ECHOSUNIR LE JOURNAL DES COMMUNAUTÉS ISRAÉLITES DU BAS-RHIN SEPTEMBREOCTOBRE 2012 TICHRI 5773 FÊTES DE TICHRI N° 269 - ABONNEMENT: ADHÉRENT 20,00 € - NON ADHÉRENT 30,00 € • PRIX : 4,00 € 5773 Zichron Menahem UNE LEÇON DE VIE DOSSIERS L’ANTISÉMITISME EN QUESTION L’ALLÉE DES JUSTES Fresque de Jérusalem sur les murs du nouvel espace Max et Mireille Warschawski ÉDITORIAL A l’aube de l’année nouvelle, je voudrais évoquer avec vous les faits qui ont marqué celle qui s’achève. Au mois de novembre, vous m’avez renouvelé votre confiance en me reconduisant à la présidence de votre Communauté et j’en mesure chaque jour le poids de la responsabilité. Avec l’aide des administrateurs nouvellement élus, nous travaillons sans relâche au bon fonctionnement et au rayonnement de notre Communauté. L’année qui se termine a été marquée par des événements forts : la réouverture de l’espace Noah attendue par tous les membres du Centre des Jeunes, le grand concert du Jérusalem Cantor Choïr, les Sacrées Journées de Strasbourg avec l’orchestre d’Abdukrim Rais de Fès et la chorale David Hamelekh, les rencontres conviviales des « 25 Clés pour le Judaïsme d’aujourd’hui », le grand concert de la jeunesse au bénéfice des Paniers du Cœur, le festival du cinéma israélien « Shalom Europa », les repas chabbatiques, les offices communs de la jeunesse, le chabbath plein organisé par l’Association des Etudiants Juifs de Strasbourg, l’inauguration de l’Allée des Justes et la venue des enfants de Zichron Menahem. N’oublions pas les centres aérés en février et pendant ces dernières vacances scolaires. Les réformes de notre administration pour se fondre avec celle du Consistoire se poursuivent afin d’améliorer notre efficacité et nos économies. Notre communication s’est rénovée avec un nouveau site et des courriels d’informations communautaires. Merci à vous tous bénévoles, membres d’associations, mouvements de jeunesse, salariés de notre institution et surtout aux membres du SPCJ pour votre implication et votre dévouement à notre Communauté. Comme vous le voyez, notre Communauté bouge sans cesse et je dois vous en remercier car cela ne serait pas possible sans votre engagement et votre générosité. Vous pouvez être fiers d’appartenir à cette Communauté de Strasbourg si souvent montrée en exemple pour son dynamisme, sa force et son unité au travers des épreuves. Toutes nos pensées vont vers la Communauté de Toulouse si durement touchée ces derniers mois. Encore une fois merci à vous tous car la Communauté est riche par la diversité de tous ses membres. Je vous souhaite une année de santé, d’accomplissement de vos projets et de sérénité, une année de paix en Israël et dans le monde. Chana Tovah Oumetouka. Jean-Paul Kling, Président de la Communauté Israélite de Strasbourg N° 269 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 •TICHRI 5773 2 22 Carnet de famille 6 Dis-moi comment tu sonnes Dossier L’antisémitisme en question 30 La lettre de Jérusalem 7 32 Entretien avec Francis Lévy Président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin 9 5772 dans les Communautés 13 Fêtes : horaires des offices Camp d’été Zichron Menahem en Alsace : une leçon de vie 36 Hommages : Mireille Warschawski Yitzhak Shamir 38 Informations 14 61 Vœux Simhat Torah La Communauté fête ses Hatanim 17 Strasbourg inaugure son Allée des Justes parmi les Nations 67 Unirscope Ce numéro contient un supplément spécial « Gan Chalom » Prochaine parution : 3 décembre 2012 Date limite de dépôt des articles : 5 novembre 2012 Nous ne pouvons garantir la parution des articles remis au-delà de cette date ! Ces derniers doivent être exclusivement adressés à Mme Brigitte Michaly, de préférence par courrier électronique : [email protected] (voir p. 68) Echos-Unir - 1a, rue René Hirschler 67000 Strasbourg - 03 88 14 46 50. Directeur de la publication : Francis Lévy. Directeur de la rédaction : Thierry Roos. Rédacteur en chef : Salomon Lévy. Régie publicitaire : E. Lévy 03 90 406 206. Maquette : Simone Cahen. Correspondance : Marc Tobiass. Mise en page : Page14, Catherine Mathy 09 50 140 340. Impression : IREG. Commission paritaire : N° 71158. ISSN 0995-708. Les articles n’engagent que leurs auteurs. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 ·1 carnet de famille Naissances L‘EMPIRE Christian LOGEL Décorateur 202, ROUTE DE SCHIRMECK • 67200 STRASBOURG • Montagne-Verte Tél. 03 88 30 16 65 • Fax 03 88 29 48 84 • Port. 06 76 47 11 55 [email protected] 2 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 > …, fils de Batia et Ouriel Torjmane (Toulouse) > Dany Benjamin, fils d’Astrid et Raphaël Lévy (Paris) > Sasha Rachel Carmen, fille d’Ilana et David Sror (Mulhouse) > Elia, fils d’Esther et Laurent Charbit > …, fils de Myriam et Dan Farache (Bonneuil s/Marne) > Abigaël, fille d’Elisabeth Roth et Eric Scherrer (Belfort) > Elsa, fille de Nathalie et Gil Bernheim (Lausanne) > …, fils d’Elodie et Mickaël Arbib (Paris) > Emma Hélène Ava, fille de Caroline et Harry Cohen > Tali Mi’hal, fille de Sandy et Laurent Fortis (Tel Aviv) > Irène Vicky Rachel, fille de Sarah et Gabriel Mattout (Paris) > Haïm David, fils de Sarah et Yossi Hazan > Noa Luna, fille de Yaëlle et David Ruimy > Ellie Victoria Yaël, fille de Léa et Laurent Benharroch > Elsa Rosine, fille d’Aimée et Eric Zdanowski > Ezra Gabriel, fils de Sarah et David Grumbach (Jérusalem) > Aviel Rahamim, fils de Hanna et Shalom Botbol > Tehilla Devorah Bassia, fille de Dinah et Binyamin Davies (Jérusalem) > Yarden et Yral, fils de Emmanuelle et Boaz Leviatan > Lionel Noa’h, fils de Céline et Emmanuel Ullmann (Bâle) > Talia Kohava, fille de Laura et Jonathan Mimran > Avital, fille de Leora et Alexandre Gutman (Petah Tikva) > Hanna, fille de Déborah et Pierre Emmanuel Weil (Paris) > Ava-Etoile, fille d’Anna et Arié Benaïm > Ariel Naveh Yochanan, fils de Talia et Yitshak Grinboïm (Kedoumim) > Ethan, fils d’Eva et Jonathan Souroudjon > Noa, fille de Moran et Eytan Guivante (Holon) > …, fils d’Elisheva et Chimon Torjmane (Jérusalem-Ramot) > Elijah Raphaël et Lenny Moïse, fils de Sarah et Daniel Sautron > Emma, fille de Katia et Brian Steiman (Kfar Saba) > Ethan Abraham Aaron, fils de Sabrina et Daniel Alcabas > Tirtsa, fille de Sylvie et Iki Primack (Israël) carnet de famille > Shirel, fille de Stéphanie et Gaël Lévy (Colmar) > Noam, fils de Shira et Amit Heumann (Israël) > Sha’har, fils d’Elisheva et Yehonatan Bar Nur (Jérusalem) > Tova-Yehudis, fille de Lea et Mordechai Heiman (Manchester) > Rémy Roland Aaron, fils de Muriel et Hervé Guenassia > Arielle, fille de Claire et Ronny Heymann (Lyon) > Lya Marie, fille de Stéphanie et Frédéric Tordjman > Malkiel Messod, fils d’Emouna et Stéphane Azeroual (Marseille) Mappah > Elior, fils de Noémie et Jonathan Mosseri > Shay, fils de Davina et Stéphane Geissmann > Zachary Yossef Chraga, fils de M. et Mme Donovan Baer Bath-Mitsvah > Maureen Marie Rachel, fille de Karen et Gilles Tordjman > Avigdor, fils de M. le Rabbin et Mme Aaron Eliacheff > Yonathan, fils de Ruthie et Yvan Lang (Israël) > Nathan, fils d’Aude Zenou et d’Olivier Vialle > Michaël, fils de Nicole Aflalo et de Dan Hadida > Zacharie Isaac Eitan, fils de Brigitte et Serge Adler > Samson-Raphaël, fils de Manuela (zal) et d’Aude et André Zenou > Nathan, fils de Raymonde et Raphaël Amar > Nil, fils de Sylvie et Philippe Korsek Fiançailles Bar-Mitsvah > Roxane Ava, fille d’Audrey et Adrien Gadineau > Hillel Jossef, fils de Hannah et Jacky Hochner > Mila Rachel, fille de Johanna et Oren Sebban > Ben et Micha, fils de Nadine et Luc Karsenty > Dan, fils d’Anne et Vincent Kudkowicz > Laurence Lévy avec Yves Drahy > Sandra Hollander avec Emanuel Hirsch > Avigaïl Baer avec Avi’haï Kashtan (Israël) > Myriam Hagege avec Samuel Unterberger > Sophie Meyer avec Michaël Cahn > Les Commerçants annoncent dans votre revue… A votre tour, faites-leur confiance. VOUS RÊVEZ D’UNE FÊTE INOUBLIABLE ? L’ESPACE 22 • Le lieu idéal pour que vos rêves deviennent réalité. • Une capacité de 350 personnes assises. • Mise en place de : houppa, mehitsa, housses chaises. www.espace22.fr ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 ·3 carnet de famille > Yaël Attali avec Emmanuel Assouline > Adina Wolff avec Nissim Itzhaky > Déborah Knoller avec Efrayim Brown Mariages Joseph Benamara Fernand Benoliel Lucien Oussadon Salomon Sebbag ont la tristesse de vous faire part du décès de leur ami > Tsélia Adjedj avec Nicolas Bordjel > Ariella Gatterer avec Yonathan Spanglatt (Israël) > Héloïse De Paz avec William Simon > Myriam Fassi avec Daniel Orenstein > Maeva Sarah Nabet avec David Haïm Fedida > Shalva Cohen avec Yehouda Arieh Elbaz (Aix-les-Bains) > Jill Cywie avec Hillel Wertel > Clara Weil avec Eric Kenizou (Paris) > Rifka Mehler avec Mendel Grossmann > Avigaïl Marmor avec Emmanuel Bouhnik > Johanna Touati avec Benjamin Marx > Anaël Hannaux et Avinoam Ferber (Jérusalem) > Anaïs Guedj avec Chmouel-Haïm Torjmane > Aviva Cahen avec Dan Lousqui > Stéphanie Bohbot avec Jonathan Crespo > Sara Dansker avec Dan Lévy (Israël) > Bathchéva Choukroun avec Elie Geiger > Sarah Bitton avec Steve Margue (Paris) > Liora Sellam avec Julien Mordkowiez > Adina Wolff avec Nissim Itzhaky Décès > Mme Hélène Gelb > M. Jacques Litman > Mme Yaël Botbol-Anconina > M. David Benlolo (Maroc) > M. Léon Benzakine > Mme Bina Rose Fride > Mme Pierre Kling > Mme Carola Schwartz Jacques Eladan Professeur, Homme de lettres, Chevalier des palmes académiques survenu le 6 juillet 2012 à Paris, dans sa 75e année Ils présentent leurs sincères condoléances à son épouse Lucette et à sa famille. ont la douleur de vous faire part du décès de Madame Rosa Dreyfuss née Bader survenu le 6 juillet 2012, à quatre jours de son 103e anniversaire. Les obsèques ont eu lieu le 9 juillet 2012 au cimetière israélite de Sélestat. > M. René Somme > M. Francis Lévy (époux de Nicole Lévy) > Mme Monique Lemmel > Mme Mathilde Baer > M. Marceau Elkaïm (Cagnes-sur-Mer) > M. Simon Seligman Salomon > M. Freddy Lemmel > Yehouda Lamberger > M. Jacques Sussmann > Mme Julienne Neher (Jérusalem) > Mme Gisèle Akoun > M. David Harroch > Mme Rosa Dreyfuss > M. Isaac Jacky Elharrar > Mme Aimée Grabli > M. Michel Grieshaber > M. Claude Léopold Hirsch > Mme Henri Bloch née Blum (Altkirch) > M. Olivier Breisacher (Suisse) > Mme Herbert Grieshaber > M. Nessim Bensimon > Mme Néhama Horowitz (Israël) > M. Claude Bensoussan > M. Henri Kanter Littérature générale • Policier | Fantasy Science-fiction • Enfants & Jeunesse Manuels scolaires & universitaires Livres audio • Carterie | Calendriers Animations & Événements du mardi au samedi de 10h à 19h 3, rue de Pâques 67000 Strasbourg 03 88 32 26 99 • [email protected] www.bookworm.fr 4 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Monsieur et Madame Henri Dreyfuss, leurs enfants et petits-enfants Monsieur et Madame Francis Dreyfuss, leurs enfants et petits-enfants la famille, les nombreux amis Très touchés par les nombreuses marques de sympathie et de soutien qui nous ont été témoignées lors du décès de notre chère et regrettée Madame Sonia BenzimraGrumbach et dans l’impossibilité d’y répondre individuellement, nous vous prions de trouver ici l’expression de notre profonde reconnaissance et nos sincères remerciements. Mme Betty Grumbach, sa maman M. Stéphane Grumbach, son frère M. Alain Benzimra et Tehila, son époux et sa fille à Jérusalem. Cours en centre et à domicile Séjours linguistiques et accueil d’étrangers Formation professionnelle Centre de récupération de points de permis de conduire 81a avenue de la Forêt-Noire 67000 Strasbourg 03 88 229 429 www.courotop.fr ro u cb hr i qh ua ec h a n a Dis-moi comment tu sonnes… Grand Rabbin René Gutman internes qui l’habitent. La réflexion sur la forme même du chofar aurait pour but, selon nos Sages, de permettre à l’homme, à l’aube de la nouvelle année, de prendre conscience des tensions qui l’assaillent pour mieux les dépasser. L’homme apprendrait à se connaître, ne serait-ce que par le biais de la corne de bélier ! L’être et le néant Celui qui penche pour le chofar courbé « Kakouf », pense que l’essentiel du « avodah », du service d’Hachem, consiste à se concentrer sur la petitesse inhérente à la condition humaine, alors que celui qui soutient la forme droite pour le chofar, considère que le « ‘avodah » se réalise par l’ambition de s’élever et de s’attacher, si l’on peut dire, à D. lui-même. A propos de la corne de bélier, le chofar dans lequel on souffle à Roch Hachana, il y a, dans le Talmud, une discussion concernant la forme qu’il doit avoir. D’après une première opinion, il doit être courbé car à Roch Hachana, « plus l’esprit se “courbe” (s’humilie), mieux c’est ! ». Bibliographie : J. Milewski, Les Convocations d’automne, P.U.F. Lectures du Judaïsme Selon la seconde opinion, le chofar doit être droit, car à Roch Hachana, « plus l’esprit est ”droit” (élevé), mieux c’est ! ». Le chofar constituerait ainsi la dualité dans laquelle se débat la conscience juive durant ces jours redoutables : contrition et optimisme à la fois. Selon le Chem Michemouël, si la loi a privilégié la forme courbée pour le chofar, il n’empêche que ce débat, même ancien, touche le caractère dialectique de l’homme, sa nature complexe, et les contradictions 6 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Sans doute, ces deux opinions sontelles complémentaires, car comment s’élever vers D. sans, simultanément, l’appréhender à partir de la soumission et de l’effacement indispensables pour atteindre cette ultime étape ? (« ôl malh’out chamayim »). Et c’est dans la mesure où ces deux mouvements se conjuguent que Roch Hachana peut se vivre comme un temps de reconstruction personnelle, où il importe, précisément, d’ordonner ses idées, et d’organiser ses efforts pour la nouvelle année. Le chofar « tordu », qui invite le fidèle à se « courber », l’invite aussi, dans ce double mouvement, où l’homme mesure la proximité et l’éloignement qui le séparent du Créateur, à « s’élever », c’est-à-dire à ne pas désespérer en raison de son apparent éloignement. Droit ou tordu ? Ici, c’est le chofar « droit » (« pachoute ») qui va rectifier les éléments « tordus » du fidèle, car selon le Chem Michemouël, pour un juif, la désespérance de soi, comme la volonté de se dépasser, sont toutes deux nécessaires au service divin. Nous retrouvons d’ailleurs ce double mouvement dans les sonneries du chofar : « chevarim » et « terouah ». Le terme chevarim » veut dire « brisures », et se réfère au cœur brisé, à cause de son éloignement à D. Le mot « terouah », lui, renvoie au terme « réoûte », l’amitié. Brisure et amitié, infini et proximité, fragilité et puissance, contrition et joie, tels sont les composants du lien complexe unissant l’homme à son Créateur qui sont mis en lumière à Roch Hachana et à Yom Kippour, mais qui permettent que s’opère en l’homme ce retournement, cette techouvah qui est en jeu, au jour où Adam haRishon, le premier homme, fut créé. En écoutant les sonneries du chofar, le fidèle apprend ainsi à écouter son souffle qui lui parle « mi-m’aamakim » des profondeurs, comme des cimes élevées dont il a été pétri, et, pareil au Premier homme après s’être repenti pour retrouver enfin sa place devant son Créateur. A l’occasion de la nouvelle année, je vous adresse ma berah’a pour vous et tous les vôtres, pour toutes les Communautés de Strasbourg et du Bas-Rhin, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année. Lechana tova tikatévou h’assime tovah. ■ r o c h rhuabcrhi qa u n ea Ni pessimiste, ni euphorique Entretien avec Francis Lévy, président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin Propos recueillis par Salomon Lévy Vous êtes, Monsieur le président, à mi-mandat de votre réélection à la tête du CIBR. Quel est le bilan que vous pouvez-en faire ? Le bilan est satisfaisant, ni pessimiste ni euphorique. Le CIBR gère aujourd’hui les dossiers de l’ensemble des Communautés et des cimetières du Bas-Rhin, l’important dossier de la Chéhitah et de la Cacherout, la gestion de toutes les personnes qui sont attachées au service d’une Communauté, devenant ainsi une vraie DRH (Direction des Ressources humaines) ainsi que l’organisation des manifestations. Tout ceci se fait avec, bien entendu, avec la Communauté Israélite de Strasbourg ainsi que les autres Communautés du Bas-Rhin. Nos synagogues consistoriales (et surtout notre grande schoule) donnent l’impression d’être moins fréquentées. A quoi attribuez-vous cette situation ? Si nous excluons dans un premier temps la ville de Strasbourg, il est un fait que l’enrichissement de Strasbourg des membres des autres Communautés a pour conséquence la quasi disparition des offices dans la plupart des synagogues hors CUS que ce soit à Haguenau, Obernai ou Saverne. Sélestat est la seule ville où un office est organisé régulièrement deux fois par mois. Revenons à Strasbourg… Nous assistons effectivement à un dépeuplement de nos synagogues consistoriales. Est-ce à dire que les juifs se désintéressent de leur religion ? Je ne le crois pas. Les nombreux oratoires qui se sont ouverts récemment à Strasbourg attirent beaucoup de monde ; peut-être parce que les gens recherchent un cadre nouveau différent de notre tradition. Il nous revient de reconsidérer le travail que nous avons initié il y a plus de deux ans et qui consiste à tisser avec la CIS, des liens étroits entre tous les lieux et leurs fidèles. N’oublions pas aussi que beaucoup de nos jeunes quittent Strasbourg ; ils sont attirés par d’autres métropoles pour y effectuer leurs études ou pour la recherche d’un emploi. Certains choisissent aussi d’aller vivre en Israël dans l’espoir d’un avenir radieux. Les responsables communautaires que nous sommes ainsi que les rabbins concentrons nos efforts pour rapprocher de nos communautés tous ceux, pratiquants ou non pratiquants, qui rompant avec la tradition de leurs parents, s’en sont éloignés. Je tiens à citer les communautés voisines de Strasbourg, Bischheim, Lingolsheim, Oberschaeffolsheim/ Wolfisheim, Geispolsheim (Eliza) qui maintiennent un office chaque Chabbat, les jours de fêtes et parfois lorsqu’un événement familial s’y produit. Leurs dirigeants méritent d’être félicités et encouragés. Parlons des finances Je m’attendais à cette question. Pour une fois, ce chapitre n’est plus prioritaire dans nos préoccupations. Non pas que nos finances soient dans une situation stable mais parce que nous avons entrepris une modernisation comptable, fruit d’énormes efforts, et qui nous permet d’envisager l’avenir sous de meilleurs auspices. C’est le fruit de ce que nous appelons « notre réforme institutionnelle » engagée déjà sous l’ancienne législature. Elle concerne toutes nos Communautés du Bas-Rhin et en premier chef celle de Strasbourg qui regroupe, faut-il le rappeler, plus de 90 % de la population juive du département. Je demanderai qu’un bilan financier clair soit publié dans une prochaine édition de notre journal. Le Rabbinat souffre en ce moment d’une image plutôt négative par manque peutêtre de présence régulière… Le grand débat que nous avons avec la CIS, c’est la définition de la « responsabilité » des rabbins. Soyez plus clair… Quel est leur champ d’action ? Nous avons constamment à revoir nos plans d’action sur le terrain. La fonction rabbinique, leur travail pastoral au quotidien, évoluent et il faut en tenir compte. Ainsi que je l’ai fait savoir à mes collègues, et me semble-t-il, déclaré dans vos colonnes il y a deux ans, c’est une tâche que je me suis engagé d’accomplir lors de mon mandat. Avec le président de la CIS, nous avons adjoint au Grand Rabbin René Gutman le Rabbin Claude Heymann. Dans un deuxième temps, nous avons entrepris un audit du rabbinat car nous souhaitons que l’action des rabbins soit plus efficace au sein de tout le département. Les critiques qui me sont adressées sont justifiées et je m’engage à entreprendre, avec les rabbins, les restructurations qui s’imposent. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 ·7 roch hachana Nous avons l’une des plus belles synagogues d’Europe et elle manque de convivialité… C’est exact et c’est une lacune grave que nous devons combler avec les responsables de la CIS qui sont en principe et en pratique en charge des offices. La cacherout est un souci pour beaucoup. Quoi de neuf dans ce domaine ? Nous avons fait de la Cacherout/ Chéhitah un service professionnel avec un directeur responsable, en la personne de M.Samuel Ohnouna. Nous présenterons l’année prochaine une offre commerciale qui devra prendre en compte l’ensemble des produits qui seront diffusés sous le label « B.D.S » dont la certification est en cours. Elle surprendra par son ampleur, guidés que nous sommes par le souci de satisfaire le consommateur le plus exigeant. Le CIBR est détenteur d’un patrimoine important et aussi difficile à entretenir. On ne peut répondre à cette question de façon brève. Notre collègue, Mme Michèle Jablon, responsable de ces aspects, s’exprimera par ailleurs dans ce même numéro. Il est toutefois important de noter que depuis deux ans, nous avons opéré un rapprochement avec l’ensemble des Communautés et des Comités de Cimetières du département qui doit nous permettre d’être en capacité demain de faire face aux problématiques de gestion. Je suis heureux des relations de proximité avec les différents responsables communautaires et je tiens ici à les remercier vivement pour le travail formidable qu’ils réalisent au quotidien pour sauvegarder l’identité du judaïsme bas-rhinois. A la veille des fêtes de Tichri, quel est votre message ? Dans un monde en crise économique et politique, j’appelle à plus de cohésion, plus d’unité et de solidarité entre nos membres et avec Israël. ■ Après cet entretien, nous vous présentons dans les pages suivantes les messages que nous avons reçus de responsables des communautés environnantes. Si elles n’ont plus la possibilité de maintenir un minyan régulier, elles offrent un panel d’activités et il est bon de s’y associer. 8 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 roch hachana 5772 dans les Communautés Haguenau La Communauté Israélite de Haguenau a organisé, comme chaque année, les offices de Roch Hachana et de Yom Kippour pour la plus grande satisfaction des fidèles, fidèles réunis également le second jour de Roch Hachana autour d’un repas communautaire convivial. Nous tenons à remercier par ailleurs Emmanuel Hirsch de Strasbourg qui n’a pas hésité à venir soutenir la petite équipe de ‘hazanim pour Yom Kippour et, bien sûr, David Blum qui répond toujours présent. Par ailleurs, après la vente de l’immeuble du 3 rue du Grand Rabbin Joseph Bloch, la Communauté a aménagé son nouvel oratoire dans la salle polyvalente qui a une très belle allure. Histoire et traditions à Saverne La Communauté poursuit, à sa façon, sa participation à la vie de la cité. Ainsi, le 4 septembre 2011, dans le cadre la Journée Européenne de la Culture Juive (JECJ), a eu lieu une rencontre interreligieuse dans la grande salle de la maison communautaire qui se trouve à côté de la synagogue. Il s’agissait de découvrir l’histoire de la Communauté à travers un diaporama retraçant les grandes étapes d’une présence juive à Saverne remontant probablement au milieu du 12e siècle et de sa constitution pérenne à partir du 17e siècle. A titre d’exemple, voici la continuité qui a pu être reconstituée au niveau des différents rabbins qui se sont succédés jusqu’à nos jours : Les rabbins de Saverne C’est le 11 mars dernier que la communauté s’est réunie avec l’ensemble des édiles et des anciens haguenoviens pour célévrer les 160 ans de l’Œuvre de Refuge Israélite, maison mère des Cigognes, qui œuvre encore aujourd’hui à Strabourg à travers le Relais J et à Beer Chéva en Israël à travers l’association Negba en faveur de l’enfance en difficulté. Echos Unir a largement relaté cet événement exceptionnel. Nous souhaitons à tout notre kahal et à tous les fidèles des communautés du Bas-Rhin nos meilleurs vœux de Chana Tova, santé et joies. RABBIN CLAUDE HEYMANN & PATRICK BLUM, président 1736 : Jacob Kahn 1768 : Marx Kahn 1779 : Samuel Kahn 1802 : Lazare Liebermann 1834 : Benjamin Rose 1845 : Michel Sopher 1857 : Heyman-Loeb Dreyfus 1896 : Marx Staripolsky 1920 : Armand Bloch 1954 : Gérard Weil 1957 : Max Gugenheim 1966 : Claude Gensburger 2003 : Claude Heymann Cette présentation avait été organisée en partenariat avec l’association de dialogue interreligieux « Culture et Religions » qui clôturait à ce moment-là son « Itinéraire Spirituel » qui avait permis de découvrir les différents lieux de culte existant à Saverne depuis le mois de juillet jusqu’à ce jour-là. En 2012, à l’occasion de cette même journée (JECJ) consacrée cette fois-ci à l’humour dans le judaïsme, la Communauté proposera en particulier de découvrir l’« humour dans l’œuvre d’Alphonse Lévy ». Une autre manifestation s’est déroulée le 5 novembre 2011 à la synagogue. Un concert avait en effet été organisé dans le cadre du « Festival d’Art Sacré ». Un public particulièrement nombreux, la synagogue était comble, a pu apprécier la prestation du « - Trio Maadanim* » composé de Moshé Hayoun, chantre, Noémie Gachet-Bensimhon, pianiste et Daniel Elbaz, violoniste. Par leur maîtrise et par leur brio, ils ont fait vibrer le public Le « Trio Maadanim » qui a pu découvrir les multiples facettes de la liturgie juive selon les traditions alsacienne, hassidique et israélienne. La Communauté souhaite continuer à apporter sa contribution à ce genre de manifestations. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 ·9 roch hachana Par ailleurs, la Communauté a lancé une opération d’inventaire des pierres tombales de son cimetière qui a été créé dans la deuxième moitié du 17e siècle. Près de 750 pierres sont en cours de traitement Villé Pour la Communauté Israélite de Villé, l’année 2012 a connu son lot d’événements tristes et heureux. Dans le domaine de l’affliction, nous déplorons le décès de Madame Rosa Dreyfuss, maman de Henri et Francis Dreyfuss, la veille de ses 103 ans. © Michel Rothé Elle cherche avant tout à développer d’une manière générale ses activités en fonction de sa situation. Au niveau des offices, il est de plus en plus difficile d’en assurer un certain nombre même si ponctuellement cela peut être envisagé comme éventuellement à Roch Hachana ou à Yom Kippour ou encore à l’occasion du passage de familles ou de groupes dans la maison communautaire d’hébergement. 25 lits sont en effet disponibles avec les sanitaires, une cuisine équipée (plaque électrique, four à pyrolyse, réfrigérateurs, congélateur, plata) et une grande salle pour les activités ou les repas**. A cet égard, la région de Saverne offre de nombreuses possibilités de loisirs et de randonnées. (dégagement, nettoyage, photographie, traduction des inscriptions). Cette opération s’inscrit dans cette démarche qui consiste à mettre tout en œuvre pour sauvegarder un patrimoine témoignant de la présence séculaire des juifs en Alsace. A suivre … ALAIN KAHN, Président *Les délices **Pour tout renseignement : tél. 06 18 73 17 82 - 06 82 03 19 58 Nous avons eu le plaisir d’accueillir dans notre synagogue un grand nombre de coreligionnaires de Sélestat, Strasbourg et Colmar lors du 6e jour de Hanoucca ainsi qu’à l’occasion de Yom Haatsmaouth. Par ailleurs, dans le cadre du dialogue interreligieux, nous avons présenté aux classes de 4e du collège de Villé quelques aspects de la religion juive. Une journée suivie par 130 élèves environ. Quelques projets se dessinent dans les mois à venir : • La Journée Européenne de la Culture Juive le 2 septembre sur la thématique de l’humour juif. Un concert klezmer complètera ce programme. Nous reviendrons sur cette journée. • Une formation à l’attention du personnel de l’Office du Tourisme local sur le judaïsme et la synagogue. • Enfin, avec le concours du Consistoire Israélite du BasRhin, des collectivités territoriales et des personnes originaires de Villé, nous avançons dans le projet de rénovation de la synagogue. A l’approche des fêtes de Tichri, nous adressons tous nos vœux de bonheur, santé et de paix aux lecteurs d’Echos-Unir, à leurs familles et amis. Hag Sameah. FRANCIS DREYFUSS Sélestat sait s’activer La Communauté Israélite de Sélestat a la joie de vous communiquer la liste, très riche, de ses activités qui ont eu lieu au cours de cette année. 