Résumés [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] • Anne Dubet et Jean-Philippe Luis Les rois et leurs financiers du xviie siècle au milieu du xixe siècle : les chemins complexes d’une relation nécessaire Partant du constat que les financiers, pris au sens large, ont toujours été présents dans l’administration des finances royales ou sur ses marges en France et en Espagne, nous nous efforçons de retracer l’évolution de la relation qu’ils entretiennent avec le roi et les gens des finances entre le xviie siècle et le milieu du xixe siècle et d’en offrir un schéma explicatif. Ce livre montre que le recours aux financiers est nécessaire non seulement en raison du besoin de fonds et de crédit, mais aussi, et surtout, parce que la monarchie a besoin de leurs savoirs et de leurs savoir-faire. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur l’intérêt d’une histoire de la culture des financiers et des gens des finances, prise elle aussi au sens large. Cette histoire, qui est surtout un projet, permettrait de mieux comprendre dans quel sens se sont faits des échanges entre deux mondes a priori différents – celui des financiers, celui des politiques et des juristes –, afin de poser la question d’une professionnalisation des finances royales ou de mieux comprendre le changement et, lorsque c’est le cas, le succès de réformes financières. Enfin, l’attention portée aux discours que les acteurs tiennent sur les financiers, la fraude, la bonne administration ou la justice de l’impôt d’une part et à la circulation des idées entre la France et l’Espagne d’autre part conduit à ne pas opposer un modèle français des finances à un modèle espagnol. Il semble plus fécond de raisonner en termes de culture commune, qui pourrait expliquer que dans un contexte similaire, des solutions institutionnelles et politiques qui marchent en France (mais ne sont pas perçues par les acteurs comme « françaises » ou « nationales ») puissent être comprises et appliquées en Espagne, et inversement. 253 les financiers et la construction de l’État [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] Los reyes y sus financieros : caminos complejos de una relación necesaria (siglo xvii-mediados del siglo xix) Porque comprobamos que, en Francia y en España, los financieros, en el sentido amplio de la palabra, siempre estuvieron presentes en la administración de la hacienda real o en sus márgenes, intentamos reconstruir la evolución de su relación con el rey y los miembros de la hacienda real entre el siglo xvii y mediados del siglo xix, ofreciendo un esquema explicativo. Este libro muestra que es necesario recurrir a financieros no sólo por la patente necesidad de fondos y crédito, sino también – y sobre todo – porque la monarquía necesita de sus saberes y su práctica. Por eso insistimos en el interés de una historia de la cultura de los financieros y los miembros de la hacienda real, en la acepción más amplia de la palabra. Esta historia, que es ante todo un proyecto, nos permitiría entender mejor en qué sentido se fueron desarrollando los intercambios entre dos mundos a priori distintos – el de los financieros, el de los políticos y los letrados –, para estar en condiciones de plantear la cuestión de la profesionalización de la hacienda real o de entender mejor el cambio y, cuando se produce, el éxito de algunas reformas financieras. Por fin, la atención que dedicamos a los discursos de los actores sobre los financieros, el fraude, la buena administración o la justicia del impuesto por una parte y a la circulación de ideas entre Francia y España por otra parte invita a dejar de oponer un modelo francés de la hacienda a un modelo español. Parece más fecundo razonar en términos de cultura común, lo que podría explicar que en un contexto similar, unas soluciones institucionales y políticas viables en Francia (pero que los actores no describen como « francesas » o « nacionales ») puedan entenderse y aplicarse en España, y a la inversa. • Carlos Álvarez Nogal La factorerie générale du roi dans les finances de la monarchie espagnole au milieu du xviie siècle Au xviie siècle, la monarchie espagnole redessine son système financier en