Je suis du même sang que vous

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Pour tous - Commentaire des textes liturgiques du 25 novembre 2007
Je suis du même sang que vous... | Tengo la
misma sangre que vosotros...| We share the
same blood...
Les foules avaient vu en Jésus un grand prophète. Mais au pied de la croix, les chefs religieux et les
soldats se refusent à voir en lui l’envoyé de Dieu, le Messie. Ils l’outragent et le bafouent.
2007
Soeur Sophie Ramond propose une méditation des textes liturgiques chaque semaine.
25 novembre 2007
Christ Roi - Année C
- En français :
Je suis du même sang que vous...
La fête du Christ Roi de l’univers honore le caractère cosmique et eschatologique de la royauté du Christ.
Elle termine l’année liturgique et annonce déjà l’Avent dans la perspective de la venue du Seigneur en
gloire. Dans quel paradoxe nous fait alors entrer la liturgie en nous donnant à méditer un passage du récit
de la Passion de l’évangile de Luc ! Nous sommes radicalement interrogé sur l’identité de Jésus, roi sans
pouvoir qui se laisse mettre à mort... Nous sommes aussi radicalement interrogés sur les valeurs que nous
adoptons pour nous mettre à sa suite...
Jésus avait été proclamé par les disciples Christ (9, 20) et Roi (19, 38). Les foules avaient vu en lui un
grand prophète. Mais au pied de la croix, les chefs religieux et les soldats se refusent à voir en Jésus
l’envoyé de Dieu, le Messie. Ils l’outragent et le bafouent. Jésus ne répond pas. Il refuse d’affronter cette
ultime épreuve en se soustrayant à sa condition humaine. Parce qu’aucun homme ne peut se soustraire
aux difficultés, aux forces du mal, à la mort violente en faisant des miracles, Jésus n’en fera pour se sauver
lui-même. Comme déjà au début de sa vie publique, dans les récits des tentations, il avait refusé que sa
condition divine lui serve à éviter le poids de la condition humaine, il choisit de traverser cette ultime
épreuve en restant solidaire jusqu’au bout de ceux qui subissent le mal et de ceux qui le crucifient.
Inconditionnellement solidaire des hommes en proie au mal...
Les deux malfaiteurs crucifiés avec Jésus, dans leur attitude respective, montrent que deux prises de
position sont possibles : ridiculiser ce qui apparaît comme une impuissance de Jésus devant le mal qu’il
subit ; entrer dans la liberté où Jésus se tient, se savoir pardonné et renoncer à répondre à la violence
subie. Le premier, qui reprend en écho les moqueries des chefs, est incapable de dépasser la conception
d’une prise de pouvoir immédiate, spectaculaire et violente : c’était déjà la proposition de Satan ! Le
second commence par un aveu de ces crimes, qui lui ont valu la condamnation de la justice humaine : pour
nous, c’est juste. Il reconnaît l’innocence de Jésus ; bien plus, il reconnaît en lui le Royaume qui vient.
Cette humilité le conduit aux portes du Royaume. La réponse de Jésus est l’affirmation d’un aujourd’hui
du salut pour cet homme qui est et restera avec lui.
Ainsi, la croix révèle la vérité de Dieu quant à la violence : librement et par amour, Jésus fait de cette
emprise du mal le lieu du don de soi. Là il nous redit : je suis du même sang que vous... Mais il nous
apprend aussi que cette attitude est à portée humaine : nous avons à nous situer et à prendre position
face au mal subi, ce lieu ultime, ce lieu frontière où se joue notre solidarité avec l’humanité toute entière...
>> Les textes de la messe
- En espanol
Tengo la misma sangre que vosotros...
La fiesta del Cristo Rey del universo ensalza el carácter cósmico y escatológico de la realeza del Cristo.
Esta fiesta termina el año litúrgico y anuncia ya el Adviento dentro de la perspectiva de la llegada del
Señor en gloria.¡ Resulta paradójico que la Liturgia ofrezca para nuestra meditación un fragmento de la
Pasión del Evangelio de Lucas ! Se nos pregunta radicalmente acerca de la identidad de Jesús, un rey sin
poder que se deja matar... Con la misma radicalidad somos interpelados sobre los valores que adoptamos
en seguimiento suyo.
