Master E Reynes - Université de Picardie Jules Verne

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UNIVERSITE DE PICARDIE JULES VERNE
FACULTE DES LANGUES
Master "Parcours Enseignement"
ESPAGNOL
Année universitaire 2012-2013
SOCLE LANGUE
Enseignant : M. Philippe Reynés (ME S1, ME S3, ME S4)
Unité d'Enseignement de Linguistique (ME S1, S2, S3, S4)
Descriptif de l'épreuve, méthode, bibliographie
et premiers textes d'application
Bases de travail et bibliographie
Présentation à partir des textes officiels :
L'évaluation des compétences métalinguistiques au sens large ou stricto sensu
grammaticales a lieu à partir des nouvelles modalités du concours du CAPES
session 2010-2011 :
- À l'écrit, lors de l'épreuve d'admissibilité de la traduction
- À l'oral, lors de l'épreuve d'admission de la leçon portant sur les programmes des
classes de lycée et de collège.
C'est dans la perspective de la préparation au commentaire traductologique de
l'épreuve écrite de traduction que sont envisagées, à l'intérieur du socle langue, les
unités d'enseignement intitulées "linguistique", à tous les semestres du "parcours
enseignement".
Adoptant un autre point de vue, l'exploitation des faits de langue à des fins
didactiques relève quant à elle de la préparation à l'épreuve orale d'admission (B.1)
de la leçon portant sur les programmes des classes des collèges et des lycées.
Si l'on se reporte au libellé ainsi qu'aux commentaires décrivant les épreuves
d'admissibilité et en particulier l'épreuve de traduction, on peut lire :
"Traduction en français d'un texte en langue étrangère et/ou traduction en langue
étrangère d'un texte en français accompagnée(s) éventuellement d'une explication
argumentée en français de certains de traduction. Durée : cinq heures ; coefficient 3.
L'épreuve de traduction comportera pour cette session au moins, un thème et une
version de longueur équivalente. Pour chacun des textes à traduire, 2 ou 3
séquences feront l'objet de questions d'ordre grammatical. Le candidat devra
procéder à l'analyse de ces séquences et justifier, sur cette base, son choix de
traduction.
Le jury choisira de retenir des points de grammaire dont la connaissance est jugée
fondamentale pour l'enseignement de l'espagnol et qui devront être traités dans une
langue accessible à tous. La répartition de la notation sera la suivante : 40 % pour
chacune des traductions et 20 % pour le commentaire."
Références et bibliographie pour la préparation et l'entraînement
Les exigences du jury rappellent celles des faits de langue, à cela près que les
commentaires doivent êtres orientés vers la justification de certains passages
comportant des particularités ou des difficultés de traduction. Il est évident que
l'analyse d'une difficulté de traduction (en langue de départ ou langue A) et la
justification d'un choix traductionnel (en langue d'arrivée ou langue B), suppose, pour
être menées à bien, l'analyse et donc la connaissance des faits de langue
(grammaticaux et lexicaux) qui posent problème et constituent un obstacle
(trans)linguistique.
Le commentaire du jury semble insister sur le caractère grammatical des
commentaires traductionnels et la clarté du métalangage utilisé "être traités dans une
langue accessible à tous". Il semble donc de loin préférable pour ce type d'épreuve
d'employer et de maîtriser une nomenclature et une terminologie grammaticales
traditionnelles plutôt que se risquer à un métalangage qui pourrait être perçu comme
trop novateur, jargonnant et théorique.
Les outils de base de révision du vocabulaire grammaticale et de l'analyse
morphologique, syntaxique (et dans une moindre mesure lexicale) sont :
• Arrivé M., Gadet F., Galmiche M. : La grammaire aujourd'hui, Paris, Flammarion,
1986.
• Bescherelle : La grammaire pour tous, Paris, Hatier, 1997.
• Hamon : Analyse grammaticale et logique, Paris, Hachette Education, 1993.
• Nomenclature grammaticale pour l'enseignement du français dans le second degré,
Paris, Ministère de l'Education Nationale, INRDP, PARIS, 1975.
• La terminologie grammaticale, Paris, Ministère de l'éducation nationale, CNDP,
1998.
On ajoutera, afin d'approfondir l'analyse du français qui peut être tantôt
langue-source (thème) tantôt langue-cible (version), deux titres de grammaires
françaises assez récentes telles que :
2
• Riegel M. et alii : Grammaire méthodique du français, Paris, PUF, 1994.
