Programme CDE - APR 2008/2009 RAPPORT FINAL TOME 2 LA PARTICIPATION DU PUBLIC À L’ÉLABORATION DES TEXTES RÈGLEMENTAIRES NATIONAUX EN MATIÈRE D’ENVIRONNEMENT EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER. EXIGENCE DÉMOCRATIQUE, NÉCESSITÉ JURIDIQUE Responsable scientifique : Gérard MONÉDIAIRE CRIDEAU-OMIJ Faculté de droit et des sciences économiques 32 rue Turgot, BP3126 - 87031 LIMOGES Cedex Tél : 05 55 34 97 24 [email protected] Date d'engagement subvention MEDDTL : 14 octobre 2009 Avenant de prolongation de deux mois de la durée du projet sans modification de durée de la convention notifié le 25 octobre 2012 Montant du budget : 117 170 € pour le CRIDEAU-OMIJ (LAPSAC, CERAL) : convention 0006425 58 087 € pour le CIDCE : convention 0006426 Total : 175257 € Participants au projet : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Droit de l’Environnement de l’Aménagement et de l’Urbanisme - CRIDEAU-OMIJ – EA 3177 - Université de Limoges (Coordonnateur) Laboratoire d’Analyse des Problèmes Sociaux et de l’Action Collective - LAPSAC Université Bordeaux 2 Centre de Recherche sur l’Action Locale - CERAL - Université Paris 13 Centre International de Droit Comparé de l’Environnement - CIDCE Janvier 2013 2 SOMMAIRE (Une table des matières détaillée figure à la fin du présent rapport) ANNEXE 1 ................................................................................................................................ 5 ANNEXE 2 : Valorisation.................................................................................................... 217 ANNEXE 2.1 : Séminaires et Colloques…......................................................................... 218 ANNEXE 2.2 : Réunions de travail……………………………………………………… 230 ANNEXE 2.3 : Retranscription………………………………………………………….. 246 ANNEXE 2.4 : Contributions aux projets de loi sur la participation ............................. 292 TABLE DES MATIÈRES…………………………………………………………….…. 306 3 ANNEXES 4 ANNEXE 1 ANNEXE 1.1 : ARTICLE 244 DE LA LOI N° 2010-788 DU ENGAGEMENT NATIONAL POUR L'ENVIRONNEMENT 12 JUILLET 2010 PORTANT CODE DE L’ENVIRONNEMENT Partie législative Livre Ier : Dispositions communes Titre II : Information et participation des citoyens Chapitre Ier : Participation du public à l'élaboration des projets d'aménagement ou d'équipement ayant une incidence importante sur l'environnement ou l'aménagement du territoire Article L120-1 - Créé par la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (1) - art. 244 Le présent article définit les conditions et limites dans lesquelles le principe de participation du public défini à l'article 7 de la Charte de l'environnement est applicable aux décisions réglementaires de l'Etat et de ses établissements publics. I. ― Sauf disposition particulière relative à la participation du public prévue par le présent code ou par la législation qui leur est applicable, les décisions réglementaires de l'Etat et de ses établissements publics sont soumises à participation du public lorsqu'elles ont une incidence directe et significative sur l'environnement. Elles font l'objet soit d'une publication préalable du projet de décision par la voie électronique dans des conditions permettant au public de formuler des observations, selon les modalités fixées par le II, soit d'une publication du projet de décision avant la saisine d'un organisme consultatif comportant des représentants des catégories de personnes concernées par la décision en cause, selon les modalités fixées par le III. II. ― Le projet de décision, accompagné d'une note de présentation, est rendu accessible au public pendant une durée minimale de quinze jours francs. Le public est informé de la date jusqu'à laquelle les observations présentées sur le projet seront reçues. Le projet ne peut être définitivement adopté avant l'expiration d'un délai de deux jours francs à compter de cette date. Lorsque le volume ou les caractéristiques des documents ne permettent pas leur publication par voie électronique, l'information mise en ligne comprend un résumé du dossier ainsi qu'une indication des lieux et heures où l'intégralité du dossier peut être consultée. III. ― Le projet de décision fait l'objet d'une publication, éventuellement par voie électronique, avant transmission à un organisme consultatif comportant des représentants des catégories de personnes concernées par la décision en cause, dont la consultation est obligatoire en vertu d'une loi ou d'un règlement. La publication du projet est accompagnée d'une note de présentation. Le projet ne peut être définitivement adopté avant l'expiration d'un délai de quinze jours francs à compter de la date de publication du projet. IV. ― Le I ne s'applique pas lorsque l'urgence justifiée par la protection de l'environnement, de la santé publique ou de l'ordre public ne permet pas l'organisation d'une procédure de participation du public. Les délais visés aux II et III peuvent être réduits lorsque l'urgence, sans rendre impossible la participation du public, le justifie. V. ― Les modalités de la participation du public peuvent être adaptées en vue de respecter les intérêts mentionnés au 1° du I de l'article L. 124-4. 5 VI. ― Les modalités d'application du présent article sont définies par décret en Conseil d'Etat. Article L120-2 Sauf lorsqu'elles sont soumises à des dispositions législatives particulières, les décisions des personnes publiques ayant une incidence directe et significative sur l'environnement prises conformément à une décision réglementaire ou à un plan, schéma ou programme ou à un autre document de planification ayant donné lieu à participation du public, ou les décisions réglementaires de transposition d'une directive communautaire ayant donné lieu à participation du public, ne sont pas elles-mêmes soumises à participation du public. 6 ANNEXE 1.2 : RESULTATS DE LA RECHERCHE DES ETUDIANTS DU MASTER 2 « DROIT DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'AMENAGEMENT ET DE L'URBANISME » (BRIONAUD, MILLOGO, QUERO) « La participation est un apport majeur de la contribution de l'environnement à la protection des droits de l'Homme (…) qui sort les citoyens d'un statut passif de bénéficiaires et leur fait partager des responsabilités dans la gestion des intérêts de la collectivité » A. Kiss La participation du public à la prise de décision est un principe fondamental du droit de l'environnement. Ce principe, issu du droit international (principe 10 de la déclaration de Rio, article 6 de la convention d'Aarhus), a été repris au niveau européen par la directive 2003/35 qui prévoit une participation pour certains plans et programmes relatifs à l'environnement. En France, la loi Barnier de 1995 donne une première définition restrictive de la participation qui se limite à un simple accès à l'information environnementale. Une loi de 2002 sur la démocratie de proximité associe pour la première fois le public au processus d'élaboration des projets ayant une incidence importante sur l'environnement. La Charte de l'environnement, dans son article 7, dispose que « Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement ». En France, la participation se concrétise notamment par l'intermédiaire de l'enquête publique et du débat public. Ces deux mécanismes permettent au public de s'insérer, plus ou moins efficacement, dans le processus de décision pour des projets, travaux, plans ou programmes susceptibles d'affecter l'environnement. Le Grenelle de l'environnement a entendu approfondir la participation du public. Le nouvel article L120-1 du code de l'environnement définit en effet les conditions et limites dans lesquelles le principe de participation du public est applicable aux décisions réglementaires de l'Etat et de ses établissements publics. L'article dispose en effet : « I. - Sauf disposition particulière relative à la participation du public prévue par le présent code ou par la législation qui leur est applicable, les décisions réglementaires de l'État et de ses établissements publics sont soumises à participation du public lorsqu'elles ont une incidence directe et significative sur l'environnement. Elles font l'objet soit d'une publication préalable du projet de décision par la voie électronique dans des conditions permettant au public de formuler des observations, selon les modalités fixées par le II, soit d'une publication du projet de décision avant la saisine d'un organisme consultatif comportant des représentants des catégories de personnes concernées par la décision en cause, selon les modalités fixées par le III. » L'article présente les modalités de cette participation ainsi que certaines exceptions (urgence notamment). La participation se fait par voie électronique. Un décret en conseil d'Etat doit venir préciser les modalités d'application de l'article. Objet du dossier : Étude quantitative et qualitative de la mise à participation du public Il nous a été demandé de faire un bilan de l'application de l'article L120-1 du code de l'environnement sur une période de six mois. Nous avons choisi la période de juillet à décembre 2011. 7 Méthode utilisée : Dans un premier temps, le travail a consisté à étudier le journal officiel consultable en ligne afin de relever toutes les publications réglementaires étant susceptibles d'avoir « une incidence directe et significative sur l'environnement » dans la période donnée. Dans un second temps, nous avons recherché, pour la même période de six mois, l'ensemble des mises à consultation disponibles sur le site internet des Ministères afin de les comptabiliser. Cela nous a permis de faire un premier bilan quantitatif de la mise en application de l'article L.120 - 1. Enfin, dans un troisième temps, nous avons effectué une analyse qualitative de l'application de l'article L. 120 - 1. Sur une période de deux mois, nous avons étudié l'ensemble des règlements publiés et cherché pour chacun d'eux s'ils avaient été soumis à consultation du public. Difficultés rencontrées : Plusieurs difficultés ont été soulevées pour la réalisation de ce travail. D'une part, aux termes de l'article L 120 - 1, ce sont les décisions réglementaires qui ont une « incidence directe et significative sur l'environnement » qui doivent faire l'objet d'une mise à la consultation. Or, il n'y a pas de définition légale de ce qu'est une incidence directe et significative sur l'environnement. Nous avons donc dû faire des choix en privilégiant les règlements relatifs à des projets ayant un impact certain et significatif sur l'environnement. D'autre part, nous avons constaté que les mises à consultation étaient éparpillées sur plusieurs sites ministériels (Ministère de l'Environnement et Ministère de l'Agriculture) mais aussi sur les sites de certaines autorités administratives indépendantes comme l'Agence de Sureté Nucléaire (ASN). Ainsi, il n'existe pas de site spécialisé qui regroupe l'ensemble des consultations. Bien qu'ayant parcouru l'ensemble des sites ministériels, nous ne pouvons donc avoir la certitude d'être parfaitement exhaustifs. Par ailleurs, il faut noter que cette dispersion de l'information complique sérieusement la tâche du simple profane souhaitant participer activement à la prise de décision. Celui-ci doit se transformer en véritable « cyber enquêteur ». De plus, nous avons constaté à plusieurs reprises que l'intitulé des actes réglementaires publiés ne reprend pas l'intitulé de la mise à consultation qui en est faite. Il est donc parfois difficile de déterminer si telle mise à la consultation correspond à tel acte réglementaire. Cela complexifie d'autant plus la tâche du citoyen. On peut encore noter que certains arrêtés sont mis plusieurs fois à la consultation sans qu'aucune information ne soit donnée quant au résultat de la première consultation. Plus généralement, aucune information n'est donnée sur les résultats de la participation : les éventuelles modifications ne sont pas présentées. 8 I) Étude Quantitative : 1°/ Les projets d'arrêtés, décrets, ordonnances, mis à consultation du public durant la période juillet-décembre 2011 (Ministère de l'environnement, Ministère de l'Agriculture, Ministère de la Santé, Ministère de l'Industrie, Ministère de la Recherche) : Juillet 2011 →5 Août 2011 → 13 Septembre 2011 → 7 Octobre 2011 → 11 Novembre 2011 → 17 Décembre 2011 → 11 Nombre total de mise à consultation : 64 2°/ Les Publications du JO concernant des arrêtés, décrets, ordonnances, pris en matière d'environnement durant la période juillet-décembre 2011 (Ministère de l'environnement, Ministère de l'Agriculture, Ministère de la Santé, Ministère de l'Industrie, Ministère de la Recherche) : Juillet 2011 → 28 Août 2011 → 25 Septembre 2011 → 22 Octobre 2011 → 15 Novembre 2011 → 15 Décembre 2011 → 25 Nombre total de publications au JO : 209 On constate à la vue de ces chiffres que la différence entre le nombre de mise à consultation et le nombre de publications de règlements ayant une incidence notable sur l'environnement varie du simple au double. Même s'il s'agit là d'une simple étude quantitative, on peut s'interroger sur le respect de l'article L120 - 1 du Code de l'Environnement qui impose explicitement la mise à consultation pour les projets de règlements importants. La faille de la législation viendrait de la trop grande liberté de l'État et des établissements publics pour décider de mettre en place une participation du public. Il n'existe pas à ce jour d'organe de contrôle indépendant pour vérifier de la bonne mise en œuvre de cet article. De plus, en étudiant de plus près les chiffres, on remarque que les mises à consultations concernent, dans la majorité des cas, des projets de règlement de « moindre importance ». Les règlements susceptibles d'entrainer une trop grande implication du public ne sont tout simplement pas soumis à consultation (on peut le constater en matière de nucléaire notamment). II) Étude qualitative : L'étude qualitative a porté sur deux mois particuliers : le mois de septembre et le mois d'octobre 2011. Pour chacun de ces deux mois, il s'agissait dans un premier temps de sélectionner, sur le journal officiel, les actes réglementaires dont on pouvait considérer qu'ils aient une incidence directe et significative sur l'environnement puis, pour chacun de ces actes, de constater s'ils avaient fait ou non l'objet d'une mise à la consultation du public sur les différentes sites internet. 9 A. Le mois de septembre 2011 S'agissant du mois de septembre, nous avons relevé 23 actes réglementaires ayant une incidence sur l'environnement. Concernant le Ministère de l'environnement : Arrêté du 3 août 2011 relatif aux modalités de réalisation de l'étude prévue à l'article R. 1333-4 du code de la défense pour la protection des matières nucléaires et de leurs installations publié au JO le 1er septembre • Arrêté du 23 août 2011 autorisant Le Communal Est Ouest SARL à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 1er septembre • Décret n° 2011-1041 du 31 août 2011 portant création de la réserve naturelle nationale de la casse de la Belle Henriette (Vendée) publié au JO le 2 septembre Concernant le Ministère de la santé : Arrêté du 1er septembre 2011 portant dérogation à l'interdiction de circulation des véhicules de transport de marchandises en fin de semaine publié au JO le 3 septembre • Décret n° 2011-1090 du 9 septembre 2011 portant extension et modification de la réserve naturelle nationale de Chérine (Indre) publié au JO le 11 septembre • Arrêté du 24 août 2011 relatif au système national d'inventaires d'émissions et de bilans dans l'atmosphère publié au JO le 13 septembre • Arrêté du 24 août 2011 relatif aux gaz à effet de serre couverts par les bilans d'émissions de gaz à effet de serre publié au JO le 14 septembre • Arrêté du 6 septembre 2011 portant autorisation exceptionnelle au titre de l'article L. 146-8 du code de l'urbanisme en vue de la création d'une station d'épuration des eaux usées sur le territoire de la commune de Saint-Michel-en-l'Herm (Vendée) publié au JO le 14 septembre • Ordonnance n° 2011-1105 du 14 septembre 2011 portant transposition des directives 2009/28/CE et 2009/30/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 dans le domaine des énergies renouvelables et des biocarburants publiée au JO le 16 septembre • Arrêté du 29 juillet 2011 modifiant l'arrêté du 25 janvier 2010 établissant le programme de surveillance de l'état des eaux en application de l'article R. 212-22 du code de l'environnement publié au JO le 18 septembre • Arrêté du 12 septembre 2011 relatif aux spécifications techniques applicables à la protection des moyens de transport des matières nucléaires des catégories I et II non irradiées publié au JO le 22 septembre • Arrêté du 12 septembre 2011 relatif aux spécifications techniques applicables à la protection des moyens de transport des matières nucléaires de la catégorie II irradiée publié au JO le 22 septembre • Arrêté du 9 septembre 2011 autorisant la société Centrale photovoltaïque de Massangis 1 à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 23 septembre • Arrêté du 9 septembre 2011 autorisant la société Centrale photovoltaïque de Massangis 2 à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 23 septembre • Décret du 26 septembre 2011 portant classement parmi les sites du département du Jura de l'ensemble formé par la haute vallée de la Saine et ses abords, sur le territoire des communes de Chaux-des-Crotenay, Foncine-le-Bas, Foncine-le-Haut et Les Planches-en-Montagne publié au JO le 28 septembre • Décret du 28 septembre 2011 portant classement d'un site publié au JO le 30 septembre 10 Concernant le Ministère de la santé : - Arrêté du 19 août 2011 relatif au constat de risque d'exposition au plomb Concernant le Ministère de l'agriculture : • Arrêté du 5 juillet 2011 portant répartition des quotas d'effort de pêche alloués à la France dans le cadre de la reconstitution de certains stocks d'eau profonde et de cabillaud des zones CIEM III a, IV, VI a, VII a et VII d ainsi que dans les eaux communautaires des zones CIEM II a et V b et dans le cadre de la dérogation prévue dans les zones de reconstitution du stock de cabillaud pour l'année 2011 publié au JO le 4 septembre • Arrêté du 9 septembre 2011 portant modification de l'arrêté du 11 février 2011 établissant les modalités de répartition du quota de thon rouge (Thunnus thynnus) de l'océan Atlantique à l'est de la longitude 45° Ouest et la Méditerranée, accordé à la France pour l'année 2011 publié au JO le 17 septembre • Arrêté du 9 septembre 2011 portant répartition du quota d'anchois (Engraulis encrasicolus) alloué à la France dans le golfe de Gascogne pour la campagne de pêche 2011-2012 • Arrêté du 15 septembre 2011 modifiant l'arrêté du 15 juillet 2010 déterminant la taille minimale ou le poids minimal de capture et de débarquement des poissons et autres organismes marins publié au JO le 22 septembre • Arrêté du 20 septembre 2011 portant répartition des quotas d'effort de pêche alloués à la France dans le cadre de la reconstitution de certains stocks d'eau profonde et de cabillaud des zones CIEM III a, IV, VI a, VII a et VII d, ainsi que dans les eaux communautaires des zones CIEM II a et V b et dans le cadre de la dérogation prévue dans les zones de reconstitution du stock de cabillaud pour l'année 2011 publié au JO le 22 septembre Concernant le Ministère de la recherche : • Décret n° 2011-1177 du 23 septembre 2011 relatif à l'utilisation confinée d'organismes génétiquement modifiés publié au JO le 25 septembre En procédant à une comparaison entre cette liste de 23 actes réglementaires publiés au JO ayant une incidence directe et significative sur l'environnement et la liste de l'ensemble des mises à la consultation du public, nous avons pu constater que seuls deux ont fait l'objet d'une consultation. Il s'agit, d'une part, de l'ordonnance n° 2011-1105 du 14 septembre 2011 portant transposition des directives 2009/28/CE et 2009/30/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 dans le domaine des énergies renouvelables et des biocarburants. Publiée au JO le 16 septembre, elle a fait l'objet d'une consultation sur le site du ministère de l'environnement du 25 mai au 8 juin 2011. Il s'agit, d'autre part, de l'arrêté du 24 août 2011 relatif aux gaz à effet de serre couverts par les bilans d'émissions de gaz à effet de serre. Publié au JO le 14 septembre, il a fait l'objet d'une consultation du 2 au 17 mars 2011. Ainsi, seuls 8% des actes réglementaires publiés au JO au mois de septembre et ayant une incidence sur l'environnement ont fait l'objet d'une mise à la consultation du public ! B. Le mois d'octobre 2011 S'agissant du mois d'octobre, nous avons relevé 21 actes réglementaires ayant une incidence sur l'environnement. 11 Concernant le Ministère de l'environnement : • Décret n° 2011-1214 du 29 septembre 2011 portant adaptation des dispositions du code de l'urbanisme relatives aux terrains de camping et aux parcs résidentiels de loisirs publié au JO le 1er octobre • Décret n° 2011-1247 du 5 octobre 2011 créant une zone de préemption au profit du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres sur la commune de Dragey-Ronthon publié au JO le 8 octobre • Décret n° 2011-1257 du 10 octobre 2011 relatif aux programmes d'actions à mettre en oeuvre en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole publié au JO le 11 octobre • Arrêté du 9 septembre 2011 relatif aux conditions d'agrément des moyens de transport des matières nucléaires des catégories I et II publié au JO le 11 octobre • Décret n° 2011-1269 du 11 octobre 2011 portant création du parc naturel marin du golfe du Lion publié au JO le 13 octobre • Arrêté du 5 octobre 2011 autorisant la création de l'aérodrome d'Yvetot-Baons-le-Comte (Seine-Maritime) destiné à être agréé à usage restreint publié au JO le 14 octobre • Arrêté du 27 septembre 2011 autorisant la CEPE des Portes de la Côte-d'Or SARL à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 20 octobre • Arrêté du 29 septembre 2011 autorisant la centrale éolienne La Garenne SAS à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 20 octobre • Arrêté du 29 septembre 2011 autorisant Beauce Energie SARL à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 21 octobre • Arrêté du 11 octobre 2011 autorisant la société WP France 3 à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 21 octobre • Décret n° 2011-1336 du 24 octobre 2011 relatif à l'information sur la quantité de dioxyde de carbone émise à l'occasion d'une prestation de transport publié au JO le 25 octobre • Décret du 24 octobre 2011 prorogeant les effets de la déclaration d'utilité publique prononcée par le décret du 24 octobre 2001 déclarant d'utilité publique les travaux d'aménagement à 2 x 2 voies de la route nationale 149 entre Cholet et Bressuire publié au JO le 25 octobre • Arrêté du 12 octobre 2011 autorisant la société Eoliennes de Clanlieu SAS à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 28 octobre • Arrêté du 12 octobre 2011 autorisant la CEPE des Portes de la Côte-d'Or SARL à exploiter une installation de production d'électricité publié au JO le 28 octobre • Arrêté du 18 octobre 2011 portant homologation de la décision n° 2011-DC-0239 de l'Autorité de sûreté nucléaire du 1er septembre 2011 fixant les limites de rejets dans l'environnement des effluents liquides et gazeux de l'installation nucléaire de base n° 162 exploitée par Electricité de France (EDF-SA) sur la commune de Loqueffret (département du Finistère) publié au JO le 28 octobre Concernant le Ministère de l'agriculture : • Arrêté du 5 octobre 2011 portant création d'un permis de pêche spécial pour la pêche professionnelle du thon rouge (Thunnus thynnus) dans l'océan Atlantique à l'est de la longitude 45° ouest et en mer Méditerranée en 2012 publié au JO le 11 octobre • Arrêté du 9 septembre 2011 relatif aux conditions d'agrément des moyens de transport des matières nucléaires des catégories I et II publié au JO le 12 octobre 12 Concernant le Ministère de la santé : • Décret n° 2011-1239 du 4 octobre 2011 relatif à la gestion de la qualité des eaux de baignade publié au JO le 6 octobre Concernant le Ministère de l'industrie : • Arrêté du 27 octobre 2011 prorogeant la validité du permis d'exploitation de granulats marins, dit « permis Gris-Nez », accordé au Groupement d'intérêt économique (GIE) « GrisNez » publié au JO le 30 octobre En procédant à une comparaison entre cette liste de 19 actes réglementaires publiés au JO ayant une incidence directe et significative sur l'environnement et la liste de l'ensemble des mises à la consultation du public, nous avons pu constater que seuls deux ont fait l'objet d'une consultation. Il s'agit, d'une part, du décret n° 2011-1214 du 29 septembre 2011 portant adaptation des dispositions du code de l'urbanisme relatives aux terrains de camping et aux parcs résidentiels de loisirs. Publié au JO le 1er octobre, il a fait l'objet d'une consultation sur le site du ministère de l'environnement du 24 mai au 8 juin 2011. Il s'agit, d'autre part, du décret n° 2011-1257 du 10 octobre 2011 relatif aux programmes d'actions à mettre en œuvre en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole. Publié au JO le 11 octobre, il a fait l'objet de plusieurs consultations : • du 6 juin 2011 au 24 juin 2011 sur le site du ministère de l'environnement • du 14 octobre au 18 novembre 2011 sur le site du ministère de l'environnement • un "Programmes d’actions régionaux pour la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole" qui a été mis à la consultation du public jusqu'au 14 janvier 2012. Cette accumulation de mise à la consultation participe au manque de lisibilité de ce système pour le citoyen lambda. Ainsi, seuls 10% des actes réglementaires publiés au JO au mois d'octobre et ayant une incidence sur l'environnement ont fait l'objet d'une mise à la consultation du public ! Cette étude relative aux mois de septembre et d'octobre 2011 nous montre que le bilan de la participation du public à l'élaboration des actes réglementaires est très largement négatif. Une quantité infime d'actes réglementaires ayant une incidence directe et significative sur l'environnement est effectivement mise à la consultation du public sur les différents sites des Ministères. Par ailleurs, nous constatons que les rares projets d'actes réglementaires mis à la consultation du public concernent des éléments présentant un intérêt modéré pour le public (ex : réglementation relative aux campings, réglementation relative aux ULM) tandis que des projets d'actes réglementaires relatifs à des enjeux de société (ex: réglementation relative aux OGM, à l'énergie nucléaire...) ne font l'objet d'aucune mise à la consultation du public. Doiton y voir une volonté d'écarter (une fois de plus) le citoyen de la prise de décision, d'autant plus lorsque cette décision concerne des enjeux nationaux et financiers très importants ? Quoiqu'il en soit, il semble urgent de venir préciser et encadrer la mise en œuvre de ce nouvel article L.120-1 du code de l'environnement... 13 ANNEXE 1.3 : PRINCIPALES PROPOSITIONS DU AUTREMENT, PARTICIPER EFFECTIVEMENT RAPPORT PUBLIC 2011 - CONSULTER 1. Opérer un choix de principe consistant à généraliser les concertations ouvertes très précoces, intervenant le plus en amont possible de la procédure d’élaboration de la décision, pour alléger au maximum les consultations d’aval des organismes, souvent formelles et de faible portée sur le contenu de la décision qui va être prise ou de la réforme qui va être adoptée. 2. Veiller à concilier, dans une articulation adaptée et proportionnée à chaque situation, les deux formes de consultation, celle classique, des organismes institutionnels et celle, plus récente, ouverte à toutes les parties prenantes de la décision à venir. 3. Utiliser toutes les potentialités des études d’impact offertes par les dispositions de la loi organique du 15 avril 2009 pour combiner et renforcer les deux phases de toute réforme : celle, amont, de concertation et celle, aval, de consultation, selon des modalités spécifiques à chaque réforme. 4. Favoriser la prise en compte effective dans les études d’impact des concertations préalables, au-delà d’une simple liste ou encore du seul résumé de ces dernières, afin de faire en sorte que concertations, études d’impact et consultations ne soient plus des processus séparés mais articulés de manière cohérente et maîtrisée dans le temps. 5. Etendre les études d’impact conduites selon la méthode mise en place par le secrétariat général du Gouvernement à la suite de l’entrée en vigueur de la loi organique du 15 avril 2009 aux projets de décret d’application des lois, aux projets de décret du pouvoir réglementaire autonome et ainsi qu’aux projets de directives et règlements européens. 6. Arrêter le principe d’une loi-code intitulée projet de loi-code relative aux principes de l’administration délibérative. 7. Introduire dans la « loi-code » l’ensemble des principes directeurs qui régiraient le recours à des concertations ouvertes précédant, chaque fois que nécessaire, la prise de décision. Les principes directeurs sont au nombre de six. 1. garantir l’accessibilité des informations, 2. assurer le dépôt des observations de tous les participants et favoriser leur diffusion, 3. garantir l’impartialité et la loyauté de l’organisateur de la concertation et mettre en place, chaque fois que nécessaire, un « tiers garant », 4. assurer des délais raisonnables aux citoyens ou aux organismes représentatifs pour s’exprimer, 5. veiller à la « bonne » composition des organismes consultés, 6. donner les informations sur les suites projetées, dans un délai proportionné à l’importance de la réforme. 8. Confier l’étude d’impact du projet de « loi-code » à un groupe de travail interministériel piloté par le Conseil d’Etat et le secrétariat général du Gouvernement. 14 9. Conduire un travail de rassemblement et de recomposition des dispositions existantes relatives à la participation du public qui ne se limiterait pas à une opération de simple légistique à droit constant mais serait destiné à donner une visibilité à la réflexion conduite sur la participation des citoyens et des administrés à la préparation de la décision publique. Outre les droits des administrés à l’accès aux informations, pourraient figurer ceux spécifiques à l’accès par l’Internet. Ce remodelage du droit existant concernerait, à des titres inégaux, la plupart des codes en vigueur. Une réflexion particulière s’attacherait à celles qui figurent, avec leurs spécificités propres, dans le code de l’environnement, dans le code rural et de la pêche maritime ou dans le code de l’urbanisme. Un travail spécifique serait à conduire sur celles concernant le code du travail, celui de l’éducation ou encore ceux de la santé publique et de la sécurité sociale. 10. Conforter l’équipe constituée au secrétariat général du Gouvernement, au sein du service de la législation et de la qualité du droit qui est responsable de la coordination des études d’impact en liaison avec les ministères principalement responsables, afin que les trois phases de concertation, d’étude d’impact et de consultation soient articulées de manière cohérente et anticipée. 11. Renforcer la préparation des ministères à la logique des études d’impact pour les conduire à systématiquement recenser les « options zéro » c'est-à-dire celles qui permettent d’atteindre l’objectif politique assigné sans avoir recours à l’édition de normes nouvelles. 12. Etendre progressivement la procédure d’étude d’impact aux projets de décret d’application des lois, aux projets de décret du pouvoir réglementaire autonome et ainsi qu’aux projets de directive et règlement européen. 13. Préparer les ministères à la mise en oeuvre de l’article 16 de la loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit. Une circulaire du Premier ministre, préparée par le SGG leur demanderait de prendre toutes dispositions utiles destinées à inciter les responsables des commissions consultatives dont l’avis doit être recueilli en application d’une disposition législative ou réglementaire pour se préparer à donner désormais leur avis dans le cadre d’une concertation ouverte par Internet. 14. Renforcer les garanties procédurales d’utilisation d’Internet des concertations ouvertes après avoir identifié les risques encourus par la propension d’Internet à effacer ces garanties de procédure ou à en minorer la portée. Introduire, à cette fin, dans la «loicode», précédemment mentionnée, des normes minimales ou principes directeurs du droit de la concertation en ligne, portant sur le respect des délais proportionnés à l’importance du sujet présenté, la mention des principales parties prenantes, les documents adressés de manière fiable et authentifiée, la conduite d’une concertation de façon impartiale et si possible par un tiers , un bilan des observations recueillies, les suites qu’il est envisagé de donner , le suivi éventuel prévu après l’entrée en vigueur du dispositif finalement retenu. 15. Renforcer la lutte contre la « fracture numérique » et privilégier l’aide à destination de publics présentant une vulnérabilité ou une inappétence par rapport à ces technologies (personnes malvoyantes, personnes âgées, demandeurs d’emplois, migrants, personnes illettrées) en reliant les formations dispensées en faveur de la maîtrise des outils numériques à la problématique de l'intégration sociale. Encourager l’intermédiation qui mobilise le secteur associatif, celui des collectivités territoriales et des administrations de 15 proximité (« Pôles emploi », groupements d’établissements (GRETA) de la formation professionnelle de l’Education nationale, chambres de métiers et d’artisanat). Favoriser la poursuite de l’implantation des bornes Internet dans les lieux publics, les cybercafés et les centres municipaux. 16. Préparer les autorités publiques à la mise en oeuvre de l’article 70 de la loi de simplification et d’amélioration de la qualité du droit par une circulaire préparée par le secrétariat général du Gouvernement sur le changement d’orientation introduit par la disposition législative. 17. Se prémunir contre les censures contentieuses sans portée, et génératrices d’un formalisme excessif mettant en oeuvre une conception plus objective de la portée de l’irrégularité susceptible d’invalider la décision prise au terme d’une concertation viciée et qui prendrait en compte la durée et la complexité de la procédure, la nature de l’irrégularité commise notamment au regard des garanties dont peuvent se prévaloir les intéressés ou les tiers, voire l’intérêt général qui s’attache à l’opération contestée. Une telle démarche serait plus adaptée à des « consultations ouvertes » venant en substitution des consultations formelles. 18. S’attacher à la limitation dans le temps des risques procéduraux : envisager d’introduire un dispositif à cette fin, comparable à celui de l’article 600-1 du code de l’urbanisme, dans la loi-code, dont il a été question précédemment, avec une application différenciée selon les domaines, à prévoir par décret en Conseil d’Etat et avec un délai qui préserverait le droit au recours. Compte tenu de la complexité et de la sensibilité du sujet, un groupe de travail dont la responsabilité serait confiée par le Premier ministre au Conseil d’État en liaison étroite avec le secrétariat général du Gouvernement pourrait être constitué. 16 ANNEXE 1.4 : ANNEXE METHODOLOGIQUE A) VOLET 1 – ANALYSE DOCUMENTAIRE ET DROIT COMPARE Ce volet a consisté à explorer des sources de plusieurs types : une documentation réglementaire et législative, nationale et internationale, et une documentation générale, comprenant analyses scientifiques et expertises. Afin que tous les chercheurs mobilisés. Une grille analytique a été établie afin que tous les chercheurs mobilisés puissent porter un regard identique. Elle a donc été fournie aux correspondants juristes du CIDCE qui ont travaillé sur les procédures et jurisprudences étrangères. Ces derniers ont le cas échéant réalisé des entretiens auprès des administrations et des acteurs significatifs. La documentation relative aux décrets et directives européennes a également été analysée. FICHE D’EXPLOITATION DE LA DOCUMENTATION 1. Document analysé 1.1. Nature du document (Ouvrage individuel/collectifs/article ; Langue…) 1.2. Références du document (Volume, date….) 1.3. Caractéristiques de l’auteur Universitaire (+ discipline) : Praticien (préciser) : Autre (préciser) Aspects notables : 2. Contenu pertinent du document 2.1 Objet précis de la contribution (+ intitulé) 2.2. Extraits majeurs retenus 2.3. Synthèse des arguments 3. Appréciation du document 3.1. Apports 3.1.1. A l’appui du sens général de la recherche 3.1.2. Au détriment du sens général de la recherche 3.2. Observations, réserves. B) VOLET 2 – ENTRETIENS INDIVIDUELS L’article 244 de la loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement (dite « Grenelle 2 ») nous ont conduit à réorienter le projet de recherche CDE. Cela a eu une incidence sur le volet 2. En France, les entretiens individuels ont permis de recueillir un matériau propre à : analyser la genèse de l’article 244 - analyser les conditions d’application de cette nouvelle obligation (auprès des acteurs des services de l’Etat et de ses établissements publics) - analyser les conditions d’appropriation de ce nouveau droit par les acteurs de la société civile organisée - analyser la portée juridique de cet article et les conditions d’élaboration de son décret d’application 17 Concernant la France et la Commission européenne, 58 entretiens semi-directifs en face-àface ont été réalisés auprès : - des différentes directions du ministère de l’environnement chargées de préparer les projets de décrets, ainsi que les directions des Ministères intéressés par les objectifs environnementaux - des représentants de la Commission européenne - des organes représentatifs des activités socioéconomiques (MEDEF, syndicats, fédérations professionnelles…) - des ONG environnementales nationales et internationales - des représentants politiques Organisations socio-économiques, chambres consulaires . CUERQ Antoine Délégation Régionale d'EDF en Aquitaine et LABALETTE Luc, chargé de mission . MEYER Gabriel, Union des industries et métiers de la Métallurgie Aquitaine . CISILOTTO Michel, Président d’honneur de la fédération du bâtiment aquitaine et RENOUIL Philippe, Secrétaire Général de la fédération du bâtiment aquitaine . GRACIET Dominique, Président de la chambre d'agriculture Aquitaine, Président de la chambre d’agriculture des Landes . FAGEOT Romain, Chargé de mission, AADPPED Gironde . CAILLET Jean-Daniel, Administrateur CGPME Gironde . CHESNE Caroline, Responsable cellule économique / MEDEF Gironde . DELMON Bruno, Biocoop Mérignac SARL Maxibio . OLIVIER Dominique, Secrétaire confédéral DD CFDT . PAVAGEAU Pascal, Secrétaire confédéral DD FO . SOTURA Jean-Pierre, Responsable collectif DD CGT . PIERRON Patrick, Secrétaire national DD CFDT . KROMAREK Pascale, MEDEF/Total . FAVROT Elsa, Chargée de mission DD GDF Suez ONG Environnementalistes . DAVANT Pierre, DELESTRE Daniel, BARBEDIENNE Philippe, Sepanso. . FLECKENSTEIN Sophie, Chargée de mission juridique, FNE Midi-Pyrénées . CAMBOU Josée, Secrétaire Nationale de FNE . CINGAL Georges, Sepanso– Bureau européen de l’environnement . DE OLIVEIRA Helder, Les amis de la terre . LHOMME Stéphane, Président de l’Observatoire du nucléaire . MAZODIER Jean, Président de la Coordination Environnement du Bassin d’Arcachon) .GIRAUDEL Josiane, Présidente Ecocitoyen(ne)s du Bassin d’Arcachon . NICOLAS Dominique, Aquitaine Alternative . QUIRION Philippe, Réseau Action Climat . BENOIT BROWAYES Dorothée, Vivagora . DEVISSE Jean-Stéphane, WWF . BEUROIS Christophe, Gérant SCOP « Médiation & Environnement » Elus . CHAUSSET Gérard, adjoint au maire Mérignac, Vice président CUB, Verts . CURVALE Laure, vice-présidente CUB, Verts . DAVERAT Michel, conseiller régional, bassin d’Arcachon, vice-président du PNR 18 . DUFAU DE LAMOTHE Patrick, Conseiller régional, Trans’Cub . LEGLOU Jean-Paul, Elu, Stains / Plaine Commune . VAMPOUILLE Michel, Elu au Conseil Régional d’Ile de France, Verts . MANSAT Pierre, Adjoint au maire de Paris en charge de Paris Métropole . SAUTIERE Aurélien Décider Ensemble . YUNG Patrice, Vice-président ADCF . STEPHAN Gwenola, Chargée d’études environnement et DD à l’AMF . PANCHER Bertrand, député . DANTEC Ronan, sénateur . BOUCHOUX Corinne, sénatrice . BOYE Marthe-Louise, ancienne collaboratrice de B. Pancher Administration . KALTEMBACHER Henry, MEDDTL, DGPR . LABAT Didier, MEEDDM, CETE du Sud Ouest /Groupe EADDT / Unité Environnement . MULLIE Nathalie, MEDDTL, DGALN . BRAILLON Céline, Commissariat Général au Développement Durable . TIBI M., Commissariat Général au Développement Durable . LEGRIS Gérard, chef d’unité Transparence au secrétariat général de la Commission européenne . DUFOUR Jean-Philippe, MEDDTL/DGAC . SAINT-GERMAIN Sabine, MEDDTL/DAJ . LAMIRAUX Charles, MEDDTL/DGEC . WAKS Lory, MEDDTL/DGPR . YVONNET Laure MEDDTL/DGTIM . LORIOUX Vanessa, MEDDTL, chef de bureau web DICOM . LEDAY-JACQUET Aude, MEDDTL/DGALN . FACON Marie-Françoise, Chef de bureau de l’intégration environnementale, CGDD/SEIDD . KERVELLA Frédéric, CGDD/SEIDD C) VOLET 3 – ENTRETIENS COLLECTIFS Initialement, l’un des objectifs de la recherche consistait à apprécier le degré et la nature des attentes du public ordinaire en matière de participation à l’élaboration des décrets. Désormais, le questionnement porte plus précisément sur les conditions d’appropriation de l’article 244 par le public. Dans son principe, le dispositif d’enquête du volet 2 reste le même : pour lever les difficultés de toute approche du « grand public », nous conservons la notion de « public particulièrement concerné », déjà mobilisée dans l’analyse de la réception (Chalvon-Demersay, 1999), en sollicitant des citoyens, c’est-à-dire des individus sans mandat ni statut spécifique pour prendre part à la décision, mais déjà engagés dans des démarches et dispositifs participatifs. Un premier groupe test a été constitué, à Bordeaux, en janvier 2011. Composé de 3 membres du Conseil de développement durable de la Communauté Urbaine de Bordeaux, ce groupe nous a permis d’apprécier, d’un point de vue méthodologique : . L’intérêt suscité par la démarche de recherche et notre capacité à engager des citoyens dans l’exercice . L’opportunité de la dimension collective pour recueillir un matériau utile . La pertinence des outils nécessaires à l’animation des entretiens collectifs. 19 Ce test nous a conduit à maintenir le principe des entretiens collectifs, mais à infléchir le mode d’organisation et de recrutement des citoyens. Ainsi, il apparaît que l’entretien collectif est bien la bonne technique pour faire réfléchir les citoyens aux conditions d’appropriation de l’article 244, tout en recueillant des éléments utiles sur leurs formes d’engagements participatifs et leurs expériences en la matière. Ce dispositif permet ainsi d’interroger les participants sur les points suivants : - Leurs expériences en matière de participation à la décision publique et l’appréciation qu’ils en font - Leur niveau de connaissance des processus de production législative et réglementaire, en France et à l’étranger - Leur appréciation des possibilités nouvelles offertes par l’article 244 et les conditions auxquelles ils s’en saisiraient. L’entretien collectif test a permis de montrer que faire réagir in situ au texte de l’article 244, constituait un bon procédé pour recueillir un matériau informé et utile. De même, nous avons mesuré tout l’intérêt de soumettre au groupe un cas d’application : les participants au groupe test ont ainsi pu étudier l’application du texte par le Parc Amazonien de Guyane, concernant un arrêté portant règlement des procédures d’achat par marché public (mise en ligne en septembre 2010). Toutefois, le test a aussi été l’occasion de mesurer les difficultés à engager les citoyens dans la recherche. Pour l’organisation du groupe test, 12 citoyens avaient été sollicités ; 3 se sont montrés intéressés et disponibles. Au mois de mars 2011, le montage de deux groupes bordelais a confirmé cette difficulté : rares sont les personnes sollicitées qui répondent favorablement à notre demande (mail + relance téléphonique). Sans surprise, il s’avère que les personnes qui répondent présentes sont aussi celles parmi les plus impliquées et de fait il y a parmi les participants aux entretiens collectifs plusieurs militants associatifs. Quoi qu’il en soit, un tel constat nous a amené à utiliser deux modes de sollicitation différents. Pour le premier groupe, nous avons identifié des citoyens membres d’instances participatives (principalement le Conseil de développement durable de la Communauté urbaine de Bordeaux), et les avons invités à une séance de 2h (18h-20h) organisée dans le département de sociologie de l’université de Bordeaux Segalen. Le second groupe a été organisé grâce à la chargée de mission Agenda 21 et au président de la fédération des comités de quartier de la ville de Pessac. La séance de 2h s’est déroulée dans une salle du complexe Jean Eustache, mise à notre disposition par la mairie. Cette 2e modalité de mobilisation étant plus fructueuse, une démarche équivalente est menée auprès du Conseil général de SeineSaint-Denis et des responsables du conseil de développement de la Communauté de Plaine Communes, afin de constituer deux groupes en Ile de France, comme prévu initialement. Les deux groupes girondins ont compté avec la participation des personnes suivantes : Groupe 1 – 5 participants :Winston (président du centre social Paul Bert, Membre du comité de bioéthique aquitain, membre du C2D) ; Philippe (salarié de la CAF Gironde ; membre du C2D) ; Laurent (MCF Géographe, membre du C2D) ; Boubacar (architecte, membre du C2D), Emmanuelle (citoyenne de Saint Médard en Jalles, membre du C2D) Groupe 2 – 7 participants : Thierry (Élu EEV, adjoint au maire de Pessac), MarieClaude (Membre de la fédération des comités de quartier de Pessac, d’ATD Quart Monde, de la Ligue des droits de l’homme et du CCAS de Pessac), Dominique (Président de la fédération des comités de quartier, membre du conseil de développement durable de Pessac), Bouchra (Hydrologue, membre du conseil de développement durable de Pessac), Sylvie (Salarié de la CUB, Présidente du Centre Social Pessac Alouette, membre du conseil de développement durable de Pessac), Dorothée (Présidente de « Terre d’Adèles »), Daniel (Retraité, militant associatif, membre de la commission permanente sur l’aménagement urbain). 20 Guide d’entretiens I. ACTEURS a. Les acteurs du côté de la fabrique législative (administration, politique…) 1. Trajectoire professionnelle/politique (formation, expérience, mandats/postes…) 2. Dossiers juridiques environnementaux dans lesquels l’interviewé a été particulièrement engagé 3. Du point de vue de votre expérience d’ensemble, que diriez-vous de la place qui était réservée au public dans le processus réglementaire français en matière d’environnement (faible/importante ; informelle/formelle…), et ce avant l’article 244 ? . Faire spécifier si cette appréciation est vraie pour toutes les étapes de la production réglementaire . Faire spécifier si cette appréciation est vraie pour toutes les composantes du « public » 4. D’après vous quelles sont les raisons qui expliquent les caractéristiques de la place qui était assignée au public (aux différentes étapes et en particulier pour les décrets) ? . Explorer les différentes dimensions (historique, juridique, politique, culturelle) . Faire apprécier le poids relatif des différentes raisons . Identifier à partir de cas concrets si ces raisons jouent toujours de la même façon ou si contextes, enjeux, configurations d’acteurs modifient leur portée 5. Quel type d’acteur était d’après vous particulièrement réticent/particulièrement moteur sur cette question de l’institutionnalisation de la participation ? 6. Que savez-vous de la genèse de l’article 244 ? Comment expliquer la relative discrétion de la production de ce texte ? 7. Explorer les différents aspects de la disposition 8. Quels avantages/inconvénients percevez-vous à ce dispositif par rapport à la participation « informelle » du public dans l’élaboration des décrets ? . à identifier à partir de cas concrets le cas échéant : quelles modalités a pris cette participation informelle ? Avec qui ? Avec quels outils/méthodes ? Avec quels effets ? En quoi a-t-elle servi/desservi l’action de l’interviewé et des autres parties prenantes ? 9. A l’usage, quels avantages/inconvénients percevez-vous à cette participation institutionnalisée du public ? . Identifier les attentes de l’interviewé en la matière 10. Que savez-vous des modalités existantes à l’étranger/à la Commission européenne ? Dans quelle mesure peuvent-elles constituer des sources d’inspiration ? A quelles conditions pourraient-elles être importées ? 11. Le cas échéant : pensez-vous que les enjeux environnementaux se prêtent mieux/moins bien que d’autres enjeux sociaux et politiques à une institutionnalisation de la participation du public dans le processus réglementaire ? Pourquoi ? . b. Les acteurs à la périphérie de la fabrique législative (ONG, associations, acteurs économiques….) 1. Trajectoire professionnelle/politique/associative (formation, expérience, mandats/postes…) 2. Dossiers environnementaux dans lesquels l’interviewé a été particulièrement engagé 21 3. Vous est-il arrivé d’être directement sollicité pour participer à l’élaboration réglementaire en matière environnementale ? A quelle(s) occasion(s) ? Au nom de quoi ? Selon quelles modalités ? Avec quels outils/méthodes ? Avec quels effets ? Le cas échéant : vous est-il arrivé d’obtenir/d’arracher votre participation à l’élaboration réglementaire par le conflit, le contentieux, le lobbying … ? 4. Du point de vue de votre expérience, que diriez-vous de la place qui vous était traditionnellement assignée dans le processus réglementaire français en matière d’environnement (faible/importante ; informelle/formelle…) ? 5. D’après vous quelles sont les raisons qui expliquent les caractéristiques de la place qui vous était assignée (aux différentes étapes et en particulier pour les décrets) ? . Explorer les différentes dimensions (historique, juridique, politique, culturelle) . Faire apprécier le poids relatif des différentes raisons . Identifier à partir de cas concrets si ces raisons jouent toujours de la même façon ou si contextes, enjeux, configurations d’acteurs modifient leur portée 6. Quel type d’acteur était d’après vous particulièrement réticent/moteur face à cette question de l’institutionnalisation de la participation du public ? 7. Avez-vous eu connaissance de cette nouvelle disposition prévue par l’article 244 ? Par quel biais, dans quelles circonstances ? Que savez-vous de sa genèse ? Y avez-vous contribué ? 8. Explorer les différents aspects de la disposition 9. Quels avantages/inconvénients percevez-vous à cette disposition par rapport à la participation « informelle » du public dans l’élaboration des décrets ? . À identifier à partir de cas concrets le cas échéant : En quoi a-t-elle servi/desservi l’action de l’interviewé et des autres parties prenantes ? 10. A l’usage quels avantages/inconvénients percevez-vous à une participation institutionnalisée du public ? . Identifier les attentes de l’interviewé en la matière 11. Que savez-vous des modalités existantes à l’étranger/à la Commission européenne ? Dans quelle mesure peuvent-elles constituer des sources d’inspiration ? A quelles conditions pourraient-elles être importées ? 12. Le cas échéant : pensez-vous que les enjeux environnementaux se prêtent mieux/moins bien que d’autres enjeux sociaux et politiques à une institutionnalisation de la participation du public dans le processus réglementaire ? Pourquoi ? 22 ANNEXE 1.5 : ÉTAPES DE LA PROCEDURE « NOTICE AND COMMENT » Avant la rédaction d’un projet EPA a une idée ANPR (Advance Notice of Proposed Rulemaking) EPA est sollicitée par le public « public petition formule working » Rédaction du projet - Consultation des Agences - Notice Publication du projet Comment 30 jours à 90 jours EPA étudie les commentai res Texte final avec Préambule + - auditions rencontres (pendant et après) Répond aux commentaires Finalise le projet sur la base des commentaires Complète ANNEXE 1.6 : POSSIBLE DECISION PROCESS FUNCTIONS OF PUBLIC PARTICIPATION WITHIN AN IDEALIZED ANNEXE 1.7 : SIX CONCEPTS OF PUBLIC PARTICIPATION 25 ANNEXE 1.8 : UICN, M158 « PARTICIPATION LEGISLATIVES RELATIVES A L’ENVIRONNEMENT » DES CITOYENS AUX PROCEDURES RAPPELANT le Principe 1 de la Déclaration de Stockholm (Déclaration de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain, 1972) qui déclare que « L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être ») et le Principe 1 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement (Rio de Janeiro, 1992) qui déclare que les êtres humains « ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature »; RAPPELANT ÉGALEMENT que les êtres humains, outre le droit de vivre dans un environnement favorable à leur santé et à leur bien-être, ont aussi l’obligation de protéger et d’améliorer l’environnement ; CONSIDÉRANT que, pour pouvoir s’acquitter de cette obligation et affirmer ce droit, les citoyens doivent avoir accès aux informations ainsi qu’à des procédures réglementées leur permettant de participer à la prise de décisions relatives à l’environnement ; SIGNALANT qu’une plus grande participation des citoyens à la prise de décisions en matière environnementale et un accès amélioré à l’information environnementale contribuent à mieux sensibiliser le public à l’environnement, à susciter un libre échange d’opinions et, en fin de compte, à améliorer l’état de l’environnement ; NOTANT que l’article 8 de la Convention sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement (Convention d’Aarhus, 1998), de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (UNECE), dispose que « chaque Partie s’emploie à promouvoir une participation effective du public à un stade approprié, et tant que les options sont encore ouvertes, durant la phase d’élaboration par des autorités publiques des dispositions réglementaires et autres règles juridiquement contraignantes d’application générale qui peuvent avoir un effet important sur l’environnement » ; NOTANT que l’Union européenne a ratifié cette Convention par le biais d’une décision du Conseil en date du 17 février 2005 ; PRÉOCCUPÉ du fait que, dans de nombreux pays, y compris des pays ayant ratifié la Convention d’Aarhus, il n’existe pas de mécanismes adaptés permettant une participation véritable et effective des citoyens à l’élaboration de dispositions réglementaires et autres règles juridiquement contraignantes pouvant avoir un impact important sur l’environnement ; PRÉOCCUPÉ ÉGALEMENT et de façon particulière par l’adoption par les autorités gouvernementales de dispositions réglementaires susceptibles d’avoir un impact important sur l’environnement au moyen de procédures d’urgence empêchant toute participation du public ; NOTANT que la Directive de l’Union européenne visant à établir des mesures de participation du public à l’élaboration de certains plans et programmes liés à l’environnement n’établit pas de mécanismes de participation, pas plus que l’obligation d’assurer la participation du public à l’élaboration de la législation environnementale ; et CONSIDÉRANT que, bien que les parlements soient des instances représentatives des citoyens, ils ne devraient pas se substituer à des mécanismes de participation du public, que ce soit de façon individuelle ou collective, par exemple à travers des associations ; Le Congrès mondial de la nature, réuni à Jeju, République de Corée, pour sa session du 6 au 15 septembre 2012 : 26 1. EXHORTE tous les gouvernements à établir des mécanismes permettant une participation effective du public, préférablement lors des stades initiaux du processus, lorsque les options sont encore ouvertes et que l’on élabore des dispositions réglementaires ou d’autres dispositions générales et juridiquement contraignantes susceptibles d’avoir un impact important sur l’environnement. 2. INVITE l’Union européenne, et en particulier ses États Membres, à incorporer dans leur réglementation les dispositions de l’article 8 de la Convention sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement (Convention d’Aarhus, 1998). 3. PRIE INSTAMMENT les gouvernements de l’Union européenne d’éviter de recourir inutilement à des procédures d’urgence lors de l’élaboration de textes législatifs ayant un impact important sur l’environnement et, si nécessaire, d’établir des mécanismes, également d’urgence, permettant la participation des citoyens. Auteur : Sociedad Española de Ornitología- SEO/BirdLife Co-parrains : Asociación para la Defensa de la Naturaleza- WWF (Espagne) Ecologistas en Acción Grupo Ornitológico Balear-Grup Balear d’Ornitologia i Defensa de la Naturalesa- GOB Fundación para la Conservación del Quebrantahuesos- FCQ Lliga per a la Defensa del Patrimoni Natural- DEPANA Fundación Naturaleza y Hombre- FNyH Fundación Oxígeno Océanidas Eco-unión Departamento de Medio Ambiente, Planificación Territorial, Agricultura y Pesca del Gobierno Vasco 27 ANNEXE 1.9 : RAPPORTS NATIONAUX ARGENTINE : ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS AMBIENTALES ARGENTINAS por GONZALO SOZZO INDICE I| EL ACCESO A LA INFORMACIÓN PÚBLICA EN ARGENTINA. I|1.- Herramientas para el acceso a la información pública ambiental. I|2.- Fundamento del derecho a la información pública. I|3.- Derecho a la información pública en materia ambiental: fundamento constitucional. I|4.- El funcionamiento del derecho a la información pública II| EL ACCESO A LA INFORMACIÓN EN MATERIA AMBIENTAL III| EL DERECHO A LA PARTICIPACION. III|1.- El derecho a la participación en general. III|2.- El derecho a la participación en materia ambiental como género IV| EL DERECHO A LA PARTICIPACIÓN EN MATERIA AMBIENTAL V| LAS COMPETENCIAS PROVINCIALES Y MUNICIPALES PARA REGULAR UN PROCEDIMEINTO PARA LA ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS EN MATERIA AMBIENTAL VI| MARCO NORMATIVO ARGENTINO SOBRE ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS. VI|1. Procedimiento para la elaboración participativa de normas (Anexos V y VI Decreto Nº 1172/2003). Objetivos. Ambito de aplicación. Carácter facultativo. Participantes y tipos de interés. Procedimiento., carácter no vinculante. Consideraciones críticas. VI|2. La “iniciativa popular” como mecanismo de elaboración participativa de normas. VI|3. El procedimiento de “doble lectura” como mecanismo de elaboración participativa de normas VIII| LA ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS EN MATERIA AMBIENTAL. VIII|1.- ARN (Autoridad Regulatoria Nuclear). VIII|2.- ACUMAR (Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo). VIII|3.- ENRE (Ente Regulador de la Electricidad). VIII|4.- Plan Urbano ambiental de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires. VIII|5.- Código Ambiental de la ciudad de Buenos Aires IX| DIFICULTADES PARA LA INSTRUMENTACIÓN DE LA ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS AMBIENTALES EN ARGENTINA X| RECURRIBILIDAD JUDICIAL EN RELACIÓN AL PROCEDIMIENTO DE ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS I| EL ACCESO A LA INFORMACIÓN PÚBLICA EN ARGENTINA I|1.- Herramientas para el acceso a la información pública ambiental El acceso a la información pública en Argentina es una cuestión problemática que ha sido motivo de una política pública específica al respecto desde 2003. En efecto, a través del Decreto N° 1172/03 de “Mejora de la calidad de la democracia y sus instituciones” (B.O. 04/12/2003), se reguló el derecho de acceso a la información pública. 28 Esta normativa prevé cuatro herramientas que permiten el acceso a la información pública de manera diferente: A) Las audiencias públicas. Son audiencias ciudadanas convocadas en el proceso de toma de una decisión pública en el que pueden participar los ciudadanos individualmente o a través de las organizaciones del “tercer sector”. B) Las audiencias de gestión de intereses. Se establece la obligación para todos los funcionarios públicos de hacer públicas las audiencias que mantienen con sujetos que puedan tener interés en decisiones que deben tomar. Se trata de una regulación institucional del lobby. La obligación comprende distintos niveles de la administración que van desde el Presidente de la Nación hasta el nivel de Director Nacional. C) La elaboración participativa de normas. Se trata de un procedimiento por el cual se brinda a los ciudadanos la oportunidad de expresar su opinión respeto de un proyecto de una norma administrativa general o de un proyecto de ley, que va a ser elevado por el Poder Ejecutivo Nacional al Congreso de la Nación. D) Las Reuniones Abiertas en los Entes Reguladores de Servicios Públicos. Consiste en la posibilidad que se brinda a los ciudadanos de estar presentes en las reuniones de directorio de los Entes Reguladores de Servicios Públicos. Cada uno de los instrumentos posee al menos un reglamento que figuran como anexos del Decreto. En el caso de la elaboración participativa de normas el Decreto Nº 1172 aprueba dos reglamentos “Reglamento general para la Elaboración Participativa de Normas” (Anexo V) y el “Formulario para la presentación de opiniones y propuestas en el Procedimiento para la Elaboración Participativa de Normas” (Anexo VI). Otros poderes del Estado, como el poder judicial y el poder legislativo han implementado medidas similares, reglamentando, por ejemplo, las audiencias públicas. Existen regulaciones del acceso a la información pública a nivel provincial1 y municipal.2 Los mecanismos del Decreto Nº 1172/03 han sido empleados por Gobiernos Provinciales que en algunos casos han dictado leyes al respecto y en otros lo hacen directamente. I|2.- Fundamento del derecho a la información pública El derecho a la información pública no se encuentra expresamente establecido en la Constitución Argentina de 1853. 1 Merece una particular mención la nueva constitución de la Provincia de Entre Ríos que establece al respecto que ARTÍCULO 13. Se reconoce el derecho al acceso informal y gratuito a la información pública, completa, veraz, adecuada y oportuna, que estuviera en poder de cualquiera de los poderes u órganos, entes o empresas del Estado, municipios, comunas y universidades. Sólo mediante una ley puede restringirse, en resguardo de otros derechos que al tiempo de la solicitud prevalezcan sobre éste, la que deberá establecer el plazo de reserva de dicha información. La información será recopilada en el medio de almacenamiento de datos de acceso más universal que permita la tecnología disponible. Toda persona afectada en su honra o reputación por informaciones maliciosas, inexactas o agraviantes, emitidas en su perjuicio a través de un medio de comunicación social de cualquier especie, tiene el derecho a obtener su rectificación o respuesta por el mismo medio. La mera crítica no está sujeta al derecho a réplica. La ley reglamentará lo previsto en la presente disposición.” En el nivel legislativo: Provincia de Bs. As (Ley Nº 12475); Provincia de Chubut ( Ley 3764); Provincia de Córdoba Ley Nº 8803); Provincia de Entre Ríos decreto Nº 1169/05; Provincia de Jujuy ( Ley Nº 4444); Provincia de La Pampa ( Ley Nº 1654); Provincia de Corrientes (Ley Nº 5419); Provincia de Rio Negro (Ley Nº 1829); Provincia de salta ( decreto Nº 1574); Provincia de Santa Fe ( decreto Nº 692/09); Provincia de Santiago del estero ( Ley Nº 6715); Provincia de Tierra del Fuego ( Ley Nº 653); Provincia de Catamarca ( Ley Nº 5336.. 2 Vgr. la ley Nº 104 de la Ciudad Autónoma de Bs As. Que regula el “Acceso a la Información Pública”. 29 Existe coincidencia en el ámbito dogmático en señalar que el Decreto N°1172/93, constituye una reglamentación de diferentes derechos fundamentales (artículo 28 de la C.N.). Se considera fundamentalmente que es una reglamentación del derecho a la publicidad de los actos de gobierno. Sin embargo, la reforma constitucional de 1994 a través del artículo 75 inc 22 incorporó al bloque de constitucionalidad los tratados internacionales de derecho humanos3 que sí reconocen expresamente este derecho. Esta es entonces la primera fuente expresa de este derecho fundamental. I|3.- Derecho a la información pública en materia ambiental: fundamento constitucional Luego el artículo 41 introducido por la reforma constitucional de 1994, al regular los derechos fundamentales al medio ambiente sano, crea para las autoridades estatales el deber de “proveer información ambiental”. De ahí que luego se dictara- como se verá- la ley N° 25831 de acceso a la información pública ambiental. Es decir que el Argentina, el derecho a la información pública ambiental es un derecho fundamental. I|4.- El funcionamiento del derecho a la información pública En 2012 un grupo de 10 ONGs con un importante peso específico en Argentina presentaron ante Naciones Unidas un informe crítico respecto al funcionamiento del acceso a la información en Argentina; en este informe si bien destacan como positivo el Decreto Nº 1172/ concluyen recomendando la “sanción de una ley de acceso a la información”; “establecimiento de una autoridad autónoma e independiente”; “establecimiento de un programa de gobierno abierto”; “Establecimiento de la independencia y autonomía del INDEC”; “Implementación de normativa provincial y municipal”.4 II| EL ACCESO A LA INFORMACIÓN EN MATERIA AMBIENTAL El acceso a la información pública en materia ambiental se encuentra reconocido a nivel de las declaraciones de derechos, sin embargo carece de herramientas específicas de implementación. Como se señaló, luego de la reforma constitucional de 1994 el derecho a la información ambiental se encuentra reconocido expresamente en el artículo 41 de la Constitución Nacional5 que es entonces su primera fuente. Una segunda fuente -en este caso normativa- de dicho derecho es la denominada “Ley general del ambiente” (N° 25675/02), conocida bajo ese nombre por ser la ley de presupuestos mínimos 3 “Declaración Universal de Derechos Humanos” (artículo 19); “Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos” (artículo 19.2.); “Convención Americana sobre los Derechos del Humanos” (Art. 13.1). 4 http://www.farn.org.ar/newsite/archives/; http://www.adc.org.ar/sw_contenido.php?id=871 5 Artículo 41.- Todos los habitantes gozan del derecho a un ambiente sano, equilibrado, apto para el desarrollo humano y para que las actividades productivas satisfagan las necesidades presentes sin comprometer las de las generaciones futuras; y tienen el deber de preservarlo. El daño ambiental generará prioritariamente la obligación de recomponer, según lo establezca la ley. Las autoridades proveerán a la protección de este derecho, a la utilización racional de los recursos naturales, a la preservación del patrimonio natural y cultural y de la diversidad biológica, y a la información y educación ambientales. Corresponde a la Nación dictar las normas que contengan los presupuestos mínimos de protección, y a las provincias, las necesarias para complementarlas, sin que aquéllas alteren las jurisdicciones locales. Se prohíbe el ingreso al territorio nacional de residuos actual o potencialmente peligrosos, y de los radiactivos. 30 mas general. Esta ley brinda la arquitectura del microsistema de tutela del medioambiente, que luego es profundizado por otras nueve leyes de presupuestos mínimos que tratan materias específicas. La Ley general del ambiente establece entre los principios de la política ambiental el derecho a la información pública en materia ambiental en los artículos 10 y 16 a 18 inclusives. 6 Una tercera fuente es la Ley Nº 25.831 llamada “Ley de Libre acceso a la información pública ambiental” es se trata de una ley de presupuestos mínimos, lo cual significa que esta regulación constituye un piso mínimo que resulta obligatorio para las provincias y municipios del país por debajo del cual estas no pueden regular la misma materia. Así el artículo3° señala que: “Acceso a la información. El acceso a la información ambiental será libre y gratuito para toda persona física o jurídica, a excepción de aquellos gastos vinculados con los recursos utilizados para la entrega de la información solicitada. Para acceder a la información ambiental no será necesario acreditar razones ni interés determinado. Se deberá presentar formal solicitud ante quien corresponda, debiendo constar en la misma la información requerida y la identificación del o los solicitantes residentes en el país, salvo acuerdos con países u organismos internacionales sobre la base de la reciprocidad. En ningún caso el monto que se establezca para solventar los gastos vinculados con los recursos utilizados para la entrega de la información solicitada podrá implicar menoscabo alguno al ejercicio del derecho conferido por esta ley.” El derecho a la información es considerado un presupuesto de acceso a la participación ciudadana.7 En realidad se trata de una precondición para la existencia de un acceso adecuado. El mecanismo para acceder a la información pública ambiental es la presentación de un “pedido de información”. Se trata de una solicitud que se presenta con forma de nota por ante la repartición pública requerida (Poderes nacionales, provinciales, Poder Ejecutivo Municipal, agencias del Estado, Entes Reguladores de Servicios públicos, etc.) El problema central del acceso a la información en materia ambiental es el de los indicadores; por ello entre los desafíos y prioridades de “los objetivos de desarrollo para el milenio (2005/2010/2015) de 2003, en el objetivo Nº 8 “Asegurar un medio ambiente sostenible” se señala que “La generación y difusión de mayor información sobre indicadores referidos al uso de recursos naturales, la calidad ambiental y el acceso a servicios de saneamiento en áreas urbanas y rurales. En este sentido, cabe destacar que existe una iniciativa en curso para desarrollar indicadores de sustentabilidad para la Argentina y para que el organismo de estadística nacional (INDEC) realice sondeos y estimaciones periódicas sobre algunos aspectos 6 ARTICULO 16. — Las personas físicas y jurídicas, públicas o privadas, deberán proporcionar la información que esté relacionada con la calidad ambiental y referida a las actividades que desarrollan. Todo habitante podrá obtener de las autoridades la información ambiental que administren y que no se encuentre contemplada legalmente como reservada. ARTICULO 17. — La autoridad de aplicación deberá desarrollar un sistema nacional integrado de información que administre los datos significativos y relevantes del ambiente, y evalúe la información ambiental disponible; asimismo, deberá proyectar y mantener un sistema de toma de datos sobre los parámetros ambientales básicos, estableciendo los mecanismos necesarios para la instrumentación efectiva a través del Consejo Federal de Medio Ambiente (COFEMA). ARTICULO 18. — Las autoridades serán responsables de informar sobre el estado del ambiente y los posibles efectos que sobre él puedan provocar las actividades antrópicas actuales y proyectadas. El Poder Ejecutivo, a través de los organismos competentes, elaborará un informe anual sobre la situación ambiental del país que presentará al Congreso de la Nación. El referido informe contendrá un análisis y evaluación sobre el estado de la sustentabilidad ambiental en lo ecológico, económico, social y cultural de todo el territorio nacional. 7 Gabriela Vinocur y Juan Pedro cano, “Acceso a la información pública ambiental”, Informe ambiental anual, en www.farn 31 ambientales, cuya contribución al seguimiento de la evolución argentina en estas cuestiones podrá evaluarse en el mediano plazo”. Ya en el documento “Bases para una agenda ambiental nacional” (marzo 2004) de la Secretaría de Ambiente y Desarrollo Sustentable de Argentina se identifica el mejoramiento de la información ambiental con la creación de un Sistema Nacional de Indicadores de Desarrollo Sustentable, como una herramienta clave para la toma de decisiones (pág. 25).8 La Secretaría de Ambiente y Desarrollo Sustentable de Argentina ha elaborado un “Sistema de indicadores de desarrollo sostenible (SIDSA). En la publicación de la versión de diciembre de 2006 de estos indicadores, se señala que las “solicitudes de información presentadas y resueltas” en 2004 fueron 197; en 2005, 410 y a junio de 2006, 266. Luego en la cuarta edición de los indicadores (de junio de 2009) se discriminan los pedidos de información por solicitantes según sean: particulares, entidades públicas no estatales, actores políticos, ongs, periodistas, empresas y académicos. Se incluye información desde 2004 a 2008 inclusive, pero no se informan cantidades netas de solicitudes de información, como sí se hace en el informe de 2006. Se aclara que son sólo los pedidos de información dirigidos hacia el Poder Ejecutivo Nacional (PEN). En la quinta edición de los indicadores (2010), se informa el período 2004 a setiembre de 2009. Se incluye, además de la información anterior, un cuadro con el porcentaje de solicitudes de información según cada peticionante y las cantidades netas. El Decreto Nº 146 de 1998, luego reglamentado por la resolución de la Secretaría de Ambiente y desarrollo Sustentable (Res. Nº 459/98) crea un Sistema de Información ambiental nacional (SIAN) que “…es un sistema de alcance nacional, encargado de recopilar y organizar la información ambiental con el fin de ponerla a disposición de los organismos gubernamentales con competencias ambientales, de otras entidades gubernamentales y no gubernamentales y de la comunidad en general (Res. Nº 459/98, artículo 1º) y cuyos objetivos son: “Facilitar la comunicación e intercambio de información entre instituciones ambientales y de éstas con la comunidad en general. Proveer un servicio de acceso a datos e información ambiental a los diferentes usuarios del sistema y a la comunidad en general. Proveer un conjunto de aplicaciones que faciliten los procesos de toma de decisiones, y de diagnóstico, seguimiento y monitoreo de la situación ambiental.” La Dirección de Participación y Comunicación Social (DPyCS) de la Secretaría de Ambiente y Desarrollo Sustentable (creada por Res. JGM Nº 58/07) tiene por objetivo – entre otros- “ fortalecer el involucramiento ciudadano en la búsqueda de soluciones a problemáticas ambientales”. Con este objetivo la Dirección ha implementado como una línea de acción específica el Programa “Iniciativa Ambiental Comunitaria” (IAC). Este programa efectuó la primera convocatoria a presentación de proyectos en 2012, de los cuales fueron seleccionados 45.9 El programa permite que las organizaciones de la sociedad civil, solas o en consorcios con otros actores públicos o privados, puedan presentar proyectos para elaborar respuestas a las más diversas problemáticas ambientales y son financiados conjuntamente por el estado y empresas privadas. El derecho al acceso a la información ambiental a sido escasamente regulado de manera específica en el nivel provincial. Solo puede mencionarse la Ley Nº 4184 de mayo de 2005 de la 8 9 Disponible en http://www.ambiente.gov.ar. http://www.ambiente.gov.ar 32 Provincia de Misiones (“información ambiental”). Este derecho al acceso a la información pública ambiental se encuentra asimismo previsto en el artículo 26 de la constitución de la ciudad Autónoma de Buenos Aires,10 y luego ha sido regulado en la Ciudad Autónoma de Buenos Aires por la ley Nº 303 (“Ley de información ambiental”). El derecho a la información pública en materia ambiental también se encuentra regulado a nivel sectorial. Por ejemplo, la ley nacional de presupuestos mínimos Nº 26331, conocida como “Ley de Bosques Nativos” en su Capítulo 4, dedicado a regular el “Programa Nacional de Protección de los Bosques Nativos” crea “el Programa Nacional de Protección de los Bosques Nativos (artículo 12), el que será ejecutado por la Autoridad Nacional de Aplicación, y tendrá los siguientes objetivos:… e) Mantener actualizada la información sobre la superficie cubierta por bosques nativos y su estado de Conservación ». Luego en su Capítulo 7 establece que “Para los proyectos de desmonte de bosques nativos, la autoridad de aplicación de cada jurisdicción garantizará el cumplimiento estricto de los artículos 19, 20 y 21 de la Ley 25.675 —Ley General del Ambiente—, previamente a la emisión de las autorizaciones para realizar esas actividades. En todos los casos deberá cumplirse con lo previsto en los artículos 16, 17 y 18 de la Ley 25.675 —Ley General del Ambiente— y en particular adoptarse las medidas necesarias a fin de garantizar el acceso a la información de los pueblos indígenas, originarios, de las comunidades campesinas y otras relacionadas, sobre las autorizaciones que se otorguen para los desmontes, en el marco de la Ley 25.831 —Régimen de Libre Acceso a la Información Pública Ambiental— “ (artículo 26). III| EL DERECHO A LA PARTICIPACION III|1.- El derecho a la participación en general El derecho a la participación en las decisiones públicas es un derecho fundamental diferente del derecho al acceso a la información pública. Sin embargo, en el caso de la herramienta del proceso para la elaboración participativa de normas – no obstante que es considerada un instrumento de acceso a la información pública- ambos derechos tienen un punto de coincidencia. En otras palabras, la existencia de un procedimiento participativo para la elaboración de normas puede ser fundada también en el derecho fundamental a la participación. No obstante, cabe remarcar que este fundamento alternativo de la elaboración participativa de normas aproxima la herramienta a los mecanismos de la democracia participativa, mientras que la óptica con la cual ha sido introducida es la de la transparencia en la gestión pública y la lucha contra la corrupción. 10 ARTICULO 26.- El ambiente es patrimonio común. Toda persona tiene derecho a gozar de un ambiente sano, así como el deber de preservarlo y defenderlo en provecho de las generaciones presentes y futuras. Toda actividad que suponga en forma actual o inminente un daño al ambiente debe cesar. El daño ambiental conlleva prioritariamente la obligación de recomponer. La Ciudad es territorio no nuclear. Se prohibe la producción de energía nucleoeléctrica y el ingreso, la elaboración, el transporte y la tenencia de sustancias y residuos radiactivos. Se regula por reglamentación especial y con control de autoridad competente, la gestión de las que sean requeridas para usos biomedicinales, industriales o de investigación civil. Toda persona tiene derecho, a su solo pedido, a recibir libremente información sobre el impacto que causan o pueden causar sobre el ambiente actividades públicas o privadas. 33 El derecho fundamental a la participación se encuentra consagrado por la constitucional nacional luego de la Reforma de 1994 entre los derechos del consumidor.11 Sin embargo este reconocimiento dista mucho de ser general pues la formula constitucional empleada lo concibió de manera muy específica al referirlo directamente a la participación en los entes de control de servicios públicos. En efecto ese establecen allí dos modalidades de participación ciudadana: (a) de los ciudadanos en las asociaciones de defensa del consumidor; (b) de las asociaciones de defensa del consumidor en los organismos de control e los servicios públicos. También existe un derecho a la participación de las comunidades de pueblos originarios en la gestión de los recursos naturales de sus tierras. En efecto, el artículo 75 de la CN entre las facultades del Congreso de la Nación establece que podrá “17. Reconocer la preexistencia étnica y cultural de los pueblos indígenas argentinos. Garantizar el respeto a su identidad y el derecho a una educación bilingüe e intercultural; reconocer la personería jurídica de sus comunidades, y la posesión y propiedad comunitarias de las tierras que tradicionalmente ocupan; y regular la entrega de otras aptas y suficientes para el desarrollo humano; ninguna de ellas será enajenable, transmisible ni susceptible de gravámenes o embargos. Asegurar su participación en la gestión referida a sus recursos naturales y a los demás intereses que los afecten. Las provincias pueden ejercer concurrentemente estas atribuciones. » El Derecho a la participación encuentra asimismo fundamento también en numerosas disposiciones legales de alto rango, vgr., constituciones provinciales o leyes orgánicas municipales.12 III|2.- El derecho a la participación en materia ambiental como género El derecho a la participación en las decisiones públicas constituye un amplio género dentro del cual el derecho a la participación en materia de decisiones ambientales es un campo específico. Luego, también corresponde diferenciar el derecho a la participación en (a) las decisiones públicas de gobierno que permiten instrumentar políticas públicas; (b) las decisiones públicas normativas. IV| EL DERECHO A LA PARTICIPACIÓN EN MATERIA AMBIENTAL La llamada Ley General del Ambiente (N° 25675) establece en su artículo 2° ind “c” la política ambiental nacional deberá cumplir los siguientes objetivos: “ c) Fomentar la participación social en los procesos de toma de decisión;”. Luego en sus artículos 19 y sgtes señala que “Toda persona tiene derecho a ser consultada y a opinar en procedimientos administrativos que 11 Art. 42.- Los consumidores y usuarios de bienes y servicios tienen derecho, en la relación de consumo, a la protección de su salud, seguridad e intereses económicos; a una información adecuada y veraz; a la libertad de elección, y a condiciones de trato equitativo y digno. Las autoridades proveerán a la protección de esos derechos, a la educación para el consumo, a la defensa de la competencia contra toda forma de distorsión de los mercados, al control de los monopolios naturales y legales, al de la calidad y eficiencia de los servicios públicos, y a la constitución de asociaciones de consumidores y de usuarios. La legislación establecerá procedimientos eficaces para la prevención y solución de conflictos, y los marcos regulatorios de los servicios públicos de competencia nacional, previendo la necesaria participación de las asociaciones de consumidores y usuarios y de las provincias interesadas, en los organismos de control. 12 Ley orgánica de Comunas de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires de 2005 (Ley Nº 1777): artículos. 3º incs. b yc; 10 c artículo 11 inc a, e; artículo 15; artículo 26 i; artículo 32; artículo 34; artículo 35 incs. g y j. 34 se relacionen con la preservación y protección del ambiente, que sean de incidencia general o particular, y de alcance general. ARTICULO 20. — Las autoridades deberán institucionalizar procedimientos de consultas o audiencias públicas como instancias obligatorias para la autorización de aquellas actividades que puedan generar efectos negativos y significativos sobre el ambiente. La opinión u objeción de los participantes no será vinculante para las autoridades convocantes; pero en caso de que éstas presenten opinión contraria a los resultados alcanzados en la audiencia o consulta pública deberán fundamentarla y hacerla pública. ARTICULO 21. — La participación ciudadana deberá asegurarse, principalmente, en los procedimientos de evaluación de impacto ambiental y en los planes y programas de ordenamiento ambiental del territorio, en particular, en las etapas de planificación y evaluación de resultados.” También en el orden federal el Consejo Federal de Medio Ambiente (COFEMA) dictó la Resolución Nº 150/2008 por la cual creó la Comisión Permanente de Participación de la Sociedad Civil. Esta Comisión tienen por objetivos “a. proponer al COFEMA acciones que coadyuven al fomento de la participación social en los procesos de toma de decisiones; b. consolidar un espacio común entre el COFEMA y las Organizaciones de la Sociedad Civil dedicado al intercambio de prácticas y saberes; c. canalizar las propuestas que las Organizaciones de la Sociedad Civil formulen al COFEMA; d. consensuar mecanismos que favorezcan la integración de la visión de las organizaciones sociales y populares a la gestión del COFEMA; e. proponer mecanismos para la instrumentación del derecho de Acceso a la información en el ámbito del COFEMA; f. propiciar políticas de concertación como modo permanente de su accionar; g. difundir el concepto de que la responsabilidad en la protección y/o preservación del ambiente debe ser compartida entre comunidad y estado. En el orden provincial la Ley Nº 5961 de la Provincia de Mendoza (“Preservación del medio ambiente” de 1992) establece en relación al derecho a la participación ciudadana en materia ambiental que “La preservación, conservación, defensa y mejoramiento del ambiente, a los efectos de esta ley, comprende: (…) d) La orientación, fomento y desarrollo de iniciativas públicas y privadas que estimulen la participación ciudadana en las cuestiones relacionadas con el ambiente;”. V| LAS COMPETENCIAS PROVINCIALES Y MUNICIPALES PARA REGULAR UN PROCEDIMEINTO PARA LA ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS EN MATERIA AMBIENTAL Las competencias en materia medioambiental deben ser analizadas conforme a la reforma constitucional de 1994 que estableció en su artículo 41 el siguiente régimen: “…Corresponde a la Nación dictar las normas que contengan los presupuestos mínimos de protección, y a las provincias, las necesarias para complementarlas, sin que aquéllas alteren las jurisdicciones locales….” Esta regla legal de orden constitucional establece una organización de competencias regulatorias y de control en materia ambiental que resulta particular en el contexto de un país federal que articula un cuadro de competencias concurrentes entre Nación, provincias y municipios. A ello debe agregarse que la reforma constitucional de 1994 consagró la autonomía de los municipios, es decir de las organizaciones de nivel local (artículo 123 C.N.). 35 Se trata de un sistema de competencias concurrentes construido sobre dos pilares; el primero estar (b) organizado sobre la base pisos mínimos que deben ser respetados por las diferentes niveles de regulación y aplicación, y el segundo (b) fijar restricciones para que los niveles regulatorios inferiores puedan “apartarse” del respeto de los mínimos. En consecuencia materia ambiental la Nación tiene el poder que le han delegado las provincias para regular la cuestión ambiental a través de leyes de presupuestos mínimos13, es decir “pisos regulatorios”. Luego las provincias tienen competencia para el dictado de normas que profundicen o complementen las mencionadas leyes, sin poder para disminuir los “mínimos nacionales”. En ambos casos –regulación nacional o provincial-, las leyes dictadas no deben “alterar” las jurisdicciones locales, quienes tienen competencia para dictar normas considerando sus propias particularidades; es decir, que el dictado de una regulación diferenciada respecto de el piso nacional o provincial debe estar justificada en la existencia de situaciones fácticas locales particulares. Esta última regla ha generado un ámbito de conflictividad respecto a la jurisdicción local para regular la cuestión ambiental. Al respecto la Corte Suprema de Justicia de la Nación ha reconocido a “las autoridades locales (provincias y municipios) la facultad de aplicar los criterios de protección ambiental que consideren conducentes para el bienestar de la comunidad para la que gobiernan”14. Luego Las autoridades locales son competentes para complementar las leyes de presupuestos mínimos. La complementación que efectúen de las leyes de presupuestos mínimos debe respetar ese mínimo pero puede: (a) establecer requisitos adicionales o no previstos en el espacio regulatorio nacional. En este sentido, la Corte Suprema de Justicia de la Nación ha dicho: “Las autoridades locales cuando ejercen la facultad de dictar normas complementarias, pueden agregar alguna exigencia o requisito no contenido en la legislación complementada”15; (b) establecer requisitos o condiciones más elevados o exigentes; la Corte Suprema de Justicia de la Nación respecto de este punto ha sostenido que “las provincias pueden complementarla como, asimismo, según hemos visto los municipios y aún aumentar las condiciones o requisitos impuestos por la Nación, pero nunca deben ser menores ni oponerse a ellos”.16 La ley N° 25831 establece los presupuestos mínimos de protección ambiental para garantizar el derecho de acceso a la información ambiental que se encontrare en poder del Estado, tanto en el ámbito nacional como provincial, municipal y de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires, como así también de entes autárquicos y empresas prestadoras de servicios públicos, sean públicas, privadas o mixtas. Pese a ello, no cuenta con herramientas específicas referida a la elaboración participativa de normas. Tal como se dejó establecido, este sistema de competencias concurrentes en nada impide que las provincias o municipios re-regulen este tipo de procedimiento de elaboración participativa de normas en sus jurisdicciones, pues implicaría regular “por encima” del mínimo que la ley establece, performatizando las metas de la normativa nacional. Sin embargo hasta el momento las provincias y municipios en general no lo han hecho. 13 Leyes de presupuestos mínimos: Ley de Gestión Integral de Residuos Industriales y Actividades de Servicios (N°25.612/02), Ley de Gestión y Eliminación de PCBs (N°25.688/92), Ley de Política Ambiental Nacional (N°25.675/02), Ley de Gestión Ambiental de Aguas (N°25.688/02), Ley de Acceso a la Información Pública (N°25.831/03), Ley de Gestión de Residuos Domiciliarios (N°25.916/04), Ley de Protección Ambiental de los Bosques Nativos (N°26.331/07). Ley de Glaciares (Nº 26639) “Régimen de Presupuestos Mínimos para la preservación de los glaciares y del ambiente periglacial” 14 Roca, Magdalena c/ Provincia de Buenos Aires s/ inconstitucionalidad, CSJN, R.13 XXVIII-94.142. 15 CSJN, “Villivar, Susana c/ Provincia de Chubut y otros”, 17/4/2007. 16 CSJN, “Copetro SA c/ Municipalidad de Ensenada s/ inconstitucionalidad de la ordenanza 1887/1995”, 26/9/2002. 36 VI| MARCO NORMATIVO ARGENTINO SOBRE ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS VI|1. Procedimiento para la elaboración participativa de normas (Anexos V y VI Decreto Nº 1172/2003) La Argentina es un país federal que cuenta con tres niveles normativos: nacional, provincial y municipal. Existe en el nivel nacional un sistema general que se conoce como “Procedimiento para la Elaboración Participativa de Normas” que no ha sido aplicado específicamente hasta la fecha para la elaboración de normas ambientales. Se trata del Decreto N° 1172/2003: "Reglamento General para la Elaboración Participativa de Normas" Anexo V y "Formulario para la Presentación de Opiniones y Propuestas en el Procedimiento de Elaboración Participativa de Normas" Anexo VI. Nada impide que en el nivel provincial o municipal, ante la ausencia de una regulación específica respecto de la elaboración participativa de normas se emplee directamente como base el Decreto N° 1172/03.17 Objetivos El objetivo del Decreto N° 1172/03 entre otros es “regular el mecanismo de Elaboración Participativa de Normas, estableciendo el marco general para su desenvolvimiento” (artículo 1). Los objetivos de dicha normativa se explicitan en los considerandos del Decreto; la finalidad es básicamente generar mayor “transparencia” en la toma de decisiones públicas, que se escoge como fundamento y no tanto la “democracia participativa”. Ambito de aplicación Su ámbito de aplicación es amplio, no especificándose “áreas temáticas regulatorias respecto de las cuales podrá utilizarse el mecanismo”18: “es de aplicación en el ámbito de los organismos, entidades, empresas, sociedades, dependencias y todo otro ente que funcione bajo la jurisdicción del Poder Ejecutivo Nacional” (artículo 2). Al respecto el 13 de febrero de 2004 la Subsecretaría para la Reforma Institucional, Martha Oyhanarte señala que “La Elaboración Participativa de Normas constituye un mecanismo por el cual se habilita un espacio institucional para la expresión de opiniones y propuestas respecto de proyectos de normas administrativas y proyectos de ley para ser elevados por el Poder Ejecutivo Nacional al Honorable Congreso de la Nación.” (artículo 3). El procedimiento de elaboración participativa de normas tiene por finalidad “es permitir y promover una efectiva participación ciudadana en el proceso de elaboración de reglas administrativas y proyectos de ley para ser presentados por el Poder Ejecutivo Nacional al 17 Existen casos de aplicación de este Decreto en el orden Provincial. Existen también municipios que han llevado a cabo experiencias de elaboración participativa de normas aunque los casos hallados no se corresponden a la materia ambiental ; vgr, Municipalidad de la Ciudad de Morón en la Provincia de Buenos Aires, llevó adelante un procedimiento de elaboración participativa de norma para el proyecto de ordenanza que regula el libre acceso a la información pública (vid. http://www.moron.gov.ar) 18 Alianak Cynthia, Raquel, “Sobre la participación en la elaboración de reglamentos y proyectos de ley. A propósito del decreto 1172/03, y su comparación con el régimen vigente ene l sistema legal de Estados Unidos de Norteamérica”, Revista El Derecho, 2004-504. 37 Honorable Congreso de la Nación.” (artículo 4). Es decir que funciona tanto en el ámbito de la elaboración de reglamentaciones administrativas como de proyectos de ley que el Poder Ejecutivo Nacional enviará al Congreso de la Nación. Carácter facultativo La convocación a desarrollar un procedimiento bajo estas reglas por parte del Poder ejecutivo Nacional (PEN) es facultativa. Es decir que el PEN no se encuentra obligado a utilizar este procedimiento.19 Así lo establece expresamente el artículo 10 del Anexo V del Decreto Nº 1172/03. Participantes y tipos de intereses El artículo 9 del Anexo 5, establece quiénes pueden participar en el procedimiento depositando sus opiniones o propuestas: “… toda persona física o jurídica, pública o privada,..”, es decir que no existen límites desde el punto de vista del tipo de personas que pueden participar pues las mencionadas comprenden todas las personas posibles. Luego la misma norma agrega que para ejercer el derecho de participación en el procedimiento estas personas deben invocar “…un derecho o interés simple, difuso o de incidencia colectiva, relacionado con la norma a dictarse.”(artículo 9). La referencia a diferentes tipos de “interés” merece una explicación adicional pues la regla legal se encuentra “anclada” en la tradición del derecho administrativo argentino que diferenciaba este tipo de intereses de la manera en que lo hace el Decreto. Sin embargo, la dogmática y la jurisprudencia20 ha efectuado una valiente y creativa tarea en línea con lo que ocurre en el Derecho Comparado.21 La Corte Suprema de Justicia de la Nación en el caso “Halabi” trazó una diferencia entre “derechos de incidencia colectiva que tienen por objeto bienes colectivos” (Considerando 11) y derechos de incidencia colectiva referentes a “intereses individuales homogéneos” (Considerandos 12 y 13). Los primeros requieren para su calificación dos elementos: a) la existencia de un bien colectivo. b) la “la pretensión debe ser focalizada en la incidencia colectiva del derecho”. La Corte deja claro que “cuando se ejercita en forma individual una pretensión procesal para la prevención o reparación del perjuicio causado a un bien colectivo, se obtiene una decisión cuyos efectos repercuten sobre el objeto de la causa petendi, pero no hay beneficio directo para el individuo que ostenta la legitimación”, de modo que no puede accionarse teniendo por objeto un daño individual; por ello mismo aquí cobran relevancia aspecto vinculados al destino final de las indemnizaciones y la constitución de fondos comunes y la discusión acerca de la viabilidad de categorías teóricas como la de daño moral colectivo. 19 Sobre este carácter facultativo, vid, respuesta de la Subsecretaría para la Reforma Institucional y Fortalecimiento de la Democracia dependiente de la Jefatura de Gabinete del PEN en respuesta a la nota SSC Nº 428/03 www.mejordemocracia.gov.ar., 20 Los fallos que fueron jalonando la construcciónde una teoría de los intereses supraindividuales y transindividuales es importante: Cam. Cont. Adm. Y Trib. Ciudad de Bs. As., sala 2, 14 de agosto de 2008, defensoría del pueblo de la Ciudad de Buenos Aires y otros” (Lexis Nexis N 70048944).- Cam. Nac. Civ. y Com., Sala 1°, 16/03/2000, Defensoría del pueblo de la Ciudad de Buenos Aires c/ Edesur S.A., J.A. 2000-II-213.- CSJN, 20/06/2006, Mendoza, Beatriz S. y otros v. Estado Nacional y otros, J.A. 2006-III-294.- CSJN, 15/03/2007, “Rinaldi, Francisco A., y otro v. Guzmán Toledo, Ronal C. y otra”, J.A. 2007-II537.-Ha sido el fallo de la Corte Suprema de Justica de la Naciòn “CSJN, 24 de febrero de 2009, “Halabi, Ernesto v. Estado Nacional -Poder Ejecutivo” que de alguna manera es la sentencia de “ consolidó” la construcción ue venían haciendo las sentencias anteriores. 21 Vid, Gonzalo Sozzo, “Construyendo las acciones colectivas. (Su incidencia en el Derecho de Daños)”, Comentarios a fallos, Sección de Jurisprudencia sobre obligaciones de la Revista de Derecho Privado y Comunitario Nº 2009-1.- Ed.: Rubinzal – Culzoni, Santa Fe, Argentina, 2009. 38 Finalmente existe para la CSJN una diferencia a nivel de la legitimación activa entre ambas especies: “Puede afirmarse, pues, que la tutela de los derechos de incidencia colectiva sobre bienes colectivos corresponde al Defensor del Pueblo, a las asociaciones y a los afectados,…” es decir, que si se trata de intereses que versan sobre bienes colectivos los legitimados son los que indica el artículo 43.- Y agrega a renglón seguido que “… y que ella debe ser diferenciada de la protección de los bienes individuales, sean patrimoniales o no, para los cuales hay una esfera de disponibilidad en cabeza de su titular.” En el campo de los intereses de incidencia colectiva individuales homogéneos, la Corte Suprema de Justicia de la Nación sostiene que para que proceda la acción colectiva es necesario que (1) se plantee el aspecto colectivo o común ocasionado por la lesión –segundo elemento-; (2) sin embargo este aspecto no significa que no se consideren las no las repercusiones individuales luego; la existencia de estas repercusiones diferenciadas en cada individuo es reconocida por la Corte en los considerandos 12 y 13. Por último, la hermenéutica del artículo 43 de la constitución nacional que efectúa la CSJN en la sentencia “Halabi”, entendida como un reconocimiento de la existencia de intereses colectivos que merecen tutela, sea a través del amparo o de la acción que sea necesaria –pues los derechos fundamentales no pueden quedar desamparados- constituye una construcción que permite la existencia de estas acciones. En definitiva, el estado del arte en Argentina hoy al respecto es el siguiente: existe consenso en que además de los intereses individuales (derecho subjetivos, interés legitimo e interés simple) existen intereses supraindividuales o metaindividuales.En este segundo grupo, se encuentran los a) Intereses transindividuales colectivos, que se caracterizan por: la existencia de un grupo preexistente al evento dañoso, que tiene origen en una relación jurídica de base (vgr. una ong); posee por tanto una organización y existe un vinculo jurídico entre los miembros de la clase que gira en torno a un fin común; el bien no es divisible, ni apropiable; el disfrute no es inmediato sino mediato; el titular del interés es un grupo determinado; el objeto de la acción es o la prevención o el resarcimiento del daño.b) intereses transindividuales difusos: surgen contemporáneamente al evento dañoso; el origen es factual (vgr., ser consumidores de tal o cual producto; vivir frente a un monumento histórico; disfrutar el mismo paisaje), no hay ningún vinculo jurídico entre las personas; son titulares de este tipo de interés las personas indeterminadas ligadas por circunstancias de hecho; no hay un grupo preconstituído que detente el interés; el bien no es divisible, ni apropiable; no hay una relación inmediata y directa con el bien.- En general el objeto de las acciones fundadas en este tipo de interés es la tutela inhibitoria.Existe consenso así mismo en que existe otra categoría que no puede decirse que constituya un interés que esté más allá de los de los individuos, es la del interés individual homogéneo (intereses supraindividuales).- Aquí hay un grupo de titulares, que puede o no estar preconstituído, cada uno de cuyos miembros detenta un derecho subjetivo pero que tiene la característica que recae sobre le mismo objeto que el de los otros titulares; dicho en otras palabras, cada derecho subjetivo incluso puede tener un mismo origen en una misma causa fuente o en una causa fuente idéntica que se repite, dando lugar a un conjunto de relaciones jurídicas homologas; aquí el bien es divisible; los titulares son perfectamente individualizables; existe una relación directa e inmediata de cada titular con el bien.Las sentencias judiciales que cito en la nota 16 profundizan notablemente en la tarea de delinear la idea de interés individual homogéneo.- En el caso “Halabi”, la CSJN señala que lo 39 relevante para que proceda la acción colectiva sobre la base de este tipo de intereses individuales homogéneos es que: “13) Que la procedencia de este tipo de acciones requiere la verificación de una causa fáctica común, una pretensión procesal enfocada en el aspecto colectivo de los efectos de ese hecho y la constatación de que el ejercicio individual no aparece plenamente justificado. Sin perjuicio de lo cual, también procederá cuando, pese a tratarse de derechos individuales, exista un fuerte interés estatal en su protección, sea por su trascendencia social o en virtud de las particulares características de los sectores afectados. Además del primer elemento es necesario un “segundo elemento” que “consiste en que la pretensión debe estar concentrada en los efectos comunes y no en lo que cada individuo puede peticionar, como ocurre en los casos en que hay hechos que dañan a dos o más personas y que pueden motivar acciones de la primera categoría. De tal manera, la existencia de causa o controversia, en estos supuestos, no se relaciona con el daño diferenciado que cada sujeto sufra en su esfera, sino con los elementos homogéneos que tiene esa pluralidad de sujetos al estar afectados por un mismo hecho.” Para la Corte no podría accionarse pretendiendo obtener aquí las indemnizaciones individuales que demanda cada sujeto. Dicho de otra forma: la acción de clase no es una acción en la que se acumulan daños y perjuicios sufridos por un grupo a raíz de un evento dañoso. La diferencia entre intereses colectivos y difusos – derechos de incidencia colectiva referidos a bienes colectivos- e intereses individuales homogéneos es que los primeros versan sobre un bien colectivo, en cambio en la última especie no hay un bien colectivo pero sí un perfil colectivo o común; vgr, en el caso “Halabi” este aspecto colectivo es el derecho de la ciudadanía a mantener comunicaciones telefónicas privadas – “el derecho a la privacidad en el ámbito de las telecomunicaciones” disidencia parcial Dres. Fayt y Argibay-, más allá de la o las afectaciones personales que la normativa en cuestión produce. En el caso de los intereses individuales homogéneos y transindividuales, en los países que los admiten pueden ejercerse las denominadas acciones de clase en las cuales un representante del grupo inicia la acción a nombre del mismo y la decisión judicial obliga al grupo aunque formalmente no hayan sido parte del juicio.- Entre sus posibles objetos está el de obtener la indemnización de los daños y perjuicios. Mediante un procedimiento que se denomina certification un miembro de una clase acredita tal circunstancia ante un juez y realiza un petición a nombre de la categoría. Este sujeto es un representante de la clase. Durante el curso del proceso el juez controla permanentemente al representante de la clase.22 En el caso “Halabi” la Corte hace referencia a este aspecto en los últimos párrafos del considerando 14 al afirmar que “…esta Corte estima que, dado que es la primera oportunidad en la que se delinean los caracteres de la acción colectiva que tiene por objeto la protección de derechos individuales homogéneos y que no existe una reglamentación al respecto, cabe ser menos riguroso a la hora de evaluar el resto de los recaudos que habrá que exigir en lo sucesivo en los procesos de esta naturaleza. En estas condiciones, se considera que ha existido una adecuada representación de todas las personas, usuarios de los servicios de telecomunicaciones -dentro de los que se encuentran los abogados- a las que se extenderán los efectos de la sentencia.” 22 Ecio Perin Junior, “Aspectos relevantes de la tutela p colectiva do consumidor no directo italiano en face do directo comunitario europeu: Class actions norteamericanas e a experiencia brasileira”, en Revista directo do consumidor, N° 38, Brasil, p. 50. 