tichri - Communautés Israélites du Bas-Rhin

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ECHOSUNIR
LE JOURNAL DES COMMUNAUTÉS ISRAÉLITES DU BAS-RHIN
SEPTEMBREOCTOBRE 2012
TICHRI 5773
FÊTES DE
TICHRI
N° 269 - ABONNEMENT: ADHÉRENT 20,00 € - NON ADHÉRENT 30,00 € • PRIX : 4,00 €
5773
Zichron Menahem
UNE LEÇON DE VIE
DOSSIERS
L’ANTISÉMITISME
EN QUESTION
L’ALLÉE DES JUSTES
Fresque de Jérusalem sur les murs
du nouvel espace Max et Mireille Warschawski
ÉDITORIAL
A
l’aube de l’année nouvelle, je voudrais évoquer avec vous les faits qui ont marqué celle qui s’achève.
Au mois de novembre, vous m’avez renouvelé votre confiance en me reconduisant à la présidence de votre
Communauté et j’en mesure chaque jour le poids de la responsabilité. Avec l’aide des administrateurs
nouvellement élus, nous travaillons sans relâche au bon fonctionnement et au rayonnement de notre
Communauté.
L’année qui se termine a été marquée par des événements forts : la réouverture de l’espace Noah attendue par tous
les membres du Centre des Jeunes, le grand concert du Jérusalem Cantor Choïr, les Sacrées Journées de Strasbourg
avec l’orchestre d’Abdukrim Rais de Fès et la chorale David Hamelekh, les rencontres conviviales des « 25 Clés pour
le Judaïsme d’aujourd’hui », le grand concert de la jeunesse au bénéfice des Paniers du Cœur, le festival du cinéma
israélien « Shalom Europa », les repas chabbatiques, les offices communs de la jeunesse, le chabbath plein organisé
par l’Association des Etudiants Juifs de Strasbourg, l’inauguration de l’Allée des Justes et la venue des enfants de
Zichron Menahem. N’oublions pas les centres aérés en février et pendant ces dernières vacances scolaires.
Les réformes de notre administration pour se fondre avec celle du Consistoire se poursuivent afin d’améliorer notre
efficacité et nos économies.
Notre communication s’est rénovée avec un nouveau site et des courriels d’informations communautaires.
Merci à vous tous bénévoles, membres d’associations, mouvements de jeunesse, salariés de notre institution et
surtout aux membres du SPCJ pour votre implication et votre dévouement à notre Communauté.
Comme vous le voyez, notre Communauté bouge sans cesse et je dois vous en remercier car cela ne serait pas
possible sans votre engagement et votre générosité.
Vous pouvez être fiers d’appartenir à cette Communauté de Strasbourg si souvent montrée en exemple pour son
dynamisme, sa force et son unité au travers des épreuves. Toutes nos pensées vont vers la Communauté de Toulouse si
durement touchée ces derniers mois.
Encore une fois merci à vous tous car la Communauté est riche par la diversité de tous ses membres.
Je vous souhaite une année de santé, d’accomplissement de vos projets et de sérénité, une année de paix en Israël
et dans le monde. Chana Tovah Oumetouka.
Jean-Paul Kling, Président de la Communauté Israélite de Strasbourg
N° 269 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 •TICHRI 5773
2 22
Carnet de famille
6
Dis-moi comment tu sonnes
Dossier
L’antisémitisme en question
30
La lettre de Jérusalem
7 32
Entretien avec Francis Lévy
Président du Consistoire Israélite
du Bas-Rhin
9
5772 dans les Communautés
13
Fêtes :
horaires des offices
Camp d’été Zichron Menahem
en Alsace : une leçon de vie
36
Hommages :
Mireille Warschawski
Yitzhak Shamir
38
Informations
14 61
Vœux
Simhat Torah
La Communauté fête ses Hatanim
17
Strasbourg inaugure son
Allée des Justes parmi les Nations
67
Unirscope
Ce numéro contient un supplément
spécial « Gan Chalom »
Prochaine parution : 3 décembre 2012
Date limite de dépôt des articles : 5 novembre 2012
Nous ne pouvons garantir la parution des articles remis au-delà de cette date !
Ces derniers doivent être exclusivement adressés à Mme Brigitte Michaly,
de préférence par courrier électronique : [email protected] (voir p. 68)
Echos-Unir - 1a, rue René Hirschler 67000 Strasbourg - 03 88 14 46 50. Directeur de la publication :
Francis Lévy. Directeur de la rédaction : Thierry Roos. Rédacteur en chef : Salomon Lévy. Régie
publicitaire : E. Lévy 03 90 406 206. Maquette : Simone Cahen. Correspondance : Marc Tobiass.
Mise en page : Page14, Catherine Mathy 09 50 140 340. Impression : IREG. Commission paritaire :
N° 71158. ISSN 0995-708.
Les articles n’engagent que leurs auteurs.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
·1
carnet de famille
Naissances
L‘EMPIRE
Christian LOGEL
Décorateur
202, ROUTE DE SCHIRMECK • 67200 STRASBOURG • Montagne-Verte
Tél. 03 88 30 16 65 • Fax 03 88 29 48 84 • Port. 06 76 47 11 55
[email protected]
2 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
> …, fils de Batia et Ouriel Torjmane
(Toulouse)
> Dany Benjamin, fils d’Astrid et Raphaël
Lévy (Paris)
> Sasha Rachel Carmen, fille d’Ilana et David
Sror (Mulhouse)
> Elia, fils d’Esther et Laurent Charbit
> …, fils de Myriam et Dan Farache
(Bonneuil s/Marne)
> Abigaël, fille d’Elisabeth Roth et Eric
Scherrer (Belfort)
> Elsa, fille de Nathalie et Gil Bernheim
(Lausanne)
> …, fils d’Elodie et Mickaël Arbib (Paris)
> Emma Hélène Ava, fille de Caroline et
Harry Cohen
> Tali Mi’hal, fille de Sandy et Laurent
Fortis (Tel Aviv)
> Irène Vicky Rachel, fille de Sarah et
Gabriel Mattout (Paris)
> Haïm David, fils de Sarah et Yossi Hazan
> Noa Luna, fille de Yaëlle et David Ruimy
> Ellie Victoria Yaël, fille de Léa et Laurent
Benharroch
> Elsa Rosine, fille d’Aimée et Eric Zdanowski
> Ezra Gabriel, fils de Sarah et David
Grumbach (Jérusalem)
> Aviel Rahamim, fils de Hanna et Shalom
Botbol
> Tehilla Devorah Bassia, fille de Dinah et
Binyamin Davies (Jérusalem)
> Yarden et Yral, fils de Emmanuelle et
Boaz Leviatan
> Lionel Noa’h, fils de Céline et Emmanuel
Ullmann (Bâle)
> Talia Kohava, fille de Laura et Jonathan
Mimran
> Avital, fille de Leora et Alexandre
Gutman (Petah Tikva)
> Hanna, fille de Déborah et Pierre
Emmanuel Weil (Paris)
> Ava-Etoile, fille d’Anna et Arié Benaïm
> Ariel Naveh Yochanan, fils de Talia et
Yitshak Grinboïm (Kedoumim)
> Ethan, fils d’Eva et Jonathan Souroudjon
> Noa, fille de Moran et Eytan Guivante
(Holon)
> …, fils d’Elisheva et Chimon Torjmane
(Jérusalem-Ramot)
> Elijah Raphaël et Lenny Moïse, fils de
Sarah et Daniel Sautron
> Emma, fille de Katia et Brian Steiman
(Kfar Saba)
> Ethan Abraham Aaron, fils de Sabrina et
Daniel Alcabas
> Tirtsa, fille de Sylvie et Iki Primack (Israël)
carnet de famille
> Shirel, fille de Stéphanie et Gaël Lévy
(Colmar)
> Noam, fils de Shira et Amit Heumann
(Israël)
> Sha’har, fils d’Elisheva et Yehonatan
Bar Nur (Jérusalem)
> Tova-Yehudis, fille de Lea et Mordechai
Heiman (Manchester)
> Rémy Roland Aaron, fils de Muriel et
Hervé Guenassia
> Arielle, fille de Claire et Ronny Heymann
(Lyon)
> Lya Marie, fille de Stéphanie et Frédéric
Tordjman
> Malkiel Messod, fils d’Emouna et
Stéphane Azeroual (Marseille)
Mappah
> Elior, fils de Noémie et Jonathan Mosseri
> Shay, fils de Davina et Stéphane
Geissmann
> Zachary Yossef Chraga, fils de M. et Mme
Donovan Baer
Bath-Mitsvah
> Maureen Marie Rachel, fille de Karen et
Gilles Tordjman
> Avigdor, fils de M. le Rabbin et Mme
Aaron Eliacheff
> Yonathan, fils de Ruthie et Yvan Lang (Israël)
> Nathan, fils d’Aude Zenou et d’Olivier Vialle
> Michaël, fils de Nicole Aflalo et de
Dan Hadida
> Zacharie Isaac Eitan, fils de Brigitte et
Serge Adler
> Samson-Raphaël, fils de Manuela (zal) et
d’Aude et André Zenou
> Nathan, fils de Raymonde et Raphaël Amar
> Nil, fils de Sylvie et Philippe Korsek
Fiançailles
Bar-Mitsvah
> Roxane Ava, fille d’Audrey et Adrien
Gadineau
> Hillel Jossef, fils de Hannah et Jacky
Hochner
> Mila Rachel, fille de Johanna et Oren
Sebban
> Ben et Micha, fils de Nadine et Luc Karsenty
> Dan, fils d’Anne et Vincent Kudkowicz
> Laurence Lévy avec Yves Drahy
> Sandra Hollander avec Emanuel Hirsch
> Avigaïl Baer avec Avi’haï Kashtan (Israël)
> Myriam Hagege avec Samuel Unterberger
> Sophie Meyer avec Michaël Cahn
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ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
·3
carnet de famille
> Yaël Attali avec Emmanuel Assouline
> Adina Wolff avec Nissim Itzhaky
> Déborah Knoller avec Efrayim Brown
Mariages
Joseph Benamara
Fernand Benoliel
Lucien Oussadon
Salomon Sebbag
ont la tristesse de vous faire part du
décès de leur ami
> Tsélia Adjedj avec Nicolas Bordjel
> Ariella Gatterer avec Yonathan Spanglatt
(Israël)
> Héloïse De Paz avec William Simon
> Myriam Fassi avec Daniel Orenstein
> Maeva Sarah Nabet avec David Haïm
Fedida
> Shalva Cohen avec Yehouda Arieh Elbaz
(Aix-les-Bains)
> Jill Cywie avec Hillel Wertel
> Clara Weil avec Eric Kenizou (Paris)
> Rifka Mehler avec Mendel Grossmann
> Avigaïl Marmor avec Emmanuel Bouhnik
> Johanna Touati avec Benjamin Marx
> Anaël Hannaux et Avinoam Ferber
(Jérusalem)
> Anaïs Guedj avec Chmouel-Haïm Torjmane
> Aviva Cahen avec Dan Lousqui
> Stéphanie Bohbot avec Jonathan Crespo
> Sara Dansker avec Dan Lévy (Israël)
> Bathchéva Choukroun avec Elie Geiger
> Sarah Bitton avec Steve Margue (Paris)
> Liora Sellam avec Julien Mordkowiez
> Adina Wolff avec Nissim Itzhaky
Décès
> Mme Hélène Gelb
> M. Jacques Litman
> Mme Yaël Botbol-Anconina
> M. David Benlolo (Maroc)
> M. Léon Benzakine
> Mme Bina Rose Fride
> Mme Pierre Kling
> Mme Carola Schwartz
Jacques Eladan
Professeur, Homme de lettres,
Chevalier des palmes académiques
survenu le 6 juillet 2012
à Paris, dans sa 75e année
Ils présentent leurs sincères condoléances
à son épouse Lucette et à sa famille.
ont la douleur de vous faire part
du décès de
Madame
Rosa Dreyfuss
née Bader
survenu le 6 juillet 2012,
à quatre jours de son 103e anniversaire.
Les obsèques ont eu lieu le 9 juillet 2012
au cimetière israélite de Sélestat.
> M. René Somme
> M. Francis Lévy (époux de Nicole Lévy)
> Mme Monique Lemmel
> Mme Mathilde Baer
> M. Marceau Elkaïm (Cagnes-sur-Mer)
> M. Simon Seligman Salomon
> M. Freddy Lemmel
> Yehouda Lamberger
> M. Jacques Sussmann
> Mme Julienne Neher (Jérusalem)
> Mme Gisèle Akoun
> M. David Harroch
> Mme Rosa Dreyfuss
> M. Isaac Jacky Elharrar
> Mme Aimée Grabli
> M. Michel Grieshaber
> M. Claude Léopold Hirsch
> Mme Henri Bloch née Blum (Altkirch)
> M. Olivier Breisacher (Suisse)
> Mme Herbert Grieshaber
> M. Nessim Bensimon
> Mme Néhama Horowitz (Israël)
> M. Claude Bensoussan
> M. Henri Kanter
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4 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Monsieur et Madame Henri Dreyfuss,
leurs enfants et petits-enfants
Monsieur et Madame Francis Dreyfuss,
leurs enfants et petits-enfants
la famille, les nombreux amis
Très touchés par les nombreuses marques
de sympathie et de soutien
qui nous ont été témoignées
lors du décès de notre chère et regrettée
Madame Sonia
BenzimraGrumbach
et dans l’impossibilité d’y répondre
individuellement, nous vous prions
de trouver ici l’expression de
notre profonde reconnaissance
et nos sincères remerciements.
Mme Betty Grumbach, sa maman
M. Stéphane Grumbach, son frère
M. Alain Benzimra et Tehila,
son époux et sa fille à Jérusalem.
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u cb hr i qh ua ec h a n a
Dis-moi comment tu sonnes…
Grand Rabbin René Gutman
internes qui l’habitent. La réflexion
sur la forme même du chofar aurait
pour but, selon nos Sages, de permettre à l’homme, à l’aube de la nouvelle
année, de prendre conscience des
tensions qui l’assaillent pour mieux les
dépasser. L’homme apprendrait à se
connaître, ne serait-ce que par le biais
de la corne de bélier !
L’être et le néant
Celui qui penche pour le chofar courbé
« Kakouf », pense que l’essentiel du
« avodah », du service d’Hachem,
consiste à se concentrer sur la petitesse inhérente à la condition
humaine, alors que celui qui soutient
la forme droite pour le chofar, considère que le « ‘avodah » se réalise par
l’ambition de s’élever et de s’attacher,
si l’on peut dire, à D. lui-même.
A
propos de la corne de
bélier, le chofar dans lequel
on souffle à Roch Hachana,
il y a, dans le Talmud, une
discussion concernant la forme qu’il
doit avoir. D’après une première
opinion, il doit être courbé car à Roch
Hachana, « plus l’esprit se “courbe”
(s’humilie), mieux c’est ! ».
Bibliographie :
J. Milewski, Les
Convocations
d’automne, P.U.F.
Lectures du Judaïsme
Selon la seconde opinion, le chofar
doit être droit, car à Roch Hachana,
« plus l’esprit est ”droit” (élevé),
mieux c’est ! ». Le chofar constituerait
ainsi la dualité dans laquelle se débat
la conscience juive durant ces jours
redoutables : contrition et optimisme
à la fois. Selon le Chem Michemouël,
si la loi a privilégié la forme courbée
pour le chofar, il n’empêche que ce
débat, même ancien, touche le caractère dialectique de l’homme, sa
nature complexe, et les contradictions
6 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Sans doute, ces deux opinions sontelles complémentaires, car comment
s’élever vers D. sans, simultanément,
l’appréhender à partir de la soumission et de l’effacement indispensables
pour atteindre cette ultime étape ?
(« ôl malh’out chamayim »). Et c’est
dans la mesure où ces deux mouvements se conjuguent que Roch
Hachana peut se vivre comme un
temps de reconstruction personnelle,
où il importe, précisément, d’ordonner ses idées, et d’organiser ses efforts
pour la nouvelle année.
Le chofar « tordu », qui invite le fidèle
à se « courber », l’invite aussi, dans ce
double mouvement, où l’homme
mesure la proximité et l’éloignement
qui le séparent du Créateur, à « s’élever », c’est-à-dire à ne pas désespérer
en raison de son apparent éloignement.
Droit ou tordu ?
Ici, c’est le chofar « droit »
(« pachoute ») qui va rectifier les éléments « tordus » du fidèle, car selon le
Chem Michemouël, pour un juif, la
désespérance de soi, comme la
volonté de se dépasser, sont toutes
deux nécessaires au service divin.
Nous retrouvons d’ailleurs ce double
mouvement dans les sonneries du
chofar : « chevarim » et « terouah ».
Le terme chevarim » veut dire « brisures », et se réfère au cœur brisé, à
cause de son éloignement à D.
Le mot « terouah », lui, renvoie au
terme « réoûte », l’amitié. Brisure et
amitié, infini et proximité, fragilité et
puissance, contrition et joie, tels sont
les composants du lien complexe
unissant l’homme à son Créateur qui
sont mis en lumière à Roch Hachana
et à Yom Kippour, mais qui permettent que s’opère en l’homme ce
retournement, cette techouvah qui
est en jeu, au jour où Adam haRishon,
le premier homme, fut créé.
En écoutant les sonneries du chofar, le
fidèle apprend ainsi à écouter son
souffle qui lui parle « mi-m’aamakim »
des profondeurs, comme des cimes
élevées dont il a été pétri, et, pareil
au Premier homme après s’être
repenti pour retrouver enfin sa place
devant son Créateur.
A l’occasion de la nouvelle année, je
vous adresse ma berah’a pour vous et
tous les vôtres, pour toutes les
Communautés de Strasbourg et du
Bas-Rhin, afin que vous soyez inscrits
et scellés pour une bonne et douce
année.
Lechana tova tikatévou h’assime
tovah. ■
r o c h rhuabcrhi qa u
n ea
Ni pessimiste, ni euphorique
Entretien avec Francis Lévy, président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin
Propos recueillis par
Salomon Lévy
Vous êtes, Monsieur le
président, à mi-mandat de
votre réélection à la tête du
CIBR. Quel est le bilan que
vous pouvez-en faire ?
Le bilan est satisfaisant, ni pessimiste
ni euphorique. Le CIBR gère aujourd’hui les dossiers de l’ensemble des
Communautés et des cimetières du
Bas-Rhin, l’important dossier de la
Chéhitah et de la Cacherout, la
gestion de toutes les personnes qui
sont attachées au service d’une
Communauté, devenant ainsi une
vraie DRH (Direction des Ressources
humaines) ainsi que l’organisation des
manifestations. Tout ceci se fait avec,
bien entendu, avec la Communauté
Israélite de Strasbourg ainsi que les
autres Communautés du Bas-Rhin.
Nos synagogues consistoriales
(et surtout notre grande
schoule) donnent l’impression
d’être moins fréquentées.
A quoi attribuez-vous cette
situation ?
Si nous excluons dans un premier
temps la ville de Strasbourg, il est
un fait que l’enrichissement de
Strasbourg des membres des autres
Communautés a pour conséquence la
quasi disparition des offices dans la
plupart des synagogues hors CUS que
ce soit à Haguenau, Obernai ou
Saverne. Sélestat est la seule ville où
un office est organisé régulièrement
deux fois par mois.
Revenons à Strasbourg…
Nous assistons effectivement à un
dépeuplement de nos synagogues
consistoriales. Est-ce à dire que les juifs
se désintéressent de leur religion ? Je
ne le crois pas. Les nombreux oratoires
qui se sont ouverts récemment à Strasbourg attirent beaucoup de monde ;
peut-être parce que les gens recherchent un cadre nouveau différent de
notre tradition. Il nous revient de
reconsidérer le travail que nous avons
initié il y a plus de deux ans et qui
consiste à tisser avec la CIS, des liens
étroits entre tous les lieux et leurs
fidèles. N’oublions pas aussi que
beaucoup de nos jeunes quittent
Strasbourg ; ils sont attirés par d’autres
métropoles pour y effectuer leurs
études ou pour la recherche d’un
emploi. Certains choisissent aussi
d’aller vivre en Israël dans l’espoir d’un
avenir radieux. Les responsables communautaires que nous sommes ainsi
que les rabbins concentrons nos efforts
pour rapprocher de nos communautés
tous ceux, pratiquants ou non pratiquants, qui rompant avec la tradition
de leurs parents, s’en sont éloignés.
Je tiens à citer les communautés
voisines de Strasbourg, Bischheim,
Lingolsheim, Oberschaeffolsheim/
Wolfisheim, Geispolsheim (Eliza) qui
maintiennent un office chaque
Chabbat, les jours de fêtes et parfois
lorsqu’un événement familial s’y
produit. Leurs dirigeants méritent
d’être félicités et encouragés.
Parlons des finances
Je m’attendais à cette question. Pour
une fois, ce chapitre n’est plus prioritaire dans nos préoccupations. Non
pas que nos finances soient dans une
situation stable mais parce que nous
avons entrepris une modernisation
comptable, fruit d’énormes efforts, et
qui nous permet d’envisager l’avenir
sous de meilleurs auspices. C’est le
fruit de ce que nous appelons « notre
réforme institutionnelle » engagée
déjà sous l’ancienne législature. Elle
concerne toutes nos Communautés du
Bas-Rhin et en premier chef celle de
Strasbourg qui regroupe, faut-il le
rappeler, plus de 90 % de la population juive du département. Je demanderai qu’un bilan financier clair soit
publié dans une prochaine édition de
notre journal.
Le Rabbinat souffre en ce
moment d’une image plutôt
négative par manque peutêtre de présence régulière…
Le grand débat que nous avons
avec la CIS, c’est la définition de la
« responsabilité » des rabbins.
Soyez plus clair…
Quel est leur champ d’action ? Nous
avons constamment à revoir nos plans
d’action sur le terrain. La fonction
rabbinique, leur travail pastoral au
quotidien, évoluent et il faut en tenir
compte. Ainsi que je l’ai fait savoir à
mes collègues, et me semble-t-il,
déclaré dans vos colonnes il y a deux
ans, c’est une tâche que je me suis
engagé d’accomplir lors de mon
mandat. Avec le président de la CIS,
nous avons adjoint au Grand Rabbin
René Gutman le Rabbin Claude
Heymann. Dans un deuxième temps,
nous avons entrepris un audit du
rabbinat car nous souhaitons que
l’action des rabbins soit plus efficace
au sein de tout le département.
Les critiques qui me sont adressées
sont justifiées et je m’engage à
entreprendre, avec les rabbins, les
restructurations qui s’imposent.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
·7
roch hachana
Nous avons l’une des plus belles
synagogues d’Europe et elle
manque de convivialité…
C’est exact et c’est une lacune grave que nous
devons combler avec les responsables de la
CIS qui sont en principe et en pratique en
charge des offices.
La cacherout est un souci pour
beaucoup. Quoi de neuf dans ce
domaine ?
Nous avons fait de la Cacherout/
Chéhitah un service professionnel avec un
directeur responsable, en la personne de
M.Samuel Ohnouna. Nous présenterons
l’année prochaine une offre commerciale qui
devra prendre en compte l’ensemble des
produits qui seront diffusés sous le label
« B.D.S » dont la certification est en cours.
Elle surprendra par son ampleur, guidés que
nous sommes par le souci de satisfaire le
consommateur le plus exigeant.
Le CIBR est détenteur d’un patrimoine important et aussi difficile à
entretenir.
On ne peut répondre à cette question de
façon brève. Notre collègue, Mme Michèle
Jablon, responsable de ces aspects, s’exprimera par ailleurs dans ce même numéro.
Il est toutefois important de noter que
depuis deux ans, nous avons opéré un
rapprochement avec l’ensemble des
Communautés et des Comités de Cimetières
du département qui doit nous permettre
d’être en capacité demain de faire face aux
problématiques de gestion.
Je suis heureux des relations de proximité
avec les différents responsables communautaires et je tiens ici à les remercier vivement
pour le travail formidable qu’ils réalisent au
quotidien pour sauvegarder l’identité du
judaïsme bas-rhinois.
A la veille des fêtes de Tichri, quel
est votre message ?
Dans un monde en crise économique et
politique, j’appelle à plus de cohésion, plus
d’unité et de solidarité entre nos membres
et avec Israël. ■
Après cet entretien, nous vous présentons dans les pages suivantes les messages que nous avons reçus
de responsables des communautés environnantes. Si elles n’ont plus la possibilité de maintenir un minyan régulier,
elles offrent un panel d’activités et il est bon de s’y associer.
8 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
roch hachana
5772 dans les Communautés
Haguenau
La Communauté Israélite de Haguenau a organisé, comme chaque
année, les offices de Roch Hachana et de Yom Kippour pour la plus
grande satisfaction des fidèles, fidèles réunis également le second
jour de Roch Hachana autour d’un repas communautaire convivial.
Nous tenons à remercier par ailleurs Emmanuel Hirsch de Strasbourg
qui n’a pas hésité à venir soutenir la petite équipe de ‘hazanim pour
Yom Kippour et, bien sûr, David Blum qui répond toujours présent.
Par ailleurs, après la vente de l’immeuble du 3 rue du Grand Rabbin
Joseph Bloch, la Communauté a aménagé son nouvel oratoire dans la
salle polyvalente qui a une très belle allure.
Histoire et
traditions à Saverne
La Communauté poursuit, à sa
façon, sa participation à la vie de
la cité. Ainsi, le 4 septembre
2011, dans le cadre la Journée
Européenne de la Culture Juive
(JECJ), a eu lieu une rencontre
interreligieuse dans la grande
salle de la maison communautaire qui se trouve à côté de la
synagogue. Il s’agissait de découvrir l’histoire de la Communauté à travers un diaporama
retraçant les grandes étapes
d’une présence juive à Saverne
remontant probablement au
milieu du 12e siècle et de sa
constitution pérenne à partir
du 17e siècle. A titre d’exemple,
voici la continuité qui a pu être
reconstituée au niveau des
différents rabbins qui se sont
succédés jusqu’à nos jours :
Les rabbins de Saverne
C’est le 11 mars dernier que la communauté s’est réunie avec
l’ensemble des édiles et des anciens haguenoviens pour célévrer les
160 ans de l’Œuvre de Refuge Israélite, maison mère des Cigognes,
qui œuvre encore aujourd’hui à Strabourg à travers le Relais J et à
Beer Chéva en Israël à travers l’association Negba en faveur de
l’enfance en difficulté. Echos Unir a largement relaté cet événement
exceptionnel.
Nous souhaitons à tout notre kahal et à tous les fidèles des communautés du Bas-Rhin nos meilleurs vœux de Chana Tova, santé et joies.
RABBIN CLAUDE HEYMANN
& PATRICK BLUM, président
1736 : Jacob Kahn
1768 : Marx Kahn
1779 : Samuel Kahn
1802 : Lazare Liebermann
1834 : Benjamin Rose
1845 : Michel Sopher
1857 : Heyman-Loeb Dreyfus
1896 : Marx Staripolsky
1920 : Armand Bloch
1954 : Gérard Weil
1957 : Max Gugenheim
1966 : Claude Gensburger
2003 : Claude Heymann
Cette présentation avait été
organisée en partenariat avec
l’association de dialogue interreligieux « Culture et Religions »
qui clôturait à ce moment-là
son « Itinéraire Spirituel » qui
avait permis de découvrir les
différents lieux de culte existant
à Saverne depuis le mois de
juillet jusqu’à ce jour-là. En
2012, à l’occasion de cette
même journée (JECJ) consacrée
cette fois-ci à l’humour dans le
judaïsme, la Communauté
proposera en particulier de
découvrir l’« humour dans
l’œuvre d’Alphonse Lévy ».
Une autre manifestation s’est
déroulée le 5 novembre 2011 à
la synagogue. Un concert avait
en effet été organisé dans le
cadre du « Festival d’Art Sacré ».
Un public particulièrement nombreux, la synagogue était comble, a pu apprécier la prestation
du « - Trio Maadanim* » composé de Moshé Hayoun, chantre,
Noémie Gachet-Bensimhon, pianiste et Daniel Elbaz, violoniste.
Par leur maîtrise et par leur
brio, ils ont fait vibrer le public
Le « Trio Maadanim »
qui a pu découvrir les multiples
facettes de la liturgie juive
selon les traditions alsacienne,
hassidique et israélienne.
La Communauté souhaite continuer à apporter sa contribution
à ce genre de manifestations.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
·9
roch hachana
Par ailleurs, la Communauté a
lancé une opération d’inventaire des pierres tombales de
son cimetière qui a été créé
dans la deuxième moitié du
17e siècle. Près de 750 pierres
sont en cours de traitement
Villé
Pour la Communauté Israélite
de Villé, l’année 2012 a connu
son lot d’événements tristes et
heureux.
Dans le domaine de l’affliction,
nous déplorons le décès de
Madame Rosa Dreyfuss, maman
de Henri et Francis Dreyfuss, la
veille de ses 103 ans.
© Michel Rothé
Elle cherche avant tout à développer d’une manière générale
ses activités en fonction de sa
situation. Au niveau des offices,
il est de plus en plus difficile
d’en assurer un certain nombre
même si ponctuellement cela
peut être envisagé comme éventuellement à Roch Hachana ou à
Yom Kippour ou encore à l’occasion du passage de familles
ou de groupes dans la maison
communautaire d’hébergement. 25 lits sont en effet disponibles avec les sanitaires, une
cuisine équipée (plaque électrique, four à pyrolyse, réfrigérateurs, congélateur, plata) et
une grande salle pour les activités ou les repas**. A cet égard,
la région de Saverne offre de
nombreuses possibilités de loisirs et de randonnées.