incorporant à sa structure d’administration et de gouvernement quelques-uns des banquiers internationaux qui travaillent avec elle. Un des postes les plus importants – mais pas le seul – occupés par ces derniers est celui de Facteur Général du roi. Tant le Facteur Général que d’autres facteurs du roi ne se contentent pas d’apporter des ressources à la monarchie. Membres de divers Conseils, ils participent à son gouvernement. La mission principale de ces banquiers est de professionnaliser la structure financière de la Couronne espagnole afin de lui permettre d’être plus efficace dans sa gestion et d’accéder aux marchés financiers dans des condi254 résumés tions plus favorables. Les banquiers sont là pour inspirer confiance aux autres agents économiques et donner de la crédibilité à tout le système financier. Leur incorporation à l’administration royale est une stratégie destinée à accroître le capital humain et la professionnalisation des finances du roi. [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] La factoría general del rey en la hacienda de la monarquía española a mediados del siglo xvii La Monarquía española diseñó su sistema financiero en el siglo xvii incorporando a su estructura administrativa y de gobierno a algunos de los banqueros internacionales que trabajaban por ella. Uno de los puestos más relevantes, aunque no el único, ocupado por ellos, fue la Factoría General del rey. Tanto el Factor General como otros factores del rey formaron parte también de diversos Consejos, suministrando no sólo recursos a la Monarquía, sino también participando en su gobierno. La principal misión de los banqueros consistió en profesionalizar la estructura financiera de la Corona española, permitiéndole aumentar su eficacia en la gestión y acceder a los mercados financieros en condiciones más favorables. Los banqueros inspiraban confianza al resto de agentes económicos y otorgaban credibilidad a todo el sistema financiero. Su incorporación a la administración real fue una estrategia orientada a incrementar el capital humano y la profesionalización de las finanzas del rey. • Thierry Claeys Le contrôleur général des finances : les faux-semblants d’un pouvoir Jusqu’en 2004, la thèse générale tendait à démontrer le caractère omnipotent et omniprésent de la charge de contrôleur général des Finances et ceci pour deux raisons : la place prépondérante qu’aurait occupée Colbert auprès de Louis XIV – une vision à nuancer – et la place du ministre des finances en France depuis le Second Empire et la IIIe République. Cette thèse n’a jamais vraiment été remise en cause jusqu’à l’aube du xxie siècle. Travaillant depuis de nombreuses années sur la période 1689-1789 – je dépasse ce cadre chronologique –, j’ai pu constater la distorsion entre les théories héritées depuis plus d’un siècle et la réalité. Depuis le décès de Colbert, les pouvoirs du contrôleur général des finances étaient grandement restreints. Son champ d’action se bornait à faire entrer les recettes fiscales et à consolider le crédit de l’État. Il n’avait pas les compétences pour contrôler les dépenses. Tout juste pouvait-il émettre des conseils. Il devait 255 les financiers et la construction de l’État composer avec les secrétaires d’État et les financiers, avec des fortunes diverses. [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] El Veedor General de la Hacienda. Apariencia y realidad de un poder Hasta el año 2004, se tendía a afirmar el carácter omnipotente y omnipresente del Veedor General de la Hacienda, por dos razones : primero, el espacio preponderante ocupado por Colbert al lado de Luis XIV – una visión que exige ser matizada –, y luego, el papel del Ministro de Hacienda en Francia desde el Segundo Imperio y la IIIa República. Esta tesis casi nunca fue impugnada hasta principios del siglo xxi. Llevo años trabajando sobre los años 1689-1789, pasando de este marco cronológico, y pude comprobar la distorsión existente entre teorías heredadas desde hace más de un siglo y la realidad. Desde la muerte de Colbert, los poderes del Veedor General de la Hacienda fueron sustancialmente limitados. Su campo de acción se limitaba a procurar ingresar las rentas y