40 Esta cuestión de la certificación de la clase junto con la de la notificación pública de la existencia de la acción son sumamente relevantes y no se encuentran debidamente abordadas en el Decreto N° 1172/03. Principios El Decreto Nº 1172/03 Anexo V, artículo 5º establece los principios que organizan e inspiran el procedimiento para la elaboración participativa de normas. El procedimiento está guiado por los principios de “igualdad, publicidad, informalidad y gratuidad” (artículo 5º) El primer principio que establece es el de la igualdad. Existe en nuestro ordenamiento jurídico, un derecho general a la igualdad establecido en los artículos 16 y 75 inc. 23 de la Constitución Nacional. Desde mi perspectiva el derecho a la igualdad aquí significa igualdad de posibilidades, de posibilidades de participación. Se trata de asegurar el acceso a la participación de toda la ciudadanía. Para ello el Estado debería implementar recursos para eliminar las asimetrías y obstáculos existentes entre los ciudadanos en cuanto al acceso a la participación. En los hechos, son las instituciones del tercer sector las que tienen más posibilidades reales de intervenir en estos procesos de elaboración participativa de normas. El segundo principio es el de la publicidad. La regulación del Decreto se concentra sin embargo sólo en la publicidad de la apertura del procedimiento participativo. El tercer principio es el del informalismo. No se exigen particulares requisitos a los cuales deba ajustarse la participación, solo deberán observarse las formas que se establezcan en cada caso de convocatoria, por parte de la autoridad responsable del procedimiento, quien deberá atenerse mínimamente al modelo del "Formulario para la Presentación de Opiniones y Propuestas en el Procedimiento de Elaboración Participativa de Normas" Anexo VI. El cuarto principio es el de la gratuidad. Se trata de un instrumento para facilitar el acceso al ejercicio del derecho de participación. Este mecanismo de facilitación comprende el no pago de tasas, sellados, etc. Procedimiento El procedimiento tiene dos etapas. La etapa inicial que puede comenzar por iniciativa de la propia autoridad administrativa (artículo 12) mediante el dictado de un “acto administrativo expreso de la Autoridad Responsable” que da inicio al procedimiento (artículo 10) o por solicitud de alguno de los sujetos de la sociedad civil mencionados en el artículo 11, que deben presentar en su caso, una solicitud fundada ante la “autoridad responsable” del procedimiento23; luego “La Autoridad 23 Respecto de esta segunda posibilidad Raquel Alianak razona “Bajo la óptica regulada en el decreto 1172/03, nos preguntamos ¿en qué casos podría aplicarse el art. 11?; es decir, ¿en qué casos un interesado podría solicitar la apertura de un procedimiento de este tipo? Descartamos que lo sea el supuesto en que un particular (persona física o jurídica, pública o privada) tuviere interés en que se dictara una norma administrativa sobre tópicos que no se encontraran regulados o receptados por reglamento alguno, y que a esos efectos solicitare fundadamente la realización de un “procedimiento de elaboración participativa de normas”. Ello así, en tanto de la sustancia del decreto 1172/03 deviene que el texto del proyecto de norma es el que será sometido a comentario público, y que la legitimación del público para participar (art. 9º) estará dada en tanto la persona física o jurídica, pública o privada invoque ser titular de un derecho o interés relacionado con la norma a dictarse. ¿Podríamos pensar que uno de los supuestos de aplicación del art. 11 del Anexo V –“Solicitud de parte interesada”–, se daría cuando diversos medios de comunicación (diarios, televisión) dieren a conocer el texto de un proyecto de una norma con origen en organismos, dependencias o entidades dentro del ámbito del PEN? ¿Sería ello suficiente para que una persona –enterada a través de dichos medios– solicitare la apertura del procedimiento participativo regulado por el decreto 1172/03? En ese caso, y si dicha hipótesis es la que tuvo en miras el Poder Ejecutivo al incorporar el mencionado art. 11, el “solicitante” debería participar –posteriormente– presentando sus opiniones o comentarios sobre el texto oficial del proyecto que se publique en el acto de apertura, y dentro del plazo que en este último se señale, de admitir la Autoridad responsable esa solicitud. De todos modos, esta hipótesis a mi entender, no compatibilizaría estrictamente con la ratio del decreto 1172/03. 41 Responsable debe expedirse sobre tal requerimiento en un plazo no mayor a TREINTA (30) días, mediante acto administrativo fundado, el que debe ser notificado al solicitante por medio fehaciente”. Esta decisión puede ser favorable a la apertura o no; si es favorable el acto administrativo de apertura del procedimiento debe contener los “datos del solicitante”. En el primer caso, según el artículo 12, el procedimiento comienza con el dictado de un “acto administrativo de apertura del procedimiento” que debe ordenar “el inicio del correspondiente expediente”; así mismo el artículo indica la necesidad de que dicho acto administrativo de apertura tenga ciertos contenidos sustanciales: “a) Autoridad Responsable; b) texto y fundamentos de la norma propuesta; c) datos del solicitante —si lo hubiere—; d) lugar donde se puede tomar vista del expediente, presentar opiniones y propuestas; e) plazos para realizar dichas presentaciones.” En cualquier hipótesis es necesaria la publicidad del comienzo del procedimiento. En relación a ello se dispone que para dar comienzo efectivamente la participación “La Autoridad Responsable debe publicar durante DOS (2) días en el Boletín Oficial, y al menos QUINCE (15) días en su página de Internet, el contenido del acto de apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, invitando a la ciudadanía a expresar sus opiniones y propuestas. En los casos en que, a juicio de dicha Autoridad resulte procedente, deben ampliarse las publicaciones a diarios de circulación nacional, medios locales y/o especializados en la temática de la norma a dictarse” (artículo 13). Como se explicó, el procedimiento tiene por objetivo recibir opiniones, comentarios y propuestas de la sociedad civil, por lo que surge implícitamente que el proyecto de ley o de resolución administrativa y sus fundamentos debe darse a conocer en la publicidad de la apertura del procedimiento (conf. artículo 20) sea que este se inicie por voluntad de la propia autoridad administrativa o a solicitud de la sociedad civil. Las propuestas y opiniones “deben realizarse por escrito —pudiendo acompañar la documentación que se estime pertinente— y presentarse a través de un formulario preestablecido, numerado correlativamente y que consigne, como mínimo, los datos previstos en el modelo que integra el presente Decreto como Anexo VI” (artículo 15). En relación con ello el artículo 15 establece la obligación para la Autoridad Responsable de “…habilitar un Registro para la incorporación de opiniones y propuestas desde la apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas” (artículo 15) “La presentación ante el Registro es libre y gratuita y debe realizarse en el lugar determinado en el acto de apertura. Los responsables del Registro deben entregar certificados de recepción de las opiniones y/o propuestas y de la documentación acompañada” (artículo 15). El procedimiento tiene un soporte documental que asume la forma de un expediente administrativo en el que se documentan los pasos del procedimiento y las opiniones y comentarios recibidos, en relación con ello el artículo 14 dispone que: “El expediente se inicia con el acto administrativo de apertura del procedimiento y se forma con las copias de su Desde otro punto de vista, y a tenor de lo regulado en el “Reglamento General del Acceso a la Información Pública para el Poder Ejecutivo Nacional” (aprobado también por el decreto 1172/03, Anexo VII ), una persona –en conocimiento oficioso acerca de la existencia de un proyecto de reglamento sobre una temática en particular, de autoría de algún organismo y/o entidad y/o dependencia bajo la jurisdicción del Poder Ejecutivo Nacional– podría ejercer su derecho a solicitar, acceder y recibir la información pertinente de parte del sujeto requerido. En tal caso, y luego de obtenerla, esa persona se encontraría habilitada a peticionar ante dicha área responsable, mediante presentación fundada, la realización de un procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, conforme lo regulado por el art. 11 de dicho Reglamento. 42 publicación, las opiniones y propuestas recibidas y las constancias de cada una de las etapas del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas. El expediente debe estar a disposición de los interesados para su consulta, en el lugar que, mediante resolución, defina la Autoridad Responsable. Las copias del mismo son a costa del solicitante.” Su vez el artículo 17 prevée que “La Autoridad Responsable debe habilitar una casilla de correo electrónico y una dirección postal a efectos de recibir comentarios informales, los que deben ser publicados en su página de lnternet. Los comentarios así vertidos, no se incorporan al expediente.” Cada vez que un actor social efectúa una presentación de una opinión “Los responsables del Registro deben entregar certificados de recepción de las opiniones y/o propuestas y de la documentación acompañada” (artículo 15 segundo párrafo). Conforme el artículo 16 “El plazo para la presentación de opiniones y propuestas no puede ser inferior a QUINCE (15) días desde la publicación del acto de apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas.”. La escasa doctrina existente sobre el tema ha criticado acertadamente la exigüidad del plazo mínimo en razón de que no luce como un plazo suficientemente largo como para permitir el estudio del proyecto y sus fundamentos por parte de la sociedad civil. 24 Finalmente “La Autoridad Responsable puede encargar la realización de estudios especiales o rondas de consultas, relacionados con la norma motivo del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, tendientes a generar información útil para la toma de decisión.” (art. 18). Esta norma permite la introducción de una instancia experta externa a la propia “ “autoridad responsable”. Esta instancia experta puede tener según la norma legal la forma de uno o varios “estudios especiales”. Es posible también que la autoridad responsable implemente una instancia de “ ronda de consultas” que puede también estar dirigida a expertos externos o simplemente a otras reparticiones del estado, organizaciones de la sociedad civil, organizaciones internacionales, organismos científicos, etc.. Luego existe una segunda etapa –llamada “etapa final”- que comienza una vez finalizado el plazo para que los ciudadanos envíen sus opiniones y propuestas. A partir de este momento “la Autoridad Responsable debe dejar constancia en el expediente acerca de la cantidad de opiniones y propuestas recibidas y de cuáles considera pertinentes incorporar a la norma a dictarse (artículo 1) La autoridad administrativa responsable sólo tiene obligación de expedirse respecto de “aquellas presentaciones incorporadas al expediente” (artículo 19) y no de las opiniones “informales” que le fueron dadas a conocer a través de Internet (conf. artículo 19). La autoridad responsable tiene asimismo la obligación de dejar constancia en el expediente de la cantidad total de opiniones recibidas (artículo 19) y debe asimismo manifestar cuáles considera pertinente incorporar a la norma a dictarse (artículo 19). Por último el reglamento establece como obligación de la autoridad administrativa que “En los fundamentos de la norma debe dejarse constancia de la realización del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, de los aportes recibidos y de las modificaciones incorporadas al texto como consecuencia del mismo” (artículo 20). 24 Alianak Cynthia, Raquel, “Sobre la participación en la elaboración de reglamentos y proyectos de ley. A propósito del decreto 1172/03, y su comparación con el régimen vigente ene l sistema legal de Estados Unidos de Norteamérica”, Revista El Derecho, 2004-504. 43 Carácter no vinculante Por último, otro rasgo fundamental de esta regulación es que las propuestas y opiniones que son recibidas por parte de la administración a través de este procedimiento no resultan vinculantes para el Poder Ejecutivo Nacional (PEN), quien no está obligado a adoptarlas sino solo a considerarlas (artículo 6 Anexo V, Decreto N° 1172/03). En efecto, el Decreto dispone que las opiniones y propuestas recibidas no tiene carácter vinculante” (artículo 6). Consideraciones críticas (a) El Decreto N° 1172/03 al hacer referencia a la categoría “intereses de incidencia colectiva” -empleando el lenguaje constitucional del art. 43 de la Constitución Nacional reformada en 1994-, hace ingresar la construcción de los intereses de incidencia colectiva que la dogmática y la jurisprudencia vienen construyendo. Esta apertura luce en principio adecuada pero no así la impresión respecto de diversos aspectos que al respecto han sido elaborados y desarrollados en el ámbito de las acciones de clase, fundamentalmente la certificación de la existencia del interés. En consecuencia, debería aggiornarse la enumeración de intereses contenida en la norma y preverse aspectos como la acreditación del interés, la noticia pública para el caso, el efecto sobre otras opiniones posteriores que pretendan basarse en el mismo interés, etc. (b) En relación con lo anterior debería regularse con claridad la “noticia pública” de la presentación de una opinión o recomendación sobre la base de un interés transindividual o supraindividual, regulando así mismo el efecto que este acto posee sobre los demás miembros de la “clase” y sus posibilidades de opinar autónomamente. (c) Debería regularse con mayor precisión cuándo la sociedad civil puede presentar una propuesta de procedimiento elaboración participativa de normas. (d) Deberían establecerse mecanismos que brinden una respuesta a la existencia de asimetrías informativas y de recursos. Sin dudas en el espíritu del Decreto N° 1172/03 está la idea de propender a la mayor transparencia de los actos de gobierno, no obstante, también puede ser visto como una herramienta de democracia participativa. Democratizar las decisiones regulatorias ambientales implica “Democratizar la democracia”25. Democratizar la toma de decisiones debería consistir en inyectar, en el campo de los procesos de toma de decisiones sobre riesgos que se efectúan los funcionarios políticos y administrativos del Estado, instancias de democracia participativa. Democratizar significa participación, debate y critica a las decisiones de gobierno. Por ello, que se llegue a un resultado democratizador depende en gran medida de cómo se instrumente. Son necesarias garantías: participación ciudadana, consideración efectiva de la opinión ciudadana y transparencia en la circulación de la información. (e) Debería elaborarse más detalladamente la manera en que las opiniones y recomendaciones ciudadanas deben ser “tenidas en cuenta” por la autoridad administrativa responsable; si efectivamente la autoridad debe expresarse respecto de la totalidad de las opiniones recibidas y cómo debe o puede hacerlo, vgr, indicando que deben ser consideradas una por una o reunidas en grupos afines. (f) Deberían establecerse áreas temáticas e hipótesis concretas en las cuales resulta obligatorio para la administración pública recurrir al Procedimiento para la Elaboración Participativa de Normas. 25 Santos, Boaventura de Souza, “Democratizar a democracia”; Ed: Civilizacao Brasileira, Rio de Janeiro, 2003. 44 (g) Podría asimismo preverse una instancia oral –¿audiencia pública?- en al cual se debatieran las opiniones y propuestas.26 (h) Debería ampliarse el plazo mínimo para la presentación de opiniones y comentarios formales del artículo 16 a tres meses o más. VI|2. La “iniciativa popular” como mecanismo de elaboración participativa de normas Existen además en el nivel constitucional dos reglas que fueron incorporadas en la reforma constitucional de 1994 y que podrían instrumentar un derecho de participación; por un lado la denominada “Iniciativa popular”, regulada en el artículo 39 Constitución Nacional y reglamentada por la Ley N° 24.747 que establece que “Los ciudadanos tienen el derecho de iniciativa para presentar proyectos de ley en la Cámara de Diputados. El Congreso deberá darles expreso tratamiento dentro del término de doce meses. El Congreso, con el voto de la mayoría absoluta de la totalidad de los miembros de cada Cámara, sancionará una ley reglamentaria que no podrá exigir más del tres por ciento del padrón electoral nacional, dentro del cual deberá contemplar una adecuada distribución territorial para suscribir la iniciativa. No serán objeto de iniciativa popular los proyectos referidos a reforma constitucional, tratados internacionales, tributos, presupuesto y materia penal.” Luego, en segundo lugar, el artículo 40 de la Constitución Nacional y Ley N° 25.432 (reglamentaria) regula la llamada “Consulta Popular”: “El Congreso, a iniciativa de la Cámara de Diputados, podrá someter a consulta popular un proyecto de ley. La ley de convocatoria no podrá ser vetada. El voto afirmativo del proyecto por el pueblo de la Nación lo convertirá en ley y su promulgación será automática. El Congreso o el presidente de la Nación, dentro de sus respectivas competencias, podrán convocar a consulta popular no vinculante. En este caso el voto no será obligatorio. El Congreso, con el voto de la mayoría absoluta de la totalidad de los miembros de cada Cámara, reglamentará las materias, procedimientos y oportunidad de la consulta popular.” VI|3. El procedimiento de “doble lectura” como mecanismo de elaboración participativa de normas En el nivel municipal es particularmente importante la regulación de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires. En efecto, la Constitución de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires instituyó lo que se conoce como “Procedimiento de Doble Lectura” para la sanción de leyes (arts. 89 y 90) y establece que “Tienen el procedimiento de doble lectura las siguientes materias y sus modificaciones: 1. Códigos de Planeamiento Urbano, Ambiental y de Edificación. 2. Plan Urbano Ambiental de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires.” (art. 89) 26 En este sentido, Alianak Cynthia, Raquel, “Sobre la participación en la elaboración de reglamentos y proyectos de ley. A propósito del decreto 1172/03, y su comparación con el régimen vigente ene l sistema legal de Estados Unidos de Norteamérica”, Revista El Derecho, 2004-504: “en el régimen del decreto 1172/03 no está prevista la posibilidad de que la Autoridad responsable admita comentarios orales (en lugar de escritos). Pero al no estar prohibida expresamente tal posibilidad, pensamos que podrá hacer uso de ella, fundadamente, pero evitando que en su implementación se violen los principios básicos de este procedimiento participativo, entre ellos, el de igualdad. Por otra parte, como ya lo señaláramos anteriormente, se faculta a la Autoridad responsable a realizar rondas de consultas sobre los temas involucrados en el reglamento a dictarse, pudiendo ser éstas orales.” 45 El procedimiento de la doble lectura “tiene los siguientes requisitos: 1. Despacho previo de comisión que incluya el informe de los órganos involucrados. 2. Aprobación inicial por la Legislatura. 3. Publicación y convocatoria a audiencia pública, dentro del plazo de treinta días, para que los interesados presenten reclamos y observaciones. 4. Consideración de los reclamos y observaciones y resolución definitiva de la Legislatura. Ningún órgano del gobierno puede conferir excepciones a este trámite y si lo hiciera estas son nulas.” Luego el Reglamento de la Legislatura de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires en su Capítulo 3 “Del procedimiento de doble lectura y de las audiencias públicas” señala que “Doble lectura. Los proyectos que versen sobre las materias o asuntos que según el artículo 89 de la Constitución de la Ciudad deben ser sometidos al procedimiento de doble lectura deben contar, para ser considerados por el cuerpo, con el despacho de la o las Comisiones de Asesoramiento Permanente o de las Juntas, los informes de los órganos competentes que se hubieren expedido y la resolución de convocatoria a Audiencia Pública, conforme al modelo que determina la Resolución correspondiente de la Junta de Interpretación y Reglamento. (Modificado por Resolución 523/99). Las Audiencias Públicas serán presididas por el Vicepresidente/a 1° de la Legislatura o quien éste/a designe en forma inexcusable. A efectos de cumplimentar con lo prescripto que dichas audiencias se consideran válidas con la presencia mínima de tres integrantes de la Comisión de Asesoramiento respectiva, los mismos serán convocados por el Presidente/a de la misma en forma rotativa y sólo podrán inasistir por causa debidamente justificada. (Párrafo agregado por Resolución 230/2000).(art. 73) “La Audiencia Pública correspondiente al procedimiento de doble lectura debe realizarse dentro de los sesenta (60) días de aprobada inicialmente la ley. (modificado por Resolución 523/999).” (Art. 74) “Entre la realización de la Audiencia Pública y el tratamiento definitivo de la ley sujeta a doble lectura no podrá mediar un plazo superior a noventa (90) días, el que podrá ser prorrogado por Resolución de la Legislatura. (Modificado por Resolución 230/2000).” (art. 75). VII| LA ELABORACIÓN AMBIENTAL PARTICIPATIVA DE NORMAS EN MATERIA Esta regulación cuyo análisis desarrollamos en el apartado anterior satisface todos los requerimientos para la instrumentación en Argentina del Principio número 10 de la Declaración de Río de Janeiro de 1992. Es a priori adecuada para su implementación en el campo de las regulaciones ambientales. VII|1.- La elaboración participativa de normas específicas y generales La participación de la ciudadanía en decisiones públicas en materia ambiental tiene dos facetas: (a) la participación en decisiones específicas, que pueden tener una consecuencia a nivel regulatorio; (b) la participación en decisiones generales, sean tomadas por al administración o por el Congreso. El primer tipo de actos administrativos que deciden sobre un problema o cuestión ambiental concreto, deben contar con un Estudio de Impacto Ambiental que es sometido a un procedimiento de Evaluación Ambiental que prevé una instancia de participación ciudadana a 46 través de una audiencia pública. Este tipo de procedimiento se encuentra regulado tanto a nivel de los estados provinciales como de los municipios. El segundo tipo de decisiones son el foco de este informe: las decisiones generales relacionadas con la materia ambiental que se reflejan en leyes o reglamentos administrativos. VII|2.- La elaboración participativa de normas ambientales generales: régimen legal En el ámbito del derecho ambiental no existe una regulación general específica de un Procedimiento para la Elaboración Participativa de Normas generales del tipo de “notices and coments”. En el nivel nacional no existen en Argentina reglas específicas para la elaboración participativa de normas ambientales. La normativa eje del sistema del derecho ambiental argentino es la ley N° 25.675 de “Politica Nacional ambiental”; esta ley en su artículo 2° hace referencia expresa al derecho a la participación ciudadana en los procesos de toma de decisiones como uno de los objetivos de la política ambiental nacional deberá cumplir los siguientes objetivos (inc. c). Por el contrario, en el ámbito del derecho ambiental existen diferentes declaraciones de derecho y herramientas para facilitar el acceso a la información pública, pero no un procedimiento para la elaboración participativa de normas. El Decreto Nº 1172/93 establece un régimen general de elaboración participativa de normas. Se trata de la norma eje del sistema de participación ciudadana en la elaboración de textos legales y de decisiones administrativas generales que puede ser aplicado a la materia ambiental. El Decreto N° 1172/03 reconoce un antecedente en el derecho nacional que es el reglamento de Procedimientos Administrativos (Decreto N° 1759/1972) artículo 107 que señalaba que “Las iniciativas de actos administrativos de alcance general y de proyectos de leyes podrán ser sometidos a información pública cuando su naturaleza así lo justifique”. Es decir se trataba de un procedimiento facultativo para la administración que podía decidir libremente si implementarlo o no, no pudiendo obviamente ser exigido por los ciudadanos. Esta regla fue derogada por el Decreto Nº 1883/91, modificatorio del Decreto N° 1759/72. Fundamentalmente en el Anexo V del Decreto N° 1172/03 se regula de manera minuciosa el procedimiento, se denomina “Reglamento general para la elaboración Participativa de Normas”. VII|3.- La elaboración participativa de normas: casos de aplicación Un estudio cualitativo del uso de las herramientas de participación revistas en los anexos I y V del Decreto N° º1172/03 en el ámbito del Poder Ejecutivo Nacional, datado en junio de 200827 indica que desde la entrada en vigencia del Decreto Nº 1172/03 hasta la fecha del informe, la cantidad total de procesos de Elaboración Participativa de Normas ascendía a 13 (2004:2; 2005: 4; 2006: 4; 2007:3). Estos procedimientos fueron llevados a cabo por los siguientes organismos del Estado Nacional: INAES (Instituto Nacional de Asociativismo y Economía Social); ENARGAS (Ente Nacional regulador del gas); ARN (Autoridad Regulatoria Nuclear); COMFER (Comité Federal de radio y Difusión); ENRE (Ente Nacional regulador de Electricidad). De este total de 13, 7 fueron llevados adelante por la Autoridad Regulatoria Nuclear. De estos 7 procedimientos, solo en 1 se 27 www.mejordemocracia.gov.ar 47 recibieron opiniones formales y siempre fueron tenidas en cuenta a la hora de preparar los anteproyectos. En el informe se aclara que “En la mayoría de los casos se omite adjuntar una copia del registro de opiniones y propuestas solicitado expresamente en la consulta efectuada por esta Coordinación. Dicha omisión no nos permite conocer: El grado de participación ciudadana en estos procedimientos. El nivel de recepción de las opiniones y propuestas formuladas por la sociedad civil por parte de la Autoridad que lleva adelante el procedimiento. Controlar el cumplimiento de lo dispuesto en el RGEPN en relación a la obligación de publicar en su página de Internet los comentarios informales, recibidos dentro del plazo estipulado para hacerlo- conf. arts. 16 y 17 RGEPN”. El informe detecta como dificultades para la implementación de estas herramientas, entre las cuales la más relevante es la necesidad de incrementar las capacidades de los propios organismos del Estado para llevar adelante estos procedimientos. VIII| LA ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS EN AMBIENTAL MATERIA En lo que sigue se raccontan experiencias de elaboración participativa de normas ambientales – sea a través de la aplicación del Decreto N° 1172/03 o a través de la implementación de procedimeitnos específicamente previstos o ad hoc. VIII|1.- ARN (Autoridad Regulatoria Nuclear) Dada la estrecha vinculación existente entre la cuestión nuclear y la materia ambiental puede considerarse como relevante la aplicación del Decreto N° 1172/03 en el ámbito de la actividad nuclear en argentina. En fecha 07 de setiembre de 2004 la Autoridad Regulatoria Nuclear dictó la Resolución Nº 67 por la cual establece que rige en el ámbito de dicha agencia, el procedimiento de elaboración participativa de normas y las audiencias públicas regidas por el Decreto N° 1172/03. Asimismo se designa al “…Sector Normas responsable de la elaboración de los procedimientos internos necesarios para la implementación y puesta en marcha de lo ordenado en los Artículos 1°, 2° y 3°, quien además coordinará con el Sector Información Técnica, el diseño y la puesta en marcha de los mecanismos que fueren necesarios para asegurar la consulta de la información a que se refieren los Artículos citados y controlar su ejecución de acuerdo a los alcances establecidos en el Decreto N° 1172/03 » (artículo 4°). Pueden realizarse dos observaciones preliminares: en primer lugar, que si bien no se trata de una normativa que regule de manera directa la cuestión ambiental sí debe reconocerse que se vincula con su problemática; en segundo lugar, que no se construye ninguna regulación específica, sino que sólo se instaura la vigencia del instrumento de elaboración participativa de normas en el sector. La autoridad Regulatoria Nuclear argentina ha empleado en algunas oportunidades este procedimiento para la elaboración participativa de normas, a saber: 1) Resolución N° 96/05 a través de la cual declara “…la apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, en relación con el anteproyecto de Norma AR 7.11.2 "Permisos Individuales para Operadores de Fuentes de Radiación para Aplicaciones Industriales" 2) Res. N° 319/2006 que declara “la apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, en relación con el Anteproyecto de Norma AR 10.13.2 "Norma de seguridad física de 48 fuentes selladas". En los considerandos de la resolución se señala que “Que el Sector Normas de la ARN conjuntamente con la SUBGERENCIA CONTROL DE LA SEGURIDAD FISICA DE PRACTICAS elaboraron el Anteproyecto de Norma AR 10.13.2 "Norma de Seguridad Física de fuentes selladas", que recoge la experiencia de la ARN sobre el tema. Que la significativa importancia que reviste la seguridad física de las fuentes radiactivas selladas que se utilizan con múltiples propósitos, indica la conveniencia de promover una efectiva participación ciudadana, institucional o individual, en la definición de criterios para su manejo en adecuadas condiciones de seguridad física.” 3) Res N° 02/2007: “Declarar la apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, en relación con el Anteproyecto de Norma AR 7.11.1 "Permisos Individuales para Operadores de Equipos de Gammagrafía Industrial", Revisión 2”. 4) Res. 05/2007: “Declarar la apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, en relación con el Anteproyecto de Norma AR 7.9.1 "Operación de Equipos de Gammagrafía Industrial", Revisión 2, 5) Res. N° 188/2009: Declarar una nueva apertura del procedimiento de elaboración participativa de normas, en relación con el anteproyecto de norma ar 7.11.1 “permisos individuales para operadores de equipos de gammagrafia industrial” revision”. 6) Res. 228/2009 declaró “…la apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas en relación con el anteproyecto de Norma AR 7.9.1 “Operación de Equipos de Gammagrafía Industrial”. 7) Resolución (ARN) 142/09: “Declarar la apertura del procedimiento de Elaboración Participativa de Normas, en relación con el Anteproyecto de Norma AR 7.11.1 "Permisos Individuales para Operadores de Equipos de Gammagrafía Industrial", Revisión 3”. VIII|2.- ACUMAR (Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo) Un caso relevante de elaboración participativa de normas ambientales son las implementaciones que se han efectuado del “Reglamento Operativo de Acceso a la Información y Recepción de Denuncias ante la Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo”. El 28 de agosto de 2006 se suscribió un Acuerdo Compromiso “Cuenca Hídrica Matanza Riachuelo” en el que diversas jurisdicciones se comprometieron a apoyar el Proyecto de Ley para la creación de la Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo (ACUMAR) y a impulsar en el ámbito de cada una de sus jurisdicciones el dictado de las normas que materializen la ejecutividad del Proyecto de ley. Luego por ley N° 26168 se creó la ACUMAR como “ente de derecho público interjurisdiccional en el ámbito de la Secretaría de Ambiente y Desarrollo Sustentable de la Jefatura de Gabinete de Ministros” y en su artículo 4 se reguló la participación ciudadana a través de una “Comisión de participación social” con funciones consultivas y se dejó establecido que “Esta Comisión estará integrada por representantes de las organizaciones con intereses en el área”. Luego Resolución ACUMAR Nº 003/2010 del 24/03/10 que estableció su Reglamento Interno de Funcionamiento al reglar la “Comisión de participación social” en el Artículo 22 señaló que “La Comisión de participación Social estará integrada por todas aquellas organizaciones que se registren ante la ACUMAR. Artículo 23.- La Comisión de Participación Social tendrá como objeto integrar a la gestión de la ACUMAR la visión de las organizaciones de la sociedad civil sobre el Plan Integral de Saneamiento Ambiental de la Cuenca Matanza Riachuelo (PISA). Tendrá funciones consultivas y de 49 seguimiento del avance de las acciones comprendidas por el PISA para lo cual deberá estar adecuada y oportunamente informada.” La ACUMAR empleó en diversas oportunidades el procedimiento para la elaboración participativa de normas del Decreto 1172/03: 1º) En el caso de la referida Resolución Nº 003/2007 estable que : “Declárase la apertura del Procedimiento de Elaboración Participativa de Normas en relación con el proyecto "Reglamento Operativo de la Comisión de Participación Social de la Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo" Que en relación con ello la res. 001/2008, aprobó el reglamento, señalándose en los considerandos que “Que, asimismo, tanto el acto de apertura del procedimiento, como el proyecto de resolución con sus respectivos anexos fue puesto a consideración del público en la página de Internet de la AUTORIDAD DE CUENCA MATANZA RIACHUELO y remitido vía email a las organizaciones sociales con injerencia en materia ambiental en el ámbito de la Cuenca Matanza Riachuelo, reiterándose formalmente a SIETE (7) asociaciones que son parte interesada en la causa "Mendoza, Beatriz Silvia y otros c/ Estado Nacional y otros s/ daños y perjuicios (daños derivados de la contaminación ambiental del Río – Matanza - Riachuelo)". Que las presentaciones de opiniones y propuestas efectuadas por la "Fundación Ambiente y Recursos Naturales", la "Fundación ECOSUR" y la "Fundación Metropolitana" fueron analizadas en el informe efectuado por la Secretaría General de la AUTORIDAD DE CUENCA MATANZA RIACHUELO. Que de esas opiniones y propuestas, de los comentarios informales recibidos y del análisis efectuado por la Secretaría General de la AUTORIDAD DE CUENCA MATANZA RIACHUELO surgieron modificaciones a los artículos 1º, 3º, 5º, 6º, 7º, 8º, 12, 13, 14, 15 y 16 del referido Reglamento.” 2º) En el caso de la Resolución ACUMAR: Nº 004/07 por la cual se decida sujetar el procedimiento del Decreto N° 1172/2003 la elaboración del "Reglamento Operativo de Acceso a la Información y Recepción de Denuncias ante la Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo”.En los “considerandos” de la resolución establece: “(…) Que el Reglamento General para la Elaboración Participativa de Normas aprobado como Anexo V del Decreto Nº 1172/2003 resulta, en este contexto, una herramienta de utilidad toda vez que se propicia una efectiva participación y un espacio de consenso entre los distintos actores relacionados con la problemática ambiental de la cuenca Matanza Riachuelo. Que el artículo 7º del Reglamento mencionado en el considerando precedente establece que la autoridad responsable del procedimiento de elaboración de la norma propugnada debe ser la máxima autoridad del organismo competente. Que el día 17 de julio de 2007, tuvo lugar la Primera reunión de los integrantes de la Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo, en la que al tratarse el punto 2 del Orden del Día establecido para la oportunidad, se resolvió aprobar, por unanimidad, que el Proyecto de Reglamento para el Acceso a la Información y Recepción de Denuncias sea tramitado en forma perentoria bajo el Régimen de Elaboración Participada de Normas regulada por el Decreto Nº 1172/03. Que en el procedimiento cuya apertura se dispone por la presente, se elaborará un reglamento destinado a establecer el procedimiento aplicable a las solicitudes de acceso a la información ambiental, la creación de un banco de datos de información ambiental y el procedimiento aplicable a las denuncias por contaminación ambiental en el ámbito territorial sobre el que tiene competencia la AUTORIDAD DE CUENCA MATANZA RIACHUELO. 50 Que la DELEGACION LEGAL de la SECRETARIA DE AMBIENTE Y DESARROLLO SUSTENTABLE ha tomado la intervención que le compete. Que la presente se dicta en uso de las facultades conferidas por la Ley Nº 26.168 y los artículos 7º y 10 del Reglamento General Para la Elaboración Participativa de Normas aprobado como Anexo V al Decreto Nº 1172/2003.” VIII|3.- ENRE (Ente Regulador de la Electricidad) Entre los Entes de control de los servicios públicos el Ente Nacional Regulador de la Electricidad es el que en mayor medida ha recurrido al Procedimiento para la Elaboración Participativa de normas a partir de una regulación propia. No se trata de normas que puedan ser calificadas como directamente ambientales aunque guardan una conexión relevante con la materia ambiental. En 03 de diciembre de 2003, el Ente Nacional regulador de la Electricidad, aprobó el “Reglamento General para la Elaboración Participativa de Normas” que, como Anexo V forma parte integrante del presente y el “Formulario para la Presentación de Opiniones y Propuestas en el Procedimiento de Elaboración Participativa de Normas” que se incluye como Anexo VI del presente acto (artículo 3°). Res. N° 324/2004: ARTICULO 1.- Declarar iniciado el procedimiento de Elaboración Participativa de Normas para el dictado de un reglamento, según el texto del proyecto adjunto que se incorpora como Anexo I a la presente y que: a) deroga la Resolución ENRE N° 52/95, b) extiende la prórroga de la Resolución 462/02 y sobre la base del plazo establecido en el artículo 4 de la Resolución ENRE N° 555/01, a partir de la publicación del mencionado anteproyecto y, c) fija los nuevos plazos de presentación e implementación del Sistema de Gestión Ambiental (SGA) para todos los agentes del Mercado Eléctrico Mayorista (MEM), todo en concordancia con la Resolución ENRE N° 555/01. VIII|4.- Plan Urbano ambiental de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires28 La Constitución de la ciudad Autónoma de Buenos Aires establece que : “La Ciudad define un Plan Urbano Ambiental elaborado con participación transdisciplinaria de las entidades académicas, profesionales y comunitarias aprobado con la mayoría prevista en el artículo 81, que constituye la ley marco a la que se ajusta el resto de la normativa urbanística y las obras públicas”. La Ley N° 71/1998 de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires a través de su artículo 1° designó como organismo responsable de la Elaboración del Plan Urbano Ambiental de la ciudad al “Consejo del Plan Urbano Ambiental”. En su artículo 6° establece que dicho Plan debe ser elaborado de manera participativa: “El Consejo del Plan Urbano Ambiental garantizará el carácter transdisciplinario. Realizará convocatoria pública a las entidades académicas, profesionales y comunitarias dentro de los treinta (30) días de integrado, y constituye una Comisión Asesora permanente honoraria, con aquellas de acreditada trayectoria y representatividad reconocida en la defensa del desarrollo sostenible. En cumplimiento del artículo 29 de la Constitución de la Ciudad la Comisión participará de la elaboración, revisión, actualización y seguimiento del Plan Urbano Ambiental, o de sus instrumentos vinculados. En virtud de ello la Resolución N° 744/2005 de la Secretaría de Infraestructura y Planeamiento de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires creó el “Foro Participativo Permanente” (COPUA). Luego por Ley N° 2.930 (13/11/2008) se establecieron “Instrumentos de Participación”, en particular el artículo 25 señala al respecto “Los diversos lineamientos e instrumentos del PUA 28 http://www.buenosaires.gov.ar/areas/planeamiento_obras/copua/plan_urbano_ambiental.php 51 deben ser decididos e implementados en marcos participativos que aseguren el consenso y la adecuación a las expectativas de los habitantes de la ciudad mediante la intervención metódica y ordenada de la mayor cantidad y calidad de los actores que sean los responsables políticos y técnicos de la gestión del PUA, sean las organizaciones sociales y comunitarias como también los ciudadanos a título particular. Por tanto, se ajustarán los mecanismos ya existentes o bien se crearán nuevos dispositivos que promuevan y faciliten las actividades participativas. Como soporte general de estos procesos se crearán instancias de gestión que garanticen la difusión pública y masiva de los diagnósticos, los lineamientos y los instrumentos del PUA, sin la cual los objetivos de los Instrumentos Participativos se verían severamente obstaculizados. a) Comisión Asesora del Consejo del Plan Urbano Ambiental. En conformidad a lo establecido por la Constitución de la Ciudad de Buenos Aires y por la Ley Nº 71, la Comisión Asesora, con carácter honorario y permanente, e integrada por entidades de índole académica, profesional y comunitaria, asiste al CoPUA en la elaboración, revisión, actualización y seguimiento del Plan Urbano Ambiental y de sus Instrumentos. Dicha Comisión, se halla en funcionamiento y cuenta con un Reglamento en vigencia. b) Foro Participativo Permanente del Consejo del Plan Urbano Ambiental. Conforme con lo establecido por la Constitución de la Ciudad de Buenos Aires, y por la Ley Nº 71, el Foro Participativo Permanente es el ámbito del Consejo del Plan Urbano Ambiental, donde los diversos actores comunitarios, tanto entidades como ciudadanos a título individual, pueden expresarse y actuar participativamente acerca de las Propuestas Territoriales e Instrumentales del Plan Urbano Ambiental. El Foro facilita la participación de personas con diferentes conocimientos, experiencias, ideas y opiniones respecto de las cuestiones comprendidas en el Plan Urbano Ambiental. Puede debatir y formular aportes relacionados con la identificación de temas, el análisis de problemas, la búsqueda de información, la proposición de prioridades, formas de resolución, monitoreo y cursos de acción para la implementación de las acciones. A su vez, el Foro Participativo Permanente es un espacio pertinente para proponer, elaborar, evaluar y establecer nuevas instancias y metodologías de participación en el ámbito de su incumbencia. Dicho Foro se halla en funcionamiento y cuenta con un Reglamento en vigencia. c) Audiencia pública. Es instituida por la Constitución como mecanismo de participación directa. Para su perfeccionamiento, debería considerar en su desarrollo el tratamiento de varios aspectos de interés implicados (normativos, tributarios, económicos, organizacionales, participativos, etcétera); la conformación de comisiones mixtas (Ejecutivo-Legislatura) que registren lo acontecido en las audiencias, así como la definición de una categoría particular de audiencia en relación a los Planes de Comunas y sus incumbencias. d) Difusión y publicaciones. Los organismos a cargo del desarrollo del PUA, y en particular de sus Instrumentos de Participación, deberán establecer y ejecutar programas específicos y consistentes de difusión pública y masiva del PUA, incluyendo contenidos permanentemente actualizados referentes a sus 52 diagnósticos, sus lineamientos y la evolución de sus diversos tipos de instrumentos. El Plan Urbano Ambiental fue enviado a la legislatura porteña en 2000 y en 2004 pero en ambas oportunidades perdió estado parlamentario. En 2008, el Plan fue finalmente aprobado en la sesión de 13 de noviembre. VIII|5.- Código Ambiental de la ciudad de Buenos Aires29 El 13 de setiembre de 2006 se celebró un Convenio de Asesoramiento y Asistencia Técnica entre una ong ambiental (FARN) y la Legislatura y el Ministerio de Medio Ambiente de la Ciudad de Buenos Aires para la realización de un proceso de elaboración participativa de normas para la redacción de un anteproyecto del Código Ambiental de la Ciudad de Buenos Aires, con una duración de 4 años. FARN elaboró diversos informes30 que contienen no solo la estructura del proyecto sino, una investigación sobre cómo desarrollar el proceso participativo y un cronograma de trabajo (20062009) destinado a la discusión participativa del proyecto y su elaboración definitiva antes de ser presentado a la legislatura porteña que debería tratarlo bajo el procedimiento llamado de “doble lectura”, conforme lo prevé el artículo de la constitución de la ciudad autónoma de Bs As (artículo 89). El procedimiento participativo previo fue elaborado y organizado ad hoc para este caso y no constituyó una aplicación del Decreto Nº 1172/2003. El procedimiento participativo comenzó el 09 de mayo de 2007 (Res. Nº 459 MMAGC de 11 de junio de 2007). Paralelamente fue creado un Registro de Actores. Durante el año 2008 se realizaron tres talleres participativos.31 Aún no ha sido aprobado por la legislatura Porteña. VIII|6.- Programa Buenos Aires y el Río A partir de la norma de la Constitución de la ciudad Autónoma de Buenos Aires que la declara ciudad coribereña (artículo 8º) se ha desarrollado una política pública respecto del relacionamiento de la ciudad con el Rio (Río de la Plata y Riachuelo). En 1996 se dio el primer paso creando en la municipalidad de la ciudad de Buenos Aires un “Area de Gestión de la Ribera” (Dec. Nº 477/96)32 con el objetivo de llevar adelante la política pública ribereña de la ciudad y regenerar la zona costera de la ciudad. Está área asumió como objetivo definir un programa de gestión que denomino “Programa Buenos Aires y el Río”. El programa comenzó a desarrollarse en 1998. Como se lee en los considerándose de la Res. N° 510/ del Gobierno de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires que aprueba el texto ordenado del “Programa Buenos Aires y El Río”, fue necesario elaborar un “Plan de Manejo” del programa. El Plan de Manejo del Programa “está concebido a partir de: un modelo de gestión que vincula 29 Quispe, Carina, “Elaboración participativa del Anteproyecto de Código Ambiental para la ciudad Autónoma de Buenos Aires”, en Revista La Ley, Suplemento Ambiental, del 16/11/2007. 30 Vid www.farn.org.ar 31 Vid. www.farn.org.ar 32 http://www.buenosaires.gov.ar/areas/planeamiento_obras/gestion_ribera/?menu_id=22388 53 los ámbitos gubernamental y no gubernamental”. “Que ese modelo de gestión del plan de manejo, cuenta con una Unidad Ejecutora del Programa que esta a cargo del Área de la Ribera y con una Unidad de Seguimiento, a cargo de un grupo de organizaciones no gubernamentales; que interesa mencionar el aporte, dentro de la Unidad de Seguimiento, a través de la participación activa, consiente y continua de algunos de los Centros de Gestión y Participación correspondientes a la zona ribereña y su intención de profundizar un debate público que posibilite en los ciudadanos la apropiación y la defensa de una nueva cultura ribereña;” IX| DIFICULTADES PARA LA INSTRUMENTACIÓN DE LA ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS AMBIENTALES EN ARGENTINA En la práctica ha tenido importantes dificultades el proceso de elaboración participativa del mismo que han sido objeto de denuncia por parte de las ONGs ambientales argentinas. A priori pueden identificarse las siguientes dificultades que es necesario verificar en el campo: a) falta de tradición en Argentina de la institución de “notices and comments” b) falta de adecuada publicidad del procedimiento; c) debilidades estructurales y ausencia de recursos humanos específicos en la administración pública para llevar adelante estos procedimientos; d) bajo nivel de participación ciudadana derivada de la debilidad de las ONGs ambientales argentinas para movilizar opiniones técnicas. e) la necesidad de reformas en el régimen del Decreto Nº 1172/03. Es necesario profundizar la investigación acerca de las razones por la cuales no existe una profusa aplicación del mecanismo del Decreto N° 1172/2004 en materia ambiental en Argentina. En este orden, un campo importante de aplicación podrían ser las reglamentaciones de las leyes de presupuestos mínimos: Puede leerse en esta línea en la página de Green Peace Argentina acerca de la recientemente reglamentada “Ley de glaciares” (Ley Nº 26639), “Régimen de Presupuestos Mínimos para la preservación de los glaciares y del ambiente periglacial” que “….se destaca como un aspecto negativo que la Secretaría de Ambiente y Desarrollo Sustentable de la Nación no haya convocado a un proceso participativo para la reglamentación de la ley, al no aplicar el Decreto N° 1172/03 que establece herramientas específicas de participación ciudadana en la elaboración de normas y la toma de decisiones públicas. Un proceso participativo podría haber evitado el dictado de una reglamentación deficitaria en su contenido y alcances, que no garantiza la suficiente protección de nuestros glaciares de actividades que hoy los están perjudicando.”33 Respecto de la ley Nº 25916 de presupuestos mínimos de Residuos Domiciliarios (Ley Nº 25916) puede leerse en la página web de la secretaria de Ambiente y desarrollo de la Argentina que “Se considera oportuno consultar, a través del procedimiento previsto por el articulo 3 y el Anexo V del Decreto 1172/03 "Reglamento General para la Elaboración Participativa de Normas", a los sectores interesados en la materia y a la ciudadanía en general, garantizando la participación pública en la elaboración participada de la norma. A tal fin se tramita por expediente Nº 1141/2007 la propuesta reglamentaria de la ley citada.”34 33 34 http://www.greenpeace.org/argentina/es/noticias/ http://www.ambiente.gov.ar/?idarticulo=4824 54 X| RECURRIBILIDAD JUDICIAL EN RELACIÓN AL PROCEDIMIENTO DE ELABORACIÓN PARTICIPATIVA DE NORMAS Existen en abstracto tres hipótesis posibles de un recurso judicial en relación con el procedimiento de Elaboración Participativa de Normas: A) Que se recurra administrativa y judicialmente la no convocación de oficio a dicho procedimiento; B) que se recurra administrativa y judicialmente en razón del rechazo de una solicitud de implementación del procedimiento; C) Que se recurra administrativa y judicialmente en razón de deficiencias procedimentales o no haberse considerado las opiniones y comentarios. La primera hipótesis es que la autoridad administrativa no convoque de oficio al Procedimiento para la Elaboración Participativa de Normas del Decreto N° 1172/03. Aquí como se dijo, dado el carácter facultativo de la convocatoria establecido por el Decreto, no hay posibilidad de recurrir al poder judicial para solicitarlo. Al respecto referida respuesta de la Subsecretaría para la Reforma Institucional y Fortalecimiento de la Democracia dependiente de la Fefatura de Gabinete del PEN en respuesta a la nota SSC Nº 428/0335 informa que “Vale recordar que en el reglamento respectivo no se establece obligatoriedad de hacer uso de tal proceso por parte de la Administración, en la elaboración de toda norma administrativa o proyecto de ley para ser elevado por el Poder Ejecutivo Nacional al H. Congreso de la Nación”. “Por lo expuesto el procedimiento de Elaboración Participativa de Normas no es de apertura obligatoria para el organismo, entidad, empresa, sociedad, dependencia o ente que funciona bajo la jurisdicción del Poder Ejecutivo Nacional, sino que su inicio constituye una decisión facultativa de la autoridad responsable”. En fin, el carácter facultativo de la convocación o de la apertura del Procedimiento de Elaboración Participativa de Normas para la administración pública en el marco del Decreto Nº 1172/03 Anexo V, hace que no exista posibilidad de recurribilidad judicial en caso de que la administración decida no convocar al procedimiento. La segunda hipótesis es que la autoridad administrativa se niegue ante la solicitud de la sociedad civil (artículo 10 Anexo V, Decreto Nº 1172/03) a abrir el procedimiento para la elaboración participativa de normas. En caso de que un ciudadano o ONG o grupo de ciudadanos propone a la autoridad estatal la utilización del Procedimiento para la Elaboración Participativa de Normas del Decreto Nº 1172/03 y la autoridad administrativa se niegue a emplearlo, la autoridad administrativa en principio estaría actuando conforme a derecho, en razón del referido carácter facultativo del uso del procedimiento (artículo 10, Decreto Nº 1172/03). En relación con ello cabe recordar que la Subsecretaría Para la Reforma Institucional y Fortalecimiento de la Democracia dependiente de la Fefatura de Gabinete del Poder Ejecutivo Nacional (PEN) en respuesta a la nota SSC Nº 428/0336 en la que se la consulta “ en lo referido a la obligatoriedad o posibilidad de opción en cuanto a la aplicación total o parcial del reglamento…”, informa que “… en el caso de que fuera solicitada mediante presentación 35 36 www.mejordemocracia.gov.ar www.mejordemocracia.gov.ar 55 fundada la realización de un procedimiento de elaboración participativa de Normas, la autoridad responsable puede expedirse negativamente sobre tal requerimiento, con la obligación de hacerlo mediante acto administrativo fundado”. Sin embargo, la recurribilidad administrativa y judicial estaría habilitada cuando la autoridad responsable omite fundar debidamente el acto administrativo por el cual rechaza el pedido de apertura del procedimiento. La tercera hipótesis que puede eventualmente plantearse es que la autoridad administrativa Las deficiencias estarían dadas por la falta de cumplimiento de alguna de las obligaciones que para la autoridad responsable dimanan de las reglas que e instituyen el procedimiento, a saber: (a) la obligación de constituir un registro de las opiniones y comentarios “formales”; (b) la obligación de considerar las opiniones y comentarios en la decisión final (artículos 19 y 20 Decreto Nº 1172/03); (c) implementación deficientemente el procedimiento incumplimiento con uno o alguno de sus pasos. Estas deficiencias podrían motivar un recurso administrativo y luego, habilitarían la vía judicial. La no obligatoriedad de la convocatoria al procedimiento para la elaboración participativa de normas y la no vinculatoriedad de las opiniones y comentarios para la autoridad administrativa responsable, hacen que la arena de debate de las decisiones regulatorias que la administración toma, su eventual no consideración de la opinión de la sociedad civil, sea el de los mecanismos de monitoreo y vigilancia de las organizaciones no gubernamentales argentinas que se ocupan de la cuestión de los derechos fundamentales y en particular de los derecho vinculados al medio ambiente y que en los últimos años han emitido una cantidad relevante de informes37 respecto de la cuestión del acceso ciudadano a la información pública, sus derechos de participación y en particular acerca de la información pública y participación ciudadana en materia ambiental. 37 Vid anexo “Informe Ambiental Anual FARN 2012”, “Acceso a la información y participación pública en materia ambiental. Actualidad del Principio 10 en Argentina”; El acceso a la información Pública en la Patagonia”, http://www.farn.org.ar/newsite/archives/; “INFORME CONJUNTO SOBRE EL DERECHO DE ACCESO A LA INFORMACIÓN PÚBLICA EN LA REPÚBLICA ARGENTINA ELABORADO POR LA ASOCIACIÓN POR LOS DERECHOS CIVILES (ADC) Y ARTICLE XIX CON LA COLABORACIÓN DE FORO DE PERIODISMO ARGENTINO (FOPEA), FUNDACIÓN MUJERES EN IGUALDAD, FUNDACIÓN PARA ESTUDIO E INVESTIGACIÓN DE LA MUJER (FEIM), CENTRO DE IMPLEMENTACIÓN DE POLÍTICAS PÚBLICAS PARA LA EQUIDAD Y EL CRECIMIENTO (CIPPEC), EQUIPO LATINOAMERICANO DE JUSTICIA Y GENÉRO (ELA), FUNDACIÓN DIRECTORIO LEGISLATIVO, FUNDACIÓN AMBIENTE Y RECURSOS NATURALES (FARN) Y ASOCIACIÓN CIVIL POR LA IGUALDAD Y LA JUSTICIA (ACIJ)”, http://www.adc.org.ar/sw_contenido.php?id=871 56 Belgique : La participation dans le processus normatif en matière d’environnement et d’urbanisme en Belgique – Région wallonne et Région bruxelloise Par Charles-Hubert Born, Professeur à l’Université Catholique de Louvain, avocat Avril 2012 Introduction La participation du public et des ONG à l’élaboration des « dispositions réglementaires et autres règles juridiquement contraignantes d'application générale qui peuvent avoir un effet important sur l'environnement »38, est encouragée par la Convention d’Aarhus39. Cette exigence vise avant tout les dispositions réglementaires et non les dispositions de nature législative40. Toutefois, elle s’applique aussi à l’élaboration des avant-projets de textes législatifs élaborés par l’exécutif41. La forme de la participation à encourager n’est cependant pas précisée et pourrait inclure, outre l’enquête publique, la participation indirecte, par l’intermédiaire d’organes consultatifs représentatifs42. Des initiatives pour ouvrir le processus normatif à la participation du public ont également été prises à cet effet au niveau de la prise de décision au sein des institutions européennes43. Le Protocole de Kyev relatif à l’évaluation stratégique environnementale ne va pas aussi loin, mais invite les Parties à assurer la « transparence » du processus décisionnel dans l’adoption des politiques et des législations44. L’article 7 de la Convention d’Aarhus et la directive 2001/42/CE peuvent également conduire les Etats membres à organiser une participation du public à l’élaboration de textes normatifs de portée générale lorsque ces textes peuvent être qualifiés de « plans ou programmes » et qu’ils 38 Art. 8 de la Convention d’Aarhus. 39 Voy. l’art. 8 de la Convention d’Aarhus précité : « Chaque Partie s'emploie à promouvoir une participation effective du public à un stade approprié - et tant que les options sont encore ouvertes - durant la phase d'élaboration par des autorités publiques des dispositions réglementaires et autres règles juridiquement contraignantes d'application générale qui peuvent avoir un effet important sur l'environnement (…) ». 40 Art. 2, § 2, al. 2, de la Convention. Guide d’application de la Convention, pp. 154 et 155. 42 En ce sens, B. JADOT, « Les cas dans lesquels une enquête publique doit être organisée en matière d’urbanisme et d’environnement : inexorable évolution », in B. JADOT (dir.), La participation du public au processus de décision en matière d’environnement et d’urbanisme, Acte du colloque organisé le 27 mai 2004 par le CEDRE, Bruxelles, Bruylant, 2005, pp.81-158, spéc. p. 150. 41 43 Une dynamique a été lancée depuis la publication du Livre blanc sur la gouvernance européenne (COM(2001)428 final, 25 juillet 2001), pour mieux associer la société civile à l’élaboration des politiques européennes : voy. COMMISSION EUROPEENNE, Vers une culture renforcée de consultation et de dialogue - Principes généraux et normes minimales applicables aux consultations engagées par la Commission avec les parties intéressées, Communication au Parlement européen et au Conseil (COM (2002)704 final, 12 décembre 2002). 44 L’art. 13, § 1, du Protocole de Kyev à la Convention d’Espoo, relatif à l’évaluation stratégique environnementale (Kyev, 21 mai 2003) ne requiert pas des Etats membres qu’ils s’efforcent de soumettre le processus d’élaboration de ses projets de textes politiques ou législatifs à évaluation des incidences et encore moins à participation, mais simplement qu’ils s’efforcent de veiller à y intégrer les préoccupations environnementales. Il exige cependant des Parties qu’elles prennent « en considération les principes et les éléments pertinents du présent Protocole » et qu’elles « [arrêtent] le cas échéant, les modalités pratiques de la prise en considération et de l’intégration des préoccupations d’environnement, y compris de santé, conformément au paragraphe 1, en tenant compte de la nécessité d’assurer la transparence du processus décisionnel » (§§ 2 et 3). 57 entrent dans le champ d’application respectif de ces textes45. La Cour de justice l’a confirmé à propos du « Plan de gestion durable de l’azote en agriculture » (PGDA) en Région wallonne – nom donné au programme d’action pris en vertu de la directive 91/676/CEE concernant la protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles –, qui, bien qu’il soit pris sous la forme d’un texte réglementaire de portée générale inséré dans le Code wallon de l’Eau (Livre II du Code de l’environnement)46. Après une présentation sommaire du cadre constitutionnel (1), le présent rapport fait brièvement le point sur les procédures prévues en droit belge (partie wallonne) pour organiser la participation dans le cadre du processus législatif (2) et réglementaire (3) dans les matières qui touchent au cadre de vie. Nous distinguerons ici la participation directe – dans laquelle le citoyen s’exprime directement – des formes de participation indirecte que constitue la consultation d’organes d’avis composés de représentants de la société civile. Nous évoquerons également une forme de participation informelle (4). 1. Généralités La participation directe du public au processus d’élaboration des normes touchant au cadre de vie n’est que rarement organisée en droit belge47, contrairement à ce qui est le cas dans d’autres pays européens48. Il est vrai que la participation directe à l’exercice du pouvoir normatif ne se concilie pas avec l’un des piliers du système constitutionnel belge, à savoir cette forme de régime représentatif que constitue le parlementarisme. Une partie de la doctrine en déduit qu’au niveau fédéral, régional et communautaire, aucune forme de démocratie directe n’est admise par notre Constitution49, qu’il s’agisse du referendum décisoire ou même, selon certains, de la simple consultation populaire50. Le Constituant a cependant introduit, en 1999, dans la Constitution, un mécanisme de consultation populaire, organisé, à ce jour, au niveau provincial et communal (art. 45 Le champ de la Convention d’Aarhus est incontestablement plus large puisqu’ils visent tous les plans et programmes « relatifs à l’environnement » et non uniquement les plans et programmes susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement. 46 C.J.U.E., 17 juin 2010, aff. C-105/2009 et C-110/2009, Terre Wallonne et Inter-Environnement Wallonie c. Région wallonne. 47 Voy. B. JADOT, « Les cas dans lesquels une enquête publique doit être organisée en matière d’urbanisme et d’environnement : (…) », op. cit., spéc. p. 105 et s. 48 Ainsi, selon le Guide d’application de la Convention d’Aarhus (p. 155), « Beaucoup de pays de la région de la CEE ont depuis longtemps pour pratique d’associer au moins en partie le public à l’élaboration des dispositions réglementaires et instruments normatifs juridiquement contraignants d’application générale. La loi XI hongroise de 1987 sur la législation en est un exemple classique. Cette loi dispose que les ONG et les associations professionnelles ont la possibilité de donner un avis sur les projets de loi élaborés par l’administration ainsi que les projets de décrets ministériels ou autres décrets du pouvoir exécutif ». 49 Selon la doctrine, cette exclusion découle notamment de l’article 33, al. 2, de la Constitution, qui prévoit que les pouvoirs « sont exercés de la manière établie par la Constitution », de l’article 36, qui dispose que « le pouvoir législatif fédéral s’exerce collectivement par le Roi, la Chambre des représentants et le Sénat » et de l’article 42, qui dispose que « les membres de deux chambres représentent la Nation et non uniquement ceux qui les ont élus ». Sur cette question, voy. X., Formes de participation du public à l’élaboration d’actes législatifs et administratifs, Actes du septième colloque de droit européen, organisé à l’Université de Bari, 3-5 octobre 1977, Strasbourg, éd. du Conseil de l’Europe, 1978 ; Y. LEJEUNE et J. REGNIER, « L’introduction du référendum en droit belge », in F. DELPEREE (dir.), La participation directe du citoyen à la vie publique et administrative, Travaux des XIIes Journées d'études juridiques Jean Dabin, Bruxelles, Bruylant, 1986, pp. 171-217. 50 Dans la mesure où celle-ci exerce nécessairement une influence importante sur la prise de décision, quand bien même elle serait dépourvue, juridiquement, d’un effet décisoire. Pour une réponse nuancée, voy. Y. LEJEUNE et J. REGNIER, op. cit., spéc. p. 175 et s. 58 41, al. 5, de la Constitution) et bientôt appelé à être étendu à l’échelon régional51. Pour rappel, à l’occasion de ce type de consultation, le public ne prend aucune décision et son avis ne lie pas la compétence des autorités qui ont soumis le point à la consultation. Politiquement, il peut cependant s’avérer difficile de ne pas suivre un tel avis, du moins s’il est le fruit d’une participation massive. En matière de cadre de vie, la consultation populaire n’est en tout état de cause utilisée que dans le cadre de projets d’infrastructure ou d’urbanisation de grande ampleur sur le territoire communal et non pour soumettre au public l’adoption de règlements communaux ou provinciaux. Il n’en sera donc plus question ici. 2. La participation dans le processus législatif 2.1. La participation directe Si l’on excepte le droit de pétition figurant à l’article 28 de la Constitution – au demeurant non reconnu, en principe, aux associations privées souhaitant défendre un intérêt collectif comme la protection de l’environnement52 –, aucune forme de participation directe n’est formellement prévue dans le processus législatif proprement dit, que ce soit au niveau fédéral ou au niveau fédéré. Par une loi du 30 juillet 2010 entrée en vigueur le 1er octobre 2011, le législateur fédéral a cependant introduit, dans la loi du 5 mai 1997 relative à la coordination de la politique fédérale de développement durable53, une nouvelle formalité dans la procédure d’élaboration des lois fédérales d’initiative gouvernementale, à savoir l’évaluation des incidences des décisions sur le développement durable (EIDDD). Celle-ci est définie comme « la méthode permettant d'étudier les éventuels effets sociaux, économiques et environnementaux, ainsi que les effets sur les recettes et les dépenses de l'Etat, à court, à moyen et à long terme, en Belgique et à l'étranger, d'une politique proposée avant que la décision finale ne soit prise » (art. 2, 9°, nouveau de la loi du 5 mai 1997). La procédure a lieu en plusieurs phases. L’art. 19/1 nouveau de la loi du 5 mai 1997 prévoit tout d’abord que « Sont soumis à un examen préalable de la nécessité de réaliser une évaluation d'incidence: 1° les avant-projets de loi (…) ». Cette phase de « triage » (‘screening’) a lieu au stade de l’avant-projet – avant signature par le Roi donc – et ne porte pas sur les propositions de loi introduites par les parlementaires. L’art. 19/2 ajoute ensuite que « Il est procédé à une évaluation d'incidence lorsque l'examen 51 Accord institutionnel pour la sixième réforme de l’Etat, du 11 octobre 2011, p. 49. « Chacun a le droit d'adresser aux autorités publiques des pétitions signées par une ou plusieurs personnes. Les autorités constituées ont seules le droit d'adresser des pétitions en nom collectif » (art. 28 de la Constitution, nous soulignons) de la Constitution. Sur ce droit et son application en pratique, voy. J. SAMBON, « Le droit de pétition et le déclenchement de procédures par le public : de la participation réactive à la participation proactive ? », in B. JADOT (dir.), La participation du public au processus de décision en matière d’environnement et d’urbanisme, Acte du colloque organisé le 27 mai 2004 par le CEDRE, Bruxelles, Bruylant, 2005, pp. 47-78, spéc. p. 50 et s. 53 Loi du 30 juillet 2010 modifiant la loi du 5 mai 1997 relative à la coordination de la politique fédérale de développement durable en ce qui concerne l'évaluation d'incidence des décisions sur le développement durable (M.B., 14 oct. 2010 ; vig. 1er oct. 2011). 52 59 préalable, visé à l'article 19/1, le requiert. Le Roi fixe, par arrêté délibéré en Conseil des Ministres, les modalités de l'évaluation d'incidence ». Aucun arrêté royal d’exécution n’a encore été adopté à ce jour, ce qui rend inapplicable la procédure. On ignore ainsi qui réalise l’évaluation et selon quelle procédure. Le législateur n’a ainsi pas prévu explicitement de phase de participation du public, mais ne l’a pas exclue non plus. Il reviendra le cas échéant au Roi de décider si l’avant-projet de loi devra ou non être soumis à participation en même temps que les résultats de l’EIDDD. En termes de sanction, le non respect des formalités visées aux art. 19/1 et 19/2 entraîne « pour un projet de loi, qu'il ne peut être déposé devant les Chambres législatives » (art. 19/3). Rien n’est dit sur les conséquences d’un tel dépôt et sur l’adoption d’un projet n’ayant pas respecté lesdites formalités. Pour le surplus, il n’existe pas de procédure d’évaluation des incidences environnementales ni de participation du public des projets des décrets et ordonnances de portée générale54. 2.2. La participation indirecte Le législateur organise parfois la consultation d’organes d’avis, composés de représentants de la société civile, à l’occasion de l’élaboration de textes de portée législative. Ainsi, la Commission régionale de l’aménagement du territoire, composée de différentes organisations représentant les différents acteurs de l’aménagement du territoire et de la protection de l’environnement, doit-elle être consultée à l’occasion de l’élaboration de projets de décret modifiant la législation wallonne sur l’urbanisme55. Son avis ne lie pas le législateur. 3. La participation dans le processus réglementaire 3.1. La participation directe Dans le cadre de l’exercice du pouvoir réglementaire, les mécanismes de participation directe ne sont pas absents dans les matières touchant au cadre de vie56. Des procédures d’enquête publique sont organisées dans le cadre de l’élaboration ou de la révision des plans, programmes et règlements comportant des dispositions à valeur réglementaire, dont certains sont soumis à évaluation stratégique environnementale au sens de la directive 2001/42/CE. Sont ainsi soumis à enquête publique, par exemple, en Région wallonne, l’élaboration et la révision des plans de secteur57, des plans communaux d’aménagement (PCA)58 et des règlements communaux 54 On n’évoque pas ici l’évaluation prévue par la directive 2001/42/CE à l’élaboration des plans et programmes « élaborés par une autorité en vue de leur adoption par le parlement ou par le gouvernement, par le biais d'une procédure législative » (art. 2, a). 55 Art. 6, al. 3, du CWATUPE : « Sauf en cas d’urgence spécialement motivée, le Gouvernement consulte la commission régionale sur tout projet de décret ou d’arrêté de portée générale relevant de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme ». 56 Si l’on excepte le mécanisme précité de consultation populaire organisé au niveau provincial et communal depuis 1999 (art. 41, al. 5, de la Constitution). Celui-ci est cependant surtout utilisé, on l’a dit, pour consulter le public sur des projets d’infrastructure ou d’urbanisme et non sur l’adoption de règlements communaux ou provinciaux. 57 Art. 43 du CWATUPE. 58 Art. 51, § 1er, du CWATUPE. 60 d’urbanisme (RCU)59. Il en est de même des arrêtés de désignation des sites Natura 2000, qui comporte un certain nombre de prescriptions à valeur réglementaire60. Dans tous ces cas, le public est appelé à déposer des réclamations dans le cadre d’une enquête publique classique, dont les résultats ne lient pas l’autorité mais qui doivent être pris en compte dans la prise de décision. Encore est-il difficile de considérer ces procédures comme une forme de participation directe à l’élaboration de normes de portée générale au sens strict. Lesdits plans, règlements et arrêtés n’ont en effet le plus souvent pas la généralité d’un « arrêté réglementaire » au sens de l’article 3, § 1er, des lois coordonnées sur le Conseil d’Etat61, au contraire des arrêtés du Gouvernement fixant les conditions sectorielles applicables aux installations classées et des règlements régionaux d’urbanisme, généralement soumis à l’avis de la Section de législation du Conseil d’Etat62. Tout au plus la soumission à enquête publique des projets de règlements régionaux et communaux d’urbanisme et des règlements communaux de bruit à Bruxelles63, devrait-elle être considérée comme une forme de participation directe à l’élaboration de normes générales et abstraites dans le domaine du cadre de vie. L’adoption de ces règlements n’est cependant pas soumise, en droit interne, à l’évaluation des incidences prévue par la directive 2001/42/CE. Ceci réduit les possibilités pour le public ou pour une ONG de critiquer utilement les projets, à défaut d’analyse scientifique de leur impact. L’attitude des exécutifs régionaux – compétents pour adopter des normes réglementaires en matière de cadre de vie – devra sans doute évoluer suite à la jurisprudence Terre wallonne précitée de la Cour de justice, à propos du programme d’action wallon en matière de nitrates (PGDA), repris aux articles R.188 à R.232 du Code wallon de l’Eau et qui fixe une série d’interdictions et de mesures réglementaires de portée générale visant à réduire l’impact des activités agricoles sur la circulation de l’azote dans l’environnement. Des discussions sont de plus en plus fréquentes au sein de l’administration wallonne sur la question de savoir si certains projets de textes réglementaires, de portée générale mais pouvant correspondre à la notion de plan et programme et entrant a priori dans le champ de la directive 2001/42/CE, ne doivent pas, pour cette raison, être soumis à évaluation des incidences et donc à participation du public. 59 Art. 79, § 2, du CWATUPE. A Bruxelles, les RRU sont également soumis à enquête publique (voy. les art. 89, § 1er, (RRU) et 92 (RCU) du COBAT). 60 Art. 26, § 2, de la loi du 12 juillet 1973 sur la conservation de la nature. 61 Voy., sur la question de la nécessité de solliciter l’avis de la Section de législation du Conseil d’Etat sur les plans de compétence régionale à valeur réglementaire, F. HAUMONT, Urbanisme – Région wallonne, T. I. Planification, Répertoire notarial, Bruxelles, Larcier, n° 162. En ce qui concerne les arrêtés de désignation des sites Natura 2000, voy. les avis L.46.197/4 à 46.204/4 donnés par la Section de législation du Conseil d’Etat le 25 mars 2009 sur les projets devenus les arrêtés de désignation du 30 avril 2009 (cet avis a été publié par extrait in Amén., 2010/1, p. 75 et s.). 62 Voy. par ex. l’avis de la Section de législation visé dans le préambule de l’AGRBC du 21 novembre 2006 arrêtant les Titres Ier à VIII du Règlement régional d'urbanisme applicable à tout le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale (M.B., 19 déc. 2006, éd. 1). 63 Art. 8 de l’ordonnance du 17 juillet 1997 relative à la lutte contre le bruit en milieu urbain (RCB). Voy. également les dispositions organisant une consultation du public sur la conclusion, la modification et le renouvellement des accords sectoriels et des conventions environnementales (en Région wallonne, voy. les art. D.86, D.88 et D.89 du Livre Ier du Code de l’environnement). 61 3.2. La participation indirecte La consultation d’organes d’avis composés de représentants de la société civile est également organisée dans certains cas. La consultation de la CRAT déjà évoquée est ainsi prévue aussi pour l’élaboration de textes de portée réglementaire en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme – ce qui inclut a priori les règlements régionaux d’urbanisme (RRU)64. On peut également citer l’obligation pour le Gouvernement wallon de consulter le Conseil supérieur wallon de la conservation de la nature lorsqu’il prend des arrêtés, y compris des arrêtés réglementaires de portée générale, dans une série de domaines en conservation de la nature, par exemple pour prendre des mesures de protection des espèces ou de dérogation à ces mesures65. Enfin, ajoutons que, en Région wallonne, tant la CRAT précitée que le Conseil wallon de l’environnement pour le développement durable (CWEDD) sont consultés à l’occasion de l’élaboration et de la révision des plans de secteur et des plans communaux d’aménagement (PCA)66, soit des plans à valeur réglementaire. Des dispositions similaires sont prévues à Bruxelles. 4. La participation informelle En dépit de ce contexte juridique peu propice, force est de constater que la participation informelle des ONG de protection de l’environnement au processus d’élaboration des normes environnementales prend une ampleur croissante, signe parmi d’autres de l’avènement inexorable d’une démocratie « participative » dans le domaine du cadre de vie. Cette participation est le fruit de pratiques qui, à ce jour, ne sont pas coulées explicitement dans des textes. On pense par exemple aux consultations et aux concertations organisées par le pouvoir exécutif à l’occasion de l’adoption de normes législatives ou réglementaires. Ainsi, l’élaboration des projets de décret modifiant le régime Natura 2000 et des projets d’arrêtés d’exécution en Région wallonne a ainsi été soumise systématiquement à une « concertation » avec le « Forum Natura 2000 », qui accueille les représentants des acteurs les plus concernés par ces mesures (agriculteurs, forestiers, ONG de protection de l’environnement et les villes et communes de Wallonie) en dehors de tout cadre juridique67. De façon plus spectaculaire encore, le Grenelle de l’environnement en France illustre cette « lame de fond »68 en faveur d’une participation élargie de la société civile au processus normatif. Ce mouvement ne justifierait-il pas le lancement, dans notre pays, d’une réflexion sur la manière dont pourrait être organisée, à la manière de notre modèle de concertation sociale, une véritable « concertation environnementale » dans le processus d’élaboration des normes présentant un risque d’incidence notable pour l’environnement69 ? 64 Art. 6, al. 3, du CWATUPE : « Sauf en cas d’urgence spécialement motivée, le Gouvernement consulte la commission régionale sur tout projet de décret ou d’arrêté de portée générale relevant de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme ». 65 Art. 33, dernier al., de la loi du 12 juillet 1973 sur la conservation de la nature. Art. 43, § 4, et 51, § 3, du CWATUPE. 67 Voy. le communiqué publié sur le site du Ministre Lutgen, en charge de la conservation de la nature, le 23 octobre 2008 (http://lutgen.wallonie.be/spip/spip.php?article575). 68 Pour paraphraser M. PRIEUR, « La Convention d’Aarhus, instrument universel de la démocratie environnementale », RJE, 1999, p. 12. 66 69 L’article 8 de la Convention d’Aarhus devrait inciter le Constituant comme le législateur à réfléchir aux moyens de mettre en œuvre pareilles procédures participatives. Peut-être serait-il opportun, avant toute réforme, d’élaborer et de « tester » des mécanismes informels de participation et d’évaluation des incidences des textes normatifs d’origine gouvernementale, dépourvus de toute valeur juridique, à la manière de ce qu’a mis en place la Commission européenne pour organiser la consultation de la 62 L’absence de tout mécanisme formel de participation ne fait en tout état de cause pas obstacle aux pratiques de lobbying par les groupes de pression – y compris certaines ONG de protection de l’environnement – auprès des détenteurs du pouvoir normatif. On a vu que l’article 28 de la Constitution interdit le dépôt de pétitions « en nom collectif » auprès des assemblées parlementaires. Cette disposition n’empêche nullement des groupes d’intérêts d’approcher informellement des parlementaires pour leur présenter des revendications. Ces pratiques ne sont pas en soi répréhensibles, si elles n’ont pour effet que d’informer – et non d’aliéner – les parlementaires concernés – qui, pour rappel, représentent la Nation « et non uniquement ceux qui les ont élus »70. En l’absence de tout cadre juridique, elles n’en restent pas moins opaques et peuvent affaiblir la légitimité démocratique des textes adoptés dans ce contexte. Surtout, l’inégalité des groupes de pression en termes de moyens humains et financiers tend à donner plus de poids aux intérêts les mieux défendus, c’est-à-dire généralement les intérêts privés, au détriment des intérêts collectifs. En droit belge, il n’existe pas, à notre connaissance, de textes encadrant spécifiquement ces pratiques, comme c’est le cas par exemple au Canada ou aux Etats-Unis, où il existe un mécanisme d’enregistrement obligatoire des lobbyistes auprès des assemblées, sanctionné pénalement71. Il ne serait peut-être pas inutile de réfléchir à l’opportunité d’importer pareils mécanismes au sein de nos enceintes parlementaires72. Leur adoption ne règlerait cependant pas la question du déséquilibre dans les moyens affectés au lobbying par certains groupes de pression. « société civile organisée » sur ses propositions de règlements et directives69. Lorsqu’une expérience suffisante aura été accumulée, l’organisation formelle de tels mécanismes par le législateur, moyennent le cas échéant une révision préalable de la Constitution, pourra éventuellement être envisagée si nécessaire. 70 Art. 42 de la Constitution. 71 Voy., aux USA, le Lobbying and Disclosure Act de 1995 (2 U.S.C. 1601) ; au Canada, le Lobbying Act (R.S.C. 1985, c. 44 (4th supp.)). 72 Une telle initiative a été prise au niveau des institutions communautaires, fort sujettes au lobbying, à savoir l’Initiative européenne de transparence (http://ec.europa.eu/transparency/eti/index_fr.htm). 63 Canada : LA PARTICIPATION DU PUBLIC À L’ÉLABORATION DES RÉGLEMENTAIRES NATIONAUX EN MATIÈRE D’ENVIRONNEMENT EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER EXIGENCE DÉMOCRATIQUE, NÉCESSITÉ JURIDIQUE L'EXPÉRIENCE DU CANADA ET DU QUÉBEC Par Pierre-François Mercure* TEXTES INTRODUCTION Notre travail a pour but d’expliquer le processus consultatif en vigueur dans la province de Québec, ainsi que dans l’État canadien, lors de l’élaboration des textes réglementaires dans le domaine de l’environnement. Il nous apparaît nécessaire de présenter préalablement, de façon sommaire, le contexte constitutionnel canadien afin de définir le rôle législatif du Québec et du Canada dans ce domaine. L'Acte de l'Amérique du Nord Britannique, rebaptisé, en 1982, Loi constitutionnelle de 186773 crée l’État fédéral canadien. Deux niveaux de gouvernement se partagent, de manière coordonnée et non subordonnée, la totalité des compétences normatives74. La Loi constitutionnelle de 1867 établit les modalités de leur exercice, en plus d'assurer une fonction judiciaire, indépendante des pouvoirs législatifs et exécutifs, qui agira comme arbitre en cas de litiges constitutionnels entre l’État central et les provinces. Ainsi, la constitution canadienne attribue, à quelques nuances près, au Parlement fédéral et aux législatures provinciales, des sphères de compétences législatives qui sont exclusives75 ou concurrentes76. Elle ne prévoit cependant pas à quel ordre de gouvernement appartient le pouvoir de légiférer en matière environnementale; cette question n’étant pas une préoccupation des gouvernements en 1867. Or, le développement économique a placé ce domaine à l’avant-scène des questions sociales au siècle dernier. Déjà complexe, la résolution de cette problématique est amplifiée par les lacunes de la constitution canadienne. Quoi qu'il en soit, les compétences fédérales et provinciales en matière d'environnement sont, tant au niveau de la théorie constitutionnelle que de sa pratique, accessoires aux pouvoirs respectifs de ces entités de légiférer sur différentes matières qui relèvent de leur compétence. Ainsi : * Professeur titulaire, Faculté de droit, Université de Sherbrooke. Nous remercions Me Nicolas Proulx, étudiant à la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke pour les recherches et les entrevues réalisées. 73 Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867, 30-31 Vict., c. 3 [ci-après AANB] et Loi constitutionnelle de 1867 (R.-U.), 30 et 31 Vict., c. 3, reproduite dans L.R.C. 1985, app. II, no 5 [ci-après Loi de 1867]. 74 Nicole Duplé, Droit constitutionnel : principes fondamentaux, Montréal, 2e éd., Wilson & Lafleur tlée, 2004, à la page 253 [ciaprès Duplé]. 75 Loi de 1867, supra, note 1, articles 91 et 92. 76 Ibid, articles 94 et 95. 64 « On reconnaît généralement deux sources principales de compétence constitutionnelle en matière d'environnement, la première étant la compétence exclusive de chaque gouvernement sur les terres et les ressources qu'il possède, la seconde étant l'énumération des champs de compétence aux articles 91, 92, 92A et même 95 de la Loi constitutionnelle de 186777. » L’adoption des règlements à caractère environnemental suit le partage des compétences législatives propre au régime fédéral canadien et chacun des ordres de gouvernement est responsable, comme nous le verrons, des modalités relatives à la consultation de la population à leur sujet. Le fédéral est investi d’une compétence exclusive sur la navigation78, les pêcheries79, les Indiens et leurs terres80, les travaux à l’avantage du Canada81 ainsi que les lois criminelles82. Pour leur part, les provinces sont titulaires des champs de compétences reliés aux municipalités83, aux travaux locaux84, à la propriété et aux droits civils85, aux matières de nature locale ou privée sur leur territoire86 et aux ressources naturelles87. Le Québec délègue certains de ces pouvoirs aux municipalités régionales de comté (MRC), soit les cours d’eau et les lacs, l’énergie, les parcs nationaux ainsi que le schéma de développement et d’aménagement88. Le Québec délègue également une partie de ses compétences aux municipalités locales. Ces dernières possèdent ainsi, en plus de certains pouvoirs spécifiques accordés en vertu de leur charte respective, des pouvoirs en matière d’environnement, d’énergie, de parcs, d’assainissement et d’alimentation en eau, de salubrité, de nuisance et de sécurité89. Les MRC possèdent, aussi, une compétence résiduaire pour réglementer toute matière régionale qui n’est pas autrement régie, ce qui comprend plusieurs aspects du domaine de l’environnement90. Pour leur part, les municipalités locales détiennent le pouvoir « d’adopter tout règlement pour assurer l’ordre, le bon gouvernement et le bien-être général »91. Ces dispositions 77 Robert Daigneault et Martin Paquet, Le droit de l'environnement, Montréal, Publications CCH/FM ltée, 1994 [ci-après Daigneault ]. 78 Loi de 1867, supra, note 1, art. 91(10). Dès qu’un projet touche ou entrave la navigation maritime, le Fédéral exerce une compétence. 79 Id., art. 91(12). 80 Id., art. 91(24). 81 Id., art. 92 (10) c) Les travaux qui, bien qu'entièrement situés dans la province, seront avant ou après leur exécution déclarés par le parlement du Canada être pour l'avantage général du Canada, ou pour l'avantage de deux ou d'un plus grand nombre des provinces. 82 Id., art. 91(27). Toute infraction jugée criminelle par le parlement fédéral, comme la contamination d’un lieu ou l’utilisation de matières dangereuses ou toxiques, etc. 83 Id., art. 92 (8). 84 Id., art. 92 (10). 85 Id., art. 92 (13). 86 Id., art. 92 (16). 87 Id., art. 92A. 88 Loi sur les compétences municipales [ci-après LCM], L.R.Q., c. C-47, art. 103 à 126.1 1 (à jour au 1er janvier 2011). [En ligne] http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/C_47_1/C47_1.html (page consultée en février 2011) 89 LCM, id., art. 4, 14, 19, 25.1, 26.1, 55, 59 et 62. 90 Id., art. 99. 91 Id., art. 85. 65 sont interprétées de façon large par les tribunaux, de sorte que ces entités sont investies d’un vaste pouvoir de réglementation dans le domaine de l’environnement92. Cette étude analysera les processus de participation du public lors de l’élaboration de normes réglementaires, par les gouvernements québécois (1) et fédéral (2), en mettant l’accent, à la première partie, sur les procédures de consultation prévues par la Loi sur la qualité de l'environnement93 (LQE) et, à la deuxième partie, sur celles prévues à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement94 (LCPE). La procédure de consultation publique en vigueur au niveau municipal sera sommairement abordée dans la partie consacrée au système provincial québécois. 1. LE SYSTÈME PROVINCIAL QUÉBECOIS95 Deux lois sont utiles en la matière. Il s'agit, d'une part, de la Loi sur les règlements du Québec96 (LRQ) adoptée en 1986 et d'autre part, de la Loi sur la qualité de l'environnement97 (LQE) adoptée en 1972 et modifiée depuis. La première a une portée générale, la seconde est du type sectoriel. 1.1 Régime général La Loi sur les règlements du Québec tend à unifier les différents systèmes de publications réglementaires qui s'étaient multipliés à partir du milieu des années soixante dans divers domaines et ministères (droit social, commercialisation agricole, structures professionnelles, culture, Charte de la langue française, etc.). Toutefois, elle laisse subsister le système issu de la L.Q.E. de 1972, comme il sera vu à la partie 1.3. 92 Produits Shell Canada ltée c. Vancouver (Ville), [1994] 1 R.C.S. 231 et 114957 Canada ltée (Spraytech, Société d'arrosage) c. Hudson (Ville) [2001] 2 R.C.S. 93 Loi sur la qualité de l'environnement, L.R.Q. Q-2 [ci-après LQE] (à jour au 1er juillet 2010) [En ligne] : http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/Q_2/Q2.html (page consultée en février 2011) 94 Loi canadienne sur la protection de l'environnement, L.R.C. 1990, c. E.19 [ci-après LCPE] (à jour au 1er juillet 2010). [En ligne] : http://laws.justice.gc.ca/fra/C-15.31/TexteComplet.html (page consultée en février 2011) 95 Consulter le tableau de l’Annexe 1 pour avoir un aperçu général du processus québécois. Il est à noter que la Loi sur les règlements (LR) à laquelle réfère le tableau est reproduite à l’Annexe2 et que le Décret sur l’organisation et le fonctionnement du conseil exécutif (DOCE), auquel réfère aussi le tableau, est accessible à partir de l’adresse Internet mentionnée à la note 29. Le tableau est tiré de Pierre Issalys et Denis Lemieux, L’action gouvernementale, Précis de droit des institutions administratives, Cowansville, 3e éd., Éditions Yvon Blais, 2009, p. 566. 96 Loi sur les règlements du Québec, L.R.Q. c. R-18.1 [ci-après LRQ] (à jour au 1er juillet 2010) [En ligne] : http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/R_18_1/R18_1.HTM (page consultée en février 2011) Pour les lois, il faut se référer au Règlement de l’Assemblée nationale [ci-après RAN], Assemblée nationale du Québec, 2009, 12e éd. (ISBN 2-551-23846-0) (à jour au 1er juillet 2010). [En ligne] : http://www.assnat.qc.ca/fr/document/14803.htm1 (page consultée en février 2011) 97 LQE, supra, note 21. Il est à noter que c'est le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs qui exerce les fonctions du ministre de l'Environnement prévues à cette loi. 66 1.1.1 Principe Le principe de la LRQ est exposé par son article 8 : « Tout projet de règlement est publié à la Gazette officielle du Québec ». Il est complété par l’article 10 : « Un projet de règlement publié à la Gazette officielle du Québec est accompagné d'un avis qui indique notamment le délai avant l'expiration duquel le projet ne pourra être édicté ou soumis pour approbation et le fait que tout intéressé peut, durant ce délai, transmettre des commentaires à la personne qui y est désignée. » Le principe institué est désigné par la pratique sous le nom de « prépublication ». Celle-ci se réalise par insertion à la Gazette officielle du Québec (Partie II) du projet de règlement, à l’initiative du ministre. Les étapes de la rédaction du projet de règlement sont supervisées par l’organisme ayant le pouvoir d’édicter le règlement en vertu de la loi habilitante (conseil municipal, commission scolaire, régie, chambre professionnelle, etc.). 1.1.2 Champ d'application En principe, la LRQ s’applique à tout règlement émanant directement du gouvernement, mais aussi de l’Administration provinciale au sens plus large98. L'article 2 de la Loi étend, en effet, la portée de celle-ci au-delà des compétences directes du gouvernement, en prévoyant son applicabilité à des organes indépendants juridiquement de ce dernier, mais liés à lui. Il peut être mentionné, à titre d’exemples, les organismes parajudiciaires suivants : la Commission des normes du travail, la Régie de l'énergie, l'Agence de l'efficacité énergétique, le Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières et l'Office des professions du Québec99. Par analogie, on peut penser à certains services publics administratifs français. 98 LRQ, supra, note 24, art. 3. La Commission des normes du travail a pour mission de favoriser, par son action, des relations de travail justes et équilibrées entre les employeurs et les salariés, en conformité avec la Loi sur les normes du travail. La Commission relève de la ministre du Travail. La Régie de l'énergie a pour mission d'assurer la conciliation entre l'intérêt public, la protection des consommateurs et un traitement équitable du transporteur d'électricité et des distributeurs. Elle favorise la satisfaction des besoins énergétiques dans une perspective de développement durable et d'équité, au plan individuel comme au plan collectif. La Régie relève de la ministre des Ressources naturelles et de la Faune. L'Agence de l'efficacité énergétique a pour mission, dans une perspective de développement durable, d'assurer la promotion de l'efficacité énergétique pour toutes les sources d'énergie, dans tous les secteurs d'activité, au bénéfice de l'ensemble des régions du Québec. L'Agence relève de la ministre des Ressources naturelles et de la Faune. Le Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières est un tribunal administratif spécialisé en valeurs mobilières. Il est chargé de décider des recours qui sont prévus à la Loi sur les valeurs mobilières et à la Loi sur l'Autorité des marchés financiers. Le Bureau relève du ministre des Finances. L'Office des professions du Québec a pour mission de veiller à ce que les professions s'exercent et se développent en offrant au public une garantie de compétence et d'intégrité. L'Office des professions ne relève d'aucun ministère, mais plutôt de la ministre responsable de l'application des lois professionnelles. Pour d’autres exemples, consulter: http://www.gouv.qc.ca/portail/quebec/pgs/commun/gouv/minorg/?lang=fr (page consultée en février 2011). 99 67 Les exceptions à l’application de la LRQ à des entités gouvernementales sont énumérées à l'article 3. Elles concernent les règlements adoptés par d’autres niveaux de gouvernements ou par certaines entités liées au gouvernement100. 1.1.3 Régime L’adoption de règlements se caractérise, en premier lieu, par une phase interne à l'administration, préalable à la publication du projet de règlement (« prépublication ») juridiquement organisée par la LRQ101. La phase interne à l’administration peut être décrite comme suit : le ministre demandera alors au sous-ministre adjoint duquel relève la question, de préparer un exposé complet de la problématique décrivant la situation. Le sous-ministre adjoint devra préparer un énoncé de l’objectif général recherché et des objectifs plus particuliers à atteindre. Les correctifs recherchés doivent être mentionnés. Le degré de priorité du dossier doit être indiqué, ainsi que l’échéancier à suivre. Un coordonnateur de la direction est désigné afin d’assurer le cheminement du dossier, ainsi qu’un juriste de la Direction des affaires juridiques du ministère afin de rédiger un projet du règlement. Le coordonnateur et le juriste procèdent alors à une véritable étude d’impact du projet de règlement. Ils étudient les impacts techniques, administratifs, juridiques et financiers du problème102. Ils identifient, à ces fins, les avantages et les inconvénients des diverses solutions au problème. La solution retenue devra être efficace d’un point de vue administratif. Elle devra entraîner des coûts raisonnables et une certaine sécurité juridique. Des consultations auprès des autres ministères peuvent avoir lieu103. Par la suite, le gouvernement a l’obligation de publier le projet de règlement. Cette obligation s'applique à tous les règlements visés par la Loi. La prépublication se réalise par l’insertion à la Gazette officielle du Québec (Partie II) du projet de règlement, afin que tout « intéressé » puisse « transmettre des commentaires » à une personne nommément désignée104. 100 Il s’agit notamment des municipalités, des commissions scolaires, des universités, de l’administration de Kativik, de la Régie de l’énergie, des centres de santé et de services sociaux, des tribunaux judiciaires et, dans une certaine mesure, de la fonction publique, etc.). 101 LRQ, supra, note 24. 102 Il s’agit d’une analyse de : « l’impact socio-économique de la nouvelle réglementation sur le secteur privé et les activités de l’administration publique ». Issalys et Lemieux, supra, note 23, p. 569; Décret concernant l’organisation et le fonctionnement du conseil exécutif, D. 111-2005, (2005) 137 G.O.Q. II, 861, et modif., art. 29. http://www.mce.gouv.qc.ca/publications/decret_mce.pdf (page consultée en février 2011). La Politique québécoise sur l’allégement administratif et réglementaire est annexée au Décret concernant l’organisation et le fonctionnement du conseil exécutif. Comme le rapportent Issalys et Lemieux : « Elle vise à s’assurer que les avantages liés à l’adoption de normes de nature réglementaire en compensent les inconvénients ou les coûts et que l’adoption de ces normes procure un avantage net ». Issalys et Lemieux, id., p. 562. Politique québécoise sur l’allégement administratif et réglementaire [En ligne] http://www.mce.gouv.qc.ca/allegement/documents/politique-gouvernementale.pdf (page consultée en février 2011). Cette politique vise à se conformer aux recommandations de l’OCDE. Voir à ce sujet : Rapport de l’OCDE sur la réforme de la réglementation, 1997, [En ligne] http://www.oecd.org/dataoecd/47/44/1960490.pdf (page consultée en février 2011). Voir aussi Examen de l’OCDE de la réforme de la réglementation, la réglementation au Canada, la capacité du gouvernement à produire des règlements de grande qualité, 2002, [En ligne] http://www.oecd.org/dataoecd/47/44/1960490.pdf (page consultée en février 2011). 103 Luc Gagné, Le processus législatif et réglementaire au Québec, Yvon Blais, Cowansville, 1997, p. 230-231 [ci-après Gagné Québec]. 104 LRQ, supra, note 24., art. 10. 68 En matière de délai, le principe est celui de la période de 45 jours, à moins que le délai mentionné dans l’avis qui accompagne le projet de règlement, ou qui est prévu dans la loi habilitante, soit différent105. Les délais peuvent être augmentés, écourtés, voire supprimés106. Dans les deux premières situations, l'avis de l'autorité figurant à la prépublication indique le délai. Les cas de réduction du délai ou d'absence de prépublication doivent être justifiés par l’un des trois motifs reconnus : la loi habilitante le prévoit, l’urgence de la situation ou la nature fiscale du règlement107. Dans le cas où la prépublication n'a pas lieu, le motif de son absence doit être exposé lors de la publication du règlement108. Les hypothèses de l’urgence et de la nature fiscale du règlement, afin de dispenser l’autorité de procéder à la prépublication, sont assez exceptionnelles. Le gouvernement du Québec a invoqué l’urgence, en 1998, afin de modifier le Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement, dans le contexte de ce qui fut appelé la tempête de verglas109. Hormis les situations mentionnées précédemment où il n’y a pas de prépublication, le délai de prépublication est toujours compris entre 30 et 60 jours. Le projet de règlement modifié après la prépublication n'a pas à être à nouveau publié, à moins qu’il ne comporte des changements substantiels110. Enfin, l'article 25 prévoit le caractère impératif et substantiel des formalités introduites par les articles suivants : art. 8 (principe de la prépublication), art. 10 (nécessité d’un avis fixant le délai et appelant à des commentaires), art. 13 (obligations particulières en cas de réduction ou de suppression du délai de prépublication), art. 15 (principe de la publication) et 18, 2e alinéa (nécessité de justifier la date de l’entrée en vigueur d’un règlement, lorsque cette dernière diffère de celle de sa publication). Le non-respect de ces formalités invalide donc le règlement. 105 Id., art. 11. Dans les deux premières situations, l'avis de l'autorité figurant à la prépublication indique le délai. Les cas de réduction du délai ou d'absence de prépublication doivent être justifiés par l’un des trois motifs reconnus : la loi habilitante le prévoit, l’urgence de la situation ou la nature fiscale du règlement (Id., art. 12). Ces deux dernières hypothèses sont assez exceptionnelles. Si le délai est inférieur à 45 jours, les motifs de la réduction doivent figurer dans l'avis de publication. Si la prépublication n'a pas lieu, le motif de son absence doit être exposé lors de la publication du règlement (Id., art. 13). 107 Id., art. 12. 108 Id., art. 13. 109 « À la suite de la tempête de verglas survenue en janvier 1998, le gouvernement du Québec avait autorisé Hydro-Québec à construire une ligne de transport d’électricité à 735 kV entre les postes Des Cantons et Hertel, ainsi qu’un poste de transformation en Montérégie, invoquant qu’il était requis de prendre les dispositions nécessaires pour éviter la répétition d’une telle catastrophe. En édictant le décret 93-98, le gouvernement a utilisé le pouvoir prévu au quatrième alinéa de l’article 31.6 de la Loi sur la qualité de l’environnement, qui lui permet de soustraire de la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement un projet dont la réalisation s’impose afin de réparer ou de prévenir des dommages causés par une catastrophe réelle ou appréhendée ». Tiré du rapport du BAPE [En ligne] http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/rapports/publications/bape144.pdf (page consultée en février 2011). L’adoption du décret gouvernemental avait comme conséquence de modifier, sans préavis, un règlement. Le gouvernement invoquait l’urgence afin de justifier son action. 110 L’article 14 de la LRQ mentionne : « Un projet de règlement peut être modifié après sa publication sans qu'il soit nécessaire de le publier de nouveau ». LRQ, supra, note 24. Il ne doit cependant pas s’agir de changements substantiels. Un changement est substantiel s’il modifie l’objet ou le but du règlement ou s’il modifie significativement certains articles de ce dernier. Issalys et Lemieux mentionnent à ce sujet : « Si cette consultation du public amène l’administration (…) à élaborer un texte substantiellement nouveau, la procédure de publication s’appliquera à ce nouveau projet ». Issalys et Lemieux, supra, note 23, p. 574. Selon Gagné : « Il faut souligner qu’il est très difficile de cerner la notion de substance. Dans le doute, on n’hésitera pas à procéder à une nouvelle publication ». Gagné - Québec, supra, note 31, p. 244. 106 69 1.1.4 Processus de consultation Il est important de mentionner que la consultation officielle de la population peut être précédée d’une consultation qualifiée de non officielle, auprès des groupes, des associations ou d’organismes non gouvernementaux divers qui peuvent fournir une opinion éclairée sur la matière que le ministère désire encadrer au moyen d’un règlement. Ainsi, certains ministères ont développé une pratique qui consiste à consulter, sur invitation et de manière informelle, les acteurs susceptibles d’être affectés par un projet de règlement. Il peut s’agir, par exemple, d’associations à but non lucratif et d’organismes représentant des entreprises. Le personnel politique et les fonctionnaires de ces ministères ont développé un réseau de contacts dans le champ d’activité du ministère. Ils font ainsi appel à une expertise localisée à l’extérieur du ministère afin de les éclairer sur les conséquences qu’aurait un règlement sur leurs activités ou sur la société en général. Cette consultation est réalisée avant qu’un juriste spécialisé en rédaction législative et réglementaire, au sein du ministère, élabore un projet de règlement. Elle s’effectue sur la pertinence de l’action gouvernementale dans un domaine donné et non pas sur la discussion d’un projet de texte réglementaire. Cette consultation « ciblée » précède la consultation formelle de l’ensemble de la population, prévue à la LRQ Le processus de consultation qui précède la prépublication relève, tout comme celui prévu à la LRQ, de l’organe qui administre la loi habilitante. En ce qui concerne les règlements adoptés par le gouvernement, c’est le ministère concerné qui veille à ce que les préoccupations de la population soient prises en considération au cours de la procédure d’élaboration du règlement. C’est donc le ministère concerné qui reçoit les commentaires de la population et lorsque la loi habilitante le prévoit, qui s’occupe de la consultation. En ce qui concerne la consultation prévue à la LRQ, les citoyens sont informés hebdomadairement des projets de règlements dans la Gazette officielle du Québec. Tout citoyen a le droit de formuler des commentaires destinés au ministre ou à la personne désignée dans l’avis de prépublication qui accompagne le projet de règlement. Il peut le faire en son nom personnel ou au nom d’une personne morale. Les commentaires peuvent être formulés simplement dans une lettre ou prendre la forme d’un mémoire. Le document peut être acheminé par courriel, mais aucun site Internet spécifique ne permet de recevoir les commentaires. Les citoyens évalueront la portée du projet de règlement à partir de l’information incluse dans le document de présentation de ce dernier, l’avis de prépublication, qui variera selon la technicité du règlement et son ampleur. L’avis de prépublication comprendra, minimalement, l’objet du règlement ou le problème à résoudre et les impacts prévisibles sur les citoyens et les entreprises. Les citoyens peuvent rédiger les commentaires en leur nom personnel ou au nom des organismes qu’ils représentent. Compte tenu qu’un comité ministériel ad hoc, comprenant des experts techniques, évaluera les commentaires des citoyens, ces derniers ont avantage, dans la mesure du possible, à faire appel à des spécialistes afin de les assister dans la rédaction de ceux-ci. Chaque ministère déterminera la composition du comité ministériel en fonction de ses propres critères, mais le comité comprendra, minimalement, un juriste, un cadre du ministère et un expert technique du ministère. Dans les faits, plusieurs experts techniques d’un ministère siégeront sur le comité. Le comité ministériel concerné n’a aucune obligation légale de tenir compte des commentaires formulés. 70 L’audition des personnes qui ont déposé une lettre ou un mémoire est exceptionnelle111. Elle aura lieu si le ministre le juge pertinent dans les cas où, par exemple, un projet de règlement est susceptible d’avoir des répercussions importantes sur les activités de certains organismes ou segments de la population ou suscite du mécontentement chez un grand nombre de citoyens. Le comité ministériel a donc, comme seules obligations, celles de recevoir et de prendre connaissance des commentaires des citoyens. Un rapport de consultation est rédigé par le comité ministériel et ce dernier décide de la pertinence de retenir ou non les commentaires formulés et de modifier en conséquence le projet de règlement. Dans la plupart des cas, les commentaires des citoyens permettent de peaufiner et de bonifier le projet de règlement et, de façon exceptionnelle, de le modifier substantiellement. Tout projet de règlement doit, avant la prépublication, être transmis pour examen à la direction des affaires législatives du ministère de la Justice, pour approbation et traduction. Le juriste affecté au projet qui siège au comité ministériel est responsable de cette tâche. L’examen du projet porte sur sa légalité, son harmonisation avec les lois et les règlements en vigueur et sur la qualité de sa rédaction112. 1.2 Régime propre aux règlements adoptés en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement La Loi sur la qualité de l'environnement (LQE) est la plus importante loi en matière environnementale au Québec. Elle est plus favorable à la démocratie participative que la LRQ, puisque le délai de prépublication prévu y est plus long. Comme le rapportent les auteurs Duplessis, Hétu et Piette : « La publication préalable d’un projet de règlement pour fins de consultation publique fait partie de notre droit statutaire de l’environnement depuis 1961, du moins dans le domaine de l’eau, qui est le premier secteur auquel le législateur s’est intéressé. (…) Quoique éminemment démocratique, cette procédure comporte le désavantage d’entraîner de longs délais entre la publication d’un projet de règlement dans la Gazette officielle du Québec et l’adoption définitive du règlement par le gouvernement. Ces délais sont cependant requis pour prendre connaissance des mémoires et objections formulées par la population, mener des consultations supplémentaires avec les auteurs de ces mémoires et effectuer les vérifications et expertises qui sont souvent nécessaires afin d’évaluer de façon satisfaisante les objections ou suggestions formulées »113. Il est à noter qu’en ce qui concerne les projets de règlement issus de la LQE, l'avis inséré par le ministre se fonde à la fois sur la LRQ et la LQE. Les remarques de la section précédente, 111 La LRQ ne prévoit rien à cet effet. LRQ, supra, note 24. Art. 4 et 5 LRQ, ibid. ; Gagné - Québec, supra, note 31, p. 235. 