4 septembre 2011 : Journée Européenne de la Culture Juive. 19 septembre 2011 : Journée du Patrimoine avec la visite de la synagogue et du cimetière. Gros succès avec notamment la venue de bus venant de communauté juive allemande. 10 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Seli’hot à 11 h au cimetière de Mackenheim. 25 septembre 2011 : Seli’hot à 10 h au cimetière de Sélestat. 13 novembre 2011 : Nous avons eu le plaisir d’accueillir la réunion de la Commission du Patrimoine en nos locaux, sous la présidence de M. Jean-Pierre Lambert. 15h30 : Evénement exceptionnel pour notre Communauté : La célébration des 120 ans de la synagogue de Sélestat. Un grand concert liturgique organisé de main de maître par René Jasner. Les ministresofficiants de Colmar, Strasbourg et Mulhouse nous ont apporté beaucoup de bonheur. Nous avons eu l’honneur d’accueillir M. le Ministre Philippe Richert, M. le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim, M. le Président du Consistoire du Bas-Rhin Francis Lévy, M. le Grand Rabbin du Bas-Rhin René Gutman et M. Marcel Bauer, Maire de Sélestat. 27 décembre 2011 : Fête de Hanoucca suivie d’un repas en présence d’une nombreuse assistance. M. le Président du Consistoire Francis Lévy, M. le Grand Rabbin du Bas-Rhin René Gutman et le Rabbin de Sélestat M. Claude Spingarn ont été des nôtres. Notre coreligionnaire, Mme Michele Gassmann a fait un don d’un Yad de toute beauté, à notre Communauté. roch hachana 8 mars 2012 : Mise des tefilines de Roman, fils de Valère et Leslie Guedj. 9 mars 2012 : Repas chabbatique organisé par la Communauté, en présence de M. le Rabin Claude Spingarn et de M. René Jasner. Beaucoup de monde, très bonne ambiance. 10 mars 2012 : Bar-Mitzva de Roman. 11 mars 2012 : Mise des tefilines de Julien, fils de Hervé et Caroline Lévy. 22 avril 2012 : Bar-Mitzva de Julien. 29 avril 2012 : Cérémonie du Souvenir des Déportés au cimetière israélite de Sélestat. 22 et 23 juin 2012 : Chabbat exceptionnel en présence de M. Sellam et avec la participation des Etudiants Juifs de Strasbourg conduits par M. David Karlebach. Une ambiance très chaleureuse avec une belle jeunesse, enthousiaste, religieuse et très sympathique. Rendez-vous a déjà été pris pour un autre chabbat. La télévision locale est venue faire un reportage sur le cimetière israélite de Sélestat. Le responsable, M. Franck Lévy, a été, comme d’habitude, à la hauteur de la situation. Un chabbat à Sélestat Depuis toujours, le sort des petites communautés périphériques préoccupe leurs dirigeants et les instances consistoriales. Devant la fuite importante des membres des communautés « rurales » vers Strasbourg ou d’autres villes, parfois aussi vers l’étranger, celles-ci s’essoufflent au point de manquer cruellement du simple quorum (minyan) nécessaire pour assurer une tefila communautaire, le chabbat ou les jours de fêtes, ou même pour dire le Kaddich à la mémoire d’un défunt lors du yortzeit. Les responsables ont longtemps cherché une solution, jusqu’à ce qu’apparaissent des mouvements comme Hazak, qui ont apporté, sinon une solution, du moins une réponse partielle. Elle consiste à déplacer des jeunes vers ces communautés pour leur apporter, ne serait-ce que momentanément, une impulsion pour les redynamiser. Avec M. Joseph Sellam, viceprésident du Consistoire Israélite du Bas-Rhin, responsable des communautés périphériques, nous avons donc entrepris de mettre en place un « dispositif » semblable à ceux existant dans d’autres départements, qui initient des manifestations externalisées vers ces communautés en difficulté ; cela permet de leur faire vivre, ou revivre, l’espace d’un chabbat, des moments forts sur le plan spirituel autant que sur le plan de la convivialité et des échanges qu’une telle rencontre peut occasionner. Nous avons défini ensemble les communautés qui pouvaient être concernées, et que nous devions, prioritairement, inclure dans le projet ainsi que celles d’entre elles qui devaient inaugurer ce « cycle » de chabatot. Notre support est le Consistoire Israélite du Bas-Rhin et l’Association des Étudiants Juifs de Strasbourg dont je suis l’un des responsables, mais également les communautés concernées. Ces dernières sont sous la responsabilité du Consistoire dans la mesure où elles comptent encore des familles implantées et une synagogue, parfois même des locaux pou- vant servir à diverses occasions. Les jeunes, quant à eux, qu’ils soient étudiants ou actifs, se savent les héritiers et futurs responsables de communautés. Dans cette perspective, ils s’impliquent généreusement en apportant l’enthousiasme, l’énergie et l’optimisme de leur jeunesse. Ils veulent également montrer à leurs ainés qu’ils sont conscients d’avoir souvent beaucoup reçu et que c’est, maintenant, à leur tour, de donner, même symboliquement, en consacrant un peu de leur temps, de leur énergie et de leur bonne humeur à ces actions. L’objectif est, entre autres, de permettre à une communauté isolée ou en difficulté de passer un chabbat complet dans les conditions de la « yiddischkeit ». La convivialité et la chaleur humaine, vécues l’espace d’un chabbat avec un groupe de personnes venues d’autres villes, pourraient redonner l’envie à ces communautés d’organiser elles-mêmes des chabbatot – ou d’autres activités – avec les communauté voisines ou plus Si la communauté de Sélestat n’est peut-être pas très nombreuse, la joie et l’amour que tous les coreligionnaires témoignent pour leur communauté montrent un grand attachement envers cette même communauté dont nous sommes très fiers. SERGE AZGUT © Michel Rothé P.S. Je tiens a remercier le président Denis Geissmann et l’ensemble de la Communauté d’Obernai avec qui nous partageons très souvent des Offices. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 11 roch hachana éloignées, occasionnant à la fois des échanges et des renforcements mutuels. Malgré un délai relativement court (dix jours) pour l’organisation, et les appréhensions des uns et des autres ayant été levées, nous avons décidé d’organiser, le chabbat 23 juin 2012, une première action et, pour cela, nous avons choisi la communauté de Sélestat. Les dirigeants de cette communauté étaient heureux de ce choix et ont aussitôt entrepris de convier leurs membres aux offices ainsi qu’aux repas de chabbat. Nous nous sommes donc retrouvés, pour le départ, vendredi après-midi, en gare de Strasbourg. Le groupe participant à l’opération était composé de douze étudiants et étudiantes. Arrivés à destination, nous avons rejoint le Centre communautaire afin de mettre en place la salle de réception pour les repas et nous préparer pour chabbat. L’office de Minha, suivi de Maariv, a rassemblé, dans la très belle synagogue de Sélestat, la grande majorité des membres du kahal. L’office dirigé par un jeune, fut un moment magique pour l’ensemble des présents. Une ambiance chaleureuse, des mélodies parfois oubliées, ont fait revivre la ferveur des offices d’antan : certains membres du kahal, parmi lesquels le président de la Communauté de Sélestat, M. Azgut, n’ont pas caché leur grande émotion, émotion que tous les jeunes ont partagée. Monsieur Serge Azgut a, dans son discours de bienvenue, exprimé sa satisfaction et sa joie de voir la synagogue remplie comme aux jours de fêtes et a vivement remercié le Consistoire et les jeunes venus de Strasbourg pour apporter leur soutien et animer ce chabbat. A vrai dire, ces sentiments étaient partagés par tous les présents et, bien sûr, les jeunes étaient tous très fiers de constater que leur action était utile et avait un sens, ce qui les encourage à participer à nouveau à de tels projets. Ce fut ensuite à M. Sellam de remercier les Sélestadiens pour leur accueil chaleureux et fraternel. Il a également excusé l’absence du Rabbin Spingarn qui, ayant été tardivement informé, n’a pu se libérer. M. Sellam a apporté au président et aux membres de la Communauté de Sélestat, les salutations et la bérakha du Grand-Rabbin René Gutman, du Rabbin Claude Spingarn (dont il a lu un message et un dvar thora) et du président du Consistoire, M. Francis Lévy. La soirée a continué avec un excellent repas chabbatique, auquel ont participé pas moins de 40 convives ; zmirot chabbat, chants hassidiques, et interventions se sont succédés, dans une ambiance joyeuse et conviviale. (à 23h56) à destination de Strasbourg. Samedi, l’office a été animé, tour à tour, par différents jeunes, tantôt selon le rite ashkénaze, tantôt selon le rite séfarade. Il a rassemblé autant de monde que la veille, ce qui montre qu’objectivement Sélestat possède encore un potentiel qui ne demande qu’à être exploité. Mission accomplie ? Le déjeuner, une Dafina aussi copieuse qu’excellente, a montré que, même un juif alsacien habitué à la soupe fleisch, apprécie la bonne cuisine marocaine. Cette fois, 25 convives étaient présents, toujours dans une ambiance festive et chaleureuse qui a fait de ces instants des moments inoubliables. Au programme de l’après-midi, jeux, discussions et promenade, avant l’office de Minha et une séouda chlichit animée de chants et de divré Thora. A la fin de chabbat, ce fut un peu la course pour ranger le Centre communautaire et rassembler les affaires, afin de pouvoir prendre le dernier train Tous ceux qui ont partagé ce chabbat au Centre communautaire de Sélestat, en garderont certainement un souvenir aussi agréable qu’émouvant. Il ne m’appartient pas de le dire. Mais je suis tenté de dire « oui » si notre présence a marqué les esprits des Sélestadiens et si ces moments passés ensemble étaient suivis d’autres semblables, initiés par les locaux eux-mêmes, et partagés avec une ou d’autres communautés bas-rhinoises. Je tiens à remercier le Consistoire Israélite du Bas-Rhin, et en particulier M. Joseph Sellam, pour son implication. Merci également, pour leur participation, aux dirigeants ainsi qu’ à l’ensemble de la Communauté Israélite de Sélestat. Merci encore aux étudiantes et étudiants venus apporter un peu de soleil à des personnes et un lieu qui en ont besoin. Je dois enfin remercier mon père, Alain Karlebach, qui s’est chargé de transporter tout le matériel nécessaire. JOSEPH SELLAM & DAVID KARLEBACH SOCOTIM S.A.S. I M M O B I L I E R J EAN- M ARC KOHLMANN STRASBOURG 200 avenue de Colmar 67100 Strasbourg · Tél. 03 88 65 8787 · Fax 03 88 65 8781 76, RUE DE LA PLAINE DES BOUCHERS - 67100 STRASBOURG 03 88 39 51 10 - [email protected] Fax 03 88 39 64 45 - Port. 06 07 63 46 15 12 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 www.carstore.citroen.fr/strasbourg HORAIRES DES OFFICES Vendredi 14 septembre Samedi 15 septembre Dimanche 16 septembre Office des Jeunes « Weiler » Matin Minyan Ami 1 rue Silbermann Minha Maariv Matin Minha 19h30 Suivi 6h15 19h 8h30 19h45 10h ORT Maariv Oratoire Elyahou Matin Minha Maariv 7h30 19h 19h25 20h24 19h30 Suivi 6h45 19h 9h Chofar 19h20 Tachli’h Suivi 7h45 Chofar 10h 19h20 20h20 8h30 18h Tachli’h 19h30 9h Chofar 19h20 7h45 19h50 20h18 8h30 19h 20h20 6h 19h 6h30 19h 20h 5h55 19h 6h 19h 6h30 19h 19h15 8h30 19h30 8h30 19h 20h11 7h 19h 5h50 19h 6h15 13h50 19h40 Kol Nidré 6h30 14h 18h30 19h Kol Nidré 8h15 17h 8h 16h30 19h (Néila) 6h50 18h50 7h 19h 19h15 8h30 19h15 8h30 18h45 19h56 7h30 18h50 8h 18h45 19h 10h (Loulav) 8h30 19h20 19h50 8h30 18h45 19h 10h (Loulav) 8h30 19h20 19h48 8h30 18h45 19h50 Mercredi 3 octobre (Hol Hamoed) 6h30 18h45 6h45 18h45 19h15 Jeudi 4 octobre (Hol Hamoed) Vendredi 5 octobre (Hol Hamoed) 6h30 18h45 6h45 18h45 19h15 6h30 18h45 6h45 18h45 19h15 8h30 19h 8h30 18h45 19h42 6h 18h30 18h45 Veille de Roch Hachana Allumage des bougies entre 18h22 et 19h26 ROCH HACHANA Lundi 17 septembre 1er jour Mardi 18 septembre 2e jour - Clôture : 20h20 Mercredi 19 septembre Jeûne de Guedalyah de 5h37 à 20h12 Jeudi 20 septembre Vendredi 21 septembre 19h15 Suivi Allumage des bougies entre 18h13 et 19h15 Samedi 22 septembre 10h 20h09 Chabbat Chouva - Clôture : 20h11 Dimanche 23 septembre Lundi 24 septembre Mardi 25 septembre Veille de Kippour - Allumage des bougies et début du jeûne avant 19h03 yOm kippOuR Mercredi 26 septembre 20h Clôture : 20h03 Vendredi 28 septembre Allumage des bougies entre 18h01 et 19h Samedi 29 septembre 19h54 Chabbat Haazinou - Clôture : 19h56 Dimanche 30 septembre 18h56 Suivi Veille de Souccoth Allumage des bougies entre 17h57 et 18h56 SOuCCOTH Lundi 1er octobre 1er jour Mardi 2 octobre 2e jour - Clôture : 19h50 Allumage des bougies entre 17h49 et 18h46 Samedi 6 octobre 10h 19h41 Hol Hamoed Quohéleth - Clôture : 19h42 Veillée de Hochaana Rabba Dimanche 7 octobre 18h42 Suivi 7h25 18h40 18h45 Suivi 8h30 19h05 19h37 8h30 18h30 19h30 8h 19h05 19h35 8h30 18h30 19h36 6h50 18h30 8h30 18h45 Hochaana Raba Allumage des bougies entre 17h45 et 18h42 CHEmiNi ATSERETH Lundi 8 octobre (Veille de Simhat Torah) 10h Dans toutes les synagogues, cortège et appel des enfants à la Torah SimHAT TORAH Mardi 9 octobre 9h Clôture : 19h36 Vendredi 12 octobre 18h31 Suivi Allumage des bougies entre 17h37 et 18h31 Samedi 13 octobre 10h 19h27 Chabbat Berechit / Bénédiction du mois Clôture : 19h28 ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 13 simhat torah La Communauté fête ses H Il est d’usage dans toutes les communautés juives du monde de distinguer à cette occasion deux personnalités, le Hatan Torah qui clôt la lecture du Séfer et le Hatan Béréchit. Dans notre Synagogue de la Paix, le Hatan Torah est Michel Cahen et le Hatan Béréchit est David Karlebach. Dans les autres synagogues ou oratoires, les Hatanim connus au moment de l’impression du journal sont : Rambam Hatan Torah : Abraham Kalfon Hatan Berechit : Régis Elkaïm Adath Israël Hatan Torah : Rav Mickaël Szmerla Hatan Berechit : Matithiaou Landauer Hemdat Chlomo - Meinau Hatan Torah : Michaël Vetter Hatan Berechit : Gérard Hess © Jeane Vogel, Hope & Unity Respect et générosité Simhat Torah est avant tout la fête de la Torah, un cycle de sa lecture s’achève et un autre est immédiatement ouvert comme pour nous inviter à la continuelle connaissance de ce don exceptionnel que Dieu fit à tout Israël. 14 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 A l’honneur qui m’est fait de me nommer Hatan Torah, je voudrais associer ma très chère épouse, Alayne, qui a su gérer, ces dernières années, des moments délicats et débute sa quarantième année d’enseignement du français et du latin à l’Ecole Aquiba. Je tiens également à associer Rina, Vincent, Kelly et Lionel, sans oublier Arié, nos enfants qui ne nous apportent que des satisfactions et des joies quotidiennes. simhat torah Hatanim Je regrette vivement de ne pouvoir m’investir davantage dans la vie communautaire mais mes activités professionnelles occupent largement mes journées et une bonne partie de mes soirées, au grand désespoir de mon entourage immédiat ! Je voudrais surtout rappeler, ici, ce que nous ont inculqué nos parents, tant à Sarreguemines qu’à Troyes. La vie repose sur des principes que nous tentons de transmettre autour de nous, le respect de l’autre avec une remise en cause de soi et surtout la générosité envers son prochain. Une petite pensée pour mon arrière grandpère, Grand Rabbin de Sousse (Tunisie) qui aurait été fier de moi, à mes grands-parents, et à mes parents qui m’ont prodigué une éducation juive ouverte et tolérante. Fidèle de la Grande Synagogue et membre du Mercaz, je suis fier de m’associer à David Karlebach, Hatan Berechit, jeune homme pratiquant, descendant d’une vieille famille strasbourgeoise. Il représente cette jeunesse qui est l’avenir de notre communauté, celle qui respecte les institutions et s’investit dans les différents mouvements de jeunesse et la vie communautaire. Et en cette période de crise, la notion de générosité s’impose vis-à-vis de nos coreligionnaires les plus nécessiteux (paniers du cœur cacher, APAJ, AUJF,…) et nous nous devons, sans compter, de leur venir en aide. Au terme de la fête de Souccoth, après avoir été purifiés de nos fautes à Yom Kippour, nous nous apprêterons à fêter, par des danses et des chants, notre attachement à la Torah dans la joie et avec l’ensemble des fidèles de la communauté. Alors, en ce début de 5773, je vous souhaite de passer de bonnes fêtes et vous adresse mes vœux de joie, santé, prospérité et surtout de paix sur tout Israël. הנש הבוט הקותמו Michel Cahen « ...Et ce fut soir, et ce fut matin, un jour. » (Ch. 1 ; verset 8) L e Imré Chéfer nous explique pourquoi, chez le peuple juif, le cycle d’une journée commence la veille au soir, contrairement aux nations du monde pour qui il débute à minuit. La Torah veut faire allusion aux difficultés que le peuple juif devra affronter au travers de l’exil, représenté par la nuit, avant de vivre la délivrance tant attendue, symbolisée par le jour. La vie est une « terre d’épreuves » qu’il faut traverser avec succès avant d’accéder à l’au-delà. La conception juive est totalement opposée à celle de ceux pour qui il faut profiter au maximum des plaisirs de la vie puisque : « Demain il n’y a plus rien », la mort étant pour eux la fin de tout. Nos sages expliquent au contraire que la vie sur terre est un passage éphémère durant lequel l’âme est en exil, loin de son Créateur. Ce passage sur Terre lui permet d’acquérir des mérites qui l’amèneront à jouir dans le monde à venir de la présence divine, en totale harmonie et pour l’éternité, sans que cela ne soit un cadeau gratuit, puisqu’il aura fallu travailler dur pour cela. En acceptant l’honneur d’être Hatan Béréchit en la grande synagogue de la Paix j’espère faire passer plusieurs messages : • que cette magnifique schoule vit encore et que de belles années lui sont promises si nous décidons de comprendre la volonté des fidèles d’aujourd’hui tout en respectant la halaha (loi) ; • qu’on a la chance de bénéficier sur le département et dans notre ville de deux institutions fondamentales, le Consistoire Israélite du BasRhin et la Communauté Israélite de Strasbourg, qui permettent la réalisation de notre vie quotidienne religieuse et culturelle, mais aussi la gestion de nos infrastructures nécessaires à nos pratiques et activités ; • qu’à côté de ces deux entités il existe des associations qui jouent un rôle important voire vital pour certaines et que par conséquent, il est primordial de comprendre le devoir d’entraide que l’on doit accomplir chacun à son niveau et selon ses possibilités, par des moyens physiques – en consacrant quelques heures de son temps à les aider – ou financiers – en soutenant par des dons une ou plusieurs organisations : • qu’une place plus importante soit accordée à la parole et aux actes des jeunes adultes responsables. Depuis maintenant plus de trois ans, je consacre une partie de mon énergie à l’Association des Étudiants Juifs de Strasbourg. Cette volonté qui m’anime est marquée par l’envie de proposer aux étudiants juifs de notre cité, des lieux et moments de rencontre, malgré les différences d’origines, de points de vue et de pratique religieuse que l’on peut avoir, le meilleur exemple étant la réussite des repas chabbatiques organisés tous les mois au Centre Communautaire, avec la présence d’une centaine de jeunes à chaque événement. Je profite de cette occasion pour indiquer que pour permettre le développement de nouveaux projets, une aide financière est toujours la bienvenue. Aimer son prochain comme soi-même est plus qu’une devise c’est un commandement de la Torah ! Que l’on soit aschkenaze, séférade, religieux, pratiquant, juif laïque, matériellement riche ou en difficulté, on a l’obligation de se respecter entre nous, de garder un œil bienveillant sur nos coreligionnaires pour faire face aux défis du présent et aux épreuves de l’avenir, n’oublions pas si rapidement notre passé... Je souhaite un grand Mazel tov au Hatan Torah (à Michel Cahen) et à l’ensemble de sa famille ! Je tiens à remercier en ce jour mes parents et grands-parents pour l’éducation et l’amours qu’ils m’ont donné, ma sœur Judith pour la joie qu’elle apporte, la Communauté Israélite de Strasbourg pour ce mérite d’être Hatan Béréchit, Monsieur le Grand Rabbin René Gutman qui est un guide religieux et humain, Messieurs Isidore Rubinstein et Maurice Weill pour leurs précieux conseils et je souhaite bien entendu rappeler la mémoire de ma grand-mère, Madame Suzanne Karlebach (zal) qui nous a quittés il y a quelques mois. David Karlebach ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 15 Mémoire Strasbourg inaugure son Allée des Justes parmi les Nations Pierre Lévy L a 70 e commémoration nationale de la Rafle du Vel d’Hiv a pris, à Strasbourg, une dimension exceptionnelle. © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons La mémoire du Vel d’Hiv et l’inauguration de l’Allée des Justes parmi les Nations, deux signes mémoriels forts, se sont joints en présence de nombreuses personnalités : le ministre de l’Intérieur Monsieur Manuel Valls, l’ambassadeur d’Israël en France son Excellence Yossi Gal, le préfet de la Région Alsace Monsieur PierreEtienne Bisch, le sénateur-maire de Strasbourg Monsieur Roland Ries, Monsieur Philippe Olivier, conseiller culturel à la Mairie de Strasbourg, Messieurs les députés André Schneider, Armand Jung, le président du CRIF Monsieur Richard Prasquier, le président de Yad Vachem France Monsieur Jean-Raphaël Hirsch, le président honoraire du Consistoire Central, du Consistoire du Bas-Rhin et du CRIF Monsieur Jean Kahn, le consul honoraire d’Israël Monsieur Gilbert Roos, le grand rabbin du BasRhin Monsieur René Gutman, Monseigneur Grallet, archevêque de Strasbourg, le président du Consistoire du Bas-Rhin Monsieur Francis Lévy, et le président de la Communauté Israélite de Strasbourg Monsieur Jean-Paul Kling. Un nombreux public se pressait place de l’Ancienne Synagogue pour cet événement. Au lendemain de cet événement, je ne peux m’empêcher de penser au cheminement qui a abouti à cette réalisation. C’était il y a trois ans. Nous préparions la commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv et je pensais à ce lieu, à l’étroitesse de l’endroit, à la plaque indiquant le souvenir de l’ancienne synagogue incendiée par les Nazis dissimulée derrière un bos- quet. J’observais ponctuellement le comportement des passants à cet endroit, peu ou pas de regard sur les plaques commémoratives, et pour cause… Je pensais à une redistribution ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 17 Mémoire des volumes de cet espace. Cette année-là, je fis la première annonce du projet de l’Allée des Justes. sol les emplacements de l’ancienne synagogue, faisant en quelque sorte revivre cet édifice. Daltroff, historien, en le remerciant à nouveau pour ses documentations et ses connaissances de ce site. En 2011, après la cérémonie de commémoration, avec Madame Sylvie Kaufmann nous avons expliqué notre vision de ce site à Messieurs Roland Ries et Robert Hermann. Nos élus décidèrent la création d’un groupe de travail pour mener à bien ce projet. Saluons au passage l’idée remarquable de la société Digitale Paysage, de redéfinir au Ensuite ce fut le choix des textes apparaissant sur les stèles, leur contenu, leurs emplacements, leur taille, leur lisibilité, pour résumer de nombreuses réunions de travail auxquelles participèrent Monsieur Robert Hermann premier adjoint, Monsieur le grand Rabbin du Bas-Rhin, le Consistoire, et la Communauté, sans oublier Monsieur Jean Les travaux débutèrent début juin 2012. La suite est maintenant connue et, comme je le précisais dans ma prise de parole lors de l’inauguration : « Ce lieu devra contribuer à l’enseignement d’un crime unique dans l’Histoire de l’Humanité, mais aussi participer à l’éducation, à la réflexion sur la tolérance, à la liberté et à la démocratie. » ■ Ils ont dit… d’honneur du Jardin des Justes, à Yad Vashem, sur les hauteurs de Jérusalem. © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons De même, la patrie doit être reconnaissante envers tous les Justes de France. C’est ce que De même, la patrie doit être reconnaissante envers tous les Justes de France. C’est ce que disent les mots gravés, ici, dans la pierre. Les mêmes que ceux qui, depuis 2007, sous la présidence de Jacques Chirac, dont je veux saluer la lucidité et le courage, se trouvent au Panthéon. Ils disent l’héroïsme de certains. Ils rappellent, aussi, l’atrocité d’une époque. Strasbourg, 22 juillet 2012 : inauguration de l’Allée des Justes. De droite à gauche : Roland Ries sénateur-maire de Strasbourg, Manuel Valls, ministre de l’intérieur, Pierre Étienne Bisch préfet de la Région Alsace et Yossi Gal, Ambassadeur d’Israël en France. Manuel Valls ministre de l’Intérieur […] Et combien furent courageux celles et ceux qui, entre 1940 et 1944, ont fait ce choix – à leurs yeux, le comble de l’évidence ! –, d’ôter des Juifs, femmes, hommes et enfants à la folie criminelle de l’occupant nazi et à ses complices français. Si nous sommes rassemblés, ici, c’est pour rendre hommage à tous ces valeureux, connus ou anonymes, qui, face au zèle collaborationniste et au milieu de la passivité, ont voulu contrecarrer les desseins les plus infâmes. Ces femmes, ces hommes, 18 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 par leurs actions, ont redonné, dans la noirceur d’une époque, une part de lumière à notre humanité. Ils ont gardé, blotti dans leurs bras, l’honneur abimé de notre nation. Ils ont contribué, avec tant d’autres, à redonner à notre pays sa part de fierté. En honorant les « Justes parmi les Nations » M. l’Ambassadeur, l’Etat d’Israël a voulu, au nom du peuple juif, signifier, de la manière la plus solennelle, une reconnaissance à l’endroit de celles et ceux qui, n’étant pas de confession juive, ont fait preuve d’une solidarité à toute épreuve. Les noms de tous ces défenseurs sont gravés sur le mur Nous nous trouvons rassemblés, aujourd’hui, jour de la commémoration du 70e anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv au cours de laquelle, les 16 et 17 juillet 1942, 13 000 Juifs furent arrêtés. J’étais, ce matin, à Paris, aux côtés du Président de la République, avec vous, M. le Président du CRIF, pour la cérémonie officielle organisée devant le monument commémoratif. Cette cérémonie, empreinte de gravité et de recueillement, a permis de dire, à nouveau, combien cet épisode est parmi les plus douloureux de l’histoire de notre pays. Notamment parce que notre administration, et notre police, entraînées par une politique et une mécanique effroyable, ont prêté main-forte à l’occupant nazi. Dans les rangs de notre police, il y eut aussi, je veux le souligner, de nombreux héros et des Justes. Je tiens à