dans le sable la grande croix de bois qu`il avait lui

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dans le sable la grande croix de bois qu'il avait lui-même apportée (1).
Cet homme pieux, armé de toutes pièces et qu'on vit alors prosterné si
humblement aux pieds d'un dieu de paix , était don Alonzo de L u g o ,
I'ADELANTADO ,
le conquérant de Ténériffe. Il établit son camp autour
de la croix sainte qui, plus tard, donna son n o m à la ville, et sur
l'autel rustique qu'il fit dresser sous sa tente, des moines belliqueux
célébrèrent la première messe en invoquant l'assistance du Ciel pour
s'emparer des biens de la terre.
Don Alonzo de Lugo, voulant se fortifier dans l'endroit où il venait
de débarquer, fit construire une tour sur le bord du rivage ; mais,
après sa défaite à Acentejo, les Guanches d'Anaga, commandés par un
chef intrépide, vinrent l'attaquer jusque dans ses retranchemens.
Don Alonzo se défendit en désespéré: les insulaires ne purent pénétrer
dans la redoute et perdirent cent soixante hommes, y compris leur
vaillant capitaine qui s'était plusieurs fois élancé à l'assaut. Cependant
I'ADELANTADO,
craignant d'être forcé dans son dernier asile, repassa la
mer avec les débris de son armée et se retira à la grande Canarie pour
réparer son désastre. A peine avait-il levé son camp, que les assiégeans
démolirent cette tour malencontreuse sur les ruines de laquelle devait
s'élever un jour le château de Saint-Christophe.
Lugo revint au bout de quelques mois avec de nouvelles troupes,
et fit reconstruire le bastion démantelé. Après la conquête de l'île on
agrandit le système de défense du port de Sainte-Croix, mais ce ne
fut qu'en 1579 que le gouverneur de Ténériffe, don Juan Alvarez de
Fonseca, fit achever la forteresse dont on avait jeté les premiers fondemens sous le règne de Charles Quint. En 1657, l'artillerie de Saint-
(1) « Qualquiera que huviese visto salir a tierra a nuestro general á la cabeza de sus tropas, con una
» gran cruz de madera entre los brazos ; y que a pocos pasos la fixaba en la arena, adorándola con la
» mayor humilidad, y reverente devoción, no pensaría sino que aquel Ángel de p a z , venia á Tenerife
» únicamente a predicar el evangelio y la mansedumbre Christiana : Pero se ingañaria.
» Lugo era un conquistador! » (Viera, Noticias,
tom. n, pag, 199.).
Alonzo de
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