113 Yvon Duplessis, Jean Hétu et Jean Piette, La protection juridique de l'environnement au Québec, Montréal, Éditions Thémis, 1982, p. 86. Ces auteurs notent que cette obligation ne se retrouvait dans aucune autre loi provinciale de protection de l’environnement à l’extérieur du Québec. Ils mentionnent : « le législateur québécois a toujours été soucieux d’accorder à la population et aux autres intéressés l’occasion de commenter la réglementation de protection avant quelle ne soir adoptée (…) » p. 86, note 518. 112 71 relatives au régime de la LRQ, s’appliquent donc également à celle-ci, sous réserve des adaptations qui suivent. 1.2.1 Principe Le principe est institué par l’article 124 de la LQE, dont le texte exhaustif est le suivant : 124. Le ministre publie à la Gazette officielle du Québec tout projet de règlement élaboré en vertu de la présente loi, avec un avis indiquant qu'il pourra être adopté avec ou sans modification par le gouvernement, à l'expiration d'un délai de 60 jours à compter de cette publication. Le ministre doit entendre toute objection écrite qui lui est adressée avant l'expiration du délai de 60 jours. Un règlement adopté par le gouvernement en vertu de la présente loi entre en vigueur lors de sa publication à la Gazette officielle du Québec ou à une date ultérieure indiquée dans le règlement ou sur le décret du gouvernement. Ces règlements, de même que les normes fixées en application du deuxième alinéa de l'article 31.5, prévalent sur tout règlement municipal portant sur le même objet, à moins que le règlement municipal ne soit approuvé par le ministre, auquel cas ce dernier prévaut dans la mesure que détermine le ministre. Avis de cette approbation est publié sans délai à la Gazette officielle du Québec. Le présent alinéa s'applique malgré l'article 3 de la Loi sur les compétences municipales (chapitre C-47.1). Le ministre peut modifier ou révoquer une approbation délivrée en vertu du quatrième alinéa dans le cas où le gouvernement adopte un nouveau règlement relativement à une matière visée dans un règlement municipal déjà approuvé. Avis de cette décision du ministre est publié sans délai à la Gazette officielle du Québec. La période de prépublication est donc de 60 jours durant laquelle la consultation publique s’effectue. 1.2.2 Champ d'application Les règlements d'application de la LQE sont les seuls concernés. En outre, un système de hiérarchie des normes province - municipalité est prévu114. 114 LQE, supra, note 21, art. 124 al. 4 et 5. 72 1.2.3 Régime Le délai de prépublication prévu par la loi est de 60 jours. Toutefois, il ne s'agit pas d'un délai fixe. Dans la pratique, si le ministre l'estime nécessaire, il peut prolonger cette période au-delà des deux mois. L’alinéa 1 de l’article 124 de la LQE mentionne que l’avis accompagnant le projet de règlement publié dans la Gazette officielle du Québec indique que ce dernier « pourra être adopté avec ou sans modification par le gouvernement, à l'expiration d'un délai de 60 jours à compter de cette publication » (nous avons souligné). L’alinéa 2 du l’article 124 de la LQE indique que le ministre a l'obligation « d'entendre toute objection écrite qui lui est adressée » pendant la période de prépublication. Deux observations sont à formuler à cet égard. L'une relève du constat; c'est le principe de la procédure écrite. L'autre a été fixée par la pratique; il s'agit du contenu de l'obligation incombant au ministre. Elle doit s'entendre - a minima - sur la nécessité, pour lui, de prendre connaissance de l'intégralité des objections, sans qu'il soit astreint à répondre à la totalité de celles-ci. La jurisprudence considère que les avis recueillis lors des consultations ne lient pas l’administration. Selon la Cour d’appel du Québec : « une recommandation ne demeure qu’une recommandation »115. Toute personne désirant consulter les documents afférents à un projet de règlement (rapports gouvernementaux et études) peut en faire la demande au ministre et ce dernier peut être tenu de les fournir en vertu de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels116. Cette Loi lie le gouvernement et l’administration publique. 1.2.4 Particularités de la consultation publique pour la réglementation environnementale Le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs procède, la plupart du temps, à une consultation préalable à la prépublication prévue à l’article 124 de la LQE. Ce dernier délègue, à l’une des directions du ministère, la responsabilité de consulter, sur une base informelle, les acteurs concernés par le projet de règlement, puis de rédiger un projet de règlement qui sera soumis à la procédure de prépublication de l’article 124 de la LQE. Le domaine visé par le projet de règlement dictera au ministre le choix de la direction la plus apte à agir (eau, milieu humide, évaluation environnementale, etc.117). La direction retenue recueillera donc, préalablement à la consultation prévue à l’article 124 de la LQE, les commentaires des certains organismes. Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et le Regroupement national des conseils régionaux en environnement du Québec (RNCREQ) sont fréquemment consultés. Ce dernier jouit d’un statut particulier, comme organisation non gouvernementale dans le domaine de l’environnement, auprès du gouvernement. Il est un 115 Centre hospitalier Régina c. Johnson, (1983) C.A. 455, 463. Voir aussi : Chandler c. Alberta Association of Architects (1989) 2 R.C.S. 848 ; Bellefleur c. P.G. Québec, (1993) R.J.Q. 785, 788 (C.S.). 116 Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, L.R.Q., chapitre A2.1 (à jour au 1er juillet 2010). [En ligne] http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/A_2_1/A2_1.html (page consultée en février 2011). 117 Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Organigramme du MDDEP (à jour au 1er juillet 2010) [En ligne] http://www.mddep.gouv.qc.ca/ministere/organigramme.pdf (page consultée en février 2011). 73 interlocuteur privilégié, car il réunit les conseils régionaux en environnement (CRE)118. Le gouvernement le subventionne ainsi fortement, car il représente le milieu environnemental au sens large et constitue, de ce fait, la voix de plusieurs citoyens et groupes de défense de l’environnement. Il assiste donc ces derniers en leur fournissant un support technique et financier important. La direction concernée procède, par la suite, à la rédaction du projet de règlement. Compte tenu du fait que le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs est l’initiateur de nombreux règlements, son service juridique est doté de spécialistes qui assistent les directions du Ministère dans la rédaction des projets de règlement. La consultation officielle sur les projets de règlements, c’est-à-dire celle prévue à l’article 124 de la LQE, peut consister uniquement au dépôt de mémoires, mais aussi être, en plus, constituée d’auditions. Ces dernières peuvent être particulières ou générales. Dans le premier cas, seuls certains intervenants ciblés sont invités, par la direction concernée, à défendre leur mémoire. Dans le deuxième cas, le ministre invite tous les intervenants qui ont déposé un mémoire à le défendre, lors d’une audition. Le ministre donne alors le mandat de tenir une audition à la direction concernée. Le choix du ministre est guidé par la question soulevée. Si cette dernière est importante et mérite, par conséquent, une étude approfondie, le ministre confiera alors à la direction concernée le mandat de tenir une audition. Il est cependant à noter que cette situation se produit moins fréquemment depuis que le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) a été créé en 1978; puisque le ministre confie à cet organisme le mandat de tenir des audiences publiques sur toute question environnementale importante, avant la prépublication du projet de règlement. Le rôle du BAPE sera abordé à la section qui suit. Nous traiterons, par la suite, du processus de consultation publique propre à la réglementation environnementale municipale. 118 Le RNCREQ regroupe le 16 CRE du Québec : « Présents depuis plus de trente-cinq ans au Québec, les seize conseils régionaux de l’environnement (CRE) sont nés du désir de groupes environnementaux de créer un organisme régional de concertation en environnement. Les premiers CRE ont été mis sur pied au début des années 70 au Saguenay-Lac-Saint-Jean et dans l’Est-du-Québec (Bas-Saint-Laurent, Gaspésie). Au fil des ans, chaque région administrative (sauf le Nord-du-Québec) s’est donnée son propre CRE, le seizième ayant été fondé en 1997 dans le centre du Québec. Aujourd’hui, les CRE interviennent en faveur de la protection et de l’amélioration de l’environnement à l’échelle de chaque région (…). Créé en 1991, au moment où déjà près de la moitié des CRE avaient vu le jour, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec a le mandat de renforcer le réseau des conseils régionaux de l’environnement et les interactions entre eux, de développer des partenariats stratégiques et des projets porteurs, et de représenter ses membres en faisant connaître leurs positions. En 1995, le gouvernement du Québec appuie le développement de ces organisations et met en place un programme de reconnaissance et de soutien financier. (…). Le RNCREQ vise à protéger l’environnement et à promouvoir le développement durable dans une perspective de défense de l’intérêt public (…). Le RNCREQ œuvre dans la plupart des grands dossiers environnementaux : aires protégées et milieux humides, agriculture, biodiversité, changements climatiques, développement durable, eau et protection des lacs, énergie, foresterie, gouvernance, matières résiduelles, mines, transport et aménagement du territoire ». Adresse [En ligne]: http://www.rncreq.org/mission.php (page consultée en février 2011). 74 1.3 Organismes consultatifs en matière de réglementation environnementale 1.3.1 Bureau d’audiences publiques en environnement Le BAPE est un organisme indépendant dont le rôle est d'informer et de consulter la population sur des questions relatives à la qualité de l’environnement. Il veille à ce que les préoccupations des citoyens soient prises en compte dans les décisions du gouvernement. Le BAPE tient, à la demande du ministre, des audiences publiques sur des ouvrages ou des activités qui comportent des répercussions majeures sur l’environnement et qui sont mentionnés dans le Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement administré par le ministère119, ainsi que sur toute question environnementale qu’il lui soumet, tel que le prévoit l’alinéa deux de l’article 6.3 de la LQE. C’est en vertu de cette disposition que le ministre confie à l’organisme la tenue d’audiences publiques sur des questions qu’il a l’intention de réglementer. La consultation, dans ce dernier cas, suit les règles du BAPE et elle se déroule selon le même schéma que celles qui portent sur des ouvrages ou des activités mentionnés dans le Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement. Cette consultation ne remplace pas celle qui pourrait être tenue en vertu de l’article 124 de la LQE. Le BAPE effectue, de plus, de la médiation environnementale120. Toute personne peut demander au ministre qu’un ouvrage ou une activité mentionné au Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement soit soumis à une consultation publique121. Le déclenchement du processus d’audience publique constitue un pouvoir discrétionnaire dont le ministre est investi122. Pour les ouvrages ou les activités mentionnés dans le Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement, le ministre peut donc décider, à la demande d’un citoyen, de confier au BAPE le mandat de tenir des consultations publiques. En ce qui concerne, plus précisément, la tenue de consultations publiques sur des questions qu’il a l’intention de soumettre à une réglementation, c’est aussi au ministre qu’incombe la responsabilité de confier le mandat au BAPE. Dans le premier cas, la décision du ministre doit se fonder sur une liste préétablie de projets soumis à évaluation et examen des impacts sur l’environnement. Dans la deuxième situation, cependant, la décision du ministre est purement discrétionnaire. Le ministre peut, par exemple, considérer qu’il est important d’intégrer les préoccupations de la population sur des questions pouvant avoir des répercussions importantes sur l’environnement, avant que 119 LQE, supra, note 21, art. 31.3 : « Après avoir reçu l'étude d'impact sur l'environnement, le ministre la rend publique et indique à l'initiateur du projet d'entreprendre l'étape d'information et de consultation publique prévue par le règlement du gouvernement. » Les projets compris dans cette procédure sont identifiés au Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement, [ci-après REEIE] R.R.Q., 1981, c. Q-2, r. 9. Par exemple, un parc éolien, une centrale ou un poste électrique, une autoroute, un site d’enfouissement, bref tout projet d’envergure. D’autres exemples sont disponibles [En ligne] : http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/themes/index.htm (page consultée en février 2011). 120 LQE, supra, note 21, art. 6.3 : « le Bureau a pour fonctions d'enquêter sur toute question relative à la qualité de l'environnement que lui soumet le ministre et de faire rapport à ce dernier de ses constatations ainsi que de l'analyse qu'il en a faite. » Voir également [En ligne] : http://www.bape.gouv.qc.ca/ (page consultée en juin 2010). 121 Id., art 31.3 al. 2 : « Une personne, un groupe ou une municipalité peut, dans le délai prescrit par règlement du gouvernement, demander au ministre la tenue d'une audience publique relativement à ce projet. » 122 Id., art 33.1 al.3 : «À moins qu'il ne juge la demande frivole, le ministre requiert le Bureau de tenir une audience publique et de lui faire rapport de ses constatations ainsi que de l'analyse qu'il en a faite. » Construction Bérou inc. c. Paradis, [1993] R.J.Q. 1497, LQE supra, note 21, art. 31.1 et ss. et REEIE, supra, note 47. 75 soit rédigé un projet de règlement. Le ministre fait ainsi appel au BAPE afin de consulter la population sur des thématiques qu’il présente généralement sous la forme de politiques qui devront éventuellement être mises en œuvre par une réglementation appropriée. Le BAPE a, ainsi, consulté la population, puis conseillé le gouvernement sur les politiques suivantes : Politique de gestion des matières résiduelles, Politique nationale de l’eau et Politique sur le développement et la production porcine123. L’expertise du BAPE sera sans doute mise à profit lors d’une consultation qui sera tenue sur la thématique des aires protégées que le gouvernement envisage de réglementer. Les rapports et analyses du BAPE ne sont pas contraignants pour le ministre. Ce dernier n’a, comme seule obligation, que celle d’accuser réception de ces documents124. Le pouvoir décisionnel ultime est dévolu au gouvernement. La consultation publique du BAPE sur des thématiques suit, à peu de choses près, la même procédure que celle prévue pour un ouvrage ou une activité soumis à évaluation et examen des impacts sur l’environnement pour lequel le ministre consent à la tenue d’audiences publiques. Il est donc opportun d’expliquer cette dernière, en faisant les distinctions qui s’imposent. Dans le cas d’un ouvrage ou d’une activité réglementé, le promoteur dépose un avis au ministre, l’informant de son intention de réaliser l’ouvrage ou l’activité soumis à évaluation et examen des impacts environnementaux125. Le ministre répond alors à cet avis, en remettant au promoteur une directive lui indiquant la nature, la portée et l’étendue de l’étude d’impact qu’il doit réaliser. Dans le cas d’une thématique, le promoteur est en quelque sorte la direction du ministère de laquelle relève le sujet. Par exemple, si la thématique porte sur la qualité de l’eau de consommation, la Direction des politiques de l’eau du MDDEP informera le ministre de la pertinence pour le gouvernement d’adopter une politique qui sera mise en œuvre par une réglementation portant sur cette question. C’est à cette étape que le sous-ministre adjoint peut suggérer au ministre de confier au BAPE la tenue d’audiences publiques. Si le ministre donne un mandat au BAPE, ce dernier publicise la politique et tout autre document pertinent faisant partie du dossier; c’est-à-dire les études réalisées par les fonctionnaires du MDDEP et celles des autres ministères, le cas échéant. Cette étape est appelée : étape d’information du public. Il est alors permis, durant la période statutaire de consultation des documents à des endroits déterminés par la commission d’enquête mise sur pied par le BAPE, d’« adresser à la commission des questions pertinentes pour compléter l'information déjà fournie 123 Commissions d’enquêtes tenues sur les thématiques suivantes : 1988-1990 : les déchets dangereux; 1990-1991 : la stratégie de protection des forêts contre les insectes et les maladies; 1996-1997 : la gestion des matières résiduelles; 1999-2000 : la gestion de l’eau; 2002-2003 : le développement durable de la production porcine; 2004-2005 : les enjeux liés aux levés sismiques dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. [En ligne]: http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/documentation/Encart_30ans.pdf (page consultée en février 2011). 124 « … le BAPE n’a au fond que le droit d’écouter et de ventiler les oppositions sans pouvoir faire des recommandations formelles au ministre qui n’est pas lié par les constatations ou suggestions de celui-ci. » Bellefleur c. Procureur général du Québec, [1993] R.J.Q. 2320 (C.A.). 125 REEIE, supra, note 47, art 1 à 3. 76 relativement au dossier soumis au Bureau »126. Ensuite, toute personne qui le désire peut participer à la deuxième étape, autorisée par le ministre, c’est-à-dire l’audience publique. Une personne peut être un individu, un groupe représentatif ou une entreprise à qui le projet de règlement peut potentiellement causer un impact sur son environnement ou ses opérations127. L'audience publique est l'occasion pour les citoyens de questionner la commission et l’auteur de la politique, afin d'obtenir d’eux de l’information supplémentaire sur celle-ci, notamment en ce qui concerne sa mise en œuvre réglementaire. Les participants peuvent aussi y exprimer leurs opinions, exposer leurs préoccupations et suggérer des modifications à la politique et des orientations afin de guider le gouvernement dans la définition du cadre réglementaire approprié à la résolution de la problématique soulevée128. L’un des commissaires de la commission d’enquête du BAPE peut poser des questions et demander des éclaircissements aux intervenants. Le BAPE peut également demander l’intervention de certains experts afin d’éclairer le débat ou de raffiner la compréhension des enjeux. Par la suite, le BAPE remet un rapport d’analyse au ministre, dans lequel il formule des recommandations129. Le ministre peut alors demander au coordonnateur de la direction concernée de modifier la politique. Le ministre achemine la politique et le rapport du BAPE au Conseil exécutif qui décidera ultimement du sort réservé à ces derniers. Le ministre devra ensuite suivre les étapes de la prépublication et de la publication dans la Gazette officielle du Québec. 1.3.2 Municipalités Les municipalités disposent de pouvoirs importants dans le domaine de l’environnement. Les lois et chartes qui les régissent les autorisent à adopter des règlements dans différents domaines : bruit, collecte des ordures ménagères, assainissement et épuration de l’eau, qualité de l’atmosphère, pour n’en mentionner que quelques-uns. Ces règlements doivent être compatibles avec ceux adoptés par le gouvernement en vertu de la LQE. L’article 124 (3) de cette dernière mentionne, comme il a été vu précédemment, qu’en cas d’incompatibilité entre les deux, le règlement adopté en vertu de la LQE a préséance sur celui adopté par la municipalité, à moins que ce dernier n’ait été approuvé par le ministre. C’est sans doute la proximité des citoyens aux municipalités qui explique que ces dernières aient développé une démocratie participative relativement élaborée dans l’adoption de règlements. Ainsi, la Loi sur les cités et villes prévoit, qu’au moins une fois par mois, le conseil municipal doit tenir une séance et que les séances doivent être publiques. C’est à l’occasion de ces dernières que les contribuables ont le droit d’interroger les conseillers municipaux et le maire sur 126 Duplessis et autres, supra, note 41, p. 102. Christine Duchaine, Développements récents en droit de l'environnement (2007), Service de la formation continue du Barreau du Québec, 2007. 128 Duplessis et autres, supra, note 41. 129 Lorne Giroux, « La Loi sur la qualité de l'environnement : grands mécanismes et recours civils », dans Service de la formation permanente du Barreau du Québec, vol. 19, Développements récents en droit de l'environnement, Éditions Yvon Blais, Cowansville, 1996, p. 263, et Michel YERGEAU, Loi sur la qualité de l'environnement, texte annoté, Société québécoise d'information juridique, Montréal, 1988, p. 37. 127 77 toute question qui concerne la municipalité, notamment les règlements que le conseil municipal prévoit adopter. L’article 322 (2) de la Loi sur les cités et villes mentionne ce qui suit : « Une séance du conseil comprend une période au cours de laquelle les personnes présentes peuvent poser des questions orales aux membres du conseil »130. Les contribuables sont informés des projets de règlements au moyen d’un avis de motion qui doit être lu à une séance du conseil municipal. L’avis mentionne que le règlement sera adopté à la séance subséquente du conseil municipal131. C’est lors de la séance à laquelle le règlement sera adopté que les citoyens peuvent donner leur opinion sur celui-ci et, conséquemment, participer à un débat précédant son adoption. Ils peuvent ainsi poser des questions, émettre des commentaires et formuler des suggestions sur le projet de règlement. Le responsable de l'accès aux documents de la municipalité doit remettre une copie du projet de règlement à tout citoyen qui en fait la demande dans les deux jours juridiques précédant la tenue de la séance du conseil à laquelle le projet de règlement doit être adopté132. La municipalité ne peut adopter des règlements, des résolutions et d’autres ordonnances, que lors des séances tenues par le conseil municipal133. L’adoption des règlements de zonage et de lotissement des municipalités et des municipalités régionales de comté (MRC) peut faire appel à des mécanismes de consultation populaire plus élaborés. C’est notamment le cas des modifications aux schémas d’aménagement, aux plans de gestion des matières résiduelles des MRC134 et aux règlements de zonage, de construction, de lotissement et d’usage des municipalités135. De plus, tout règlement qui remplace ou modifie le règlement de zonage ou de lotissement, ou qui concerne les usages conditionnels, doit aussi être approuvé par les personnes habiles à voter, c’est-à-dire les citoyens concernés, lors d’une approbation référendaire136. 2. LE SYSTÈME FÉDÉRAL CANADIEN137 On distinguera l'analyse de l'économie générale de la Loi sur les textes réglementaires138, de celle spécifique à l’environnement; la LCPE. Ces deux textes sont d'application simultanée, sous l'empire de la prévalence des dispositions les plus favorables pour la consultation du public. 130 Loi sur les cités et villes, L.R.Q. c.-C-19, art. 319 à 322 (à jour au 1er juillet 2010). Lorsqu’une municipalité comprend plus de 20 conseillers, la période réservée aux questions orales peut être remplacée par des questions écrites (art 322 al 3 et ss.).[En ligne] http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/C_19/C19.html (page consultée en février 2011). 131 Id., art 356 (1). 132 Id., art 356 (3) 133 Id., art. 350. 134 Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, L.R.Q., chapitre A-19.1, art. 53 (48 à 54) (à jour au 1er janvier 2011). [En ligne] (page http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/A_19_1/A19_1.html consultée en février 2011). 135 Id., art. 123. 136 Id., art. 123, al. 3 et 4. 137 Consulter le tableau de l’Annexe 1 pour avoir un aperçu général du processus fédéral. Il est à noter que la Loi sur les textes réglementaires (LTR) et la Loi d’interprétation (LIF) auxquelles réfère le tableau sont reproduites à l’Annexe 2 et que la Directive sur la rationalisation de la réglementation (DRR) et la Directive du Bureau du Conseil privé (DBCP) auxquelles réfère aussi le tableau, sont accessibles à partir des adresses Internet mentionnées à la note 71. Le tableau est tiré de Issalys et Lemieux, supra, note 23, p. 566. 78 Le régime fédéral canadien de consultation publique ressemble à celui en vigueur dans la province de Québec. Il faut donc se référer à celui de cette dernière en y faisant les adaptations qui seront exposées dans la présente partie. 2.1 Régime général 2.1.1 Principe Le principe, fixé par la Loi sur les textes réglementaires, est celui de la prépublication d’une période minimale de 30 jours à la Gazette officielle du Canada, Partie I, du projet de règlement où la consultation se poursuit durant cette période139. Cette période peut varier, sans jamais être moindre, à l’exception de différents règlements de portée mineure ou à usage interne pour l'administration, ainsi que diverses exceptions, notamment l’urgence et l’imprévisibilité qui seront traitées ultérieurement140. 2.1.2 Champ d’application La Loi sur les textes réglementaires s’applique à tout texte réglementaire141 qui origine de l’administration fédérale. Cette dernière consiste en un organisme ou un ministère à qui le gouvernement fédéral délègue certains pouvoirs, tout comme il en a été question pour le niveau provincial142. Le projet de règlement peut également être initié par un parlementaire, c’est-à-dire un député de la Chambre des communes ou un sénateur, un citoyen, mais aussi par un tribunal ou une organisation non gouvernementale143. La Loi sur les textes réglementaires impose différentes étapes par lesquelles un projet de règlement doit, en principe, cheminer, sous réserve de dispositions contraires expresses de la loi habilitante144. 138 Loi sur les textes réglementaires, L.R.C. 1985, c. S-22 (à jour au 16 janvier 2011). [En ligne] http://lois.justice.gc.ca/fra/S22/TexteComplet.html (page consultée en février 2011) 139 Directive du Cabinet de 2007 [En ligne] : http://www.tbs-sct.gc.ca/ri-qr/directive/directive01-fra.asp#_Toc162752808 (page consultée en février 2011); Consulter aussi : Directive du Cabinet de 1986. [En ligne] : http://www.pcobcp.gc.ca/index.asp?lang=fra&page=information&sub=publications&doc=legislation/part3-fra.htm (page consultée en février 2011) ; Luc Gagné, Le processus législatif et réglementaire fédéral, Cowansville, Éditions Yvon Blais, 1999, p. 346 et 347 [ciaprès Gagné - Fédéral]. Voir aussi le Règlement sur les textes réglementaires, C.R.C., c. 1509 (à jour au 9 juin 2010). [En ligne] http://www.canlii.org/fr/ca/legis/regl/crc-c-1509/derniere/crc-c-1509.html (page consultée en février 2011). 140 Ces points seront traités dans la section 2.1.3. Pour les autres exceptions, consulter le Règlement sur les textes réglementaires, id., art. 15. 141 C’est-à-dire : « Règlement, décret, ordonnance, proclamation, arrêté, règle, règlement administratif, résolution, instruction ou directive, formulaire, tarif de droits, de frais ou d’honoraires, lettres patentes, commission, mandat ou autre texte » qui n’émane pas d’une société d’État ou d’un organisme judiciaire ou parajudiciaire ou autrement prescrit différemment par la loi habilitante, id.,art. 2. 142 Pour des exemples, consulter [En ligne] : http://canada.gc.ca/depts/major/depind-fra.html (page consultée en février 2011). 143 « Le plus souvent, ce sont les agents de l’administration chargée de l’application de la loi habilitante qui prennent l’initiative des mesures réglementaires nécessaires à la mise en œuvre de cette loi, généralement à la suite des interventions des administrés intéressés ou des consultations menées auprès d’eux par l’administration. Bien entendu, l’idée à l’origine d’une mesure réglementaire peut aussi provenir d’un ministre, d’un parlementaire, d’un tribunal, d’un organisme administratif, du grand public ». Gagné – Fédéral, supra, note 67, p. 330. 144 Supra, note 66, art. 2. 79 2.1.3 Régime Les principales étapes du « processus de réglementation »145, c’est-à-dire, les étapes que doit franchir un projet de texte réglementaire avant de devenir un règlement, sont les suivantes : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. Planification du règlement Analyse de la situation et de l’impact du règlement Rédaction du projet de règlement Examen du ministère de la Justice Approbation du ministre responsable Premier examen par le Secteur des affaires réglementaires (SAR) et le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT)146 Demande de prépublication au Conseil du trésor (CT) et prépublication Mise à jour du projet de règlement Deuxième examen par le SCT-SAR Recommandation du CT pour l'approbation du gouverneur en conseil Examen du Comité mixte permanent sur l'examen de la réglementation Ces étapes sont toutes applicables au cheminement d’un règlement émanant d’une entité fédérale, y compris ceux adoptés sous l’empire de la LCPE. Nous ne commenterons cependant que celles qui revêtent une importance particulière au regard du processus d’adoption réglementaire propre à la LCPE. L’étape 1, celle de la planification du règlement, impose aux ministres l'obligation de faire connaître, au moins annuellement, l’intention du gouvernement d’adopter des règlements dans certains des domaines relevant de leur ministère. Ils doivent, à cet effet, publier un avis d’intention dans la Partie III de la Gazette officielle du Canada - Rapport sur les plans et les priorités du Budget des dépenses147 et dans le document intitulé : Projet de réglementation 145 Le processus de réglementation du gouvernement fédéral découle de l'effet combiné de la Directive du Cabinet sur la rationalisation de la réglementation [En ligne] http://www.tbs-sct.gc.ca/ri-qr/directive/directive01-fra.asp (page consultée en février 2011), de différentes lois - notamment la Loi sur les textes réglementaire, supra, note 66, ainsi que des directives ou des guides du Cabinet fédéral [En ligne] : http://www.tbs-sct.gc.ca/ri-qr/documents/list-liste-fra.asp et http://www.tbs-sct.gc.ca/riqr/documents/gfrpg-gperf/gfrpg-gperf01-fra.asp (pages consultées en juin 2010). La Directive du Cabinet sur la rationalisation de la réglementation est entrée en vigueur le 1er avril 2007 et remplace la Politique de réglementation du gouvernement du Canada (1999). Cette directive s'applique aux organismes de réglementation du gouvernement fédéral [En ligne] http://www.tbs-sct.gc.ca/ri-qr/directive/directive01-fra.asp (page consultée en février 2011) Cette section a été rédigée à partir du site du Conseil du trésor [En ligne] : http://www.pcobcp.gc.ca/index.asp?lang=fra&page=information&sub=publications&doc=legislation/part3-fra.htm (page consultée en février 2011) et de Gagné – Fédéral, supra, note 67, p. 327 et ss. et du Guide du processus de réglementation, Gouvernement du Canada, Bureau du Conseil privé, (à jour en 2007). [En ligne] http://www.tbs-sct.gc.ca/ri-qr/processguideprocessus-fra.asp (page consultée en février 2011). À consulter également : La Politique de réglementation et les Guides sur la politique et le processus du Secrétariat de la réglementation et les décrets du Bureau du Conseil privé : http://www.tbs-sct.gc.ca/ri-qr/index-fra.asp (page consultée en février 2011) La Directive du Cabinet sur la rationalisation de la réglementation vise à se conformer aux recommandations de l’OCDE. Voir à ce sujet : Rapport de l’OCDE sur la réforme de la réglementation, 1997, supra, note 30 et Examen de l’OCDE de la réforme de la réglementation, La réglementation au Canada, La capacité du gouvernement à produire des règlements de grande qualité, 2002, supra, note 30. 146 Lorsque le règlement a des incidences financières ou lorsque la loi habilitante du ministère requiert la recommandation du Conseil du trésor au gouverneur en conseil, il passe par le SCT et ensuite par le SAR ; sinon il ne passe que par le SAR. 147 Ces informations sont publiées dans la Partie III - Rapport sur les plans et les priorités du Budget des dépenses : http://www.tbs-sct.gc.ca/rpp/index-fra.asp (page consultée en juin 2010). 80 fédérale148. L’intention du gouvernement de réglementer un secteur donné peut aussi être connue en consultant le site Internet du ministère concerné. Les communiqués de presse149, la liste des consultations publiques150 et le glossaire des rapports et publications151 permettent aussi de connaître l’intention gouvernementale de réglementer152, en plus des plans, programmes et opérations du ministère. L’avis d’intention mentionne le titre du projet, un résumé explicatif (entre 10 et 15 lignes), la date prévue de publication à la Gazette officielle du Canada (généralement l'année suivante) et l'indication précise des coordonnées de la « personne ressource ». Une consultation informelle est réalisée à l’étape 2, c’est-à-dire, lors de l’analyse, par l’autorité responsable, de la situation et de l’impact du règlement. Les principaux acteurs susceptibles d’être affectés par le règlement sont consultés, sur invitation, afin que l’autorité responsable puisse comprendre les besoins du milieu. Cette consultation a pour but d’établir la portée optimale du règlement et de procéder à l’étape 3, celle de la rédaction du projet de règlement. Les fonctionnaires consultés ont mentionné que le public peut intervenir le plus efficacement sur la portée du règlement à l’étape 2, puisque les rédacteurs sont dans leur phase initiale de réflexion à son sujet. Par la suite, les modifications au règlement sont mineures, puisque sa portée est définie. Le ministère prépare, le résumé de l'étude d'impact de la réglementation (REIR) qui comprend une description du fondement, de l'objet et des modalités du règlement; un énoncé des alternatives possibles en indiquant pour quelles raisons elles n'ont pas été retenues; des précisions sur les incidences directes et indirectes en récapitulant les avantages et les coûts; des informations sur les consultations déjà engagées et leurs résultats, ainsi qu’un exposé des modalités de mise en œuvre et de respect du texte153. Ce n’est qu’après avoir franchi les étapes 4, 5 et 6 qui concernent les approbations des juristes et des financiers du gouvernement sur le projet de règlement, que la phase de la prépublication peut être envisagée. Une demande à cet effet doit alors être acheminée au Conseil du trésor (étape 7). La doctrine administrative considère que les prépublications ont notamment pour but de « fournir un préavis des projets de règlement et d’encourager la participation du public touché ». Leur Voir à cet effet: Gagné - Fédéral, supra, note 67, p. 336. Voir aussi: Gouvernement du Canada, Politique de réglementation, Bureau du Conseil privé, 1999. [En ligne] http://www.pco-bcp.gc.ca/raoics-srdc/docs/Publications/regulatory_policy_f.pdf (page consultée en juin 2010). Voir aussi, Guide du processus de réglementation, supra, note 73. 148 Gagné - Fédéral, supra, note 67, p. 334 à 339. 149 Canada, Environnement Canada. Communiqués de presse. 2010 [En ligne] http://www.ec.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=714D9AAE-1 (page consultée en juin 2010). 150 Canada, Environnement Canada. Registre environnemental de la LCPE. Consultations publiques. [En ligne] http://www.ec.gc.ca/RegistreLCPE/participation/ (page consultée en juin 2010). 151 Canada, Environnement Canada. Catalogue des publications d'Environnement Canada [En ligne] http://www.ec.gc.ca/Publications/default.asp?lang=Fr (page consultée en juin 2010). 152 Il y est indiqué le titre du projet, un résumé explicatif (entre 10 et 15 lignes), la date prévue de publication à la Gazette officielle du Canada (généralement l'année suivante) et l'indication précise des coordonnées de la « personne ressource » (adresse administrative, téléphone professionnel). 153 Gagné - Fédéral, supra, note 67, p.346. Pour connaître le contenu du résumé de l’étude d’impact de la réglementation (REIR), consulter le Guide de rédaction de la réglementation [En ligne] : http://www.tbs-sct.gc.ca/ri-qr/documents/riaswg-grrier/riaswggrrier-fra.pdf (page consultée en février 2011). Le REIR vise à l’élaboration et à l’adoption de « règlements intelligents ». Il est destiné au gouvernement et au public. 81 objectif serait aussi le suivant : « informer le public des progrès réalisés concernant les projets de règlement contenus dans les projets de l'année précédente »154. Le contenu rédactionnel des informations incluses dans la prépublication sert à mieux décrire le projet de règlement et ses impacts. La prépublication contient généralement : le titre et la description du projet155, un résumé de l'étude d'impact de la réglementation (REIR), le texte du projet, un avis informant le public que le projet ne sera soumis à l’adoption ou l’approbation définitive par l’autorité titulaire du pouvoir réglementaire qu’au terme du délai spécifié, au minimum 30 jours, les coordonnées de la personne à laquelle les commentaires doivent être adressés, de même que la date prévue de publication officielle. La prépublication du projet de règlement s’effectue dans la Partie I de la Gazette officielle du Canada et le règlement final est publié dans la Partie II de celle-ci156. Ainsi, la Partie I de la Gazette officielle du Canada permet d’informer le public des projets de règlements fédéraux. Tel que mentionné précédemment, bien que le délai de droit commun de prépublication157 soit de 30 jours, plusieurs exceptions existent. Certaines lois, notamment la LCPE, exigent un délai plus long158. De plus, l’urgence et l’imprévisibilité peuvent modifier les conditions de la prépublication. L'hypothèse de l'urgence doit être distinguée de celle de l'imprévisibilité159. Si la première tend à la réduction ou à la suppression du délai de prépublication, la seconde, constituée dès lors qu'il y a nécessité de réglementer en cours d'année sans que le projet de règlement ait pu figurer dans le document Projets de réglementation fédérale, se traduit par une recommandation d'augmenter le délai de publication préalable160. C’est seulement dans les cas de réformes majeures du projet de règlement que la publication devra s’effectuer de nouveau avec une nouvelle étude d’impact du règlement161. Dans les 30 jours suivant la prépublication, le public pourra transmettre ses commentaires à la personne ressource mentionnée dans la Gazette officielle du Canada. Comme cela a été mentionné pour le volet provincial, les commentaires peuvent être acheminés par courriel, mais aucun site Internet spécifique ne permet de les recevoir. Les commentaires seront analysés par le comité en charge de les recueillir, qui en fera un résumé à l’intention du comité responsable de 154 On évalue la pertinence de l'initiative réglementaire en consultant les intéressés (secteur privé, groupes d'intérêts, etc.). « Cette consultation permet aux personnes consultées d'exprimer leurs points de vue devant les autorités réglementaires et augmente la probabilité que ces mêmes personnes se soumettent à cette législation exécutive une fois faite »: Gagné - Fédéral, supra, note 67, à la page 330. 155 Rapport coût-avantage et objectifs visés. 156 Règlement sur les textes réglementaires, supra, note 67, art 11 et Gazette officielle du Canada, Canada, [En ligne] http://canadagazette.gc.ca/index-fra.html (page consultée en février 2011). 157 La publication préalable constitue la dernière chance pour les personnes et les groupes intéressés d'examiner la réglementation proposée et, au besoin, de la commenter. Lorsque le ministre recommande formellement au gouvernement du Canada que le projet de règlement fasse l'objet d'une publication préalable, l'examen de celle-ci se fait par le Conseil du trésor. Pour des informations relatives aux modalités de publication, au calendrier des échéances, etc., consulter le site web de la Gazette officielle du Canada. [En ligne] http://www.gazette.gc.ca/consult/consult-fra.html (page consultée en février 2011). 158 Gagné - Fédéral, supra, note 67, p.346-347. 159 Le Conseil du trésor peut, exceptionnellement s'il estime qu'il existe de bonnes raisons de le faire, accorder une exemption ou une réduction de la période de publication préalable. 160 Si la décision ministérielle de prolonger la période de publication préalable est postérieure à l'autorisation du Conseil du Trésor, les motifs de cette décision doivent paraître dans un avis publié dans la Gazette du Canada et le RÉIR final - tel qu'il paraît dans la Partie II de la Gazette officielle du Canada – doit également en témoigner. 161 Canada, Conseil du Trésor. Gérer la réglementation au Canada, Guide des Affaires réglementaires, Réforme de la réglementation et du processus réglementaire, 1996, p.13. 82 rédiger le règlement. Ce dernier évaluera leur pertinence, fera une recommandation au ministre concerné, qui procédera à l’étape 8 : Mise à jour du projet de règlement. Les consultations publiques ne sont pas obligatoires et il appartient à l’organisme ou au ministre responsable du règlement de décider de l’opportunité de tenir une telle consultation et de son étendue. Toutefois, notamment dans le cas de Santé Canada et d’Environnement Canada, les consultations publiques constituent la règle. Les experts et quelques groupes directement touchés par le règlement (industries, commerces, etc.) y sont régulièrement invités. Les Secteur des affaires réglementaires (SAR) et le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) examinent le projet de règlement révisé après la prépublication et la réponse du ministre aux commentaires recueillis à la suite de la prépublication et ils préparent ensuite le document d'information à soumettre au Conseil du trésor (CT) (étape 9). Il revient aux ministres du Conseil du trésor (CT) de prendre la décision de recommander l'approbation du projet de règlement par le gouverneur en conseil (étape 10). Le projet de règlement révisé est finalement soumis au Comité mixte permanent sur l'examen de la réglementation. Ce dernier est un comité parlementaire qui a pour fonction d'examiner tous les règlements. Il peut recommander qu'on apporte des changements au règlement. Il peut aussi faire part de certains problèmes au Parlement et proposer que le règlement soit abrogé au moyen d'une motion de rejet. Puisque le gouvernement fédéral est investi d’une compétence constitutionnelle sur les amérindiens, certains mécanismes assurent la consultation des peuples autochtones. Les gouvernements provinciaux et leurs organismes peuvent également faire des représentations; ce que le Québec n’hésite pas à faire. Puisque les intérêts des provinces ne sont souvent pas les mêmes que ceux du gouvernement fédéral, la consultation provinciale, spécialement dans des domaines de compétence liée, constitue la règle et le fédéral s’acquitte de cette tâche, même si le processus de consultation n’est pas formel. 2.2 Régime applicable à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement 2.2.1 Principe Le délai de prépublication de règlements découlant de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE) est de 60 jours et une période de consultation est obligatoire durant ce délai162. 2.2.2 Champ d’application matériel Le principe qui précède s’applique seulement aux règlements découlant de la LCPE. 162 Loi canadienne sur la protection de l'environnement, L.C. 1999, c. 33, art 54 (3) et (3.1) (à jour le 9 juin 2010) (ci-après LCPE) [En ligne] http://www.canlii.org/fr/ca/legis/lois/lc-1999-c-33/derniere/lc-1999-c-33.html (page consultée en février 2011). 83 2.2.3 Régime Sanctionnée en 1999, la LCPE définit le cadre législatif environnemental s’appliquant aux matières fédérales. Le délai de prépublication pendant lequel le public peut faire valoir ses observations ou oppositions est doublé par rapport à celui du droit commun à cause du caractère sensible des questions environnementales 163. L’étendue de la consultation est prévue à l’article 54(3) de la LCPE : Dans l’exercice des fonctions qui lui sont conférées par le paragraphe (1), le ministre propose de consulter les gouvernements provinciaux ainsi que les membres du comité qui sont des représentants de gouvernements autochtones; il peut aussi consulter tout ministère, organisme public ou peuple autochtone, tout représentant de l’industrie, des travailleurs et des municipalités ou toute personne concernée par la qualité de l’environnement. Cette disposition énonce donc que la consultation est en principe publique, c’est-à-dire qu’elle est ouverte à tous. Elle permet une consultation élargie, en conférant le droit à toute personne, groupe ou entité « concernés par la qualité de l’environnement » d’émettre des commentaires. La LCPE facilite l’accès aux documents qu’elle régit, notamment à toute la documentation relative aux consultations publiques, en établissant un registre appelé « registre de la protection de l’environnement »164. En plus de porter sur des projets de règlements, les consultations publiques peuvent avoir comme objet, des avis d’intention de règlements, des accords nationaux et internationaux165, des décrets, des projets, des lignes directrices, etc.166 163 Lorsqu'ils proposent une politique, un programme, un plan ou un règlement, les ministères et organismes fédéraux doivent tenir compte des facteurs environnementaux. Voir à ce sujet les lignes directrices découlant de la Directive du Cabinet sur le processus d'évaluation environnementale des projets de politique et de programme de 1999, [En ligne] http://www.aceeceaa.gc.ca/default.asp?lang=Fr&n=B3186435-1 (page consultée en février 2011). Les lignes directrices relatives au processus d'évaluation environnementale visent notamment à ce que l'Administration puisse intégrer les considérations environnementales dans le processus de consultation publique. Loi canadienne sur l'évaluation environnementale [ci-après LCEE], L.C. 1992, c. 37, art. 58 (3) (à jour au 9 juin 2010). [En ligne] http://www.canlii.org/fr/ca/legis/lois/lc-1992-c-37/derniere/lc-1992-c-37.html (page consultée en février 2011). Lorsqu'il établit - pour remplir sa mission de protéger l'environnement - des objectifs, des directives et des codes de pratiques, le ministre de l'Environnement "propose de consulter les gouvernements provinciaux ainsi que les membres du comité qui sont des représentants de gouvernements autochtones" et ceux-ci ont 60 jours pour accepter l'offre. Ce délai expiré, le ministre publie les objectifs, directives ou codes de pratique -- ou en donne avis -- dans la Gazette officielle du Canada et de toutes autres manières qu'il le désire: LCPE, supra, note 90, article 54(3). Comparer cet article qui laisse au ministre le loisir de consulter toutes autres personnes ou groupes de personnes, avec l'article 58(3) de la LCEE qui l'y contraint formellement en ce qui concerne les projets de lignes directrices, de codes de pratiques, de critères ou d’arrêtés établis en vertu de l'article 58 de la dite loi. 164 LCPE, supra, note 90, art 12. 165 Les accords internationaux sur l'environnement sont négociés par le gouvernement fédéral qui s'appuie sur les positions adoptées au cours de consultations menées par les gouvernements provinciaux, territoriaux et les gouvernements autochtones autonomes ainsi que les partenaires canadiens. Au Canada, le gouvernement fédéral est habilité à négocier et à conclure des accords internationaux. Il faut obtenir l'approbation du Cabinet pour signer ou ratifier un nouvel accord ou y adhérer. En général, la signature par une partie traduit son intention de ratifier l'entente de bonne foi. Habituellement, le Canada ne ratifie pas d'entente jusqu'à la mise en œuvre nationale de toutes les mesures juridiques afin de veiller à ce que l'accord soit appliqué au moment de son entrée en vigueur. Dans certains cas, on doit élaborer et présenter de nouveaux règlements en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) [LCPE (1999)] ou d'autres lois existantes afin de se conformer aux exigences de l'accord. Des consultations ont ainsi été tenues avant la ratification de accords suivants : Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone (1987) ; Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination (1989) ; Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l'immersion de déchets (1972) ; Accord entre le Canada et les 84 Les propos tenus à la section 2.1.3 (Régime), s’appliquent à la présente section. Ainsi, il est plus facile pour un citoyen ou un groupe d’exercer une influence sur un règlement, si les représentations sont faites lors de la rédaction du projet de règlement, plutôt que dans la période de consultation publique de 60 jours. En effet, cette dernière ne permet généralement que des retouches mineures. Le gouvernement n’a, de surcroît, aucune obligation de tenir compte des points de vue exprimés par la population. Ainsi, lorsqu’un projet de règlement est présenté, il est très rarement substantiellement modifié, bien qu’il soit souvent amélioré, peaufiné et mieux adapté aux réalités des différents groupes ou entités concernés. Le processus assure l’acceptabilité sociale du règlement et prévient, jusqu’à un certain point, les éventuelles difficultés d’application. 2.3 Instances parallèles 2.3.1 Régime de l’évaluation environnementale canadien Les projets susceptibles de modifier la qualité de l’environnement sont soumis à la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (LCEE)167. Cette dernière s’applique aux projets sur lesquels le gouvernement du Canada possède une compétence ou un pouvoir décisionnel, que ce soit à titre de promoteur, d’administrateur de terres, de bailleur de fonds ou d’organisme de réglementation, à l’exception de projets expressément exclus par cette loi ou pour des situations d’urgence168. L’évaluation doit être réalisée « le plus tôt possible au stade de la planification du projet, avant la prise d’une décision irrévocable » par l’autorité responsable du projet169. L’article 58(3) de la Loi prévoit que le ministre doit donner un préavis public raisonnable des projets de lignes directrices, de codes de pratique, d’accords, de critères ou d’arrêtés et de la possibilité pour quiconque de faire des observations. Ces documents doivent, de plus, être accessibles au public, une fois qu’ils sont adoptés. Ils ne doivent pas être confondus avec les projets de règlements qui sont visés par l’article 59 de la LCEE et qui sont soumis au processus décrit à la section 2.2 États-Unis d'Amérique relatif à la qualité de l'eau des Grands Lacs (1972) ; L'Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l'air (1991) ; Accord entre le Canada et les États-Unis concernant les déplacements transfrontaliers de déchets dangereux (1986) ; OCDE Décision-Recommandation du Conseil sur le respect des principes de bonnes pratiques de laboratoire (1989) ; La Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international (1998). Pour d’autres exemples, consulter [En ligne] : http://www.ec.gc.ca/lcpe-cepa/default.asp?lang=Fr&n=F6BE7154-1 (page consulté en février 2011). 166 LCPE, supra, note 90, art.13. Pour des exemples, consulter [En ligne] http://www.ec.gc.ca/RegistreLCPE/participation/ (page consultée en février 2011). En outre, le terme règlement est défini à l’article 2 de la Loi sur les textes réglementaires. 167 LCEE, supra, note 91, art 5. 168 Id., art 5, 7 et ss. et 59 c). 169 Id., art. 11. Ce régime est l’équivalent, en quelque sorte, de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement. Il s’applique uniquement à des projets concrets et non à d’autres mécanismes ouverts et/ou discrétionnaires du Ministre. L’intensité de l’évaluation dépend surtout du niveau de complexité des effets probables du projet. Par conséquent, il existe quatre types d’évaluation environnementale : l’examen préalable (y compris l’examen préalable par catégorie), l’étude approfondie, la médiation et l'évaluation par une commission d’examen. Id., art 14 et 15. 85 2.3.2 Conseil canadien des ministres de l’environnement170 Le Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME) regroupe les 14 ministres de l’Environnement des provinces et des territoires du Canada, ainsi que le ministre de l’environnement du gouvernement fédéral. Il agit comme un organisme national de concertation des décideurs publics sur des questions nationales et internationales relatives à l’environnement. Le CCME se réunit au moins une fois l’an. Les décisions sont prises par consensus et les ministres sont responsables de veiller à ce que les législatures dont ils sont issus adoptent des lois et des règlements qui reflètent l’esprit du consensus. Le CCME peut décider de tenir des séances de consultation publiques afin de recueillir les commentaires de la population sur des questions environnementales d’intérêt national171. Un groupe de travail est alors formé et ce dernier est responsable de la coordination des activités de consultation. Les consultations publiques s’étalent, de façon générale, sur deux à trois mois. Le groupe de travail peut aussi demander à des groupes d’intérêt de participer aux réunions relatives à un sujet qui les concernent et sur lequel ils peuvent apporter une contribution. Toute personne ou groupe peut faire parvenir des commentaires écrits au groupe de travail. Ce dernier analyse les commentaires écrits et il dresse un rapport pour le bénéfice du CCME. L’organisme met toute l’information dont il dispose au service des personnes et des groupes qui désirent intervenir lors de consultations publiques tenues par les gouvernements responsables de l’élaboration de normes environnementales, de nature législative, mais aussi de nature réglementaire. Le CCME a élaboré plusieurs directives et standards pancanadiens qui ont été adoptés sous forme législative ou réglementaire par l’ensemble des membres172. Le CCME constitue, sans contredit, un organisme qui joue un rôle non négligeable dans le processus d’élaboration de la réglementation environnementale. 170 Consulter : Conseil canadien des ministres en environnement [En ligne] http://www.ccme.ca/assets/pdf/gdlns_consultns_partnshps_stkhldrs_f.pdf (page consultée en février 2011). 171 Le CCME conçoit des stratégies nationales de portée très générale, par exemple, la Stratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantes) et des recommandations techniques portant sur des enjeux spécifiques, par exemple, le Code de recommandations techniques pour les systèmes de stockage de produits pétroliers : [En ligne] http://www.ccme.ca/about/index.fr.html (page consultée en février 2011). 172 Exemples de politiques adoptées : La conclusion d'une entente pour guider la coopération intergouvernementale dans le cas des évaluations environnementales requérant des autorisations des deux ordres de gouvernement; L’établissement de standards pancanadiens qui visent à protéger la santé des Canadiennes et des Canadiens en assurant une meilleure qualité de l’air; Une entente visant à interdire l'exportation en vrac d'eau provenant des bassins hydrographiques du Canada; La Politique de gestion des substances toxiques, qui prévoit une démarche coopérative et un processus multilatéral pour la désignation, l’évaluation, le tri et la gestion des substances toxiques prioritaires à l’échelle nationale; Un plan d’action national pour encourager l’économie d’eau dans les municipalités, qui préconisait une démarche cohérente axée sur l’économie d’eau, la réduction des coûts d’infrastructures et la réduction des charges de pollution. Pour d’autres exemples, consulter : [En ligne] http://www.ccme.ca/about/accomplishments.fr.html (page consultée en février 2011). 86 3. ÉLÉMENTS D'ÉVALUATION DES DISPOSITIFS173 3.1 Le consensus des acteurs À travers les entretiens, deux éléments sont apparus comme absolument légitimes, constituant une sorte de « culture du service public », partagés tant par les fonctionnaires que par les citoyens. L'un est d'ordre technique, l'autre est d'ordre éthique. 3.1.1 L’élément technique : le pragmatisme de la modestie Cet élément se rencontre surtout chez les fonctionnaires: ils indiquent, sous la forme d'une évidence, que « tous les projets de règlements sont bonifiables », dans la double préoccupation d'effectivité et d'efficacité. 3.1.2 L’élément éthique : une conception des rapports administration-administrés À plusieurs reprises, sous des formes quasi-identiques, les interlocuteurs ont mis l'accent sur le fait qu'ils « ne serait pas normal qu'un administré puisse être surpris par la publication d'un règlement ». Le consensus sur la procédure de consultation réglementaire est indéniable. Les objectifs de bonne administration et de démocratie participative se conjuguent au plan des principes, alors que la mise en oeuvre est souvent marquée par le pragmatisme, notamment sur la question des délais de prépublication, facilement extensibles si le besoin s'en fait sentir. En outre, pour les projets de règlements (ou les programmes) importants, ou qui semblent développer des oppositions résolues et argumentées, l'autorité initiatrice peut solliciter le recours à la formule de l'audience (audition) publique. 3.2 Les éléments de critique Les Administrations québécoise et canadienne - on l'a vu - se livrent à des consultations avant la phase de prépublication. Ces concertations, plus ou moins discrétionnaires, sont internes à l'Administration elle-même, et visent également des partenaires repérés, jugés particulièrement intéressés ou particulièrement utiles. De manière générale, le principe du « partenariat » fait l'objet d'une faveur particulière. Ces concertations constituant une sorte de phase de « pré-pré-publication » semblent plus intenses au niveau fédéral, utilisant parfois des techniques de psycho-sociologie relatives à l'analyse d'un problème, à la gestion des conflits d'intérêts et à la prise de décision (brainstorming, séminaires fermés). Non attachées à un « projet de projet » de règlement, mais en quelque sorte en amont, d'autres formules sont mises en oeuvre. Ainsi, un système de rencontres bi ou tri-annuel entre Administration et associations d'industriels est quasi-institutionnalisé, consistant en des échanges de vue généraux sur les politiques à promouvoir au regard des évaluations conduites. Il faut 173 Cette partie provient, presque mot pour mot, d’une étude réalisée en 1994 par le professeur Michel Prieur pour le Ministère de l’Environnement de France. L’information que l’on y trouve a été mise à jour. 87 encore faire état de la pratique des "business connexions" (qualifiés par les fonctionnaires de "grandes messes") qui réunissent les représentants d'Environnement Canada et l'ensemble des secteurs industriels (patronat et syndicat de salariés), soit près de 300 organes représentatifs. Le Ministère présente ses initiatives générales qui donnent lieu à débat. De même, Environnement Canada a des rencontres régulières avec les grandes fédérations d'associations de protection de l'environnement. A cet égard, les fonctionnaires avouent quelques difficultés tenant à la mesure de la représentativité, et à la recherche de "personnes crédibles" au sein des associations. Assez fréquemment, les associations de défense de l'environnement expriment leur réserve quant au contenu et à la portée des phases d'amont de la prépublication. Un interlocuteur évoque une "phase ténébreuse". Au final, la prépublication s'insère dans un mode d'administration générale faisant l'objet d'une politique soutenue. L'impératif affiché est de tendre à la consultation de tous, le plus en amont possible. Une importance particulière est ainsi attachée à la consultation interne à l'Administration, où il est demandé aux fonctionnaires de terrain chargé potentiellement d'appliquer la réglementation en projet de réagir sur son opportunité et la faisabilité de sa mise en oeuvre. Rares, selon les fonctionnaires et les interlocuteurs n'appartenant pas à l'Administration, sont les projets pré-publiés de quelque importance qui ne font pas l'objet de mémoires émanant du public et des organismes intermédiaires et aboutissant à une bonification du projet de règlement. Le processus peut parfois s'étaler, lorsqu'il n'y a pas urgence, sur trois années. Il est encore précisé que c'est la « culture professionnelle » des fonctionnaires qui est puissamment modifiée par le système de la pré - publication. Le principe est donné comme « très bien reçu » par les différents acteurs. Les réactions à la prépublication sont individuelles et collectives. Comme il est normal, on repère la constance de certaines « clientèles ». Il est fréquent qu'un projet suscite entre dix et soixante mémoires écrits. Quelle que soit l'importance des phases d'amont dites « ténébreuses » (elles consistent souvent en une négociation administration/industriels sur des seuils techniques), les fonctionnaires insistent sur le caractère essentiel de la prépublication. En effet, en l'absence de cette formalité, la multiplication des consultations formelles ou informelles d'amont ne satisferait pas le principe de la participation de tous, ni à celui de « bon gouvernement », en laissant constamment subsister un maître du jeu majeur : l'Administration. C'est que les consultations d'amont ne peuvent être simultanées et ont lieu de manières successives. On a alors le processus suivant: - une première consultation sur le projet A a lieu auprès de l'organe x. Le projet est bonifié donc modifié, et devient le projet B une deuxième consultation a lieu auprès de l'organe y sur le projet B, qui bonifié, devient le projet C une troisième consultation a lieu après de l'organe z sur le projet C lequel, bonifié, devient le projet D (...) : ad libitum 88 Au final, on aboutit à un projet modifié à plusieurs reprises, soit le projet N, qui peut ne correspondre en rien aux attentes des organes x et y, qui seront « surpris » par le règlement, alors qu'ils ont été officiellement associés à son élaboration. Pour pallier ce dysfonctionnement, il faudrait imaginer une circularité longue de consultations individuelles; mais qui serait lourde à administrer. En revanche, la prépublication portant sur le texte d’un ministère permet à tous (publics, organes non consultés ou consultés) de réagir. Cependant, le sentiment apparaît chez certains qu'on peut parfois engendrer un phénomène « d'inflation consultative », qui se traduit simultanément par une « lassitude » partagée par tous, et par un coût financier jugé excessif. Ces éléments expliquent le recours croissant à la « consultation-papier », qui ne connaît pas de réunions contradictoires, ni d'audiences publiques. À l'inverse, certaines associations de défense de l’environnement souhaitent une systématisation des audiences publiques relatives aux projets de règlements. CONCLUSION Notre étude a démontré que la procédure d’élaboration des règlements au niveau fédéral et québécois est perméable à une influence relative de la population. Cette dernière peut, d’une certaine manière, conseiller l’autorité responsable d’un règlement afin que soient intégrées les préoccupations des groupes concernés qui en sont issus. L’influence peut s’exercer à la suite de la prépublication du projet de règlement ou préalablement à celle-ci, lors de consultations ciblées par l’autorité responsable du règlement. Cette dernière voie semble donner des résultats plus probants, compte tenu de l’état d’esprit des concepteurs du règlement à ce stade. Ils sont, en effet, réceptifs à des commentaires, puisque leur réflexion porte, avant tout, sur le choix du type d’intervention réglementaire le plus opportun. Les consultations formelles ou informelles, sur invitation, semblent être le meilleur moyen d’influencer le sort des textes réglementaires. Les consultations publiques, quant à elles, facilitent l’acceptation sociale du projet de règlement. PERSONNES RESSOURCES CONSULTEES Assemblée nationale du Québec Henley, Dany. Demande d’information sur le processus consultatif aux Commissions de l’Assemblée nationale. Secrétaire à la Commission permanente des transports et de l’environnement : Édifice Pamphile-Le May 1035, rue des Parlementaires, 3e étage, Bureau 3.15, Québec (Québec) G1A 1A3 Téléphone : 1-418 643-2722 ou 1 866 députés (337-8837) Processus réglementaire au Québec et LQE Maranda, Yvon. Demande d’information sur le processus consultatif de la LQE et au Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Chef du Service de la gestion intégrée de l’eau et Direction des politiques de l’eau : 89 Édifice Marie-Guyart 675, boulevard René-Lévesque Est, 8e étage, boîte 42, Québec (Québec) G1R 5V7 Téléphone : 418 521-3885, poste 4117 Courrier électronique : [email protected] Bureaux de la Régie de l’Énergie. Demande d’information sur le processus consultatif à la Régie de l’Énergie. Service des communications : Région de Montréal Tour de la Bourse, 800, Place Victoria, Bureau 2.55 Montréal (Québec) H4Z 1A2 Téléphone : 514 873-2452 Bureau d’audiences publiques sur l’Environnement. Demande d’information sur le processus consultatif au BAPE. Bureau du secrétariat des commissaires : Édifice Marie-Guyart, 29e étage 675, boulevard René-Lévesque Est, Québec (Québec), G1R 5V7 Téléphone : 418 521-3830 ou 1 800 561-1616 Informations également recueillies au : [En ligne] http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/participer/ (page consultée en juin 2010) et Centre d'information : Téléphone : (418) 643-7447 (sans frais) : 1 800 463-4732 Courriel : [email protected] Chambre des Communes et Sénat du Canada Desforges, Guyanne L. Demande d’information sur le processus consultatif aux Commissions de la Chambre des Communes. Greffière du Comité de l’environnement et du développement durable de la Chambre des Communes et du Sénat : Tél. : 613-992-5023 131, rue Queen, sixième étage Chambre des communes Ottawa (Ontario) K1A 0A6 Canada Courriel : [email protected] Processus réglementaire au Canada et à LCPE Pernier, Yannick. Demande d’information sur le processus consultatif de la LCPE et des autres lois environnementales. Direction des affaires réglementaires à Environnement Canada : Tél. : 1-819-934-4152 90 Lindsay, Fedoto et Bethune. Demande d’information sur le processus consultatif de la LCPE et des autres lois environnementales. Direction des affaires réglementaires à Environnement Canada : Tel. : 1-819-953-1652 et 1-819-953-2599 Informathèque Place Vincent Massey, 8e étage 351, boulevard St-Joseph, Gatineau (Québec) K1A 0H3 Téléphone : (819) 997-2800 ou 1-800-668-6767 Courriel : [email protected] Agence canadienne d'évaluation environnementale. Demande d’information sur le processus consultatif de la LCEE. Service des communications : 22e étage, Place Bell 160, rue Elgin, Ottawa (Ontario) K1A 0H3 Tél. : 613-957-0700, Numéro sans frais : 1-866-582-1884 Groupes environnementaux Bourke, Phil. Demande d’information sur le processus consultatif du provincial pour la LQE, la LRE et le BAPE. Directeur du Regroupement national québécois des Conseils régionaux en environnement : Tél. : 1-514-861-7022 Morantz, Matthew. Demande d’information sur le processus consultatif au fédéral. Directeur de Making Waves, Montréal : Tél.: 1-888-530-5618 x 101 Courriel: [email protected] Darier, Éric. Demande d’information sur le processus consultatif au fédéral. Directeur de Greenpeace, Montréal. 454 Laurier Est, 3e étage, Montréal, Québec, H2J 1E7 Téléphone: 514-933-0021 91 ANNEXE 1 Tableau reproduit à partir de la source suivante : Pierre Issalys et Denis Lemieux, L’action gouvernementale, Précis de droit des institutions administratives, Cowansville, 3e ed., Éditions Yvon Blais, 2009, p. 566. L’action gouvernementale LE PROCESSUS RÉGLEMENTAIRE Québécois ANNONCE DU PROJET • Rapports sur les plans et priorités ÉLABORATION DU PROJET DOCE 31.1 + Ann. B DOCE 27 + Ann. A LR 1 DOCE 30 • • • • Fédéral PR PR DBCP DBCP Étude d’impact Mémoire Projet de règlement Projet de décret LR 4 à 7 EXAMEN DU PROJET LTR 3 et 4 DOCE ch. 1, IV, VI et VII ADOPTION DU PRINCIPE DU PROJET DBCP LR 8 à 14 PUBLICATION DU PROJET PR • Observation du public • Modification éventuelle du projet DH LR 15 et 16 ADOPTION DU RÈGLEMENT Par décret DH + ENREGISTREMENT PUBLICATION DU RÈGLEMENT LTR 5 et 6 LTR 10 et 11 LR 17 à 19 ENTRÉE EN RÈGLEMENT VIGUEUR DU LTR 9 LIF 6 LR 21 à 24 CONTRÔLE PARLEMENTAIRE RÈGLEMENT DU LTR 19 DOCE 31.2 + Ann. B RÉVISION DE LA RÉGLEMENTATION DRR 92 LR : Loi sur les règlements DOCE : Décret sur l’organisation et le Fonctionnement du Conseil exécutif réglementation DH : Dispositions habilitantes LTR : Loi sur les textes réglementaires LIF : Loi d’interprétation DRR : Directive sur la rationalisation de DH : Dispositions habilitantes DBCP : Directives du Bureau du Conseil Privé * Valable pour les règlements pris ou approuvés par le gouvernement (Québec) et le gouverneur en conseil (fédér 93 ANNEXE 2 1) Loi constitutionnelle de 1867 2) Loi sur les règlements 3) Loi sur les compétences municipales 4) Loi sur la qualité de l'environnement 5) Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement 6) Loi sur les cités et villes 7) Loi sur l'aménagement et l'urbanisme 8) Loi sur les textes réglementaires 9) Règlement sur les textes réglementaires 10) Loi d’interprétation (fédérale) 11) Loi canadienne sur l’évaluation environnementale 12) Loi canadienne sur la protection de l’environnement 1) Loi constitutionnelle de 1867 Référence : Loi constitutionnelle de 1867 (R.-U.), 30 & 31 Vict., c. 3 VI. DISTRIBUTIO N DES POUVOIRS LÉGISLATIFS POUVOIRS DU PARLEMENT Autorité législative parlement Canada 91. du du Il sera loisible à la Reine, de l'avis et du consentement du Sénat et de la Chambre des Communes, de faire des lois pour la paix, l'ordre et le bon gouvernement du Canada, relativement à toutes les matières ne tombant pas dans les catégories de sujets par la présente loi exclusivement assignés aux législatures des provinces; mais, pour plus de garantie, sans toutefois restreindre la généralité des termes ci-haut employés dans le présent article, il est par la présente déclaré que (nonobstant toute disposition contraire énoncée dans la présente loi) l'autorité législative exclusive du parlement du Canada s'étend à toutes les matières tombant dans les catégories de sujets ci-dessous énumérés, savoir: 1. Abrogé. 1A. La dette et la propriété publiques. 2. La réglementation du trafic et du commerce. 2A. L'assurance-chômage. 3. Le prélèvement de deniers par tous modes ou systèmes de taxation. 4. L'emprunt de deniers sur le crédit public. 5. Le service postal. 6. Le recensement et les statistiques. 7. La milice, le service militaire et le service naval, et la défense du pays. 8. La fixation et le paiement des salaires et honoraires des officiers civils et autres du gouvernement du Canada. 9. Les amarques, les bouées, les phares et l'île de Sable. 10. La navigation et les bâtiments ou navires (shipping). 95 11. La quarantaine et l'établissement et maintien des hôpitaux de marine. 12. Les pêcheries des côtes de la mer et de l'intérieur. 13. Les passages d'eau (ferries) entre une province et tout pays britannique ou étranger, ou entre deux provinces. 14. Le cours monétaire et le monnayage. 15. Les banques, l'incorporation des banques et l'émission du papier-monnaie. 16. Les caisses d'épargne. 17. Les poids et mesures. 18. Les lettres de change et les billets promissoires. 19. L'intérêt de l'argent. 20. Les offres légales. 21. La banqueroute et la faillite. 22. Les brevets d'invention et de découverte. 23. Les droits d'auteur. 24. Les Indiens et les terres réservées pour les Indiens. 25. La naturalisation et les aubains. 26. Le mariage et le divorce. 27. La loi criminelle, sauf la constitution des tribunaux de juridiction criminelle, mais y compris la procédure en matière criminelle. 28. L'établissement, le maintien, et l'administration des pénitenciers. 29. Les catégories de sujets expressément exceptés dans l'énumération des catégories de sujets exclusivement assignés par la présente loi aux législatures des provinces. Et aucune des matières énoncées dans les catégories de sujets énumérés dans le présent article ne sera réputée tomber dans la catégorie des matières d'une nature locale ou privée comprises dans l'énumération des catégories de sujets exclusivement assignés par la présente loi aux législatures des provinces. POUVOIRS EXCLUSIFS PROVINCIALES Sujets soumis au 92. DES LÉGISLATURES Dans chaque province la législature pourra exclusivement faire 96 contrôle exclusif de la législation provinciale des lois relatives aux matières tombant dans les catégories de sujets ci-dessous énumérés, savoir: 1. Abrogé. 2. La taxation directe dans les limites de la province, dans le but de prélever un revenu pour des objets provinciaux; 3. Les emprunts de deniers sur le seul crédit de la province; 4. La création et la tenure des charges provinciales, et la nomination et le paiement des officiers provinciaux; 5. L'administration et la vente des terres publiques appartenant à la province, et des bois et forêts qui s'y trouvent; 6. L'établissement, l'entretien et l'administration des prisons publiques et des maisons de réforme dans la province; 7. L'établissement, l'entretien et l'administration des hôpitaux, asiles, institutions et hospices de charité dans la province, autres que les hôpitaux de marine; 8. Les institutions municipales dans la province; 9. Les licences de boutiques, de cabarets, d'auberges, d'encanteurs et autres licences, dans le but de prélever un revenu pour des objets provinciaux, locaux, ou municipaux; 10. Les travaux et entreprises d'une nature locale, autres que ceux énumérés dans les catégories suivantes: (a) Lignes de bateaux à vapeur ou autres bâtiments, chemins de fer, canaux, télégraphes et autres travaux et entreprises reliant la province à une autre ou à d'autres provinces, ou s'étendant au-delà des limites de la province; (b) Lignes de bateaux à vapeur entre la province et tout pays dépendant de l'empire britannique ou tout pays étranger; (c) Les travaux qui, bien qu'entièrement situés dans la province, seront avant ou après leur exécution déclarés par le parlement du Canada être pour l'avantage général du Canada, ou pour l'avantage de deux ou d'un plus grand nombre des provinces; 11. L'incorporation des compagnies pour des 97 12. 13. 14. 15. 16. objets provinciaux; La célébration du mariage dans la province; La propriété et les droits civils dans la province; L'administration de la justice dans la province, y compris la création, le maintien et l'organisation de tribunaux de justice pour la province, ayant juridiction civile et criminelle, y compris la procédure en matières civiles dans ces tribunaux; L'infliction de punitions par voie d'amende, pénalité, ou emprisonnement, dans le but de faire exécuter toute loi de la province décrétée au sujet des matières tombant dans aucune des catégories de sujets énumérés dans le présent article; Généralement toutes les matières d'une nature purement locale ou privée dans la province. RESSOURCES NATURELLES NON RENOUVELABLES, RESSOURCES FORESTIÈRES ET ÉNERGIE ÉLECTRIQUE Compétence provinciale Exportation hors des provinces 92A. (1) La législature de chaque province a compétence exclusive pour légiférer dans les domaines suivants : (a) prospection des ressources naturelles non renouvelables de la province; (b) exploitation, conservation et gestion des ressources naturelles non renouvelables et des ressources forestières de la province, y compris leur rythme de production primaire; (c) aménagement, conservation et gestion des emplacements et des installations de la province destinés à la production d'énergie électrique. (2) La législature de chaque province a compétence pour légiférer en ce qui concerne l'exportation, hors de la province, à destination d'une autre partie du Canada, de la production primaire tirée des ressources naturelles non renouvelables et des ressources forestières de la province, ainsi que de la production d'énergie électrique de la province, sous réserve de ne pas 98 adopter de lois autorisant ou prévoyant des disparités de prix ou des disparités dans les exportations destinées à une autre partie du Canada. Pouvoir Parlement du (3) Le paragraphe (2) ne porte pas atteinte au pouvoir du Parlement de légiférer dans les domaines visés à ce paragraphe, les dispositions d'une loi du Parlement adoptée dans ces domaines l'emportant sur les dispositions incompatibles d'une loi provinciale. Taxation ressources des (4) La législature de chaque province a compétence pour prélever des sommes d'argent par tout mode ou système de taxation : (a) des ressources naturelles non renouvelables et des ressources forestières de la province, ainsi que de la production primaire qui en est tirée; (b) des emplacements et des installations de la province destinés à la production d'énergie électrique, ainsi que de cette production même. Cette compétence peut s'exercer indépendamment du fait que la production en cause soit ou non, en totalité ou en partie, exportée hors de la province, mais les lois adoptées dans ces domaines ne peuvent autoriser ou prévoir une taxation qui établisse une distinction entre la production exportée à destination d'une autre partie du Canada et la production non exportée hors de la province. «Production primaire» (5) L'expression «production primaire» a le sens qui lui est donné dans la sixième annexe. Pouvoirs ou droits existants (6) Les paragraphes (1) à (5) ne portent pas atteinte aux pouvoirs ou droits détenus par la législature ou le gouvernement d'une province lors de l'entrée en vigueur du présent article. (…) Uniformité des lois dans trois provinces UNIFORMITÉ DES LOIS DANS ONTARIO, LA NOUVELLE-ÉCOSSE ET LE NOUVEAU-BRUNSWICK 94. Nonobstant toute disposition contraire énoncée dans la présente 99 loi, le parlement du Canada pourra adopter des mesures à l'effet de pourvoir à l'uniformité de toutes les lois ou de parties des lois relatives à la propriété et aux droits civils dans Ontario, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, et de la procédure dans tous les tribunaux ou aucun des tribunaux de ces trois provinces; et depuis et après la passation de toute loi à cet effet, le pouvoir du parlement du Canada de décréter des lois relatives aux sujets énoncés dans telles lois, sera illimité, nonobstant toute chose au contraire dans la présente loi; mais toute loi du parlement du Canada pourvoyant à cette uniformité n'aura d'effet dans une province qu'après avoir été adoptée et décrétée par la législature de cette province. Législation concernant les pensions de vieillesse et les prestations additionnelles PENSIONS DE VIEILLESSE 94A. Pouvoir concurrent de décréter des lois au sujet de l'agriculture, etc. Le Parlement du Canada peut légiférer sur les pensions de vieillesse et prestations additionnelles, y compris des prestations aux survivants et aux invalides sans égard à leur âge, mais aucune loi ainsi édictée ne doit porter atteinte à l'application de quelque loi présente ou future d'une législature provinciale en ces matières. AGRICULTURE ET IMMIGRATION 95. Dans chaque province, la législature pourra faire des lois relatives à l'agriculture et à l'immigration dans cette province; et il est par la présente déclaré que le parlement du Canada pourra de temps à autre faire des lois relatives à l'agriculture et à l'immigration dans toutes les provinces ou aucune d'elles en particulier; et toute loi de la législature d'une province relative à l'agriculture ou à l'immigration n'y aura d'effet qu'aussi longtemps et que tant qu'elle ne sera incompatible avec aucune des lois du parlement du Canada. 100 2) LOI SUR LES REGLEMENTS L.R.Q., SECTION DÉFINITIONS ET APPLICATION DE LA LOI chapitre R-18.1 I 1. Dans la présente loi, on entend par: «projet de règlement»: le texte qu'une autorité veut édicter comme règlement, lorsque la loi n'en exige pas l'approbation par une autre autorité, ou, dans le cas contraire, le texte qui doit être soumis pour approbation; «règlement»: un acte normatif, de caractère général et impersonnel, édicté en vertu d'une loi et qui, lorsqu'il est en vigueur, a force de loi. 1986, c. 22, a. 1. 2. La présente loi s'applique à tout projet de règlement et à tout règlement qui peut être édicté ou approuvé par le gouvernement, le Conseil du trésor, un ministre ou un organisme dont le gouvernement ou un ministre nomme la majorité des membres, dont la loi ordonne que le personnel soit nommé suivant la Loi sur la fonction publique (chapitre F-3.1.1) ou dont le fonds social fait partie pour moitié ou plus du domaine de l'État. 1986, c. 22, a. 2; 1999, c. 40, a. 256; 2000, c. 8, a. 242. 3. La présente loi ne s'applique pas: 1° aux projets de règlement ni aux règlements portant sur la régie interne, sur l'exercice d'un pouvoir d'emprunt ou sur la gestion de ressources humaines, y compris l'ensemble des conditions de travail des employés nommés selon la Loi sur la fonction publique (chapitre F3.1.1) et celles du personnel des établissements ou organismes visés aux paragraphes 3°, 3.1° et 4° ainsi qu'à l'article 2; 2° aux projets de règlement ni aux règlements des municipalités ou d'un organisme qui peut les édicter à leur place, ni à ceux des organismes mandataires de ces municipalités, ni à ceux des organismes supramunicipaux au sens de la Loi sur le régime de retraite des élus municipaux (chapitre R-9.3), ni à ceux de l'Administration régionale Kativik; 3° aux projets de règlement ni aux règlements des commissions scolaires, ni à ceux des collèges d'enseignement général et professionnel, ni à ceux des organismes institués en vertu de la Loi sur l'Université du Québec (chapitre U-1); 3.0.1° aux projets de règlement ni aux règlements du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec; 3.1° aux projets de règlement ni aux règlements des établissements au sens de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2), ni à ceux des agences de la santé et des services sociaux visées par cette loi; 101 4° aux projets de règlement ni aux règlements des établissements au sens de la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris (chapitre S-5), ni à ceux des conseils régionaux de santé et de services sociaux constitués en vertu de cette loi; 5° aux projets de règles ni aux règles de pratique des tribunaux judiciaires; 6° aux projets de règlement ni aux règlements que le gouvernement peut déterminer par décret. 1986, c. 22, a. 3; 1988, c. 85, a. 98; 1992, c. 21, a. 297; 1992, c. 57, a. 691; 1994, c. 2, a. 80; 1994, c. 23, a. 23; 2000, c. 8, a. 242; 2005, c. 32, a. 308. SECTION EXAMEN DES PROJETS DE RÈGLEMENT II 4. Tout projet de règlement doit être transmis, pour examen, au ministre de la Justice ou à une personne qu'il désigne par l'autorité qui veut l'édicter ou, dans le cas d'un texte qui doit être soumis pour approbation, par celle qui doit l'approuver. 1986, c. 22, a. 4. 5. L'examen porte sur: 1° la légalité du projet de règlement transmis; 2° l'harmonisation du projet avec les lois et les règlements en vigueur; 3° la conformité juridique du projet avec le but recherché; 4° la cohérence des dispositions du projet; 5° la qualité de la rédaction du projet. 1986, c. 22, a. 5. 6. Dès que l'examen du projet de règlement est terminé, un avis motivé est donné à l'autorité qui a transmis le projet. 1986, c. 22, a. 6. 7. Le projet de règlement pour lequel un avis a été donné doit être transmis de nouveau, pour examen, s'il est par la suite modifié autrement que pour faire suite à cet avis. 1986, c. 22, a. 7. SECTION PUBLICATION DES PROJETS DE RÈGLEMENT III 8. Tout projet de règlement est publié à la Gazette officielle du Québec. 102 1986, c. 22, a. 8. 9. L'article 8 n'a pas pour effet de rendre obligatoire la publication à la Gazette officielle du Québec d'un texte auquel renvoie un projet de règlement. 1986, c. 22, a. 9. 10. Un projet de règlement publié à la Gazette officielle du Québec est accompagné d'un avis qui indique notamment le délai avant l'expiration duquel le projet ne pourra être édicté ou soumis pour approbation et le fait que tout intéressé peut, durant ce délai, transmettre des commentaires à la personne qui y est désignée. 1986, c. 22, a. 10. 11. Un projet de règlement ne peut être édicté ou soumis pour approbation avant l'expiration d'un délai de 45 jours à compter de sa publication à la Gazette officielle du Québec ou avant l'expiration du délai mentionné dans l'avis qui l'accompagne ou dans la loi en vertu de laquelle le projet peut être édicté ou approuvé lorsque cet avis ou cette loi prévoit un délai plus long. 1986, c. 22, a. 11. 12. Un projet de règlement peut être édicté ou approuvé à l'expiration d'un délai plus court que celui qui lui est applicable ou sans avoir fait l'objet d'une publication, lorsque l'autorité qui l'édicte ou l'approuve est d'avis qu'un motif prévu par la loi en vertu de laquelle le projet peut être édicté ou approuvé ou que l'un des motifs suivants le justifie: 1° l'urgence de la situation l'impose; 2° le projet vise à établir, modifier ou abroger des normes de nature fiscale. 1986, c. 22, a. 12. 13. Le motif justifiant un délai de publication plus court doit être publié avec le projet de règlement et celui justifiant l'absence d'une telle publication doit être publié avec le règlement. 1986, c. 22, a. 13. 14. Un projet de règlement peut être modifié après sa publication sans qu'il soit nécessaire de le publier de nouveau. 1986, c. 22, a. 14. SECTION PUBLICATION ET ENTRÉE EN VIGUEUR DES RÈGLEMENTS IV 15. Tout règlement est publié à la Gazette officielle du Québec. 1986, c. 22, a. 15. 103 16. L'article 15 n'a pas pour effet de rendre obligatoire la publication à la Gazette officielle du Québec d'un texte auquel renvoie un règlement. Toutefois, une personne ne peut être condamnée pour une infraction commise à l'encontre d'un texte non publié à la Gazette officielle du Québec et auquel renvoie un règlement, à moins qu'il ne soit prouvé que ce texte a été autrement publié et que les personnes susceptibles d'être visées par celui-ci pouvaient en prendre connaissance avant la commission de l'infraction. 1986, c. 22, a. 16. 17. Un règlement entre en vigueur le quinzième jour qui suit la date de sa publication à la Gazette officielle du Québec ou à une date ultérieure qu'indique le règlement ou la loi en vertu de laquelle le règlement est édicté ou approuvé. 1986, c. 22, a. 17. 18. Un règlement peut entrer en vigueur dès la date de sa publication à la Gazette officielle du Québec ou entre celle-ci et celle applicable en vertu de l'article 17, lorsque l'autorité qui l'a édicté ou approuvé est d'avis qu'un motif prévu par la loi en vertu de laquelle le règlement peut être édicté ou approuvé ou que l'un des motifs suivants le justifie: 1° l'urgence de la situation l'impose; 2° le règlement établit, modifie ou abroge des normes de nature fiscale. Le motif justifiant une telle entrée en vigueur doit être publié avec le règlement. 1986, c. 22, a. 18. 19. Lorsqu'un règlement entre en vigueur conformément à l'article 18, une personne ne peut être condamnée pour une infraction commise à l'encontre de ce règlement entre la date d'entrée en vigueur et le quinzième jour qui suit celle de sa publication à la Gazette officielle du Québec, à moins qu'il ne soit prouvé que les personnes susceptibles d'être visées par le règlement pouvaient en prendre connaissance avant la commission de l'infraction. 1986, c. 22, a. 19. 20. Toute personne est tenue de prendre connaissance des règlements publiés à la Gazette officielle du Québec et il n'est pas nécessaire de les plaider spécialement. 1986, c. 22, a. 20. SECTION DÉSAVEU DES RÈGLEMENTS V 21. L'Assemblée nationale peut, conformément à ses règles de procédure, désavouer par vote tout règlement ou toute disposition d'un règlement. 1986, c. 22, a. 21. 104 22. Le secrétaire général de l'Assemblée nationale fait publier sans délai à la Gazette officielle du Québec un avis annonçant qu'un règlement ou, le cas échéant, l'une de ses dispositions a été désavoué et indiquant la date du désaveu. Toute personne est tenue de prendre connaissance de l'avis ainsi publié et il n'est pas nécessaire de la plaider spécialement. 1986, c. 22, a. 22. 23. Le désaveu d'un règlement ou de l'une de ses dispositions prend effet le jour de l'adoption de la motion de désaveu ou à une date ultérieure qu'indique la motion. 1986, c. 22, a. 23. 24. Le désaveu d'un règlement ou de l'une de ses dispositions a les mêmes effets que ceux de l'abrogation d'un règlement. 1986, c. 22, a. 24. SECTION DISPOSITIONS FINALES VI 25. Le défaut de respecter une obligation prévue par la présente loi n'invalide un règlement que s'il s'agit d'une obligation visée soit à l'un ou l'autre des articles 8, 10, 13 ou 15, soit au deuxième alinéa de l'article 18. 1986, c. 22, a. 25. 26. Les articles 1 à 25 ont préséance sur toute disposition d'une loi générale ou spéciale sanctionnée avant le 1er septembre 1986 et qui leur est incompatible. Toutefois, une disposition d'une loi sanctionnée avant le 1er septembre 1986 a préséance sur l'article 8 si elle prévoit expressément qu'un projet de règlement peut être édicté ou approuvé sans faire l'objet d'une publication à la Gazette officielle du Québec. 1986, c. 22, a. 26. 27. La présente loi n'empêche pas un règlement de prendre effet avant la date de sa publication à la Gazette officielle du Québec, lorsque le prévoit expressément la loi en vertu de laquelle il est édicté ou approuvé. 1986, c. 22, a. 27. 28. (Modification intégrée au c. A-2.1, a. 131). 1986, c. 22, a. 28. 29. (Modification intégrée au c. A-2.1, a. 157). 1986, c. 22, a. 29. 105 30. (Modification intégrée au c. I-16, a. 13). 1986, c. 22, a. 30. 31. Les articles 1 à 19, 25, 28 et 29 ne s'appliquent pas aux règlements édictés avant le 1er septembre 1986. Ils ne s'appliquent pas non plus aux projets de règlement transmis à cette date pour publication à la Gazette officielle du Québec. 1986, c. 22, a. 31. 32. À l'exception de la section V, le ministre de la Justice est responsable de l'application de la présente loi. 1986, c. 22, a. 32. 33. (Omis). 1986, c. 22, a. 33. 106 3) LOI SUR LES COMPETENCES MUNICIPALES L.R.Q., chapitre C-47.1 TITRE CHAMP D'APPLICATION ET INTERPRÉTATION I 1. La présente loi s'applique aux municipalités locales et aux municipalités régionales de comté, à l'exception des villages nordiques, cris ou naskapi. 2005, c. 6, a. 1. 2. Les dispositions de la présente loi accordent aux municipalités des pouvoirs leur permettant de répondre aux besoins municipaux, divers et évolutifs, dans l'intérêt de leur population. Elles ne doivent pas s'interpréter de façon littérale ou restrictive. 2005, c. 6, a. 2. 3. Toute disposition d'un règlement d'une municipalité adopté en vertu de la présente loi, inconciliable avec celle d'une loi ou d'un règlement du gouvernement ou d'un de ses ministres, est inopérante. 2005, c. 6, a. 3. TITRE LES COMPÉTENCES D'UNE MUNICIPALITÉ LOCALE CHAPITRE GÉNÉRALITÉS II I 4. En outre des compétences qui lui sont conférées par d'autres lois, toute municipalité locale a compétence dans les domaines suivants : 1° la culture, les loisirs, les activités communautaires et les parcs ; 2° le développement économique local, dans la mesure prévue au chapitre III ; 3° la production d'énergie et les systèmes communautaires de télécommunication ; 4° l'environnement ; 5° la salubrité ; 6° les nuisances ; 7° la sécurité ; 8° le transport. 107 Elle peut adopter toute mesure non réglementaire dans les domaines prévus au premier alinéa ainsi qu'en matière de services de garde à l'enfance. Néanmoins, une municipalité locale ne peut déléguer un pouvoir dans ces domaines que dans la mesure prévue par la loi. 2005, c. 6, a. 4; 2005, c. 28, a. 177. CHAPITRE ÉNERGIE ET TÉLÉCOMMUNICATIONS IV 14. Toute municipalité locale peut, par règlement, régir l'utilisation de l'énergie qu'elle produit. 2005, c. 6, a. 14. CHAPITRE ENVIRONNEMENT SECTION GÉNÉRALITÉS V I 19. Toute municipalité locale peut adopter des règlements en matière d'environnement. 2005, c. 6, a. 19. 25.1. Toute municipalité locale peut, aux frais du propriétaire de l'immeuble, installer, entretenir tout système de traitement des eaux usées d'une résidence isolée au sens du Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (R.R.Q., 1981, chapitre Q-2, r. 8) ou le rendre conforme à ce règlement. Elle peut aussi procéder à la vidange des fosses septiques de tout autre immeuble. Pour l'application du premier alinéa, les deuxième et troisième alinéas de l'article 95 s'appliquent compte tenu des adaptations nécessaires. 2007, c. 10, a. 7; 2007, c. 33, a. 1. 26. Toute municipalité locale peut, à l'extérieur de son territoire, exercer sa compétence en matière d'alimentation en eau et d'égout afin de desservir son territoire. Les règlements adoptés en vertu de l'article 19 s'appliquent au propriétaire ou à l'occupant d'un immeuble desservi par la municipalité hors de son territoire en vertu d'une entente intermunicipale. 2005, c. 6, a. 26. § 2. — Alimentation en eau 26.1. Si une personne n'effectue pas les travaux qui lui sont imposés par une disposition d'un règlement adopté en vertu de l'article 19 relativement à la protection d'une source d'alimentation en eau potable, la municipalité peut, en cas d'urgence, les effectuer aux frais de cette personne. 108 2006, c. 60, a. 60. CHAPITRE SALUBRITÉ VI 55. Toute municipalité locale peut adopter des règlements en matière de salubrité. Malgré toute disposition d'une loi particulière, un règlement adopté en vertu du premier alinéa ne peut porter sur les matières visées par la Loi sur les produits alimentaires (chapitre P-29). 2005, c. 6, a. 55. 56. Lorsque le propriétaire ou l'occupant d'un immeuble est déclaré coupable d'une infraction à un règlement relatif à la salubrité, un juge peut, en plus d'imposer toute autre peine, ordonner au contrevenant de faire disparaître la cause d'insalubrité dans un délai qu'il détermine ou de faire les travaux nécessaires pour empêcher qu'elle ne se manifeste à nouveau. À défaut par cette personne de s'exécuter dans ce délai, la cause d'insalubrité peut être enlevée par la municipalité aux frais de cette personne. Un préavis de la demande d'ordonnance doit être donné par le poursuivant à la personne que l'ordonnance pourrait obliger à enlever la cause d'insalubrité, sauf si ces parties sont en présence du juge. 2005, c. 6, a. 56. 57. Lorsque la municipalité constate une cause d'insalubrité relative à un immeuble, elle peut faire parvenir une mise en demeure au propriétaire ou à l'occupant de l'immeuble, lui enjoignant dans un délai qu'elle détermine de la faire disparaître ou de faire les travaux nécessaires pour empêcher qu'elle ne se manifeste à nouveau. 2005, c. 6, a. 57. 58. Si le propriétaire ou l'occupant de l'immeuble ne se conforme pas à la mise en demeure donnée en application de l'article 57 dans le délai qui y est mentionné, un juge de la Cour supérieure siégeant dans le district où l'immeuble est situé peut, sur requête présentée même en cours d'instance, lui enjoindre de prendre les mesures requises pour faire disparaître la cause d'insalubrité dans un délai qu'il détermine ou empêcher qu'elle ne se manifeste à nouveau, et ordonner qu'à défaut de ce faire la municipalité pourra elle-même prendre les mesures requises aux frais du propriétaire ou de l'occupant. Lorsque le propriétaire et l'occupant de l'immeuble sont inconnus, introuvables ou incertains, le juge peut autoriser la municipalité à prendre sur-le-champ les mesures requises pour remédier à la situation et à en réclamer éventuellement le coût au propriétaire ou à l'occupant. 2005, c. 6, a. 58. CHAPITRE NUISANCES VII 59. Toute municipalité locale peut adopter des règlements relatifs aux nuisances. 109 2005, c. 6, a. 59. 60. L'article 56 s'applique, compte tenu des adaptations nécessaires, à une infraction commise à l'encontre d'un règlement adopté en vertu de l'article 59. 2005, c. 6, a. 60. 61. Lorsque la municipalité constate une nuisance relative à un immeuble, les articles 57 et 58 s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires. 2005, c. 6, a. 61. CHAPITRE SÉCURITÉ VIII 62. Une municipalité locale peut adopter des règlements en matière de sécurité. La municipalité peut procéder à l'enlèvement d'un obstacle sur le domaine public aux frais de toute personne qui ne se conforme pas à un règlement de la municipalité à cet effet. 2005, c. 6, a. 62. CHAPITRE AUTRES POUVOIRS X 85. En outre des pouvoirs réglementaires prévus à la présente loi, toute municipalité locale peut adopter tout règlement pour assurer la paix, l'ordre, le bon gouvernement et le bien-être général de sa population. 2005, c. 6, a. 85. 99. Toute municipalité régionale de comté peut réglementer toute matière de nature régionale relative à la population de son territoire qui n'est pas autrement régie. 2005, c. 6, a. 99. CHAPITRE III COMPÉTENCES EXCLUSIVES D'UNE MUNICIPALITÉ RÉGIONALE DE COMTÉ SECTION COURS D'EAU ET LACS I § 1. — Cours d'eau 103. Toute municipalité régionale de comté a compétence à l'égard des cours d'eau à débit régulier ou intermittent, y compris ceux qui ont été créés ou modifiés par une intervention humaine, à l'exception: 1° de tout cours d'eau ou portion de cours d'eau que le gouvernement détermine, après consultation du ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, par 110 décret qui entre en vigueur à la date de sa publication à la Gazette officielle du Québec ou à toute date ultérieure qui y est indiquée; 2° d'un fossé de voie publique ou privée; 3° d'un fossé mitoyen au sens de l'article 1002 du Code civil; 4° d'un fossé de drainage qui satisfait aux exigences suivantes: a) utilisé aux seules fins de drainage et d'irrigation; b) qui n'existe qu'en raison d'une intervention humaine; c) dont la superficie du bassin versant est inférieure à 100 hectares. La portion d'un cours d'eau qui sert de fossé demeure de la compétence de la municipalité régionale de comté. 2005, c. 6, a. 103; 2006, c. 31, a. 121. 104. Toute municipalité régionale de comté peut adopter des règlements pour régir toute matière relative à l'écoulement des eaux d'un cours d'eau, y compris les traverses, les obstructions et les nuisances. Si une personne n'effectue pas les travaux qui lui sont imposés par une disposition d'un règlement adopté en vertu du premier alinéa, la municipalité régionale de comté peut les effectuer aux frais de cette personne. 2005, c. 6, a. 104. 105. Toute municipalité régionale de comté doit réaliser les travaux requis pour rétablir l'écoulement normal des eaux d'un cours d'eau lorsqu'elle est informée de la présence d'une obstruction qui menace la sécurité des personnes ou des biens. Tout employé désigné à cette fin par la municipalité régionale de comté peut, sans délai, retirer d'un cours d'eau les obstructions qui empêchent ou gênent l'écoulement normal des eaux, sans préjudice aux droits de la municipalité de recouvrer, de toute personne qui les a causées, les frais relatifs à leur enlèvement. 2005, c. 6, a. 105. 106. Toute municipalité régionale de comté peut réaliser des travaux permettant la création, l'aménagement ou l'entretien d'un cours d'eau. Ces travaux peuvent être exécutés dans le lit, sur les rives et les terrains en bordure de celles-ci. 2005, c. 6, a. 106. 107. Le propriétaire ou l'occupant d'un terrain doit permettre aux employés ou représentants de la municipalité régionale de comté l'accès au cours d'eau pour les inspections nécessaires à 111 l'exercice de leurs fonctions. Il doit également permettre l'accès de la machinerie et des équipements requis afin de réaliser des travaux. Avant d'effectuer des travaux, une municipalité régionale de comté doit notifier au propriétaire ou à l'occupant son intention de circuler sur son terrain au moyen d'un préavis d'au moins 48 heures, à moins que l'urgence de remédier à la situation ne l'en empêche. La municipalité régionale de comté est tenue à la remise en état des lieux et, le cas échéant, à la réparation du préjudice causé par son intervention. À défaut d'entente, le montant de l'indemnité pour la réparation du préjudice causé est fixé par le Tribunal administratif du Québec à la demande de la personne qui le réclame ou de la municipalité et les articles 58 à 68 de la Loi sur l'expropriation (chapitre E-24) s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires. 2005, c. 6, a. 107; 2006, c. 31, a. 122. 108. Toute municipalité régionale de comté peut, par entente avec une municipalité locale de son territoire conclue conformément aux dispositions de la section XXV du chapitre II du titre XIV du Code municipal du Québec (chapitre C-27.1), lui confier l'application des règlements, le recouvrement de créances et la gestion des travaux prévus à la présente sous-section. L'article 107 s'applique, compte tenu des adaptations nécessaires, à toute municipalité locale et aux employés ou représentants de cette dernière à qui est confiée une fonction en vertu du premier alinéa. 2005, c. 6, a. 108. 109. Un cours d'eau qui relie ou sépare le territoire de plusieurs municipalités régionales de comté est de la compétence commune de celles-ci. Cette compétence commune s'exerce, au choix des municipalités régionales de comté concernées, dans le cadre d'une entente ou par l'intermédiaire d'un bureau des délégués. À défaut d'entente sur le mode d'exercice de cette compétence commune dans les 60 jours de la transmission d'un avis à cette fin par une municipalité régionale de comté aux autres municipalités régionales de comté concernées, cette compétence est exercée par l'intermédiaire du bureau des délégués. Le bureau des délégués possède et exerce tous les pouvoirs d'une municipalité régionale de comté à l'égard de ce cours d'eau. 2005, c. 6, a. 109. § 2. — Lacs 110. Toute municipalité régionale de comté peut, dans un lac, réaliser des travaux de régularisation du niveau de l'eau ou d'aménagement du lit. Les articles 107 à 109 s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires. 2005, c. 6, a. 110; 2008, c. 18, a. 69. 112 SECTION I.1 FONDS RÉGIONAL RÉSERVÉ À LA RÉFECTION ET À L'ENTRETIEN DE CERTAINES VOIES PUBLIQUES 110.1. Toute municipalité régionale de comté peut constituer un fonds régional réservé à la réfection et à l'entretien de certaines voies publiques. Lorsqu'il est constitué, un tel fonds tient lieu de tout fonds local constitué en vertu de l'article 78.1 sur le territoire de la municipalité régionale de comté ; les articles 78.1 à 78.15 s'appliquent au fonds régional, compte tenu des adaptations nécessaires. À compter de la constitution d'un fonds régional, seule la municipalité régionale de comté peut, sur l'ensemble de son territoire, percevoir le droit prévu à l'article 78.2 et agir en vertu de l'article 78.13, même si elle n'a pas compétence en matière de voirie. Les sommes versées, avant la constitution du fonds régional, dans un fonds local demeurent la propriété de la municipalité locale qui l'a constitué et doivent être utilisées conformément à la destination de ce fonds. 2008, c. 18, a. 70; 2009, c. 26, a. 45. Le présent article a effet à compter de l'exercice financier municipal 2009. (2008, c. 18, a. 125). 110.2. La municipalité régionale de comté qui constitue un fonds régional doit le faire par un règlement dont copie vidimée doit être transmise à chaque municipalité locale de son territoire au plus tard le 1er octobre précédant l'exercice pour lequel le fonds est constitué. Ce règlement détermine les modalités d'utilisation du fonds, lesquelles peuvent notamment prévoir que tout ou partie des sommes sont utilisées par la municipalité régionale de comté, dans le cas où elle a compétence en matière de voirie, ou par les municipalités locales de son territoire selon les critères d'attribution que le règlement établit. La municipalité régionale de comté peut, dans le règlement, déléguer à toute municipalité locale de son territoire tout ou partie de l'administration du régime prévu à la présente section ; la délégation n'est toutefois valide que si la municipalité locale y consent. La municipalité régionale de comté peut abolir le fonds régional au moyen d'un règlement dont copie vidimée doit être transmise à chaque municipalité locale de son territoire au plus tard le 1er octobre précédant l'exercice pour lequel le fonds est aboli. Les sommes versées dans le fonds sont, à compter de son abolition, versées dans les différents fonds des municipalités concernées conformément aux critères d'attribution prévus, le cas échéant, dans le règlement adopté en vertu du deuxième alinéa ou dans une entente ou une décision prise en vertu de l'un ou l'autre des articles 78.13 et 78.14. 2008, c. 18, a. 70; 2009, c. 26, a. 46. Le présent article a effet à compter de l'exercice financier municipal 2009. (2008, c. 18, a. 125). 110.3. Toute municipalité locale dont le territoire fait partie de celui de la municipalité régionale de comté peut demander à la Commission municipale du Québec de réviser les critères d'attribution établis dans le règlement. 113 La décision de la Commission est définitive. 2008, c. 18, a. 70. Le présent article a effet à compter de l'exercice financier municipal 2009. (2008, c. 18, a. 125). SECTION ÉNERGIE II 111. Toute municipalité régionale de comté peut exploiter, seule ou avec toute personne, une entreprise qui produit de l'électricité au moyen d'un parc éolien ou d'une centrale hydroélectrique. Dans le cas où l'entreprise produit de l'électricité au moyen d'une centrale hydroélectrique, elle doit être sous le contrôle de la municipalité régionale de comté. Toutefois, si cette dernière exploite l'entreprise avec une municipalité locale ou avec un conseil de bande au sens de la Loi sur les Indiens (L.R.C. 1985, c. I-5) ou de la Loi sur les Cris et les Naskapis du Québec (S.C. 1984, c. 18), l'entreprise peut être sous le contrôle de l'un ou plusieurs de ces exploitants. Lorsque l'exploitation prévue au premier alinéa se fait conjointement avec une autre municipalité ou un conseil de bande, il n'est pas nécessaire que l'exploitation ait lieu sur le territoire de chacun de ces exploitants. 2005, c. 6, a. 111; 2005, c. 50, a. 116; 2006, c. 31, a. 123; 2010, c. 42, a. 16. 111.0.1. Toute municipalité régionale de comté qui désire exploiter une entreprise visée à l'article 111 avec une personne qui exploite une entreprise dans le secteur privé doit procéder à un appel de candidatures lorsque le projet vise à exploiter une entreprise sous le contrôle d'une ou de plus d'une municipalité régionale de comté ou municipalité locale. Cet appel de candidatures doit inviter toute personne qui exploite une entreprise dans le secteur privé à soumettre son expérience et ses principales réalisations relativement à la fourniture de biens ou de services reliés à la production d'énergie et indiqués dans l'appel de candidatures. Celui-ci doit être publié dans un système électronique d'appel d'offres accessible aux entrepreneurs, en outre de ceux ayant un établissement au Québec, qui ont un établissement dans un territoire visé par un accord intergouvernemental de libéralisation des marchés applicable à la municipalité régionale de comté et dans un journal diffusé sur le territoire de celle-ci. 2006, c. 31, a. 123; 2010, c. 18, a. 78. 