(dégagement, nettoyage,
photographie, traduction des
inscriptions). Cette opération
s’inscrit dans cette démarche
qui consiste à mettre tout en
œuvre pour sauvegarder un
patrimoine témoignant de la
présence séculaire des juifs en
Alsace. A suivre …
ALAIN KAHN, Président
*Les délices
**Pour tout renseignement :
tél. 06 18 73 17 82 - 06 82 03 19 58
Nous avons eu le plaisir d’accueillir dans notre synagogue
un grand nombre de coreligionnaires de Sélestat, Strasbourg et Colmar lors du 6e jour
de Hanoucca ainsi qu’à l’occasion de Yom Haatsmaouth.
Par ailleurs, dans le cadre du
dialogue interreligieux, nous
avons présenté aux classes de 4e
du collège de Villé quelques
aspects de la religion juive. Une
journée suivie par 130 élèves
environ.
Quelques projets se dessinent
dans les mois à venir :
• La Journée Européenne de la
Culture Juive le 2 septembre sur
la thématique de l’humour juif.
Un concert klezmer complètera
ce programme. Nous reviendrons sur cette journée.
• Une formation à l’attention
du personnel de l’Office du
Tourisme local sur le judaïsme
et la synagogue.
• Enfin, avec le concours du
Consistoire Israélite du BasRhin, des collectivités territoriales et des personnes originaires de Villé, nous avançons
dans le projet de rénovation de
la synagogue.
A l’approche des fêtes de Tichri,
nous adressons tous nos vœux
de bonheur, santé et de paix
aux lecteurs d’Echos-Unir, à
leurs familles et amis. Hag
Sameah.
FRANCIS DREYFUSS
Sélestat sait s’activer
La Communauté Israélite de
Sélestat a la joie de vous communiquer la liste, très riche, de
ses activités qui ont eu lieu au
cours de cette année.
4 septembre 2011 : Journée
Européenne de la Culture Juive.
19 septembre 2011 : Journée du
Patrimoine avec la visite de la
synagogue et du cimetière.
Gros succès avec notamment la
venue de bus venant de communauté juive allemande.
10 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Seli’hot à 11 h au cimetière de
Mackenheim.
25 septembre 2011 : Seli’hot à
10 h au cimetière de Sélestat.
13 novembre 2011 : Nous avons
eu le plaisir d’accueillir la
réunion de la Commission du
Patrimoine en nos locaux, sous
la présidence de M. Jean-Pierre
Lambert.
15h30 : Evénement exceptionnel pour notre Communauté :
La célébration des 120 ans
de la synagogue de Sélestat.
Un grand concert liturgique
organisé de main de maître
par René Jasner. Les ministresofficiants de Colmar, Strasbourg
et Mulhouse nous ont apporté
beaucoup de bonheur. Nous
avons eu l’honneur d’accueillir
M. le Ministre Philippe Richert,
M. le Grand Rabbin de France
Gilles Bernheim, M. le Président
du Consistoire du Bas-Rhin
Francis Lévy, M. le Grand Rabbin
du Bas-Rhin René Gutman et
M. Marcel Bauer, Maire de
Sélestat.
27 décembre 2011 : Fête de
Hanoucca suivie d’un repas en
présence d’une nombreuse
assistance. M. le Président du
Consistoire Francis Lévy, M. le
Grand Rabbin du Bas-Rhin René
Gutman et le Rabbin de Sélestat M. Claude Spingarn ont été
des nôtres. Notre coreligionnaire, Mme Michele Gassmann
a fait un don d’un Yad de toute
beauté, à notre Communauté.
roch hachana
8 mars 2012 : Mise des tefilines
de Roman, fils de Valère et
Leslie Guedj.
9 mars 2012 : Repas chabbatique organisé par la Communauté, en présence de M. le
Rabin Claude Spingarn et de
M. René Jasner. Beaucoup de
monde, très bonne ambiance.
10 mars 2012 : Bar-Mitzva de
Roman.
11 mars 2012 : Mise des tefilines
de Julien, fils de Hervé et
Caroline Lévy.
22 avril 2012 : Bar-Mitzva de
Julien.
29 avril 2012 : Cérémonie du
Souvenir des Déportés au cimetière israélite de Sélestat.
22 et 23 juin 2012 : Chabbat
exceptionnel en présence de
M. Sellam et avec la participation des Etudiants Juifs de
Strasbourg conduits par
M. David Karlebach. Une
ambiance très chaleureuse avec
une belle jeunesse, enthousiaste, religieuse et très sympathique. Rendez-vous a déjà été
pris pour un autre chabbat.
La télévision locale est venue
faire un reportage sur le cimetière israélite de Sélestat. Le
responsable, M. Franck Lévy, a
été, comme d’habitude, à la
hauteur de la situation.
Un chabbat à Sélestat
Depuis toujours, le sort des
petites communautés périphériques préoccupe leurs dirigeants
et les instances consistoriales.
Devant la fuite importante des
membres des communautés
« rurales » vers Strasbourg ou
d’autres villes, parfois aussi vers
l’étranger, celles-ci s’essoufflent
au point de manquer cruellement du simple quorum
(minyan) nécessaire pour assurer une tefila communautaire,
le chabbat ou les jours de fêtes,
ou même pour dire le Kaddich
à la mémoire d’un défunt lors
du yortzeit. Les responsables
ont longtemps cherché une
solution, jusqu’à ce qu’apparaissent des mouvements
comme Hazak, qui ont apporté,
sinon une solution, du moins
une réponse partielle. Elle
consiste à déplacer des jeunes
vers ces communautés pour
leur apporter, ne serait-ce que
momentanément, une impulsion pour les redynamiser.
Avec M. Joseph Sellam, viceprésident du Consistoire Israélite
du Bas-Rhin, responsable des
communautés périphériques,
nous avons donc entrepris de
mettre en place un « dispositif »
semblable à ceux existant dans
d’autres départements, qui initient des manifestations externalisées vers ces communautés
en difficulté ; cela permet de
leur faire vivre, ou revivre, l’espace d’un chabbat, des moments
forts sur le plan spirituel autant
que sur le plan de la convivialité et des échanges qu’une telle
rencontre peut occasionner.
Nous avons défini ensemble les
communautés qui pouvaient
être concernées, et que nous
devions, prioritairement, inclure
dans le projet ainsi que celles
d’entre elles qui devaient inaugurer ce « cycle » de chabatot.
Notre support est le Consistoire
Israélite du Bas-Rhin et l’Association des Étudiants Juifs de
Strasbourg dont je suis l’un des
responsables, mais également
les communautés concernées.
Ces dernières sont sous la
responsabilité du Consistoire
dans la mesure où elles comptent encore des familles
implantées et une synagogue,
parfois même des locaux pou-
vant servir à diverses occasions.
Les jeunes, quant à eux, qu’ils
soient étudiants ou actifs, se
savent les héritiers et futurs
responsables de communautés.
Dans cette perspective, ils s’impliquent généreusement en
apportant l’enthousiasme,
l’énergie et l’optimisme de leur
jeunesse. Ils veulent également
montrer à leurs ainés qu’ils sont
conscients d’avoir souvent beaucoup reçu et que c’est, maintenant, à leur tour, de donner,
même symboliquement, en
consacrant un peu de leur
temps, de leur énergie et de leur
bonne humeur à ces actions.
L’objectif est, entre autres, de
permettre à une communauté
isolée ou en difficulté de passer
un chabbat complet dans les
conditions de la « yiddischkeit ».
La convivialité et la chaleur
humaine, vécues l’espace d’un
chabbat avec un groupe de personnes venues d’autres villes,
pourraient redonner l’envie à
ces communautés d’organiser
elles-mêmes des chabbatot – ou
d’autres activités – avec les
communauté voisines ou plus
Si la communauté de Sélestat
n’est peut-être pas très nombreuse, la joie et l’amour que
tous les coreligionnaires témoignent pour leur communauté
montrent un grand attachement
envers cette même communauté
dont nous sommes très fiers.
SERGE AZGUT
© Michel Rothé
P.S. Je tiens a remercier le président Denis Geissmann et
l’ensemble de la Communauté
d’Obernai avec qui nous partageons très souvent des Offices.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 11
roch hachana
éloignées, occasionnant à la
fois des échanges et des renforcements mutuels.
Malgré un délai relativement
court (dix jours) pour l’organisation, et les appréhensions des
uns et des autres ayant été
levées, nous avons décidé d’organiser, le chabbat 23 juin 2012,
une première action et, pour
cela, nous avons choisi la communauté de Sélestat. Les dirigeants de cette communauté
étaient heureux de ce choix et
ont aussitôt entrepris de convier
leurs membres aux offices ainsi
qu’aux repas de chabbat.
Nous nous sommes donc retrouvés, pour le départ, vendredi
après-midi, en gare de Strasbourg. Le groupe participant à
l’opération était composé de
douze étudiants et étudiantes.
Arrivés à destination, nous avons
rejoint le Centre communautaire afin de mettre en place la
salle de réception pour les repas
et nous préparer pour chabbat.
L’office de Minha, suivi de
Maariv, a rassemblé, dans la très
belle synagogue de Sélestat, la
grande majorité des membres
du kahal. L’office dirigé par un
jeune, fut un moment magique
pour l’ensemble des présents.
Une ambiance chaleureuse, des
mélodies parfois oubliées, ont
fait revivre la ferveur des offices
d’antan : certains membres du
kahal, parmi lesquels le président de la Communauté de
Sélestat, M. Azgut, n’ont pas
caché leur grande émotion,
émotion que tous les jeunes ont
partagée.
Monsieur Serge Azgut a, dans
son discours de bienvenue,
exprimé sa satisfaction et sa joie
de voir la synagogue remplie
comme aux jours de fêtes et a
vivement remercié le Consistoire et les jeunes venus de
Strasbourg pour apporter leur
soutien et animer ce chabbat. A
vrai dire, ces sentiments étaient
partagés par tous les présents
et, bien sûr, les jeunes étaient
tous très fiers de constater que
leur action était utile et avait
un sens, ce qui les encourage à
participer à nouveau à de tels
projets. Ce fut ensuite à M.
Sellam de remercier les Sélestadiens pour leur accueil chaleureux et fraternel. Il a également
excusé l’absence du Rabbin
Spingarn qui, ayant été tardivement informé, n’a pu se libérer.
M. Sellam a apporté au président et aux membres de la
Communauté de Sélestat, les
salutations et la bérakha du
Grand-Rabbin René Gutman,
du Rabbin Claude Spingarn
(dont il a lu un message et un
dvar thora) et du président du
Consistoire, M. Francis Lévy.
La soirée a continué avec un
excellent repas chabbatique,
auquel ont participé pas moins
de 40 convives ; zmirot chabbat,
chants hassidiques, et interventions se sont succédés, dans
une ambiance joyeuse et
conviviale.
(à 23h56) à destination de
Strasbourg.
Samedi, l’office a été animé, tour
à tour, par différents jeunes,
tantôt selon le rite ashkénaze,
tantôt selon le rite séfarade. Il a
rassemblé autant de monde
que la veille, ce qui montre
qu’objectivement Sélestat possède encore un potentiel qui ne
demande qu’à être exploité.
Mission accomplie ?
Le déjeuner, une Dafina aussi
copieuse qu’excellente, a montré que, même un juif alsacien
habitué à la soupe fleisch,
apprécie la bonne cuisine marocaine. Cette fois, 25 convives
étaient présents, toujours dans
une ambiance festive et chaleureuse qui a fait de ces instants
des moments inoubliables.
Au programme de l’après-midi,
jeux, discussions et promenade,
avant l’office de Minha et une
séouda chlichit animée de
chants et de divré Thora.
A la fin de chabbat, ce fut un
peu la course pour ranger le
Centre communautaire et
rassembler les affaires, afin de
pouvoir prendre le dernier train
Tous ceux qui ont partagé ce
chabbat au Centre communautaire de Sélestat, en garderont
certainement un souvenir aussi
agréable qu’émouvant.
Il ne m’appartient pas de le
dire. Mais je suis tenté de dire
« oui » si notre présence a
marqué les esprits des Sélestadiens et si ces moments passés
ensemble étaient suivis d’autres
semblables, initiés par les
locaux eux-mêmes, et partagés
avec une ou d’autres communautés bas-rhinoises.
Je tiens à remercier le Consistoire Israélite du Bas-Rhin, et
en particulier M. Joseph Sellam,
pour son implication. Merci
également, pour leur participation, aux dirigeants ainsi qu’ à
l’ensemble de la Communauté
Israélite de Sélestat. Merci
encore aux étudiantes et étudiants venus apporter un peu
de soleil à des personnes et un
lieu qui en ont besoin. Je dois
enfin remercier mon père,
Alain Karlebach, qui s’est
chargé de transporter tout le
matériel nécessaire.
JOSEPH SELLAM
& DAVID KARLEBACH
SOCOTIM
S.A.S.
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STRASBOURG
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12 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
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HORAIRES DES
OFFICES
Vendredi 14 septembre
Samedi 15 septembre
Dimanche 16 septembre
Office des Jeunes
« Weiler »
Matin
Minyan Ami
1 rue Silbermann
Minha
Maariv
Matin
Minha
19h30
Suivi
6h15
19h
8h30
19h45
10h
ORT
Maariv
Oratoire Elyahou
Matin
Minha
Maariv
7h30
19h
19h25
20h24
19h30
Suivi
6h45
19h
9h
Chofar
19h20
Tachli’h
Suivi
7h45
Chofar 10h
19h20
20h20
8h30
18h
Tachli’h
19h30
9h
Chofar
19h20
7h45
19h50
20h18
8h30
19h
20h20
6h
19h
6h30
19h
20h
5h55
19h
6h
19h
6h30
19h
19h15
8h30
19h30
8h30
19h
20h11
7h
19h
5h50
19h
6h15
13h50
19h40
Kol Nidré
6h30
14h
18h30
19h
Kol Nidré
8h15
17h
8h
16h30
19h (Néila)
6h50
18h50
7h
19h
19h15
8h30
19h15
8h30
18h45
19h56
7h30
18h50
8h
18h45
19h
10h
(Loulav)
8h30
19h20
19h50
8h30
18h45
19h
10h
(Loulav)
8h30
19h20
19h48
8h30
18h45
19h50
Mercredi 3 octobre (Hol Hamoed)
6h30
18h45
6h45
18h45
19h15
Jeudi 4 octobre (Hol Hamoed)
Vendredi 5 octobre (Hol Hamoed)
6h30
18h45
6h45
18h45
19h15
6h30
18h45
6h45
18h45
19h15
8h30
19h
8h30
18h45
19h42
6h
18h30
18h45
Veille de Roch Hachana
Allumage des bougies entre 18h22 et 19h26
ROCH HACHANA
Lundi 17 septembre
1er jour
Mardi 18 septembre
2e jour - Clôture : 20h20
Mercredi 19 septembre
Jeûne de Guedalyah de 5h37 à 20h12
Jeudi 20 septembre
Vendredi 21 septembre
19h15
Suivi
Allumage des bougies entre 18h13 et 19h15
Samedi 22 septembre
10h
20h09
Chabbat Chouva - Clôture : 20h11
Dimanche 23 septembre
Lundi 24 septembre
Mardi 25 septembre
Veille de Kippour - Allumage des bougies
et début du jeûne avant 19h03
yOm kippOuR
Mercredi 26 septembre
20h
Clôture : 20h03
Vendredi 28 septembre
Allumage des bougies entre 18h01 et 19h
Samedi 29 septembre
19h54
Chabbat Haazinou - Clôture : 19h56
Dimanche 30 septembre
18h56
Suivi
Veille de Souccoth
Allumage des bougies entre 17h57 et 18h56
SOuCCOTH
Lundi 1er octobre
1er jour
Mardi 2 octobre
2e jour - Clôture : 19h50
Allumage des bougies entre 17h49 et 18h46
Samedi 6 octobre
10h
19h41
Hol Hamoed Quohéleth - Clôture : 19h42
Veillée de Hochaana Rabba
Dimanche 7 octobre
18h42
Suivi
7h25
18h40
18h45
Suivi
8h30
19h05
19h37
8h30
18h30
19h30
8h
19h05
19h35
8h30
18h30
19h36
6h50
18h30
8h30
18h45
Hochaana Raba
Allumage des bougies entre 17h45 et 18h42
CHEmiNi ATSERETH
Lundi 8 octobre (Veille de Simhat Torah)
10h
Dans toutes les synagogues, cortège et
appel des enfants à la Torah
SimHAT TORAH
Mardi 9 octobre
9h
Clôture : 19h36
Vendredi 12 octobre
18h31
Suivi
Allumage des bougies entre 17h37 et 18h31
Samedi 13 octobre
10h
19h27
Chabbat Berechit / Bénédiction du mois
Clôture : 19h28
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 13
simhat torah
La Communauté fête ses H
Il est d’usage dans toutes les
communautés juives du monde de
distinguer à cette occasion deux
personnalités, le Hatan Torah qui
clôt la lecture du Séfer et le
Hatan Béréchit.
Dans notre Synagogue de la Paix,
le Hatan Torah est Michel Cahen
et le Hatan Béréchit est
David Karlebach.
Dans les autres synagogues
ou oratoires, les Hatanim connus
au moment de l’impression du
journal sont :
Rambam
Hatan Torah : Abraham Kalfon
Hatan Berechit : Régis Elkaïm
Adath Israël
Hatan Torah : Rav Mickaël Szmerla
Hatan Berechit : Matithiaou Landauer
Hemdat Chlomo - Meinau
Hatan Torah : Michaël Vetter
Hatan Berechit : Gérard Hess
© Jeane Vogel, Hope & Unity
Respect
et générosité
Simhat Torah est avant tout la fête de la Torah,
un cycle de sa lecture s’achève
et un autre est immédiatement ouvert
comme pour nous inviter à la continuelle connaissance
de ce don exceptionnel que Dieu fit à tout Israël.
14 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
A
l’honneur qui m’est fait de me nommer
Hatan Torah, je voudrais associer ma
très chère épouse, Alayne, qui a su
gérer, ces dernières années, des moments
délicats et débute sa quarantième année
d’enseignement du français et du latin à
l’Ecole Aquiba. Je tiens également à associer
Rina, Vincent, Kelly et Lionel, sans oublier
Arié, nos enfants qui ne nous apportent
que des satisfactions et des joies quotidiennes.
simhat torah
Hatanim
Je regrette vivement de ne pouvoir m’investir
davantage dans la vie communautaire mais
mes activités professionnelles occupent largement mes journées et une bonne partie de
mes soirées, au grand désespoir de mon
entourage immédiat !
Je voudrais surtout rappeler, ici, ce que nous
ont inculqué nos parents, tant à Sarreguemines qu’à Troyes. La vie repose sur des principes que nous tentons de transmettre autour
de nous, le respect de l’autre avec une remise
en cause de soi et surtout la générosité envers
son prochain.
Une petite pensée pour mon arrière grandpère, Grand Rabbin de Sousse (Tunisie) qui
aurait été fier de moi, à mes grands-parents, et
à mes parents qui m’ont prodigué une éducation juive ouverte et tolérante.
Fidèle de la Grande Synagogue et membre du
Mercaz, je suis fier de m’associer à David Karlebach, Hatan Berechit, jeune homme pratiquant, descendant d’une vieille famille strasbourgeoise. Il représente cette jeunesse qui
est l’avenir de notre communauté, celle qui
respecte les institutions et s’investit dans les
différents mouvements de jeunesse et la vie
communautaire.
Et en cette période de crise, la notion de générosité s’impose vis-à-vis de nos coreligionnaires les plus nécessiteux (paniers du cœur
cacher, APAJ, AUJF,…) et nous nous devons,
sans compter, de leur venir en aide.
Au terme de la fête de Souccoth, après avoir
été purifiés de nos fautes à Yom Kippour, nous
nous apprêterons à fêter, par des danses et des
chants, notre attachement à la Torah dans la
joie et avec l’ensemble des fidèles de la communauté. Alors, en ce début de 5773, je vous
souhaite de passer de bonnes fêtes et vous
adresse mes vœux de joie, santé, prospérité et
surtout de paix sur tout Israël.
‫הנש הבוט הקותמו‬
Michel Cahen
« ...Et ce fut soir, et ce fut matin, un jour. »
(Ch. 1 ; verset 8)
L
e Imré Chéfer nous explique pourquoi,
chez le peuple juif, le cycle d’une journée
commence la veille au soir, contrairement
aux nations du monde pour qui il débute à
minuit. La Torah veut faire allusion aux difficultés que le peuple juif devra affronter au travers
de l’exil, représenté par la nuit, avant de vivre la
délivrance tant attendue, symbolisée par le jour.
La vie est une « terre d’épreuves » qu’il faut
traverser avec succès avant d’accéder à l’au-delà.
La conception juive est totalement opposée à
celle de ceux pour qui il faut profiter au maximum des plaisirs de la vie puisque : « Demain il
n’y a plus rien », la mort étant pour eux la fin de
tout. Nos sages expliquent au contraire que la vie
sur terre est un passage éphémère durant lequel
l’âme est en exil, loin de son Créateur. Ce passage
sur Terre lui permet d’acquérir des mérites qui
l’amèneront à jouir dans le monde à venir de la
présence divine, en totale harmonie et pour
l’éternité, sans que cela ne soit un cadeau gratuit,
puisqu’il aura fallu travailler dur pour cela. En
acceptant l’honneur d’être Hatan Béréchit en la
grande synagogue de la Paix j’espère faire passer
plusieurs messages :
• que cette magnifique schoule vit encore et que
de belles années lui sont promises si nous décidons de comprendre la volonté des fidèles d’aujourd’hui tout en respectant la halaha (loi) ;
• qu’on a la chance de bénéficier sur le département et dans notre ville de deux institutions
fondamentales, le Consistoire Israélite du BasRhin et la Communauté Israélite de Strasbourg, qui permettent la réalisation de notre
vie quotidienne religieuse et culturelle, mais
aussi la gestion de nos infrastructures nécessaires à nos pratiques et activités ;
• qu’à côté de ces deux entités il existe des associations qui jouent un rôle important voire vital
pour certaines et que par conséquent, il est
primordial de comprendre le devoir d’entraide
que l’on doit accomplir chacun à son niveau et
selon ses possibilités, par des moyens physiques
– en consacrant quelques heures de son temps
à les aider – ou financiers – en soutenant par
des dons une ou plusieurs organisations :
• qu’une place plus importante soit accordée
à la parole et aux actes des jeunes adultes
responsables.
Depuis maintenant plus de trois ans, je consacre
une partie de mon énergie à l’Association des
Étudiants Juifs de Strasbourg. Cette volonté qui
m’anime est marquée par l’envie de proposer
aux étudiants juifs de notre cité, des lieux et
moments de rencontre, malgré les différences
d’origines, de points de vue et de pratique religieuse que l’on peut avoir, le meilleur exemple
étant la réussite des repas chabbatiques organisés tous les mois au Centre Communautaire,
avec la présence d’une centaine de jeunes à
chaque événement. Je profite de cette occasion
pour indiquer que pour permettre le développement de nouveaux projets, une aide financière
est toujours la bienvenue.
Aimer son prochain comme soi-même est plus
qu’une devise c’est un commandement de la
Torah ! Que l’on soit aschkenaze, séférade, religieux, pratiquant, juif laïque, matériellement
riche ou en difficulté, on a l’obligation de se
respecter entre nous, de garder un œil bienveillant sur nos coreligionnaires pour faire face aux
défis du présent et aux épreuves de l’avenir,
n’oublions pas si rapidement notre passé...
Je souhaite un grand Mazel tov au Hatan Torah
(à Michel Cahen) et à l’ensemble de sa famille !
Je tiens à remercier en ce jour mes parents et
grands-parents pour l’éducation et l’amours qu’ils
m’ont donné, ma sœur Judith pour la joie qu’elle
apporte, la Communauté Israélite de Strasbourg
pour ce mérite d’être Hatan Béréchit, Monsieur le
Grand Rabbin René Gutman qui est un guide religieux et humain, Messieurs Isidore Rubinstein et
Maurice Weill pour leurs précieux conseils et je
souhaite bien entendu rappeler la mémoire de
ma grand-mère, Madame Suzanne Karlebach
(zal) qui nous a quittés il y a quelques mois.
David Karlebach
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 15
Mémoire
Strasbourg inaugure son
Allée des Justes parmi les Nations
Pierre Lévy
L
a 70 e commémoration nationale de la Rafle du Vel d’Hiv a
pris, à Strasbourg, une dimension exceptionnelle.
© Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons
La mémoire du Vel d’Hiv et l’inauguration de l’Allée des Justes parmi les
Nations, deux signes mémoriels forts,
se sont joints en présence de nombreuses personnalités : le ministre de
l’Intérieur Monsieur Manuel Valls,
l’ambassadeur d’Israël en France son
Excellence Yossi Gal, le préfet de la
Région Alsace Monsieur PierreEtienne Bisch, le sénateur-maire de
Strasbourg Monsieur Roland Ries,
Monsieur Philippe Olivier, conseiller
culturel à la Mairie de Strasbourg,
Messieurs les députés André Schneider,
Armand Jung, le président du CRIF
Monsieur Richard Prasquier, le
président de Yad Vachem France
Monsieur Jean-Raphaël Hirsch, le
président honoraire du Consistoire
Central, du Consistoire du Bas-Rhin et
du CRIF Monsieur Jean Kahn, le
consul honoraire d’Israël Monsieur
Gilbert Roos, le grand rabbin du BasRhin Monsieur René Gutman, Monseigneur Grallet, archevêque de Strasbourg, le président du Consistoire du
Bas-Rhin Monsieur Francis Lévy, et le
président de la Communauté Israélite
de Strasbourg Monsieur Jean-Paul
Kling.
Un nombreux public se pressait place
de l’Ancienne Synagogue pour cet
événement.
Au lendemain de cet événement, je
ne peux m’empêcher de penser au
cheminement qui a abouti à cette
réalisation. C’était il y a trois ans.
Nous préparions la commémoration
de la Rafle du Vel d’Hiv et je pensais à
ce lieu, à l’étroitesse de l’endroit, à la
plaque indiquant le souvenir de
l’ancienne synagogue incendiée par
les Nazis dissimulée derrière un bos-
quet. J’observais ponctuellement le
comportement des passants à cet
endroit, peu ou pas de regard sur les
plaques commémoratives, et pour
cause… Je pensais à une redistribution
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 17
Mémoire
des volumes de cet espace. Cette année-là,
je fis la première annonce du projet de
l’Allée des Justes.
sol les emplacements de l’ancienne synagogue, faisant en quelque sorte revivre cet
édifice.
Daltroff, historien, en le remerciant à nouveau pour ses documentations et ses
connaissances de ce site.
En 2011, après la cérémonie de commémoration, avec Madame Sylvie Kaufmann nous
avons expliqué notre vision de ce site à
Messieurs Roland Ries et Robert Hermann.
Nos élus décidèrent la création d’un groupe
de travail pour mener à bien ce projet.
Saluons au passage l’idée remarquable de
la société Digitale Paysage, de redéfinir au
Ensuite ce fut le choix des textes apparaissant sur les stèles, leur contenu, leurs emplacements, leur taille, leur lisibilité, pour résumer de nombreuses réunions de travail
auxquelles participèrent Monsieur Robert
Hermann premier adjoint, Monsieur le
grand Rabbin du Bas-Rhin, le Consistoire, et
la Communauté, sans oublier Monsieur Jean
Les travaux débutèrent début juin 2012.
La suite est maintenant connue et, comme
je le précisais dans ma prise de parole lors
de l’inauguration : « Ce lieu devra contribuer
à l’enseignement d’un crime unique dans
l’Histoire de l’Humanité, mais aussi participer
à l’éducation, à la réflexion sur la tolérance,
à la liberté et à la démocratie. » ■
Ils ont dit…
d’honneur du Jardin des Justes, à Yad
Vashem, sur les hauteurs de Jérusalem.
© Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons
De même, la patrie doit être reconnaissante
envers tous les Justes de France. C’est ce que
De même, la patrie doit être reconnaissante
envers tous les Justes de France. C’est ce que
disent les mots gravés, ici, dans la pierre.
Les mêmes que ceux qui, depuis 2007, sous la
présidence de Jacques Chirac, dont je veux
saluer la lucidité et le courage, se trouvent au
Panthéon. Ils disent l’héroïsme de certains.
Ils rappellent, aussi, l’atrocité d’une époque.
Strasbourg, 22 juillet 2012 : inauguration de l’Allée des Justes.
De droite à gauche : Roland Ries sénateur-maire de Strasbourg, Manuel Valls, ministre de l’intérieur, Pierre Étienne Bisch préfet
de la Région Alsace et Yossi Gal, Ambassadeur d’Israël en France.