consolidar el crédito del Estado. No tenía competencias para controlar los gastos. Como más, podía ofrecer consejos. Tenía que negociar con los Secretarios de Estado y los hombres de negocios, con resultados variables. • Anne Dubet Fernando Verdes Montenegro vs Nicolás de Hinojosa, ou la recherche du parfait Ministre des finances royales dans l’Espagne de Philippe V Mon propos est de réexaminer le procès intenté en 1724 à Fernando Verdes Montenegro, qui fut successivement trésorier général (tesorero mayor, 1721-1724) puis secrétaire d’État et des Dépêches chargé des Finances (1724). Si ce procès est manifestement le fruit d’un conflit entre des clientèles puissantes à la cour, on ne saurait tenir les accusations dont Verdes Montenegro fait l’objet pour des prétextes indignes de l’intérêt des historiens. En effet, la teneur de ces accusations, tout autant que les arguments de la défense, assurée par l’accusé, permettent de reconstruire en creux le portrait d’un bon ministre des finances tel que l’imaginent les acteurs en conflit, ainsi que de retracer la ligne de partage entre la fraude et le profit licite des manieurs d’argent. Or, l’accusation d’affaires illicites fut rapidement écartée par ce bon connaisseur des procédures de contrôle financier mises en place depuis le début du siècle. En revanche, la mise en cause de l’incompétence et du manque de prévision pesèrent lourd dans sa condamnation. C’étaient la responsabilité du ministre et son professionnalisme qui étaient en cause. 256 résumés [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] Fernando Verdes Montenegro vs Nicolás de Hinojosa, o en busca del perfecto Ministro de Hacienda en la España de Felipe V Me propongo reexaminar el proceso que se le hizo a Fernando Verdes Montenegro en 1724. Verdes Montenegro fue sucesivamente tesorero mayor (1721-1724) y Secretario del Despacho de Hacienda (1724). Aunque es patente que su proceso es el resultado de un conflicto entre clientelas poderosas en la corte, no conviene considerar que las acusaciones dirigidas a Verdes Montenegro son pretextos indignos del interés de los historiadores. En efecto, el tenor de las dichas, así como los argumentos de la defensa, diseñados por el acusado, permiten reconstruir el retrato de un buen ministro de Hacienda tal como lo imaginan los actores en conflicto, así como delinear la frontera entre fraude y provecho lícito de los financieros. Ahora bien, la acusación de « negociaciones ilícitas » pronto fue descartada por este especialista de los procedimientos de control financiero instaurados desde principios del siglo xviii. En cambio, la crítica a su incompetencia y su falta de previsión pesaron mucho en su condena. Estaban en juego la responsabilidad del ministro y su profesionalismo. • Jean-Pierre Dedieu Groupes financiers au service de la Monarchie espagnole. Fin xviie-début xviiie siècle. Une analyse relationnelle Analyse des relations de collaboration et d’opposition entre groupes financiers telles qu’elles ressortent des contrats de fourniture et d’affermage (continuités, surenchères, associations, sociétés écran), en tenant compte non seulement des noms des sociétés, mais encore des administrateurs et prête-noms. Le but consiste à vérifier l’existence – ou l’absence – de groupes structurés, leurs éventuelles continuités et les moments de rupture. Grupos financieros al servicio de la Monarquía española (de finales del s. xvii hasta comienzos del s. xviii). Un análisis relacional. Análisis de las relaciones de colaboración y oposición entre grupos financieros, tales como se delinean en los contratos de arrendamiento y asientos de provisión (continuidades, subastas y pujas, asociaciones, sociedades ficticias). Se toman en cuenta no sólo los nombres de las sociedades sino también la identidad de sus administradores y testaferros. Se trata de comprobar la existencia – o la ausencia – de grupos estructurados, sus eventuales continuidades y los momentos de ruptura. 