111.0.2. Les articles 477.4 à 477.6 et 573 à 573.3.4 de la Loi sur les cités et villes (chapitre C19) ou les articles 935 à 938.4 et 961.2 à 961.4 du Code municipal du Québec (chapitre C27.1), selon le cas, s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, à l'exploitant d'une entreprise visée à l'article 111 lorsqu'elle est sous le contrôle d'une ou de plus d'une municipalité régionale de comté ou municipalité locale. Cet exploitant est réputé être une municipalité pour l'application de l'un ou l'autre des règlements pris en vertu des articles 114 573.3.0.1 et 573.3.1.1 de la Loi sur les cités et villes ou des articles 938.0.1 et 938.1.1 du Code municipal du Québec, selon le cas. Parmi les adaptations que requiert l'application du premier alinéa, les suivantes sont applicables: dans le cas où l'exploitant ne possède pas de site Internet, la mention et l'hyperlien visés au deuxième alinéa de l'article 477.6 de la Loi sur les cités et villes ou de l'article 961.4 du Code municipal du Québec doivent être publiés dans tout autre site que l'exploitant détermine; l'exploitant donne un avis public de l'adresse de ce site au moins une fois par année; cet avis doit être publié dans un journal diffusé sur le territoire de chaque municipalité régionale de comté ou de chaque municipalité locale visée au premier alinéa. 2006, c. 31, a. 123; 2010, c. 1, a. 43; 2010, c. 18, a. 79. 111.1. La municipalité régionale de comté doit, si elle désire exploiter une entreprise visée à l'article 111, adopter une résolution annonçant son intention de le faire. Une copie de cette résolution doit être signifiée à chacune des municipalités locales dont le territoire est compris dans celui de la municipalité régionale de comté. Au moins 45 jours après la signification de la résolution prévue au premier alinéa, la municipalité régionale de comté peut exploiter l'entreprise. 2005, c. 50, a. 116; 2006, c. 31, a. 123. 111.2. Toute municipalité régionale de comté qui participe à l'exploitation d'une entreprise visée à l'article 111 peut, sur autorisation du ministre, être caution de toute personne qui exploite cette entreprise. L'article 111.1 s'applique, compte tenu des adaptations nécessaires, au cautionnement prévu au premier alinéa. Avant de donner son autorisation, le ministre peut ordonner à la municipalité régionale de comté de soumettre la décision autorisant le cautionnement à l'approbation des personnes habiles à voter des municipalités locales qui doivent contribuer au paiement des dépenses relatives à l'exploitation de l'entreprise. La Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités (chapitre E-2.2) s'applique, compte tenu des adaptations nécessaires, à l'approbation prévue au troisième alinéa. 2005, c. 50, a. 116; 2006, c. 31, a. 123. 111.3. Le total de la participation financière et des cautions que la municipalité régionale de comté fournit à l'égard d'une même entreprise visée à l'article 111 ne peut excéder celui qui est nécessaire à l'installation, selon le cas, d'un parc éolien d'une puissance de 50 mégawatts ou d'une centrale hydroélectrique dont la puissance attribuable à la force hydraulique du domaine de l'État est de 50 mégawatts. 2005, c. 50, a. 116; 2006, c. 31, a. 123. 111.4. Lorsque l'une ou l'autre des municipalités visées aux articles 4 à 6, 8 et 9 de la Loi sur l'exercice de certaines compétences municipales dans certaines agglomérations (chapitre E20.001) pourrait exercer, en vertu de l'article 98, une compétence prévue à l'un ou l'autre des 115 articles 111 et 111.2, la compétence est exercée par la municipalité centrale au sens de l'article 15 de cette loi et elle est assimilée à une compétence d'agglomération. 2005, c. 50, a. 116. SECTION PARCS RÉGIONAUX III 112. Toute municipalité régionale de comté peut, par règlement, déterminer l'emplacement d'un parc régional, qu'elle soit propriétaire ou non de l'assiette de ce parc. La municipalité régionale de comté doit, avant l'adoption de ce règlement, donner et afficher un avis conformément au quatrième alinéa de l'article 445 du Code municipal du Québec (chapitre C27.1). La municipalité régionale de comté peut, dans le règlement prévu au premier alinéa, mentionner les municipalités locales qui ne peuvent exercer le droit de retrait qu'accorde le troisième alinéa de l'article 188 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme (chapitre A-19.1) à l'égard de l'exercice des pouvoirs prévus au présent article et aux articles 113 à 120, et indiquer, dans le cas où une municipalité locale a exercé le droit de retrait à l'égard de cette fonction avant l'entrée en vigueur du règlement, la date à laquelle ce retrait prend fin. À compter de cette date, le représentant de la municipalité locale recommence à participer aux délibérations du conseil de la municipalité régionale de comté qui portent sur l'exercice de ces pouvoirs. Le règlement prévu au premier alinéa est sans effet quant aux tiers tant que la municipalité régionale de comté n'est pas devenue propriétaire de l'assiette ou n'a pas conclu une entente lui permettant d'y exploiter le parc avec ce propriétaire ou, dans le cas d'une terre du domaine de l'État, avec celui qui a autorité sur cette terre. 2005, c. 6, a. 112. 113. À compter de l'entrée en vigueur du règlement prévu à l'article 112, la municipalité régionale de comté peut conclure une entente avec toute personne qui détient un droit de propriété ou un autre droit sur un immeuble situé dans le parc visé. 2005, c. 6, a. 113. 114. La municipalité régionale de comté peut prendre toute mesure non réglementaire relativement aux parcs régionaux. Néanmoins, elle ne peut déléguer un pouvoir à une personne que dans la mesure prévue aux articles 116 et 117. 2005, c. 6, a. 114. 115. La municipalité régionale de comté peut, à l'égard d'un parc régional, adopter des règlements sur toute matière relative: 1° à son administration et à son fonctionnement; 2° à la protection et à la conservation de la nature; 116 3° à la sécurité des usagers; 4° à l'utilisation ou au stationnement de véhicules; 5° à la possession et à la garde d'animaux; 6° à l'affichage; 7° à l'exploitation de commerces; 8° à l'exercice d'activités récréatives; 9° à tout usage d'une voie publique non visé par les pouvoirs réglementaires que lui confère le Code de la sécurité routière (chapitre C-24.2). 2005, c. 6, a. 115. 116. La municipalité régionale de comté peut, dans un parc régional, établir ou exploiter un établissement d'hébergement, de restauration ou de commerce ou un stationnement. La municipalité régionale de comté peut confier à une personne l'exploitation d'un établissement ou d'un stationnement visé au premier alinéa. Tout contrat visé au deuxième alinéa peut également prévoir que la personne assure le financement des travaux effectués en vertu du contrat. Dans un tel cas, la Loi sur les travaux municipaux (chapitre T-14) ne s'applique pas à ces travaux. 2005, c. 6, a. 116; 2005, c. 50, a. 117. 117. La municipalité régionale de comté peut confier à une personne l'exploitation de son parc régional. Elle peut également confier à cette personne l'exercice du pouvoir prévu à l'article 113. Tout contrat visé au premier alinéa peut également prévoir que la personne assure le financement des travaux effectués en vertu du contrat. Dans un tel cas, la Loi sur les travaux municipaux (chapitre T-14) ne s'applique pas à ces travaux. 2005, c. 6, a. 117; 2005, c. 50, a. 117. 118. La municipalité régionale de comté peut, dans le cas où la personne visée à l'article 117 est un organisme à but non lucratif, se porter caution de celle-ci. Elle doit toutefois obtenir l'autorisation du ministre pour se porter caution d'une obligation de 50 000 $ et plus. Avant de donner son autorisation, le ministre peut ordonner à la municipalité régionale de comté de soumettre la décision autorisant le cautionnement à l'approbation des personnes habiles à voter des municipalités locales qui doivent contribuer au paiement des dépenses relatives au parc régional. 117 La Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités (chapitre E-2.2) s'applique, compte tenu des adaptations nécessaires, à l'approbation prévue au deuxième alinéa. La municipalité régionale de comté peut également accorder des subventions à la personne visée au premier alinéa. 2005, c. 6, a. 118; 2005, c. 50, a. 118. 119. Les articles 935 à 936.3 et 938 à 938.4 du Code municipal du Québec (chapitre C-27.1) portant sur l'adjudication de contrats et les articles 961.2 à 961.4 de ce code s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, à la personne visée à l'article 117. Cette personne est réputée être une municipalité régionale de comté pour l'application de l'un ou l'autre des règlements pris en vertu des articles 938.0.1 et 938.1.1 de ce code. Parmi les adaptations que requiert l'application du premier alinéa, les suivantes sont applicables: dans le cas où la personne visée à l'article 117 ne possède pas de site Internet, la mention et l'hyperlien visés au deuxième alinéa de l'article 961.4 du Code municipal du Québec doivent être publiés dans tout autre site que la personne détermine; la personne donne un avis public de l'adresse de ce site au moins une fois par année; cet avis doit être publié dans un journal diffusé sur le territoire de la municipalité régionale de comté. 2005, c. 6, a. 119; 2005, c. 50, a. 119; 2010, c. 1, a. 44; 2010, c. 18, a. 80. 120. La municipalité régionale de comté, une municipalité locale et une communauté métropolitaine peuvent conclure une entente en matière de parcs conformément aux dispositions de la section XXV du chapitre II du titre XIV du Code municipal du Québec (chapitre C-27.1). 2005, c. 6, a. 120. 121. Lorsqu'une municipalité locale, assimilée à une municipalité régionale de comté, exerce le pouvoir prévu au premier alinéa de l'article 118, le paragraphe 3 de l'article 28 de la Loi sur les cités et villes (chapitre C-19) ou l'article 9 du Code municipal du Québec (chapitre C27.1), selon le cas, s'applique. Le premier alinéa s'applique malgré les trois premiers alinéas de l'article 118. 2005, c. 6, a. 121; 2005, c. 50, a. 120. SECTION DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE RÉGIONAL IV 122. Toute municipalité régionale de comté peut accorder une aide technique à une entreprise du secteur privé en la faisant profiter des activités d'un agent de développement économique. 2005, c. 6, a. 122. 123. Toute municipalité régionale de comté peut accorder une aide à tout organisme à but non lucratif qui fournit un soutien technique à une entreprise située sur son territoire. 118 2005, c. 6, a. 123. 124. Toute municipalité régionale de comté doit soutenir financièrement le centre local de développement qui exerce ses activités sur son territoire, dans la mesure des contributions perçues à cette fin des municipalités locales qui font partie de son territoire. 2005, c. 6, a. 124. 125. Toute municipalité régionale de comté peut donner ou prêter de l'argent à un fonds d'investissement destiné à soutenir financièrement des entreprises en phase de démarrage ou de développement. Ce fonds doit être administré par un organisme à but non lucratif constitué à cette fin. La résolution doit indiquer le montant maximum de la contribution que la municipalité régionale de comté peut apporter à un tel fonds. Le montant qu'elle peut engager en vertu du présent article ne peut excéder 500 000 $. 2005, c. 6, a. 125. 126. Toute municipalité régionale de comté peut constituer un fonds destiné à soutenir financièrement des opérations de mise en valeur des terres ou des ressources forestières du domaine de l'État ou des terres ou des ressources forestières privées. Ce fonds doit être administré par la municipalité régionale de comté. Celle-ci peut confier à toute personne tout ou partie de l'administration du fonds. Outre les sommes prévues à l'article 14.16 du Code municipal du Québec (chapitre C-27.1) ou à l'article 29.18 de la Loi sur les cités et villes (chapitre C-19), selon le cas, ce fonds reçoit, entre autres, les sommes résultant de l'application d'une entente en vertu de laquelle, en vertu de l'article 10.5 du Code municipal du Québec ou 29.1.1 de la Loi sur les cités et villes, une municipalité se voit confier la prise en charge de la gestion de l'exploitation de sable et de gravier sur une terre du domaine de l'État. 2005, c. 6, a. 126; 2009, c. 26, a. 47. 126.1. Toute municipalité régionale de comté peut prendre une participation financière dans un fonds de développement créé sur son territoire dans le cadre du volet FIER-Régions ou du volet Fonds-Soutien du programme mis en place par le gouvernement et connu sous le nom de Fonds d'intervention économique régional (FIER). La participation mentionnée au premier alinéa peut prendre la forme, notamment, d'un prêt d'argent ou d'un investissement de capitaux par voie de souscription d'actions du capital actions ou de parts du fonds commun de toute société en commandite constituée pour administrer le fonds. 2005, c. 50, a. 121. 119 4) LOI SUR LA QUALITE DE L'ENVIRONNEMENT L.R.Q., chapitre Q-2 SECTION II.1 LE BUREAU D'AUDIENCES PUBLIQUES SUR L'ENVIRONNEMENT 6.1. Un organisme, ci-après appelé «le Bureau» est institué sous le nom de «Bureau d'audiences publiques sur l'environnement». 1978, c. 64, a. 1. 6.2. Le Bureau est composé d'au plus cinq membres dont un président et un vice-président nommés, pour un mandat d'au plus cinq ans qui peut être renouvelé, par le gouvernement qui fixe, suivant le cas, le traitement ou le traitement additionnel, les allocations ou les indemnités auxquels ils ont droit ainsi que les autres conditions de leur emploi. Toutefois, lorsque l'expédition des affaires dont le Bureau a la charge le requiert, le gouvernement peut nommer pour le temps et avec la rémunération qu'il détermine des membres additionnels. 1978, c. 64, a. 1. 6.3. Le Bureau a pour fonctions d'enquêter sur toute question relative à la qualité de l'environnement que lui soumet le ministre et de faire rapport à ce dernier de ses constatations ainsi que de l'analyse qu'il en a faite. Il doit tenir des audiences publiques dans les cas où le ministre le requiert. Cependant, le Bureau ne peut enquêter dans le cadre de la procédure d'évaluation et d'examen prévue aux sections II et III du chapitre II. Sauf dans le cadre de l'application de l'article 31.3, le ministre publie un avis à la Gazette officielle du Québec de tout mandat d'enquête qu'il confie au Bureau. 1978, c. 64, a. 1. 6.4. Le Bureau peut tenir simultanément plusieurs audiences publiques. Les audiences publiques sont conduites par un ou plusieurs membres du Bureau selon que le détermine le président. 1978, c. 64, a. 1. 6.5. Les membres du Bureau possèdent, pour les fins des enquêtes qui leur sont confiées, les pouvoirs et l'immunité des commissaires nommés en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête (chapitre C-37), sauf celui d'imposer une peine d'emprisonnement. 1978, c. 64, a. 1; 1992, c. 61, a. 493. 120 SECTION IV.1 ÉVALUATION ET EXAMEN DES IMPACTS SUR L'ENVIRONNEMENT DE CERTAINS PROJETS 31.1. Nul ne peut entreprendre une construction, un ouvrage, une activité ou une exploitation ou exécuter des travaux suivant un plan ou un programme, dans les cas prévus par règlement du gouvernement, sans suivre la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement prévue dans la présente section et obtenir un certificat d'autorisation du gouvernement. 1978, c. 64, a. 10. 31.2. Celui qui a l'intention d'entreprendre la réalisation d'un projet visé à l'article 31.1 doit déposer un avis écrit au ministre décrivant la nature générale du projet. Le ministre indique alors à l'initiateur du projet la nature, la portée et l'étendue de l'étude d'impact sur l'environnement que celui-ci doit préparer. 1978, c. 64, a. 10. 31.3. Après avoir reçu l'étude d'impact sur l'environnement, le ministre la rend publique et indique à l'initiateur du projet d'entreprendre l'étape d'information et de consultation publiques prévue par règlement du gouvernement. Une personne, un groupe ou une municipalité peut, dans le délai prescrit par règlement du gouvernement, demander au ministre la tenue d'une audience publique relativement à ce projet. À moins qu'il ne juge la demande frivole, le ministre requiert le Bureau de tenir une audience publique et de lui faire rapport de ses constatations ainsi que de l'analyse qu'il en a faite. 1978, c. 64, a. 10. 31.4. Le ministre peut, à tout moment, demander à l'initiateur du projet de fournir des renseignements, d'approfondir certaines questions ou d'entreprendre certaines recherches qu'il estime nécessaires afin d'évaluer complètement les conséquences sur l'environnement du projet proposé. 1978, c. 64, a. 10. 31.5. Lorsque l'étude d'impact est jugée satisfaisante par le ministre, elle est soumise, avec la demande d'autorisation, au gouvernement. Ce dernier peut délivrer un certificat d'autorisation pour la réalisation du projet avec ou sans modification et aux conditions qu'il détermine ou refuser de délivrer le certificat d'autorisation. Cette décision peut être prise par tout comité de ministres dont fait partie le ministre et auquel le gouvernement délègue ce pouvoir. Dans le cas où il délivre un certificat d'autorisation pour la réalisation d'un projet d'établissement ou d'agrandissement d'un lieu d'enfouissement de matières résiduelles servant en tout ou en partie au dépôt définitif d'ordures ménagères collectées par une municipalité ou pour le compte de celle-ci, le gouvernement ou le comité de ministres peut, s'il le juge nécessaire pour assurer une protection accrue de l'environnement, fixer dans ce certificat des normes différentes de celles prescrites par un règlement pris en vertu de la présente loi. 121 Cette décision est communiquée à l'initiateur du projet et à ceux qui ont soumis des représentations. 1978, c. 64, a. 10; 2005, c. 33, a. 1. 31.6. Le gouvernement ou tout comité de ministres visé à l'article 31.5 peut soustraire en tout ou en partie de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement prévue dans la présente section, un projet dont la réalisation physique doit commencer au plus tard un an après l'entrée en vigueur du règlement du gouvernement assujettissant ce projet à ladite procédure. Au moins 15 jours avant de prendre une telle décision, le gouvernement publie un avis de son intention à la Gazette officielle du Québec. Avis de la décision est ensuite publié à la Gazette officielle du Québec. Le gouvernement ou un comité de ministres visé à l'article 31.5 peut cependant, sans avis, soustraire un projet de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement, dans le cas où la réalisation du projet est requise afin de réparer ou de prévenir des dommages causés par une catastrophe réelle ou appréhendée. Le gouvernement ou le comité de ministres peut pareillement soustraire un projet d'établissement ou d'agrandissement d'un lieu d'enfouissement de matières résiduelles visé au deuxième alinéa de l'article 31.5 à l'application de la totalité ou d'une partie de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement si, à son avis, la situation nécessite que le projet soit réalisé dans des délais plus courts que ceux requis pour l'application de cette procédure. La décision du gouvernement ou du comité de ministres doit faire état de la situation qui justifie cette soustraction. La période d'exploitation d'un lieu d'enfouissement ainsi autorisé ne peut cependant excéder un an. Une décision prise en vertu du présent alinéa ne peut être répétée qu'une seule fois à l'égard d'un même projet. Dans le cas où il soustrait un projet de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement en vertu du présent article, le gouvernement ou le comité de ministres visé à l'article 31.5 doit délivrer un certificat d'autorisation pour le projet et l'assortir des conditions qu'il juge nécessaires pour protéger l'environnement. La décision prise en vertu des trois premiers alinéas et le certificat d'autorisation afférent cessent d'avoir effet si la réalisation physique du projet n'est pas commencée dans le délai visé au premier alinéa. Le présent article ne s'applique pas au territoire visé au deuxième alinéa de l'article 31.9. Le gouvernement peut toutefois, pour des motifs reliés à la défense nationale, à la sécurité de l'État ou pour d'autres motifs d'intérêt public, soustraire exceptionnellement un projet, en tout ou en partie, de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement applicable sur ce territoire. 1978, c. 64, a. 10; 1979, c. 25, a. 104; 2005, c. 33, a. 2. 31.7. Toute décision rendue en vertu des articles 31.5 ou 31.6 lie le ministre lorsque celui-ci exerce par la suite les pouvoirs prévus aux articles 22, 32, 55, 70.11 ou à la section IV.2. 122 1978, c. 64, a. 10; 1979, c. 49, a. 33; 1988, c. 49, a. 38; 1991, c. 80, a. 2; 1999, c. 75, a. 4; 2002, c. 35, a. 3. 31.8. Le ministre peut soustraire à une consultation publique des renseignements ou données concernant des procédés industriels et prolonger, dans le cas d'un projet particulier, la période minimale de temps prévu par règlement du gouvernement pendant lequel on peut demander au ministre la tenue d'une audience publique. 1978, c. 64, a. 10. 31.8.1. Lorsqu'un projet visé à l'article 31.1 doit se réaliser en partie à l'extérieur du Québec et qu'en raison de ce fait il est aussi soumis à une procédure d'évaluation environnementale prescrite en vertu d'une loi d'une autorité législative autre que le Parlement du Québec, le ministre peut, conformément à la loi, conclure avec toute autorité compétente une entente visant à coordonner les procédures d'évaluation environnementale, y compris par l'établissement d'une procédure unifiée. L'entente peut, dans le respect des objectifs poursuivis par la présente section, prévoir : 1° la constitution et le fonctionnement d'un organisme responsable de la mise en oeuvre de tout ou partie de la procédure d'évaluation environnementale ; 2° les conditions applicables à la réalisation de l'étude des impacts sur l'environnement du projet ; 3° la tenue de séances d'information et de consultations publiques ainsi que des audiences publiques sur le projet. Les dispositions de l'entente portant sur les matières énoncées au deuxième alinéa sont substituées aux dispositions correspondantes de la présente loi et de ses textes d'application. L'entente doit être déposée à l'Assemblée nationale dans les 10 jours de sa conclusion ou, si elle ne siège pas, dans les 10 jours de la reprise de ses travaux. 1999, c. 76, a. 1. 31.9. Le gouvernement peut adopter des règlements pour: a) déterminer les catégories de constructions, d'ouvrages, de plans, de programmes, d'exploitations, de travaux ou d'activités auxquelles s'applique l'article 31.1; b) déterminer les paramètres d'une étude d'impact sur l'environnement en ce qui concerne notamment l'impact d'un projet sur la nature, le milieu biophysique, le milieu sous-marin, les communautés humaines, l'équilibre des écosystèmes, les sites archéologiques et historiques et les biens culturels; c) prescrire les modalités de l'information et de la consultation publique relative à toute demande de certificat d'autorisation ou d'étude d'impact sur l'environnement pour certaines ou toutes catégories de projets visées dans l'article 22 ou dans l'article 31.1, y compris la publication d'avis dans les journaux par le requérant, la teneur et la forme de tels avis, le délai 123 pendant lequel les personnes, groupes et municipalités peuvent faire des représentations et demander la tenue d'une audience publique et le délai imparti au Bureau pour tenir une audience publique et faire rapport; c.1) outre les délais mentionnés au paragraphe c, prescrire tout autre délai applicable à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement pour une ou plusieurs catégories de projets soumis à cette procédure, notamment les délais dans lesquels doivent être rendues les décisions du ministre ou du gouvernement prises en vertu des articles 31.2 à 31.5; d) prescrire le mode de publicité des audiences publiques du Bureau et indiquer les personnes auxquelles les rapports d'audience et les études d'impact doivent être transmis; e) définir des types d'études d'impact et les modalités de la présentation des études d'impact. Le gouvernement peut également adopter des règlements concernant les matières visées dans le premier alinéa, qui ne soient applicables qu'au territoire borné à l'ouest par le 69e méridien, au nord par le 55e parallèle, au sud par le 53e parallèle et à l'est par la limite «est» prévue par les lois de 1912 relatives à l'extension des frontières du Québec (II George V, chapitre 7) et Statuts du Canada (II George V, chapitre 45). Une fois adopté, le règlement édicté en vertu du paragraphe a du premier alinéa et applicable seulement au territoire visé au deuxième alinéa, peut être modifié à la suite d'une consultation avec le Village naskapi de Kawawachikamach. Le gouvernement peut, à l'égard d'un projet où il est d'avis que les circonstances le justifient, prolonger tout délai prescrit en application des paragraphes c ou c.1 du premier alinéa. 1978, c. 64, a. 10; 1979, c. 25, a. 105; 1995, c. 45, a. 1; 1996, c. 2, a. 829. 124. Le ministre publie à la Gazette officielle du Québec tout projet de règlement élaboré en vertu de la présente loi, avec un avis indiquant qu'il pourra être adopté avec ou sans modification par le gouvernement, à l'expiration d'un délai de 60 jours à compter de cette publication. Le ministre doit entendre toute objection écrite qui lui est adressée avant l'expiration du délai de 60 jours. Un règlement adopté par le gouvernement en vertu de la présente loi entre en vigueur lors de sa publication à la Gazette officielle du Québec ou à une date ultérieure indiquée dans le règlement ou sur décret du gouvernement. Ces règlements, de même que les normes fixées en application du deuxième alinéa de l'article 31.5, prévalent sur tout règlement municipal portant sur le même objet, à moins que le règlement municipal ne soit approuvé par le ministre auquel cas ce dernier prévaut dans la mesure que détermine le ministre. Avis de cette approbation est publié sans délai à la Gazette officielle du Québec. Le présent alinéa s'applique malgré l'article 3 de la Loi sur les compétences municipales (chapitre C-47.1). Le ministre peut modifier ou révoquer une approbation délivrée en vertu du quatrième alinéa dans le cas où le gouvernement adopte un nouveau règlement relativement à une matière visée 124 dans un règlement municipal déjà approuvé. Avis de cette décision du ministre est publié sans délai à la Gazette officielle du Québec. 1972, c. 49, a. 124; 1982, c. 25, a. 20; 1984, c. 29, a. 24; 1994, c. 41, a. 20; 2005, c. 6, a. 226; 2005, c. 33, a. 4. 125 5) Règlement sur l'évaluation et l'examen des impacts sur l'environnement (L.R.Q., c. Q-2, a. 31, 31.1, 31.3, 31.9 et 124.1) SECTION INTERPRÉTATION I 1. Définitions: Dans le présent règlement, à moins que le contexte n'indique un sens différent, on entend par a) «lac»: un lac identifié comme tel dans le Répertoire toponymique du Québec publié par l'Éditeur officiel du Québec, ainsi que dans les décisions de la Commission de toponymie publiées à la Partie I de la Gazette officielle du Québec le 2 août 1980, 112e année, numéro 31A, aux pages 8181 à 8251; b) «Loi»: la Loi sur la qualité de l'environnement (L.R.Q., c. Q-2); c) Loi «pesticide»: une substance, une matière ou un micro-organisme visé à l'article 1 de la sur les pesticides (L.R.Q., c. P-9.3); d) a. «rivière»: une rivière identifiée comme telle dans les publications visées au paragraphe R.R.Q., 1981, c. Q-2, r. 9, a. 1; D. 879-88, a. 1. SECTION II PROJETS ASSUJETTIS À LA PROCÉDURE D'ÉVALUATION ET D'EXAMEN DES IMPACTS SUR L'ENVIRONNEMENT 2. Liste: Les constructions, ouvrages, travaux, plans, programmes, exploitations ou activités décrits ci-dessous sont assujettis à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement prévue à la section IV.1 de la Loi et doivent faire l'objet d'un certificat d'autorisation délivré par le gouvernement en vertu de l'article 31.5 de la Loi: a) la construction et l'exploitation subséquente d'un barrage ou d'une digue placé à la décharge d'un lac dont la superficie totale excède ou excédera 200 000 m2 ou d'un barrage ou d'une digue destiné à créer un réservoir d'une superficie totale excédant 50 000 m2; b) tout programme ou projet de dragage, creusage, remplissage, redressement ou remblayage à quelque fin que ce soit dans un cours d'eau visé à l'annexe A ou dans un lac, à l'intérieur de la limite des inondations de récurrence de 2 ans, sur une distance de 300 m ou plus ou sur une superficie de 5 000 m2 ou plus, et tout programme ou projet de dragage, creusage, remplissage, redressement ou remblayage, à quelque fin que ce soit, égalant ou excédant de façon cumulative les seuils précités, pour un même cours d'eau visé à l'annexe A ou pour un même lac, à l'exception des travaux exécutés dans une rivière qui draine un bassin versant de moins de 25 km2, des travaux de drainage superficiel ou souterrain dans la plaine de débordement d'un cours d'eau visé dans l'annexe A, des travaux de construction d'un remblai sur une terre agricole privée dans la plaine de débordement d'un cours d'eau visé dans l'annexe A afin de protéger cette terre contre les inondations ainsi que des travaux exécutés dans une rivière conformément à un acte d'accord, un règlement ou un procès-verbal 126 municipal en vigueur avant le 30 décembre 1980. Si l'information disponible ne permet pas déjà d'établir la limite des inondations de récurrence de 2 ans, cette limite est déterminée à l'aide de tout élément pertinent, en privilégiant l'usage de la méthode botanique prévue par la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (c. Q-2, r. 35), pour établir la ligne naturelle des hautes eaux; c) le détournement ou la dérivation d'un fleuve ou d'une rivière; d) la construction ou l'agrandissement d'un port ou d'un quai ou la modification de l'usage que l'on fait d'un port ou d'un quai, sauf dans le cas d'un port ou d'un quai destiné à accueillir moins de 100 bateaux de plaisance ou de pêche; e) la construction, la reconstruction ou l'élargissement, sur une longueur de plus de 1 km, d'une route ou autre infrastructure routière publique prévue pour 4 voies de circulation ou plus ou dont l'emprise possède une largeur moyenne de 35 m ou plus, à l'exception de la reconstruction ou de l'élargissement d'une telle route ou infrastructure routière dans une emprise qui, le 30 décembre 1980, appartient déjà à l'initiateur du projet; f) la construction, la reconstruction ou l'élargissement sur une longueur de plus de 2 km de toute route ou autre infrastructure routière destinée à des fins d'exploitation forestière, minière ou énergétique, dont la durée d'utilisation est prévue pour 15 ans ou plus et qui entraîne un déboisement sur une largeur moyenne de 35 m ou plus, à l'exception de la reconstruction ou de l'élargissement d'une telle route ou infrastructure routière dans une emprise qui, le 30 décembre 1980, appartient déjà à l'initiateur du projet; g) la construction, la reconstruction ou l'élargissement d'une route ou autre infrastructure routière publique non visée au paragraphe e et longeant les rives d'un lac, d'une rivière, d'un fleuve ou de la mer sur une distance de 300 m ou plus, à moins de 60 m des rives; (non en vigueur; voir a. 19) h) l'établissement d'une gare de triage ou d'un terminus ferroviaire et la construction, sur une longueur de plus de 2 km, d'une voie de chemin de fer, sauf dans le cas où ces ouvrages sont construits dans un parc industriel ou sur l'emplacement d'une exploitation minière existante le 30 décembre 1980; i) l'implantation ou l'agrandissement d'un aéroport sauf si ce projet consiste simplement en l'élargissement d'une piste d'atterrissage, en l'implantation d'un aéroport pourvu d'une piste d'atterrissage d'une longueur de moins de 1 km, en l'aménagement d'un aérodrome sur un lac gelé ou en la construction de bâtiments administratifs ou destinés au contrôle de la navigation aérienne ou à la surveillance météorologique; j) la construction d'une installation de gazéification ou de liquéfaction du gaz naturel ou la construction d'un oléoduc d'une longueur de plus de 2 km dans une nouvelle emprise, à l'exception des conduites de transport de produits pétroliers placées sous une rue municipale; la construction d'un gazoduc d'une longueur de plus de 2 km. Sont cependant exclues la construction d'un tel gazoduc s'il est installé dans une emprise existante servant aux mêmes fins, ainsi que l'installation de conduites de distribution de gaz de moins de 30 cm de diamètre conçues pour une pression inférieure à 4 000 kPa; 127 k) la construction ou la relocalisation d'une ligne de transport et de répartition d'énergie électrique d'une tension de 315 kV et plus sur une distance de plus de 2 km et la construction ou la relocalisation d'un poste de manoeuvre ou de transformation de 315 kV et plus; l) la construction, la reconstruction et l'exploitation subséquente: - d'une centrale hydroélectrique ou d'une centrale thermique fonctionnant aux combustibles fossiles, d'une puissance supérieure à 5 MW; - de toute autre centrale destinée à produire de l'énergie électrique, d'une puissance supérieure à 10 MW, à l'exception d'une centrale nucléaire visée par le paragraphe m; réserve faite des dispositions du deuxième alinéa du présent article, toute augmentation de la puissance d'une centrale destinée à produire de l'énergie électrique si la puissance de la centrale, avant l'augmentation ou par suite de celle-ci, est supérieure à 5 MW dans le cas d'une centrale hydroélectrique ou d'une centrale thermique fonctionnant aux combustibles fossiles ou à 10 MW dans les autres cas visés par le présent paragraphe; l'ajout d'un turboalternateur sur une chaudière non utilisée auparavant à des fins de production d'énergie électrique si la puissance de l'alternateur est supérieure à 5 MW dans le cas d'une chaudière brûlant des combustibles fossiles ou à 10 MW dans les autres cas visés par le présent paragraphe. Pour l'application du présent paragraphe, la puissance d'une centrale s'entend de la puissance nominale totale que peuvent fournir les appareils de production dont elle est pourvue, tenant compte des dispositions qui suivent: - dans le cas d'une centrale hydroélectrique, la puissance correspond à la puissance nominale de l'alternateur du turboalternateur établie sur la base d'une température de l'eau égale à 15 °C; - dans le cas d'une centrale thermique, elle correspond à la puissance nominale d'un tel alternateur établie sur la base d'une température de l'air égale à 15 °C et d'une pression atmosphérique de 1 bar; - dans le cas d'une centrale éolienne, elle correspond à la somme des puissances nominales de l'ensemble des aérogénérateurs dont sont pourvues les éoliennes. Le nombre d'éoliennes considéré pour établir cette puissance est le nombre maximal d'éoliennes que la centrale devrait comporter; m) la construction ou l'agrandissement d'un établissement de fission ou de fusion nucléaire, d'une usine de fabrication, de traitement ou de retraitement de combustible nucléaire ou d'un lieu d'élimination ou d'entreposage de déchets radioactifs; n) la construction d'une raffinerie de pétrole, d'une usine pétrochimique, d'une usine de fractionnement de gaz de pétrole liquide, d'une usine de transformation ou de synthèse de gaz à potentiel énergétique ou d'une usine de transformation ou de synthèse de produits tirés du charbon. 128 La construction d'une installation mentionnée ci-dessus est cependant exclue lorsqu'elle est située sur les lieux d'une raffinerie de pétrole ou d'une usine pétrochimique existante; n.1) la construction d'une fabrique au sens du Règlement sur les fabriques de pâtes et papiers (c. Q-2, r. 27). Est cependant exclue la construction d'un atelier de désencrage sur les lieux d'une fabrique existante; n.2) la construction d'une usine d'équarrissage; n.3) la construction d'une usine de production de métaux, d'alliages de métaux ou de métalloïdes dont la capacité de production annuelle est de 20 000 tonnes métriques ou plus; n.4) la construction d'une cimenterie ou d'une usine de fabrication de chaux vive; n.5) la construction d'une usine de fabrication d'explosifs; n.6) la construction d'une usine de fabrication de produits chimiques dont la capacité de production annuelle est de 100 000 tonnes métriques ou plus. Une telle construction est cependant exclue lorsqu'elle se situe sur les lieux d'une usine existante et que celle-ci utilisera toute la production de la nouvelle usine; n.7) la construction d'une usine de production d'eau lourde; n.8) la construction d'une usine de traitement: - de minerai métallifère ou d'amiante dont la capacité de traitement est de 7 000 tonnes métriques ou plus par jour; - de minerai d'uranium; - de tout autre minerai dont la capacité de traitement est de 500 tonnes métriques ou plus par jour; n.9) la construction d'une usine de transformation ou de traitement de produits métalliques dont la capacité de production annuelle est de 20 000 tonnes métriques ou plus; n.10) la construction d'une usine de fabrication de panneaux agglomérés à partir de matières ligneuses, dont la capacité de production annuelle est de 50 000 m3 ou plus; 129 n.11) la construction d'une usine de fabrication de véhicules ou d'aéronefs, y compris la fabrication de pièces pour de tels véhicules, dont la capacité de production annuelle est de 100 000 tonnes métriques ou plus; o) la construction ou l'agrandissement d'un ou de plusieurs bâtiments d'une exploitation de production animale dont le nombre total égalera ou dépassera alors 600 unités animales logées dans le cas d'une production à fumier liquide ou 1 000 unités animales logées dans le cas d'une production à fumier semi-solide ou solide, au sens des définitions prévues à l'article 1 du projet de Règlement relatif aux exploitations de production animale publié à la Partie II de la Gazette officielle du Québec le 30 août 1978, p.5669; p) l'ouverture et l'exploitation: - d'une mine métallifère ou d'amiante dont la capacité de production est de 7 000 tonnes métriques ou plus par jour; - d'une mine d'uranium; - de toute autre mine dont la capacité de production est de 500 tonnes métriques ou plus par jour. Sont cependant exclus les travaux assujettis au Règlement sur le pétrole, le gaz naturel, la saumure et les réservoirs souterrains (D. 1539-88, 88-10-12), et qui ne sont pas autrement visés par le présent règlement. Sont également exclues les carrières et sablières au sens du Règlement sur les carrières et sablières (c. Q-2, r. 7). On entend par «mine», l'ensemble des infrastructures de surface et souterraines destinées à l'extraction de minerai; q) tout programme ou projet de pulvérisation aérienne de pesticides à des fins non agricoles sur une superficie de 600 ha ou plus, sauf les pulvérisations d'un insecticide dont le seul ingrédient actif est le Bacillus thuringiensis (variété kurstaki) et les pulvérisations expérimentales d'insecticides en milieu forestier impliquant une nouvelle technique d'application sur une superficie totale de moins de 5 000 ha; r) la construction d'une installation d'incinération régie par le chapitre III du Règlement sur l'enfouissement et l'incinération de matières résiduelles (c. Q-2, r. 19), d'une capacité de 2 tonnes métriques par heure ou plus, l'augmentation de la capacité d'incinération d'une telle installation ou la modification d'une installation d'incinération susmentionnée afin d'en porter la capacité à 2 tonnes métriques par heure ou plus; r.1) la construction d'un incinérateur destiné à recevoir en tout ou en partie des déchets biomédicaux visés à l'article 1 du Règlement sur les déchets biomédicaux (c. Q-2, r. 12) ou toute modification visant à augmenter de plus de 10% la capacité d'incinération d'un tel incinérateur; 130 s) l'implantation d'un ou de plusieurs réservoirs d'une capacité d'entreposage totale de plus de 10 000 kl destiné à recevoir une substance liquide ou gazeuse autre que de l'eau, un produit alimentaire, ou des déchets liquides provenant d'une exploitation de production animale qui n'est pas visée au paragraphe o; t) l'installation ou l'utilisation d'équipements servant, en tout ou en partie, à l'incinération de matières dangereuses résiduelles au sens de l'article 5 du Règlement sur les matières dangereuses (c. Q-2, r. 32); u) l'installation ou l'utilisation d'équipements servant, en tout ou en partie, à l'utilisation à des fins énergétiques ou à la pyrolyse de matières dangereuses toxiques résiduelles, au sens de l'article 5 du Règlement sur les matières dangereuses, dans un lieu autre que celui où ces matières ont été produites ou utilisées; u.1) l'établissement ou l'agrandissement: - d'un lieu d'enfouissement technique visé à la section 2 du chapitre II du Règlement sur l'enfouissement et l'incinération de matières résiduelles servant en tout ou en partie au dépôt définitif d'ordures ménagères collectées par une municipalité ou pour le compte de celle-ci; - d'un lieu d'enfouissement de débris de construction ou de démolition visé au second alinéa de l'article 102 du règlement précité. Pour l'application du présent paragraphe, l'agrandissement d'un lieu d'enfouissement comprend toute modification ayant pour effet d'en augmenter la capacité d'enfouissement; v) l'établissement ou l'agrandissement d'un lieu servant, en tout ou en partie, au dépôt définitif de matières dangereuses au sens du paragraphe 21 de l'article 1 de la Loi sur la qualité de l'environnement (L.R.Q., c. Q-2) ou au dépôt définitif des matières issues du traitement de matières dangereuses résiduelles. Pour l'application du présent paragraphe, l'agrandissement d'un lieu servant au dépôt définitif de telles matières comprend toute modification ayant pour effet d'augmenter la capacité de ce lieu; Est cependant soustrait à l'application du présent paragraphe: - l'établissement ou l'agrandissement, sur un terrain, d'un lieu servant exclusivement au dépôt définitif de matières dangereuses résiduelles extraites de ce terrain dans le cadre de travaux de réhabilitation autorisés en vertu de la Loi pour les lieux ayant servi avant le 26 juin 1985 au dépôt de telles matières; - tout lieu d'entreposage établi avant le 1er décembre 1997 qui devient un lieu de dépôt définitif établi conformément aux articles 145 ou 146 du Règlement sur les matières dangereuses; w) l'installation ou l'utilisation d'équipements servant, en tout ou en partie, au traitement, hors du lieu de leur production, de matières dangereuses résiduelles, au sens de l'article 5 du Règlement sur les matières dangereuses, à des fins d'élimination par dépôt définitif ou par incinération; 131 Pour l'application du présent paragraphe, est assimilé à un traitement à des fins d'élimination tout procédé de traitement pour lequel il n'y a pas de marché existant pour tout ou partie des produits qui en sont issus. Aux fins du présent paragraphe, celui qui, dans un même champ d'activité, produit des matières dangereuses résiduelles dans plus d'un lieu de production situé au Québec est réputé traiter ces matières sur le lieu où elles sont produites s'il utilise l'un de ces lieux de production comme lieu de traitement de ces matières; x) l'établissement ou l'agrandissement d'un lieu servant, en tout ou en partie, au dépôt définitif de sols qui contiennent une ou plusieurs substances dont la concentration est supérieure aux valeurs limites fixées à l'annexe C, de même que le dépôt définitif de tels sols dans un lieu d'élimination déjà établi et pour lequel il n'a été délivré aucun certificat d'autorisation permettant ce dépôt. Pour l'application du présent paragraphe, l'agrandissement d'un lieu servant au dépôt définitif des sols susmentionnés comprend toute modification ayant pour effet d'augmenter la capacité de dépôt de ce lieu. Est cependant soustrait à l'application du présent paragraphe l'établissement ou l'agrandissement, sur un terrain, d'un lieu servant exclusivement au dépôt définitif de sols contaminés extraits de ce terrain dans le cadre de travaux de réhabilitation autorisés en vertu de la Loi; y) l'installation ou l'utilisation d'équipements servant, en tout ou en partie, au traitement thermique de sols qui contiennent: - soit plus de 1 500 mg d'organochlorés par kilogramme de sol; - soit plus de 50 mg de biphényles polychlorés (BPC) par kilogramme de sol; - soit une concentration totale de dioxines et de furanes supérieure à 5 µg par kilogramme de sol (exprimée en équivalent toxique à la 2,3,7,8-TCDD). Les projets énumérés au présent article ne comprennent cependant pas les travaux de réfection ou de réparation d'un ouvrage ou d'une construction en milieu terrestre ni le remplacement ou la modification d'équipements techniques afférents à un ouvrage ou une construction, sauf dans le cas d'un agrandissement mentionné expressément dans un paragraphe du premier alinéa. Les projets énumérés aux paragraphes a et b du présent article ne comprennent pas les projets d'aménagement faunique élaborés dans une perspective de conservation de la biodiversité d'un site, sauf s'ils doivent être faits, en tout ou en partie, à partir de sédiments dragués ne provenant pas de ce site. Les projets énumérés aux paragraphes n à n.11 du présent article ne comprennent pas non plus la construction d'une usine-pilote située sur les lieux d'une installation industrielle ou d'un autre établissement existant. Pour les fins du présent article, constitue une usine-pilote tout établissement qui satisfait aux conditions suivantes: - son aménagement et son exploitation s'opèrent dans le cadre d'un projet expérimental; 132 - les installations qui le composent sont à échelle réduite et sont destinées à l'utilisation, à l'évaluation ainsi qu'à la mise au point de techniques et de méthodes nouvelles de production. Pour l'application des paragraphes x et y du présent article, les analyses de sols aux fins d'en déterminer la composition doivent être effectuées par un laboratoire accrédité par le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs en vertu de l'article 118.6 de la Loi. Un projet constitué de plusieurs éléments visés au présent article constitue un seul projet destiné à faire l'objet d'une seule étude d'impact sur l'environnement et d'une seule demande de certificat d'autorisation. R.R.Q., 1981, c. Q-2, r. 9, a. 2; D. 1002-85, a. 1; D. 586-92, a. 1; D. 1529-93, a. 18; D. 10196, a. 1; D. 1310-97, a. 155; D. 1514-97, a. 1; D. 856-99, a. 1; D. 1031-2000, a. 1; Erratum, 2001 G.O. 2, 2905; D. 1552-2001, a. 1; D. 119-2002, a. 1; D. 1252-2005, a. 1; D. 451-2005, a. 177; D. 320-2006, a. 3; D. 808-2007, a. 143. SECTION III PRÉPARATION ET PRÉSENTATION D'UNE ÉTUDE D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT 3. Paramètres: Toute étude d'impact sur l'environnement préparée en vertu de l'article 31.2 de la Loi peut traiter des paramètres suivants: a) une description du projet, y compris notamment les objectifs poursuivis, son emplacement (comprenant le numéro des lots originaires touchés par le projet), la programmation de réalisation, les activités d'exploitation et d'entretien subséquentes, les quantités et les caractéristiques des matériaux d'emprunt requis, les sources d'énergie, les modes de gestion des déchets ou résidus autres que les résidus provenant de la construction d'une route, les activités de transport inhérentes à la construction et à l'exploitation subséquente du projet, le lien avec les schémas d'aménagement et de développement, les plans d'urbanisme et de zonage ainsi que le zonage agricole et les aires retenues pour fins de contrôle au sens de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (L.R.Q., c. P41.1) et les développements connexes prévus par l'initiateur du projet, ainsi que toutes autres données et caractéristiques techniques nécessaires pour connaître et évaluer les effets du projet sur l'environnement et pour identifier les mesures de correction ou de compensation requises; b) un inventaire qualitatif et quantitatif des composantes de l'environnement susceptibles d'être touchées par le projet, y compris notamment la faune, la flore, les communautés humaines, le patrimoine culturel, archéologique et historique du milieu, les ressources agricoles et l'usage que l'on fait des ressources du milieu; c) une énumération et une évaluation des répercussions positives, négatives et résiduelles du projet sur l'environnement, y compris notamment les effets indirects, cumulatifs, différés et irréversibles sur les éléments identifiés en vertu du paragraphe b et une description du milieu tel qu'il apparaîtra suite à la réalisation et à l'exploitation du projet; 133 d) un exposé des différentes options au projet, notamment quant à son emplacement, aux procédés et méthodes de réalisation et d'exploitation et à toutes options du projet ainsi que les raisons justifiant le choix de l'option retenue; e) une énumération et une description des mesures à prendre pour prévenir, réduire ou mitiger la détérioration de l'environnement, y compris les répercussions énumérées au paragraphe c avant, pendant et après la construction ou l'exploitation du projet, y compris notamment tout équipement utilisé ou installé pour réduire l'émission de dépôt, le dégagement ou le rejet de contaminants dans l'environnement, tout contrôle d'exploitation et de surveillance, les mesures d'urgence en cas d'accident et le réaménagement du milieu touché. Une étude d'impact sur l'environnement relative à des travaux en rivière visés au paragraphe b du premier alinéa de l'article 2 porte seulement sur le tronçon de rivière directement touché par le projet. Une étude d'impact sur l'environnement doit être conçue et préparée selon une méthode scientifique. R.R.Q., 1981, c. Q-2, r. 9, a. 3. 134 6) LOI SUR LES CITES ET VILLES L.R.Q., chapitre C-19 SECTION IX DES SÉANCES DU CONSEIL 318. Le conseil tient ses séances à l'endroit désigné par la charte pour sa première séance, ou, si la charte ne l'indique pas, à celui que désigne le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, jusqu'à ce que le conseil ait fixé, par résolution, un autre endroit sur le territoire de la municipalité, qu'il peut changer de la même manière quand il le juge à propos. Le greffier donne un avis public de tout changement de l'endroit où se tiennent les séances. S. R. 1964, c. 193, a. 345; 1996, c. 2, a. 210; 1999, c. 43, a. 13; 2003, c. 19, a. 250; 2005, c. 28, a. 196; 2008, c. 18, a. 15; 2009, c. 26, a. 109. 318.1. Le drapeau du Québec doit être arboré sur ou devant l'édifice municipal où siège le conseil, à droite, s'il y a deux drapeaux, ou au milieu, s'il y en a davantage. 1979, c. 36, a. 73. 319. Le conseil tient une séance ordinaire au moins une fois par mois. Il établit, avant le début de chaque année civile, le calendrier de ses séances ordinaires pour cette année en fixant le jour et l'heure du début de chacune. Le conseil peut cependant décider qu'une séance ordinaire débutera au jour et à l'heure qu'il précise plutôt que conformément au calendrier. S. R. 1964, c. 193, a. 346; 2008, c. 18, a. 16. 320. Le greffier donne un avis public du contenu du calendrier. Il donne également un tel avis à l'égard de toute séance ordinaire dont le jour ou l'heure du début n'est pas celui que prévoit le calendrier. S. R. 1964, c. 193, a. 347; 2008, c. 18, a. 16. 321. La majorité des membres du conseil constitue un quorum pour l'expédition des affaires, excepté lorsqu'il est autrement prescrit spécialement par la présente loi. Le maire est réputé l'un des membres du conseil pour former le quorum. S. R. 1964, c. 193, a. 348; 1999, c. 40, a. 51. 322. Les séances du conseil sont publiques. Une séance du conseil comprend une période au cours de laquelle les personnes présentes peuvent poser des questions orales aux membres du conseil. 135 Le conseil peut, par règlement, prescrire la durée de cette période, le moment où elle a lieu et la procédure à suivre pour poser une question. Dans le cas d'une municipalité dont le conseil se compose de plus de 20 conseillers, ce dernier peut toutefois, par règlement, décréter que la période de questions orales par les personnes présentes est remplacée par la procédure décrite aux alinéas suivants. Une question doit être transmise par écrit au greffier de la municipalité. Ce dernier inscrit cette question, dès sa réception, dans un registre qui fait partie des archives et qui peut être consulté, en outre, pendant les séances du conseil. Le maire ou le président du comité exécutif répond à la question lors d'une séance du conseil, soit oralement, soit en déposant devant le conseil une réponse écrite qui est consignée au registre. Le règlement du conseil mentionné au quatrième alinéa peut limiter le nombre de questions qu'une même personne peut transmettre au greffier. S. R. 1964, c. 193, a. 349; 1968, c. 55, a. 96; 1980, c. 16, a. 77; 1982, c. 18, a. 145; 1996, c. 2, a. 138; 2000, c. 56, a. 225. 350. Les règlements, résolutions et autres ordonnances municipales doivent être passés par le conseil en séance. S. R. 1964, c. 193, a. 379. § 2. — Des règlements du conseil I. — Adoption, entrée en vigueur et promulgation des règlements 356. Tout règlement doit, à peine de nullité, être précédé d'un avis de motion donné en séance du conseil et être lu à une séance subséquente tenue à un jour ultérieur. La lecture du règlement n'est pas nécessaire si une copie du projet a été remise aux membres du conseil au plus tard deux jours juridiques avant la séance à laquelle il doit être adopté et si, lors de cette séance, tous les membres du conseil présents déclarent l'avoir lu et renoncent à sa lecture. Dans ce cas cependant, le greffier ou la personne qui préside la séance doit mentionner l'objet du règlement, sa portée, son coût et, s'il y a lieu, le mode de financement et le mode de paiement et de remboursement. Le responsable de l'accès aux documents de la municipalité doit délivrer copie de ce règlement à toute personne qui en fait la demande dans les deux jours juridiques précédant la tenue de cette séance. Il doit aussi prendre les dispositions nécessaires pour que des copies du règlement soient mises à la disposition du public pour consultation dès le début de la séance. S. R. 1964, c. 193, a. 385; 1968, c. 55, a. 107; 1979, c. 36, a. 75; 1979, c. 51, a. 260; 1987, c. 68, a. 34; 2005, c. 28, a. 51. 136 7) LOI SUR L'AMENAGEMENT ET L'URBANISME L.R.Q., chapitre A-19.1 § 2. — Processus commun au plan métropolitain et au schéma A. — Projet de règlement et avis 48. Le conseil de l'organisme compétent commence le processus de modification par l'adoption d'un projet de règlement. 1979, c. 51, a. 48; 1982, c. 63, a. 74; 1985, c. 27, a. 2; 1987, c. 102, a. 13; 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 16; 1994, c. 32, a. 1; 1996, c. 25, a. 9; 1997, c. 93, a. 2; 2002, c. 37, a. 2; 2002, c. 68, a. 52; 2010, c. 10, a. 14. 48.1. (Remplacé). 1987, c. 23, a. 82; 1990, c. 50, a. 2. 49. Le plus tôt possible après l'adoption du projet de règlement, le secrétaire signifie au ministre une copie certifiée conforme du projet de règlement et de la résolution par laquelle il est adopté. Il en transmet, en même temps, une telle copie à chaque organisme partenaire. 1979, c. 51, a. 49; 1987, c. 102, a. 14; 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 17; 1995, c. 34, a. 55; 1996, c. 25, a. 10; 2010, c. 10, a. 14. 50. À compter de l'adoption du projet de règlement et avant celle du règlement, le conseil de l'organisme compétent peut demander au ministre son avis sur la modification proposée. Le secrétaire signifie au ministre une copie certifiée conforme de la résolution formulant la demande. Le ministre avise l'organisme compétent, par écrit, de la date à laquelle il a reçu la copie. 1979, c. 51, a. 50; 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 18; 2010, c. 10, a. 14. 51. Le ministre doit, dans les 60 jours qui suivent la réception de la copie de la résolution qui le lui demande, donner son avis sur la conformité de la modification proposée aux orientations gouvernementales. S'il comporte des objections à la modification proposée, l'avis doit être motivé. Le ministre signifie l'avis à l'organisme compétent. 1979, c. 51, a. 51; 1987, c. 57, a. 663; 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 19; 1995, c. 34, a. 56; 1999, c. 40, a. 18; 2001, c. 35, a. 21; 2010, c. 10, a. 14. 52. Le conseil de tout organisme partenaire peut, dans les 45 jours qui suivent la transmission faite conformément à l'article 49, donner son avis sur le projet de règlement. Le secrétaire de l'organisme partenaire transmet à l'organisme compétent, dans ce délai, une copie certifiée conforme de la résolution formulant l'avis. 137 Toutefois, le conseil de l'organisme compétent peut, par une résolution adoptée à l'unanimité, modifier le délai prévu au premier alinéa; le délai fixé par le conseil ne peut cependant être inférieur à 20 jours. Le plus tôt possible après l'adoption de la résolution, le secrétaire en transmet une copie certifiée conforme à chaque organisme partenaire. 1979, c. 51, a. 52; 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 20; 2010, c. 10, a. 14. B. — Consultation publique 53. Un organisme compétent doit tenir au moins une assemblée publique sur son territoire. L'organisme compétent doit aussi tenir une assemblée publique sur le territoire de toute municipalité dont le représentant au conseil en fait la demande lors de la séance où est adopté le projet de règlement. Il doit également tenir une telle assemblée sur le territoire, compris dans le sien, de tout organisme partenaire dont le conseil en fait la demande dans les 20 jours qui suivent la transmission faite conformément à l'article 49. Une copie certifiée conforme de la résolution formulant la demande doit être transmise à l'organisme compétent dans ce délai. Pour l'application des deuxième et troisième alinéas, lorsque le lieu des séances du conseil d'une municipalité se trouve sur le territoire d'une autre, ce territoire est réputé être celui de la première et, le cas échéant, être compris dans celui de l'organisme compétent. 1979, c. 51, a. 53; 1982, c. 2, a. 59; 1987, c. 57, a. 664; 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 21; 1996, c. 25, a. 11; 2010, c. 10, a. 14. 53.1. L'organisme compétent tient ses assemblées publiques par l'intermédiaire d'une commission créée par le conseil, formée des membres de celui-ci qu'il désigne et présidée par le premier dirigeant ou par un autre membre de la commission désigné par le premier dirigeant. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 22; 2003, c. 19, a. 3; 2010, c. 10, a. 14. 53.2. Le conseil de l'organisme compétent indique toute municipalité sur le territoire de laquelle une assemblée publique doit être tenue. Il fixe la date, l'heure et le lieu de toute assemblée publique; il peut déléguer tout ou partie de ce pouvoir au secrétaire. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 22; 2010, c. 10, a. 14. 53.3. Au plus tard le quinzième jour qui précède la tenue d'une assemblée publique, le secrétaire publie, dans un journal diffusé sur le territoire de l'organisme compétent, un avis de la date, de l'heure, du lieu et de l'objet de l'assemblée. L'avis doit contenir un résumé des documents visés aux articles 49 et 53.11.2 ou 53.11.4, décrivant les principaux effets de la modification proposée sur le territoire concerné par l'assemblée faisant l'objet de l'avis. Le territoire entier de l'organisme compétent est concerné par chaque assemblée, sauf si des assemblées sont prévues dans tous les territoires municipaux locaux compris dans celui de 138 l'organisme compétent ou si celui-ci a expressément prévu, dans sa décision prise en vertu du premier alinéa de l'article 53.2, les territoires municipaux locaux concernés par chaque assemblée, de façon qu'aucun de ceux-ci ne soit omis. Si le territoire entier de l'organisme compétent est concerné par toutes les assemblées, le secrétaire peut donner un avis unique pour l'ensemble de celles-ci, au plus tard le quinzième jour qui précède la tenue de la première. Le résumé peut, au choix du conseil de l'organisme compétent, être transmis par courrier ou autrement distribué à chaque adresse du territoire concerné, au plus tard le quinzième jour qui précède la tenue de l'assemblée unique ou de la première des assemblées, selon le cas, plutôt que d'être intégré à l'avis prévu au premier alinéa. Dans ce cas, le résumé est accompagné d'un avis indiquant la date, l'heure, le lieu et l'objet de toute assemblée prévue. Tout avis doit mentionner qu'une copie des documents visés aux articles 49 et 53.11.2 ou 53.11.4 et du résumé de ceux-ci peut être consultée au bureau de l'organisme compétent et, le cas échéant, à celui de chaque organisme partenaire. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 23; 2010, c. 10, a. 14. 53.4. Au cours d'une assemblée publique, la commission explique la modification proposée et, le cas échéant, ses effets sur les plans et règlements des municipalités ou les schémas. Elle entend les personnes et organismes qui désirent s'exprimer. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 24; 2010, c. 10, a. 14. C. — Adoption du règlement et avis ministériel 53.5. Après la période de consultation sur le projet de règlement, le conseil de l'organisme compétent adopte un règlement modifiant le plan métropolitain ou le schéma, avec ou sans changement. Le règlement ne peut toutefois être adopté qu'à compter du dernier des jours suivants: 1° celui du lendemain du jour où le ministre et l'ensemble des organismes partenaires auxquels ont été transmis les documents visés aux articles 49 et 53.11.2 ou 53.11.4, ont donné leur avis sur ceux-ci ou du lendemain du dernier jour du délai imparti; 2° celui du lendemain de la tenue de l'assemblée publique, ou de la dernière s'il y en a plusieurs, ou du lendemain du dernier jour du délai prévu au troisième alinéa de l'article 53. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 25; 1997, c. 93, a. 3; 2010, c. 10, a. 14. 53.6. Le plus tôt possible après l'adoption du règlement modifiant le plan métropolitain ou le schéma, le secrétaire signifie au ministre une copie certifiée conforme du règlement et de la résolution par laquelle celui-ci a été adopté. Il en transmet, en même temps, une copie certifiée conforme à chaque organisme partenaire. Le ministre avise l'organisme compétent, par écrit, de la date à laquelle il a reçu la copie. 139 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 26; 1995, c. 34, a. 57; 2010, c. 10, a. 14. 53.7. Dans les 60 jours qui suivent la réception de la copie du règlement modifiant le plan métropolitain ou le schéma, le ministre doit donner son avis sur la conformité de la modification aux orientations gouvernementales. Doit être motivé l'avis qui indique que la modification proposée ne respecte pas ces orientations. Le ministre peut alors, dans l'avis, demander à l'organisme compétent de remplacer le règlement. Le ministre signifie l'avis à l'organisme compétent. Lorsque l'avis indique que la modification proposée ne respecte pas ces orientations, le ministre en transmet une copie à chaque organisme partenaire. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 27; 1995, c. 34, a. 58; 1999, c. 40, a. 18; 2001, c. 35, a. 22; 2002, c. 37, a. 3; 2010, c. 10, a. 14. 53.8. Dans le cas où l'avis du ministre indique que la modification proposée ne respecte pas les orientations gouvernementales, le conseil de l'organisme compétent peut remplacer le règlement modifiant le plan métropolitain ou le schéma par un autre qui respecte ces orientations. Les articles 48 à 53.4 ne s'appliquent pas à l'égard d'un nouveau règlement qui diffère de celui qu'il remplace uniquement pour tenir compte de l'avis du ministre. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 28; 2010, c. 10, a. 14. 53.9. Le règlement modifiant le plan métropolitain ou le schéma entre en vigueur le jour de la signification par le ministre à l'organisme compétent d'un avis attestant que le règlement respecte les orientations gouvernementales ou, en l'absence d'avis, à l'expiration du délai prévu à l'article 53.7. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 29; 2010, c. 10, a. 14. 53.10. (Abrogé). 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 30; 1994, c. 32, a. 2; 2002, c. 37, a. 4; 2010, c. 10, a. 15. 53.11. Le plus tôt possible après l'entrée en vigueur du règlement modifiant le plan métropolitain ou le schéma, le secrétaire publie un avis de la date de cette entrée en vigueur dans un journal diffusé sur le territoire de l'organisme compétent. Il transmet, en même temps, une copie certifiée conforme du règlement à chaque organisme partenaire. 1990, c. 50, a. 2; 1995, c. 34, a. 59; 2003, c. 19, a. 4; 2010, c. 10, a. 16. § 3. — Dispositions particulières au plan métropolitain 53.11.1. La Communauté métropolitaine de Montréal et la Communauté métropolitaine de Québec peuvent tenir leurs assemblées publiques par l'intermédiaire d'une commission constituée en vertu, respectivement, de l'article 50 de la Loi sur la Communauté 140 métropolitaine de Montréal (chapitre C-37.01) ou de l'article 41 de la Loi sur la Communauté métropolitaine de Québec (chapitre C-37.02). 2010, c. 10, a. 16. 53.11.2. Le conseil de la communauté métropolitaine adopte, en même temps que tout projet de règlement modifiant le plan métropolitain, un document qui indique la nature des modifications qu'une municipalité régionale de comté devra apporter, advenant la modification du plan, à son schéma. Une copie certifiée conforme de ce document est signifiée au ministre et transmise à chaque organisme partenaire en même temps que le projet de règlement. Après l'entrée en vigueur du règlement modifiant le plan métropolitain, le conseil adopte un document qui indique la nature des modifications qu'une municipalité régionale de comté devra effectivement apporter, pour tenir compte de la modification du plan. Une copie certifiée conforme de ce document est transmise à chaque organisme partenaire en même temps que le règlement. Le conseil peut adopter le document visé au deuxième alinéa par un renvoi à celui qui a été adopté en vertu du premier alinéa. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.3. La décision d'adopter le règlement modifiant le plan métropolitain doit être prise à la majorité des deux tiers des voix exprimées. Dans le cas de la Communauté métropolitaine de Québec, cette majorité doit aussi comporter la majorité des voix exprimées par les représentants de la Ville de Lévis et la majorité des voix exprimées par l'ensemble des représentants de la Municipalité régionale de comté de L'Île-d'Orléans, de la Municipalité régionale de comté de La Côte-de-Beaupré et de la Municipalité régionale de comté de La Jacques-Cartier. 2010, c. 10, a. 16. § 4. — Dispositions particulières au schéma A. — Dispositions applicables à l'ensemble des schémas 53.11.4. Le conseil d'une municipalité régionale de comté adopte, en même temps que tout projet de règlement modifiant le schéma, un document qui indique la nature des modifications qu'une municipalité devra apporter, advenant la modification du schéma, à son plan d'urbanisme, à son règlement de zonage, de lotissement ou de construction et à l'un ou l'autre de ses règlements prévus aux sections VII à XI du chapitre IV. Ce document indique également la nature des modifications qu'une municipalité devra apporter à son règlement prévu à l'article 116 ou identifie toute municipalité qui, dans un tel cas, devra adopter un règlement en vertu de cet article. Une copie certifiée conforme de ce document est signifiée au ministre et transmise à chaque organisme partenaire en même temps que le projet de règlement. Après l'entrée en vigueur du règlement modifiant le schéma, le conseil adopte un document qui indique la nature des modifications qu'une municipalité devra effectivement apporter, pour tenir compte de la modification du schéma, et identifie toute municipalité qui devra 141 adopter un règlement en vertu de l'article 116 pour tenir compte de cette modification. Une copie certifiée conforme de ce document est transmise à chaque organisme partenaire en même temps que le règlement. Le conseil peut adopter le document visé au deuxième alinéa par un renvoi à celui qui a été adopté en vertu du premier alinéa. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.5. Dans le cas de la modification d'un schéma, lorsque le territoire de la municipalité régionale de comté comprend une zone agricole établie en vertu de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (chapitre P-41.1), l'avis ministériel sur les orientations gouvernementales prévu à l'article 51 ou à l'article 53.7 comprend les orientations liées aux objectifs visés au paragraphe 2.1° du premier alinéa de l'article 5. L'avis indique, de plus, des paramètres pour l'établissement de distances séparatrices en vue d'atténuer les inconvénients reliés aux odeurs inhérentes à certaines activités agricoles. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.6. Pour l'application de l'article 53.3, dans le cas d'une municipalité régionale de comté, le secrétaire fait aussi afficher une copie de l'avis, dans le délai prévu à cet article, au bureau de chaque municipalité dont le territoire est concerné par l'assemblée. 2010, c. 10, a. 16. B. — Dispositions applicables en territoire métropolitain 53.11.7. Lorsque le règlement modifiant le schéma vise une partie du territoire d'une communauté métropolitaine, le conseil de celle-ci doit, dans les 60 jours qui suivent la transmission qui lui a été faite de la copie du règlement, approuver le règlement, s'il est conforme au plan métropolitain, ou le désapprouver dans le cas contraire. La résolution par laquelle le conseil de la communauté désapprouve le règlement doit être motivée et identifier les dispositions du règlement qui ne sont pas conformes. Le plus tôt possible après l'adoption de la résolution par laquelle le règlement est approuvé ou désapprouvé, le secrétaire de la communauté, dans le premier cas, délivre un certificat de conformité à l'égard du règlement et en transmet une copie certifiée conforme à la municipalité régionale de comté ou, dans le second cas, transmet à celle-ci une copie certifiée conforme de la résolution. À défaut par le conseil de la communauté d'approuver ou de désapprouver le règlement dans le délai prévu au premier alinéa, celui-ci est réputé conforme au plan métropolitain. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.8. Si le conseil de la communauté métropolitaine désapprouve le règlement, le conseil de la municipalité régionale de comté peut demander à la Commission son avis sur la conformité du règlement au plan métropolitain. 142 Le secrétaire de la municipalité régionale de comté signifie à la Commission et à la communauté une copie certifiée conforme de la résolution par laquelle l'avis est demandé et du règlement concerné. La copie destinée à la Commission doit être reçue par celle-ci dans les 45 jours qui suivent la transmission de la copie de la résolution par laquelle le règlement est désapprouvé. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.9. Si le conseil de la communauté métropolitaine désapprouve le règlement, le conseil de la municipalité régionale de comté peut, au lieu de demander l'avis de la Commission, adopter: 1° soit un seul règlement qui ne contient que les éléments du règlement désapprouvé qui n'ont pas entraîné cette désapprobation; 2° soit à la fois un tel règlement et un autre règlement qui ne contient que les éléments qui ont entraîné cette désapprobation. Les articles 48 à 53.4 ne s'appliquent pas à l'égard d'un règlement adopté en vertu du premier alinéa. Dans le cas où le conseil de la municipalité régionale de comté adopte un règlement qui ne contient que les éléments qui ont entraîné la désapprobation, il peut demander l'avis de la Commission sur la conformité de ce règlement au plan métropolitain. Une copie certifiée conforme de la résolution par laquelle l'avis est demandé et du règlement concerné doit être reçue par la Commission dans les 15 jours qui suivent l'adoption du règlement. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.10. La Commission doit donner son avis dans les 60 jours qui suivent la réception de la copie de la résolution par laquelle l'avis est demandé. L'avis selon lequel le règlement n'est pas conforme au plan métropolitain peut contenir les suggestions de la Commission quant à la façon d'assurer cette conformité. Le secrétaire de la Commission transmet une copie de l'avis à la municipalité régionale de comté et à la communauté métropolitaine. Si l'avis indique que le règlement est conforme au plan métropolitain, le secrétaire de la communauté doit, le plus tôt possible après la réception de la copie de l'avis, délivrer un certificat de conformité à l'égard du règlement et en transmettre une copie certifiée conforme à la municipalité régionale de comté. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.11. Dans le cas où la municipalité régionale de comté est tenue, en vertu de l'un ou l'autre des articles 58 et 58.1, de modifier son schéma, si l'avis de la Commission indique que le règlement n'est pas conforme au plan métropolitain ou si la Commission n'a pas reçu de demande d'avis à l'égard du règlement dans le délai prévu à l'article 53.11.8, le conseil de la 143 communauté métropolitaine doit demander à la municipalité régionale de comté de remplacer le règlement, dans le délai qu'il prescrit, par un autre qui est conforme à ce plan. Le plus tôt possible après l'adoption de la résolution par laquelle la demande de remplacement est formulée par le conseil de la communauté, le secrétaire de cette dernière en transmet une copie certifiée conforme à la municipalité régionale de comté. Le délai prescrit pour le remplacement ne peut se terminer avant l'expiration de la période de 45 jours qui suit la transmission prévue au deuxième alinéa. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.12. Les articles 48 à 53.4 ne s'appliquent pas à l'égard d'un nouveau règlement qui diffère de celui qu'il remplace uniquement pour assurer sa conformité au plan métropolitain. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.13. Si le conseil d'une municipalité régionale de comté omet d'adopter, dans le délai prévu à l'un ou l'autre des articles 58 et 58.1 ou dans celui qui est prescrit en vertu de l'article 53.11.11, selon le cas, un règlement modifiant son schéma, le conseil de la communauté métropolitaine peut l'adopter à sa place. Les articles 48 à 53.4 et 53.11.7 à 53.11.12 ne s'appliquent pas à l'égard du règlement adopté par le conseil de la communauté en vertu du premier alinéa. Il est réputé être un règlement adopté par le conseil de la municipalité régionale de comté et approuvé par celui de la communauté. Le plus tôt possible après l'adoption du règlement, le secrétaire de la communauté délivre un certificat de conformité à son égard. Le plus tôt possible après l'adoption du règlement et la délivrance du certificat, le secrétaire de la communauté transmet une copie certifiée conforme du règlement, de la résolution par laquelle il est adopté et du certificat à la municipalité régionale de comté. La copie du règlement transmise à la municipalité régionale de comté tient lieu d'original aux fins de la délivrance par cette dernière de copies certifiées conformes du règlement. Les dépenses que la communauté effectue pour agir à la place de la municipalité régionale de comté lui sont remboursées par cette dernière. 2010, c. 10, a. 16. 53.11.14. Le règlement modifiant le schéma entre en vigueur à la date la plus tardive entre celle déterminée en vertu de l'article 53.9 et la date de la délivrance du certificat de conformité à son égard. Il est alors réputé conforme au plan métropolitain. 2010, c. 10, a. 16. § 5. — Demandes ministérielles 53.12. Lorsque le gouvernement a approuvé une modification au plan d'affectation des terres du domaine de l'État comprises dans le territoire d'un organisme compétent conformément à l'article 25 de la Loi sur les terres du domaine de l'État (chapitre T-8.1), le ministre peut, s'il 144 estime que le plan métropolitain ou le schéma ne respecte pas le plan d'affectation modifié, demander une modification du plan métropolitain ou du schéma. Le ministre signifie alors à l'organisme compétent un avis motivé indiquant quelles modifications doivent être apportées au plan métropolitain ou au schéma pour qu'il soit conforme au plan d'affectation. Le conseil de l'organisme compétent doit, dans les 90 jours qui suivent la signification de l'avis du ministre, adopter un règlement modifiant, selon le cas, le plan métropolitain ou le schéma pour tenir compte de l'avis. Les articles 48 à 53.4 ne s'appliquent pas à l'égard de ce règlement s'il n'apporte au plan métropolitain ou au schéma que la modification nécessaire pour tenir compte de l'avis. Pour l'application des articles 53.7 à 53.9, le ministre donne son avis sur la conformité au plan d'affectation de la modification proposée. Lorsque le ministre demande à la fois la modification d'un plan métropolitain et celle d'un schéma applicable à une partie du territoire de la communauté métropolitaine visée, les articles 53.11.7 à 53.11.14 ne s'appliquent pas à l'égard du règlement modifiant le schéma que le conseil de la municipalité régionale de comté adopte pour répondre à la demande. Si le conseil fait défaut d'adopter un règlement ayant pour effet de rendre le plan métropolitain ou le schéma conforme au plan d'affectation, le gouvernement peut, par décret, l'adopter. Ce règlement est réputé être un règlement adopté par le conseil. Le plus tôt possible après l'adoption du décret, le ministre transmet une copie de celui-ci et du règlement à l'organisme. Le règlement entre en vigueur à la date mentionnée dans le décret. 1990, c. 50, a. 2; 1993, c. 3, a. 31; 1996, c. 25, a. 12; 1999, c. 40, a. 18; 2002, c. 37, a. 5; 2010, c. 10, a. 16. 53.13. Le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs peut, au moyen d'un avis sommairement motivé qui indique la nature et l'objet des modifications à apporter, demander une modification au plan métropolitain ou au schéma s'il estime que le plan métropolitain ou le schéma en vigueur ne respecte pas la politique du gouvernement visée à l'article 2.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre Q-2), ne respecte pas les limites d'une plaine inondable située sur le territoire de l'organisme compétent ou n'offre pas, compte tenu des particularités du milieu, une protection adéquate des rives, du littoral et des plaines inondables. Les troisième et quatrième alinéas de l'article 53.12 s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, à une demande faite conformément au premier alinéa. 2002, c. 37, a. 6; 2006, c. 3, a. 35; 2010, c. 10, a. 16. 53.14. Le ministre peut, au moyen d'un avis motivé et pour des raisons de sécurité publique, demander des modifications au plan métropolitain ou au schéma en vigueur. L'avis mentionne la nature et l'objet des modifications à apporter. Les troisième et quatrième alinéas de l'article 53.12 s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, à une demande faite conformément au premier alinéa. 2004, c. 20, a. 3; 2010, c. 10, a. 16. 145 SECTION III RÉVISION DU PLAN MÉTROPOLITAIN OU DU SCHÉMA § 1. — Application 53.15. Les dispositions particulières prévues aux sous-sections 3 et 4 s'ajoutent aux dispositions prévues à la présente sous-section et à la sous-section 2; ces dernières s'appliquent sous réserve des premières le cas échéant. 2010, c. 10, a. 18. 53.16. Dans les dispositions de la présente section, l'avis du ministre sur la conformité aux orientations gouvernementales s'entend d'un avis sur la conformité aux orientations que le gouvernement, ses ministres, les mandataires de l'État et les organismes publics poursuivent ou entendent poursuivre en matière d'aménagement sur le territoire de l'organisme compétent, y compris le plan d'affectation prévu à l'article 21 de la Loi sur les terres du domaine de l'État (chapitre T-8.1), et aux projets d'équipements, d'infrastructures et d'aménagement qu'ils entendent réaliser sur ce territoire. 2010, c. 10, a. 18. 53.17. Pour l'application de la présente section, sont des organismes partenaires: 1° dans le cas de la révision d'un plan métropolitain, chaque municipalité régionale de comté dont tout ou partie du territoire est compris dans celui de la communauté métropolitaine et chaque municipalité régionale de comté dont le territoire est contigu à celui de la communauté métropolitaine; 2° dans le cas de la révision d'un schéma, chaque municipalité dont le territoire est compris dans celui de la municipalité régionale de comté et chaque municipalité régionale de comté dont le territoire est contigu. L'est également chaque commission scolaire dont tout ou partie du territoire est compris dans celui de la municipalité régionale de comté, sauf en ce qui concerne l'envoi d'une copie de résolution déterminant la date du début de la révision, d'une copie du règlement adoptant le schéma révisé, de l'avis ministériel sur les orientations gouvernementales et de l'avis d'entrée en vigueur; 3° en outre de ceux visés au paragraphe 2°, dans le cas d'un schéma applicable à une partie du territoire d'une communauté métropolitaine, celle-ci. 2010, c. 10, a. 18. 53.18. Pour l'application de la présente section, le conseil d'une commission scolaire est le conseil des commissaires de celle-ci. 2010, c. 10, a. 18. § 2. — Processus commun au plan métropolitain et au schéma A. — Révision périodique obligatoire 54. Le conseil de l'organisme compétent doit réviser son plan métropolitain ou son schéma, en suivant le processus prévu par la présente section. 1979, c. 51, a. 54; 1993, c. 3, a. 32; 2002, c. 68, a. 52; 2010, c. 10, a. 18. 146 SECTION L'ADOPTION ET L'ENTRÉE EN VIGUEUR DES RÈGLEMENTS § 1. — La consultation publique sur un projet de règlement 123. Les articles 124 à 127 s'appliquent à l'égard de: V 1° tout règlement de zonage, de lotissement ou de construction; 2° tout règlement prévu à l'article 116; 3° tout règlement prévu à l'une ou l'autre des dispositions des sections VI à XI; 4° tout règlement qui modifie ou remplace l'un de ceux mentionnés aux paragraphes 1° à 3°. Toutefois, les articles 124 à 127 ne s'appliquent pas à l'égard d'un règlement qui est applicable à un territoire non organisé et qui n'est pas susceptible d'approbation référendaire. De plus, si, pour respecter l'obligation prévue à l'article 110.10.1 d'adopter le même jour le règlement révisant le plan d'urbanisme et celui qui remplace le règlement de zonage ou de lotissement, le conseil doit réadopter sans modification ce règlement de remplacement, les articles 124 à 127 ne s'appliquent pas à l'égard du règlement réadopté. Pour l'application de l'article 134, ce règlement est réputé avoir fait l'objet d'un projet prévu à l'article 124. Pour l'application de la présente section, est susceptible d'approbation référendaire tout règlement qui remplit les conditions suivantes: 1° avoir pour objet de modifier le règlement de zonage ou de lotissement en ajoutant, modifiant, remplaçant ou supprimant une disposition qui porte sur une matière prévue à l'un des paragraphes 1° à 5°, 6°, 10°, 11° et 16.1° à 22° du deuxième alinéa de l'article 113 ou au troisième alinéa de cet article ou sur une matière prévue à l'un des paragraphes 1°, 3° et 4.1° du deuxième alinéa de l'article 115; 2° ne pas être un règlement de concordance qui apporte une modification visée au paragraphe 1°, en vertu de l'un des articles 58, 59, 59.5, 102 et 110.4, uniquement pour tenir compte de la modification ou de la révision du schéma ou de l'entrée en vigueur du plan d'urbanisme original ou de la modification ou de la révision du plan. Est également susceptible d'approbation référendaire, pour l'application de la présente section, le règlement sur les usages conditionnels prévu à l'article 145.31 ou tout règlement qui le modifie ou le remplace. 1979, c. 51, a. 123; 1982, c. 2, a. 77; 1985, c. 27, a. 5; 1987, c. 57, a. 673; 1989, c. 46, a. 7; 1993, c. 3, a. 62; 1994, c. 32, a. 14; 1996, c. 25, a. 57; 1997, c. 93, a. 29; 2002, c. 37, a. 24; 2002, c. 68, a. 52; 2010, c. 10, a. 63. 147 8) Loi sur les textes réglementaires S-22 Loi prévoyant l’examen, la publication et le contrôle des règlements et autres textes réglementaires TITRE ABRÉGÉ Titre abrégé 1. Loi sur les textes réglementaires. 1970-71-72, ch. 38, art. 1. DÉFINITIONS Définitions 2. (1) Les définitions qui suivent s’appliquent à la présente loi. « autorité réglementante » “regulation-making authority” « autorité réglementante » Toute autorité investie du pouvoir de prendre des règlements et, en particulier, l’autorité à l’origine d’un règlement ou projet de règlement donné. « règlement » “regulation” « règlement » Texte réglementaire : a) soit pris dans l’exercice d’un pouvoir législatif conféré sous le régime d’une loi fédérale; b) soit dont la violation est passible d’une pénalité, d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement sous le régime d’une loi fédérale. Sont en outre visés par la présente définition les règlements, décrets, ordonnances, arrêtés ou règles régissant la pratique ou la procédure dans les instances engagées devant un organisme judiciaire ou quasi judiciaire constitué sous le régime d’une loi fédérale, de même que tout autre texte désigné comme règlement par une autre loi fédérale. « texte réglementaire » “statutory instrument” « texte réglementaire » a) Règlement, décret, ordonnance, proclamation, arrêté, règle, règlement administratif, résolution, instruction ou directive, formulaire, tarif de droits, de frais ou d’honoraires, lettres patentes, commission, mandat ou autre texte pris : (i) soit dans l’exercice d’un pouvoir conféré sous le régime d’une loi fédérale, avec autorisation expresse de prise du texte et non par simple attribution à quiconque — personne ou organisme — de pouvoirs ou fonctions liés à une question qui fait l’objet du texte, 148 (ii) soit par le gouverneur en conseil ou sous son autorité, mais non dans l’exercice d’un pouvoir conféré sous le régime d’une loi fédérale; b) la présente définition exclut : (i) les textes visés à l’alinéa a) et émanant d’une personne morale constituée sous le régime d’une loi fédérale, sauf s’il s’agit : (A) de règlements pris par une personne morale responsable en fin de compte, par l’intermédiaire d’un ministre, devant le Parlement, (B) de textes dont la violation est passible d’une pénalité, d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement prévue sous le régime d’une loi fédérale, (ii) les textes visés à l’alinéa a) et émanant d’un organisme judiciaire ou quasi judiciaire, sauf s’il s’agit de règlements, ordonnances ou règles qui régissent la pratique ou la procédure dans les instances engagées devant un tel organisme constitué sous le régime d’une loi fédérale, (iii) les textes visés à l’alinéa a) et qui, notamment pour ce qui est de leur production ou de leur communication, sont de droit protégés ou dont le contenu se limite à des avis ou renseignements uniquement destinés à servir ou à contribuer à la prise de décisions, à la fixation d’orientations générales ou à la vérification d’éléments qui y sont nécessairement liés, (iv) les ordonnances des Territoires du Nord-Ouest, les lois de la Législature du Yukon ou de celle du Nunavut, les règles établies par l'Assemblée législative du Yukon en vertu de l'article 16 de la Loi sur le Yukon, celles établies par l'Assemblée législative du Nunavut en vertu de l'article 21 de la Loi sur le Nunavut, ainsi que les textes pris sous le régime de ces ordonnances, lois et règles. Présomption (2) Pour déterminer si les textes visés au sous-alinéa b)(i) de la définition de « texte réglementaire » au paragraphe (1) sont des règlements, il faut présumer qu’ils sont des textes réglementaires; s’ils correspondent alors à la définition de « règlement », ils sont réputés être des règlements pour l’application de la présente loi. L.R. (1985), ch. S-22, art. 2; 1993, ch. 28, art. 78; 1998, ch. 15, art. 38; 2002, ch. 7, art. 236. EXAMEN DES PROJETS DE RÈGLEMENT Envoi au Conseil privé 3. (1) Sous réserve des règlements d’application de l’alinéa 20a), l’autorité réglementante envoie chacun de ses projets de règlement en trois exemplaires, dans les deux langues officielles, au greffier du Conseil privé. Examen (2) À la réception du projet de règlement, le greffier du Conseil privé procède, en consultation avec le sous-ministre de la Justice, à l’examen des points suivants : a) le règlement est pris dans le cadre du pouvoir conféré par sa loi habilitante; b) il ne constitue pas un usage inhabituel ou inattendu du pouvoir ainsi conféré; 149 c) il n’empiète pas indûment sur les droits et libertés existants et, en tout état de cause, n’est pas incompatible avec les fins et les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Déclaration canadienne des droits; d) sa présentation et sa rédaction sont conformes aux normes établies. Avis à l’autorité réglementante (3) L’examen achevé, le greffier du Conseil privé en avise l’autorité réglementante en lui signalant, parmi les points mentionnés au paragraphe (2), ceux sur lesquels, selon le sousministre de la Justice, elle devrait porter son attention. Application (4) L'alinéa (2) d) ne s'applique pas aux projets de règlements, décrets, ordonnances, arrêtés ou règles régissant la pratique ou la procédure dans les instances engagées devant la Cour suprême du Canada, la Cour d'appel fédérale, la Cour fédérale, la Cour canadienne de l'impôt ou la Cour d'appel de la cour martiale du Canada. L.R. (1985), ch. S-22, art. 3; L.R. (1985), ch. 31 (1er suppl.), art. 94, ch. 51 (4e suppl.), art. 22; 2002, ch. 8, art. 174. Détermination du caractère de règlement 4. L’autorité réglementante ou toute autre autorité chargée de prendre des textes réglementaires, ou la personne agissant en son nom, pour qui se pose la question de savoir si un projet de texte réglementaire, une fois pris par elle, constituerait un règlement en envoie un exemplaire au sous-ministre de la Justice, auquel il appartient de trancher la question. 1970-71-72, ch. 38, art. 4. TRANSMISSION ET ENREGISTREMENT Transmission au greffier du Conseil privé 5. (1) Sous réserve des règlements d’application de l’alinéa 20b), l’autorité réglementante, dans les sept jours suivant la prise d’un règlement, en transmet des exemplaires, dans les deux langues officielles, au greffier du Conseil privé pour l’enregistrement prévu à l’article 6. Certification (2) L’autorité réglementante certifie la conformité à l’original de la version française et de la version anglaise de l’un des exemplaires ainsi transmis, sauf s’il s’agit d’un règlement pris ou approuvé par le gouverneur en conseil. L.R. (1985), ch. S-22, art. 5; L.R. (1985), ch. 31 (4e suppl.), art. 102. Enregistrement des textes réglementaires 6. Sous réserve du paragraphe 7(1), le greffier du Conseil privé enregistre : a) les règlements qui lui sont transmis en application du paragraphe 5(1); b) les textes réglementaires — à l’exclusion des règlements — qui doivent être publiés dans la Gazette du Canada sous le régime d’une loi fédérale et le sont effectivement; 150 c) les textes réglementaires ou autres documents dont, conformément aux règlements d’application de l’alinéa 20g), il ordonne ou autorise la publication dans la Gazette du Canada. L.R. (1985), ch. S-22, art. 6; 1993, ch. 34, art. 113(F). Refus d’enregistrement 7. (1) Le greffier du Conseil privé peut refuser d’enregistrer un texte réglementaire dans les cas où : a) d’une part, il n’a pas été informé du fait que le sous-ministre de la Justice, consulté sur le texte à l’état de projet dans le cadre de l’article 4, avait jugé qu’une fois pris, il ne constituerait pas un règlement; b) d’autre part, à son avis, le texte à l’état de projet était assujetti au paragraphe 3(1) et n’a pas fait l’objet de l’examen prévu au paragraphe 3(2). Décision du sous-ministre de la Justice (2) Le greffier du Conseil privé envoie un exemplaire de tout texte réglementaire qu’il refuse d’enregistrer pour les raisons mentionnées au paragraphe (1) au sous-ministre de la Justice, auquel il appartient de décider s’il constitue un règlement. 1970-71-72, ch. 38, art. 7. POUVOIR D’ABROGER LES RÈGLEMENTS Abrogation des règlements par le gouverneur en conseil 8. Un règlement n’est pas invalide au seul motif qu’il n’a pas fait l’objet de l’examen prévu au paragraphe 3(2). Le gouverneur en conseil peut toutefois, sur la recommandation du ministre de la Justice, abroger en tout ou en partie un texte réglementaire pris sans avoir été ainsi examiné, lorsque le sous-ministre de la Justice : a) consulté sur le texte à l’état de projet dans le cadre de l’article 4, a jugé qu’une fois pris, il constituerait un règlement; b) consulté, dans le cadre du paragraphe 7(2), sur le texte une fois pris, a décidé qu’il constituait un règlement. Le gouverneur en conseil peut exercer ce pouvoir malgré les dispositions de la loi sous le régime de laquelle le texte a ou est censé avoir été pris. Le cas échéant, il fait adresser un avis écrit de l’abrogation à l’autorité réglementante ou autre qui a pris le texte. 1970-71-72, ch. 38, art. 8. ENTRÉE EN VIGUEUR DES RÈGLEMENTS Entrée en vigueur : règle générale 9. (1) L’entrée en vigueur d’un règlement ne peut précéder la date de son enregistrement sauf s’il s’agit : a) d’un règlement comportant une disposition à cet effet et enregistré dans les sept jours suivant sa prise; b) d’un règlement appartenant à la catégorie soustraite à l’application du paragraphe 5(1) aux termes de l’alinéa 20b). 151 Sauf autorisation ou disposition contraire figurant dans sa loi habilitante ou édictée sous le régime de celle-ci, il entre alors en vigueur à la date de sa prise ou à la date ultérieure qui y est indiquée. Entrée en vigueur antérieure à l’enregistrement (2) Dans le cas d’un règlement comportant la disposition visée à l’alinéa (1)a), l’autorité réglementante informe par écrit le greffier du Conseil privé des raisons pour lesquelles il serait contre-indiqué de faire entrer en vigueur le règlement à la date de son enregistrement. 1970-71-72, ch. 38, art. 9. PUBLICATION DANS LA GAZETTE DU CANADA Journal officiel du Canada 10. (1) L’imprimeur de la Reine assure la continuité de publication de la Gazette du Canada à titre de journal officiel du Canada. Modalités de publication (2) Le gouverneur en conseil peut fixer les modalités de publication — notamment la publication sur support électronique — de tout ou partie de la Gazette du Canada. L.R. (1985), ch. S-22, art. 10; 2000, ch. 5, art. 58. Obligation de publier 11. (1) Sous réserve des règlements d’application de l’alinéa 20c), chaque règlement est publié dans la Gazette du Canada dans les vingt-trois jours suivant son enregistrement conformément à l’article 6. Violation d’un règlement non publié (2) Un règlement n’est pas invalide au seul motif qu’il n’a pas été publié dans la Gazette du Canada. Toutefois personne ne peut être condamné pour violation d’un règlement qui, au moment du fait reproché, n’était pas publié sauf dans le cas suivant : a) d’une part, le règlement était soustrait à l’application du paragraphe (1), conformément à l’alinéa 20c), ou il comporte une disposition prévoyant l’antériorité de sa prise d’effet par rapport à sa publication dans la Gazette du Canada; b) d’autre part, il est prouvé qu’à la date du fait reproché, des mesures raisonnables avaient été prises pour que les intéressés soient informés de la teneur du règlement. L.R. (1985), ch. S-22, art. 11; L.R. (1985), ch. 31 (4e suppl.), art. 103. Ordre ou autorisation de publication 12. Malgré les autres dispositions de la présente loi, le gouverneur en conseil peut, par règlement, ordonner la publication dans la Gazette du Canada de tous textes réglementaires ou autres documents ou de telles de leurs catégories. Le greffier du Conseil privé, dans les cas où il y est habilité par règlement du gouverneur en conseil et si lui-même l’estime d’intérêt 152 public, peut ordonner ou autoriser la publication dans la Gazette du Canada de tels textes ou documents. 1970-71-72, ch. 38, art. 12. DIFFUSION DE LA GAZETTE DU CANADA Diffusion auprès des parlementaires 13. (1) Les sénateurs et députés fédéraux reçoivent gratuitement un exemplaire des numéros de la Gazette du Canada où sont publiés des règlements. Diffusion dans le public (2) Outre les sénateurs et députés fédéraux, les personnes ou catégories de personnes désignées par règlement d’application de la présente loi reçoivent gratuitement des exemplaires de la Gazette du Canada, laquelle est par ailleurs mise en vente dans le public au prix fixé par un tel règlement. 1970-71-72, ch. 38, art. 13. RÉPERTOIRES Répertoire trimestriel des règlements 14. (1) Le greffier du Conseil privé établit et l’imprimeur de la Reine publie trimestriellement un répertoire général des règlements et de leurs modifications en vigueur à un moment donné au cours de l’année civile à laquelle se rapporte le répertoire, à l’exclusion des règlements soustraits à l’application du paragraphe 11(1) conformément au sous-alinéa 20c)(iii). Répertoire trimestriel d’autres documents (2) L’imprimeur de la Reine établit et publie un répertoire trimestriel de tous les documents, à l’exclusion des règlements, publiés dans la Gazette du Canada au cours des trois mois précédant le mois de publication du répertoire. 1970-71-72, ch. 38, art. 14. RÉVISION ET CODIFICATION DES RÈGLEMENTS Demande de révision ou de codification 15. (1) Le greffier du Conseil privé peut demander à l’autorité réglementante ou à la personne agissant en son nom de procéder à la révision ou à la codification des règlements dont il estime, après consultation du sous-ministre de la Justice, qu’ils devraient faire l’objet d’une telle mesure. Décret 153 (2) Faute par l’autorité ou la personne en cause de donner suite à la demande dans un délai suffisant, le gouverneur en conseil peut, par décret, lui ordonner de le faire dans un délai déterminé. 1970-71-72, ch. 38, art. 22. PREUVE DES TEXTES RÉGLEMENTAIRES Admission d’office 16. (1) Les textes réglementaires publiés dans la Gazette du Canada sont admis d’office. Preuve (2) L’existence ou la teneur d’un texte réglementaire peuvent être prouvées notamment par la production d’un exemplaire de la Gazette du Canada où le texte est censé publié. Présomption de publication (3) Pour l’application du présent article : a) les règlements qui figurent dans un exemplaire de la Codification des règlements du Canada, 1978, censée imprimée par l’imprimeur de la Reine, sont réputés avoir été publiés dans la Gazette du Canada; b) les règlements qui figurent dans un exemplaire de la révision des règlements, censée imprimée par l’imprimeur de la Reine, sont réputés avoir été publiés dans la Gazette du Canada. L.R. (1985), ch. S-22, art. 16; 2000, ch. 5, art. 59. DROIT D’ACCÈS AUX TEXTES RÉGLEMENTAIRES Consultation des textes réglementaires 17. Sous réserve des autres lois fédérales et des règlements d’application de l’alinéa 20d), a droit d’accès pour consultation aux textes réglementaires quiconque en fait la demande et acquitte les droits fixés à cet égard par règlement d’application de la présente loi. La consultation se fait : a) dans le cas de textes enregistrés par le greffier du Conseil privé, au bureau de celui-ci ou en tout autre lieu qu’il désigne; b) dans le cas de textes non ainsi enregistrés, au siège ou à l’administration centrale de l’autorité qui les a pris ou en tout autre lieu qu’elle désigne. 1970-71-72, ch. 38, art. 24. Délivrance d’exemplaires 18. Sous réserve des autres lois fédérales et des règlements d’application de l’alinéa 20d), peut se faire délivrer des exemplaires de textes réglementaires quiconque en fait la demande et acquitte les droits fixés à cet égard par règlement d’application de la présente loi. La délivrance se fait : a) dans le cas de textes enregistrés par le greffier du Conseil privé, soit sur demande écrite adressée à celui-ci, soit à son bureau ou en tout autre lieu qu’il désigne; 154 b) dans le cas de textes non ainsi enregistrés, soit sur demande écrite adressée à l’autorité qui les a pris, soit au siège ou à l’administration centrale de celle-ci ou en tout autre lieu qu’elle désigne. 1970-71-72, ch. 38, art. 25. CONTRÔLE PARLEMENTAIRE Renvoi en comité 19. Le comité, soit de la Chambre des communes, soit du Sénat, soit mixte, chargé d’étudier et de contrôler les textes réglementaires est saisi d’office de ceux qui ont été pris après le 31 décembre 1971, à l’exclusion des textes dont la communication est interdite aux termes des règlements d’application de l’alinéa 20d). 1970-71-72, ch. 38, art. 26. Résolution portant abrogation d’un règlement 19.1 (1) Sous réserve du paragraphe (2), le comité, s’il s’agit d’un comité mixte, peut présenter au Sénat et à la Chambre des communes un rapport comportant seulement une résolution portant abrogation de tout ou partie d’un règlement dont il est saisi d’office. Préavis (2) Le rapport ne peut être présenté que si l’autorité investie du pouvoir de prendre le règlement a été avisée, au moins trente jours avant que le comité ne l’adopte, de l’intention du comité d’étudier un tel rapport. Dans le cas où cette autorité est le gouverneur en conseil, l’avis est donné au ministre responsable de la disposition habilitante. Un seul rapport par jour de séance (3) Ni le Sénat ni la Chambre des communes ne reçoit plus d’un rapport par jour de séance. Teneur du rapport (4) Dans chaque chambre, le sénateur ou le député qui présente le rapport : a) précise qu’il contient une résolution visée au paragraphe (1); b) précise les dispositions réglementaires qui font l’objet du rapport et déclare qu’elles y sont reproduites; c) déclare qu’avis a été donné conformément au paragraphe (2). Présomption d’adoption (5) La résolution est réputée adoptée par le Sénat ou la Chambre des communes le quinzième jour de séance suivant la présentation du rapport devant cette chambre, à moins que, avant ce moment, une motion tendant à son rejet n’ait été déposée, par un ministre, auprès du président de cette chambre. Moment du débat sur la motion de rejet 155 (6) La chambre saisie de la motion se réunit soit à treize heures le mercredi suivant, soit au moment ultérieur choisi par consentement unanime, pour la prise en considération de cette motion. Débat sur la motion de rejet (7) La motion fait l’objet d’un débat ininterrompu d’une durée maximale d’une heure, le temps de parole étant limité à dix minutes par sénateur ou député. À la fin du débat ou à l’expiration de l’heure, le président met immédiatement aux voix, sans amendement ni autre débat, toute question nécessaire pour disposer de la motion. Plusieurs motions de rejet (8) En cas de pluralité de motions présentées en vertu du paragraphe (5), la chambre les aborde selon un ordre de prise en considération établi à la demande d’un ministre. Toutefois, toutes les motions de ce genre sont groupées pour débat. Abrogation d’un règlement (9) Si une résolution portant abrogation de tout ou partie d’un règlement est adoptée ou réputée adoptée par les deux chambres, l’autorité investie du pouvoir de prendre le règlement en abroge les dispositions visées dans les trente jours — ou dans le délai plus long prévu par la résolution — suivant la date à laquelle la résolution est adoptée ou réputée adoptée par celle des chambres qui l’adopte ou est réputée l’avoir adoptée en dernier. Définition de « jour de séance » (10) Au présent article, « jour de séance » s’entend, à l’égard d’une chambre du Parlement, de tout jour où elle siège. 2003, ch. 18, art. 1. RÈGLEMENTS Règlements 20. Le gouverneur en conseil peut, par règlement : a) soustraire à l’application du paragraphe 3(1) les projets de règlements ou catégories de règlements qui, une fois pris, seraient soustraits à celle des paragraphes 5(1) ou 11(1) conformément au sous-alinéa c)(ii); b) soustraire à l’application du paragraphe 5(1) les catégories de règlements dont il estime l’enregistrement difficilement réalisable du fait de leur nombre; c) sous réserve des autres lois fédérales, soustraire à l’application du paragraphe 11(1) : (i) les catégories de règlements déjà soustraites à celle du paragraphe 5(1), (ii) les règlements ou catégories de règlements dont il est convaincu qu’ils n’intéressent ou ne sont susceptibles d’intéresser que peu de personnes et qu’ils ont fait ou feront l’objet de mesures raisonnables pour que les intéressés soient informés de leur teneur, 156 (iii) les règlements ou catégories de règlements dont il est convaincu que leur publication risquerait vraisemblablement de porter préjudice : (A) à la conduite par le gouvernement du Canada des affaires fédéro-provinciales, (B) à la conduite des affaires internationales, à la défense du Canada ou d’États alliés ou associés avec le Canada, au sens du paragraphe 15(2) de la Loi sur l’accès à l’information, ou à la détection, à la prévention ou à la répression d’activités hostiles ou subversives, au sens du même paragraphe; d) interdire la communication — pour consultation ou par délivrance d’exemplaires : (i) des règlements ou catégories de règlements soustraits à l’application du paragraphe 11(1) conformément au sous-alinéa c)(iii), (ii) des textes réglementaires ou catégories de textes réglementaires — à l’exclusion des règlements — dont il est convaincu que leur communication comporterait vraisemblablement les risques mentionnés aux divisions c)(iii)(A) ou (B), (iii) des textes réglementaires ou catégories de textes réglementaires qui ne sont pas par ailleurs de droit communicables et dont il est convaincu que leur communication dans les conditions prévues par la présente loi, si elle n’était pas interdite par règlement d’application du présent article, serait ou risquerait d’être une cause d’injustice ou de difficultés excessives pour les intéressés — personnes ou organismes — ou de préjudice grave et injustifié pour leurs activités; e) fixer les modalités de transmission d’exemplaires des règlements par l’autorité réglementante au greffier du Conseil privé; f) fixer la forme et les modalités d’enregistrement des textes réglementaires, ainsi que la forme et les modalités de tenue des dossiers correspondants et la durée de conservation de ceux-ci; g) habiliter le greffier du Conseil privé à ordonner ou à autoriser la publication dans la Gazette du Canada de textes réglementaires ou autres documents dans les cas où celui-ci l’estime d’intérêt public; h) prendre des mesures concernant la forme et les modalités de publication de la Gazette du Canada et préciser les catégories de documents qui peuvent y être publiés; i) prescrire à toute autorité réglementante de fournir au greffier du Conseil privé, sur les règlements pris par elle et soustraits à l’application du paragraphe 11(1), tous renseignements utiles à celui-ci pour lui permettre de se conformer à l’obligation que lui impose le paragraphe 14(1); j) prendre des mesures concernant la forme et les modalités d’établissement et de publication des répertoires de textes réglementaires et des codifications de règlements; k) désigner les personnes ou catégories de personnes qui peuvent recevoir gratuitement des codifications des règlements et fixer par ailleurs le prix de vente de ces codifications; l) fixer les droits à acquitter pour la consultation ou la délivrance d’exemplaires des textes réglementaires ou préciser leur mode de fixation; m) prendre toute mesure d’ordre réglementaire prévue par la présente loi. L.R. (1985), ch. S-22, art. 20; 1993, ch. 34, art. 114(F). 