Flandre et
l’Espagne au Moyen Àge, Paris, Alphonse Picard et Fils, 1899.
García García Bernardo José (dir.), El imperio de Carlos V. Procesos de agregación y conflictos, Madrid, Fundación Carlos de Amberes, 2000.
García de Cortázar José Angel, Vizcaya en el siglo XV, Bilbao, Ediciones de la
Caja de Ahorros Vizcaína, 1966.
Gentil da Silva José, Marchandises et finances. Lettres de Lisbonne. 1563-1578,
Paris, SEVPEN, 1959, 2 vol.
Gentil da Silva J., Stratégie des affaires à Lisbonne entre 1595 et 1607-Lettres
marchandes des Rodrigues d’Evora et Veiga, Paris, SEVPEN, 1956.
Gillard Lucien, La banque d’Amsterdam et le florin européen au temps de la
République néerlandaise (1610-1820), Paris, Éditions de l’École des Hautes
Études en Sciences Sociales, 2004.
Gilliodts-Van Severen Louis, Cartulaire de l’ancien consulat d’Espagne à Bruges,
Bruges, Louis de Plancke, tome I, 1901.
Goris Jan Albert, Étude sur les colonies marchandes méridionales à Anvers de
1488 à 1567, Louvain, Uystpruyst éditeur, 1925.
Guérin-Pace France, « Sentiment d’appartenance et territoires identitaires »,
L’espace géographique, t. 35, no 4, 2006, p. 298‑308.
Guiard-Larrauri Teófilo, Historia del consulado de Bilbao y Casa de Contratación de Bilbao y del comercio de la villa (1511-1699), Bilbao, José de Astuy,
1913.
Haemers Jelle, For the Common Good. State power and Urban Revolts in the
Reign of Mary of Burgundy (1477-1482), Turnhout, Brepols, 2009.
Hart Marjolein t’, Jonker Joost Van Zanden Jan Luiten, A financial history of
the Netherlands, Cambridge, Cambridge University Press, 1997.
Jeulin Paul, « Aperçus sur la “contractation” de Nantes (1530 environ-1733) »,
Annales de Bretagne, 1932-1933, p. 284‑331, p. 457‑505.
01 Brumont-Priotti.indd 211
22/04/14 09:01
212
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Kaufmann Jean-Claude, L’invention de soi. Une théorie de l’identité, Paris,
Armand Colin, 2004.
Kellenbenz Hermann, Los Fugger en España y Portugal hasta 1560, Salamanca,
Junta de Castilla y León, 2000 (1ère éd. en allemand, 1990).
Kortlever Yolande E., « The Easter and Cold Fairs of Bergen-op-Zoom (14th16th centuries) » dans Simonetta Cavaciocchi (éd.), Fiere e mercati nella
integrazione delle economie europee, secc. XIII-XVIII. Atti della « Trentaduesima Settimana di Studi », 8-12 maggio 2000, Florence, Le Monnier, 2001,
p. 625‑643.
Lapeyre Henri, Une famille de marchands : les Ruiz, Paris, A. Colin, 1955.
Lapeyre H., El comercio exterior de Castilla a través de las aduanas de Felipe II,
Valladolid, 1981.
Leroy Béatrice, « Una familia de burgueses de Pamplona en la primera mitad
del siglo xiv : los Crozat », Príncipe de Viana, 1974, p. 429‑448.
Lorenzo Sanz Eufemio., Comercio de España con América en la época de
Felipe II, Valladolid, Diputación Provincial de Valladolid, 1979-1980, 2 vol.
Lorenzo Sanz E. (dir.), Historia de Medina del Campo y su tierra. Vol. II : Auge
de las ferias. Decadencia de Medina, Valladolid, 1986, p. 5‑265.
Maddens N. « De invoering van de « nieuwe middelen » in het graafschap
Vlaanderen tijdens de regering van Keizer Karel V », Revue Belge de Philologie et d’Histoire, 1979, volume 57, p. 342‑363 et 861-898.
Maréchal Jules, « La colonie espagnole de Bruges du xive au xvie siècle »,
Revue du Nord, t. XXXV, 1953, p. 5‑40.
Muchnik Natalia, « La terre d’origine dans les diasporas des XVIee
XVIII siècles. S’attacher à des pierres comme à une religion locale »,
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2011/2, p. 481‑512.
