LANGUE FRANÇAISE II

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© M.Carmen Molina Romero
LANGUE FRANÇAISE II
SESSION DE FÉVRIER 2008
I.- DICTÉE: Henri Calet, Le tout sur le tout.
Le dimanche n'est pas un jour pareil aux autres. On s'en aperçoit en ouvrant les
yeux à l'heure habituelle, bien que le réveil-matin n'ait pas sonné ; c'est devenu
machinal, impossible de dormir plus longtemps. On se force pourtant à rester au lit.
Durant toute la journée, il faudra se reposer, ne pas se dépêcher, contrôler ses gestes
[…] On n'est point entraîné à cette liberté et l'on éprouve une sorte de malaise, on se
sent tout drôle. En somme, c'est comme si l'on rêvait. La réalité recommence le
lendemain, sans faute.
Une journée de délassement [repos], c'est dur quand on a pris la manie de
l'activité. On ne sait pas ne rien faire. […] Une de nos distractions, au premier soleil, est
d'aller au marché aux puces, non pas pour rien acheter, mais pour regarder seulement.
On pourrait croire que nous sommes attirés par la saleté, les débris, le rebut, Une fois là,
on est plus content; on croise [des] personnes autant que vous indolentes.
Difficultés :
Subjonctif « Avoir » = - 1 point
Se forcer à + inf. = S’efforcer de + inf. / s’efforcer à (vieilli)
Rebut [Rby] : ce qu’on rebuté, rejeté= déchets, détritus
# Rébus [Rebys] : Ensemble ou suite de dessins, de mots, de chiffres, de lettres utilisant
des identités ou similitudes formelles et des différences de sens (homonymies) pour
évoquer une phrase (ex. : nez rond, nez pointu, main = Néron n'est point humain).
Ex. : Faire (composer, deviner) des rébus.
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II.- COMPRÉHENSION: Robert Merle, Madrapour, 1976.
Le beau et le laid
Je ne sais si on se rend compte combien c’est une chose affreuse que d’être laid.
De la minute où je me lève et me rase devant ma glace, à la minute où je me couche et
me lave les dents, je n’oublie pas une seconde que tout le bas de mon visage, à partir du
nez, me donne une ressemblance fâcheuse avec un singe. Si je l’oubliais, d’ailleurs, les
regards de mes contemporains se chargeraient à chaque instant de me le rappeler. Oh, ce
n’est même pas la peine qu’ils ouvrent la bouche ! Où que je sois, dès que je rentre dans
une pièce, il suffit que les gens tournent les yeux vers moi : « j’entends » aussitôt ce
qu’ils pensent : « mais c’est un oran-outang » !
Je voudrais arracher mon physique comme un vieille peau et le rejeter loin de
moi. Il me donne un sentiment intolérable d’injustice. Tout ce que je suis, tout ce que je
fais, tout ce que j’ai accompli dans le domaine du sport, de la réussite sociale et de
l’étude des langues, rien de tout cela ne compte. Un seul coup d’œil à ma bouche et à
mon menton, et je suis dévalorisé.
Peu importe aux gens qui me regardent si le caractère bestial de ma physionomie
est démenti, en fait, par l’humanité qu’on peut lire dans mes yeux. Ils ne s’attachent
qu’à la difformité du bas de mon visage et portent sur moi une condamnation sans
appel. […]
L’ironie, c’est qu’étant si laid, je sois en même temps si sensible à la beauté
humaine. Une jolie fille, un enfant gracieux me ravissent. Mais, de peur de les effrayer,
je n‘ose approcher les enfants. Et très peu souvent les femmes. Je note pourtant que les
animaux, dont je raffole, n’ont aucunement peur de moi, et qu’ils s’apprivoisent très
vite.
De mon côté, je me sens à l’aise avec eux. Je ne lis rien d’humiliant dans leurs
yeux. Uniquement de l’affection demandée, reçue. Ah ! quel beau monde ce serait, et
combien je m’y sentirais heureux si les hommes pouvaient avoir le regard des chevaux !
