Revista Souffles - Pagina de Poesia

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AILLEURS
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Jeune homme au masque et profil de femme - 1934 - Pablo Picasso
ESPAGNE
Je veux être
Je veux être séfarade, pistil de lys
Je veux être Gentil, iris imbibé
Je veux être Guanche, fil de cuivre
Je veux être Goth et soupirer au passage de la charrette
Je veux être Romain, cuisse et chaussée
Je veux être Grec, écume des mots qui frappent le vide
Je veux être Paléochrétien, tout recouvert de lierre
Je veux être Roncevaux et la chaleur sur l’aire de
battage
Je veux être Ibère du mercure et de la couleuvre
Je veux être Gitan, doux abandon, grain de blé à mon
chevet
Je veux être Castillan, perplexe pardon de soie
Je veux être Sanabrés, et calibrer des firmaments
passés
Je veux être muletier Maragato, encoche ou pierre à
briquet
Et le mont Almanzor, Aldara et Juana
Je veux être doña Urraca dans sa tour aux airs de
Cuzco en plein Covarrubias
Hugo Perez
I C I
A I L L E U R S E S T
Hugo Pérez
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Je veux être doña Elvira et doña Sol et Fernando de
Rojas
Je veux être le Mont Carambolo, Julia Caba Alba et
Juan Ramón à l'heure de la sieste
Je veux être Rafael Alberti et l'invité de pierre
Je veux être goutte de lait et dispensaire à poupées
Je veux être percale et oripeaux, plumes de Macareno
et ritournelle des Asturies
Je veux être Rosalía et Estrellita, leurs deux « Castro »
sur les sourcils à Federico
Je veux être Je le dirai tout bas
Je veux coucher mes côtes sur le sac de farine d'un
autre sac qui ne soit pas mon sac à dos
-je veux être espagnol mais la volonté me manque et
mes fils se dévident.
Quiero ser
Quiero ser sefardita, pistilo de azucena
Quiero ser gentil, lirio mojado
Quiero ser guanche, hilo de cobre
Quiero ser godo y suspirar al paso de la carreta
Quiero ser romano, muslo y calzada
Quiero ser griego, espuma de la palabra al batir el vano
Quiero ser paleocristiano, todo cubierto de hiedra
Hugo Perez
-quiero ser español pero me falta voluntad y se me deshacen
las hebras
Traduction: Emilie Mouthon et Christophe Corp
Hugo Perez
I C I
A I L L E U R S E S T
Quiero ser Roncesvalles y la calor de la hera
Quiero ser el ibero del mercurio y la culebra
Quiero ser gitano, dulce abandono, trigo en mi cabecera
Quiero ser castellano, perdón de seda perpleja
Quiero ser sanabrés, y calibrar firmamentos pasados
Quiero ser maragato, muesca y piedra de mechero
monte Almanzor y Aldara y Juana
Quiero ser doña Urraca en su torre que parece Cuzco en
Covarrubias
Quiero ser Elvira y Sol y Fernando de Rojas
Quiero ser Carambolo y Julia Caba Alba y Juan Ramon a la
hora de la siesta
Quiero ser Rafael Alberti y el convidado de piedra
Quiero ser gota de leche y sanatorio de muñecas
Quiero ser percal y oropeles y pluma del macareno y
bordón de asturianada
Quiero ser Rosalía y Estrellita dos castros en las cejas de
Federico
Quiero ser, Te lo diré muy bajito
Quiero acostar mi costillar en el costal de harina de otro
costal que no sea mi costado
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I C I
A I L L E U R S E S T
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Nuño Aguirre de Cárcer
ESPAGNE
Goutte
Je suis une goutte.
Vide.
Je suis une goutte de sueur vide.
Suspendue.
Je suis une goutte de sueur vide suspendue sur le dos
du léopard
suspendue sur le dos
d’un léopard suspendu sur le vide,
branche,
aux aguets.
J’écoute : il y a
de la gravité.
Non, plutôt : je suis
de la gravité.
Mes bords pèsent.
Se condensent.
Prennent forme.
Et je tombe.
Nuño Aguirre de Cárcer
Je suis un concept.
Vide.
Entraîné dans sa chute,
attente suspendue
sur une branche
inerte.
Gota
Soy una gota.
Vacía.
Soy una gota de sudor vacía.
Suspendida.
Soy una gota de sudor vacía suspendida en el lomo del
leopardo,
Nuño Aguirre de Cárcer
I C I
A I L L E U R S E S T
Je tombe avec le léopard.