Jesús había sido proclamado por los discípulos como Cristo (9, 20) y Rey (19, 38). Las muchedumbres
habían visto en él a un gran profeta. Pero al pie de la cruz, los jefes religiosos y los soldados se niegan a
ver en Jesús al enviado de Dios, al Mesías. Lo ultrajan y se burlan de él. Jesús no responde. Se niega a
enfrentarse con esta última prueba esquivando su condición humana. Puesto que ningún hombre puede
sustraerse a las dificultades, a las fuerzas del mal, a la muerte violenta haciendo milagros, Jesús tampoco
lo hará para salvarse a sí mismo. De la misma manera que ya al principio de su vida pública, en el relato
de las tentaciones, rechazó servirse de su condición divina para evitar el peso de la condición humana, así
ahora escoge atravesar esta última prueba haciéndose solidario hasta el fin con aquellos que padecen el
mal y con los que lo crucifican. Incondicionalmente solidario con los hombres atrapados por el mal... Los
dos malhechores crucificados con Jesús, en su actitud respectiva, ponen en evidencia dos posturas
posibles : la de ridiculizar lo que parece ser impotencia de Jesús ante el mal que padece y la de optar por
la libertad en la que Jesús se ampara, sabiéndose perdonado y renunciando a responder a la violencia
padecida. El primer malhechor, que repite en eco las burlas de los jefes, es incapaz de superar el concepto
de una toma de poder inmediata, espectacular y violenta : ¡fue la propuesta de Satanás ! El segundo
comienza por confesar los crímenes, que le valieron la condena de la justicia humana : lo nuestro es justo.
Reconoce la inocencia de Jesús ; es más, reconoce en Él el Reino que llega. Esta humildad lo conduce a las
puertas del Reino. La respuesta de Jesús es la afirmación del hoy de la salvación para este hombre que
está con Él y permanecerá con Él.
Así, la cruz revela la verdad de Dios en cuanto a la violencia : libremente y por amor, Jesús hace de esta
dominación del mal el lugar de la entrega. Ahí nos repite : Soy de vuestra misma sangre... Nos enseña
también que esta actitud está a nuestro alcance : debemos situarnos y tomar postura frente al mal
padecido, ese lugar extremo, ese lugar frontera donde está en juego nuestra solidaridad con la humanidad
entera...
(>> Textos de la misa)
- In English
We share the same blood...
The feast of Christ the King honors the cosmic and eschatalogical character of Christ’s royalty. It marks
the end of the liturgical year and already announces Advent with its perspective of the Lord’s coming in
glory. What a paradox is put before us when we are asked to enter into the liturgy through a section on
the Passion according to Luke ! We are radically challenged concerning the identity of Christ, a king
without power who allows himself to be put to death... We are also radically challenged concerning the
values we take on in the following of Christ...
Jesus had been proclaimed the Christ by his disciples (9:20)and also king (19:38). The crowds had seen a
great prophet in him. But, at the foot of the Cross, the religious authorities and the soldiers refused to see
in Jesus the one sent by God, the Messiah. They mock him and insult him. Jesus does not answer. He
refuses to face this ultimate trial by escaping the human condition. Since no human can escape
difficulties, evil, and death by working miracles, Jesus will not do so to save himself. As at the beginning of
his public life, in the stories of the tempation, he refused that his divine status help him avoid the human
condition, so he chooses to face this final trial by remaining in solidarity to the end with all victims of evil
and with the men who crucify him. He remains in solidarity unconditionally with all those who are the
victims of evil...
T hrough their respective attitudes, the two thieves crucified with Jesus demonstrate the two positions
that are possible : to ridicule what seems to be Jesus’ powerlessness or enter into the liberty of Jesus,
knowing that one is forgiven and refusing to respond to the violence endured. The first echoes the
mockeries of the leaders and is incapable of going beyond the desire for a spectacular and violent show of
power ; that was Satan’s propos ! The second begins by aknowledging the crimes that brought him the
condemnation of human justice : we have what we deserve. He recognizes the innocence of Jesus ; he
even recognizes in him the Kingdom that is to come. This humility takes him to the gates of the Kingdom.
The answer from Jesus is the affirmation of salvation today for this man who is and will remain with him.
Thus the Cross reveals the truth of God concerning violence : freely and out of love, Jesus makes evil’s
grip the place of his self-giving. There he tells us : We are of the same blood... But he tells us also that
such an attitude is not beyond our capabilities : we also have to take a position when undergoing evil. It is
the place where our solidarity with humanity is at stake...
(>> Missal texts)
© Sr Sophie
Ramond, r.a.
Communauté de Lübeck
http://www.assumpta.org/Je-suis-du-meme-sang-que-vous
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