STRUCTURE:
Première partie : Une déformation qui colle à la peau.
-L’homme est constamment confronté à l’image laide qu’il voit dans le miroir, matin et
soir quand il fait sa toilette.
- Décrire avec précision la difformité. Comparaison.
- Il y a aussi à l’image de lui qu’il surprend dans les regards des autres. Une image
éloquente, pourquoi ?
Deuxième partie : Il déteste son physique, qui ne correspond pas à sa vraie nature :
- Tout ce qu’il fait est dévalorisé à cause de lui (réussite sociale, études des langues,
sport)
- L’humanité de ses yeux.
Troisième partie : L’ironie.
- Cette laideur n’empêche pas qu’il aime la beauté humaine (exemples. Des enfants, des
jeunes femmes qu’il approche à peine)
- Il adore les animaux : pourquoi ? qu’est-ce qu’il trouve dans le regard des chevaux ?
© M.Carmen Molina Romero
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RÉSUMÉS PROPOSÉS:
1)
Il s’agit de l’histoire d’une homme et de sa souffrance quotidienne (au
quotidien), due à la laideur du bas de son visage qu’il décrit lui-même comme
ressemblant à celui d’un singe. Sa peine provient de l’image qu’il voit devant le miroir,
mais aussi du pesant regard d’autrui, qu’il interprète toujours comme une moquerie. Il
ressent une injustice intolérable et il aimerait pouvoir arracher son physique comme une
veille peau. Malgré sa réussite sociale dans le domaine du sport, des langues, il n’arrive
pas à oublier à quel point sa laideur peut être un handicap et ne cesse de se dévaloriser.
Il lui semble que personne n’est capable d’apprécier l’humanité que ses yeux dégagent.
L’ironie dans tout cela réside dans le fait qu’il est lui-même très sensible à la
beauté d’autrui : Une jolie femme ou un enfant mignon déclenchent en lui une véritable
admiration. Mais il n’ose que très rarement s’approcher des femmes ou des enfants de
peur de les effrayer. En revanche, il sait apprécier le regard neutre des animaux quant à
son apparence physique. Il se sent bien auprès d’eux, car il décrit le contact avec ces
derniers comme un partage d’affection aveugle et sans conditions. Enfin, il termine son
monologue en regrettant le fait que les hommes ne puissent avoir le regard des chevaux.
2)
L’auteur du texte se demande si l’on est conscient du malheur ressenti par
quelqu’un qui se sent laid. Il en souffre tout au long de la journée à cause de la
difformité de la moitié de son visage qui lui donne une ressemblance avec un singe. Il se
sent plus laid entouré quand il est entouré des gens même s’ils ne le regardent pas car il
sait ce que tout le monde pense.
Son désir le plus intime serait de pouvoir enlever ce physique qui lui fait mener
une vie d’exclusion injuste. En effet, tout ce qu’il a accompli dans sa vie dans différents
domaines ainsi que les bons sentiments que l’on voit dans son regard, tout cela est
oublié dès que les gens regardent sa bouche et son menton.
Le paradoxe est qu’il est extrêmement sensible à la beauté des enfants et des
jeunes femmes, qu’il n’approche de peur de les intimider. Il aime surtout les animaux,
devant lesquels il ne se sent point humilié et auxquels il peut donner de la tendresse
ainsi qu’en recevoir. C’est leur regard limpide qu’il voudrait trouver dans les yeux des
hommes.
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III.- THÈME GRAMMATICAL
1. La abogada pelirroja de la que te hablo es muy franca y honesta aunque, a causa del
color de su pelo, a menudo la consideran como una traidora sin escrúpulos.
2. He recibido críticas y felicitaciones por mis trabajos internacionales: aquellas me ha
permitido descubrir a mis verdaderos amigos y éstas a la gente aduladora que no actúa
más que por interés propio.