257 les financiers et la construction de l’État • Carmen Sanz Ayán [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] Les affaires, la culture et l´opportunité dans la construction d’un lignage : le Marquis de Santiago pendant la Guerre de Succession d’Espagne Ce texte analyse la trajectoire des membres les plus remarquables de la famille Rodríguez de los Ríos. Cette famille, dont les premières affaires de finances connues remontent à la fin du règne de Philippe IV, est à la tête de l’une des plus grosses firmes associées au financement de la Guerre de Succession d’Espagne, dans le camp de Philippe V. Il s’agit avant tout de mesurer l’espace qu’elle occupe dans le monde financier espagnol à la fin du xviie et au début du xviiie siècle, ainsi que d’identifier les moyens que les Rodríguez de los Ríos mirent en œuvre pour parvenir à s’intégrer tout à fait à la société de privilèges et les limites auxquelles ils se heurtèrent. On s’attachera tout particulièrement au rôle joué par l’élément culturel, la « culture exhibée », dans l’organisation de leur réseau complexe de relations socio-économiques. Negocios, cultura y oportunidad en la construcción de un linaje : el marqués de Santiago durante la Guerra de Sucesión española Este trabajo pretende dar a conocer la trayectoria de los miembros más destacados de la familia Rodríguez de los Ríos ; importante firma asentista de la Guerra de Sucesión al lado de Felipe V que hunde sus orígenes negociadores en los años finales del reinado de Felipe IV. Se trata en primer lugar de valorar su importancia en el entramado financiero de finales del siglo xvii y de comienzos del xviii y también de conocer de qué elementos se sirvieron, cuanto tiempo invirtieron y qué límites encontraron hasta culminar con éxito su completa integración en la sociedad de privilegio. Se prestará especial atención al papel que pudo jugar el elemento cultural – la cultura exhibida –, en la configuración de su exitosa y compleja red de relaciones socio-económicas, decisiva para catapultar el éxito definitivo del clan familiar. • Joël Félix Modèles, traditions, innovations. Le Peletier des Forts et la renaissance de la finance sous le règne de Louis XV Reposant sur une correspondance inédite entre le contrôleur général Le Peletier des Forts et Delacroix, doyen des receveurs généraux des finances, 258 résumés [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] cette contribution entend analyser les conditions politiques et financières du retour en grâce, en 1726, des financiers dans la monarchie. L’analyse des idées de Le Peletier et des critiques que suscita son action administrative permet de mieux apprécier la pensée de ce ministre mal connu qui, à cause du conservatisme de ses principes, chercha à restaurer un modèle d’administration financière modelé sur l’exemple de Colbert. En épurant la finance des excès de la fin du règne de Louis XIV et repoussant l’esprit des réformes de la Régence, Le Peletier contribua, plus que tout autre, à refonder un système financier qui, malgré les crises, allait subsister quasiment intact jusqu’en 1789. Ce chapitre essaye ainsi de contribuer à une meilleure compréhension des controverses concernant la place et le rôle des financiers dans la France de l’Ancien Régime. Modelos, tradiciones, innovaciones. Le Peletier des Forts y el renacimiento de los financieros en el reinado de Luis XV Basada en una correspondencia inédita entre el Veedor General Le Peletier des Forts y Delacroix, decano de los recaudadores generales de la hacienda, esta contribución se propone analizar en qué condiciones políticas y financieras los financieros, en 1726, recuperan el favor de que habían beneficiado antes en la monarquía. El análisis de las ideas de Le Peletier y las críticas que suscitó su acción administrativa permite apreciar mejor el pensamiento de este ministro poco conocido que, animado por principios conservadores, buscó restaurar un modelo de administración de la hacienda que se inspiraba en el ejemplo de Colbert. Depurando la actividad financiera de los excesos de los últimos años del reinado de Luis XIV y rechazando el espíritu de las reformas de la Regencia, Le Peletier fue quien más contribuyó a dar nuevos cimientos a un sistema financiero que, a pesar de sus crisis, iba a permanecer casi intacto hasta 1789. Así, este capítulo busca contribuir a una mejor comprensión de las