Je tombe en toutes directions.
Le monde surgit monde.
Mon monde.
Taches sur la peau.
Peau du ciel.
On dirait du ciel.
Du ciel, seulement.
Simple concept.
Concept vide.
229
I C I
A I L L E U R S E S T
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suspendida en el lomo
de un leopardo suspendido en el vacío,
rama,
al acecho.
Escucho: hay
gravedad.
No, más bien: soy
de gravedad.
Mis bordes pesan.
Se condensan.
Toman forma.
Y caigo.
Caigo con el leopardo.
Caigo en todas direcciones.
El mundo surge mundo.
Mi mundo.
Manchas en la piel.
Piel del cielo.
Parece que cielo.
Parece, tan sólo.
Mero concepto.
Concepto vacío.
Soy un concepto.
Vacío.
Atrapado en la caída.
Espera suspendida
en una rama
inerte.
Nuño Aguirre de Cárcer
Caractère réciproque
Si b égal c
c n’est jamais égal à b
I C I
A I L L E U R S E S T
José Muchnik
FRANCE - ARGENTINE
Rien n’est réciproque
Si pluie égal vie
Si oiseau égal tendresse
Si couteau égal haine
Pas de chemin de retour
La haine ne revient pas au couteau
Ni l’oiseau à son vol
Ni la vie aux martyrs
Rien de réciproque
tout asymétrique
Mon visage dans le miroir
n’est pas mon visage
Ce regard fugitif
ne reflète pas mes prunelles
Ces lèvres étui
n’abritent pas ma voix
Ces rides simili cuir
traduisent d’autres douleurs
José Muchnik
231
I C I
A I L L E U R S E S T
232
Ma main dans le lac
n’est pas ma main
J’ignore où elle plonge
ni pourquoi elle se mouille
si elle cherche un désir
un éventail papillon
ou des rêves enfouis
dans le lit du fleuve
La clé dans l’œil
n’est ni ma clé
ni mon œil
Rien de réciproque
tout asymétrique
Les exceptions existent
je crois aux miracles
Lorsque regards égal amour
vies retournent aux sources
Carácter recíproco
Si b igual c
c nunca igual b
Nada es recíproco
Si lluvia igual vida
Si pájaro igual ternura
Si cuchillo igual odio
No hay camino de regreso
José Muchnik
Couple - 1923 - Xul Solar
I C I
A I L L E U R S E S T
El odio no vuelve al cuchillo
Ni el pájaro a su vuelo
Ni la vida a los caídos
Nada recíproco
todo asimétrico
Mi rostro en el espejo
no es mi rostro
Esa mirada fugitiva
no refleja mis pupilas
Esos labios estuche
no abrigan mi vos
234
Esas arrugas cuerina
traducen a otros dolores
Mi mano en el lago
no es mi mano
Ni sé dónde se hunde
ni porqué se moja
si busca un deseo
un abanico mariposa
o sueños embarrados
en el fondo del cauce
La llave en el ojo
no es mi llave
ni es mi ojo
Nada recíproco
todo asimétrico
Excepciones existen
creo en milagros
Cuando miradas igual amor
vidas vuelven a sus cuencas
José Muchnik
On n’est pas un
on est plusieurs
multiple d’absences
divisible par bavardages
mots débouchés
d’anciens algorithmes
On n’est pas un
on est moins que un
…
jamais nous ne parviendrons
à donner un sens aux formes
des traits qui nous marquent
aux tons d’autres teintes
…
elles devraient pouvoir
humecter les plumes
et dessiner sur des feuilles
les nervures d’une vie
On n’est pas un
nul n’a été un
…
au moins deux
pour donner à l’œuf
quelques possibilités
ou au moins quatre
pour imbiber les possibilités
de la nécessaire ignorance
José Muchnik
I C I
A I L L E U R S E S T
Ontologie de café
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I C I
A I L L E U R S E S T
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On n’est pas un
on est une
…
une grande coïncidence
au travers des destins
une complicité lointaine
entre des fleuves méconnus
descendant vers l’estuaire
à l’heure convenue
On n’est pas un
on est unique
…
pour le bien ou le mal
pour le vert ou le mauve
para-pluie para-tonnerre
…
A quoi bon se chercher dans les encyclopédies
avant l’heure
…
tout se répète
mais rien ne se répète
Le problème
…
trouver ses propres contours
parmi tant de répétitions
José Muchnik
Uno no es uno
uno es muchos
…
múltiplo de ausencias
divisible por charlas
de palabras descorchadas
en antiguos algoritmos
Uno no es uno
uno es menor que uno
…
nunca alcanzamos