3. Por muy importantes que sean sus investigaciones, creo que cualquier científico sería
capaz de llevarlas a cabo: lo difícil es obtener rápido resultados.
4. Presumía como si hubiera encontrado alguna solución a sus problemas económicos,
pero dudo que alguien quiera prestarle algo por lo egoísta que es.
5. Son todo amor y todo bondad, pero no te fíes de ellos pues no les gusta que les lleven
la contraria. Sois muy diferentes y cada uno tendrá que poner de su parte si queréis
trabajar juntos.
6. Están perdidos: a fuerza de aceptar sobornos a escondidas del jefe para el que
trabajan, se han quedado todos sin empleo.
7. Los jerseys marrones que mi abuela me ha regalado para mi cumpleaños son más
abrigados (calentitos) que los tuyos, cuanto más me los pongo más me gustan.
8. Después de enseñarle el trabajo que debía hacer, le he dicho que cogiera lo que
necesitara. Como única respuesta sólo he tenido su silencio receloso.
9. Toda la gente que habla sin parar acaba por no saber lo que dice, y tarde o temprano
nos hacemos los suecos.
10. Los animales que viven en el bosque tales como el jabalí, el ciervo y el corzo me
dan más miedo que los que viven en África, aunque sean menos feroces.
CORRIGÉS
1. L’avocate rousse dont je te parle est très franche et honnête même si, à cause de la
couleur de ses cheveux, on la considère souvent comme une traîtresse sans scrupules/
sans âme.
2. J’ai reçu des critiques et des félicitations pour mes travaux internationaux: celles-là
m’ont permis de découvrir mes vrais amis et celles-ci les gens adulateurs qui n’agissent
que par leur intérêt.
3. Quelque importantes que soient leurs recherches (investigations, je crois qu’un
scientifique quelconque (n’importe quel scientifique) serait capable de les mener à bien.
Le difficile c’est d’obtenir des résultats vite/ rapidement.
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4. Il se vantait comme s’il avait trouvé aucune solution à ses problèmes économiques,
mais je doute que maintenant personne veuille rien lui céder, tellement il est égoïste.
5. Ils sont tout amour et tout(e) bonté, mais méfie-toi d’eux (ne leur fais pas confiance,
n’aie pas confiance en eux, ne te fie pas à eux) car ils n ‘aiment pas être contrariés
(qu’on les contredise). Vous êtes très différents et chacun devra y mettre du sien si vous
voulez travailler ensemble.
6. C’en est fait d’eux : (tout en acceptant des) à force d’accepter des pots-de-vin dans le
dos (en cachette) du patron pour lequel (pour qui) ils travaillent, ils se sont tous
retrouvés sans emploi.
7. Les pull-overs (les pulls) marron que ma grand-mère m’a offerts pour mon
anniversaire sont plus chauds que les tiens, plus je les mets (porte) plus ils me plaisent.
8. Après lui avoir montré le travail qu’il devait faire, je lui ai dit de prendre ce dont il
avait besoin. Pour toute réponse je n’ai eu que son silence ombrageux.
9. Tous les gens qui parlent sans cesse (arrêt) finissent par ne pas savoir ce qu’ils disent,
et tôt ou tard nous faisons la sourde oreille.
10. Les animaux qui habitent dans la forêt, tels que le sanglier, le cerf et le chevreuil,
me font plus peur que ceux qui vivent en Afrique, même s’il sont moins féroces.