controversias relativas al espacio ocupado por los financieros y a su papel en la Francia del Antiguo Régimen. • Jean-Philippe Luis La dette publique et la reconfiguration des relations entre les financiers et l’État durant la dernière décennie de l’Ancien Régime espagnol (1823-1834) Les finances royales ressortirent exangues de la guerre d’Indépendance. Aux destructions s’est ajoutée la perte des droits de douanes liés au grand commerce avec l’empire américain. L’État espagnol ne disposait plus de ressources suffisantes pour fonctionner. L’emprunt était le seul 259 les financiers et la construction de l’État [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] expédient possible, dans l’attente du résultat d’éventuelles réformes fiscales et administratives intérieures. On ne pouvait attendre grand chose de l’emprunt intérieur. Il fallut donc recourir à partir de 1820 à l’emprunt extérieur sur les places boursières européennes. Ceci obligea les hommes du ministère des Finances à s’adapter à de nouveaux circuits financiers, à avoir recours à des intermédiaires coûteux et à définir les relations entre l’État et ces financiers. Les circuits qui émergent alors dévoilent des réseaux de pouvoir en compétition au sein même de l’appareil d’État, qui dépassent très largement le cadre étroit du ministère des Finances. La question des emprunts (étudiée ici de 1820 à 1838) est ainsi une entrée pour com­­­ prendre le fonctionnement de l’État et ce que signifiait alors faire de la politique. La deuda pública y la reconfiguración de las relaciones entre los financieros y el Estado durante la última década del Antiguo Régimen en España (1823-1834) La Hacienda real española estaba exangüe después de la guerra de Independencia. A las destrucciones se sumó la pérdida de los derechos de aduana que gravaban el comercio americano. El Estado español ya no tenía ingresos suficientes para funcionar. La única solución era el empréstito, hasta que eventuales reformas fiscales y administrativas interiores produjeran resultados. Así, fue preciso recurrir a partir de 1820 a empréstitos exteriores en plazas bursátiles europeas. Eso obligó a los hombres del ministerio de Hacienda a adaptarse a nuevos circuitos financieros, a recurrir a intermediarios onerosos y definir las relaciones entre el Estado y estos financieros. Los circuitos que van emergiendo en aquel entonces revelan redes de poder concurrentes en el mismo seno del aparato de Estado, que superan el estrecho marco del ministerio de Hacienda. El tema de los empréstitos (estudiados aquí de 1820 a 1838) es así una posible vía para entender el funcionamiento del Estado. Asimismo, permite comprender qué significaba hacer política. • Rafael Torres Sánchez La militarisation des finances royales. Les trésoreries de l’armée durant le règne de Charles III Notre hypothèse est que l’effort fait par les Bourbons au xviiie siècle pour contrôler les dépenses militaires a eu une influence sur le développement des finances royales d’Espagne. L’objectif principal était d’enlever aux militaires le gouvernement de l’argent pour le confier au Secrétariat aux Finances. Ainsi, une série de changements institutionnels se succèdent 260 [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] résumés pendant tout le siècle, permettant d’atteindre finalement cet objectif. L’un des plus importants est le renforcement de l’Intendance d’armée et de l’intendant d’armée, mais en même temps, son contrôle par le Secrétariat aux Finances, qui vise à réduire sa capacité de gestion et à l’arracher à l’influence du Secrétariat à la Guerre. L’union comptable de la Trésorerie Générale et des Trésoreries d’armée, confirmée en 1753, permet en outre d’accroître le contrôle direct sur la circulation des fonds et des crédits dans la monarchie. Les avantages obtenus par les Finances Royales avec l’institution des Intendances d’Armées les conduisent à s’appuyer sur ces dernières pour se développer, au lieu de prendre appui sur les Trésoreries des recettes fiscales, bien moins contrôlées et moins efficaces pour ce qui est d’offrir une information sur les ressources et les mobiliser. Les Finances Royales apparaissent ainsi