rappeler, ici, les noms de deux fonctionnaires de police, originaires d’Alsace et Justes parmi les nations : Alfred Thimmesch, mort en déportation à Mauthausen, et Urbain Haag. […] Mémoire Richard Prasquier président du CRIF Médaille des Justes […] 1997 c’était aussi à Bordeaux l’année du procès de Maurice Papon. Il suivait celui du nazi allemand Barbie et du milicien français Touvier. En envoyant, enfin, devant la justice des hommes un prestigieux haut fonctionnaire et ancien ministre de la République, la France achevait son long, tardif, difficile, mais approfondi examen de conscience sur son passé. Je pense profondément que la mise officielle en exergue du rôle des Justes dans le sauvetage des Juifs dans notre pays n’aurait été qu’un alibi tant que les comptes n’étaient pas apurés avec le passé, et que les responsabilités n’étaient pas dites. Cela, on le sait, survint avec le discours du président Chirac à la Cérémonie du Vel’ d’Hiv du 16 juillet 1995. Après la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv et de l’inauguration de l’Allée des Justes, une cérémonie a eu lieu à l’Hôtel de Ville de Strasbourg au cours de laquelle Monsieur Jean-Raphaël Hirsch, président du Comité français pour Yad Vashem, a remis la Médaille des Justes à Louis et Jeanne Bieber. A cette occasion, Monsieur Roland Ries s’est exprimé : […] Je voudrais dire quelques mots à la famille Bieber. Chère famille, vous représentez ici vos grands-parents et arrière-grands-parents, qui ont recueilli, choyé et sauvé la petite Simone Reichner dont ils ont pris soin comme de leurs propres enfants, et qui ont sauvé trois prisonniers évadés ainsi que des aviateurs alliés. Dix-sept ans plus tard, un autre président de la République, François Hollande, est venu dans les mêmes lieux manifester avec solennité l’engagement de la France dans son travail de mémoire. Cela est très important car si la mémoire nous rapproche du passé, elle nous aide bien plus encore à nous construire un avenir. Leur souvenir, celui de Louis et Jeanne Bieber, nous apprend qu’au cours d’une vie, il est possible d’appartenir à différentes familles, une famille politique, une famille de pensée, une classe sociale, un corps de métier certes, mais il est une famille qui n’est pas recensée, et qui transcende toutes les autres, c’est celle du cœur et du courage. Qui savait en 1997 que l’anti Papon s’appelait Camille Ernst, Juste des Nations et adjoint du Préfet de l’Hérault ? Or Camille Ernst était un homme d’ici, un alsacien de Sélestat. Il ne fit pas la prestigieuse carrière de son collègue de Bordeaux et il rentra de sa déportation à Dachau physiquement marqué de façon irrémédiable. Mais l’honneur de notre humanité est qu’il y ait des hommes comme Camille Ernst pour que nous puissions prôner envers nos enfants d’autres boussoles morales que celles des lâches, des malins, des arrivistes ou… des fanatiques. C’est pour beaucoup dans le centre du pays que furent pendant la guerre transférés de nombreux alsaciens, en particulier, mais pas uniquement, les Juifs qui ne pouvaient pas rester sous régime nazi. C’est souvent autour de Clermont-Ferrand, Limoges ou Périgueux C’est cette même conscience qui a guidé Charles Altorffer, ancien maire de Stras- « En me mettant au service de mes amis juifs persécutés, je découvris la noblesse de ce peuple que l’histoire a tant écorché et je les aidais en rougissant de mes ancêtres dont ils furent si souvent les victimes et de mes contemporains qui continuaient de s’acharner contre eux en les livrant à leurs bourreaux. » © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons Il n’y a pas eu à ma connaissance d’activités de sauvetage en Alsace même, mais il y a eu un nombre respectable de Justes alsaciens. Car en Alsace les Juifs étaient partis et leur présence avait été éradiquée, comme a été détruite cette synagogue du quai Kléber au pied de laquelle nous nous trouvons. Cette famille-là ne se contente pas de compatir aux malheurs de l’autre ou de trembler, non ! Elle agit, elle s’engage, mais surtout, elle prend des risques pour elle-même, elle fait preuve d’un discernement admirable puisqu’elle entre délibérément dans l’ « illégalité » pour mieux servir la justice. bourg, qui s’était exposé personnellement à des risques majeurs afin de protéger des Juifs et qui a reçu le titre de Juste parmi les Nations, à titre posthume, ici, à l’Hôtel de Ville de Strasbourg, en mars 2003, en même temps qu’Hélène Schweitzer devenue Rosenberg. Après la guerre, elle épouse en effet Emile Rosenberg et se convertit au judaïsme. Diplômée des Beaux-Arts, ses qualités artistiques lui avaient permis de fabriquer de nombreux faux papiers et de sauver ainsi des centaines de Juifs et de résistants. Ou encore Pierre Bockel, archiprêtre de la Cathédrale de Strasbourg de 1967 à 1986, compagnon de résistance d’André Malraux, qui déclara dans son discours de remerciements, au cours de la cérémonie d’amitié organisée à son intention à l’initiative de Freddy Raphaël en 1990, au Palais du Rhin : Remise du diplôme Yad Vashem à Louis et Jeanne Bieber. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 19 Mémoire que des hommes et des femmes « ordinaires » et en fait pas si ordinaires que cela, sont venus à leur secours, dont certains venaient de la même province d’Alsace. Je pense au village limousin de Solignac, où ont été actifs l’exemplaire abbé Bender, le gendarme Honoré Haessler et le futur maire de Haguenau, André Trabant. Je pense à Hélène Burger, convoyeuse d’enfants travaillant autour de Brive avec le rabbin David Feuerwerker et son ami l’admirable Edmond Michelet, Juste, résistant, déporté, ministre et mystique. Je pense à Joseph Storck, qui devint maire de Guebwilller, Juste des Nations, qui sauva le futur professeur Lazare Landau, disciple de Jules Isaac et maître de Gilles Bernheim, l’actuel grand Rabbin de France. Je pense à l’officier de police de Périgueux Aloyse Strebler qui, avec sa femme, prévenait, cachait et parfois transportait des Juifs en danger. Périgueux où les secours étaient centralisés par le pasteur Charles Altorffer, Juste et futur maire de Strasbourg. inflexible et intrépide, reconnue Juste dès 1965, déportée à Pithiviers puis à Auschwitz pour avoir voulu se solidariser des Juifs. Parmi les 6 millions de victimes de la Shoah, 1,5 % (78 000) viennent de France. En revanche, 15 % environ des 25 000 Justes sont Français. S’il ne faut pas tirer de conclusions excessives de ces chiffres, ils viennent aussi rappeler que la population française dans son ensemble a largement contribué à ce que plus des deux tiers des Juifs dans notre pays puissent échapper à la mort. […] Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg L’alsacien Paul Mathéry, récemment mis à l’honneur dans sa ville natale, mourut en déportation, en compagnie du frère Jacques, carmélite, et du maire d’Avon, pour avoir voulu sauver des enfants juifs. Peu de Justes en France, contrairement à l’Europe centrale, payèrent leur engagement de leur vie, mais la mort restait une possibilité continuelle. […] « Ignorer » que la rafle du Vel d’Hiv avait été une main criminelle tendue par l’Etat français à l’occupant, cela revenait à jeter un voile sur un pan entier de notre histoire. C’est pourquoi le discours du président de la République Jacques Chirac en 1995, a été un moment historique que je tiens à rappeler et à saluer respectueusement, car il n’était pas aisé de reconnaître le rôle de l’administration française dans la déportation des Juifs de France : « La folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français », avait-il alors déclaré. Ces propos ont d’ailleurs été repris ce matin par François Hollande lorsqu’il réaffirme fortement qu’aucun soldat allemand à l’époque n’a participé à cette opération. Enfin, comment laisser sous silence l’admirable Adélaïde Hautval, psychiatre et protestante, « Ignorer » qu’à partir de 1898, se tenait ici, à la place même où nous nous trouvons, un A Lyon, le père Pierre Bockel, très actif au Témoignage chrétien, aidait les Juifs, avant de devenir l’aumônier du Bataillon AlsaceLorraine commandé par Malraux. superbe édifice de style néo-roman, la synagogue du quai Kléber, qui était le centre actif de la vie juive strasbourgeoise, c’était ignorer dans quelles circonstances criminelles, ce lieu de rencontres et de prière a été rasé et réduit en poussière. C’est pourquoi, au-delà de la stèle qui rappelait cet emplacement, il était important de marquer, comme nous le faisons aujourd’hui, l’empreinte au sol de cette synagogue, par ce ruban de dalles. « Ignorer » que les actes les plus abominables du siècle dernier sont nés dans un esprit malade, mais élu selon un processus démocratique, c’est ignorer les limites et les dangers que présente un système politique que pourtant, nous ne cessons de louer et de promouvoir. C’est ignorer le pouvoir criminel de certains mots, porteurs d’une idéologie meurtrière. C’est pourquoi, nous devons redoubler de vigilance lorsque nous accomplissons un acte citoyen et que nous désignons nos représentants. Et c’est pourquoi aussi, nous devons plus que jamais nous tenir en alerte, dénoncer la banalisation des propos et des actes antisémites, veiller en permanence à ce que, ce qui s’est passé il y a 70 ans, ne puisse jamais se reproduire. « Ignorer » qu’au milieu de cette folie meurtrière, des voix se sont élevées, et des Justes se sont révélés, c’est méconnaître l’importance du mouvement de résistance français, tant du mouvement organisé que des initiatives individuelles, ces initiatives qui donnent toute sa dimension au propos du Talmud selon lequel : « Celui qui sauve un homme, sauve le monde ». […] ■ Hairfield - Penni Black - Armani Jeans - Anne Fontaine Pablo - Pimco - Not Shy… 20 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Roch Hachana 5773 A propos de la grande rafle du Vel d’Hiv il y a 70 ans à Paris… N otre ami à tous, André Greilsammer, avait prévu de faire une soirée sur ce thème et j’avais demandé à Serge Klarsfeld de venir l’animer. Ce qu’il avait accepté. Mais malheureusement, notre ami André a vu son état de santé s’aggraver et a annulé la soirée telle qu’elle était prévue. Je vais donc essayer de vous dire ce que m’inspire le souvenir de cet événement effroyable où les fonctionnaires français, policiers ou gendarmes, sont venus arracher à leur foyer tant d’enfants, de femmes et de vieillards pour les destiner à être transportés vers les chambres d’extermination comme l’a dit fort justement le président de la République, Monsieur François Hollande. Aucun Allemand n’a participé à cet horrible massacre. Tout comme l’avait dit précédemment l’ancien président de la République, Monsieur Jacques Chirac, en 1995, et une deuxième fois au moment où il avait fait déposer au Panthéon la liste des victimes de cette rafle. Sachons faire face Un non-voyant n’en est pas moins un aveugle…. Un malentendant n’en est pas moins un sourd. L’antijudaïsme, n’en est pas moins de l’antisémitisme… et l’antisioniste n’en est pas moins un antisémite. Celui d’entre nous qui se dit de confession israélite n’en est pas moins un juif… Comme l’est celui qui est dit par les autres : issu d’une famille d’origine juive. Une météo « instable » annoncée à la télévision Le président François Hollande a donc remarquablement bien fait de se rallier au comportement de Jacques Chirac. n’en est pas moins de la pluie.... Un souvenir de l’époque me revient : Bousquet, alors chef de la police française, demanda aux nazis, qui en étaient les commanditaires, s’il fallait également arrêter les enfants, ce qui malheureusement fut fait. Ainsi est-il exact que ce fut un crime français envers des citoyens français mais c’est à partir de leur arrivée à Auschwitz ou dans les autres camps que les nazis ont repris la marche de l’opération. d’antijudaïsme entrecoupée d’orages antisionistes Comme l’est cette petite pluie fine, glacée, constante qui se déverse sur nous depuis des décennies mais que nous ne souhaitons pas reconnaitre, Nous les juifs, tant ceux issus de familles dites d’origine juive Que ceux qui se disent de confession israélite… Il est donc de bon ton de continuer année après année d’évoquer ce triste événement qui jeta près de 13 000 personnes dans les arènes du Vel d’Hiv pour qu’ensuite elles soient livrées à ceux qui devinrent leurs bourreaux. et tous les autres, J’approuve donc le président François Hollande, ainsi que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, d’avoir répété ce que Jacques Chirac avait fort valablement exprimé il y a des années. Jamais nous ne pourrons oublier ce qui advint des 13 000 personnes arrêtées et transférées à l’extermination certaine. C’est un crime incomparable qui valut que ces personnes, enfants compris, subirent un sort innommable et inoubliable. Donc, faisons-nous un devoir, chaque année, de reprendre cette évocation. Jamais nous ne pourrons oublier le sort de ces 13 000 individus attirés vers un crime innommable avec les souffrances que nous pouvons imaginer. Jamais nous n’oublierons. Transpercés jusqu’aux os par cette humidité ambiante. Il y a quelques années, lorsque l’on commença à s’intéresser à ceux qui furent l’honneur de la France, c’est-à-dire les Justes qui, au péril de leur vie, sauvèrent des familles juives pour les faire échapper à cette mort certaine et terrible, le Consistoire Central de France éleva un monument à Thonon-les-Bains parce que nombreux furent les Juifs arrêtés par les nazis au moment où ils cherchaient à traverser le Léman pour trouver refuge en Suisse. Ce monument est toujours présent à Thonon-les-Bains. Il a été inauguré sous la présidence de Madame Catherine Trautmann, ancien maire de Strasbourg, lorsqu’elle fut ministre du Gouvernement de la République. ■ JEAN KAHN Grand Officier de la Légion d’Honneur, Président Honoraire du Consistoire Central de France, résident Honoraire des trois Consistoires Concordataires Nous les juifs, Nous les non-voyants, Nous les malentendants. Ceux d’entre nous qui ne veulent pas voir Ceux d’entre nous qui ne veulent pas entendre. Ceux d’entre nous qui n’ont rien vu Ceux d’entre nous qui n’ont rien entendu Ceux d’entre nous qui n’auront rien vu venir Ceux d’entre nous qui n’auront pas entendu venir…. Ceux qui n’auront pas vu « Mene Mene Tekel Upharsin », l’écriture sur le mur… Et ceux qui n’auront pas entendu « Hatkiva » : l’Espoir venant d’Israël, En ce Roch Hashana de 5773 sachons faire face. GILBERT ROOS Consul d’Israël à Strasbourg ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 21 A l’occasion des commémorations de la Rafle du Vel’ d’Hiv’, le 22 juillet 2012, le président François Hollande a vivement dénoncé la montée de l’antisémitisme dans notre pays. Ses propos ont été repris par Monsieur Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, lors de son passage à Strasbourg, le même jour : (…) Aussi, après le Président de la République ce matin, je veux, encore plus ici et aujourd’hui, le dire avec force : toute résurgence de l’antisémitisme – et il y a résurgence ! – est et sera combattue avec la plus grande fermeté. Ceux qui, par leurs paroles ou par leurs actes, s’en prennent à une personne de confession juive, au motif de son appartenance, s’en prennent délibérément à notre République et à ses fondements. Ils réactivent un passé et des blessures intolérables. Ils sont un défi pour nous tous. Ils doivent donc s’attendre, en retour, à une réaction déterminée, dans le cadre prévu par nos lois. Je connais l’inquiétude de nos concitoyens juifs, elle est mon inquiétude. La recrudescence des actes d’intolérance et de haine qui les visent est une réalité inacceptable. Je sais le traumatisme provoqué à la suite du drame de Toulouse et je veux assurer les Français juifs de la totale mobilisation des pouvoirs publics. A ce titre, j’ai fait part, à l’ensemble des préfets, d’instructions renouvelées de vigilance et de fermeté. Les écoles juives, les synagogues et les bâtiments de la communauté juive font l’objet, sur l’ensemble 22 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 L’antisémitisme Thierry Roos. Il serait vain de le nier. Telle une tumeur rongeant la société, l’antisémitisme est en résurgence aux pays des droits de l’homme. Les juifs de France sont inquiets. I l n’y a pas de mots assez forts pour qualifier la tuerie de Toulouse. Des enfants ont été abattus de sang froid parce qu’ils étaient juifs. Nous pensions à tort que cette sauvagerie appartenait au passé. Elle rappelle la barbarie des nazis et celle des pogromes subis par nos ancêtres. Mais cette violence s’inscrit également dans la crise globale d’une société qui peine à se reconnaître dans ses valeurs fondamentales. Pour une frange – certes très minoritaire – de la population, l’expression d’une telle haine et d’une pareille violence constituent des actes de bravoure. Une telle perception est théoriquement impensable au pays des droits de l’homme. Elle ne peut sans doute s’expliquer que par un véritable « lavage de cerveau ». Même s’il n’atteint qu’une minorité, ce phénomène semble bien enraciné. Le mal est donc profond et il faudra probablement des années pour l’atténuer, voire en venir à bout. Quelle attitude adopter ? La première est la vigilance et le refus de la banalisation : ne jamais minimiser, ne jamais excuser, ne jamais faire preuve de la moindre complaisance envers les auteurs des actes antisémites. Nommer les choses et ne jamais céder le moindre pouce de terrain dans ce combat pour la dignité humaine et le respect des valeurs essentielles. Car ne nous y trompons pas, toute attitude inverse contribuerait à amplifier le mal. Le 22 juillet dernier, lors de la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv’, François Hollande a rappelé avec force que la République condamne toutes formes d’antisémitisme. Le même jour, à Strasbourg, sur les lieux de l’ancienne synagogue du quai Kéber incendiée par les nazis en 1940, le ministre de l’Intérieur est allé plus loin en affirmant : « La lutte contre toutes les formes d’antisémitisme, aussi bien celui que l’on dit “historique” que celui qui se cache derrière un antisionisme de façade, réclame une mobilisation de la société dans son ensemble. J’entends par là, notamment, les enseignants, vis-à-vis des nouvelles générations, les associations, les parents, les responsables religieux et communautaires et les élus bien évidemment. » Par ces mots, il reconnaissait la confusion volontairement entretenue par certains entre antisionisme et antisémitisme pour mieux faire accepter ce dernier comme une opinion légitime. Il réclamait aussi que la lutte contre l’antisémitisme soit engagée sur tous les fronts. Or on connaît le raisonnement implicite de ceux qui entretiennent cette confusion. Il vise tout d’abord à faire admettre l’antisionisme (c’est-à-dire le refus du droit d’Israël à exister) comme une opinion acceptable, puis à assimiler chaque juif à Israël, pour, in fine, légitimer toute forme de spécial antisémitisme e en question violence verbale ou physique à l’encontre de toute personne de religion juive. La loi française considère tout acte antisémite comme un délit. Chaque geste, chaque parole ou écrit à caractère antisémite doit être systématiquement porté à la connaissance des autorités de police et/ou du procureur de la République. Ces faits sont pris aux sérieux par les autorités judiciaires de notre pays et lorsque leurs auteurs sont identifiés, le taux de poursuite et de condamnation est significatif. Nous devons donc rester mobilisés et concernés. Chaque événement antijuif doit être instruit sans peur. Par ailleurs, le SPCJ (tél. 0800 182626) peut également intervenir pour vous épauler. Heureusement, il veille également très efficacement et avec un dévouement sans pareil, sur notre sécurité. Cette année, la tuerie de Toulouse a suscité une très vive émotion au sein de notre communauté. Une manifestation s’est tenue devant notre synagogue pour témoigner notre solidarité et notre colère. Par ailleurs, « la Dieudonnisation des esprits dans les banlieues est le complément d’objet direct de la lepénisation », comme l’a exprimé Alain Jakubowicz président de la LICRA. Nous nous sommes élevés contre la venue de Dieudonné à Strasbourg, au Zénith le 12 juin. Nous avons fait entendre notre mécontentement et nos craintes et certains courageux, pas assez nombreux, ont affronté la pluie pour manifester devant le Zénith à l’appel de la LICRA qui ne relâche pas son combat. La communauté juive de Strasbourg et d’Alsace, bien que moins importante que d’autres communautés religieuses, joue un rôle très actif dans la vie locale. Les relations interreligieuses sont florissantes. Les apports culturels sont nombreux et réguliers. De nombreux coreligionnaires se sont engagés ❝La lutte contre toutes les formes d’antisémitisme, aussi bien celui que l’on dit “historique” que celui qui se cache derrière un antisionisme de façade, réclame une mobilisation de la société dans son ensemble.❞ (Manuel Valls) en politique pour servir les valeurs de la République. Non seulement les valeurs du judaïsme sont compatibles avec celles de la République, mais en outre, comme l’histoire l’a prouvé, elles contribuent à les nourrir. Des chiffres parlants Observons à présent le verre à moitié plein. Les statistiques sont éloquentes : en France, 10 % de la population a des sentiments hostiles vis-à-vis des juifs. Mais, selon le Pew Research Center, ce chiffre est de 37 % en Lituanie, et de 29 % en Italie, en Pologne ou en Hongrie. Selon ces chercheurs, en France les attitudes antisémites sont moins répandues que la moyenne des huit pays européens étudiés*. Les 90 % restants constituent une majorité parfois silencieuse ou indifférente, mais non hostile. Et nombreux sont ceux qui prennent notre défense de façon déterminée. En témoigne l’expression de très nombreuses marques de soutien lorsque malheureusement nous sommes victimes d’agressions. Des initiatives sont même prises sans que nous le sachions pour combattre la mauvaise parole dans les banlieues. Certes, d’un point de vue purement statistique, nous ne représentons qu’une minorité dans l’ensemble régional. Mais nous avons des droits. Et nous avons aussi le devoir de ne pas céder à la pression des antisémites qui voudraient nous voir quitter cette terre dans laquelle nos racines sont profondes. Une communauté rayonnante Chaque année de nombreux juifs viennent s’installer à Strasbourg pour pratiquer ou rejoindre cette communauté « modèle » qui permet de vivre un judaïsme à la carte. Nos structures permettent de manger casher facilement, de prier selon son rite au quotidien et de participer à une vie sociale et culturelle extrêmement riche. Il convient également de rendre hommage à nos rabbins, ravs et enseignants qui animent une vie intellectuelle d’un niveau inégalé en France. L’étude est notre force et chacun peut y trouver la pensée et la profondeur qu’il attend. En résumé, notre communauté est véritablement rayonnante, nous pouvons en être fiers. Il s’agit d’être chaque jour meilleur et engagé dans la défense de nos valeurs et de nos frères ici et en Israël. Il importe aussi de rester unis, de rejoindre les institutions de la communauté et de nous mobiliser nombreux lors de nos manifestations. Mais il est tout aussi important de montrer à nos concitoyens notre attachement à la France et la confiance que nous avons en ses valeurs. La meilleure réponse à donner aux antisémites est incontestablement la manifestation de convictions profondes, fortes et visibles. La meilleure réponse à donner aux antisémites est d’offrir à la France le meilleur de nous-mêmes et des valeurs judaïques de la bible. ■ * Allemagne, Grande-Bretagne, France, Pays-Bas, Italie, Portugal, Pologne, Hongrie ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 23 spécial antisémitisme du territoire, de dispositifs de sécurisation. De plus, afin de lutter contre la propagation et la banalisation sur Internet de la parole antisémite, la plate-forme nationale de signalement des sites et contenus illicites (PHAROS) a renforcé son action et élevé son niveau de vigilance. Plus largement, la lutte contre toutes les formes d’antisémitisme, aussi bien celui que l’on dit « historique » que celui qui se cache derrière un antisionisme de façade, réclame une mobilisation de la société dans son ensemble. J’entends par là, notamment, les enseignants, vis-à-vis des nouvelles générations, les associations, les parents, les responsables religieux et communautaires et les élus bien évidemment. C’est toute la société française qui doit y mettre un terme. (…) Réactions après l’agression dont a été victime un lycéen de Toulouse le 4 juillet dernier dans le train Toulouse-Lyon ❛L e Consistoire Israélite du Bas-Rhin et la Communauté Israélite de Strasbourg ont appris avec consternation la nouvelle agression antisémite perpétrée mercredi soir 4 juillet dans le train Toulouse Lyon. Les agresseurs, deux jeunes gens de 18 ans, s’en sont pris à un lycéen de l’école Otsar Hatora de Toulouse, qu’ils avaient identifié comme juif, l’ont poursuivi alors qu’il cherchait à s’asseoir plus loin et l’ont roué 24 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 La maltraitance symbolique des Juifs Shmuel Trigano (A partir d’une chronique sur Radio J, le 15 juin 2012) L’antisémitisme ne se résume pas aux actes violents qui peuvent frapper les Juifs dans la rue mais il comprend aussi un climat général d’inimitié et d’exécration touchant plus que les Juifs et l’État d’Israël: le judaïsme et la culture juive, l’identité juive elle-même. D e l’inimitié, on est en règle générale au courant, sauf les inconscients qui sont nombreux, y compris parmi les Juifs qui se sentent par principe coupables ou ont un compte à régler avec leurs origines. La scène médiatique est la scène de cette inimitié. Elle se manifeste par une hostilité de principe à Israël ou à la communauté juive quand elle sort de son image de « victimes de la Shoah » (on aura remarqué qu’elle est ou bien « martyre » ou bien « agressive » : ce sont ses deux images autorisées). Le scénario d’interprétation des événements du Moyen-Orient est prêt avant même que les événements n’arrivent. Ils sont alors construits pour répéter la même histoire et l’enraciner encore plus dans les consciences. Son trait principal repose sur la culpabilité essentielle d’Israël, son illégitimité et sa criminalité : à Djénine, à Gaza il y a eu un génocide et l’Etat d’Israël souffre d’un racisme institutionnel qui tient à l’essence même de son existence. Ce mythe est omniprésent et il est partagé autant par la classe politique que l’opinion publique. Les perpétrateurs d’actes antisémites y spécial antisémitisme puisent implicitement la raison et la légitimité de leurs actes. Par contre, de l’exécration, l’opinion juive commune est moins consciente car elle se développe dans la littérature, les essais, les magazines, l’université. Il faut aussi, dans ces milieux, avoir l’esprit aiguisé pour la percevoir car elle concerne le judaïsme comme religion, pensée, culture, société. Ce domaine met en jeu, pourrait-on dire, le prestige de l’identité juive, son honneur, sans compter la vérité historique et la compétence académique. Or ce sont les lieux mêmes de la production culturelle qui sont touchés. Il faut savoir par exemple que, dans les universités, les Instituts d’études politiques, c’est un discours qui accrédite le version palestinienne des