Manuel Valls
ministre de l’Intérieur
[…] Et combien furent courageux celles et
ceux qui, entre 1940 et 1944, ont fait ce choix
– à leurs yeux, le comble de l’évidence ! –,
d’ôter des Juifs, femmes, hommes et enfants
à la folie criminelle de l’occupant nazi et à ses
complices français. Si nous sommes rassemblés,
ici, c’est pour rendre hommage à tous ces
valeureux, connus ou anonymes, qui, face au
zèle collaborationniste et au milieu de la
passivité, ont voulu contrecarrer les desseins
les plus infâmes. Ces femmes, ces hommes,
18 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
par leurs actions, ont redonné, dans la
noirceur d’une époque, une part de lumière à
notre humanité. Ils ont gardé, blotti dans
leurs bras, l’honneur abimé de notre nation.
Ils ont contribué, avec tant d’autres, à
redonner à notre pays sa part de fierté.
En honorant les « Justes parmi les Nations »
M. l’Ambassadeur, l’Etat d’Israël a voulu, au
nom du peuple juif, signifier, de la manière
la plus solennelle, une reconnaissance à
l’endroit de celles et ceux qui, n’étant pas de
confession juive, ont fait preuve d’une
solidarité à toute épreuve. Les noms de tous
ces défenseurs sont gravés sur le mur
Nous nous trouvons rassemblés, aujourd’hui,
jour de la commémoration du 70e anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv au cours de
laquelle, les 16 et 17 juillet 1942, 13 000 Juifs
furent arrêtés. J’étais, ce matin, à Paris, aux
côtés du Président de la République, avec
vous, M. le Président du CRIF, pour la cérémonie officielle organisée devant le monument commémoratif. Cette cérémonie,
empreinte de gravité et de recueillement, a
permis de dire, à nouveau, combien cet
épisode est parmi les plus douloureux de
l’histoire de notre pays. Notamment parce
que notre administration, et notre police,
entraînées par une politique et une mécanique effroyable, ont prêté main-forte à
l’occupant nazi. Dans les rangs de notre police,
il y eut aussi, je veux le souligner, de nombreux héros et des Justes. Je tiens à rappeler,
ici, les noms de deux fonctionnaires de
police, originaires d’Alsace et Justes parmi les
nations : Alfred Thimmesch, mort en déportation à Mauthausen, et Urbain Haag. […]
Mémoire
Richard Prasquier
président du CRIF
Médaille des Justes
[…] 1997 c’était aussi à Bordeaux l’année du
procès de Maurice Papon. Il suivait celui du
nazi allemand Barbie et du milicien français
Touvier. En envoyant, enfin, devant la justice
des hommes un prestigieux haut fonctionnaire et ancien ministre de la République, la
France achevait son long, tardif, difficile, mais
approfondi examen de conscience sur son
passé. Je pense profondément que la mise
officielle en exergue du rôle des Justes dans le
sauvetage des Juifs dans notre pays n’aurait
été qu’un alibi tant que les comptes n’étaient
pas apurés avec le passé, et que les responsabilités n’étaient pas dites. Cela, on le sait, survint avec le discours du président Chirac à la
Cérémonie du Vel’ d’Hiv du 16 juillet 1995.
Après la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv et de l’inauguration de l’Allée des
Justes, une cérémonie a eu lieu à l’Hôtel de Ville de Strasbourg au cours de
laquelle Monsieur Jean-Raphaël Hirsch, président du Comité français pour Yad
Vashem, a remis la Médaille des Justes à Louis et Jeanne Bieber. A cette
occasion, Monsieur Roland Ries s’est exprimé :
[…] Je voudrais dire quelques mots à la
famille Bieber.
Chère famille, vous représentez ici vos
grands-parents et arrière-grands-parents,
qui ont recueilli, choyé et sauvé la petite
Simone Reichner dont ils ont pris soin
comme de leurs propres enfants, et qui
ont sauvé trois prisonniers évadés ainsi
que des aviateurs alliés.
Dix-sept ans plus tard, un autre président de
la République, François Hollande, est venu
dans les mêmes lieux manifester avec solennité l’engagement de la France dans son
travail de mémoire. Cela est très important
car si la mémoire nous rapproche du passé,
elle nous aide bien plus encore à nous
construire un avenir.
Leur souvenir, celui de Louis et Jeanne
Bieber, nous apprend qu’au cours d’une
vie, il est possible d’appartenir à différentes familles, une famille politique,
une famille de pensée, une classe
sociale, un corps de métier certes, mais
il est une famille qui n’est pas recensée,
et qui transcende toutes les autres, c’est
celle du cœur et du courage.
Qui savait en 1997 que l’anti Papon s’appelait
Camille Ernst, Juste des Nations et adjoint du
Préfet de l’Hérault ? Or Camille Ernst était un
homme d’ici, un alsacien de Sélestat. Il ne fit
pas la prestigieuse carrière de son collègue
de Bordeaux et il rentra de sa déportation à
Dachau physiquement marqué de façon
irrémédiable. Mais l’honneur de notre
humanité est qu’il y ait des hommes comme
Camille Ernst pour que nous puissions prôner
envers nos enfants d’autres boussoles
morales que celles des lâches, des malins,
des arrivistes ou… des fanatiques.
C’est pour beaucoup dans le centre du pays
que furent pendant la guerre transférés de
nombreux alsaciens, en particulier, mais pas
uniquement, les Juifs qui ne pouvaient pas
rester sous régime nazi. C’est souvent autour
de Clermont-Ferrand, Limoges ou Périgueux
C’est cette même conscience qui a guidé
Charles Altorffer, ancien maire de Stras-
« En me mettant au service de mes amis
juifs persécutés, je découvris la noblesse
de ce peuple que l’histoire a tant écorché et je les aidais en rougissant de mes
ancêtres dont ils furent si souvent les
victimes et de mes contemporains qui
continuaient de s’acharner contre eux
en les livrant à leurs bourreaux. »
© Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons
Il n’y a pas eu à ma connaissance d’activités
de sauvetage en Alsace même, mais il y a eu
un nombre respectable de Justes alsaciens.
Car en Alsace les Juifs étaient partis et leur
présence avait été éradiquée, comme a été
détruite cette synagogue du quai Kléber au
pied de laquelle nous nous trouvons.
Cette famille-là ne se contente pas de
compatir aux malheurs de l’autre ou de
trembler, non ! Elle agit, elle s’engage,
mais surtout, elle prend des risques pour
elle-même, elle fait preuve d’un discernement admirable puisqu’elle entre
délibérément dans l’ « illégalité » pour
mieux servir la justice.
bourg, qui s’était exposé personnellement à des risques majeurs afin de protéger des Juifs et qui a reçu le titre de Juste
parmi les Nations, à titre posthume, ici, à
l’Hôtel de Ville de Strasbourg, en mars
2003, en même temps qu’Hélène Schweitzer devenue Rosenberg. Après la guerre,
elle épouse en effet Emile Rosenberg et
se convertit au judaïsme. Diplômée des
Beaux-Arts, ses qualités artistiques lui
avaient permis de fabriquer de nombreux faux papiers et de sauver ainsi des
centaines de Juifs et de résistants. Ou
encore Pierre Bockel, archiprêtre de la
Cathédrale de Strasbourg de 1967 à
1986, compagnon de résistance d’André
Malraux, qui déclara dans son discours
de remerciements, au cours de la cérémonie d’amitié organisée à son intention
à l’initiative de Freddy Raphaël en 1990,
au Palais du Rhin :
Remise du diplôme Yad Vashem à Louis et Jeanne Bieber.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 19
Mémoire
que des hommes et des femmes « ordinaires »
et en fait pas si ordinaires que cela, sont
venus à leur secours, dont certains venaient
de la même province d’Alsace. Je pense au
village limousin de Solignac, où ont été actifs
l’exemplaire abbé Bender, le gendarme
Honoré Haessler et le futur maire de Haguenau, André Trabant. Je pense à Hélène Burger, convoyeuse d’enfants travaillant autour
de Brive avec le rabbin David Feuerwerker et
son ami l’admirable Edmond Michelet, Juste,
résistant, déporté, ministre et mystique.
Je pense à Joseph Storck, qui devint maire de
Guebwilller, Juste des Nations, qui sauva le
futur professeur Lazare Landau, disciple de
Jules Isaac et maître de Gilles Bernheim,
l’actuel grand Rabbin de France.
Je pense à l’officier de police de Périgueux
Aloyse Strebler qui, avec sa femme, prévenait, cachait et parfois transportait des Juifs
en danger. Périgueux où les secours étaient
centralisés par le pasteur Charles Altorffer,
Juste et futur maire de Strasbourg.
inflexible et intrépide, reconnue Juste dès
1965, déportée à Pithiviers puis à Auschwitz
pour avoir voulu se solidariser des Juifs.
Parmi les 6 millions de victimes de la Shoah,
1,5 % (78 000) viennent de France. En
revanche, 15 % environ des 25 000 Justes sont
Français. S’il ne faut pas tirer de conclusions
excessives de ces chiffres, ils viennent aussi
rappeler que la population française dans
son ensemble a largement contribué à ce que
plus des deux tiers des Juifs dans notre pays
puissent échapper à la mort. […]
Roland Ries,
sénateur-maire de Strasbourg
L’alsacien Paul Mathéry, récemment mis à
l’honneur dans sa ville natale, mourut en
déportation, en compagnie du frère Jacques,
carmélite, et du maire d’Avon, pour avoir
voulu sauver des enfants juifs. Peu de Justes
en France, contrairement à l’Europe centrale,
payèrent leur engagement de leur vie, mais
la mort restait une possibilité continuelle.
[…] « Ignorer » que la rafle du Vel d’Hiv avait
été une main criminelle tendue par l’Etat
français à l’occupant, cela revenait à jeter un
voile sur un pan entier de notre histoire.
C’est pourquoi le discours du président de la
République Jacques Chirac en 1995, a été un
moment historique que je tiens à rappeler et
à saluer respectueusement, car il n’était pas
aisé de reconnaître le rôle de l’administration
française dans la déportation des Juifs de
France : « La folie criminelle de l’occupant a
été secondée par des Français, par l’Etat
français », avait-il alors déclaré. Ces propos
ont d’ailleurs été repris ce matin par François
Hollande lorsqu’il réaffirme fortement
qu’aucun soldat allemand à l’époque n’a
participé à cette opération.
Enfin, comment laisser sous silence l’admirable
Adélaïde Hautval, psychiatre et protestante,
« Ignorer » qu’à partir de 1898, se tenait ici, à
la place même où nous nous trouvons, un
A Lyon, le père Pierre Bockel, très actif au
Témoignage chrétien, aidait les Juifs, avant
de devenir l’aumônier du Bataillon AlsaceLorraine commandé par Malraux.
superbe édifice de style néo-roman, la
synagogue du quai Kléber, qui était le centre
actif de la vie juive strasbourgeoise, c’était
ignorer dans quelles circonstances criminelles, ce lieu de rencontres et de prière a été
rasé et réduit en poussière. C’est pourquoi,
au-delà de la stèle qui rappelait cet emplacement, il était important de marquer, comme
nous le faisons aujourd’hui, l’empreinte au
sol de cette synagogue, par ce ruban de
dalles.
« Ignorer » que les actes les plus abominables
du siècle dernier sont nés dans un esprit
malade, mais élu selon un processus
démocratique, c’est ignorer les limites et les
dangers que présente un système politique
que pourtant, nous ne cessons de louer et de
promouvoir. C’est ignorer le pouvoir criminel
de certains mots, porteurs d’une idéologie
meurtrière. C’est pourquoi, nous devons
redoubler de vigilance lorsque nous accomplissons un acte citoyen et que nous désignons nos représentants. Et c’est pourquoi
aussi, nous devons plus que jamais nous tenir
en alerte, dénoncer la banalisation des
propos et des actes antisémites, veiller en
permanence à ce que, ce qui s’est passé il y a
70 ans, ne puisse jamais se reproduire.
« Ignorer » qu’au milieu de cette folie
meurtrière, des voix se sont élevées, et des
Justes se sont révélés, c’est méconnaître
l’importance du mouvement de résistance
français, tant du mouvement organisé que
des initiatives individuelles, ces initiatives qui
donnent toute sa dimension au propos du
Talmud selon lequel : « Celui qui sauve un
homme, sauve le monde ». […] ■
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Pablo - Pimco - Not Shy…
20 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Roch Hachana 5773
A propos de la grande rafle du
Vel d’Hiv il y a 70 ans à Paris…
N
otre ami à tous, André Greilsammer, avait prévu de faire une soirée
sur ce thème et j’avais demandé à Serge Klarsfeld de venir l’animer.
Ce qu’il avait accepté. Mais malheureusement, notre ami André a vu
son état de santé s’aggraver et a annulé la soirée telle qu’elle était prévue.
Je vais donc essayer de vous dire ce que m’inspire le souvenir de cet
événement effroyable où les fonctionnaires français, policiers ou gendarmes,
sont venus arracher à leur foyer tant d’enfants, de femmes et de vieillards
pour les destiner à être transportés vers les chambres d’extermination
comme l’a dit fort justement le président de la République, Monsieur
François Hollande. Aucun Allemand n’a participé à cet horrible massacre.
Tout comme l’avait dit précédemment l’ancien président de la République,
Monsieur Jacques Chirac, en 1995, et une deuxième fois au moment où il
avait fait déposer au Panthéon la liste des victimes de cette rafle.
Sachons
faire face
Un non-voyant n’en est pas moins un aveugle….
Un malentendant n’en est pas moins un sourd.
L’antijudaïsme, n’en est pas moins de l’antisémitisme…
et l’antisioniste n’en est pas moins un antisémite.
Celui d’entre nous qui se dit de confession israélite
n’en est pas moins un juif…
Comme l’est celui qui est dit par les autres :
issu d’une famille d’origine juive.
Une météo « instable » annoncée à la télévision
Le président François Hollande a donc remarquablement bien fait de se
rallier au comportement de Jacques Chirac.
n’en est pas moins de la pluie....
Un souvenir de l’époque me revient : Bousquet, alors chef de la police française, demanda aux nazis, qui en étaient les commanditaires, s’il fallait
également arrêter les enfants, ce qui malheureusement fut fait. Ainsi est-il
exact que ce fut un crime français envers des citoyens français mais c’est à
partir de leur arrivée à Auschwitz ou dans les autres camps que les nazis ont
repris la marche de l’opération.
d’antijudaïsme entrecoupée d’orages antisionistes
Comme l’est cette petite pluie fine, glacée, constante
qui se déverse sur nous depuis des décennies mais que
nous ne souhaitons pas reconnaitre,
Nous les juifs, tant ceux issus de familles dites
d’origine juive
Que ceux qui se disent de confession israélite…
Il est donc de bon ton de continuer année après année d’évoquer ce triste
événement qui jeta près de 13 000 personnes dans les arènes du Vel d’Hiv
pour qu’ensuite elles soient livrées à ceux qui devinrent leurs bourreaux.
et tous les autres,
J’approuve donc le président François Hollande, ainsi que le ministre de
l’Intérieur Manuel Valls, d’avoir répété ce que Jacques Chirac avait fort valablement exprimé il y a des années. Jamais nous ne pourrons oublier ce qui
advint des 13 000 personnes arrêtées et transférées à l’extermination
certaine. C’est un crime incomparable qui valut que ces personnes, enfants
compris, subirent un sort innommable et inoubliable. Donc, faisons-nous un
devoir, chaque année, de reprendre cette évocation. Jamais nous ne pourrons oublier le sort de ces 13 000 individus attirés vers un crime innommable
avec les souffrances que nous pouvons imaginer. Jamais nous n’oublierons.
Transpercés jusqu’aux os par cette humidité ambiante.
Il y a quelques années, lorsque l’on commença à s’intéresser à ceux qui furent
l’honneur de la France, c’est-à-dire les Justes qui, au péril de leur vie, sauvèrent
des familles juives pour les faire échapper à cette mort certaine et terrible,
le Consistoire Central de France éleva un monument à Thonon-les-Bains
parce que nombreux furent les Juifs arrêtés par les nazis au moment où ils
cherchaient à traverser le Léman pour trouver refuge en Suisse. Ce monument est toujours présent à Thonon-les-Bains. Il a été inauguré sous la
présidence de Madame Catherine Trautmann, ancien maire de Strasbourg,
lorsqu’elle fut ministre du Gouvernement de la République. ■
JEAN KAHN
Grand Officier de la Légion d’Honneur, Président Honoraire du Consistoire Central de France,
résident Honoraire des trois Consistoires Concordataires
Nous les juifs,
Nous les non-voyants,
Nous les malentendants.
Ceux d’entre nous qui ne veulent pas voir
Ceux d’entre nous qui ne veulent pas entendre.
Ceux d’entre nous qui n’ont rien vu
Ceux d’entre nous qui n’ont rien entendu
Ceux d’entre nous qui n’auront rien vu venir
Ceux d’entre nous qui n’auront pas entendu venir….
Ceux qui n’auront pas vu « Mene Mene Tekel Upharsin »,
l’écriture sur le mur…
Et ceux qui n’auront pas entendu « Hatkiva » :
l’Espoir venant d’Israël,
En ce Roch Hashana de 5773 sachons faire face.
GILBERT ROOS
Consul d’Israël à Strasbourg
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 21
A l’occasion des commémorations de la Rafle du
Vel’ d’Hiv’, le 22 juillet
2012, le président
François Hollande a
vivement dénoncé la
montée de l’antisémitisme
dans notre pays. Ses
propos ont été repris par
Monsieur Manuel Valls,
ministre de l’Intérieur,
lors de son passage à
Strasbourg, le même jour :
(…) Aussi, après le Président de
la République ce matin, je veux,
encore plus ici et aujourd’hui, le
dire avec force : toute résurgence de l’antisémitisme
– et il y a résurgence ! – est et
sera combattue avec la plus
grande fermeté. Ceux qui, par
leurs paroles ou par leurs actes,
s’en prennent à une personne de
confession juive, au motif de son
appartenance, s’en prennent
délibérément à notre République
et à ses fondements. Ils réactivent
un passé et des blessures intolérables. Ils sont un défi pour nous
tous. Ils doivent donc s’attendre,
en retour, à une réaction déterminée, dans le cadre prévu par
nos lois.
Je connais l’inquiétude de nos
concitoyens juifs, elle est mon
inquiétude. La recrudescence
des actes d’intolérance et de
haine qui les visent est une
réalité inacceptable.
Je sais le traumatisme provoqué
à la suite du drame de Toulouse
et je veux assurer les Français
juifs de la totale mobilisation des
pouvoirs publics. A ce titre, j’ai
fait part, à l’ensemble des préfets,
d’instructions renouvelées de
vigilance et de fermeté. Les
écoles juives, les synagogues et
les bâtiments de la communauté
juive font l’objet, sur l’ensemble
22 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
L’antisémitisme
Thierry Roos.
Il serait vain
de le nier. Telle une
tumeur rongeant
la société,
l’antisémitisme est
en résurgence aux
pays des droits
de l’homme.
Les juifs de France
sont inquiets.
I
l n’y a pas de mots assez forts pour
qualifier la tuerie de Toulouse. Des
enfants ont été abattus de sang froid
parce qu’ils étaient juifs. Nous pensions
à tort que cette sauvagerie appartenait au
passé. Elle rappelle la barbarie des nazis et
celle des pogromes subis par nos ancêtres.
Mais cette violence s’inscrit également dans
la crise globale d’une société qui peine à
se reconnaître dans ses valeurs fondamentales. Pour une frange – certes très minoritaire – de la population, l’expression d’une
telle haine et d’une pareille violence
constituent des actes de bravoure. Une telle
perception est théoriquement impensable
au pays des droits de l’homme. Elle ne peut
sans doute s’expliquer que par un véritable
« lavage de cerveau ». Même s’il n’atteint
qu’une minorité, ce phénomène semble
bien enraciné. Le mal est donc profond et il
faudra probablement des années pour
l’atténuer, voire en venir à bout.
Quelle attitude adopter ?
La première est la vigilance et le refus de la
banalisation : ne jamais minimiser, ne
jamais excuser, ne jamais faire preuve de la
moindre complaisance envers les auteurs
des actes antisémites. Nommer les choses et
ne jamais céder le moindre pouce de terrain
dans ce combat pour la dignité humaine et
le respect des valeurs essentielles. Car ne
nous y trompons pas, toute attitude inverse
contribuerait à amplifier le mal.
Le 22 juillet dernier, lors de la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv’, François
Hollande a rappelé avec force que la République condamne toutes formes d’antisémitisme. Le même jour, à Strasbourg, sur les
lieux de l’ancienne synagogue du quai
Kéber incendiée par les nazis en 1940, le
ministre de l’Intérieur est allé plus loin en
affirmant : « La lutte contre toutes les formes
d’antisémitisme, aussi bien celui que l’on dit
“historique” que celui qui se cache derrière
un antisionisme de façade, réclame une
mobilisation de la société dans son ensemble. J’entends par là, notamment, les enseignants, vis-à-vis des nouvelles générations,
les associations, les parents, les responsables
religieux et communautaires et les élus bien
évidemment. »
Par ces mots, il reconnaissait la confusion
volontairement entretenue par certains entre
antisionisme et antisémitisme pour mieux
faire accepter ce dernier comme une opinion légitime. Il réclamait aussi que la lutte
contre l’antisémitisme soit engagée sur tous
les fronts. Or on connaît le raisonnement
implicite de ceux qui entretiennent cette
confusion. Il vise tout d’abord à faire admettre l’antisionisme (c’est-à-dire le refus du
droit d’Israël à exister) comme une opinion
acceptable, puis à assimiler chaque juif à
Israël, pour, in fine, légitimer toute forme de
spécial antisémitisme
e en question
violence verbale ou physique à l’encontre de
toute personne de religion juive.
La loi française considère tout acte antisémite comme un délit. Chaque geste, chaque
parole ou écrit à caractère antisémite doit
être systématiquement porté à la connaissance des autorités de police et/ou du
procureur de la République. Ces faits sont
pris aux sérieux par les autorités judiciaires
de notre pays et lorsque leurs auteurs sont
identifiés, le taux de poursuite et de
condamnation est significatif. Nous devons
donc rester mobilisés et concernés. Chaque
événement antijuif doit être instruit sans
peur. Par ailleurs, le SPCJ (tél. 0800 182626)
peut également intervenir pour vous
épauler. Heureusement, il veille également
très efficacement et avec un dévouement
sans pareil, sur notre sécurité.
Cette année, la tuerie de Toulouse a suscité
une très vive émotion au sein de notre communauté. Une manifestation s’est tenue
devant notre synagogue pour témoigner
notre solidarité et notre colère. Par ailleurs,
« la Dieudonnisation des esprits dans les
banlieues est le complément d’objet direct
de la lepénisation », comme l’a exprimé Alain
Jakubowicz président de la LICRA. Nous
nous sommes élevés contre la venue de
Dieudonné à Strasbourg, au Zénith le
12 juin. Nous avons fait entendre notre
mécontentement et nos craintes et certains
courageux, pas assez nombreux, ont affronté
la pluie pour manifester devant le Zénith à
l’appel de la LICRA qui ne relâche pas son
combat.
La communauté juive de Strasbourg et
d’Alsace, bien que moins importante que
d’autres communautés religieuses, joue un
rôle très actif dans la vie locale. Les relations
interreligieuses sont florissantes. Les apports
culturels sont nombreux et réguliers. De
nombreux coreligionnaires se sont engagés
❝La lutte contre toutes les
formes d’antisémitisme,
aussi bien celui que l’on dit
“historique” que celui qui
se cache derrière un antisionisme de façade, réclame une
mobilisation de la société
dans son ensemble.❞
(Manuel Valls)
en politique pour servir les valeurs de la
République. Non seulement les valeurs du
judaïsme sont compatibles avec celles de la
République, mais en outre, comme l’histoire
l’a prouvé, elles contribuent à les nourrir.
Des chiffres parlants
Observons à présent le verre à moitié plein.
Les statistiques sont éloquentes : en France,
10 % de la population a des sentiments
hostiles vis-à-vis des juifs. Mais, selon le Pew
Research Center, ce chiffre est de 37 % en
Lituanie, et de 29 % en Italie, en Pologne ou
en Hongrie. Selon ces chercheurs, en France
les attitudes antisémites sont moins répandues que la moyenne des huit pays européens étudiés*. Les 90 % restants constituent
une majorité parfois silencieuse ou indifférente, mais non hostile. Et nombreux sont
ceux qui prennent notre défense de façon
déterminée. En témoigne l’expression de très
nombreuses marques de soutien lorsque
malheureusement nous sommes victimes
d’agressions. Des initiatives sont même
prises sans que nous le sachions pour combattre la mauvaise parole dans les banlieues.
Certes, d’un point de vue purement statistique, nous ne représentons qu’une minorité
dans l’ensemble régional. Mais nous avons
des droits. Et nous avons aussi le devoir de
ne pas céder à la pression des antisémites
qui voudraient nous voir quitter cette terre
dans laquelle nos racines sont profondes.
Une communauté
rayonnante
Chaque année de nombreux juifs viennent
s’installer à Strasbourg pour pratiquer ou
rejoindre cette communauté « modèle » qui
permet de vivre un judaïsme à la carte.
Nos structures permettent de manger
casher facilement, de prier selon son rite au
quotidien et de participer à une vie sociale
et culturelle extrêmement riche. Il convient
également de rendre hommage à nos
rabbins, ravs et enseignants qui animent
une vie intellectuelle d’un niveau inégalé en
France. L’étude est notre force et chacun
peut y trouver la pensée et la profondeur
qu’il attend. En résumé, notre communauté
est véritablement rayonnante, nous pouvons
en être fiers.
Il s’agit d’être chaque jour meilleur et engagé
dans la défense de nos valeurs et de nos
frères ici et en Israël. Il importe aussi de
rester unis, de rejoindre les institutions de la
communauté et de nous mobiliser nombreux
lors de nos manifestations. Mais il est tout
aussi important de montrer à nos concitoyens notre attachement à la France et la
confiance que nous avons en ses valeurs.
La meilleure réponse à donner aux antisémites est incontestablement la manifestation
de convictions profondes, fortes et visibles.
La meilleure réponse à donner aux antisémites est d’offrir à la France le meilleur de
nous-mêmes et des valeurs judaïques de la
bible. ■
* Allemagne, Grande-Bretagne, France, Pays-Bas, Italie,
Portugal, Pologne, Hongrie
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 23
spécial antisémitisme
du territoire, de dispositifs de
sécurisation. De plus, afin de
lutter contre la propagation et la
banalisation sur Internet de la
parole antisémite, la plate-forme
nationale de signalement des
sites et contenus illicites
(PHAROS) a renforcé son action
et élevé son niveau de vigilance.
Plus largement, la lutte contre
toutes les formes d’antisémitisme, aussi bien celui que l’on
dit « historique » que celui qui se
cache derrière un antisionisme
de façade, réclame une
mobilisation de la société dans
son ensemble. J’entends par là,
notamment, les enseignants,
vis-à-vis des nouvelles
générations, les associations,
les parents, les responsables
religieux et communautaires et
les élus bien évidemment.
C’est toute la société française
qui doit y mettre un terme. (…)
Réactions après
l’agression dont a été
victime un lycéen de
Toulouse le 4 juillet
dernier dans le train
Toulouse-Lyon
❛L
e Consistoire Israélite du
Bas-Rhin et la Communauté Israélite de Strasbourg ont
appris avec consternation la
nouvelle agression antisémite
perpétrée mercredi soir 4 juillet
dans le train Toulouse Lyon.
Les agresseurs, deux jeunes
gens de 18 ans, s’en sont pris à
un lycéen de l’école Otsar Hatora
de Toulouse, qu’ils avaient
identifié comme juif, l’ont
poursuivi alors qu’il cherchait à
s’asseoir plus loin et l’ont roué
24 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
La maltraitance
symbolique des Juifs
Shmuel Trigano
(A partir d’une chronique sur Radio J, le 15 juin 2012)
L’antisémitisme ne se résume pas aux actes violents qui
peuvent frapper les Juifs dans la rue mais il comprend aussi
un climat général d’inimitié et d’exécration touchant plus
que les Juifs et l’État d’Israël: le judaïsme et la culture juive,
l’identité juive elle-même.
D
e l’inimitié, on est en
règle générale au
courant, sauf les
inconscients qui sont
nombreux, y compris parmi les
Juifs qui se sentent par principe
coupables ou ont un compte à
régler avec leurs origines. La
scène médiatique est la scène
de cette inimitié. Elle se
manifeste par une hostilité de
principe à Israël ou à la communauté juive quand elle sort de
son image de « victimes de la
Shoah » (on aura remarqué
qu’elle est ou bien « martyre » ou
bien « agressive » : ce sont ses
deux images autorisées). Le
scénario d’interprétation des
événements du Moyen-Orient
est prêt avant même que les
événements n’arrivent. Ils sont
alors construits pour répéter
la même histoire et l’enraciner
encore plus dans les consciences.
Son trait principal repose sur la
culpabilité essentielle d’Israël,
son illégitimité et sa criminalité :
à Djénine, à Gaza il y a eu un
génocide et l’Etat d’Israël souffre
d’un racisme institutionnel qui
tient à l’essence même de son
existence. Ce mythe est omniprésent et il est partagé autant
par la classe politique que
l’opinion publique. Les perpétrateurs d’actes antisémites y
spécial antisémitisme
puisent implicitement la raison
et la légitimité de leurs actes.
Par contre, de l’exécration,
l’opinion juive commune est
moins consciente car elle se
développe dans la littérature, les
essais, les magazines, l’université. Il faut aussi, dans ces
milieux, avoir l’esprit aiguisé
pour la percevoir car elle
concerne le judaïsme comme
religion, pensée, culture, société.