Nakazawa Katsumi, « L’exportation maritime d’Anvers vers la Péninsule
ibérique au milieu du XVIe siècle », Studies on the mediterranean world. Past
and Present (Tokyo), 1988, p. 145‑163.
Nakazawa K., « Antwerp, emporium of the european economy in the sixteenth
century », Studies on the mediterranean world. Past and Present (Tokyo),
vol. 13, 1992, p. 43‑49.
Ogilvie Sheilagh, Institutions and European Trade. Merchant Guilds, 1000-1800,
Cambridge, Cambridge University Press, 2011.
Padgett John F. et Ansell Christopher K., « Robust Action and the Rise of the
Medici, 1400-1434 », American Journal of Sociology, 1993, p. 1259‑1319.
Parker Geoffrey, « Le monde politique de Charles Quint » dans Soly Hugo (dir.),
Charles Quint, 1500-1558. L’empereur et son temps, Arles, Actes Sud, 2000,
p. 113‑226.
Paz Cristóbal et Espejo Julián, Las antiguas ferias de Medina del Campo, Valladolid, Editorial Maxtor, 2003 (1re éd. en 1908).
Phillips William D. Jr., « Merchants of the Fleece : Castilians in Bruges and the
Wool Trade » dans Peter Stabel, Bruno Blondé et Anke Greve (éd.), International Trade in the Low Countries (14th-16th Centuries), Louvain-Apeldoorn,
Garant, 2000, p. 75‑86.
Priotti Jean-Philippe, « Plata americana, costes de transacción y mutaciones
socio-económicas en el comercio hispano-francés (1570-1640) » dans Isabel
Lobato et José María Oliva Melgar (éd.), El sistema comercial español en el
comercio mundial (siglos XVII-XVIII), Huelva, universidad de Huelva, 2013,
p. 97‑125.
01 Brumont-Priotti.indd 212
22/04/14 09:01
Identités marchandes
213
Priotti J.-Ph. et Saupin Guy (éd.), Le commerce atlantique franco-espagnol.
Acteurs, négoces et ports (XVe-XVIIIe siècles), Rennes, Presses Universitaires
de Rennes, 2008.
Priotti J.-Ph., « Conflits marchands et intégration économique (Bretagne,
Castille et Andalousie, 1560-1580) dans J.‑P. Priotti et Guy Saupin (dir.),
Le commerce atlantique franco-espagnol. Acteurs, négoces et ports (XVeXVIIIe siècle), Rennes, PUR, 2008, p. 73‑99.
Priotti J.-Ph., « Logiques commerciales d’une globalisation. Les toiles françaises dans l’Atlantique hispano-américain (1550-1600) » dans Béatrice
Pérez, Sonia Rose et Jean-Pierre Clément (éd.), Des marchands entre deux
mondes, Paris, Presses Universitaires de la Sorbonne, 2007, p. 15‑41.
Priotti J.-Ph., « Metales preciosos, competencia comercial y transformación económica en el Atlántico franco-español (1550-1570) », Jahrbuch für
Geschichte Lateinamerikas, 43, Böhlau-Verlag-Köln-Weimar-Wien, 2006,
p. 25‑40.
Priotti J.-Ph., Bilbao et ses marchands au xvie siècle. Genèse d’une croissance,
Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2004 (Version
espagnole, Bilbao y sus mercaderes en el siglo XVI. Génesis de un crecimiento,
Bilbao, Diputación Foral de Bizkaia, 2005).
Priotti J.-Ph., « Uso material e inmaterial del dinero. Un análisis social para el
estudio de los patrimonios mercantiles, siglos XVI-XVII » dans H. Casado
Alonso et R. Robledo Hernández (éd.), Fortuna y negocios. Formación y
gestión de los grandes patrimonios (siglos XVI-XX), Valladolid, Universidad
de Valladolid, 2002, p. 45‑72.
Priotti J.-Ph., Los Echávarri : mercaderes bilbaínos del Siglo de Oro, Bilbao,
Diputación Foral de Bizkaia, 1996.
Priotti J.-Ph., « Commerce et finance en Flandre au xvie siècle : les activités
de Diego de Echávarri, consul de la nation de Biscaye », Handelingen van
het Genootschap voor Geschiedenis “Société d’Emulation” te Brugge, 1995,
p. 81‑95.
