Eau et développement en Espagne. Politiques et - ESO

Eau et développement en Espagne. Politiques et discours, les exemples de
l’Aragon et de la région de Murcie
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Marie François
UNIVERSITÉ CAEN-BASSE-NORMANDIE
E
ESO-CAEN
- UMR 6590 - CNRS
n Europe et dans le bassin méditerranéen,
l’Espagne illustre parfaitement la question
de l’eau comme objet de conflits. Dans ce
pays au climat varié et contrasté, les ressources
hydriques sont rares dans certaines régions. Aussi, les
régions espagnoles ont mis très tôt en avant l’eau
comme facteur vital pour le développement agricole et,
aujourd’hui, pour le développement urbano-touristique.
Cette ressource joue un rôle central dans les stratégies
du développement espagnol.
Afin de corriger les distributions inégales de la ressource, l’Espagne a établi depuis le XIXe siècle une
politique de construction d’ouvrages hydrauliques. Ces
infrastructures telles les barrages de retenue ont été
nécessaires au développement espagnol. Cependant,
cette politique traditionnelle d’accroissement de l’offre
en eau est-elle toujours adaptée aux réalités actuelles ?
Jusqu’à quel point le développement peut-il justifier l’ex-
Pour mener ce travail de recherche, deux lignes
directrices ont été suivies.
La première postule que les déterminants socioéconomiques sont responsables du risque annoncé et
reconnu de pénurie d’eau en Espagne et que les déterminants physiques ne sont pas les seuls en cause. La
deuxième part du constat de l’émergence d’un discours
environnementaliste, soutenu par les écologistes et certains universitaires. Ce discours porte le débat des politiques de l’eau et plus généralement des modèles de
développement au sein de la société civile. Cependant,
le rôle des lobbies et des intérêts privés ne laisse pas
entrevoir de changement dans la politique adoptée. Il
impose un discours consumériste, considérant l’eau
comme facteur de production, discours ancré dans les
mentalités et les pratiques des divers acteurs économiques, sociaux et politiques (promoteurs, agriculteurs,
entrepreneurs, élus locaux et nationaux, simples
ploitation, parfois la surexploitation, des ressources
naturelles hydriques et édaphiques ?
Développement durable, gestion de la demande en
eau, économie d’eau, pénurie d’eau, sécheresse, désertification, etc. sont des thèmes « à la mode » qui ont une
large place dans les discours politiques et économiques
ainsi que dans les médias. Mais qu’en est-il dans la pratique ?
Dans ce contexte, nos préoccupations premières
portent sur le vaste thème qu’est celui de l’eau, point
de départ et transversal de notre thèse. Cependant,
traiter de cette ressource permet une analyse plus
large des relations des sociétés avec leur environne-
citoyens).
Afin de répondre à ces interrogations, ont été
choisis comme espaces d’étude les deux régions les
plus représentatives des enjeux que suscite la gestion
de l’eau en Espagne : l’Aragon et la Région de Murcie,
du fait de leurs caractéristiques hydroclimatiques et
politico-économiques particulières.
L’Aragon constitue un exemple particulièrement
intéressant pour appréhender l’évolution des rapports
qu’entretient une société avec les grandes infrastructures hydrauliques et à l’agriculture. La région de Murcie
permet d’analyser l’évolution des rapports qu’établit une
société avec la rareté de l’eau et le processus urbanotouristique quasi frénétique en cours en Espagne. L’Aragon et la Région de Murcie font partie de deux bassins hydrographiques, celui de l’Èbre considéré comme
excédentaire en eau et celui du Segura comme défici-
ment. Ainsi, notre recherche1 porte sur des thèmes
aussi variés que l’agriculture, l’urbanisation, le tourisme
et l’aménagement du territoire. Elle questionne plus largement la viabilité sociale et environnementale du
modèle de développement suivi par l’Espagne et bien
d’autres pays, industrialisés ou non.