fortement militarisées, non seulement en raison de l’objectif essentiel de la dépense de l’État, mais parce que les institutions créées se révèlent plus efficaces et utiles pour la gestion des ressources fiscales et financières. La militarización de la Hacienda Real. Las tesorerías de ejército durante el reinado de Carlos III Sostenemos que el intento de control del gasto militar realizado por los Borbones durante el siglo xviii influyó en el propio desarrollo de la Real Hacienda española. El objetivo principal fue quitar el gobierno del dinero de las manos de los militares y transferirlo a la Secretaria de Hacienda. Para lograr este objetivo fue necesario una serie de cambios institucionales que se extendieron durante todo el siglo hasta hacerse finalmente una realidad. Entre los cambios más importantes fue el fortalecimiento de la Intendencia de Ejército y el intendente de ejército, pero al mismo tiempo su control desde la Secretaría de Hacienda para reducir su capacidad de gestión y para sacarlo de la órbita de la Secretaría de Guerra. La unión contable de la Tesorería General a las Tesorerías de Ejército, confirmada desde 1753, permitió, además, un aumento del control directo sobre la circulación de caudales y créditos en la monarquía. Las ventajas conseguidas por la Real Hacienda con las Intendencias de Ejército le llevaron a apoyarse en ellas para desarrollarse, en lugar de hacerlo en las Tesorerías de Rentas, mucho menos controladas y menos eficaces a la hora de ofrecer información sobre los recursos y movilizarlos. Al final, la Real Hacienda aparecía fuertemente « militarizada » no sólo por el objetivo esencial del gasto del estado, sino porque las instituciones creadas le resultaban más eficaces y útiles para la gestión de los recursos fiscales y financieros. 261 les financiers et la construction de l’État • Michel Bertrand [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] Les réformes administratives dans la Nouvelle-Espagne du xviiie siècle : le regard critique d’un professionnel Dans ce texte, il s’agit de réfléchir à la place qu’occupe la réforme de l’administration des finances coloniales dans l’ample processus réformateur du xviiie siècle. Il est certes important de considérer que la chronologie accorderait à cette administration la place de pionnier dans ces expériences réformatrices. Cependant il ne suffit pas de prendre des mesures réformatrices pour que le système se réforme effectivement. En ce sens les réticences suscitées parmi le personnel administratif des finances par l’application des mesures réformatrices dès la première moitié du xviiie siècle ont pu aussi jouer le rôle d’alerte pour la Monarchie au moment d’étendre lesdites réformes aux autres secteurs de l’administration coloniale. Las reformas administrativas en la Nueva España del siglo xviii : la mirada crítica de un profesional En este texto, nos preguntamos qué espacio ocupa la reforma de la administración de las haciendas coloniales dentro del amplio proceso reformador en el siglo xviii. Por cierto, es importante advertir que la cronología invita a conferir a dicha administración un papel pionero en estas experiencias reformadoras. Sin embargo, no basta tomar medidas reformadoras para que se reforme efectivamente el sistema. En este sentido, las reticencias que suscita entre el personal de la administración de la Hacienda la aplicación de las medidas reformadoras ya en la primera mitad del siglo xviii también pueden desempeñar el papel de alerta para la Monarquía, cuando ésta se propone extender dichas reformas a otros sectores de la administración colonial. • Sébastien Kott Restaurer la monarchie et restaurer les finances en France, 1815-1830 : le financement de l’expédition d’Espagne La Restauration de la monarchie française qui s’opère entre 1814-1815 et 1830 est une période très riche au niveau financier. S’il s’agit bien de restaurer au sens strict de rétablir dans son état ancien la monarchie française, il ne s’agit pas pour autant de nier que plusieurs caps importants ont été franchis avec la Révolution française. En effet, l’avènement du concept de souveraineté nationale et son corollaire, le parlementarisme, modifient considérablement l’approche politique du phénomène financier. 