Ce domaine met en jeu,
pourrait-on dire, le prestige de
l’identité juive, son honneur,
sans compter la vérité historique
et la compétence académique.
Or ce sont les lieux mêmes de la
production culturelle qui sont
touchés. Il faut savoir par
exemple que, dans les universités, les Instituts d’études
politiques, c’est un discours qui
accrédite le version palestinienne des faits qui est la
référence, sans aucune confrontation possible avec d’autres
thèses, et cela remonte jusqu’au
Collège de France. Des générations d’étudiants qui, plus tard,
assumeront des responsabilités
politiques, sont ainsi formées,
nourries d’une version viciée de
l’histoire.
Plus généralement, sur le plan
du destin étudiant, choisir un
sujet de doctorat en rapport avec
les Juifs (en quelque matière
que ce soit) équivaut aujourd’hui
à un suicide professionnel car
cela vous condamne à être exclu
en premier des jurys de sélection pour les rares postes
universitaires au concours, sous
prétexte de particularisme,
d’étroitesse d’esprit ou de choix
« idéologique » (« religieux »). On
n’étudie pas les choses juives
comme on étudie l’Amérique
latine, ou le monde… arabe.
Le discrédit s’exerce en premier,
bien sûr, sur le judaïsme dont la
destruction symbolique est
joyeusement perpétrée dans
livres, magazines, comptesrendus de presse, sauf rarissimes
exceptions. Si vous examinez
dans le détail la place qui est
reconnue au judaïsme et la
façon de le traiter (notamment
dans toute cette presse sur les
religions – en fait, au départ,
presse catholique – produisant
nombre de numéros spéciaux
sur religions, spiritualités et
civilisations), vous remarquerez
le traitement défavorable dont il
est l’objet (souvent mis en œuvre
par des spécialistes juifs 1).
Par contre, l’islam y occupe une
place centrale et abusive. On a
l’impression que le refoulé du
tabou sur l’islam, à base de
menaces de terreur, se déverse
sur le judaïsme, moins « dangereux » et au plus bas de son
prestige.
Toute une gamme d’intellectuels
juifs et de chercheurs est objectivement bannie de cette presse.
On n’y rend compte ni de leurs
travaux, ni de leurs interventions. La chose est réitérée
depuis maintenant dix ans au
point que l’on se dise qu’il doit y
avoir une liste noire qui écarte
les auteurs non complaisants
avec le discours de rigueur, le
scénario des médias en matière
juive. La chose est statistiquement démontrable, tant pour
l’écrit que l’audio-visuel (les
radios et TV publiques sont au
sommet). L’atmosphère d’inimitié
n’est pas le résultat d’une série
de hasards.
Mais il y a aussi l’édition généraliste. Certes, elle est en crise
en général et le lectorat juif
exigeant est très limité, en
dessous du seuil de rentabilité
commerciale pour une grande
maison d’édition, mais les possibilités de publication de livres à
thèmes judaïques (exceptée la
marée en rapport avec la Shoah)
se restreint de plus en plus. Il
faut comparer, là aussi, avec le
déluge éditorial concernant
l’islam qui est le critère
d’évaluation.
plus efficace pour discréditer le
travail d’une vie et l’être même
d’un homme ».
Ceci dit, ces dernières années a
fleuri une littérature d’un genre
très spécial qui dépeint pseudo
critiquement le judaïsme comme
religion, sous des traits conjuguant cruauté, violence et
tromperie, parfois paganisme.
La religion de l’Israël antique
serait la source de toutes les
violences, du génocide, de la
haine de l’autre, de la cruauté
sacrée 2.
Ainsi la boucle est bouclée entre
ce que pense Al Djazira et ce
que pense une certaine France :
le « génocide de Gaza » était inscrit dans le judaïsme et l’Etat
d’Israël est nazi.
Tant que les Juifs ne
défendront pas leur
honneur, tant qu’ils
ne seront pas jaloux de
leur réputation, on ne
voit pas comment ni
pourquoi cesserait leur
maltraitance, leur
rudoiement symbolique.3
La semaine dernière, Le Point a
publié trois pages de plaidoyer
de Michel Onfray pour défendre
le cinquième livre (Qui est
Dieu ?) d’une série très violente
sur le judaïsme de Jean Soler où
notamment il statue sur son
côté sanguinaire et haineux.
Michel Onfray cite une phrase
de ce livre : « le nazisme de
“Mein Kampf” est le modèle
hébraïque auquel ne manque
même pas Dieu » qui nous
renseigne sur sa teneur.
La façon dont il prévient la
remarque qui s’impose devant
un tel discours montre bien la
pirouette rhétorique la plus
répandue pour exclure le point
de vue juif : « l’accusation
d’antisémitisme est celle qui
accueille le plus souvent ses
recherches. Elle est l’insulte la
Tant que les Juifs ne défendront
pas leur honneur, tant qu’ils ne
seront pas jaloux de leur réputation, on ne voit pas comment ni
pourquoi cesserait leur maltraitance, leur rudoiement symbolique. Cette maltraitance est le
premier pas vers le coup qu’on
leur portera.
On ne peut se contenter de tirer
cette seule leçon générale de la
réalité. C’est ici aussi l’occasion
de constater le degré de
démission du judaïsme français
face aux défis qui se pressent à
son horizon. Ces questions
devraient en premier lieu
concerner le rabbinat français.
Mais où sont les rabbins ? Où
est le Grand Rabbin ? Il n’est pas
possible que s’institue le
partage entre ceux iraient
toujours au charbon et ne récolteraient que la réprobation et
ceux qui pontifieraient sur la
scène de « l’éthique » et du
politiquement correct. ■
1. Il y a tout un courant d’auto-destruction
de l’objet juif dans les études juives, sur
un plan international, qui est un sujet en
soi, le pendant, si l’on veut du postsionisme, voire de l’alter-judaïsme.
2. Cf. Michel Arouimi, « Yahvé coupable du
“Jihâd”. Une lecture de Dieu en guerre » de
Michel Dousse, in Controverses 18/2011,
(www.controverses.fr) et Shmuel Trigano,
« La construction du Juif comme barbare »
; Raphaël Draï, « Egyptologues ou bibliocastes » ; Dan Jaffé, « Entre Jésus et le
judaïsme rabbinique : de la relecture de
l’histoire à la falsification », in Pardès
38/2005.
3. Ce que les Américains appellent le
« Jewbashing ».
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 25
spécial antisémitisme
de coups après l’avoir coincé sur
la plate-forme des toilettes.
Au-delà de la consternation,
c’est une grande tristesse qui
saisit la communauté juive en
même temps qu’une grande
inquiétude : ainsi donc, l’antisémitisme, ce cauchemar millénaire des Juifs, que l’on avait pu
croire définitivement extirpé des
consciences, l’antisémitisme a
ressuscité des ruines du 20ème
siècle, solide et sûr de lui, et
n’hésite plus à passer à l’acte.
Non, Monsieur Onfray!
L’anti-anti-antisémitisme ne permet
pas tout, pas même de noyer le
poisson qu’on accuse de la rage !
Grand Rabbin Haïm Korsia*
(Article paru dans L’Express, avec l’autorisation de l’auteur)
❛L
e Conseil Français du
Culte Musulman (CFCM)
condamne avec la plus grande
vigueur l’agression antisémite
dont a été victime un jeune juif
scolarisé dans l’école Ozar
Hatorah de Toulouse où trois
enfants et un enseignant ont été
sauvagement assassinés en
mars dernier.
Le CFCM exprime sa profonde
inquiétude face à la multiplication de ces agressions lâches
qui portent atteinte non seulement à la sécurité des juifs qui
en sont victimes mais aussi aux
principes et aux valeurs de
respect qui fondent toute vie
collective.
Le CFCM assure la victime, sa
famille et la communauté juive
de France de son soutien et de
sa solidarité fraternels face à ces
actes odieux et insupportables.
A Paris le 5 juillet 2012,
Mohammed Moussaoui
Président du CFCM
26 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
J
e n’ai pas lu Soler. Vaut-il
mieux que les échantillons qu’en livre un habile
sculpteur de soi dans un
hebdomadaire qu’on aurait cru
plus « pointilleux » sur la méthode
historique? Peu importe, mais
faut-il tout accepter de lire sans
réaction ?
Par nature et fonction, je porte
les principes de laïcité républicaine et fais la part des choses.
Mais j’ai lu avec révulsion les
amalgames dont se repait le Sage
de l’Université populaire de Caen.
Non, M. Onfray, sonner le tocsin
contre l’antisémitisme n’est pas
pour les juifs un expédient
contre toute critique et il est vain
de vous dresser sur votre piédestal, prenant la pose autant
que les devants, la main sur le
cœur, vêtu de néo-probité
candide et de lin presque blanc,
clamant : ils vont encore crier à
l’antisémitisme !
Endossez-vous cette fulgurance
de Soler : « le nazisme selon “Mein
Kampf” est le modèle hébraïque
auquel il ne manque même pas
Dieu ? » Même pas Dieu ? Même
pas peur, nous dit M. Onfray !
Nous savons tous que nazisme
et judaïsme, Eros et Thanatos,
sont des intimes. Ces affinités
électives et suavement judéo-
© Joel Robine / AFP
Seul un message clair de la
République, inscrit dans sa
détermination à lutter contre les
médias qui relaient une propagande anti-juive et à sanctionner
avec la plus grande fermeté de
telles dérives, est de nature à
venir à bout de ce fléau. C’est ce
message que nous attendons.
Tags antisémites dans la cage d’escalier d’une cité de Grigny, dans l’Essonne.
allemandes, Aufklärung et
Haskalah, ont conduit l’Europe à
ses plus hauts accomplissements.
Nier l’esthétique d’une si belle
congruence, brillante de tant de
feux, ne peut que vous jeter dans
le « judéo-bolchevisme » qui a
forcément illustré la perverse
résilience du peuple élu !
Sérieusement, le nazisme et « le
modèle hébraïque », fusionnels,
M. Onfray ? Selon “Mein Kampf” ?
Selon Soler ? Selon vous ? C’est
selon ? Vous enseignez ? Comme
on saigne, peut-être ?
N’êtes-vous pas le logo de cette
nouvelle Histoire mêlant rétroactivement toutes les utopies
contrefactuelles, machine à
démonter les temps ? Mais
voyons-y de plus près.
Le Dieu de la Bible, nationaliste ?
La prière de Salomon dans le
Livre des Rois souhaite à l’étranger la bienvenue dans le Temple,
dont l’immense parvis était
destiné à tous les peuples pour
qui les prêtres offraient 70 bêtes
comme les 70 nations connues.
Et dois-je rappeler le sublime
verset d’Isaïe : « Car Ma maison
sera une maison de prière pour
tous les peuples » ?
Contrairement à ce qu’affirme
Onfray, l’amour du prochain
concerne tous les hommes dans
la Bible où il est répété tant de
fois : « Tu aimeras l’étranger
comme toi-même », car « il n’y a
qu’un seul peuple sur terre », et
aucun ne peut se dire supérieur
à un autre. Chacun a une spécificité, un génie propre, une
mission. Si l’élection d’Israël est
une responsabilité particulière,
chaque humain aura part au
monde futur sans nécessité de
spécial antisémitisme
passer par le judaïsme. Et même
en étant un athée qui, au moins,
espère en l’Homme.
Athènes, le contre-exemple
parfait de la Jérusalem honteuse,
ségrégationniste et violente ? La
Grèce, forte de cent trente cités,
n’a-t-elle jamais vu l’une d’entre
elles exterminer les autres ?
Sparte et le modèle esclavagiste
ne vous rappellent donc rien ?
Ni la femme grecque libre enfermée dans le gynécée libre ?
Aristote a été condamné parce
qu’il refusait de reconnaître les
dieux de la cité et qu’il risquait
d’y introduire de nouvelles divinités. Il n’a pas pu se lancer dans
la politique car il était un
« métèque », un étranger, et ce
même statut lui interdisait
d’acheter le terrain de son Lycée.
Et ceci, Onfray ne peut l’ignorer.
Non, M. Onfray, le Nietzsche que
vous invoquez ne vous adouberait pas. A vos lecteurs, l’anti Philistins de la culture, dont je ne
suis pourtant pas un adepte, dit :
« Les génies savent mieux que les
talents dissimuler l’orgue de
Barbarie, au moyen de leur drapé
plus ample ; mais au fond, tout ce
qu’ils peuvent aussi est de jouer
et rejouer toujours leur demidouzaine de vieilles rengaines. »
(OPC, XIII).
Tout y est, M. Onfray, et vous
tout entier : votre « génie » sans
talent, le drapé de vos postures,
la Barbarie de vos grandes orgues,
les rengaines que vous remettez
au goût du jour. Ce que vous
dites à mots à peine cachés est
terrible de responsabilité envers
les esprits faibles qui risqueraient
de vous croire : « [Le judaïsme]
suppose une violence intrinsèque
exterminatrice, intolérante, qui
dure jusqu’aujourd’hui ». Malheureusement, c’est l’antisémitisme
« qui dure jusqu’aujourd’hui » et
celui des intellectuels n’est pas
moins violent que celui des
nervis de telle ou telle mouvance.
Ne sortez pas les démons de la
bouteille avec de tels appels à la
haine, car les nuages sont de
retour sur notre vieille Europe et
l’horreur récente de Toulouse est
là pour nous le rappeler. ■
* Aumônier général israélite des Armées,
Secrétaire général de l’association du
Rabbinat Français.
Adolf a la peau dure! D’autres aussi!
orsqu’Adolf Hitler clamait aux oreilles européennes : « je vous promets
mille ans de culture national-socialiste », ce n’était pas fanfaronnade dérisoire. Ces incantations ravageuses perdurent sous bien des formes et bien
des latitudes.
L
Rescapé de la Shoah j’ai échappé en leur résistant des heures durant à la
Milice et à la Gestapo à Vichy et dans le bourg de Saint-Léon début 1944
j’avais 8 ans avant d’être caché avec mes parents dans la ferme des « Thuriers » par François Potonnier reconnu comme « Juste des Nations » suite à
mon intervention auprès de Yad Vashem. La Médaille des Justes lui fut remise
dans la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Vichy ! Je sais de quoi je parle !
En effet, le monde d’aujourd’hui est clairement trouble. L’Allemagne et la
France ont certes su métaboliser les dangers du message, quelques autres
aussi, en Europe et au-delà des océans. Mais que de scories brûlantes sous
tous les cieux ! Les tumeurs nationalistes ponctuent plus visibles que jamais
notre Europe à peine convalescente.
Pourquoi donc tous ces cristaux de haine opaque ? Les extrémismes polychromes et multiformes prolifèrent de par le monde, prétendument chrétien, musulman, athée ou toute autre variante.
Pourtant que de chemin parcouru depuis 1945, que de « virages de cuties »,
que de pseudo-certitudes évanouies ! Demeurent pourtant encore et toujours
les spasmes nationalistes si chers à une incertaine Europe, à laquelle il
manque de plus en plus cruellement un corsetage fédéral, fut-il minimal,
mais irréversible.
Tout le pourtour méditerranéen bruisse ou hurle, selon, de clameurs tout
aussi libératrices qu’ambigües. Que de printemps qui s’éternisent sans bel
été en perspective… La main des Mollahs de Téhéran n’en finit pas de se
manifester, sanglante ou incitatrice. Toujours en Europe, le terrain reste propice au « millénarisme » hitlérien, on se bouscule encore sur les bancs de la
sinistre classe !
Plus de 65 ans après Auschwitz, la Rafle du Vel d’Hiv et malgré le Conseil de
l’Europe et son exemplaire Convention européenne des Droits de l’Homme.
Les veilleurs dans la nuit dorment-ils debout ?
Le verbalisme ne se suffit pas toujours à lui-même ! Le silence peut tuer tout
autantt que les cris !
Au registre des victoires posthumes d’Hitler, comment ne pas inscrire par
exemple l’affaire Merah à Toulouse et ses retombées perfides ? Comment
ne pas évoquer aussi après les escapades du SS Priebke à Rome, les lamentables déambulations de Lazlo Csatary à Budapest, paisible et si complaisante,
ainsi que le massacre des touristes israéliens à Burgas en Bulgarie sur les
rivages de cette mer décidément bien noire.
Ne négligeons pas davantage les fascistes, nazis ou ultras de toutes obédiences dans les Flandres, en Irlande, en Italie Espagne, Grèce, même en
Grande-Bretagne, Scandinavie, « voire » en France où sévirent pourtant si
longtemps Pétain et Laval, Déat et Barbie pour n’en citer que quelques-uns.
Que faut-il donc aux peuples pour sortir de leurs torpeurs ? Que leur faut-il
donc pour extirper de leur nature cette rengaine suicidaire : « tout le monde
ne peut pas être un héros, il faut bien vivre » !
Toute vie a un prix, certes, mais il doit correspondre tant aux enjeux qu’aux
responsabilités.
Les « Treblinka » du monde entier, ne sont pas des faits divers ! Ce ne sont pas
des lieux-dits, ce sont des cris, en toutes langues, qui traversent le Temps
et s’adresseront toujours tant aux victimes qu’aux bourreaux ! ■
FRANCIS ROSENSTIEL
Ancien Directeur Général au Conseil de l’Europe. Docteur en Droit.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 27
spécial antisémitisme
Histoire
1972 : Les Jeux Olympiques ravagés
Valérie Sibony
Munich fut choisie
pour accueillir les
J.O. de 1972 afin
d’effacer le souvenir
des J.O. nazis
organisés dans cette
ville 36 ans plus tôt.
121 pays participent,
dont Israël, la Syrie et
pour la première fois
l’Arabie Saoudite.
C
’est un record, plus de
7 000 athlètes vont
s’affronter pacifiquement
et enthousiasmer toute
la planète. Les J.O. sont retransmis
par la télévision dans le monde
entier, on estime à 850 millions le
nombre de téléspectateurs ayant
suivi les Jeux olympiques de 1972,
400 heures d’émission seront
proposées. Plus de 3 millions de
billets sont vendus avant le début
des épreuves.
La guerre froide entre dans une
ère de réchauffement avec le
voyage du président américain
Richard Nixon en URSS en mai.
(Quasiment tous les indicateurs
étaient optimistes pour que la fête
sportive mondiale permette aux
États de s’affronter pacifiquement
sur un terrain neutre.)
En mai un attentat avait déjà
endeuillé Israël, trois Japonais
avaient ouvert le feu à l’aéroport
28 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
de Lod faisant 26 morts et 80
blessés, au nom du Front Populaire de Libération de la Palestine
(F.P.L.P.). Cette organisation
terroriste créée en 1967 rejoint
l’O.L.P. en 1968.
La fondation de ces mouvements
démontre la politisation et la
volonté d’exister sur le plan
international des Palestiniens et
ils choisissent la voie la plus
violente. Ils se basent en Jordanie
où 300 000 Palestiniens se sont
réfugiés après la guerre de 1967.
En 1970, après un attentat contre
son avion et le détournement de
trois avions occidentaux sur son
sol (Dawson Field 1), le roi jordanien Hussein chasse militairement
ces groupes de son territoire, il y
a entre 3 500 et 10 000 morts
palestiniens. Les terroristes palestiniens survivants se replient vers
le Liban 2. Un nouveau groupe
terroriste issu du Fatah reven-
Il y 40 ans, 11 athlètes israéliens étaient assassinés par un commando palestinien. Le Comité
International Olympique et les organisateurs des Jeux de Londres n’ont pas souhaité
commémorer ce tragique événement. Certains enjeux les en auraient-ils empêché ?
dique des attentats au MoyenOrient, il se fait appeler
”Septembre Noir” en référence
aux massacres jordaniens.
Au neuvième jour des J.O., à 4h
du matin, un commando de huit
hommes passe par dessus les
grilles qui protègent le village
olympique où dorment les
athlètes. A 4h30, deux Israéliens,
Moshé Weinberg et Yossef
Romano, tentent de repousser les
assaillants avec des couteaux
mais ils sont abattus. Les otages
sont étroitement attachés aux
montants de leur lit.
Le premier ultimatum signé “Septembre Noir” est lancé à 5h :
Israël doit libérer 234 terroristes
prisonniers. A 7h le village
olympique est bouclé et le ministre
allemand de l’Intérieur se rend sur
Appels des Fedayins - Septembre Noir. 11 septembre 1972.
[Déclaration écrite avant le lancement de l’opération]
Appel à tous les hommes libres du monde :
Par notre action révolutionnaire nous ne visons pas à tuer des innocents : nous luttons contre l’injustice. Nous ne cherchons
pas à troubler la paix : nous voulons faire comprendre au monde le sale rôle de l’occupation sioniste, et la véritable tragédie
que vit notre peuple. Nous demandons à tous les hommes libres du monde de comprendre notre méthode révolutionnaire
qui vise à frapper les intérêts impérialistes dans le monde, à dévoiler les relations impérialosionistes et à agir pour que
notre Nation arabe sache ce qu’est « Israël », et quels sont ses alliés.
Nous faisons partie intégrante de la Révolution palestinienne armée qui, elle-même, fait partie du mouvement de la révolution arabe. Nous vous demandons de ne pas abandonner vos fusils en dépit des complots et des difficultés de la lutte.
La terre ne sera libérée que par le sang. Le monde ne respecte que les forts. Nous ne serons pas forts en paroles, mais
en mettant à exécution nos mots d’ordre. Nous nous excusons auprès de la jeunesse sportive mondiale si nous avons heurté
sa sensibilité par notre opération. Mais nous voulons qu’elle sache qu’il existe un peuple dont la patrie est occupée depuis
vingt-quatre ans. Ce peuple est torturé par un ennemi qui occupe une place parmi eux, à Munich.
spécial antisémitisme
place pour traiter avec les terroristes. Il cherche à gagner du
temps, convaincu que les Palestiniens n’oseront pas tuer les
otages devant les caméras du
monde entier. Mais l’opération a
été préparée depuis plusieurs
mois et les Palestiniens d’obédience communiste ont pris
contact avec la Fraction Armée
autour du bâtiment du village
olympique, les J.O. sont suspendus.
Dans le même temps, 500 policiers
encerclent la base militaire où
l’avion demandé par les terroristes
attend. A 22h, les otages et leurs
tortionnaires prennent un bus et
puis montent dans deux hélicoptères pour rejoindre l’aéroport.
Pour tenter de sauver les Israé-
Plaque commémorative apposée à Munich
Rouge pour organiser la logistique. Willy Brand 3, le chancelier
de R.F.A., cherche à convaincre
Golda Meir de continuer les
négociations mais elle refuse et
demande à envoyer un commando
de soldats israéliens à Munich.
L’Allemagne ne peut pas accepter
car dans le même temps elle
négocie avec des pays arabes
pour qu’ils hébergent l’avion des
terroristes qui exigent de quitter
Munich avec leurs otages.
A 17h, l’Egypte est envisagée
comme pays d’accueil. Les Allemands sont dans une situation
très complexe et plus tard leurs
explications seront ambiguës.
D’un côté ils souhaitent que « le
problème » se déplace au ProcheOrient et de l’autre ils veulent
sauver eux-mêmes ces Juifs venus
en toute confiance à Munich. Ils
proposent d’échanger les prisonniers contre de l’argent puis contre
de hauts dignitaires allemands.
A 18h alors que les caméras du
monde entier avaient filmé les
tireurs d’élite prenant position
liens, des policiers allemands
déguisés en employés de la
Luftwaffe attendent dans l’avion
mais, mal préparés à ce genre
d’opération, démotivés par les
atermoiements politiques, ils
quittent l’appareil avant l’arrivée
des athlètes captifs. Deux Palestiniens inspectent l’avion, le
trouvent vide et retournent vers
l’hélicoptère, vraisemblablement
soit pour repartir dans la nature
avec les otages, soit pour les
abattre devant l’échec des
négociations. Les Allemands
ouvrent le feu, trois terroristes
sont abattus et un policer est
mortellement touché.
A 23h, l’ordre de passer à
l’attaque est lancé. Un quart
d’heure après c’est le début de la
fusillade alors que les otages sont
toujours ligotés dans les hélicoptères ; les pilotes allemands,
eux, parviennent à s’échapper.
Les preneurs d’otages sont mieux
armés que la police bavaroise,
avec des armes semi-automatiques, des lunettes de vision
Les 11 sportifs israéliens
assassinés lors de cette
prise d’otages :
Mark Slavin
(18 ans, lutteur)
Eliezaar Halfen
(24 ans, lutteur)
Andre Spitzer
(27 ans, arbitre d’escrime)
David Mark Berger
(28 ans, haltérophile)
Zeev Friedman
(28 ans, haltérophile)
Yosef Romano
(32 ans, haltérophile)
Moshe Weinberg
(32 ans, entraîneur de
l’équipe de lutte)
Yosef Gottfreund
(40 ans, arbitre de lutte)
Amitzur Shapira
(40 ans, entraîneur de
l’équipe d’athlétisme)
Yakov Springer
(50 ans, entraîneur de
l’équipe d’haltérophilie)
Kehat Schor
(53 ans, entraîneur de
l’équipe de tir)
nocturne et des grenades (de
l’aveu même du chef des policiers
sur place). A minuit, des chars,
retardés par les embouteillages,
arrivent enfin sur le tarmac. A ce
moment, se voyant acculés, un
terroriste lance une grenade dans
un hélicoptère qui explose
immédiatement, tuant tous ses
occupants. Un autre Palestinien
abat les otages Springer, Halfin et
Friedman et Berger retenus dans
l’autre appareil. Tous les otages
sont morts et trois terroristes sont
arrêtés. Ils seront relâchés trois
mois plus tard après un nouveau
détournement d’avion 4.
Ni l’Allemagne, ni Israël, ni plus
tard la France ne souhaitent
donner de l’ampleur à cette
affaire. Dès le matin suivant, les
épreuves des J.O. reprennent,
« games must go gon ».
Les Palestiniens voulaient faire
connaître leur cause au monde
entier, ils ont prouvé leur barbarie.
Cette opération baptisée est la
dernière action menée par le
groupe ”Septembre Noir”.
L’installation de milliers de
Palestiniens fuyant la Jordanie et
s’installant au Liban va provoquer
de graves tensions intercommunautaires au pays du cèdre qui
déboucheront rapidement sur la
guerre du Liban et aboutiront à
une nouvelle fuite des Palestiniens vers la Tunisie.
Les pays européens restent à la
fois diplomatiquement proches
des pays arabes mais subiront
malgré tout des attentats sur leur
sol. Le gouvernement israélien
cherche à rester proche des pays
occidentaux et ne remet pas en
cause l’opération allemande.
Cette position permet également
de maintenir le principe de non
négociation avec les terroristes
pour éviter la multiplication des
prises d’otages 5.
Par contre, durant les 20 années
qui ont suivi, la plupart des
membres de l’O.L.P. ou du Fatah
impliqués dans l’élaboration du
massacre de Munich furent
abattus un peu partout dans le
monde malgré une protection
rapprochée des services secrets
des pays soviétiques ou le statut
de diplomate. Cette « épidémie » a
mis fin au groupe ”Septembre
Noir”. a fait naître de nombreuses
rumeurs sur un commando secret
israélien, et a surtout donné
beaucoup de matière pour des
scénarios de films. ■
1. Les passagers juifs de ces vols seront
séparés des autres voyageurs et libérés
plus tard.
2. Les huit terroristes de Munich ont grandi
dans le camp de réfugiés de Chatila, créé
en 1948.
3. Dès le lendemain, il niera toute conversation
directe avec le Premier ministre israélien.
4. Chronologie tirée du documentaire de
Wilfried Huismann, produit par la WSD en
2005 et diffusé sur la chaîne Histoire (et
sur Daily Motion).
5. Cf Entebbe à l’été 1976.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 29
israël
La lettre de Jérusalem
LE BRUIT
ET LA FUREUR
Marc Tobiass. Jérusalem, août 2012.
«La vie est une fable racontée par un idiot,
pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.» (Shakespeare)
M
algré les Jeux Olympiques, la
guerre civile en Syrie, les événements en Égypte et dans
le Sinaï, l’éventualité d’une
attaque israélienne contre les installations
nucléaires de l’Iran n’a pas quitté et ne
quitte toujours pas la Une des journaux
israéliens. Est-ce à dire qu’une opération
militaire d’Israël en Iran est dorénavant
imminente, qu’elle aura lieu à la fin septembre, ou bien en octobre, et sinon avant
les élections présidentielles du 6 novembre
aux États-Unis ? Impossible de l’affirmer,
apparemment personne ne le sait ; comme
l’a fait remarquer ces jours-ci le secrétaire
américain à la Défense, Léon Panetta, Israël,
du moins son gouvernement, n’a pas encore
pris de décision à ce sujet.
Attaquera ?
N’attaquera pas ?