Roch Jean-Louis, « La crise de la draperie rouennaise à la fin du xve siècle. De
la manufacture urbaine à la domination régionale » dans Mathieu Arnoux et
Anne-Marie Flambard Héricher (dir.), La Normandie dans l’économie européenne (xiie-xviie siècle), Caen, Publications du CRHAM, 2010, p. 153‑177.
Rodríguez Pérez Yolanda et al.ii (éd.), Encuentros de ayer y reencontros de hoy.
Flandes, Países Bajos y el mundo hispánico en los siglos XVI y XVII, Gand,
Academia Press Wetenschappelijke Uitgeverij-Scientific Publishers, 2009.
Rodríguez Pérez Y., De Tachtigjarige Oorlog in Spaanse ogen. De Nederlanden
in Spaanse historische en literaire teksten (circa 1548-1673), Nimègue,
Vantilt, 2003-2005.
Rojo Vega Anastasia, Guía de mercaderes y mercaderías en las ferias de Medina
del Campo. Siglo XVI, Valladolid, Fundación Museo de las Ferias-Diputación de Valladolid, 2004.
Roodenburg Herman (éd.), Forging European Identities, 1400-1700, CambridgeNew York, Cambridge University Press, 2007.
Ruiz Martín Felipe, Lettres marchandes échangées entre Florence et Medina del
Campo, Paris, SEVPEN, 1965.
Sanz Ayán Carmen et García García Bernardo José (coord.), Banca, crédito
y capital. La monarquía hispánica y los antiguos Países Bajos (1505-1700),
Madrid, Fundación Carlos de Amberes, 2006.
01 Brumont-Priotti.indd 213
22/04/14 09:01
214
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Sicking Louis, « Les Pays-Bas et la mer à l’époque de Charles Quint », Revue
d’Histoire Maritime, no 2-3, 2001, p. 101‑140.
Soly H., « De aluinhandel in de Nederlanden in de 16 e Eeuw », Revue Belge de
Philologie et d’Histoire, 1974, volume 52, no 52-4, p. 800‑857.
Stols Eddy, « Las relaciones socio-económicas entre el reino de Castilla y los
Países Bajos y su impacto en el crecimiento económico en los siglos xv,
xvi y xvii », texte dactylographié.
Stols E., « Les horizons ibériques et coloniaux du commerce des Pays-Bas au
XVIe siècle » dans Christophe Plantin et le monde ibérique, Anvers, 1992,
p. 21‑40.
Strieder Jakob, Aus Antwerpener Notariatsarchiven, Berlin-Leipzig, Deutsche
Verlagsanstalt Stuttgart, 1930.
Studnicki-Gizbert Daviken, A Nation Upon the Ocean Sea. Portugal’s Atlantic
Diaspora and The Crisis of The Spanish Empire, 1492-1640, Oxford, Oxford
University Press, 2007.
Tracy James D., Emperor Charles V, impresario of War. Campaign Strategy,
International Finance and Domestic Politics, Cambridge, Cambridge University Press, 2002.
Van Bruyssel Ernest, Histoire du commerce et de la marine en Belgique, t. II,
Bruxelles-Leipzig, A. Lacroix-Verboeckhoven, 1863.
Van Der Essen Léon, « Contribution à l’histoire du port d’Anvers et du
commerce des Pays-Bas vers l’Espagne et le Portugal à l’époque de Charles
Quint (1553-1554) », Annales de l’Académie Royale d’Archéologie de Belgique,
1920, t. III, p. 39‑64.
Van der Wee Herman (dir.), La banque en Occident, Anvers, Fonds Mercator,
1991.
Van der Wee H. et Materné Jan, « Antwerp as a World Market in the Sixteenth
and Seventeenth Centuries » dans J. Van den Stock (dir.), Antwerp. Story of a
Metropolis 16th-17th century, Anvers, Snoeck-Ducaju & Zoon, 1993, p. 19‑31.
Van der Wee H., « Le commerce, la finance et le prince » dans Simonetta Cavaciocchi (éd.), Poteri economici e poteri politici, secc. xiii-xviii, Florence, Le
Monnier, 1998, p. 711‑726.
Van der Wee H., « Monetary, Credit and Banking Systems » dans E.E. Rich et
C.H. Wilson (éd.), The Cambridge Economic History of Europe, Cambridge,
Cambridge University Press, 1977, p. 290‑392.
Van Houtte Jan, « Anvers aux xve et xvie siècles : expansion et apogée »,
Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, mars-avril 1961, 16 e année,
p. 248‑278.
