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Sur Le Maillea Urvillei Parl

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Bulletin de la Société Botanique de France
ISSN: 0037-8941 (Print) (Online) Journal homepage: https://www.tandfonline.com/loi/tabg17
Sur Le Maillea Urvillei Parl
M. Gandoger
To cite this article: M. Gandoger (1892) Sur Le Maillea�Urvillei Parl, Bulletin de la Société
Botanique de France, 39:8, 352-354, DOI: 10.1080/00378941.1892.10828676
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Published online: 08 Jul 2014.
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SÉANC~ DU
11
NOVEMBRE
1892.
SUR LE i!IA/LLEA URVILLE/ Pari.; par D.
G~l'WDOGER.
Ayant eu connaissance de la polémique soulevée dans le Bulletin au
sujet de ma Note sut· le lUaillea Urvillei, je me permets de revenir
brièvement sur ce sujet.
Eu concluant à l'assimilation pure et simple du 11faillea Urvillei Pari.
avec le Phleum arenariwn L., j'avais pour preuve les échantillons ainsi
dénommés et acceptés de confiance sur la foi des maitres : Cosson,
Boissier, l\IM. de Heldreich et Haussknecht, - très compétents, on
l'avouera, sur la flore orientale. Cosson a déterminé les exemplaires de
Maillea Ut·villei récoltés à Rhodes, par Bourgeau, en '1870; Boissier(1),
ceux de Sardaigne, de Reverchon, en 1881; M~I. de Heldreich el Ilaussknecht, ceux de Novo-Corinthe (Grèce), en 1885. C'est sur cette quadl'Uple et imposante autorité que je basais, ·--a tort, paraît-il, -- mon
appréciation. Toutes ces plantes, fautivement nommées Maillea, appartiennent hien au Phleum arenariwn comme je le pensais ct comme
l'affirme après moi M. Caruel; le doute, à cet égard, n'est pas possible.
Tout au plus, notamment pour la plante sarde, ainsi que le fuit très justement remarquer 1\L Frunchel, peut-on y trouver des variations sans
importance uu sens linnéen, variations parallèles qu'on retrouve sur
d'autres échantillons de Phleum arenarium.
En conséquence, je ne crois pas faire injure à mes collègues en supposant qu'en présence des matériaux importants signalés ci-dessus,
ils seraient, eux aussi, arrivés à la même conclusion que moi, et qu'ils
auraient jugé inutile de consulter, soit les Icones, soit les types originaux du 111aillea. Le Revisio Graminum de Kunth et les Itlustmtiones
plantarum orientalium de Jaubert et Spach sont des ouvrages rares.
J'aurais dù, dit-on, consulter ces livres; c'est vrai. Mais, outre qu'on ne
saurait exiger d'un simple amateur d'être aussi bien informé que les
botanistes officiels, on conviendra, je le répète, que les échantillons
cités valaient hien toutes les gravures et toutes les descriptions.
Toutefois, je le confesse volontiers, je me suis trompé en assimilant
avec le Phteum arenarium L. le vrai "lfaillea Urvillei, que mes contradicteurs ont pu, et pour cause, mieux connaître que moi.
(1) A mon passage à Genève, en 1!!85, j'eus l'honneur Ile voir t:dmond lloissiet·, et
Ile causer assez longuement avec lui. Il mc dit, entre autres choses, •tt(il avait déterminé un cCI'tain nombre de plantes récoltées par M. Revcrchon, et, à cet ég;ml, il
me fit plusieurs observations sur les plantes Ile ce collecteur, obsenations que je juge
inutile de divulguer ici.
GANDOGER. -
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SUR LE MAILLEA URVILLEI.
