résumés Resumenes Les financiers et la construction de l`État

Anuncio
Résumés
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
• Anne Dubet et Jean-Philippe Luis
Les rois et leurs financiers du xviie siècle au milieu
du xixe siècle : les chemins complexes d’une relation nécessaire
Partant du constat que les financiers, pris au sens large, ont toujours été
présents dans l’administration des finances royales ou sur ses marges en
France et en Espagne, nous nous efforçons de retracer l’évolution de la
relation qu’ils entretiennent avec le roi et les gens des finances entre le
xviie siècle et le milieu du xixe siècle et d’en offrir un schéma explicatif. Ce
livre montre que le recours aux financiers est nécessaire non seulement en
raison du besoin de fonds et de crédit, mais aussi, et surtout, parce que la
monarchie a besoin de leurs savoirs et de leurs savoir-faire. C’est pourquoi
nous mettons l’accent sur l’intérêt d’une histoire de la culture des financiers
et des gens des finances, prise elle aussi au sens large. Cette histoire, qui est
surtout un projet, permettrait de mieux comprendre dans quel sens se sont
faits des échanges entre deux mondes a priori différents – celui des financiers, celui des politiques et des juristes –, afin de poser la question d’une
professionnalisation des finances royales ou de mieux comprendre le
changement et, lorsque c’est le cas, le succès de réformes financières. Enfin,
l’attention portée aux discours que les acteurs tiennent sur les financiers, la
fraude, la bonne administration ou la justice de l’impôt d’une part et à la
circulation des idées entre la France et l’Espagne d’autre part conduit à ne
pas opposer un modèle français des finances à un modèle espagnol. Il
semble plus fécond de raisonner en termes de culture commune, qui
pourrait expliquer que dans un contexte similaire, des solutions institutionnelles et politiques qui marchent en France (mais ne sont pas perçues par
les acteurs comme « françaises » ou « nationales ») puissent être comprises
et appliquées en Espagne, et inversement.
253
les financiers et la construction de l’État
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
Los reyes y sus financieros : caminos complejos
de una relación necesaria (siglo xvii-mediados del siglo xix)
Porque comprobamos que, en Francia y en España, los financieros, en
el sentido amplio de la palabra, siempre estuvieron presentes en la administración de la hacienda real o en sus márgenes, intentamos reconstruir la
evolución de su relación con el rey y los miembros de la hacienda real entre
el siglo xvii y mediados del siglo xix, ofreciendo un esquema explicativo.
Este libro muestra que es necesario recurrir a financieros no sólo por la
patente necesidad de fondos y crédito, sino también – y sobre todo – porque
la monarquía necesita de sus saberes y su práctica. Por eso insistimos en el
interés de una historia de la cultura de los financieros y los miembros de la
hacienda real, en la acepción más amplia de la palabra. Esta historia, que es
ante todo un proyecto, nos permitiría entender mejor en qué sentido se
fueron desarrollando los intercambios entre dos mundos a priori distintos
– el de los financieros, el de los políticos y los letrados –, para estar en
condiciones de plantear la cuestión de la profesionalización de la hacienda
real o de entender mejor el cambio y, cuando se produce, el éxito de algunas
reformas financieras. Por fin, la atención que dedicamos a los discursos de
los actores sobre los financieros, el fraude, la buena administración o la
justicia del impuesto por una parte y a la circulación de ideas entre Francia
y España por otra parte invita a dejar de oponer un modelo francés de la
hacienda a un modelo español. Parece más fecundo razonar en términos de
cultura común, lo que podría explicar que en un contexto similar, unas
soluciones institucionales y políticas viables en Francia (pero que los actores
no describen como « francesas » o « nacionales ») puedan entenderse y
aplicarse en España, y a la inversa.
• Carlos Álvarez Nogal
La factorerie générale du roi dans les finances de la monarchie
espagnole au milieu du xviie siècle
Au xviie siècle, la monarchie espagnole redessine son système financier
en incorporant à sa structure d’administration et de gouvernement
quelques-uns des banquiers internationaux qui travaillent avec elle. Un des
postes les plus importants – mais pas le seul – occupés par ces derniers est
celui de Facteur Général du roi. Tant le Facteur Général que d’autres
facteurs du roi ne se contentent pas d’apporter des ressources à la monarchie.