faits qui est la référence, sans aucune confrontation possible avec d’autres thèses, et cela remonte jusqu’au Collège de France. Des générations d’étudiants qui, plus tard, assumeront des responsabilités politiques, sont ainsi formées, nourries d’une version viciée de l’histoire. Plus généralement, sur le plan du destin étudiant, choisir un sujet de doctorat en rapport avec les Juifs (en quelque matière que ce soit) équivaut aujourd’hui à un suicide professionnel car cela vous condamne à être exclu en premier des jurys de sélection pour les rares postes universitaires au concours, sous prétexte de particularisme, d’étroitesse d’esprit ou de choix « idéologique » (« religieux »). On n’étudie pas les choses juives comme on étudie l’Amérique latine, ou le monde… arabe. Le discrédit s’exerce en premier, bien sûr, sur le judaïsme dont la destruction symbolique est joyeusement perpétrée dans livres, magazines, comptesrendus de presse, sauf rarissimes exceptions. Si vous examinez dans le détail la place qui est reconnue au judaïsme et la façon de le traiter (notamment dans toute cette presse sur les religions – en fait, au départ, presse catholique – produisant nombre de numéros spéciaux sur religions, spiritualités et civilisations), vous remarquerez le traitement défavorable dont il est l’objet (souvent mis en œuvre par des spécialistes juifs 1). Par contre, l’islam y occupe une place centrale et abusive. On a l’impression que le refoulé du tabou sur l’islam, à base de menaces de terreur, se déverse sur le judaïsme, moins « dangereux » et au plus bas de son prestige. Toute une gamme d’intellectuels juifs et de chercheurs est objectivement bannie de cette presse. On n’y rend compte ni de leurs travaux, ni de leurs interventions. La chose est réitérée depuis maintenant dix ans au point que l’on se dise qu’il doit y avoir une liste noire qui écarte les auteurs non complaisants avec le discours de rigueur, le scénario des médias en matière juive. La chose est statistiquement démontrable, tant pour l’écrit que l’audio-visuel (les radios et TV publiques sont au sommet). L’atmosphère d’inimitié n’est pas le résultat d’une série de hasards. Mais il y a aussi l’édition généraliste. Certes, elle est en crise en général et le lectorat juif exigeant est très limité, en dessous du seuil de rentabilité commerciale pour une grande maison d’édition, mais les possibilités de publication de livres à thèmes judaïques (exceptée la marée en rapport avec la Shoah) se restreint de plus en plus. Il faut comparer, là aussi, avec le déluge éditorial concernant l’islam qui est le critère d’évaluation. plus efficace pour discréditer le travail d’une vie et l’être même d’un homme ». Ceci dit, ces dernières années a fleuri une littérature d’un genre très spécial qui dépeint pseudo critiquement le judaïsme comme religion, sous des traits conjuguant cruauté, violence et tromperie, parfois paganisme. La religion de l’Israël antique serait la source de toutes les violences, du génocide, de la haine de l’autre, de la cruauté sacrée 2. Ainsi la boucle est bouclée entre ce que pense Al Djazira et ce que pense une certaine France : le « génocide de Gaza » était inscrit dans le judaïsme et l’Etat d’Israël est nazi. Tant que les Juifs ne défendront pas leur honneur, tant qu’ils ne seront pas jaloux de leur réputation, on ne voit pas comment ni pourquoi cesserait leur maltraitance, leur rudoiement symbolique.3 La semaine dernière, Le Point a publié trois pages de plaidoyer de Michel Onfray pour défendre le cinquième livre (Qui est Dieu ?) d’une série très violente sur le judaïsme de Jean Soler où notamment il statue sur son côté sanguinaire et haineux. Michel Onfray cite une phrase de ce livre : « le nazisme de “Mein Kampf” est le modèle hébraïque auquel ne manque même pas Dieu » qui nous renseigne sur sa teneur. La façon dont il prévient la remarque qui s’impose devant un tel discours montre bien la pirouette rhétorique la plus répandue pour exclure le point de vue juif : « l’accusation d’antisémitisme est celle qui accueille le plus souvent ses recherches. Elle est l’insulte la Tant que les Juifs ne défendront pas leur honneur, tant qu’ils ne seront pas jaloux de leur réputation, on ne voit pas comment ni pourquoi cesserait leur maltraitance, leur rudoiement symbolique. Cette maltraitance est le premier pas vers le coup qu’on leur portera. On ne peut se contenter de tirer cette seule leçon générale de la réalité. C’est ici aussi l’occasion de constater le degré de démission du judaïsme français face aux défis qui se pressent à son horizon. Ces questions devraient en premier lieu concerner le rabbinat français. Mais où sont les rabbins ? Où est le Grand Rabbin ? Il n’est pas possible que s’institue le partage entre ceux iraient toujours au charbon et ne récolteraient que la réprobation et ceux qui pontifieraient sur la scène de « l’éthique » et du politiquement correct. ■ 1. Il y a tout un courant d’auto-destruction de l’objet juif dans les études juives, sur un plan international, qui est un sujet en soi, le pendant, si l’on veut du postsionisme, voire de l’alter-judaïsme. 2. Cf. Michel Arouimi, « Yahvé coupable du “Jihâd”. Une lecture de Dieu en guerre » de Michel Dousse, in Controverses 18/2011, (www.controverses.fr) et Shmuel Trigano, « La construction du Juif comme barbare » ; Raphaël Draï, « Egyptologues ou bibliocastes » ; Dan Jaffé, « Entre Jésus et le judaïsme rabbinique : de la relecture de l’histoire à la falsification », in Pardès 38/2005. 3. Ce que les Américains appellent le « Jewbashing ». ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 25 spécial antisémitisme de coups après l’avoir coincé sur la plate-forme des toilettes. Au-delà de la consternation, c’est une grande tristesse qui saisit la communauté juive en même temps qu’une grande inquiétude : ainsi donc, l’antisémitisme, ce cauchemar millénaire des Juifs, que l’on avait pu croire définitivement extirpé des consciences, l’antisémitisme a ressuscité des ruines du 20ème siècle, solide et sûr de lui, et n’hésite plus à passer à l’acte. Non, Monsieur Onfray! L’anti-anti-antisémitisme ne permet pas tout, pas même de noyer le poisson qu’on accuse de la rage ! Grand Rabbin Haïm Korsia* (Article paru dans L’Express, avec l’autorisation de l’auteur) ❛L e Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) condamne avec la plus grande vigueur l’agression antisémite dont a été victime un jeune juif scolarisé dans l’école Ozar Hatorah de Toulouse où trois enfants et un enseignant ont été sauvagement assassinés en mars dernier. Le CFCM exprime sa profonde inquiétude face à la multiplication de ces agressions lâches qui portent atteinte non seulement à la sécurité des juifs qui en sont victimes mais aussi aux principes et aux valeurs de respect qui fondent toute vie collective. Le CFCM assure la victime, sa famille et la communauté juive de France de son soutien et de sa solidarité fraternels face à ces actes odieux et insupportables. A Paris le 5 juillet 2012, Mohammed Moussaoui Président du CFCM 26 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 J e n’ai pas lu Soler. Vaut-il mieux que les échantillons qu’en livre un habile sculpteur de soi dans un hebdomadaire qu’on aurait cru plus « pointilleux » sur la méthode historique? Peu importe, mais faut-il tout accepter de lire sans réaction ? Par nature et fonction, je porte les principes de laïcité républicaine et fais la part des choses. Mais j’ai lu avec révulsion les amalgames dont se repait le Sage de l’Université populaire de Caen. Non, M. Onfray, sonner le tocsin contre l’antisémitisme n’est pas pour les juifs un expédient contre toute critique et il est vain de vous dresser sur votre piédestal, prenant la pose autant que les devants, la main sur le cœur, vêtu de néo-probité candide et de lin presque blanc, clamant : ils vont encore crier à l’antisémitisme ! Endossez-vous cette fulgurance de Soler : « le nazisme selon “Mein Kampf” est le modèle hébraïque auquel il ne manque même pas Dieu ? » Même pas Dieu ? Même pas peur, nous dit M. Onfray ! Nous savons tous que nazisme et judaïsme, Eros et Thanatos, sont des intimes. Ces affinités électives et suavement judéo- © Joel Robine / AFP Seul un message clair de la République, inscrit dans sa détermination à lutter contre les médias qui relaient une propagande anti-juive et à sanctionner avec la plus grande fermeté de telles dérives, est de nature à venir à bout de ce fléau. C’est ce message que nous attendons. Tags antisémites dans la cage d’escalier d’une cité de Grigny, dans l’Essonne. allemandes, Aufklärung et Haskalah, ont conduit l’Europe à ses plus hauts accomplissements. Nier l’esthétique d’une si belle congruence, brillante de tant de feux, ne peut que vous jeter dans le « judéo-bolchevisme » qui a forcément illustré la perverse résilience du peuple élu ! Sérieusement, le nazisme et « le modèle hébraïque », fusionnels, M. Onfray ? Selon “Mein Kampf” ? Selon Soler ? Selon vous ? C’est selon ? Vous enseignez ? Comme on saigne, peut-être ? N’êtes-vous pas le logo de cette nouvelle Histoire mêlant rétroactivement toutes les utopies contrefactuelles, machine à démonter les temps ? Mais voyons-y de plus près. Le Dieu de la Bible, nationaliste ? La prière de Salomon dans le Livre des Rois souhaite à l’étranger la bienvenue dans le Temple, dont l’immense parvis était destiné à tous les peuples pour qui les prêtres offraient 70 bêtes comme les 70 nations connues. Et dois-je rappeler le sublime verset d’Isaïe : « Car Ma maison sera une maison de prière pour tous les peuples » ? Contrairement à ce qu’affirme Onfray, l’amour du prochain concerne tous les hommes dans la Bible où il est répété tant de fois : « Tu aimeras l’étranger comme toi-même », car « il n’y a qu’un seul peuple sur terre », et aucun ne peut se dire supérieur à un autre. Chacun a une spécificité, un génie propre, une mission. Si l’élection d’Israël est une responsabilité particulière, chaque humain aura part au monde futur sans nécessité de spécial antisémitisme passer par le judaïsme. Et même en étant un athée qui, au moins, espère en l’Homme. Athènes, le contre-exemple parfait de la Jérusalem honteuse, ségrégationniste et violente ? La Grèce, forte de cent trente cités, n’a-t-elle jamais vu l’une d’entre elles exterminer les autres ? Sparte et le modèle esclavagiste ne vous rappellent donc rien ? Ni la femme grecque libre enfermée dans le gynécée libre ? Aristote a été condamné parce qu’il refusait de reconnaître les dieux de la cité et qu’il risquait d’y introduire de nouvelles divinités. Il n’a pas pu se lancer dans la politique car il était un « métèque », un étranger, et ce même statut lui interdisait d’acheter le terrain de son Lycée. Et ceci, Onfray ne peut l’ignorer. Non, M. Onfray, le Nietzsche que vous invoquez ne vous adouberait pas. A vos lecteurs, l’anti Philistins de la culture, dont je ne suis pourtant pas un adepte, dit : « Les génies savent mieux que les talents dissimuler l’orgue de Barbarie, au moyen de leur drapé plus ample ; mais au fond, tout ce qu’ils peuvent aussi est de jouer et rejouer toujours leur demidouzaine de vieilles rengaines. » (OPC, XIII). Tout y est, M. Onfray, et vous tout entier : votre « génie » sans talent, le drapé de vos postures, la Barbarie de vos grandes orgues, les rengaines que vous remettez au goût du jour. Ce que vous dites à mots à peine cachés est terrible de responsabilité envers les esprits faibles qui risqueraient de vous croire : « [Le judaïsme] suppose une violence intrinsèque exterminatrice, intolérante, qui dure jusqu’aujourd’hui ». Malheureusement, c’est l’antisémitisme « qui dure jusqu’aujourd’hui » et celui des intellectuels n’est pas moins violent que celui des nervis de telle ou telle mouvance. Ne sortez pas les démons de la bouteille avec de tels appels à la haine, car les nuages sont de retour sur notre vieille Europe et l’horreur récente de Toulouse est là pour nous le rappeler. ■ * Aumônier général israélite des Armées, Secrétaire général de l’association du Rabbinat Français. Adolf a la peau dure! D’autres aussi! orsqu’Adolf Hitler clamait aux oreilles européennes : « je vous promets mille ans de culture national-socialiste », ce n’était pas fanfaronnade dérisoire. Ces incantations ravageuses perdurent sous bien des formes et bien des latitudes. L Rescapé de la Shoah j’ai échappé en leur résistant des heures durant à la Milice et à la Gestapo à Vichy et dans le bourg de Saint-Léon début 1944 j’avais 8 ans avant d’être caché avec mes parents dans la ferme des « Thuriers » par François Potonnier reconnu comme « Juste des Nations » suite à mon intervention auprès de Yad Vashem. La Médaille des Justes lui fut remise dans la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Vichy ! Je sais de quoi je parle ! En effet, le monde d’aujourd’hui est clairement trouble. L’Allemagne et la France ont certes su métaboliser les dangers du message, quelques autres aussi, en Europe et au-delà des océans. Mais que de scories brûlantes sous tous les cieux ! Les tumeurs nationalistes ponctuent plus visibles que jamais notre Europe à peine convalescente. Pourquoi donc tous ces cristaux de haine opaque ? Les extrémismes polychromes et multiformes prolifèrent de par le monde, prétendument chrétien, musulman, athée ou toute autre variante. Pourtant que de chemin parcouru depuis 1945, que de « virages de cuties », que de pseudo-certitudes évanouies ! Demeurent pourtant encore et toujours les spasmes nationalistes si chers à une incertaine Europe, à laquelle il manque de plus en plus cruellement un corsetage fédéral, fut-il minimal, mais irréversible. Tout le pourtour méditerranéen bruisse ou hurle, selon, de clameurs tout aussi libératrices qu’ambigües. Que de printemps qui s’éternisent sans bel été en perspective… La main des Mollahs de Téhéran n’en finit pas de se manifester, sanglante ou incitatrice. Toujours en Europe, le terrain reste propice au « millénarisme » hitlérien, on se bouscule encore sur les bancs de la sinistre classe ! Plus de 65 ans après Auschwitz, la Rafle du Vel d’Hiv et malgré le Conseil de l’Europe et son exemplaire Convention européenne des Droits de l’Homme. Les veilleurs dans la nuit dorment-ils debout ? Le verbalisme ne se suffit pas toujours à lui-même ! Le silence peut tuer tout autantt que les cris ! Au registre des victoires posthumes d’Hitler, comment ne pas inscrire par exemple l’affaire Merah à Toulouse et ses retombées perfides ? Comment ne pas évoquer aussi après les escapades du SS Priebke à Rome, les lamentables déambulations de Lazlo Csatary à Budapest, paisible et si complaisante, ainsi que le massacre des touristes israéliens à Burgas en Bulgarie sur les rivages de cette mer décidément bien noire. Ne négligeons pas davantage les fascistes, nazis ou ultras de toutes obédiences dans les Flandres, en Irlande, en Italie Espagne, Grèce, même en Grande-Bretagne, Scandinavie, « voire » en France où sévirent pourtant si longtemps Pétain et Laval, Déat et Barbie pour n’en citer que quelques-uns. Que faut-il donc aux peuples pour sortir de leurs torpeurs ? Que leur faut-il donc pour extirper de leur nature cette rengaine suicidaire : « tout le monde ne peut pas être un héros, il faut bien vivre » ! Toute vie a un prix, certes, mais il doit correspondre tant aux enjeux qu’aux responsabilités. Les « Treblinka » du monde entier, ne sont pas des faits divers ! Ce ne sont pas des lieux-dits, ce sont des cris, en toutes langues, qui traversent le Temps et s’adresseront toujours tant aux victimes qu’aux bourreaux ! ■ FRANCIS ROSENSTIEL Ancien Directeur Général au Conseil de l’Europe. Docteur en Droit. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 27 spécial antisémitisme Histoire 1972 : Les Jeux Olympiques ravagés Valérie Sibony Munich fut choisie pour accueillir les J.O. de 1972 afin d’effacer le souvenir des J.O. nazis organisés dans cette ville 36 ans plus tôt. 121 pays participent, dont Israël, la Syrie et pour la première fois l’Arabie Saoudite. C ’est un record, plus de 7 000 athlètes vont s’affronter pacifiquement et enthousiasmer toute la planète. Les J.O. sont retransmis par la télévision dans le monde entier, on estime à 850 millions le nombre de téléspectateurs ayant suivi les Jeux olympiques de 1972, 400 heures d’émission seront proposées. Plus de 3 millions de billets sont vendus avant le début des épreuves. La guerre froide entre dans une ère de réchauffement avec le voyage du président américain Richard Nixon en URSS en mai. (Quasiment tous les indicateurs étaient optimistes pour que la fête sportive mondiale permette aux États de s’affronter pacifiquement sur un terrain neutre.) En mai un attentat avait déjà endeuillé Israël, trois Japonais avaient ouvert le feu à l’aéroport 28 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 de Lod faisant 26 morts et 80 blessés, au nom du Front Populaire de Libération de la Palestine (F.P.L.P.). Cette organisation terroriste créée en 1967 rejoint l’O.L.P. en 1968. La fondation de ces mouvements démontre la politisation et la volonté d’exister sur le plan international des Palestiniens et ils choisissent la voie la plus violente. Ils se basent en Jordanie où 300 000 Palestiniens se sont réfugiés après la guerre de 1967. En 1970, après un attentat contre son avion et le détournement de trois avions occidentaux sur son sol (Dawson Field 1), le roi jordanien Hussein chasse militairement ces groupes de son territoire, il y a entre 3 500 et 10 000 morts palestiniens. Les terroristes palestiniens survivants se replient vers le Liban 2. Un nouveau groupe terroriste issu du Fatah reven- Il y 40 ans, 11 athlètes israéliens étaient assassinés par un commando palestinien. Le Comité International Olympique et les organisateurs des Jeux de Londres n’ont pas souhaité commémorer ce tragique événement. Certains enjeux les en auraient-ils empêché ? dique des attentats au MoyenOrient, il se fait appeler ”Septembre Noir” en référence aux massacres jordaniens. Au neuvième jour des J.O., à 4h du matin, un commando de huit hommes passe par dessus les grilles qui protègent le village olympique où dorment les athlètes. A 4h30, deux Israéliens, Moshé Weinberg et Yossef Romano, tentent de repousser les assaillants avec des couteaux mais ils sont abattus. Les otages sont étroitement attachés aux montants de leur lit. Le premier ultimatum signé “Septembre Noir” est lancé à 5h : Israël doit libérer 234 terroristes prisonniers. A 7h le village olympique est bouclé et le ministre allemand de l’Intérieur se rend sur Appels des Fedayins - Septembre Noir. 11 septembre 1972. [Déclaration écrite avant le lancement de l’opération] Appel à tous les hommes libres du monde : Par notre action révolutionnaire nous ne visons pas à tuer des innocents : nous luttons contre l’injustice. Nous ne cherchons pas à troubler la paix : nous voulons faire comprendre au monde le sale rôle de l’occupation sioniste, et la véritable tragédie que vit notre peuple. Nous demandons à tous les hommes libres du monde de comprendre notre méthode révolutionnaire qui vise à frapper les intérêts impérialistes dans le monde, à dévoiler les relations impérialosionistes et à agir pour que notre Nation arabe sache ce qu’est « Israël », et quels sont ses alliés. Nous faisons partie intégrante de la Révolution palestinienne armée qui, elle-même, fait partie du mouvement de la révolution arabe. Nous vous demandons de ne pas abandonner vos fusils en dépit des complots et des difficultés de la lutte. La terre ne sera libérée que par le sang. Le monde ne respecte que les forts. Nous ne serons pas forts en paroles, mais en mettant à exécution nos mots d’ordre. Nous nous excusons auprès de la jeunesse sportive mondiale si nous avons heurté sa sensibilité par notre opération. Mais nous voulons qu’elle sache qu’il existe un peuple dont la patrie est occupée depuis vingt-quatre ans. Ce peuple est torturé par un ennemi qui occupe une place parmi eux, à Munich. spécial antisémitisme place pour traiter avec les terroristes. Il cherche à gagner du temps, convaincu que les Palestiniens n’oseront pas tuer les otages devant les caméras du monde entier. Mais l’opération a été préparée depuis plusieurs mois et les Palestiniens d’obédience communiste ont pris contact avec la Fraction Armée autour du bâtiment du village olympique, les J.O. sont suspendus. Dans le même temps, 500 policiers encerclent la base militaire où l’avion demandé par les terroristes attend. A 22h, les otages et leurs tortionnaires prennent un bus et puis montent dans deux hélicoptères pour rejoindre l’aéroport. Pour tenter de sauver les Israé- Plaque commémorative apposée à Munich Rouge pour organiser la logistique. Willy Brand 3, le chancelier de R.F.A., cherche à convaincre Golda Meir de continuer les négociations mais elle refuse et demande à envoyer un commando de soldats israéliens à Munich. L’Allemagne ne peut pas accepter car dans le même temps elle négocie avec des pays arabes pour qu’ils hébergent l’avion des terroristes qui exigent de quitter Munich avec leurs otages. A 17h, l’Egypte est envisagée comme pays d’accueil. Les Allemands sont dans une situation très complexe et plus tard leurs explications seront ambiguës. D’un côté ils souhaitent que « le problème » se déplace au ProcheOrient et de l’autre ils veulent sauver eux-mêmes ces Juifs venus en toute confiance à Munich. Ils proposent d’échanger les prisonniers contre de l’argent puis contre de hauts dignitaires allemands. A 18h alors que les caméras du monde entier avaient filmé les tireurs d’élite prenant position liens, des policiers allemands déguisés en employés de la Luftwaffe attendent dans l’avion mais, mal préparés à ce genre d’opération, démotivés par les atermoiements politiques, ils quittent l’appareil avant l’arrivée des athlètes captifs. Deux Palestiniens inspectent l’avion, le trouvent vide et retournent vers l’hélicoptère, vraisemblablement soit pour repartir dans la nature avec les otages, soit pour les abattre devant l’échec des négociations. Les Allemands ouvrent le feu, trois terroristes sont abattus et un policer est mortellement touché. A 23h, l’ordre de passer à l’attaque est lancé. Un quart d’heure après c’est le début de la fusillade alors que les otages sont toujours ligotés dans les hélicoptères ; les pilotes allemands, eux, parviennent à s’échapper. Les preneurs d’otages sont mieux armés que la police bavaroise, avec des armes semi-automatiques, des lunettes de vision Les 11 sportifs israéliens assassinés lors de cette prise d’otages : Mark Slavin (18 ans, lutteur) Eliezaar Halfen (24 ans, lutteur) Andre Spitzer (27 ans, arbitre d’escrime) David Mark Berger (28 ans, haltérophile) Zeev Friedman (28 ans, haltérophile) Yosef Romano (32 ans, haltérophile) Moshe Weinberg (32 ans, entraîneur de l’équipe de lutte) Yosef Gottfreund (40 ans, arbitre de lutte) Amitzur Shapira (40 ans, entraîneur de l’équipe d’athlétisme) Yakov Springer (50 ans, entraîneur de l’équipe d’haltérophilie) Kehat Schor (53 ans, entraîneur de l’équipe de tir) nocturne et des grenades (de l’aveu même du chef des policiers sur place). A minuit, des chars, retardés par les embouteillages, arrivent enfin sur le tarmac. A ce moment, se voyant acculés, un terroriste lance une grenade dans un hélicoptère qui explose immédiatement, tuant tous ses occupants. Un autre Palestinien abat les otages Springer, Halfin et Friedman et Berger retenus dans l’autre appareil. Tous les otages sont morts et trois terroristes sont arrêtés. Ils seront relâchés trois mois plus tard après un nouveau détournement d’avion 4. Ni l’Allemagne, ni Israël, ni plus tard la France ne souhaitent donner de l’ampleur à cette affaire. Dès le matin suivant, les épreuves des J.O. reprennent, « games must go gon ». Les Palestiniens voulaient faire connaître leur cause au monde entier, ils ont prouvé leur barbarie. Cette opération baptisée est la dernière action menée par le groupe ”Septembre Noir”. L’installation de milliers de Palestiniens fuyant la Jordanie et s’installant au Liban va provoquer de graves tensions intercommunautaires au pays du cèdre qui déboucheront rapidement sur la guerre du Liban et aboutiront à une nouvelle fuite des Palestiniens vers la Tunisie. Les pays européens restent à la fois diplomatiquement proches des pays arabes mais subiront malgré tout des attentats sur leur sol. Le gouvernement israélien cherche à rester proche des pays occidentaux et ne remet pas en cause l’opération allemande. Cette position permet également de maintenir le principe de non négociation avec les terroristes pour éviter la multiplication des prises d’otages 5. Par contre, durant les 20 années qui ont suivi, la plupart des membres de l’O.L.P. ou du Fatah impliqués dans l’élaboration du massacre de Munich furent abattus un peu partout dans le monde malgré une protection rapprochée des services secrets des pays soviétiques ou le statut de diplomate. Cette « épidémie » a mis fin au groupe ”Septembre Noir”. a fait naître de nombreuses rumeurs sur un commando secret israélien, et a surtout donné beaucoup de matière pour des scénarios de films. ■ 1. Les passagers juifs de ces vols seront séparés des autres voyageurs et libérés plus tard. 2. Les huit terroristes de Munich ont grandi dans le camp de réfugiés de Chatila, créé en 1948. 3. Dès le lendemain, il niera toute conversation directe avec le Premier ministre israélien. 4. Chronologie tirée du documentaire de Wilfried Huismann, produit par la WSD en 2005 et diffusé sur la chaîne Histoire (et sur Daily Motion). 5. Cf Entebbe à l’été 1976. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 29 israël La lettre de Jérusalem LE BRUIT ET LA FUREUR Marc Tobiass. Jérusalem, août 2012. «La vie est une fable racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.» (Shakespeare) M algré les Jeux Olympiques, la guerre civile en Syrie, les événements en Égypte et dans le Sinaï, l’éventualité d’une attaque israélienne contre les installations nucléaires de l’Iran n’a pas quitté et ne quitte toujours pas la Une des journaux israéliens. Est-ce à dire qu’une opération militaire d’Israël en Iran est dorénavant imminente, qu’elle aura lieu à la fin septembre, ou bien en octobre, et sinon avant les élections présidentielles du 6 novembre aux États-Unis ? Impossible de l’affirmer, apparemment personne ne le sait ; comme l’a fait remarquer ces jours-ci le secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, Israël, du moins son gouvernement, n’a pas encore pris de décision à ce sujet. Attaquera ? N’attaquera pas ? En Israël, on ne parle pratiquement plus que de ça. Pour certains, toutes les fuites organisées par le pouvoir concernant le nucléaire iranien, ne sont destinées qu’à détourner l’attention. La contestation sociale n’est plus à la mode cet été ; moribonde dans la rue, elle respire encore sur les réseaux sociaux, mais plus trop dans 30 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 les journaux malgré une insatiable hausse des prix. Le processus diplomatique avec les Palestiniens est pratiquement aux oubliettes. Il faut dire que ce dossier fait pâle figure par rapport aux couleurs et lumières exubérantes que l’imagination s’emploie à manier lorsqu’il s’agit du nucléaire iranien. L’Apocalypse ne nous a pas été épargnée dans certains commentaires, alors vous pensez bien que le ciel peut attendre, et les Palestiniens aussi, que l’on en finisse avec cette Méga-Super production que l’on nomme l’option militaire contre le programme nucléaire de l’Iran. Ici, même si elle est un peu simpliste, l’expression fait recette : ou c’est la Bombe (atomique iranienne), ou c’est le Bombardement (des installations nucléaires de l’Iran). bres de son gouvernement, dont Dayan, Weizman et Yadin !). Les médias relaient toutes les critiques contre Bibi, et pour bien faire sentir qu’il risque de nous conduire à la catastrophe, des Anciens (respectés et respectables ancien patron du Mossad, ancien patron des Renseignements militaires, ancien patron de l’Armée, etc.) sont appelés à témoigner afin de nous dire que ce serait pure folie de nous lancer tout seuls dans une attaque contre l’Iran. Sans compter qu’une attaque menée par Israël ne ferait que retarder d’un an ou deux le programme nucléaire iranien, sans pouvoir le détruire complètement, comme vient aussi de le faire remarquer Martin Dempsey, le chef d’état-major interarmées américain. Pour Benyamin Netanyahou, l’équation est claire et nette : bombe (nucléaire) iranienne = nouvelle Shoah pour le peuple juif. Il s’agirait d’un danger existentiel inacceptable pour Israël. Un danger qu’il faut donc éliminer même si le prix à payer risque d’être très cher. Pour les détracteurs du Premier ministre, Bibi souffre du complexe de Massada, il se prenait pour Churchill, voilà qu’il se prend maintenant pour Begin (qui avait décidé de bombarder Osirak en 1981 malgré la vive opposition des mem- Qui croire ? Les responsables américains, le président Obama en tête, ont réaffirmé à plusieurs reprises qu’ils ne laisseraient pas Téhéran se doter de l’arme nucléaire. Par rapport à l’ambition nucléaire du régime des Ayatollahs, Israël et les États-Unis sont sur la même longueur d’onde, devait affirmer Léon Panetta. Si tel est le cas, pourquoi alors tout ce bruit autour d’une intervention militaire d’Israël ? Car si l’on israël croit ce qui transparaît dans la presse israélienne, Bibi et Barak font monter la pression, ce sont eux qui laissent à penser qu’une opération militaire israélienne contre Natanz et Fordo est aujourd’hui imminente. Apparemment, c’est que le sablier israélien qui indique le temps qu’il l’administration Obama). Et dans la foulée, les détracteurs de Bibi de faire remarquer qu’il serait dément de se mettre les Américains à dos au moment où l’on a le plus besoin de leur soutien, tout en soulignant le péril que représentent les lubies messianiques du Premier ministre. reste pour une option militaire contre l’Iran s’écoule beaucoup plus vite que celui des Américains. Eux, le disent et le répètent, il y a encore du temps pour travailler sur le volet diplomatique, les sanctions (de plus en plus dures) commencent à avoir de l’impact, ce serait prématuré de recourir maintenant à l’option militaire. On devine même un certain agacement devant l’impatience de Bibi et de Barak, même si l’on souligne à Washington qu’Israël est un État souverain et que c’est à lui d’agir selon ses intérêts nationaux. Attention ! prévient Dan Kurtzer, l’ancien ambassadeur US en Israël, cela ne veut pas dire que Washington donne son feu vert à des frappes israéliennes. Et d’expliciter que s’il y avait vraiment du nouveau dans le développement du programme nucléaire iranien avant novembre, ce serait une chose (Washington comprendrait alors une éventuelle intervention), mais que si c’était une manière d’instrumentaliser les élections américaines, s’en serait une tout autre (qui risquerait de provoquer le courroux de Bibi investi d’une ferveur messianique ? Peut-être ! Reste qu’il n’a pas tort lorsqu’il souligne que les sanctions et la diplomatie n’ont pas fait reculer d’un iota le programme nucléaire de l’Iran au cours des dernières années, et qu’au contraire, ce programme n’a fait que progresser (on voulait interdire l’Iran d’enrichir de l’uranium à 20 %, il en aurait déjà au moins 280 kilos, sans compter de l’uranium enrichi à 27 % (dixit l’AIEA) et Téhéran annonce que les centrifugeuses tournent à plein régime pour enrichir de l’uranium à 56 %). Outre ces rapports plutôt inquiétants, on apprend aussi que Téhéran enregistre d’énormes progrès en matière d’ogives nucléaires, autrement dit dans l’élaboration de têtes de missiles balistiques. Cette fois, on se demande si Washington et Jérusalem ont bien les mêmes renseignements, ou si leur interprétation des ces renseignements diffèrent au point que les Américains se tromperaient grossiè- rement et en arriveraient à laisser les Iraniens construire leur bombe sous leur nez ! À moins que, à moins que… les Américains n’aient pas plus l’intention d’agir contre le nucléaire iranien qu’ils ne l’ont fait contre le nucléaire pakistanais ou nord-coréen. Et si c’était le cas ? Ici en Israël, on n’en sait rien. Le savent-ils vraiment à Washington ? De toute façon, que ce soit des frappes israéliennes ou de grosses frappes américaines, si intervention américaine il y a, les Israéliens (pour le moins) seront la cible des missiles iraniens et de ceux du Hezbollah, en cas de conflit militaire. Pour les stratèges qui parlent en chiffres, cela se traduirait par 300 à 500 morts en Israël. Pour Matan Vilnaï qui quitte la Défense passive pour la Chine, « peut-être moins, peut-être plus ! ». Voilà qui est rassurant ! Et avec tout ça, il faut continuer à vaquer à ses affaires quotidiennes comme si de rien n’était, ou du moins en espérant que les armes chimiques de la Syrie resteront bien scellées dans leurs arsenaux… Ce matin, un ami m’a dit qu’il fallait être plus Israélien que ça, ne pas s’inquiéter, continuer à faire ce que l’on avait prévu de faire, sinon on en arriverait à ne plus pouvoir rien faire… Ah ! J’oubliais, à propos du Bruit et de la Fureur, savezvous ce qui se passe du côté de la mer de Chine méridionale ?... ■ ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 31 social CAMP D’ÉTÉ 2012 ISRAËL-FRANCE Il t’a dit ce qui est bon, ce qu’Il attend de toi, rien d’autre que de pratiquer la justice, d’aimer la générosité et de marcher humblement avec Lui. POUR LES ENFANTS D’ISRAËL MALADES DE CANCER (Micha 5-8) C’est par ce verset que se concluait la haftara du chabbat précédant l’arrivée des enfants de Zichron Menahem. Nous vous avions proposé ce projet «Espoir et bonheur pour 130 vies» il y a huit mois. Nous vous avions proposé de vous fédérer autour de ce défi humain de grande envergure. Que vous soyez une association, une école, des privés ou des anonymes, vous avez répondu présents. À l’instar du verset ci-dessus, vous avez su spontanément vous montrer justes, généreux et ZICHRON MENAHEM E discrets. Strasbourg peut être fière de ses membres, de ses fidèles, de ses sympathisants et de ses enfants. Par votre engagements, vous avez montré que nous pouvions compter sur vous. Au nom des 142 enfants malades, des 54 accompagnateurs, des 5 médecins, des 8 infirmières, des 2 psychologues, Une leçon M de vie ardi 10 juillet dernier, un Boeing aux couleurs d’El Al a atterri à Strasbourg, qui n’avait pas vu depuis longtemps d’avion arborant l’étoile de David. Olivier Katz. (© Metula News Agency) des bénévoles et de toute l’équipe logistique merci. Grâce à vous, ces enfants ont connu 10 jours de bonheur, ils sont retournés chez eux sereins et pleins de force pour se battre contre leur maladie et conserver l’espoir de la vaincre. Chana tova LE COMITÉ DE PILOTAGE. MAURICE DAHAN. 32 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 L’auteur est issu d’une vieille famille alsacienne de Colmar. cardiologue à l’hôpital Albert Schweizer de cette ville, il en fut également conseiller municipal sans étiquette, ainsi que président et animateur de la Communauté israélite. Olivier Katz fait depuis longtemps partie de l’équipe de la Ména, et s’investit actuellement dans plusieurs projets d’importance. Tout le personnel de l’aéroport, la maréchaussée et la police de l’air, étaient présents pour cet événement préparé depuis plusieurs mois : Strasbourg accueillait le camp d’été de Zichron Menahem (le souvenir de Menahem). 130 jeunes de 5 à 25 ans, encadrés par 70 accompagnateurs, médecins, infirmières, photographes et logisticiens prenaient pour une semaine leurs quartiers d’été en Alsace. Des enfants atteints d’une maladie dont le nom seul inspire l’angoisse, mais que Zam-Zam – le nom de guerre de Zichron Menahem – porte comme un étendard pour mieux la combattre : le cancer. Tous les jeunes auxquels les médecins avaient autorisé le déplacement se sont trouvé projetés sur la piste d’Entzheim. Du ventre de l’avion, des centaines de caisses contenant tant du matériel médical, que des effets d’intendance ont été chargées sur un camion, avant que les bus ne récupèrent, sur la piste, dans un désordre très organisé, 200 jeunes qu’avaient rejoints SPOIR & BONHEUR POUR 130 VIES plusieurs dizaines de bénévoles strasbourgeois, et une douzaine d’enfants français en traitement au service d’oncologie de Strasbourg-Hautepierre. Le niveau sonore, soutenu par les chants permanents des gamins ravis, ont réussi à couvrir le bruit du trafic aéroportuaire pendant toute la manœuvre. En marge de la réception des enfants à la mairie de Strasbourg, jusqu’à leur départ pour Paris, en passant par des raids sur la patinoire et sur Europa-Park et par la visite de Colmar, c’est la philosophie de ce corps expéditionnaire bien particulier, qui a forcé le respect de tous ceux qui l’ont croisé. Car ces enfants, certes malades, doivent vivre comme les autres, et, si faire se peut, mieux que les autres. Dans ce groupe d’Israéliens, juifs ou arabes – il aurait fallu des aptitudes surnaturelles pour les différencier ! – et des Français de Hautepierre, le commando médical, composé de professeurs en pédiatrie, d’urgentistes, d’infirmières et de psychologues, réunit les extraordinaires conditions nécessaires à ce camp d’été. Ils pratiquent des perfusions de chimio dans les avions, dans les trains, et dans une infirmerie de campagne, montée en quelques minutes, quel que soit le lieu, et en disponibilité permanente. Peu de malades au monde peuvent se targuer d’avoir fait du kart sur glace quelques minutes seulement après avoir reçu une transfusion d’antibiotiques pour une neutropénie1. A Zichron Menahem, c’est normal. Quelques petits cancéreux ont été emmenés en ambulance à Europa-Park, bénéficiant de tous les soins possibles en cours de route, pour pouvoir s’émerveiller, au même titre que leurs camarades, devant les attractions mécaniques. A Zichron Menahem, c’est encore normal. Le déplacement de ces schtroumpfs verts – tee-shirt de rigueur pour tous –, incluant fauteuils roulants, mégaphones, guitares et darboukas, n’est jamais passé inaperçu. Le monde non-juif ne s’y est d’ailleurs pas trompé et n’est jamais demeuré insensible au passage de la caravane. La participation a été à la mesure de l’événement. La Protection civile a accompagné le groupe 24 heures sur 24, s’intégrant dans l’encadrement dès que possible ; le personnel de la patinoire de Strasbourg s’est déplacé bénévolement. Il a été récompensé par des sourires d’extase de tous ces jeunes qui n’avaient connu la glace qu’en cubes dans leur jus d’orange. Les motards sillonnaient les autoroutes alsaciennes, bloquant toutes les bretelles d’entrée, pour offrir aux bus et à leurs occupants un transport VIP. Ces enfants exceptionnels ont réussi, sans faire exprès, une mission diplomatique quasi-miraculeuse : faire resurgir à la surface des visages l’amitié de cœur qui prévaut entre nos deux pays. Avec des sourires et des larmes d’émotion dans les yeux de ceux qui ont participé à leur épopée. Le monde juif s’est lui aussi mobilisé, et a répondu sans hésitation présent à l’appel lancé par Zam–Zam. Toutes les associations israélites strasbourgeoises ont spontanément organisé des activités dont le bénéfice fut intégralement versé à Zichron Menahem. Un chabbat au Hohwald Le point d’orgue de cette première semaine restera peut-être le chabbat passé au Hohwald2. Dans un décor pluvieux mais bucolique, l’agitation de la semaine a fait place, non pas à ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 33 Maurice Dahan, merci ’Haver C’est à la fin de l’année dernière que Monsieur Haim Erenthal, président et fondateur de l’association Zichron Menahem, a pris contact avec notre Communauté pour préparer un camp d’été pour 130 enfants malades, leucémiques pour la plupart d’entre eux. Merci à tous les partenaires et les généreux donateurs Israélite de Strasbourg Communauté Maurice Dahan a su lever un élan de générosité spontané, unanime, s’élargissant a une communauté, une ville, une région et presque un pays. Maurice a déployé une telle énergie pour la réalisation de ce projet humain qu’il l’a communiquée à tous ceux et toutes celles qui ont partagé avec lui cette aventure. AS S A AD Clinique de Strasbourg G RO D UPE A COMITÉ DU BAS-RHIN Avec Gamliel Goetschel et son comité de pilotage il a tracé un sillon profond de générosité et d’amour envers les enfants qui nous ont laissé ce message d’espérance et une belle leçon de vie. MOD’ PRESSING Le mouvement qui t’appartient ! S CON SO U TR ÉCO L EP RI RE AI YEHOUD AT TAT L’ É EC AV M Hazach houbarouch Maurice! A HALEV I NDLR bourg tras eS 34 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Associations d e iants Jui fs tud d sÉ Le Président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin exprime toute sa reconnaissance à Monsieur Maurice Dahan et à l’ensemble de l’équipe qui l’entoure pour l’organisation de ce magnifique séjour des jeunes israéliens. Le sens du service Conseils Solutions Systèmes Audits D’impressions et et rubrique la sérénité – le terme n’étant pas approprié –, mais à l’esprit du chabbat ; une succession de moments intenses, de doutes, et d’explosions. 250 personnes qui chantent et prient avec une ferveur à donner des frissons au plus athée d’entre nous. Les animateurs du groupe sont, en grande partie, sortis du sérail des Yeshivot Haesder [les écoles torahniques dont les étudiants effectuent leur service militaire - ndlr], avec leur vision du judaïsme soluble dans la société israélienne. Quant aux animatrices, plusieurs d’entre elles effectuent actuellement leur service civil, Chirout léoumi, auprès de Zichron Menahem. Tous sont sélectionnés par Zam–Zam en fonction de ses propres critères ; des valeurs qui ne sont pas étrangères à l’état d’esprit qui règne dans la caravane. Une sacrée équipe, qui fonctionne un peu à l’instar d’un orchestre philarmonique, sous la baguette de son fondateur Haïm Ehrental, toujours présent sur le terrain depuis 22 ans, veillant tant au confort de ses protégés, qu’au respect des enseignements et de l’éthique juifs. La maîtrise de son sujet par le staff de Zichron Menahem a malheureusement trouvé son expression dramatique pendant une soirée du voyage. Nous avons ainsi appris qu’une petite fille, suivie par l’association depuis un an et demi, et que les médecins avaient refusé d’emmener en raison de son état de santé, est décédée à Jérusalem ; convocation des accompagnateurs les plus anciens, annonce de la nouvelle et débriefing psychologique. Puis, une demi-heure plus tard, une ferveur exceptionnelle remplissait la salle pour la prière de la Havdalah – la séparation du chabbat des autres jours de la semaine. La mauvaise nouvelle avait été intégrée, dépassée et sublimée. Dans l’intérêt des enfants vivants. Guirlande et perfusion désire, de mettre tout son génie et toute sa science au service des plus fragiles. Cette société témoigne ainsi son altruisme, et c’est absolument primordial, au moment où l’on apprend qu’un « indigné » s’est immolé, pour la première fois au pays des Hébreux, pour protester contre une bureaucratie aveugle qui lui avait retiré tout ce qui le rattachait à la vie et lui permettait de composer avec elle. Avez-vous déjà vu une guirlande sur une perfusion ? C’est pourtant ce qu’ont découvert les passagers du train qui a pris en charge ces jeunes pour les emmener à Paris. Les responsables avaient tout prévu pour fêter l’anniversaire de l’un d’entre eux : gâteau décoré, discours, et boissons : Lé haïm ! A la vie ! Encore une expression tirée de l’hébreu qui prend tout son sens dans ces circonstances. Pour un enfant cancéreux, un anniversaire, c’est la certitude d’avoir atteint un palier, et d’avancer vers la guérison. Pendant ce temps, sur le siège d’à côté, la guirlande et la perfusion permettaient d’administrer à une petite fille sa chimiothérapie tout en participant aux festivités. On se prend forcément, à un moment ou un autre d’un tel reportage, à se demander si le fait de les suivre, de les voir vivre, ne s’apparente pas à du voyeurisme. Mais lorsque, spontanément, un bambin s’approche de vous, tendant son appareil en vous demandant de le prendre en photo, lorsque l’on regarde sans ciller une belle jeune fille avec un foulard noué sur la tête, on comprend que l’humain a pris le dessus. Israël a du cœur On peut dire que Zichron Menahem nous a donné beaucoup plus que nous ne leur avons apporté, et surtout, une vraie leçon de vie que nous ne sommes pas près d’oublier. ■ Zam–Zam constitue une entreprise unique au monde à ma connaissance. Il démontre, au-delà de tout doute sensé, que la civilisation israélienne n’excelle pas uniquement par ses drones, ses soldats, sa high-tech et la conception des microprocesseurs de vos ordinateurs. Elle a aussi du cœur, et elle est capable, lorsqu’elle le Reste qu’on ne sort évidemment pas indemne d’une telle expérience, qui oblige l’homme à se dépasser, à se surpasser pour les autres, à puiser de la force au plus profond de son être, dans le seul but de voir briller, dans des yeux d’enfants très malades, une étincelle d’espoir. 1. La neutropénie est un trouble hématologique caractérisé par un taux bas de granulocytes neutrophiles dans le sang. 2. Le Hohwald est un village et une commune d’Alsace, situés sur le Mont Saint-Odile, entre 600 et 1100 mètres d’altitude. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 35 hommages Mireille Warschawski © Michel Rothé d’éducation très marqué par la rigueur et la dureté. Moraï ve Rabotaï C ’est avec grande émotion que je prends la plume pour évoquer la mémoire de Reisele bass Yaakov, Mireille Warschawski olého hachaolaum car c’est une page d’une histoire forte qui s’est tournée à Jérusalem en ce jour de Roch ‘Hodech Tamouz. Mais c’est aussi avec appréhension que je m’adresse à vous, chère famille, à vous ses amis, car mon regard et mes souvenirs sont attachés à une période bien limitée de ma vie ; en effet c’est uniquement comme petit garçon puis comme adolescent que j’ai connu Mireille zl de façon suffisamment proche pour en parler en connaissance de cause. Mais tout d’abord comment ne pas rappeler son emblématique parcours – son père venait de Westhouse, la communauté mère de Benfeld – qui l’a successivement menée d’Erstein à Strasbourg puis à Paris à la synagogue de la rue Cadet avant et pendant la guerre, tout ceci en moins de vingt ans. Trois lieux très différents ! On peut aisément imaginer comment chacune de ces communautés l’aura marquée à sa manière, chaque lieu enrichissant sa personnalité d’une touche nouvelle. Mireille Warschawski zl incarne à elle seule l’histoire du judaïsme alsacien du vingtième siècle en 36 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 pleine évolution, qui cherchant sa voix s’est vu confronté au fait juif dans toute sa diversité, défi dépassant et de loin, les enjeux locaux et les limites géographiques de ses origines. Il n’est pas banal non plus que son père juif alsacien observant ait trouvé en la communauté de la rue Kageneck avant guerre un lieu à sa mesure au point de faire partie de sa commission administrative. La démarche de Julien (Jacob) Metzger et de sa famille tout en n’ayant rien d’exceptionnelle – il y en eut d’autres semblables –, reste peu courante à l’époque, je veux parler de la fin des années vingt. Mireille fut une jeune fille bien formée au niveau juif, elle avait reçu un enseignement fort et bien structuré à Etz ‘Hayim et à Yechouroun, et ces connaissances bien charpentées lui ont permis de poursuivre son apprentissage puis d’enseigner à son tour pendant de longues années. Mais Mireille restera pour ceux qui l’ont connue, en dehors de son engagement tous azimuts au niveau institutionnel, une femme proche des jeunes. Elle a pu être, non seulement une épouse de rabbin active et stimulante pour beaucoup, mais elle a aussi été, à l’occasion, une grande sœur, voire une confidente sachant écouter et comprendre la situation des adolescents et des jeunes adultes parfois confrontés à un mode Permettez-moi quelque petites anecdotes plus personnelles : comment ne pas me rappeler de ce voyage pour adolescents en Israël effectué sous la conduite du couple Warschawski et de ma chemise blanche repassée par Mireille elle-même quelques instants avant chabbat ? Comment ne pas me souvenir de son apparition au beau milieu du cours de chabbat après-midi apportant aux jeunes le viatique nécessaire pour une bonne étude ! Et bien sûr, lorsque je lui rendais visite à Jérusalem, la seule question qui l’intéressait vraiment était celle-ci : « alors comment va le Talmud Torah ? » Son intérêt pour l’enseignement ne s’est jamais démenti ! Mais c’est son enthousiasme pour tout ce qui touchait à la communauté qui m’a personnellement le plus marqué – et avec le recul c’est ce qui m’apparaît avec le plus de profondeur comme étant sa marque de fabrique. Mireille zl avait une forte conscience de sa nécessaire implication, plus précisément encore, elle était imprégnée de son sens des responsabilités vis-à-vis de cette communauté exsangue après guerre et qu’il fallait reconstruire. C’est pourquoi je voudrais lui consacrer ces quelques versets célèbres du livre de Ruth qui illustrent le regard que le jeune merkazien que je fus, porte sur l’épouse de son maître zl. Lorsque Naomie, insiste pour que sa bellefille Ruth reste en pays de Moav et ne la suive point dans ce grand voyage qu’elle entreprend pour rentrer chez elle à Beith Lé’hem en terre d ‘Israël, Ruth lui répond : « N’insiste pas... car là où tu iras j’irai, et là où tu passeras la nuit je passerai la nuit. Ton peuple sera mon peuple et ton D.ieu sera mon D.ieu. » Ces versets semblent traiter d’options fondamentales, et en disant à sa belle-mère « là où tu iras j’irai », Ruth ne parle pas seulement du fait de l’accompagner, fut-ce en Eretz Israël. Elle pense certainement au cheminement qui est le nôtre, à cette « hali’ha » à l’exercice patient et constant de notre responsabilité vis-à-vis de nousmême et des autres. Ainsi, Ruth n’entend pas perdre son temps dans les divertissements de son époque, elle veut progresser, en assumant toutes ses responsabilités à l’instar de Naomie ellemême, qui avance sur sa route. Comment ne pas entendre aussi la voix de Mireille qui rappelait sans cesse que Hala’ha vient du verbe halo’h – marcher – qui signifie approfondir et progresser. Assumer ses responsabilités c’est aussi faire des choix, on ne peut marcher, se déplacer sans se délester de l’inutile et du superflu, on peut même y voir le sens de l’interdiction de porter quoi que ce soit dans un espace public ouvert le chabbat. Et comment ne pas ressentir une forte humilité en entendant Mireille raconter les divers tours de passe-passe nécessaires qu’elle réalisait avec sa sœur Eliane de mémoire bénie – Paris ne comportant plus alors de ceinture fortifiée depuis quelques décennies – pour éviter de « porter » le chabbat. Rappelons qu’avant comme pendant la guerre elle était tenue d’être présente aux cours au lycée avec ses affaires, même ce jour-là (sans écrire bien sûr). Là où tu iras j’irai... : elle en avait la force et les capacités ! « Là où tu passeras la nuit je passerai la nuit » Ainsi le Grand Rabbin et sa future épouse ont passé en quelque sorte la nuit de la guerre de concert tout hommages En souvenir d’Yitzhak Shamir Mireille Warschawski avait aussi un amour immodéré pour le juif éloigné et, comme Ruth, elle aurait dit : « ton peuple sera mon peuple » essayant de guider et d’orienter chacun selon sa voie. Bien sûr, elle avait ses propres options, options qui ne ralliaient pas tous les suffrages, elle entendait cependant, convaincue de ses choix, réaliser ce qu’elle considérait comme son chemin. Mais je voudrais pour conclure ici rappeler une fois encore son exceptionnelle hospitalité. Habitée par une grande générosité qui l’avait déjà conduite à s’engager dès la fin de la guerre au service des jeunes déportés, elle a ouvert sa maison à une multitude de jeunes et de moins jeunes. Pour beaucoup, le 6 quai Kléber fut un second foyer et pour certain leur seul foyer ! Mireille Warschawski a su se dévouer en faveur de notre communauté, et en retour nous voulons lui exprimer ici notre plus fidèle reconnaissance. Le ‘Hessed dont Mireille fit preuve à l’égard d’autrui fait écho au ‘Hessed présent à chaque page du livre de Ruth et je conclus en lui dédiant le verset suivant : Qu’Hachem t’accorde le prix de ton dévouement. Puisses-tu recevoir une récompense complète de la part d’Hachem… (2,12). ■ RABBIN CLAUDE HEYMANN Lundi 25 juin 2012 N é en 1915 en Biélorussie, Yitzhak Shamir fait son alyah à 20 ans. Il adhère dès cette période aux mouvements de la droite dure du Yishouv. En 1941, arrêté et emprisonné par les forces anglaises en tant que terroriste, il s’évade en automne 1942. Pendant sa détention le groupe Stern perd de son pouvoir suite à l’exécution, en février 1942, de son leader Avraham Stern, auteur et commanditaire de nombreux attentats contre les militaires britanniques. Dès le début de l’année 1943 Shamir, sous le pseudo de Michael, prend la direction des attaques armées et réorganise le groupe de manière « professionnelle ». Il est à nouveau arrêté après l’attentat du King David en août 1946 et déporté en Erythrée (Somalie) d’où il s’évade en janvier 1947 pour rejoindre la France. Yitzhak Shamir ne revient en Israël qu’après le départ des troupes anglaises. Commanditaire de l’assassinat du représentant de l’ONU en Israël en septembre 1948 (le comte Folke Bernadotte), il reste dans la clandestinité avant de rejoindre officiellement le Mossad en 1955. A 58 ans, en 1973, il devient député du Likoud alors dirigé par Begin. En 1977 il est élu président de la Knesset et participe aux négociations avec Sadate qui aboutiront aux accords de Camp David et à la paix entre l’Egypte et Israël. En 1980 il est nommé ministre des Affaires Etrangères puis en 1983 accède au poste de Premier ministre. Pour juguler l’inflation de l’époque, il négocie le pouvoir en alternance avec le travailliste Shimon Peres. Ils forment une coalition en 1988 et Shamir restera au pouvoir jusqu’en 1992. Shamir était un personnage secret, qui n’était au fond jamais sorti de la clandestinité, et dont ses amis disaient qu’il ne faisait confiance à personne, même pas à lui-même. Il n’était pas d’un abord facile, ni d’approche ouverte, il ne respirait pas la sympathie et détestait les relations publiques et les courbettes, mais il respectait ses hôtes et les convenances. L’année 1991 est forte de symboles puisque, sous son dernier mandat, Yitzhak Shamir participe à des négociations de paix avec différents pays arabes (notamment la Jordanie) à Madrid, il donne le feu vert à l’opération Salomon qui permet le rapatriement de milliers de Juifs éthio- la donne démographique au Proche-Orient et changé le destin du peuple juif à la fin des années 80. Elle a modifié le rapport de forces. Tout le monde comprend aujourd’hui l’impact énorme de cette immigration sur l’histoire d’Israël, pas seulement sur le plan démographique, mais aussi parce que l’incroyable développement de la High Tech en Israël est lié à la présence de ce vivier de grande qualité intellectuelle, scientifique et artistique. J’ai été associé à cette aventure auprès de Shamir et de son équipe, et je peux témoigner de sa détermination face au © Frank Hall / Wikimedia Commons en étant séparés. Le jeune Max, d’abord élève au P.S.I.l à Limoges sous la houlette du Grand Rabbin Abraham Deutsch zl puis dans le maquis, et Mireille dans sa famille, dans une résistance en actes, toute spirituelle, où les dangers étaient quotidiens. D’un certain point de vue ils restèrent tous les deux des résistants. Yitzhak Shamir (à gauche) avec Caspar Weinberger, ministre de la Défense américain, en 1982. piens. Lors de la crise du Golfe qui s’aggrave au début de l’année 1991, il s’abstient de toute réaction militaire face aux bombardements irakiens suite aux pressions américaines et à l’installation de batteries anti-missiles Patriot. En 1993, l’ancien terroriste et espion, l’ancien député et Premier ministre quitte la scène politique. Si l’on ne devait retenir qu’une seule action d’Yitzhak Shamir, il me semble que la plus importante est l’arrivée sous son mandat d’un million d’immigrants de l’ex Union Soviétique. Cette alya a bouleversé gouvernement américain et face aux organisations juives de diaspora pour obtenir que la sortie des Juifs du bloc soviétique s’effectue avec un visa israélien et soit considérée comme un retour dans leur patrie. Les Refusniks, que je rencontrais à l’époque, étaient parfois découragés et usés par les années de combat par la liberté, mais l’obstination sioniste de Shamir permit en définitive de leur ouvrir les portes d’Eretz Israël. Il est mort à l’âge de 96 ans. MICHAËL BAR-ZVI ET VALÉRIE SIBONY ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 37 informations 2 septembre 2012 : Journée Européenne de la Culture Juive La culture et le patrimoine juif à l’honneur Parler de patrimoine, matériel et immatériel ne veut pas seulement dire revisiter notre passé : nous voulons aussi mettre en valeur la culture actuelle, dans tous ses liens avec le judaïsme. C’est ainsi qu’une grande place est faite au cinéma, que ce soit à Thann où une exposition sur Claude Berri est visible et plusieurs de ses films projetés, mais aussi à Strasbourg, à Villé ou à Bouxwiller au musée judéo-alsacien. Thann est d’ailleurs un des haut-lieux de nos journées, puisque outre Claude Berri, l’humoriste Olivier Ranson est la vedette d’une deuxième exposition dans la même ville. Année après année, Bischheim nous gratifie d’animations de qualité. Cela était encore le cas cette année puisque la salle du cercle y a accueilli le spectacle de l’humoriste Patrice Abbou « Epousez-moi ». Spectacle vivant aussi dans les locaux de l’union juive libérale de Strasbourg, dont le programme s’est étalé sur toute la journée. Un des vitraux de la synagogue de Balbronn; C omme chaque année, le premier dimanche de septembre a vu se dérouler dans toute l’Europe la journée européenne de la culture Juive, née en Alsace il y a 13 ans. C’est dire que nous sommes majeurs ! En Alsace cette journée est organisée par le Bnai Brith Hirschler. 