Mais, de ce débat il résulte clairement, comme conséquences pratiques:
1 • Que le l~faillea Urvillei est une plante à peine répandue, mème
dans les plus grands herbiet·s. Les seuls exemplaires connus sont ceux
ré col tés à Scio, par Olivier, en 1. 794, et ceux de Dumont d'Urville, en
très petit nombre, venant de Raphti. Robert eut l'heureuse idée de
cultiver la plante et de la répandre dans quelques herbiers privilégiés;
sans cette inspiration, la plante eu question serait à peine connue, car
depuis 1820 on ne paraît pas l'avoir retrouvée;
2• Que mon erreur aura eu pour résultat de couper court à la propagation d'une détermination fausse. Le vrai Maillea Urvillei, étant, en
effet, une plante extrèrnement rare, n'est connu que d'un très petit
nombre de personnes. Par contre, le faux Maillea distribué par Bourgeau, l\Il\1. de Heldreich, Hausslmecht et surtout Reverchon étant assez
répandu, il convenait de démontrer une fois pour toute son identité avec
le vulgaire Phleum arenarittlll. Si personne n'avait élevé la voix pour
prouver la faussete de ces diverses determinations, la vt:Tilable notion
du ilfaillea se serait insensiblement obscurcie, et la plante sarde distribuée à plus de cent botanistes n'aurait pas peu contribué à accentuel'
cette déplorable confusion (1);
3• Que la variation d'opinion de M. Ilackel sur la plante de Sardaig·ne
ne peut s'expliquer que parce que cet agroslographe ne parait pas avoir
eu sous les yeux le véritable .Maillea. Si la plante sarde ditrère par
quelques caractères du vrai Phlettm arenarium, on peut en dire autant
des Phleum arenariwn d'Espag·ne, de France, d'Angleterre, de
Suède, etc. Au point de vue de l'école analytique, des micromorphes,
il est facile d'y voir des formes ou espèces nouvelles, mais sous le rapport linnéen, sensu latiori, le seul qui m'occupe ici, ces caractères ne
sont que des variations parallèles, régionales ou locales, que chacun
pourra interpréter selon son opinion sur l'espèce. Au surplus, je ferai
remarquer que M. Hackcl donne le nom de Phleum sardoumtau Jlfaillea
Urt;illei (var. sardoa), distt·ibué par 1\L Reverchon; or, dans mon Flora
Europœ, j'ai déjà employé le même nom pour décrire la même plante.
Mon nom, étant du mois d'août 18\H, doit avoir la priorité ;
4• Que le Maillea est tellement voisin des Phleum que les maltres
cités plus haut ont été trompés eux-mêmes en lui assimilant quelques
formes aberrantes de Phleum arenariwn;
5• Que, puisque le Mnillea ne peut plus constituer un genre distinct
(1) Le prétendu ,Uaillea de Sardaigne a été distribué aux cinquante membres <le
la Société dauphinoise sous le n• 3915; de plus, les souscripteurs de M. Hcverchon,
au nombre de plus de cilllfllilllte, ont reçu cette plante sous le n• 140 (amu\c 1881).
T. XXXIX.
(SÉANCES)
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SÉANCE DU
11
NOVEMBRE
:1892.
mais doit r·entrer dans les Phteum, on devra, d'après l'exemple de nos
plus célèbres descripteurs contemporains, entre autres de Baissier (in
Flora Orientalis), établir ainsi sa notation botanique : PHLEUM CRYPSOIDES (Ur·v. Enum. plant., p. 7); P. humile (A. Desv. Obs. pl. p. 63);
P. Urvillei (Gay inéd.); Muillea Urv'illei Parl. Plant. nov., p. 31;
Boiss. Ft. Orient. V, p. 479.- le. : Kun th Rev. Gram., tab. 202; Jau b.
et Spach Ill. pl. orient., tab. a08. - Hab. Grèce: rocher· de Raphti
dans l'Attique (Dumont d'Urville); île de Scio (Olivier).
M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante :
SUR LA SEXUALITÉ DU CERATONIA SILIQCJA L.;
par JI. Édouard UI~CKEL.
Il n'existe cer·tainement pas d'espèce mieux connue au point de vue
botanique et économique que le Caroubier, et il ne viendrait certes a
l'iMe de personne que des doutes puissent r·égner· sm· la constitution
florale de cette plante, tout à la fois eur·opéenne et africaine. l\les observations récentes tendront cependant à établir qu'il restait quelques
points importants à éclaircir touchant la sexualité de ce végétal.
Tous les classiques sont unanimes à représenter le Caroubier comme
polygame dioïque : nous allons examiner· si la réalité des faits répond à
cette description. llemoutons pour cela à la définition. On entend par
espèces polygames dioïqnes celles qui portent, sur deux pieds di!Yérents,
des fleurs hermaphrodites, des fleurs mâles et des femelles. Ces trois
manières d'être se retrouvent-elles dans le Caroubier?
Durant la fin de l'été 1892, j'ai pu voir dans le Var, où elle existe assez
abondante mais non spontanée, cette espèce simultanément en pleine
floraison et en fructification. Les nombreux représentants que j'ai soumis à uu examen prolongé étaient constitués par des pieds essentiellement mâles, par d'autres essentiellement hermaphrodites correspondant
à la diagnose admise par tous les auteurs ( 1), mais j'ai vainement
cherché l'état femelle. Par contre, j'ai rencontré fréquemment un état
particulier dominant dont auèuu auteur n'a parlé jusqu'ici, a ma connaissance, et qui mérite d'autant. plus de fixer l'attention que certainement il a été confondu avec un prétendu état femelle, alors qu'il n'est, en
(1) Voici cette diagnose: '' EspiJce dioïque polygame, calice rougeâtre, petit, caduc,
» à 5 divisions, corolle 0; cinq étamines opposées aux sépales et quatre
" (ois pl ur longues, anthères biloculaires, stigmates sessiles à deux lobes ...
ou cinq
>>
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