1- Thèse de l’Université de Caen Basse-Normandie et de
l’Université de Saragosse (Espagne), sous la direction de
Robert Hérin et de Francisco Javier Martinez Gil, 963 p.
(soutenue à l’Université de Caen Basse-Normandie le 4
décembre 2009).
taire en eau, jouant un rôle central dans les politiques
hydrauliques nationales (notamment avec la question
du transfert de l’Èbre).
La méthodologie de recherche a privilégié une
approche qualitative mobilisant divers outils : observations, enquêtes par questionnaires, entretiens semidirectifs, analyse de la presse. Une large place est
consacrée à l’analyse d’un corpus journalistique (El
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Figure 1 - Quelques impacts du barrage de Yesa
Marie François, CRESO, 2004
País, El Heraldo de Aragón et La Verdad de Murcia).
Les médias sont utilisés comme sources pour la
recherche et comme objets à analyser.
I- EAU ET DÉVELOPPEMENT AGRICOLE
Jusque dans les années 1990, les débats sur l’eau
en Espagne ont porté sur la nécessité des grandes
infrastructures hydrauliques pour corriger l’inégale répartition de la ressource hydrique et développer l’agriculture,
considérée comme le fer de lance du développement
économique et social espagnol. Dès la fin du XIXe siècle,
le Regeneracionismo donne naissance à un discours,
depuis relayé par les médias, dont l’idée principale est
que l’eau est facteur essentiel de transformation des données socio-économiques et territoriales. Ainsi, doit-elle
être stockée, canalisée et transférée. La politique
hydraulique est l’expression sublimée de la politique
agraire. À cette période naît l’idée des transferts d’eau
entre bassin. Et, c’est durant le franquisme que sont
construits les plus grands ouvrages hydrauliques et
Travaux et documents
Marie François, CRESO, 2004
qu’est mise en place une politique de colonisation
agraire.
Le cas aragonais est l’exemple type de cette politique
traditionnelle en Espagne, basée sur la réalisation d’infrastructures hydrauliques avancées comme lutte contre
les déséquilibres socio-économiques.
Cette politique de construction d’ouvrages hydrauliques, a eu pour conséquence que de nombreux fonds
de vallée ont été envahis par les eaux. Dans les Pyrénées et pré-Pyrénées aragonaises, les barrages pour les
regadíos et/ou l’hydroélectricité, ont inondé ainsi près de
11 000 hectares, affecté 64 villages et déplacé près de
7 000 personnes.
Le cas du barrage de Yesa entré en fonctionnement
en 1960 est particulièrement intéressant. Il constitue un
des plus grands barrages aragonais, d’une capacité de
stockage de 447 hm3, il a entraîné l’inondation de 2 408
hectares, affecté onze villages et a obligé 1 850 personnes à se déplacer et approvisionne un des plus
grands systèmes de regadíos2 d’Aragon : le système de
Las Bardenas.
Eau et développement en Espagne. Politiques et discours, les exemples de l’Aragon et de la région de Murcie
Ce barrage a eu des conséquences sociales et environnementales importantes : inondation de vallées, perte
de la biodiversité, monoculture céréalière, désarticulation
territoriale, disparition du patrimoine culturel, etc ; (figure
n°1). Il a transformé le territoire physiquement mais aussi
dans sa fonction et ses formes d’exploitation. Le réseau
des villages est démantelé avec la disparition de
Tiermas, de Ruesta et de Escó et l’espace agricole est
modifié.
Le Pacto del Agua3 illustre la place prise par ces
grandes infrastructures hydrauliques dans la politique
agricole aragonaise. Le pacte a été adopté à l’unanimité
des partis politiques (sauf la Chunta Aragonesa) en
1992, afin de poursuivre l’irrigation de terres de cultures,
essentielle au développement économique et social de
l’Aragon et afin de rééquilibrer territorialement la Communauté Autonome. Pour cela, sont prévue de nouvelles constructions (barrage de Biscarrués) ou l’augmentation de la capacité d’une série de barrages
(barrage de Yesa) sur tout le territoire aragonais.