9) Règlement sur les textes réglementaires C.R.C., ch. 1509 157 REGLEMENT CONCERNANT L’EXAMEN, LA PUBLICATION ET LA VERIFICATION DES REGLEMENTS ET AUTRES TEXTES REGLEMENTAIRES PUBLICATION 9. La Gazette du Canada doit être publiée en trois parties, à savoir la Partie I, la Partie II et la Partie III. 10. La typographie, le style et le format des Parties I, II et III de la Gazette du Canada doivent être sensiblement les mêmes que la typographie, le style et le format employés pour les lois d’intérêt public et général du Parlement du Canada. 11. (1) Sous réserve du paragraphe (3) et de l’article 14, tout texte réglementaire, sauf un règlement, et tout autre document dont la publication dans la Gazette du Canada est requise ou autorisée en vertu de la Loi ou de toute autre loi du Parlement doivent être publiés dans la Partie I de la Gazette du Canada. (2) Tout règlement, sauf un règlement soustrait à la publication, doit être publié dans la Partie II de la Gazette du Canada. (3) Les textes réglementaires ou autres documents des catégories mentionnées ci-après doivent être publiés dans la Partie II de la Gazette du Canada: a) décrets pris par le gouverneur en conseil en vertu de la Loi sur les restructurations et les transferts d’attributions dans l’administration publique; b) décrets pris par le gouverneur en conseil pour désigner un membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada à titre de ministre chargé de l’application d’une loi fédérale ou à titre de ministre compétent pour l’application de la Loi sur la gestion des finances publiques; c) proclamations; d) décrets pris en vertu de l’article 23 de la Loi sur la gestion des finances publiques; e) règles de pratique et de procédure d’un organisme judiciaire établi en vertu d’une loi provinciale, lorsqu’une loi du Parlement exige leur publication dans la Gazette du Canada; f) [Abrogé, DORS/93-245, art. 4] g) décrets fixant la date ou les dates d’entrée en vigueur d’une loi ou de telle de ses dispositions. DORS/78-814, art. 2; DORS/85-855, art. 1; DORS/86-318, art. 1; DORS/89-247, art. 1; DORS/93-245, art. 4. 158 10) Loi d’interprétation (fédérale) I-21 Loi concernant l’interprétation des lois et des règlements TITRE ABRÉGÉ Titre abrégé 1. Loi d’interprétation. S.R., ch. I-23, art. 1. DÉFINITIONS ET INTERPRÉTATION Définitions 2. (1) Les définitions qui suivent s’appliquent à la présente loi. « fonctionnaire “public officer” public » « fonctionnaire public » Agent de l’administration publique fédérale dont les pouvoirs ou obligations sont prévus par un texte. « loi » “Act” « loi » Loi fédérale. « règlement » “regulation” « règlement » Règlement proprement dit, décret, ordonnance, proclamation, arrêté, règle judiciaire ou autre, règlement administratif, formulaire, tarif de droits, de frais ou d’honoraires, lettres patentes, commission, mandat, résolution ou autre acte pris : a) soit dans l’exercice d’un pouvoir conféré sous le régime d’une loi fédérale; b) soit par le gouverneur en conseil ou sous son autorité. « texte » “enactment” « texte » Tout ou partie d’une loi ou d’un règlement. Abrogation (2) Pour l’application de la présente loi, le remplacement d’un texte emporte son abrogation; vaut aussi abrogation du texte sa cessation d’effet par caducité ou autrement. 159 L.R. (1985), ch. I-21, art. 2; 1993, ch. 34, art. 88; 1999, ch. 31, art. 146; 2003, ch. 22, art. 224(A). CHAMP D’APPLICATION Ensemble des textes 3. (1) Sauf indication contraire, la présente loi s’applique à tous les textes, indépendamment de leur date d’édiction. Présente loi (2) La présente loi s’applique à sa propre interprétation. Autres règles d’interprétation (3) Sauf incompatibilité avec la présente loi, toute règle d’interprétation utile peut s’appliquer à un texte. S.R., ch. I-23, art. 3. (…) Cas où la date est fixée 6. (1) Un texte prend effet à zéro heure à la date fixée pour son entrée en vigueur; si la date de cessation d’effet est prévue, le texte cesse d’avoir effet à vingt-quatre heures à cette date. Absence d’indication de date (2) En l’absence d’indication de date d’entrée en vigueur, un texte prend effet : a) s’il s’agit d’une loi, à zéro heure à la date de sa sanction au nom de Sa Majesté; b) s’il s’agit d’un règlement non soustrait à l’application du paragraphe 5(1) de la Loi sur les textes réglementaires, à zéro heure à la date de l’enregistrement prévu à l’article 6 de cette loi, et, s’il s’agit d’un règlement soustrait à cette application, à zéro heure à la date de sa prise. Admission d’office (3) La date d’entrée en vigueur d’un texte fixée par règlement publié dans la Gazette du Canada est admise d’office. L.R. (1985), ch. I-21, art. 6; 1992, ch. 1, art. 87. REGLEMENT ANTERIEUR A L’ENTREE EN VIGUEUR Mesures préliminaires 160 7. Le pouvoir d’agir, notamment de prendre un règlement, peut s’exercer avant l’entrée en vigueur du texte habilitant; dans l’intervalle, il n’est toutefois opérant que dans la mesure nécessaire pour permettre au texte de produire ses effets dès l’entrée en vigueur. S.R., ch. I-23, art. 7. 161 11) Loi canadienne sur l’évaluation environnementale 1992, ch. 37 [Sanctionnée le 23 juin 1992] Loi de mise en oeuvre du processus fédéral d’évaluation environnementale ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES PROJETS PROJETS VISES Projets visés 5. (1) L’évaluation environnementale d’un projet est effectuée avant l’exercice d’une des attributions suivantes : a) une autorité fédérale en est le promoteur et le met en oeuvre en tout ou en partie; b) une autorité fédérale accorde à un promoteur en vue de l’aider à mettre en oeuvre le projet en tout ou en partie un financement, une garantie d’emprunt ou toute autre aide financière, sauf si l’aide financière est accordée sous forme d’allègement — notamment réduction, évitement, report, remboursement, annulation ou remise — d’une taxe ou d’un impôt qui est prévu sous le régime d’une loi fédérale, à moins que cette aide soit accordée en vue de permettre la mise en oeuvre d’un projet particulier spécifié nommément dans la loi, le règlement ou le décret prévoyant l’allègement; c) une autorité fédérale administre le territoire domanial et en autorise la cession, notamment par vente ou cession à bail, ou celle de tout droit foncier relatif à celui-ci ou en transfère à Sa Majesté du chef d’une province l’administration et le contrôle, en vue de la mise en oeuvre du projet en tout ou en partie; d) une autorité fédérale, aux termes d’une disposition prévue par règlement pris en vertu de l’alinéa 59f), délivre un permis ou une licence, donne toute autorisation ou prend toute mesure en vue de permettre la mise en oeuvre du projet en tout ou en partie. Projets nécessitant l’approbation du gouverneur en conseil (2) Par dérogation à toute autre disposition de la présente loi : a) l’évaluation environnementale d’un projet est obligatoire, avant que le gouverneur en conseil, en vertu d’une disposition désignée par règlement aux termes de l’alinéa 59g), prenne une mesure, notamment délivre un permis ou une licence ou accorde une approbation, autorisant la réalisation du projet en tout ou en partie; b) l’autorité fédérale qui, directement ou par l’intermédiaire d’un ministre fédéral, recommande au gouverneur en conseil la prise d’une mesure visée à l’alinéa a) à l’égard du projet : (i) est tenue de veiller à ce que l’évaluation environnementale du projet soit effectuée le plus tôt possible au stade de la planification de celui-ci, avant la prise d’une décision irrévocable, (ii) est l’autorité responsable à l’égard du projet pour l’application de la présente loi — à l’exception du paragraphe 11(2) et des articles 20 et 37 — et de ses règlements, 162 (iii) est tenue de prendre en compte les rapports et observations pertinents visés aux articles 20 et 37, (iv) le cas échéant, est tenue d’exercer à l’égard du projet les attributions de l’autorité responsable prévues à l’article 38 comme si celle-ci était l’autorité responsable à l’égard du projet pour l’application des alinéas 20(1)a) et 37(1)a). Renseignements confidentiels 6. Par dérogation à toute autre disposition de la présente loi, nul renseignement confidentiel du Conseil privé de la Reine pour le Canada visé par le paragraphe 39(1) de la Loi sur la preuve au Canada ne peut être divulgué ni fourni à quiconque. Renseignements confidentiels 6. Par dérogation à toute autre disposition de la présente loi, nul renseignement confidentiel du Conseil privé de la Reine pour le Canada visé par le paragraphe 39(1) de la Loi sur la preuve au Canada ne peut être divulgué ni fourni à quiconque. EXCLUSIONS Exclusions 7. (1) N’ont pas à faire l’objet d’une évaluation en application des articles 5 ou 8 à 10.1 les projets : a) qui sont visés dans les listes d’exclusion; b) qui sont mis en oeuvre en réaction à des situations de crise nationale pour lesquelles des mesures d’intervention sont prises aux termes de la Loi sur les mesures d’urgence; c) qui sont mis en oeuvre en réaction à une situation d’urgence et qu’il importe, soit pour la protection de biens ou de l’environnement, soit pour la santé ou la sécurité publiques, de mettre en oeuvre sans délai. Précision (2) Il est entendu que l’évaluation n’est pas nécessaire dans les cas où l’autorité fédérale exerce une attribution visée aux alinéas 5(1)b) ou 10.1(2)b) — ou une personne ou un organisme exerce une attribution visée à l’un ou l’autre des alinéas 5(1)b), 9(2)b), 9.1(2)b) ou 10(1)b) — à l’égard d’un projet dont les détails essentiels ne sont pas déterminés au moment de l’exercice de cette attribution. 1992, ch. 37, art. 7; 1994, ch. 26, art. 23(F); 2003, ch. 9, art. 3. Définitions 7.1 (1) Les définitions qui suivent s’appliquent au présent article et à l’annexe. « agrandissement » “expansion” « agrandissement » Augmentation des dimensions extérieures ou de la capacité de production d’un ouvrage. « bâtiment » “building” 163 « bâtiment » Ouvrage couvert d’un toit. « canal historique » “historic canal” « canal historique » S’entend au sens de l’article 2 du Règlement sur les canaux historiques, y compris le territoire domanial qui est contigu ou connexe au canal. « lieu historique national » “national historic site” « lieu historique national » Endroit signalé, en vertu de l’alinéa 3a) de la Loi sur les lieux et monuments historiques, comme étant un lieu historique et administré par l’Agence Parcs Canada. « modification » “modification” « modification » Transformation apportée à un ouvrage qui n’en change pas la fonction ou la vocation. La présente définition ne comprend pas l’agrandissement ou le déplacement de l’ouvrage. « parc national » “national park” « parc national » Parc dénommé et décrit à l’annexe 1 de la Loi sur les parcs nationaux du Canada ou parc créé conformément à un accord fédéral-provincial et placé sous l’autorité du ministre. « plan d’eau » “water body” « plan d’eau » S’entend notamment des lacs, des canaux, des réservoirs, des océans, des rivières et leurs affluents ainsi que des terres humides — s’étendant jusqu’à la laisse ou limite annuelle des hautes eaux —, à l’exclusion des étangs de traitement des eaux usées ou des déchets, des étangs de résidus miniers ainsi que des réservoirs d’irrigation artificiels, des étangs-réservoirs et des fossés qui ne contiennent pas d’habitat du poisson au sens du paragraphe 34(1) de la Loi sur les pêches. « région écosensible » “environmentally sensitive area” « région écosensible » Région ou zone que protègent, pour des motifs environnementaux, les plans locaux ou régionaux d’utilisation des terres ou tout organisme public local, régional, provincial ou fédéral. « réserve » “park reserve” « réserve » Réserve à vocation de parc national du Canada dénommée et décrite à l’annexe 2 de la Loi sur les parcs nationaux du Canada ou réserve créée conformément à un accord fédéral-provincial et placée sous l’autorité du ministre. 164 « système de transport intelligent » “intelligent transportation system” « système de transport intelligent » Système qui emploie des technologies destinées à améliorer l’efficacité, la sécurité et la fiabilité d’un réseau de transport. Projets figurant à l’annexe (2) N’ont pas à faire l’objet d’une évaluation en application des articles 5 ou 8 à 10.1 les projets ou catégories de projets figurant à l’annexe qui sont réalisés dans tout lieu autre qu’un parc national, une réserve, un lieu historique national ou un canal historique et dont le financement provient de l’une des sources suivantes : a) le plan exposé dans la publication intitulée Chantiers Canada : Une infrastructure moderne pour un Canada fort et portant le numéro ISBN 978-0-662-07341-3; b) la Loi sur le Fonds canadien sur l’infrastructure stratégique; c) les fonds visés aux articles 300 et 303 de la Loi d’exécution du budget de 2009 ou les initiatives visées aux articles 309 à 315 de cette loi; d) les initiatives ayant trait à l’infrastructure de loisirs du Canada ou aux besoins des municipalités ou encore celles prévues par le programme sur les infrastructures des Premières Nations annoncées dans le chapitre 3 du Plan d’action économique du Canada – Budget de 2009 qui a été déposé devant la Chambre des communes le 27 janvier 2009 et qui porte le numéro ISBN 978-0-660-97316-6; e) le Fonds sur l’infrastructure frontalière visé dans le Rapport ministériel sur le rendement 2007-2008 d’Infrastructure Canada qui a été déposé devant la Chambre des communes le 5 février 2009 et qui porte le numéro ISBN 978-0-660-63741-9; f) l’initiative, administrée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, qui vise à financer les rénovations et les travaux de rattrapage éconergétique d’unités de logement sociaux existants hors réserves et subventionnés par le gouvernement fédéral et financés et administrés par le gouvernement fédéral aux termes d’un accord conclu en vertu d’un programme de logement social de la Loi nationale sur l’habitation; g) le Fonds sur l’infrastructure municipale rurale annoncé dans le budget de 2003 et administré par Infrastructure Canada, qui vise à financer les petits projets d’infrastructures municipales qui favorisent le développement durable, améliorent la qualité de vie et les possibilités économiques et accroissent les liens des petites communautés et des communautés rurales. Non-application (3) Le ministre peut décider que le paragraphe (2) ne s’applique pas à un projet qui y est visé s’il est d’avis que celui-ci peut entraîner des effets environnementaux négatifs importants. Avis (4) Le cas échéant, il en avise sans délai le promoteur du projet et toute autorité fédérale qui est susceptible d’exercer des attributions visées à l’article 5 à l’égard du projet. 2010, ch. 12, art. 2153. 165 Évaluations par certaines sociétés d’État 8. (1) À compter de l’entrée en vigueur des règlements pris à son égard en vertu de l’alinéa 59j), toute société d’État, au sens du paragraphe 83(1) de la Loi sur la gestion des finances publiques, qui n’est pas une autorité fédérale veille, avant d’exercer une attribution visée à l’un ou l’autre des alinéas 5(1)a) à d) à l’égard d’un projet, à ce qu’une évaluation environnementale du projet soit effectuée conformément à ces règlements, le plus tôt possible au stade de la planification du projet et avant la prise d’une décision irrévocable. Absence d’obligation du ministre (2) Malgré l’article 5, un ministre fédéral n’est pas tenu de veiller à ce que l’évaluation environnementale d’un projet soit effectuée uniquement parce qu’il autorise ou approuve, en vertu d’une autre loi fédérale ou de ses règlements, l’exercice par une société d’État, au sens de la Loi sur la gestion des finances publiques, d’une attribution visée aux alinéas 5(1)a), b) ou c) à l’égard du projet. Préséance de l’autorité fédérale (3) La société d’État qui est le promoteur d’un projet et se propose de le mettre en œuvre en tout ou en partie n’est pas tenue de veiller à ce que soit effectuée une évaluation environnementale du projet si une autorité fédérale — autre que la société d’État — doit prendre une mesure prévue à l’alinéa 5(1)d) à l’égard du projet; il est entendu que rien ne l’empêche d’accepter une délégation dans le cadre de l’article 17. 1992, ch. 37, art. 8; 2003, ch. 9, art. 4. Commissions portuaires et administrations portuaires 9. (1) Les commissaires nommés en vertu de la Loi des commissaires du havre de Hamilton, les commissions portuaires constituées par la Loi sur les commissions portuaires, la société sans but lucratif qui a conclu une entente en vertu du paragraphe 80(5) de la Loi maritime du Canada et les administrations portuaires constituées sous le régime de cette loi veillent, à compter de l’entrée en vigueur des règlements pris en vertu de l’alinéa 59k), à ce qu’une évaluation environnementale d’un projet soit effectuée conformément à ces règlements, le plus tôt possible au stade de la planification du projet et avant la prise d’une décision irrévocable. Projets visés (2) L’évaluation environnementale d’un projet est effectuée dans les cas suivants : a) les personnes ou organismes visés au paragraphe (1) en sont le promoteur et le mettent en œuvre, en tout ou en partie; b) ils accordent au promoteur un financement, une garantie d’emprunt ou toute autre aide financière en vue d’en permettre la mise en œuvre, en tout ou en partie; c) ils autorisent la cession du territoire domanial, notamment par vente ou cession à bail, ou celle de tout droit foncier relatif à celui-ci, en vue de la mise en œuvre du projet, en tout ou en partie; d) aux termes d’une disposition visée par règlement pris en vertu de l’alinéa 59k.1), ils délivrent un permis ou une licence, donnent toute autorisation ou prennent toute mesure en vue de permettre la mise en œuvre du projet, en tout ou en partie; 166 e) le cas est prévu par règlement pris en vertu de l’alinéa 59k.2) et le projet doit être mis en œuvre, en tout ou en partie, sur le territoire domanial dont ils ont l’administration ou la gestion. 1992, ch. 37, art. 9; 1998, ch. 10, art. 165; 2003, ch. 9, art. 5. Autorités prévues par règlement 9.1 (1) À compter de l’entrée en vigueur des règlements pris en vertu de l’alinéa 59k.3), toute autorité visée par ceux-ci veille à ce qu’une évaluation environnementale d’un projet soit effectuée conformément à ces règlements, le plus tôt possible au stade de la planification de celui-ci et avant la prise d’une décision irrévocable. Projets visés (2) L’évaluation environnementale d’un projet est effectuée dans les cas suivants : a) l’autorité en est le promoteur et le met en œuvre, en tout ou en partie, sur un territoire domanial; b) elle accorde au promoteur un financement, une garantie d’emprunt ou toute autre aide financière en vue d’en permettre la mise en œuvre, en tout ou en partie, sur le territoire domanial; c) elle autorise la cession du territoire domanial, notamment par vente ou cession à bail, ou celle de tout droit foncier relatif à celui-ci, en vue de la mise en œuvre du projet, en tout ou en partie; d) aux termes d’une disposition visée par règlement pris en vertu de l’alinéa 59k.4), elle délivre un permis ou une licence, donne toute autorisation ou prend toute mesure en vue de permettre la mise en œuvre du projet, en tout ou en partie; e) le cas est prévu par règlement pris en vertu de l’alinéa 59k.5) et le projet doit être mis en œuvre, en tout ou en partie, sur le territoire domanial dont elle a l’administration ou la gestion ou sur lequel elle a un droit ou un intérêt prévus par règlement. 2003, ch. 9, art. 5. Conseils de bande 10. (1) Le conseil d’une bande assujettie à la Loi sur les Indiens veille, à compter de l’entrée en vigueur des règlements pris en vertu de l’alinéa 59l) à son égard, à ce qu’une évaluation environnementale d’un projet devant être mis en œuvre, en tout ou en partie, sur une réserve mise de côté à l’usage et au profit de cette bande soit effectuée conformément à ces règlements, avant l’exercice de l’une des attributions suivantes : a) il est le promoteur du projet et le met en œuvre en tout ou en partie; b) il accorde à un promoteur en vue de l’aider à mettre en œuvre le projet en tout ou en partie un financement, une garantie d’emprunt ou toute autre aide financière, y compris une aide financière accordée sous forme d’allègement — réduction, évitement, report, remboursement, annulation ou remise — d’une taxe; c) il prend une mesure, au titre d’une disposition prévue par règlement pris en vertu de l’alinéa 59l.001), en vue de permettre la mise en œuvre du projet en tout ou en partie. 167 Moment de l’évaluation (2) Dans le cas où l’évaluation environnementale d’un projet est obligatoire au titre du paragraphe (1), le conseil de bande veille à ce que celle-ci soit effectuée le plus tôt possible au stade de la planification du projet, avant la prise d’une décision irrévocable. 1992, ch. 37, art. 10; 2003, ch. 9, art. 5. ACDI 10.1 (1) L’Agence canadienne de développement international veille, à compter de l’entrée en vigueur du règlement pris en vertu de l’alinéa 59l.01), à ce qu’une évaluation environnementale d’un projet soit effectuée conformément à ces règlements, le plus tôt possible au stade de la planification de celui-ci et avant la prise d’une décision irrévocable. Projets visés (2) L’évaluation environnementale d’un projet est effectuée dans les cas où l’Agence canadienne de développement international : a) en est le promoteur et le met en œuvre, en tout ou en partie; b) accorde un financement, une garantie d’emprunt ou toute autre aide financière en vue d’en permettre la mise en œuvre, en tout ou en partie. Suspension d’application du par. 5(1) (3) L’application du paragraphe 5(1) à l’Agence canadienne de développement international est suspendue, de l’entrée en vigueur du règlement visé au paragraphe (1) à son abrogation. 2003, ch. 9, art. 5. AUTORITE RESPONSABLE Moment de l’évaluation 11. (1) Dans le cas où l’évaluation environnementale d’un projet est obligatoire, l’autorité fédérale visée à l’article 5 veille à ce que l’évaluation environnementale soit effectuée le plus tôt possible au stade de la planification du projet, avant la prise d’une décision irrévocable, et est appelée, dans la présente loi, l’autorité responsable de ce projet. Effet suspensif (2) L’autorité responsable d’un projet ne peut exercer ses attributions à l’égard de celui-ci que si elle prend une décision aux termes des alinéas 20(1)a) ou 37(1)a). Exercice par l’Agence de certaines attributions de l’autorité responsable 11.01 (1) Malgré toute autre disposition de la présente loi, si elle estime, d’une part, qu’un projet à l’égard duquel elle a reçu des renseignements est visé dans la liste d’étude approfondie et, d’autre part, qu’une évaluation environnementale du projet pourrait être nécessaire et si la Commission canadienne de sûreté nucléaire constituée par l’article 8 de la 168 Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires ou l’Office national de l’énergie constitué par l’article 3 de la Loi sur l’Office national de l’énergie n’est pas l’une des autorités responsables du projet, l’Agence commence l’étude approfondie du projet et exerce à l’égard de celui-ci les attributions qui incombent en vertu de la présente loi à l’autorité responsable jusqu’à la présentation au ministre au titre de l’article 21.3 du rapport d’étude approfondie. Avis (2) Lorsqu’elle commence l’étude approfondie du projet, l’Agence en donne avis sans délai à toute autorité responsable de celui-ci. Loi sur les espèces en péril (3) Lorsqu’elle exerce les attributions visées au paragraphe (1) à l’égard du projet, l’Agence est également tenue d’exercer à l’égard de celui-ci les attributions qui incombent à l’autorité responsable en vertu du paragraphe 79(1) de la Loi sur les espèces en péril et, en ce qui a trait à la détermination des effets nocifs du projet sur une espèce sauvage inscrite et son habitat essentiel, en vertu du paragraphe 79(2) de cette loi. Fourniture de renseignements (4) Toute autorité fédérale qui reçoit d’un promoteur des renseignements au sujet d’un projet qui, à son avis, pourrait faire l’objet d’une étude approfondie les fait parvenir sans délai à l’Agence. 2010, ch. 12, art. 2154. Arrêté ministériel 11.1 (1) Le ministre ou le ministre qui doit répondre devant le Parlement des activités de l’autorité responsable — ou les ministres agissant conjointement, lorsque plusieurs autorités sont responsables d’un même projet — peut, par arrêté, ordonner au promoteur de s’abstenir de tout acte modifiant l’environnement et permettant la mise en œuvre, même partielle, du projet faisant l’objet de l’évaluation jusqu’à ce que l’autorité ait pris une décision en application des alinéas 20(1)a) ou b) ou du paragraphe 37(1). Prise d’effet de l’arrêté (2) L’arrêté prend effet dès sa prise. Approbation par le gouverneur en conseil (3) L’arrêté devient inopérant à défaut d’approbation par le gouverneur en conseil dans les quatorze jours suivant sa prise. Dérogation à la Loi sur les textes réglementaires (4) L’arrêté est soustrait à l’application des articles 3, 5 et 11 de la Loi sur les textes réglementaires; il est publié dans la Gazette du Canada dans les vingt-trois jours suivant son approbation. 169 2003, ch. 9, art. 6. Injonction 11.2 (1) Si, sur demande présentée par le procureur général du Canada ou toute personne intéressée, il conclut à l’inobservation — réelle ou appréhendée — de l’arrêté pris en application de l’article 11.1, le tribunal compétent peut, par injonction, interdire à toute personne visée par la demande d’accomplir tout acte qui contreviendrait à l’arrêté jusqu’à ce que l’autorité responsable ait pris une décision en application des alinéas 20(1)a) ou b) ou du paragraphe 37(1). Préavis (2) Sauf lorsque cela serait contraire à l’intérêt public en raison de l’urgence de la situation, l’injonction est subordonnée à la signification d’un préavis d’au moins quarante-huit heures aux parties nommées dans la demande. 2003, ch. 9, art. 6. Pluralité d’autorités responsables 12. (1) Dans le cas où plusieurs autorités responsables sont chargées d’un même projet, elles décident conjointement de la façon de remplir les obligations qui leur incombent aux termes de la présente loi et des règlements. Différend (2) En cas de différend, l’Agence peut conseiller les autorités responsables et les autres autorités fédérales sur leurs obligations communes et sur la façon de les remplir conjointement. Obligation de l’autorité fédérale (3) Il incombe à l’autorité fédérale pourvue des connaissances voulues touchant un projet de fournir, sur demande, les renseignements pertinents à l’autorité responsable ou à un médiateur ou à une commission. Collaboration (4) L’autorité responsable peut, dans le cadre de l’examen préalable ou de l’étude approfondie d’un projet, coopérer, pour l’évaluation environnementale de celui-ci, avec l’instance qui a la responsabilité ou le pouvoir d’effectuer l’évaluation des effets environnementaux de tout ou partie d’un projet. Définition d’« instance » (5) Dans le présent article, « instance » s’entend : a) du gouvernement d’une province; b) d’un organisme établi sous le régime d’une loi provinciale ayant des attributions relatives à l’évaluation des effets environnementaux d’un projet; 170 c) d’un organisme, constitué aux termes d’un accord sur des revendications territoriales visé à l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, ayant des attributions relatives à l’évaluation des effets environnementaux d’un projet; d) d’un organisme dirigeant, constitué par une loi relative à l’autonomie gouvernementale des Indiens, ayant des attributions relatives à l’évaluation des effets environnementaux d’un projet. 1992, ch. 37, art. 12; 1993, ch. 34, art. 20(F). COORDONNATEUR FEDERAL DE L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE Rôle 12.1 Le coordonnateur fédéral de l’évaluation environnementale d’un projet est chargé de coordonner la participation des autorités fédérales au processus d’évaluation environnementale pour un projet qui doit ou pourrait faire l’objet d’un examen préalable ou d’une étude approfondie et de faciliter les communications et la collaboration entre elles et avec les autres intervenants, notamment les provinces, les personnes et organismes visés aux articles 8 à 10 et les instances au sens prévu aux alinéas 12(5)c) ou d) ou 40(1)e) ou f). 2003, ch. 9, art. 7. Obligations 12.2 Le coordonnateur est tenu : a) de veiller au recensement des autorités responsables — actuelles ou éventuelles — , de même que des autorités fédérales disposant — effectivement ou éventuellement — de l’expertise ou des connaissances voulues touchant le projet; b) de coordonner leur participation tout au long du processus d’évaluation environnementale; c) de coordonner l’exécution, par les autorités responsables, des obligations qui leur incombent en vertu du paragraphe 55.3(1), de l’alinéa 55.4(1)a) et de l’article 55.5; d) de veiller à ce que les autorités fédérales s’acquittent des obligations qui leur incombent en vertu de la présente loi en temps opportun; e) de coordonner la participation des autorités fédérales avec les autres instances. 2003, ch. 9, art. 7. Pouvoirs 12.3 Dans l’exercice de ses attributions, le coordonnateur peut : a) créer et présider un comité regroupant les autorités responsables — actuelles ou éventuelles — , de même que les autorités fédérales disposant — effectivement ou éventuellement — de l’expertise ou des connaissances voulues touchant le projet; b) après avoir consulté les autorités visées à l’alinéa a), établir l’échéancier relatif à l’évaluation; c) après avoir consulté les autorités responsables — actuelles ou éventuelles — , prévoir, s’il y a lieu, le moment où la participation du public sera sollicitée. 2003, ch. 9, art. 7. Attributions exercées par l’Agence 12.4 (1) Sous réserve du paragraphe (3), les attributions de coordonnateur sont exercées par l’Agence dans les cas suivants : 171 a) le projet est assujetti au processus d’évaluation environnementale d’une autre instance, au sens des alinéas 12(5)a), c) ou d) ou 40(1)e) ou f); b) le projet est visé dans la liste d’étude approfondie. Attributions exercées par une autorité responsable (2) Sous réserve des paragraphes (1) et (3), les attributions de coordonnateur sont exercées : a) s’il n’y a qu’une autorité responsable du projet, par celle-ci; b) s’il y a plusieurs autorités responsables du projet, par celle qu’elles désignent conjointement ou, si elles ne le font pas dans un délai raisonnable, par celle que l’Agence désigne. Ententes particulières (3) Il ne peut être dérogé aux paragraphes (1) ou (2) que dans les cas suivants : a) les autorités responsables visées à l’alinéa (2)b) conviennent avec l’Agence que celle-ci exercera tout ou partie des attributions de coordonnateur; b) l’Agence convient avec une autorité responsable, dans les cas prévus aux alinéas (1)a) ou b), que cette dernière exercera tout ou partie de ces attributions. Précision (4) Il est entendu qu’une entente visée au paragraphe (3) peut être générale et ne pas être liée à un projet spécifique. 2003, ch. 9, art. 7. Conformité aux demandes et décisions du coordonnateur 12.5 Il incombe à toute autorité fédérale de se conformer en temps opportun aux demandes et aux décisions du coordonnateur agissant dans l’exercice de ses attributions. 2003, ch. 9, art. 7. SUSPENSION DES PRISES DE DECISION Suspension de la prise de décision 13. Dans le cas où un projet appartient à une catégorie visée dans la liste d’étude approfondie, ou si un examen par une commission ou un médiateur doit être effectué, malgré toute autre loi fédérale, l’exercice d’une attribution qui est prévu par cette loi ou ses règlements pour mettre en oeuvre le projet en tout ou en partie est subordonné à l’achèvement de l’évaluation environnementale de celui-ci et à la prise d’une décision à son égard aux termes de l’alinéa 37(1)a). PROCESSUS D’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE DISPOSITIONS GENERALES Processus d’évaluation environnementale 172 14. Le processus d’évaluation environnementale d’un projet comporte, selon le cas : a) un examen préalable ou une étude approfondie et l’établissement d’un rapport d’examen préalable ou d’un rapport d’étude approfondie; b) une médiation ou un examen par une commission prévu à l’article 29 et l’établissement d’un rapport; c) l’élaboration et l’application d’un programme de suivi. Détermination de la portée du projet 15. (1) L’autorité responsable ou, dans le cas où le projet est renvoyé à la médiation ou à l’examen par une commission, le ministre, après consultation de l’autorité responsable, détermine la portée du projet à l’égard duquel l’évaluation environnementale doit être effectuée. Pluralité de projets (2) Dans le cadre d’une évaluation environnementale de deux ou plusieurs projets, l’autorité responsable ou, si au moins un des projets est renvoyé à la médiation ou à l’examen par une commission, le ministre, après consultation de l’autorité responsable, peut décider que deux projets sont liés assez étroitement pour être considérés comme un seul projet. Projet lié à un ouvrage (3) Est effectuée, dans l’un ou l’autre des cas suivants, l’évaluation environnementale de toute opération — construction, exploitation, modification, désaffectation, fermeture ou autre — constituant un projet lié à un ouvrage : a) l’opération est proposée par le promoteur; b) l’autorité responsable ou, dans le cadre d’une médiation ou de l’examen par une commission et après consultation de cette autorité, le ministre estime l’opération susceptible d’être réalisée en liaison avec l’ouvrage. 1992, ch. 37, art. 15; 1993, ch. 34, art. 21(F). Pouvoir du ministre de définir la portée du projet 15.1 (1) Malgré l’article 15, le ministre peut, si les conditions qu’il fixe sont remplies, décider que la portée du projet à l’égard duquel l’évaluation environnementale doit être effectuée se limite à un ou plusieurs éléments du projet. Accessibilité (2) Les conditions visées au paragraphe (1) sont accessibles au public. Délégation (3) Le ministre peut, par écrit et aux conditions qu’il fixe, déléguer à l’autorité responsable du projet le pouvoir que le paragraphe (1) lui confère relativement à ce projet. Projet ou catégorie de projets 173 (4) La délégation peut viser un projet ou une catégorie de projets. 2010, ch. 12, art. 2155. ADMINISTRATION REGLEMENTS Règlements 59. Le gouverneur en conseil peut, par règlement : a) régir les procédures, les délais applicables et les exigences relatives à l’évaluation environnementale et au programme de suivi, notamment le moment de la prise de mesures au titre des articles 20 ou 37 quand plusieurs autorités fédérales sont susceptibles d’exercer les attributions visées à l’article 5, ainsi que les évaluations effectuées par une commission aux termes de l’article 40; a.1) régir les attributions du coordonnateur fédéral de l’évaluation environnementale et la façon dont il est désigné; b) désigner une activité concrète ou une catégorie d’activités concrètes pour l’application de la définition de « projet » au paragraphe 2(1); c) soustraire à l’évaluation exigée par la présente loi des projets ou des catégories de projets : (i) dont, à son avis, l’évaluation ne serait pas indiquée pour des raisons de sécurité nationale, (ii) qui sont liés à un ouvrage et dont, à son avis, les effets environnementaux ne sont pas importants, (iii) qui remplissent les conditions de nature environnementale prévues par règlement et dont le coût total est en-deçà du seuil réglementaire; c.1) en remplacement des projets ou catégories de projets visés à l’alinéa c) et à l’égard des sociétés d’État auxquelles la présente loi s’applique ou de l’Agence canadienne de développement international, soustraire à l’évaluation environnementale prévue à la présente loi des projets ou catégories de projets devant être réalisés à l’extérieur du Canada et du territoire domanial : (i) dont, à son avis, l’évaluation ne serait pas indiquée pour des raisons de sécurité nationale, (ii) qui sont liés à un ouvrage et dont, à son avis, les effets environnementaux ne sont pas importants, (iii) qui remplissent les conditions de nature environnementale que prévoit le règlement et dont le coût total est en-deçà du seuil réglementaire; d) [Abrogé, 2003, ch. 9, art. 29] e) déterminer quels organismes, autres que le gouvernement d’une province, sont des autorités fédérales pour l’application de la présente loi; f) déterminer, pour l’application de l’alinéa 5(1)d), des dispositions de toute loi fédérale ou de textes pris sous son régime; g) désigner les dispositions législatives ou réglementaires fédérales conférant des attributions au gouverneur en conseil pour l’exercice desquelles le paragraphe 5(2) exige une évaluation environnementale; 174 h) régir la communication par les autorités responsables de l’information relative aux projets et à l’évaluation environnementale de ceux-ci, et l’établissement et la tenue des dossiers de projet visés à l’article 55.4, y compris les installations nécessaires pour permettre au public de consulter ces dossiers — que ceux-ci soient constitués de documents physiques ou informatiques — , les heures et les modalités de consultation et de reproduction des dossiers, ainsi que le transfert et la garde des documents une fois terminé le programme de suivi; h.1) désigner les documents et renseignements devant être versés dans le site Internet par l’Agence ou l’autorité responsable; h.2) régir le prix à payer pour obtenir copie de tout document versé au registre; h.3) pour l’application des paragraphes 38(1) ou (2) ou 53(1), prévoir les modalités applicables à l’élaboration de programmes de suivi; i) modifier ou exclure, dans les circonstances prévues par règlement, toute procédure ou exigence du processus d’évaluation environnementale établi en vertu de la présente loi et des règlements afin d’adapter le processus aux : (i) projets à réaliser dans les réserves, terres cédées ou autres terres dévolues à Sa Majesté et assujetties à la Loi sur les Indiens, (ii) projets à réaliser à l’extérieur du Canada, soit à l’extérieur du territoire domanial, soit sur la partie du territoire domanial visée à l’alinéa a) de la définition de ce terme au paragraphe 2(1), (iii) projets à entreprendre en vertu d’accords internationaux conclus par le gouvernement du Canada ou une autorité fédérale, (iv) projets à réaliser au Canada ou sur le territoire domanial pour lesquels une autorité fédérale exerce une attribution visée aux alinéas 5(1)b) ou c), (v) projets à l’égard desquels l’Office Canada — Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers constitué en application de la Loi de mise en oeuvre de l’Accord Canada — Nouvelle-Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers, l’Office Canada — Terre-Neuve des hydrocarbures extracôtiers constitué en application de la Loi de mise en oeuvre de l’Accord atlantique Canada — Terre-Neuve ou un autre organisme semblable exerce des attributions visées à l’article 5, (vi) projets qui soulèvent des questions de sécurité nationale; i.1) à l’égard des projets à réaliser à l’extérieur du Canada et du territoire domanial et qui font l’objet d’une évaluation environnementale à laquelle doit veiller une société d’État à laquelle la présente loi s’applique, dans les circonstances ou aux conditions prévues par règlement, désigner : (i) les autorités fédérales qui, malgré le paragraphe 5(1), ne sont pas tenues d’effectuer une évaluation environnementale, (ii) les autorités fédérales à l’égard desquelles les exigences prévues par la présente loi à l’égard de ces projets — autres que les exigences prévues aux paragraphes 20(1) ou 37(1) — sont réputées satisfaites par la réalisation de l’évaluation environnementale à laquelle veille la société d’État; i.2) pour l’application du sous-alinéa i.1)(ii), modifier les paragraphes 20(1) et 37(1) à l’égard des autorités fédérales qui y sont visées dans le cas de projets à réaliser à l’extérieur du Canada et du territoire domanial; j) pour l’application de l’article 8, désigner des sociétés d’État qui ne sont pas des autorités fédérales, individuellement ou par catégories, régir les modalités d’évaluation 175 environnementale et celles des programmes de suivi des projets, de même que toute mesure qui doit être prise à l’égard des projets au cours du processus d’évaluation — ces modalités et mesures pouvant varier selon les sociétés ou catégories de sociétés visées; j.1) pour l’application de l’article 8, régir l’application du droit provincial en vigueur au moment de l’évaluation aux sociétés d’État ou aux catégories de sociétés d’État désignées par règlement pris au titre de l’alinéa j); j.2) modifier ou exclure toute procédure ou exigence prévue par la présente loi ou ses règlements pour son application aux sociétés d’État mères qui sont des autorités fédérales, individuellement ou par catégories; j.3) à l’égard des projets à réaliser à l’extérieur du Canada et du territoire domanial et à l’égard des sociétés d’État auxquelles la présente loi s’applique, désigner une activité concrète ou une catégorie d’activités concrètes, en remplacement de celles qui sont désignées en vertu de l’alinéa b); k) pour l’application de l’article 9, régir les modalités des évaluations environnementales et celles des programmes de suivi des projets, régir toute mesure qui doit être prise à l’égard des projets au cours du processus d’évaluation et, à ces fins, régir l’application du droit provincial en vigueur au moment de l’évaluation; k.1) déterminer les dispositions législatives ou réglementaires fédérales prévoyant les attributions des personnes ou organismes visés au paragraphe 9(1) dont l’exercice rend nécessaire une évaluation environnementale au titre de l’alinéa 9(2)d); k.2) prévoir les cas où, pour l’application de l’alinéa 9(2)e), une évaluation environnementale doit être effectuée pour un projet devant être mis en œuvre, en tout ou en partie, sur un territoire domanial; k.3) désigner, par catégories, les autorités, autres que des autorités fédérales, auxquelles s’applique l’article 9.1, régir les modalités des évaluations environnementales et celles des programmes de suivi des projets, de même que toute mesure qui doit être prise à l’égard des projets au cours du processus d’évaluation — ces modalités et mesures pouvant varier selon les catégories d’autorités visées — et, à ces fins, régir l’application du droit provincial en vigueur au moment de l’évaluation; k.4) déterminer les dispositions législatives ou réglementaires fédérales prévoyant les attributions des autorités désignées en vertu de l’alinéa k.3) relativement à un projet dont l’exercice rend nécessaire une évaluation environnementale au titre de l’alinéa 9.1(2)d); k.5) pour l’application de l’alinéa 9.1(2)e), prévoir le cas où une évaluation environnementale doit être effectuée pour un projet devant être mis en œuvre, en tout ou en partie, sur un territoire domanial et préciser les droits ou intérêts que l’autorité désignée en vertu de l’alinéa k.3) doit avoir sur le territoire domanial; l) pour l’application de l’article 10, régir les modalités des évaluations environnementales et celles des programmes de suivi des projets réalisés en tout ou en partie sur une réserve mise de côté à l’usage et au profit d’une bande visée, individuellement ou par catégorie, par le règlement et assujettie à la Loi sur les Indiens, et régir toute mesure qui doit être prise à l’égard des projets au cours du processus d’évaluation, ces modalités et mesures pouvant varier selon les bandes ou catégories de bandes visées; l.001) déterminer, pour l’application de l’alinéa 10(1)c), les dispositions de toute loi fédérale ou de ses textes d’application prévoyant les attributions d’un conseil de bande; l.01) pour l’application de l’article 10.1 : (i) modifier la définition de « projet », au paragraphe 2(1), (ii) régir les modalités des évaluations environnementales et celles des programmes de suivi des projets à l’égard desquels l’Agence canadienne de développement international 176 exerce une attribution au titre du paragraphe 10.1(2), de même que toute mesure devant être prise à l’égard de ces projets au cours du processus d’évaluation, (iii) prévoir qu’aucune obligation d’effectuer une évaluation environnementale n’incombe à l’Agence canadienne de développement international à l’égard de tout projet visé par un accord prévu au paragraphe 54(2) auquel elle est partie, (iv) modifier ou exclure tout ou partie de l’article 54 pour l’application de celui-ci à l’Agence canadienne de développement international, (v) rendre l’article 55.6 applicable à l’Agence canadienne de développement international comme si elle était une autorité responsable; l.02) modifier ou exclure tout ou partie des articles 55 à 55.5 pour l’application de ceux-ci à l’Agence canadienne de développement international; l.03) pour l’application du paragraphe 18(3), prévoir les cas où l’autorité responsable est tenue de donner au public la possibilité de participer à l’examen préalable; l.1) prendre toute mesure relativement au fonds de participation mentionné au paragraphe 58(1.1); m) prendre toute mesure d’ordre réglementaire prévue par la présente loi; n) prendre toute autre mesure d’application de la présente loi. 1992, ch. 37, art. 59; 1993, ch. 34, art. 40(F); 1994, ch. 46, art. 5; 1998, ch. 10, art. 166; 2003, ch. 9, art. 29. 177 12) Loi canadienne sur la protection de l’environnement 1999, ch. 33 [Sanctionnée le 14 septembre 1999] Loi visant la prévention de la pollution et la protection de l’environnement et de la santé humaine en vue de contribuer au développement durable REGISTRE DE LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT Établissement du Registre 12. Le ministre établit un registre appelé « Registre de la protection de l’environnement » afin de faciliter l’accès aux documents relatifs aux questions régies par la présente loi. Contenu du Registre 13. (1) Sont conservés au Registre les avis et autres documents que le ministre publie ou met à la disposition du public dont, sous réserve de la Loi sur l’accès à l’information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels : a) les avis d’opposition et ceux de toute approbation octroyée en vertu de la présente loi; b) une copie de toute politique et de tout projet de règlement ou de décret établi en vertu de la présente loi; c) des copies des documents présentés par le ministre au tribunal dans le cadre de toute action en protection de l’environnement. Modalités de forme et d’accès (2) Le ministre peut fixer les modalités de forme, de tenue et d’accès du Registre. OBJECTIFS, DIRECTIVES ET CODES DE PRATIQUE Attributions du ministre 54. (1) Le ministre établit, pour remplir sa mission de protéger la qualité de l’environnement : a) des objectifs énonçant, notamment en termes de quantité ou de qualité, l’orientation des efforts pour prévenir la pollution et pour lutter pour la protection de l’environnement; b) des directives recommandant des normes de quantité ou de qualité pour permettre ou perpétuer certains usages de l’environnement; c) des directives énonçant les maximums recommandés, notamment en termes de quantité ou de concentration, pour le rejet de substances dans l’environnement par des ouvrages, des entreprises ou des activités; d) des codes de pratique concernant la prévention de la pollution et précisant les procédures, les méthodes ou les limites de rejet relatives aux ouvrages, entreprises ou activités au cours des divers stades de leur réalisation ou exploitation, notamment en ce qui touche l’emplacement, la conception, la construction, la mise en service, la fermeture, la démolition, le nettoyage et les activités de surveillance. 178 Portée des objectifs, directives et codes de pratique (2) Outre l’environnement en général et les ouvrages, entreprises ou activités dont la réalisation, l’exploitation ou l’exercice y portent atteinte ou risquent d’y porter atteinte, les objectifs, les directives et les codes de pratique prévus au paragraphe (1) visent la prévention de la pollution, le recyclage, la réutilisation, le traitement, le stockage ou l’élimination de substances, la réduction de leur rejet dans l’environnement, l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et un développement durable. Consultation (3) Dans l’exercice des fonctions qui lui sont conférées par le paragraphe (1), le ministre propose de consulter les gouvernements provinciaux ainsi que les membres du comité qui sont des représentants de gouvernements autochtones; il peut aussi consulter tout ministère, organisme public ou peuple autochtone, tout représentant de l’industrie, des travailleurs et des municipalités ou toute personne concernée par la qualité de l’environnement. Délai (3.1) Après les soixante jours suivant la date de la proposition de consultation faite en application du paragraphe (3), le ministre peut agir conformément au paragraphe (1) si le gouvernement d’une province ou les membres du comité qui sont des représentants de gouvernements autochtones n’acceptent pas l’offre. Publication (4) Il publie les objectifs, directives ou codes de pratique établis au titre du présent article — ou en donne avis — dans la Gazette du Canada; il peut aussi les publier de toute autre façon qu’il estime indiquée. 179 COSTA-RICA : La participación ciudadana en la elaboración de textos reglamentarios nacionales en materia ambiental. Exigencia democrática, necesidad jurídica. El caso de la encrucijada en la que se encuentra Costa Rica. Nicolas Boeglin ( 174 ) El principio de la participación ciudadana en los asuntos ambientales constituye sin lugar a dudas una verdadera exigencia democrática de nuestros tiempos y una verdadera aspiración jurídica que ha tardado mucho en concretarse en la mayoría de los distintos ordenamientos jurídicos. En Costa Rica, el camino de la participación ciudadana venía dando avances notables desde inicios del los años 2000, y se pensó que se podría conjugar con el camino verde del que tanto se precia el país desde hace 20-25 años. Sin embargo el punto de encuentro de estas dos rutas fue un desencuentro notable, inaudito, ocurrido a finales del 2008. Para dar una mayor idea de la situación de encrucijada en la que se encuentra el país, quisiéramos analizar brevemente en un primer momento la importancia del principio de participación ciudadana que ha llevado, en Costa Rica, a una importante reforma constitucional en el año 2003 por una parte (I). Para posteriormente dar a conocer algunos avances que desde 1995 la legislación ambiental reconoce a las peculiaridades propias del daño ambiental con respecto a otros daños (II), en particular el carácter colectivo y social de este daño, y las consecuencias sociales que acarrea el daño ambiental para un pequeño país tropical sujeto a los embates e inclemencias del clima (III). Estas dos facetas del país se unirán luego para evaluar las posibilidades de una plena y efectiva participación ciudadana en la formulación de las reglas ambientales y toda reglamentación; la cual, según la normativa vigente, se prevé de manera muy embrionaria a nivel infra-legal (IV) y legal (V), incluyendo un reciente intento ambicioso fallido que nos augura tiempos difíciles. La participación ciudadana: un reto recientemente alcanzado en la Constitución de Costa Rica: Un paso fundamental en la idea de crear condiciones para hacer efectiva la participación ciudadana radica en la aprobación, a mediados de 2002, en Costa Rica, de la reforma constitucional que introdujo en la Constitución de 1949 las figuras del referéndum y la iniciativa popular (Ley N.º 8281), en relación con la aprobación, modificación y derogación de las leyes, incluyendo la posibilidad de que el mismo referéndum pudiera ser convocado a iniciativa de la población. Recientemente (2007) se produjo la consolidación definitiva de estos instrumentos, con la entrada en vigencia de los reglamentos que regulan los procedimientos para su aplicación (175) de las leyes sobre Iniciativa Popular (Ley N.º 8491 de marzo del 2006) y sobre Regulación del Referéndum (Ley N.º 8492 de marzo del 2006). Sin lugar a dudas, un hecho decisivo en la concretización de este reto fue el de considerar la participación como un derecho de la población que no puede verse limitado por las autoridades de Gobierno, y lo constituyó, a nivel constitucional, la enmienda aprobada en el 174 Doctor en Derecho (Universidad de Paris II), LLM (Universitary European Institute, Florencia, Italia), Diplômé, Instituto de Estudios Políticos (IEP, Strasbourg, Francia). Profesor de Derecho Internacional Público, Facultad de Derecho, Universidad de Costa Rica. Profesor de Derecho Internacional Ambiental (Cátedra UNITAR), Maestría en Derecho Ambiental, Facultad de Derecho, UCR. Miembro de la Comisión Mundial de Derecho Ambiental (CEL) de la UICN y consultor de distintas entidades nacionales e internacionales. Contacto: nboeglin -a- gmail.com 175 Decreto 4-2007 del Tribunal Supremo Electoral, Gaceta Oficial, Num. 74, del 18 de abril del 2007 180 2003 que reformó el párrafo primero del artículo 9 de la Constitución Política, para dejar sentado que además de representativo, alternativo y responsable el Gobierno de la República es “participativo”, y que también es ejercido directamente por “el pueblo”, en adición a los tres poderes tradicionales (Legislativo, Ejecutivo y Judicial). Con esta reforma constitucional, la participación ciudadana en la toma de decisiones deja de ser una proclama de buenas intenciones, y se transforma en un principio medular del accionar del Estado costarricense implicando para este último y su administración, el deber de crear mecanismos eficaces y generar condiciones para que dicha participación pueda darse, así como de cumplir con la aplicación de los mecanismos ya existentes y consolidarlos. La Sala Constitucional de la Corte Suprema de Justicia (en adelante Sala IV o Sala Constitucional) fue muy acertada en reconocer este profundo cambio: si bien antes de la entrada en vigencia de esta reforma, los casos llevados ante tribunales sobre el incumplimiento de las autoridades en materia de participación (audiencias públicas que prevén algunas leyes, por ejemplo), habían sido considerados como problemas de legalidad, y no como problemas de constitucionalidad, el cambio operado por el Juez Constitucional al enmendarse el artículo 9 constitucional, es radical, “La incorporación de ese principio en el artículo 9º implica mucho más que un asunto formal, puramente adjetivo, de añadir un nuevo calificativo al Gobierno, entendido como conjunto de los poderes públicos (v. sentencia N.º919-99); se trata de un cambio sustancial en el diseño de la democracia y amplía radicalmente el contenido del principio democrático reconocido en el artículo 1º y desplegado en toda la Constitución Política, al sumar al principio y mecanismos de representación en los que ha descansado tradicionalmente nuestra democracia, el elemento de la participación ciudadana. (...) a partir de la citada reforma del artículo 9º constitucional, la participación de los ciudadanos en la toma de decisiones públicas prevista en la Constitución y en las leyes adquiere el rango y la fuerza de un derecho constitucional de carácter fundamental, cuya violación es amparable.” (176) La peculiaridad del daño ambiental según la legislación vigente: A diferencia de otro tipos de daños, la Ley Orgánica del Ambiente de Costa Rica (Ley 7554 del 4 de octubre de 1995) advierte que el daño ambiental que provoca la inacción, negligencia, inoperancia o falta de previsión por parte del Estado o de los entes municipales es de una naturaleza muy distinta a la de otros daños: en efecto, se trata de un daño de carácter social, económico, cultural y ético, tal como lo establece esta ley al establecer que “el daño al ambiente constituye un delito de carácter social, pues afecta las bases de la existencia de la sociedad, económico porque atenta contra las materias y los recursos indispensables para las actividades productivas, cultural en tanto pone en peligro la forma de vida de las comunidades; y ético porque atenta contra la existencia misma de las generaciones presentes y futuras” (177). En términos más prácticos, el daño ambiental es, además de grave, usualmente de carácter irreversible “y de difícil reparación” (178). A veces esta última puede resultar de medidas paulatinas de 176 Voto N.º 2005-14659 del 21 de octubre de 2005 de la Sala Constitucional 177 Según la Ley Orgánica del Ambiente, Art. 2 e) 178 Véase CAFFERRATA N., “Principios de derecho ambiental”, p. 26. Publicación electrónica. Disponible en: http://www.idea.org.py/gfx/espanol/descargas/biblioteca/LOS_PRINCIPIOS_DEL_DERECHO_AMB IENTAL.pdf 181 restauración, recuperación o rehabilitación que competen al Estado (179), pero que exigen un esfuerzo mucho más sostenido en el tiempo que para otro tipo de daños causados por entidades estatales recurridas ante los tribunales de justicia. Por ejemplo, la disminución de individuos de una especie silvestre, o de peces en un espacio lacustre o fluvial, no se podrá siempre reponer en su totalidad; sin embargo, al menos se podrá intentar restaurar progresivamente parte su hábitat original e intentar repoblar paulatinamente las poblaciones de especies. Distinta es la suerte cuando una especie es declarada en extinción. La acelerada pérdida de los anfibios en Costa Rica o de los peces de agua dulce tiene un carácter probablemente irreversible. Lo mismo podemos decir de la “reducción en un 75% del coral vivo en el arrecife de Cahuita /…el cual …/ obedece fundamentalmente a la sedimentación, causada en gran medida por la deforestación de cuencas y otras acciones humanas” señalado en el 2004 (180). En materia de recurso hídrico, la contaminación de un acuífero por plaguicidas persistentes no se puede mitigar sino con medidas técnicas de restauración a 25-30 años plazo (caso de acuíferos afectados por el bromacil). Es en razón del carácter grave e irreversible en muchos casos del daño ambiental (181) y del alto costo que le significa a un país, que las normas ambientales prevén dos principios jurídicos claramente asentados en la práctica: el principio de prevención y el de precaución, pilares esenciales del derecho ambiental (a veces confundidos ambos (182) o señalados bajo el término de principio “in dubio pro natura” (183)) y consolidados en la jurisprudencia de la misma Sala Constitucional (184) y del Tribunal Administrativo Ambiental (TAA). En muchos casos, el patrón de negligencia, inoperancia detectado en los últimos años de las entidades públicas en materia ambiental o en materia del acceso al agua (este última elevadi a un derecho humano por el ordenamiento jurídico nacional) (185) califica como una violación a ambos principios, 179 Art. 45 y 53 de la Ley de Biodiversidad. Sobre las reglas para una adecuada restauración al daño ambiental, ver análisis de la Directiva Europea en PEÑA CHACON M., “Daño, responsabilidad y reparación del ambiente”, serie Política Ambiental, Programa de Legislación y Políticas Ambientales, Comisión Centroamericana de Ambiente y Desarrollo SICA-CCAD, octubre 2009, segundo edición, páginas 160-162. 180 Informe X, Estado de la Nación, 2004, Resumen Ejecutivo. Capítulo ambiental. Disponible en: http://www.estadonacion.or.cr/Info2004/Paginas/armonia.html 181 Advertido por el mismo Estado de la Nación, al indicar que “uno de los impactos graves del crecimiento metropolitano es que muchos de los efectos son prácticamente irreversibles, como la destrucción de suelos fértiles y acuíferos” (XV Informe, 2008, p. 243). 182 Véase artículo CAFFERRATA N., “Principios de derecho ambiental”, en especial pp. 49-53. Publicación electrónica. Disponible en: http://www.idea.org.py/gfx/espanol/descargas/biblioteca/LOS_PRINCIPIOS_DEL_DERECHO_AMB IENTAL.pdf 183 CABRERA MEDAGLIA J., Induvio Pronatura, Boletin de la Fundación Ambio, Numero 3, San José, 1994 184 Véase SAGOT RODRIGUEZ A. Aspectos conceptuales y jurisprudencia constitucional ambiental, de los principios precautorio y preventivo, Palmares, ASOPROCOSARENA, 2007 185 Véase “Reconocimiento del derecho humano al agua en la legislación y la jurisprudencia costarricense, in PEÑA CHACON M., El Derecho Humano al agua, Revista Judicial 95 (2010), disponible en versión electrónica en: http://www.poderjudicial.go.cr/escuelajudicial/revista%20judicial/revista%20judicial%2095/principal.html 182 obliga a suspender la actividad y a realizar estudios adicionales ante de autorizar u otorgar nuevamente un permiso. Un daño social y colectivo: Cabe destacar que, debido a la alta vulnerabilidad de los suelos tropicales de Costa Rica, y al relieve particularmente accidentado de su geografía, así como el régimen poco clemente de precipitaciones imperante en este pequeña parcela del mundo, el daño ambiental muchas veces rebasa lo estrictamente ambiental y se convierte en un daño social y colectivo que sufren las comunidades. El daño ambiental, en Costa Rica más que en otras partes del mundo, inicia una cadena de daños concatenados con efecto expansivo en otros ámbitos. De manera muy atinada lo señala el jurista costarricense Mario Peña Chacón, al explicitar que “el daño ambiental puede llegar a ser expansivo en el tanto su hecho generador crea efectos de tipo negativo, y en ocasiones estos llegan a convertirse en nuevas causas generadoras de otro tipo de daños, ocasionándose por tanto, una cadena que a la postre, podría llegar a ser interminable, afectando de esta forma múltiples recursos” (186). Por ejemplo: la actual proliferación del mosquito del dengue y su reincidencia en todo el territorio no es ajena a la pérdida de peces y anfibios en los cuerpos de agua dulce de Costa Rica provocada por la contaminación por plaguicidas y otras sustancias. Los estragos causados en las partes bajas de varias cuencas en la vertiente Atlántica tampoco resultan ajenos al acelerado proceso de erosión de suelos y sedimentación de ríos causados por la expansión sin precedentes del monocultivo de la piña en las partes medias y altas de dichas cuencas en el período 2006-2010 (187). Un reciente estudio evidencia el aumento exponencial de daños por inundación y deslizamientos en las partes bajas de varias cuencas de ríos heredianos en el Valle Central, como consecuencia directa del mal manejo en la parte superior de dichas cuencas heredianas (188). Los graves daños sufridos al iniciar la temporada lluviosa del años 2010 en San Pablo, Santo Domingo, el cantón central de Heredia, pero también en Desamparados, Aserrí, Paso Ancho o Tirrazes de Curridabat ilustran la gravedad de la situación. De igual manera se puede decir que la pérdida acelerada de los arrecifes 186 PEÑA CHACON M., “Daño, responsabilidad y reparación del ambiente”, serie Política Ambiental, Programa de Legislación y Políticas Ambientales, Comisión Centroamericana de Ambiente y Desarrollo SICA-CCAD, octubre 2009, segundo edición, página 25. 187 Recordemos que en el 2006, Costa Rica contaba con 18.000 hectáreas de piña. En el 2010, se considera que superan las 60.000 hectáreas, con un mismo patrón de contaminación de suelos, intrusión en las zonas de protección de ríos y quebradas, y contaminación de acuíferos. Sobre el tema, referimos el lector a: CHACON HERNANDEZ M. y CALVO GONZALEZ F, “Contaminación con residuos de plaguicidas provenientes de plantaciones de piña en Costa Rica”, en Revista de la Red de la Red de Expertos Iberoamericanos en Gestión de Residuos, 2001, Numero 4, pp. 34-36, p. 36 Disponible en: http://www.ceddet.org/docs/informaciondeinteres/458/N%C2%BA4%20Revista%20Digital%20de%2 0la%20REI%20en%20GESTION%20DE%20RESIDUOS.pdf, así como a un vehemente llamado de atención del Presidente del Tribunal Administrativo Ambiental (TAA): CHAVEZ J.L., “Tribunal Ambiental y producción piñera. No es el Tribunal Ambiental el que contamina”, Página 15, La Nación, 20 de junio del 2009. Disponible en: http://wvw.nacion.com/ln_ee/2009/junio/20/opinion2002164.html y a u número especial de la Revista AMBIENTICO (UNA), Efectos ambientales y sociales de la Piña en CR, número 177 (septiembre del 2009), disponible en: http://www.ambientico.una.ac.cr/177.pdf 188 Véase artículo, BRENES J., “Índices de riesgo hidrometeorológico: enseñanzas de una acción de inconstitucionalidad”, en Revista Ambientico (UNA): Expandieron el limite de contención de la GAM, Revista Ambientico (UNA) número 201(junio del 2010), pp. 12-15, recuadro en p.13 disponible en: http://www.ambientico.una.ac.cr/201.pdf 183 coralinos, de la belleza escénica de varias playas del litoral Pacífico y Atlántico y de su prodigiosa biodiversidad marina, o de la calidad de las aguas del mar para disfrute y baño no es ajena al proceso de sedimentación de los ríos nacionales y de los efectos de la contaminación telúrica. El principio de participación ciudadana en materia ambiental, imperativo democrático: El principio de la participación ciudadana en los asuntos ambientales constituye sin lugar a dudas una exigencia democrática moderna y una verdadera necesidad jurídica. Podríamos incluso decir que debido a las características geográficas propias de Costa Rica, la alta vulnerabilidad de sus ecosistemas y la exigüidad de su territorio (51.000 kilómetros cuadrados), este principio debiera ser considerando como una prioridad absoluta. En el caso de Costa Rica, la misma Sala Constitucional ha precisado que este principio “nace y se justifica precisamente de la aplicación de la positivación del principio democrático consagrado en el artículo 1° de la Constitución Política-. Es importante resaltar que esta participación se puede lograr en forma individual, a través de grupos asociativos de orden particular, así como también a través de los gobiernos locales, a quienes, por su competencia asignada en el artículo 169 de la Constitución, se les reconoce plena competencia para promoverla en los asuntos que de algún modo puedan afectar la comunidad de su jurisdicción, y más bien, si no lo hace, estaría incumpliendo uno de sus cometidos que el constituyente le asignó, y que ha sido desarrollada en la legislación ordinaria “ ( 189) Ahora bien, el involucrar a la sociedad civil en la toma de decisiones en materia ambiental recae directamente de la Declaración de Rio de 1992. A este respecto, cabe señalar desde ya que la Sala Constitucional, a diferencia de lo que ocurre en otras jurisdicciones supremas en otros países, considera esta declaración internacional suscrita en 1992 como plenamente vinculante para Costa Rica y lo ha incorporado de pleno en su amplia jurisprudencia en materia ambiental. Es muy frecuente ver en la jurisprudencia constitucional referencias explicitas a las disposiciones y principios contenidos en esta Declaración. En un reciente voto de esta instancia jurisdiccional, la Sala es enfática y desmenuza el alcance de este principio de una manera muy nítida, al declarar que: “Fue la Convención de Río la que en el principio 10 elevó esta participación a rango de principio en materia ambiental, al señalar: El mejor modo de tratar las cuestiones ambientales es con la participación de todos los ciudadanos interesados, en el nivel que corresponda. En el plano nacional, toda persona debe tener adecuada formación sobre el medio ambiente que dispongan las autoridades públicas, incluida la información sobre los materiales y las actividades que encierran peligro en sus comunidades, así como la oportunidad de participar en los procesos de adopción de decisiones. Los Estados deberán facilitar y fomentar la sensibilización y la participación de la población poniendo la información a disposición de todos. Deberá proporcionarse acceso efectivo a los procedimientos judiciales y administrativos, entre éstos el resarcimiento de daños y los recursos pertinentes. De este principio, se evidencia claramente la importancia que a nivel internacional se da a las cuestiones ambientales, y en general, sobre todo, a la participación de la sociedad civil en 189 Sentencia en el caso de la ampliación de un acueducto Coco-Ocotal en Sardinal, Guanacaste, que evidencia los límites del desarrollo turístico ante la escasez de agua en esta región de Costa Rica. Sentencia 262-2009 relativa al Acueducto Coco-Ocotal en Sardinal, Guanacaste. Exp: 08-005154-0007-CO. Res. Nº 2009-000262 de las catorce horas y treinta minutos del 14 de enero del 2009. 184 decisiones de gran trascendencia para la comunidad. Al ser Costa Rica un Estado signatario, este instrumento ciertamente la obliga y condiciona, pues esa es la consecuencia de su suscripción, según con consideró este Tribunal, en sentencia número 8319-2000, de las diez horas dieciocho minutos del ocho de setiembre del dos mil: "Así, su propósito es que las decisiones gubernamentales sean consecuencia de una discusión que no se constriña a pequeños núcleos oficiales o de intereses parcializados, sino que sean tomadas en consideración otras opiniones, con la apertura necesaria para crear el debate ampliado, aunque sin dejar de cumplirse, claro, los requisitos que establece la legislación correspondiente. No se trata de una desconstitucionalización del principio de legalidad de la Administración Pública, aunque sí por supuesto, de una forma de gobierno más democrático, que amplía los foros de debate sobre temas como el de la protección al medio ambiente, y que por virtud de ello, quedan abiertos a la intervención y opinión ciudadana. Estamos, pues, ante una opción ya muy aceptada en la evolución del concepto de democracia y este amparo ofrece una magnífica oportunidad de darle clara y efectiva vigencia, para que no se quede en el mero discurso. Por eso mismo es que la cuestión ambiental es un tema que ya la Sala ha reconocido como aquellos que otorgan a los particulares una legitimación especial, y de la que se reconoce como un «derecho reaccional» (vid. sentencia 2233-93 y 3705-93 de esta Sala)”. «En el derecho ambiental, el presupuesto procesal de la legitimación tiende a extenderse y ampliarse en una dimensión tal, que lleva necesariamente al abandono del concepto tradicional, debiendo entender que en términos generales, toda persona puede ser parte y que su derecho no emana de títulos de propiedad, derechos o acciones concretas que pudiera ejercer según las reglas del derecho convencional, sino que su actuación procesal responde a lo que los modernos tratadistas denominan el interés difuso, mediante el cual la legitimación original del interesado legítimo o aún del simple interesado, se difunde entre todos los miembros de una determinada categoría de personas que resultan así igualmente afectadas por los actos ilegales que los vulneran. Tratándose de la protección del ambiente, el interés típicamente difuso que legitima al sujeto para accionar, se transforma, en virtud de su incorporación al elenco de los derechos de la persona humana, convirtiéndose en un verdadero "derecho reaccional", que, como su nombre lo indica, lo que hace es apoderar a su titular para "reaccionar" frente a la violación originada en actos u omisiones ilegítimos.» (vid. sentencia 3705-93) (190) Como se puede ver, la Sala Constitucional de Costa Rica evidencia con esta decisión de enero del 2009, pero notificada tan solo en abril del 2010 (luego de que el recurrente tuviese que presentar un recurso contra la Sala por exceder plazos razonables para notificar el contenido de su sentencia (191 )) una lectura extremadamente ambiciosa de las exigencias de la participación ciudadana en temas ambientales. Un principio sólidamente reconocido, ampliamente recogido pero una tarea inacabada en la práctica. Sin embargo, pese al reconocimiento hecho por la máxima instancia judicial del principio de participación ciudadana en materia ambiental, la participación de la sociedad civil en la elaboración y formulación de textos normativos en la materia resulta de diversas disposiciones que analizaremos brevemente, pero cuya concretización aún se mantiene como un desafío: 190 Sentencia en el caso de la ampliación de un acueducto Coco-Ocotal en Sardinal, Guanacaste, op.cit. 191 Ver noticia, Diario Extra, 27 de abril del 2010:“Por no entregar fallo completo desde hace 15 meses “Salacuartazo contra la Sala IV” Ver: http://www.diarioextra.com/2010/abril/27/nacionales06.php 185 1) A nivel municipal: En el ámbito de los gobiernos locales, el Código Municipal de 1998 estableció en su artículo 5 que:“Las municipalidades fomentarán la participación activa, consciente y democrática del pueblo en las tomas de decisiones del gobierno local.” Además, incorporó la posibilidad de que los concejos municipales acuerden la realización de consultas populares (plebiscitos, referendos o cabildos) en su jurisdicción territorial para que la población decida sobre asuntos de competencia de la respectiva municipalidad (192). En materia propiamente ambiental, podemos citar el caso del Plebiscito de Guácimo del 28 de octubre del 2001, en el que al autorización de actividades productivas dañinas para el la Zona de Protección de los Acuíferos de Guácimo fue rechazada por el 97% de los administrados (193). Inclusive, el resultado de tales consultas puede llegar a ser vinculante para las autoridades locales, en el caso de los plebiscitos y los referendos (194). En otro caso, el plebiscito realizado el 16 de febrero del 2003 en Piedades Sur de San Ramón rechaza (un 95%) la instalación de plantas avícolas en la zona de recarga acuífera, pese a que luego el resultado es violentado por los propio regidores de la Municipalidad de San Ramón y autoridades nacionales (195). Las cifras de los resultados de ambos ejercicios (97 % en un caso, 95% en el segundo) demuestran la gran conciencia que genera el tema ambiental en las comunidades cuando son llamadas a participar. En el voto de Sardinal, la Sala Constitucional advierte que “Queda claro que la participación ciudadana y de las municipalidades es de trascendental importancia a fin de promover la conciencia en los problemas ambientales y para coadyuvar en la toma de decisiones de las instituciones encargadas de la preservación, vigilancia y protección del medio ambiente y los recursos naturales” (196). 2) A nivel infralegal de carácter general: Un principio de buena administración pública: la Ley General de Administración Pública, en su artículo 361, establece el principio general según el cual normas reglamentarias deben ser objeto de audiencias públicas. Exige la consulta previa de los actos administrativos de carácter general (reglamentos) como requisito de validez del acto administrativo. Ello al establecer que: “Art. 361: 1. Se concederá audiencia a las entidades descentralizadas sobre los proyectos de disposiciones generales que puedan afectarlas. 2. Se concederá a las entidades representativas de intereses de carácter general o corporativo afectados por la disposición la 192 Sobre las diferencias experiencias re cogidas por el TSE en materia de plebiscito, referendos o cabildos, véase: GARCIA PANDOLFI R .N y GONZALEZ MONTERO J., “Repaso histórico de democracia semi-directa en Costa Rica”, Derecho Electoral, Revista del Tribunal Supremo de Elecciones, 2008, Numero 5, disponible en: http://www.tse.go.cr/revista/art/5/gracia_gonzalez.pdf 193 Ibidem, pp 12-13. 194 Artículos 13 inciso j) y 19 del Código Municipal 195 Sobre el particular, remitimos a la presentación en PP de nuestro colega Alvaro Sagot: SAGOT A:, El Plebiscito de Piedades Sur de San Ramón, in http://www.una.ac.cr/redibeccisda/ponencias/Politicas/Alvaro.pdf. Los 10 años de lucha de Piedades Sur fueron objeto de una celebración en enero del 2009 (Ver nota de prensa en: http://www.elpais.cr/articulos.php?id=2170) no exento de temores de que aumenten las granjas avícolas en la zona (ver nota de marzo 2009: http://www.elpais.cr/articulos.php?id=8188 ) 196 Sentencia en el caso de la ampliación de un acueducto Coco-Ocotal en Sardinal, Guanacaste, op.cit. 186 oportunidad de exponer su parecer, dentro del plazo de diez días, salvo cuando se opongan a ello razones de interés público o de urgencia debidamente consignadas en el anteproyecto. 3. Cuando, a juicio del Poder Ejecutivo o de Ministerio, la naturaleza de la disposición lo aconseje, el anteproyecto será sometido a la información pública, durante el plazo que en cada caso se señale.” 3) A nivel infralegal en materia ambiental: La Ley Orgánica del Ambiente de 1995 reconoce este principio en los artículos 6 y 23, que textualmente disponen en lo que interesa: "Artículo 6. Participación de los habitantes El Estado y las municipalidades, fomentarán la participación activa y organizada de los habitantes de la República, en la toma de decisiones y acciones tendientes a proteger y mejorar el ambiente." "Artículo 23. Publicidad de la información La información contenida en el expediente de la evaluación de impacto ambiental será de carácter público y estará disponible para ser consultada por cualquier persona u organización.". El artículo 7 se refiere a la creación de los “Consejos Regionales Ambientales” que garantizan la participación ciudadana de igual manera. En algunas materias más específicas relacionadas con el ambiente, como por ejemplo el manejo de suelos, se prevé la creación de: “Comités por áreas de manejo, conservación y recuperación de suelos” (Art. 34 de la Ley 7779 de Uso, Manejo y Conservación Suelos de 1998); de las misma manera, en materia de Áreas Silvestres Protegidas, se prevé la existencia de “Consejos Regionales y Locales de Conservación” el cual “se integrará mediante convocatoria pública, que realizará el representante regional del Sistema, a todas las organizaciones no gubernamentales y comunales interesadas, las municipalidades y las instituciones públicas presentes en el Área” (según el Artículo 29 y siguientes de la ley 7788 de Biodiversidad de 1998). Asimismo, en materia de Estudio de Impacto Ambiental (EIA), el Reglamento sobre procedimientos de la Secretaría Técnica Nacional Ambiental (SETENA), también se recoge este principio, al disponerse en el Capítulo IV, en el que se regula lo relativo a la audiencia pública prevista dentro del procedimiento del estudio de impacto ambiental (artículos 35 a 40), en el que se tiene prevista la participación activa, tanto de la sociedad civil como de las municipalidades -en su condición de ente "[...] constituido por el conjunto de vecinos residentes de un mismo cantón, que promueven y administran sus propios intereses por medio del gobierno municipal" (artículo 1° del Código Municipal). Una norma similar tiene la Ley de Planificación Urbana, en lo relativo a la aprobación por las municipalidades de los planes reguladores, al obligarlo a "1) Convocar a una audiencia pública por medio del Diario Oficial y la divulgación adicional necesaria con la indicación de local, fecha y hora para conocer el proyecto y de las observaciones verbales o escritas que tengan a bien formular los vecinos o interesados. El señalamiento deberá hacerse con antelación no menor de quince días hábiles" (artículo 17 de la Ley de Planificación Urbana). Un marco único en proceso de desmantelamiento desde el 2006: la Comisión Mixta asesora en el marco de la SETENA : La SETENA es la entidad del Estado costarricense que creó la Ley Orgánica del Ambiente para velar por la debida aplicación de la normativa ambiental. Según palabras de la misma Sala Constitucional, “En la SETENA recae todo el deber del Estado de garantizar un 187 ambiente sano y ecológicamente equilibrado, como indica el Art. 50 de la Constitución” (197). La Comisión Mixta Asesora de la Secretaría Tecnica Nacional ambiental (SETENA) es un ente creado a fin de que sirva de apoyo a la SETENA en el desarrollo de instrumentos y procedimientos técnicos para la mejora y modernización de la evaluación de impacto ambiental y de la gestión ambiental del Estado en general. Esta Comisión fue creada para dar formalidad a la Comisión Mixta que trabajó desde el año 2002 hasta el 2006, en el desarrollo del Reglamento General sobre Procedimientos de Evaluación de Impacto Ambiental y otros decretos ejecutivos que se han ido conformando como parte del Manual Técnico de EIA. Entre esos decretos se incluyen el Formulario D2, y el Código de Buenas Prácticas Ambientales. El Formulario D1 y su instructivo de llenado, así como su modificación. El Procedimiento para Introducir la Variable Ambiental en los Planes Reguladores y cualquier otra planificación de uso del suelo. El Documento orientador para la elaboración de instrumentos de evaluación de impacto Ambiental y también el procedimiento para valorar impactos ambientales. La Comisión Mixta es una entidad que agrupa a autoridades institucionales, como la misma SETENA, el Ministerio de Salud, el Museo Nacional, el Ministerio de Economía, Industria y Comercio, por medio de la Dirección de Mejora Regulatoria, entre otras; también incluye representes del sector productivo privado, como la Cámara Costarricense de la Construcción, el Consejo de Desarrollo Inmobiliario, la Cámara de Industrias y la Unión Costarricense de Cámaras de la Empresa Privada; además de representantes de colegios profesionales, de organizaciones ambientales y de los consultores. En general, es una comisión que resume a una gran parte de la sociedad costarricense que está interesada y vinculada, por su gestión, con el accionar y decisiones que toma cada día la Secretaría Técnica Nacional Ambiental. La misión principal de esta Comisión no es la de competir con la gestión que realiza la SETENA, sino coadyuvar con la misma, mejorando y desarrollando instrumentos técnicos por medio de un proceso participativo. Esta Comisión dejó de sesionar en el mes de noviembre del 2006, siendo Secretaria General de la SETENA, la Licda. María Guzmán, directora de la Dirección de Gestión de Calidad Ambiental del MINAET. Es importante mencionar que durante toda la gestión como Secretaria General la Licda. Tatiana Cruz (Enero 2007 – Marzo 2008), nunca más se convocó a la comisión mixta. Cabe señalar que la Licda Cruz, antes de asumir ese cargo fungía como abogada de la Dirección de Mejora Regulatoria del MEIC, que a su vez estaba a cargo del Ing. Jorge Woodbridge, que en ese momento fungía como Viceministro de Economía, y más tarde se convirtió en Ministro de Competitividad. Tampoco durante la gestión posterior de la Ing. Sonia Espinosa desde abril del 2008 hasta septiembre del 2010, se ha convocado nunca a la Comisión Mixta. Resulta oportuno notar que durante ese mismo último periodo, coincidió con el tiempo en que se dio una solapada “intervención” en la SETENA por parte del Ministerio de la Competitividad en febrero del 2008. La misma Iniciativa Paz con la Naturaleza emitió una fuerte crítica a esta “intervención” de febrero del 2008 (198), cuya directriz fue resumida por el representante del representante de las universidades públicas (CONARE, Consejo Nacional 197 Resolución 13925-2001. Documento de la Iniciativa Paz con la Naturaleza, “SETENA. Situación actual y perspectiva inmediata”. Evaluación de coyuntura, del 16 de marzo del 2008, 13 páginas. Un artículo en El Financiero de noviembre del 2007 anunciaba la nominación de un titular en esta cartera con un mandato claro: “Con el bisturí para SETENA”. El Financiero, 18 de noviembre del 2007. Disponible en: http://www.elfinancierocr.com/ef_archivo/2007/noviembre/18/economia1308463.html. 198 188 de Rectores) en la Comisión Plenaria de la SETENA de la siguiente forma: “no podemos frenar la inversión extranjera” (199). Contrario a lo expuesto por algunos Ministros, no es cierto que la SETENA dejara durante todos estos largos años de adoptar nuevas reglamentaciones en materia ambiental (200). 3) A nivel legislativo : La participación ciudadana en la elaboración de textos de ley constituye una valiosa herramienta, aunque en los últimos tiempos, podemos afirmar que se ha venido desvirtuando, provocando cierta apatía. 199 Entrevista a Rolando Mendoza por un medio universitario. Ver artículo “Setena es una entidad vulnerable ante presiones políticas. Representante de CONARE confirma presencia constante del Ministro Jorge Woodridge en órgano que toma decisiones en SETENA”, Semanario Universidad, Julio 2009. En esta misma entrevista se lee que “Entonces en nombre de la inversión extranjera ha habido presiones para que aceleremos los análisis, para que en esa “competitividad” saquemos proyectos con cierta premura, y con esto corremos el riesgo de que no se hagan los análisis debidamente, y por estas presiones creo que ahí pudimos haber tenido debilidades”. Disponible en: http://www.semanario.ucr.ac.cr/index.php/mainmenu-pais/230-setena-es-una-entidad-vulnerable-antepresiones-politicas.html 200 Desde diciembre del 2006 se han emitido nuevos procedimientos e instrumentos técnicos. A continuación, se aclaran algunos: Decreto Ejecutivo No. 33959 – MINAET, publicado en La Gaceta No. 244 del 19 de diciembre del 2007, que oficializa el Procedimiento técnico y ambiental para los movimientos de tierra, como parte del Manual de Instrumentos Técnico para el Proceso de Evaluación de Impacto ambiental (Manual de EIA) – Parte V-; Decreto Ejecutivo No. 34522 – MINAET, publicado en La Gaceta No. 115 del 16 de junio del 2008, que formaliza el Reglamento para la elaboración, revisión y oficialización de las Guías Ambientales de buenas prácticas productivas y desempeño ecoeficiente; Decreto Ejecutivo No. 34536 – MINAE, publicado en La Gaceta de Julio del 2008, que oficializa el Reglamento de fijación de tarifas de servicios brindados por la Secretaría Técnica Nacional Ambiental; Acuerdo de Comisión Plenaria de la SETENA, publicado en La Gaceta No. 154 del 11 de agosto del 2008, que oficializa la Guía Ambiental para la Construcción elaborado por la misma Comisión Plenaria; Decreto Ejecutivo No. 34688 – MINAET – S – MOPT – MAG – MEIC, publicado en La Gaceta No. 157 del 14 de agosto del 2008, que oficializa la Enmienda al Reglamento General de Procedimientos de Evaluación de Impacto Ambiental. Además de una serie de Resoluciones de la Comisión Plenaria, publicados durante el año 2009, sobre los procedimientos técnicos a aplicar por la SETENA, y no publicados en La Gaceta, sobre requisitos sobre la entrega de mapas en formato “shapefile” para los informes de aplicación del Decreto Ejecutivo No. 32967 – MINAET, así como de ampliaciones de proyectos y otros. Además de esto, se sabe que durante los últimos meses, el MINAET y la SETENA han venido trabajando en un Reglamento sobre Licencias Ambientales de actividades y obras en operación sin evaluación de impacto ambiental, así como un Reglamento de Auditorías Ambientales. También, se sabe que hay una consultora que tiene encargado hacer una propuesta para el “Cambio de umbrales en el Lista Taxativa del Reglamento General”. 189 a) Consultas previas a la adopción de una ley: En materia ambiental, los proyectos de ley son usualmente objeto de algunas consultas previas por parte del Poder Ejecutivo y/o de audiencias en el seno de la Comisión Permanente Especial de Ambiente de la Asamblea Legislativa con entidades de la sociedad civil y con diversos sectores productivos. Estas tienen una suerte variada en el sentido que en algunos casos, las consultas previas son usadas para legitimar un proceso de discusión, pero no tienen ninguna influencia notable en la redacción final del proyecto de ley. En otros casos, son usadas como simple barómetro por parte del Poder Ejecutivo para valorar la importancia de la oposición o repudio que generan, y así buscar el momento político más oportuno para “pasarlas”. b) Ley de iniciativa popular : A nivel legislativo existe también un procedimiento reciente aprobado en Costa Rica en el año 2006, llamado “Ley de iniciativa popular”(ley 8491 adoptada en febrero del 2006 ( 201). Se trata de una ley que permite que la iniciativa de ley recaiga en un grupo de individuos que representen al menos el 5% del patrón electoral (Art. 1). Es de notar que las dos primeras iniciativas que usaron esta nueva posibilidad y que han logrado recoger el suficiente número de firmas recaen en dos textos en materia ambiental: el proyecto de ley de Conservación de la Vida Silvestre (Reforma a la ley 7.317, Expediente 17.054 ) (202) y el proyecto de Ley sobre la Gestión Integrada del Recurso Hídrico (Expediente 17.742), que ingreso a la corriente legislativa en septiembre del 2009 (203) y compite con tres otros proyectos presentados para sustituir la Ley de Aguas de 1942, siempre vigente a la fecha. Notemos que ambos proyectos fueron elaborados a partir de redes de ONG ecologistas costarricenses y entidades de la sociedad civil y que constituyen los únicos dos casos a la fecha de leyes presentadas bajo la modalidad de iniciativa popular, evidenciando así los pocos espacios reales de participación y consulta de entidades de la sociedad civil en la elaboración de leyes en materia ambiental en Costa Rica. c) El proyecto de “Ley para fortalecer los mecanismos de participación ciudadana en materia ambiental (Expediente 16.322) (204) El 30 de octubre del 2008, el Congreso Legislativo aprobó en segundo debate este proyecto de ley. Se trababa de una reforma de gran importancia y hubiera podido constituir una legislación de vanguardia sobre participación ambiental en América Latina. El proyecto creaba un sistema de consultas ambientales en el ámbito nacional, cantonal, distrital o local 201 Ver texto de la Ley 8491 en: http://www.asamblea.go.cr/Iniciativa_Popular/Documents/Ley%208491.pdf 202 Ver texto de este proyecto de ley en: http://www.apreflofas.or.cr/spa/ley_vida_silvestre.html Notemos que se inició su discusión en la Comisión de Ambiente del Congreso en Enero del 2011: http://www.informa-tico.com/index.php?scc=articulo&edicion=20090717&ref=16-07-090017 y nota del 10 de noviembre del 2010: http://www.elpais.cr/articulos.php?id=35648 203 Ver nota de prensa: http://www.semanario.ucr.ac.cr/index.php/inicio/opinion/71-opinion/1742-leydel-recurso-hidrico-por-iniciativa-popular 204 El título exacto del texto es: Modificación de los artículos 6 y 22 y adición de dos artículos 6 bis y 6 ter y un nuevo inciso al articulo 84 de la ley orgánica del ambiente, Ley 7554 del 4 de octubre de 1995. Ley para fortalecer los mecanismos de participación ciudadana en materia ambiental. 190 que podrían ser convocadas por el MINAET o directamente por la población mediante la recolección de firmas equivalente al 10% del padrón electoral respectivo. Estas consultas podrían ser referendos, plebiscitos o audiencias públicas. En el caso de los dos primeros el resultado sería vinculante para el Estado. La idea era devolver a las comunidades, el derecho a decidir sobre reglamentos o actividades concretas que puedan dañar el ambiente o su comunidad. Otras innovaciones significativas, por ejemplo, establecían procedimientos de consulta y audiencias públicas obligatorias de previo a la aprobación de normas de aplicación general que afecten el ambiente. Esto se refería a reglamentos del Poder Ejecutivo o municipales, planes reguladores, decretos, etc. También se mejoraban los procedimientos de participación en el trámite de evaluaciones de impacto ambiental (205). El uso del modo condicional del párrafo anterior por parte del autor indica que esta iniciativa, ampliamente consultada con diversos sectores productivos y sociales, con diversas entidades del Estado, y con un amplio entusiasmo (206) y apoyo de todas las fracciones políticas de la Asamblea Legislativa, encontró un obstáculo imprevisto en su recta final: el Poder Ejecutivo decidió no rubricar esta ley, haciendo uso del derecho a veto que le otorga la Constitución al Presidente de la República. A modo de conclusión: este último hecho ilustra bien las dificultades encontradas para hacer realidad el derecho de participación ciudadana en materia ambiental en Costa Rica en los últimos años, y las profundas contradicciones en el aparato estatal en materia ambiental. Estas últimas tienden a plasmarse en los alegatos de los recursos de inconstitucionalidad o de amparo ante la Sala Constitucional contra decretos ejecutivos de dudosa legalidad, mediante los cuales las autoridades nacionales a cargo del ambiente intentan evadir los cánones legales, como bien los señaló un foro en Facultad de Derecho de la Universidad de Costa Rica (UCR) en el 2009 titulado precisamente “Técnicas para evadir la legislación ambiental: el caso del MINAET“(207). Pese a las disposiciones reglamentarias o legislativas que encontramos en un variado número de textos normativos en Costa Rica, el simple hecho que los únicos dos casos a la fecha de leyes presentadas bajo la modalidad de iniciativa popular correspondan a textos en materia 205 Ver texto del proyecto de ley reproducido en el Anexo 1 a esta ponencia. Véase nuestro módica contribución para que se aprobara esta ley, en nuestro artículo: Control ciudadano ante emergencia ambiental, La Nación, 13 de noviembre del 2008, el cual concluía de la siguiente manera:”Actividades que contaminan tomas de agua superficiales que abastecen a Santo Domingo, empresas piñeras que tienen a más de 6.000 personas tomando agua de cisternas en la región de Siquirres desde hace más de un año, proyectos cuyos efectos se sienten hoy en Escazú cada vez que llega un aguacero o los que están peligrosamente afectando el litoral del Pacífico (Jacó, Tamarindo) son tan solo algunas muestras de que, pese a innumerables leyes existentes, a instituciones ambientales nacionales y a los controles que ejercen las autoridades municipales, se requiere, sin más preludio, consolidar mecanismos de participación ciudadana en materia ambiental. Esta ley fue aprobada por la inmensa mayoría de diputados el pasado 30 de octubre. De ser vetada por el Poder Ejecutivo, este enviaría un mensaje aún más equívoco al mundo sobre su iniciativa de Paz con la Naturaleza”. Texto disponible en: http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:BDbhrjyhBZ0J:www.nacion.com/ln_ee/2008 /noviembre/13/opinion1773775.html+%22Control+ciudadano+ante+emergencia+ambiental,+Boeglin, +nacion.com%22&cd=1&hl=es&ct=clnk 207 Foro realizado en la Facultad de Derecho de la UCR el 16 de marzo del 2009 con expertos y ex funcionarios de la SETENA y del MINAET. Ver nota de prensa : http://163.178.170.36/index.php/mainmenu-pais/516-sacan-tarjeta-roja-al-gobierno-en-materiaambiental-.html 206 191 ambiental, evidencia los pocos espacios reales de participación y consulta de entidades de la sociedad civil en la elaboración de leyes en materia ambiental en Costa Rica. En la actualidad, el sistema jurídico costarricense se encuentra sometido a tensiones sumamente fuertes entre sectores económicos cercanos a las autoridades que quisieran debilitar el ordenamiento jurídico en materia ambiental so pretexto de un desarrollo, en particular turístico (208) necesario y urgente, mientras que las comunidades locales y las ONG ecologistas, apoyadas por las universidades públicas, y un por un sector cada vez mas amplio de la ciudadanía, afianzan sus pasos en exigirle al Estado respetar este principio y toda la normativa ambiental vigente, y no seguir postergando decisiones postergadas (209). Hemos podido además observar que, ante la arremetida inaudita orquestada desde el mismo Poder Ejecutivo en contra del ambiente que acumuló graves desaciertos ambientales en el período 2006-2010 (210), algunas municipalidades están acuerpando, cuando las condiciones políticas lo permiten, los legítimos reclamos de sus administrados, tomando acuerdos para frenar ciertas actividades como el declararse libre de transgénicos – cantones de Barva (211), de San Isidro de Heredia, Moravia, Paraiso o Talamanca (212) que provocaron una reacción inusual del Ministerio de Agricutura (MAG) (213), el exigir una moratoria para frenar el monocultivo de la piña - en Guácimo (214) y en Siquirres (215) y que ahora se extiende a Pococí (216), o el rechazar la minería química de oro a cielo abierto, como en el caso de San Carlos ( 217), o la 208 Véase FERNANDEZ FERNDANDEZ E., »Les aires sauvages protégées et le développement touristique au Costa Rica », Etudes offertes au professeur René Hostiou, Paris, 2008 209 ASTORGA A., “Tareas ambientales pendientes y urgentes” in Ambientico (UNA), Marzo 2010, ¿Adelante o atrás en polítca ambiental con el nuevo gobierno?, pp. 6 -8 ., Disponible en: http://www.ambientico.una.ac.cr/198.pdf 210 Véase el Manifiesto colectivo publicado en abril del 2010, “Graves Desaciertos Ambientales de la Administración Arias 2006-2010”, disponible en: http://www.diarioextra.com/2010/abril/13/opinion07.php. A comparar con el contenido de otro Manifiesto Publico en Defensa de la Naturaleza, publicado en Costa Rica para el 6 de junio del 2008 y suscrito por muchas y muy variadas organizaciones sociales: http://www.ambientico.una.ac.cr/eventos/MANIFIESTO.pdf 211 Ver nota de prensa: Barva de Heredia Cantón Libre de transgénicos . Disponible en: http://www.redbiodiversidadcr.info/leer.php/9656466 212 Ver nota de prensa: Talamanca se declara cantón ecológico y libre de transgénicos. Disponible en: http://www.elpais.co.cr/NACIONALES/1108522.html 213 Ver nota de prensa: MAG se opone a cantones libres de transgénicos en Costa Rica. Disponible en: http://www.elpais.cr/articulos.php?id=4976 214 Solicitud de moratoria del Consejo Municipal de Guácimo (Acuerdo Nº 38-08, sesión Ordinaria Nº 21-08, del día 20 de mayo de 2008). 215 Solicitud de la Municipalidad de Siquirres (acta de la sección N°146-09 del 16 de febrero del 2009) para nuevas plantaciones de piña. Ver nota de prensa al respecto: Siquirres establece moratoria a actividad piñera, Semanario Univesridad, Marzo 2009, Disponible en: http://www.semanario.ucr.ac.cr/index.php/inicio/noticias/universitarias/613-siquirres-establecemoratoria-a-actividad-pinera 216 Véase la nota: Comunidades buscan moratoria a siembre de piña, Semanario Universidad, enero del 2011: Disponible en: http://semanario.ucr.ac.cr/index.php/inicio/noticias/pais/3220-comunidadesbuscan-moratoria-a-siembra-de-pina217 Ver nota de prensa: Municipalidad de San Carlos solicita al Gobierno de Costa Rica eliminar el decreto minero. Disponible en: http://www.elpais.cr/articulos.php?id=25068 192 colocación de torres de alta tensión en su territorio, como en el cantón de Dota (218). Sin lugar a dudas, pasaran aún muchos años en Costa Rica antes de que el principio de participación ciudadana se respete en materia ambiental. 218 Ver nota de prensa: ICE irrespeta acuerdos municipales y actúa contra voluntad popular. Comunidades fortalecen oposición a represa en río Savegre. Disponible en: http://www.elpais.cr/articulos.php?id=38934 193 HONGRIE : Prof. Gyula Bándi, Director, Jean Monnet Centre of Excellence Jean Monnet Professor of EU Environmental Law Pázmány Péter Catholic University, Faculty of Law Environmental aspects of the new Hungarian constitution (fundamental law) One of the most interesting elements of recent development in the Hungarian legal system is the new constitution (25 April, 2011), labelled as ‘Fundamental Law’. This marks the conceptual change of the Hungarian legal and political system, marks the real ‘system change’ which could not happen in the past 20 years – at least according to the present majority party. The idea behind this act may be characterized as conservative, Christian, a bit (according to some: to a great extent...) nationalistic, which wishes to rely on the past successes of Hungarian history – actually we had some! – and wants to forget the half century-long socialist era (see, for example the following quotation from the preamble: “We do not recognise the suspension of our historical constitution due to foreign occupations.”). However, the new constitution covers much more environmental references and much more positive theoretical foundations for the interest of the environment than before. The new constitution (whatever the official name may be) is divided into the following parts, each represented by different ways of numbering: • National Profession (“Credo”), acting as a long preamble, • Groundwork or Foundation, covering several really basic rules and also procedural elements, • Freedom and Responsibility – the human rights • The State, until the budgetary or defence issues. 1. Preamble The preamble also contains environmental elements, embodied into a larger context: “We commit ourselves to promote and safeguard our heritage, our unique language, the Hungarian culture, the languages and cultures of nationalities living in Hungary, along with all man-made and natural assets of the Carpathian Basin. We bear responsibility for our descendants; therefore we shall protect the living conditions of future generations by making prudent use of our material, intellectual and natural resources.” This paragraph refers to the natural assets – not only within the boundaries of Hungary, but also in the whole Carpathian basin, which according to some critics is a way too nationalistic approach, but for others a normal reflection of the ‘Pannon eco-region’ approach. The reference to the future generations may also be taken as an important element, which is not fully harmonized with the changes in the system of protecting the rights of future generations (see below, under the part on the State). “We hold that human existence is based on human dignity.” We have to highlight this sentence also, as human dignity may best be protected together with the natural environment and environmental protection in a wider context. 194 2. Foundation There are the most important general basic requirements and statements covered here, such as B (1): “Hungary shall be an independent, democratic state governed by the rule of law.” From the environmental issues’ point of view, the following articles may be underlined: Art. N “(1) Hungary shall implement the principle of balanced, transparent and sustainable budgetary management.” In this paragraph one may point to the sustainability, a very broad idea, which does not have a direct consequence. Sustainability is a favourite point of reference nowadays, mostly without exploring the essence of it. Art. P is a very complex summary of heritage, using the definition in a broad context and also referring to future generations again. “All natural resources, especially arable land, forests and drinking water supplies, biodiversity - in particular native plant and animal species - and cultural assets shall form part of the nation's common heritage, and the State and every person shall be obliged to protect, sustain and preserve them for future generations.” The reason why this and some following articles are important is because of the emphasis on obligations and not only the mere reference to rights. Art. Q (1) is very similar to the Art. 3, Par. 5 of the TEU, combining international commitments and cooperation with sustainability: “In order to create and maintain peace and security, and to achieve the sustainable development of mankind, Hungary shall strive for cooperation with every nation and state of the world.” 3. Freedom and Responsibility The human rights chapter contains all the general human/citizens’ rights, out of which we would like to highlight those which may directly be taken as environmental rights or closely related to them: First of all, Art. II leads us back to the preamble: “Human dignity shall be inviolable. ...” We mention Art. VI Par. 1 as it is closely linked with the jurisprudence of ECHR: “Every person shall have the right to the protection of his or her private and family life, home, relations and good reputation.” The wording of Art. XIII Par. 1 underlines the individual responsibility, which is a useful element of human rights chapters, too, and may serve as the basis among others of future liability provisions: “Every person shall have the right to property and inheritance. Property shall entail social responsibility.” Finally, there are those two articles which remind us to the provisions of the previous Constitution, first the Art. 70/D (public health), second the Art. 18 (environment). These similarities are very important if we wish to refer to the extensive practice of the Constitutional Court – being far less active in this field today than between 1994 and the beginning of 2000s -, which could not have been used without controversy if the new constitutional provisions are formulated in a different way. 195 Art. XX is the more formal and indirect, connecting environment protection to public health, where environmental protection is a tool for safeguarding public health: “(1) Every person shall have the right to physical and mental health. (2) Hungary shall promote the exercise of the right set out in Paragraph (1) by ensuring that its agriculture remains free from genetically modified organisms, by providing access to healthy food and drinking water, by managing industrial safety and healthcare, by supporting sports and regular physical exercise, and by ensuring environmental protection.” While access to healthy drinking water echoes the new trends of environmental rights, underlined by World Water Forums and others, the reference to GMOs does not necessarily fit into a constitutional chapter on human right issues. Also we should not forget that the use of GMOs is highly dependent upon the future trends of the EU legislation. While today this provision may be realistic, in the future it may need to be reformulated in a different way. Unfortunately, the GMO-free zone is practically very insecure. Art. XXI is the specific article on environmental rights, whose first paragraph has been the major legal basis for interpretation in front of the Constitutional Court until now: “(1) Hungary shall recognise and enforce the right of every person to a healthy environment.” Par. 2 is a narrow understanding of polluter pays principle, missing any reference to prevention and precaution – consequently it would have been probably more satisfactory to leave this reference within the general environmental act: “A person who causes any damage to the environment shall be obliged to restore it or to bear all costs of restoration as defined by law.” Finally, Par. 3 is a rudimentary reference to transboundary movement of wastes, because of two reasons: first, similar to PPP, it would have better been left in the waste management act, as it really does not fit into a constitutional law; second, the wording, the definitions used here are far from being accurate from the point of view of waste management legal concepts: “(3) No polluting waste shall be brought into Hungary for the purpose of placement.” Placement is not a proper definition. This paragraph does not refer to disposal, or landfilling – which may also be mentioned here – but uses a definition that is not even present in the Hungarian waste law. Consequently, the wording needs further clarification in the future in case anyone is willing to refer to it. 4. The State We do not want to examine the organisational structure as a whole, but there are two articles which need some more attention. First of all, in 2007 the attention of European environmentalists turned to Hungary, where the Parliament enacted the institution of the Parliamentary Commissioner (Ombudsman) of Future Generations, as the third specific commissioner beside the general one (the two other specific commissioners were: minority rights and data protection). This institution could have special rights, and were taken by many as an instrument for the betterment of sustainability. The first ombudsman was elected in 2008. Unfortunately, the drafters of the new constitution had a different vision – interestingly enough, as 4 years ago the institution has been set up by the Parliament with a nearly unanimous way - namely, they did not like the relatively strong specific ombudsmen system, thus they decided to create one office. Namely, the Commissioner of Fundamental Rights, 196 which has now two deputies, elected by the Parliament, but subordinated to the general ombudsman – one for the minority rights and one for the future generations. Consequently, the new system after 3 and half years lost its independence. We also have to add that the specific data protection commissioner is now out of the system of parliamentary commissioners, a new authority for data protection has been established instead. Article 30: “(1) The Commissioner for Fundamental Rights shall protect fundamental rights and shall act at the request of any person. (2) The Commissioner for Fundamental Rights shall examine or cause to examine any abuses of fundamental rights of which he or she becomes aware of, and shall propose general or specific measures for their remedy. (3) The Commissioner for Fundamental Rights and his or her deputies shall be elected for six years by a two-thirds vote of the Members of Parliament. The deputies shall defend the interests of future generations and the rights of nationalities living in Hungary. ...” This system is still more advanced than in any other EU member states, but relatively it is a step backwards, even though the new constitution in many parts refers to future generations. Finally, within the chapter on the state, we shall quote one more environmental-like provision, in order to have a full picture. This article may be found within the part on public finances, having some reference to the protection of resources and also to future generations: Art. 38 “(1) The property of the State and local governments shall be national assets. The management and protection of national assets shall aim to serve public interest, to satisfy common necessities and to safeguard natural resources, to take into consideration the needs of future generations. The requirements for the preservation, protection and responsible management of national assets shall be defined by a cardinal Act.” (Cardinal act means here an act with a 2/3 majority, as the aim of the present Parliament, where the ruling party has a 2/3 majority, is to cover as much as possible with such kinds of acts in order to carve the present system in stone.) 