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IV.-
THÈME
Me suceden cosas raras con demasiada frecuencia. Y no se puede decir que los
hombres sean descorteses, no. Al contrario, se preocupan del color de mi pelo y hasta de
mi salud. En la puerta del café hay siempre gente joven, y cuando vuelvo a casa veo que
alguno me mira y dice: « Está buena ». Yo no puedo menos de agradecerles con una
sonrisa su preocupación por mi salud. Son muy amables, pero no los entiendo. A veces
se ruborizan sin motivo. O se ponen pálidos. Sobre todo cuando les pregunto cosas de
gramática. […]Verás lo que me pasó en el examen de literatura clásica. Estaba sentada
frente a tres profesores maduros y calvos, […] uno de ellos se puso a hacerme
preguntas sobre el teatro del siglo XVII.
Ramón J. Sénder, La tesis de Nancy.
Il m'arrive trop souvent des choses bizarres (Des choses étranges m’arrivent trop
souvent). Et on ne peut pas dire que les hommes soient impolis (discourtois, grossiers),
non. Au contraire, ils s’intéressent à la couleur (ils s’inquiètent de la couleur) de mes
cheveux, et même à (de) ma santé. Devant la porte (À la porte) du café, il y a toujours
des jeunes gens, et quand je rentre chez moi je vois que l'un d'eux me regarde et dit:
«Elle est bien, (la fille) ». Je ne peux que les remercier (Le moins que je peux faire c’est
de les remercier) par (avec) un sourire de leur préoccupation (intérêt) pour ma santé. Ils
sont très aimables, mais je ne les comprends pas. Parfois, ils rougissent sans raison. Ou
ils deviennent tout pâles. Surtout quand je leur demande des choses de grammaire.
[…] Écoute ce qui m'est arrivé (ce qui s’est passé) lors de l'examen de
littérature classique. J'étais assise en face de trois professeurs d'âge mûr (d’un certain
âge) et chauves […] et l'un d'entre eux a commencé (s’est mis) à me poser des questions
sur le théâtre du XVIIe siècle.
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V.- VERSION
Dutilleul, délivré de la tyrannie de M. Lécuyer, put revenir à ses chères
formules : « Me reportant à votre honorée du tantième courant… » Pourtant, il était
insatisfait. Quelque chose en lui réclamait, un besoin nouveau, impérieux, qui n’était
rien de moins que le besoin de passer à travers les murs. Sans doute le pouvait-il
aisément, par exemple chez lui, et du reste, il n’y manqua pas. Mais l’homme qui
possède des dons brillants ne peut se satisfaire longtemps de les exercer sur un objet
médiocre.
Le premier cambriolage auquel se livra Dutilleul eut lieu dans un grand
établissement de crédit de la rive gauche. Ayant traversé une douzaine de cloisons, il
pénétra dans divers coffres-forts, emplit ses poches de billets de banque et, avant de se
retirer, signa son larcin à la craie rouge, du pseudonyme de Garou-Garou. […] La
sympathie du public alla sans réserves à ce prestigieux cambrioleur qui narguait si
joliment la police.
Marcel Aymé, Le Passe-muraille.
Dutilleul, libre de la tiranía del señor Lécuyer, pudo retomar sus queridas
fórmulas. “En referencia a su atenta del día tal del corriente…” Sin embargo, no estaba
satisfecho. En su interior sentía una llamada, una nueva necesidad, imperiosa, que no
era nada más y nada menos que el deseo de atravesar paredes. Sin duda podía hacerlo
fácilmente, por ejemplo, en su casa, cosa por lo demás, que no dejó de hacer (de lo que
no se privó). Pero el hombre que posee talentos brillantes no puede conformarse mucho
tiempo con utilizarlos con cosas mediocres.
El primer atraco al que procedió Dutilleul tuvo lugar en una sucursal de crédito
de la “rive gauche”. Tras atravesar una docena de tabiques, se metió en diversas cajas
fuertes, se llenó los bolsillos de billetes de banco y, antes de irse, firmó su fechoría
(delito) con tiza roja, con el seudónimo de Garou-Garou. Este atracador (caco) que se
burlaba (se la jugaba a) tan ricamente de la policía se ganó la simpatía incondicional del
público.
© M.Carmen Molina Romero
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