En Israël, on ne parle pratiquement plus
que de ça. Pour certains, toutes les fuites
organisées par le pouvoir concernant le
nucléaire iranien, ne sont destinées qu’à
détourner l’attention. La contestation
sociale n’est plus à la mode cet été ; moribonde dans la rue, elle respire encore sur
les réseaux sociaux, mais plus trop dans
30 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
les journaux malgré une insatiable hausse
des prix. Le processus diplomatique avec
les Palestiniens est pratiquement aux
oubliettes. Il faut dire que ce dossier fait
pâle figure par rapport aux couleurs et
lumières exubérantes que l’imagination
s’emploie à manier lorsqu’il s’agit du
nucléaire iranien. L’Apocalypse ne nous a
pas été épargnée dans certains commentaires, alors vous pensez bien que le ciel
peut attendre, et les Palestiniens aussi, que
l’on en finisse avec cette Méga-Super
production que l’on nomme l’option militaire contre le programme nucléaire de
l’Iran. Ici, même si elle est un peu simpliste,
l’expression fait recette : ou c’est la Bombe
(atomique iranienne), ou c’est le Bombardement (des installations nucléaires de l’Iran).
bres de son gouvernement, dont Dayan,
Weizman et Yadin !). Les médias relaient
toutes les critiques contre Bibi, et pour bien
faire sentir qu’il risque de nous conduire à
la catastrophe, des Anciens (respectés et
respectables ancien patron du Mossad,
ancien patron des Renseignements militaires, ancien patron de l’Armée, etc.) sont
appelés à témoigner afin de nous dire que
ce serait pure folie de nous lancer tout seuls
dans une attaque contre l’Iran. Sans compter qu’une attaque menée par Israël ne
ferait que retarder d’un an ou deux le programme nucléaire iranien, sans pouvoir le
détruire complètement, comme vient aussi
de le faire remarquer Martin Dempsey, le
chef d’état-major interarmées américain.
Pour Benyamin Netanyahou, l’équation est
claire et nette : bombe (nucléaire) iranienne
= nouvelle Shoah pour le peuple juif. Il
s’agirait d’un danger existentiel inacceptable pour Israël. Un danger qu’il faut donc
éliminer même si le prix à payer risque
d’être très cher. Pour les détracteurs du
Premier ministre, Bibi souffre du complexe
de Massada, il se prenait pour Churchill,
voilà qu’il se prend maintenant pour Begin
(qui avait décidé de bombarder Osirak en
1981 malgré la vive opposition des mem-
Qui croire ?
Les responsables américains, le président
Obama en tête, ont réaffirmé à plusieurs
reprises qu’ils ne laisseraient pas Téhéran
se doter de l’arme nucléaire. Par rapport
à l’ambition nucléaire du régime des
Ayatollahs, Israël et les États-Unis sont sur
la même longueur d’onde, devait affirmer Léon Panetta. Si tel est le cas, pourquoi alors tout ce bruit autour d’une
intervention militaire d’Israël ? Car si l’on
israël
croit ce qui transparaît dans la presse
israélienne, Bibi et Barak font monter la
pression, ce sont eux qui laissent à penser
qu’une opération militaire israélienne
contre Natanz et Fordo est aujourd’hui
imminente. Apparemment, c’est que le
sablier israélien qui indique le temps qu’il
l’administration Obama). Et dans la foulée,
les détracteurs de Bibi de faire remarquer
qu’il serait dément de se mettre les Américains à dos au moment où l’on a le plus
besoin de leur soutien, tout en soulignant
le péril que représentent les lubies messianiques du Premier ministre.
reste pour une option militaire contre
l’Iran s’écoule beaucoup plus vite que
celui des Américains. Eux, le disent et le
répètent, il y a encore du temps pour
travailler sur le volet diplomatique, les
sanctions (de plus en plus dures) commencent à avoir de l’impact, ce serait
prématuré de recourir maintenant à l’option militaire. On devine même un certain
agacement devant l’impatience de Bibi
et de Barak, même si l’on souligne à
Washington qu’Israël est un État souverain et que c’est à lui d’agir selon ses intérêts nationaux. Attention ! prévient Dan
Kurtzer, l’ancien ambassadeur US en Israël,
cela ne veut pas dire que Washington
donne son feu vert à des frappes israéliennes. Et d’expliciter que s’il y avait vraiment du nouveau dans le développement
du programme nucléaire iranien avant
novembre, ce serait une chose (Washington comprendrait alors une éventuelle
intervention), mais que si c’était une
manière d’instrumentaliser les élections
américaines, s’en serait une tout autre (qui
risquerait de provoquer le courroux de
Bibi investi d’une
ferveur messianique ?
Peut-être ! Reste qu’il n’a pas tort lorsqu’il
souligne que les sanctions et la diplomatie n’ont pas fait reculer d’un iota le programme nucléaire de l’Iran au cours des
dernières années, et qu’au contraire, ce
programme n’a fait que progresser (on
voulait interdire l’Iran d’enrichir de l’uranium à 20 %, il en aurait déjà au moins
280 kilos, sans compter de l’uranium enrichi à 27 % (dixit l’AIEA) et Téhéran annonce
que les centrifugeuses tournent à plein
régime pour enrichir de l’uranium à 56 %).
Outre ces rapports plutôt inquiétants, on
apprend aussi que Téhéran enregistre
d’énormes progrès en matière d’ogives
nucléaires, autrement dit dans l’élaboration de têtes de missiles balistiques. Cette
fois, on se demande si Washington et
Jérusalem ont bien les mêmes renseignements, ou si leur interprétation des ces
renseignements diffèrent au point que
les Américains se tromperaient grossiè-
rement et en arriveraient à laisser les
Iraniens construire leur bombe sous leur
nez ! À moins que, à moins que… les
Américains n’aient pas plus l’intention
d’agir contre le nucléaire iranien qu’ils ne
l’ont fait contre le nucléaire pakistanais
ou nord-coréen. Et si c’était le cas ?
Ici en Israël, on n’en sait rien. Le savent-ils
vraiment à Washington ? De toute façon,
que ce soit des frappes israéliennes ou de
grosses frappes américaines, si intervention américaine il y a, les Israéliens (pour
le moins) seront la cible des missiles iraniens et de ceux du Hezbollah, en cas de
conflit militaire. Pour les stratèges qui
parlent en chiffres, cela se traduirait par
300 à 500 morts en Israël. Pour Matan
Vilnaï qui quitte la Défense passive pour
la Chine, « peut-être moins, peut-être
plus ! ». Voilà qui est rassurant ! Et avec
tout ça, il faut continuer à vaquer à ses
affaires quotidiennes comme si de rien
n’était, ou du moins en espérant que les
armes chimiques de la Syrie resteront bien
scellées dans leurs arsenaux…
Ce matin, un ami m’a dit qu’il fallait être
plus Israélien que ça, ne pas s’inquiéter,
continuer à faire ce que l’on avait prévu
de faire, sinon on en arriverait à ne plus
pouvoir rien faire… Ah ! J’oubliais, à
propos du Bruit et de la Fureur, savezvous ce qui se passe du côté de la mer de
Chine méridionale ?... ■
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 31
social
CAMP D’ÉTÉ 2012 ISRAËL-FRANCE
Il t’a dit ce qui est bon, ce qu’Il
attend de toi, rien d’autre que
de pratiquer la justice,
d’aimer la générosité et de
marcher humblement avec Lui.
POUR LES ENFANTS D’ISRAËL MALADES DE CANCER
(Micha 5-8)
C’est par ce verset que se concluait la
haftara du chabbat précédant l’arrivée
des enfants de Zichron Menahem.
Nous vous avions proposé ce projet
«Espoir et bonheur pour 130 vies» il y
a huit mois. Nous vous avions proposé
de vous fédérer autour de ce défi
humain de grande envergure. Que
vous soyez une association, une école,
des privés ou des anonymes, vous avez
répondu présents. À l’instar du verset
ci-dessus, vous avez su spontanément
vous montrer justes, généreux et
ZICHRON MENAHEM E
discrets. Strasbourg peut être fière
de ses membres, de ses fidèles, de
ses sympathisants et de ses enfants.
Par votre engagements, vous avez
montré que nous pouvions compter
sur vous.
Au nom des 142 enfants malades, des
54 accompagnateurs, des 5 médecins,
des 8 infirmières, des 2 psychologues,
Une leçon M
de vie
ardi 10 juillet dernier, un Boeing aux
couleurs d’El Al a atterri à Strasbourg,
qui n’avait pas vu depuis longtemps
d’avion arborant l’étoile de David.
Olivier Katz.
(© Metula News Agency)
des bénévoles et de toute l’équipe logistique merci. Grâce à vous, ces enfants
ont connu 10 jours de bonheur, ils sont
retournés chez eux sereins et pleins
de force pour se battre contre leur
maladie et conserver l’espoir de la
vaincre.
Chana tova
LE COMITÉ DE PILOTAGE. MAURICE DAHAN.
32 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
L’auteur est issu d’une vieille famille
alsacienne de Colmar.
cardiologue à l’hôpital
Albert Schweizer de cette ville,
il en fut également conseiller
municipal sans étiquette, ainsi que
président et animateur
de la Communauté israélite.
Olivier Katz fait depuis longtemps
partie de l’équipe de la Ména,
et s’investit actuellement dans
plusieurs projets d’importance.
Tout le personnel de l’aéroport, la maréchaussée
et la police de l’air, étaient présents pour
cet événement préparé depuis plusieurs mois :
Strasbourg accueillait le camp d’été
de Zichron Menahem (le souvenir de
Menahem). 130 jeunes de 5 à 25 ans,
encadrés par 70 accompagnateurs, médecins,
infirmières, photographes et logisticiens
prenaient pour une semaine leurs quartiers
d’été en Alsace.
Des enfants atteints d’une maladie dont le nom
seul inspire l’angoisse, mais que Zam-Zam – le
nom de guerre de Zichron Menahem – porte
comme un étendard pour mieux la combattre : le
cancer. Tous les jeunes auxquels les médecins
avaient autorisé le déplacement se sont trouvé
projetés sur la piste d’Entzheim. Du ventre de
l’avion, des centaines de caisses contenant tant
du matériel médical, que des effets d’intendance
ont été chargées sur un camion, avant que les
bus ne récupèrent, sur la piste, dans un désordre
très organisé, 200 jeunes qu’avaient rejoints
SPOIR & BONHEUR POUR 130 VIES
plusieurs dizaines de bénévoles strasbourgeois,
et une douzaine d’enfants français en traitement
au service d’oncologie de Strasbourg-Hautepierre.
Le niveau sonore, soutenu par les chants
permanents des gamins ravis, ont réussi à
couvrir le bruit du trafic aéroportuaire pendant
toute la manœuvre.
En marge de la réception des enfants à la mairie
de Strasbourg, jusqu’à leur départ pour Paris,
en passant par des raids sur la patinoire et sur
Europa-Park et par la visite de Colmar, c’est la
philosophie de ce corps expéditionnaire bien
particulier, qui a forcé le respect de tous ceux
qui l’ont croisé.
Car ces enfants, certes malades, doivent vivre
comme les autres, et, si faire se peut, mieux que
les autres. Dans ce groupe d’Israéliens, juifs ou
arabes – il aurait fallu des aptitudes surnaturelles pour les différencier ! – et des Français
de Hautepierre, le commando médical, composé
de professeurs en pédiatrie, d’urgentistes,
d’infirmières et de psychologues, réunit les
extraordinaires conditions nécessaires à ce
camp d’été. Ils pratiquent des perfusions de
chimio dans les avions, dans les trains, et dans
une infirmerie de campagne, montée en
quelques minutes, quel que soit le lieu, et en
disponibilité permanente.
Peu de malades au monde peuvent se targuer
d’avoir fait du kart sur glace quelques minutes
seulement après avoir reçu une transfusion
d’antibiotiques pour une neutropénie1. A Zichron
Menahem, c’est normal.
Quelques petits cancéreux ont été emmenés en
ambulance à Europa-Park, bénéficiant de tous
les soins possibles en cours de route, pour
pouvoir s’émerveiller, au même titre que leurs
camarades, devant les attractions mécaniques.
A Zichron Menahem, c’est encore normal.
Le déplacement de ces schtroumpfs verts
– tee-shirt de rigueur pour tous –, incluant
fauteuils roulants, mégaphones, guitares et
darboukas, n’est jamais passé inaperçu.
Le monde non-juif ne s’y est d’ailleurs pas
trompé et n’est jamais demeuré insensible au
passage de la caravane. La participation a été à
la mesure de l’événement. La Protection civile a
accompagné le groupe 24 heures sur 24, s’intégrant dans l’encadrement dès que possible ; le
personnel de la patinoire de Strasbourg s’est
déplacé bénévolement. Il a été récompensé par
des sourires d’extase de tous ces jeunes qui
n’avaient connu la glace qu’en cubes dans leur
jus d’orange.
Les motards sillonnaient les autoroutes alsaciennes, bloquant toutes les bretelles d’entrée,
pour offrir aux bus et à leurs occupants un
transport VIP. Ces enfants exceptionnels ont
réussi, sans faire exprès, une mission diplomatique quasi-miraculeuse : faire resurgir à la
surface des visages l’amitié de cœur qui prévaut
entre nos deux pays. Avec des sourires et des
larmes d’émotion dans les yeux de ceux qui ont
participé à leur épopée.
Le monde juif s’est lui aussi mobilisé, et a
répondu sans hésitation présent à l’appel lancé
par Zam–Zam. Toutes les associations israélites
strasbourgeoises ont spontanément organisé
des activités dont le bénéfice fut intégralement
versé à Zichron Menahem.
Un chabbat au Hohwald
Le point d’orgue de cette première semaine
restera peut-être le chabbat passé au Hohwald2.
Dans un décor pluvieux mais bucolique,
l’agitation de la semaine a fait place, non pas à
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 33
Maurice Dahan,
merci ’Haver
C’est à la fin de l’année dernière que
Monsieur Haim Erenthal, président et
fondateur de l’association Zichron
Menahem, a pris contact avec notre
Communauté pour préparer un camp
d’été pour 130 enfants malades, leucémiques pour la plupart d’entre eux.
Merci à tous les partenaires et les généreux donateurs
Israélite de Strasbourg
Communauté
Maurice Dahan a su lever un élan de
générosité spontané, unanime, s’élargissant a une communauté, une ville,
une région et presque un pays.
Maurice a déployé une telle énergie
pour la réalisation de ce projet humain
qu’il l’a communiquée à tous ceux et
toutes celles qui ont partagé avec lui
cette aventure.
AS S A
AD
Clinique de
Strasbourg
G
RO
D
UPE A
COMITÉ DU BAS-RHIN
Avec Gamliel Goetschel et son comité
de pilotage il a tracé un sillon profond
de générosité et d’amour envers les
enfants qui nous ont laissé ce
message d’espérance et une belle
leçon de vie.
MOD’
PRESSING
Le mouvement
qui t’appartient
!
S CON
SO U
TR
ÉCO
L
EP
RI
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Hazach houbarouch Maurice!
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34 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Associations d
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iants Jui
fs
tud
d
sÉ
Le Président du Consistoire Israélite
du Bas-Rhin exprime toute sa
reconnaissance à Monsieur Maurice
Dahan et à l’ensemble de l’équipe
qui l’entoure pour l’organisation
de ce magnifique séjour des jeunes
israéliens.
Le sens du service Conseils
Solutions
Systèmes
Audits
D’impressions
et et
rubrique
la sérénité – le terme n’étant pas approprié –,
mais à l’esprit du chabbat ; une succession de
moments intenses, de doutes, et d’explosions.
250 personnes qui chantent et prient avec une
ferveur à donner des frissons au plus athée
d’entre nous. Les animateurs du groupe sont,
en grande partie, sortis du sérail des Yeshivot
Haesder [les écoles torahniques dont les
étudiants effectuent leur service militaire - ndlr],
avec leur vision du judaïsme soluble dans la
société israélienne. Quant aux animatrices,
plusieurs d’entre elles effectuent actuellement
leur service civil, Chirout léoumi, auprès de
Zichron Menahem. Tous sont sélectionnés par
Zam–Zam en fonction de ses propres critères ;
des valeurs qui ne sont pas étrangères à l’état
d’esprit qui règne dans la caravane.
Une sacrée équipe, qui fonctionne un peu à
l’instar d’un orchestre philarmonique, sous la
baguette de son fondateur Haïm Ehrental,
toujours présent sur le terrain depuis 22 ans,
veillant tant au confort de ses protégés, qu’au
respect des enseignements et de l’éthique juifs.
La maîtrise de son sujet par le staff de Zichron
Menahem a malheureusement trouvé son
expression dramatique pendant une soirée du
voyage. Nous avons ainsi appris qu’une petite
fille, suivie par l’association depuis un an et
demi, et que les médecins avaient refusé
d’emmener en raison de son état de santé, est
décédée à Jérusalem ; convocation des
accompagnateurs les plus anciens, annonce de
la nouvelle et débriefing psychologique.
Puis, une demi-heure plus tard, une ferveur
exceptionnelle remplissait la salle pour la prière
de la Havdalah – la séparation du chabbat des
autres jours de la semaine. La mauvaise nouvelle
avait été intégrée, dépassée et sublimée. Dans
l’intérêt des enfants vivants.
Guirlande et perfusion
désire, de mettre tout son génie et toute sa
science au service des plus fragiles.
Cette société témoigne ainsi son altruisme,
et c’est absolument primordial, au moment où
l’on apprend qu’un « indigné » s’est immolé, pour
la première fois au pays des Hébreux, pour
protester contre une bureaucratie aveugle qui lui
avait retiré tout ce qui le rattachait à la vie et lui
permettait de composer avec elle.
Avez-vous déjà vu une guirlande sur une
perfusion ? C’est pourtant ce qu’ont découvert
les passagers du train qui a pris en charge ces
jeunes pour les emmener à Paris. Les responsables avaient tout prévu pour fêter l’anniversaire de l’un d’entre eux : gâteau décoré, discours,
et boissons : Lé haïm ! A la vie ! Encore une
expression tirée de l’hébreu qui prend tout son
sens dans ces circonstances. Pour un enfant
cancéreux, un anniversaire, c’est la certitude
d’avoir atteint un palier, et d’avancer vers la
guérison. Pendant ce temps, sur le siège d’à
côté, la guirlande et la perfusion permettaient
d’administrer à une petite fille sa chimiothérapie
tout en participant aux festivités.
On se prend forcément, à un moment ou un
autre d’un tel reportage, à se demander si le fait
de les suivre, de les voir vivre, ne s’apparente
pas à du voyeurisme. Mais lorsque, spontanément, un bambin s’approche de vous, tendant
son appareil en vous demandant de le prendre
en photo, lorsque l’on regarde sans ciller une
belle jeune fille avec un foulard noué sur la tête,
on comprend que l’humain a pris le dessus.
Israël a du cœur
On peut dire que Zichron Menahem nous a
donné beaucoup plus que nous ne leur avons
apporté, et surtout, une vraie leçon de vie que
nous ne sommes pas près d’oublier. ■
Zam–Zam constitue une entreprise unique au
monde à ma connaissance. Il démontre, au-delà
de tout doute sensé, que la civilisation israélienne n’excelle pas uniquement par ses drones,
ses soldats, sa high-tech et la conception des
microprocesseurs de vos ordinateurs. Elle a
aussi du cœur, et elle est capable, lorsqu’elle le
Reste qu’on ne sort évidemment pas indemne
d’une telle expérience, qui oblige l’homme à se
dépasser, à se surpasser pour les autres, à
puiser de la force au plus profond de son être,
dans le seul but de voir briller, dans des yeux
d’enfants très malades, une étincelle d’espoir.
1. La neutropénie est un trouble hématologique caractérisé
par un taux bas de granulocytes neutrophiles dans le sang.
2. Le Hohwald est un village et une commune d’Alsace, situés
sur le Mont Saint-Odile, entre 600 et 1100 mètres d’altitude.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 35
hommages
Mireille Warschawski
© Michel Rothé
d’éducation très marqué par la
rigueur et la dureté.
Moraï ve Rabotaï
C
’est avec grande émotion
que je prends la plume pour
évoquer la mémoire de Reisele
bass Yaakov, Mireille Warschawski
olého hachaolaum car c’est une
page d’une histoire forte qui s’est
tournée à Jérusalem en ce jour de
Roch ‘Hodech Tamouz.
Mais c’est aussi avec appréhension
que je m’adresse à vous, chère
famille, à vous ses amis, car mon
regard et mes souvenirs sont
attachés à une période bien limitée
de ma vie ; en effet c’est uniquement comme petit garçon puis
comme adolescent que j’ai connu
Mireille zl de façon suffisamment
proche pour en parler en
connaissance de cause.
Mais tout d’abord comment ne pas
rappeler son emblématique parcours – son père venait de Westhouse, la communauté mère de
Benfeld – qui l’a successivement
menée d’Erstein à Strasbourg puis
à Paris à la synagogue de la rue
Cadet avant et pendant la guerre,
tout ceci en moins de vingt ans.
Trois lieux très différents !
On peut aisément imaginer comment chacune de ces communautés l’aura marquée à sa manière,
chaque lieu enrichissant sa personnalité d’une touche nouvelle.
Mireille Warschawski zl incarne à
elle seule l’histoire du judaïsme
alsacien du vingtième siècle en
36 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
pleine évolution, qui cherchant sa
voix s’est vu confronté au fait juif
dans toute sa diversité, défi
dépassant et de loin, les enjeux
locaux et les limites géographiques de ses origines. Il n’est
pas banal non plus que son père
juif alsacien observant ait trouvé
en la communauté de la rue Kageneck avant guerre un lieu à sa
mesure au point de faire partie de
sa commission administrative. La
démarche de Julien (Jacob) Metzger et de sa famille tout en n’ayant
rien d’exceptionnelle – il y en eut
d’autres semblables –, reste peu
courante à l’époque, je veux parler
de la fin des années vingt.
Mireille fut une jeune fille bien
formée au niveau juif, elle avait
reçu un enseignement fort et bien
structuré à Etz ‘Hayim et à Yechouroun, et ces connaissances bien
charpentées lui ont permis de
poursuivre son apprentissage puis
d’enseigner à son tour pendant de
longues années.
Mais Mireille restera pour ceux qui
l’ont connue, en dehors de son
engagement tous azimuts au
niveau institutionnel, une femme
proche des jeunes. Elle a pu être,
non seulement une épouse de
rabbin active et stimulante pour
beaucoup, mais elle a aussi été, à
l’occasion, une grande sœur, voire
une confidente sachant écouter et
comprendre la situation des
adolescents et des jeunes adultes
parfois confrontés à un mode
Permettez-moi quelque petites
anecdotes plus personnelles :
comment ne pas me rappeler de
ce voyage pour adolescents en
Israël effectué sous la conduite du
couple Warschawski et de ma
chemise blanche repassée par
Mireille elle-même quelques
instants avant chabbat ? Comment
ne pas me souvenir de son apparition au beau milieu du cours de
chabbat après-midi apportant aux
jeunes le viatique nécessaire pour
une bonne étude ! Et bien sûr, lorsque je lui rendais visite à Jérusalem,
la seule question qui l’intéressait
vraiment était celle-ci : « alors
comment va le Talmud Torah ? »
Son intérêt pour l’enseignement
ne s’est jamais démenti !
Mais c’est son enthousiasme pour
tout ce qui touchait à la communauté qui m’a personnellement le
plus marqué – et avec le recul
c’est ce qui m’apparaît avec le plus
de profondeur comme étant sa
marque de fabrique. Mireille zl
avait une forte conscience de sa
nécessaire implication, plus précisément encore, elle était imprégnée
de son sens des responsabilités
vis-à-vis de cette communauté
exsangue après guerre et qu’il
fallait reconstruire.
C’est pourquoi je voudrais lui
consacrer ces quelques versets
célèbres du livre de Ruth qui illustrent le regard que le jeune
merkazien que je fus, porte sur
l’épouse de son maître zl. Lorsque
Naomie, insiste pour que sa bellefille Ruth reste en pays de Moav et
ne la suive point dans ce grand
voyage qu’elle entreprend pour
rentrer chez elle à Beith Lé’hem en
terre d ‘Israël, Ruth lui répond :
« N’insiste pas... car là où tu
iras j’irai, et là où tu passeras
la nuit je passerai la nuit. Ton
peuple sera mon peuple et ton
D.ieu sera mon D.ieu. »
Ces versets semblent traiter d’options fondamentales, et en disant
à sa belle-mère « là où tu iras j’irai »,
Ruth ne parle pas seulement du
fait de l’accompagner, fut-ce en
Eretz Israël. Elle pense certainement au cheminement qui est le
nôtre, à cette « hali’ha » à l’exercice patient et constant de notre
responsabilité vis-à-vis de nousmême et des autres. Ainsi, Ruth
n’entend pas perdre son temps
dans les divertissements de son
époque, elle veut progresser, en
assumant toutes ses responsabilités à l’instar de Naomie ellemême, qui avance sur sa route.
Comment ne pas entendre aussi
la voix de Mireille qui rappelait
sans cesse que Hala’ha vient du
verbe halo’h – marcher – qui
signifie approfondir et progresser.
Assumer ses responsabilités c’est
aussi faire des choix, on ne peut
marcher, se déplacer sans se
délester de l’inutile et du superflu,
on peut même y voir le sens de
l’interdiction de porter quoi que
ce soit dans un espace public
ouvert le chabbat. Et comment ne
pas ressentir une forte humilité
en entendant Mireille raconter les
divers tours de passe-passe
nécessaires qu’elle réalisait avec
sa sœur Eliane de mémoire bénie
– Paris ne comportant plus alors
de ceinture fortifiée depuis quelques décennies – pour éviter de
« porter » le chabbat. Rappelons
qu’avant comme pendant la guerre
elle était tenue d’être présente
aux cours au lycée avec ses
affaires, même ce jour-là (sans
écrire bien sûr). Là où tu iras
j’irai... : elle en avait la force et les
capacités !
« Là où tu passeras la
nuit je passerai la nuit »
Ainsi le Grand Rabbin et sa future
épouse ont passé en quelque sorte
la nuit de la guerre de concert tout
hommages
En souvenir d’Yitzhak Shamir
Mireille Warschawski avait aussi
un amour immodéré pour le juif
éloigné et, comme Ruth, elle aurait
dit : « ton peuple sera mon peuple »
essayant de guider et d’orienter
chacun selon sa voie.
Bien sûr, elle avait ses propres
options, options qui ne ralliaient
pas tous les suffrages, elle
entendait cependant, convaincue
de ses choix, réaliser ce qu’elle
considérait comme son chemin.
Mais je voudrais pour conclure ici
rappeler une fois encore son
exceptionnelle hospitalité. Habitée
par une grande générosité qui
l’avait déjà conduite à s’engager
dès la fin de la guerre au service
des jeunes déportés, elle a ouvert
sa maison à une multitude de
jeunes et de moins jeunes. Pour
beaucoup, le 6 quai Kléber fut un
second foyer et pour certain leur
seul foyer !
Mireille Warschawski a su se
dévouer en faveur de notre
communauté, et en retour nous
voulons lui exprimer ici notre plus
fidèle reconnaissance. Le ‘Hessed
dont Mireille fit preuve à l’égard
d’autrui fait écho au ‘Hessed
présent à chaque page du livre de
Ruth et je conclus en lui dédiant le
verset suivant :
Qu’Hachem t’accorde le prix de
ton dévouement. Puisses-tu
recevoir une récompense
complète de la part d’Hachem…
(2,12). ■
RABBIN CLAUDE HEYMANN
Lundi 25 juin 2012
N
é en 1915 en Biélorussie,
Yitzhak Shamir fait son alyah
à 20 ans. Il adhère dès cette
période aux mouvements de la
droite dure du Yishouv. En 1941,
arrêté et emprisonné par les
forces anglaises en tant que
terroriste, il s’évade en automne
1942. Pendant sa détention le
groupe Stern perd de son pouvoir
suite à l’exécution, en février
1942, de son leader Avraham
Stern, auteur et commanditaire de
nombreux attentats contre les
militaires britanniques. Dès le
début de l’année 1943 Shamir,
sous le pseudo de Michael, prend
la direction des attaques armées
et réorganise le groupe de
manière « professionnelle ». Il est
à nouveau arrêté après l’attentat
du King David en août 1946 et
déporté en Erythrée (Somalie)
d’où il s’évade en janvier 1947
pour rejoindre la France.
Yitzhak Shamir ne revient en
Israël qu’après le départ des
troupes anglaises. Commanditaire
de l’assassinat du représentant de
l’ONU en Israël en septembre
1948 (le comte Folke Bernadotte),
il reste dans la clandestinité avant
de rejoindre officiellement le
Mossad en 1955. A 58 ans, en
1973, il devient député du Likoud
alors dirigé par Begin. En 1977 il
est élu président de la Knesset et
participe aux négociations avec
Sadate qui aboutiront aux
accords de Camp David et à la
paix entre l’Egypte et Israël. En
1980 il est nommé ministre des
Affaires Etrangères puis en 1983
accède au poste de Premier
ministre. Pour juguler l’inflation
de l’époque, il négocie le pouvoir
en alternance avec le travailliste
Shimon Peres. Ils forment une
coalition en 1988 et Shamir
restera au pouvoir jusqu’en 1992.
Shamir était un personnage
secret, qui n’était au fond jamais
sorti de la clandestinité, et dont
ses amis disaient qu’il ne faisait
confiance à personne, même pas à
lui-même. Il n’était pas d’un abord
facile, ni d’approche ouverte, il ne
respirait pas la sympathie et
détestait les relations publiques et
les courbettes, mais il respectait
ses hôtes et les convenances.