197 PÉROU : Informe de Perú sobre la participación ciudadana en el proceso de toma de decisiones en materia ambiental Por: Jorge Caillaux e Isabel Calle Debe reconocerse que en el Perú actual, luego de muchos gobiernos y autoridades legislando y tomando decisiones sin someterse a procesos de consulta ciudadana, la consulta y participación ciudadana ya es una realidad jurídica, política y cultural pues el ciudadano común sabe que este derecho existe en alguna parte del sistema jurídico y que es susceptible de ser ejercido cumpliendo con ciertas formalidades. No ha surgido este derecho de una práctica gubernamental ni de una lucha consistente de las instituciones de la sociedad civil para obtener un espacio para la participación sino ha sido el resultado de un proceso de modernización de la gestión estatal que sumado a reformas legales promovidas especialmente por organizaciones defensoras del medio ambiente y de los derechos humanos encontraron apoyo en los medios de comunicación y en políticos interesados en democratizar las decisiones del sector público. Un factor importante que influyó en la necesidad del Estado de modernizar y democratizar la gestión pública fue la necesidad de volver a ser considerado por el sistema financiero internacional como país viable, respetuoso de sus obligaciones internacionales, luego de un periodo de aislamiento en la década de los 80 por su decisión de no pagar la deuda externa contraída con la banca multilateral. Es verdad que la participación en materia ambiental se empezó a dar, como en muchos otros sectores de la gestión pública, mediante consulta a especialistas quienes a su vez por pertenecer a centros de investigación y a organizaciones defensoras del ambiente, difundieron sus propuestas abriendo el debate de manera espontánea y no formal. Ello se debió en gran medida a la indiferencia del Estado frente a los problemas ambientales y a la necesidad de crear espacios para la participación, en un escenario con bajos niveles de institucionalidad, donde las autoridades comenzaban a reconocer el fenómeno ambiental como un asunto de Estado que por su naturaleza requiere del más amplio consenso ciudadano. En síntesis, el Perú hasta la década del 90 y de principios del siglo XXI ha registrado bajos niveles de participación ciudadana, salvo los espacios que la prensa escrita y televisada por la naturaleza de su misión y trabajo lograron abrir al público en general para poner en debate asuntos de interés nacional. Es muy probable que el interés ciudadano por un ambiente saludable se convirtiera en un disparador acelerando la aprobación de leyes y mecanismos de consulta que en este breve informe se describe y explica. Uno de los ejemplos de la participación no formal que se dio de manera temprana fue la formación de la Comisión Redactora del Código del Medio Ambiente. El 24 de noviembre de 1984 se publicó la Ley Nº 23996 que declaró de necesidad nacional la creación del Código del Medio Ambiente y los Recursos Naturales y se autorizó al Poder Ejecutivo a formar una Comisión Redactora y nombrar una Comisión Revisora. Así la Comisión Redactora elaboró un Proyecto de Ley entre los años 1985 y 1986, que fue el antecedente del Código del Medio Ambiente y los Recursos Naturales promulgado mediante Decreto Legislativo N° 613 en Septiembre de 1990 y que constituyó el hito más significativo en materia de política ambiental en el Perú. 198 Es interesante reconocer que para esa fecha era muy reducida la dinámica organizacional que hoy tenemos con numerosos grupos dedicados a política y gestión ambiental. Podemos reconocer en cambio la existencia de algunas personas que por interés en el tema ya venían trabajando en ello desde distintas especialidades. Muchos de estos profesionales son lo que integraron la Comisión Redactora del Código del Medio Ambiente y los Recursos Naturales junto con los expertos de los distintos ministerios e instituciones públicas del Poder Ejecutivo. El borrador final del Anteproyecto de Código del Medio Ambiente elaborado por la citada Comisión Redactora y concluido en julio de 1986 bajo el Gobierno del Presidente Alan García no encontró sin embargo voluntad política para su discusión en el Senado sino hacia finales de dicho gobierno en 1990, en donde por iniciativa de un Parlamentario Héctor Vargas-Haya del partido de gobierno se nombró una Comisión Revisora integrada por legisladores para el análisis del Anteproyecto y su posterior presentación para la aprobación en el Congreso. Tanto en la redacción de la ley como en su revisión ya las ONG ambientalistas y sus representantes establecieron relaciones de trabajo para apoyar la labor de los legisladores y darle sustento técnico. Posteriormente, la década del 90 registra una dinámica casi natural de cooperación y consulta cotidiana entre los legisladores y las autoridades públicas competentes en materia ambiental con expertos de las ONG, centros de investigación y las universidades, sin que ello califique como un mecanismo formal de consulta abierta y democrática. Sin embargo, los Estados han venido reconociendo en diversos foros que la aspiración de lograr el desarrollo de las naciones en forma sostenible implica un compromiso de largo plazo, que sólo se puede alcanzar fortaleciendo la participación comprometida de todos los ciudadanos. Así, los Estados han asumido diversos compromisos de iniciar procesos internos orientados a la evaluación de opciones de política pública y mecanismos conducentes a fortalecer la representación ciudadana en las decisiones para alcanzar el desarrollo sostenible. Estos procesos de consulta se iniciaron paradójicamente con el gobierno del Presidente Alberto Fujimori en la década del 90 cuando las leyes y algunos Decretos Supremos del Poder Ejecutivo comenzaron a pre-publicarse en el diario oficial El Peruano para permitir en un plazo entre 30 y 60 días que cualquier ciudadano o institución presente una opinión o propuesta alternativa por escrito. Todavía en esta etapa la participación en las decisiones no estaba regulada como más adelante explicaremos pero expresa la voluntad de legitimar actos de gobierno especialmente porque el Gobierno de Fujimori introdujo reformas sustanciales en todo el sistema jurídico nacional. Es así que desde 1990 hasta 1993 el país se dirige –desde la legislación ambiental- a la creación de mecanismos institucionales para ampliar los medios de participación, facilitar la participación responsable, y fortalecer la participación en las instituciones representativas, en los esfuerzos orientados a impulsar el desarrollo sostenible. La influencia de la Declaración de Río y de la Agenda 21 de la Conferencia sobre Medio Ambiente y Desarrollo fueron importantes para avanzar en este proceso de democratización. El Principio 10 de la Declaración de Río estableció que los problemas ambientales son mejor manejados con la participación de todos los ciudadanos involucrados en los correspondientes niveles, sea en el nacional o el internacional ya había sido recogido de alguna forma por el Código de Medio Ambiente de 1990. Tanto el tema del acceso adecuado a la información manejada por las autoridades públicas y la oportunidad de participar en los procesos de toma de decisiones y el acceso a la justicia daban sus primeros pasos abriendo el camino a una ley especial sobre la materia. 199 1.2. Participación ciudadana como derecho constitucional Debe reconocerse que el derecho de participación es consagrado en nuestra Constitución Política como uno de los derechos fundamentales de la persona. En efecto, la actual Constitución Política del Perú de 1993 , tal como lo hacía su predecesora de 1979, establece en su artículo 2, inciso 17 que: “Toda persona tiene derecho: … 17) A participar, en forma individual o asociada, en la vida política, económica, social y cultural de la Nación. Los ciudadanos tienen, conforme a ley, los derechos de elección, de remoción o revocación de autoridades, de iniciativa legislativa y de referéndum.” Continúa, el mismo artículo, garantizando a los ciudadanos el derecho de iniciativa legislativa, el cual constituye un importante mecanismo de participación pública. Este derecho es nuevamente mencionado en los artículos 31 y 107 del texto constitucional en la siguiente forma: “Artículo 31.- Participación ciudadana en asuntos públicos Los ciudadanos tienen derecho a participar en los asuntos públicos mediante referéndum; iniciativa legislativa; remoción o revocación de autoridades y demanda de rendición de cuentas. Tienen también el derecho de ser elegidos y de elegir libremente a sus representantes, de acuerdo con las condiciones y procedimientos determinados por ley orgánica. Es derecho y deber de los vecinos participar en el gobierno municipal de su jurisdicción. La ley norma y promueve los mecanismos directos e indirectos de su participación…” "Artículo 107.- El Presidente de la República y los Congresistas tienen derecho a iniciativa en la formación de leyes. También tienen el mismo derecho en las materias que les son propias los otros poderes del Estado, las instituciones públicas autónomas, los Gobiernos Regionales, los Gobiernos Locales y los colegios profesionales. Asimismo lo tienen los ciudadanos que ejercen el derecho de iniciativa conforme a ley.” Posteriormente, se aprobó la Ley N° 26300, Ley de los Derechos de Participación y Control Ciudadanos , que regula el ejercicio de los derechos de participación y control ciudadanos de conformidad con la Constitución Política y que se centró fundamentalmente en la iniciativa legislativa y el referéndum, no llegando a constituir un régimen general de participación ciudadana, ni de acceso a la información. Sin embargo, años después fue la Ley Nº 27444, Ley del Procedimiento Administrativo General que estableció en su Título Preliminar, artículo IV, como un principio del procedimiento administrativo: “1.12) Principio de Participación.- Las entidades deben brindar las condiciones necesarias a todos los administrados para acceder a la información que administren, sin expresión de causa, salvo aquellas que afectan la intimidad personal, las vinculadas a la seguridad nacional o las que expresamente sean excluidas por ley; y extender las posibilidades de participación de los administrados y de sus representantes, en aquellas decisiones públicas que les puedan 200 afectar, mediante cualquier sistema que permita la difusión, el servicio de acceso a la información y la presentación de opinión”. Uno de los mecanismos de participación ciudadana más importantes es el de la audiencia pública. Este mecanismo es mencionado en el artículo 182 de la citada Ley Nº 27444: “Las normas administrativas prevén la convocatoria a una audiencia pública, como formalidad esencial para la participación efectiva de terceros, cuando el acto al que conduzca el procedimiento administrativo sea susceptible de afectar derechos e intereses cuya titularidad corresponda a personas indeterminadas, tales como en materia medio ambiental, ahorro público, valores culturales, históricos, derechos del consumidor, planeamiento urbano y zonificación; o cuando el pronunciamiento sobre autorizaciones, licencias o permisos que el acto habilite incida directamente sobre servicios públicos… ... La omisión de realización de la audiencia pública acarrea la nulidad del acto administrativo final que se dicte...”. Sin embargo, el proceso de participación ciudadana que señala la Ley Nº 27444 se da en el marco del acto administrativo . La realización de la audiencia pública es un aspecto esencial e ineludible, pues su no realización da lugar a la nulidad del acto administrativo que hubiera expedido la autoridad. Sin embargo, cabe recalcar que esta norma es de carácter supletorio, y las autoridades la deberán aplicar en la medida que no cuenten con procedimientos específicos. 1.3. Desarrollo de las ONG en el marco de la gestión ambiental En la historia de formación de las ONG en el Perú, son probablemente las vinculadas a temas sociales las más antiguas. Organizaciones como DESCO que ha celebrado 40 años el 2005; el Centro de Investigación Educación y Desarrollo – CIED que cuenta con 32 años de existencia y el Centro Peruano de Estudios Sociales – CEPES que celebró 30 años el 2006 por citar tan sólo a tres, son ejemplo de ello. Un poco más joven es la articulación del movimiento ambiental que apenas sobrepasa los 25 años de existencia (sin desconocer que algunas organizaciones con interés en el tema ambiental se fundaron hacia finales de los años 70) , siendo de los grupos más antiguos la ONG Labor fundada en 1981 en Moquegua y cuyo campo de acción original estuvo referido a los impactos ambientales originados por las operaciones mineras de Southern Perú en el sur del Perú. Algunos años después se fundó la Asociación Peruana de Conservación – APECO en 1982 y el año 1984 el Instituto de Desarrollo y Medio Ambiente – IDMA y la Fundación Peruana para la Conservación de la Naturaleza – PRONATURALEZA. Por esos años se crea también Proterra y en 1986 la Sociedad Peruana de Derecho Ambiental – SPDA, que cumplió 25 años en el 2011. Todas las ONG citadas se encuentran vigentes y es interesante ver cómo las organizaciones creadas alrededor de la temática social tienen actualmente un importante componente ambiental y cómo las ONG ambientales hoy día incorporan análisis de grupos y dinámicas sociales. Quizás esta relación se inició con la Revista Medio Ambiente, fundada originalmente por IDMA y posteriormente dirigida por el Consorcio Revista Medio Ambiente liderado por CIED. Esta Revista constituyó un hito en la generación de información ambiental por casi una década desde el año 1985. En la evolución de las organizaciones ambientales se entendió rápidamente la importancia que tenía la articulación de los distintos grupos, a fin de poder tener una voz más presente en el 201 debate nacional y poder posicionar la agenda ambiental que empezaba a desarrollarse. Ello llevo a que un grupo importante de organizaciones ambientales decidiera el año 1988 realizar el primer encuentro de organizaciones ambientalistas entre agosto y setiembre del año 1988 contando para ello con 34 organizaciones de las cuales el 71% eran del interior del país. La agenda de este primer encuentro incluyó el debate sobre los problemas institucionales de las ONG y la relación de éstas con el Estado. Sobre el primero se reconocía que las ONG requerían superar una serie de problemas internos que dificultaban o entorpecían su labor institucional. Se señalaba entre ellos los referentes a reconocimientos legales, manejos administrativos y contables, gestión y canales de cooperación técnica y financiera. Sobre lo segundo se señaló que las ONG ambientalistas debían definir sus formas y mecanismos de relación con el Estado a partir de una política de concertación de iniciativas y esfuerzos relativos a la conservación y manejo sostenido de los recursos naturales. El segundo encuentro llevado a cabo en julio de 1989 entre 46 organizaciones además de analizar los problemas ambientales, definió la creación de una coordinadora de la Red Ambiental Peruana integrada por 9 organizaciones. Este mecanismo institucional tuvo una serie de acciones inmediatas, siendo una de las más importantes la participación de un representante ante la Comisión creada por el Ministerio de Relaciones Exteriores para definir la posición peruana para la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Medio Ambiente y Desarrollo. La Secretaría de la Coordinadora de la Red a cargo de la ONG Proterra publicó en 1990 el Directorio de organizaciones ambientalistas reconociendo en a más de 65 organizaciones con un objetivo en la temática ambiental. El rol de las ONG entre los años 80 y 90 fue muy activo en relación a la gestión ambiental del país promoviendo leyes tan importantes como el Código del Medio Ambiente el año 1990 o la Ley de Recursos Naturales en 1997. También en la generación de la institucionalidad ambiental a cargo del CONAM; en la activación de mecanismos judiciales para la defensa del ambiente o en generar avances sectoriales y fortalecimiento institucional ambiental en distintos niveles. Desde la segunda mitad de los años 90 y hasta la fecha, se da un crecimiento acelerado en la creación de ONG a nivel nacional, habiéndose reconocido en el directorio de organizaciones ambientales dentro de la publicación “El Medio Ambiente en el Perú, año 2002” la existencia de 202 organizaciones con sede en Lima y 481 organizaciones al interior del país. Esto no necesariamente significa que se reconozcan todas las organizaciones que existen y por otro lado que todas tengan vida institucional activa. Sin embargo la presencia de estas organizaciones, especialmente al interior del país han generado una dinámica alrededor de la demanda local que ha sido una fuerte motivadora de cambios sustanciales en la gestión ambiental. En el último conflicto alrededor de la pretendida exploración minera en el Cerro Quilish a cargo de la empresa minera Yanacocha, la movilización social estuvo principalmente liderada por grupos locales que impidieron que dicha operación pudiera llevarse a cabo. Es importante a su vez el rol que organizaciones de la Iglesia Católica tienen especialmente al interior del país. Sea directamente a través de Sacerdotes de las distintas Parroquias o a través 202 de organizaciones de la propia Iglesia, su intervención ha sido muy activa en la búsqueda de mecanismos de diálogo orientados a la resolución de los conflictos. Tal es esta intervención que en algunos casos se ha acusado a representantes de la Iglesia de realizar activismo y de actuar de manera radical y poco dialogante. Años después de la creación de la Red Ambiental Peruana, se creó en 1998 la Sociedad Nacional del Ambiente, conformada no sólo por organizaciones ambientales, sino a su vez por redes ambientales. Esta entidad se creó como organización de tercer piso con la finalidad de poder acceder al debate que sobre lo ambiental se producía en los más altos niveles de decisión política. La participación de las ONG muy pocas veces entendida e incluso aceptada ha sido en el Perú determinante en la búsqueda de mejorar las condiciones para una adecuada gestión ambiental en el país. Correspondería trabajar en el fortalecimiento de las organizaciones creadas al interior del país y generar mayores vínculos e intercambio de información y experiencia entre las distintas organizaciones a nivel nacional. 1.4. Activa movilización de la población El escenario dentro del cual se desarrolla la gestión ambiental del Perú ha variado sustancialmente en los últimos 15 años. El mayor cambio se produce probablemente por una nueva dinámica social caracterizada por la participación de grupos habitualmente considerados marginales en estos temas. Muchos de los avances producidos son resultado de la demanda social, la movilización y la eventual participación de grupos interesados en mejorar las condiciones ambientales de sus localidades. A su vez tiene que ver con la dinámica producida por la cada vez más creciente intervención de ONG ya no sólo a nivel de Lima, sino en los últimos años con ONG creadas a nivel de las distintas localidades del país. En una época en que la información se masifica y los medios comunican en tiempo real las distintas situaciones que se producen no sólo alrededor del país sino también a nivel internacional, el ciudadano se hace cada vez más consciente no sólo de los efectos ambientales de las distintas actividades, sino a su vez del impacto que la movilización tiene en la obtención de resultados respecto a sus demandas. Cabe hacer una precisión en este punto respecto al hecho que al referirnos a movilización no nos referimos, ni amparamos, ni justificamos de manera alguno actos de violencia. Nos referimos a la capacidad local para establecer sus demandas de manera articulada, utilizando los mecanismos formales o haciendo uso del derecho de usar mecanismos no-formales de manera pacífica. El uso de mecanismos de movilización muchas veces no parte de demandas relacionadas a lo ambiental, tienen en la mayoría de los casos que ver con exigencias relativas a la descentralización y al proceso de toma de decisiones desde lo local o con demandas relativas a recursos financieros y el derecho que les corresponde a las localidades por el aprovechamiento de recursos naturales en su jurisdicción. Es como parte de ellas que se genera algún componente ambiental que motiva el cambio político. Por su parte desde el propio Estado ha activado espacios que promueven la movilización y la participación, especialmente a partir del proceso de descentralización, la asignación de competencias del gobierno central a los gobiernos regionales, la demanda de recursos a través del mecanismo de presupuestos participativos, etc. Asimismo las modificaciones sufridas en 203 los últimos 3 años de las regulaciones sobre canon y la creación de las regalías mineras, han activado en parte esta movilización. Los movimientos sociales pueden constituir una oportunidad en la generación de cambios significativos en materia de gestión ambiental en el Perú. Es importante reconocer los elementos culturales y de identidad presentes en las formas en que los distintos grupos sociales se articulan para promover la eficacia en las medidas que se propongan. 2. Participación ciudadana en el marco del proceso de toma decisiones en materia ambiental 2.1. Regulación de la participación ciudadana en la Ley General del Ambiente En el artículo VI del Título Preliminar del Código del Medio Ambiente y los Recursos Naturales (CMARN) , se reconoce expresamente el derecho de todos a ser informados y participar en la toma de decisiones de carácter ambiental. Se señala que: "Toda persona tiene derecho de participar en la definición de la política y en la adopción de las medidas de carácter nacional, regional y local relativas al medio ambiente y a los recursos naturales. De igual modo, a ser informada de las medidas o actividades que puedan afectar directa o indirectamente la salud de las personas o de la integridad del ambiente y los recursos naturales...”. Con la consagración de este principio, se buscó la participación directa de la sociedad civil y del sector privado en la definición de la política ambiental y de los instrumentos de dicha política. Posteriormente, la Ley General del Ambiente, Ley Nº 28611 ha establecido en su artículo III del Título Preliminar lo siguiente: “Artículo III.- Del derecho a la participación en la gestión ambiental Toda persona tiene el derecho a participar responsablemente en los procesos de toma de decisiones, así como en la definición y aplicación de las políticas y medidas relativas al ambiente y sus componentes, que se adopten en cada uno de los niveles de gobierno. El Estado concerta con la sociedad civil las decisiones y acciones de la gestión ambiental. En este contexto se ha definido a la participación ciudadana ambiental, como el proceso mediante el cual los ciudadanos participan responsablemente, de buena fe y con transparencia y veracidad, en forma individual o colectiva, en la definición y aplicación de las políticas relativas al ambiente y sus componentes, que se adopten en cada uno de los niveles de gobierno, y en el proceso de toma de decisiones públicas sobre materias ambientales, así como en su ejecución y fiscalización. Las decisiones y acciones de la gestión ambiental buscan la concertación con la sociedad civil. 2.2. Participación ciudadana como derecho y deber De esta manera en el proceso de toma de decisiones en materia ambiental, se ha establecido que toda persona natural o jurídica, en forma individual o colectiva, puede presentar opiniones, posiciones, puntos de vista, observaciones u aportes, en los procesos de toma de decisiones de la gestión ambiental y en las políticas y acciones que incidan sobre ella, así 204 como en su posterior ejecución, seguimiento y control. En este sentido, no existe ninguna diferenciación en cuanto a la persona que puede presentar opiniones en el proceso de elaboración de los textos reglamentarios nacionales en materia ambiental. Aparejado al derecho a la participación ciudadana, se ha establecido el deber de participación ciudadana en forma responsable. Por lo tanto, toda persona, natural o jurídica, tiene el deber de participar responsablemente en la gestión ambiental, actuando con buena fe, transparencia y veracidad conforme a las reglas y procedimientos de los mecanismos formales de participación establecidos. Constituye trasgresión a las disposiciones legales sobre participación ciudadana y acceso a la información ambiental toda acción o medida que tomen las autoridades o los ciudadanos, que impida u obstaculice el inicio, desarrollo o término de un proceso de participación ciudadana; o que limite y/o impida el acceso a la información, así como el suministro de información tendenciosa, falsa o difamatoria. Las actuaciones u opiniones que incurran en lo dispuesto en este párrafo podrán no ser tenidas en cuenta. 2.3. Mecanismos formales para la participación ciudadana Las autoridades públicas establecen mecanismos formales para facilitar la efectiva participación ciudadana en la gestión ambiental y promueven su desarrollo y uso por las personas naturales o jurídicas relacionadas, interesadas o involucradas con un proceso particular de toma de decisiones en materia ambiental o en su ejecución, seguimiento y control. En este sentido, las autoridades públicas promueven mecanismos de participación en los siguientes procesos: • Elaboración y difusión de la información ambiental. • Diseño y aplicación de políticas, normas e instrumentos de la gestión ambiental, así como de los planes, programas y agendas ambientales. • Evaluación y ejecución de proyectos de inversión pública y privada, así como de proyectos de manejo de los recursos naturales, , en el marco del Sistema Nacional de Evaluación de Impacto Ambiental. • Seguimiento, control y monitoreo ambiental, incluyendo las denuncias por infracciones a la legislación ambiental o por amenazas o violación a los derechos ambientales y la vigilancia ciudadana. • Otros que definan las entidades del Sistema Nacional de Gestión Ambiental. En este contexto, se ha establecido que es el Ministerio del Ambiente quien debe elaborar los lineamientos para el diseño de mecanismos de participación ciudadana ambiental, que incluyen consultas y audiencias públicas, encuestas de opinión, apertura de buzones de sugerencias, publicación de proyectos normativos, grupos técnicos y mesas de concertación, entre otros. En este sentido, el MINAM ha aprobado el Reglamento sobre Transparencia, Acceso a la Información Pública Ambiental y Participación y Consulta Ciudadana en Asuntos Ambientales, Decreto Supremo Nº 002-2009-MINAM. 205 Esta norma ha establecido las autoridades públicas procurarán desarrollar sus mecanismos de participación ciudadana y acceso a la información en base a los siguientes lineamientos: • Suministrar información adecuada, oportuna y suficiente a fin que el público y en particular los potenciales afectados por la medida o la decisión puedan formular una opinión fundamentada. • Asegurar que la participación se realice por lo menos en la etapa previa a la toma de la decisión o ejecución de la medida. • Eliminar las exigencias y requisitos de forma que obstaculicen, limiten o impidan la eficaz participación de las personas naturales o jurídicas en la gestión ambiental. • Llevar registro de los procesos de participación ciudadana, y de sus resultados, así como de las solicitudes recibidas y las respuestas suministradas • Desarrollar, de acuerdo a sus disponibilidades presupuestales, programas de información al público, educación, y de generación de capacidades sobre los alcances y beneficios de la participación. Constituyen mecanismos de consulta en materias con contenido ambiental los siguientes: • Audiencias públicas. • Talleres participativos. • Encuestas de Opinión. • Buzones de Sugerencias. • Comisiones Ambientales Regionales y Locales. • Grupos Técnicos. • Comités de Gestión. 2.4. Criterios a seguir en los procedimientos para la participación ciudadana Se ha regulado, que sin perjuicio de las normas nacionales, sectoriales, regionales o locales que se establezca, en todo proceso de participación ciudadana se deben seguir los siguientes criterios: • La autoridad competente pone a disposición del público interesado, principalmente en los lugares de mayor afectación por las decisiones a tomarse, la información y documentos pertinentes, con una anticipación razonable, en formato sencillo y claro, y en medios adecuados. En el caso de las autoridades de nivel nacional, la información es colocada a disposición del público en la sede de las direcciones regionales y en la municipalidad provincial más próxima al lugar indicado en el literal precedente. Igualmente, la información debe ser accesible mediante Internet. • La autoridad competente convoca públicamente a los procesos de participación ciudadana, a través de medios que faciliten el conocimiento de dicha convocatoria, principalmente a la población probablemente interesada. • Cuando la decisión a adoptarse se sustente en la revisión o aprobación de documentos o estudios de cualquier tipo y si su complejidad lo justifica, la autoridad competente debe 206 facilitar, por cuenta del promotor de la decisión o proyecto, versiones simplificadas a los interesados. • La autoridad competente debe promover la participación de todos los sectores sociales probablemente interesados en las materias objeto del proceso de participación ciudadana, así como la participación de los servidores públicos con funciones, atribuciones o responsabilidades relacionadas con dichas materias. • Cuando en las zonas involucradas con las materias objeto de la consulta habiten poblaciones que practican mayoritariamente idiomas distintos al castellano, la autoridad competente garantiza que se provean los medios que faciliten su comprensión y participación. • Las audiencias públicas se realizan, al menos, en la zona donde se desarrollará el proyecto de inversión, el plan, programa o en donde se ejecutarán las medidas materia de la participación ciudadana, procurando que el lugar elegido sea aquel que permita la mayor participación de los potenciales afectados. • Cuando se realicen consultas públicas u otras formas de participación ciudadana, el sector correspondiente debe publicar los acuerdos, observaciones y recomendaciones en su portal institucional. Si las observaciones o recomendaciones que sean formuladas como consecuencia de los mecanismos de participación ciudadana que no son tomadas en cuenta, el sector correspondiente deberá fundamentar por escrito las razones para ello, en un plazo no mayor de treinta (30) días útiles. • Cuando las observaciones o recomendaciones que sean formuladas como consecuencia de los mecanismos de participación ciudadana no sean tomados en cuenta, se debe informar y fundamentar la razón de ello, por escrito, a quienes las hayan formulado. 2.5. Deberes del Estado en materia de participación ciudadana Las entidades públicas tienen las siguientes obligaciones en materia de participación ciudadana: • Promover el acceso oportuno a la información relacionada con las materias objeto de la participación ciudadana. • Capacitar, facilitar asesoramiento y promover la activa participación de las entidades dedicadas a la defensa y protección del ambiente y la población organizada, en la gestión ambiental. • Establecer mecanismos de participación ciudadana para cada proceso de involucramiento de las personas naturales y jurídicas en la gestión ambiental. • Eliminar las exigencias y requisitos de forma que obstaculicen, limiten o impidan la eficaz participación de las personas naturales o jurídicas en la gestión ambiental. • Velar por que cualquier persona natural o jurídica, sin discriminación de ninguna índole, pueda acceder a los mecanismos de participación ciudadana. 207 • Rendir cuenta acerca de los mecanismos, procesos y solicitudes de participación ciudadana, en las materias a su cargo. 2.6. Previsión presupuestal Los titulares de las entidades públicas incluirán en sus respectivos presupuestos los recursos necesarios para el cumplimiento de los procedimientos de participación ciudadana, así como de los procesos educativos necesarios para tal fin. 2.7. Previsión administrativa Las entidades públicas deben armonizar sus políticas, normas, procedimientos, herramientas e información, de manera tal que sea posible la participación, efectiva e integrada, de los actores públicos y privados, en la toma de decisiones, manejo de conflictos y construcción de consensos, sobre la base de responsabilidades claramente definidas, seguridad jurídica y transparencia. 2.8. Capacitación del personal Las entidades públicas con competencias ambientales deberán contar con personal calificado para conducir los procedimientos de participación ciudadana. Asimismo, realizarán acciones de capacitación de su personal con el fin de lograr una participación en la que se aplique efectivamente los principios de inclusión, eficiencia y eficacia, y colaboración y cooperación. 2.9. Participación ciudadana en el marco de la Ley del Sistema Nacional de Evaluación del Impacto Ambiental Uno de los aspectos centrales de la Ley Nº 27446, Ley del Sistema Nacional de Evaluación del Impacto Ambiental, es que obliga a que todo Estudio de Impacto Ambiental (EIA) cuente con un plan de participación ciudadana elaborado por el mismo proponente que busca obtener la certificación ambiental. Ahora bien, una crítica siempre presente es que, en nuestro país la participación ciudadana se prioriza en el momento de la aprobación de un EIA, más no antes. La Ley Nº 27446 trata de solucionar aquello promoviendo la intervención del público desde la etapa de la evaluación preliminar de los proyectos. 3. Mecanismos no formales a cargo del Congreso de la República El Congreso de la República viene utilizando las audiencias públicas que se realizan en el Palacio Legislativo y audiencias descentralizadas, como un procedimiento de difusión, información y recepción de sugerencias y propuestas legislativas que se ponen a consideración de los ciudadanos. El empleo cada vez más frecuente de la audiencia pública es un esfuerzo limitado, pues no se ha sistematizado adecuadamente. Por ello, el Congreso de la República ha contemplado en su plan estratégico el apoyo para el desarrollo y celebración de audiencias públicas que permitan recibir propuestas e iniciativas de la ciudadanía sobre los proyectos de ley presentados por los congresistas. Algunas instancias del Congreso, como es el caso de la Dirección de Participación Ciudadana, han desarrollado una propuesta (con el apoyo de Universidad del Estado de Nueva York – SUNY) para sistematizar el proceso de audiencias públicas y diferenciarlas de otros tipos de eventos, 208 especializándolos en el proceso de recabar la opinión de la ciudadanía sobre los proyectos de ley que se encuentran en debate en las comisiones ordinarias. Asimismo, es una práctica de las distintas comisiones del Congreso de la República, remitir los proyectos de ley a distintas instituciones públicas y organizaciones de la sociedad civil para conocer sus opiniones sobre los diferentes proyectos de ley que son tratados en las comisiones Ordinarias. Las opiniones pueden ser derivadas a los congresistas autores de los proyectos de ley o a las comisiones encargadas de su estudio y dictamen. 4. Consulta en el marco del Convenio 169 de la OIT El Convenio 169 de la Organización Internacional del Trabajo (OIT) sobre pueblos indígenas y tribales fue ratificado por el Perú en 1993 mediante la Resolución Legislativa Nº 26253, por tanto las disposiciones referidas al derecho a la consulta son de cumplimiento obligatorio. El incumplimiento de la consulta o su realización sin observar sus características esenciales, compromete la responsabilidad internacional de los Estados. El Convenio 169 consagra en su artículo 6° el derecho de los pueblos indígenas a ser consultados antes de la adopción de decisiones respecto de políticas y programas que les conciernan. Asimismo, señala que los Estados deben establecer los medios idóneos para ello y que las consultas tienen la finalidad de llegar a acuerdos o lograr el consentimiento. Es en este contexto, que se ha aprobado la Ley del derecho a la consulta previa a los pueblos indígenas u originarios, reconocido en el Convenio 169 de la OIT, Ley Nº 29785, que desarrolla el contenido, los principios y el procedimiento del derecho a la consulta previa a los pueblos indígenas u originarios respecto a las medidas legislativas o administrativas que les afecten directamente. Se interpreta de conformidad con las obligaciones establecidas en el Convenio 169 de la OIT. La norma ha establecido que el derecho a la consulta, es el derecho de los pueblos indígenas u originarios a ser consultados de forma previa sobre las medidas legislativas o administrativas que afecten directamente sus derechos colectivos, sobre su existencia física, identidad cultural, calidad de vida o desarrollo. También corresponde efectuar la consulta respecto a los planes, programas y proyectos de desarrollo nacional y regional que afecten directamente estos derechos. La consulta a la que hace referencia la norma es implementada de forma obligatoria solo por el Estado. La finalidad de la consulta es alcanzar un acuerdo o consentimiento entre el Estado y los pueblos indígenas u originarios respecto a la medida legislativa o administrativa que les afecten directamente, a través de un diálogo intercultural que garantice su inclusión en los procesos de toma de decisión del Estado y la adopción de medidas respetuosas de sus derechos colectivos. Debe considerarse que la decisión final sobre la aprobación de la medida legislativa o administrativa corresponde a la entidad estatal competente. Dicha decisión debe estar debidamente motivada e implica una evaluación de los puntos de vista, sugerencias y recomendaciones planteados por los pueblos indígenas u originarios durante el proceso de diálogo, así como el análisis de las consecuencias que la adopción de una determinada medida tendría respecto a sus derechos colectivos reconocidos constitucionalmente en los tratados ratificados por el Estado peruano. El acuerdo entre el Estado y los pueblos indígenas u originarios, como resultado del proceso de consulta, es de carácter obligatorio para ambas 209 partes. En caso de que no se alcance un acuerdo, corresponde a las entidades estatales adoptar todas las medidas que resulten necesarias para garantizar los derechos colectivos de los pueblos indígenas u originarios y los derechos a la vida, integridad y pleno desarrollo. Los titulares del derecho a la consulta son los pueblos indígenas u originarios cuyos derechos colectivos pueden verse afectados de forma directa por una medida legislativa o administrativa. Las entidades estatales promotoras de la medida legislativa o administrativa deben cumplir las siguientes etapas mínimas del proceso de consulta: • Identificación de la medida legislativa o administrativa que debe ser objeto de consulta. • Identificación de los pueblos indígenas u originarios a ser consultados. • Publicidad de la medida legislativa o administrativa. • Información sobre la medida legislativa o administrativa. • Evaluación interna en las instituciones y organizaciones de los pueblos indígenas u originarios sobre la medida legislativa o administrativa que les afecten directamente. • Proceso de diálogo entre representantes del Estado y representantes de los pueblos indígenas u originarios. • Decisión. Las entidades del Estado que van a emitir medidas legislativas o administrativas relacionadas de forma directa con los derechos de los pueblos indígenas u originarios son las competentes para realizar el proceso de consulta previa, conforme a las etapas que contempla la presente Ley. Siendo que las entidades estatales deben garantizar los recursos que demande el proceso de consulta a fin de asegurar la participación efectiva de los pueblos indígenas u originarios. 5. Derecho a la participación y el derecho de acceso a la justicia Sobre la vinculación entre el derecho a la participación y el derecho a la justicia, debemos considerar que desde hace más de una década existe en el Perú disposiciones normativas que garantizan mecanismos de acceso a la justicia, en especial en materia ambiental. En el Perú existen dos vías jurídicas que permiten defender nuestros derechos ambientales: la vía administrativa y la vía judicial. Dependiendo del conflicto, los actores y los derechos afectados, podemos elegir qué camino conviene seguir, la decisión debe basarse en celeridad del proceso y eficacia de la resolución, sobre todo porque lo que se quiere proteger es el ejercicio de derechos fundamentales. Los procesos judiciales son los procesos que, por sus garantías de efectiva realización otorgadas por nuestra Constitución, puede iniciar un ciudadano o una persona jurídica en los juzgados o tribunales civiles, penales o constitucionales; con la finalidad de poder ejercitar o defender sus derechos o intereses afectados. El poder acceder a los tribunales es un derecho amparado por nuestra Constitución y por tratados internacionales. El derecho a tener tutela judicial efectiva es por ende un derecho fundamental de todo ser humano. En este sentido, el que una persona participe de un proceso de participación para la toma de decisiones no impide que luego pueda hacer uso de su derecho e iniciar un proceso judicial. 210 Cuadro resúmenes sobre procesos judiciales en el caso peruano aplicable a la materia ambiental • La acción de amparo es un proceso establecido en la Constitución, que tiene por finalidad garantizar la protección de los derechos fundamentales. Procede en los casos en que se violen o amenacen los derechos constitucionales –como el de vivir en un ambiente saludable y equilibrado–, por acción u omisión de cualquier autoridad, funcionario o persona. El fallo en el que se pronuncia el juez, declara si existe o no una afectación a estos derechos y permite que la decisión vuelva el derecho afectado a su estado anterior, es decir, a la situación normal antes de verse afectado. Tienen derecho a ejercer la acción de amparo la parte afectada o su representante procesal. Sin embargo, si se trata de una acción por violación o amenaza de violación de derechos constitucionales de naturaleza ambiental motivado por un daño ambiental, por ejemplo, podrá ser ejercida por cualquier persona, aún cuando la violación o amenaza no lo afecte directamente. Igual atribución tienen las municipalidades, los gobiernos regionales y organizaciones no gubernamentales sin fines de lucro, cuyo objeto es la defensa del medio ambiente. • La acción de cumplimiento procede contra cualquier autoridad o funcionario renuente a: 1) dar cumplimiento a una norma legal o ejecutar un acto administrativo firme; o 2) pronunciarse expresamente cuando las normas legales le ordenan emitir una resolución administrativa o dictar un reglamento. Esta acción permite que el ciudadano cuente con una herramienta rápida y segura para exigir a las autoridades el cumplimiento cabal de las normas de conservación del ambiente que son de su competencia. • Acción de Inconstitucionalidad, que procede contra las normas que tienen rango de ley: leyes, decretos legislativos, decretos de urgencia, tratados, reglamentos del Congreso, normas regionales de carácter general y ordenanzas municipales que contravengan la Constitución en la forma o en el fondo. • Acción Popular, que procede, por infracción de la Constitución y de la ley, contra los reglamentos, normas administrativas y resoluciones y decretos de carácter general, cualquiera sea la autoridad de la que emanen. • Habeas Data es el proceso constitucional para casos de vulneración del derecho de acceso a la información pública. Es un proceso que procede contra el hecho u omisión, por parte de cualquier autoridad, funcionario o persona, que vulnera o amenazalos derechos a que se refiere el artículo 2, incisos 5 y 6 de la Constitución. Es así que nuestra Constitución, garantiza el derecho de todo ciudadano de poder acceder a información de carácter público, cuando la autoridad que posee dicha información no se la ha querido entregar. • Acción contencioso-administrativa: es un proceso civil establecido en la Constitución, el cual se lleva a cabo a fin de impugnar por la vía judicial la decisión final de los procesos administrativos. De conformidad al artículo 11 de la Ley Nº 27854, Ley del Proceso Contencioso Administrativo, cualquier ciudadano puede interponer la impugnación de una decisión administrativa ante el Poder Judicial, siempre y cuando dicha decisión de la 211 administración vulnere o amenace derechos o intereses difusos, es decir que afecta intereses de toda la comunidad, sean los derechos a la salud o a vivir en un ambiente sano, por ejemplo. Este procedimiento es beneficioso porque muchas de las afectaciones al derecho a vivir en un ambiente sano y equilibrado emanan de permisos y licencias de la administración a empresas que no actúan de manera sostenible. Este proceso, actúa de manera rápida, sobre todo porque se pueden interponer medidas cautelares que permitirán que se paralice el daño que se viene efectuando o no se permita iniciar con las actividades probables de daños al ambiente, hasta tener la decisión del Juez. 212 ANNEXE 1.10 : TABLEAU SYNTHETIQUE DROIT COMPARE ET UNION EUROPEENNE 1. Sources Juridiques 5. Initiative du public pour demander un décret 6. S’applique aux projets de loi 7. S’applique aux projets de traités 8. S’applique aux plans et programmes 9. Annonce du projet Facultatif Oui Oui Oui Pas appliqué Oui JO et internet Oui Quelques consultations publiques hors cadre juridique Non Non Non Oui Non Oui Obligatoire Oui Non Non Non Non Facultatif - Non Non Oui Oui Oui en 2010 Non Obligatoire avec exceptions Obligatoire Non Non Facultatif 2. Spécifique à l’environnement ? 3. Annonce d’un programme de réglementation 4. Facultatif ou Obligatoire Non Non Néant 11. Etude d’impact des projets de décrets 12. Observation du public exclusivement par internet 13. Evaluation des commentaires par un comité ad hoc 15 jrs Non Non Non Néant Néant Néant Néant Néant Oui JO et internet 30 jours 60 jours pour l’environnement Oui Non Oui Non Oui Internet mais pas systématique Non fixé Non Non Non Non Non Oui JO et internet 60 à 90 jours Oui Non Oui parfois Non Oui par le biais de l'étude d'impact des projets de traités sur le site de l'assemblée nationale (art. 83 du règlement) Oui Internet 15 jours Non Oui Non Indirect dans la Constitution via le droit à l’information 1. Argentine Direct Décret 2003, annexe 5 Indirect dans Constitution art. 23 2. Belgique 3. Canada 4. Costa-Rica 5. États-Unis Direct : Décret Flandres 1995 mais uniquement sur établissements classés Direct Loi sur réglementation 1985 Loi environnement 1999 Direct Constitution 2003, art. 9, droit à la participation = droit fondamentale Trib constit 2006 Direct Loi 1946 Direct Aarhus 1998 Art. 7 Charte de l’env Loi 2010 – Art 244 6. France Loi 2011 Via recours contentieux parfois 10. Durée minimum 7. Hongrie 8. Pérou 9. Québec 10. Suisse 11. Union européenne 1. Sources Juridiques 2. Spécifique à l’environnement ? Direct Art. 36 Constitution Et Loi environnement 1995 : prévoit une participation ouverte uniquement aux ONG environnementales Seulement ouverte dans le domaine de l'environnement et seulement pour les ONG environnementales Loi 2010 sur participation Non Direct Constitution 1979 et 1993 Code env 1990 Décret 2009 Direct Loi sur réglementation1986 Loi eau 1961 Loi env 1972 Direct Art 147 Constitution, mais pas dans le chapitre droit fondamentaux Loi 2005 et ord de 2007 Indirect : Traité sur l’Union européenne art. 11 3. Annonce d’un programme de réglementation 4. Facultatif ou Obligatoire 5. Initiative du public pour demander un décret 6. S’applique aux projets de lois 7. S’applique aux projets de traités 8. S’applique aux plans et programmes 9. Annonce du projet 10. Durée minimum 11. Etude d’impact des projets de décrets 12. Observation du public exclusivement par internet 13. Evaluation des commentaires par un comité ad hoc Internet 2 à 8 jours Oui Obligatoire Oui Oui Non Oui Journal officiel dans le cadre de la participation en matière d’environnement Pas de durée spécifique pour l’environnement Oui Par écrit ou internet Non Oui Non Non Obligatoire Non Oui Non Oui JO 10 jours Non Non Obligatoire Oui Non Non Oui JO et internet Non Programme de consultation sur internet tous les 6 mois Obligatoire Non, sauf demande de referendum par les lois Oui Oui Oui Internet, feuille fédérale et presse 3 mois Non Oui Obligatoire Oui Oui règlements et directives Oui avant signature Oui JO et Internet 12 semaines Non Non Non Oui Non Oui Non Non Non Oui Non Non 45 jours Direct : Communication 2002 60 jours pour environnement Source : Michel Prieur et Simon Jolivet 214 ANNEXE 1.11 : ARTICLE 16 DE LA LOI N°2011-525 DU 17 MAI 2011 DE SIMPLIFICATION ET D’AMELIORATION DE LA QUALITE Chapitre 1er : dispositions tendant à améliorer la qualité des normes et des relations des citoyens avec les administrations Section 1 : dispositions applicables aux particuliers et aux entreprises Article 16 Lorsqu'une autorité administrative est tenue de procéder à la consultation d'une commission consultative préalablement à l'édiction d'un acte réglementaire, à l'exclusion des mesures nominatives, elle peut décider d'organiser une consultation ouverte permettant de recueillir, sur un site internet, les observations des personnes concernées. L'autorité administrative fait connaître par tout moyen les modalités de la consultation. Au terme de la consultation, elle établit une synthèse des observations qu'elle a recueillies, éventuellement accompagnée d'éléments d'information complémentaires. Cette synthèse est rendue publique. Cette consultation ouverte se substitue à la consultation obligatoire en application d'une disposition législative ou réglementaire. Les commissions consultatives dont l'avis doit être recueilli en application d'une disposition législative ou réglementaire peuvent faire part de leurs observations dans le cadre de la consultation prévue au présent article. Demeurent obligatoires les consultations d'autorités administratives indépendantes prévues par les textes législatifs et réglementaires, les procédures d'avis conforme, celles qui concernent l'exercice d'une liberté publique, constituent la garantie d'une exigence constitutionnelle ou traduisent un pouvoir de proposition ainsi que celles mettant en œuvre le principe de participation. Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du présent article, notamment les modalités d'organisation de la consultation, dont la durée ne peut être inférieure à quinze jours. ANNEXE 1.12 : DIPLOME INTERUNIVERSITAIRE : FORMATION A LA NEGOCIATION ET A LA PARTICIPATION EN MATIERE D’ENVIRONNEMENT Objectifs : - fournir au public et aux professionnels une information sur la réforme de l’art. 244 de la loi Grenelle II, - former aux mécanismes relatifs au processus public de décision compte tenu des données constitutionnelles et administratives d’organisation et de répartition des pouvoirs, - fournir une méthodologie d’examen des projets de décrets sur l’environnement et des études d’impact des projets de lois, - fournir des méthodes permettant de formuler des analyses, des critiques, des contrepropositions. Public concerné (ouvert aux personnes de niveau licence quelle que soit la discipline) : - entreprises, - fonctionnaires de l’administration centrale, - élus locaux et régionaux, - fonctionnaires territoriaux, - ONG nationales et régionales, - Public intéressé en général. Enseignements : Une partie théorique et une partie pratique en situation • enseignement théorique : - bases de droit constitutionnel (loi-règlement –gouvernement-conseil constitutionnel et question prioritaire de constitutionnalité), - bases de droit administratif (acte administratif réglementaire - contentieux administratif), - bases du droit des collectivités territoriales, - bases de droit de l’environnement national (Charte constitutionnelle, ministère de l’environnement, compétences réglementaires, droit de la protection de la nature, droit des pollutions et nuisances), - bases de droit international de l’environnement (grandes conférences, traités, justice internationale), - bases du droit de l’Union européenne de l’environnement, - bases de la jurisprudence environnementale de la CEDH, - le principe de participation (la Charte, le droit de l’Union européenne, la convention d’Aarhus). • enseignement pratique : - expériences étrangères : étude de cas, en particulier Etats Unis (notice and comment), - la participation en pratique pour les projets de directives et règlements de l’UE, - la participation dans le cadre des organisations internationales, - exercices appliqués à des projets de décrets publiés sous forme de jeux de rôle avec les points de vue de l’administration centrale, des ONG, des entreprises, des collectivités locales, du grand public. Méthode : - enseignement théorique et pratique pluridisciplinaire à dominante juridique avec des enseignements de sociologie, de science politique, de science administrative, participation à la fois d’enseignants des Universités et de praticiens des entreprises, des ONG, de l’administration, des juridictions administratives. 216 ANNEXE 2 : VALORISATION 217 ANNEXE 2.1 : Séminaires et Colloques… ANNEXE 2.1.1 : PROGRAMME DE LA JOURNEE D’INFORMATION – LA PARTICIPATION DU PUBLIC AUX DECISIONS REGLEMENTAIRES SUR L’ENVIRONNEMENT : L’ARTICLE 244 DE LA LOI GRENELLE II, UNE REVOLUTION ADMINISTRATIVE - LUNDI 31 JANVIER 2011 A LIMOGES Matin : 09h15 – 13h00 09h15 : Ouverture La genèse de la réforme par Michel PRIEUR, professeur émérite à l'Université de Limoges, Directeur scientifique du CRIDEAU-OMIJ, Président du CIDCE, L’influence de l’article 7 de la Charte constitutionnelle de l’environnement par Jessica MAKOWIAK, Maître de conférence à l'Université de Limoges, L’influence de l’article 8 de la Convention d’Aarhus par Julien BÉTAILLE, ATER à l’Université de Limoges, CRIDEAU-OMIJ, La participation du public à l’élaboration des textes réglementaires en droit comparé de l’environnement par Michel PRIEUR, professeur émérite à l'Université de Limoges, Directeur scientifique du CRIDEAU-OMIJ, Président du CIDCE, Le contenu de l’article 244 de la loi Grenelle II, par Gérard MONÉDIAIRE, professeur à l’Université de Limoges, Directeur du CRIDEAU-OMIJ, L’application de l’article 244 au droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, par Hubert DELZANGLES, professeur à l’Université de Limoges, Faut-il un décret d’application ? par Clotilde DEFFIGIER, Professeur à l’Université de Limoges, Un nouveau contentieux par Yann AGUILA, Conseiller d’État, 13h00 - Pause déjeuner – Buffet Après-midi : 14h00-17h45 Les questionnements politiques et sociologiques par Cécile BLATRIX, Professeur de Sciences politiques à Agro Paris Tech et Sandrine RUI, Maître de conférence en sociologie à l’Université de Bordeaux, TABLE RONDE Le nouveau rôle des ONG par Antoine GATET, Directeur de sources et rivières du Limousin, membre du directoire du réseau juridique FNE, Le nouveau rôle des entreprises par Pascale KROMAREK, présidente de la commission droit de l'environnement de MEDEF, chargée de cours aux Universités Paris I et II, 218 Le nouveau rôle des collectivités locales par Robert SAVY, ancien président de la Région Limousin, Conseiller d’état honoraire, Le nouveau rôle des fonctionnaires de l’état par Jean-Claude HÉLIN, professeur émérite, Université de Nantes, CONCLUSIONS Par Jacqueline MORAND-DEVILLER, professeur émérite à l’Université de Paris 1, Panthéon-La Sorbonne, 17h45 : Clôture du séminaire 219 ANNEXE 2.1.2 : PROGRAMME DU SEMINAIRE SUR LA PARTICIPATION DU PUBLIC AUX DECISIONS REGLEMENTAIRES SUR L’ENVIRONNEMENT - LUNDI 03 OCTOBRE 2011 A LIMOGES 09h00 : Ouverture par Michel PRIEUR, professeur émérite à l'Université de Limoges, Directeur scientifique du CRIDEAU-OMIJ, Président du CIDCE, (France), 09h15 : Présentation du projet de recherche CDE et de la réforme en France de la loi du 12 juillet 2010 par Gérard MONÉDIAIRE, professeur à l’Université de Limoges, Directeur du CRIDEAU-OMIJ, (France), 9h 45 : Présentation des travaux d’enquête par Caroline LOEUILLET représentante du CERAL - Université Paris 13 participant au projet, (France), 10h15 : La participation du public et les décisions réglementaires sur l’environnement en Argentine par Maria Valeria BERROS, Doctorante, chercheur en formation associé au programme Ecos-Sud, Gonzalo SOZZO, Professeur à l’Université nationale du littoral associé au programme Ecos-Sud, (Argentine), 11h00 - Pause 11h15 : Notice and comment aux Etats-Unis par M. Lee PADDOCK, Doyen associé aux études en droit de l’environnement, The George Washington University Law School, (EtatsUnis), Mme. Sandra S. NICHOLS, Avocate, Directrice adjointe de la formation juridique, Codirectrice du programme Afrique, « Environmental Law Institute » (ELI), Washington, (ÉtatsUnis), 13h00 - Pause déjeuner 220 ANNEXE 2.1.3 : COMPTE-RENDU DU SEMINAIRE SUR LA PARTICIPATION DU PUBLIC AUX DECISIONS REGLEMENTAIRES SUR L’ENVIRONNEMENT - LUNDI 03 OCTOBRE 2011 A LIMOGES PRÉSENTS : Michel PRIEUR, professeur émérite à l'Université de Limoges, Directeur scientifique du CRIDEAU-OMIJ, Président du CIDCE, (France), Gérard MONÉDIAIRE, professeur à l’Université de Limoges, Directeur du CRIDEAUOMIJ, (France), Caroline LOEUILLET représentante du CERAL - Université Paris 13 participant au projet, (France), Maria Valeria BERROS, Doctorante, chercheur en formation associé au programme EcosSud, Lee PADDOCK, Doyen associé aux études en droit de l’environnement, The George Washington University Law School, (Etats-Unis), Sandra S. NICHOLS, Avocate, Directrice adjointe de la formation juridique, Co-directrice du programme Afrique, « Environmental Law Institute » (ELI), Washington, (États-Unis), Christophe KROLIK, Docteur en droit de l’Université de Limoges, Lauréat du prix Alexandre KISS de l’IUCN, (France), Ouverture du séminaire par Michel PRIEUR. Présentation du projet de recherche CDE et de la réforme en France de la loi du 12 juillet 2010 (Grenelle 2) par Gérard MONÉDIAIRE. L’intervention portait plus spécifiquement sur l’article 244 de la loi Grenelle 2. Explication de la réorientation partielle de la recherche liée à cet article instituant une procédure de participation du public à l’élaboration des actes réglementaires de l’Etat et de ses établissements publics. Mise en avant que la réforme est loin de satisfaire les fondements et objectifs de celle-ci et qu’elle soulève des difficultés multiples. Invitation à se reporter au n° spécial 2010 de la Revue juridique de l’environnement (RJE) dédié à la présentation de la loi Grenelle 2. Plus particulièrement, cf. article p.223, « La participation du public à l’élaboration des actes réglementaires de l’Etat et de ses établissements publics en matière d’environnement : la nécessité d’une loi Grenelle 3 ? » de Gérard MONÉDIAIRE qui fait référence à la recherche CDE. La réunion s’est poursuivie par la présentation des résultats des enquêtes menées à Bordeaux par Caroline LOEUILLET. Plusieurs entretiens réalisés avec des acteurs du monde socio-économique, des acteurs du milieu associatif, et pour finir des entretiens collectifs réalisés avec des citoyens "engagés". Les premières observations mettaient en relief la méconnaissance du texte, les critiques sur son manque de clarté, sur l’absence de débat dans la procédure et sur le délai de 15 jours considéré comme trop court. Ce dispositif n’est pas vraiment vécu comme une plus-value pour certains et les discussions soulèvent le questionnement plus précis des modalités de prises en compte des avis exprimés. Enfin, un recensement des consultations depuis 2010 nous a permis de constater que le délai de consultation se maintenait autour d’un mois en moyenne, et que 20% des documents mis en ligne n’étaient pas d’origine réglementaire. Présentation de la participation du public et des décisions réglementaires sur l’environnement en argentine par Maria Valeria BERROS. Mise en avant du cadre normatif, des expériences et des difficultés propre à l’Argentine. 221 L’accent a ensuite été porté sur la technique des « Notice and comment » utilisée aux Etats-Unis et qui s’impose à tous les actes réglementaires fédéraux. Présentation de cette procédure très sophistiquée qui a toujours évoluée dans le sens d’une plus grande participation du public par deux américains experts : Lee PADDOCK et Sandra S. NICHOLS. Fixation d’une nouvelle date de réunion, le lundi 12 décembre 2011 au matin à Limoges. Limoges, le 4 octobre 2011. 222 ANNEXE 2.1.4 : PROGRAMME DU SEMINAIRE SUR LES PRECONISATIONS D’AMELIORATION DE L’ARTICLE 244 - VENDREDI 7 SEPTEMBRE 2012 A PARIS OBJECTIF : soumettre les préconisations d’amélioration de l’article 244 de la loi Grenelle 2 à un groupe de travail composé d’élus, d’acteurs socio-économiques et de représentants de corps intermédiaires intéressés par les questions de participation et d’environnement. DEROULEMENT : 14h – Accueil des participants autour d’un café 14h30 – Introduction / Cécile Blatrix, Professeur de sciences politiques à AgroParisTech . Présentation de la recherche et de l’équipe . Présentation de l’objectif de la réunion et de son déroulement . Tour de table 14h45 – Retour sur l’article 244 de la loi Grenelle 2 et exposé des préconisations d’amélioration du texte / Michel Prieur, Professeur émérite à l’Université de Limoges et Gérard Monédiaire, Professeur de droit à l’Université de Limoges . Niveau législatif . Niveau réglementaire . Aspects opérationnels, institutionnels et formation 15h00 – Echange sur le contenu des préconisations avec les invités / Fabien Reix, sociologue et chercheur à l’Université Bordeaux Segalen et Sandrine Rui, Maître de Conférence en sociologie à l’Université Bordeaux Segalen 17h15 – Conclusion / Cécile Blatrix, Professeur de sciences politiques à AgroParisTech . Dernier échange le principe d’un code de la participation 17h30 – Fin des travaux 223 ANNEXE 2.1.5 : PRESENTATION DES ECHANGES DU SEMINAIRE SUR LES PRECONISATIONS D’AMELIORATION DE L’ARTICLE 244 – VENDREDI 7 SEPTEMBRE 2012 A PARIS. INTRODUCTION Cécile Blatrix / Professeur de Science Politique à AgroParisTech/Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CESSP) Présentation de la recherche « La participation du public à l’élaboration des textes réglementaires nationaux en matière d’environnement en France et à l’étranger. Exigence démocratique, nécessité juridique » Recherche pluridisciplinaire financée dans le cadre du programme « Concertation, Décision, Environnement » du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE) Équipe de recherche - Gérard Monédiaire, Michel Prieur – Centre de Recherche Interdisciplinaire en Droit de l’environnement, de l’Aménagement et de l’Urbanisme (CRIDEAU-OMIJ), Université de Limoges - Fabien Reix, Sandrine Rui – Centre Emile Durkheim, Université Bordeaux Segalen - Cécile Blatrix, Cyril Fiorini – AgroParisTech, Centre Européen de Sociologie et de Science Politique Axes de la recherche - Droit comparé - Genèse de l’article 244 - Analyse des conditions de mise en œuvre et de l’appropriation par les acteurs - Entretiens collectifs auprès de citoyens - Entretiens individuels auprès des acteurs - La production de connaissances utiles aux gestionnaires et aux décideurs de l’environnement - Séminaire « acteurs » sur les préconisations Objectifs du séminaire - Soumettre les préconisations d’amélioration de l’article 244 issues de la recherche… - …à un groupe de travail restreint composé d’acteurs clés de l’environnement et de la concertation… - …afin de tester, préciser, consolider ces préconisations Documents distribués - Art. 244 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement (L 120-1 et L 120-2 du code de l’environnement) - Art. L 32-1-III du Code des postes et des télécommunications électroniques (introduit par l’art. 3 de la loi n° 2004-669 du 9 juillet 2004 relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle - Art. 16 de la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du droit - Décret n° 2011-1832 du 8 décembre 2011 relatif aux consultations ouvertes sur l’internet - Charte de déontologie des membres du gouvernement Ayrault, mai 2012 Participants - Jean-Bernard Auby / Professeur des Universités à Sciences Po Paris 224 - Céline Braillon / Bureau des Territoires au sein du Commissariat Général au Développement Durable, MEDDE - Lucien Chabason / Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI) - Jacques Chevallier / Professeur de droit à l’Université Panthéon-Assas-Paris II - Florence Denier-Pasquier / Administratrice de France Nature Environnement (FNE), membre du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) - Anne-Marie Ducroux / Présidente de la section de l’environnement du CESE - Vanessa Lorioux / Chef du bureau web au sein du Secrétariat Général, MEDDE - Philippe Marzolf / Vice-président de la Commission nationale du Débat Public (CNDP) RETOUR SUR L’ART. 244 DE LA LOI GRENELLE 2 ET EXPOSÉ DES PRÉCONISATIONS - Gérard Monédiaire / Professeur de droit à l’Université de Limoges - CRIDEAU - Michel Prieur / Professeur émérite à l’Université de Limoges - CRIDEAU Préconisations Plan I. Au niveau législatif: Faut-il réécrire l’art. 244? II. Au niveau réglementaire: Faut-il un décret? Quel contenu? III. Sur les aspects opérationnels, institutionnels et de formation IV. Conclusion Vers un code de la participation ? I. Au niveau législatif: Faut-il réécrire l’art. 244? - Fondements de la participation et recadrage de la justification en s’inspirant des lignes directrices de l’UE, de l’obligation de motiver les actes et de l’obligation d’une synthèse des apports de la consultation : viser art. 7 de la Charte, mais aussi art. 8 d’Aarhus - Cohérence avec les autres consultations prévues par la loi ? (art. 16 de la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du droit, art. L 32-1-III du Code des postes et des télécommunications électroniques) - Champs d’application: -Quels actes? Préciser ou non « décisions réglementaires de l’Etat et de ses établissements publics » ? Ajouter « autorités administratives indépendantes » ? Actes des préfets ? Peut-on envisager l’annonce motivée d’une intention de décret précédent la publication du projet de décret ? -« Environnement » : Quelle évaluation de l’incidence directe et significative sur l’environnement? - Les dispenses: L 120-2 non justifiées ? Champ d’application ? Suppression de la dispense concernant les décisions de transposition de directives ? Ne pas dispenser les projets réglementaires à contenu procédural ? - Articulation entre consultation en ligne seule et intervention d’organes consultatifs ? - La «note de présentation» : contenu discrétionnaire ou formalisé ? - Les délais: -Durée de consultation en ligne insuffisante ? (15 jours minimum ; pour mémoire : enquête publique pas inférieure à 30 jours ; pour les projets de décrets sur les normes et réglementations techniques : 3 mois) -Délai de publication avant transmission à l’organe consultatif à fixer ? - Imposer l’obligation de présenter une synthèse des observations du public ? 225 - Imposer l’obligation de « prise en considération » des observations dans la notice explicative jointe à la décision finale ? - Mieux situer le nouvel article législatif dans le code de l’environnement ? (avant le chapitre 1 du titre 2) II. Au niveau réglementaire: Faut-il un décret? Quel contenu? - Opportunité pratique et juridique d’un décret d’application ? - Quelle participation pour l’élaboration du décret lui-même ? -Contenu ? - Accusé de réception des commentaires? - Communicabilité et transparence des observations du public ? - Phasage et délais? - Encadrement et possibilités de nouvelles consultations sur un texte amendé ? - Possibilité de réunion publique confiée à la CNDP à l’initiative dequi ? - Possibilité pour le public de réclamer une consultation alors que l’administration ne l’a pas prévue - Contenu de la notice explicative? - Cas de fortes divergences entre le projet de texte et les observations du public : recours à la CNDP avant l’adoption du texte sur demande du public ? - Faut-il en amont, prévoir (ou imposer) un programme annuel ou semestriel des projets de textes règlementaires ? - Faut-il, en plus ou seulement ? Une circulaire interministérielle publiée au JO précisant la méthodologie entre ministères et avec l’administration déconcentrée ; précisant le contenu de la note de présentation et le contenu de la notice explicative accompagnant le texte final III. Sur les aspects opérationnels, institutionnels et de formation - Moyens humains : - Service spécialisé ? Service juridique ? - Cellule transversale aux différents ministères ? - Sous-traitance possible ou non pour dépouiller et faire la synthèse des commentaires du public ? - Travail supplémentaire : moyens humains et financiers dédiés à la réforme comme indicateur de la prise au sérieux de la nouvelle obligation Préconisations - Moyens techniques : - Portail unique ou par ministères ? Site dédié ? Système d’alerte ? - Problème des actes locaux absents des sites nationaux ? Affichage ? - Imposer en parallèle la publication de la note et du projet de texte au journal officiel ? - Quels modes de participation pour ceux qui n’ont pas Internet ? - Suivi de la participation: - Conserver les données pour chaque consultation? Quel archivage des données ? - Accès aux commentaires du public pendant et après la consultation? - Accès aux synthèses de l’administration ? - Formation - Organiser d’urgence une formation des personnels des ministères, des ONG, des acteurs économiques à la participation avec présentation des expériences de l’UE, des EtatsUnis ; projet de diplôme d’université à organiser 226 - Introduire une sensibilisation à cette procédure dans la formation des écoles d’ingénieurs et des corps techniques - Partage d’expériences entre directions des ministères - Information : campagne publique officielle d’information et explication sur la nouvelle procédure et son utilisation (presse, TV, service communication du Premier Ministre) IV. CONCLUSION : Vers un code de la participation? Cécile Blatrix / Professeur de Science Politique à AgroParisTech /CESSP Devant la multiplicité et la complexité des procédures de participation, n’est-il pas nécessaire de codifier l’ensemble des instruments de participation ? 227 ANNEXE 2.1.6 : PROGRAMME DU COLLOQUE OCTOBRE 2012 AU SENAT A PARIS DE RESTITUTION DES TRAVAUX – LUNDI 1ER 9h : Accueil des participants autour d’un café 9h30 - 10h : Ouverture : Corinne Bouchoux, Sénatrice de Maine et Loire et Laurent Mermet, Président du Conseil scientifique de CDE Introduction par Michel Prieur, Professeur émérite à l’Université de Limoges, Directeur scientifique du CRIDEAU 1ère SESSION : DROIT COMPARE : LES EXPERIENCES DE PARTICIPATION DU PUBLIC A L’ELABORATION DES TEXTES REGLEMENTAIRES A L’ETRANGER ET AU SEIN DE L’UNION EUROPEENNE Animation : Cécile Blatrix, Professeur de science politique à AgroParisTech 10h - 10h20 : Introduction / Michel Prieur, Professeur émérite à l’Université de Limoges 10h20 - 10h40 : La participation du public à l’élaboration des textes réglementaires : l’expérience du Canada et du Québec / Pierre-François Mercure, Professeur de droit à l’Université de Sherbrooke 10h40 - 11h : La participación ciudadana en la elaboración de textos reglamentarios nacionales en materia ambiental. El caso de la encrucijada en la que se encuentra Costa Rica / Nicolas Boeglin, Professeur de droit international public à l’Université du Costa Rica 11h - 11h20 : Discussion 11h20 - 11h40 : La participation dans le processus normatif en matière d’environnement et d’urbanisme en Belgique (Région wallonne et région bruxelloise) / Charles-Hubert Born, Professeur de droit à l’Université Catholique de Louvain 11h40 - 12h : Regulatory public participation in Hungary / Gyula Bándi, Professeur de droit à l’Université catholique Pázmány Péter 12h - 12h20 : L’expérience de l’Union européenne / Simon Jolivet, ATER en droit à l’Université de Limoges 12h20 – 12h40 : Discussion 12h40 – 14h : Déjeuner libre 2ème SESSION : LA PARTICIPATION DU PUBLIC A L’ELABORATION DES TEXTES REGLEMENTAIRES EN MATIERE D’ENVIRONNEMENT EN FRANCE Animation : Michel Prieur, Professeur émérite à l’Université de Limoges 14h - 14h20 : Genèses de l’article 244 de la loi Grenelle 2 / Cécile Blatrix, Professeur de science politique à AgroParisTech 14h20 - 14h40 : Réception de l’article 244 par le droit / Gérard Monédiaire, Professeur de droit à l’Université de Limoges 228 14h40 - 15h : Discussion 15h - 15h20 : L’article 244 vu par les publics / Sandrine Rui, Maître de Conférence en sociologie à l’Université Bordeaux Segalen et Fabien Reix, sociologue et chercheur à l’Université Bordeaux Segalen 15h20 - 15h40 : Bilan des usages du dispositif par les services administratifs et les publics / Cécile Blatrix, Professeur de science politique à AgroParisTech et Fabien Reix, sociologue et chercheur à l’Université Bordeaux Segalen 15h40-16h: Discussion 16h - 16h30 : Pause café 3ème SESSION : ENSEIGNEMENTS ET PRECONISATIONS Animation : Gérard Monédiaire, Professeur de droit à l’Université de Limoges 16h30 - 18h30 : Table ronde : Présentation des préconisations par l’équipe de recherche et échange avec les chercheurs étrangers (Pierre-François Mercure, Nicolas Boeglin, CharlesHubert Born, Gonzalo Sozzo, Anne Petitpierre) ainsi que des représentants des mondes politique, associatif, administratif et socio-économique (Jacques Chevallier, Pascale Kromarek, Raymond Léost, Philippe Marzolf) 18h30 - 20h : Cocktail de clôture 229 ANNEXE 2.2 : Réunions de travail 2011 ANNEXE 2.2.1 : COMPTE 2011 A LIMOGES RENDU DE LA REUNION DE TRAVAIL DU LUNDI 12 SEPTEMBRE PRÉSENTS : ACKERMAN Susan Rose, Professeur, Law and Political Science, Yale Law School, (États-Unis), BARTKOWIAK Stéphanie, Chargée de mission-CIDCE, (France), BLATRIX Cécile, Professeur, CERAL - Université Paris 13, (France), Jessica MAKOWIAK, Maître de conférences, CRIDEAU-OMIJ, (France), JOLIVET Simon, Doctorant, CRIDEAU-OMIJ, (France), LOEUILLET Caroline, CERAL - Université Paris 13, (France), MONÉDIAIRE Gérard, Professeur à l’Université de Limoges, Directeur du CRIDEAUOMIJ, (France), PRIEUR Michel, Professeur émérite à l'Université de Limoges, Directeur scientifique du CRIDEAU-OMIJ, Président du CIDCE, (France), REIX Fabien, LAPSAC - Université Bordeaux 2, (France), RUI Sandrine, MCF, LAPSAC - Université Bordeaux 2, (France), Présentation de l’ordre du jour de la réunion par Gérard Monédiaire. 1. État d’avancement des travaux en vue de mesurer le travail restant à accomplir (échéance de la recherche fixée au 14 octobre 2012), 2. Esquisse d’un plan de rédaction du rapport final, 3. Réunion CDE se déroulant fin mars 2012 à Aix en Provence (France), La réunion s’est poursuivie par la présentation de Cécile Blatrix sur les travaux en cours. Point sur : 1. la campagne d’entretiens individuels, 2. le suivi et la mise en œuvre du dispositif, 3. la diffusion et la circulation internationale du dispositif, 4. les entretiens collectifs. Plusieurs entretiens ont été réalisés avec des acteurs du monde socio-économique, des acteurs du milieu associatif, des élus et autres (M ; Vincent Tibi, Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement - MEDDTL). Constats : - la méconnaissance du texte. - difficulté d’établir la genèse de l’article 244. Selon Vincent Tibi, un groupe de travail ministériel serait à l’origine de l’amendement. Or l’hypothèse de départ était que l’initiative aurait été donné par le député Bertrand Pancher. Mise en avant par Michel Prieur que l’amendement en question aurait été suggéré par Isabelle De Silva, CE. Ainsi, il a été décidé de contacter Mme De Silva pour avoir des éléments sur la genèse de l’article 244. Ensuite Mme Blatrix indique que selon M. Tibi « des corps constitués utilisent cette possibilité mais aussi le public sensibilisé à l’objet du texte ». C'est-à-dire des associations, des commissaires enquêteurs, des bureaux d’étude. Suggestion qu’il pourrait être utilisé par des élus locaux. 230 Mise en avant, toujours dans le cadre des propos de M. Tibi, que l’une des difficultés majeures qui limite la portée du dispositif est un problème de moyens. Concernant le suivi des consultations, M. Prieur prend la parole en vue de savoir si le site du MEDDTL recense l’ensemble des consultations. Poursuite pat la présentation des éléments liés à la circulation internationale du dispositif : - Rapport public 2011 du Conseil-d’État: Consulter autrement, participer effectivement, - Echange comparatif sur le droit administratif français et le droit administratif américain, - « Administrative Procedure Act » (APA), Clôture de l’intervention par le volet des entretiens collectifs. Difficulté d’avoir des entretiens collectifs liés à la complexité de la prise de rendez vous. Proposition par Caroline Loeuillet de mettre en place un site internet pour archiver les données, mettre en commun les références bibliographiques… La valorisation des résultats de la recherche se fera par l’organisation d’un colloque de restitution et la mise en place d’un diplôme d’université : formation à la négociation et à la participation en matière d’environnement. La réunion s’est poursuivie par l’élaboration d’un calendrier de travail pour 2012. 29-30 mars 2012 : réunion CDE à Aix en Provence, 11 mai 2012 : réunion de travail à Bordeaux (définition d’un plan de rédaction du rapport final, et présentation par l’ensemble des partenaires de proposition pour discussion), 08 juin 2012 : groupe de réflexion sur les propositions transmises, 6 et 7 septembre 2012 : colloque de restitution, Paris, 14 octobre 2012 : envoi du rapport final. La réunion de travail s’est terminée par l’intervention de Susan Rose Ackerman, Professeur à Yale Law School (Etats-Unis) et la fixation d’une nouvelle date de réunion, le 11 mai 2012 à Bordeaux. Limoges, le 12 décembre 2011. 231 2012 ANNEXE 2.2.2 : PRESENTATION POWER-POINT LORS DES JOURNEES MARS 2012 A AIX EN PROVENCE CDE DES 29 ET 30 232 233 234 235 236 237 ANNEXE 2.2.3 : COMPTE-RENDU BORDEAUX DE LA REUNION DE TRAVAIL DU 11 MAI 2012 A Présents : Cécile Blatrix, Michel Prieur, Gérard Monédiaire, Cyril Fiorini, Fabien Reix, Sandrine Rui 1- Eléments de restitution du séminaire CDE d’Aix en Provence 29 mars 2012 (G. Monédiaire, F. Reix, C. Fiorini) Parmi les réactions à l’intervention de l’équipe : question sur la possibilité de contentieux (cf. QPC FNE, annulation d’une consultation), pas d’autres remarques en raison du délai très court de présentation (10 min seulement pour l’intervention Gérard et Fabien). Voir powerpoint ci-joint. Questions aussi sur l’avenir du programme ou encore sur le fait qu’il faudrait sortir des dispositifs pour mettre la focale sur l’informel, les acteurs ordinaires. A garder en mémoire, un travail intéressant sur la gestion publique et citoyenne des ordures ménagères s’appuyant sur des photographies dans une perspective comparative (France, Afrique). 2- Etat d’avancement du suivi des consultations en ligne (C. Blatrix) Cécile et Cyril ont demandé à pouvoir avoir accéder aux commentaires (non publics) pour tout ou certaines consultations. Cela devrait servir à apprécier si possible l’effet de la consultation (différence entre contenu initial et contenu final du texte réglementaire). Michel et Gérard sont invités à apprécier l’exhaustivité du suivi : y a-t-il des manques, des compléments à apporter, des questionnements à formuler ? Les entretiens à venir dans certaines Directions Générales devraient permettre de connaître : le nombre de personnes dédiées au suivi des consultations et la méthodologie retenue pour le traitement et la prise en compte des commentaires. En général, il ne semble pas y avoir de cellule dédiée mais un référent par service. Voir du côté de la direction des installations classées qui ont anticipé l’article 244 et semble ainsi l’une des plus vertueuses en la matière. 3- Compléments de terrain à partir d’études de cas Parmi les études de cas à retenir : décret nano (Fabien), décret publicité (Cécile, Sandrine), décret nitrates (Cécile, Cyril), décret Débat public (Cécile), ordonnance 199 sur gaz à effets de serre. Ont été évoqués aussi les pistes des décrets « Responsabilité sociale et environnementale », « gaz de schiste », « enquête publique », « représentativité des associations », plan « déchets », sans pour autant avoir tranché Les entretiens relatifs à ces études doivent être terminés pour la mi-juillet afin d’être intégrés au rapport final. 4- Entretiens individuels encore à réaliser : En ce qui concerne les entretiens auprès des institutions européennes, Gérard indique qu’il les réalisera avec Julien Bétaille de juin à mi-juillet. 238 5- Droit comparé : Enquête Espagne : après envoi de contacts et de documents utiles par Michel Prieur, Sandrine Rui réalisera fin juin-début juillet des entretiens à Madrid pour compléter le volet comparaison internationale. 6- Rapport final Ebauche de plan : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. Genèse de l’article 244 (Cécile Blatrix + Michel Prieur et Gérard Monédiaire) Réception par les publics (Sandrine Rui et Fabien Reix) Réception par le droit (Gérard Monédiaire) Pratiques et usages du texte par les services (approche quantitative + qualitative selon les entretiens et études de cas) et par les publics (approche qualitative) (Cécile Blatrix, Sandrine Rui et Fabien Reix) Les effets du texte sur les conditions de production réglementaire (Cécile Blatrix, Sandrine Rui et Fabien Reix) CONTENU A CLARIFIER Droit comparé via les rapports nationaux (Michel Prieur) Droit comparé via les institutions européennes (Gérard Monédiaire) Préconisations (Michel Prieur et Gérard Monédiaire) ANNEXES – Rapports nationaux, tableau de suivi des consultations, des entretiens, méthodologie,… Remarque : la façon d’insérer le contenu des interventions et échanges de la journée d’études de Limoges du ???? sur l’article 244 reste à apprécier. 7- Groupe de réflexion « préconisations » La dernière réunion de Limoges du 12 décembre 2011 avait fait émerger l’idée d’organiser un groupe de réflexion composé d’élus, de représentants d’associations, de corps intermédiaires, etc. afin de leur soumettre nos préconisations Initialement prévue pour ce tenir le 8 juin, la réunion a été repoussée au 7 septembre 2012. La journée du 8 juin 2012 à Agroparistech est néanmoins conservée pour plancher ensemble sur les préconisations que nous allons soumettre à nos invités à la rentrée. Par ailleurs, une pré-version du rapport doit être prête début septembre, en vue également d’alimenter les discussions de la séance de travail de ce groupe « préconisations » du 7 septembre 2012. Il est rappelé que Fabien Reix a été recruté entre autres pour organiser ce groupe en plus du travail de coordination de la rédaction du rapport final et de la réalisation d’entretiens complémentaires sur l’étude de cas « Nano ». DATE : 7 septembre 2012 / Accueil 14h et début des travaux 14h30 LIEU : Agrosparistech (salle Dubos) 239 LISTE D’INVITES : Noms Bertrand Pancher Jacques Chevallier Jean-Bernard Auby Lucien Chabasson Sébastien Genest Yann Aguila Jean-Paul Delevoye Jean-Jacques Devisse Josée Cambou Sophie Bouchet-Petersen Fabienne Keller Céline Braillon Michel Mousselle Patrick Viveret Gérard Chausset Philippe Deslandes Julien Bouchet Jacques Pellisard Alain Rousset Fonction Député UMP de la Meuse Professeur de Droit – Panthéon-Assas Professeur de Droit à Sciences Po Paris IDRI Ex Préfet Vice-président CESE Ex Président FNE Cabinet Bredin Prat Ex Conseiller d’Etat Président CESE Directeur WWF France Secrétaire nationale de FNE Conseillère spéciale Ségolène Royal (Ex ?) Conseiller d’Etat Sénatrice UMP du Bas-Rhin Commissariat général au développement durable du Ministère de l’Ecologie Ex-Présidente ADELS Président association 4D Ex Haut-fonctionnaire Professeur à Sciences Po Paris Elu local – Maire de Mérignac Président CNDP Directeur Direction des affaires juridiques Ministère de l’Ecologie Président de l’AMF Président de l’ARF On resterait à Paris le 8 septembre 2012 pour travailler sur les enseignements des préconisations et les intégrer au rapport final. Le courrier d’invitation sera rédigé par Fabien Reix et Sandrine Rui (ne pas oublier les logos des labos et de CDE) et envoyé aux autres membres pour validation. Chacun devra compléter la liste des invités avec toutes les coordonnées en sa possession. Les invitations devront être envoyées avant l’été. 8- Colloque de restitution Les dates retenues sont les 1er et 2 octobre 2012 selon la formule suivante : 1 première journée de colloque suivie d’une journée de travail de groupe afin éventuellement d’intégrer les discussions et enseignements de la veille au rapport final qui doit être remis le 14 octobre 2012. LIEU : non défini à ce jour. Il faut miser sur les contacts permettant d’obtenir une salle au Sénat ou l’Assemblée Nationale (qui ?) ou à défaut à l’EHESS (voir Patrice Duran) ou encore à la Sorbonne (voir Didier Lapeyronnie, PM Chauvin) 240 OBJECTIF : présenter notre travail ainsi que celui de nos collègues étrangers associés au projet. En conséquence, nous n’envisageons pas d’inviter d’autres d’intervenants sauf à inviter éventuellement un grand témoin (qui ?). PUBLIC CIBLE : large public, donc CDE 9- Formation Sandrine rappelle le projet de création d’un DU. Cécile dit être « ennuyée » par ce dossier au niveau d’Agroparistech et la logique de corps de l’ENGREF peu accueillant avec les universitaires. De son côté, Michel dit avoir pris contact avec Paris I via Blondiau et Fourniau. Tout le monde s’accorde sur le fait qu’il est indispensable que le DU soit à Paris et qu’il soit interuniversitaire et interdisciplinaire. Cécile semble néanmoins peu favorable au passage par l’intermédiaire de Blondiau et Fourniau. Gérard et Michel disent également avoir pris contact avec leur collègue juriste Marianne Cohendé (?) qui pourrait être proposé pour diriger le diplôme. Michel dit que l’idéal serait de l’organiser sur Paris, Limoges et Bordeaux même si compliqué administrativement. Quoiqu’il en soit cette proposition de création d’un DU devra être intégrée aux préconisations. 241 ANNEXE 2.2.4 : COMPTE-RENDU DE LA REUNION DE TRAVAIL DU 8 JUIN 2012 A PARIS Présents : Michel, Cécile, Sandrine, Fabien. Excusé : Gérard (contribution écrite) Cette réunion qui a eu lieu dans les locaux d’AgroParisTech avait pour principal objectif de préciser les propositions de préconisations que formulera le groupe de recherche devant un groupe de travail composé de représentants des mondes associatif, économique au groupe de travail « préconisations » qui aura lieu le 7 septembre 2012 à AgroParisTech. Les propositions formulées par écrit par Gérard (absent le jour de la réunion) ont servi de base de discussions au groupe. La présentation du compte-rendu sous forme de 5 grands points s’appuie en partie sur le découpage initial du texte de Gérard présenté par Michel à l’oral le jour de la réunion. Pour rappel, les personnes suivantes étaient pressenties pour participer à ce groupe de travail : Noms Fonction Bertrand Pancher Jacques Chevallier Jean-Bernard Auby Lucien Chabason Député UMP de la Meuse Professeur de Droit – Panthéon-Assas Professeur de Droit à Sciences Po Paris IDRI Ex Préfet Vice-président CESE Ex Président FNE Cabinet Bredin Prat Ex Conseiller d’Etat Président CESE Directeur WWF France Secrétaire nationale de FNE Conseillère spéciale Ségolène Royal (Ex ?) Conseiller d’Etat Sénatrice UMP du Bas-Rhin Commissariat général au développement durable du Ministère de l’Ecologie Ex-Présidente ADELS Président association 4D Ex Haut-fonctionnaire Professeur à Sciences Po Paris Elu local – Maire de Mérignac Président CNDP Directeur Direction des affaires juridiques Ministère de l’Ecologie Président de l’AMF Président de l’ARF Sébastien Genest Yann Aguila Jean-Paul Delevoye Jean-Stéphane Devisse Josée Cambou Sophie Bouchet-Petersen Fabienne Keller Céline Braillon Michel Mousel Patrick Viveret Gérard Chausset Philippe Deslandes Julien Boucher Jacques Pellisard Alain Rousset 242 « DRAFT » SUR LES PROPOSITIONS DE PRECONISATIONS 1. LEGISLATIF : Faut-il réécrire l’article ? - Pourquoi faut-il réécrire la loi ? - Argumentaire : obligation constitutionnelle et internationale forte qui doit aller au-delà des quelques lignes de l’art. 244 => nécessité de rédiger un décret d’application et d’en renforcer réécriture - Comment simplifier les différents modes de consultation en ligne ? - Quid de la cohérence avec les obligations de consultation existantes au niveau national ? au niveau européen ? - Mise en œuvre effective de la hiérarchisation des normes => recadrage de la justification forte de la concertation / réécriture de la loi Grenelle en s’inspirant des lignes directrices de l’UE, obligation de motivation de l’acte, obligation de la synthèse des rapports de la consultation - Aller au-delà de l’aspect simplement « notice » / réécriture du point qui dispense consultation du public ceux qui ont été soumis à l’UE / superposition des procédures de participation (244, loi simplification,…) prévues par des lois qui se sont juxtaposés 2. REGLEMENTAIRE : Faut-il un décret ? - Opportunité pratique / juridique d’un décret d’application - Quelles modalités de concertation/participation sur l’élaboration du projet de décret lui-même ? - Un décret pour préciser le contenu : accusé réception des commentaires, communicabilité et mise en transparence des opinions du public le phasage, les délais, encadrement de la possibilité de nouvelles consultations sur les textes amendés (réponse en partie dans le décret, en partie dans la circulaire), adaptation aux circonstances, etc. - Faut-il un programme annuel des projets de textes réglementaires ? - Possibilité de faire une réclamation de consultation quand elle n’est pas prévue - Constat de fortes divergences => saisine CNDP - Il faut une circulaire interministérielle publié au JO précisant la méthodologie entre ministères avec l’administration déconcentrée / définir le champ d’application / systématisation de la notice explicative en plus du texte 3. OPERATIONNEL/INSTITUTIONNEL - Apporter des précisions sur les modalités de mise en œuvre du suivi (accès aux commentaires, synthèses, etc.) - Moyens humains : Cellule transversale aux différents ministères ? par ministère ? chargé(e)s de… ? L’augmentation des obligations de consultation génère une charge de travail supplémentaire ; les moyens humains et financiers mis à disposition traduisent la prise au sérieux de cette obligation - Communication : Qui de ceux qui n’ont pas Internet ? Accès à l’informatique ? Accès à l’information ? Même type de publication et affichage que sur le modèle de l’enquête publique / Système d’alertes ? Portail dédié ? - Rôle de la CNDP ? Faut-il un Garant ? Qui ? 243 4. FORMATION - Prévoir une formation des personnels du ministère avec présentation des expériences de l’UE et des pays étrangers ; projet DU ; acteurs aussi bien administratifs que de la Société civile, en application art. 8 de la charte de l’environnement. - Introduire une sensibilisation à cet article dans les formations des écoles d’ingénieurs et des corps techniques ; proposer comme exercice la rédaction d’une proposition de tout ou partie d’un texte réglementaire portant sur des normes techniques - Partage d’expériences entre directions 5. CODE DE LA PARTICIPATION - Devant la multiplicité des procédures de participation, nécessité de rédiger un code de la participation - Mettre en place une campagne d’information sur les droits en matière de participation (service com 1er ministre) 244 ANNEXE 2.2.5 : COMPTE-RENDU DE LA REUNION DE TRAVAIL DU LUNDI 29 OCTOBRE 2012 A PARIS • PRÉSENTS : Bartkowiak Stéphanie ; Blatrix Cécile ; Jolivet Simon ; Monédiaire Gérard ; Prieur Michel, Reix Fabien ; Rui Sandrine. • VALIDATION DU PLAN DU RAPPORT FINAL : Tome 1 : le titre officiel de la recherche 186 pages Résumé : 1 page ( Cécile Blatrix) 1. Introduction (Michel Prieur) 4-5 pages 2. Genèse de l’article 244 (Cécile Blatrix) 20 pages 3. Les errements dans la fabrique du droit (Gérard Monédiaire) 40 pages 4. Le droit des autres. La réception de l’article 244 par les citoyens et les acteurs de la société civile. (Sandrine Rui, Fabien Reix) 22 pages 5. La mise en œuvre du texte par les services et les effets sur la production normative des textes réglementaires nationaux (Cécile Blatrix) 20 pages 6. La pratique bien installée de l’Union Européenne (Simon Jolivet) 8 pages 7. Le « notice and comment » américain : une procédure ordinaire (Michel Prieur) 44 pages 8. Une participation du public inégalement répandue : éléments de droit comparé (Michel Prieur) 15 pages 9. Préconisations (Michel Prieur) 8 pages 10. Synthèse (Sandrine Rui) 4 pages Table des matières Tome 2 : 11. Annexes : - Rapports nationaux - Annexes des contributions du tome 1 - Annexe « méthodologie » (Sandrine Rui), - Annexe « valorisation » (Stéphanie Bartkowiak), (Fait : colloques, publications, interviews/À venir : DiU, observatoire, publications, site internet de droit comparé - CIDCE) - Avis du groupe de recherche sur le projet de loi soumis à consultation internet - Programme des journées d’étude et colloque : Limoges (janvier 2011) ; Paris (Agro-paris tech 7 septembre 2012 ; Paris , Sénat, 1° octobre 2012) - Textes distribués lors des réunions, colloques, - Sommaire des annexes globales (Tome 2 ; 11) + annexe des rapports/contributions de chacun, (Stéphanie Bartkowiak) • FINALISATION DES RAPPORTS ET CONTRIBUTIONS ET CIRCULATION AU SEIN DE L’EQUIPE POUR LE 25 NOVEMBRE AU PLUS TARD • FINALISATION DU TEXTE DES PRÉCONISATIONS 245 ANNEXE 2.3 : Retranscription ANNEXE 2.3.1 : RETRANSCRIPTION DES ECHANGES DU PROGRAMME DE LA JOURNEE D’INFORMATION – LA PARTICIPATION DU PUBLIC AUX DECISIONS REGLEMENTAIRES SUR L’ENVIRONNEMENT : L’ARTICLE 244 DE LA LOI GRENELLE II, UNE REVOLUTION ADMINISTRATIVE - LUNDI 31 JANVIER 2011 A LIMOGES – LUNDI 31 JANVIER 2011 A LIMOGES Les interventions de Michel Prieur, Gérard Monédiaire, Cécile Blatrix et Sandrine Rui ne figurent pas dans cette partie car elles apparaissent dans la tome 1 du rapport final. • L’influence de l’article 7 de la Charte constitutionnelle de l’environnement Par Jessica MAKOWIAK, Maître de conférences à l'Université de Limoges Rappel : Art. 7 de la Charte (à laquelle renvoie le Préambule de la Constitution de 1958 depuis le 1er mars 2005) : « Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement ». Le droit de participer au processus décisionnel est donc consacré au niveau constitutionnel, et il appartenait au législateur d’en préciser les conditions et les limites éventuelles. C’est ce à quoi procède la loi Grenelle II concernant l’élaboration de certains textes règlementaires. Il y a donc une influence directe de l’art. 7 de la Charte sur l’art. 244, ce que traduit explicitement son premier alinéa : Nouvel art. L. 120-1 : « Le présent article définit les conditions et les limites dans lesquelles le principe de participation du public défini à l’article 7 de la Charte de l’environnement est applicable aux décisions réglementaires de l’État et de ses établissements publics ». On notera que le législateur évoque « le principe de participation » du public, tandis que la Charte évoque « le droit de participer » (ce qui rappelle l’interprétation du CC relative à l’art. 7). Mais ce qu’il faut comprendre : c’est qu’avant même l’adoption de la loi Grenelle II, le public a été amené à participer – à des degrés divers et sur le fondement d’autres textes (sectoriels) à l’élaboration de certaines décisions « publiques » sur l’environnement. Or, à la lumière de la Charte, les juges - administratif et constitutionnel – ont précisé le contenu et la portée du droit de la participation. Ces interprétations permettent de mettre en perspective l’art. 244 de la loi Grenelle par rapport à l’art. 7. On se livrera donc à cet exercice de « mise en perspective » (que dit la Charte et son interprète ? Quelles sont les écarts éventuels entre la formulation de la Charte et celle de la loi ? / En d’autres termes encore, quel est le contexte « constitutionnalisé » de la participation ? Pour présenter l’exposé, nous sommes partis du texte même de l’art. 7 : Deux éléments sont importants : Le droit de participer s’exerce « dans les conditions et les limites » définies par la loi (question des compétences). 246 Le droit de participer s’exerce dans le champ des « décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement » (point de vue matériel). 1) Le législateur définit les « conditions et les limites » de la participation 2 questions : quelle est la nouvelle répartition des compétences entre le législateur et le pouvoir réglementaire s’agissant de la DEFINITION du droit à la participation ? + Quelle est la latitude du législateur pour définir les MODALITES de la participation, les formes qu’elle peut revêtir ? 1-1 La nouvelle répartition des compétences pouvoir réglementaire / pouvoir législatif induite par la Charte Rappel : Art. 244 de la loi Grenelle, 1er alinéa du nouvel art. L. 120-1 : « Le présent article définit les conditions et les limites dans lesquelles le principe de participation du public défini à l’article 7 de la Charte (…) est applicable aux décisions réglementaires de l’État et de ses établissements publics ». Question : quelle est la lecture générale de l’art. 7 à laquelle s’est livrée le juge constitutionnel et le juge administratif ? Quelles sont les conséquences de cette interprétation sur le pouvoir réglementaire (édiction de décrets nouveaux ou modification de décrets existants ?) Ici, il faut aussi évoquer le rôle du CE dans sa fonction de conseil au gouvernement. - Le juge constitutionnel et le contrôle restreint exercé sur l’article 7 : Décision du 19 juin 2008 relative à la loi sur les OGM. NB : Était en cause dans cette décision le droit à l’information (autre composante de l’art. 7), et non le droit à la participation. S’agissant de la répartition des compétences, le juge rappelle qu’« il n'appartient qu'au législateur de préciser "les conditions et les limites" dans lesquelles doit s'exercer le droit de toute personne à accéder aux informations relatives à l'environnement ». (Cette interprétation est évidemment valable s’agissant du droit à la participation. En effet, l’article 7 de la Charte dispose que « toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques ». Le renvoi explicite au législateur, contenu dans cet article, appelait assez logiquement un contrôle restreint de la part du CC (pouvoir discrétionnaire du législateur pour définir les conditions et les limites du droit à l’information). Aussi, le juge estime qu’« en ne prévoyant pas que le registre devrait comporter les informations relatives aux études et tests préalablement réalisés sur les organismes génétiquement modifiés autorisés, le législateur n'a pas dénaturé le principe du droit à l'information qu'il lui appartient de mettre en œuvre ». Simple contrôle de « non dénaturation » (= contrôle restreint). Ce qui est plus contestable : c’est qu’étonnamment, le CC fait du droit à l’information (et donc à la participation ?) un « principe ». Ce qui ne contribue pas à la clarté de la distinction entre les droits garantis par la Constitution et les principes constitutionnels. A rapprocher de la décision sur le droit de grève (7 août 2008, à propos de la loi instituant un droit d’accueil pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires pendant le temps scolaire) : d’après le 7ème alinéa du Préambule de la Constitution de 1946, il s’agit d’un « droit » avec renvoi à la Loi (« le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le règlementent »). Pourtant, le CC interprète ce droit comme « indiquant que les constituants ont entendu marquer que le droit de grève est un principe de valeur constitutionnelle mais 247 qu'il a des limites ». Le droit est donc, comme pour l’art. 7 de la Charte, requalifié en « principe ». Mais contrairement au « principe » du droit à l’information de l’art. 7, le principe du droit de grève fait l’objet d’un contrôle normal : le Conseil contrôle en effet que la loi « n'apporte pas de restriction injustifiée aux conditions d'exercice du droit de grève ». Manque de lisibilité de l’intensité du contrôle opéré par le juge… D’autant que, parallèlement, les « principes » (comme le principe de précaution), sans renvoi au législateur, font l’objet d’un contrôle normal (car le législateur est en situation de compétence liée pour garantir ce principe). Si l’on veut ajouter à la confusion, on rappellera que le CC opère un contrôle restreint sur l’article 6 de la charte (développement durable et principe d’intégration), alors que l’art. n’opère pas de renvoi au législateur ! (DC, 28 avril 2005, Loi relative à la création du registre international français). - Le juge administratif et le contrôle de la nouvelle répartition des compétences : La jurisprudence du juge administratif s’inscrit dans la ligne tracée par le CC. ► Commune d’Annecy, 3 octobre 2008 : annulation du décret pour incompétence du pouvoir réglementaire, compte tenu de l’art. 7 de la Charte consacrant le droit du public à la participation des décisions publiques en matière d’environnement. Rappel : le décret fixait une procédure de délimitation d’un périmètre autour des lacs de montagne et la commune d’Annecy estimait que le public n’était pas suffisamment associé à cette procédure. Sur le fond, le droit à participation n’est pas méconnu (mécanisme de l’enquête publique) ; mais la question est surtout celle de l’invocabilité de l’art. 7 de la Charte à l’appui d’un recours dirigé contre un décret. Pour le juge, le renvoi à la loi ne constitue pas un obstacle à l’invocabilité de l’art. 7. Il s’agit plutôt de renforcer le rôle du parlement dans le domaine de l’environnement. Or, le décret attaqué empiète sur les compétences du parlement, le législateur étant seul compétent – depuis 2005 - pour définir les conditions et les limites du droit à la participation. ►Le Conseil d’État va semble-t-il plus loin encore dans sa décision CRIIGEN du 24 juillet 2009. Était en cause l’article 7 de la Charte, mais en ce qui concerne cette fois le droit à l’information. Les requérants demandaient d’annulation du décret du 19 mars 2007, pris pour la transposition de la directive « OGM » de 2001. Or, le juge estime que l’article 7 de la Charte, qui réserve au législateur le soin de définir les conditions et limites du droit à l’information, a « implicitement mais nécessairement abrogé les dispositions de l’art. L. 125-3 du Code de l’environnement, en ce qu’elles renvoient au pouvoir réglementaire le soin de définir les modalités de l’information du public sur les effets de la dissémination d’OGM ». Par conséquent, les dispositions du décret qui, depuis l’entrée en vigueur de la Charte, ne relevaient que de la compétence du législateur, sont annulées (même si les effets de cette annulation sont modulés dans le temps … 30 juin 2010). En cause l’obligation constitutionnelle de transposition des directives. ► Il reste que la théorie de la loi-écran continue en théorie de s’appliquer, dans toutes les hypothèses où les dispositions règlementaires contestées devant le juge administratif ont été prises en application d’une loi - qui fait écran - (dans ce cas, la légalité des dispositions réglementaires s’apprécie par rapport à la loi et non par rapport à la Charte, sauf dans 248 l’hypothèse « CRIIGEN » où les dispositions législatives, antérieures à la Charte, sont incompatibles avec les dispositions de la Charte et donc implicitement abrogées). Mais l’obstacle peut être désormais contourné grâce à la question prioritaire de constitutionnalité (l’inconstitutionnalité de la loi déjà promulguée pouvant être invoquée devant le juge ordinaire). Dans son activité consultative, le Conseil d’État a également tenu compte du nouvel article 7 de la Charte de l’environnement (cf. rapport public 2010) : quid de la participation du public s’agissant des projets de décrets entrant dans le champ de l’art. 7 ? C’est ici que l’art. 244 de la loi Grenelle devrait régler la plupart des difficultés. Il faut distinguer 2 hypothèses : ► Le cas des décrets entrant dans le champ de l’art. 7 (c’est-à-dire définissant les modalités de la participation du public) et intervenus AVANT l’entrée en vigueur de la Charte. Si le gouvernement souhaite les modifier, le CE lui conseille de préparer une modification législative instituant les modalités de cette participation (rappel de la compétence du législateur). ► Le cas des projets de décrets NOUVEAUX constituant en eux-mêmes des « décisions » au sens de l’art. 7 (ayant une incidence sur l’environnement), alors que la loi n’a pas défini les conditions dans lesquelles le public participerait à leur élaboration (hypothèse avant Grenelle II). Le CE vérifie si le gouvernement a assuré de facto la participation du public lors de l’élaboration du projet de décret : publication préalable du projet, consultation d’organes adéquats, concertations ad hoc, etc… Mais pour le CE, il ne peut s’agir que d’une situation transitoire… cf. Extrait Rapport public 2010 : « il importe que le gouvernement prenne plus systématiquement en compte la mise en œuvre de la Charte de l’environnement dans l’élaboration des projets de loi et de décret et qu’il recense les dispositions législatives qu’il convient de compléter pour les mettre en conformité avec celle-ci ». Il faut aborder, maintenant, les modalités de la participation (dans le contexte, toujours, de l’art. 7 et avant que l’art. 244 ne créé des dispositions particulières) : 1-2 Les modalités de la participation Idée essentielle dégagée par le CE est la suivante (cf. rapport 2010) : Les modalités de la participation « doivent être adaptées aux caractéristiques des décisions publiques concernées ». = Logique du « cas par cas ». ► Décrets de nomenclature et arrêtés ministériels fixant les prescriptions techniques générales applicables aux ICPE : satisfait aux exigences de l’art. 7 la publication du projet de décret, dans des conditions permettant au public de formuler des observations, avant la consultation du Conseil supérieur des ICPE. ► La consultation d’une instance consultative peut suffire, sous certaines conditions : 249 Il faut que la composition de l’instance assure la représentation adéquate du public concerné par la décision + il faut que le législateur exprime clairement ce choix et en définisse les modalités. ► Dans certains cas, la simple mise à disposition du public du dossier (pour consultation), peut suffire à satisfaire aux exigences de l’art. 7. A condition encore que le législateur prévoit un affichage en mairie de cette mise à disposition. C’est le cas concernant les décisions du préfet délivrant l’enregistrement pour une ICPE. Reste à voir (second élément contenu dans l’art. 7) la question du champ de la participation (Quelles décisions ?). 