Membres de divers Conseils, ils participent à son gouvernement.
La mission principale de ces banquiers est de professionnaliser la structure financière de la Couronne espagnole afin de lui permettre d’être plus
efficace dans sa gestion et d’accéder aux marchés financiers dans des condi254
résumés
tions plus favorables. Les banquiers sont là pour inspirer confiance aux
autres agents économiques et donner de la crédibilité à tout le système
financier. Leur incorporation à l’administration royale est une stratégie
destinée à accroître le capital humain et la professionnalisation des finances
du roi.
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
La factoría general del rey en la hacienda
de la monarquía española a mediados del siglo xvii
La Monarquía española diseñó su sistema financiero en el siglo xvii
incorporando a su estructura administrativa y de gobierno a algunos de los
banqueros internacionales que trabajaban por ella. Uno de los puestos más
relevantes, aunque no el único, ocupado por ellos, fue la Factoría General
del rey. Tanto el Factor General como otros factores del rey formaron parte
también de diversos Consejos, suministrando no sólo recursos a la
Monarquía, sino también participando en su gobierno.
La principal misión de los banqueros consistió en profesionalizar la
estructura financiera de la Corona española, permitiéndole aumentar su
eficacia en la gestión y acceder a los mercados financieros en condiciones
más favorables. Los banqueros inspiraban confianza al resto de agentes
económicos y otorgaban credibilidad a todo el sistema financiero. Su incorporación a la administración real fue una estrategia orientada a incrementar
el capital humano y la profesionalización de las finanzas del rey.
• Thierry Claeys
Le contrôleur général des finances :
les faux-semblants d’un pouvoir
Jusqu’en 2004, la thèse générale tendait à démontrer le caractère
omnipotent et omniprésent de la charge de contrôleur général des Finances
et ceci pour
deux raisons : la place prépondérante qu’aurait occupée Colbert
auprès de
Louis XIV – une vision à nuancer – et la place du ministre
des finances en
France depuis le Second Empire et la IIIe République.
Cette thèse n’a jamais vraiment été remise en cause jusqu’à l’aube du
xxie siècle.
Travaillant
depuis de nombreuses années sur la période 1689-1789 – je
dépasse ce cadre chronologique –, j’ai pu constater la distorsion entre les
théories héritées
depuis plus d’un siècle et la réalité. Depuis le décès de
Colbert, les pouvoirs du contrôleur général des finances étaient grandement restreints.
Son champ d’action se bornait à faire entrer les recettes
fiscales et à
consolider le crédit de l’État. Il n’avait pas les compétences pour
contrôler les dépenses. Tout juste pouvait-il émettre des conseils. Il
devait
255
les financiers et la construction de l’État
composer avec les secrétaires d’État et les financiers, avec des fortunes
diverses.
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
El Veedor General de la Hacienda.
Apariencia y realidad de un poder
Hasta el año 2004, se tendía a afirmar el carácter omnipotente y
omnipresente del Veedor General de la Hacienda, por dos razones : primero,
el espacio preponderante ocupado por Colbert al lado de Luis XIV – una
visión que exige ser matizada –, y luego, el papel del Ministro de Hacienda
en Francia desde el Segundo Imperio y la IIIa República. Esta tesis casi
nunca fue impugnada hasta principios del siglo xxi.
Llevo años trabajando sobre los años 1689-1789, pasando de este marco
cronológico, y pude comprobar la distorsión existente entre teorías heredadas
desde hace más de un siglo y la realidad. Desde la muerte de Colbert, los
poderes del Veedor General de la Hacienda fueron sustancialmente
limitados. Su campo de acción se limitaba a procurar ingresar las rentas y
consolidar el crédito del Estado. No tenía competencias para controlar los
gastos. Como más, podía ofrecer consejos. Tenía que negociar con los
Secretarios de Estado y los hombres de negocios, con resultados variables.