Van Werveke Hans, Bruges et Anvers, huit siècles de commerce flamand,
Bruxelles, Éditions de la Librairie Encyclopédique,1944.
Vázquez de Prada Valentín, Lettres marchandes d’Anvers, Paris, SEVPEN, 1960,
4 vol.
Verlet Pierre, « Le commerce des objets d’art et les marchands merciers à Paris
au XVIIIe siècle », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 13e année,
no 1, 1958, p. 10‑29.
Weis Monique, Les Pays-Bas espagnols et les États du Saint-Empire (15591579), priorités et enjeux de la diplomatie en temps de troubles, Bruxelles,
Éditions de l’université de Bruxelles, 2003.
Yante Jean-Marie, « Le commerce espagnol dans les Pays-Bas (XVeXVIe siècles) » dans Actes des Rencontres de Madrid-Tolède (23-26 septembre
2010). Diplomates, voyageurs, artistes, pèlerins, marchands entre pays bour-
01 Brumont-Priotti.indd 214
22/04/14 09:01
Identités marchandes
215
guignons et Espagne aux XVe et XVIe siècles, Neuchâtel, Centre Européen
d’études bourguignonnes (XIVe-XVIe siècles), no 51, 2011, p. 217‑232.
Ybarra y Bergé Javier, « Vizcaínos en Brujas », Boletín de la Real Sociedad
Vascongada de Amigos del País, año VIII, cuadernos 3° y 4°, Saint-Sébastien,
1952, p. 345‑356.
Yun Casalilla Bartolomé, Sobre la transición al capitalismo en Castilla.
Economía y sociedad en Tierra de Campos (1500-1830), Salamanque, Junta
de Castilla y León, 1987.
01 Brumont-Priotti.indd 215
22/04/14 09:01
216
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Index
Abando (à côté de Bilbao), 19.
Acha Lope de, 58, 72.
Agenais (l’), 36.
Agurto Jacobe de, 76.
Aiguilles à coudre, 63.
Aiguillettes, 63, 65.
Al-Andalus, 39.
Allemagne (l’), 16, 45, 52, 59, 61, 63,
64.
Allemands (les), 21, 46, 57.
Alun, 66.
Amérique (l’), 52, 61, 62, 66.
Anascotes, 62, 67.
Andalous (les), 30, 55.
Andalousie (l’), 66, 67.
Anglais (les), 20.
Angleterre (l’), 20, 66.
Añués Antonio de, 32, 36, 38, 68.
Añués Miguel de, 4.
Anvers, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 13, 14, 15, 16,
17, 19, 20, 21, 22, 26, 27, 31, 36, 37,
41, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53,
54, 55, 56, 57, 58, 61, 62, 63, 64, 66,
67, 68, 69, 72, 79, 80, 82.
Anversois (les), 16, 24, 53.
Aquerreta Esteban de, 4.
Aquerreta Juan de, 56, 68.
Aragon (l’), 40, 42, 66, 67.
Arbieto San Juan de, 68.
Ardembourg, 40.
Armentières, 62.
Arras, 63.
Arriaga Adriano de, 67.
Arrieta Juan de, 4, 67, 68, 69, 74.
Arudy (canton d’), 9.
Audenarde, 61.
Augsbourg, 46, 61, 64.
Ayala Elvira de, 15.
Ayala Gregorio de, 14, 15, 37, 69.
Azcoity Johan d’, 67.
Baetens Roland, 45, 46.
Baltique (la), 45, 61, 64.
Basques (les), 14, 39, 40, 41, 55, 57.
Basse Navarre (la), 21, 23, 35, 70.
Bayonne, 69.
Béarn (le), 14.
Béarn (le), 9, 11, 23, 24, 34, 35, 65.
Béarnais (les), 14.
01 Brumont-Priotti.indd 216
Béarnais (les), 7, 15, 19.
Belorado, 67.
Bergen-op-Zoom, 4, 14, 27, 28, 29, 34,
36, 49, 52, 53, 55, 56, 61, 80.
Berlin, 15.
Bernuy (les), 66.
Beroiz Miguel de, 4.
Besançon, 52.
Béthune, 62.
Bilbanais (les), 7, 10, 12, 14, 17, 18, 21,
23, 37.
Bilbao, 3, 17, 19, 20, 23, 24, 27, 28, 30,
32, 33, 34, 36, 38, 40, 41, 47, 61, 65,
66, 67, 68, 76.