2) La participation s’exerce pour les « décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement » Ici, on peut considérer que l’art. 244 est plus restrictif : La participation s’applique en effet (Art. L. 120-1 I) aux : « décisions réglementaires de l’État et de ses établissements publics lorsqu’elles ont une « incidence directe et significative sur l’environnement ». Or dans la Charte : il s’agit de toutes les « décisions publiques » ayant une « incidence » (sans qualification de cette incidence) sur l’environnement. La Charte a donc une portée plus large (a priori) que la loi. Quelle est l’interprétation qu’en donne le Conseil d’État, dans sa formation consultative ? En d’autres termes, que recouvre la notion de « décision ayant une incidence sur l’environnement » ►Le CE (cf. Prieur) opère une distinction entre les projets de décrets relatifs à des questions de procédure et les autres. Ainsi pour l’AG, les décrets nomenclature sont des « décisions » au sens de l’art 7 de la Charte, au même titre que les arrêtés ministériels fixant les prescriptions générales applicables aux différentes catégories d’ICPE (les décrets nomenclature fixant le champ de ces arrêtés). De la même manière, les décisions préfectorales délivrant l’autorisation pour une ICPE ou l’enregistrement constituent des « décisions » au sens de l’art. 7. ► Pour les ordonnances, l’AG du CE estime qu’elles peuvent, le cas échéant, entrer dans le champ de l’art. 7 (constituer des « décisions » ayant une incidence sur l’environnement). S’agissant de l’ordonnance de 2009 créant le régime de l’enregistrement, l’AG du CE a estimé que, en tout état de cause, compte tenu de « l’ampleur des concertations mises en œuvre par le gouvernement, dans le cadre de son élaboration », les exigences de l’art. 7 n’avaient pas été méconnues. ► En revanche, l’AG du CE (formation consultative toujours) a estimé que le décret d’application du régime de l’enregistrement ne constituait pas une décision « ayant une incidence sur l’environnement ». Cette interprétation peut être contestable. Ex. de disposition contenue dans le décret et ayant une incidence sur l’environnement : la faculté pour le préfet d’instruire la demande d’enregistrement selon les règles de procédure de l’autorisation, en tenant compte « notamment des atteintes potentielles (du projet) aux objectifs de conservation des sites Natura 2000 ». L’ordonnance se contentait d’évoquer « la sensibilité environnementale du 250 milieu » permettant au préfet d’instruire la demande d’enregistrement selon les règles de l’autorisation. Le décret « ajoute donc quelque chose », et cette règle dite « de procédure » (relative à l’instruction) a des incidences sur l’environnement, puisque – en fonction de ce que décidera le préfet - le pétitionnaire devra ou non fournir une EI et une étude de danger + organisation ou non d’une enquête publique. ► Le problème qui se pose est aussi celui du contenu « mixte » de certains décrets en matière d’environnement, à l’image du projet de décret sur l’enquête publique, pris pour l’application de la loi Grenelle II (art. 236 et s.). Comment distinguer, au sein même du décret, ce qui relève de la « procédure » (en fait l’essentiel du projet de décret) et du reste (champ d’application de l’enquête publique, 1 seul article : R. 123-1 ?). Or c’est tout le projet de décret qui comporte des incidences sur l’environnement (ex : durée de l’enquête, modalités de publicité, procédure de suspension de l’enquête, etc…). La procédure conditionne en effet la qualité de l’enquête publique et la possibilité pour le public de formuler des observations… Or l’interprétation de la section des travaux publics sur ce type de décret n’est pas encourageante… En effet, la Section a estimé que le décret (actuel) pris pour l’application de l’art. L. 123-1 du CE, « qui précise suffisamment les règles applicables à la définition des seuils et critères techniques servant à identifier les opérations devant être précédées d’une EP », constitue un « texte de procédure » et n’entre pas dans le champ de l’art. 7 de la Charte (donc pas d’obligation de faire participer le public). (Contestable : c’est dans ce décret que la dispense d’EP est prévue pour les travaux d’entretien ou de grosses réparations… ou encore s’agissant des aménagements présentant un caractère préparatoire ou temporaire). ► Plusieurs décrets ont ainsi été considérés comme « n’ayant pas d’incidence sur l’environnement » (toujours pour la formation consultative du CE, section des travaux publics). On en donnera quelques exemples : - Décret relatif aux autorisations transitoires de mise sur le marché de produits biocides (pris en application de la loi sur la responsabilité environnementale de 2008). - Ordonnance mettant en place des mesures coercitives et des sanctions pour assurer l’effectivité de dispositions préexistantes (résultant du règlement UE de 2006 concernant les transferts de déchets) : texte dépourvu d’incidence sur l’environnement donc dispense de faire participer le public. - Idem s’agissant de l’institution d’une OIN, en application de l’art. L. 121-9 du Code de l’urbanisme… On peut donc conclure que, malgré la formulation assez large de l’art. 7 de la Charte, le CE exclut de son champ d’application certains décrets. Or le législateur (art. 244) réduit un peu plus le champ des décisions réglementaires concernées par la participation, en introduisant la notion de « décisions réglementaires de l’État et de ses établissements publics ayant une incidence directe et significative sur l’environnement ». Mais c’est au fond la formulation même de l’art. 7 qui permet cette « restriction », le législateur pouvant définir les « conditions et les limites » du droit à la participation. 251 • L’application de l’article 244 au droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire Par Hubert DELZANGLES, professeur à l’Université de Limoges Introduction : Pour évoquer l’application de l’article 244 au droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, une des premières questions à résoudre, même si on l’évincera assez rapidement est de savoir si cet article est applicable à la matière dans sa globalité. L’article 244 introduit les articles L 120-1 et L 120-2 dans le code de l’environnement. Dès lors, on pourrait s’imaginer que ces deux articles ne soient pas applicables à d’autres matières eu égard au principe d’indépendance des législations. Même s’il a déjà été démontré la perméabilité entre le droit de l’environnement et le droit de l’urbanisme, notamment par Michel Prieur dès les années 90, on se souvient aussi que le principe d’indépendance des législations a été avancé, par exemple, dans l’affaire Bouygues Télécom en 2005. Le Conseil d’Etat a estimé que le moyen tiré de la méconnaissance du principe de précaution, formulé dans l’article L 110-1 du code de l’environnement, était inopérant lorsqu’il était soulevé contre un permis de construire. Mais, comme l’a souligné le Commissaire du Gouvernement devenu rapporteur public, si le principe de l’indépendance des législations s’appliquait, c’était uniquement dans la mesure où, à l’époque, la Charte de l’environnement n’était pas en vigueur. D’ailleurs, après une révision réglementaire allant dans le sens de l’applicabilité du principe de précaution aux autorisations d’urbanisme en 2007, avec l’arrêt de juillet 2010, ASSOCIATION DU QUARTIER LES HAUTS DE CHOISEUL, la Haute juridiction a abandonné cette jurisprudence au nom de la constitutionnalisation du principe de précaution. Transposé à l’article 244 de la loi Grenelle, il semble que le principe de l’indépendance des législations ne puisse être invoqué pour deux raisons. D’une part, la Charte de l’environnement est entrée en vigueur et le législateur précise que l’article 244 « définit les conditions et limites dans lesquelles le principe de participation du public défini à l'article 7 de la Charte de l'environnement est applicable ». Ce faisant, l’idée est, semble-t-il, de déterminer les modalités de mise en œuvre d’un principe de portée générale puisqu’il concerne bien, selon la lettre de l’article 7, l’ensemble des décisions ayant « une incidence sur l’environnement », dépassant, en ce sens, le strict champ du droit de l’environnement. D’autre part et dans la même veine, il ressort assez clairement de la formulation de l’article 244 que le législateur a entendu, par les termes employés, donner une portée transversale à cette disposition. Si son intention avait été contraire, donc de limiter l’applicabilité de l’article 7 de la Charte au droit de l’environnement, il aurait vraisemblablement employé l’expression suivante : « les décisions réglementaires de l’Etat et de ses établissements publics prises en application du présent code »… Ainsi, la terminologie de l’article 244 n’est, bien évidemment, pas du tout anodine. Elle se démarque de celle de l’article 8 de la Convention d’Aarhus qui promeut la « participation effective du public (…) aux dispositions réglementaires (…) qui peuvent avoir un effet important sur l’environnement ». 252 La formulation de l’article 244 s’écarte aussi de celle de la Charte de l’environnement qui envisage les décisions ayant « une incidence sur l’environnement » et non une « incidence directe et significative sur l’environnement ». Le vocabulaire est donc à dessein différent mais aussi plus précis, voire restrictif. Il convient aussi de remarquer ce qui n’est pas ou n’est plus dans le texte. D’une part, l’article 94 quinquies, soumis à l’Assemblée nationale en première lecture, envisageait les décisions réglementaires des personnes publiques. A l’issue de la procédure législative l’ensemble des décisions décentralisées en a été exclu puisqu’il ne porte désormais plus que sur les « décisions réglementaires de l’Etat et de ses Etablissements publics ». Le texte a connu une nette réduction de sa portée ce qui a son importance pour le droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire substantiellement décentralisés. D’autre part, le texte a déjà une portée limitée dans sa formulation. En effet, le législateur n’a pas envisagé la potentialité de l’affectation. Il ne vise, ce qui peut poser problème pour des décisions réglementaires, que la réalité de l’incidence. En cas contraire il aurait employé la formule suivante : « les décisions réglementaires susceptibles d’avoir une incidence directe et significative sur l’environnement ». Néanmoins, il suffit de se référer à la Convention d’Espoo ou même au droit de l’UE sur la participation du public pour dire qu’en général « incidence » s’entend comme la réalité mais aussi la potentialité de l’affectation. L’article 244 se termine ainsi : « Les modalités d'application du présent article sont définies par décret en Conseil d'Etat ». La question de l’intérêt relatif de savoir si cette disposition s’applique au droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire pourrait être légitime. Il suffirait d’attendre que les décrets d’application sortent pour en avoir le cœur net. Néanmoins, il convient dès maintenant de s’interroger sur ce propos à trois titres : - d’abord au titre de la prospection, dans la mesure où le pouvoir réglementaire n’est pas toujours le plus pressé pour édicter des décrets d’application ; - ensuite pour le juge : en admettant que le pouvoir réglementaire ne soit pas mis en œuvre, le juge, s’il estime que la loi est suffisamment claire pour être d’effet direct, aura à envisager les limites de son champ d’application ; - enfin pour l’administré, et ce afin de contester le règlement une fois édicté si jamais il n’inclue pas, dans une liste très probablement, l’ensemble des actes appréhendés par le texte législatif. Ce texte, comme évoqué précédemment, implique une variable principale qui est la détermination des actes qui ont une « incidence directe et significative sur l’environnement ». Nous essaierons donc, en premier lieu, de cerner quelle peut être la portée de ces termes, en ayant recours à des notions proches utilisées à la fois en droit de l’Union européenne mais aussi en droit français (§1). En second lieu, il conviendrait de déterminer concrètement quelles pourraient être ces « décisions réglementaires de l’Etat et de ses Etablissements publics » dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire (§2). §1 L’incidence directe et significative sur l’environnement La notion d’ « incidence directe et significative » sur l’environnement est la clé de la détermination du champ d’application matériel de l’article 244. Cette notion peut faire l’objet d’une évaluation en ayant recours à une interprétation a simili de notions voisines utilisées 253 en droit de l’Union européenne ou en droit français de l’urbanisme, de l’environnement ou de l’aménagement du territoire. A. En droit de l’UE En droit de l’UE, la directive 2001/42 a pour but d’imposer aux Etats membre de soumettre à une évaluation environnementale certains plans et programmes ainsi que leurs modifications s’ils sont « susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement ». A ce titre, la directive définit ce que sont des plans et programmes « susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement ». Elle envisage ainsi les plans définissant l’affectation des sols et la mise en œuvre des projets visés dans la directive du 27 juin 1985219. Ces projets peuvent être, entre autres, des travaux d’aménagement urbain, des ouvrages de canalisations ou des barrages, des voies rapides ou aéroports, etc… La question s’est posée de savoir quels critères doivent être appréciés pour déterminer si un projet, plan ou programme a une « incidence notable » sur l’environnement : la réponse a été donnée par la directive 97/11 venant réviser la directive de 1985. Ainsi, parmi la vingtaine de critères énoncés on peut dégager les éléments suivants : - Tout d’abord, les caractéristiques mêmes des projets doivent être considérées notamment par rapport à leur dimension, leur cumul avec d’autres projets, à l’utilisation de ressources naturelles, à la production de déchets etc… - Ensuite la localisation des projets doit être prise en compte, au regard par exemple de la sensibilité environnementale des zones affectées ou de la capacité de régénération des ressources naturelles. - Enfin, les caractéristiques de l'impact potentiel doivent être évaluées en fonction de leur probabilité, de leur durée, de leur fréquence et de leur réversibilité… L’ensemble de ces éléments, interprétés par la CJUE de façon assez large, donne une fiche de lecture intéressante à l’heure d’appréhender la notion d’incidence directe et significative sur l’environnement pour une « décision réglementaire de l’Etat ou de ses établissements publics ». B. En droit français En droit français, la notion d’ « incidence » se retrouve, parfois sous l’influence du droit de l’Union européenne dans plusieurs procédures. On pourrait citer, par exemple, les études d’impact, les évaluations environnementales ou la procédure du débat public. Les études d’impact, d’usage courant en matière d’aménagement et d’environnement sont issues de la loi du 10 juillet 1976. Ces études devaient concerner les « aménagements ou ouvrages qui, par l'importance de leurs dimensions ou leurs incidences sur le milieu naturel, peuvent porter atteinte à l’environnement ». Néanmoins, le décret du 12 octobre 1977 fixe une liste énumérative et non pas des critères de détermination des projets soumis à étude d’impact. 219 Directive 85/337. 254 Dès lors, les projets y sont soumis de par leur nature et en fonction de leur montant ou de leur dimension. Depuis la transposition de la directive 2001/42 par l’ordonnance du 3 juin 2004 qui généralise l’évaluation environnementale en matière d’urbanisme, la technique de la liste énumérative des plans ou programmes est encore de mise. Sont donc soumis à évaluation environnementale, par exemple, les directives territoriales d’aménagement, les directives territoriales d’aménagement et de développement durables depuis la loi Grenelle II, mais aussi le Schéma directeur de la région Ile de France. On doit donc en déduire que ces documents émanant de l’Etat ont une incidence notable sur l’environnement puisque le législateur les a inclus, en bloc, dans le champ de la transposition de la directive. Plus largement, la question peut être posée de savoir si la « fonction d’organisation de l’utilisation de l’espace par le droit de l’urbanisme ou de l’aménagement du territoire constitue intrinsèquement une atteinte à l’environnement »220… La liste descriptive est aussi utilisée dans le décret du 9 avril 2010 relatif à l’évaluation des incidences de certains projets sur les sites Natura 2000221 ou pour déterminer les actes soumis à la procédure du débat public. Cependant, si cette dernière procédure est obligatoire pour un certain nombre d’actes, elle reste facultative lorsque les projets n’atteignent pas les seuils fixés par le pouvoir réglementaire. La Commission nationale du débat public doit apprécier les modalités de participation du public au processus de décision en fonction de « l’intérêt national du projet, de son incidence territoriale, des enjeux socioéconomiques qui s’y attachent et de ses impacts sur l’environnement ou l’aménagement du territoire »222. Néanmoins, une analyse succincte de la jurisprudence du Conseil d’Etat démontre que ce dernier a tendance à rejeter les recours contre les décisions de la Commission refusant d’ouvrir une telle procédure. La question de savoir si ce dernier fait preuve de réalisme ou de sévérité reste entière. Il semble donc que les pouvoirs publics effectuent dans la majeure partie des cas une évaluation en amont de la notion d’ « incidence sur l’environnement » et déterminent ensuite une liste exhaustive des actes qui sont concernés. Ceci laisse à penser qu’il en sera de même pour les « décisions réglementaires de l’Etat et de ses établissements publics ». Le recours aux critères envisagés par le droit de l’Union européenne reste donc une piste utile, mais à relativiser. Pourquoi utile ? Et bien parce que l’on pourrait, avec un certain degré d’abstraction, se servir de ces critères pour déterminer au cas par cas quels sont les actes réglementaires susceptibles d’être soumis à participation. Pourquoi à relativiser ? Parce que l’article 244 a adossé les adjectifs « directe et significative » à la notion d’incidence sur l’environnement ce qui implique une vision plus restrictive de son champ d’application. 220 Traoré Seydou, « La nouvelle « évaluation environnementale » des documents d’urbanisme », Environnement, n° 4, avril 2006, étude 6. 221 n° 2010-365 222 Article L 1221-9 du Code de l’environnement, loi n° 2002-276 du 26 février 2002 relative à la démocratie de proximité. 255 Comme le soulignait Gérard Monédiaire, ces termes ont pour fonction de laisser « un substantiel pouvoir discrétionnaire »223 aux pouvoirs publics à l’heure d’envisager les textes soumis à participation. Il faut espérer que le juge sache encadrer ce pouvoir de façon stricte au nom de la protection de l’environnement… §2 Les textes soumis à participation Sans prétention d’exhaustivité, il est maintenant possible de s’essayer à envisager la portée concrète de l’article 244 en droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire au regard des critères fixés. Il convient de distinguer pour ce faire les décisions strictement normatives et celles qui ne viennent qu’approuver un plan, programme, schéma ou projet. A. Les textes normatifs En évoquant les textes strictement normatifs en matière d’urbanisme on pense tout de suite au règlement national d’urbanisme. Il a pour objet de déterminer les conditions d’occupation du sol en l’absence de documents de planification locale ou même de façon impérative d’encadrer ces derniers. A la question de savoir si un règlement national d’urbanisme peut avoir « une incidence directe et significative sur l’environnement » la réponse semble affirmative, et ce pour deux raisons. Il en est ainsi, d’une part, dans la mesure où ce règlement est au niveau national ce que le Plan local d’urbanisme est au niveau communal. Or, on le sait, les PLU conformément à l’article L 121-10 du code de l’urbanisme peuvent être soumis à une évaluation environnementale lorsqu’ils sont susceptibles d’avoir des effets notables sur l’environnement. Par assimilation, le Règlement national d’urbanisme pourrait aussi avoir une telle incidence. D’autre part, et de façon plus tangible, l’étude de certaines dispositions du RNU démontre qu’elles pourraient avoir une incidence sur l’environnement. Rappelons d’abord qu’incidence ne veut pas dire forcément effet négatif, mais peut tout aussi être envisagée comme une mesure de protection. Quelles sont ces dispositions ? - Tout d’abord le RNU oblige les permis délivrés à respecter les préoccupations d'environnement224. Les permis peuvent aussi être refusés s’ils portent atteinte au caractère, à l’intérêt, à la conservation ou à la mise en valeur des sites ou des paysages naturels225. Il en est de même s’ils favorisent le mitage de l’urbanisme ou compromettent les activités agricoles ou forestières226. 223 Monédiaire G. : « L’admission très circonspecte de la participation du public à l’élaboration des actes administratifs réglementaires : l’article 244 de la loi dite « Grenelle II », Complément territorial, décembre 2010, p. 13. 224 Article *R111-15 225 Article *R111-21 Article *R111-4 226 Article *R111-14 256 - Le RNU protège ensuite la salubrité ou à la sécurité publique227, en permettant de refuser des projets si, par exemple, ils impliquent des nuisances sonores228. - Enfin, selon le RNU, les permis délivrés peuvent imposer le maintien ou la création d'espaces verts229 et doivent garantir par exemple que le rejet des eaux résiduaires industrielles ne se mélange pas aux eaux pluviales230, Ainsi, il semble que toute modification du RNU portant sur ces prescriptions soit susceptible d’avoir une « incidence directe et significative sur l’environnement ». Au-delà de ce texte, on peut aussi trouver des dispositions réglementaires de mise en application des lois dans le même cas de figure au sein du code de l’urbanisme. Il pourrait en être ainsi, par exemple, pour les règlements d’application de la loi littoral lorsqu’ils déterminent la liste des communes littorales et des rives des estuaires qui y sont soumises, ou décident des aménagements susceptibles d’être autorisés à proximité immédiate de l’eau231. De même, en montagne, la liste des projets d’unités touristiques nouvelles soumis à autorisation du Préfet pourrait impliquer la participation du public lors de son élaboration. L’énumération des actes réglementaires strictement normatifs ayant une « incidence directe et significative sur l’environnement » pourrait donc être assez conséquente en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Il en va différemment des actes réglementaires d’approbation. B. Les textes d’approbation Depuis les années quatre-vingt on a assisté à une décentralisation du droit de l’urbanisme et, si l’on peut dire, à une baisse de régime de l’aménagement du territoire. Il reste finalement relativement peu de « décisions réglementaires de l’Etat et de ses établissements publics » si ce n’est des textes d’approbation de plans, programmes ou schémas dont l’élaboration ne suit pas les règles classiques mais tend à faire intervenir une multiplicité d’acteurs. Après avoir dressé un rapide panorama de ces documents, on va se demander s’ils sont soumis à participation du public. D’abord, depuis la loi Voynet du 25 juin 1999232 l’approche territoriale du développement durable est prise en compte dans les politiques publiques. Elle a crée des schémas de services collectifs sectoriels qui ont pour objet d’énoncer les « choix stratégiques de la politique d’aménagement et de développement durable du territoire pour les vingt prochaines années »233. Huit d’entre eux ont été approuvés en 2002 par le pouvoir réglementaire, dont celui relatif aux transports, désormais abrogé, celui relatif à l’énergie ou aux espaces naturels et ruraux234. Ensuite, mais toujours dans la même veine, l’objectif de prise en compte de la biodiversité se traduit par les fameuses « trames vertes et bleues » conçues lors du Grenelle. Elles sont mises en œuvre au moyen d’outils d’aménagement comme les « orientations nationales 227 Article *R111-2 Article *R111-3 229 Article *R111-7 230 Article *R111-8 ; Article *R111-12 231 décret du 29 mars 2004 232 Loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire. 233 Article 10 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995 d’orientation pour l’aménagement du territoire Loi modifiée par l’ordonnance du 8 juin 2005 (JORF du 9 juin 2005). 234 Leurs dispositions suffisamment précises sont susceptibles d’avoir des effets prescriptifs selon le Conseil d’Etat ( CE, 1999, Rouquette et autres). 228 257 pour la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques » et les « Schémas régionaux de cohérence écologique ». Enfin, les nouvelles directives territoriales d’aménagement et de développement durable remplacent la formule des directives territoriales d’aménagement. Les DTADD n’auront d’effet sur les autres documents d’urbanisme qu’à partir du moment où elles seront déclarées projet d’intérêt général. Pour terminer, il est possible de citer les schémas de mise en valeur de la mer, les zones de protection du patrimoine urbain architectural et paysager, le schéma directeur de la région île de France, ou les directives de protection et de mise en valeur des paysages. Tous ces documents sont approuvés par décret en Conseil d’Etat ou par arrêté préfectoral, ils devraient donc a priori rentrer dans le champ d’application de l’article 244. Néanmoins, la majeure partie d’entre eux est soumise à l’obligation de participation du public depuis la loi Grenelle II ou alors fait l’objet d’une enquête publique lors de son élaboration. La procédure de l’enquête publique qui a subi diverses réformes jusqu’à la dernière en 2010 a désormais un champ d’application sensiblement identique à celui des évaluations environnementales et des études d’impact. L’intérêt de cette procédure est qu’elle implique la mise à disposition du public de l’information et la prise en compte de ses observations. La question qui se pose est donc celle de déterminer si la procédure d’enquête publique équivaut à ce que le législateur entend par soumission à participation du public des décisions réglementaires de l’Etat235. En regardant de plus près l’article 244, on peut voir qu’il est précédé par la mention : « Sauf disposition particulière relative à la participation du public prévue par le présent code ou par la législation qui leur est applicable ». Il y a fort à parier, ce qui est d’ailleurs justifié par une économie de moyens, que le législateur entend avec cette formule exclure du champ de l’article 244 les actes soumis à enquête publique préalable. En admettant cette hypothèse, il ne semble rester, dans le champ des actes non soumis à enquête publique, que le schéma d’aménagement régional de l’Outre-mer236 et les directives de protection et de mise en valeur des paysages. Ces dernières, dont la fonction est de déterminer les orientations et les principes fondamentaux de protection des structures paysagères de certains territoires237, ne sont soumises qu’à une concertation des acteurs locaux. Le décret d’approbation pourrait donc être l’occasion de corriger ce manque de participation du public. Dès lors, pour conclure, on pourrait dire que si le principe de participation du public aux décisions réglementaires de l’Etat a vocation à s’appliquer dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, les normes qui lui sont soumises restent finalement assez rares et presque cantonnées aux règlements d’application du code. Le toilettage de ce même code par la loi Grenelle II en 2010 a d’ailleurs évité que la procédure de participation du public ne soit utilisée avant un bon moment. 235 Article L 123-13 du Code de l’environnement. Article R4433-8 CGCT. 237 Article L 350-1 Code de l’environnement. 236 258 • Un nouveau contentieux Par Yann AGUILA, Conseiller d’État Note : Retranscription par écrit de la présentation orale sans aucune modification. Je vais poser des questions, mais je ne donnerai pas les réponses ou alors si je vous dis quelque chose sachez que je peux changer d’avis le jour ou je délibérerai sur les questions que j’évoquerai. Mais au passage, je crois que dans la genèse, ça c’était la première partie, je crois que dans la genèse de l’article 244, il y a quelque chose d’assez évident c’est la charte, tout bêtement, la charte de 2005 c’est le premier motif je crois de l’article 244, parce que du coup la charte fait peser une contrainte juridique sur l’administration et notamment compte tenu de l’interprétation qui à été retenue par la section de l’intérieur. Alors maintenant comme les avis des sections administratives sont publique, ils sont dans les rapports, enfin non ils ne sont pas publique, mais beaucoup sont quand même dans les rapports du conseil d’état, donc je peux en parler et en plus ça a déjà été exposé avant moi. La section de l’intérieur a considéré que ce n’était absolument pas évident mais elle à considéré que les mots « décisions publiques », dans l’article 7, doivent être entendu comme visant aussi les décisions règlementaires, ce qui est entre nous un peu bizarre parce que si vous voyez le mot « décision » en général vous pensez plutôt une décision individuelle c’est le réflex, et décision règlementaire celui qu’on a utilisé dans l’article 244, ça n’existe pratiquement pas en général on parle d’actes règlementaires mais bon on a quand même considéré à la lumière de l’article 8, de la convention D’ARUS, que les mots « décisions publiques » dans l’article 7, visaient aussi les actes règlementaires. A partir de là, c’était plié, ça veut dire qu’en tout cas la section des travaux publiques, elle, quand elle voit arriver un texte, un décret règlementaire concernant l’environnement elle vérifie s’il y a bien eu respect de l’article 7, si il y a bien eu, avant même l’article 244, entre 2005 et 2010, elle vérifiait si il avait bien eu une participation du public, donc l’article 244 en réalité n’innove pas du point de vue du principe, le principe de l’ exigence dans une procédure de participation du publique donc l’article 244, en réalité, n’innove pas du point de vue du principe, le principe de l’exigence du procédure de participation du publique préalable aux actes réglementaires découlés de l’article 7,il sert simplement de garde fou ,il a une première motivation je crois que c’était un mode d’emploi de l’article 7 à l’attention de toutes les administrations parce que la section des TP était bien embêtée parce qu’elle disait aux administrations « est-ce que vous avez vraiment fait une participation du public suffisante ?». L’administration disait « oui mais suffisante, c’est quoi ? », d’où l’intérêt d’avoir quand même une sorte de mode d’emploi minimal, on dit au moins la publication sur un cite c’est 15 jours et tout ça c’est quand même effectivement un service minimum, ça n’interdit pas d’aller plus loin parce que moi aussi les 48 heures ça me parait un petit peu cours. Donc un : un mode d’emploi et deux : mais là je ne suis pas sur qu’on règle tous les problèmes, il y a une deuxième motivation de l’art 244, je crois c’est un soucis de sécurité juridique, si on se met à la place des décideurs publiques, ils ont quand même envie d’être rassuré en disant « quand est-ce que je dois organiser une procédure ? quand est-ce que je ne dois pas ?» là je ne suis pas sur qu’on ai réglé tous les problèmes parce que ,bon tant pis j’évoque les sujets dans le désordre, mais parce que premièrement, la question qui reste quand même posée ,personnellement j’ai un point de vue, je ne suis pas sur que se soit la bonne réponse , mais c’est ,même quand on est pas dans le champs de l’article 244 même quand c’est une décision qui n’a pas une incidence significative ou directe, quand je suis fasse à une vision qui a une toute petite incidence, très indirecte, est-ce que je suis complètement dispensé de participation du publique, est-ce qu’autrement dit l’article 244 épuise tout le champs du sujet et notamment du respect de l’article 7, je n’en suis pas sur ,moi il me semble que la 259 jurisprudence, la doctrine de la section des TP de 2005 à 2010,en disant vous devez de toute façon respecter le principe de participation du publique, il me semble que ça continu d’être tout à fait valable quand on est en dehors du champs, alors c’est déjà évidemment le cas, pour tous les actes des collectivités territoriales, ils ne sont pas visés par l’article 244 mais on est bien dans le champs de l’article 7 donc au jour d’aujourd’hui même si pour l’instant il n’y pas encore de disposition législative précisant les modalités de participation du public pour les collectivités territoriales mais ça on a bien vu que c’est le seul apport d’ailleurs du parlement, c’était le soucis légitime de dire qu’il faut quand même consulter le Sénat sur ce sujet. Si cela a une incidence forte sur les collectivités territoriales, je crois d’ailleurs que devant le parlement on a précisé que c’était simplement un report ,qu’il ne s’agissait pas de faire échapper les collectivités territoriales et cette exigence mais de prévoir un peu plus tard une nouvelle disposition sur ce sujet et le rapporteur évoqué même une proposition de loi qui pourrait arriver bientôt pour les collectivités territoriales ,et donc pour les actes des activités territoriales ou pour les actes de faible incidence aussi je me demande si l’article 7, à ce moment là n’est pas directement invocable et je me demande, on en parlait ce matin ,je me demande si on ne devrait pas avoir une jurisprudence en tout cas avec la conjonction de la convention d’ARUS des directives communautaires. On pourrait y venir tout doucement ,une sorte de jurisprudence qui ressemble un peu à celle qu’on a en matière de marché public, pour les marchés publics on a un peu le même type de problématique, on a des exigences d’obligation de publicité et de transparence et puis on a des décrets qui fixent des seuils c’est uniquement au delà de 20 000 euros .Mais la cours de justice de l’union européenne et après elle le conseil d’état dit que, même en de ça de ces seuils à partir de zéro et de un euro, il faut quand même respecter le principe général d’obligation de transparence, de procédure, d’égalité d’accès à la commande publique etc… Evidemment, si c’est un tout petit marché une procédure légère, adaptée mais voila ce n’est pas parce qu’on est en dessus des seuils qu’il ne faut pas respecter les principes, c’est la jurisprudence télostria de la CJUE et je me demande si on ne devrait pas avoir le même type de raisonnement pour les actes réglementaires à faible incidence, d’accord on est pas dans le champs de l’article 244 mais il faut quand même respecter le principe. Pour parler un petit peu du sujet qui m’a été imparti « le contentieux », je vous proposerai volontiers très rapidement le contenu de l’heure, je vous proposerai volontiers de faire une sorte de ças pratique c'est-à-dire que si on imagine une décision réglementaire, moi je me met à la place du juge, assez facilement en fait, et donc si on imagine une décision réglementaire, un acte réglementaire qui est attaqué devant le juge et imaginons quel moyen tiré du défaut de participation pourrait être reçu ou pas reçu, quels seraient les moyens qu’on pourrait soulever et là je crois que pour faire simple on peut distinguer deux grandes catégories de moyen, il y a un premier type de moyen qui consisterai à dire l’article L120-1 n’a pas été respecté, il y a une procédure mais elle est suffisante, elle n’a pas suffisamment respecter l’article L120-1, ça c’est la première catégorie de moyen et donc je vais dire un mot dont la manière dont le juge pourrai éventuellement répondre et puis il y a quand même une deuxième catégorie de moyen qui a été un petit peu évoqué ça consisterai à dire « même si l’article 120-1 » a été respecté en l’espèce cet article de loi n’est pas suffisant parce que par exemple, il est contraire à la constitution et là ce serait une QPC qui pourrait être soulevée devant le juge ou parce qu’il est contraire à la convention Darrus et là c’est une exception d’inconventionnalité donc c’est la deuxième catégorie de moyen sont des moyens qui critiqueraient par voix d’exception le caractère suffisant de l’art l120-1. Alors sur la première catégorie de moyen, je vais être très rapide, mais il ya deux questions que se poserait successivement le juge si on vient nous dire « la procédure qui a été suivie en l’espèce pour tel acte réglementaire est insuffisante au regard des exigences de l’article L1201. Première question, on se demanderai est-ce que l’article L120-1 est invocable sans décret 260 d’application et là en fait on voit bien que quand on se pose la question de cette manière la on voit bien qu’un décret d’application n’est pas indispensable pour qu’on puisse invoquer contre un acte réglementaire l’article législatif L120-1, c'est-à-dire que toute la jurisprudence qui à été très bien résumée, je suis tout à fait d’accord avec tout ce que vient de dire Clotilde Divier c’est que l’état d’esprit c’est qu’il faut toujours respecter la loi. C’est vraiment quand l’application de la loi est manifestement impossible mais vraiment impossible, totalement impossible, sans décret, que dans ce cas l’administration peut s’abstraire du respect de la loi et donc il y a quand même une idée derrière de soumission de l’administration à la loi, ça ne veut pas dire qu’un décret n’est pas utile, il est très utile, ça ne veut pas du tout dire non plus que le pouvoir réglementaire pourrait se dispenser de prendre ce décret je crois, aussi comme dit Clotilde Vivier que si le 1er ministre ne prenait pas un décret d’application de l’article L120-1 il commettrait une faute et qu’en tout cas il serait très facile devant le conseil d’état d’exiger l’annulation d’un refus si il y en avait un de prendre un décret d’application, je pense qu’un décret sera pris certainement. Cela dit en tout cas en ce qui concerne le point de savoir si on peut invoquer cet article L120-1 même en l’absence de décret, je crois que la réponse est oui, on peut l’invoquer heureusement de la même manière qu’on peut invoquer l’article 7, enfin justement il y a des débats mais l’article 7, de la charte même sans loi de mise en œuvre, on a un peu le même genre de mode de raisonnement parce que faute de quoi ça consisterai à dire que l’article L120-1 n’est même pas entré en vigueur, hors se serait quand même très sévère donc même si un décret est souhaitable même s’il doit être pris je crois que première temps de l’examen du moyen par le juge, l’article L120-1 est invocable autrement dit le moyen est opérant sinon on répondrait en disant le moyen n’est pas opérant. Deuxième temps, de la réponse alors on se demanderai est-ce que le moyen est fondé c'est-à-dire est-ce que l’article L120-1 a bien été respecté en l’espèce, alors là il y a beaucoup de questions qui se posent surtout faute de décret d’application il y a beaucoup d’incertitude surtout ce qui a été évoqué, le champs de l’article L120-1, qu’est-ce que c’est qu’une décision ayant une incidence significative et directe alors c’ est le genre de questions effectivement auxquelles la jurisprudence répondrait, répondra sans doute d’ailleurs dans les années à venir, peu à peu on pourrait évoquer chacun des stades, la régularité de la procédure, j’avais noté sur quel site internet, les questions de preuve de la publication, le moment de la consultation, avant ou après les autres consultations comme celle du conseil supérieur des installations classées, du conseil d’état, enfin on peut imaginer toutes sortes de questions qui seraient invoquées. Alors simplement ensuite même si on avait méconnu une de ses obligations, interviendrait la jurisprudence sur les vis substantielles. Pour que le décret réglementaire soit annulé par le juge encore faudrait-il que ce vis soit substantiel et la il y a toute une jurisprudence du conseil d’état sur les vis de procédures qui consiste à ne tirer pour conséquence l’annulation d’un acte que si la formalité a été substantielle, alors qu’est-ce que ça veut dire une formalité substantielle bon il y a une jurisprudence un peu kaléidoscopique casuiste sur ce sujet la mais en gros ça veut dire une irrégularité qui aurait eu une influence sur, soit la bonne information du publique, soit la décision de l’administration elle-même, il faut qu’il y ai eu une influence, si ça n’a pas eu d’influence à ce moment la et si ça n’est même pas allégué toute une série d’ arrêts dont on pourrait citer la dessus, il n’y a pas d’annulation, c’est à dire qu’il y a bien une irrégularité mais elle n’entraine pas l’annulation de l’acte. Par exemple, si on avait effectivement publié seulement pendant 14 jours, voila un bon exemple. Si dans les faits, on montrait qu’en réalité ça n’a pas eu d’incidence que le public a quand même pu produire des observations etc… ça ne serait pas considéré comme étant substantiel. Voilà pour la première catégorie de moyen, un moyen tiré de la méconnaissance directe de l’article L120-1 mais alors il y aurait une deuxième catégorie de moyen qui consisterai à dire devant le juge, écoutez on a bien respecté l’article L120-1 mais ça ne suffit pas parce que cet article L120-1, lui-même est contraire soit à la constitution soit à la convention Darrus ça se 261 sont les moyens par voix d’exception. Alors d’abord contraire a la constitution à l’art 7 de la charte alors ici je laisse a ceux qui le souhaite le soin de préparer une QPC contre l’article L120-1 qu’on pourrait d’ailleurs déjà imaginer dès le stade d’un recours contre le décret d’application de l’article L120-1 mais qui pourrait être soulevé plus tard et la c’est vrai qu’on pourrait s’interroger sur beaucoup de chose sur l’article L120-1 et le L120-2, mais bon je ne donnerai pas mon point de vue, c’est mon devoir de réserve mais c est vrai qu’ on peut s’ interroger sur la procédure alternative, la simple consultation d’un organisme, est-ce que ça suffit, il y a un arrêt à mes conclusions « réseau sortir du nucléaire » ou on a annulé une décision de démantèlement d’une centrale nucléaire parce qu’on s’était borné à consulter un organisme consultatif et l’administration nous dit que c’est pareil que c’est comme si on avait consulté le public parce que dans cet organisme qui a été un observatoire on a aussi des associations des élus locaux et on annulait en disant non il faut consulter le public donc on peut s’interroger la dessus ,on peut s’interroger sur les lacunes et les insuffisances de ce texte parce que c’est vrai est-ce qu’un décret d’application pourra lui-même compléter la loi pour dire par exemple qu’il faut un temps absolument indispensable de prise en considération. Estce que le décret pourra le faire ou est-ce qu’on ne va pas dire que c’est de la compétence du législateur auquel cas il faudrait une nouvelle loi. Donc voila on pourrait dire que c’est tenta gé d’incompétences négatives, on pourrait aussi s’interroger sur les restrictions du champ de l’article 7, alors c’est sur que l’article 7 donne aux législateurs le pouvoir de fixer des limites. Est-ce qu’il peut aller jusqu'à exclure certaines décisions du champs d’application et en particulier le L120-2 qui comporte de véritables dispenses de participation du public, bon on pourrait s’interroger peut-être que dans les mots « conformément à » on peut trouver des éléments de solution de réponse parce que si on a une interprétation très restrictive ça permettrai quand même de dire que se sont des cas très particuliers dans lesquels en réalité la première consultation a déjà porté sur la même question que celle qui est dans la deuxième et à ce moment là, on peut s’en dispenser, voila donc éventuellement une QPC, alors la, mais ça serait trop long je n’en parle pas, mais je le mentionne simplement pour mémoire, l’idée que même avec la présence de cet article L120-1 on peut se demander si en dehors de toute QPC, on ne pourrait pas quand même invoquer la violation de l’article 7 par une décision administrative et alors là il faudrait distinguer d’ailleurs les deux cas ou bien dans l’hypothèse on est quand même dans le champ de l’article L120-1, exemple un projet de règlement extrêmement compliqué mais pour lequel l’administration se serait bornée à faire une procédure qui n’aurait duré que 15 jours, j’ai respecté l’article, est-ce qu’ un requérant ne pourrait pas malgré tout venir dire « oui mais pour respecter l’article 7 de la charte vous auriez du allez encore plus loin ? C’est insuffisant le délai de 15 jours au regard de l’article 7, ça c’est l’hypothèse ou on est dans le champ et puis il y a toute l’hypothèse ou ne serait pas dans le champ et la est ce qu’on peut ou non invoquer la charte de l’environnement c’est un sujet complexe et il y a des jurisprudences contradictoires donc je ne m’étendrai pas. Alors après il y a le sujet «deuxième type de moyen » donc d’une part au regard de la charte, « deuxième type de moyen » au regard de la convention Darrus, est-ce qu’on pourrait critiquer l’article L120-1 au regard de la convention Darrus en l’état de jurisprudence, non, parce qu’il est considéré comme n’étant pas d’effet direct, je suis tout a fait d’accord avec ce qu’a dit Julien Vetaille et avec ce qu’avait dit avant lui Roni Abraham dans ses conclusions sur un arrêt gis ti de 1997, qui fait la théorie de l’effet direct et lui proposait mais il n’a pas été suivi. Il proposait de distinguer pour l’effet direct entre les décisions individuelles et les actes réglementaires, en disant ok « quand une convention est rédigée de manière très générale on ne peut pas l’invoquer directement contre une décision individuelle, il n’y a pas d’invocabilité de substitution en revanche on peut quand même l’invoquer contre un acte réglementaire, il y a une invocabilité d’exclusion. 262 Voila le type de moyen qu’on pourrait invoquer on voit que le juge va avoir encore beaucoup de « pain sur la planche », je finirais simplement en disant que je crois qu’il faut être ambitieux mais réaliste, alors ce que je veux dire par la c’est qu’il faut être ambitieux sur cette procédure de participation du public et je suis tout à fait d’accord avec tout ce qui a été dit sur les insuffisances de ce qui est envisagé aujourd’hui, on doit aller beaucoup plus loin aujourd’hui dans notre démocratie et à l’ instar de toutes les démocraties occidentales ailleurs il y a encore beaucoup de progrès à faire, simplement il faudra trouver un équilibre, il faudra quand même être réaliste parce que la procédure, la participation du public c’est pas toujours la panacée, ça entraine des risques juridiques, et les sociologues mais la c’est la transition avec cet après-midi nous le dirons moi j’avais été frappé dans le cycle environnement du conseil d’état je n’en parle pas vous trouverez sur le site qui est très intéressant, des informations sur le cite internet du conseil d’état mais on a ouvert notre cycle avec une intervention notamment de Dominique Chenapeur, qui a donné donc le regard du sociologue et qui de manière, d’ailleurs un peu surprenante ,moi je ne m’attendais pas à ça, qui nous a mis en garde en disant attention à la participation du public il ne faut pas être trop enthousiaste parce qu’il y aussi des biais, il y a aussi des défauts, tout le monde ne participe pas, il ya ceux qui ne peuvent pas parler, ceux qui ne savent pas donc attention ça met de côté quand même des gens et au regard du principe d’égalité notamment voila il faut quand même être prudent, voila ce que je voulais dire . 263 • Table ronde Note : Retranscription par écrit de la présentation orale sans aucune modification. Michel PRIEUR : L’objet de cette table ronde est de faire émerger ou de permettre d’exprimer les points de vue de plusieurs acteurs qui vont être amenés à appliquer ces nouvelles dispositions : les ONG, les entreprises, les collectivités locales, l’administration elle-même. De voir un peu les réactions de ces groupes représentatifs de certains secteurs, institutionnels ou d’opinion. Est entendu évidemment que les personnes qui ont bien voulu accepter de venir cet après-midi parlent, non pas au nom des intérêts qu’ils vont exposer, mais par leur nom personnel. Nous avons Antoine GATET, directeur de sources et rivières du Limousin, membre du Directoire Réseau Juridique FNE, ancien étudiant diplômé du droit de l’environnement de l’Université de Limoges. Robert SAVY, qui est, il faut le redire, doyen honoraire de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Limoges, ancien président de la Région Limousin, Conseiller d’Etat honoraire, ancien Député. Pascale KROMAREK qui préside le comité droit de l’environnement du MEDEF donc qui va parler au nom des milieux industriels et Jean-Claude HELIN qui représente le public et les fonctionnaires, Professeur émérite à l’Université de Nantes. Alors je vais vous soumettre un certain nombre de questions et je vous donnerais la parole pour ceux qui auront quelque chose à dire sur ces questions. On va commencer par quelque chose sur lesquelles je ne voudrais pas qu’on insiste trop longtemps, mais qui est un peu une rétrospective, qui est la question, comment ça se passait avant 2010 ? Comment les groupes d’intérêts que vous représentez participaient de façon officieuse à l’élaboration des textes règlementaires avant que désormais soit organisée cette participation officielle ?. Antoine GATET : Ca se passait et ça se passe puisque ça se passe encore un peu toujours comme ça à mon avis. Donc deux points particuliers, à la fois une participation un peu informelle avec le Ministère dans le cadre de sollicitation directe, à la fois dans le cadre de participation plus formalisée dans le cadre des organes consultatifs dans lesquels, on l’a dit ce matin, il y a beaucoup d’organes consultatifs dans tous les domaines de l’environnement. On peut citer le comité national de l’eau ou le conseil supérieur des installations classiques qui s’appelle maintenant le Comité Scientifique de la Prévention des Risques Technologiques, donc un certain nombre de, à la fois institutionnalisés ou non, qui nous permettent d’apporter des éléments et d’apporter des propositions. Alors la question c’est pourquoi et comment. Pourquoi, alors historiquement, peut-être un peu pour, par rapport à certaines compétences juridiques qui se sont développées au niveau des FNE en particulier, souvent historiquement pour venir soutenir l’activité de l’ancien Ministère de l’Ecologie qui était parfois un peu seul dans sa politique environnementale. Eventuellement aussi peut être pour prévenir le risque de contentieux contre ces décisions là. Et comment, en termes de méthode, on va quand même développer une méthode de participation aux actes règlementaires, notamment au décret avec un peu sur la forme de la participation au niveau des lois et des amendements législatifs qu’on peut mettre en place donc avec des propositions d’amendements, des critiques, des choses comme ça quoi. Michel PRIEUR : Oui mais alors les propositions d’amendement législatif, ça s’est toujours fait, c’était facile parce qu’il y avait des propositions d’amendements règlementaires. Antoine GATET : Oui, oui, oui. C'est-à-dire que quand le Ministère, sur des projets de décret mais aussi plus récemment on l’a même sollicité sur des projets de circulaire puisqu’il a fait annuler éventuellement des circulaires donc… Par exemple, dernièrement la circulaire sur la mise en place des chemins d’aménagement de gestion des eaux sur laquelle on a fait 264 largement évoluer le projet de circulaire. Et en fait ça marche effectivement comme les amendements législatifs donc on essaye, par article, de motiver une proposition au Ministre de l’Education et de rédiger la proposition de modification en essayant et en attendant, alors on le verra, on en discutera peut-être tout à l’heure, en attendant du Ministère une position officielle. Pourquoi est-ce que cette proposition est prise en compte ? Et pourquoi éventuellement elle ne l’est pas avec les justifications, pour qu’après on partage et après c’est sa responsabilité mais au moins on a une transparence et un éclaircissement sur ces points là. Michel PRIEUR : Alors Robert SAVY, est-ce que les collectivités locales avant 2010 s’intéressaient à l’élaboration des textes règlementaires ? Robert SAVY : Dans mon expérience, il me semble qu’il y avait deux manières pour les collectivités territoriales de participer, sous des formes très, très diverses, à l’élaboration des textes règlementaires. Tout d’abord, il y a, parfois, une consultation des associations prévue, on va proposer un projet de décret à la suggestion des maires de France ou à la suggestion des départements ou des régions. Il faut quand même bien voir tout ce que cela peut avoir d’artificiel parce que, par rapport au contenu du projet de décret, les diverses collectivités territoriales sont dans des situations très différentes et on ne peut pas imaginer qu’elles puissent avoir des positions communes, il faudrait des situations très exceptionnelles. Alors ça sert à quoi ? Et bien c’est un lieu où s’exerce ce que l’on peut appeler le corporatisme institutionnel. C'est-à-dire que l’association des maires va veiller à ce qu’on a bien donné aux maires dans les procédures toute la place qui légitimement leur revient, que les régions veilleront à ce que les départements n’aient pas le monopole de la consultation et réciproquement. Mais je crois qu’on est relativement loin de l’idée de participation du public. Alors l’autre forme, c’est la présence d’élus territoriaux dans l’infinité de comités de consultation qui existe sur le plan national et qui ont à examiner des projets de décret. Et alors là, quand le représentant de la collectivité est là, ce qui n’est pas toujours le cas, généralement il a une très grande liberté d’intervention et je ne crois pas qu’on puisse considérer qu’il y a là une véritable consultation institutionnalisée d’un échelon territorial. Donc je suis relativement sceptique, ce qui ne veut pas dire que les élus territoriaux, lorsqu’ils sont confrontés à la gestion de leur collectivité, ne rencontrent pas la participation du public, mais ce n’est pas autour de textes règlementaires, c’est autour de problèmes concrets sur lesquels j’aurais peut-être l’occasion de revenir tout à l’heure. Michel PRIEUR : Pascale KROMAREK, les entreprises n’ont pas attendu 2010 pour faire du lobbying auprès du ministère de l’environnement. Pascale KROMAREK : Je ferais mienne la réponse d’Antoine GATET, qui n’a pas parlé de lobbying mais c’est exactement, en fait, la même façon de procéder. Alors, c’est vrai que les artères économiques n’ont pas attendu des textes spécifiques pour commencer à approcher les pouvoirs publics, mais surtout les pouvoirs publics également les ont approchées. Alors le MEDEF n’est pas seulement concerné par les questions d’environnement évidemment, il est concerné par toutes les questions de droit social, de droit commercial, de droit fiscal etc. Et désormais en environnement de la même façon. Et comme disait Antoine GATET, il y a une concertation et une participation institutionnelle prévue par les textes. En environnement, c‘est comme il a été rappelé, la participation entre autre au Conseil National de l’Eau, entre autre au CSPRT en matière industrielle. Mais dans les domaines du droit social, du droit commercial, fiscal et financier du droit de la consommation désormais également, la participation se fait dans des quantités d’organismes en fonction des textes qui la prévoie. Et puis, c’est vrai, il y a une participation beaucoup moins formelle, pratiquement tous les 265 projets de textes législatifs règlementaires et non règlementaires. Je confirme aussi ce qu’a dit Antoine sur la consultation sur les circulaires sont transmis au MEDEF ainsi qu’à une, deux, trois autres associations d’acteurs économiques qui ensuite se chargent de diffuser sur leur fédération membre. Et là en effet, il y a tout un système également de consultations internes à ces fédérations, c’est un peu ce qu’avait rappelé Antoine aussi, qui permet, dans les délais très rapides imposés par le Ministère de l’Environnement, d’essayer d’avoir une réaction venant de ceux qui seront directement concernés. Le MEDEF tout seul a des permanents mais qui ne connaissent pas le fond des questions, ce sont ceux qui vont devoir appliquer les règlementations, évidemment, à qui l’on transmet les projets de règles et qui se débrouillent, je ne peux pas dire autrement, pour rapidement donner les positions. Donc, institutionnellement, il n’y a aucun doute et de façon non officielle pratiquement dans tous les domaines environnementaux aujourd’hui. La protection de la nature c’est vrai, là on est quand même très peu consultés directement au MEDEF sur les projets de décrets et d’arrêtés. Par contre en étude d’impact, enquête publique etc., oui on est consultés. Mais le Grenelle a permis une éclosion de ces procédures et le MEDEF a participé en fonction d’organisation interne et de gouvernance interne sur lesquelles on pourra revenir, le MEDEF a participé extrêmement activement à au moins un tiers des comités opérationnels, des commissions crées pour élaborer les propositions Grenelle. Michel PRIEUR : Jean-Claude. Jean-Claude HELIN : Oui moi je suis tenté de demander un joker sur le point de savoir quelle est la position des administrations et notamment des administrations centrales avant la réforme. Seulement là, je pourrais m’autoriser à en parler avant la réforme mais pas à ma position institutionnelle. Je voudrais simplement réagir un peu en universitaire avec l’expérience qui a été la mienne sur le terrain pour dire deux choses simplement. Il n’y a pas de position de l’administration, il n’y a pas plus d’administration avec un choral de public et en définitive, il y a une espèce d’atomisation de l’administration avec des intérêts divers et parfois même complètement contradictoires. Et cette contradiction elle traverse non seulement les administrations, on va dire dans leur dimension institutionnelle mais même une administration elle-même. Je me souviens des débats interminables au sein du Ministère de l’Environnement sur l’élaboration de la charte de la concertation, où d’un côté il y avait le direction de la protection de la nature qui poussait effectivement à l’élaboration de cette charte qui développait le mécanisme de concertation d’une façon intelligente et puis ceux qui représentaient effectivement les installations classiques qui ne voulaient absolument pas de ce type de dispositif. Et là, c’était même à l’intérieur d’une seule et même administration que se développait la contradiction. Alors ne parlons pas des positions divergentes entre administrations qui n’ont effectivement pas grand-chose à voir. La deuxième observation que j’ai été amené à faire était que les administrations, et je rebondis un petit peu sur une des observations qui a été faite à cette tribune, sont de plus en plus préoccupées, lorsqu’elles y abordent des textes, du risque contentieux. Mais avec au fond, une position un peu particulière, on n’échappe pas au risque contentieux, c'est-à-dire à l’exercice du recours. Qu’on le veuille ou non, il peut y avoir des recours et la conception qui prévaut dans notre système juridique qui reste l’héritier d’un modèle autoritaire, c’est que il y a une administration qui décide, alors de façon plus ou moins complexe, on va en parler cette aprèsmidi, et si on n’est pas content, on fait le recours. Donc on n’échappe pas au recours parce que le recours traditionnellement est très ouvert et depuis le 19ème siècle devant le Juge administratif. En revanche, vers quoi on essaie de s’orienter, c’est la protection du risque contentieux au fond, c'est-à-dire ne pas perdre le recours et c’est d’autant plus important que quand les processus administratifs sont très longs et je pense notamment à l’élaboration de 266 documents de l’urbanisme. Je pense au SCOTT par exemple, il faut quatre ans pour élaborer un SCOTT. Lorsque sur une question simplement procédurale, le document est annulé, ça veut dire qu’il faut repartir pour quatre ans et donc on a un vrai problème aujourd’hui, on va sans doute en parler, du rapport entre la procéduralisation, l’efficacité de l’action administrative et la question du recours. Et on voit bien que d’une façon, moi j’ai été très frappé par ça, la jurisprudence du Conseil d’Etat, notamment en matière d’urbanisme où le problème des actes qui sont longs a élaborer sur des procédures complexes, tente de neutraliser les effets du recours, alors par toute une série de techniques qu’on connaît bien, là en tant que juriste. Et c’est une mauvaise réponse me semble-t-il à une bonne question. Voilà. Michel PRIEUR : Alors tu évoquais la charte de la qualité de la règlementation. C’est l’occasion pour mentionner cette circulaire du premier ministre RAFFARIN du 30 septembre 2003 sur justement la qualité de la règlementation. Et dans cette circulaire de 2003, il était dit expressément que les ministères doivent associer les administrés à l’élaboration de la règlementation et c’était pas que l’environnement, c’était pour tous les ministères, donc en 2003, une directive donnée par cette circulaire dans tous les Ministères qui a abouti à l’adoption en 2004 dans chaque Ministère je pense, mais en tous les cas dans le Ministère de l’Environnement de la charte de la qualité de la règlementation au sein du Ministère de l’Environnement qui date du 15 novembre 2004. Et dans cette charte de la qualité de la règlementation, il est fait état effectivement là aussi de la participation, de la consultation la plus large possible à l’élaboration du processus décisionnel etc et aussi, et ça fera plaisir à nos étudiants la nécessité pour le Ministère de l’Environnement de renforcer le rôle des juristes dans la production normative. Alors donc il y a des débouchées là qui sont ouverts depuis longtemps et qui vont encore être ouverts, je voudrais maintenant vous interpeller sur, avant de voir les modalités de la participation sur la question de la finalité de la participation pourquoi ca a été évoqué un peu et j aimerais avoir votre réaction sur, alors par rapport à la réforme et tel qu’on peut supposer qu’elle servira a quelque chose. L’intérêt de la réforme estil d’aboutir à une meilleure décision de satisfaire à l’exigence de participation du public, de mettre en lumière la diversité des intérêts contradictoires ou comme on l’a évoqué tout à l’heure de légitimer la décision publique, donc c’est en réalité toutes les hypothèses qui concernent la finalité même de la participation que je voudrais que vous puissiez commenter. Antoine. Antoine GATET : Moi il y a un truc qui me gêne par rapport à l’article 244, je préfèrerais qu’on parle qu’on parle de l’article L120-1 et L120-2 du code de l’environnement parce que pour moi cette évolution si s’en est une, n’a rien à voir avec le processus Grenelle puisque comme l’a bien dit le professeur PRIEUR, elle était pas dans le cadre des discussions et des tables rondes. Elle n’a pas fait l’objet d’un compromis par rapport à cette question là et elle a été apportée au dernier moment dans la loi Grenelle 2 donc c’est… Michel PRIEUR : Mais, elle était déjà dans une circulaire de 2003. Antoine GATET : Oui, mais que ça soit la loi Grenelle 2 qui l’ai porté, très bien, ça aurait pu être à mon avis n’importe quelle autre loi sur le coup pour faire en sorte que l’Etat soit enfin en conformité avec la charte de l’environnement à l’article 7 de la charte de l’environnement. Pour nous la principale finalité c’est celle-là. Par contre, le risque éventuellement que moi en tout cas j’y vois, qui est lié d’ailleurs au Grenelle de l’environnement, c’est la question du lien entre concertation et compromis. Parce que de plus en plus, on essaye de nous faire comprendre que la participation implique le compromis sur une question et le compromis sur une question emporte le fait de ne pas s’opposer et de ne pas venir contrecarrer, par un 267 contentieux en particulier, la décision qui a été mise en place collectivement. Et sur cette dérive, un peu, de la participation, qu’on peut entrevoir dans le cadre de ces procédures là, moi je veux bien qu’on me dise ça, mais à une seule et unique condition, c’est que les garanties procédurales du moment de la participation, qui sont à mon avis les deux principales problématiques, le moment de la consultation et la prise en compte effective de la consultation, qu’on ait des garanties procédurales pour faire en sorte que ces deux points là soient vraiment pris en compte. Et si ces points là sont pris en compte, éventuellement je veux bien avancer vers la question des compromis, mais qu’on la présente de plus en plus comme ça, c’est quelque chose qui m’embête. Donc l’article L120-1 du code de l’environnement c’est très bien, enfin de toute façon c’est une nécessité, il faut qu’on y arrive. Et on revient sur ce qu’on disait ce matin, sans garantie procédurale, qu’elle soit législative ou règlementaire, à mon avis on n’avancera pas beaucoup plus que ce qu’on fait aujourd’hui. Alors on parle de lobbying, en ce moment à France Nature Environnement on ne parle plus de lobbying. C’est d’ailleurs très rigolo, la terminologie, la direction de France Nature Environnement a décidé que maintenant on faisait du plaidoyer. Alors c’est le nouveau terme qui est largement partagé au niveau international. Donc on ne fait plus de lobbying parce que c’est un gros mot, parce que ça emporte la protection de l’intérêt privé pour le coup et de l’intérêt particulier et le mouvement a dit nous on ne soutient pas un intérêt particulier, alors au niveau communautaire on parle de lobbying pourtant malgré le… et du coup on parle de plaidoyer. Donc, si vous voyez le mot plaidoyer à l’avenir ça concerne le lobbying. Et on reviendra éventuellement sur la question procédurale après, si on y arrive après. Michel PRIEUR : Robert SAVY. Les finalités à quoi ça sert ? Robert SAVY : Oui alors moi je n’ai pas suivi les évolutions récentes du vocabulaire, si bien que je parle un peu à la manière d’autrefois. Et il me semble qu’il y a deux mots que je n’ai pas entendus depuis ce matin et dont l’absence moi m’étonne un peu. Je n’ai pas entendu le mot intérêt général et je n’ai pas entendu l’expression choix politique. Et il me semble quand même que tout cela ne devrait pas être indifférent à notre propos. Alors, à quoi peut servir ce qu’on appelle la participation du public ? A mon sens elle doit complètement respecter la liberté de choix politique final de l’autorité compétente. Mais là c’est le risque qu’on prend quand on fait venir un élu politique à la tribune, il aura du mal à sortir du schéma de la démocratie représentative et de ses sanctions. Alors il me semble que on est dans le stade de la préparation de la décision et à ce moment là, c’est vrai qu’il faut que l’autorité qui décide soit la mieux informée possible des conséquences de sa décision. D’où l’intérêt de la consultation, l’intérêt de l’expression spontanée des positions. Mais il me semble qu’il va falloir qu’à un moment donné, l’autorité compétente fasse le tri entre toute une série d’intérêts parfaitement légitimes mais qui sont différents. Il y a des intérêts personnels, donc il est bien naturel qu’ils soient défendus, il y a des intérêts collectifs et puis il y a l’intérêt général. Et je crois que la phase de participation du public, ça doit permettre de mettre sur la table tous les intérêts personnels et tous les intérêts collectifs qui risquent d’être affectés par la décision pour que, après, l’autorité compétente puisse, elle, faire son travail. Au nom, non pas d’un intérêt général abstrait et universel, parce que c’est une décision politique mais au nom de sa conception de l’intérêt général. Alors voilà le schéma que j’imagine, parce que je suis bien obligé de l’imaginer. Michel PRIEUR : Pascale. Pascale KROMAREK : Pour rebondir sur ce que vous venez de dire, Monsieur, je me suis demandé si l’espèce de timidité que nous constatons dans la rédaction de l’article 244 ne 268 serait pas due au fait que l’état se réserve le droit de décider. Si vous suivez un peu les débats en ce moment dans le cadre du Grenelle, on entend ici et là quand même, des propos qui sont un peu étonnants pour certains d’entre nous qui sommes habitués aux conceptions très traditionnelles. Une Secrétaire d’Etat au Ministère de l’Environnement avait déclaré que oui, elle espérait qu’on arriverait à une décision à cinq. Visiblement ça n’est pas ce qui inspire la rédaction du 244 bon mais j’en reste là, c’est au bénéfice du doute. L’intérêt de la réforme, bon oui sûrement c’est de permettre la participation du public, oui conformément à la charte, conformément à la convention de ARUS. Mais les opérateurs économiques y voient quand même encore plus de possibilité. D’abord l’intérêt d’une meilleure règlementation, oui. Si il est possible de faire valoir des critiques ou des suggestions par rapport à des interrogations sur la cohérence interne entre des dispositions du même texte, on commence par ça, très souvent on n’a pas de cohérence interne. S’il est possible de faire valoir des observations sur le risque d’incohérences entre une règlementation qui va venir et celle qui existe déjà, et dieu sait qu’il y a des incohérences aujourd’hui, c’est déjà un gage d’une meilleure règlementation et d’une meilleure lisibilité. S’il est possible de faire sortir des scories, j’ai là un exemple extraordinaire, une circulaire qui dans la mouvance de la loi de juillet 2003 sur les risques technologiques, circulaire qui vient à l’appui de tous les textes règlementaires qui concernent les PPRT, la façon de faire des études de danger, de définir les zones de risque etc. Une circulaire contient un glossaire qui dit textuellement que lorsque la loi ou le décret parle de risque, il faut comprendre danger, que lorsqu’il est question de danger, il faut comprendre aléa etc. C’est effectivement un exemple absolument utopique mais il y en a d’autres qui sont moins révélateurs mais bon là, évidemment, tous ceux qui étaient concernés, et pas seulement les juristes quand on a vu ça mais, quelques opérateurs économiques, pas tous quand même, quelques ingénieurs de haut vol ont dit : « Mais qu’est ce que ça veut dire ? ». Bon là, je dois dire qu’effectivement il en va de la meilleure lisibilité, éviter un peu le jargon technique, nous le savons tous, nos règlementation environnementales, même dans des décrets, sont parfois déjà très techniques et déjà très sophistiqués et avec un certain jargon qui se développe au hasard des arrêtés et qui éclos complètement dans les circulaires et guides ministériels. Ca ne facilite pas toujours effectivement quand même la compréhension. Alors nous ne savons pas si le public participera sur l’élaboration de circulaires, qui dans la théorie générale quand même du droit, d’après ce que j’ai appris, n’ont pas de valeur règlementaire ni législatives. Or de plus en plus, nous sommes en présence quand même de circulaires qui contiennent des dispositions qui clairement deviennent au moins règlementaires. J’ai un exemple dans la circulaire de 2005 en matière de pollution des sols, 2007 pardon, février 2007, c’est assez révélateur de ce point de vue là. Donc une meilleure lisibilité, une meilleure cohérence et à ce moment là, en effet, on arrivera à mieux s’interroger sur la possibilité d’adapter soi-même, de s’adapter au texte et donc de mieux s’interroger sur les possibilités que les opérateurs économiques auront de les mettre en application. On pourra essayer d’anticiper l’application de façon concrète et donc de façon pratique et intelligente en réalité. Et en plus effectivement, on se permettra une traçabilité des opinions. Si il y a réellement observation, si ces observations doivent un peu servir à quelque chose, espérons que le décret le permettra, à ce moment là il y aura nécessairement une trace quelque part de ces observations. Et les modes actuels de conservation des données permettraient de les conserver. Et on pourrait au fur et à mesure de la mise en application d’une règle, vérifier si les attentes exprimées au moment des observations sont vérifiées et si les critiques sont vérifiées. Et on permettrait comme ça une certaine adaptabilité avec la possibilité de modifier en les améliorant les règlementations. Au lieu de vouloir faire une règlementation pour l’éternité, ce qu’on espère toujours, c’est compréhensible de la part de celui qui rédige et de ceux qui adoptent les règles, mais pour ceux qui les appliquent, ça n’est pas comme ça donc il faut commencer à essayer d’avoir cette vision d’adaptation régulière mais cela passe par la nécessité d’évaluer, en effet, la façon dont 269 l’arrêt est appliqué et d’évaluer son efficacité, ce sont deux choses différentes. Alors, c’est l’espoir, que effectivement, nous mettons dans cet article 244, en effet, une réelle amélioration de la législation. La prise en compte des intérêts contradictoires, certes, mais en soi ça n’est pas très intéressant, excusez-moi. Mais alors par contre ce qui est intéressant, c’est que cela obligerait à ce que ces intérêts s’expriment de façon claire pour être compris, ça n’est pas toujours le cas non plus dans des participations institutionnelles, donc clarté et clarification des positions des uns et des autres, et ensuite à partir de cela effectivement, on peut essayer de concilier et rapprocher des points de vues. Alors Antoine parlait de compromis, le vocabulaire officiel, je crois, est consensus quand même, mais nous sommes bien d’accord que de temps à autre, la frontière n’est pas tout à fait claire entre les deux. Mais au moins, on peut essayer de concilier et réconcilier des points de vue et si on n’y arrive pas, l’intérêt de l’exercice est d’abord d’avoir clairement des positions exprimées et d’exprimer des enjeux différents. D’abord comprendre en quoi les uns et les autres n’ont pas la même position par rapport à un texte, c’est déjà quelque chose. Jean-Claude HELIN : A la question difficile qui est posée, je voudrais faire une fausse réponse et en trois temps. La première, c’est que sur la finalité de la loi, on ne la connaît pas. On a un objet juridique le 244, on sait pas d’où il vient, personne je crois encore ne puis dire d’où il vient. On sait simplement qu’il se situe dans un courant qui est favorable à son introduction dans l’ordonnancement juridique mais finalement on en sait pas plus et ce qu’il va donner, c’est ce que les acteurs vont en faire pour l’avenir. Donc sur ce que, quel était l’objectif poursuivi, personnellement, je n’en sais rien, je n’en sais rien. Ce que peut-être on peut dire c’est que, on a beaucoup réfléchi depuis un certains nombres d’années à la raison pour laquelle on met en place des processus participatifs, alors l’amélioration, effectivement, de la qualité des textes, la recherche d’un consensus, ou d’un compromis, ce que je puis dire c’est que tout cela, c’est éventuel. C'est-à-dire que l’amélioration de la qualité des textes, pourquoi pas mais c’est pas certain, on peut se retrouver effectivement avec des textes d’une très grande complexité, précisément à travers de ces processus participatifs. Deuxième chose, recherche d’un consensus, le consensus c’est le résultat éventuel recherché si on arrive à un consensus, c’est merveilleux. Si on arrivait à un compromis, c’est déjà un peu moins bien mais quelques fois, il n’est pas possible de trouver ni un consensus ni un compromis dans ces dispositifs, il faut bien effectivement que quelqu’un décide et donc la recherche d’un consensus c’est encore une fois un objet souhaité mais éventuel. La deuxième série d’observations que je voulais faire, c’est que finalement, elle m’était suggérée par l’intervention de Sandrine et de Cécile, c’est qu’en réalité il y a une attitude qui est très complexe à l’égard de la société civile, aujourd’hui ou en tout cas des citoyens, à l’égard des processus participatifs, c’est cette attitude qui est au fond d’attente, on ne peut récuser, on ne peut pas en soi récuser le principe de la participation et on s’en méfie. Comme si il y avait une espèce de contradiction incomplète, si vous voulez dans la position dans laquelle on se trouve, et je me souviens quand 1968, une partie d’entre vous n’était pas née, les étudiants scandés sur le ton des lampions, participation au piège à cons, alors derrière la brutalité de la formule, il y avait un vrai problème qui était au fond la finalité de la participation. Est-ce que c’est en réalité un moyen de partager le pouvoir, un moyen autre d’exercer le pouvoir ou est-ce que c’est un moyen de capter le pouvoir ? Et cette question là, nous l’avons effectivement en permanence sur les bras. Donc derrière cette formule un peu brutale, il y a cette question, je crois enfin c’est pas les juristes qui peuvent y répondre mais je pense que du point de vue de la sociologie et de la science politique, c’est cette éternelle question de la position du public par rapport à la question du pouvoir et de son exercice. Et puis la dernière observation, et c’est l’intervention de Robert SAVY qui m’y fait penser, c’est qu’au fond, en toute hypothèse, quelque soit la finalité recherchée ou éventuelle, on se trouve devant un nouveau 270 mode de construction de l’intérêt général, et je crois que c’est une nouvelle façon de construire un intérêt général avec deux préoccupations qui me paraissent, effectivement, intéressantes peut-être à observer mais plus du point de vue de la science politique que de la sociologie que point de vue du droit, c'est-à-dire qu’on est docté dans un vieux modèle où le droit de la consultation dans sa forme néo-corporatisme faisait que la participation était associalement institutionnelle via la consultation qui se faisait avec une représentation organisée. On se trouve maintenant devant des mécanismes beaucoup plus complexes où on fait appel à des individus atomisés, participation du public, on ne sait pas ce que c’est le public, on en a parlé ce matin, mais il y a une espèce de construction de l’intérêt général où les intérêts privés participent officiellement à la construction de cet intérêt général sous des formes extrêmement diverses alors organisées par les porteurs d’intérêts, ce que évoquait ce matin Julien, il y a des institutions porteuses d’intérêts. Et la question est de savoir, au fond, qui va porter les intérêts des citoyens isolés dans ce cadre là ? Voyez, qui et comment ? Et on ne sait pas résoudre cette question, mais il me semble que ce qui change un peu, parce que ce néo-corporatisme, cette association des intérêts, c’est vraiment une vieille question et depuis, on va dire depuis le début du XXe siècle, le droit de la consultation qui s’est développé dans les années 30, montre effectivement qu’il y a déjà ces mécanismes de participation. Donc de mon point de vue, on est un peu dans la continuité de ce mouvement avec une inflexion, sauf que cette fois-ci, c’est des intérêts organisés et inorganisés et que la question de la pesée des intérêts se fait encore plus présente aujourd’hui qu’elle ne l’était autrefois parce que la formulation en définitive de l’expression de ces intérêts n’est pas évidente, on ne sait pas formaliser la position du public, parce qu’il n’y a pas de public. Et nous, juristes qui sommes attentifs à cela, ben on peut pas le faire. On sait formaliser la position d’une institution, le MEDEF a une position, même si il y a à l’intérieur du MEDEF des positions divergentes, la position de la fédération nationale de l’environnement, elle est, et finalement, le résultat de toute une série de discussion, elle est formalisée. Mais la position du public, on ne sait pas ce que c’est, donc ça nous pose des problèmes tout à fait intéressants mais qui en même temps montrent que derrière la question de l’intérêt général où on a vécu pendant très longtemps dans le droit administratif avec cette idée que l’administration définissait seule l’intérêt général, ce qui est faux, elle a jamais défini seule l’intérêt général à partir du moment où on avait mis en place des mécanismes de consultation, elle participait ou ces mécanismes de consultation participaient à cette construction. Mais cette fois-ci, la question est de savoir si, comme dans les administrations Américaines, l’administration est un peu en dehors et se borne à être l’arbitrage des intérêts collectifs ou si son propre intérêt est mis en balance avec d’autres intérêts, alors a-t-elle un intérêt propre, est mis en balance avec d’autres intérêts et comment va se faire la pesée de ces intérêts ? Michel PRIEUR : Alors on peut aborder maintenant les modalités de la participation en deux temps. D’abord, est-ce que vous pensez que les ONG, les entreprises, les élus, les fonctionnaires vont vouloir utiliser l’article L121 et L122 sauf que L122 justement, ça leur est interdit de l’utiliser. Et est-ce que dans vos groupes, il y aura des participants ? Et puis ensuite, on abordera les modalités. Donc d’abord, est-ce que vous pensez qu’il va y avoir une volonté d’utiliser le nouveau système et est-ce qu’il y aura véritablement des volontaires capables de l’utiliser ? Antoine GATET : Alors, sur la capacité à l’utiliser, on utilise déjà la participation dans le cadre en particulier des organes consultatifs et ça rejoint les questions procédurales enfin, on aura envie de l’utiliser si on nous démontre que ça sert à quelque chose. Alors, d’abord, que ça sert à quelque chose et surtout si on nous démontre que on nous appelle et nous demande notre avis à un moment opportun. Donc on a ici les deux conditions qui a mon avis sont 271 essentielles, c’est le moment de la consultation et là je pense qu’on est assez d’accord pour une fois, enfin ça nous arrive d’ailleurs heureusement, avec le MEDEF sur ces points là. On aboutirait à une participation effective et qui ira dans le bon sens si d’abord on discute sur le diagnostic et sur les objectifs du projet qu’on nous soumet. Parce que en matière de décret plus qu’ailleurs, si un acte règlementaire doit intervenir, il doit intervenir pour remplir un objectif particulier qui lui est assigné, par la loi par exemple mais pas forcément. Et il doit aussi, il se base sur un diagnostic qu’il faut commencer par partager et je pense que la première participation qui doit aboutir et qui peut servir à quelque chose, c’est de participer et de discuter ensemble du diagnostic. Et là, trop souvent, on vient nous consulter nous, sur des décrets de façon informelle, maintenant ça sera formalisé éventuellement, sur des projets sur lesquels on n’est pas d’accord sur le diagnostic, que nous dire il faut réformer les délais de retour contentieux en matière des CPE. Pourquoi ? Parce que les agriculteurs sont venus nous voir, ils nous ont qu’il y en avait marre qu’on mette deux ans à avoir une autorisation. Résultat on fait un décret pour réformer les délais de recours contentieux. Alors c’est un très bon exemple cet exemple là parce que, on n’est pas forcément en désaccord sur la nécessité, sur l’intérêt éventuel de réformer les délais de recours, par contre on est en désaccord sur le diagnostic qui a conduit à cette réforme là et si on est en désaccord sur le diagnostic, ça veut dire que le contenu du premier projet ne répondra pas à la bonne question selon nous, et résultat on va avoir une opposition frontale, ce qui s’est passé d’ailleurs, et ça va finir au contentieux éventuellement comme on l’a vu dans d’autres cas aussi. Donc on a ici un problème sur le moment de la consultation et sur son articulation avec les organes consultatifs. Et le deuxième problème qu’on a, donc pourquoi pas, enfin on le fera si on nous dit ça, le deuxième problème c’est la question de la prise en compte de la participation et là aussi on se rejoint, on sait faire parce que certains services du Ministère le font notamment en matière d’installation classée. On sait faire des tableaux de bilan de participation, on sait faire des tableaux sur un projet de texte, que ça soit une loi ou un décret, avec des tableaux sur tel alinéa ou tel article, qu’elle était la proposition du MEDEF, des associations, des syndicats et autre et qu’elle est en face la réponse du ministère. La réponse du Ministère, c’est considérer que c’est légitime, donc je modifie le projet, c’est pas légitime parce que mon projet politique, et là pour le coup on le verra après avec le projet politique, il sera transparent. Le projet politique c’est de ne pas prendre en compte cet aspect là du problème et du coup gérer avec lui la proposition associative et après on sait, et puis nous régulièrement quand on participe avec le Ministère sur des projets de décret, très souvent, si on a reçu ce tableau, il y a plein de points qu’on ne va même pas remettre sur la table parce qu’on aura accepté et on aura compris la motivation de l’état pour évacuer cette proposition, qu’on aura formulé de façon effectivement claire. Et là je rejoints tout à fait ce qui a été dit, ça permet aussi d’avoir une concertation et une participation qui est claire avec effectivement chacun qui apporte ses arguments, qui fait ses propositions de modifications et l’Etat en face qui explique son projet politique en expliquant pourquoi il les prend en compte ou pas. Donc je pense que la clé, la méthode, elle existe et elle est sur ces deux points là. Le moment de la consultation, pour nous c’est le plus en amont possible et le plus en amont possible c’est sur les diagnostics d’abord et sur la prise en compte de la participation avec notamment ces outils que sont les tableaux de préoccupation de chacun. Donc dans ces conditions là bien sûr qu’on va participer mais on ne peut pas aujourd’hui, on ne le fait pas aujourd’hui, systématiquement, parce qu’en ce moment on a les 150 ou 200 décrets de la loi Grenelle 2, qu’on ne sait pas où on va, qu’on nous a pas expliqué dans quelle mesure ça allait arriver, on voit arriver les décrets, on nous dit dans 15 jours il faut que vous nous donniez votre position. Alors des fois, c’est ce qui est arrivé sur le décret enquête publique, il faut nous donner votre position dans 15 jours, nous on fait tout pour donner une position dans 15 jours, on a une réunion au ministère, depuis plus rien. Donc n n’a aucune nouvelle donc on nous a demandé de faire ça dans 15 jours et ça fait depuis fin 272 septembre, plus de nouvelles sur les projets de décret. Donc dans des méthodes comme ça, on a une énergie à porter ailleurs pour le coup, on préfère aller attaquer le décret estuaire pour que, voilà. Robert SAVY : Moi je ne sais pas bien répondre à une question comme celle là. Je crois que du point de vue des collectivités territoriales, le nouveau texte ne changera pas grand-chose. Simplement si on se sert de ce dispositif, il y aura des matériaux d’information qui seront mis à la disposition de tout le monde et ça, ça ne fait pas de mal. Enfin ça ne me paraît pas avoir, pour les collectivités territoriales beaucoup de conséquences. Sur la question des participants, alors là je dois dire que je n’ai pas entendu depuis ce matin d’exemple très significatif de participations nombreuses, enthousiastes et fécondes du public à des projets d’acte règlementaire. Et la question de savoir comment représenter les gens qui gardent le silence est une question qui n’est pas insoluble, elle n’est pas insoluble. Je considère moi que lorsque j’ai été élu, j’ai été élu avec une participation du public si on peut l’appeler comme ça, qui était relativement importante. Alors pardonnez mon plaidoyer pour le système représentatif mais il arrive que un représentant soit aussi élu à la suite d’une participation du public. C’est une contribution probablement inattendue à votre débat mais de temps en temps peut-être faut il rappeler ces choses. Pascale KROMAREK : Si je peux me permettre une petite anecdote. L’histoire des délais de recours, effectivement, et ça personne ne l’avait demandé parmi les participants au Grenelle, c’est un Ministère, c’est un fonctionnaire d’un Ministère qui n’est pas celui de l’environnement, mais qui est Bercy pour ne pas le nommer, qui a eu cette idée, peut-être soufflée par quelqu’un mais qui ne s’est jamais manifesté, qui a dit : « Mais les 4 ans là, c’est quand même très long, qu’est ce que ça veut dire ? » Bon, personne n’a réagit, a dit 4 ans c’est long. Entrepreneur, ça ne nous gêne pas, je ne sais pas ce qu’on répondu les ONG mais sans doute on n’a pas tellement vu non plus ce que ça pouvait signifier et ça a été acté comme une des conclusions à nourrir dans la table ronde. Et on s’est retrouvé avec un échéancier d’actions à mener et il y avait entre autre raccourcissement des délais de recours. On a été confronté à la chose, on a été devant un projet de décret en effet, pas terrible. FNE avait une position absolument logique et je dois dire que juridiquement, personnellement j’étais d’accord avec beaucoup de choses, ça n’était pas soutenable par rapport à ce que ça aurait entraîné comme modification dans l’ensemble des procédures en matière d’installation classée etc, ça a été une petite révolution comme ça juste sur un coup de tête, pardon pour l’expression mais c’est un peu ça. Donc on a trouvé un biais, consensus, compromis mou etc. mais parce qu’en plus il y avait un délai d’application de faire sortir un décret d’application qui était fixé à, je ne sais plus quand, septembre, enfin toutes les conditions étaient réunies pour qu’effectivement la participation ne marche pas bien. Voilà ça c’est pour la petite histoire mais c’est vrai que tout ça, ça joue pour avoir une participation correcte. Si ceux qui sont intéressés ne sont même pas au courant qu’il va y avoir un texte, si on ne leur laisse pas le temps de réagir, ça ne peut pas donner quelque chose de terrible ça c’est vrai. Alors probablement que le MEDEF et les fédérations professionnelles et les acteurs économiques vont vouloir participer, nous sommes des acteurs à part entière de la société civile comme tout le monde dans le public et comme chacun des corps constitué du Grenelle, là les 5 acteurs du Grenelle. Nous sommes également dedans mais comme le dit très bien monsieur Antoine, on participera si on à l’impression que ça sert à quelque chose. Il faudra aussi que la frontière avec les participations institutionnelles soit correctement délimitée, qu’on n’entre pas en concurrence entre une participation 244 et une participation institutionnelle et de toute façon il y aura la participation, enfin probablement, la participation informelle. Alors là, comment ça sera géré ? Nous n’en savons rien donc ça va être un élément quand même assez important. 273 Mais l’un des problèmes pour la participation des acteurs économiques, ça va être de savoir, et là je reviens à ce que disaient nos deux intervenantes du début d’après-midi, est-ce que ça va être les PDG, les directeurs de société plus les directeurs financiers plus le dernier salarié qui vont tous donner un avis ? Ca n’aura pas beaucoup de sens quelque part. La somme, comment avez-vous dit ? La somme des dépositions individuelles risque de ne pas être tout à fait assez efficace donc il faudra que ça soit une expression d’un corps constitué qui sera une fédération mais là, la question devant laquelle nous nous trouvons déjà et les ONG au combien aussi, de savoir qui parle, au nom de qui, comment se forme la position qui peut représenter au mieux les intérêts de chacun des membres qui constituait la fédération donc ce sont déjà des associations qui sont dedans et il y a une fédération par dessus. Ca c’est quelque chose qui va, je faisais allusion tout à l’heure à un problème de gouvernance, c’est quelque chose en effet qui va obliger probablement, à plus de gouvernance si on voit que ça vaut la peine, parce que ça ne servirait à rien de s’engager dans des réflexions et des actions si effectivement la participation ne conduit pas à grand-chose mais si elle devait conduire à quelque chose, il faudra probablement en passer par là. Et ça signifiera aussi qu’à l’intérieur des entreprises même, il faudra dégager une position et je vous assure que pour avoir travaillé chez Total c’est pas évident en matière d’environnement d’avoir une position commune. Parce qu’il y a les spécialistes de l’environnement qui sont des ingénieurs. Il y a des juristes généraliste, il y a des juristes d’environnement, en général on parle à peu près la même langue mais pas toujours quand même. L’urbanisme par exemple, le droit social, le droit fiscal contre environnement ça peut arriver. Il y a ce qui dirigent qui ont les cours de la bourse etc. Donc il faudra avoir de réelles positions concertées. En ce moment ça marche parce que ça reste au niveau des juristes et des ingénieurs environnement, mais si tout d’un coup c’est plus formalisé tout ça, il faudra effectivement que ce soit mieux formalisé aussi dans les entreprises, et ensuite par ricochet comme je disais dans les fédérations. Ca va être, ça ça va être un vrai challenge. Ca serait les conditions. Jean-Claude HELIN : La question posée par Michel est-ce que les acteurs vont vouloir s’emparer de ce mécanisme, je serais tenté de dire d’abord que, est-ce que la question se pose bien dans ces termes là, c'est-à-dire que les porteurs d’intérêt ils ont évidemment intérêt à s’engager. La politique de la chaise vide dans ce domaine si on offre des possibilités de participation, c’est pour le moment la pire des choses. Et donc pour eux ceux qui sont représentants institutionnels d’intérêt, il faut s’engager et la question ne se pose même pas, dans ces termes là. Y’a pas véritablement de choix. Pour le public qu’on dit concerné ou le public d’une façon générale, ça me parait quand même beaucoup plus complexe. Moi j’ai été frappé à travers les quelques études de terrains que j’ai pu faire, de ce que par exemple sur les documents, on va dire d’aménagement, dont la dimension spatiale est considérable, je pense au DTA, je pense au SCOTT, et dont l’horizon temporel est éloigné, 5 à 10 ans. La capacité de mobiliser le public à différencier elle est pratiquement nulle. J’ai vu par exemple organiser leur endoscote, à, c’était tout à fait sympathique, à Lorient, ceci dit ça mobilisait une centaine de personnes à vélo. Je suis pas certain en définitive si vous voulez que ça permettait de sensibiliser l’ensemble de la population, et l’élaboration de la SCOTT. Donc ce qu’on voyait bien sur ces documents, qui sont encore une fois d’un horizon temporel éloigné, une dizaine d’années, d’une dimension spatiale considérable, que là autant la concertation institutionnelle fonctionne bien, autant la participation du public c’est extrêmement difficile à mettre en œuvre. Hors ça coûte cher, et on ne pourra pas évacuer cette question du coût, en raison du résultat de la participation, parce que la valeur ajoutée et si vous voulez la participation du public dans ce cas-là s’avère effectivement faible. La deuxième observation que je voudrais faire c’est que sur ce thème de la participation, les sollicitations à participer dans la vie quotidienne des uns et des autres est innombrable. J’ai dit souvent que finalement ça utiliserait une mi-temps complet d’un retraité. Entre la participation à la vie scolaire des 274 enfants, des petits enfants, la participation à la chorale. Alors ce qu’on avait par exemple, même dans la, j’ai deux exemples si vous voulez, un exemple institutionnel qui m’a beaucoup frappé dans ma carrière, les chambres de l’agriculture ont exigé d’être présent dans des tas d’institutions, et notamment d’être constamment présent dans l’élaboration des plus, des documents de l’urbanisme. Le résultat c’est que ça mobiliserait 5 à 6 personnes au sein d’une chambre de l’agriculture pour être présent simplement dans les réunions de plus. Résultat, ben ils y vont pas. Donc il faut faire attention à cet excès et pour ce qui concerne les particuliers c’est un petit peu la même chose hein il me semble que là on doit se poser la question de savoir pourquoi on va participer et à quel moment. Et puis la troisième observation c’est Antoine qui m’y fait penser c’est qu’en définitive pour un juriste le droit c’est d’abord des questions avant d’être des réponses et que si les questions ne sont pas les bonnes, les réponses ne sont évidemment pas les bonnes. Je considère par exemple que la réforme des enquêtes publiques était une bonne chose mais qu’en réalité c’est pas la bonne question. Il fallait sans doute apporter une réponse à l’enquête publique, c’est pas la bonne question. Donc encore une fois si on ne se pose pas les bonnes questions on aura jamais les bonnes réponses. Michel PRIEUR : Alors on peut aborder maintenant les modalités de la participation, dans quelles mesures, celles qui sont envisagées, sont suffisantes ou insuffisantes. Antoine GATET : Rappelons ce que j’ai déjà un peu abordé mais, je voudrais revenir sur ce que a dit Yann AGUILAM tout à l’heure, il a dit c’est une position du Conseil d’Etat de, c’est le minimum, rien n’empêche d’aller plus loin. Rien n’interdit d’aller plus loin. Michel PRIEUR : Mais c’était avant 2010, c’était par rapport à… Antoine GATET : C’était par rapport à… Michel PRIEUR : A l’abdication de la charte, avant la loi… Antoine GATET : Mais c’était aussi par rapport à ce que donnait l’article l’article L120-1. Michel PRIEUR : Oui, aussi cet article. Antoine GATET : En disant puisqu’on va attendre un décret, à mon avis très longtemps, puisqu’il est vraiment pas dans les cartons et on va encore plus attendre une hypothétique loi qui viendrait préciser ces dispositions là, à moins qu’il y est pour le coup un, une action globine de certains acteurs pour faire avancer cette question. Moi j’ai envie de dire au contraire, tout interdit au niveau administratif au niveau réalité administrative et pratique administrative, tout interdit d’aller plus loin. Et dire à moins d’avoir dans des services quelques acteurs administratifs particulièrement intéressés par le sujet qui vont vouloir mettre en œuvres ces choses-là. On a une pratique administrative qui fait que on le voit au niveau de l’accès aux documents administratifs. On a un accès aux documents administratifs où on nous dit il faut une réponse dans la convention de Russ nous dit, l’administration face à une demande de documents, de communication de documents administratifs, doit avoir communiqué dans le mois. La circulaire ministérielle a transcrit ça en, doit avoir répondu dans le mois, et qu’est-ce qui se passe ? Systématiquement quand on fait un courrier de demande de documents administratifs, on a une réponse à un jour près dans le mois, dans le courrier qui nous dit, on peut vous le donner éventuellement si vous auriez un chèque de quatre euros cinquante pour les frais de reproduction, résultat le temps de faire la démarche en un ou deux mois. En général ces minimums sont pris comme des règles, et moi je vois 275 concrètement enfin je vois, j’aimerais bien, parce que je suis très attaché à la participation et si on a organisé ça au niveau de la FNE c’est parce qu’on y est attaché aussi, mais la réalité fait que en l’absence de règles procédurales claires, on n’aboutira pas à une vraie mise en place de cet article là, en dehors des organes consultatifs institués qui fonctionnent et en dehors de la participation informelle qui à mon avis pose énormément de problèmes pour le coup parce que comme elle est informelle le ministère en fonction du service ou autre va aller consulter tel acteur ou tel acteur en fonction du lobbying qui est fait à l’acteur ou pas. Et là pour le coup en l’absence de procédure comme ça on a pas de transparence là-dessus, on ne peut pas mettre la responsabilité politique dont on parlait tout à l’heure. Robert SAVY : Oui moi devant ce texte j’ai envie de me dire qu’au fond il n’a pas d’inconvénient. Il n’impose rien d’autre qu’une tentative d’information à destination d’une partie du public. Et le public reçoit le droit de, de crier, de, de parler, étant entendu que dès qu’il a terminé son discours, la décision peut être prise. Alors, est-ce qu’il fallait faire un texte comme celui là je ne sais pas parce qu’il n’est pas gênant. Mais je ne crois pas qu’on puisse le considérer comme autre que une technique juridique assez fréquente, une technique de trompe l’œil qui a pour objet de faire croire qu’on a répondu à une aspiration démocratique profonde. Alors est-ce que il faut passer autant de temps, si c’est très bien parce que c’est l’occasion de la rencontre d’aujourd’hui mais est-ce qu’il faut passer autant de temps à des leurres. Pascale KROMAREK : Oui on va, le texte de loi est quand même un peu insuffisant sur la description des modalités mais y’en a quelques-unes qui font penser que ça pourrait être nettement amélioré, bon je ne reviens pas sur les quinze jours minimum, c’est quand même du minimum. Si on est optimistes on peut voir, on peut essayer de décrire le 244 de façon optimiste aussi, c’est pas évidemment mais enfin quand même. Donc c’est du minimum on pourrait tout à fait avoir des textes d’application qui disent pour tel type de texte sur tel sujet, enfin quoi que je vois mal comment on pourrait systématiser mais admettons et on pourrait avoir à ce moment là deux mois de consultation. Ca le texte de loi ne l’empêche pas. Bon c’est déjà ça, le premier constat. Ensuite ce qui me parait totalement insuffisant, quand même, c’est l’histoire de la mise en ligne. Alors on parle de publication, bon et on parle aussi de possibilité de mettre en ligne ou est-ce le public. Lorsque le volume, c’est le grand 2, 2ème alinéa, le 3ème alinéa, lorsque le volume où les caractéristiques des documents ne permettent pas leur publication par voie électronique, l’information mise en ligne comprend un résumé du dossier ainsi qu’une indication des lieux et heures où l’intégralité du dossier peut être consultée. Ca veut dire qu’on ira, il faudra encore une fois se déplacer, on ne sait pas où. Mais c’est pas de la consultation en ligne et ça, donc la mise en ligne indiquera simplement en effet un vague résumé et puis un lieu, une adresse et quelques heures. Ca par contre c’est quand même très surprenant, à l’heure où le ministère de l’environnement essaye de tout mettre en ligne tout d’un coup, là-dessus le gouvernement recule en disant, on ne mettra pas en ligne si c’est trop volumineux. Moi je croyais au contraire que la mise en ligne permettait de mettre tout pleins de fichiers joints pour, on sait compresser, on sait zipper, etc. Il me semble que l’électronique entre temps elle a fait beaucoup de progrès. Alors là tout d’un coup on vous dit non, pour quelle raison ? Ca je ne comprends absolument pas. Les documents existeront nécessairement puisqu’il en est question mais on les mettra pas en ligne. Alors on pourrait supposer que c’est un problème de confidentialité, puisque entre autre le Medef et pas mal d’associations professionnelles s’insurgent contre l’idée de mettre systématiquement en ligne, toutes informations relatives à l’environnement. Parce qu’il y a quand même en effet des secrets industriels, des secrets de fabrication, des problèmes de sécurité et de sureté qui se posent. On peut pas le nier. Mais là, sur des projets de textes règlementaires, où serait le secret, industriel ou la sécurité ? On ne voit absolument pas. A moins qu’il s’agisse d’un texte 276 mais pour l’instant c’est quand même très rare que ça soit de nature règlementaire, mais qui listerait par exemple les sites stratégiques et vulnérables, en matière de chimie, de pétrole etc. Mais en général c’est pas comme ça que ça se passe pour cela on ne se procure même pas la liste. Voilà, donc là c’est vraiment une modalité qui me semble procédurale et qui parait plutôt pas, enfin, négative. Donc il vaudrait mieux plaider pour la généralisation de la mise en ligne et puis ce qui est positif c’est qu’on laisse entendre qu’en effet y’aurait un dossier, bon il y aura un résumé. Qui fera le résumé, la question a déjà été posée en effet, faudra bien qu’il y ai des gens pour le faire, au Ministère ou je sais pas où, mais surtout y’aura un dossier, c’est ce que laisse entendre le texte. Et ça, ça parait très positif. Car l’exposé des motifs d’un décret, c’est pas toujours évident qu’on l’est, y’a une référence à la loi et puis c’est tout. Mais ça serait intéressant donc d’avoir un dispositif qui permette de comprendre pourquoi tel et tel article sort de cette façon et pas d’une autre. Et surtout cela permettrait, et ça aussi c’est une grande demande des acteurs économiques, d’avoir des études d’impact, des études d’impact juridiques, sur les conséquences juridiques d’un texte et des études d’impact économiques sur les enjeux et sur les conséquences économiques financières et en général pour une branche économique, pour l’économie générale d’un pays, au besoin pour l’économie en Europe, de savoir ce que ça donnerait. Les études d’impact elles sont prévues sur toutes les règlementations européennes aujourd’hui. Elles sont plus ou moins faites, bien faites ça c’est vrai. Mais elles sont prévues partout. La France a quelques circulaires qui parlent d’études d’impact à joindre au projet de règlementation. C’est extrêmement rare que nous en ayons. En matière d’environnement Michel PRIEUR me corrigera. Jean-Claude HELIN : Pas sur les lois, pas sur les décrets, pas sur les lois. Pascale KROMAREK : Sur les lois simplement mais pas sur les décrets. Michel PRIEUR : Enfin c’était prévu par des circulaires. Pascale KROMAREK : C’est prévu par des circulaires. Michel PRIEUR : Et puis c’est tombé à l’eau. Pascale KROMAREK : Les droits de 2005. Michel PRIEUR : On l’a abandonné, puisqu’on l’a introduit pour les lois plus sérieusement pas pour les décrets alors que dans les pays voisins on le fait et maintenant les directives communautaires sont accompagnées obligatoirement d’études d’impact. Pascale KROMAREK : Pas toujours très bien faites c’est vrai mais bon ça s’améliore. Michel PRIEUR : Pas simplement économiques et juridiques mais aussi environnementales. Pascale KROMAREK : Environnementales et sociales. Michel PRIEUR : Sociales. Pascale KROMAREK : ce sont les répercutions sociales. Michel PRIEUR : Sociales. 