• Anne Dubet
Fernando Verdes Montenegro vs Nicolás de Hinojosa,
ou la recherche du parfait Ministre des finances royales
dans l’Espagne de Philippe V
Mon propos est de réexaminer le procès intenté en 1724 à Fernando
Verdes Montenegro, qui fut successivement trésorier général (tesorero
mayor, 1721-1724) puis secrétaire d’État et des Dépêches chargé des
Finances (1724). Si ce procès est manifestement le fruit d’un conflit entre
des clientèles puissantes à la cour, on ne saurait tenir les accusations dont
Verdes Montenegro fait l’objet pour des prétextes indignes de l’intérêt des
historiens. En effet, la teneur de ces accusations, tout autant que les
arguments de la défense, assurée par l’accusé, permettent de reconstruire en
creux le portrait d’un bon ministre des finances tel que l’imaginent les
acteurs en conflit, ainsi que de retracer la ligne de partage entre la fraude et
le profit licite des manieurs d’argent. Or, l’accusation d’affaires illicites fut
rapidement écartée par ce bon connaisseur des procédures de contrôle
financier mises en place depuis le début du siècle. En revanche, la mise en
cause de l’incompétence et du manque de prévision pesèrent lourd dans sa
condamnation. C’étaient la responsabilité du ministre et son professionnalisme qui étaient en cause.
256
résumés
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
Fernando Verdes Montenegro vs Nicolás de Hinojosa,
o en busca del perfecto Ministro de Hacienda
en la España de Felipe V
Me propongo reexaminar el proceso que se le hizo a Fernando Verdes
Montenegro en 1724. Verdes Montenegro fue sucesivamente tesorero
mayor (1721-1724) y Secretario del Despacho de Hacienda (1724). Aunque
es patente que su proceso es el resultado de un conflicto entre clientelas
poderosas en la corte, no conviene considerar que las acusaciones dirigidas
a Verdes Montenegro son pretextos indignos del interés de los historiadores.
En efecto, el tenor de las dichas, así como los argumentos de la defensa,
diseñados por el acusado, permiten reconstruir el retrato de un buen
ministro de Hacienda tal como lo imaginan los actores en conflicto, así
como delinear la frontera entre fraude y provecho lícito de los financieros.
Ahora bien, la acusación de « negociaciones ilícitas » pronto fue descartada
por este especialista de los procedimientos de control financiero instaurados
desde principios del siglo xviii. En cambio, la crítica a su incompetencia y
su falta de previsión pesaron mucho en su condena. Estaban en juego la
responsabilidad del ministro y su profesionalismo.
• Jean-Pierre Dedieu
Groupes financiers au service de la
Monarchie espagnole.
Fin xviie-début xviiie siècle. Une analyse relationnelle
Analyse des relations de collaboration et d’opposition entre groupes
financiers telles qu’elles ressortent des contrats de fourniture et d’affermage
(continuités, surenchères, associations, sociétés écran), en tenant compte
non seulement des noms des sociétés, mais encore des administrateurs et
prête-noms. Le but consiste à vérifier l’existence – ou l’absence – de
groupes structurés, leurs éventuelles continuités et les moments de rupture.
Grupos financieros al servicio de la Monarquía española
(de finales del s. xvii hasta comienzos del s. xviii).
Un análisis relacional.
Análisis de las relaciones de colaboración y oposición entre grupos financieros, tales como se delinean en los contratos de arrendamiento y asientos
de provisión (continuidades, subastas y pujas, asociaciones, sociedades ficticias). Se toman en cuenta no sólo los nombres de las sociedades sino
también la identidad de sus administradores y testaferros. Se trata de
comprobar la existencia – o la ausencia – de grupos estructurados, sus
eventuales continuidades y los momentos de ruptura.