• Denis, D., Sancier-Château, A. : Grammaire du français, Paris, Le Livre de Poche,
1994
En espagnol, on pourra bien sûr se référer à la toute dernière édition de la
grammaire de la RAE (2009 en deux volumes et 2010 en un volume). Ces deux
dernières éditions de la grammaire de référence de l'Académie de la langue ne
doivent pas faire oublier pour autant :
• Gil y Gaya, S. : Curso superior de sintaxis española, Barcelona, Biblograf, 1969.
ni surtout les dictionnaires grammaticaux comme :
• Diccionario de dudas e incorrecciones de M. Seco, Madrid, Espasa Calpe, 1998.
• Diccionario panhispánico de dudas de la RAE (y asociación de academias), Madrid,
Ed. Santillana, 2005 (consultable aussi sous sa forme numérisée sur le site de
l'Académie espagnole à < http://dpd.rae.es/ >)
La consultation directe à la RAE ou la référence à sa liste de réponses aux
questions
les
plus
fréquentes(http://www.rae.es/rae/gestores/gespub000018.nsf/voAnexos)/arch8100821B7680
9110C1257B80038BA4A/$File/CuestionesparaelFAQdeconsultas.htm) conserve aussi
toute son utilité dans le cadre de la préparation de cette épreuve.
Pour ce qui est des grammaires espagnoles écrites en français, dans une optique
contrastive, on pourra choisir entre :
• Bedel, J.-M : Grammaire de l'espagnol moderne, Paris, PUF, 1997.
• Bouzet, J. : Grammaire de l'espagnol, Paris, 1946.
• Gerboin P., Leroy Chr. : Grammaire d'usage de l'espagnol contemporain, Paris,
Hachette, 1991.
Enfin, l'ouvrage de préparation à l'épreuve de faits de langue : L'épreuve de
faits de langue à l'oral du CAPES d'espagnol, d'Hélène Fretel, Alexandra OddoBonnet et Stéphane Oury (Paris, SEDES, 2007) doit continuer à être consulté,
malgré le changement de point de vue dans le traitement des faits de langue.
Naturellement, ces indications bibliographiques sont très succinctes, mais
elles doivent suffire du moins en vue de la préparation aux épreuves de l'écrit en
2010.
Pour avoir une idée de ce qui peut attendre les candidats du CAPES à
l'épreuve écrite de traduction et pour commencer à s'entraîner, on consultera
utilement les rapports qui avaient été mis en ligne des épreuves de l'Agrégation
Interne d'Espagnol, et en ce cas l'épreuve écrite de traduction. (Bien qu'ils semblent
3
avoir été retirés du site du SIAC <éducation. gouv.fr>, on peut en retrouver sur
Internet. À titre d'exemple, on joindra en PDF le rapport de Jury d'Agrégation Interne
d'Espagnol session 2007, où les questions traductologiques du sujet de version sont
traitées p.36 et 37)
Enfin, il sera bon de se familiariser avec l'usage de termes plus
spécifiquement liés aux traitements des problèmes de la traduction. Un grand
nombre d'ouvrages existe, dont les manuels de thème et de version, parmi lesquels
nous retiendrons pour la pertinence des commentaires grammaticaux et
linguistiques :
• Gil, H., Y. Macchi, Y.: Le thème littéraire espagnol, Paris, Nathan Sup, 1993.
On citera aussi :
• Brunetti M., Rajaud, V. : Traducir. Initiation à la pratique de la traduction, Paris,
Dunod, 1992
• Tricás Preckler, M. : Manual de traducción (Francés/castellano), Barcelona, Gedisa
Editorial, 1996
• Verdegal, J. : Me gusta traducir del francés. Curso de traducción general, Oviedo,
Septem Ediciones, 2010.
Ce dernier titre, le plus récent, a été commandé en plusieurs exemplaires par la B.U.
(UPJV, site Campus).
Premiers textes support d'application et d'entraînement
THEMES
Texte de thème n°1
Mme de Clèves était dans une affliction extrême ; son mari ne la quittait point et,
sitôt que Mme de Chartres fut expirée, il l'emmena à la campagne, pour l'éloigner
d'un lieu qui ne faisait qu'aigrir sa douleur. On n'en a jamais vu de pareille ; quoique
la tendresse et la reconnaissance y eussent la plus grande part, le besoin qu'elle
sentait qu'elle avait de sa mère pour se défendre contre M. de Nemours ne laissait
pas d'y en avoir beaucoup. Elle se trouvait malheureuse d'être abandonnée à ellemême, dans un temps où elle était si peu maîtresse de ses sentiments et où elle eût
tant souhaité d'avoir quelqu'un qui pût la plaindre et lui donner de la force. […]
M. de Clèves vint à Paris pour faire sa cour et promit à sa femme de s'en
retourner le lendemain ; il ne revint néanmoins que le jour d'après.