Cette politique hydraulique traditionnelle d’accroissement de l’offre en eau pour l’agriculture, aux conséquences multiples, dont l’Aragon en est l’exemple manifeste, et la revendication de l’eau comme moteur du
développement trouvent un fort appui médiatique (figure
n°2).
II- L’ÉMERGENCE DE NOUVELLES VALEURS
Au cours des années 1990, le débat s’est orienté
vers les enjeux environnementaux et le thème, devenu à
la mode, du développement durable. Les mouvements
écologistes se structurent et les populations affectées par
les grandes infrastructures hydrauliques s’organisent.
Alors que dans les années 1970 et 1980 le mouvement
écologiste avait un caractère local, dans les années 1990
il prend une autre envergure.
Avec l’avant-projet du Plan Hydrologique National
(PHN) de 1993, qui prévoit de multiplier les transferts
d’eau entre bassins, on assiste à l’unification de la protestation sociale et écologiste autour du thème de l’eau
2- Regadíos : agriculture irriguée.
3- Pacto del Agua de Aragón : Resolución aprobada por el
Pleno de las Cortes de Aragón en su sesión de 30 de junio
de 1992, con motivo del debate de la Comunicación de la
Diputación General de Aragón relativa a criterios sobre
política hidráulica en la Comunidad Autónoma de Aragón.
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et des grandes infrastructures hydrauliques. Au sein des
milieux scientifiques et universitaires de nouvelles
valeurs, notamment environnementales, sont attribuées
à l’eau.
C’est dans les années 1990 que naît le concept puis
le mouvement Nouvelle Culture de l’eau qui prône une
politique centrée sur la gestion des demandes en eau en
opposition à la politique traditionnelle d’accroissement de
l’offre en eau. La Nouvelle Culture de l’Eau, en adéquation avec la politique européenne et la Directive Cadre
Européenne de l’Eau de 2000, introduit la réflexion, tente
de donner un contenu humanistique au savoir hydrologique, car elle considère que l’eau et les fleuves sont
autre chose qu’une simple ressource (Propos recueillis
en 2003 auprès de Francisco Javier Martinez Gil, auteur
du livre La nueva cultura del agua en España, 1997 et
professeur d’hydrologie à l’Université de Saragosse).
La Nouvelle Culture de l’Eau est médiatisée lors des
grandes manifestations contre le Plan Hydrologique
National de 2001 (photographie n°1). Celui-ci prévoyait la
construction de 118 barrages, de 41 usines de désalinisation et surtout le transfert de 1 050hm3/an des eaux de
l’Èbre vers les régions de l’arc méditerranéen.
La structuration et l’organisation des mouvements
écologistes et des populations affectées par les grandes
infrastructures hydrauliques de la politique traditionnelle
de l’eau espagnole, ont ainsi donné lieu à un nouveau
discours sur l’eau. Un discours plus environnementaliste,
que le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero a
su utiliser en modifiant le Plan hydrologique national de
2001 mais surtout en abrogeant le transfert de l’Èbre.
III- L’EAU
POUR LE DÉVELOPPEMENT URBANO-TOURIS-
TIQUE
Depuis le début du XXIe siècle, et surtout à partir de
2004-2005, le débat sur l’eau se transforme, en grande
partie, en un débat sur l’urbanisation touristique et plus
largement sur les questions de modèle de développement et d’aménagement du territoire.