257
les financiers et la construction de l’État
• Carmen Sanz Ayán
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
Les affaires, la culture et l´opportunité dans la construction
d’un lignage : le Marquis de Santiago pendant la Guerre
de Succession d’Espagne
Ce texte analyse la trajectoire des membres les plus remarquables de la
famille Rodríguez de los Ríos. Cette famille, dont les premières affaires de
finances connues remontent à la fin du règne de Philippe IV, est à la tête
de l’une des plus grosses firmes associées au financement de la Guerre de
Succession d’Espagne, dans le camp de Philippe V.
Il s’agit avant tout de mesurer l’espace qu’elle occupe dans le monde
financier espagnol à la fin du xviie et au début du xviiie siècle, ainsi que
d’identifier les moyens que les Rodríguez de los Ríos mirent en œuvre pour
parvenir à s’intégrer tout à fait à la société de privilèges et les limites
auxquelles ils se heurtèrent. On s’attachera tout particulièrement au rôle
joué par l’élément culturel, la « culture exhibée », dans l’organisation de
leur réseau complexe de relations socio-économiques.
Negocios, cultura y oportunidad en la construcción
de un linaje : el marqués de Santiago durante la Guerra
de Sucesión española
Este trabajo pretende dar a conocer la trayectoria de los miembros más
destacados de la familia Rodríguez de los Ríos ; importante firma asentista
de la Guerra de Sucesión al lado de Felipe V que hunde sus orígenes
negociadores en los años finales del reinado de Felipe IV.
Se trata en primer lugar de valorar su importancia en el entramado
financiero de finales del siglo xvii y de comienzos del xviii y también de
conocer de qué elementos se sirvieron, cuanto tiempo invirtieron y qué
límites encontraron hasta culminar con éxito su completa integración en la
sociedad de privilegio. Se prestará especial atención al papel que pudo jugar
el elemento cultural – la cultura exhibida –, en la configuración de su
exitosa y compleja red de relaciones socio-económicas, decisiva para
catapultar el éxito definitivo del clan familiar.
• Joël Félix
Modèles, traditions, innovations. Le Peletier des Forts et la
renaissance de la finance sous le règne de Louis XV
Reposant sur une correspondance inédite entre le contrôleur général Le
Peletier des Forts et Delacroix, doyen des receveurs généraux des finances,
258
résumés
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
cette contribution entend analyser les conditions politiques et financières
du retour en grâce, en 1726, des financiers dans la monarchie. L’analyse des
idées de Le Peletier et des critiques que suscita son action administrative
permet de mieux apprécier la pensée de ce ministre mal connu qui, à cause
du conservatisme de ses principes, chercha à restaurer un modèle d’administration financière modelé sur l’exemple de Colbert. En épurant la finance
des excès de la fin du règne de Louis XIV et repoussant l’esprit des réformes
de la Régence, Le Peletier contribua, plus que tout autre, à refonder un
système financier qui, malgré les crises, allait subsister quasiment intact
jusqu’en 1789. Ce chapitre essaye ainsi de contribuer à une meilleure
compréhension des controverses concernant la place et le rôle des financiers
dans la France de l’Ancien Régime.
Modelos, tradiciones, innovaciones. Le Peletier des Forts
y el renacimiento de los financieros en el reinado de Luis XV
Basada en una correspondencia inédita entre el Veedor General
Le Peletier des Forts y Delacroix, decano de los recaudadores generales de
la hacienda, esta contribución se propone analizar en qué condiciones
políticas y financieras los financieros, en 1726, recuperan el favor de que
habían beneficiado antes en la monarquía. El análisis de las ideas de
Le Peletier y las críticas que suscitó su acción administrativa permite apreciar
mejor el pensamiento de este ministro poco conocido que, animado por
principios conservadores, buscó restaurar un modelo de administración de
la hacienda que se inspiraba en el ejemplo de Colbert. Depurando la
actividad financiera de los excesos de los últimos años del reinado de
Luis XIV y rechazando el espíritu de las reformas de la Regencia, Le Peletier
fue quien más contribuyó a dar nuevos cimientos a un sistema financiero
que, a pesar de sus crisis, iba a permanecer casi intacto hasta 1789. Así, este
capítulo busca contribuir a una mejor comprensión de las controversias
relativas al espacio ocupado por los financieros y a su papel en la Francia
del Antiguo Régimen.