-
Je vous attendis tout hier, lui dit Mme de Clèves, lorsqu'il arriva ; et je vous dois
faire des reproches de n'être pas venu comme vous me l'aviez promis. Vous
savez que si je pouvais sentir une nouvelle affliction en l'état où je suis, ce serait
la mort de Mme de Tournon, que j'ai apprise ce matin. J'en aurais été touchée
4
-
-
quand je ne l'aurais point connue ; c'est toujours une chose digne de pitié qu'une
femme jeune et belle comme celle-là soit morte en deux jours ; mais, de plus,
c'était une des personnes du monde qui me plaisait davantage et qui paraissait
avoir autant de sagesse que de mérite.
Je fus fâché de ne pas revenir hier, répondit M. de Clèves ; mais j'étais si
nécessaire à la consolation d'un malheureux qu'il m'était impossible de le quitter.
Pour Mme de Tournon, je ne vous conseille pas d'en être affligée, si vous la
regrettez comme une femme pleine de sagesse et digne de votre estime.
Vous m'étonnez, reprit Mme de Clèves, et je vous ai ouï dire plusieurs fois qu'il
n'y avait point de femme à la cour que vous estimassiez davantage.
Il est vrai, répondit-il, mais les femmes sont incompréhensibles et, quand je les
vois toutes, je me trouve si heureux de vous avoir que je ne saurais assez
admirer mon bonheur.
Madame de La Fayette, La princesse de Clèves, (1678) tome premier
Texte de thème n° 2
Quelqu'un évidemment les dérangeait. À cette heure où tout dormait, ils avaient
pensé mener en paix leur assaut contre cette maison isolée à la sortie du bourg.
Mais voici qu'on troublait leur plan de campagne.
À peine avions-nous eu le temps de nous ressaisir - car l'attaque avait été
soudaine comme un abordage bien conduit - et nous disposions-nous à sortir, que
nous entendîmes une voix connue appeler à la petite grille :
- Monsieur Seurel ! Monsieur Seurel !
C'était Monsieur Pasquier, le boucher. Le gros petit homme racla ses sabots sur
le seuil, secoua sa courte blouse saupoudrée de neige et entra. Il se donnait l'air
finaud et effaré de quelqu'un qui a surpris tout le secret d'une mystérieuse affaire :
- J'étais dans la cour, qui donne sur la place des Quatre-Routes. J'allais fermer
l'étable des chevreaux. Tout d'un coup, dressés sur la neige, qu'est-ce que je vois :
deux grands gars qui semblaient faire sentinelle ou guetter quelque chose. Ils étaient
vers la croix. Je m'avance : je fais deux pas - Hip ! Les voilà partis au grand galop du
côté de chez vous. Ah ! Je n'ai pas hésité, j'ai pris mon falot et j'ai dit : je vas raconter
ça à M. Seurel…
Et le voilà qui recommence son histoire :
"J'étais dans la cour derrière chez moi…". Sur ce, on lui offre une liqueur, qu'il
accepte, et on lui demande des détails qu'il est incapable de fournir.
Il n'avait rien vu en arrivant à la maison. Toutes les troupes mises en éveil par les
deux sentinelles qu'il avait dérangées s'étaient éclipsées aussitôt. Quant à dire qui
ces estafettes pouvaient être …
- Ça pourrait bien être des bohémiens, avançait-il. Depuis bientôt un mois qu'ils sont
sur la place, à attendre le beau temps pour jouer la comédie, ils ne sont pas sans
avoir organisé quelque mauvais coup.
Tout cela ne nous avançait guère et nous restions debout, fort perplexes, tandis
que l'homme sirotait la liqueur et de nouveau mimait son histoire, lorsque Meaulnes,
qui avait écouté jusque-là fort attentivement, prit par terre le falot du boucher et
décida :
- Il faut aller voir.
Alain Fournier, Le grand Meaulnes (1913)
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*********
Versions
Texte de version n °1:
- Documentación.