38 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Cette année, « l’humour juif » a été choisi comme thème de la journée. Mais comme toujours, nous vous présentions aussi d’autres aspects du patrimoine juif. Pouvions-nous renoncer à ouvrir à la visite les cimetières de Saverne, d’Hegenheim, de Romanswiller, Trimbach, Rosenwiller ou Westhoffen ? Mettre à l’honneur, faire découvrir et ainsi sauver notre patrimoine reste une des grandes préoccupations de l’équipe d’organisation. Cette année, c’est la vallée de la Mossig qui était à l’honneur, vallée qui va de la région de Wangenbourg- Engenthal à Soultz-les-Bains, en passant par Wasselonne et Marlenheim. Les communautés juives ont été nombreuses des deux côtés de la rivière, et nous avons choisi d’ouvrir presque tous les lieux facilement ac- informations cessibles de la vallée. Les horaires de visite décalés ont permis à tout un chacun de tout voir, en se déplaçant à vélo ou en voiture. Balbronn était le point de départ de cette visite. Nous espérons que cette occasion a déclenché une dynamique permettant le sauvetage et la mise en valeur de sa synagogue. Deux expositions (le judaïsme dans la vallée de la Mossig et la synagogue de Traenheim) étaient présentées dans la mairie, où fonctionnait également un scanner permettant de copier en temps réel les documents qui nous ont été apportés. Plus loin, Odratzheim (synagogue récemment restaurée par la municipalité), Westhoffen (synagogue et cimetière), Wasselonne (synagogue) et Romanswiller (cimetière) étaient ouverts et dans chaque lieu un bon connaisseur du site s’en faisait le guide. Je ne peux en quelques lignes parler des 31 communes et 45 sites alsaciens qui ont accueilli les JECJ cette année. Le programme complet était disponible depuis mi-juillet sur le site jecpjfrance.com. Il a été distribué en version papier dans la plupart des offices de tourisme, dans les centres communautaires ainsi que dans les commerces cacher. Chaque année il se passera à coup sûr quelque chose dans un endroit que vous aimez, ou qui est proche de chez vous… ■ JEAN-PIERRE LAMBERT Le CIBR et son patrimoine… L a politique du Consistoire consiste à préserver son patrimoine, les synagogues rurales et les cimetières. Lorsqu’il existe une communauté, à Sélestat ou Obernai, par exemple, c’est évidemment elle qui fait les choix concernant ses bâtiments. De même les plus grands cimetières, comme Ettendorf ou Rosenwiller, sont gérés par des associations motivées. L’action du Consistoire concerne plutôt les sites en deshérence, là où plus personne ne va, et surtout où plus personne ne vit. Quand l’équipe actuelle a été élue, un inventaire des synagogues a été fait ; les plus dégradées ont été vendues. Aujourd’hui, seule Sarre-Union est mise en vente. C’est la dernière des synagogues dont le CIBR a décidé de se défaire. Les autres seront entretenues. Mais pour quoi faire ?… Le CIBR travaille avec les municipalités et avec les responsables de la Journée du Patrimoine ; quelques projets sont dans les dossiers, par exemple l’utilisation d’une synagogue comme musée du fer, d’une autre comme centre de conservation de patrimoine... A Ingwiller, une commission administrative a été élue pour suivre les travaux de restauration. Toute la difficulté de la mise en œuvre de ces projets, c’est de trouver des équipes, localement, prêtes à s’investir pour faire vivre ces lieux. Le CIBR peut rechercher des subventions, monter des dossiers, mais il est indispensable que des relais locaux prolongent ces initiatives. Nous sommes ici en face d’un problème spécifique au Bas-Rhin, à savoir, d’une part un grand nombre d’édifices remarquables, auxquels nous sommes attachés et, d’autre part, la concentration de nos coreligionnaires à Strasbourg... On retrouve, à moindre échelle, le même type de difficultés pour l’entretien des bâtiments religieux chrétiens. Pour les cimetières, j’ai le plaisir de vous annoncer que Trimbach a bénéficié d’un nettoyage d’envergure ; aucune famille descendante de ce cimetière n’a pu être trouvée ; donc toute l’initiative et la réalisation est ici institutionnelle et municipale. Ce qui n’est pas le cas de Weiterswiller, soigneusement entretenue grâce à Simon Haehnel qui s’est démené pour trouver le financement d’un nouveau mur de pierre. Ces quelques exemples vous paraîtront peut-être dérisoires, si l’on prend en compte l’ampleur de ce patrimoine. Je crois surtout qu’ils illustrent cette réalité évidente : quand une équipe locale s’investit dans un projet, l’aide du Consistoire peut permettre de le réaliser. Si, au contraire, les relais locaux sont inexistants, notre action est vouée à l’échec... Donc, à tous ceux qui aiment nos « vieilles pierres », merci de nous aider à les faire revivre ! ■ MICHÈLE JABLON Bonnes Fêtes de Roch Hachana à toute la Communauté www.karldenisov.com 15 avenue des Vosges 67000 Strasbourg · 03 88 35 39 70 ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 39 informations Shalom Europa Un rendez-vous incontournable Le Festival du Film Israélien de Strasbourg est devenu un rendez-vous attendu avec impatience par tous les cinéphiles et les amoureux d’Israël. L’initiative d’une poignée de bénévoles enthousiastes et courageux permet, depuis 5 ans, au plus grand nombre de profiter d’une semaine de projections de films originaux de qualité. Echos-Unir a rencontré Nicole Berditchewsky. Echos-Unir : Shalom Europa fête ses 5 ans cette année. Comment s’est déroulée cette nouvelle édition ? Nicole Berditchewsky : Bien, tout c’est bien passé. Le public est fidèle, les films ont plu. Nous avons eu de bons retours. Cette année c’est le film Melting Away qui a remporté le Prix du public. Le festival a enregistré une hausse de 300 entrées. Cette année plus de 1 900 spectateurs ont pu voir les 12 films en compétition. Les gens participent, 75 % des spectateurs ont voté et ont donné une note à la fin des projections. Ils ont aussi beaucoup apprécié Mabul et Play off qui arrivent en deuxième position ex aequo. Nous avons pu présenter les auteurs Doron Eran et Billi Ben Moshé de « Melting Away », la scénariste de « Mabul », Noa Herzberg, ainsi que le réalisateur Roi Werner du film 2 night. Le Professeur Nisand, le Docteur Boussidan et la chorale « Le Chant Sacré » ont également participé à l’intérêt des débats et à l’animation de la soirée de clôture 1. Un thème principal semble dominer la sélection 2012, la famille et ses relations 40 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 tendues. Est-ce une problématique de la société israélienne d’aujourd’hui ? Les 12 films que nous présentons représentent environs le tiers de la production de long métrage israélien annuelle (entre 30 et 35 films), c’est un bon échantillonnage des films projetés en Israël. Mais la thématique familiale est avant tout une thématique universelle. Elle existe dans toutes les sociétés. Traiter d’un sujet si vaste et si commun prouve à la fois la maturité du cinéma israélien et sa capacité à dépasser une vision ethno centriste. Beaucoup de spectatrices strasbourgeoises ont réagi à la position de la mère dans « Melting Away », elles ne se sont pas reconnues dans cette « mère si peu juive ». En ces temps où le terme de repli communautaire est tellement à la mode, comment réagit le public français à ce festival, apprécie-t-il les films israéliens ? Nous accueillons un public éclectique mais très cinéphile. Les spectateurs viennent voir de bons films qui ne passent pas dans les circuits traditionnels. Nous misons sur la qualité des projections et les spectateurs sont au rendezvous, avertis et attentifs. Y-a-t-il d’autres festivals de films israéliens ? Oui, mais rien n’est organisé au niveau national. Paris en est à sa 12e édition et présente également des courts métrages et des documentaires. Nice fonctionne sur plusieurs jours dans le mois avant de remettre les « Mimosas d’or ». A Lyon ils organisent une « Nuit de la pub israélienne ». Marseille, sous l’égide de Xavier Nataf avec qui nous collaborons régulièrement, Montréal et Genève organisent également des projections. Les films israéliens sont de bonne qualité, il est normal qu’ils s’exportent bien même si les circuits sont un peu différents. Ils sont souvent sélectionnés dans les festivals, le film Invisible a obtenu le prix du film des Femmes de Créteil. Comment est né Shalom Europa ? En 2008, Israël fêtait ses 60 ans d’existence, avec quelques amis strasbourgeois nous avons eu envie de créer un événement local pour célébrer dignement ce bel anniversaire. Nous voulions donner une dimension culturelle, un aperçu de la réalité de la société israélienne, sans passer par le filtre des médias européens. Le docteur Stéphane Louy et Mickael Ben David étaient « branchés » cinéma et ils nous ont permis de rencontrer les bonnes personnes du milieu du 7e art strasbourgeois. L’équipe du cinéma Star nous a soutenus et guidés dans cette aventure tout en nous laissant une totale liberté dans la programmation. La Ville de Strasbourg, la Région Alsace, le Conseil Général du Bas Rhin et la DRAC nous soutiennent également. Comment se répartit le travail au sein du groupe, il doit y avoir une organisation, des voyages, etc. ? Il y a surtout de la bonne humeur. Actuellement nous sommes cinq à organiser ce festival : Armand Pariente, Jean Attia, Rosine Lidzborski, Jeanine Levy qui s’occupe principalement de la publicité et moi-même contactons les distributeurs israéliens 2, et les distributeurs français de films israéliens. Nous visionnons le plus de films possibles puis nous faisons un choix. Nous contactons les sponsors et nous organisons les projections, les bulletins de votes, les invitations,… Les deux derniers mois sont bien remplis. Nous sommes complètement indépendants financièrement de la Communauté et du Consistoire, nous bénéficions de leur soutien (merci les secrétaires) et de la couverture médiatique de Radio Judaïca. Le travail bénévole trouve sa récompense dans la qualité de la programmation et l’enthousiasme du public toujours plus nombreux. Nous pensons déjà à la prochaine édition. Vous avez réussi à susciter un engouement pour les films israéliens au sein de la population strasbourgeoise… Oui et nous en sommes très heureux. Shalom Europa ne fonctionne qu’une semaine par an mais nous avons créé un rendez-vous régulier tous les deux mois : Ciné Shalom. Nous projetons gratuitement un film à Noah, suivi d’un débat. Les invités viennent de tous les horizons et les échanges sont très enrichissants pour tout le monde. La salle est toujours pleine, certains restent debout (il n’y a pas de strapontins). Nous sommes très fiers du succès de Shalom Europa et de son bébé Ciné Shalom. Propos recueillis par VALÉRIE SIBONY 1. Toutes les informations sont disponibles sur l’excellent site : www.shalomeuropa.fr/le-festival.html 2. Il y a deux distributeurs principaux : GEO2 et Israelifilm, ainsi que quelques distributeurs indépendants. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 41 informations Nombreux étaient les habitués des lieux et même les visiteurs de passage qui trouvaient triste ou froide la grande cour intérieure du Centre Communautaire de la Paix, l’Espace Max Warschwaski (dit « Hall Noble »). Ils devraient revoir leur opinion en découvrant la fresque murale de plus de 80 mètres qui tapisse depuis le mois d’août cet espace central du Centre Communautaire. Une grande fresque Et pourquoi le choix de ces deux fresques ? L a fresque murale, longue de 80 mètres, est constituée par un magnifique panoramique de Jérusalem à l’Est, et par une photographie géante du mur des Lamentations à l’Ouest. Elle transforme durablement ce vaste couloir que tous sont amenés à traverser et lui donne une touche très particulière. Réaliser et installer une fresque murale de cette dimension n’a pas été facile. Patrick Cohen, administrateur à la Communauté (il est membre de la Commission Culture qui a validé le projet) et président de Radio Judaïca, a mené ce projet de bout en bout depuis près d’un an. Il évoque 42 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 pour Échos Unir l’historique et la mise en œuvre de cette fresque qui sort de l’ordinaire. Pourquoi ce projet ? Je trouvais les espaces communautaires de la grande Synagogue de la Paix plutôt austères, et particulièrement cette cour dont les murs m’apparaissaient tristes et abîmés. À force de passer devant ces murs pour me rendre à Radio Judaïca, il m’a semblé évident que quelque chose pouvait, devait être fait, pour rendre le lieu plus chaleureux. Peu à peu l’idée d’une fresque m’est apparue comme une solution possible. Je ne saurais expliquer pourquoi j’ai tout de suite songé à Jérusalem, et particulièrement au Kotel. La longueur importante du mur me paraissait idéale pour envisager une fresque sur ce thème. Les recherches effectuées avec Cédric Fulhaber – le graphiste de Radio Judaïca – sur le thème de Jérusalem nous ont poussés ensuite à envisager l’utilisation du grand mur opposé pour y placer ce que nous considérions comme la plus belle vue de la ville sainte, que nous avions identifiée. Problème… cette vue n’existait pas dans le format dont nous avions besoin, il a donc fallu faire le travail de prise de vues nous même… Nous n’imaginions pas à l’époque les difficultés techniques que nous aurions à surmonter… Parlez-nous de ces difficultés… Les prises de vue ont toutes été réalisées par un photographe professionnel à Jérusalem, Yoel Koskas. Nous avions sollicité un premier photographe, qui a rapidement renoncé. Les difficultés techniques liées à ce très grand format lui ont semblé insurmontables… Pour les prises de vues panoramiques de Jérusalem, le paysage de fond était à différentes distances du photographe, ce qui modifiait les effets de profondeur. Le montage des photos a été extrêmement complexe pour arriver à restituer cet effet de profondeur. Cela a nécessité un travail d’adaptation des photos de la part du photographe, et un travail important de montage de la part du graphiste. Nous n’avions pas anticipé ces problèmes de relief et de profondeur qui ont été très difficiles à résoudre. Les photos ont été prises depuis le Mont des Oliviers pour obtenir le meilleur point de vue (série d’une quinzaine de photos prises en mode rotatif sur trépied, 180 degrés). Pour la fresque du Kotel, ce fut encore plus long et compliqué… Il fallait obligatoirement se positionner à une dizaine de mètres du Mur. Yoel devait me informations murale au Centre Communautaire déplacer latéralement (mode travelling) sans que personne ne traverse le champ entre le mur et l’objectif (à l’exception de ceux adossés aux pierres). Et ceci, pendant la prise de chaque photo de la séquence. Concernant le côté femme, il a même dû faire appel à une aide féminine..., sa femme Shira ! Il l’a formée et guidée tout au long du processus à travers la séparation homme/femme. Ce fut encore plus difficile vu l’affluence constante et l’espace très restreint. Plusieurs essais en pleine chaleur ont été nécessaires. Le choix des personnes priant au Kotel a été étudié. Nous avons souhaité montrer la diversité des personnes qui fréquentent le Kotel. On imagine que ce projet a coûté de l’argent, combien ? Le coût de la fresque a été presque entièrement financé par la société Graphik de Maxeville. La société commercialise sur toute la région Est cette nouvelle technologie de visuel de grande taille développée par Hewlett Packard, qui se pose et s’enlève facilement. J’ai présenté le projet à Frédéric Keppi, directeur de la société Graphik, il y a un an. Il a tout de suite été séduit et accepté de le prendre totalement en charge pour le compte de la CIS. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour le remercier chaleureusement de sa généreuse contribution. La CIS n’ayant eu à payer que les frais de prise de vue soit, 650 € au total…. Je tiens aussi à remercier tous les membres de la commission culture de la CIS, présidée par Dan Leclaire, pour le soutien enthousiaste qu’ils ont apporté au projet. Propos recueillis par NATHAN KATZ ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 43 informations L e chabbat et le jour de Kippour, il n’est permis de transporter des objets qu’à l’intérieur d’un « domaine privé ». La dénomination « domaine privé » désigne ici un espace clôturé. Les clôtures peuvent être constituées par exemple par des murs, des haies ou des talus, dirigés vers le haut ou vers le bas. L’aspect, les dimensions et la continuité de ces clôtures suivent des règles halakhiques très précises que dont les pentes des talus peuvent également servir en ce sens. Cette spécificité strasbourgeoise constitue le principe du Erouv sur lequel on se fonde depuis fort longtemps pour pouvoir transporter – à l’intérieur de ses limites – tout objet autorisé le chabbat comme par exemple : poussettes, clés, livres, etc... Le Rav Avraham David Horowitz zatsal, premier Dayan de Strasbourg après la guerre, entreprit photos Claude Heymann Le Erouv de Strasbourg d’étudier cette question et, dans un responsum se trouvant en son ouvrage « Kinyane torah bahalaka » vol I. ch. I., en indique les tenants et aboutissants halakhiques. Il conclut que ceux qui portent à Strasbourg ont des opinions halakhiques sur lesquelles s’appuyer. EROUV DE LA VILLE DE STRASBOURG Cependant, les caractéristiques des limites d’un Erouv peuvent subir des transformations avec le temps et doivent être régulièrement vérifiées. nous ne pouvons détailler ici. L’attestation de leur conformité nécessite d’ailleurs souvent une validation rabbinique. Il se trouve que la ville de Strasbourg est entourée d’une part par des cours d’eaux dont les lits et les pentes adjacentes peuvent constituer une clôture, et d’autre part par une voie ferrée surélevée 44 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 C’est pourquoi, le Beth Din et le Rabbinat de Strasbourg ont entrepris une vérification complète du Erouv cet été, ce qui a donné pour résultat la carte du tracé du Erouv de Strasbourg que nous vous proposons ci-contre. ■ RAV MICHAËL SZMERLA Av Beth Din de Strasbourg Les barres chocolatées de MARS CHOCOLAT certifiées casher par le Beth Din de Londres En 2012, l’ensemble des usines de Mars Chocolat en Europe ont été certifiées casher par le Beth Din de Londres. Ces sites de production répondent désormais officiellement aux normes alimentaires définies par la communauté juive. Depuis la fin du mois de juillet, les consommateurs français peuvent retrouver les célèbres barres Mars®, Snickers®, Twix®, Balisto®, Bounty®, Milky Way® et Celebrations® dans les 150 magasins cashers répartis sur l’ensemble du territoire français. Si les barres glacées produites par Mars Chocolat France sont également certifiées casher depuis de nombreuses années, avec un sigle sur l’emballage, cette nouvelle étape permet à Mars Chocolat d’être référencé pour la première fois dans ces points de vente et de se rapprocher ainsi des 600 000 consommateurs qui les fréquentent. Si aucun sigle ne sera apposé directement sur l’emballage, cette certification sera signalée par l’ajout d’un signe « casher » additionnel sur le suremballage des barres. Au delà du territoire français, la certification du Beth Din de Londres s’applique également à l’ensemble des barres chocolatées de Mars Chocolat commercialisées en Europe. Le Beth Din de Londres constitue une autorité religieuse majeure parmi les communautés juives du Commonwealth et de nombreux pays d’Europe. Le processus de certification s’attache à confirmer que les produits certifiés sont conformes aux règles de production et de consommation alimentaires définies par la communauté juive. Pour en savoir plus : www.mars.com Le Beth Din confirme que, comme l’indique le communiqué ci-dessus, les produits de la Société MARS portant le sigle KLBD sur leur emballage sont certifiés Cachers par le London Beth Din (KLBD). Le Beth Din de Strasbourg informe cependant le consommateur que, comme l’indique le KLBD, ces produits sont Halavi (lactés) et contiennent du lactosérum et du lait non chamours. ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 45 informations tations associatives, ou en renfort du personnel de sécurité devant les écoles quand les événements de l’actualité locale, nationale ou internationale l’exigent. L’ensemble du SPCJ vous souhaite de très bonnes fêtes de Tichri, dans la joie, le bonheur et la sérénité. Chana Tova. Pour exemple de l’engagement à caractère exceptionnel de tous ces bénévoles, cette année, ils ont assuré la sécurité de près de 150 événements, offices, concert, repas, fêtes scolaires. MAURICE DAHAN Tout ceci, chacun des bénévoles le prend sur son temps libre, au détriment de sa famille ou d’autres activités auxquelles il aurait pu se consacrer. Le SPCJ L e Service de Protection de la Communauté Juive, SPCJ, est au service des juifs de Strasbourg et de la région. Le SPCJ est une structure qui a été reconnue d’utilité publique par le ministère de l’Intérieur, c’est l’interlocuteur en matière de sécurité des institutions juives, synagogues, écoles… des services préfectoraux de police et de gendarmerie. Le SPCJ Est est constitué d’un bureau comprenant des représentants du Consistoire, de la Communauté, du Fonds Social et du Crif. Le fonctionnement du SPCJ est assuré par un permanent, dont les activités et la présence sur tout le territoire de l’Est de la France le conduisent de Metz à Mulhouse et Belfort semaines après semaines. Son engagement et son efficacité sont à l’image de l’amour et du respect qu’il porte à nos communautés et à tout juif. À ce titre permettez-moi ici de lui dire notre reconnaissance. Une de ses attributions est d’animer le groupe de bénévoles du SPCJ du Bas-Rhin. Ces bénévoles sont toutes ces personnes, de tous âges, que vous avez pris l’habitude de rencontrer à l’entrée de votre synagogue, de manifes- Pressing des Vosges 42, av. des Vosges Pour les plus jeunes, bacheliers ou étudiants, nous veillons à adapter leur engagement à leur période de révision ou d’examen. Nous sommes fiers de pouvoir les féliciter chaque année, parce qu’ils montrent que leur engagement est tout à fait compatible avec leur réussite scolaire et universitaire. Pour toutes ces raisons, nous vous demandons, comme à chaque fois, de bien vouloir suivre les consignes que vous donneront nos bénévoles du SPCJ, pendant les fêtes de Tichri et tout au long de l’année. Au moindre souci n’hésitez pas à les contacter. Nous travaillons en étroite collaboration avec les services préfectoraux et toutes vos inquiétudes trouveront une réponse rapide. S A T ETT L E R FILS Quick Pressing Services 43, rue de l’Yser MONUMENTS FUNÉRAIRES GRAVURE - TAILLE Pressing St-Jean nouveau hall d’exposition choix des monuments 25, faubourg de Saverne 19, rue du Général de Gaulle 67170 BRUMATH · tél. 03 88 51 13 15 · fax 03 88 51 91 24 46 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Service de Protection de la Communauté Juive Paul KROELY Automobiles PEUGEOT STRASBOURG www.paul-kroely-automobiles.fr 0 800 18 26 26 24h/24 - 7j/7 - Shabbat, Yom Tov et jours fériés civils > La majorité des forces vives du SPCJ sont des jeunes de plus de 18 ans qui réalisent leur « service communautaire » pendant plusieurs années. La période des fêtes de Tichri est un des moments phares de leur engagement. Même s’ils sont généralement encadrés par des plus anciens, il demeure possible que certains membres de notre Communauté ne soient pas reconnus au moment de leur arrivée. Le SPCJ vous demande donc de faciliter le travail de ces volontaires en faisant preuve de compréhension lors des opérations de filtrage aux entrées. > Depuis plusieurs années maintenant nous n’appliquons plus la consigne de « se disperser à la fin des offices ». Ce sera toujours le cas cette année, sauf en cas de contexte très défavorable ou de problème majeur. Et de manière plus générale : Si une directive est donnée par l’un des protecteurs, veuillez la suivre à la lettre, car cela signifie un danger pour votre personne. > Tous les volontaires sont en poste, debouts et attentifs une heure déjà avant le premier office, et ce jusqu’à la dispersion de tous les fidèles. Leur famille les attend également pour commencer les repas de fêtes. Alors pensez-y en accélérant le pas à la sortie ! Meinau/Hautepierre : 03 88 65 62 00 MEINAU - HAUTEPIERRE > Vente de Véhicules Neufs > Vente de Véhicules d’Occasion > Service Après-Vente > Peugeot Rapide > Magasin Pièces de Rechange Votre contact commercial : Bruno Fritsch · 06 61 91 46 04 · [email protected] > La sécurité de ces fêtes dépend aussi de la bonne volonté de chacun. Lorsque vous vous trouvez aux abords (immédiats ou plus éloignés) du bâtiment, n’hésitez pas à nous signaler : • Une personne suspecte : dénotant avec l’environnement (attente prolongée, observation insistante, passages réguliers, prise de notes ou de photos, demande de renseignements...). • Un attroupement de personnes inhabituel. • Un objet (ou véhicule) suspect : aspect anormal, emplacement inhabituel, sans propriétaire... Mieux vaut que le SPCJ soit prévenu plusieurs fois que pas du tout ! > Enfin, si vous souhaitez réaliser votre « service communautaire » et savoir quelles sont les modalités pour intégrer notre service, veuillez laisser vos coordonnées (ci-dessous) à la loge du centre communautaire et nous vous contacterons après les fêtes. Tous les volontaires du SPCJ vous souhaitent de passer de très agréables fêtes dans la plus grande sérénité. Chana tova et Hag Sameah. Nom Prénom N° téléphone Mail ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 47 INFORMATIONS COMMISSION ADMINISTRATIVE Le président actuel du Comité de la synagogue de la Meinau, Monsieur Charly Bohbot, remplace Monsieur Isaac Street au sein de la Commission Administrative au titre de la cooptation des comités d’Oratoires. Quartier des Quinze - Orangerie : SUPERMARCHÉ GREIF 51 rue de l’Yser 67000 Strasbourg - 03 88 45 30 90 MIJOT’TABLE 13 rue d’Ypres 67000 Strasbourg - 03 88 61 14 05 En date du 4 mars 2012, Monsieur Richard Schnerf a été coopté au sein de la Commission Administrative et fait désormais partie des Commissions « Bâtiments/ Cimetières » et « Social ». Il est en charge du projet « Béné-Com » (création d’une association de bénévoles communautaires). NOUVEAU À LA ROBERTSAU : 67 rue Boecklin - 03 88 31 97 40 TRÈS IMPORTANT UTILISATION DES SALLES DU CENTRE COMMUNAUTAIRE DE LA PAIX En vue d’une réorganisation complète du planning des salles, nous prions instamment les utilisateurs de bien vouloir déposer leur réservation au Secrétariat de la Communauté. Cette note concerne les différents utilisateurs, à savoir les associations, les mouvements de jeunesse, les groupes d’études, les écoles et toutes autres entités de la Communauté. Aucune salle ne sera ouverte si elle n’est pas préalablement réservée. Les salles réservées l’année dernière ne seront pas automatiquement attribuées cette année. Pour les événements familiaux (Brit-Milah, Mappah, Bath et Bar-Mitsvah, Fiançailles, Mariages, Anniversaires, Chiva, Chelochim, Jahrzeit), les familles sont priées de s’adresser au Secrétariat de la Communauté (1er étage 03 88 14 46 51 ou 53). Merci de votre collaboration et de votre aide. 48 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 informations Le Comité Lanoar Hadati Par ces quelques lignes, notre association vous rappelle que ses objectifs pour venir en aide à l’enfance nécessiteuse et défavorisée en Israël, ne peuvent se réaliser sans votre générosité. Soirée mémorable pour les 36 ans de l’école Yehouda Halévi L’intégralité de vos dons, votre cotisation, votre participation à nos activités (dîner annuels) sont entièrement reversés à nos œuvres ci-dessous : • Zichron Menahem (pour les enfants atteints de cancer) • Mevasseret Tzion près de Jérusalem (où l’intégration des Éthiopiens continue d’évoluer) • le Gan à Ramot qui recueille des enfants des familles nombreuses • Neve Yacov, Sderot, Askelon et Asdod Continuez à soutenir notre œuvre ! Le Comité Lanoar Hadati vous souhaite de très bonnes fêtes 5773. Chana Tova Tikatevou. C.C.P. Lanoar Hadati 201 01 J M ercredi 27 juin 2012, les élèves de l’école Yehouda Halevi ont présenté aux nombreux parents, amis et anciens, un superbe spectacle de fin d’année au Pavillon Joséphine à l’Orangerie. Grâce à l’enthousiasme et l’énergie de leurs enseignants, ils ont préparé, avec passion, pendant de longues semaines, chorégraphies, textes et chansons en français, ivrit et anglais, décors et costumes splendides. Le résultat sur scène a été époustouflant, la salle a été épatée. Mais la surprise ne s’est pas arrêtée là, puisque c’est ensuite l’ensemble des élèves qui est monté sur scène pour former la grande chorale de l’école Yehouda Halévi. C’est, tous réunis, une centaine de filles et garçons, du CP au CM2, qui nous ont fait vibrer pour fêter les 36 ans de l’école. Un grand merci aux enfants qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes dans l’esprit d’ouverture et de fraternité, petit supplément d’âme de Yehouda Halévi. Un grand merci aussi à toute l’équipe enseignante, aux nombreux donateurs et au Comité qui, main dans la main, ont contribué au succès de cette soirée pleine d’émotions. ANNE COHEN, Présidente du Comité Boutique Chez Francesca Prêt-à-porter féminin Maroquinerie Bijoux fantaisie 53, rue de Rathsamhausen 67100 Strasbourg-Neudorf Tél./Fax 03 88 44 01 17 ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 49 informations Avec les Bnot-Mitsva deuxième année Réflexion sur la vieillesse Préparation à une visite au centre Eliza Intervenants : Mme Linda Kaufman, psychologue Mme Lévy Gradwohl, responsable du centre de maison de retraite Eliza L.K. : – Qu’est-ce que cela évoque pour vous « être vieux » ? Les élèves : — Les grands-parents. L’âge. Des personnes qui tremblent. La faiblesse. L’expérience. L.K. : – Selon vous, à quel âge est-on vieux ? — A 70 ans. — Ça dépend. Quand on n’est plus indépendant. — A 75 ans. — C’est quand on a des petitsenfants ou des arrière-petitsenfants. — C’est quand on perd la tête. G. : – Je vais vous expliquer rapidement comment fonctionne la maison de retraite d’Eliza. Nous avons 120 résidents dont la moitié sont juifs. A Eliza la moyenne 50 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 d’âge est de 87 ans. Nous avons des locataires de 59 à 102 ans, l’âge de la doyenne de la CUS ! Elle dit que le « bon D. » l’a oubliée… Quand on atteint un âge très avancé on peut perdre ses enfants de 80 ans ! Parfois vos enfants sont même plus « vieux » que vous parce qu’ils ont des maladies comme Alzheimer. Notre doyenne est complètement sourde : elle a perdu l’ouïe dans les bombardements de la seconde Guerre mondiale, mais cela ne l’a pas empêchée d’aller voter ce matin ! Vous constaterez qu’il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes dans les maisons de retraite ; elles vivent plus longtemps. L.K. : – Pour durer si longtemps il faut une force particulière de vie ou peut-être n’avoir plus rien à perdre. Les gens âgés peuvent dire des choses très fortes : ils n’en ont rien à faire. Etre vieux, être malade, selon vous, ça va ensemble ? — Pas forcément. L’important c’est d’avoir le moral. On peut être malade et vieux et avoir le moral. Cela dépend aussi si on a de la famille ou pas. — Elles en avaient peut-être besoin. Ça fait culpabiliser parce que c’est nous qui la faisons pleurer. C’est mieux de pleurer seule ou avec quelqu’un ? L.K. : – Si cela ne vous gêne pas trop, cela fait du bien de pleurer en présence de quelqu’un. — Les personnes âgées ont un vécu. On a plein de choses à leur demander, mais des fois on n’ose pas. Leur demander comment elles ont trouvé leur vie, des conseils. — Est-ce que les personnes âgées aiment le contact physique ? L.K. : – Certaines personnes acceptent volontiers de raconter des choses d’elles-mêmes. — Est-ce que les personnes âgées aiment le contact physique ? L.K. : – Si cela ne vous gêne pas trop, cela fait du bien de pleurer en présence de quelqu’un. — Cela doit leur faire du bien. L.K. : – C’est comme vous, cela dépend. L.K. : – Oui, mais elles peuvent être amenées à pleurer. Est-ce que c’est grave selon vous ? G. : – Notre travail est visuel et physique parce que beaucoup de résidents ont des problèmes de informations mémoire. Il faut trouver leur regard et avoir beaucoup de contacts physiques. L.K. : – Oui, mais il faut quand même être attentif au fait que cela peut déranger. Certaines personnes âgées vouvoyaient leurs parents et n’avaient pas de contacts physiques avec eux. L.K. : – Les grands-parents apprennent internet avec leur petits-enfants plutôt qu’avec leurs enfants. L’échange doit se passer dans les deux sens. Chacun donne un petit peu. — Est-ce que le personne âgée n’a pas l’impression qu’on la domine ? collective. On va aussi à la piscine. Il y a aussi de la manucure, des jeux, une bibliothèque, des rencontres avec d’autres maisons de retraite… — Que se passe t-il en cas de « blanc » ? Au départ on n’a rien de commun avec la personne. G. : – Vous êtes attendues ! Vous allez apporter de la fraîcheur. On peut parler de tout et de rien. On est là pour faire connaissance. On peut commencer par « comment allez-vous ? ». Ils peuvent répondre par « bien » ou « c’était mieux avant », quelque chose qui peut sembler négatif. Mais dans la vie ce qui est intéressant, c’est souvent ce qui ne va pas ! Certains résidents ne font aucune des activités communes. Ils lisent en chambre, sortent, ont de la visite, regardent la TV. Ou ne font rien. Vous aussi vous avez des moments où vous avez envie de ne rien faire ? ! — Oui, tous les matins à huit heures… L.K. : – A votre avis, pourquoi la maison de retraite ? G. : – Il faut être à l’écoute des envies des résidents. — On ne peut plus faire les choses seuls. On peut se sentir mal en cas de problèmes de santé. L.K. :– Parfois une personne âgée peut avoir comme activité principale de… regarder par la fenêtre. Vous voyez souvent cela à la campagne, des personnes âgées qui passent leur journée derrière le carreau de leur fenêtre. Il y a une grande capacité d’observation chez des gens qui peuvent sembler totalement inactifs. Ils connaissent les moindre manies et réaction de leur entourage. Et puis manger, c’est une activité importante pour une personne âgée. L.K. : – Cela peut être des raisons négatives ou positives. En général les gens ne choisissent pas d’y aller ; c’est vraiment quand ils ne peuvent plus faire autrement. Mais pas toujours… on peut voir le côté positif. — Quelles sont les activités ? — Est-ce que nous intéressons les personnes âgées ? Parce que nous sommes une génération complètement différente. G. : – Deux ou trois personnes ont internet, à peu près autant un portable. L.K. : – La règle, c’est de ne pas rester debout si la personne est assise ou dans un fauteuil roulant. Il faut éviter aussi de regarder l’heure. Pour ma part je n’ai jamais réussi une seule fois à regarder l’heure sans que la personne ne s’en aperçoive. G. : – Des bénévoles viennent deux fois par semaine présenter une petite boutique ;; on peut par exemple y acheter son dentifrice. Il existe des ateliers de cuisine qui permettent de retrouver les gestes du quotidien : battre des blancs en neige, etc. et puis cela permet de profiter du goût de la cuisine individuelle et pas — Est-ce qu’il y a des vieux hyper joyeux ? G. : – Nous on est dans une logique de projets, donc il y souvent plus de gaité que de tristesse. Sinon c’est comme pour vous. Votre artisan vous accompagne dans tous les moments de votre vie privée et professionnelle NOTRE BIO N’A RIEN À CACHER Des produits bio, jamais d’OGM Depuis toujours, nous sommes précurseurs d’une bio exigeante et durable. www.biocoop.fr Biocoop Souffelweyersheim 2a, route de Brumath · Tél/fax 03 88 47 20 84 www.biocoop-souffel.fr 55, allée des Comtes 667200 Strasbourg 6 avenue des Vosges 64a, 667000 Strasbourg Tél. 03 90 232 471 (à côté du Leclerc-Express) Tél. 03 90 235 595 Ouvert lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9h15 à 12h et de 14h à 19h, samedi de 9h15 à 18h, dimanche et jours fériés de 10h à 13h Ouvert mardi et jeudi de 10h à 19h, mercredi de 12h à 18h, vendredi de 10h à 20h, samedi de 10h à 18h, dimanche et jours fériés de 10h à 12h30 miroir [email protected] i dev ird devie@ devi ie@hot @hot h tmai mail.f il.f l fr - ww w www.f www.fleursvertige-strasbourg.fr ww.f w fleu le rsv leu rsvert erttige ige-s ge-st stras st ras asbbou bourg. bourg. rg fr Livr Livraison v aiso ai n à domi ddomicile omi om cilee - C Commandez om ndez omma nde deez par pa tél. tél é . et rég réglez égglez le par pa CB Ouvert du lundi au vendredi de 8h à 20h, et le samedi de 8h à 19h · Parking 50 places ! ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 51 informations parlaient, leurs activités à Eliza, où ils allaient à l’école quand ils avaient notre âge. — Ils ont répondu à nos questions, nous ont raconté leurs souvenirs à l’école Aquiba. — Bien que je sois déjà venue plusieurs fois j’avais oublié combien les personnes résidentes peuvent communiquer à la perfection et donner autant de sourires. — Si je devais améliorer quelque chose je mettrais un petit fond sonore dans la salle et j’encouragerais les gens à venir davantage le dimanche et à créer des activités pour ceux qui ne reçoivent pas forcément des visites ce jour-là. ■ L.K. :– La joie n’est pas forcément visible. Des gens qui semblent tristes peuvent ne pas l’être. — Et voir des gens dont on s’occupe toute la journée mourir, ce n’est pas trop dur pour le personnel ? G. : – J’accompagne les gens qui meurent. On continue à parler aux autres de celui qui a disparu. Ça les rassure. L.K. : – Je travaille en soins palliatifs avec des gens qui vont mourir. A 90 % on parle de la vie. G. : – En fait leur plus grande angoisse c’est de savoir si on sera là demain pour s’occuper d’eux. L.K. :– Ils ne sont pas forcément égoïstes, mais ils disent tout haut ce que les autres pensent tout bas. Peut-être parce qu’ils se sentent en danger. C’est une façon de se protéger. Que pensez-vous de l’Alzheimer ? — Ça doit être horrible. Pour l’entourage surtout. Si la mère ne reconnaît pas sa fille c’est surtout difficile pour la fille. Comment peut-on discuter avec quelqu’un qui a l’Alzheimer ? L.K. : – Physiquement cela ne se voit pas. Ils ont souvent beaucoup 52 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 de souvenirs anciens et pas à court terme. Face à quelqu’un qui raconte n’importe quoi il y a trois solutions. La première c’est de rentrer dans le jeu, mais cela n’est pas très respectueux, c’est de la moquerie. La deuxième c’est de réfuter en bloc ce qui est dit, mais cela peut rendre triste la personne. La troisième consiste à reformuler les choses de manière plus réaliste : « vous aimeriez faire ceci ». A travers un discours incohérent il y a toujours un message qui veut passer. G. : – Alors nous nous voyons à Eliza la semaine prochaine. Ne vous effrayez pas de certaines particularités physiques : ce sont des hisoires de vie. Il faut voir les gens globalement, ne pas pointer leur handicap. Vous savez à peu près ce que vous allez faire. D’abord quelques chansons préparées par Mme Pardo. Puis un échange sur le thème de votre fête de bat-mitsva : le respect dû aux parents. Il faudra vous dispatcher dans la salle par petits groupes de deux ou trois. Sinon un bon gâteau nous réunira toutes : nous avons une cuisinière-pâtissière fantastique ! Témoignages de jeunes filles après la visite — Il y a un parc, un sentier, deux bâtiments et une terrasse. C’est un cadre charmant, plein de verdure. Bref, très accueillant ! — Nous avons rencontré les pensionnaires dans une salle calme, aux couleurs gaies. Ils peuvent se reposer, être en compagnie d’amis. — J’ai rencontré des personnes qui étaient dans l’ensemble heureuses, certains sourds, mais tous très gentils. Certains avaient un déambulateur. — J’ai rencontré Léa qui était ancienne vendeuse de stores et qui vient des Vosges, Simone, Mariette qui était bouchère et qui vient du Haut-Rhin. — C’est sûr que dans une maison de retraite les résidents ont l’ouïe, la vue et la mémoire affaiblies. Toutes les personnes étaient plutôt ouvertes, souriantes et bavardes. — Je leur ai demandé combien ils avaient d’enfants, depuis combien de temps ils étaient à Eliza, où ils vivaient avant, les livres qu’ils lisaient, les langues qu’ils Tu rentres en 6e cette année ? Alors participe à la nouvelle promotion des Bnot Mitsva. Un programme complet avec cycle de cours théoriques et pratiques dans une ambiance conviviale et dynamique t’est proposé, et ceci sur deux années avec, pour clôturer ce cycle, la grande fête des Bnot Mitsvah et un week-end de détente et de vie en communauté. Une réunion d’information est prévue le jeudi 20 septembre à 20h15 en la salle bleue et le premier cours aura lieu le dimanche 7 octobre / 7e jour de Souccoth de 10h à 11h30 un mot en passant C H O C O L A T S 118, Grand Rue 67000 Strasbourg Tél. 03 88 23 11 30 Fax 03 88 23 11 40 E T D R A G É E S 19, rue des Orfèvres 67000 Strasbourg Tél. 03 88 32 91 71 Fax 03 88 32 90 29 E-mail : [email protected] LA CHRONIQUE DE SOL GADI Si vous entendez des adolescents murmurer sur votre passage : « sawag souag », ne vous affolez pas, ne vous demandez pas si ce sont des signaux préparant une embuscade, non, ils vous font simplement un compliment. Enfin presque ! Ils constatent que vous êtes bien habillé mais sans voyeurisme. Sans affectation. Sans ostentation. En somme, ils évoquent l’aristocrate anglais à l’ancienne d’où la sonorité un peu étrange du mot. Etrange ou étrangère ? Voilà qui nous ramène aux mots qui n’existent pas mais que l’on forge au hasard du besoin. Ils naissent d’une émotion, d’un son évocateur, se rapprochent du son d’un mot existant. Moins guindés que les mots répertoriés, ils nous donnent l’impression d’avoir été des créateurs et, notons-le, ils nous procurent une joie malicieuse car nous sommes les seuls à les avoir composés donc à en connaître le sens. Dans l’époque robotisée que nous traversons, il est réconfortant que certains s’amusent à créer de nouveaux mots, des mots-mode, des mots d’alliance secrète. Ils revisitent des formes anciennes. Sont-ils des pléonasmes, des palimdromes ou palindromes ? De simples lapsus, coup de langue qui a fourché ? Des néologismes qui surgissent d’un sens ? De simples mots-valise dans lesquels on fourre, en désordre, tous les sens qui vous tombent sous le sens ? Des anagrammes complexes pour brouiller la piste d’une opinion adverse ? On dit jeux de mains, jeux de vilains, de la même manière peut-on dire : jeux de mots, jeux de sots ? Ou encore mot voilé, savant supposé ? Est-ce que nos ados se prépareraient à devenir d’éminents linguistes « sawag souag » ? ■ N’oubliez pas de vous sentir heureux ! ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 53 informations Fondation Eliza La Journée Américaine Independance Day d’Eliza Jeux Olympiques à la Fondation Eliza très british servi copieusement, à l’ombre de l’auvent du Moulin Vert et du hêtre pourpre attenant, a régalé la petite centaine de participants ! N ous avons eu une chance inouïe en ce mercredi 4 juillet 2012 : le temps était superbe et les festivités ont pu se dérouler sur la terrasse devant le Moulin Vert. Les personnes accueillies du Centre de Jour de l’Esplanade ont également profité de cette journée. Les hamburgers, réalisés par les cuisiniers d’Eliza, servis avec frites, mayonnaise et ketchup étaient aussi excellents qu’appétissants. On en redemande ! Le Coca-Cola a coulé à flot par cette chaleur ! Nous avons savouré d’excellentes glaces « icecream » en dessert et le goûter (milkshake et donut’s) a été dévoré plus par gourmandise que par faim après un tel repas ! La Cadillac, voiture américaine des années 50/60 nous a fait rêver. Elle a été prêtée par Monsieur Gintz, une connaissance de Dr Orenstein. Elle était garée sur l’herbe devant le Moulin Vert. Nous aurions aimé la conduire, partir, faire un beau voyage ! La décoration à l’américaine, offerte par Michel Le Troubadour, bénévole, nous a permis d’identifier le thème de la journée et l’éclairage était parfait grâce au soleil ! Merci également à Michel d’avoir animé musicalement le déjeuner. Un ensemble de danseurs de country music, venu de Marmoutier, a animé l’après-midi en proposant démonstrations et initiation à la danse country. Ils nous ont appris des pas de danses et, pour une première, nous nous sommes drôlement bien débrouillés ! Un grand merci aux animatrices et aux personnels qui se sont impliqués et qui ont contribué à la réussite de cette belle journée. C’est une journée inoubliable ! ■ M. ROBERT ANSTETT, M. GÉRARD ALIMI, M. ALFRED SCHULTIS, MME CLARISSE SCHULTIS, MME BARBARA MEYER, M. DANIEL ZERBIB, VALÉRIE LÉVY-GRADWOHL 54 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Les épreuves (sjoelbak, quilles, anneaux, chamboule-tout réalisé en atelier de travaux manuels par les résidents, et pétanque) éparpillés sur la jolie terrasse devant le Moulin Vert ont animé les participants et leurs supporters au rythme des cris d’encouragements et de victoire. L a quinzaine des J.O. a été riche en animations sportives à la Fondation Eliza. Le jeudi 9 août, les résidents d’Eliza se sont affrontés sportivement aux résidents des maisons Herrade (Koenigshoffen) et Ermitage (Eschau) venus les défier. Les équipes étant mixtes, les jeux proposés ont permis de créer du lien entre les personnes. L’ouverture des J.O. a été marquée par un cours d’aquagym ludique pendant lequel les résidents des différentes structures participantes se sont affrontés joyeusement sans se rendre compte de tous les mouvements qu’ils effectuaient dans l’eau ! En parallèle, les cours de gymnastique dispensés aux résidents par l’association Siel Bleu ont stimulés leur esprit de compétition ! Quelques résidents de la Fondation Eliza ont passé la journée du vendredi 3 août 2012 au Centre de Jour de l’Esplanade. Le matin, dans le splendide jardin attenant, les différentes équipes ont pris le temps de confectionner un badge après avoir choisi un nom d’équipe et un « cri de guerre ». Les épreuves sportives ont rythmé la journée. Le premier étage du Centre de jour avait été transformé pour l’occasion en stade sportif. La remise de médailles et de diplômes a fait le bonheur de tous les participants. Le traditionnel rendez-vous des gourmands du premier mardi du mois a été dédié ce mardi Bonne humeur et tournée de glaces ont cadencé l’après-midi. 7 août 2012 à Londres ! Les résidents pâtissiers ont préparé le matin cake anglais, moelleux anglais et jolis cupcakes pour le plus grand plaisir des gourmands (résidents, familles, bénévoles et personnels) venus déguster l’après-midi au son de la musique anglaise proposée par notre ami bénévole Michel Le Troubadour. Le lendemain, mercredi 8 août, nous avions convié le Centre de Jour pour la « revanche » ! Mais avant les épreuves, le déjeuner… Un Fish and Chips L’été 2012, à la Fondation Eliza, restera marqué par cette quinzaine des J.O. Mais déjà, nous préparons la rentrée et les fêtes. La semaine du goût fera la belle place aux légumes oubliés et d’autres échanges avec d’autres structures sont déjà programmés… A suivre ! ■ OPHÉLIE ALRAN ET VALÉRIE LÉVY-GRADWOHL Animatrices à la Fondation Eliza Année scolaire 2012-2013 LES OULPANIM 5a, rue Goethe Strasbourg 03 88 34 24 80 du Consistoire Israélite du Bas-Rhin Les cours d’hébreu-d’Ivrit débutent le lundi 3 septembre 2012. Ils sont ouverts à tous ! Si vous avez entre 13 et 93 ans… Si vous êtes en classe de Première ou Terminale et passez l’Ivrit au Bac… Si vous voulez comprendre et converser en Ivrit lors de vos séjours en Israël… Ou tout simplement vous familiariser et apprendre cette langue merveilleuse… Des collections exclusives Alors, ces cours d’Ivrit sont pour vous, rejoignez-nous ! Une méthode moderne, structurée et dynamique y est enseignée : • conversations pratiques et stimulantes pour apprendre à communiquer au quotidien… • lecture et compréhension de textes modernes portant sur des sujets intéressants, divers t d’actualité • exercices stimulants et variés, de grammaire, syntaxe et conjugaison Le tout dans une ambiance agréable et conviviale Les cours ont lieu chaque semaine à raison de 2 heures par cours avec Esther L’expérience à votre service VOYAGE DÉCOUVERTE Israël - un pays aux mille facettes du 1er au 9 mai 2013 Organisé par la Communauté Israélite de Haguenau 5 groupes de 5 niveaux différents vous sont proposés : • Débutants avancés : jeudi de 18h à 20h (Salle Sberro) • Moyens : mardi de 18h à 20h (Salle Sberro) • Moyens avancés : lundi de 18h à 20h (Salle Sberro) • Moyens très avancés : mardi de 18h à 20h (Salle des Séances) • Forts : lundi de 20h à 22h (Salle Sberro) Pour tout renseignement, veuillez contacter Esther au 07 70 68 61 04. Renseignements et inscriptions : Secrétariat du Consistoire 1a rue René Hirschler ouvert de 8h à 12h et de 14h à 17h En soutien aux organisations : De nombreuses rencontres sociales, médicales, technologiques, etc. Hôtellerie 4-5 étoiles - 1/2 pension - Départ Bâle Mulhouse (Easy-Jet) Possibilité d’extension à Tel Aviv du 9 au 12 mai Renseignements : Patrick Blum, Haguenau - 06.14.27.33.48 - [email protected] Ilan Weill, IC&S Jérusalem - +972 262403450 - [email protected] ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 55 informations Club 3 A l’issue de la réunion exceptionnelle du Comité du Club III ayant pour objet la démission pour raison de santé de son président Monsieur André Greilsammer, il a été décidé à l’unanimité qu’il resterait Président d’Honneur. Nous lui souhaitons meilleure santé, lui prêtons longue vie, le remerciant chaleureusement pour le temps consacré au Club, son investissement sans faille, son travail de tous les jours, l’excellent choix des conférenciers et comptons sur ses conseils avisés. Nouveau comité : Président d’honneur : Monsieur André Greilsammer Présidente d’Honneur : Madame Liliane Helsinzki Présidente : Madame Ginette Hoenel Présidente Déléguée : Madame Martine Levy-Fass Vice-Président : Monsieur Roger Marx Responsable collation : Madame Monique Mendel Membres du Comité : Mesdames Renée Geissmann, Jeannine Heumann, Joselyne Pfaff, Marie-Hélène Hamm Les « Loup ont quitté Une page n n’y croyait pas. Ils partaient pour les fêtes de famille, revenaient, repartaient de plus en plus, mais revenaient toujours. O Et là, ça y est, c’est fait. Si la clochette de Chabbat (tout un symbole) a été enlevée, c’est que c’est vraiment le grand départ, le grand bond en avant. Certes, ce ne sont ni les premiers ni les derniers à faire leur Alyah. Mais les « Loup », c’est plus qu’un nom, c’est une adresse. Ils ont « abrité » la terre entière ; qui n’a pas dormi chez eux, n’a pas mangé chez eux, n’a pas assisté à une réunion chez eux, sonné à leur porte à 3 h du mat’, bu du vin chaud à 6 h, « klopf’s » à Hanouccah (un jeu de cartes dont les règles m’échappent)... Je ne sais encore pas aujourd’hui comment on a pu entrer à 10-12 personnes dans leur minuscule Souccah (mais j’ai aussi assisté à deux services pour un repas). C’est une légende à eux seuls ! Le délai d’impression du journal m’obligeant à écrire vite et court, je laisse à d’autres le soin de parler, bien mieux que moi, des nombreuses associations dont Loup a assumé – et ô combien assuré – la présidence : les EI, l’APAHJ, la JJE, le Gan Chalom, la Hévrah Kadichah, et j’en oublie certainement, qu’on me pardonne. Et bien sûr, le Consistoire et