• Jean-Philippe Luis
La dette publique et la reconfiguration des relations entre les
financiers et l’État durant la dernière décennie de l’Ancien
Régime espagnol (1823-1834)
Les finances royales ressortirent exangues de la guerre d’Indépendance.
Aux destructions s’est ajoutée la perte des droits de douanes liés au
grand commerce avec l’empire américain. L’État espagnol ne disposait plus
de ressources suffisantes pour fonctionner. L’emprunt était le seul
259
les financiers et la construction de l’État
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
expédient possible, dans l’attente du résultat d’éventuelles réformes fiscales
et administratives intérieures. On ne pouvait attendre grand chose de
l’emprunt intérieur. Il fallut donc recourir à partir de 1820 à l’emprunt
extérieur sur les places boursières européennes. Ceci obligea les hommes
du ministère des Finances à s’adapter à de nouveaux circuits financiers, à
avoir recours à des intermédiaires coûteux et à définir les relations entre
l’État et ces financiers. Les circuits qui émergent alors dévoilent des réseaux
de pouvoir en compétition au sein même de l’appareil d’État, qui dépassent
très largement le cadre étroit du ministère des Finances. La question
des emprunts (étudiée ici de 1820 à 1838) est ainsi une entrée pour com­­­
prendre le fonctionnement de l’État et ce que signifiait alors faire de
la politique.
La deuda pública y la reconfiguración de las relaciones
entre los financieros y el Estado durante la última década
del Antiguo Régimen en España (1823-1834)
La Hacienda real española estaba exangüe después de la guerra de
Independencia. A las destrucciones se sumó la pérdida de los derechos de
aduana que gravaban el comercio americano. El Estado español ya no tenía
ingresos suficientes para funcionar. La única solución era el empréstito,
hasta que eventuales reformas fiscales y administrativas interiores produjeran resultados. Así, fue preciso recurrir a partir de 1820 a empréstitos
exteriores en plazas bursátiles europeas. Eso obligó a los hombres del ministerio de Hacienda a adaptarse a nuevos circuitos financieros, a recurrir a
intermediarios onerosos y definir las relaciones entre el Estado y estos financieros. Los circuitos que van emergiendo en aquel entonces revelan redes
de poder concurrentes en el mismo seno del aparato de Estado, que superan
el estrecho marco del ministerio de Hacienda. El tema de los empréstitos
(estudiados aquí de 1820 a 1838) es así una posible vía para entender el
funcionamiento del Estado. Asimismo, permite comprender qué significaba
hacer política.
• Rafael Torres Sánchez
La militarisation des finances royales. Les trésoreries
de l’armée durant le règne de Charles III
Notre hypothèse est que l’effort fait par les Bourbons au xviiie siècle
pour contrôler les dépenses militaires a eu une influence sur le développement des finances royales d’Espagne. L’objectif principal était d’enlever aux
militaires le gouvernement de l’argent pour le confier au Secrétariat aux
Finances. Ainsi, une série de changements institutionnels se succèdent
260
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
résumés
pendant tout le siècle, permettant d’atteindre finalement cet objectif. L’un
des plus importants est le renforcement de l’Intendance d’armée et de
l’intendant d’armée, mais en même temps, son contrôle par le Secrétariat
aux Finances, qui vise à réduire sa capacité de gestion et à l’arracher à
l’influence du Secrétariat à la Guerre. L’union comptable de la Trésorerie
Générale et des Trésoreries d’armée, confirmée en 1753, permet en outre
d’accroître le contrôle direct sur la circulation des fonds et des crédits dans
la monarchie. Les avantages obtenus par les Finances Royales avec l’institution des Intendances d’Armées les conduisent à s’appuyer sur ces dernières
pour se développer, au lieu de prendre appui sur les Trésoreries des recettes
fiscales, bien moins contrôlées et moins efficaces pour ce qui est d’offrir une
information sur les ressources et les mobiliser. Les Finances Royales
apparaissent ainsi fortement militarisées, non seulement en raison de
l’objectif essentiel de la dépense de l’État, mais parce que les institutions
créées se révèlent plus efficaces et utiles pour la gestion des ressources fiscales
et financières.