Biscayens (les), 10, 12, 13, 19, 20, 21,
40.
Blé, 32, 45, 69.
Bohême (la), 64.
Bois-le-Duc, 64.
Bordeaux, 9, 28, 47, 65.
Bougrans, 36, 61, 65.
Bouvignes, 64.
Brabant (le), 6, 16, 20, 27, 30, 31, 44,
47, 58, 61, 62, 72, 79.
Bramantes, 63.
Braudel Fernand, 39, 43, 45, 46, 47, 52,
64.
Bretagne (la), 65.
Bruges, 8, 10, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 21,
25, 37, 38, 39, 40, 41, 50, 52, 61, 62,
66, 68.
Buonvisi (les), 3.
Burgalais (les), 12, 40.
Burgos, 18, 21, 29, 40, 41, 42, 55, 66,
67, 74, 84.
Cadix, 30.
Calais, 19.
Cambrai, 63.
Caparroso (les), 37.
Caparroso Antón de, 24, 25.
Capetillo Ochoa de, 19.
Çaro Juan de, 70.
Cartes à jouer, 36.
Casa Nueba Juan de, 19.
Casado Alonso Hilario, 6.
Casse, 66.
Castillans (les), 10, 13, 15, 16, 39, 41,
57, 58, 60.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
Castille (la), 2, 3, 4, 5, 11, 14, 15, 20, 21,
22, 23, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 33, 34,
35, 38, 42, 46, 47, 52, 53, 55, 56, 57,
58, 60, 61, 62, 65, 66, 67, 68, 72, 79.
Catalans (les), 39.
Catalinaga Hortuño de, 9.
Cenami (les), 3.
Ceriza Joan de la, 9.
Chanvre, 45.
Charles Quint, 1, 3, 4, 5, 14, 15, 16, 17,
18, 25, 33, 34, 39, 41, 44, 45, 46, 47,
50, 51, 52, 54, 56, 57, 58, 69.
Cire, 4, 20, 36, 64.
Colza, 45.
Comptant (achats et ventes au), 5, 29,
30, 31, 33, 34, 35, 46, 55, 57, 59.
Consulat, 10, 11, 12, 13, 16, 18, 21, 22,
40.
Cordouans (les), 30.
Crédit (achats et ventes à), 5, 23, 27,
29, 31, 32, 33, 35, 36, 37, 50, 52, 55,
58.
Cruzat (les), 24, 37.
Cruzat Bernal, 25, 68.
Cruzat Flandina, 25.
Cruzat Luis, 24.
Cucho Juan de, 58, 72, 76, 78.
Cuir, 63, 65.
Cuivre, 16, 36, 45, 52, 64.
Dampierre Guy de, 40.
Datini (les), 3.
Del Plano Arnao, 4, 5, 7, 9, 11, 12, 14,
15, 16, 17, 18, 19, 21, 22, 23, 25, 27,
28, 31, 60, 61, 63, 67, 69, 72, 74, 76,
78, 79, 80, 82.
Del Plano Gregorio, 15.
Del Plano Pedro, 19, 20.
Del Valle (les), 15.
Diamants, 21.
Dinant, 64.
Draps, 14, 15, 25, 28, 29, 31, 36, 52, 61,
62, 65, 67, 68, 69.
Echávarri Diego de, 19, 21.
Epices, 28, 52, 59, 66.
Eraso Pedro de, 34, 36, 69.
Escaut (l’), 53.
Espagne (l’), 1, 3, 4, 5, 10, 11, 12, 13,
14, 15, 17, 18, 19, 30, 34, 35, 37, 38,
39, 40, 41, 45, 46, 47, 49, 52, 55, 56,
57, 59, 61, 63, 64, 65, 66, 67.
01 Brumont-Priotti.indd 217
217
Espagnols (les), 11, 12, 13, 16, 21, 40,
42, 53, 63.
Espinosa García de, 68.
Espinosa Juan de, 70, 80.
Espinosa Rodrigo de, 4, 5, 7, 14, 19,
21, 22, 23, 24, 25, 27, 28, 31, 32, 37,
61, 63, 67, 68, 69, 72, 74, 76, 78, 79,
80, 82, 84.
Etain, 36.
Faillite, 6, 23, 31, 33, 36, 37, 68.
Falun, 64.
Fer, 36, 41, 63, 66.
Ferdinand d’Aragon, 42.