262 [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] résumés La profonde conscience de ce que des finances publiques sont un élément clé de la pérennité du régime pousse parallèlement à placer « les comptes » au cœur des préoccupations du pouvoir. Les administrateurs des finances sous la Restauration sont donc soumis à une triple contrainte : prendre en compte une nouveauté : le Parlement ; concevoir un « système financier global » ; intégrer ces nouveautés dans l’ordre ancien, ou au pire, ne pas perturber par ces nouveautés la réintroduction de l’ordre ancien. Un duo célèbre, Villèle (le politique) et Audiffret (l’administrateur) va tenter de réaliser cet exploit. D’un point de vue politique on sait que l’ordre ancien ne sera jamais complètement rétabli. D’un point de vue financier, l’histoire leur donne raison puisque le « système comptable public » créé dans ces années est censé s’être maintenu jusqu’en 1962. Pour autant la pratique de ce système comptable dans la première moitié du xixe siècle reste encore à questionner. Les enjeux politiques de l’époque étaient trop forts pour que les différents commentateurs de ce système financier aient pu en proposer des analyses objectives. Il s’agit ici, à la fois de relever les présupposés véhiculés par le système et d’interroger les descriptions qui en sont faites. Or, le système, théoriquement très convaincant n’a pas forcément été appliqué tel qu’il était censé l’être. Quelle en fut la réalité et quels sont les motifs qui ont poussé à s’écarter de la théorie ? Il s’agit ici de tenter de distinguer le mythe de la réalité des pratiques comptables. Restaurar la monarquía y restaurar la hacienda en Francia, 1815-1848 : la financiación de la campaña de España La Restauración de la monarquía francesa realizada entre 1814-1815 y 1830 es un período de sumo interés en lo que se refiere a la hacienda. Por cierto, se trata de restaurar en el sentido literal de restablecer a la monarquía francesa en su estado antiguo. Sin embargo, no se trata de negar que varias etapas importantes fueron superadas con la Revolución Francesa. En efecto, el advenimiento del concepto de soberanía nacional y su corolario, el parlamentarismo, modifican en profundidad la percepción política de la hacienda. La certidumbre de que la hacienda pública es un elemento clave de la perennidad del régimen lleva, de forma paralela, a situar « las cuentas » en el centro de las preocupaciones del poder. Por ello, los administradores de la hacienda durante la Restauración se ven sometidos a tres imperativos : 1) Tomar en cuenta una novedad : el Parlamento. 2) Concebir un « sistema financiero global ». 3) Integrar estas novedades al orden antiguo o, en el peor de los casos, procurar que dichas novedades no obstaculicen la reintroducción del orden antiguo. Un famoso dúo, Villèle (el político) y Audiffret (el administrador), intentará realizar esta hazaña. Desde un punto de vista político, se sabe que 263 [« Les financiers et la construction de l’État », Anne Dubet et Jean-Philippe Luis (dir.)] [ISBN 978-2-7535-1699-1 Presses universitaires de Rennes, 2011, www.pur-editions.fr] les financiers et la construction de l’État nunca se llegará a restablecer del todo el orden antiguo. Desde un punto de vista financiero, la historia les da la razón, pues el « sistema contable público » creado en aquellos años se mantiene, en principio, hasta el año 1962. No obstante, queda por cuestionar la práctica de aquel sistema contable en la primera mitad del siglo xix. Las implicaciones políticas eran demasiado importantes para que los comentaristas de aquel sistema financiero pudieran ofrecer análisis objetivos de él. Se trata aquí, por una parte, de señalar los supuestos implícitos que fundan el sistema y por otra parte de interrogar las descripciones que los actores hacen de él. El sistema, muy convincente a nivel teórico, tal vez no fue aplicado tal como debía serlo. ¿Cuál fue su realidad efectiva, y cuáles fueron los motivos que llevaron a apartarse de la teoría ? Se trata aquí de intentar distinguir el mito de la realidad de las prácticas contables. 264