La militarización de la Hacienda Real. Las tesorerías de ejército
durante el reinado de Carlos III
Sostenemos que el intento de control del gasto militar realizado por los
Borbones durante el siglo xviii influyó en el propio desarrollo de la Real
Hacienda española. El objetivo principal fue quitar el gobierno del dinero
de las manos de los militares y transferirlo a la Secretaria de Hacienda. Para
lograr este objetivo fue necesario una serie de cambios institucionales que
se extendieron durante todo el siglo hasta hacerse finalmente una realidad.
Entre los cambios más importantes fue el fortalecimiento de la Intendencia
de Ejército y el intendente de ejército, pero al mismo tiempo su control
desde la Secretaría de Hacienda para reducir su capacidad de gestión y para
sacarlo de la órbita de la Secretaría de Guerra. La unión contable de la
Tesorería General a las Tesorerías de Ejército, confirmada desde 1753,
permitió, además, un aumento del control directo sobre la circulación de
caudales y créditos en la monarquía. Las ventajas conseguidas por la Real
Hacienda con las Intendencias de Ejército le llevaron a apoyarse en ellas
para desarrollarse, en lugar de hacerlo en las Tesorerías de Rentas, mucho
menos controladas y menos eficaces a la hora de ofrecer información sobre
los recursos y movilizarlos. Al final, la Real Hacienda aparecía fuertemente
« militarizada » no sólo por el objetivo esencial del gasto del estado, sino
porque las instituciones creadas le resultaban más eficaces y útiles para la
gestión de los recursos fiscales y financieros.
261
les financiers et la construction de l’État
• Michel Bertrand
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
Les réformes administratives dans la Nouvelle-Espagne
du xviiie siècle : le regard critique d’un professionnel
Dans ce texte, il s’agit de réfléchir à la place qu’occupe la réforme de
l’administration des finances coloniales dans l’ample processus réformateur
du xviiie siècle. Il est certes important de considérer que la chronologie
accorderait à cette administration la place de pionnier dans ces expériences
réformatrices. Cependant il ne suffit pas de prendre des mesures réformatrices pour que le système se réforme effectivement. En ce sens les réticences
suscitées parmi le personnel administratif des finances par l’application des
mesures réformatrices dès la première moitié du xviiie siècle ont pu aussi
jouer le rôle d’alerte pour la Monarchie au moment d’étendre lesdites
réformes aux autres secteurs de l’administration coloniale.
Las reformas administrativas en la Nueva España del siglo xviii :
la mirada crítica de un profesional
En este texto, nos preguntamos qué espacio ocupa la reforma de la
administración de las haciendas coloniales dentro del amplio proceso reformador en el siglo xviii. Por cierto, es importante advertir que la cronología
invita a conferir a dicha administración un papel pionero en estas experiencias reformadoras. Sin embargo, no basta tomar medidas reformadoras para
que se reforme efectivamente el sistema. En este sentido, las reticencias que
suscita entre el personal de la administración de la Hacienda la aplicación
de las medidas reformadoras ya en la primera mitad del siglo xviii también
pueden desempeñar el papel de alerta para la Monarquía, cuando ésta se
propone extender dichas reformas a otros sectores de la administración
colonial.
• Sébastien Kott
Restaurer la monarchie et restaurer les finances en France,
1815-1830 : le financement de l’expédition d’Espagne
La Restauration de la monarchie française qui s’opère entre 1814-1815
et 1830 est une période très riche au niveau financier. S’il s’agit bien de
restaurer au sens strict de rétablir dans son état ancien la monarchie
française, il ne s’agit pas pour autant de nier que plusieurs caps importants
ont été franchis avec la Révolution française. En effet, l’avènement du
concept de souveraineté nationale et son corollaire, le parlementarisme,
modifient considérablement l’approche politique du phénomène financier.