Fils, 15, 17, 28, 35, 38, 63.
Flandre, 15, 16, 18, 20, 25, 30, 33, 37,
39, 40, 44, 47, 56, 57, 61, 67, 68.
Florence, 3.
Foires, 3, 4, 5, 10, 20, 22, 23, 24, 26, 27,
28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 45,
49, 52, 53, 55, 57, 60, 62, 65, 68.
France (la), 1, 5, 7, 20, 28, 29, 33, 34,
35, 42, 44, 46, 47, 56, 65, 66.
Francfort, 55.
Frise (la), 18.
Fuenterrabía, 19.
Fugger (les), 9, 14, 16, 18, 35.
Futaines, 14, 16, 36, 61, 63, 64.
Galice (la), 13.
Gámez Miguel de, 4, 56, 68.
Gardea Juan de, 28.
Gascogne (la), 36.
Génois (les), 39.
Gibraltar (détroit de), 39.
Gingembre, 36.
Goris Jan Albert, 9, 13, 14, 19, 21, 42,
44, 46, 47, 51, 57, 62, 63.
Grenade, 66, 84.
Grossistes, 5, 29.
Guénon Petijean, 31, 69, 84.
Haarlem, 14, 15, 61.
Habsbourg (les), 14, 45.
Hainaut (le), 47.
Hambourg, 64.
Hanséates (les), 64.
Haute Navarre (la), 23.
Henri III (Comte de Nassau ), 17.
Hollandais (les), 21, 47.
Hollandes, 29, 56, 61, 63.
Hondschoote, 45, 62, 63.
22/04/14 09:01
218
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Hongrie (la), 49, 50, 64.
Huile de baleines, 66.
Hurtado de Mendoza, 56.
Iersekeroord, 14.
Isunza Martín de, 22.
Isunza Pedro de, 58, 72, 76, 79.
Italie (l’), 3, 45, 46, 49, 63, 65.
Italiens (les), 58.
Jean d’Espagne, 42.
Jeanne de Castille, 42.
Jérez, 40.
Labourd (le), 35.
Laine, 4, 14, 20, 25, 28, 29, 31, 34, 35,
36, 40, 62, 66, 67, 69.
Lanier Ochoa, 28, 34.
Laraudo San Juan de, 19.
Laredo, 20.
Lezama Juan de, 17, 23, 29, 33, 36, 37,
38, 79, 80, 82.
Lille, 1, 62, 63.
Lin, 45, 61.
Lisbonne, 3, 64.
Livonie (la), 64.
Logroño, 14, 67, 84.
Lojao Juan de, 4, 31, 67, 68, 69, 70.
Lojao, le jeune, Juan de, 68, 70.
Londres, 8, 36.
López de Recalde, le jeune, Sancho,
19.
Louis de Male, 40.
Louis de Nevers, 40.
Lunebourg (duché de), 64.
Lyon, 52, 55, 58.
Madrid, 19.
Manche (la), 39.
Marguerite d’Autriche, 42.
Martínez de Recalde Juan, 18, 19, 23,
80.
Martínez de Zurbarán Juan, 19.
Materné Jan, 26, 45, 46, 47, 61, 65.
Maximilien d’Autriche, 41, 42, 45.
Medina (les), 57.
Medina de Rioseco, 21, 55, 72.
Medina de Ríoseco, 72, 74, 79, 80.
Medina del Campo, 21, 23, 29, 30, 32,
55, 69, 72, 74, 76, 78, 79, 80, 82, 84.
Méditerranée (la), 39, 43.
Meir (place du), 53.
01 Brumont-Priotti.indd 218
Mendoza Mencia de (Marquise de Zenete), 17.
Merceries, 17, 29, 32, 33, 63.
Mercier, 2, 5, 6, 7, 28, 31, 33, 58, 64.
Meuse (la), 64.
Middelbourg, 53, 67.
Mongelos Arnaut de, 9.
Moscovie (la), 64.
Moyen Orient (le), 62.
Mújica Gaspar de, 58, 74.
Nájera, 14, 67, 72, 74.
Nantes, 8, 16, 28, 65.
Narva, 64.
Nation, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,
21, 22, 30, 40.
Navarrais (les), 7, 13, 21, 23, 25, 28, 31,
55, 57, 58, 65.
Navarre (la), 4, 7, 11, 14, 20, 21, 22, 23,
24, 27, 34, 35, 36, 37, 56, 61, 65, 67,
68.