Antes que la voz seca y cortante, lo que se abatió sobre él, obligándole a salirse
de la carretera, frenar malamente y caer, no fueron esta vez los faros de un
coche, sino dos motocicletas, dos rabiosas y tenebrosas Sanglas con su
correspondiente jinete de plomo : botas, casco, correajes y libreta en mano, que
venían dándole caza probablemente desde que había enfilado la recta en
dirección al puente del Besós. Le alcanzaron, le escoltaron y luego le cerraron el
paso brutalmente, cuando ya un camión y un coche que circulaban despacio
ante él hacían prácticamente imposible la huida. Corrió un rato por el borde de
un terraplén cubierto de hierba hasta que perdió el equilibrio y cayó hacia la
derecha. Comprendió demasiado tarde por qué allá en la Villa todo marchaba
según lo previsto excepto el rumor del mar (creciendo, amenazante, el rugido de
las Sanglas), y descubrió además que apenas si le habían dado tiempo a salir de
Barcelona : estaba en el paseo de Santa Coloma, frente a él el puente y a un
lado, unos metros por debajo del nivel de la carretera, las márgenes del río con
cañizares, las vías del ferrocarril y un nubuloso grupo de casas baratas. Se
incorporó con la máquina aún entre las piernas, temblando toda ella y con el
motor gimiendo, y sacudió con la mano la pernera del pantalón sucio de barro y
de hierba, dejando que la inmaculada luz de la Ducati se perdiera entre los
miserables escombros del descampado. Con una mano sin sangre, rendida,
aplacó los últimos latidos de la fiel compañera, que agonizó bajo su cuerpo con
una especie de estornudo. En cuanto a él, ni siquiera se tomó la molestia de
contestar a las preguntas del agente, que le exigía los papeles de la motocicleta
y se disponía a anotar la matrícula. A su izquierda los coches pasaban raudos,
casi melodiosos, con luces y sonidos que todavía armonizaban con el postrer
espasmo del sueño. El agente esgrimía un bolígrafo, cuya cabeza pulsaba con el
pulgar una y otra vez sin resultado. Como si leyera en esta cara la
decepcionante explicación de una enigma, el muchacho observaba sus mejillas
limpiamente rasuradas, su bien recortado bigote negro y sus párpados cargados
de tedio. El otro agente, después de acomodar la motocicleta sobre el caballete,
se acercaba por el borde de la carretera haciendo furiosas señas a los coches,
como si dando manotazos al aire quisiera recuperar una autoridad
momentáneamente mermada por el motorista gamberro. Éste, sabiendo que ya
todo estaba perdido, permanecía mudo. Sólo tuvo la bondad de declarar adónde
se dirigía con tanta prisa: "A ver a mi novia"…
Juan Marsé, Últimas tardes con Teresa (1966)
********
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Texte de version n°2 :
Ángel Rostro dispuso la partida. Nada peor que el acobardamiento del ánima
por el acomodamiento del cuerpo. Las cosas hay que hacerlas bien, decía, hacer las
cosas bien es hacerlas a tiempo. La Trinis les dibujó en el suelo una cabellera de
ríos y riachuelos que alternando con lagos, lagunas y esteros, iba de allí a la otra
mar, a la mar con gente; pero al explicarles la ruta quiso que uno de ellos se dejara
picar por la tarántula, por ser necesario llevar guía de araña para no perderse entre
tanto pelo de agua.
El tuerto Agudo que mostró siempre ser hombre de guerra, no tuvo
inconveniente en someterse a la terrible prueba. Se acorazó con los párpados.
Ocultas intenciones doblaban su coraje. Si se le daba sudar el veneno y que el sudor
fuera ojitos de araña, millones de ojitos de araña, siendo que éstos tienen millares
de facetas luminosas, fácil le sería encontrar la soldadura de los dos mares, el injerto
de un Océano en otro Océano que venían buscando. De ser así, se les haría
perdidizo a sus compañeros y les robaría el descubrimiento. Esto no "empedó" (así
malhablaba), para que con voz de héroe antiguo declarara que hacía el sacrificio de
dejarse morder por la tarántula, para salvarse él y salvar a sus camaradas de armas
del encantamiento de aquel país de higueras, luz con profundidad de espejo,
atmósfera con aromas de maderas calientes, clima de pasatiempo, poblado de
maravillas desde el manatí, pez-mujer o vaca de agua, hasta los pájaros y aves de
plumaje más bello, sin contar que no había que ganarse el pan, por estar tan a la
mano los árboles de pan. Y que más mimo que respirar para llenarse los pulmones
no de aire, sino de perfume, bañarse en las aguas ligeras y vivir colgados de los
oídos por los trinos de los cenzontles. Y que más mimo que vivir en tierra de miel por
ser miel la tierra.
Estaba en la naturaleza del tuerto ser temerario. Con su mano se sacó el ojo.
Su padre enfadado le retó a que se lo sacara, tanto amenazaba con hacerlo. Pues
se lo quebrantó.
La Trinis trajo las grandes arañas en un recipiente de barro cubierto de hojas.
Sudaban veneno por los pelos, dormidas en un pestañoso sueño de ocho abiertas
pupilas o gotas diamantinas, inmóviles, espectrales.
Miguel Ángel Asturias, Maladrón, cap. X, (1969)
********
Nota Bene : ces textes serviront à la fois de support d'entraînement à la traduction et
à l'étude traductologique. Les mots et fragments soulignés correspondent aux
difficultés traductionnelles qui feront l'objet d'un commentaire et d'une justification en
français (en cours de linguistique).
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