L’année 1991 est forte de
symboles puisque, sous son
dernier mandat, Yitzhak Shamir
participe à des négociations de
paix avec différents pays arabes
(notamment la Jordanie) à Madrid,
il donne le feu vert à l’opération
Salomon qui permet le rapatriement de milliers de Juifs éthio-
la donne démographique au
Proche-Orient et changé le destin
du peuple juif à la fin des années
80. Elle a modifié le rapport de
forces. Tout le monde comprend
aujourd’hui l’impact énorme de
cette immigration sur l’histoire
d’Israël, pas seulement sur le plan
démographique, mais aussi parce
que l’incroyable développement de
la High Tech en Israël est lié à la
présence de ce vivier de grande
qualité intellectuelle, scientifique
et artistique. J’ai été associé à
cette aventure auprès de Shamir
et de son équipe, et je peux témoigner de sa détermination face au
© Frank Hall / Wikimedia Commons
en étant séparés. Le jeune Max,
d’abord élève au P.S.I.l à Limoges
sous la houlette du Grand Rabbin
Abraham Deutsch zl puis dans le
maquis, et Mireille dans sa famille,
dans une résistance en actes,
toute spirituelle, où les dangers
étaient quotidiens. D’un certain
point de vue ils restèrent tous les
deux des résistants.
Yitzhak Shamir (à gauche) avec Caspar Weinberger, ministre de la Défense américain, en 1982.
piens. Lors de la crise du Golfe qui
s’aggrave au début de l’année
1991, il s’abstient de
toute réaction militaire face aux
bombardements irakiens suite aux
pressions américaines et à l’installation de batteries anti-missiles
Patriot. En 1993, l’ancien terroriste
et espion, l’ancien député et
Premier ministre quitte la scène
politique.
Si l’on ne devait retenir qu’une
seule action d’Yitzhak Shamir, il
me semble que la plus importante
est l’arrivée sous son mandat d’un
million d’immigrants de l’ex Union
Soviétique. Cette alya a bouleversé
gouvernement américain et face
aux organisations juives de
diaspora pour obtenir que la sortie
des Juifs du bloc soviétique
s’effectue avec un visa israélien et
soit considérée comme un retour
dans leur patrie. Les Refusniks,
que je rencontrais à l’époque,
étaient parfois découragés et usés
par les années de combat par la
liberté, mais l’obstination sioniste
de Shamir permit en définitive de
leur ouvrir les portes d’Eretz Israël.
Il est mort à l’âge de 96 ans.
MICHAËL BAR-ZVI
ET VALÉRIE SIBONY
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 37
informations
2 septembre 2012 : Journée Européenne de la Culture Juive
La culture et le patrimoine juif à l’honneur
Parler de patrimoine, matériel et immatériel ne
veut pas seulement dire revisiter notre passé :
nous voulons aussi mettre en valeur la culture
actuelle, dans tous ses liens avec le judaïsme.
C’est ainsi qu’une grande place est faite au cinéma, que ce soit à Thann où une exposition sur
Claude Berri est visible et plusieurs de ses films
projetés, mais aussi à Strasbourg, à Villé ou à
Bouxwiller au musée judéo-alsacien.
Thann est d’ailleurs un des haut-lieux de nos
journées, puisque outre Claude Berri, l’humoriste Olivier Ranson est la vedette d’une
deuxième exposition dans la même ville.
Année après année, Bischheim nous gratifie
d’animations de qualité. Cela était encore le cas
cette année puisque la salle du cercle y a accueilli le spectacle de l’humoriste Patrice Abbou
« Epousez-moi ».
Spectacle vivant aussi dans les locaux de l’union
juive libérale de Strasbourg, dont le programme
s’est étalé sur toute la journée.
Un des vitraux de la synagogue de Balbronn;
C
omme chaque année, le premier dimanche de septembre a vu se dérouler
dans toute l’Europe la journée européenne de la culture Juive, née en Alsace il y a
13 ans. C’est dire que nous sommes majeurs ! En
Alsace cette journée est organisée par le Bnai
Brith Hirschler.
38 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Cette année, « l’humour juif » a été choisi comme
thème de la journée. Mais comme toujours,
nous vous présentions aussi d’autres aspects du
patrimoine juif. Pouvions-nous renoncer à ouvrir
à la visite les cimetières de Saverne, d’Hegenheim, de Romanswiller, Trimbach, Rosenwiller ou
Westhoffen ?
Mettre à l’honneur, faire découvrir et ainsi sauver notre patrimoine reste une des grandes
préoccupations de l’équipe d’organisation. Cette
année, c’est la vallée de la Mossig qui était à
l’honneur, vallée qui va de la région de Wangenbourg- Engenthal à Soultz-les-Bains, en
passant par Wasselonne et Marlenheim. Les
communautés juives ont été nombreuses des
deux côtés de la rivière, et nous avons choisi
d’ouvrir presque tous les lieux facilement ac-
informations
cessibles de la vallée. Les horaires de
visite décalés ont permis à tout un chacun de tout voir, en se déplaçant à vélo
ou en voiture.
Balbronn était le point de départ de
cette visite. Nous espérons que cette
occasion a déclenché une dynamique
permettant le sauvetage et la mise en
valeur de sa synagogue. Deux expositions (le judaïsme dans la vallée de la
Mossig et la synagogue de Traenheim)
étaient présentées dans la mairie, où
fonctionnait également un scanner permettant de copier en temps réel les documents qui nous ont été apportés.
Plus loin, Odratzheim (synagogue récemment restaurée par la municipalité), Westhoffen (synagogue et cimetière), Wasselonne (synagogue) et
Romanswiller (cimetière) étaient ouverts et dans chaque lieu un bon
connaisseur du site s’en faisait le guide.
Je ne peux en quelques lignes parler
des 31 communes et 45 sites alsaciens
qui ont accueilli les JECJ cette année.
Le programme complet était disponible
depuis mi-juillet sur le site jecpjfrance.com. Il a été distribué en version papier dans la plupart des offices
de tourisme, dans les centres communautaires ainsi que dans les commerces cacher.
Chaque année il se passera à coup sûr
quelque chose dans un endroit que
vous aimez, ou qui est proche de chez
vous… ■
JEAN-PIERRE LAMBERT
Le CIBR
et son patrimoine…
L
a politique du Consistoire consiste à préserver son patrimoine, les synagogues rurales
et les cimetières.
Lorsqu’il existe une communauté, à Sélestat ou
Obernai, par exemple, c’est évidemment elle qui fait
les choix concernant ses bâtiments. De même les
plus grands cimetières, comme Ettendorf ou Rosenwiller, sont gérés par des associations motivées.
L’action du Consistoire concerne plutôt les sites en
deshérence, là où plus personne ne va, et surtout
où plus personne ne vit.
Quand l’équipe actuelle a été élue, un inventaire
des synagogues a été fait ; les plus dégradées ont
été vendues. Aujourd’hui, seule Sarre-Union est
mise en vente. C’est la dernière des synagogues
dont le CIBR a décidé de se défaire. Les autres
seront entretenues.
Mais pour quoi faire ?…
Le CIBR travaille avec les municipalités et avec les
responsables de la Journée du Patrimoine ; quelques projets sont dans les dossiers, par exemple
l’utilisation d’une synagogue comme musée du fer,
d’une autre comme centre de conservation de
patrimoine...
A Ingwiller, une commission administrative a été
élue pour suivre les travaux de restauration.
Toute la difficulté de la mise en œuvre de ces projets, c’est de trouver des équipes, localement,
prêtes à s’investir pour faire vivre ces lieux. Le CIBR
peut rechercher des subventions, monter des
dossiers, mais il est indispensable que des relais
locaux prolongent ces initiatives. Nous sommes ici
en face d’un problème spécifique au Bas-Rhin, à
savoir, d’une part un grand nombre d’édifices remarquables, auxquels nous sommes attachés et, d’autre
part, la concentration de nos coreligionnaires à
Strasbourg... On retrouve, à moindre échelle, le
même type de difficultés pour l’entretien des bâtiments religieux chrétiens.
Pour les cimetières, j’ai le plaisir de vous annoncer
que Trimbach a bénéficié d’un nettoyage d’envergure ; aucune famille descendante de ce cimetière
n’a pu être trouvée ; donc toute l’initiative et la
réalisation est ici institutionnelle et municipale.
Ce qui n’est pas le cas de Weiterswiller, soigneusement entretenue grâce à Simon Haehnel qui s’est
démené pour trouver le financement d’un nouveau
mur de pierre.
Ces quelques exemples vous paraîtront peut-être
dérisoires, si l’on prend en compte l’ampleur de ce
patrimoine.
Je crois surtout qu’ils illustrent cette réalité
évidente : quand une équipe locale s’investit dans
un projet, l’aide du Consistoire peut permettre de
le réaliser. Si, au contraire, les relais locaux sont
inexistants, notre action est vouée à l’échec... Donc,
à tous ceux qui aiment nos « vieilles pierres », merci
de nous aider à les faire revivre ! ■
MICHÈLE JABLON
Bonnes Fêtes de Roch Hachana
à toute la Communauté
www.karldenisov.com
15 avenue des Vosges 67000 Strasbourg · 03 88 35 39 70
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 39
informations
Shalom Europa
Un rendez-vous incontournable
Le Festival du Film Israélien de Strasbourg est devenu un rendez-vous attendu avec impatience par tous
les cinéphiles et les amoureux d’Israël. L’initiative d’une poignée de bénévoles enthousiastes et
courageux permet, depuis 5 ans, au plus grand nombre de profiter d’une semaine de projections de
films originaux de qualité. Echos-Unir a rencontré Nicole Berditchewsky.
Echos-Unir : Shalom Europa fête ses 5 ans
cette année. Comment s’est déroulée
cette nouvelle édition ?
Nicole Berditchewsky : Bien, tout c’est bien
passé. Le public est fidèle, les films ont plu.
Nous avons eu de bons retours. Cette année
c’est le film Melting Away qui a remporté le
Prix du public. Le festival a enregistré une
hausse de 300 entrées. Cette année plus de
1 900 spectateurs ont pu voir les 12 films en
compétition. Les gens participent, 75 % des
spectateurs ont voté et ont donné une note à
la fin des projections. Ils ont aussi beaucoup
apprécié Mabul et Play off qui arrivent en
deuxième position ex aequo. Nous avons pu
présenter les auteurs Doron Eran et Billi Ben
Moshé de « Melting Away », la scénariste de
« Mabul », Noa Herzberg, ainsi que le
réalisateur Roi Werner du film 2 night.
Le Professeur Nisand, le Docteur Boussidan
et la chorale « Le Chant Sacré » ont également
participé à l’intérêt des débats et à l’animation
de la soirée de clôture 1.
Un thème principal semble dominer la
sélection 2012, la famille et ses relations
40 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
tendues. Est-ce une problématique de la
société israélienne d’aujourd’hui ?
Les 12 films que nous présentons représentent
environs le tiers de la production de long
métrage israélien annuelle (entre 30 et 35
films), c’est un bon échantillonnage des films
projetés en Israël. Mais la thématique familiale
est avant tout une thématique universelle.
Elle existe dans toutes les sociétés. Traiter d’un
sujet si vaste et si commun prouve à la fois la
maturité du cinéma israélien et sa capacité à
dépasser une vision ethno centriste. Beaucoup
de spectatrices strasbourgeoises ont réagi à la
position de la mère dans « Melting Away », elles
ne se sont pas reconnues dans cette « mère si
peu juive ».
En ces temps où le terme de repli
communautaire est tellement à la mode,
comment réagit le public français à ce
festival, apprécie-t-il les films israéliens ?
Nous accueillons un public éclectique mais
très cinéphile. Les spectateurs viennent voir de
bons films qui ne passent pas dans les circuits
traditionnels. Nous misons sur la qualité des
projections et les spectateurs sont au rendezvous, avertis et attentifs.
Y-a-t-il d’autres festivals de films
israéliens ?
Oui, mais rien n’est organisé au niveau
national. Paris en est à sa 12e édition et
présente également des courts métrages et
des documentaires. Nice fonctionne sur
plusieurs jours dans le mois avant de remettre
les « Mimosas d’or ». A Lyon ils organisent une
« Nuit de la pub israélienne ». Marseille, sous
l’égide de Xavier Nataf avec qui nous collaborons régulièrement, Montréal et Genève
organisent également des projections. Les
films israéliens sont de bonne qualité, il est
normal qu’ils s’exportent bien même si les
circuits sont un peu différents. Ils sont souvent
sélectionnés dans les festivals, le film Invisible
a obtenu le prix du film des Femmes de Créteil.
Comment est né Shalom Europa ?
En 2008, Israël fêtait ses 60 ans d’existence,
avec quelques amis strasbourgeois nous avons
eu envie de créer un événement local pour
célébrer dignement ce bel anniversaire. Nous
voulions donner une dimension culturelle, un
aperçu de la réalité de la société israélienne, sans
passer par le filtre des médias européens. Le
docteur Stéphane Louy et Mickael Ben David
étaient « branchés » cinéma et ils nous ont permis
de rencontrer les bonnes personnes du milieu du
7e art strasbourgeois. L’équipe du cinéma Star
nous a soutenus et guidés dans cette aventure
tout en nous laissant une totale liberté dans la
programmation. La Ville de Strasbourg, la Région
Alsace, le Conseil Général du Bas Rhin et la
DRAC nous soutiennent également.
Comment se répartit le travail au sein du
groupe, il doit y avoir une organisation, des
voyages, etc. ?
Il y a surtout de la bonne humeur. Actuellement
nous sommes cinq à organiser ce festival :
Armand Pariente, Jean Attia, Rosine Lidzborski,
Jeanine Levy qui s’occupe principalement de la
publicité et moi-même contactons les distributeurs israéliens 2, et les distributeurs français de
films israéliens. Nous visionnons le plus de films
possibles puis nous faisons un choix. Nous
contactons les sponsors et nous organisons les
projections, les bulletins de votes, les invitations,…
Les deux derniers mois sont bien remplis. Nous
sommes complètement indépendants financièrement de la Communauté et du Consistoire, nous
bénéficions de leur soutien (merci les secrétaires) et de la couverture médiatique de Radio
Judaïca. Le travail bénévole trouve sa récompense dans la qualité de la programmation et
l’enthousiasme du public toujours plus nombreux.
Nous pensons déjà à la prochaine édition.
Vous avez réussi à susciter un engouement
pour les films israéliens au sein de la population strasbourgeoise…
Oui et nous en sommes très heureux. Shalom
Europa ne fonctionne qu’une semaine par an
mais nous avons créé un rendez-vous régulier
tous les deux mois : Ciné Shalom. Nous
projetons gratuitement un film à Noah, suivi d’un
débat. Les invités viennent de tous les horizons
et les échanges sont très enrichissants pour tout
le monde. La salle est toujours pleine, certains
restent debout (il n’y a pas de strapontins). Nous
sommes très fiers du succès de Shalom Europa et
de son bébé Ciné Shalom.
Propos recueillis par
VALÉRIE SIBONY
1. Toutes les informations sont disponibles sur l’excellent site :
www.shalomeuropa.fr/le-festival.html
2. Il y a deux distributeurs principaux : GEO2 et Israelifilm, ainsi
que quelques distributeurs indépendants.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 41
informations
Nombreux étaient les
habitués des lieux et
même les visiteurs de
passage qui trouvaient
triste ou froide la grande
cour intérieure du Centre
Communautaire de la Paix,
l’Espace Max Warschwaski
(dit « Hall Noble »).
Ils devraient revoir leur
opinion en découvrant la
fresque murale de plus de
80 mètres qui tapisse
depuis le mois d’août cet
espace central du Centre
Communautaire.
Une grande fresque
Et pourquoi le choix de ces
deux fresques ?
L
a fresque murale, longue de
80 mètres, est constituée par
un magnifique panoramique de
Jérusalem à l’Est, et par une
photographie géante du mur des
Lamentations à l’Ouest. Elle
transforme durablement ce vaste
couloir que tous sont amenés à
traverser et lui donne une touche
très particulière.
Réaliser et installer une fresque
murale de cette dimension n’a
pas été facile. Patrick Cohen,
administrateur à la Communauté
(il est membre de la Commission
Culture qui a validé le projet) et
président de Radio Judaïca, a
mené ce projet de bout en bout
depuis près d’un an. Il évoque
42 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
pour Échos Unir l’historique et la
mise en œuvre de cette fresque
qui sort de l’ordinaire.
Pourquoi ce projet ?
Je trouvais les espaces communautaires de la grande Synagogue de la Paix plutôt austères,
et particulièrement cette cour
dont les murs m’apparaissaient
tristes et abîmés. À force de
passer devant ces murs pour me
rendre à Radio Judaïca, il m’a
semblé évident que quelque
chose pouvait, devait être fait,
pour rendre le lieu plus
chaleureux. Peu à peu l’idée
d’une fresque m’est apparue
comme une solution possible.
Je ne saurais expliquer pourquoi
j’ai tout de suite songé à Jérusalem, et particulièrement au Kotel.
La longueur importante du mur
me paraissait idéale pour envisager une fresque sur ce thème.
Les recherches effectuées avec
Cédric Fulhaber – le graphiste de
Radio Judaïca – sur le thème de
Jérusalem nous ont poussés
ensuite à envisager l’utilisation
du grand mur opposé pour y
placer ce que nous considérions
comme la plus belle vue de la
ville sainte, que nous avions
identifiée. Problème… cette vue
n’existait pas dans le format dont
nous avions besoin, il a donc fallu
faire le travail de prise de vues
nous même… Nous n’imaginions
pas à l’époque les difficultés
techniques que nous aurions à
surmonter…
Parlez-nous de ces
difficultés…
Les prises de vue ont toutes été
réalisées par un photographe
professionnel à Jérusalem, Yoel
Koskas. Nous avions sollicité un
premier photographe, qui a
rapidement renoncé. Les difficultés techniques liées à ce très
grand format lui ont semblé
insurmontables…
Pour les prises de vues panoramiques de Jérusalem, le paysage
de fond était à différentes
distances du photographe, ce qui
modifiait les effets de profondeur.
Le montage des photos a été extrêmement complexe pour arriver à
restituer cet effet de profondeur.
Cela a nécessité un travail d’adaptation des photos de la part du
photographe, et un travail important de montage de la part du
graphiste. Nous n’avions pas anticipé ces problèmes de relief et de
profondeur qui ont été très difficiles à résoudre. Les photos ont
été prises depuis le Mont des
Oliviers pour obtenir le meilleur
point de vue (série d’une quinzaine
de photos prises en mode rotatif
sur trépied, 180 degrés).
Pour la fresque du Kotel, ce fut
encore plus long et compliqué…
Il fallait obligatoirement se
positionner à une dizaine de
mètres du Mur. Yoel devait me
informations
murale au Centre Communautaire
déplacer latéralement (mode
travelling) sans que personne ne
traverse le champ entre le mur et
l’objectif (à l’exception de ceux
adossés aux pierres). Et ceci,
pendant la prise de chaque photo
de la séquence.
Concernant le côté femme, il a
même dû faire appel à une aide
féminine..., sa femme Shira ! Il l’a
formée et guidée tout au long du
processus à travers la séparation
homme/femme. Ce fut encore
plus difficile vu l’affluence constante et l’espace très restreint.
Plusieurs essais en pleine chaleur
ont été nécessaires. Le choix des
personnes priant au Kotel a été
étudié. Nous avons souhaité
montrer la diversité des personnes qui fréquentent le Kotel.
On imagine que ce projet a
coûté de l’argent, combien ?
Le coût de la fresque a été presque entièrement financé par la
société Graphik de Maxeville. La
société commercialise sur toute la
région Est cette nouvelle technologie de visuel de grande taille
développée par Hewlett Packard,
qui se pose et s’enlève facilement.
J’ai présenté le projet à Frédéric
Keppi, directeur de la société
Graphik, il y a un an. Il a tout de
suite été séduit et accepté de le
prendre totalement en charge
pour le compte de la CIS. Je
profite de l’occasion que vous
m’offrez pour le remercier chaleureusement de sa généreuse
contribution. La CIS n’ayant eu à
payer que les frais de prise de
vue soit, 650 € au total…. Je
tiens aussi à remercier tous les
membres de la commission
culture de la CIS, présidée par
Dan Leclaire, pour le soutien
enthousiaste qu’ils ont apporté
au projet.
Propos recueillis par
NATHAN KATZ
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 43
informations
L
e chabbat et le jour de
Kippour, il n’est permis de
transporter des objets qu’à l’intérieur d’un « domaine privé ».
La dénomination « domaine privé »
désigne ici un espace clôturé. Les
clôtures peuvent être constituées
par exemple par des murs, des
haies ou des talus, dirigés vers le
haut ou vers le bas. L’aspect, les
dimensions et la continuité de
ces clôtures suivent des règles
halakhiques très précises que
dont les pentes des talus peuvent
également servir en ce sens.
Cette spécificité strasbourgeoise
constitue le principe du Erouv sur
lequel on se fonde depuis fort
longtemps pour pouvoir transporter – à l’intérieur de ses
limites – tout objet autorisé le
chabbat comme par exemple :
poussettes, clés, livres, etc...
Le Rav Avraham David Horowitz
zatsal, premier Dayan de Strasbourg après la guerre, entreprit
photos Claude Heymann
Le Erouv de Strasbourg
d’étudier cette question et,
dans un responsum se trouvant
en son ouvrage « Kinyane torah
bahalaka » vol I. ch. I., en indique
les tenants et aboutissants
halakhiques. Il conclut que ceux
qui portent à Strasbourg ont des
opinions halakhiques sur
lesquelles s’appuyer.
EROUV DE LA VILLE DE STRASBOURG
Cependant, les caractéristiques
des limites d’un Erouv peuvent
subir des transformations avec le
temps et doivent être régulièrement vérifiées.
nous ne pouvons détailler ici.
L’attestation de leur conformité
nécessite d’ailleurs souvent une
validation rabbinique.
Il se trouve que la ville de Strasbourg est entourée d’une part par
des cours d’eaux dont les lits et
les pentes adjacentes peuvent
constituer une clôture, et d’autre
part par une voie ferrée surélevée
44 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
C’est pourquoi, le Beth Din et le
Rabbinat de Strasbourg ont
entrepris une vérification
complète du Erouv cet été, ce
qui a donné pour résultat la
carte du tracé du Erouv de
Strasbourg que nous vous proposons ci-contre. ■
RAV MICHAËL SZMERLA
Av Beth Din de Strasbourg
Les barres chocolatées
de MARS CHOCOLAT
certifiées casher par
le Beth Din de Londres
En 2012, l’ensemble des usines de Mars Chocolat en
Europe ont été certifiées casher par le Beth Din de
Londres. Ces sites de production répondent désormais
officiellement aux normes alimentaires définies par la
communauté juive.
Depuis la fin du mois de juillet, les consommateurs
français peuvent retrouver les célèbres barres Mars®,
Snickers®, Twix®, Balisto®, Bounty®, Milky Way®
et Celebrations® dans les 150 magasins cashers
répartis sur l’ensemble du territoire français. Si les barres
glacées produites par Mars Chocolat France sont également certifiées casher depuis de nombreuses années,
avec un sigle sur l’emballage, cette nouvelle étape permet
à Mars Chocolat d’être référencé pour la première fois
dans ces points de vente et de se rapprocher ainsi des
600 000 consommateurs qui les fréquentent.
Si aucun sigle ne sera apposé directement sur l’emballage,
cette certification sera signalée par l’ajout d’un signe
« casher » additionnel sur le suremballage des barres.
Au delà du territoire français, la certification du Beth Din
de Londres s’applique également à l’ensemble des barres
chocolatées de Mars Chocolat commercialisées en
Europe.
Le Beth Din de Londres constitue une autorité religieuse
majeure parmi les communautés juives du Commonwealth et de nombreux pays d’Europe. Le processus de
certification s’attache à confirmer que les produits
certifiés sont conformes aux règles de production et de
consommation alimentaires définies par la communauté
juive.
Pour en savoir plus : www.mars.com
Le Beth Din confirme que, comme l’indique le
communiqué ci-dessus, les produits de la Société
MARS portant le sigle KLBD sur leur emballage
sont certifiés Cachers par le London Beth Din
(KLBD).
Le Beth Din de Strasbourg informe cependant le
consommateur que, comme l’indique le KLBD,
ces produits sont Halavi (lactés) et contiennent du
lactosérum et du lait non chamours.
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 45
informations
tations associatives, ou en renfort
du personnel de sécurité devant
les écoles quand les événements
de l’actualité locale, nationale ou
internationale l’exigent.
L’ensemble du SPCJ vous
souhaite de très bonnes fêtes de
Tichri, dans la joie, le bonheur et
la sérénité.
Chana Tova.
Pour exemple de l’engagement à
caractère exceptionnel de tous
ces bénévoles, cette année, ils
ont assuré la sécurité de près de
150 événements, offices, concert,
repas, fêtes scolaires.
MAURICE DAHAN
Tout ceci, chacun des bénévoles
le prend sur son temps libre, au
détriment de sa famille ou
d’autres activités auxquelles il
aurait pu se consacrer.
Le SPCJ
L
e Service de Protection de la
Communauté Juive, SPCJ, est
au service des juifs de Strasbourg
et de la région.
Le SPCJ est une structure qui a
été reconnue d’utilité publique
par le ministère de l’Intérieur,
c’est l’interlocuteur en matière de
sécurité des institutions juives,
synagogues, écoles… des
services préfectoraux de police et
de gendarmerie.
Le SPCJ Est est constitué d’un
bureau comprenant des représentants du Consistoire, de la
Communauté, du Fonds Social et
du Crif. Le fonctionnement du
SPCJ est assuré par un
permanent, dont les activités et la
présence sur tout le territoire de
l’Est de la France le conduisent
de Metz à Mulhouse et Belfort
semaines après semaines.
Son engagement et son efficacité
sont à l’image de l’amour et du
respect qu’il porte à nos communautés et à tout juif. À ce titre
permettez-moi ici de lui dire notre
reconnaissance.
Une de ses attributions est d’animer le groupe de bénévoles du
SPCJ du Bas-Rhin. Ces bénévoles
sont toutes ces personnes, de
tous âges, que vous avez pris
l’habitude de rencontrer à l’entrée
de votre synagogue, de manifes-
Pressing
des Vosges
42, av. des Vosges
Pour les plus jeunes, bacheliers
ou étudiants, nous veillons à
adapter leur engagement à leur
période de révision ou d’examen.
Nous sommes fiers de pouvoir les
féliciter chaque année, parce
qu’ils montrent que leur engagement est tout à fait compatible
avec leur réussite scolaire et
universitaire.
Pour toutes ces raisons, nous
vous demandons, comme à
chaque fois, de bien vouloir
suivre les consignes que vous
donneront nos bénévoles du
SPCJ, pendant les fêtes de Tichri
et tout au long de l’année.
Au moindre souci n’hésitez pas à
les contacter.
Nous travaillons en étroite collaboration avec les services préfectoraux et toutes vos inquiétudes
trouveront une réponse rapide.
S A T ETT L E R
FILS
Quick Pressing
Services
43, rue de l’Yser
MONUMENTS FUNÉRAIRES
GRAVURE - TAILLE
Pressing St-Jean
nouveau hall d’exposition
choix des monuments
25, faubourg de Saverne
19, rue du Général de Gaulle 67170 BRUMATH · tél. 03 88 51 13 15 · fax 03 88 51 91 24
46 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Service de Protection
de la Communauté Juive
Paul KROELY Automobiles
PEUGEOT STRASBOURG
www.paul-kroely-automobiles.fr
0 800 18 26 26
24h/24 - 7j/7 - Shabbat, Yom Tov et jours fériés civils
> La majorité des forces vives du
SPCJ sont des jeunes de plus
de 18 ans qui réalisent leur
« service communautaire »
pendant plusieurs années. La
période des fêtes de Tichri est
un des moments phares de leur
engagement. Même s’ils sont
généralement encadrés par des
plus anciens, il demeure possible que certains membres de
notre Communauté ne soient
pas reconnus au moment de
leur arrivée.
Le SPCJ vous demande donc
de faciliter le travail de ces
volontaires en faisant preuve
de compréhension lors des
opérations de filtrage aux
entrées.
> Depuis plusieurs années maintenant nous n’appliquons plus
la consigne de « se disperser à
la fin des offices ». Ce sera toujours le cas cette année, sauf
en cas de contexte très défavorable ou de problème majeur.
Et de manière plus générale :
Si une directive est donnée
par l’un des protecteurs,
veuillez la suivre à la lettre,
car cela signifie un danger
pour votre personne.
> Tous les volontaires sont en
poste, debouts et attentifs une
heure déjà avant le premier
office, et ce jusqu’à la dispersion de tous les fidèles.
Leur famille les attend
également pour commencer
les repas de fêtes. Alors
pensez-y en accélérant le
pas à la sortie !
Meinau/Hautepierre :
03 88 65 62 00
MEINAU - HAUTEPIERRE
> Vente de Véhicules Neufs
> Vente de Véhicules d’Occasion
> Service Après-Vente
> Peugeot Rapide
> Magasin Pièces de Rechange
Votre contact commercial :
Bruno Fritsch · 06 61 91 46 04 · [email protected]
> La sécurité de ces fêtes dépend
aussi de la bonne volonté de
chacun. Lorsque vous vous
trouvez aux abords (immédiats
ou plus éloignés) du bâtiment,
n’hésitez pas à nous signaler :
• Une personne suspecte :
dénotant avec l’environnement
(attente prolongée, observation
insistante, passages réguliers,
prise de notes ou de photos,
demande de renseignements...).
• Un attroupement de personnes inhabituel.
• Un objet (ou véhicule)
suspect : aspect anormal,
emplacement inhabituel, sans
propriétaire...