Navarro Francisco, 68, 69.
Neubourg, 65.
Niort, 65.
Norvège (la), 64.
Nouvelle-Espagne (la), 3.
Oloron, 9.
Orcayen Gonzalo de, 69.
Ostades, 62.
Osterlande (l’), 64.
Outrefins, 62.
Pampelune, 4, 9, 22, 23, 24, 31, 32, 33,
34, 37, 39, 56, 67, 68, 69, 76.
Papier, 28, 32, 68.
Paris, 57.
Pastel, 6, 9, 23, 28, 36, 47, 65, 66.
Pays Basque (le), 2, 12, 13, 19, 42, 66.
Pays-Bas (les), 1, 3, 5, 7, 8, 10, 11, 12,
13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 24,
30, 31, 34, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 44,
45, 46, 47, 50, 52, 54, 56, 57, 59, 60,
61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68.
Peignes, 9, 34, 63, 65.
Péninsule ibérique (la), 12.
Péninsule ibérique (la), 2, 8, 39, 61.
Pérez (les), 57.
Pérez de Berrotarán Joan, 67.
Philippe II, 3, 34, 38.
Philippe le Beau, 42.
Philippe le Bon, 40.
22/04/14 09:01
Identités marchandes
Philippe le Hardi, 40.
Piraterie, 46.
Poitou (le), 36.
Poivre, 5, 25, 27, 45, 64.
Pologne (la), 64.
Portugais (les), 58, 72.
Portugalete, 18, 19.
Potosí, 3.
Protêts, 35.
Pruner Joachim, 16.
Prunes, 36.
Prusse (la), 64.
Pyrénées (les), 14, 23.
Quadra Sancho de la, 19.
Recalde (les), 23, 38, 58.
Recalde Francisco de, 15, 17, 19, 23,
37, 38, 79, 80.
Réglisse, 36, 66, 67, 68.
Regoitia Martín de, 18, 19.
Rennes, 28, 65.
Rioja (La), 67.
Ríosabel María de, 68.
Rocillo Pedro de, 19.
Rois Catholiques (les), 55.
Rouen, 8, 32, 34, 36, 65, 66, 69.
Rouens, 28, 31, 34, 65, 69, 84, 85.
Ruiz Simón, 3.
Sáez Mayora, 19.
Safran, 66.
Saint-Jean de Luz, 35.
Saint-Sébastien, 4, 27, 64.
Salamanca (les), 57.
Sánchez de Urizar María, 19.
Santa Cruz (les), 57.
Santa Gadea Alonso de, 14, 16, 37, 57,
69, 72.
Santo Domingo, 67, 72, 76.
Saragosse, 68.
Satins, 62.
Sedano Juan de, 18.
01 Brumont-Priotti.indd 219
219
Serges, 62.
Sévignacq-Meyracq, 9.
Séville, 30, 39.
Slovaquie (la), 64.
Soieries, 62.
Soria, 14, 72, 74.
Sucre, 36.
Suède (la), 64.
Sünd, 45.
Taffetas, 66.
Tapisseries, 25, 63.
Teintures, 28, 47.
Thuringe (la), 64.
Toiles, 25, 28, 29, 61, 65, 68, 85.
Tolédans (les), 55.
Torrecilla de Cameros, 67.
Tournai, 61, 63.
Tudela, 68.
Tyrol (le), 64.
Ugarte Juan de, 17, 67.
Ugarte Martín de, 17, 19, 21, 27, 78.
Valenciennes, 62, 63.
Valladolid, 3, 19, 23, 38.
Van der Wee Herman, 47, 49, 52, 54,
55, 61, 62, 63, 65.
Vénitiens (les), 39.
Villalón, 21, 25, 32, 55, 56, 58, 68, 72,
74, 76, 78, 79, 80, 82.
Vitoria, 14, 22, 76.
Vizcarra Antón de, 28.
Welser (les), 16, 35.
Witte Cristina de, 15.
Yabar María de, 69.
Yabar, 69.
Zélande (la), 47.
Zuazo Pedro de, 38, 58, 67, 79, 80.
Zwin (le), 41.
22/04/14 09:01
220
Francis Brumont et Jean-Philippe Priotti
Résumé. –
Samenvatting. –
Abstract. –
Biographie. –
01 Brumont-Priotti.indd 220
22/04/14 09:01
Descargar