“Epître aux Espagnols”

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PROYECTO OLE 11
ARCHIVO ELECTRÓNICO DE FUENTES PRIMARIAS
POESÍA PATRIÓTICA PROESPAÑOLA EN INGLÉS, FRANCÉS, ALEMÁN Y PORTUGUÉS (1808-1814)
TEXTO INDIVIDUAL DE OBRA FRA 002
[ Jean-Gabriel Peltier], “Epître aux Espagnols” (1808)
FRA 002
Jean-Gabriel Peltier
“Epître aux Espagnols”
1808
Cítese como: [Peltier, Jean-Gabriel]. “Epître aux Espagnols”. 1808 [agosto]. Edición Proyecto OLE
11, 2012. Archivo Electrónico de Fuentes Primarias, Cód. FRA002.
http://www.uniovi.es/proyectole11/index.php
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PROYECTO OLE 11
ARCHIVO ELECTRÓNICO DE FUENTES PRIMARIAS
POESÍA PATRIÓTICA PROESPAÑOLA EN INGLÉS, FRANCÉS, ALEMÁN Y PORTUGUÉS (1808-1814)
TEXTO INDIVIDUAL DE OBRA FRA 002
[ Jean-Gabriel Peltier], “Epître aux Espagnols” (1808)
Il renaît donc ce temps fameux,
Par les crimes, et le courage,
Par le malheur de vos aïeux,
Et les triomphes de Pélage.
Des bords de l’Afrique élancés,
Les Sarrasins, à flots pressés,
Inondèrent votre rivage.
Après d’inutiles efforts,
Contre des armes triomphantes,
Xérès vit, de ses tours sanglantes,
Briser le sceptre de vos rois.
Alors à l’Espagne captive,
Le féroce Mahométan,
N’offrit plus que l’alternative
Ou de la mort, ou du Coran !
Alors… Rochers de l’Asturie,
Asile sacré d’un héros,
Et des destins de l’Ibérie;
Salut… Voilà sous vos drapeaux
Les vrais enfants de la patrie.
Tous viennent creuser dans vos flancs,
Ces sourds, ces terribles volcans
Dont la lave, lente ou pressée,
A travers la marche des temps,
Engloutira, dans ses torrents,
La horde éparse et renversée
Et les trônes de vos tyrans.
Dans une lutte malheureuse,
Entrainés comme vous aïeux,
Votre âme, grande et généreuse,
Vous en fera sortir comme eux.
Non moins atroce que le Maure,
Et plus impie, un vil forban,
A vos princes qu’il déshonore
Ose présenter son Coran…
L’Asturie entend et se lève…
Dans le sentier qu’elle a tracé,
Tout brave Espagnol s’est lancé,
Et le midi bientôt achève
Ce que le nord a commencé.
Toi qui te dis l’âme, l’arbitre
Et le sauveur du continent :
Viens, parle!... A ce rôle éminent,
Mille forfaits sont-ils un titre ?
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POESÍA PATRIÓTICA PROESPAÑOLA EN INGLÉS, FRANCÉS, ALEMÁN Y PORTUGUÉS (1808-1814)
TEXTO INDIVIDUAL DE OBRA FRA 002
[ Jean-Gabriel Peltier], “Epître aux Espagnols” (1808)
Tu foulas aux pieds tous les droits,
Tu fis taire toutes les lois
De l’honneur et de l’Evangile ;
Ta politique versatile
Trompa les peuples, et les rois :
Mais l’illusion a son terme ;
Son voile hypocrite est levé
Par un bras vigoureux et ferme,
Et l’univers sera sauvé.
Inaccessibles à la crainte,
Vois les ministres révérés
D’une église fidèle, et sainte,
A la tête des conjurés.
Leur doctrine loyale et pure,
N’est pas celle de tes prélats,
Dont la voix, vénale et parjure,
Ose appuyer tes attentats
Des oracles de l’écriture…
Toi, sacrilège usurpateur,
Toi, renégat… l’oint du Seigneur ?
Grand Dieu, pardonne à cet outrage
Que nous partageons avec toi ;
Un brigand, souillé de carnage,
N’est pas ton Christ, n’est pas mon Roi.