Mieux vaut que le SPCJ
soit prévenu plusieurs fois
que pas du tout !
> Enfin, si vous souhaitez réaliser
votre « service communautaire »
et savoir quelles sont les modalités pour intégrer notre
service, veuillez laisser vos
coordonnées (ci-dessous) à la
loge du centre communautaire
et nous vous contacterons après
les fêtes.
Tous les volontaires du SPCJ vous
souhaitent de passer de très
agréables fêtes dans la plus grande
sérénité.
Chana tova et Hag Sameah.
Nom
Prénom
N° téléphone
Mail
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 47
INFORMATIONS
COMMISSION ADMINISTRATIVE
Le président actuel du Comité
de la synagogue de la Meinau,
Monsieur Charly Bohbot,
remplace Monsieur Isaac Street
au sein de la Commission
Administrative au titre de la
cooptation des comités
d’Oratoires.
Quartier des Quinze - Orangerie :
SUPERMARCHÉ GREIF
51 rue de l’Yser 67000 Strasbourg - 03 88 45 30 90
MIJOT’TABLE
13 rue d’Ypres 67000 Strasbourg - 03 88 61 14 05
En date du 4 mars 2012, Monsieur Richard Schnerf
a été coopté au sein de la Commission Administrative
et fait désormais partie des Commissions
« Bâtiments/ Cimetières » et « Social ».
Il est en charge du projet « Béné-Com » (création
d’une association de bénévoles communautaires).
NOUVEAU À LA ROBERTSAU :
67 rue Boecklin - 03 88 31 97 40
TRÈS IMPORTANT
UTILISATION DES SALLES
DU CENTRE COMMUNAUTAIRE
DE LA PAIX
En vue d’une réorganisation complète du planning des
salles, nous prions instamment les utilisateurs de bien
vouloir déposer leur réservation au Secrétariat de la
Communauté.
Cette note concerne les différents utilisateurs, à savoir
les associations, les mouvements de jeunesse, les
groupes d’études, les écoles et toutes autres entités de
la Communauté.
Aucune salle ne sera ouverte si elle n’est pas préalablement réservée.
Les salles réservées l’année dernière ne seront pas
automatiquement attribuées cette année.
Pour les événements familiaux (Brit-Milah, Mappah,
Bath et Bar-Mitsvah, Fiançailles, Mariages, Anniversaires, Chiva, Chelochim, Jahrzeit), les familles sont
priées de s’adresser au Secrétariat de la Communauté
(1er étage 03 88 14 46 51 ou 53).
Merci de votre collaboration et de votre aide.
48 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
informations
Le Comité
Lanoar Hadati
Par ces quelques lignes, notre
association vous rappelle
que ses objectifs pour venir en
aide à l’enfance nécessiteuse et
défavorisée en Israël, ne peuvent
se réaliser sans votre générosité.
Soirée mémorable pour
les 36 ans de
l’école Yehouda Halévi
L’intégralité de vos dons, votre
cotisation, votre participation à
nos activités (dîner annuels)
sont entièrement reversés à
nos œuvres ci-dessous :
• Zichron Menahem (pour les
enfants atteints de cancer)
• Mevasseret Tzion près de
Jérusalem (où l’intégration des
Éthiopiens continue d’évoluer)
• le Gan à Ramot qui recueille
des enfants des familles
nombreuses
• Neve Yacov, Sderot, Askelon
et Asdod
Continuez à soutenir
notre œuvre !
Le Comité Lanoar Hadati vous
souhaite de très bonnes fêtes 5773.
Chana Tova Tikatevou.
C.C.P. Lanoar Hadati 201 01 J
M
ercredi 27 juin 2012, les élèves de l’école Yehouda Halevi ont présenté aux nombreux
parents, amis et anciens, un superbe spectacle de fin d’année au Pavillon Joséphine
à l’Orangerie.
Grâce à l’enthousiasme et l’énergie de leurs enseignants, ils ont préparé, avec passion,
pendant de longues semaines, chorégraphies, textes et chansons en français, ivrit et anglais,
décors et costumes splendides.
Le résultat sur scène a été époustouflant, la salle a été épatée. Mais la surprise ne s’est pas
arrêtée là, puisque c’est ensuite l’ensemble des élèves qui est monté sur scène pour former
la grande chorale de l’école Yehouda Halévi. C’est, tous réunis, une centaine de filles et garçons, du CP au CM2, qui nous ont fait vibrer pour fêter les 36 ans de l’école.
Un grand merci aux enfants qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes dans l’esprit d’ouverture
et de fraternité, petit supplément d’âme de Yehouda Halévi.
Un grand merci aussi à toute l’équipe enseignante, aux nombreux donateurs et au Comité
qui, main dans la main, ont contribué au succès de cette soirée pleine d’émotions.
ANNE COHEN, Présidente du Comité
Boutique
Chez Francesca
Prêt-à-porter féminin
Maroquinerie
Bijoux fantaisie
53, rue de Rathsamhausen
67100 Strasbourg-Neudorf
Tél./Fax 03 88 44 01 17
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 49
informations
Avec les Bnot-Mitsva deuxième année
Réflexion sur la vieillesse
Préparation à une visite au centre Eliza
Intervenants :
Mme Linda Kaufman, psychologue
Mme Lévy Gradwohl, responsable du centre de maison de retraite Eliza
L.K. : – Qu’est-ce que cela
évoque pour vous « être vieux » ?
Les élèves : — Les grands-parents.
L’âge. Des personnes qui tremblent.
La faiblesse. L’expérience.
L.K. : – Selon vous, à quel âge
est-on vieux ?
— A 70 ans.
— Ça dépend. Quand on n’est
plus indépendant.
— A 75 ans.
— C’est quand on a des petitsenfants ou des arrière-petitsenfants.
— C’est quand on perd la tête.
G. : – Je vais vous expliquer rapidement comment fonctionne la
maison de retraite d’Eliza. Nous
avons 120 résidents dont la moitié
sont juifs. A Eliza la moyenne
50 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
d’âge est de 87 ans. Nous avons
des locataires de 59 à 102 ans,
l’âge de la doyenne de la CUS !
Elle dit que le « bon D. » l’a
oubliée… Quand on atteint un
âge très avancé on peut perdre
ses enfants de 80 ans ! Parfois
vos enfants sont même plus
« vieux » que vous parce qu’ils ont
des maladies comme Alzheimer.
Notre doyenne est complètement
sourde : elle a perdu l’ouïe dans
les bombardements de la
seconde Guerre mondiale, mais
cela ne l’a pas empêchée d’aller
voter ce matin ! Vous constaterez
qu’il y a beaucoup plus de
femmes que d’hommes dans les
maisons de retraite ; elles vivent
plus longtemps.
L.K. : – Pour durer si longtemps il
faut une force particulière de vie
ou peut-être n’avoir plus rien à
perdre. Les gens âgés peuvent dire
des choses très fortes : ils n’en ont
rien à faire. Etre vieux, être malade,
selon vous, ça va ensemble ?
— Pas forcément. L’important
c’est d’avoir le moral. On peut
être malade et vieux et avoir le
moral. Cela dépend aussi si on a
de la famille ou pas.
— Elles en avaient peut-être
besoin. Ça fait culpabiliser parce
que c’est nous qui la faisons
pleurer. C’est mieux de pleurer
seule ou avec quelqu’un ?
L.K. : – Si cela ne vous gêne pas
trop, cela fait du bien de pleurer
en présence de quelqu’un.
— Les personnes âgées ont un
vécu. On a plein de choses à leur
demander, mais des fois on n’ose
pas. Leur demander comment
elles ont trouvé leur vie, des
conseils.
— Est-ce que les personnes
âgées aiment le contact
physique ?
L.K. : – Certaines personnes
acceptent volontiers de raconter
des choses d’elles-mêmes.
— Est-ce que les personnes âgées
aiment le contact physique ?
L.K. : – Si cela ne vous gêne pas
trop, cela fait du bien de pleurer
en présence de quelqu’un.
— Cela doit leur faire du bien.
L.K. : – C’est comme vous, cela
dépend.
L.K. : – Oui, mais elles peuvent
être amenées à pleurer. Est-ce
que c’est grave selon vous ?
G. : – Notre travail est visuel et
physique parce que beaucoup de
résidents ont des problèmes de
informations
mémoire. Il faut trouver leur
regard et avoir beaucoup de
contacts physiques.
L.K. : – Oui, mais il faut quand
même être attentif au fait que
cela peut déranger. Certaines
personnes âgées vouvoyaient
leurs parents et n’avaient pas de
contacts physiques avec eux.
L.K. : – Les grands-parents
apprennent internet avec leur
petits-enfants plutôt qu’avec leurs
enfants. L’échange doit se passer
dans les deux sens. Chacun donne
un petit peu.
— Est-ce que le personne âgée
n’a pas l’impression qu’on la
domine ?
collective. On va aussi à la
piscine. Il y a aussi de la manucure, des jeux, une bibliothèque,
des rencontres avec d’autres
maisons de retraite…
— Que se passe t-il en cas de
« blanc » ? Au départ on n’a rien
de commun avec la personne.
G. : – Vous êtes attendues ! Vous
allez apporter de la fraîcheur. On
peut parler de tout et de rien. On
est là pour faire connaissance.
On peut commencer par « comment allez-vous ? ». Ils peuvent
répondre par « bien » ou « c’était
mieux avant », quelque chose qui
peut sembler négatif. Mais dans la
vie ce qui est intéressant, c’est
souvent ce qui ne va pas !
Certains résidents ne font aucune
des activités communes. Ils lisent
en chambre, sortent, ont de la
visite, regardent la TV. Ou ne font
rien. Vous aussi vous avez des
moments où vous avez envie de
ne rien faire ? !
— Oui, tous les matins à huit
heures…
L.K. : – A votre avis, pourquoi la
maison de retraite ?
G. : – Il faut être à l’écoute des
envies des résidents.
— On ne peut plus faire les choses
seuls. On peut se sentir mal en
cas de problèmes de santé.
L.K. :– Parfois une personne âgée
peut avoir comme activité
principale de… regarder par la
fenêtre. Vous voyez souvent cela à
la campagne, des personnes
âgées qui passent leur journée
derrière le carreau de leur
fenêtre. Il y a une grande
capacité d’observation chez des
gens qui peuvent sembler totalement inactifs. Ils connaissent les
moindre manies et réaction de
leur entourage. Et puis manger,
c’est une activité importante pour
une personne âgée.
L.K. : – Cela peut être des raisons
négatives ou positives. En général
les gens ne choisissent pas d’y
aller ; c’est vraiment quand ils ne
peuvent plus faire autrement. Mais
pas toujours… on peut voir le côté
positif.
— Quelles sont les activités ?
— Est-ce que nous intéressons les
personnes âgées ? Parce que
nous sommes une génération
complètement différente.
G. : – Deux ou trois personnes ont
internet, à peu près autant un
portable.
L.K. : – La règle, c’est de ne pas
rester debout si la personne est
assise ou dans un fauteuil
roulant. Il faut éviter aussi de
regarder l’heure. Pour ma part je
n’ai jamais réussi une seule fois à
regarder l’heure sans que la
personne ne s’en aperçoive.
G. : – Des bénévoles viennent deux
fois par semaine présenter une
petite boutique ;; on peut par
exemple y acheter son dentifrice.
Il existe des ateliers de cuisine
qui permettent de retrouver les
gestes du quotidien : battre des
blancs en neige, etc. et puis cela
permet de profiter du goût de la
cuisine individuelle et pas
— Est-ce qu’il y a des vieux hyper
joyeux ?
G. : – Nous on est dans une logique
de projets, donc il y souvent plus
de gaité que de tristesse. Sinon
c’est comme pour vous.
Votre artisan vous accompagne
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de votre vie privée
et professionnelle
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mercredi de 12h à 18h, vendredi de 10h à 20h,
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ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 51
informations
parlaient, leurs activités à Eliza,
où ils allaient à l’école quand ils
avaient notre âge.
— Ils ont répondu à nos questions, nous ont raconté leurs
souvenirs à l’école Aquiba.
— Bien que je sois déjà venue
plusieurs fois j’avais oublié
combien les personnes résidentes peuvent communiquer à
la perfection et donner autant de
sourires.
— Si je devais améliorer quelque
chose je mettrais un petit fond
sonore dans la salle et j’encouragerais les gens à venir
davantage le dimanche et à créer
des activités pour ceux qui ne
reçoivent pas forcément des
visites ce jour-là. ■
L.K. :– La joie n’est pas forcément
visible. Des gens qui semblent
tristes peuvent ne pas l’être.
— Et voir des gens dont on
s’occupe toute la journée mourir,
ce n’est pas trop dur pour le
personnel ?
G. : – J’accompagne les gens qui
meurent. On continue à parler aux
autres de celui qui a disparu. Ça
les rassure.
L.K. : – Je travaille en soins palliatifs avec des gens qui vont mourir.
A 90 % on parle de la vie.
G. : – En fait leur plus grande
angoisse c’est de savoir si on sera
là demain pour s’occuper d’eux.
L.K. :– Ils ne sont pas forcément
égoïstes, mais ils disent tout haut
ce que les autres pensent tout bas.
Peut-être parce qu’ils se sentent
en danger. C’est une façon de se
protéger. Que pensez-vous de
l’Alzheimer ?
— Ça doit être horrible. Pour
l’entourage surtout. Si la mère ne
reconnaît pas sa fille c’est surtout
difficile pour la fille. Comment
peut-on discuter avec quelqu’un
qui a l’Alzheimer ?
L.K. : – Physiquement cela ne se
voit pas. Ils ont souvent beaucoup
52 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
de souvenirs anciens et pas à court
terme. Face à quelqu’un qui
raconte n’importe quoi il y a trois
solutions. La première c’est de
rentrer dans le jeu, mais cela
n’est pas très respectueux, c’est
de la moquerie. La deuxième c’est
de réfuter en bloc ce qui est dit,
mais cela peut rendre triste la
personne. La troisième consiste à
reformuler les choses de manière
plus réaliste : « vous aimeriez faire
ceci ». A travers un discours incohérent il y a toujours un message
qui veut passer.
G. : – Alors nous nous voyons à
Eliza la semaine prochaine. Ne
vous effrayez pas de certaines
particularités physiques : ce sont
des hisoires de vie. Il faut voir les
gens globalement, ne pas pointer
leur handicap. Vous savez à peu
près ce que vous allez faire.
D’abord quelques chansons
préparées par Mme Pardo. Puis
un échange sur le thème de votre
fête de bat-mitsva : le respect dû
aux parents. Il faudra vous
dispatcher dans la salle par petits
groupes de deux ou trois. Sinon
un bon gâteau nous réunira
toutes : nous avons une
cuisinière-pâtissière fantastique !
Témoignages de jeunes
filles après la visite
— Il y a un parc, un sentier, deux
bâtiments et une terrasse. C’est
un cadre charmant, plein de
verdure. Bref, très accueillant !
— Nous avons rencontré les
pensionnaires dans une salle
calme, aux couleurs gaies. Ils
peuvent se reposer, être en
compagnie d’amis.
— J’ai rencontré des personnes
qui étaient dans l’ensemble
heureuses, certains sourds, mais
tous très gentils. Certains avaient
un déambulateur.
— J’ai rencontré Léa qui était
ancienne vendeuse de stores et
qui vient des Vosges, Simone,
Mariette qui était bouchère et qui
vient du Haut-Rhin.
— C’est sûr que dans une maison
de retraite les résidents ont l’ouïe,
la vue et la mémoire affaiblies.
Toutes les personnes étaient
plutôt ouvertes, souriantes et
bavardes.
— Je leur ai demandé combien ils
avaient d’enfants, depuis combien
de temps ils étaient à Eliza, où ils
vivaient avant, les livres qu’ils
lisaient, les langues qu’ils
Tu rentres en 6e
cette année ?
Alors participe à la
nouvelle promotion
des Bnot Mitsva.
Un programme complet
avec cycle de cours
théoriques et pratiques
dans une ambiance
conviviale et dynamique
t’est proposé, et ceci
sur deux années avec,
pour clôturer ce cycle,
la grande fête des
Bnot Mitsvah et un
week-end de détente et
de vie en communauté.
Une réunion d’information est prévue le
jeudi 20 septembre
à 20h15 en la salle
bleue et le premier
cours aura lieu le
dimanche 7 octobre /
7e jour de Souccoth
de 10h à 11h30
un
mot
en
passant
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Fax 03 88 32 90 29
E-mail : [email protected]
LA CHRONIQUE DE SOL GADI
Si vous entendez des adolescents murmurer sur votre
passage : « sawag souag », ne vous affolez pas, ne vous
demandez pas si ce sont des signaux préparant une
embuscade, non, ils vous font simplement un compliment.
Enfin presque ! Ils constatent que vous êtes bien habillé
mais sans voyeurisme. Sans affectation. Sans ostentation.
En somme, ils évoquent l’aristocrate anglais à l’ancienne
d’où la sonorité un peu étrange du mot.
Etrange ou étrangère ?
Voilà qui nous ramène aux mots qui n’existent pas mais
que l’on forge au hasard du besoin. Ils naissent d’une
émotion, d’un son évocateur, se rapprochent du son
d’un mot existant. Moins guindés que les mots répertoriés, ils nous donnent l’impression d’avoir été des
créateurs et, notons-le, ils nous procurent une joie
malicieuse car nous sommes les seuls à les avoir composés donc à en connaître le sens.
Dans l’époque robotisée que nous traversons, il est
réconfortant que certains s’amusent à créer de nouveaux
mots, des mots-mode, des mots d’alliance secrète. Ils
revisitent des formes anciennes. Sont-ils des pléonasmes, des palimdromes ou palindromes ? De simples
lapsus, coup de langue qui a fourché ? Des néologismes
qui surgissent d’un sens ? De simples mots-valise dans
lesquels on fourre, en désordre, tous les sens qui vous
tombent sous le sens ? Des anagrammes complexes
pour brouiller la piste d’une opinion adverse ?
On dit jeux de mains, jeux de vilains, de la même manière
peut-on dire : jeux de mots, jeux de sots ? Ou encore mot
voilé, savant supposé ?
Est-ce que nos ados se prépareraient à devenir d’éminents linguistes « sawag souag » ? ■
N’oubliez pas de vous sentir heureux !
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 53
informations
Fondation Eliza
La Journée Américaine
Independance Day
d’Eliza
Jeux Olympiques à la Fondation Eliza
très british servi copieusement,
à l’ombre de l’auvent du Moulin
Vert et du hêtre pourpre
attenant, a régalé la petite
centaine de participants !
N
ous avons eu une chance inouïe
en ce mercredi 4 juillet 2012 : le
temps était superbe et les festivités ont
pu se dérouler sur la terrasse devant le
Moulin Vert. Les personnes accueillies
du Centre de Jour de l’Esplanade ont
également profité de cette journée.
Les hamburgers, réalisés par les
cuisiniers d’Eliza, servis avec frites,
mayonnaise et ketchup étaient aussi
excellents qu’appétissants. On en
redemande ! Le Coca-Cola a coulé à
flot par cette chaleur ! Nous avons
savouré d’excellentes glaces
« icecream » en dessert et le goûter
(milkshake et donut’s) a été dévoré
plus par gourmandise que par faim
après un tel repas !
La Cadillac, voiture américaine des
années 50/60 nous a fait rêver. Elle a
été prêtée par Monsieur Gintz, une
connaissance de Dr Orenstein. Elle
était garée sur l’herbe devant le
Moulin Vert. Nous aurions aimé la
conduire, partir, faire un beau voyage !
La décoration à l’américaine, offerte
par Michel Le Troubadour, bénévole,
nous a permis d’identifier le thème de
la journée et l’éclairage était parfait
grâce au soleil ! Merci également à
Michel d’avoir animé musicalement le
déjeuner. Un ensemble de danseurs de
country music, venu de Marmoutier, a
animé l’après-midi en proposant
démonstrations et initiation à la danse
country. Ils nous ont appris des pas de
danses et, pour une première, nous
nous sommes drôlement bien
débrouillés !
Un grand merci aux animatrices et aux
personnels qui se sont impliqués et qui
ont contribué à la réussite de cette
belle journée. C’est une journée
inoubliable ! ■
M. ROBERT ANSTETT, M. GÉRARD
ALIMI, M. ALFRED SCHULTIS,
MME CLARISSE SCHULTIS,
MME BARBARA MEYER, M. DANIEL
ZERBIB, VALÉRIE LÉVY-GRADWOHL
54 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Les épreuves (sjoelbak, quilles,
anneaux, chamboule-tout réalisé
en atelier de travaux manuels
par les résidents, et pétanque)
éparpillés sur la jolie terrasse
devant le Moulin Vert ont
animé les participants et leurs
supporters au rythme des cris
d’encouragements
et de victoire.
L
a quinzaine des J.O. a été
riche en animations
sportives à la Fondation Eliza.
Le jeudi 9 août, les
résidents d’Eliza
se sont affrontés
sportivement aux
résidents des
maisons Herrade
(Koenigshoffen) et
Ermitage (Eschau)
venus les défier.
Les équipes étant
mixtes, les jeux
proposés ont
permis de créer
du lien entre les
personnes.
L’ouverture des J.O. a été marquée par un cours d’aquagym
ludique pendant lequel les
résidents des différentes structures participantes se sont
affrontés joyeusement sans se
rendre compte de tous les mouvements qu’ils effectuaient dans
l’eau !
En parallèle, les cours de
gymnastique dispensés aux
résidents par l’association Siel
Bleu ont stimulés leur esprit de
compétition !
Quelques résidents de la Fondation Eliza ont passé la journée
du vendredi 3 août 2012 au
Centre de Jour de l’Esplanade.
Le matin, dans le splendide
jardin attenant, les différentes
équipes ont pris le temps de
confectionner un badge après
avoir choisi un nom d’équipe et
un « cri de guerre ». Les épreuves
sportives ont rythmé la journée.
Le premier étage du Centre de
jour avait été transformé pour
l’occasion en stade sportif. La
remise de médailles et de
diplômes a fait le bonheur de
tous les participants.
Le traditionnel rendez-vous des
gourmands du premier mardi du
mois a été dédié ce mardi
Bonne humeur et
tournée de glaces
ont cadencé
l’après-midi.
7 août 2012 à Londres ! Les résidents pâtissiers ont préparé le
matin cake anglais, moelleux
anglais et jolis cupcakes pour le
plus grand plaisir des gourmands
(résidents, familles, bénévoles
et personnels) venus déguster
l’après-midi au son de la musique anglaise proposée par
notre ami bénévole Michel
Le Troubadour. Le lendemain,
mercredi 8 août, nous avions
convié le Centre de Jour pour la
« revanche » !
Mais avant les épreuves, le
déjeuner… Un Fish and Chips
L’été 2012, à la Fondation Eliza,
restera marqué par cette
quinzaine des J.O.
Mais déjà, nous préparons la
rentrée et les fêtes. La semaine
du goût fera la belle place aux
légumes oubliés et d’autres
échanges avec d’autres structures sont déjà programmés…
A suivre ! ■
OPHÉLIE ALRAN
ET VALÉRIE LÉVY-GRADWOHL
Animatrices à la Fondation Eliza
Année scolaire 2012-2013
LES OULPANIM
5a, rue Goethe Strasbourg
03 88 34 24 80
du Consistoire Israélite du Bas-Rhin
Les cours d’hébreu-d’Ivrit débutent
le lundi 3 septembre 2012.
Ils sont ouverts à tous !
Si vous avez entre 13 et 93 ans…
Si vous êtes en classe de Première ou
Terminale et passez l’Ivrit au Bac…
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apprendre cette langue merveilleuse…
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Une méthode moderne, structurée et dynamique
y est enseignée :
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apprendre à communiquer au quotidien…
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portant sur des sujets intéressants, divers
t d’actualité
• exercices stimulants et variés, de grammaire,
syntaxe et conjugaison
Le tout dans une ambiance agréable et conviviale
Les cours ont lieu chaque semaine
à raison de 2 heures par cours avec Esther
L’expérience à
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Israël - un pays aux mille facettes
du 1er au 9 mai 2013
Organisé par la Communauté Israélite de Haguenau
5 groupes de 5 niveaux différents vous sont
proposés :
• Débutants avancés :
jeudi de 18h à 20h (Salle Sberro)
• Moyens :
mardi de 18h à 20h (Salle Sberro)
• Moyens avancés :
lundi de 18h à 20h (Salle Sberro)
• Moyens très avancés :
mardi de 18h à 20h (Salle des Séances)
• Forts :
lundi de 20h à 22h (Salle Sberro)
Pour tout renseignement, veuillez contacter
Esther au 07 70 68 61 04.
Renseignements et inscriptions :
Secrétariat du Consistoire
1a rue René Hirschler
ouvert de 8h à 12h et de 14h à 17h
En soutien aux organisations :
De nombreuses rencontres sociales, médicales, technologiques, etc.
Hôtellerie 4-5 étoiles - 1/2 pension - Départ Bâle Mulhouse (Easy-Jet)
Possibilité d’extension à Tel Aviv du 9 au 12 mai
Renseignements :
Patrick Blum, Haguenau - 06.14.27.33.48 - [email protected]
Ilan Weill, IC&S Jérusalem - +972 262403450 - [email protected]
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 55
informations
Club 3
A
l’issue de la réunion
exceptionnelle du Comité
du Club III ayant pour objet la
démission pour raison de santé
de son président Monsieur André
Greilsammer, il a été décidé à
l’unanimité qu’il resterait
Président d’Honneur.
Nous lui souhaitons meilleure
santé, lui prêtons longue vie, le
remerciant chaleureusement pour le temps consacré au Club, son
investissement sans faille, son travail de tous les jours, l’excellent
choix des conférenciers et comptons sur ses conseils avisés.
Nouveau comité :
Président d’honneur : Monsieur André Greilsammer
Présidente d’Honneur : Madame Liliane Helsinzki
Présidente : Madame Ginette Hoenel
Présidente Déléguée : Madame Martine Levy-Fass
Vice-Président : Monsieur Roger Marx
Responsable collation : Madame Monique Mendel
Membres du Comité : Mesdames Renée Geissmann,
Jeannine Heumann, Joselyne Pfaff, Marie-Hélène Hamm
Les « Loup
ont quitté
Une page
n n’y croyait pas. Ils partaient pour les fêtes de
famille, revenaient, repartaient
de plus en plus, mais revenaient
toujours.
O
Et là, ça y est, c’est fait. Si la
clochette de Chabbat (tout un
symbole) a été enlevée, c’est que
c’est vraiment le grand départ, le
grand bond en avant.
Certes, ce ne sont ni les premiers
ni les derniers à faire leur Alyah.
Mais les « Loup », c’est plus qu’un
nom, c’est une adresse.
Ils ont « abrité » la terre entière ;
qui n’a pas dormi chez eux, n’a
pas mangé chez eux, n’a pas
assisté à une réunion chez eux,
sonné à leur porte à 3 h du mat’,
bu du vin chaud à 6 h, « klopf’s »
à Hanouccah (un jeu de cartes
dont les règles m’échappent)...
Je ne sais encore pas aujourd’hui
comment on a pu entrer à 10-12
personnes dans leur minuscule
Souccah (mais j’ai aussi assisté à
deux services pour un repas).
C’est une légende à eux seuls !
Le délai d’impression du journal
m’obligeant à écrire vite et court,
je laisse à d’autres le soin de
parler, bien mieux que moi, des
nombreuses associations dont
Loup a assumé – et ô combien
assuré – la présidence : les EI,
l’APAHJ, la JJE, le Gan Chalom,
la Hévrah Kadichah, et j’en
oublie certainement, qu’on me
pardonne.
Et bien sûr, le Consistoire et la
Communauté, la Grande Schule,
le Kiddouch du vendredi soir, le
Kiddouch à thème du Chabbat
matin, sa présence quasi quoti-
56 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
informations
» (Colette et Jack Meyer-Moog)
Strasbourg pour Jérusalem !
se tourne !
dienne aux Offices, assistance au
moment du Choffar aux Grandes
Fêtes, le sapin à Souccot, la
Meguilah et ses déguisements
de Pourim, visite aux malades.
bâtisseurs dont l’action bénéficiera longtemps encore à la
communauté au sens large.
Le service du prochain quel qu’il
soit a toujours été une règle d’or
au 2e étage du 3 rue Sellénick.
Pour les plus ou moins jeunes,
les week-ends de mai et de
novembre, les voyages d’été et
les repas chabbatiques,… et j’en
passe.
Il pouvait aller à Paris dans la
journée – en faisant, évidemment, un détour par Besançon
ou Nancy – et assister le soir à
une réunion à Strasbourg, pour,
à 6 h du matin, chercher ou
déposer quelqu’un à la gare,
sans oublier la mise des Tefilines
dans la voiture.
Rien ni personne ne peut le
freiner dans son élan lorsqu’il a
une idée en tête.
Ça, c’est Loup ! Mais que serait
Loup sans Colette ?
Avec sa discrétion proverbiale,
son calme olympien, sa patience
et sa douceur, elle a su l’accompagner dans ses projets et ses
initiatives, même les plus fous et
les plus irréalisables.
Leur générosité n’a d’égal que leur
dévouement et leur abnégation.
Leurs enfants, petits-enfants et
arrière-petits-enfants sont, à
coup sûr, ravis et enchantés de
les avoir auprès d’eux, les amis
strasbourgesois « basés » à
Jérusalem, également.