dar sentido a formas
de lineas que nos marcan
con tonos de otras tintas
…
ellas deberían saber
humedecer plumas
y diseñar en hojas
nervaduras de esta vida
Uno no es uno
ni fue uno
…
por lo menos dos
para darle al huevo
algunas posibilidades
José Muchnik
I C I
A I L L E U R S E S T
Ontología de café
237
I C I
A I L L E U R S E S T
238
o por lo menos cuatro
para empapar posibilidades
de la ignorancia necesaria
Uno no es uno
uno es una
…
una gran casualidad
atravesando azares
una complicidad remota
entre ríos ignotos
bajando al estuario
a la hora convenida
Uno no es uno
uno es único
para bien o para mal
para verde o morado
para-agua o para-rayo
inútil buscarse en enciclopedias
antes de tiempo
…
todo se repite
mas nada se repite
El problema
…
encontrar sus propios contornos
entre tantas repeticiones
Traduction: Sara Yamila Muchnik, Yann Ludovic Henaff
José Muchnik
MEXIQUE
Le mouvement d’un sourire chauve
I
Il semble une montagne d’ombre :
C’est un arbre qui se réveille avec vacarme
épouvanté par la nuit qui jaillit de lui.
Ce qu’hier était mer, maintenant est feuillage
Ce qui aujourd’hui est racine, hier fut un homme.
II
Le soldat tombe et il porte déjà dans son visage la
paisible bataille de la fleur.
Le rêve commence par abandonner le monde
quand un vase saute par la fenêtre à grande vitesse
et l’orage caresse sa longue idée d’être un éléphant
sacré.
Tout est contenu dans le battement d’un ver si on a la
sagesse pour le déchiffrer.
Marcos Fonz
I C I
A I L L E U R S E S T
Marcos Fonz
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I C I
A I L L E U R S E S T
III
Ce qui reste de moi ne me parle pas:
Flotte derrière comme un cerveau primitif.
Dans sa distraction il se montre beau
comme l’éveil lorsqu’il promène ses miroirs.
240
Un éclat tel un sourire se devine dans la foule
orageuse.
Ce qui est resté de moi m’a poussé depuis longtemps
au faire en faisant.
IV
La lumière est coupable:
sa couleur orangée passe d’une chambre à l’autre,
le corps n’est pas le même ;
son courage si.
Le feu d’un œil a des ailes
et allume les réalités d’une bougie.
Maintenant je suis celui que je ne serai jamais.
Marcos Fonz
I C I
Je te le dis :
La bulle m’a raconté ce que chante la grenouille :
qu’à un certain moment elle mangea le moustique
toujours amoureux du papillon
volatil son image sur l’eau.
Je te l’ai dit :
Le pain n’est exemple de mystères que si tu sais les
écouter,
parleront à table de quelque chose de peu commun
qui, jadis, en arbre chantait aux oiseaux
et quelque chose arrivait soudain quand la nuit
naissait de lui.
Je te le dirai :
Tout fleuve le dit en criant de ses quatre cents voix
quelque chose vole sur le mouvement statique
quelque chose bouge dans l’âme quand tout change
c’est un sourire chauve : Je te le dis :
c’est un sourire chauve.
Marcos Fonz
A I L L E U R S E S T
V
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I C I
A I L L E U R S E S T
El movimiento de una sonrisa calva
I
Parece una montaña de sombra:
Es árbol que se despierta a estruendos
espantado por la noche que de él amanece.
Lo que ayer era mar ahora es su follaje.
Lo que hoy es raíz ayer fue un hombre.
242
II
El soldado cae y ya lleva en su cara la apacible batalla de la
flor.
El sueño comienza por abandonar el mundo
cuando un florero salta por la ventana a gran velocidad
y la tormenta acaricia su larga idea de ser un elefante
sagrado.
Todo se guarda en el latido de un gusano si tenemos la
sabiduría para descifrarlo.
III
Lo que quedó de mí no me habla:
flota detrás como un cerebro primitivo.
En su distracción luce bello
como la vigilia cuando pasea sus espejos.
Marcos Fonz
I C I
Un brillo como de sonrisa se intuye en la borrascosa
multitud.
IV
La luz es la culpable:
Su color anaranjado pasa de una habitación a otra
el cuerpo no es el mismo
su ánimo sí.
El fuego de un ojo tiene alas
y enciende realidades de una vela.