Il ne sera jamais le vôtre,
Fiers Espagnols…Paix et bonheur,
Tant vantés par l’usurpateur,
Ne sont qu’au sentier de l’honneur ;
Vous n’en connûtes jamais d’autres.
Votre constance, et vos exploits,
Signalèrent plus de cent lustres,
Le Cid, fut par ses faits illustres,
Digne de vous et de vos rois :
Son sang dans vos coeurs circule.
Déjà l’ombre de ce héros
Planant aux colonnes d’Hercule,
De Cadix soulève les flots,
Rosilly tremble et capitule ;
Par le sceau de Napoléon,
Son escadre longtemps flétrie,
Attend que votre pavillon,
Orné des armes d’un Bourbon,
Lui rende l’honneur et la Vie.
Même valeurs, mêmes hasards,
Doivent courir semblable fortune :
Morla brille aux champs de Neptune
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TEXTO INDIVIDUAL DE OBRA FRA 002
[ Jean-Gabriel Peltier], “Epître aux Espagnols” (1808)
Et Palafox aux champs de Mars
Le Febvre, en vain, tonne et menace,
Ses blasphèmes et ses menaces
Expirent aux pieds d’un vainqueur,
Et le sang de la capitale
Tant versé par un cannibale,
Commence à trouver un vengeur.
Eh quoi ! la fortune abandonne
Les fameux vainqueurs d’Austerlitz !
Contre Moncey Valence tonne
Et vingt escadrons sont détruits…
Oui, partout l’Ibère se joue
Du Corse et de ses généraux :
Dupont fuit en vain de Cordoue
Il n’évite pas Castanos.
Atteint, rompu par le héros,
Le fier Dupont chancelle et tombe,
Son auxiliaire succombe.
Même audace, aura même sort.
Il est temps, horde trop coupable,
De faire un choix inévitable,
Entre les fers, entre la mort…
Princes, voilà votre modèle ;
L’Espagne a connu tout son prix,
Et jugé la valeur réelle
De ses perfides ennemis :
Osez voir et juger comme elle.
De ces ministres déhontés,
Dont tant vous fûtes les victimes,
Et qui vous ont précipités
Dans le plus affreux des abîmes,
Fuyez les conseils empestés ;
Comme Gustave daignez prendre
Conseil de vous, et de vos droits,
Et si du trône il faut descendre,
Descendez-en du moins en rois.
Mais non…, vous saurez bien le défendre,
Et bientôt vous serez suivis
De ces peuples, qu’on vit se rendre,
Bien plus égarés qu’asservis.
Au chant de Morat, l’Helvétie,
Lira son code et son devoir,
Et le Batave, las de voir
Son tyran et son infamie,
Brisera l’insolent pouvoir
Qui le ruine et l’humilie.
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POESÍA PATRIÓTICA PROESPAÑOLA EN INGLÉS, FRANCÉS, ALEMÁN Y PORTUGUÉS (1808-1814)
TEXTO INDIVIDUAL DE OBRA FRA 002
[ Jean-Gabriel Peltier], “Epître aux Espagnols” (1808)
Que ne peut l’Espagne ? A sa voix
Moins ébloui d’un vain prestige
Les abords du Tibre et de l’Adige,
Enfanteront des Calabrois ;
Et sortis de leur léthargie,
Défendront avec énergie
Leur Dieu, leur Pontife et leurs Rois.
Poursuis ta brillante carrière,
Peuple aussi brave que pieux.
Puisque ta confiance entière
N’est pas en toi, mais dans les cieux,
Ton bras pourra tout ce qu’il ose ;
Dans ta cause, Dieu voit sa cause,
Il va combattre pour les deux.
Déjà sa bonté prévoyante
Lie un grand peuple à tes efforts.
L’Anglais t’admire et te présente
Ses nefs, son sang et ses trésors.
Le soutien de Ferdinand Quatre,
Du grand Gustave l’allié,
A ton sort, doit être lié,
A tes côtés, il doit combattre.
Contre un scélérat réunis,
Peuples, soyez toujours unis
Par l’estime et par les services :
Le crime trouve des complices,
La vertu donne des amis.
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