262
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
résumés
La profonde conscience de ce que des finances publiques sont un élément
clé de la pérennité du régime pousse parallèlement à placer « les comptes »
au cœur des préoccupations du pouvoir.
Les administrateurs des finances sous la Restauration sont donc soumis
à une triple contrainte : prendre en compte une nouveauté : le Parlement ;
concevoir un « système financier global » ; intégrer ces nouveautés dans
l’ordre ancien, ou au pire, ne pas perturber par ces nouveautés la réintroduction de l’ordre ancien.
Un duo célèbre, Villèle (le politique) et Audiffret (l’administrateur) va
tenter de réaliser cet exploit. D’un point de vue politique on sait que l’ordre
ancien ne sera jamais complètement rétabli. D’un point de vue financier,
l’histoire leur donne raison puisque le « système comptable public » créé
dans ces années est censé s’être maintenu jusqu’en 1962.
Pour autant la pratique de ce système comptable dans la première moitié
du xixe siècle reste encore à questionner. Les enjeux politiques de l’époque
étaient trop forts pour que les différents commentateurs de ce système
financier aient pu en proposer des analyses objectives. Il s’agit ici, à la fois
de relever les présupposés véhiculés par le système et d’interroger les descriptions qui en sont faites. Or, le système, théoriquement très convaincant n’a
pas forcément été appliqué tel qu’il était censé l’être. Quelle en fut la réalité
et quels sont les motifs qui ont poussé à s’écarter de la théorie ? Il s’agit ici
de tenter de distinguer le mythe de la réalité des pratiques comptables.
Restaurar la monarquía y restaurar la hacienda en Francia,
1815-1848 : la financiación de la campaña de España
La Restauración de la monarquía francesa realizada entre 1814-1815 y
1830 es un período de sumo interés en lo que se refiere a la hacienda. Por
cierto, se trata de restaurar en el sentido literal de restablecer a la monarquía
francesa en su estado antiguo. Sin embargo, no se trata de negar que varias
etapas importantes fueron superadas con la Revolución Francesa. En efecto,
el advenimiento del concepto de soberanía nacional y su corolario, el parlamentarismo, modifican en profundidad la percepción política de la
hacienda. La certidumbre de que la hacienda pública es un elemento clave
de la perennidad del régimen lleva, de forma paralela, a situar « las cuentas »
en el centro de las preocupaciones del poder.
Por ello, los administradores de la hacienda durante la Restauración se
ven sometidos a tres imperativos : 1) Tomar en cuenta una novedad : el
Parlamento. 2) Concebir un « sistema financiero global ». 3) Integrar estas
novedades al orden antiguo o, en el peor de los casos, procurar que dichas
novedades no obstaculicen la reintroducción del orden antiguo.
Un famoso dúo, Villèle (el político) y Audiffret (el administrador),
intentará realizar esta hazaña. Desde un punto de vista político, se sabe que
263
[« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)]
[ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr]
les financiers et la construction de l’État
nunca se llegará a restablecer del todo el orden antiguo. Desde un punto de
vista financiero, la historia les da la razón, pues el « sistema contable
público » creado en aquellos años se mantiene, en principio, hasta el año
1962.
No obstante, queda por cuestionar la práctica de aquel sistema contable
en la primera mitad del siglo xix. Las implicaciones políticas eran demasiado
importantes para que los comentaristas de aquel sistema financiero pudieran
ofrecer análisis objetivos de él. Se trata aquí, por una parte, de señalar los
supuestos implícitos que fundan el sistema y por otra parte de interrogar
las descripciones que los actores hacen de él. El sistema, muy convincente
a nivel teórico, tal vez no fue aplicado tal como debía serlo. ¿Cuál fue su
realidad efectiva, y cuáles fueron los motivos que llevaron a apartarse de la
teoría ? Se trata aquí de intentar distinguir el mito de la realidad de las
prácticas contables.
264
Descargar