la Communauté, la Grande Schule, le Kiddouch du vendredi soir, le Kiddouch à thème du Chabbat matin, sa présence quasi quoti- 56 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 informations » (Colette et Jack Meyer-Moog) Strasbourg pour Jérusalem ! se tourne ! dienne aux Offices, assistance au moment du Choffar aux Grandes Fêtes, le sapin à Souccot, la Meguilah et ses déguisements de Pourim, visite aux malades. bâtisseurs dont l’action bénéficiera longtemps encore à la communauté au sens large. Le service du prochain quel qu’il soit a toujours été une règle d’or au 2e étage du 3 rue Sellénick. Pour les plus ou moins jeunes, les week-ends de mai et de novembre, les voyages d’été et les repas chabbatiques,… et j’en passe. Il pouvait aller à Paris dans la journée – en faisant, évidemment, un détour par Besançon ou Nancy – et assister le soir à une réunion à Strasbourg, pour, à 6 h du matin, chercher ou déposer quelqu’un à la gare, sans oublier la mise des Tefilines dans la voiture. Rien ni personne ne peut le freiner dans son élan lorsqu’il a une idée en tête. Ça, c’est Loup ! Mais que serait Loup sans Colette ? Avec sa discrétion proverbiale, son calme olympien, sa patience et sa douceur, elle a su l’accompagner dans ses projets et ses initiatives, même les plus fous et les plus irréalisables. Leur générosité n’a d’égal que leur dévouement et leur abnégation. Leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants sont, à coup sûr, ravis et enchantés de les avoir auprès d’eux, les amis strasbourgesois « basés » à Jérusalem, également. A Strasbourg, ils manqueront à plus d’un. Le paysage communautaire strasbourgeois ne sera plus le même sans eux. Mais ils partent pour Jéru. ! Ne dit-on pas, tous les ans, à Quand quelqu’un ne savait où dormir, ils faisaient hôtel. Les restaurants cacher fermés Chabbat ou Yom tov ? Ce n’est pas grave, les Meyer Moog sont là. Pessah « L’an prochain à Jérusalem » ? Alors, nous leur souhaitons (et je suis sûre que je me fais l’interprète de tous les membres du dernier Comité de la JJE : Odette Lang, Claudine Gutmann, Sylvie Katz, Véronique Simon, Didier Spiegel, Danielle Wolff et Jacques Lazarus, Françoise Rosenstiel et Jacques Salpeter, Sabine et Philippe Blum, et de beaucoup d’autres) une Alyah sereine et heureuse, en bonne santé, pleine de joie et de bonheur. Juste une anecdote : lorsque je suis arrivée de Mogador à Strasbourg, avec deux de mes amies de Marrakech, nous sommes allées prier samedi soir au Merkaz. Eh bien, Loup nous a tout de suite repérées et nous a, bien évidemment, invitées à la maison pour faire Havdala. Depuis, je fais partie de la famille. Loup, merci d’avoir été là ; Colette, merci pour ton oreille attentive et tes conseils judicieux. Sabine ! Le comité de la JJE débarque au grand complet à Jéru. pour ton birthday… Une pensée émue pour « Tante Janine », sœur jumelle de Loup, à laquelle il était très attaché. L’Ivrit, je ne sais pas ; mais, nul doute que le 32 Re’hov Hatayassim deviendra le 3 rue Sellénick de Jérusalem. ODETTE LOOK (12 août 2012) ls sont partis de Strasbourg vers Jérusalem avec la discrétion qui en fait depuis des décennies un couple exceptionnel. Bien sûr tout le monde espère qu’ils reviendront aussi souvent que possible à Strasbourg. I Il n’y a pas une institution, une association, des particuliers, qui ne soient pas reliés de quelque manière que ce soit à Colette et Loup Meyer Moog. Ils sont des Loup a créé le Chabbat Chalom, il est à l’origine avec Colette et quelques autres de l’APAJ. Le Kiddouch du vendredi soir pour les gens seuls, c’est lui. Les sucettes aux enfants, c’est lui aussi. Il y a aussi les visites aux malades, par tous les temps dans tous les hôpitaux. Il y a eu le Gan Chalom, les EIF, la JJE, la commission administrative, le Consistoire et la liste est tellement impressionnante qu’il est impossible de tout relater. Alors pour ne pas froisser davantage leur modestie, je veux m’arrêter là, et leur adresser un simple merci pour tout ce qu’ils ont fait. Ils ont marqué de manière indélébile leur action pendant des décennies. Que D. leur accorde en ce mois d’Eloul qui précède nos solennités religieuses, une vie paisible de santé et de joie. Que leurs petits-enfants et arrière-petits-enfants soient la couronne qui leur donnera de nombreuses joies. Ad Mea Veessrim. CLAUDE HOENEL ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 57 informations Département d’Etudes Hébraïques et Juives de l’Université de Strasbourg Vous souhaitez étudier l’hébreu et la civilisation juive ? NOUVEAU : Un cycle d’étude de deux ans débouchant sur un Diplôme universitaire pour débutants en hébreu entièrement consacré à la langue et à la civilisation hébraïque et juive. PROGRAMME DE LA 1RE ANNÉE : 4 heures hebdomadaires de pratique de l’hébreu écrit et oral complétés par des cours en français sur : • Histoire de la langue • Littérature et histoire juive • Histoire d’Israël E PROGRAMME DE LA 2 ANNÉE : 4 heures hebdomadaires de pratique de l’hébreu écrit et oral complétés par des cours en français sur : • Histoire de la langue, grammaire • Littérature rabbinique, araméen, hébreu biblique • Histoire et littérature Ce diplôme pourra vous donner l’accès à la 3e année de licence d’hébreu du département. Les étudiants disposant déjà d’un niveau bac en hébreu peuvent s’inscrire directement en licence. Ces 2 cursus ne diffèrent que par l’enseignement de l’hébreu. Les autres cours étant partagés. Profitez d’un niveau d’enseignement académique afin d’apprendre la langue et d’approfondir vos connaissances de la culture israélienne et de la civilisation juive. NOUVEAU ! Etz ’Hayim Prière pour la maladie et le deuil avec traduction française, en format de poche, pratique et clair Cette édition est une initiative de la Communauté Israélite de Haguenau, de la Commission du Cimetière et du Rabbin Claude Heymann. Prix de l’ouvrage : 13 € (frais d’envoi : 3 €) Contact : Patrick Blum : 06.14.27.33.48 Rabbin Claude Heymann : 03.88.45.09.26 ■ Informations et inscriptions : Secrétariat du Département (Séverine Jaffre) - Tél. 03.68.85.60.07 Courriel : [email protected] - Bureau : Esplanade, Patio 43-09 www.esime-fevis2012.eu L’Europe des Ensembles musicaux indépendants Jeudi 13 et vendredi 14 septembre 2012 Auditorium de la Cité de la musique et de la danse Strasbourg En présence de Messieurs Jacques Toubon, Président de la FEVIS, et Roland Ries, Sénateur-Maire de Strasbourg Un colloque pour mieux connaître et reconnaître les ensembles musicaux indépendants en tant que mouvement artistique et secteur économique spécifique au sein de l’Union européenne. Agir en vue de la constitution d’un réseau européen : tels sont les objectifs de ces deux journées. 58 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Le B’nai B’rith Hirschler renoue cette année avec une de ses manifestations traditionnelles et organise à nouveau un Lunch dimanche 25 novembre 2012 au profit de l’ASJ Ce lunch, avec animation surprise, aura lieu Salle du Bon Pasteur. Le B’nai B’rith, dont un des objectifs fondateurs est la bienfaisance, trouve bien évidemment en l’Action Sociale Juive un partenaire de choix Nous comptons donc sur votre soutien et votre présence à notre lunch pour pouvoir soutenir efficacement les œuvres de l’ASJ. informations LLe Musée Historique de Haguenau vous invite à découvrir l’exposition Yossel de Rosheim Au Musée Historique à Haguenau jusqu’au 14 octobre 2012 Simon Lévy (1886-1973) Parcours d’un peintre, de l’Alsace à Paris (1478-1554) entre l’unique et l’universel. Un juif engagé dans l’Europe de son temps et du nôtre. Cette exposition itinérante, coproduite par le B’nai B’rith René Hirschler de Strasbourg et le Musée Alte Synagoge d’Erfurt (Thuringe), a transité par différentes villes où Yossel de Rosheim a séjourné, avant d’être présentée à Haguenau, sa ville natale. L’exposition jusqu’au 30 septembre 2012, les lundis de 14h à 18h, du mercredi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h, les samedis et dimanches de 14h à 18h. Entrée libre. Pour accompagner l’exposition, une conférence est proposée le mercredi 19 septembre 2012 à 20h à la Synagogue de Haguenau. www.ville-haguenau.fr Il rejoint Paris en 1919, tout en conservant des liens étroits avec l’Alsace où il revient régulièrement. Il fonde cette même année, avec une dizaine d’autres artistes alsaciens, le Groupe de Mai, dont on considère qu’il est le chef de file. A Paris, il s’installe à Montparnasse, où il s’intègre aux milieux artistiques et intellectuels de la capitale. Il est remarqué par les plus grands critiques d’art et ses expositions en France et à l’étranger montrent régulièreAprès des études à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg, sa ville natale, Simon Lévy voyage dès 1905 en Hollande et en Belgique et se forme au contact des maîtres anciens. Mais la découverte de l’œuvre de Paul Cézanne, vers 1909, est pour lui une véritable révélation. Il en devient alors un fervent admirateur et s’appliquera toujours à mettre en œuvre la méthode picturale du maître. Simon Lévy, Italienne,collection privée ment ses peintures aux côtés de celles du peintre cubiste André Lhote, qui est un ami proche. Il expose aussi dans les différents Salons parisiens, et au cours de sa longue carrière, ses tableaux côtoient ceux de Matisse, Marquet, Utrillo, Chagall ou Dufy. Surtout préoccupé par la recherche de la perfection dans son art, sa production picturale peu abondante est principalement constituée de beaux portraits, de natures mortes et de paysages. Simon Lévy, Les rubans, collection privée Visites commentées : les mercredis 12 et 26 septembre, 10 octobre à 17h, et sur rendez-vous pour les groupes. Conférence de Jean-Luc Kahn et dédicace de son livre « Simon Levy, l’impressionniste alsacien » le 15 septembre 2012 à 20h Heures d’ouverture : du mercredi au dimanche de 14h à 18h Adresse : MUSEE HISTORIQUE, Chapelle des Annonciades Place Albert Schweitzer 67500 Haguenau - Tél. +33 3 88 90 29 39 - Fax +33 3 88 90 29 49 www.ville-haguenau.fr [email protected] 1 rue des Francs-Bourgeois - 9 place Kléber 67000 Strasbourg 03 88 15 78 88 · www.librairie-kleber.com ouvert le lundi de 10h à 19h et du mardi au samedi de 9h à 19h ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 59 Francis Lévy Président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin et les Membres du Consistoire adressent à tous les membres de la Communauté leurs vœux de santé, de bonheur et de paix pour l’année 5773 Francis Lévy L’équipe de rédaction d’Echos-Unir adresse aux lecteurs du journal et à toutes les Communautés du Bas-Rhin ses meilleurs vœux de Chana Tova Président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin Nadine, Olivier et Laurence présentent à toute la Communauté leurs sincères vœux de Chana Tova 18, rue Daniel Hirtz - 67000 Strasbourg Jean-Paul Kling Président de la Communauté Israélite de Strasbourg et les Membres de la Commission Administrative Monsieur le Grand Rabbin René Gutman et Madame Messieurs les Grands Rabbins et les Rabbins de Strasbourg et du Bas-Rhin Le Président et les membres du Consistoire Israélite du Bas-Rhin et son personnel © dimcha - Fotolia.com Le Président et les membres de la Commission Administrative de la Communauté Israélite de Strasbourg et son personnel adressent à toute la Communauté leurs meilleurs vœux de Chana Tova adressent à tous les membres de la Communauté leurs vœux de santé, de bonheur et de paix pour l’année 5773 Jean-Paul Kling et Claudine souhaitent à tous les membres de la Communauté une très bonne année 5773 Santé, Bonheur, Prospérité et Paix en Israël Janine et Joseph Elkouby présentent à tous les membres de la Communauté leurs vœux chaleureux de Ketiva vehatima tova à l’occasion de Roch Hachana ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 61 Jean Kahn Président honoraire du Consistoire Central de France et des trois Consistoires Concordataires et Nicole présentent leurs vœux de Chana Tova à tous leurs amis et connaissances 9, quai Jacques Sturm - 67000 Strasbourg Claude Rosenberg Président Honoraire de la Communauté Israélite de Strasbourg et son épouse Alice présentent leurs meilleurs vœux de Chana Tova à leurs amis et connaissances 10, boulevard Tauler - Strasbourg Au moment où s’ouvre le mois de Tichri et que le Shofar s’apprête à retentir pour marquer le passage dans l’année 5773 du calendrier hébraïque, je veux adresser, en mon nom personnel et en celui du Conseil régional d’Alsace, mes vœux de bonne et heureuse année à nos concitoyens juifs d’Alsace. Que ce grand moment de fête ouvre, pour la communauté juive d’Alsace et pour notre région tout entière, une année de bonheur, de santé et de réussite ! Toute une part de l’identité et du caractère de l’Alsace provient de ses racines judaïques. Aujourd’hui, il nous importe de mettre encore mieux en valeur cet apport culturel essentiel et d’œuvrer ensemble au dialogue entre les religions et à la concorde civile en Alsace. Que la nouvelle année apporte à notre pays la prospérité dont il a besoin dans les temps difficiles que nous vivons ! En ce début d’année, j’ai une pensée particulière pour tous nos amis qui vivent en Israël, tout particulièrement pour les citoyens israéliens originaires d’Alsace : ils espèrent, plus que jamais, vivre en paix. Que l’année 5573 leur permette de faire un pas dans cette direction et de voir, bientôt, se concrétiser ce grand et fabuleux espoir ! Bonne et heureuse nouvelle année ! Chana Tova à toutes et à tous ! Nathalie et Thierry Roos Souhaitent une très heureuse année 5773, de bonheur et de santé, à l’ensemble de la communauté juive d’Alsace Chana Tova Philippe Richert Président du Conseil régional d’Alsace Ancien ministre Pierre Lévy Délégué régional du CRIF Alsace et son équipe Monsieur André Greilsammer Président d’Honneur Madame Ginette Hoenel adressent leurs meilleurs vœux de Chana Tova à tous les membres de la Communauté Présidente et le comité du Club 3 adressent à leurs membres, amis et connaissances pour 5773 leurs meilleurs vœux de bonne santé, de prospérité et de bonheur. Chono Tovo Oumesoucoh. Vous remercient chaleureusement de votre fidélité. 62 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Le Comité Wizo-Strasbourg vous remercie de votre confiance et vous adresse pour la nouvelle année tous ses vœux de santé, bonheur et prospérité Henri Dreyfus Chaque année, à cette même période, me reviennent en mémoire les occasions que nous avons eues de nous rencontrer et de consolider notre amitié. Durant les derniers mois, celles-ci ont été particulièrement nombreuses et diverses : Concert donné à la Grande synagogue lors du festival des Sacrées journées, manifestations interreligieuses avec nos amis chrétiens et musulmans, salon du livre de la Wizo ou encore tout récemment, inauguration de l’Allée des Justes sur l’emplacement de l’ancienne synagogue, où l’émotion a été palpable dans toute l’assistance. C’est donc en tant que proche que je présente à chacun des membres de la communauté juive de Strasbourg, mes vœux les plus chaleureux de bonheur, de bonne santé et de prospérité, vœux auxquels s’associe toute l’équipe municipale. J’espère que cette année vous apportera de la joie et de la douceur, comme il est de tradition, mais surtout, en ces temps incertains pour Israël, la paix à laquelle nous aspirons plus que jamais. Roland Ries Maire de Strasbourg Conseiller Général du Bas-Rhin Conseiller Municipal et Vice-Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg Administrateur du Consistoire Israélite de Strasbourg présente à toute la Communauté ses meilleurs vœux de Chana Tova et à l’occasion de cette nouvelle année lui souhaite santé, prospérité et bonheur 12, rue de Copenhague 67000 Strasbourg - [email protected] Eric Elkouby Adjoint au Maire de Strasbourg Conseiller Général du Bas-Rhin Député Suppléant Pour Roch Hachana 5773, je tiens à exprimer mes meilleurs vœux de Chana Tova à l’ensemble de notre Communauté de Strasbourg et du Bas-Rhin. Unissons nos efforts et nos prières pour que cette nouvelle année fasse souffler le vent de la Paix dans le Monde et renforce la solidarité entre les peuples. Excellentes fêtes de Tichri. Très cordialement. Centre administratif - 1, Parc de l’Etoile 67000 Strasbourg tél. 03 88 60 99 83 En ce Roch Hachana 5773, je tiens à présenter à toute la Communauté juive de Strasbourg et du Bas-Rhin mes vœux chaleureux de Chana Tova. Après l’espoir suscité par la libération de Gilad Shalit en 5772, je formule le vœu que la Paix se renforce entre les peuples du Monde dans un esprit de prospérité et de solidarité. En vous renouvelant mon indéfectible soutien à l’ensemble de vos actions qui font l’honneur de notre Communauté, je vous adresse mes sentiments amicaux et d’estime. Robert Herrmann Premier Adjoint au Maire Vice-Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg Conseiller Général du Bas-Rhin souhaite à toute la Communauté Israélite de Strasbourg une très bonne année et de très bonnes fêtes de Roch Hachana Bonnes fêtes de Tichri. Gut Yenduf ! Hag Saméah ! Très cordialement Armand Jung Député du Bas-Rhin Vice-Président du Groupe d’Amitié France-Israël de l’Assemblée Nationale Membre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe 40, avenue des Vosges 67000 Strasbourg tél. 03 88 24 73 00 [email protected] Je vous souhaite à toutes et tous de très bonnes fêtes de Roch Hachana. Que cette année soit pour vous aussi douce que le miel et vous apporte joie, bonheur, réussite ainsi que la paix en Israël. Fabienne Keller Sénatrice du Bas-Rhin ECHOS UNIR ECHOS N° 269 UNIR - SEPTEMBRE-OCTOBRE N° 268 - JUIN-JUILLET 2012 · 63 Le Fonds Social Juif Unifié L’Appel Unifié Juif de France, son président, Michel Lévy et son comité son président, Jacques Hess et son comité vous adressent leurs meilleurs vœux pour l’année 5773 et vous souhaitent une année de paix, de santé et de bonheur vous adressent leurs meilleurs vœux pour l’année 5773, vous souhaitent une année de paix, de santé et de bonheur et vous remercient de votre fidélité. Vos dons ont permis de financer des actions caritatives remarquables en France comme en Israël. Chana Tova Chana Tova 11 rue Schwendi 67000 Strasbourg - Tél. 03 88 36 52 19 11 rue Schwendi 67000 Strasbourg - Tél. 03 88 36 52 19 Pierre Attyasse Colette et Jack (Loup) Meyer-Moog Président et les représentants de la Commission Administrative présentent à tous les membres de la Communauté d’Ingwiller et leurs amis leurs meilleurs vœux de Chana Tova. vous souhaitent une excellente année et vous transmettent leur nouvelle adresse : 32 Re’hov Hatayassim 92509 Jérusalem (Israël) Tél. 00 - 972 - 2 - 567 18 60 La Direction les enseignants les élèves et étudiants de Le Président Raymond Kern et son Comité présentent à l’ensemble de la Communauté leurs meilleurs vœux pour la Nouvelle Année 5773 64 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 ORT Strasbourg présentent à toute la Communauté leurs meilleurs vœux pour l’année 5773 14 rue Sellénick 67083 Strasbourg Cedex - www.strasbourg.ort.asso.fr Toute l’équipe d’Emounah Strasbourg vous adresse ses meilleurs vœux de Chana Tova Oumetouka. Que vous soyez inscrits dans le livre de la vie. Que cette année 5773 apporte la paix pour le peuple d’Israël et le monde entier. Aux donateurs, membres, sympathisants, et à toute la Communauté nous souhaitons une année pleine de Bonheur et de Prospérité. Le Centre des Jeunes souhaite une excellente année 5773 à tous les enfants de la Communauté ainsi qu’à leurs parents Nous vous adressons nos vœux de bonheur, de santé et de prospérité. Chana Tova Oumetouka Patrick Cohen, président et Mickaël Ouaknine, directeur 1a rue René Hirschler 67000 Strasbourg Le Bureau du Depuis l’ouverture après rénovation de KKL Strasbourg l’Eden Mikvé de la C.I.S. ou Les Eaux de La Vie adresse à tous ses amis ses meilleurs vœux de Chana Tova à l’occasion de la nouvelle année 5773 sa fréquentation a pratiquement triplé. La commission « Mikvé et familles de la C.I.S. », le Rabbinat et Claudine Grauzam, ainsi que les surveillantes Mesdames Azougui, Nordmann et Weill vous souhaitent une bonne et heureuse année 5773 À l’occasion de la nouvelle année juive, le Conseil Régional du Culte Musulman d’Alsace que j’ai l’honneur de présider, présente à toute la Communauté juive de la Région d’Alsace, en ces moments de joie et de préparation spirituelle par excellence, ses vœux chaleureux les plus sincères. Tél. 03 88 35 54 26 - mail : [email protected] LÉVY - GEISSMANN & Associés Jérôme et Jennifer Lévy Emmanuel et Tania Geissmann Michel et Francine Lévy présentent leurs meilleurs vœux de bonne et heureuse année à tous leurs clients, parents, amis et connaissances 39-41 rue du Jeu des Enfants 67000 Strasbourg Tél. 03 90 22 49 70 Les Résidents, le Président, Le Comité, la Direction, les personnels et les bénévoles de la Fondation Eliza Driss Ayachour President du CRCM Alsace présentent à tous leurs proches et amis leurs meilleurs vœux de Chana Tova ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 65 informations AUJF Mission en Israël du 28 octobre au 1er novembre 2012 L’AUJF vous propose une mission exceptionnelle, au cœur du Néguev. Vous découvrirez un autre Israël, à travers la visite de programmes sociaux et éducatifs. Vous constaterez le magnifique travail accompli auprès des enfants et des jeunes, grâce à la grande famille de l’AUJF. Vous aurez le privilège de visiter une base militaire d’élite de Tsahal. Vous irez à la rencontre de l’Israël High-Tech et de grands donateurs israéliens. Et vous serez hébergés dans des lieux d’exception ! Les grandes lignes du programme : Dimanche 28 octobre Accueil et transfert de l’aéroport à l’hôtel Beresheet à Mitzpe Ramon, dans le Néguev. (Pour les participants déjà en Israël, un transfert est proposé depuis Tel-Aviv). Soirée d’ouverture avec un invité de marque. Lundi 29 octobre Visite de programmes du Keren Hayessod - Appel Unifié pour Israël dans le Néguev. Visite d’une base d’élite de Tsahal et rencontre avec les militaires. Dîner dans la base militaire ou dans le désert. Nuit à l’hôtel Beresheet à Mitzpe Ramon. Mardi 30 octobre Visite de programmes du Keren Hayessod sur la route de Mitzpe Ramon à Jérusalem. Dîner avec des donateurs israéliens. Nuit à l’hôtel David Citadel à Jérusalem. Mercredi 31 octobre Visites de programmes du Keren Hayessod dans la région de Jérusalem et de la plaine côtière. Inauguration d’un projet à la maison de retraite d’Amigour à Kefar-Saba. Dîner de clôture dans un cadre prestigieux en présence d’un invité de marque. Nuit à l’hôtel Davied Citadel à Jérusalem. Jeudi 1er novembre Petit déjeuner et rencontre à l’hôtel avec des bénéficiaires de programmes du Keren Hayessod - Appel Unifié pour Israël. Fin de la mission vers 11h, transfert à l’aéroport. ECONOMISEZ ! Lessive en bidon 20 litres Bionatura, hyper concentrée, hypoallergénique 0,14 € le lavage 21 boulevard d’Anvers 67000 Strasbourg · Tél. 03 88 44 90 82 Fax 03 88 45 01 79 · [email protected] 66 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 unirscope CLUB 3 > Conférences SAMEDI 8 SEPTEMBRE du mardi 14h30 · Salle Blum, C.I.S. Ouvert à tous. Entrée libre. Collation servie par les dames du Comité à l’issue des conférences. • Mardi 11 septembre Marc Chagall et les couleurs. Anne Vuillemard, docteur en Histoire de l’Art VENDREDI 28 SEPTEMBRE Soir · Merkaz Soir · Salle Edmond Blum > Office Minha-Maariv > Repas de l’A.E.J.S. suivi de la Cérémonie au cimetière de Cronenbourg DIMANCHE 30 SEPTEMBRE DIMANCHE 9 SEPTEMBRE > Veille de Souccot • Dimanche 14 octobre à 12h15 Repas traditionnel de Souccot Programme spécial > Début des Selihot chez les Achkenazim LUNDI 1er OCTOBRE • Mardi 16 octobre Rôle de l’Adjoint de Quartier à Strasbourg. Eric Elkouby, Adjoint au Maire de Strasbourg 11h • Mardi 23 octobre Animation et Magie. Dan Leclaire, grand ami du Club 3 • Mardi 30 octobre La Synagogue Consistoriale du Quai Kléber 1898-1941. Jean Daltroff, Historien-Ecrivain • Mardi 6 novembre Les Maisons de Retraite ou Fondations. Michel Lévy, président d’Eliza • Mardi 13 novembre Thème à préciser. Philippe Breton, Sociologue, Professeur des Universités ParisSorbonne, Chercheur au CNRS • Mardi 20 novembre Inquiétude sur le Droit Local. Francis Messner, Directeur CNRS, directeur du Droit Comparé des Religions Invité Jean-Marie Woerling, président de l’Institut du Droit Local > Cérémonie au cimetière de Cronenbourg > Conférence B’nai B’rith DIMANCHE 16 SEPTEMBRE > Veille de Roch Hachana > Souccot SAMEDI 6 OCTOBRE > Veillées (nocturnes) de Hochaana Rabba LUNDI 17 SEPTEMBRE > Roch Hachana Matin Chofar Après-midi Tachli’h MARDI 18 SEPTEMBRE > Roch Hachana • Mardi 4 décembre Le Rhin romantique et poétique. Mme Wencker, professeur d’Allemand > Jeûne de Guedalyah • Mardi 18 décembre 50e anniversaire du Traité de l’Elysée Ulrich Hochild, Consul Général de la République Fédérale d’Allemagne en présence de M. André Bord, ancien Ministre, président de la Fondation « Entente Franco-Allemande » MARDI 2 OCTOBRE 17h-20h · Salle Hirschler • Mardi 27 novembre La Maladie de Lyme. Professeur Benoît Jolhac, chef du Service de Bactériologie du CHU de Strasbourg président de Jury, directeur de thèse habilité à diriger des recherches • Mardi 11 décembre Fête de Hanouccah Rabbin Claude Heymann et M. Isaac Ouaknine, Ministre-Officiant de la Synagogue de la Paix, et M. René Jasner > Souccot DIMANCHE 7 OCTOBRE > Veille de fête LUNDI 8 OCTOBRE > Chemini Atséreth Matin Chofar Soir MERCREDI 19 SEPTEMBRE > Office Simhat Torah MARDI 9 OCTOBRE MARDI 25 SEPTEMBRE > Kol Nidré MERCREDI 26 SEPTEMBRE > Yom Kippour 15h · Salle Edmond Blum et Amira > Méditation > Simhat Torah 11h30 · Salle Hirschler > Kiddouch Hatanim Paix 11h30 · Salle Edmond Blum > Kiddouch Hatanim Rambam ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 · 67 unirscope SAMEDI 13 OCTOBRE 11h30 · Salle Hirschler / E. Blum > Kiddouch Hatanim Merkaz LUNDI 15 OCTOBRE CERCLE EUROPÉEN Location de salons et jardin privatifs Kempferhof > Tournoi de golf de la Wizo Voir p. 56 VENDREDI 2 NOVEMBRE Située au cœur du quartier de l’Orangerie, cette maison de maître de 1925 répondra idéalement à l’ensemble de vos manifestations Bar mitzvah Mariage Cocktail Fiançailles Fête de famille Déjeuner Brunch Dîner de Gala Soir · Salle Hirschler > Repas de l’A.E.J.S. SAMEDI 3 NOVEMBRE Midi · Salle Hirschler > Repas de l’A.E.J.S. 1 rue Massenet STRASBOURG - ORANGERIE 03 88 61 26 59 Articles pour Echos Unir Les propositions d’articles ou d’insertions doivent être exclusivement adressées à Mme Brigitte Michaly, Secrétaire de rédaction, par courrier (1a, rue René Hirschler 67000 Strasbourg) ou de préférence par mail : [email protected] Les dates limites d’envoi sont indiquées sur chaque édition. Au-delà de ces dernières, vos envois risquent de ne plus être pris en compte. Abonnement à Echos Unir BULLETIN D’ABONNEMENT (8 numéros par an de septembre à juin) à compléter et à retourner à la Communauté Israélite de Strasbourg : Echos Unir (Service Abonnements) 1a rue René Hirschler 67000 Strasbourg • Adhérent à l’une des Communautés du Bas-Rhin : 20 € • Non adhérent : 30 € Je joins mon règlement par ❑ Chèque bancaire ❑ Chèque postal ❑ Mandat Nom, Prénom Adresse Tél. - Courriel : 6 rue de Boston 67000 STRASBOURG du lundi au samedi de 8h à 20h30 68 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 24 place des Halles 67000 STRASBOURG du lundi au samedi de 9h à 20h