Le début du XXIe siècle se caractérise, en effet, par
une explosion du processus urbano-touristique qui n’est
plus localisé seulement sur les zones historiques du littoral mais se diffuse à l’intérieur des terres. Spéculation,
corruption, surconsommation, conflictivité sont autant
de termes qui caractérisent le modèle urbano-touristique espagnol, le rendant non soutenable. Dans ce
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Figure 2 - L'appui des médias à la politique hydraulique et à la revendication de l'eau
comme moteur du développement
La Verdad de Murcia, 06/12/2000
Heraldo de Aragon, 05/09/2001
Traduction :
" L'eau comme moteur de développement est vital au futur de l'Aragon ", " ce qui est demandé sont les ouvrages du Pacte de l'Eau ",
" Les entrepreneurs de la Région de Murcie demandent de l'eau pour la survie de ses terres et de son développement socio-économique ",
" N'importe quel scénario de futur passe inexorablement par l'arrivée d'eau provenant d'autres bassins ", " Ce qui est évident c'est que la
Région de Murcie, sans eau, n'a pas de futur ".
Photographie 1 - La visibilité du mouvement Nouvelle Culture de l'Eau
http://perso.wanadoo.es/joan_panisello/fotos/totes3_cs.htm
Travaux et documents
http://perso.wanadoo.es/joan_panisello/fotos/totes3_cs.htm
Eau et développement en Espagne. Politiques et discours, les exemples de l’Aragon et de la région de Murcie
Photographie 2 - Le golf élément central du Resort
Marie François, CRESO, septembre 2007
contexte, la région de Murcie peut être considérée
comme la caricature du modèle de développement
espagnol de ce début du troisième millénaire. C’est la
Communauté Autonome qui a connu le plus fort taux
d’artificialisation des sols durant la dernière décennie du
XXe siècle, processus qui se poursuit dans les années
2000.
Murcie a basé son économie sur l’eau et l’agriculture irriguée. La revendication d’eau s’est toujours
exprimée pour maintenir et développer le secteur de l’agriculture. Cependant, à Murcie, dans les années 2000,
le tourisme est promu pilier du développement économique régional.
Dans ce développement touristique, les complexes
résidentiels fermés, notamment les Resorts tels ceux
de Polaris World, sont le facteur de dynamisation et
dont le golf est l’élément central (photographie n°2).
D’ailleurs les logements en 1ere ligne de golf sont les
plus chers et les plus prisés.
Contrairement au modèle touristique des années
1960-1990, centré sur le littoral et basé sur le soleil et la
mer, le modèle actuel, basé sur le soleil et le golf se propage sur tout le territoire, transformant la région à un tel
point qu’on lui a attribué le surnom de Huerta inmobiliaria (par référence à l’appellation de Huerta de Europa
dont elle avait fait son slogan depuis les années 1960)
ou encore de Resort de Europa. Ces complexes se
développent essentiellement à l’intérieur de la région
(carte n°1), mais toujours dans un rayon de quinze
minutes de la mer, autour des petites villes et à proximité des axes de communications (autoroutes, aéroports, etc.).
Le modèle touristique que suit et revendique le gouvernement murcien a de fortes implications environne-
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mentales. Consommation et surconsommation des ressources naturelles tels les sols et l’eau sont parmi les
impacts les plus importants et reconnus. Le tourisme
résidentiel, les Resorts en particulier, ne peuvent être
analysés sous le simple, voire simpliste, angle environnemental mais aussi, et peut être surtout, sous l’angle
de ses implications sociales et économiques. Avec
cette question des Resorts, nous nous trouvons au
cœur du débat autour du modèle de développement
occidental : est-il viable ? La croissance économique
pour qui ? Pour quoi ?, Un autre modèle est-il possible ?, etc.
Cette « mode » des Resorts, des complexes fermés
et sécurisés pour l’essentiel dédiés aux populations britanniques a également des effets, sur les modes de vie,
la culture et les relations sociales. Sécurité et sélectivité
ont un rôle clé dans le processus de repli sur soi. Ce
phénomène d’autarcie est renforcé par l’implantation de
nombreux services à l’intérieur même de ces Resorts
(figure n°3). Une fois entré dans le monde Polaris, il est
difficile d’en sortir. De l’enfance à la retraite, du supermarché à la santé Polaris est là. Vous voulez faire des
courses ? Vous avez Polaris Supermarket. Un problème de santé ? Adressez-vous à Polaris Salud. Scolariser vos enfants ? Inscrivez-les à Polaris World International School Colegio Británico. Aménager votre
logement ? Polaris Home style saura vous satisfaire.