Ahora soy el que seré nunca.
V
Yo te lo digo:
La burbuja me contó lo que canta la rana:
que se comió en algún momento al mosquito
enamorado siempre de la mariposa
volátil sobre su imagen en el agua.
Yo te lo dije:
El pan es un ejemplo de misterios que si sabes oír
hablarán de algo poco común en la mesa
que antes como árbol cantaba con los pájaros
y algo pasaba de pronto cuando de él nacía la noche.
Marcos Fonz
A I L L E U R S E S T
Lo que quedó de mí me empujó hace tiempo al hacer del
haciendo.
243
I C I
A I L L E U R S E S T
Yo te lo diré:
Todo río lo dice con sus cuatrocientas voces
algo vuela sobre el movimiento estático
algo se mueve en el alma cuando todo cambia.
Es una sonrisa calva: Yo te lo digo:
Es una sonrisa calva.
Traduction: Iliana Vargas
244
Marcos Fonz
ARGENTINE
L'homme est là
Tu entends les voix de la terre
leur battement entre et ressort de toi
Étrange respiration
habitée d'abandon
Ce qui n'a pas d'importance
aucune raison possible.
Belle est l’ivresse de l'existant
qui tend sa soie sur rien !
Les mots comme des feuilles
attendent la maturité du fruit
Tant et si peu possède cet homme
et quelqu'un qui le prononcera
dans le bleu infini
du matin
Héctor Berenguer
I C I
A I L L E U R S E S T
Héctor Berenguer
245
La jungle - 1942 - Wifredo Lam
xtraña respiración
que habita el abandono
Lo que no tiene importancia
ninguna razón posible.
I C I
Escuchas las voces de la tierra,
su latido entra y sale de vos
A I L L E U R S E S T
Allí está el hombre
¡Qué bella esta ebriedad de lo existente
que tiende su seda sobre nada!
Palabras como hojas
que esperan la madurez del fruto
tanto y tan poco tiene este hombre
alguien que lo pronuncie
en el infinito azul
de la mañana.
Un lieu hors de tout
Pourquoi les mots et non leur absence ?
Un vouloir nommer ce qui est et non les ombres
J'ai taillé l'inévitable pierre de silence
Ce qui nous nomme est hors de tout
Héctor Berenguer
247
I C I
Tant ce dehors est impossible à l'intérieur
A I L L E U R S E S T
Lorsque dedans je vais je suis dehors
Ne connais mon nom et c’est lui qui me nomme
Il m'enlève du silence et les mots s’inscrivent
Pendant que je meurs d'étonnement face à la beauté
du monde
248
Un lugar fuera de todo
¿Y para qué las palabras y no su ausencia?
Ese querer nombrar lo que es y no sus sombras
He tallado la piedra inevitable de silencio
Lo que nos nombra esta fuera de todo
Porque ese afuera es imposible adentro
Cuando voy adentro estoy afuera
No conozco mi nombre y es el quien me nombra
me quita del silencio y las palabras se escriben
Mientras muero de asombro ante la belleza del mundo
Héctor Berenguer
Posé comme un jeu
Tel une comédie
un os terrible
plein d’objections
et au bout d’une corde,
se balançant instable
entre culpabilité et roi;
l’après midi
sur le pagne de la peau,
quand l’ombre libère le poète
de sa mélancolie.
Planteado como un juego
parece una comedia
un tremendo hueso
lleno de objeciones
colgando de un cordel,
meciéndose inestable
entre culpa y rey;
a la tarde
sobre el paño de la piel,
cuando la sombra libera al poeta
de su melancolía.
Ramón Fanelli
I C I
A I L L E U R S E S T
Ramón Fanelli
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“La Rose Noire”
De profil
Se soumettant à la surface
chaque rose noire
enragée dans sa terre
résistant à l’abime
que creuse le ciseau de l’Orfèvre ,
de toutes ses mains ensemble
et sans perdre les courbes
d’un bras à l’autre.
“La Rosa Negra”
De perfil
Sometiéndose a la superficie
cada rosa negra
rabiosa en su tierra
resistiendo el abismo
que da el cincel del Orfebre,
con sus manostodasjuntas
sin perder las curvas
de brazo a brazo.
Ramón Fanelli
I C I
A I L L E U R S E S T
Livrée à l’oubli
sans histoire
agrippée à ses os
pour chaque pierre un nom
et du sang dans les vers!
Telle est appartenance
mère morte
de toutes les cathédrales de la terre.
