Subido por Amy Faty

Comment expliquer les inégalités - Amy F

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Comment expliquer les inégalités de revenus ?
On remarque qu’en France les inégalités de revenus augmentent par le haut,
c’est-à-dire que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus
en plus pauvres. Ce phénomène est d’autant plus visible lors des périodes de
forte croissance, les revenus des plus pauvres (dernier décile) augmentent très
peu.
Différentes analyses ont été réalisées pour expliquer ces grandes distorsions dans
les revenus. Le capitalisme actuel est la principale cause des inégalités de revenus
dans le monde. Des mesures étatiques sont censées les corriger, malheureusement
elles ont également des effets pervers que nous verrons dans un second point.
Le capitalisme financier favorise les profits de l’entreprise au détriment des
travailleurs pauvres
La mondialisation est mal régulée. Elle laisse dont place à différentes situations
qui créent ou reproduisent les inégalités :
Les changements technologiques de plus en plus coûteux. Les équipements
sont devenus chers et doivent être renouvelés systématiquement. C’est la
raison pour laquelle le patronat réclame la diminution de la part du salaire dans
le partage de la valeur ajoutée et une augmentation de la part du revenu qui
rémunère le capital. Et effectivement, cela se traduit de manière très concrète
aujourd’hui. Le poids de la finance, de l’économie financière est devenu plus
importante que l’économie réelle. Dans le passé, la valeur ajoutée se
répartissait en deux parts : salaire et profit à raison de 2/3, 1/3 ; maintenant
elle se fait en trois : salaire, profit, dividende. Les salariés perçoivent donc
nécessairement une plus petite part.
La remise en cause du salariat, qui est de plus en plus abandonné au profit
d’entrepreneuriat individuel explique également les inégalités pour les plus
pauvres.
On observe également un fort déclin des syndicats en France. Les pays du nord
de l’Europe qui ont beaucoup de syndicats connaissent moins d’inégalités de
revenus.
Pour les libéraux, la course au profit et à l’enrichissement individuel est un
moteur de l’économie. La situation des plus pauvres ne peut s’améliorer que si
l’on produit plus, s’ils travaillent plus et stimulent la production. La croissance
serait la réponse aux inégalités de revenus, or en réalité cela favorise les profits
de l’entreprise avant tout. Cela reprend la pensée de SCHMIDT :« Les profits
d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain
». Dans la réalité, sans l’intervention de l’Etat il est difficile d’imaginer un
marché qui définirait mécaniquement les conditions d’un partage équitable des
revenus.
Les effets pervers des mesures “correctrices” de l’Etat
Lorsqu’il y a des inégalités importantes, elles contribuent à générer des
déséquilibres économiques et sociaux, il faut donc les diminuer. L’Etat effectue
alors une redistribution secondaire et met surtout en place des mesures dites
favorables au travail et donc aux salaires. Les politiques fiscales reproduisent trop
souvent les inégalités de revenus :
La baisse de la pression fiscale sur les plus riches.
Dans le passé, l’allègement des cotisations pour les salaires en dessous de 1,6
Smic. Un employeur n’a donc aucun intérêt à augmenter le salaire de son employé
ni à le faire évoluer dans la hiérarchie ou le former pour augmenter ses
compétences. Il a tout intérêt à le laisser sous cette “barre” pour percevoir les
allégements de cotisations. C’est ainsi qu’on a créé le phénomène des travailleurs
pauvres qui peinent à survivre avec le simple fruit de leur travail : une trappe à
bas salaire.
La défiscalisation des heures supplémentaires qui, même si elle permet une
augmentation des revenus de toutes les couches de la société, creuse
davantage l’écart des revenus. Pour un quart des foyers fiscaux, le bénéfice
est de moins de 500€ par an tandis que pour les plus aisés il représente
8000€ en moyenne.
En période de faible croissance ou de récession, les effets pervers des mesures de
l’Etat sont très visibles. Il est important de souligner tout de même que les
politiques fiscales et/ou la protection sociale dans la mesure où elle n’est pas
obligatoire reste un choix de société à travers le vote d’un programme/d’un
candidat. De telles inégalités provoquent de graves dysfonctionnements en
matière de santé, de maladie, d’échec scolaire, délinquance, violence etc. Deux
options restent envisageables : un pacte social ou le laisser faire.
Pour un pacte social, le patronat, les syndicats et pouvoirs publics travaillent à
reconstruire un système équilibré, acceptable sur le plan social et économique.
Autrement dit, les partenaires, les agents économiques publics/ privés décident
de définir les conditions d’un partage plus équitable de la VA. Autrement, ce
sont les lois du marché qui fixeront ses conditions, avec le risque d’avoir des
rapports de force, des abus voire des violences.
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