Rentabiliser votre investissement ? Polaris Rental vous
permet de gérer la location de votre logement en votre
absence, etc. Et surtout, ne vous inquiétez pas des problèmes en eau de la région : Polaris World a, depuis
2006, entamé la construction d’une usine de désalinisation localisée à Mazarrón afin d’approvisionner plus
de 250 000 personnes.
Des voix nouvelles, opposées à ce modèle de développement promu par le gouvernement régional, se font
entendre. Les grandes entreprises immobilières sont
prises à partie. Et la principale responsable est l’entreprise Polaris World, rebaptisée Specularis World (figure
n°4). Les valeurs locales sont défendues contre les politiciens qui vendent la région aux populations étrangères
auxquelles sont destinés les complexes urbano-touristiques (Photographie 3).
Face à l’urbanisation explosive, à la multiplication
des complexes touristiques et résidentiels associés aux
terrains de golf, à la spéculation et à la corruption, s’orE
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Carte 1 - Localisation des Resorts de Polaris World
Figure 3 - Une vie gérée par Polaris World
Travaux et documents
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Figure 4 - Polaris World : un monde de spéculation
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Photographie 3 - Le mécontentement
des populations locales
Cieza golf
Crèche, Quelle crèche? C’est passé à l’histoire.
Edifice :
"La crèche de Béthléem"
Prochaine construction de 60 logements de luxe à partir de 300
000€
Pour vivre comme Dieu
ganise une opposition citoyenne autour de nombreuses
plateformes regroupées, en 2005, sous le nom de
Coordinadora Murcia no se vende.
Conclusion
L’analyse de l’Aragon et de la Région de Murcie a
montré la centralité de la question de l’eau dans les
stratégies de développement espagnol, que celles-ci
soit basées sur l’agriculture ou sur l’expansion urbanotouristique effrénée.
Il est indéniable que l’Espagne est, en majeure
partie, un pays au climat semi-aride qui connaît depuis
des siècles des épisodes de sécheresse et est touché
par la désertification. En ce sens, la pénurie d’eau est
liée à un déficit physique. Cependant, les exemples aragonais et murciens ont montré que s’ajoutent des raisons socio-économiques. Surexploitation et extractions
illégales d’eau, cultures non adaptées au milieu, urbanisation frénétique, Resorts et terrains de golf en milieu
semi-aride, etc. sont autant de facteurs d’accroissement
de la demande en eau et exacerbent les déficits existants. Le développement économique de type productiviste des cinquante dernières années a accru considérablement les besoins et les consommations et a
engendré des conflits inter et intra-régionaux.
Malgré un discours moins consumériste, prenant en
considération les valeurs sociales et environnementales de l’eau, regroupées dans la nouvelle culture de
l’eau, l’influence des lobbies et des intérêts privés ne
permettent pas un changement voire une rupture des
politiques de l’eau. L’exemple en est le programme
Et quand les Anglais deviendront des villageois que se passera-t-il?
Les politiques disent que c’est bon pour Murcie.
Nous vendons notre terre, notre culture et nos traditions.
Non à l’eau pour le négoce, non à l’eau pour l’immobilier.
AGUA du gouvernement socialiste de José Luis Zapatero modifiant le PHN de 2001 dont l’action phare, la
désalinisation comme alternative au transfert de l’Èbre,
n’est, comme le suppose Mohammed Larbi Bouguerra4,
qu’une fuite en avant.
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4- Mohamed Larbi Bouguerra est ancien professeur à la
Faculté des Sciences de Tunis et ancien directeur de
recherche associé au CNRS. Il est l’auteur de Les
batailles de l’eau. Pour un bien commun de l’humanité
paru en 2003
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