277 Pascale KROMAREK : Aussi d’un texte. Donc il y aurait des quantités de choses à faire là, mais est-ce que cela veut que l’autorité règlementaire va se pencher sur ces questions et donc ça fera beaucoup plus de travail encore s’il faut fournir une étude d’impact. Mais c’est tout de même le souhait des opérateurs économiques, que effectivement on s’interroge sur les conséquences d’un texte, qu’on y découvre pas au fur et à mesure que ce texte est appliqué. Une fois encore si on c’était vraiment posé la question pour les PPRT, on aurait peut-être pas fait ni la loi, ni les textes d’application comme on les a écrit. Il y avait une urgence certes, mais on avait pas très bien fait. Il y a quelques autres exemples, bon, en matière de produits chimiques, mais là c’est plus la communauté qui est responsable, RITCH est une usine à gaz, les études d’impact ont été à peine faites, il sera absolument nécessaire de surveiller les décrets qui vont mettre en application les textes en matière de déchets puisque la transposition de la directive est parue en décembre et là en effet les enjeux économiques vont être extrêmement importants et les enjeux sociaux et sociétaux. Quand à la nouvelle directive, évidemment, j’entre dans un domaine interdit. La nouvelle directive sur les installations industrielles, elle aussi va avoir des répercussions considérables, mais s’il n’est pas possible sur les textes règlementaires de faire participer, je pense qu’il y a une incohérence fondamentale en effet entre l’idée de participation de la charte et la façon dont ça sera réalisé. Jean-Claude MELIN : Donc beaucoup de choses ont été dites mais je rejoints tout à fait c’que dit Pascale KROMAREK à propos de l’intérêt que représente ce texte. Je crois qu’effectivement pour les lois on avait l’avantage d’avoir un exposé du motif plus ou moins bien fait donc on savait comment ça s’inscrivait dans l’action politique de l’état. On avait rien pour les actes règlementaires et c’était la confidentialité totale. Donc il me semble que de ce point de vue, si nous avons à la fois pour les actes règlementaires une étude d’impact qui sur le plan technique fait bien l’analyse des dispositifs qu’on a mis en place. Est-ce que ce sont les bons leviers pour l’action et si on a une expression de la volonté politique, dans l’exposé des motifs qui est explicite, effectivement non seulement les raisons mais les objectifs que l’on veut poursuivre à travers un texte, ça me parait effectivement être un progrès. Ca laisse intacte, me semble t’il quand même un problème important qui est celui du rapport du temps et du droit. C'est-à-dire que de la réflexion et de l’action. Le temps de l’action c’est un temps court et faut agir le plus vite, d’où le racourcicement des délais et si on veut faire du droit correctement il faut quand même un temps relativement long. Le droit c’est fait pour l’avenir, ça a vocation à réguler les rapports sociaux dans le temps alors si on prend pas le temps de la réflexion pour écrire du droit, je sais pas très bien où on va. On en a l’exemple effectivement avec cet article 244, dont on sait pas trop ce qu’on va faire pour l’instant, qui a été parachuté, c’est sans doute une bonne chose, mais tout d’un coup pour le mettre en œuvre, on va faire comment ? Et on s’aperçoit effectivement que y’a une nécessité de le procéduraliser parce que si on ne procéduralise pas, c'est-à-dire si on n’accroit pas le temps de la procédure on va permettre à celui qui va faire les derniers arbitrages dit de procédés qui sont vraiment de transparence, elle sera pas forcément garantie, donc il faut qu’on permette effectivement à travers ce texte qu’un certain nombre de garanties soient mises en place. La complétude de l’information, la transparence de cette information, la clarté sur la pesée des intérêts, si tous ces éléments là ne sont pas si vous voulez dans le dispositif, et bien on va nourrir des enchantements et une attitude de repli assez naturelle à l’égard de ces processus de participation. Donc je crois qu’il faut qu’on fasse prolong très très attention à ce que la multiplication des procédures de participation du public ou de participation à plus institutionnalisé ne contribue pas à nourrir des désenchantements et il faut je crois dire clairement à tous ceux qui participent que c’est pas parce qu’ils ont participé et suggéré des solutions, qu’ils ont nécessairement raison. Et donc le public n’a pas raison parce qu’il est le public. Et je vois pas pourquoi on poserait ce postula. En revanche je crois que dans les 278 sociétés d’aujourd’hui le besoin de transparence, le besoin de clarté sur les objectifs que l’on s’assigne, le respect du principe d’égalité, de traitement et puis un certain nombre de valeurs qu’on oublie un peu trop qui sont pas simplement des valeurs économiques ça doit être clairement explicite et à cette occasion. Et je crois que sur les textes règlementaires ça me parait effectivement très important. J’en étais pas convaincu au départ. Je pense que cette question sur la mise en œuvre des lois et pas seulement la mise en œuvre des lois, parce qu’on a des règlements sans texte législatifs, c’est effectivement très important, mais ça reste à faire. Et j’ai vraiment l’impression d’une réforme parachutée, ambigüe sur ces objectifs, parce qu’on ne les a pas du tout explicités, y’a jamais eu aucun débat sur ce texte donc personne ne peut savoir qu’est-ce qu’on a voulu faire avec ce texte, on sait simplement que quelqu’un a pris l’initiative à un moment, auquel personne ne s’est opposé parce c’est dans l’air du temps et c’est pas parce que c’est dans l’air du temps que c’est bien et que c’est bien écrit. Et je crois que la pire des choses serait effectivement de nourrir sur ce texte des désenchantements donc il faut que cette réforme là marche. Le problème c’est maintenant de la faire marcher c’est peut-être justement dans le décret d’application que des choses essentielles pourraient se jouer, mais il faut mettre en œuvre et je rejoins Michel là-dessus, par des modalités d’association du public pour le faire marcher, c'est-à-dire en définitive qu’on utilise pour ce texte là des mécanismes qu’on a pas encore mis en place et qui pourrait servir d’expérimentation. Michel PRIEUR : Alors il y a un aspect important qu’on a pas évoqué, c’est, qui est dans l’air du temps, l’accroissement du désir du Parlement, de suivre à la trace l’élaboration des décrets d’application des lois, qui va jusqu'à maintenant on a exigé plus ou moins qu’on lui communique des projets de décrets, que le rapporteur soit l’espèce de garant ou de personnalité qui va suivre l’élaboration du décret, donc à l’intérieur même du Parlement. Un suivi du décret qui n’existait pas auparavant et puis en parallèle les Parlementaires c’est aussi le public, ils peuvent très bien faire des commentaires sur internet, sur les projets de décret et il y a peut-être des associations, le groupe UMP peut très bien répondre sur internet à un projet de décret etc. Donc le Parlement va récupérer en quelque sorte un pouvoir qu’il n’avait pas sur le suivi des décrets. Alors dans certains pays c’et une pratique tout à fait commune et même obligatoire où le Gouvernement doit absolument communiquer au Parlement les projets de décrets et ou même le Parlement est amené à donner un avis éventuel sur les projets de décrets, et aux Etats-Unis il y a même une loi qui a été prise, qui dans la procédure législative et juridique impose que tous les règlements fédéraux qui ont été soumis à Noticy Comment, une fois avant leur approbation finale, sont communiqués au Congrès et le Congrès à une certaine période pour l’examiner. Alors il peut pas véritablement faire un veto sur le projet de règlementation mais sans, apparemment, une sorte de négociation ou de discussion peut éventuellement s’engager entre le Congrès et l’Administration, sur le contenu du projet de décret. Donc là il y a aussi des perspectives vers le Parlement qui sont d’une autre nature. Alors autre question et nous allons bientôt terminer. C’est par rapport au fait qu’évidemment cette formalisation de la procédure de participation, ne supprime pas les participations officieuses et parallèles. Le lobbying ou les choses plus élégantes que tu as qualifié. Et donc la question est de savoir dans quelle mesure les interventions parallèles pendant le processus d’élaboration du décret ou du règlement, vont ou non se télescoper avec la procédure officielle, vont la rendre éventuellement stérile ou non. Antoine GATET : Pour nous elles sont catastrophiques les interventions parallèles, c'est-àdire qu’ils ne sont pas prévus par une procédure particulière. Alors là on le voit dans l’article 120 il y a un, il est prévu le lien entre la participation de l’article L120 et la participation des organes consultatifs avec un moment pour chaque, éventuellement ça peut être… Michel PRIEUR : Quand je parle des parallèles je parle pas des organismes consultatifs. 279 Antoine GATET : J’entends bien. Oui, oui. Donc les, quand c’est prévu, quand c’est officiel on peut par des procédures bien les prendre en compte. Quand c’est officieux on a le problème premier qui de savoir qui a eu une concertation. Le problème qui nous démotive nous énormément, c’est d’aller participer a des réunions et de se rendre compte que tout a été déjà discuté en préalable, dans une autre réunion, avec l’organe constitué qui est le principal intéressé, ou alors pire de se rendre compte que quand on fait avancer des choses pendant la réunion de concertation, on a, ça arrive souvent, on a un des acteurs qui au bout d’un moment quitte la table, ça nous arrive avec un professionnel agricole assez régulièrement ou alors se tait. Et quand on voit que le monde agricole en particulier quitte la table ou se tait on sait que sa stratégie c’est de dire, je ne suis pas gagnant dans la réunion concertation dont je suis acteur, je laisse passer la vague et je vais m’adresser directement à la personne compétente, en général le Ministre, pour refaire mon lobbying particulier ou alors éventuellement même les députés et Sénateurs puisqu’on a aussi effectivement un rôle du Parlement qui est de plus en plus important et on a aussi ce lobbying là qui devient de plus en plus informel qui vient se rajouter aussi sur les décrets. Et effectivement le fait que ça soit pas connu et que pour nous en s’en rende compte à l’occasion des réunions c’est très très, très très démobilisant, ça c’est une des choses des plus démobilisatrice par rapport à la participation. Parce qu’on le fait une fois et puis sur la problématique en question et on arrête parce que à la rigueur on essaye de faire pareil. On essaie au mieux de chercher le Ministre de tutelle ou la Secrétaire d’Etat et le problème c’est que dans le contexte politique actuel, avec la disparition du Ministère de l’Ecologie, mais ça c’est une opinion personnelle mais que je pense partager avec au moins quelques-uns d’entre vous, on a plus le poids politique qu’on avait avant, avec un Ministère de l’Ecologie qui était peut-être pas très fort mais qui avait la particularité d’être autonome et de pouvoir porter un message et de pouvoir en référer pour un arbitrage au-dessus. Aujourd’hui c’est au cabinet que ça se passe. Et si au cabinet du Ministre et on est pas gagnants, enfin dans le contexte politique actuel, nous on est rarement gagnant, enfin il faut le dire aussi. Donc, pour nous c’est catastrophique l’informel à ce niveau là. Donc si cet article là peut organiser un peu plus, on peut rajouter du formalisme, pour transformer ces réunions informelles en réunions plus formelles et en concertation plus formelle, donc on a une transparence du bilan de la concertation ça peut effectivement aller dans le bon sens. Michel PRIEUR : Alors là justement le, aux Etats-Unis, je m’excuse d’y revenir, mais, pour contourner un peu cette dérive, où l’informel risque de tuer la consultation formelle, il et prévu expressément que, il y a un registre auprès du service qui fait la consultation, et lorsque ce service fait des réunions avec un groupe d’intérêt quelconque dans son bureau etc, ça doit enregistré et consigné sur le registre, en dehors de la consultation publique pour qu’il y ai une trace que et bien FNE est venu et nous a dit ça, MEDEF est venu et nous a dit ça. Ca fait partie du registre dans lequel est établi l’ensemble du processus, pour garantir la transparence et éviter, et alors aux Etats-Unis ils sont assez sévères sur justement les éléments qui sont pas transparents. Antoine GATET : Pour finir, pour être tout a fait complet, c’est même pas, parce que là j’ai l’air d’accuser un peu le Ministère en ce moment de, c’est même pas des fois une volonté politique affichée, ça peut être simplement un agent administratif à qui on a dit : « Prépare le décret sur l’affichage publicitaire et qui s’est dit l’affichage publicitaire ça intéresse qui ? Ca intéresse les afficheurs, je vais faire une réunion avec les afficheurs on va préparer le décret ensemble ». Et puis après dans la consultation on apprend qu’il y a un décret sur l’affichage publicitaire, les associations FNE arrivent en disant : « Mais l’affichage ça nous concerne d’autant plus qu’on a fait des propositions depuis longtemps dans le cadre de tel loi, tel loi et autre ». Et que du coup on est passé à côté de la participation parce que au niveau 280 administratif il n’y avait pas la connaissance du fait que c’était un domaine qui concernait aussi le milieu de la protection de l’environnement. Robert SAVY : Oui moi je crois qu’effectivement il y a deux réalités et avec lesquelles il faut apprendre à vivre. La première c’est l’existence des groupes de pression à l’évidence et la seconde c’est la nécessité pour l’autorité qui a une décision à prendre dans un domaine donné, de s’informer comme elle a envie de s’informer et d’aller consulter les interlocuteurs qui me paraissent les mieux à même de l’éclairer sur sa conception de l’intérêt général, qui inspirera la décision finale. Et ça me paraît ça complètement indispensable. Alors en revanche est-ce qu’il est possible d’organiser une transparence de ce type de relation, si les Etats-Unis y parviennent, ben c’est qu’il sont probablement meilleurs que nous dans ce domaine, parce que je ne vois pas bien comment on pourrait avoir l’assurance que la transparence est complète. Michel PRIEUR : Si il s’avère enfin si on découvre, je ne sais pas trop comment, que y a eu une réunion qui a été tenu avec FNE et qui est pas mentionnée dans le registre, c’est un motif d’annulation au contentieux automatique. Parce que la transparence n’a pas été respectée, dans la préparation. Robert SAVY : En tout cas rien ne paraît aller dans la transparence pour le moment. Ca n’est pas à l’ordre du jour. Pascale KROMAREK : Les Etats-Unis en effet ont commencé à règlementer un peu la profession d’aubiste en fait c’est bien de ça qu’il s’agit. Et là le terme, enfin bon c’est une profession reconnue, etc… avec des règles, une déontologie etc… etc… La communauté Européenne a un peu commencé, un tout petit peu commencé mais également je crois avec un, enfin on essaye d’arriver à un registre de visites, et etc… Mais bon c’est plus compliqué là. Mais c’est quand même dans l’air du temps, on essaye de faire, bon en France effectivement, d’abord les restaurateurs ils ne seraient pas contents parce que, y’aurait un nombre incalculables de déjeuners qui sauteraient, mais enfin c’est ça pas le sujet. N’empêche que ça joue un peu. Alors… Michel PRIEUR : Ils sont consignés. C'est-à-dire il y a pas de menus. Pascale KROMAREK : Voilà. Michel PRIEUR : Ni de prime de repas mais le fait qu’ils ai déjeuné pour discuter, c’est consigné. Pascale KROMAREK : On disait tout à l’heure le lobbying informel où il va ? Il va toujours exister bien sûr. Enfin je vois pas comment ou alors il faudrait un tel succès pour la participation de l’article 244, que ça remette en question les autres formes. Je n’y crois pas vraiment quand même, pas pour l’instant. Mais, on disait tout à l’heure, l’un des objectifs du lobbying direct c’est de se faire entendre. Et en même temps c’est de proposer tout de suite par exemple au niveau au Parlementaires des amendements. C’est pas facile hein quand même. Bon vous en savez quelque chose. Aussi. Et puis on a découvert que parfois vous, ONG, vous pouviez avoir accès directement au Ministère et on en savait rien du tout. Le projet du décret étude d’impact à un certain moment, les différentes opérations dont les seuils avaient été modifiés, ça, ça avait été un peu travaillé, en avance, avec certaines ONG. On avait compris, bon ça passe, c’est de bonne guerre, mais heureusement qu’ensuite il y a des rencontres à cinq, officiellement à cinq, bon c’est plutôt à trois de temps en temps quand 281 même, pour que ça, ça soit mis sur la table. Le MEDEF il fait un peu pareil. Alors soit c’est le MEDEF, soit c’est une autre association ou une troisième, mais effectivement il y a des liens privilégiés avec certains fonctionnaires. Alors là aussi c’est tout un jeu. Est-ce qu’il s’agit du Ministre lui-même, bon si c’est le Ministre là en général là en effet ça passe. Mais tout le monde n’a pas accès au Ministre quand même. Est-ce qu’il s’agit simplement d’un secrétaire d’Etat ? Est-ce qu’il s’agit du fonctionnaire qui tient la plume et qui peut encore modifier le projet de texte, ça c’est très souvent intéressant. C’est là, enfin c’est un exercice intéressant d’arriver à avoir le contact un peu privilégié avec lui. Au niveau du Parlement, faire passer un amendement, ça n’est pas du tout si évident que ça. On peut rédiger et de la façon, alors le MEDEF effectivement a des gens qui sont un peu spécialisés dans la rédaction d’amendement. Mais les spécialistes juristes, ingénieurs etc, en matière d’environnement, proposent quelque chose, mais ensuite c’est rerédigé comme il faut pour que ça puisse éventuellement passer. Il y en a pas un sur dix qui passe, effectivement. C’est très particulier, c’est une, très difficile à dire, c’est une affaire d’équilibre politique un tout petit peu mais en matière d’environnement, en ce moment, si des amendements sont un peu trop, pas assez écologiques, ça ne passe pas aujourd’hui. Alors ça va pas vous rassurer parce que ça veut pas dire toujours que ce qui passe est vraiment écologique et protecteur de l’environnement. Mais c’est dans l’esprit des gens quelque chose en fait, je dis pas vraiment écologique. Si cela ajoute éventuellement une charge au nom de l’environnement, sans bénéfice direct pour l’environnement, on a quelques dettes comme ça, mais ça ajoute une charge aux entreprises, en général ça passe assez facilement et les amendements là-dessus, bon on pourrait donner des exemples. C’est que, c’est un, ça c’est Grenelle pour l’instant, effectivement. Mais ça, bon là aussi à chaque acteur d’essayer de relativiser un peu les choses. Mais faire passer un amendement, c’est quand même pas évident du tout et il faut choisir le bon début. Mais bon il y a un exemple, on est évidemment dans le domaine législatif, mais la responsabilité sociale et environnementale et les fameux rapports qui devaient être faits, effectivement. Les associations réagissent très fortement au fait que une phase a été radiée. Donc je sais plus qu’elle autre loi qui avait rien à faire avec nous, d’accord, de modernisation. Mais cette disposition était impraticable. Antoine GATET : C’était déjà une histoire de lobbying associatif. Pascale KROMAREK : Mais oui, mais oui on pourrait refaire tout l’historique. Mais des dispositions dont la mise en pratique qui exige des quantités de facteurs. La réunion de quantité de facteurs. C’est quelque chose que on ferait mieux de ne pas écrire, il faut pour préparer le terrain probablement dans ces cas-là. Mais bon, voilà. Alors, oui sur l’opinion on ne sait pas, c’est un jeu d’équilibre de force. C’est extrêmement complexe, mais on verra bien. Jean-Claude a surement des idées. Jean-Claude MELIN : Non pas beaucoup. Mais la question qui a été posée là, sur le formel et l’informel, l’officiel et l’officieux, le in et le off dans les procédures d’élaboration, je crois qu’on évoque, on évitera jamais le off. Je crois que c’est comme sur un sujet sur lequel je travaille, l’éradication des algues vertes. Non il y aura jamais d’éradication des algues vertes. Il y aura toujours des algues vertes. Bon, donc il y aura toujours du off. Là bon c’est clair, c’est pas la peine d’essayer de l’éradiquer. Je suis plus préoccupé en revanche par les problèmes d’inégalité de traitement et de captation des procédures, enfin de captation du pouvoir de la décision dans les procédures. Ca ça me préoccupe beaucoup et je vois mettre en place des mécanismes. Je vais en prendre un qui est totalement étranger à la question que nous traitons. Dans la loi DALO on met en place un type de recours particulier, pour le droit au logement. A l’égard de personnes qui sont complètement inapte à faire marcher le recours 282 parce que culturellement et techniquement elles sont incapables, c’est pas dans leur culture, de faire faire le recours. De faire le recours. Donc c’est quand même un problème. Hors en ce qui concerne la participation au processus de décision en matière d’environnement, moi je crains beaucoup la captation parce que la multiplicité des hypothèses de consultation. J’ai relevé simplement, tenez pour le décret, concernant l’enquête publique. Alors il y a eu d’abord, c’est pour ça que ça demande du temps, des réunions et d’informations et d’échanges avec les associations de protection de l’environnement, avec les commissaires enquêteurs, avec les organisations socio-professionnelles, le projet de décret était prêt, la loi était votée en juillet, le 5 août, le projet de décret étant en circulation. Et déjà une première consultation, bon. Après il y a eu des consultations interministérielles. Alors là celle-ci sont à tirer au couteau parce que les Ministères entre eux, le Ministère de la Justice, le Ministère de l’Intérieur, le Ministère en charge de l’Environnement, c’est pas très simple. Et puis après on s’aperçoit qu’il y a toute une série d’organisme consultatifs dont la consultation est rendue obligatoire par les textes. Commission consultative d’évaluation des normes, le Conseil National de Protection de la nature, Conseil National du Littoral, Conseil Supérieur de la Protection des risques technologiques, mission interministérielle de l’eau, Autorité de sureté nucléaire, Conseil Supérieur de l’Energie, bon. Et on va placer où la consultation du public là-dedans ? A quel moment ? Moi je me dis que avec un truc comme ça, le risque de captation, soit par les plus actifs en matière de lobbying d’un côté, soit par l’administration qui en profite pour récupérer le pouvoir, est parfaitement possible pour imposer ces solutions. Du point de vue de la construction de l’intérêt général, ce ne serait pas très satisfaisant. Et alors dernière observation, il me semble qu’en plus pour nous juristes il y a une leçon d’humilité terrible quand même à prendre. On sait très bien que chaque fois qu’on écrit du droit, on crée autant de problèmes qu’on en résout. Donc là attention sur ces problèmes de participation, on en rajoute une couche, ne créons pas trop de problème. Et la deuxième qui me paraît aussi importante, c’est que, chaque fois qu’on produit du droit, il y a une partie de la société qui s’évertue à la respecter, une partie qui est pas négligeable à la société qui s’évertue souvent à la tourner avec une expertise remarquable. Alors comment on fait ? Si vous voulez. N’oublions pas ce genre de question et soyons pour nous juristes un peu humbles dans cette affaire. Michel PRIEUR : Merci bien. Alors on va mettre fin à la table ronde. Est-ce qu’il y a des interpellations rapides avant la conclusion ? Julien et Christophe ? Julien : Oui des remarques sur, de la table ronde, moi je retiens que c’est toute l’économie générale de la théorie des actes administratifs règlementaires qui, est un peu bousculée en fait puisque qu’on a parlé d’étude d’impact etc, on a été bien plus loin que le choix de notre sujet. Donc c’est intéressant de voir que justement l’environnement là aussi joue un rôle d’aiguillon. Et puis plus concrètement, on a peu parlé des organes consultatifs. Moi il me semble quand même que dans l’article 144 je crois que c’est une alternative, ah non c’est les deux, mais ces organe consultatif, Antoine a parlé du Conseil National de l’Eau, moi ça me rire enfin. Il y a pas beaucoup de sociétés civiles dans ce genre de, dans ce genre d’organe consultatif. Moi je crois qu’en proportion, je les connais pas de tête mais par exemple les associations c’est deux sièges ou trois sièges, donc ça reste assez confidentiel. Sur le compromis avec l’administration qui empêcherait de faire un recours derrière, à mon avis ça a deux objectifs complètement différents. Le compromis porte sur des choix politiques, le recours, en tout cas le recours en annulation, porte sur la préservation de la légalité. Donc à mon avis il y a pas de complexe à avoir là-dessus. On peut très bien faire un compromis sur des choses politiques mais ensuite demander au juge administratif de faire le contrôle de la légalité. Et puis tout à l’heure on parlait de l’intérêt général porté par l’Etat, etc. Moi je me demande parfois si l’Etat à un projet politique. Je vous l’explique. Quand vous parlez, quand vous avez affaire à une 283 réunion de concertation comme ça, à un directeur de cabinet ou carrément au Ministre ou idem au niveau local, là c’est intéressant. Vous pouvez discuter des choix possibles, avoir une réponse, etc. Avoir un réel échange. Quand vous avez affaire au dernier fonctionnaire de la chaîne, dans une réunion de concertation, concrètement, vous pouvez toujours lui faire des remarques. Lui il est incapable de vous répondre, il est incapable de vous donner en face la position de l’Etat parce qu’il faut qu’il en réfère pour savoir, etc. Donc il y a souvent un manque de ce point de vue là. Et puis une toute petite boutade, je me demande si José Bové a été consulté concernant les arrêtés qui ont permis des explorations des cases gauchistes sur toute une partie du Sud de la France. A vérifier sur un site le site Internet. Michel PRIEUR : Christophe ? Christophe : Merci. Je voudrais juste rebondir un petit peu sur la remarque de Robert SAVY, qui se demande si cette remarque c’est une aspiration démocratique, ou un leurre. Et Jean-Claude MELIN se demande qu’à voulu faire le législateur. Alors je souhaiterais juste revenir sur les origines du texte peut être sortir un peu de mon, de voir de réserve. C’est que ce texte il est originaire, il faut le replacer par rapport à la jurisprudence OGM et la jurisprudence de la commune d’Annecy. Alors quand ces arrêts sont tombés, c’était également lorsque le projet de loi était déposé devant le Conseil d’Etat. Et le Ministère de l’Environnement et les Conseillers d’Etat se sont affolés de cette jurisprudence et il a fallu sortir quelque chose. Et c’est le Conseil d’Etat, la section des travaux publics du Conseil d’Etat, qui a sorti le texte qui a ensuite été repris par l’amendement panchère. Et quand on lit l’amendement panchère on que c’est en fait le Conseil d’Etat qui l’a rédigé. Et il n’a ensuite été repris que par le Sénateur, pardon Monsieur Panchère et c’est peut-être la raison pour laquelle il n’a été ni discuté, ni contesté, mais légitimé, adoubé, par cet effet du Conseil d’Etat. Et la conséquence que l’on peut avoir c’est que l’objet de ce texte, c’est certainement de mettre en œuvre l’article 7 de la charte de l’environnement, mais son but c’est d’assurer une sécurité juridique. Et donc peut-être que ce but, mais en fait il fait que le texte en lui-même n’est qu’un minimum et que cette portée environnementale qu’on pourrait vous souhaiter. Merci. Michel PRIEUR : Merci de cette précision. Yann AGUILAM me l’avait dit off un peu, je n’ose y croire. C’est-à-dire je n’ose croire que l’amendement penché, est la reprise d’une suggestion rédigée par la section des travaux publics du Conseil d’Etat parce que si c’était le cas, vu l’analyse qu’on a faite aujourd’hui du texte, on aurait beaucoup de questions à poser sur la section des travaux publics du Conseil d’Etat en matière juridique. Donc c’est une question à éclaircir. Est-ce que… Antoine GATET : Par rapport à la sécurité juridique. Michel PRIEUR : Alors par rapport à la sécurité juridique qui est par rapport à la lisibilité juridique, etc. Je veux dire, bon alors et puis si c’est une nouvelle procédure intéressante que maintenant un amendement parlementaire est issu d’une proposition d’amendement venant de la section des travaux publics du Conseil d’Etat, je sais si c’était vraiment fréquent dans le passé. Oui effectivement ça vient de partout mais à ce moment là c’est amendement du Gouvernement. Qui lui-même au cours de la discussion ajoute à son projet initial. Là si on fait passer comme amendement Parlementaire un amendement du Gouvernement qui est camouflé derrière un amendement souterrain de la section des travaux publics du Conseil d’Etat, bon j’en apprends tous les jours. Alors merci beaucoup. 284 Monsieur X : Excusez-moi. Allo. Michel PRIEUR : Et je vais demander à Jacqueline MORAND DEVILLER de bien vouloir venir pour nous donner la conclusion. Allez-y, allez-y vous pouvez encore pendant que Madame MORAND vient, poser votre question. Monsieur X : Non en fait j’étais au Maroc, enfin je suis étudiant en master enfin, de l’environnement. En préliminaire, je voulais dire que j’essaie de comprendre le discours de grands spécialistes de l’environnement pour une fois, lors d’un coloc, alors les deux remarques sur la participation en fait c’est que avant la conclusion je voudrais que la participation apparaît comme plus un échange d’information et entre l’administration et les autres citoyens, c'est-à-dire que si l’administration peut prendre des décisions, au risque de n’oublier certains composants de la société, cherche à, bon, enfin, mais je vois pas de légitimer mais à ne pas rater certaines opinions particulières. Et aussi que le citoyen n’est pas forcément le meilleur échelon à consulter. Je pense pour participer, avant le mieux de participer à l’élaboration. Il faudrait juste, pour moi, donner son avis et participer c’est un bien comme beaucoup de citoyens. Et deuxième remarque c’est que la participation ce sera sans doute je pense une niche contentieux je pense que c’est important, c’est pas à son avantage, qui pourra permettre à des associations ou autre groupes d’intérêts de faire valoir leur opinion, mais quand en elle-même la participation pour moi n’est pas un, ne sera pas à terme effectif. Michel PRIEUR : Merci bien de votre commentaire. Alors dans le texte effectivement il ya une ambiguïté tel qu’il est à l’heure actuelle c’est plus un instrument d’information, on communique alors qu’avant on pouvait pas communiquer parce que c’était couvert par les secrets de délibération du Gouvernement, plus qu’un instrument de participation parce qu’il y a pas l’organisation de la participation il y a l’organisation de l’information, mais il y a pas l’organisation de la participation. Alors que paradoxalement, comme on l’a dit, le texte est fondé sur la charte et sur la participation. Donc il y a une contradiction entre l’objectif de l’amendement et de l’article 244 et sa rédaction, ça c’est évident. Alors quant au fait que ça entraine plus de contentieux, Monsieur Yann AGUILAM nous a montré qu’effectivement il y avait des grandes perspectives de contentieux, mais ça moi ça me gêne pas au contraire ça me rassure si il y a du contentieux c’est que la légalité existe. Madame MORAND DE VILLERES vous avez la parole. 285 • Conclusions Jacqueline Morand-Deviller, Professeur émérite à l'Université Paris I PanthéonSorbonne - Les débats sur la démocratie participative et, au- delà, délibérative retrouvent une nouvelle jeunesse avec les interrogations sur la démocratie environnementale. Les plaidoyers en faveur des avancées de la participation ont été soutenus, il y a plus de vingt ans, avec passion et opiniâtreté par certains universitaires, spécialistes de droit de l'urbanisme et de l’environnement, dont plusieurs se trouvent dans la salle. Mais les articles savants de ces mousquetaires d'avant garde sont restés isolés et sans grande influence sur les habitudes de splendide isolement de l'administration française et sur les certitudes des élus sur les mérites de la démocratie représentative traditionnelle. - Il s'agit ici de traiter d'un aspect particulier mais essentiel de cette question qui concerne la participation du public aux décisions réglementaires, telle qu'elle a été traitée par l'article 244 de la Loi Grenelle II, transcrit aux articles L 120-1 et L 120-2 du code de l'environnement. Le juge administratif, chargé d'appliquer les dispositions de la loi de 1978 sur la communication des documents administratifs, n'avait pas eu l'occasion de donner son interprétation car il ne fut saisi que de recours portant sur les documents préparatoires et n'eût pas à se prononcer sur la levée du secret à l'égard des décrets. Le Conseil d'Etat avait, par ailleurs, posé des limites en estimant qu'il fallait « garantir la seréinité des débats au sein de l'Etat ».et il fallut attendre une vingtaine d'années pour qu'intervienne une relance de la démocratie représentative. Les initiatives eurent plusieurs origines: supra nationale avec les directives européennes et la convention d'Aarhus, législative avec la loi Barnier de 1995 et surtout constitutionnelle avec l'article 7 de la Charte de l'environnement - La Haute juridiction ayant précisé que seul le législateur avait compétence pour préciser les droits et devoirs définis par la Charte , il fallut attendre que la loi Grenelle du 12 juillet 2010, dont la préparation fut un modèle de concertation, traite de cette question inscrivant l'article 244 au sein du Titre VI intitulé “ Gouvernance” . Les deux futurs articles L 120-1 et 120-2 se trouvent un peu étouffés parmi les grands thèmes comme celui du débat public et celui de l'enquête publique et les esprits chagrins se sont étonnés de voir la participation ainsi réduite à un mode d'administration et de bonne gouvernance plutôt que promue comme un droit fondamental de citoyenneté et un devoir d'exemplarité pour l'administration - Cette relance de la démocratie participative, limitée pour l'instant à l'environnement mais qui pourrait devenir contagieuse, est à première vue satisfaisante comme l'est, de manière générale, la promotion de la protection environnementale. Le thème de la démocratie environnementale a été choisi par le Conseil d'Etat pour inaugurer son cycle 2010-2011 de conférences sur l'environnent, le futur Rapport public 2011 ayant pour sujet : « Consulter autrement, participer efficacement ». - Mais on constate, curieusement, un mouvement contraire, diffus et discret, qui risque de mettre en danger cette protection et dont il faut se défier. A cause de son caractère consensuel autour de grands principes que personne n'oserait contester, l'environnement se prête aux compromis et à la récupération par les autres droits au risque de perdre ses finalités spécifiques. On en donnera pour exemple les liens qui le lient à l'aménagement et au développement économique. Autrefois frères ennemis déclarés, ils s'affichent désormais comme un couple fusionnel : ministère commun, affichage médiatique autour du développement durable, vertus incantatoires de l'intégration. 286 Pourquoi dès lors cette succession de réformes récentes dont le but avoué est d'éviter que les préoccupations environnementales ne « gênent »la réalisation rapide des projets d'aménagement ? L'assouplissement des règles d'urbanisme est devenu un credo qui s'appuie sur un jargon sans grande signification : « accélérer la construction de logements sans mettre en cause les principes du développement durable ». Au nom de cette accélération , les délais d'instruction et de consultation se voient réduits, comme c'est le cas pour l'avis – menacé puis rétabli- des architectes des bâtiments de France , pour la nouvelle classe des installations classées ( IPICE) , pour la pseudo simplification des études d'impact.et de l' enquête publique. Il serait utile que les juristes se penchent sur le contenu du concept trop banalisé de développement durable et sur sa singulière fonction de légitimation de réformes perçues comme contraires à la protection environnementale. - Cette même attitude de méfiance s'est exprimée à l'égard de l'article 244 de la loi Grenelle dans l'ensemble des rapports de la matinée et des débats de la table ronde de l'après-midi. La générosité du propos ne serait qu'apparente et les dispositions, rédigées de manière fort médiocre, ne feraient guère progresser la participation. Il a été rappelé que sur une question aussi importante l'embarras du gouvernement était manifeste et que sa participation au débat était restée quasi inexistante. Né d'un amendement parlementaire de dernière minute, l'article 244 est demeurée “ clandestin”, comme si ses auteurs (dont on ignore encore la qualité) , peu fiers de leur exploit ( lourdeurs et obscurités) n'avaient pas eu envie de le médiatiser. . Alors qu'une telle question méritait une discussion d'envergure exceptionnelle, l'article 244 a éré adopté sans débat et on peut regretter cette occasion manquée à l'instar de la fadeur des débats parlementaires autour de la Charte de l'environnement, en 2005, dans des hémicycles aux gradins peu emplis. - L'intérêt de cette journée d'information que Michel Prieur a lancée dans le cadre du programme de recherche :” Concertation- décision- environnement”du Ministère, est d'engager le débat que les parlementaires n'ont pas ouvert. Les stimulants rapports et discussions ont mêlé harmonieusement un état des lieux, la mise en valeur des problèmes et les propositions de solutions. Pour en tirer les conclusions, il est proposé de les ordonner autour de deux questions inspirées de l'intitulé du colloque: évolution ou révolution ? (I) , tranquillité ou turbulences? (II) I- Evolution ou révolution ? Il a été justement constaté que l'article 244 n'était en somme que le mode d'emploi de l'article 7 de la Charte de l'environnement. Il ne fait que s'inscrire dans une longue phase d'évolution, prenant la suite de dispositions nationales et supra nationales dont on ne pouvait s'écarter. Mais par certains aspects il pourrait, s'il faisait l'objet d'une mise en application effective, révolutionner les situations existantes. 1- Evolution - L'article 244 apporte des précisions sur les possibilités données au public de participer à l'élaboration des “ décisions réglementaires de l'Etat et de ses établissements publics lorsqu'elles ont une incidence directe et significative sur l'environnement”. Julien Betaille s'est interrogé sur l'influence que l'article 8 de la Convention d'Aarhus qui traite de cette question particulière avait exercée. L'appréciation du champ d'application ne devrait pas poser de problème, il s'étendra largement aux décrets, règlements, ordonnances, projets de loi et , de surcroît, comme l'exprime la convention, aux “ dispositions normatives juridiquement contraignantes d'application générale” . Des propositions ont été faites afin de respecter l'insistance de l'article 8 sur la nécessité pour les autorités nationales de mettre au point des procédures permettant une participation “ 287 effective”. A cet égard on sait que cette effectivité impose d'informer et consulter le public le plus en amont possible mais la convention reste imprécise qui parle d’un “ stade approprié “. Il a été proposé une double consultation la première la plus précoce possible lors de la première présentation du projet, la seconde lorsque le projet est à un stade plus avancé. S'agissant de la durée de la consultation du public qui intervient “ tant que les options sont encore ouvertes”, elle sera modulée en fonction de l'importance et de la complexité du texte . - La question la plus délicate reste celle des suites de la consultation en vue d'une participation “ effective”. La convention reste vague se contentant de recommander la prise en considération des résultats de la participation “ dans toute la mesure du possible” et l'article 244 se garde bien d'évoquer la question. Des propositions audacieuses ont été faites par le rapporteur , celle de l'invocabilité de la convention devant le juge administratif et celle d'accroître le rôle du comité des parties d'Aarhus en permettant sa saisine directe par le public afin de lui permettre d'utiliser les recettes des autres juridictions européennes, confectionnées dans la “ marmite” du droit international pertinent. - Contraint de transposer en droit français des dispositions supra nationales et constitutionnelles le législateur, en adoptant tardivement et prudemment l'article 244, poursuit ainsi une lente évolution qui n'a rien de révolutionnaire. Il en sera sans doute de même de sa mise en application car les obscurités et les entraves procédurales laissent apparaître le souci du ou des rédacteurs de n'offrir au public que des possibilités fort limitées de participation effective. Gérard Monédiaire, n'a pas manqué d'ironiser sur la distinction non indispensable entre une publication du projet de décision selon qu'il y a ou non saisine d'un organisme consultatif. Dans le premier cas la publication se fait par voie électronique sauf si “le volume ou les caractéristiques des documents” ne le permettent pas. Le public devra alors se contenter d'un résumé et de l'indication des lieux et heures pendant lesquels la consultation de l'intégralité du dossier sera possible. Dans le second cas, la publication par voie électronique n'est qu'éventuelle. - La brièveté des délais: quinze jours a été critiquée, mais la précipitation dans l'élaboration des textes étant actuellement un signe de bonne gouvernance, cette volonté de célérité- que l'on retrouve dans de nombreuses procédures administratives - ne pouvait épargner cette intrusion du public, perçue comme un facteur de gêne dans le bon déroulement de la prise de décision. Cette tendance à une participation a minima se retrouve dans le fait qu'elle se réduit à un dialogue singulier administré-administration, excluant une discussion plus ouverte et animée entre les administrés, au risque d'un froid “copier-coller” sans retour d'information . Un véritable débat eût été plus enrichissant lequel, il y a quelques années suscitait moins qu'aujourd'hui l'effroi des pouvoirs publics. Et d'exhumer. Une vieille circulaire du 14 juillet 1976 portant sur le bon déroulement des enquêtes publiques qui pour faciliter la participation du public s'efforçait de promouvoir des modalités d'organisation très concrètes. 2- Révolution - Si l'on estime que l'article 244 n'est que le premier pas, enfin esquissé, vers une nouvelle culture de la participation qui changerait les vieilles habitudes de huis clos de l'administration française, on peut alors parler de révolution. Michel Prieur, observateur particulièrement savant et engagé dans ce débat, a rappelé la genèse de la réforme . Alors que la plupart des thèmes traités par le Grenelle II ont fait l'objet de discussions largement concertées et libres, l'article 244 a battu des records de clandestinité et de non participation. Les investigations sur 288 l'identité les rédacteurs n'ont pas permis de lever le secret et, comme il a été dit, la présentation de l'amendement à l'origine de l'article, n'a suscité aucun débat. - Michel Prieur et ses centres de recherche sont à l'origine de nombreux travaux en droit comparé de l’environnement. Il a été rendu compte de ceux relatifs à la participation du public à l'élaboration des textes réglementaires qui laissent apparaître un retard manifeste de la France. Particulièrement sensibilisés à ce problème, le Canada et les Etats Unis (depuis 1944) ont mis au point des procédures de démocratie participative qui fonctionnent très bien et n'ont cessé de se perfectionner afin d'accroître l'effectivité des mécanismes. Ainsi en est-il de la possibilité de consultation le plus en amont possible , parfois même sur les simples intentions des auteurs du projet avant même que celui ci ait été rédigé et aussi de la possibilité pour le public , s'il le juge nécessaire , de demander que soient organisées des auditions publiques. L'étude du droit comparé montre aussi la progression des procédures de participation effective dans la plupart des pays européens (cf Rapports réguliers de l'OCDE sur cette question). Il en est de même pour l'Union européenne comme le prouvent, notamment, une directive de 1998 sur les règles et normes techniques communiquées à la Commission et un règlement de 2002 sur les législations alimentaires dont l'article 9 prévoit la consultation des citoyens sur les projets de loi intervenant dans ce domaine. - Il semble donc que la France ne puisse rester en dehors de ce mouvement général et que les administrations doivent désormais savoir consulter, aimer débattre, être déterminées à prendre en compte les résultats de la consultation. Ce changement radical de mentalité suppose que la participation des citoyens ne soit plus perçue comme une entrave à la prise de décision mais au contraire comme une aide précieuse à sa qualité et à sa bonne exécution Lors de la table ronde de l'après midi, Cécile Blatrix et Sandrine Rui ont apporté le point de vue de la science politique et de la sociologie en promouvant une révolution dans les méthodes propres à rendre la participation effective : recherche du “ public particulièrement concerné”, identification du “ citoyen ordinaire”, prise en compte du scepticisme et de la défiance des consultés, méthodes déjà expérimentées par les conseils du développement durable. II- Tranquillité ou turbulences? L'article 244 appelle des précisions qui seront données tranquillement par la jurisprudence en continuité avec les décisions déjà intervenues sur ce thème. Les turbulences risquent de survenir si les autorités publiques maintiennent leur attitude de résistance à l'égard d'une participation effective 1- Tranquillité - L'article 244 suscitera-t-il en lui-même un abondant contentieux ? Il ne le semble pas tant il est indissociable des dispositions de l'article 7 de la Charte et moins exposé que le ou les décrets d'application à venir. Le rapport de Jessica Makowiak a fait le point sur l'influence de l'article 7 , rappelant les positions du conseil constitutionnel et du conseil d'Etat qui ont précisé - ce qui ne faisait guère de doute- que l'ensemble des droits et devoirs définis dans la Charte ont valeur constitutionnelle et s'imposent aux pouvoirs publics et aux autorités administratives dans leur domaine de compétence respectif , décisions désormais célèbres : CC 19 juin 2008 , “OGM” et CE Ass 3 octobre 2008, “ Commune d'Annecy”. L'invocabilité de la Charte devant le Conseil d'Etat en ce qui concerne les recours contre les actes réglementaires est soit directe, soit indirecte lorsqu' une loi est obligatoire pour préciser les dispositions d'un article, comme c'est le cas de l'article 7 de la Charte. - Le législateur avait toute liberté pour prendre des dispositions claires et précises sur cette question et le moins que l'on puisse dire est qu'il ne s'est guère distingué à cet égard, se 289 commettant dans d'inutiles précisions techniques et oubliant l'essentiel. La question a été posée de savoir si un recours en annulation pouvait intervenir avant la publication d'un décret d'application et les réponses ont été diverses, certains penchant pour l'affirmative, d'autres pour la négative, en invoquent le fait que l'article 244 fait expressément allusion à la définition des modalités d'intervention du public par décret en Conseil d'Etat. - Hubert Delzangles a recherché les incidences de l'article 244 sur le droit de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire .Il a rappelé que l'association du public au processus d'élaboration des projets ayant une incidence importante sur l'aménagement du territoire est une obligation inscrite à l'article L 11-1, 4° du code de l'environnement et qu'elle se retrouve , de manière diffuse, dans de nombreuses dispositions du code de l'urbanisme. Il est cependant nécessaire d'unifier les modalités de cette participation , qui font l'objet actuellement d'une diversité qui frise l'incohérence et d'une complexité que la rédaction de l'article 244 contribue à accroître lorsqu'il cherche ( art L 120-2) à exclure de son champ d'application tout un ensemble de réglementations et documents d'urbanisme sous prétexte qu'ils ont déja fait l'objet d'une procédure de participation. - Le même souci de simplification a été à l'origine de la réforme de la procédure d'enquête publique, inextricable maquis ( 180 catégories) opérée par Grenelle II . En dépit de progrès incontestables, le chantier législatif et réglementaire reste encore en friches. Quant au chantier du juge administratif il n'est pas moins riches de perspectives : interprétations délicates de l'effectivité de la participation, appréciations au cas par cas, harmonisation avec la jurisprudence des autres juges , en particulier la Cour de Luxembourg qui a eu à traiter de questions semblables à propos des plans et programmes, des études d'impact, du débat public, des sites Natura 2000. Le principe d'indépendance des législations devrait s'assouplir et il a été souhaité que l'interprétation de la notion d'incidence “ directe et significative sur l'environnement” ne soit pas trop singularisée afin de ne pas affaiblir la portée de la participation et que celle-ci se voit généralisée à l'ensemble des actes réglementaires concernant l'urbanisme y compris ceux soumis parallèlement à enquête publique. 2- Turbulences - La culte porté à la souveraineté nationale et à ses représentants et l'héritage d'une administration jacobine pourraient freiner l'élan du principe de participation si ses modalités, qui restent à préciser, multiplient les restrictions et les dérogations, créant alors quelques turbulences. La présence de Robert Savy, ancien doyen de la Faculté de droit de Limoges, ancien député et président du Conseil régional après un passage par le Conseil d'Etat ,a été saluée par tous. Il fut mon doyen et le responsable de ma venue au droit de l'urbanisme et il faut rappeler qu'on lui doit le premier et remarquable manuel de 'Droit de l'urbanisme” paru en chez Thémis en 1981 et malheureusement non réédité. Le président Robert Savy a apporté le nécessaire contre poids au concert de louanges sur les mérites de la participation , insistant sur la nécessité de promouvoir l'intérêt général contre les intérêts particuliers qui s'expriment lors des consultations et allant jusqu'à regretter que la participation ne soit souvent qu'un leurre et un trompe l'œil. - Il a été fait observer que les modalités procédurales décrites à l'article 244 concernent l'information plus que la participation puisqu'il est surtout traité de la publication du projet de décision et de son accessibilité Ces modalités restent bien timides si on les compare à l'article L 300-2 du code de l'urbanisme imposant aux conseils municipaux d'organiser une concertation pendant toute l'élaboration du projet avec les habitants, les associations locales et autres personnes concernées, un bilan étant présenté par le maire au conseil municipal qui en délibère. . 290 - A la question de savoir si un décret d'application est nécessaire, Clotilde Deffigier a répondu par l'affirmative, parce qu'il y a “ trop de flou, trop de vague, trop de mou” dans les dispositions législatives. Et de souhaiter qu'il y ait même plusieurs décrets et pourquoi pas une autre loi, enfin déterminante, quant aux garanties procédurales. Un intéressant débat s'est noué autour du principe selon lequel la loi est d'application directe lorsque ses dispositions sont suffisamment précises et sur le pouvoir du juge d'apprécier au cas pas cas cette précision. S'agissant de l'article 244 le juge devra distinguer entre les dispositions, certaines étant suffisamment précises: délais, note de présentation, d'autres-les plus nombreuses -ne l'étant pas, d'autres enfin étant absentes : délais raisonnables, préjudice et réparation, perte de chance, astreinte et surtout effets des observations. - Yann Aguila était chargé d'imaginer les conséquences cette disposition sur les contentieux à venir et il n'a pas manqué de rappeler que les grandes lignes directrices étant déjà posées en ce qui concerne la portée le l'article 7 de la charte, l'intervention de l'article 244 en est la suite logique. Le juge administratif aura sans doute à se prononcer sur les modalités d'application du principe de participation : légalité du ou des décrets d'application par rapport à la loi et par la suite légalité du comportement de l'administration si elle ne respecte pas ses obligations lors de la prise de décision. En se prononçant sur les formalités procédurales, le juge sera conduit apprécier l'effectivité de la participation c'est à dire à sa rapprocher d'une appréciation au fond. Quant à imaginer l'intervention d'une question prioritaire de constitutionnalité, elle n'a pas été écartée. - Les débats de la table ronde laissaient apparaître quelques divergences entre un noyau dur de la participation et des positions plus mesurées. Antoine Gatet, représentant des associations de défense de l’environnement, et Jean-Claude Hélin dont les travaux en faveur d'une participation effective font depuis longtemps autorité ont regretté le retard de la France à l'égard de la démocratie représentative. Ils ont mis l'accent sur les principales causes de disfonctionnement et suggéré des solutions pratiques qui semblent aisées à adopter. Pascale Kromarek, présidente de la commission droit de l'environnement du MEDEF, a présenté le point de vue des entreprises. A la recherche de sécurité juridique, celles-ci sont a priori favorables à des règlements largement concertés et débattus dont le contenu sera meilleur et l'exécution moins incertaine. - Le but de cette journée: informer fut sans aucun doute atteint car les travaux ont fait un inventaire complet des problèmes, favorisé les discussions et proposé des solutions.L'avenir de l'article 244 suscitait des sentiments mêlés. Les optimistes croyaient possible les progrès dans la prise de décision et rappelaient l'évidence des solutions à retenir : association des juristes à la préparation des textes, recherche d’épure, clarté, débats largement ouverts, procédures destinées à rendre la consultation efficace, garanties de prise en compte des observations. Ils allaient même jusqu'à prévoir un élargissement à l'ensemble des actes réglementaires Les pessimistes présentaient l'article 244 comme un nouveau gadget, redoutaient les risques d'incohérence nés de l'éparpillement des textes, imaginaient les stratégies de contournement des pouvoirs publics afin de maintenir un statu quo qui accepte la transparence et la concertation mais se refuse à aller plus loin. Chacun s'accordait pour admettre que des victoires non négligeables avaient été remportées dans un combat engagé depuis longtemps, mais que tout restait fragile, encore trop timide et qu'il fallait que le combat continue. 291 ANNEXE 2.4 : Contributions aux projets de loi sur la participation ANNEXE 2.4.1 : AVIS COLLECTIF DU 24 SEPTEMBRE 2012, MICHEL PRIEUR ET GERARD MONEDIAIRE, PROFESSEURS DE DROIT, UNIVERSITE DE LIMOGES ; CECILE BLATRIX, PROFESSEUR DE SCIENCES POLITIQUES, AGRO- PARIS- TECH ; SANDRINE RUI, MAITRE DE CONFERENCES DE SOCIOLOGIE, UNIVERSITE DE BORDEAUX II ; FABIEN REIX, CHERCHEUR EN SOCIOLOGIE, UNIVERSITE DE BORDEAUX II, SUR LE PROJET DE LOI RELATIF A LA MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE PARTICIPATION DU PUBLIC Les soussignés enseignants et chercheurs participant au projet de recherche pluridisciplinaire du Ministère de l’écologie Concertation Décision Environnement (CDE) n° 0006426/ 2009 sur « la participation du public à l’élaboration des textes réglementaires nationaux en matière d’environnement en France et à l’étranger. Exigence démocratique, nécessité juridique » soumettent au Ministère les observations et suggestions suivantes à l’occasion de la consultation ouverte du 11 au 24 septembre 2012 sur le projet de loi relatif à la mise en œuvre du principe de participation du public. Ils se réjouissent que la communauté universitaire puisse ainsi s’exprimer officiellement et publiquement et contribuer à l’amélioration des décisions publiques. Toutefois nous regrettons que la mise à consultation du projet de loi soit limitée au délai minimal extrêmement bref de 15 jours, ce qui ne nous permet pas de produire des propositions exhaustives sur un texte procédural décisif au plan de la démocratie environnementale. Une analyse critique du texte adopté par la loi du 12 juillet 2010 (art. 244 à l’origine de l’art. L120-1 C. envir.) été rédigée par le professeur Gérard Monédiaire dans la Revue juridique de l’environnement n° spécial de 2010 sur la loi grenelle 2, p. 223 à 239. 1Nous constatons avec intérêt la mise en consultation publique d’ un projet de loi relatif à l’environnement alors que ce n’est pas expressément prévu par les textes mais peut résulter de l’interprétation de l’art. 7 de la Charte de l’environnement. Cette pratique correspond aux recommandations de la convention d’Aarhus qui incite à soumettre à consultation les projets de loi avant leur transmission au Parlement. Le décret n°2011-1832 du 8 décembre 2011 relatif aux consultations ouvertes sur l’internet mentionne les consultations organisées sur des projets de lois dans son « objet » et à l’art. 4 alors que la loi du 17 mai 2011 sur la base de laquelle ce décret a été pris n’envisage pas cette possibilité. Il nous semble donc opportun que le projet de loi soumis à consultation soit l’occasion de rendre expressément obligatoire la consultation sur les projets de loi ayant une incidence sur l’environnement en application de l’art. 7 de la Charte (voir infra proposition de rédaction de L. 120-1). 2Insertion de la participation dans le Code de l’environnement : Nous considérons qu’il faut profiter de ce projet de loi pour mieux insérer la réforme dans le Code. Actuellement l’art. L. 120-1 est inséré dans un chapitre 1 sur l’élaboration des projets d’aménagement ou d’équipement. Or l’application de l’art. 7 de la Charte a un objet très différent. Aussi convient-il d’introduire dans le Livre 1, Titre II un chapitre nouveau « participation du public à l’élaboration des textes généraux ayant une incidence sur l’environnement ». L’actuel chapitre 1 deviendra le chapitre 2. 3L 120-1-I L’art. 7 de la Charte a un champ d’application très large quant aux « décisions publiques », il vise aussi bien les décisions de l’Etat que celles des collectivités territoriales, des établissements publics, des agences placées sous tutelle des ministères et des autorités 292 administratives indépendantes. Aussi il convient de le préciser en laissant largement ouverte la procédure de participation. Elle s’applique aux décisions réglementaires, y compris aux plans et programmes ainsi qu’aux décisions ayant un effet transfrontalier par exemple au titre du protocole de Kiev à la convention d’Espoo. Il convient toutefois pour ne pas alourdir inutilement les procédures d’exclure les établissements publics locaux. Les décisions devront inclure les projets de lois et d’ordonnances ainsi que les projets de traités internationaux avant leur soumission au Parlement comme cela est prévu en Suisse (loi fédérale sur la procédure de consultation du 18 mars 2005 , art. 3).Pour éviter une multiplication inutile des procédures particulières qui compliquerait trop le travail de l’administration et la lisibilité par le public, on propose que l’art. L. 120-1 soit d’application générale sans laisser subsister la réserve des « dispositions particulières ». Celles-ci ont montré avec les contentieux devant le Conseil constitutionnel, qu’elles étaient source de complications inutiles. On notera que ce ne sont pas les « décisions » qui sont soumises à consultation, mais les « projets » de décisions. L’art. 7 ne définit pas le principe de participation mais le proclame. Proposition de rédaction: L.120-1-I « Le présent article définit les conditions et limites dans lesquelles le principe de participation du public énoncé à l’art. 7 de la Charte de l’environnement est applicable aux projets de décisions publiques, autres que les décisions individuelles, ayant une incidence sur l’environnement y compris transfrontalier. Cela vise : - Les projets de lois et ordonnances avant leur transmission au Conseil d’Etat - Les projets de ratification ou d’approbation des traités et accords internationaux - Les projets de conclusion d’accords internationaux non soumis à ratification - les projets de décisions des autorités de l’Etat et de ses établissements publics - les projets de décisions des autorités administratives indépendantes - les projets de décisions des collectivités territoriales et de leurs groupements ». 4- Le projet de réforme ne donne aucune indication sur les motifs de la participation et son utilité. Il convient de le préciser pour mieux faire comprendre au public et à l’administration l’importance, le but et l’objet de la réforme Proposition de rédaction : L. 120-1-II nouveau « La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation du public à l’élaboration des décisions publiques. Cette participation a pour but de donner au public en général, aux parties prenantes intéressées, et aux divers acteurs publics et privés de la société la possibilité d’être informés des projets des autorités publiques sur l’environnement, de pouvoir formuler leurs observations et suggestions et d’assurer la cohérence, la transparence et l’effectivité des décisions publiques. Les autorités publiques concernées doivent prendre en considération les résultats de la participation. » 5- Art. L. 120-1-II du projet de loi : Ces dispositions sont essentielles pour la réussite ou l’échec de la réforme. Il convient de fixer des conditions précises à la participation qui donnent véritablement au public le sentiment que sa participation sera utile et prise en considération, même si l’autorité publique n’est pas liée juridiquement par la consultation publique. Sept conditions sont importantes : - le délai minimum : 15 j est insuffisant pour pouvoir sérieusement réagir, un tel délai donne au public l’impression qu’il est consulté pour la forme et cela ne crédibilise pas la procédure de participation. Il faut au minimum un mois, et mieux, comme en Suisse et dans l’Union européenne : 3 mois 293 - Si la consultation vise le public en général, il est évident que seul un petit nombre de personnes sont les plus concernées en matière d’environnement ; aussi la pratique consistant à prévoir qu’un petit nombre de personnes sont systématiquement consultées et bénéficient d’une alerte sur internet doit être confirmée. - la prise en compte des observations du public doit être bien garantie. La synthèse rédigée à l’issue de cette consultation doit faire apparaitre cette prise en compte. - le sérieux de la consultation implique, pour les décisions nationales seulement, un garant de la consultation qui pourrait être la CNDP ou bien une personnalité ad hoc, choisie au cas par cas. Le Conseil d’Etat a insisté sur la nécessité d’un garant dans son rapport sur la participation. - la transparence de tout le processus doit être organisée en constituant un dossier accessible au public dans le quel figureront les opinions du public accessible à tous et la synthèse motivée de la consultation - il convient de bien préciser la relation entre participation du public et consultations d’organes consultatifs. En vue d’obtenir une décision publique adéquate et correspondant à la fois à l’intérêt général et aux réalités sociales, il nous parait indispensable, en cas de décision soumise à consultation obligatoire d’un organe consultatif, de maintenir les deux procédures afin d’enrichir la décision publique et d’améliorer son contenu et sa légitimité. La consultation du public devrait précéder la consultation d’organes consultatifs qui profiteront ainsi des apports du public. - Afin que le public et les parties prenantes spécialement concernées, puissent se préparer à la participation et afin de la rendre utile et effective, l’intention de prendre les actes les plus importants au niveau national, tels que les décrets, devraient faire l’objet d’une annonce publique au moins six mois auparavant. Le détail de ces conditions n’a pas à figurer dans la loi mais devrait relever d’un décret d’application indispensable pour préciser les modalités pratiques et techniques de la participation. Proposition de rédaction : Art. L. 120-1-II du projet de loi : « a. les projets de textes généraux mentionnés au I accompagnés d’une note de présentation non technique, sont rendus accessibles au public par voie électronique. Une liste des personnes et organisations systématiquement consultées et faisant l’objet d’une alerte électronique est tenue à jour et rendue publique. Le public est informé des modalités de la consultation et de sa durée. Lorsque le volume ou les caractéristiques du projet ne permettent pas sa publication intégrale par voie électronique, la note de présentation est accompagnée d’un résumé et précise les lieux et heures ou l’intégralité du projet peut être consultée. b. Le public dispose, pour formuler ses observations, d’un délai qui peut être modulé en fonction de la nature du projet et qui ne peut être inférieur à trois mois. c. Sauf demande expresse d’une personne faisant des observations sur le projet, les observations du public doivent être accessibles à tous durant la consultation du public. d. L’autorité compétente doit prendre en compte les observations formulées par le public et l’expliquer en rédigeant une synthèse des observations recueillies. 294 e. Si l’autorité compétente considère que les observations du public la conduisent à modifier sensiblement le contenu du projet, elle peut décider une seule fois de soumettre à nouveau à consultation du public une version révisée du projet. f. L’autorité administrative compétente pour prendre la décision doit constituer un dossier regroupant la note de présentation, les observations du public, la synthèse des observations du public. Ce dossier est rendu accessible au public et archivé par voie électronique dès la publication du texte. g. A compter de la clôture de la consultation, le projet ne peut être définitivement adopté que dans un délai qui ne peut être inférieur à 15 jours. h. Un garant de la participation dont les fonctions et la désignation sont précisées par décret en Conseil d’Etat est en charge du respect des conditions de la participation. Il est obligatoirement désigné pour les projets d’actes réglementaires des administrations centrales de l’Etat. i. les commissions consultatives dont l’avis doit être recueilli en application d’une disposition législative ou réglementaire sont destinataires de l’ensemble des observations du public et de la synthèse préparée par l’autorité compétente. Elles ne peuvent donner leur avis qu’après avoir pris connaissance de ces observations. j. les projets de décrets font l’objet d’une planification semestrielle annoncée par voie électronique ». III. Sans modifications IV. Sans modifications Il est indispensable de préciser par décret les modalités de la participation et Ajouter V : les droits et devoirs du public et des administrations concernées. Le décret d ‘application de l’art. L. 120-1 précisera : - les modalités d’utilisation d’internet - les conditions de nomination et d’intervention du garant de la consultation - la désignation de l’autorité compétente pour assurer la consultation - les parties prenantes intéressées - le contenu de la note de présentation - les modalités de la consultation (internet, réunions publiques, recours à la CNDP) - les modalités de prise en compte de la consultation - le contenu de la synthèse - les conditions d’une nouvelle consultation - le dossier de la consultation - la planification semestrielle des décrets Proposition de rédaction : « V. Les modalités d’application du présent article sont définies par décret en Conseil d’Etat» 6- Art L. 120-2 Le projet de loi ne modifie que partiellement cet article. S’il convient effectivement de supprimer « directe et significative », il faut également supprimer la dispense de participation liée aux directives ayant donné lieu à participation. Outre la référence aux directives 295 communautaires qui n’a plus lieu d’être (devenues « directives de l’Union européenne »,) il est totalement anormal de dispenser de participation des projets de textes qui sont la transposition de directives. En effet la participation du public sur les projets de directives porte sur le texte des directives. Les actes de transposition (loi et / ou décrets) sont d’une autre nature juridique et n’ont quant à eux, jamais été soumis à participation. Cette dispense, si elle était maintenue, serait considérée par le Conseil constitutionnel comme une violation de l’art. 7 de la Charte. On notera que la rédaction actuelle de cet article vise en général les décisions « des personnes publiques » et a donc déjà un champ plus large que celui de l’art. L .210-1 en visant aussi les décisions individuelles et celles des personnes autres que l’Etat. En ce qui concerne les personnes autres que l’Etat, cette rédaction nous conforte pour élargir le champ d’application de L. 210-1 en visant à l’avenir toutes les personnes publiques. Mais on ne voit pas l’utilité de permettre la participation pour les décisions individuelles. On ne voit pas non plus la justification de dispenser de participation les décisions réglementaires prises conformément à un plan ou programme soumis lui-même à participation ; en effet il s’agit de deux actes bien différents qui se succèdent et ont des enjeux différents et des conditions d’application différentes. C’est comme si on refusait la participation à l’élaboration d’un projet de décret appliquant une loi sous prétexte que le projet de loi a déjà été soumis à participation. C’est en fait le même raisonnement que pour les directives et les textes de transposition. C’est pourquoi on propose de supprimer l’actuel art.L 120-2 et de le remplacer simplement par : Proposition de rédaction : L. 120-2 « les textes généraux ayant une incidence sur l’environnement pris conformément à un règlement de l’Union européenne et ayant déjà donné lieu à participation du public ne sont pas soumis à la participation du public. » 7- Art. 6 du projet de loi : Après l’édiction d’un régime spécial de participation pour la pêche maritime et l’aquaculture à l’art. 90 de la loi de modernisation de l’agriculture du 27 juillet 2010, le projet de loi, à raison, soumet la pêche maritime et l’aquaculture au régime général de participation de l’art. L 120-1. Mais sa rédaction est défectueuse. En effet les règlements de l’Union européenne sont d’application directe et donc il n’y a pas normalement de décision des personnes publiques prises en application de ces règlements. De plus il ne semble pas utile de se référer à nouveau « à une procédure particulière » puisque justement l’art. 6 a pour but de mettre fin à la multiplicité des procédures particulières. Enfin dans la mesure où l’art. 6 renvoie via l’art. L 914-3 du code rural et de la pêche maritime à l’art. L. 120-1 du code de l’environnement, il convient de ne plus utiliser le terme « décision des personnes publiques » puisqu’il ne correspond plus au champ d’application de L. 120-1 qui dans le projet de loi vise les décisions de l’Etat autres que les décisions individuelles. Or il convient que les décisions soumises à participation soient à la fois celles de l’Etat et si besoin celles des collectivités territoriales. Aussi conformément au nouveau champ d’application de L. 120-1 que nous avons proposé supra 3 il convient de rédiger ainsi l’art. L. 914-3 : Proposition de rédaction : L.914-3 « Les projets de décisions publiques autres que les décisions individuelles, relatifs à la pêche maritime et à l’aquaculture marine ayant une incidence sur l’environnement sont soumis à participation du public dans les conditions et limites prévues aux articles L 120-1 et L. 120-2 du code de l’environnement ». 296 ANNEXE 2.4.2: AVIS INDIVIDUEL DU 24 SEPTEMBRE 2012, MICHEL PRIEUR SUR LE PROJET DE LOI RELATIF A LA MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE PARTICIPATION DU PUBLIC 1- Art 8 du projet de loi Il semblerait que l’idée d’une ordonnance réponde au désir de se donner plus de temps pour organiser la participation du public aux décisions individuelles. Il est évident que cette dernière ne peut se voir appliquer les mêmes exigences que la participation du public aux décisions générales et réglementaires. Le Conseil constitutionnel en a convenu (décision n°2012-269 QPC du 27 juillet 2012, Union départementale pour la sauvegarde de la vie, de la nature et de l’environnement, §6). Aussi convient –il de prévoir les limites et modalités de la participation aux décisions individuelles dans la loi. Recourir pour cela à une ordonnance nous apparait comme un mépris du Parlement que la Constitution, à travers l’art 7 de la Charte, a directement chargé de cette responsabilité. Ce serait un mauvais signal pour la démocratie dans une matière nouvelle, sensible et qui n’est pas technique. L’expérience prouve de plus que cela ne donne aucun gain de temps. En tout état de cause nous avons proposé d’ajouter les ordonnances au champ d’application obligatoire de la participation du public. Aussi nous proposons la rédaction d’un nouvel article L. 120-3 du code de l’environnement qui devra renvoyer à un décret d’application pour aborder d’éventuelles régimes adaptés à certaines catégories d’actes individuels Proposition de rédaction : L.120-3- I- « Le présent article définit les conditions et limites dans lesquelles le principe de participation énoncé à l’art.7 de la Charte de l’environnement est applicable aux décisions publiques individuelles ayant une incidence sur l’environnement y compris transfrontalier. Cela vise : -les projets de décisions individuelles des autorités de l’Etat et de ses établissements publics -les projets de décisions individuelles des autorités administratives indépendantes - les projets de décisions individuelles des collectivités territoriales et de leurs groupements. L.120-3-II « Les projets de décisions individuelles font l’objet d’une publication à l’initiative de l’autorité compétente et à sa diligence, soit par affichage, soit par publication par voie de presse, soit par voie électronique. Cette publication est accompagnée d’une notice explicative présentant les fondements juridiques et les motivations de la décision. La décision ne peut être définitivement adoptée qu’après que le public ait pu participer, selon les modalités prévues au III, et au plus tôt trois semaines après la publication. L. 120-3-III « Les autorités compétentes déterminent pour chaque catégorie de décisions et selon leur impact réel sur l’environnement les modalités envisagées de la participation qui doit être annoncée à l’avance à l’occasion de la publication du projet de décisions individuelle. Selon les cas, la participation du public prendra la forme soit d’une consultation électronique, soit d’une rencontre publique en présence de l’administration compétente et du bénéficiaire de la décision, soit d’une concertation organisée par l’autorité compétente. Lorsqu’une enquête publique est prévue préalablement à l’adoption de certaines décisions individuelles elle se substitue aux formes ci-dessus prévues de participation et suit le régime des enquêtes publiques en ce qui concerne ses modalités et sa durée. L. 120-3-IV « Les dispositions des paragraphes II et III ne s’appliquent pas lorsque l’urgence justifiée par la protection de l’environnement, de la santé publique ou de l’ordre public ne permet pas l’organisation d’une procédure de coinsultation du public. Les délais prévus au II peuvent être réduits lorsque l’urgence, sans rendre impossible la participation du public, le justifie. 297 L. 120-3-V « Les modalités de la participation du public peuvent être adaptées en vue de protéger les intérêts mentionnées au I de l’article L.124-4 du code de l’environnement L. 120-3-VI « Un décret en Conseil d’ Etat précise les modalités d’application du présent article ». 2. Prise en compte de la décision du Conseil constitutionnel n°2012-269 QPC du 27 juillet 2012 Il convient enfin d’ajouter un article à fin d’appliquer le nouvel article L.123-1 à l’art. L. 411-2 du code de l’environnement dont le 4° a été déclaré contraire à la Constitution Proposition de rédaction : Art. de la loi : « Il est ajouté à l’article L. 411-2 du code de l’environnement un ainsi rédigé : « Les décisions prises en application du présent article sont soumises à participation du public selon les modalités prévues à l’art. L.120-3 du code de l’environnement ». Compte tenu de la saisine du Conseil constitutionnel par le Conseil d’ Etat le 12 septembre 2012 d’une QPC relative à la constitutionnalité de l’art. L.120-1, il est évidemment souhaitable que le gouvernement attende la décision du Conseil constitutionnel qui interviendra au plus tard le 12 décembre 2012, pour finaliser le texte du présent projet de loi. Il serait recommandé que, compte tenu des circonstances et du fait de l’innovation consistant à soumettre à participation du public un projet de loi en matière d’organisation de la participation du public, la nouvelle rédaction du projet de loi soit à nouveau soumise à consultation électronique. 298 ANNEXE 2.4.3 : INTERVENTION DE RONAN DANTEC LORS DE LA DISCUSSION SUR LE PROJET DE LOI RELATIF A LA MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE PARTICIPATION DU PUBLIC DEFINI A L'ARTICLE 7 DE LA CHARTE DE L'ENVIRONNEMENT - MARDI 6 NOVEMBRE 2012 Note : Rencontre le lundi 29 octobre 2012 entre les Professeurs Michel Prieur, Cécile Blatrix et le Sénateur Ronan Dantrec en vue de faire connaitre les préconisations de l’équipe (Chapitre 8 Tome 1) avant la réunion du 6 novembre 2012. Mme la Ministre, M. le Président, Mme la Rapporteur, Chers collègues « Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement ». En adoptant cette phrase, incluse dans la loi constitutionnelle de 2005, le Parlement avait clairement affirmé sa volonté d’inscrire la Constitution française dans le droit fil de la Convention d’Aarhus. Ratifiée par la France en juillet 2002, très exactement 10 ans après le Sommet de la Terre à Rio, cette Convention des Nations Unies s’appuyait sur le chapitre 10 de ce très beau texte que reste la Déclaration finale de Rio, je cite : « la meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens au niveau qui convient ». Ainsi, notre discussion du jour ne doit pas se résumer au fait d’adopter, en procédure accélérée, une loi d’application permettant de résoudre un certain nombre de contentieux juridiques et de censures du Conseil constitutionnel, mais bien d’affirmer notre volonté politique de répondre aux grands enjeux environnementaux et de considérer que, pour ce faire, il est absolument nécessaire d’y associer étroitement les citoyens. Ce n’est pas totalement notre culture, autant le reconnaître. La tradition française a fait de l’Etat le garant unique de l’intérêt général, et nous avons construit un système, de lois et de grands corps d’Etat, qui est censé répondre à toutes les interrogations, car détenteur du savoir et du pouvoir. C’est donc bien le savoir qu’il s’agit ici de partager, et donc probablement aussi un peu le pouvoir. Ce texte s’inscrit donc bien dans une forme d’évolution, pour ne pas dire révolution, culturelle. Ce n’est pas si simple, un certain nombre d’évènements récents le montrent d’ailleurs clairement, j’aurai l’occasion d’y revenir. Ce texte allant dans le bon sens, le groupe écologiste le votera sans hésiter, en espérant qu’une majorité claire se dégage pour l’adopter. Je rappelle que, lors du vote de la Charte de l’Environnement, c’est la majorité de droite de l’époque, en 2005, qui avait porté ce texte, voulu par Jacques Chirac. Les écologistes avaient d’ailleurs soutenu par leur vote la Charte de l’Environnement. C’était un peu moins vrai pour les autres groupes de gauche, mais c’était une autre époque et je ne doute pas qu’aujourd’hui le consensus sera encore plus grand. Le travail constructif en commission nous en a d’ailleurs montré le chemin, avec déjà plusieurs améliorations du texte, notamment sur le temps du débat public, beaucoup trop court et que nous avons donc un peu étendu, peut-être pas encore assez, mais nous verrons à l’usage. Cette séance peut encore nous donner l’occasion d’autres améliorations. Le groupe écologiste a ainsi proposé plusieurs amendements, comme sur l’extension de l’accès à l’information détenue par les entreprises soumises à ICPE. Surtout, un point essentiel nous semble être la nécessité de doter l’ensemble du dispositif d’un organisme garant qui, en garantissant le suivi des procédures, apportera au citoyen l’assurance que sa mobilisation et ses avis seront pris en compte. C’est un point 299 important, qui nous rapprochera des pays les plus en avance sur ces questions. Par exemple, le Québec a mis en place en 1978 un Bureau d’Audiences Publiques sur l’Environnement, organisme consultatif et indépendant chargé d’informer et de consulter la population. Ce BAPE organise des consultations, des débats, innove en s’appuyant sur les nouvelles technologies de l’information, mais met aussi en place des procédures de médiation. Car il ne s’agit pas juste de recueillir des avis, en laissant l’Etat, ou tout autre décideur, seul juge de leur utilisation. S’il y a bien une logique à cette Charte de l’Environnement, c’est de créer le processus qui permette des projets acceptés parce que partagés. Comme le disait la rapporteur de la commission des Lois à l’Assemblée nationale en 2004, Mme Kosciusko-Morizet en l’occurrence, « la participation ne doit pas avoir lieu à un moment où les choix ont été faits par l’autorité publique ». On ne peut mieux dire, demander un avis et ne pas en tenir compte, c’est s’exposer ensuite à bien des difficultés. Imaginons par exemple, un grand projet, du genre aéroportuaire, pour lequel on commencerait un grand débat public sur le thème « la plateforme actuelle est saturée », débat qui se conclurait par le fait que finalement, non cette plateforme ne l’est pas et ne le sera pas, mais que malgré tout, les promoteurs poursuivraient leur projet mais avec de nouveaux arguments, qui n’étaient pourtant pas au cœur du débat public. Imaginons toujours une étude coût-bénéfice, pièce réglementaire adossée à l’enquête publique du même projet, quelques années après. Et imaginons que ce calcul des bénéfices soit fondé sur une valeur économique donnée à l’heure économisée, par les heureux bénéficiaires de ce nouvel équipement, à un prix jamais connu et jamais utilisé dans d’autres enquêtes de même nature, rendant ainsi très précieuse l’heure gagnée par n’importe quel touriste partant pour une semaine de vacances en Tunisie ou aux Baléares. On serait surpris tout en constatant qu’évidemment, sans cette réévaluation, le bilan de cette enquête coût-bénéfice serait défavorable au projet. Imaginons enfin que nous soyons sur un territoire où les procédures de médiation font rimer l’acronyme du BAPE québécois avec Bulldozer, Arasement, Policiers et Expulsions, s’étonnerait-on dans cette situation que la participation du public se transforme à la fin en manifestations et occupations des lieux.. ? Soyons donc clair : ce projet de loi doit s’inscrire dans une conception de notre société, où un Etat transparent joue le jeu de l’information, au risque de perdre le débat public quand ses arguments sont trop faibles. C’est cette prise de risque qui le rendra demain capable aussi de faire partager ses projets et de les rendre applicables quand ses convictions sont justes et clairement expliquées. S’il refuse de prendre ce risque, l’Etat se prépare à de nombreuses désillusions. A travers le débat de ce jour, c’est donc bien la volonté de passer un cap qui doit guider notre réflexion, pour le bien de l’environnement bien sûr, mais aussi pour le renforcement et la modernisation de notre vie démocratique. C’est dans cet esprit que le groupe écologiste soutiendra ce texte. 300 ANNEXE 2.4.4 : PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS, DU 16 NOVEMBRE 2012, AU PROJET DE LOI RELATIF A LA MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE PARTICIPATION DU PUBLIC PROJET DE LOI RELATIF A LA MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE PARTICIPATION DU PUBLIC EXAMEN A L’ASSEMBLEE NATIONALE (21 NOVEMBRE 2012) PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS PAR DES ENSEIGNANTS CHERCHEURS PARTICIPANT A UNE RECHERCHE REALISEE POUR LE MINISTERE DE L’ECOLOGIE (PROGRAMME CDE N° 0006426/ 2009) 1Préciser le champ d’application de la réforme pour éviter des contentieux (L 120-1-I) L’art. 7 de la Charte a un champ d’application très large quant à toutes les « décisions publiques ». Comme le projet d’ordonnance traitera des décisions individuelles, il convient, dans un souci de clarté et de simplification du droit, que dans le présent projet de loi soient traitées toutes les décisions réglementaires, tant de l’Etat que des collectivités territoriales et des établissements publics. Les décisions visées devraient inclure également les projets de lois et d’ordonnances, qui selon l’interprétation officielle de la convention d’Aarhus sont soumis à participation du public avant leur transmission au Parlement, ce qui d’ailleurs a été expérimenté par le ministère de l’écologie pour le présent projet de loi. Il devrait en être de même pour les projets de ratification des traités internationaux comme cela est prévu en Suisse (loi fédérale sur la procédure de consultation du 18 mars 2005 , art. 3). En France il en est ainsi depuis la loi organique du 15 avril 2009 et l’art. 83 du règlement de l’Assemblée nationale qui soumet à consultation du public les études d’impact. précédent la ratification des traités. Amendements de forme : ce ne sont pas les « décisions » qui sont soumises à consultation, mais les « projets » de décisions « publiques » le texte du Sénat, en améliorant le I de l’art. L.120-1 a malencontreusement supprimé la référence à l’art. 7 de la Charte, or cet article est la base même de la réforme et il convient par clarté de rétablir cette référence. Le public doit pouvoir faire non seulement des « observations » mais aussi des « suggestions » pour enrichir la décision. Proposition de rédaction: L.120-1-I «Le principe de participation du public proclamé à l’art. 7 de la Charte de l’environnement permet d’associer toute personne de façon transparente et utile, à la préparation des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement, en l’informant des projets de décisions concernées afin qu’elle puisse formuler ses observations ET SUGGESTIONS, qui sont prises en considération par l’autorité compétente. « Le présent article définit les conditions et limites dans lesquelles ce principe est applicable aux PROJETS DE décisions PUBLIQUES, autres que les décisions individuelles, ayant une incidence sur l’environnement y compris transfrontalier. Cela vise : - Les projets de lois et ordonnances avant leur transmission au Conseil d’Etat - Les projets de ratification ou d’approbation des traités et accords internationaux - Les projets de conclusion d’accords internationaux non soumis à ratification - les projets de décisions des autorités de l’Etat et de ses établissements publics 301 - les projets de décisions des autorités administratives indépendantes les projets de décisions des collectivités territoriales et de leurs groupements ». 3- Modalités de la participation (Art. L. 120-1-II du projet de loi): Il convient de fixer des conditions précises à la participation pour que le public ait le sentiment que sa participation sera utilement prise en considération. - le délai minimum passé de 15 jours à 21 jours est insuffisant pour pouvoir sérieusement réagir, un tel délai donne au public l’impression qu’il est consulté pour la forme et cela décrédibilise la procédure de participation. Il faut au minimum deux mois, (en Suisse, aux Etats-Unis et dans l’Union européenne il est de 3 mois). - Si la consultation vise le public en général, il est évident que seul un petit nombre de personnes sont les plus concernées en matière d’environnement ; aussi la pratique consistant à alerter systématiquement sur internet un petit nombre de personnes doit être confirmée. - Le Sénat a prévu que le public puisse faire des observations par voie postale et pas uniquement par internet pour ne pas exclure ceux qui n’y ont pas accès . Mais en toute logique il faut prévoir aussi, comme le fait l’Union européenne, de faire la publicité du projet par une autre voie qu’internet. Ceux qui n’ont pas internet pour répondre, n’ont pas internet pour recevoir l’information. - Le nécessaire garant : le sérieux de la consultation implique, pour les décisions nationales seulement, un garant de la consultation. Compte tenu de la méfiance du public vis-à-vis de l’administration et dans le souci de limiter les recours contentieux inutiles, il convient qu’une autorité indépendante puisse suivre le déroulement de la procédure et recevoir les réclamations éventuelles du public. La nécessité d’un garant est mentionnée expressément dans : - les conclusions et propositions du rapport du Conseil d’Etat de 2011 sur « consulter autrement, participer effectivement » - dans la charte de la concertation du ministère de l’environnement de 1996 (art. 7) -dans la recommandation du Conseil de l’Europe du 15 décembre 2004 sur la gouvernance électronique para 19 - dans la recommandation du Conseil de l’Europe du 18 février 2009 sur la démocratie électronique, para P 66 et G 72 - la transparence de tout le processus doit être organisée en constituant un dossier accessible au public dans lequel figureront les opinions du public accessibles à tous et la synthèse motivée de la consultation - le texte proposé limite à trois mois minimum l’accès à la synthèse des observations du public. Cette restriction n’a pas de raison d’être. Au niveau de l’informatique les documents peuvent être facilement archivés et conservés. Il convient donc de les conserver pour être accessibles au public ultérieurement sans limite de temps. La consultation de ces documents peut être utile ultérieurement dans le cadre d’un contentieux. - il convient de bien préciser la relation entre participation du public et consultations d’organes consultatifs. En vue d’obtenir une décision publique adéquate et correspondant à la fois à l’intérêt général et aux réalités sociales, il est indispensable, en cas de décision soumise à consultation obligatoire d’un organe consultatif, de maintenir les deux procédures afin d’enrichir la décision publique et d’améliorer son contenu et sa légitimité. La consultation du public devrait précéder la consultation d’organes consultatifs qui profiteront ainsi des apports du public. 302 - Afin que le public et les parties prenantes spécialement concernées, puissent se préparer à la participation et afin de la rendre utile et effective, l’intention de prendre les actes les plus importants au niveau national, tels que les décrets, devraient faire l’objet d’une annonce publique au moins six mois auparavant. La liste de la programmation des décrets est d’ailleurs prévue déjà par la circulaire du 7 juillet 2011 relative à la qualité du droit. Cette annonce est prévue aux Etats- Unis, au Canada et en Suisse. Le détail de certaines des conditions ci dessus n’a pas nécessairement à figurer dans la loi mais devrait relever d’un décret d’application indispensable pour préciser les modalités pratiques et techniques de la participation. Si un décret d’application n’est pas prévu ces conditions doivent alors figurer dans la loi. Proposition de rédaction : Art. L. 120-1-II du projet de loi : « Le projet d’une décision mentionnée au I accompagnés d’une note de présentation non technique précisant notamment le contexte de ce projet, est rendu accessible au public par voie électronique ainsi que par mention au Journal officiel et par affichage. Une liste des personnes et organisations systématiquement consultées et faisant l’objet d’une alerte électronique est tenue à jour et rendue publique. Le public est informé des modalités de la consultation et de sa durée. Lorsque le volume ou les caractéristiques du projet ne permettent pas sa publication intégrale par voie électronique, la note de présentation est accompagnée d’un résumé et précise les lieux et heures ou l’intégralité du projet peut être consultée. « Les observations du public, formulées par voie électronique ou postale, doivent parvenir à l’autorité administrative concernée dans un délai qui ne peut être inférieur à deux mois. Ce délai peut être modulé en fonction de la nature du projet. « Les observations déposées sur un projet de décisions sont accessibles par voie électronique dans les mêmes conditions que le projet de décision. « Si l’autorité compétente considère que les observations du public la conduisent à modifier sensiblement le contenu du projet, elle peut décider une seule fois de soumettre à nouveau à consultation du public une version révisée du projet. « L’autorité administrative compétente pour prendre la décision doit constituer un dossier regroupant la note de présentation, les observations du public, la synthèse des observations du public. Cette synthèse indique les modalités de la prise en considération des observations du public. Le dossier est rendu accessible au public et archivé par voie électronique dès la publication du texte. « A compter de la clôture de la consultation, le projet ne peut être définitivement adopté que dans un délai qui ne peut être inférieur à 15 jours. « Un garant de la participation dont les fonctions et la désignation sont précisées par décret en Conseil d’Etat est en charge du respect des conditions de la participation. Il est obligatoirement désigné pour les projets d’actes réglementaires des administrations centrales de l’Etat. « Les commissions consultatives dont l’avis doit être recueilli en application d’une disposition législative ou réglementaire sont destinataires de l’ensemble des observations du public et de la synthèse préparée par l’autorité compétente. Elles ne peuvent donner leur avis qu’après avoir pris connaissance de ces observations. 303 « Les projets de décrets font l’objet d’une planification semestrielle annoncée par voie électronique ». III. Sans modifications IV. Sans modifications 4. nécessité d’un décret d’application Il faut ajouter un V à l’art. L 120-1 Il est indispensable de préciser par décret les modalités de la participation et les droits et devoirs du public et des administrations concernées. L’art. L. 120-1 prévoyait lui-même un décret qui n’a jamais été pris. Or la recherche CDE du ministère de l’environnement qui a évalué l’application de cet article depuis 2010 a pu constater qu’il y avait un grand nombre d’incertitudes et de questions non résolues faute de décret d’application. Comme le rappelle le gouvernement lui-même dans l’étude d’impact du projet de loi (p. 2) le Conseil constitutionnel le 19 juin 2008 a précisé que les lois d’application de la Charte ne pouvaient tout prévoir et qu’elles pouvaient juridiquement être complétées par un décret. Le décret peut préciser : « les mesures d’application des conditions et limites fixées par le législateur… ». S’il n’y a pas de décret d’application, les contestations seront nombreuses et les interprétations divergentes. En effet la réforme ne s’applique pas seulement aux actes du ministère de l’écologie, mais à tous les actes sur l’environnement pris par tous les ministères. Proposition de rédaction : « L 120-1- V. « Les modalités d’application du présent article sont définies par décret en Conseil d’Etat » 5. L’inadaptation de l’art L. 120-2 Curieusement l’art. L. 120-2 n’est pas modifié. Or il est critiquable sur le plan formel et quant au fond. Sur le plan formel et rédactionnel il se réfère toujours aux décisions « ayant une incidence directe et significative » or cette mention a été supprimée dans L .120-1 et si elle est maintenue dans L. 120-2 elle risque de faire l’objet d’une QPC devant le Conseil constitutionnel pour violation de l’art. 7 de la Charte. Le projet de loi tel que soumis à consultation électronique en septembre 2012 supprimait à juste titre cette mention inadaptée. De plus la référence aux directives communautaires n’a plus lieu d’être et doit être remplacée par « directives de l’Union européenne ». Sur le fond il est anormal de dispenser de participation des projets de textes qui sont la transposition des directives. Les actes de transposition (lois, décrets ou arrêtés) sont d’une autre nature juridique et n’ont quant à eux, jamais été soumis à participation. Cette dispense, si elle était maintenue, serait considérée par le Conseil constitutionnel comme une violation de l’art. 7 de la Charte. On ne voit pas non plus la justification de dispenser de participation les décisions réglementaires prises conformément à un plan ou programme soumis lui-même à participation ; en effet il s’agit de deux actes bien différents C’est comme si on refusait la participation à l’élaboration d’un décret appliquant une loi sous prétexte que le projet de loi a été soumis à participation. C’est pourquoi on propose de supprimer l’actuel art. L. 120-2 . Proposition de rédaction : 304 Art. 2 bis (nouveau) « l’art. L 120-2 du code de l’environnement est supprimé » Michel Prieur et Gérard Monédiaire, Professeurs de droit, Université de Limoges Cécile Blatrix, Professeur de sciences politiques, Agro- Paris- Tech Sandrine Rui, Maître de conférences de sociologie, Université de Bordeaux II Fabien Reix, Chercheur en sociologie, Université de Bordeaux II 305 TABLE DES MATIÈRES SOMMAIRE…………..………………………………………………………………...…… 3 ANNEXE 1 ................................................................................................................................ 5 ANNEXE 1.1 : Article 244 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement.................................................................... 5 ANNEXE 1.2 : Résultats de la recherche des étudiants du Master 2 « Droit de l'environnement, de l'aménagement et de l'urbanisme » (Brionaud, Millogo, Quero)... 7 ANNEXE 1.3 : Principales propositions du Rapport public 2011 - Consulter autrement, participer effectivement.............................................................................. 14 ANNEXE 1.4 : Annexe méthodologique..................................................................... 17 ANNEXE 1.5 : Étapes de la procédure « Notice and Comment »............................... 23 ANNEXE 1.6 : Possible functions of public participation within an idealized decision process .......................................................................................................................... 24 ANNEXE 1.7 : Six concepts of public participation ................................................... 25 ANNEXE 1.8 : UICN, M158 « Participation des citoyens aux procédures législatives relatives à l’environnement » ....................................................................................... 26 ANNEXE 1.9 : Rapports nationaux ............................................................................. 28 ARGENTINE : ................................................................................................. 28 BELGIQUE :.................................................................................................... 57 CANADA :....................................................................................................... 64 COSTA-RICA :.............................................................................................. 180 HONGRIE :.................................................................................................... 194 PÉROU :......................................................................................................... 198 ANNEXE 1.10 : Tableau synthétique droit comparé et Union européenne .............. 213 ANNEXE 1.11 : Article 16 de la loi n°2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité........................................................................................ 215 ANNEXE 1.12 : Diplôme interuniversitaire : formation à la négociation et à la participation en matière d’environnement.................................................................. 216 ANNEXE 2 : VALORISATION ......................................................................................... 217 ANNEXE 2.1 : Séminaires et Colloques…......................................................................... 218 ANNEXE 2.1.1 : Programme de la journée d’information – La participation du public aux décisions réglementaires sur l’environnement : l’article 244 de la loi Grenelle II, une révolution administrative - Lundi 31 janvier 2011 à Limoges ............................ 218 ANNEXE 2.1.2 : Programme du séminaire sur la participation du public aux décisions réglementaires sur l’environnement - Lundi 03 octobre 2011 à Limoges ................ 220 ANNEXE 2.1.3 : Compte-rendu du séminaire sur la participation du public aux décisions réglementaires sur l’environnement - Lundi 03 octobre 2011 à Limoges 221 ANNEXE 2.1.4 : Programme du séminaire sur les préconisations d’amélioration de l’article 244 - Vendredi 7 septembre 2012 à Paris ..................................................... 223 ANNEXE 2.1.5 : Présentation des échanges du séminaire sur les préconisations d’amélioration de l’article 244 – Vendredi 7 septembre 2012 à Paris. ...................... 224 ANNEXE 2.1.6 : Programme du colloque de restitution des travaux – lundi 1er octobre 2012 au Sénat à Paris ................................................................................................. 228 306 ANNEXE 2.2 : Réunions de travail .................................................................................... 230 ANNEXE 2.2.1 : Compte rendu de la réunion de travail du lundi 12 septembre 2011 à Limoges ...................................................................................................................... 230 ANNEXE 2.2.2 : Présentation power-point lors des journées CDE des 29 et 30 mars 2012 à Aix en Provence ............................................................................................. 232 ANNEXE 2.2.3 : Compte-rendu de la réunion de travail du 11 mai 2012 à Bordeaux .................................................................................................................................... 238 ANNEXE 2.2.4 : Compte-rendu de la réunion de travail du 8 juin 2012 à Paris ...... 242 ANNEXE 2.2.5 : Compte-rendu de la réunion de travail du lundi 29 octobre 2012 à Paris............................................................................................................................ 245 ANNEXE 2.3 : Retranscription........................................................................................... 246 ANNEXE 2.3.1 : Retranscription des échanges du programme de la journée d’information – La participation du public aux décisions réglementaires sur l’environnement : l’article 244 de la loi Grenelle II, une révolution administrative Lundi 31 janvier 2011 à Limoges ........................................................................... 246 ANNEXE 2.4 : Contributions aux projets de loi sur la participation ............................. 292 ANNEXE 2.4.1 : Avis collectif du 24 septembre 2012, Michel Prieur et Gérard Monédiaire, Professeurs de droit, Université de Limoges ; Cécile Blatrix, Professeur de sciences politiques, Agro- Paris- Tech ; Sandrine Rui, Maître de conférences de sociologie, Université de Bordeaux II ; Fabien Reix, Chercheur en sociologie, Université de Bordeaux II, sur le projet de loi relatif à la mise en œuvre du principe de participation du public................................................................................................ 292 ANNEXE 2.4.2: Avis individuel du 24 septembre 2012, Michel Prieur sur le projet de loi relatif à la mise en œuvre du principe de participation du public ......................... 297 ANNEXE 2.4.3 : Intervention de Ronan Dantec lors de la discussion sur le Projet de loi relatif à la mise en œuvre du principe de participation du public défini à l'article 7 de la Charte de l'Environnement - Mardi 6 novembre 2012 ...................................... 299 ANNEXE 2.4.4 : Propositions d’amendements, du 16 novembre 2012, au projet de loi relatif à la mise en œuvre du principe de participation du public .............................. 301 TABLE DES MATIÈRES……………………………………………….…………….…. 306 307