A Strasbourg, ils manqueront à
plus d’un. Le paysage communautaire strasbourgeois ne sera
plus le même sans eux.
Mais ils partent pour Jéru. !
Ne dit-on pas, tous les ans, à
Quand quelqu’un ne savait où
dormir, ils faisaient hôtel. Les
restaurants cacher fermés
Chabbat ou Yom tov ? Ce n’est
pas grave, les Meyer Moog
sont là.
Pessah « L’an prochain à Jérusalem » ?
Alors, nous leur souhaitons (et je
suis sûre que je me fais l’interprète de tous les membres du
dernier Comité de la JJE : Odette
Lang, Claudine Gutmann, Sylvie
Katz, Véronique Simon, Didier
Spiegel, Danielle Wolff et
Jacques Lazarus, Françoise
Rosenstiel et Jacques Salpeter,
Sabine et Philippe Blum, et de
beaucoup d’autres) une Alyah
sereine et heureuse, en bonne
santé, pleine de joie et de
bonheur.
Juste une anecdote : lorsque je
suis arrivée de Mogador à Strasbourg, avec deux de mes amies
de Marrakech, nous sommes
allées prier samedi soir au
Merkaz. Eh bien, Loup nous a
tout de suite repérées et nous a,
bien évidemment, invitées à la
maison pour faire Havdala.
Depuis, je fais partie de la
famille.
Loup, merci d’avoir été là ;
Colette, merci pour ton oreille
attentive et tes conseils
judicieux. Sabine ! Le comité de
la JJE débarque au grand complet
à Jéru. pour ton birthday…
Une pensée émue pour « Tante
Janine », sœur jumelle de Loup,
à laquelle il était très attaché.
L’Ivrit, je ne sais pas ; mais,
nul doute que le 32 Re’hov
Hatayassim deviendra le 3 rue
Sellénick de Jérusalem.
ODETTE LOOK
(12 août 2012)
ls sont partis de Strasbourg
vers Jérusalem avec la
discrétion qui en fait depuis des
décennies un couple exceptionnel.
Bien sûr tout le monde espère
qu’ils reviendront aussi souvent
que possible à Strasbourg.
I
Il n’y a pas une institution, une
association, des particuliers, qui
ne soient pas reliés de quelque
manière que ce soit à Colette et
Loup Meyer Moog. Ils sont des
Loup a créé le Chabbat Chalom,
il est à l’origine avec Colette et
quelques autres de l’APAJ.
Le Kiddouch du vendredi soir
pour les gens seuls, c’est lui.
Les sucettes aux enfants, c’est lui
aussi.
Il y a aussi les visites aux malades,
par tous les temps dans tous les
hôpitaux. Il y a eu le Gan
Chalom, les EIF, la JJE, la
commission administrative, le
Consistoire et la liste est
tellement impressionnante qu’il
est impossible de tout relater.
Alors pour ne pas froisser
davantage leur modestie, je veux
m’arrêter là, et leur adresser un
simple merci pour tout ce qu’ils
ont fait. Ils ont marqué de
manière indélébile leur action
pendant des décennies.
Que D. leur accorde en ce mois
d’Eloul qui précède nos
solennités religieuses, une vie
paisible de santé et de joie.
Que leurs petits-enfants et
arrière-petits-enfants soient la
couronne qui leur donnera de
nombreuses joies.
Ad Mea Veessrim.
CLAUDE HOENEL
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 57
informations
Département d’Etudes Hébraïques et Juives de l’Université de Strasbourg
Vous souhaitez étudier l’hébreu
et la civilisation juive ?
NOUVEAU : Un cycle d’étude de deux ans débouchant sur un Diplôme universitaire
pour débutants en hébreu entièrement consacré à la langue et à la civilisation
hébraïque et juive.
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4 heures hebdomadaires de pratique de l’hébreu écrit et oral complétés par des
cours en français sur :
• Histoire de la langue • Littérature et histoire juive • Histoire d’Israël
E
PROGRAMME DE LA 2 ANNÉE :
4 heures hebdomadaires de pratique de l’hébreu écrit et oral complétés par des
cours en français sur :
• Histoire de la langue, grammaire • Littérature rabbinique, araméen, hébreu biblique
• Histoire et littérature
Ce diplôme pourra vous donner l’accès à la 3e année de licence d’hébreu du département.
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étant partagés.
Profitez d’un niveau d’enseignement académique afin d’apprendre la langue et
d’approfondir vos connaissances de la culture israélienne et de la civilisation juive.
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maladie et le deuil
avec traduction française, en format
de poche, pratique et clair
Cette édition est une initiative de la
Communauté Israélite de Haguenau, de
la Commission du Cimetière et du Rabbin
Claude Heymann.
Prix de l’ouvrage : 13 € (frais d’envoi : 3 €)
Contact : Patrick Blum : 06.14.27.33.48
Rabbin Claude Heymann : 03.88.45.09.26
■ Informations et inscriptions :
Secrétariat du Département (Séverine Jaffre) - Tél. 03.68.85.60.07
Courriel : [email protected] - Bureau : Esplanade, Patio 43-09
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L’Europe des Ensembles
musicaux indépendants
Jeudi 13 et vendredi 14 septembre 2012
Auditorium de la Cité de la musique et de la danse
Strasbourg
En présence de Messieurs Jacques Toubon, Président de la FEVIS,
et Roland Ries, Sénateur-Maire de Strasbourg
Un colloque pour mieux connaître et reconnaître les ensembles musicaux
indépendants en tant que mouvement artistique et secteur économique spécifique au
sein de l’Union européenne. Agir en vue de la constitution d’un réseau européen :
tels sont les objectifs de ces deux journées.
58 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Le B’nai B’rith Hirschler renoue
cette année avec une de ses
manifestations traditionnelles et
organise à nouveau un
Lunch
dimanche 25 novembre 2012
au profit de l’ASJ
Ce lunch, avec animation surprise,
aura lieu Salle du Bon Pasteur.
Le B’nai B’rith, dont un des objectifs
fondateurs est la bienfaisance,
trouve bien évidemment en l’Action
Sociale Juive un partenaire de choix
Nous comptons donc sur votre
soutien et votre présence à notre
lunch pour pouvoir soutenir
efficacement les œuvres de l’ASJ.
informations
LLe Musée Historique de
Haguenau vous invite à
découvrir l’exposition
Yossel
de Rosheim
Au Musée Historique à Haguenau
jusqu’au 14 octobre 2012
Simon Lévy (1886-1973)
Parcours d’un peintre, de l’Alsace à Paris
(1478-1554)
entre l’unique
et l’universel.
Un juif engagé
dans l’Europe
de son temps et
du nôtre.
Cette exposition itinérante, coproduite par le
B’nai B’rith René Hirschler
de Strasbourg et le
Musée Alte Synagoge
d’Erfurt (Thuringe), a
transité par différentes
villes où Yossel de
Rosheim a séjourné,
avant d’être présentée
à Haguenau, sa ville
natale.
L’exposition jusqu’au
30 septembre 2012,
les lundis de 14h à 18h,
du mercredi au vendredi
de 10h à 12h et de 14h
à 18h, les samedis et
dimanches de 14h à
18h. Entrée libre.
Pour accompagner
l’exposition, une
conférence est
proposée le mercredi
19 septembre 2012 à 20h
à la Synagogue de
Haguenau.
www.ville-haguenau.fr
Il rejoint Paris en 1919, tout en
conservant des liens étroits avec
l’Alsace où il revient régulièrement.
Il fonde cette même année, avec
une dizaine d’autres artistes alsaciens, le Groupe de Mai, dont on
considère qu’il est le chef de file.
A Paris, il s’installe à Montparnasse, où il s’intègre aux milieux
artistiques et intellectuels de la
capitale. Il est remarqué par les
plus grands critiques d’art et ses
expositions en France et à
l’étranger montrent régulièreAprès des études à l’Ecole des
Arts Décoratifs de Strasbourg, sa
ville natale, Simon Lévy voyage
dès 1905 en Hollande et en
Belgique et se forme au contact
des maîtres anciens. Mais la
découverte de l’œuvre de Paul
Cézanne, vers 1909, est pour lui
une véritable révélation. Il en
devient alors un fervent admirateur et s’appliquera toujours à
mettre en œuvre la méthode
picturale du maître.
Simon Lévy, Italienne,collection privée
ment ses peintures aux côtés de
celles du peintre cubiste André
Lhote, qui est un ami proche. Il
expose aussi dans les différents
Salons parisiens, et au cours de
sa longue carrière, ses tableaux
côtoient ceux de Matisse,
Marquet, Utrillo, Chagall ou Dufy.
Surtout préoccupé par la recherche de la perfection dans son
art, sa production picturale peu
abondante est principalement
constituée de beaux portraits, de
natures mortes et de paysages.
Simon Lévy, Les rubans, collection privée
Visites commentées : les mercredis 12 et 26 septembre, 10 octobre à 17h,
et sur rendez-vous pour les groupes.
Conférence de Jean-Luc Kahn et dédicace de son livre « Simon Levy, l’impressionniste alsacien »
le 15 septembre 2012 à 20h
Heures d’ouverture : du mercredi au dimanche de 14h à 18h
Adresse : MUSEE HISTORIQUE, Chapelle des Annonciades
Place Albert Schweitzer 67500 Haguenau - Tél. +33 3 88 90 29 39 - Fax +33 3 88 90 29 49
www.ville-haguenau.fr
[email protected]
1 rue des Francs-Bourgeois - 9 place Kléber 67000 Strasbourg
03 88 15 78 88 · www.librairie-kleber.com
ouvert le lundi de 10h à 19h et du mardi au samedi de 9h à 19h
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 59
Francis Lévy
Président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin
et les Membres du Consistoire
adressent à tous les membres de la
Communauté leurs vœux de santé,
de bonheur et de paix pour l’année 5773
Francis Lévy
L’équipe de rédaction d’Echos-Unir
adresse aux lecteurs du journal
et à toutes les Communautés du Bas-Rhin
ses meilleurs vœux de Chana Tova
Président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin
Nadine,
Olivier et Laurence
présentent à toute la Communauté
leurs sincères vœux de Chana Tova
18, rue Daniel Hirtz - 67000 Strasbourg
Jean-Paul Kling
Président de la Communauté Israélite de Strasbourg
et les Membres de la
Commission Administrative
Monsieur le Grand Rabbin
René Gutman et Madame
Messieurs les Grands Rabbins et les
Rabbins de Strasbourg et du Bas-Rhin
Le Président et les membres du
Consistoire Israélite du Bas-Rhin
et son personnel
© dimcha - Fotolia.com
Le Président et les membres
de la Commission Administrative
de la Communauté Israélite de
Strasbourg et son personnel
adressent à toute la
Communauté leurs meilleurs
vœux de Chana Tova
adressent à tous les membres de la
Communauté leurs vœux de santé,
de bonheur et de paix pour l’année 5773
Jean-Paul Kling
et Claudine
souhaitent à tous les membres de la
Communauté une très bonne année 5773
Santé, Bonheur, Prospérité et Paix en Israël
Janine et Joseph Elkouby
présentent à tous les membres
de la Communauté leurs vœux chaleureux
de Ketiva vehatima tova
à l’occasion de Roch Hachana
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 61
Jean Kahn
Président honoraire du Consistoire Central de France
et des trois Consistoires Concordataires
et Nicole
présentent leurs vœux de Chana Tova
à tous leurs amis et connaissances
9, quai Jacques Sturm - 67000 Strasbourg
Claude Rosenberg
Président Honoraire de la Communauté Israélite de Strasbourg
et son épouse Alice
présentent leurs meilleurs vœux
de Chana Tova
à leurs amis et connaissances
10, boulevard Tauler - Strasbourg
Au moment où s’ouvre le mois de Tichri et que le Shofar
s’apprête à retentir pour marquer le passage dans l’année
5773 du calendrier hébraïque, je veux adresser, en mon
nom personnel et en celui du Conseil régional d’Alsace,
mes vœux de bonne et heureuse année à nos concitoyens
juifs d’Alsace.
Que ce grand moment de fête ouvre, pour la communauté
juive d’Alsace et pour notre région tout entière, une année
de bonheur, de santé et de réussite ! Toute une part de
l’identité et du caractère de l’Alsace provient de ses racines
judaïques. Aujourd’hui, il nous importe de mettre encore
mieux en valeur cet apport culturel essentiel et d’œuvrer
ensemble au dialogue entre les religions et à la concorde
civile en Alsace.
Que la nouvelle année apporte à notre pays la prospérité
dont il a besoin dans les temps difficiles que nous vivons !
En ce début d’année, j’ai une pensée particulière pour tous
nos amis qui vivent en Israël, tout particulièrement pour
les citoyens israéliens originaires d’Alsace : ils espèrent,
plus que jamais, vivre en paix. Que l’année 5573 leur
permette de faire un pas dans cette direction et de voir,
bientôt, se concrétiser ce grand et fabuleux espoir !
Bonne et heureuse nouvelle année !
Chana Tova à toutes et à tous !
Nathalie et Thierry Roos
Souhaitent une très heureuse année 5773,
de bonheur et de santé, à l’ensemble
de la communauté juive d’Alsace
Chana Tova
Philippe Richert
Président du Conseil régional d’Alsace
Ancien ministre
Pierre Lévy
Délégué régional du CRIF Alsace
et son équipe
Monsieur André Greilsammer
Président d’Honneur
Madame Ginette Hoenel
adressent leurs meilleurs vœux de
Chana Tova à tous les membres de la
Communauté
Présidente
et le comité du Club
3
adressent à leurs membres, amis et
connaissances pour 5773 leurs meilleurs
vœux de bonne santé, de prospérité
et de bonheur. Chono Tovo Oumesoucoh.
Vous remercient chaleureusement
de votre fidélité.
62 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
Le Comité
Wizo-Strasbourg
vous remercie de votre confiance et vous
adresse pour la nouvelle année tous ses
vœux de santé, bonheur et prospérité
Henri Dreyfus
Chaque année, à cette même période, me reviennent en
mémoire les occasions que nous avons eues de nous
rencontrer et de consolider notre amitié. Durant les derniers
mois, celles-ci ont été particulièrement nombreuses et
diverses : Concert donné à la Grande synagogue lors du
festival des Sacrées journées, manifestations interreligieuses
avec nos amis chrétiens et musulmans, salon du livre de la
Wizo ou encore tout récemment, inauguration de l’Allée
des Justes sur l’emplacement de l’ancienne synagogue, où
l’émotion a été palpable dans toute l’assistance.
C’est donc en tant que proche que je présente à chacun des
membres de la communauté juive de Strasbourg, mes
vœux les plus chaleureux de bonheur, de bonne santé
et de prospérité, vœux auxquels s’associe toute l’équipe
municipale.
J’espère que cette année vous apportera de la joie et de
la douceur, comme il est de tradition, mais surtout, en ces
temps incertains pour Israël, la paix à laquelle nous aspirons
plus que jamais.
Roland Ries
Maire de Strasbourg
Conseiller Général du Bas-Rhin
Conseiller Municipal et
Vice-Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg
Administrateur du Consistoire Israélite de Strasbourg
présente à toute la Communauté
ses meilleurs vœux de Chana Tova
et à l’occasion de cette nouvelle année
lui souhaite santé, prospérité et bonheur
12, rue de Copenhague 67000 Strasbourg - [email protected]
Eric Elkouby
Adjoint au Maire de Strasbourg
Conseiller Général du Bas-Rhin
Député Suppléant
Pour Roch Hachana 5773, je tiens à exprimer mes meilleurs vœux de Chana Tova à l’ensemble de notre
Communauté de Strasbourg et du Bas-Rhin.
Unissons nos efforts et nos prières pour que cette
nouvelle année fasse souffler le vent de la Paix dans le
Monde et renforce la solidarité entre les peuples.
Excellentes fêtes de Tichri. Très cordialement.
Centre administratif - 1, Parc de l’Etoile 67000 Strasbourg
tél. 03 88 60 99 83
En ce Roch Hachana 5773, je tiens à présenter
à toute la Communauté juive de Strasbourg et du
Bas-Rhin mes vœux chaleureux de Chana Tova.
Après l’espoir suscité par la libération de Gilad Shalit en 5772,
je formule le vœu que la Paix se renforce entre les peuples
du Monde dans un esprit de prospérité et de solidarité.
En vous renouvelant mon indéfectible soutien à l’ensemble
de vos actions qui font l’honneur de notre Communauté, je
vous adresse mes sentiments amicaux et d’estime.
Robert Herrmann
Premier Adjoint au Maire
Vice-Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg
Conseiller Général du Bas-Rhin
souhaite à toute la Communauté Israélite
de Strasbourg une très bonne année
et de très bonnes fêtes de Roch Hachana
Bonnes fêtes de Tichri.
Gut Yenduf ! Hag Saméah !
Très cordialement
Armand Jung
Député du Bas-Rhin
Vice-Président du Groupe d’Amitié France-Israël de l’Assemblée Nationale
Membre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe
40, avenue des Vosges 67000 Strasbourg
tél. 03 88 24 73 00
[email protected]
Je vous souhaite à toutes et tous
de très bonnes fêtes de Roch Hachana.
Que cette année soit pour vous aussi
douce que le miel et vous apporte joie,
bonheur, réussite ainsi que la paix en Israël.
Fabienne Keller
Sénatrice du Bas-Rhin
ECHOS UNIR
ECHOS
N° 269
UNIR
- SEPTEMBRE-OCTOBRE
N° 268 - JUIN-JUILLET 2012
· 63
Le Fonds Social Juif Unifié
L’Appel Unifié Juif de France,
son président, Michel Lévy
et son comité
son président, Jacques Hess
et son comité
vous adressent leurs meilleurs vœux
pour l’année 5773
et vous souhaitent une année de paix,
de santé et de bonheur
vous adressent leurs meilleurs vœux
pour l’année 5773, vous souhaitent une
année de paix, de santé et de bonheur
et vous remercient de votre fidélité.
Vos dons ont permis de financer des actions caritatives
remarquables en France comme en Israël.
Chana Tova
Chana Tova
11 rue Schwendi 67000 Strasbourg - Tél. 03 88 36 52 19
11 rue Schwendi 67000 Strasbourg - Tél. 03 88 36 52 19
Pierre Attyasse
Colette et Jack (Loup) Meyer-Moog
Président
et les représentants de la
Commission Administrative
présentent à tous les membres de la
Communauté d’Ingwiller et leurs amis
leurs meilleurs vœux de Chana Tova.
vous souhaitent
une excellente année
et vous transmettent leur nouvelle adresse :
32 Re’hov Hatayassim
92509 Jérusalem (Israël)
Tél. 00 - 972 - 2 - 567 18 60
La Direction
les enseignants
les élèves et étudiants de
Le Président
Raymond Kern
et son Comité
présentent à
l’ensemble de la
Communauté
leurs meilleurs
vœux pour la
Nouvelle Année 5773
64 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
ORT Strasbourg
présentent
à toute la Communauté
leurs meilleurs vœux pour l’année 5773
14 rue Sellénick 67083 Strasbourg Cedex - www.strasbourg.ort.asso.fr
Toute l’équipe
d’Emounah Strasbourg
vous adresse ses meilleurs vœux de
Chana Tova Oumetouka. Que vous soyez
inscrits dans le livre de la vie.
Que cette année 5773 apporte la paix
pour le peuple d’Israël et le monde entier.
Aux donateurs, membres, sympathisants, et
à toute la Communauté nous souhaitons une
année pleine de Bonheur et de Prospérité.
Le Centre des Jeunes
souhaite une excellente année 5773
à tous les enfants de la Communauté
ainsi qu’à leurs parents
Nous vous adressons nos vœux de
bonheur, de santé et de prospérité.
Chana Tova Oumetouka
Patrick Cohen, président
et Mickaël Ouaknine, directeur
1a rue René Hirschler 67000 Strasbourg
Le Bureau du
Depuis l’ouverture après rénovation de
KKL Strasbourg
l’Eden Mikvé de la C.I.S.
ou Les Eaux de La Vie
adresse à tous ses amis
ses meilleurs vœux de Chana Tova
à l’occasion de la nouvelle année 5773
sa fréquentation a pratiquement triplé.
La commission « Mikvé et familles de la
C.I.S. », le Rabbinat et Claudine Grauzam,
ainsi que les surveillantes
Mesdames Azougui, Nordmann et Weill
vous souhaitent
une bonne et heureuse année 5773
À l’occasion de la nouvelle année juive,
le Conseil Régional du
Culte Musulman d’Alsace
que j’ai l’honneur de présider,
présente à toute la Communauté juive
de la Région d’Alsace, en ces moments
de joie et de préparation spirituelle
par excellence, ses vœux chaleureux
les plus sincères.
Tél. 03 88 35 54 26 - mail : [email protected]
LÉVY - GEISSMANN & Associés
Jérôme et Jennifer Lévy
Emmanuel et Tania Geissmann
Michel et Francine Lévy
présentent leurs meilleurs vœux de
bonne et heureuse année à tous leurs
clients, parents, amis et connaissances
39-41 rue du Jeu des Enfants 67000 Strasbourg
Tél. 03 90 22 49 70
Les Résidents, le Président,
Le Comité, la Direction,
les personnels et les bénévoles de la
Fondation Eliza
Driss Ayachour
President du CRCM Alsace
présentent à tous leurs proches et amis
leurs meilleurs vœux de Chana Tova
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 65
informations
AUJF
Mission en Israël
du 28 octobre au 1er novembre 2012
L’AUJF vous propose une mission exceptionnelle,
au cœur du Néguev. Vous découvrirez un autre Israël, à
travers la visite de programmes sociaux et éducatifs.
Vous constaterez le magnifique travail accompli auprès des
enfants et des jeunes, grâce à la grande famille de l’AUJF.
Vous aurez le privilège de visiter une base militaire d’élite de
Tsahal. Vous irez à la rencontre de l’Israël High-Tech et de
grands donateurs israéliens. Et vous serez hébergés dans des
lieux d’exception !
Les grandes lignes du programme :
Dimanche 28 octobre
Accueil et transfert de l’aéroport à l’hôtel Beresheet à Mitzpe
Ramon, dans le Néguev. (Pour les participants déjà en Israël,
un transfert est proposé depuis Tel-Aviv). Soirée d’ouverture
avec un invité de marque.
Lundi 29 octobre
Visite de programmes du Keren Hayessod - Appel Unifié
pour Israël dans le Néguev. Visite d’une base d’élite de Tsahal
et rencontre avec les militaires. Dîner dans la base militaire
ou dans le désert. Nuit à l’hôtel Beresheet à Mitzpe Ramon.
Mardi 30 octobre
Visite de programmes du Keren Hayessod sur la route de
Mitzpe Ramon à Jérusalem. Dîner avec des donateurs
israéliens. Nuit à l’hôtel David Citadel à Jérusalem.
Mercredi 31 octobre
Visites de programmes du Keren Hayessod dans la région de
Jérusalem et de la plaine côtière. Inauguration d’un projet à
la maison de retraite d’Amigour à Kefar-Saba. Dîner de
clôture dans un cadre prestigieux en présence d’un invité de
marque. Nuit à l’hôtel Davied Citadel à Jérusalem.
Jeudi 1er novembre
Petit déjeuner et rencontre à l’hôtel avec des bénéficiaires de
programmes du Keren Hayessod - Appel Unifié pour Israël.
Fin de la mission vers 11h, transfert à l’aéroport.
ECONOMISEZ !
Lessive
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le lavage
21 boulevard d’Anvers 67000 Strasbourg · Tél. 03 88 44 90 82
Fax 03 88 45 01 79 · [email protected]
66 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
unirscope
CLUB 3
> Conférences
SAMEDI 8 SEPTEMBRE
du mardi
14h30 · Salle Blum, C.I.S.
Ouvert à tous. Entrée libre. Collation servie par les
dames du Comité à l’issue des conférences.
• Mardi 11 septembre
Marc Chagall et les couleurs.
Anne Vuillemard, docteur en Histoire de l’Art
VENDREDI 28 SEPTEMBRE
Soir · Merkaz
Soir · Salle Edmond Blum
> Office Minha-Maariv
> Repas de l’A.E.J.S.
suivi de la
Cérémonie au cimetière de
Cronenbourg
DIMANCHE 30 SEPTEMBRE
DIMANCHE 9 SEPTEMBRE
> Veille de Souccot
• Dimanche 14 octobre à 12h15
Repas traditionnel de Souccot
Programme spécial
> Début des Selihot
chez les Achkenazim
LUNDI 1er OCTOBRE
• Mardi 16 octobre
Rôle de l’Adjoint de Quartier à Strasbourg.
Eric Elkouby, Adjoint au Maire de Strasbourg
11h
• Mardi 23 octobre
Animation et Magie.
Dan Leclaire, grand ami du Club 3
• Mardi 30 octobre
La Synagogue Consistoriale du Quai Kléber
1898-1941. Jean Daltroff, Historien-Ecrivain
• Mardi 6 novembre
Les Maisons de Retraite ou Fondations.
Michel Lévy, président d’Eliza
• Mardi 13 novembre
Thème à préciser. Philippe Breton,
Sociologue, Professeur des Universités ParisSorbonne, Chercheur au CNRS
• Mardi 20 novembre
Inquiétude sur le Droit Local.
Francis Messner, Directeur CNRS, directeur
du Droit Comparé des Religions
Invité Jean-Marie Woerling, président de
l’Institut du Droit Local
> Cérémonie au cimetière de
Cronenbourg
> Conférence B’nai B’rith
DIMANCHE 16 SEPTEMBRE
> Veille de Roch Hachana
> Souccot
SAMEDI 6 OCTOBRE
> Veillées (nocturnes)
de Hochaana Rabba
LUNDI 17 SEPTEMBRE
> Roch Hachana
Matin Chofar
Après-midi Tachli’h
MARDI 18 SEPTEMBRE
> Roch Hachana
• Mardi 4 décembre
Le Rhin romantique et poétique.
Mme Wencker, professeur d’Allemand
> Jeûne de Guedalyah
• Mardi 18 décembre
50e anniversaire du Traité de l’Elysée
Ulrich Hochild, Consul Général de la
République Fédérale d’Allemagne en présence
de M. André Bord, ancien Ministre, président
de la Fondation « Entente Franco-Allemande »
MARDI 2 OCTOBRE
17h-20h · Salle Hirschler
• Mardi 27 novembre
La Maladie de Lyme.
Professeur Benoît Jolhac, chef du Service de
Bactériologie du CHU de Strasbourg président
de Jury, directeur de thèse habilité à diriger des
recherches
• Mardi 11 décembre
Fête de Hanouccah
Rabbin Claude Heymann et M. Isaac
Ouaknine, Ministre-Officiant de la Synagogue
de la Paix, et M. René Jasner
> Souccot
DIMANCHE 7 OCTOBRE
> Veille de fête
LUNDI 8 OCTOBRE
> Chemini Atséreth
Matin Chofar
Soir
MERCREDI 19 SEPTEMBRE
> Office Simhat Torah
MARDI 9 OCTOBRE
MARDI 25 SEPTEMBRE
> Kol Nidré
MERCREDI 26 SEPTEMBRE
> Yom Kippour
15h · Salle Edmond Blum et Amira
> Méditation
> Simhat Torah
11h30 · Salle Hirschler
> Kiddouch
Hatanim Paix
11h30 · Salle Edmond Blum
> Kiddouch
Hatanim Rambam
ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
· 67
unirscope
SAMEDI 13 OCTOBRE
11h30 · Salle Hirschler / E. Blum
> Kiddouch
Hatanim Merkaz
LUNDI 15 OCTOBRE
CERCLE
EUROPÉEN
Location de
salons et jardin
privatifs
Kempferhof
> Tournoi de golf de la Wizo
Voir p. 56
VENDREDI 2 NOVEMBRE
Située au cœur du quartier de l’Orangerie,
cette maison de maître de 1925
répondra idéalement à l’ensemble de vos manifestations
Bar mitzvah Mariage
Cocktail
Fiançailles Fête de famille Déjeuner
Brunch
Dîner de Gala
Soir · Salle Hirschler
> Repas de l’A.E.J.S.
SAMEDI 3 NOVEMBRE
Midi · Salle Hirschler
> Repas de l’A.E.J.S.
1 rue Massenet
STRASBOURG - ORANGERIE
03 88 61 26 59
Articles pour Echos Unir
Les propositions d’articles ou d’insertions doivent
être exclusivement adressées à Mme Brigitte
Michaly, Secrétaire de rédaction, par courrier
(1a, rue René Hirschler 67000 Strasbourg) ou de
préférence par mail : [email protected]
Les dates limites d’envoi sont indiquées sur
chaque édition. Au-delà de ces dernières, vos
envois risquent de ne plus être pris en compte.
Abonnement à Echos Unir
BULLETIN D’ABONNEMENT (8 numéros par an de septembre à juin) à compléter et à retourner à la Communauté Israélite de Strasbourg : Echos Unir (Service Abonnements) 1a rue René Hirschler 67000 Strasbourg
• Adhérent à l’une des Communautés du Bas-Rhin : 20 € • Non adhérent : 30 €
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Nom, Prénom
Adresse
Tél. - Courriel :
6 rue de Boston
67000 STRASBOURG
du lundi au samedi de 8h à 20h30
68 · ECHOS UNIR N° 269 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012
24 place des Halles
67000 STRASBOURG
du lundi au samedi de 9h à 20h
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