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Entregada al olvido
sin historia
aferrada a sus huesos,
por cada piedra un nombre
¡sangre en los versos!
así su pertenencia
madre muerta
de todas las catedrales de la tierra.
Traduction: José Muchnik
Ramón Fanelli
I C I
A I L L E U R S E S T
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Guillermo Ibáñez
Si j’attends
le dénouement
de tout
le simulacre
et que je n’ouvre pas
les portes,
je serai le seul
responsable.
* *
La main exerce
un mouvement
et pénètre les vents,
modifie les ombres,
change le destin
de la grimace.
Je m’abandonne
au geste
Guillermo Ibáñez
assiégé
par le temps précaire.
* *
Cherchant une voix
d’entre les sons
Une sonorité
qui mette
en mouvement
cet autre
à l’intérieur de moi.
Dans l’unanimité
immense et calme
de la nuit
les contours se perdent
s’annulent les miroirs et les ombres.
On ne sait
si le cœur bat
Guillermo Ibáñez
I C I
A I L L E U R S E S T
et à une voix
qui ne m’appartiennent pas,
253
I C I
A I L L E U R S E S T
254
à l’intérieur de soi
ou de l’arbre tout proche.
* *
Du bord des ombres
je contemple
les toits et les arbres.
N’y projetant
mon ombre
puisque je suis dedans.
Si espero
desenlace
de todo
el simulacro
y no abro
las puertas,
seré el único
responsable.
* *
Guillermo Ibáñez
y penetra vientos,
modifica sombras,
cambia el destino
del gesto.
I C I
A I L L E U R S E S T
Ejercita la mano
un movimiento
Me abandono
al ademán
y a una voz
que no me pertenecen
sitiado
por lo precario del tiempo.
* *
Busco una voz
entre los sonidos.
Una sonoridad
que ponga
en movimiento
a ese otro
dentro de mí mismo.
Guillermo Ibáñez
255
I C I
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256
En esa unanimidad
inmensa y calma
de la noche
se pierden contornos
anulan espejos, sombras.
No se sabe
si el corazón late
dentro de uno
o del árbol próximo.
* *
Desde las sombras
contemplo
techos y árboles.
Pero no proyecto
la propia
porque estoy dentro.
Traduction: Mariela Fernanda Martinelli
Guillermo Ibáñez
Orphée Drossoulitis *
Et lorsque se fut dissipé
le rouge brouillard
elle s’aperçut
s’aperçut que l’horizon disparaissait
qu’était devenu désert le paysage connu
que ne dansait plus le papillon
n’embaumait plus la rose
ne coulait plus l’eau asséchée dans le bassin.
Douloureuse illusion
Eclair qui foudroie son être
Y laisse cicatrices d’attente.
Elle demeurait ainsi
silencieux l’hiver
à endormir le temps.
Melita Toka-Karachaliou
I C I
A I L L E U R S E S T
Melita Toka-Karachaliou
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Et Orphée
Drossoulitis était Orphée.
Et Elle
Eurydice que les jeux de la nature éblouissaient.
Jeudi 30/9/2010 mimuit
Thessalonique- Grèce
* Phénomène natural à l` île de Crète, du à l` aube et
à la rosée matinale.
Ορφέας Δροσουλίτης
Και όταν
η κόκκινη ομίχλη διαλύθηκε
διέκρινε πως ο ορίζοντας
ακόμη πιο ακαθόριστος ήταν.
Και το πραγματικό τοπίο έρημο
δίχως πεταλούδας χορό
Melita Toka-Karachaliou
I C I
Πέμπτη 30/9/2010 μεσάνυχτα
Θεσσαλονίκη –Ελλάδα
* Φυσικό φαινόμενο στη νήσο Κρήτη, που οφείλεται στην αυγή και στην
πρωϊνή δροσιά
Melita Toka-Karachaliou
A I L L E U R S E S T
χωρίς την μοσκοβολιά των ρόδων
και ούτε αλόγων καλπασμό
κι η στέρνα ξεραμένη.
Μία ψευδαίσθηση οδυνηρή,
αστραπή που σημάδεψε το είναι της
με ουλές προσμονής.
Έτσι σαν σε νάρκη παρέμενε
τον χρόνο σιωπηλά ν` αποκοιμίζει.
Και ο Ορφέας,
Δροσουλίτης ήταν ο Ορφέας
και κείνη μία Ευρυδίκη
που θαμπώθηκε
από της φύσης τ` ανερμήνευτα παιχνίδια.
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